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ANALYSE DE THESE TRAITEMENT DE DI~ENSIBILISATIO,N PAR DES PRODUITS RETARD (ALLERGi~NES ADSORBI~S SUR HYDROXYD,E D'ALUMINIUM) POUSSli~RE DE MAISON PURIFII~E ET POLLENS DE GRAMINtES par PAFFARD Th~se de M~decine, Paris, 1973 ke sujet de cette th~se est I'~tude des possibilit~s offer- tes par I'emploi des allerg~nes adsorb~s sur hydroxyde d'aluminium dons le traitement d~sensibilisant des aller- gies 6 la poussi~re de maison et ou pollen de gramin~es. Dans une prerni~re partle, I'auteur rappelle les diff,- rents essais de fractionnement chirnique de la poussi~re de maison (GUIBERT et CAUSSE-COMBES) et leur ~tude clinique faite par HL~NOCQ. k'attention est attir~e sur I'existence de plusieurs d~terminants antig~niques, le principal d'entre eux r~agissant de fa~:on analogue aux extraits de squames humaines (BERRENS et YOUNG), Pour VOORHORST et SPIEKSMA, I'antig~nicit~ de la poussigre est due 6 la presence d'acariens (Dermatophagoides pteronyssinus, Dermotophagoides farinoe) ou sein de celle-ci. Les pollens de grarnin~es contiennent une tr~s grande vari~t~ d'antig~nes ce qui n~cessite I'incorporation de plusieurs esp~ces dans les preparations utilis~es en irnmunoth~rapie. Apr~s un bref roppel des pr0pri~t~s principales des anti- corps, l'auteur aborde l'~tude des Substances adjuvontes. De I'ensemble des trovaux analys~s, il appora~t que les ontig~nes fluides poss~dent un pouvoir immunisant et un pouvoir sensibilisant faibles et que ces deux pouvoirs sont exalt~s Iorsqu'on incorpore ces m~mes antig~nes dans le m~lange de Freund. L'avantage de l'adsorption sur un adjuvant mineral serait qu'6 un fort pouvoir immunisont s'ossocie un faible pouvoir sensibilisant. C'est parce qu'il ovait d~j6 ~t~ utilis~ avec succ~s une tr~s grande ~chelle dans le monde pour les vaccina- tions que I'hydroxyde d'aluminium a ~t~ choisi. M~lang~ 6 I'allerg~ne fluide dans des conditions physico-chimiques bien d~finies et standardis~es (RELYVELD), il est suscepti- ble d'adsorber quasi totalement I'allerg~ne ainsl que le montre I'absence de r~activit~ cutan~e du surnageant. k'innocuit~ de la preparation est v~rifi~e rant chez I'ani- rnal que chez I'homme. Rev. trans. AlZer~ol., 1974~, 14, 2 C'est dons les modalit~s de la technique de d~sensibi- lisation que I'emploi des ollerg~nes adsorb~s sur hydroxyde d'oluminium semble apporter un progr~s int~ressant en comparaison des antig~nes fluides. k'augmentation progressive des doses d'allerg~nes ne parai't pas n~cessaire ; une dose constante, choisie une fois pour toutes apr~s une d~termination de la sensibilit~ propre du malade est r~p~t~e sans modification. Le volume est en g~n~ral de t/10 6 2/10 ml. Cela ~vite les acci- dents de surdosage et les chocs anaphylactiques avec les pollens. Une r~serve est faite dans ces derniers cas ; cer- tains malades non am~lior~s par le traitement I'auraient peut-~tre ~t~ par des doses d'allerg~nes plus importantes, ainsi que le pr~conise CHARPIN. L'intervalle entre les injections peut ~tre port~ ~ 8, jours, 1S ]ours, et m~me plus, dons le cos de traitements d'entretien. Cette m~thode ~pargne au malade la servitude des injections bi-hebdomadaires et permet d'~tendre le b~n~fice de la d~sensibilisation 6 un grand nombre de sujets. Les r~sultats th~rapeutiques obtenus avec ces allerg~- nes semblent comparables 6 ceux fournls par les m~tho- des traditionnelles. Sur 355 cas d'allergie 6 la poussi~re de maison, on note 79 p. cent de r~sultats bons et tr~s bons, 10 p. cent de r~sultats moyens et 11 p. cent d'~checs. Avec les pollens de gramin~es, les r~sultats sont ~golement satisfaisants : sur 67 malades trait~s, 55 ont ~t~ tr~s am~lior~s, 12 n'ont pas vu leurs symptbmes s'amender. En r~surn~, ce travail nous montre l'int~r~t qu'il y ourait 6 poursuivre les ~tudes sur la caract~risation des ollerg~- nes et leur association avec des adjuvants. Si les r~sultats cliniques de la d~sensibilisation ne peuvent gu~re ~tre mis en doute, nos connaissances sur le m~canisme d'action de celle-ci auraient tout ~ gagner de travaux poursuivis dons cette voie.

Traitement de désensibilisation Par des produits retard (allergènes adsorbés sur hydroxyde d'aluminium) poussière de maison purifiée et pollens de graminées

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Page 1: Traitement de désensibilisation Par des produits retard (allergènes adsorbés sur hydroxyde d'aluminium) poussière de maison purifiée et pollens de graminées

ANALYSE DE THESE

TRAITEMENT DE DI~ENSIBILISATIO,N PAR DES PRODUITS RETARD (ALLERGi~NES ADSORBI~S SUR HYDROXYD,E D'ALUMINIUM)

POUSSli~RE DE MAISON PURIFII~E ET POLLENS DE GRAMINtES

par PAFFARD Th~se de M~decine, Paris, 1973

ke sujet de cette th~se est I'~tude des possibilit~s offer- tes par I'emploi des allerg~nes adsorb~s sur hydroxyde d'aluminium dons le traitement d~sensibilisant des aller- gies 6 la poussi~re de maison et ou pollen de gramin~es.

Dans u n e prerni~re partle, I'auteur rappelle les di f f , - rents essais de fractionnement chirnique de la poussi~re de maison (GUIBERT et CAUSSE-COMBES) et leur ~tude clinique faite p a r HL~NOCQ. k'attention est attir~e sur I'existence de plusieurs d~terminants antig~niques, le principal d'entre eux r~agissant de fa~:on analogue aux extraits de squames humaines (BERRENS et YOUNG), Pour VOORHORST et SPIEKSMA, I'antig~nicit~ de la poussigre est due 6 la presence d'acariens (Dermatophagoides pteronyssinus, Dermotophagoides farinoe) ou sein de celle-ci. Les pollens de grarnin~es contiennent une tr~s grande vari~t~ d'antig~nes ce qui n~cessite I'incorporation de plusieurs esp~ces dans les preparations utilis~es en irnmunoth~rapie.

Apr~s un bref roppel des pr0pri~t~s principales des anti- corps, l'auteur aborde l'~tude des Substances adjuvontes. De I'ensemble des trovaux analys~s, