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BELGIQUE BELGIË P.P. P.B. B386 DÉCEMBRE 2013 ÉDITO Ce n’est qu’un début, il continue les dégâts P. 3 BUREAU WALLON DES FEMMES La précarité des femmes… P. 2 et 6 69 e année - n°11- décembre 2013 (mensuel) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles DOSSIER P.4 TÉLÉCOM AVIATION Ils le méritent P. 9 TÉLÉCOM AVIATION

Telecom aviation web 11 2013 decembre

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ÉDITO Ce n’est qu’un début, il continue les dégâtsP. 3

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2 TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013

ACTUALITÉS BUREAU WALLON DES FEMMES

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La précarité des femmes annonce-t-elle la misère des hommes ?

En vue des prochaines élections (fédérales, régionales et européennes), Nous, Femmes syn-dicalistes progressistes et engagées, invitons nos mandataires syndicaux à rappeler aux élu(e)s politiques d’aujourd’hui et ceux et celles qui le seront peut-être en 2014 qu’il est primordial de faire du statut des femmes en matière d’emploi une véritable priorité dans leurs actions.

Une étude commandée par l’Internationale des services publics (world-psi.org/austerity-women) révèle que la crise économique et les mesures d’austérité strictes imposées par de nombreux gouvernements réduisent à néant ce que les femmes avaient réussi à obtenir ces 30 dernières années.Quand on sait qu’en temps de crise, les menta-lités patriarcales refont surface, les femmes ont de quoi être particulièrement inquiètes puisque les stéréotypes de l’homme « pourvoyeur de revenus de la famille » et de la femme « soutien économique secondaire du ménage » pourraient justifi er, en période de récession, le non engage-ment et/ou le licenciement abusif en première ligne des femmes.Même lorsqu’elles ont un emploi, les femmes sont victimes de fortes discriminations ; ce qui les plonge dans une position de plus grande fragilité que les hommes pour surmonter les crises. En eff et, les femmes sont plus nombreuses dans les emplois moins qualifi és, précaires (moins d’1/3 temps, CDD, etc.), à temps partiels (43 % des femmes actives), ou dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs et à des postes subalternes (plafond de verre).

Domiciliations SEPAEn vue de respecter les législations belge et européenne, à dater du 1/01/2014, toutes les cotisations encaissées via domi-ciliation (dom80), seront automatiquement transformées en domiciliation européenne (Sepa). Dans le respect de ces législations, toutes les cotisations perçues via domiciliation le seront uniquement mensuellement.Vous ne devez eff ectuer aucune opération, tout s’eff ectue automatiquement.

Michel Meyer, Vice-président

Spéculation ? Pas avec mon pognon !

L’opacité et le laisser-faire qui règnent sur le milieu bancaire permettent aux banques de spéculer sur les marchés fi nanciers avec l’argent de leurs clients. La confusion entre banque de dépôt et banques d’aff aires a permis tous les excès… qui nous ont menés à la crise de 2008.Plusieurs associations exigent la séparation claire entre banques d’aff aires et de dépôt. Pour cela, elles se lancent un défi : recueillir plus de 100 000 signatures de citoyennes et citoyens. Ren-dez-vous sur www.scinderlesbanques.be pour soutenir cette initiative salutaire.

VerviersGoûter - Présentation de la campagne Acteurs des Temps Présents

La Commission intersectorielle des Pensionné(e)s et Prépensionné(e)s a le plaisir de vous inviter le jeudi 5 décembre à 14h, salle Albert Camus (CGSP) - 3e étage, Galerie des Deux Places, place Verte 12, au goûter de présentation de la campagne Acteurs des Temps Présents par Nico CUE, Président des Métallos – Wallonie-Bruxelles.

Réservation obligatoire : 087/69 39 50 Suite en page 6Suite en page 6

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3TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013

ÉDITO

Ce n’est qu’un début, il continue les dégâts

Ce n’est qu’un début, il continue les dégâts : le TSCG. Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) est une des dernières inventions de l’Union européenne ultralibérale pour contraindre les gouvernements à des politiques d’austérité et de concurrence des politiques fi scales et sociales. Ce Traité, signé le 2 mars 2012 et entré en vigueur le 1er janvier 2013, n’a pas tardé à produire ses eff ets néfastes.

Au niveau du gouvernement fédéral, la pression est mise par la Commission européenne, par la BCE (Banque centrale européenne), quand ce n’est pas par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), sur une réforme des pensions (traduisez une remise en cause des droits), ou sur la fi n de l’indexation automatique des salaires. Le recours aux partenariats publics – privés (PPP), encouragé par la Commission, se développe comme, par exemple, dans les prisons.

Au niveau des pouvoirs publics locaux de Wallonie, le 23 juillet dernier, le ministre des Aff aires intérieures de la Région wallonne, Paul Furlan, envoyait aux autorités sa traditionnelle circulaire budgétaire. Traditionnelle, pas tant que cela, car elle était accompagnée par une autre circulaire relative aux engagements belges vis-à-vis de l’Union européenne afi n d’éviter une procédure de défi cit excessif.Et voilà les communes prévenues, plus question de défi cit, sinon l’autonomie communale c’est fi ni et ce sont les plans d’assainissement et autres mesures d’exception…

De toutes parts, les communes et leurs CPAS se voient imposer des charges supplémentaires, parfois au nom même des « recommandations » européennes, comme l’exclusion quasi systématique des chômeurs qui aboutissent à charge des CPAS. Et on leur demande en même temps de diminuer leurs dépenses. Dans les meilleurs cas, les collèges communaux décident de ne pas remplacer les agents qui partent mais dans un certain nombre d’autres, ce sont des privatisations et/ou des licen-ciements collectifs qui sont décidés.Il faut noter, qu’une fois de plus, beaucoup d’Autorités omettent la concertation, c’est inaccep-table ! D’autant que, pour la CGSP, il n’y a pas de fatalité. Des moyens continuent d’exister. Il faut rejeter bien sûr la logique néolibérale qui conduit à ces mesures antisociales mais, même dans le cadre étriqué accepté par les autorités politiques (ce sont souvent les mêmes qui siègent dans les exécutifs fédéraux, régionaux et communaux), des alternatives existent. En eff et, les cadeaux fi scaux faits aux entreprises ne sont jamais remis en cause et ils ne créent pas les emplois promis. Il faut mettre fi n aux subsides aux opérations de prestige, que ce soit au plan fédéral ou local. Constatons qu’il n’existe aucune réfl exion sur une fi scalité juste qui rendrait des moyens aux pouvoirs publics.

Le combat est une obligation pour nous. Il est aussi effi cace ! La mobilisation de Colfontaine, par exemple, a permis que l’Autorité renonce à sa décision initiale.

Ce n’est qu’un début, évitons les dégâts !Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

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FISCALITÉ

Avec l’approche des élections, les partis politiques au pou-

voir fourbissent leurs armes et affi nent leur programme électo-ral. La fi scalité y tient une place prépondérante. Pourtant, force est de constater qu’aucun parti n’ose élaborer un véritable pro-gramme fi scal global ; cela est d’autant plus déplorable dans le chef des partis qui se disent de gauche et qui, depuis des années, cautionnent des politiques fi scales réactionnaires et rétrogrades ! Petit tour d’horizon.

Il faut bien constater que ce débat important se résume trop souvent à des phrases toutes faites ainsi qu’à des argu-mentations à l’em-porte-pièce. Lorsque les idées cèdent la place aux slogans, il ne faut guère s’étonner de l’appauvrissement du débat politique…Petit à petit, ce travail de sape porte ses fruits en transformant insidieusement notre représentation des rapports sociaux. Il n’est pas anodin de voir les cotisations sociales devenir ainsi des « charges » sociales, les impôts des « prélèvements obligatoires ».

Cette perte progressive de nos repères nuit à notre capacité d’action. Tout tra-vail de reconquête sociale doit obliga-toirement être précédé par une réappro-priation de nos valeurs et symboles car, comme le souligne Frédéric Lebaron, « la démoralisation des classes populaires […] est peut-être aussi la conséquence d’une défaite symbolique : les opinions "ouvrières", telles que le mouvement social

les avait façonnées, ont été disqualifi ées par un travail politique et médiatique, et considérées comme des archaïsmes dan-gereux »1.Avec cette disqualifi cation des opinions « ouvrières », ce sont toutes les victoires sociales qui sont remises en cause et, parmi elles, la fi scalité directe progres-sive. En eff et, il est important de garder à l’esprit que l’idée que nous avons de la fi scalité est le refl et du modèle de société que nous désirons.

Il nous appartient donc de juger sur des faits, tangibles et indiscutables. En la matière, les politiques fi scales menées

depuis une tren-taine d’années nous offrent un terrain d’analyse intéressant à partir duquel nous pourrons avancer quelques pistes pour une autre réforme fi scale.

La réforme fi scale : le retour aux privilèges !En ce qui concerne l’impôt sur les personnes physiques, les modifi ca-tions apportées par la dernière (contre) réforme fi scale visaient principalement la suppression des tranches taxées à plus de 50 %2, c’est-à-dire, celles relatives aux plus hauts revenus.En d’autres termes, ceux qui ont béné-fi cié de cette mesure sont les personnes dont le revenu annuel imposable dépas-sait 31 700 euros.Par conséquent, lorsque les libéraux parlent de réduire l’impôt, il faut comprendre réduire la progressivité de l’impôt. Tout est dans la nuance !

La progressivité est donc l’enne-mie à abattre, pour les libéraux. Pourquoi ?Pour répondre à cette ques-tion, un petit exemple suffi t. Imaginons une augmentation de revenus de 100 euros.Une personne dont le revenu est modeste consacrera l’essen-tiel, sinon la totalité de cette augmentation à satisfaire des besoins de première nécessité comme se nourrir, se soigner ou se chauff er. Logique, n’est-ce pas ?Supposons maintenant la même augmentation chez un patron et soyons assez rêveurs pour imagi-ner qu’elle ne passe pas inaper-çue. À quoi va-t-elle être consa-crée ? A-t-il des diffi cultés pour remplir sa cuve à mazout, pour payer ses factures d’électricité, pour assurer la subsistance de sa famille ou l’éducation de ses enfants ? Que nenni ! Cet argent sera, pour lui, un petit extra qui servira probablement à l’achat de biens de luxe ou, pire encore, à alimenter la spéculation.Alors, est-il normal que cette augmentation de 100 euros soit taxée de la même façon ? Répondre « non », c’est recon-naître que l’impôt doit être progressif.

Il est important de garder à l’esprit que

l’idée que nous avons de la fi scalité est le refl et du modèle de société que

nous désirons

Pour rappel, en 1986, il y avait en Belgique pas moins de 13 tranches d’imposition, le taux de taxation le plus élevé était de 71,6 % applicable sur la douzième tranche.

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5TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013

La révolution fiscale pour couper les ailes à la financeAccroître le train de vie des plus nan-tis, outre le fait que cela est totalement indécent, n’est pas sans danger. En effet, une part importante de ce qu’ils gagnent est destinée à l’épargne et donc, in fine, participe à la financiarisation de l’éco-nomie et à l’alimentation des « bulles » spéculatives. Les économistes disent que la propension à épargner augmente avec le revenu. Derrière cette savante expres-sion se cache une réalité bien concrète, à savoir qu’il est plus facile de mettre de l’argent de côté lorsque l’on est riche.Indépendamment de son caractère redistributif, l’impôt progressif a donc également pour vertu « d’euthanasier le rentier », pour reprendre le mot de Keynes, dès lors que plus il est pro-gressif, plus il détournera de la rente financière une part importante de la richesse produite qui pourra, dès lors, être investie dans le développement des infrastructures nécessaires à la société et qui ne sera plus captée pour spéculer et déstabiliser ainsi l’économie.

Cependant, la réforme fiscale ne concerne pas que l’impôt sur les per-sonnes physiques. En matière d’impôt des sociétés, les évolutions sont égale-ment très révélatrices.Rappelons que l’impôt des sociétés est en réalité la taxation du bénéfice de l’entreprise.Alors que dans les années 1970, le taux de taxation des entreprises se situait aux alentours de 57 %, en 1996, il était d’environ 40 %. La deuxième réforme fiscale l’a réduit de plus de 6 % pour l’amener à 33,99 %. Il s’agit cepen-dant d’un taux théorique qui ne reflète pas la réalité.En effet, le taux implicite, c’est-à-dire celui qui est réellement dû par les entre-prises est nettement plus bas. En effet, en 2012, Itinera, qui est tout sauf un centre de recherche de gauche, estimait

que le taux réellement payé par les entre-prises était d’environ… 10 %, notam-ment grâce aux intérêts notionnels et à différents cadeaux fiscaux.

Une politique du XIXe siècle !L’intention n’est pas de développer ici une analyse complète de l’évolution de la fiscalité dans notre pays mais bien de montrer, au travers de quelques exemples, que les politiques menées jusqu’ici vont vers un système fiscal de plus en plus inégalitaire. Une politique fiscale qui nous ramène au XIXe siècle !En effet, comme le souligne Guy Vanthemsche, la politique fiscale de l’État au XIXe siècle se caractérisait par une intervention « dans le jeu social dans un but précis : épargner au maximum les possédants et favoriser l’accumulation des capitaux au détriment des classes labo-rieuses ». Aujourd’hui, nos politiques font la même chose : ils mènent des politiques fiscales et sociales vieilles de deux siècles. Ils ont abandonné la notion de progrès social !

Mais les luttes sociales ont permis de modifier ce rapport de force et d’impo-ser progressivement d’autres moyens de concevoir la vie en société ainsi que la conception d’un autre État. L’histoire des conquêtes sociales est celle d’une longue marche vers l’égalité qui n’est concevable que par une socialisation des richesses. Le progrès social est une quête

permanente vers tou-jours plus d’égalité et de solidarité.

Pour une révolu-tion fiscale ! Pour la CGSP wal-lonne, la fiscalité est un enjeu primordial qui passe, d’abord,

par un travail de réhabilitation de l’im-pôt pour faire comprendre aux citoyens que la fiscalité permet de financer et de développer les services publics, permet d’organiser la vie en société.Ce n’est pas l’impôt, en tant que tel, qui doit être dénoncé mais bien les

politiques qui font qu’il est de plus en plus injuste et que les contre-réformes menées le sont au profit des couches les plus aisées de la population ! La CGSP wallonne revendique donc une fiscalité fortement progressive. La première étape est l’instauration de tranches d’imposition à 55 % et 65 % sur les revenus imposables dépassant respectivement 8 000 € et 14 000 € brut imposables par mois.Toutefois, la progressivité ne remplira pleinement son rôle que si l’ensemble des revenus y est soumis. C’est pour-quoi, il faut exiger que les revenus mobiliers et immobiliers (hors maison d’habitation) réels et réactualisés soient intégrés au revenu imposable afin qu’ils soient taxés de la même façon que les revenus du travail.

En outre, une fiscalité fortement pro-gressive doit permettre l’instauration d’un revenu maximum dont le mon-tant pourrait être défini par rapport au salaire médian.En matière d’impôt des sociétés, la CGSP wallonne revendique, dans un premier temps, la suppression des inté-rêts notionnels.Enfin, la CGSP wallonne appelle les responsables politiques à plus de cou-rage en osant réellement s’attaquer à la fraude fiscale.

Ce sont les premiers axes sur lesquels devrait reposer une véritable politique fiscale de gauche ! ¡

1. Frédéric Lebaron, Le savant, le poli-tique et la mondialisation, Éditions du croquant, décembre 2003

2. Il s’agit des tranches taxées à 52,5 %

et à 55 %.

Une politique fiscale de gauche

doit se baser sur un impôt fortement

progressif sur tous les types de revenus

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D’autre part, nous constatons que les pays nordiques qui ont fait de l’égalité Homme/Femme une priorité, en aug-mentant le taux d’emploi des femmes et en développant les politiques d’accueil et les politiques de conciliation vie pro-fessionnelle et vie privée résistent mieux à la crise.Il est des tas de réalités vécues par les femmes que nous pourrions rappeler, mais notre priorité en tant que repré-sentantes du Bureau des femmes de la CGSP wallonne est la défense des travailleurs et des travailleuses des ser-vices publics ainsi que les intérêts de ses utilisateurs et utilisatrices.

La destruction des services publics touche en premier lieu et triplement les femmes• Étant majoritaires sous statut

« contractuel » à la fonction publique, les femmes sont les premières vic-times des politiques de licenciements massifs imposées par les plans d’aus-térité.

• Les femmes sont également les principales utilisatrices des services publics.

• Enfi n, ce sont elles qui devront, via une augmentation de leur travail non rémunéré et invisible, assurer les tâches de soins et d’éducation jusqu’alors assurées par la collectivité.

C’est pourquoi, nous rappelons nos principales revendications : - Il faut lutter contre la libéralisation,

la dérégulation et la marchandisation des services publics tout en intégrant la dimension de genre dans toutes les politiques publiques, afi n que les besoins spécifi ques des femmes soient enfi n pris en compte et qu’elles ne soient plus discriminées en tant qu’usagères et travailleuses.

- Il faut privilégier l’emploi statutaire à temps plein et refuser les proposi-tions de certains partis de droite qui veulent copier l’Allemagne avec ses « mini-jobs » ou les Pays-Bas avec ses « contrats zéro heure » principa-lement destinés aux femmes.

- Il faut accélérer et développer la créa-tion de dispositifs d’accueil collectifs publics de qualité, crèches, accueils scolaires et extrascolaires, accueil des personnes âgées et/ou dépendantes et en améliorer l’accessibilité géogra-phique et fi nancière, plages horaires adaptées…

- Il faut viser l’égalité salariale entre H/F par la mise en application concrète dans la Fonction publique de la loi du 22 avril 2012 via les bilans sociaux « genrés » et les clas-sifi cations de fonctions sexuellement neutres.

- Il faut oser envisager le rapatriement du Fonds d’équipements et de ser-vices collectifs (FESC) qui a été com-munautarisé et versé dans le budget de l’ONE vers des services publics d’accueil collectif, ce pourquoi il avait été initialement prévu.

- En matière d’enseignement, il faut, au-delà de la nécessaire gratuité et dimension publique de l’enseigne-ment, off rir une éducation intégrant la dimension de genre et d’égalité des chances pour tous ; dépasser les préjugés sexistes dans l’orien-tation scolaire et professionnelle ; assurer la formation en genre des enseignant(e) s, élaborer des manuels scolaires qui s’écartent des représen-tations stéréotypées des identités féminines et masculines.

- Il faut garantir l’accès aux soins de santé à toutes et tous quel que soit le « statut » de la personne. Il faut refu-ser toute coupe systématique dans ce budget pour combler les trous des budgets fédéraux et régionaux.

- Il faut tout mettre en œuvre pour

sauvegarder et améliorer l’off re des transports en commun publics (fré-quence – couverture territoriale – coût accessible).

- Services aux familles : il convient d’en refaire un réel travail de proximité et d’aide accessible fi nancièrement à tous et toutes. Cela permettra d’améliorer les conditions de travail et d’éviter les licenciements massifs des femmes au sein des communes et des CPAS mis à mal par la pauvreté des fi nances com-munales et, pire encore dès 2015, par la réforme du chômage.

- Il convient de valoriser les métiers majoritairement féminins et recon-naître la pénibilité de certains de ceux-ci (maladie professionnelle, aménagements de fi n de carrière...)

- Il faut réduire collectivement la durée générale du temps de travail et ainsi mettre fi n aux discriminations que rencontrent les femmes qui sont encore trop souvent obligées de faire appel à des réductions individuelles au détriment de leur carrière et de leur salaire. Ce qui aura, suite à la réforme, une incidence importante sur les montants de la rémunération de leur pension.

- Il est vital d’individualiser tous les droits sociaux tout en assurant le maintien des droits acquis des bénéfi ciaires actuellement dans un des systèmes.

Pour mettre fi n aux discriminations encore trop présentes dans notre société et plus particulièrement sur le marché du travail, l’égalité Hommes/Femmes doit être un principe essentiel de toutes répliques politiques et syndicales. ¡

… Suite

BUREAU WALLON DES FEMMES

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7TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - DéCEmBRE 2013

L’adjectif social se voit enrôlé, embrigadé, embarqué pour fonctionner comme élé-ment d’un dispositif destiné à faire avaler l’inacceptable.

Entre « partenaires », tout le monde est supposé travailler en bonne entente au même projet…

LE MOT QUI PUE

Social, vous avez dit social ?

« Les partenaires sociaux devront à tout prix se pencher sur la problématique des charges sociales… L’Union européenne soutient l’amélioration du dialogue social à tous les niveaux de gouvernance. Ainsi, la Commission propose notamment d’améliorer la formation des partenaires sociaux européens et des représentants des administrations nationales… »Deux exemples parmi d’autres de la prose que l’on peut lire dans la presse ou dans les communications des ins-tances européennes ; deux exemples

parmi d’autres où comme pour minima sociaux et pour plan social, l’adjectif social se voit enrôlé, embrigadé, embar-qué pour fonctionner comme élément d’un dispositif destiné à faire avaler l’inacceptable.

Le dialogue social européen !Ainsi, au niveau européen, le processus de dialogue social a été mis en œuvre en 1985 en échange de l’assentiment par la Confédération européenne des syndicats (CES) à l’Acte unique renfer-mant le projet de marché intérieur et initiant un mouvement mortifère pour les services publics. Le dialogue social européen englobe les discussions, les consultations, les négociations et les actions communes entreprises par les organisations représentant les interlo-cuteurs sociaux (les employeurs et les salariés). Il revêt deux grandes formes : - un dialogue tripartite avec les auto-

rités publiques ; - un dialogue bipartite entre les orga-

nisations syndicales et les employeurs européens. Il se déroule au niveau

interprofessionnel, de même qu’au sein des comités de dialogue social sectoriel.

« Dépourvu d’enjeu direct de négociation, le dialogue social apparaît ainsi comme un pur instrument de gestion du social pour et par la Commission »1. Ce dialogue social, initié par Jacques Delors, va également entraîner une culture syndicale impo-sant une approche consensuelle au lieu d’une réelle négociation en associant les interlocuteurs sociaux (appelés parte-

naires) à la prise de décision.Ceci dégrade la teneur démocratique des relations collectives de travail : « le confl it et la confrontation sociale doivent être aban-donnés au profi t de relations

sociales plus harmonieuses vécues comme des relations entre partenaires orientés vers un objectif com-mun, la compétitivité des entreprises »2, et l’effi cacité de la gestion, ajouterons-nous. Dans ce schéma de pensée, toute vision divergente ne serait pas le fruit d’une conception antagoniste des enjeux de société mais plutôt d’un ou de malentendu(s) susceptible(s) d’être levé(s) grâce au… dialogue. On ne débat plus : on explique et on réex-plique s’il le faut jusqu’à plus soif. Et les irréductibles contradicteurs qui per-sistent sont des agitateurs que l’on aura tôt fait de renvoyer à la pathologie voire de délégitimer et/ou de criminaliser.

Partenaires particuliers…Cet évitement du débat et la délégi-timation voire l’absence du confl it qui l’accompagne, traduits par des expressions comme dialogue social et partenaires sociaux, pour ne citer que ces deux-là, tendent à indiquer que le temps où des adversaires (également

connus sous le vocable d’interlocuteurs) occupaient le terrain politique est révolu et a été remplacé par une ère où des par-tenaires dialoguent. Et d’ailleurs, quand on est entre partenaires, le besoin et la nécessité d’un contre-pouvoir se font moins ressentir puisque tout le monde est supposé travailler en bonne entente au même projet.

Paradoxalement et simultanément, l’expression État social qui englobait « quatre piliers : la protection sociale, la régulation des rapports du travail, les ser-vices publics et les politiques économiques de soutien à l’activité et à l’emploi »3 semble moins prisée par les tenants de la pensée dominante et pourrait pour eux aisément tomber en désuétude. À nous de veiller à ce que cela ne soit pas le cas précisément au moment où le terme

austérité désigne de manière peu feutrée un État minimal sans services publics.À nous de veiller aussi à ce que l’adjec-tif social cesse d’être enrôlé et instru-mentalisé au service de TINA (Th ere is No Alternative), cette antienne qui réduit le débat politique à sa plus simple expression. ¡

L’adjectif « social » est souvent utilisé par les milieux offi ciels pour se donner une bonne conscience, apparemment proche des gens et des travailleurs. En fait, le mot « social » est instrumentalisé en tant que caution morale qui vise à entériner les programmes offi ciels et à décrédibiliser toute tentative de contestation.

1. Jean-Marie Pernot, Une université européenne du syndicalisme. L’Europe des syndicats, Politix, n° 43, 1998, p. 68

2. Corinne Gobin, Dialogue social, in Les nouveaux mots du pouvoir, Pascal Durand (dir.), Bruxelles, Aden, 2007, p. 139

3. Christophe Ramaux, L’Etat social, pour sortir du chaos néolibéral, Paris, Mille et une Nuits, 2012, p. 15

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IRB - INTERRÉGIONALE DE BRUXELLES

La complaisance, dans les trois accep-tions du mot1, semble régir les interac-tions politiques tant au niveau belge qu’européen.En eff et, bien qu’ils s’en défendent, les plus grands acteurs de la scène politique ont adopté ce mode de fonctionnement qui consiste à épouser les positions du camp adverse comme si l’alternative n’était pas possible, comme si dire « non » devenait une épreuve insur-montable. Et de se justifi er au nom de l’impératif de compromis, tellement apprécié lorsqu’il se fait spécialité belge.Par complaisance, le compromis, devient alors compromission. Car comment apprécier autrement le renoncement à des positions se fon-dant sur des valeurs, il est vrai volontiers (dis)qualifi ées « d’idéologiques » ? On objectera que dans un système démocra-tique de représentation proportionnelle, on ne décide pas seul, que le compromis résulte de l’infl uence de tous les partis au pouvoir… Soit, mais jusqu’à y perdre son âme ? N’est-ce pas le cas lorsqu’on est amené à soutenir et à assumer des positions qui vont à l’encontre de celles que l’on prétendait défendre ?

Les exemples sont légions. Prenons celui du TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance), ce

pacte budgétaire imposé par la Com-mission européenne et qui condamne les pays membres à l’austérité à vie. Rap-pelons brièvement qu’à travers sa « règle d’or » qui limite le défi cit structurel des fi nances publiques à 0,5 %, il contraint les États à l’équilibre budgétaire et les prive de toute marge de manœuvre pour des politiques volontaristes. En eff et, pour se conformer aux exigences du traité, il faudra réaliser chaque année des sacrifi ces plus importants dans les budgets. Cela portera directement atteinte à notre modèle social et aux services publics trop facilement considé-rés comme variable d’ajustement. Mais encore, en bridant la consommation, l’austérité empêchera toute relance de l’économie. Presque tout le monde aujourd’hui – jusqu’aux tenants du système néolibéral – s’accorde sur cette analyse. Nonobstant, la Belgique, trop soucieuse de jouer la « bonne élève » et de ne mécontenter on ne sait qui, s’apprête à le ratifi er. La Chambre et le Sénat l’ont déjà approuvé en catimini, refusant tout débat démocratique sur le fond, sollicité notamment par les organisations syndicales.Les parlements de la Flandre et de la Communauté germanophone l’ont accepté respectivement en juin et en octobre. Reste Bruxelles et la Wallonie

à se prononcer…

Comment expliquer autrement que par la complaisance cette impuissance politique qui conduit à ratifi er un tel traité alors qu’on est conscient de ce que ses conséquences prévi-sibles seront catastro-phiques ?

La complaisance rejoint une forme de schizophrénie, voire de cynisme, quand ces contradictions patentes entre l’idéologie affi chée et les décisions réellement prises sont assumées avec autosatisfaction. Elle trouve ses plus beaux exemples dans la communication politique actuelle. Que ce soit dans les domaines de la chasse aux chômeurs, de l’expulsion de demandeurs d’asile, de la fi scalité ou des pensions, des membres du gouvernement trouvent à se féliciter des orientations prises contre les intérêts de ceux qu’ils sont censés représenter.Je dénonce ici la « gauche réaliste » qui se plie aux volontés de la droite dure pour rester au pouvoir sous prétexte que, sans elle, ce serait pire !Pour éviter de devoir ravaler ses pro-messes, il serait préférable d’annoncer fermement les points de programme sur lesquels on ne transigera pas et de s’y tenir, comme cela semble être le cas pour le salaire minimum dans le cadre des négociations pour la formation d’un gouvernement en Allemagne.

Les médias ont également leur part de responsabilité dans la généralisation de la dérive de complaisance. En allé-geant l’analyse critique, en hissant le fait divers à la une de l’info, en laissant la communication politique prendre le pas sur l’information, ils participent à la diff usion des idées dominantes.

La complaisance comme mode de relations politiques est défavorable aux débats d’idées, et n’apporte pas de solution aux enjeux auxquels notre pays, ses travailleurs et ses services publics sont confrontés. Pour y faire face, il faut en revenir à la fi délité aux valeurs de gauche que l’on porte, au franc-parler, au courage. C’est le choix de la CGSP !

Jean-Pierre Knaepenbergh,Secrétaire général de l’IRB

1. Disposition à accepter et à se conformer aux volontés d’autrui ; contentement de soi, auto-satisfaction ; indulgence excessive.

Politique, trêve de complaisance !

Quand la complaisance tient lieu de compromis politique et domine la communication, le projet de société s’évanouit dans la confusion des repères et des décisions prises. Résultat : les travailleurs perdent confi ance en ceux qu’ils ont mandatés et la situation socioéconomique continue à se dégrader.

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télécom aviationédito

Ils le méritent

À l’instant d’écrire cet édito (11 novembre 2013) l’administrateur-délégué de Belgacom fait encore la une de l’ensemble des grands quotidiens de la presse écrite et télévisée de toutes les régions de notre pays.Les propos tenus par l’administrateur-délégué ont été qualifiés « d’extrêmement graves par Jean Pascal Labille, ministre de tutelle des Entreprises publiques, cela vis-à-vis de son actionnaire principal, l’État, comme vis-à-vis de la personne du Premier ministre, Elio Di Rupo ».Le ministre en charge des Entreprises publiques a décidé dès lors, de « faire rapport » au gouvernement le plus rapidement possible. Le Conseil des ministres aura lieu dans le courant de la semaine prochaine (le jeudi 14/11/2013 ?).Qu’en penser ? Le fait est qu’un patron d’Entreprise publique est nommé par arrêté royal du Conseil des ministres. Cela signifie qu’il peut aussi être « révoqué » de cette façon. C’est manifestement ce qui est dans l’air. Le temps peut-être d’examiner la situation de près, les conditions prévues par le contrat de Didier Bellens, la notion de « faute » juridiquement… Quoi qu’il en soit, il semble cette fois qu’il y ait un consensus politique large pour trancher dans les jours qui viennent.

Il le mérite ?

Quelle sera la décision du Gouvernement ? Je n’en sais évidemment rien.

Ce qui est certain, c’est qu’elle aura bien entendu un coût financier. Pas pour le gouvernement directe-ment mais pour l’entreprise qui devra assumer les charges d’une éventuelle rupture de contrat.

Quoi qu’il en soit, la réputation de l’entreprise ne sortira pas grandie de cette nouvelle péripétie. Une réputation met du temps à se construire. Une réputation positive assure la grandeur d’une société. Cha-cun des acteurs y participe peu ou prou. Du jointeur au manager, du coach à l’administrateur-délégué, chacun porte proportionnellement à la hauteur de sa fonction sa part de la perception de l’entreprise au niveau de l’ensemble de la population du pays.

Une réputation positive assure la pérennité d’une société.

Quand le numéro un dérape, c’est l’ensemble de l’entreprise qui vacille.

Il ne peut se permettre un tel comportement car derrière lui, il y a seize mille travailleurs qui tous les jours font de leur mieux, travaillent avec zèle, application et conscience professionnelle, se démènent sans compter pour atteindre leurs objectifs et satisfaire le client. Ils apportent tous les jours leur pierre à l’édifice pour que Belgacom soit plus grande, plus fière et plus belle.

Personne ne devrait avoir le droit d’endommager leur travail si patiemment réalisé.

Personne et surtout pas leur plus haut responsable.

Que l’administrateur-délégué soit maintenu dans ses fonctions ou révoqué par un arrêté royal, peu importe, le mal est fait. S’il devait être remplacé d’une manière anticipée, qu’il le soit vite, qu’il le soit bien, sans combine politique, sans marchandage, sans concession et sans compromission.

Les travailleurs qui ont fait de Belgacom un des fleurons des entreprises belges le méritent.

Ils le méritent vraiment !Michel Denys

Président

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Arrivé dans sa phase terminale, ce dossier est très important puisqu’il concerne la création de magasins locaux ainsi que l’internalisation « insourcing » de certaines activités.

Voici quels sont les grands domaines d’activités :• SCM Operations avec le backoffi ce,

le planning & l’inventory manage-ment, le customer centricity team (la vision, l’aperçu, les avantages et l’im-pact sur le personnel). Sont concer-nées, les activités logistiques telles que les activités de magasin (Courcelles, Flawinne, IWT Haasrode, hubs, DOP), l’organisation du transport nécessaire, le after market & repair, à savoir la gestion des biens retournés (tri et traitement) et le customer cen-tricity team : traiter les problèmes en la matière et éviter qu’ils ne se repro-duisent.

• SCM Sourcing : l’achat de produits et services auprès de fournisseurs, l’exécution du traitement adminis-tratif y aff érent et le développement de projets par catégorie de pro-duits en collaboration avec le client interne.

• SCM Centre of Excellence : éla-boration de processus et d’outils idéaux pour SCM, le lancement de nouvelles initiatives, la communica-tion concernant des sujets en rap-port avec SCM, la gestion du bud-get de SCM et le contrôle des KPI internes et externes (vendor perfor-mance management).

Le plan qui est proposé met l’accent sur la connaissance et l’expérience du personnel de Belgacom et fait appel à des partenaires externes dans des situations spécifi ques : un pic dans le volume de travail, en tant que scénario de back-up ou pour du travail spéci-fi que la nuit, en soirée, en shift ou le week-end.

Cette approche entraîne, non pas la suppression progressive des eff ectifs au sein de SCM, mais une réorientation, voire une hausse de ceux-ci.

Ce qui implique :• une (re)valorisation d’un certain

nombre de fonctions ;• une régularisation d’une situation

de fait non reconnue ;• un cadre de travail correct (per-

sonnel, environnement et équipe-ment) ;

• la possibilité d’utiliser le personnel du pool via des missions ;

• un emploi plus axé sur l’aspect local ;• l’offi cialisation de tâches eff ectuées

par des partenaires externes.

Concrètement, cela signifi e :• plusieurs changements importants

au sein de SCM Operations ;• pas d’adaptations organisationnelles

au sein de SCM Sourcing ;• pas d’adaptations organisation-

nelles au sein de SCM Center of Excellence. Ce département se voit toutefois investi d’un rôle de leader plus marqué.

Le réseau de Points de service logis-tiques (PSL) : vision• SCM s’est vu confi er la mission d’as-

surer le contrôle de bout en bout des fl ux de matériel (aujourd’hui, uni-quement des magasins centraux).

• Le stock pour le terrain (SDE), qui représente une valeur importante (+/- 20M euros), n’a jamais été géré par SCM.

• Ce stock a donc été géré au mieux par NEO et COP qui, à cet eff et, ont confi é un travail de magasiner à leurs techniciens.

• Étant donné que le travail de maga-sinier ne relève pas des activités de NEO/COP, les personnes intéres-sées disposent de codes de fonction propres à NEO et COP. De plus,

leur environnement de travail est inapproprié (équipement) et les eff ectifs sont insuffi sants pour eff ec-tuer correctement ce travail.

SCM souhaite créer ce cadre correct lui permettant d’eff ectuer les activités de magasin en lieu et place de NEO et COP.• En ce qui concerne l’initiative PSL,

il est également nécessaire d’utili-ser les eff ectifs disponibles dans les activités qui off rent la plus grande valeur ajoutée.

• Dans le cadre de l’initiative PSL, cela signifi e la mobilisation de personnel dans les PSL régionaux concernés par des activités d’entre-posage et au départ desquels s’eff ec-tuent un transport local.

• En conséquence, l’activité de trans-port au départ du BGDC vers des hubs, une activité qui n’off rait pas de valeur ajoutée (uniquement du transbordement) et qui, de surcroît, exigeait une grande fl exibilité, sera remplacée par le transport vers les PSL et sous-traitée à un partenaire externe (Essers).

• Un certain nombre de gaps au sein de SCM OPS seront ainsi créés.

Magasins régionaux gérés par SCM et pourvus en personnel• Réception et traitement des colis

entrants.• Gestion du stock présent.• Renvoi de matériel et de stock.• Activités logistiques à valeur ajoutée.

Organisation en 5 clusters• Zone de transit pour la livraison

aux TeleShops et nombre limité de Pick-ups.

• Stock d’urgence stratégique pour SDE.

• Stock transparent et optimal.• Gestion et traitement du matériel

retourné.

Belgacom

Supply Chain ManagementIl s’agit, dans notre langage à nous, de nos magasins et services logistiques.

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Les PSL ont pour avantage :• Management central.• Service centralisé des achats.• Forecast national.• Moins de stock ; moins de pertes de

stock.• Deux PSL par province.• Emploi optimal des stocks intra/cross

area.• Accusé de réception au hand-over.• Sites de stock gérés.• Activités logistiques à valeur ajoutée

prévues.• Système de suivi des colis E2E.

Un PSL est un magasin régional des-servi par du personnel SCM. Un PSL standard est divisé en 8 zones (espace de bureaux ; in/out ; COP MM, COP PABX/Routers ; NEO Secured Area ; NEO Store room ; stock en libre-service COP/NEO ; emplacements pour palettes). Chaque zone est ver-rouillée séparément et est accessible par badge en fonction des autorisa-tions du titulaire. Seul le in/out est accessible à toute personne dont le badge est activé pour les PSL. Essers livre la nuit dans la zone in/out. Le collaborateur du PSL qui arrive le pre-mier au PSL trie les nouveaux colis et les dépose dans la zone adéquate. Le in/out sert donc de « sas » pour le PSL. Le personnel d’Essers a donc unique-ment accès au in/out.Dans l’état actuel des choses (7 novembre), 74 membres du per-sonnel travaillent dans les PSL : 5 chefs de section, 18 techniciens, 47 magasiniers-chauff eurs et 4 niveaux 4.Les PSL individuels sont dirigés par un 2a et on crée le grade de magasi-nier-chauff eur.

Group Distribution Center (BGDC)Le personnel sera aff ecté à Sor-ting & Grading. Fine Picking/Loop

est sous-traité à Essers. Le personnel ne sera donc plus aff ecté à des tâches routinières. Il n’y aura donc plus de problèmes à cause des pointes.

Insourcing de l’activité Sorting & Grading à partir du T1 2014Sorting & Grading se charge du tri des marchandises entrantes, le trai-tement administratif et le transfert vers les partenaires pour le traite-ment ultérieur (Anovo, traitement du scrap, traders, etc.). De plus, pour les années à venir, nous attendons beaucoup de retours de marchandises à cause du projet Mantra et donc en 2014 et 2015 beaucoup de travail de nettoyage au départ de nos PSL.Une analyse continue du travail aura lieu. Si cette analyse devait faire appa-raître qu’au contraire il y a provisoi-rement trop peu de personnel suite à des absences temporaires ou de grands pics de travail, nous proposons de faire appel, pendant cette période, à des partenaires externes ou des intéri-maires.

Le magasin de HaasrodeFait partie du dossier « Déménage-ment Haasrode ». Nous avons réclamé des solutions pour le personnel qui tombe en dehors des limites de la mobilité.

Central Cable Yard à Flawinne et réseau DOPCentral Cable Yard• Réception de matériel COP CAB

et NEO OPP (surtout des bobines, bacs en béton, etc.).

• Préparation (découpe, etc.) du matériel pour des missions spéci-fi ques.

• Distribution dans 10 DOP régio-naux.

• Traitement des fl ux retournés.

Drop-Off Points• Zone de transit pourvue en per-

sonnel hébergeant du matériel prêt pour des missions pour un client interne/un entrepreneur et permet-tant de ramener du matériel (10 DOP au total)

• 3 eff ectivement pourvus en person-nel de SCM OPS.

Le personnel du niveau 4 sera correcte-ment valorisé et aura la possibilité, via une initiative spécifi que, d’accéder au niveau 3. En cas de promotion, le per-sonnel reçoit en outre 4 ans d’ancienneté pour l’accès à l’échelle de traitement II.

Réseau DOP• Situation souhaitée :

Intégration, gestion et direction des 3 DOP employant du personnel de SCM dans le réseau des PSL

• Impact sur le personnel :Les 3 membres du personnel actuel-lement employés dans les DOP de Mons, Marcinelle et Libramont sont attachés au PSL de la même résidence.

OperationsBackoffi ce• L’évolution des besoins du marché

impose des adaptations au sein de l’organisation SCM OPS back-offi ce. - Adaptations au sein de l’équipe Planning & Inventory Manage-ment (PIM).

- Adaptations au sein du Customer Centricity Team (CCT).

Des adaptations dans les deux équipes sont nécessaires pour permettre de garantir un service correct aux clients dans le cadre des SLA.Planning & Inventory Management• Planifi cation du niveau des stocks

au niveau du BGDC et du CCY.• Planifi cation de la capacité de trai-

tement nécessaire (Assembly) au BGDC.

LSP1 LSP2 LSP3 LSP4Cluster 1 Brugge Gullegem Sint Niklaas GentCluster 2 Herentals Hasselt Berchem AarschotCluster 3 Liège Verviers Libramont NamurCluster 4 Marcinelle Mons DoornikCluster 5 Evere Anderlecht Mechelen

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• Nouveauté à l’initiative du PSL : déterminer le niveau, la rotation, l’ancienneté, la composition et le suivi des stocks du PSL.

Customer Centricity Team• Le CCT (Customer Centricity

Team) comprend 4 sections. Une équipe se charge du traitement des plaintes des clients et une autre équipe a pour mission de convertir les shoppings cards (SC) en bons de commande (PO).

• Le traitement de ces plaintes et l’établissement de PO sont liés à des SLA spécifi ques par type de client.

• En raison notamment de l’absence (pour maladie) de collaborateurs fi xes et d’un nombre très fl uctuant de plaintes et SC, SCM OPS a dû recourir à des intérimaires.

• SCM OPS souhaite réduire le nombre d’intérimaires le plus rapi-dement possible. L’objectif consiste à ouvrir les gaps ainsi créés à des

membres du personnel en reconver-sion.

• Jusqu’à ce que SCM, en collabora-tion avec HR, trouve suffi samment de personnel (même pour un lance-ment partiel), le CCT fera appel à un partenaire externe pour traiter les volumes d’affl uence.

• Il y aura possibilité de ramener en interne ces activités de front offi ce et d’ouvrir 14 gaps 2A03X011 à Bruxelles (Tours) pour du person-nel en reconversion ayant un profi l ou une expérience dans le traite-ment d’appels via des formulaires électroniques standard et dans le traitement administratif de ces for-mulaires, à propos de thèmes sou-vent récurrents mettant générale-ment sous pression les accords SLA (p. ex. : problème de livraison).

• En attendant le comblement de ces 14 gaps via la reconversion, on continuera à recourir au partenaire externe, en utilisant au maximum

les pourcentages de l’accord-cadre en annexe.

• Le partenaire externe pourra aussi être utilisé à l’avenir (conformé-ment à l’accord-cadre en annexe) pour des pics imprévus (sur base ponctuelle).

SourcingPas de changement.

Centre of ExcellencePas de changement.

StabilitéIl est prévu une stabilité de 2 ans à partir du moment où la nouvelle orga-nisation est opérationnelle.

Pour plus d’infos : [email protected] ¡

IBPT

Rapport du haut Comité de concertation

Monsieur Hamande assure la prési-dence.

1. Missions spéciales de deux ex-membres du Conseil

Le président explique plus avant la proposition d’attribution de missions spéciales. Il invoque que diff érents projets urgents doivent être fi nali-sés comme par exemple la mise aux enchères des droits d’utilisation dans la bande 800 MHz, diverses études de marché, un nouveau plan stratégique et des objectifs opérationnels.

Pour atteindre des résultats optimaux à tous ces niveaux, il est important d’attribuer 2 missions spéciales avec des projets spécifi ques pour une période d’un an. De plus, il s’agit là

d’un moyen permettant de garantir la continuité.

Les Organisations syndicales (OS) demandent quel est le budget impli-qué.

M. Desmedt répond qu’il s’agit de la poursuite des missions déjà précé-demment attribuées à ces membres du personnel dans les mêmes conditions. Seuls les objectifs des candidats ont changé. Après enquête auprès du ser-vice du personnel, il s’avère que pour les deux missions confondues, il s’agit d’un montant brut annuel d’environ 100 000 €. M. Desmedt déclare qu’il n’y a pas de mystère à cet égard, étant donné que par le passé, il a déjà été répondu à une question parlemen-taire concernant la rémunération des

chargés de mission particulière qui est du reste défi nie à l’arrêté royal du 16 novembre 2009, portant modi-fi cation de l’arrêté royal du 11 jan-vier 2007 fi xant le statut administratif du personnel de l’Institut belge des services postaux et des télécommuni-cations et, de l’arrêté royal du 11 jan-vier 2007 portant statut pécuniaire du personnel de l’Institut belge des services postaux et des télécommuni-cations.

Le président ajoute qu’au bout d’un an, une évaluation aura lieu avant que la mission ne soit éventuellement pro-longée.

Les OS se demandent comment les candidats proposés fonctionneront. Selon la description de la mission, un

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des candidats dirigerait le service juri-dique. Qu’en est-il alors du membre du Conseil dont dépend le service juridique ?

Les OS avancent que d’autres membres du personnel méritent le même res-pect que les candidats proposés, mais n’entrent pas en considération pour de telles missions. C’est comme si il était fait un cadeau aux candidats proposés en échange de leur non-désignation en tant que membre du Conseil.

M. Desmedt argumente que les mis-sions décrites en détail n’impliquent aucun cadeau. Il suffi t d’analyser un peu plus en détail les objectifs impo-sés pour constater que de lourdes tâches ont été imposées. Aux yeux du Conseil, la contribution et l’expé-rience des deux candidats est très utile, d’autant plus que, en tant qu’ancien membre du Conseil, ils possèdent une valeur ajoutée unique, ce qui a récem-ment été très utile pour garantir la continuité de la direction de l’IBPT. Tel sera également le cas maintenant.

Le président ajoute que le Conseil donne la priorité à l’investissement dans ses propres collaborateurs et que cela continuera à être le cas à l’avenir. Le Conseil est pleinement conscient du fait que le travail de ces deux char-gés de mission repose également sur le travail d’équipe avec d’autres membres du personnel contribuant au succès de l’IBPT.

Les OS admettent que l’expérience acquise par les candidats est fonda-mentale pour le Conseil mais que l’évaluation des missions doit être cor-rectement eff ectuée.

Le fait que les services qui relèvent des candidats proposés doivent leur faire rapport signifi e qu’il ne s’agit pas d’un rôle consultatif et de coordination. Les OS sont d’accord pour dire qu’ils donnent des conseils et assistent le Conseil mais le fait qu’ils soient à la fois supérieur hiérarchique et évalua-teur pose problème.

M. Desmedt déclare que les chargés de mission devront, dans le prolon-gement de leurs missions telles que défi nies dans la description de mis-sion, diriger, en collaboration avec le supérieur hiérarchique, un service, mais qu’ils devront continuer à rap-porter au membre du Conseil dont ils dépendent. Ils ne pourront pas prendre de décision unilatérale.

À la question des OS de savoir si les membres du personnel peuvent être informés de la procédure suivie, M. Desmedt répond que cela ne pose absolument aucun problème et qu’il informera oralement les membres du personnel concernés.

En tout cas, à l’issue d’un an, les OS demanderont une évaluation pour vérifi er si ces missions sont encore nécessaires à ce moment-là.

2. Divers

Les OS demandent au nouveau Conseil de bien vouloir accorder une attention toute particulière aux points suivants :

• Paquet Télécoms : Mme Souff riau explique qu’un montant de 42,48 € a été accepté par l’inspecteur des fi nances comme intervention dans le prix d’un paquet télécoms. La note visant à en informer les membres du personnel est en préparation et s’ins-crit dans le cadre de la communica-tion qui sera faite concernant la der-nière modifi cation apportée au statut du personnel.

• Indemnité bicyclette : cette indemnité était déjà d’application aux membres du personnel de l’IBPT, toutefois il ne s’agissait pas encore du montant majoré pour-tant d’application aux autres fonc-tionnaires des autorités fédérales. Une régularisation de cette indem-nité devra désormais être mise en œuvre le plus rapidement possible et ce, avec eff et rétroactif au 1er jan-vier 2010.

• Promotion vers le grade de chef de section et niveau A : pour la promotion vers le grade de chef de section technique, il y a pour l’instant encore 1 lauréat et pour la promotion vers chef de section administratif, il y a encore suffi sam-ment de candidats. Pour la promo-tion vers le niveau A, il a été prévu de démarrer un nouvel examen dans le courant 2014 et ce point fera l’objet d’une concertation à ce moment-là avec le Conseil et les OS.

• Évaluation : les OS soulignent que la reconnaissance est tout aussi importante que l’aspect fi nancier.

• Chambre de recours : les OS signalent que le fait que le jugement de la Chambre de recours ne soit pas toujours suivi par le Conseil crée un certain ressentiment. La Chambre de recours est une auto-rité judiciaire administrative prési-dée par un magistrat. Une autorité qui doit être traitée avec le respect qui lui est dû.

• Formation du personnel : M. Des-medt déclare que les budgets de la formation sont complètement utili-sés chaque année. Les OS craignent que des économies soient réali-sées à ce niveau. Crainte à laquelle M. Desmedt répond que telle n’est pas la politique poursuivie à l’IBPT. Le Conseil est tout à fait conscient de l’importance d’une formation approfondie et ne fera en aucun cas des économies à ce niveau-là. Le pré-sident ajoute que toutes les solutions possibles seront utilisées pour former le personnel le mieux possible. Le nécessaire est toujours fait pour pré-voir la formation requise dans chaque niveau. C’est dans ce cadre que des formations de Word, des formations informatiques et des formations spécifi ques ont été prévues pour les membres du personnel de niveau A.

• Mutations : Madame Van Den Bossche examinera cette situation avec les membres du Conseil.

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• Réforme des services de média-tion : M. Desmedt explique que les derniers projets relatifs à la réforme se trouvent toujours chez le ministre. Toutefois, l’IBPT ne

réalise plus aucun investissement à long terme. À la demande des OS, M. Desmedt demandera au Cabi-net quel est le point de la situa-tion.

• Accord collectif : les OS introdui-ront peut-être une nouvelle propo-sition collective étant donné que ce n’est plus arrivé depuis 2007. ¡

Belgocontrol

Manifestation des travailleurs européens de la navigation aérienne à Bruxelles

1. FABEC-SES 2 +

Le 14 octobre, la CGSP, sous l’égide d’ETF a participé à un rassemblement des travailleurs européens de la navi-gation aérienne à Bruxelles, afi n d’ex-primer notre opposition au projet de texte ciel unique SES 2+.Plus de 200 militants venant de toute l’Europe sont venus dire « non » à ce projet de libéralisation du contrôle aérien.Selon nos dernières informations, le projet SES 2+, serait repoussé par le conseil des transports à une date ulté-rieure aux élections européennes de 2014.Si cela se confi rme, c’est en soi une excellente nouvelle.Néanmoins, restons vigilants !De toute façon, maintenant, le Parle-ment européen est saisi du dossier.Le processus législatif prévoit un exa-men successif du texte par le Parle-ment et le Conseil des ministres du transport.On peut sentir, qu’au sein du Conseil, un nombre de pays se sont prononcés contre ce nouveau ciel unique (France, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Grèce, Pologne).

Et quelle est la position belge ?La CGSP portera entretemps ce point à l’ordre du jour de la prochaine com-

mission paritaire de Belgocontrol afi n d’avoir une position claire de l’em-ployeur sur ce sujet.

2. Dialogue social interne

Le 14 octobre, s’est tenu un groupe de travail statuts avec à l’ordre du jour quelques points sensibles.À ce jour, bon nombre d’informa-tions complémentaires promises par la direction sont toujours lettres mortes.

Pour rappel :

• Période de stage à l’AIS (réf : note to staff , 10/2013) - Le plan de formation NOF Operator (réf : édition 0.3 du 15/06/2009, page 5), prévoit une durée de stage de 3 mois.

- Pourquoi, dans votre note est-elle de 2,5 mois ?

- Deux fois par mois, l’ARO/NOF Team leader fera un rapport de stage.

- À ce jour, il n’y a plus de team leader en fonction.

- Comment se déroulera cette par-tie de l’évaluation ?

- Après l’évaluation fi nale, que devient la situation administrative des agents ayant réussi en sachant qu’il n’existe plus de règlement de promotion à Belgocontrol ?

- Cette note (10/2013) parle des diffi cultés de disponibilité du per-sonnel (manque d’eff ectifs).Quelles sont les perspectives de recrutement ?Quid de la charge actuelle de tra-vail ?

• Heures CP négatives à EBBRSelon la direction, il existe un problème structurel au niveau des eff ectifs de la tour de Bruxelles.Une note discutée entre le CEO et les agents concernés devait être envoyée aux OSR.

• Problématique des départs via la piste 07R (Leuven straight) et les normes de vent à EBBRUne réunion d’évaluation était pré-vue avec les superviseurs de la tour concernant les normes de vent, ainsi que le 22 octobre, une rencontre entre DGO et le Ministre Whatelet.

Aucun feedback à ce jour.

Il fut proposé entre autre au groupe de travail statut de prolonger le manning d’été à la période d’hiver qui commence le 1er novembre afi n de garantir plus de sécurité.

Pas encore de réponse sur les pro-positions syndicales.

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• Manque de contrôleurs à EBLG (2 ETP) et EBCI (1 ETP)Ce dossier, qui date de 2011, revient à l’actualité, avec en point de mire, la volonté d’envoyer « défi nitive-ment » des contrôleurs du rôle lin-guistique NL sur ces deux aéroports wallons.

Pour la CGSP, la réglementation en la matière doit être strictement res-pectée.

Nous insistons aussi sur un recrute-ment en priorité pour des aspirants contrôleurs du rôle FR.

• Avantages non-récurrent, jours de remplacement 2013-2014, OCA météoCes points sont agendés pour le groupe de travail du 20 novembre 2013.

On a changé de CEO.

On modifi era prochainement la composition du Conseil d’admi-nistration et du Comité de direc-tion.

Les agents de Belgocontrol attendent du « changement ».

Le changement, ce doit être « mainte-nant » ! ¡

À LIRE

Pourquoi l’égalité est meilleure pour tousPlus les riches sont riches, mieux se porte la société dans son ensemble… Faux ! répondent Richard Wilkinson et Kate Pickett, qui invalident ainsi trente ans de théories d’inspiration libérale. Leurs études ont en eff et démontré que les pays les plus inégalitaires étaient aussi ceux où les taux de maladie mentale, de mortalité infantile, d’obésité, de déscolarisation, de grossesse précoce et de criminalité sont les plus élevés. De plus, les sociétés montrant un grand fossé entre riches et pauvres nuisent à chacun de leurs membres, y compris les nantis se croyant à l’abri ! Les riches ont donc tout intérêt à vouloir eux aussi plus d’égalité pour tous. Provocateur et salutaire, ce livre, en s’appuyant sur de nombreuses recherches en psychologie, biologie et sciences sociales, fournit une nouvelle manière de penser et de réfl échir sur nous-mêmes et notre société, et pourrait changer la façon dont nous voyons le monde.

Richard Wilkinson et Kate Pickett sont professeurs d’épidémiologie à l’université de York. En 2009, ils créent tous deux le site Equality Trust, expliquant les avantages d’une société plus égalitaire et militant pour une plus grande égalité de revenus entre les individus.

Richard Wilkinson, Kate Pickett, Préface de Pascal Canfi n, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, coédition Les Petits matins et Institut Veblen, Paris, novembre 2013, 500 p., 20 €.

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SOMMAIRETRIBUNE

Infos GÉNÉRALES

2 / Actualités – Dans nos régionales/ Bureau wallon des femmes • La précarité des

femmes annonce-t-elle la misère des hommes ?3 / Édito • Ce n’est qu’un début, il continue les dégâts4 / Fiscalité • Plaidoyer pour un impôt fortement

progressif6 / La précarité des femmes… (suite)7 / Le mot qui pue • Social, vous avez dit social ?8 / IRB • Politique, trêve de complaisance !

Infos TÉLÉCOM-AVIATION

09 / Édito • Ils le méritent10 / Belgacom • Supply Chain Management12 / IBPT • Rapport du haut Comité de concertation14 / Belgocontrol • Manifestation des travailleurs

européens de la navigation aérienne à Bruxelles15 / À lire

www.cgsp-wallonne.be

Mensuel de la Centrale générale des services publics (CGSP) de la FGTB Éditeur responsable : Gilbert Lieben - Place Fontainas, 9/11 - 1000 Bruxelles - tél. 02 508 58 11

Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique

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Rue de Pont-à-Lesse à 5500 Dinant - [email protected] - 082 22 28 44 - www.casteldepontalesse.be

La violence des richesSur fond de crise, la casse sociale bat son plein. Nous vivons une phase d’intensifi cation mul-tiforme de la violence sociale. Mêlant enquêtes, portraits vécus et données chiff rées, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dressent le constat d’une grande agression sociale, d’un véritable pilonnage des classes populaires : un monde social fracassé, au bord de l’implosion. Loin d’être l’œuvre d’un « adversaire sans visage », cette violence de classe, qui se marque dans les têtes et dans les corps, a ses agents, ses stratégies et ses lieux. Les dirigeants politiques y ont une part écrasante de responsabilité. À ceux qui taxent indistinctement de « popu-lisme » toute opposition à ces politiques qui creusent la misère sociale et font grossir les grandes fortunes, les auteurs renvoient le compliment : il est grand temps de faire la critique du « bourgeoisisme ».

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont des sociologues français qui concentrent leurs recherches sur l’oli-garchie en France.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale, Éd. Zones, La découverte, Paris, septembre 2013, 256 p., 17 €.

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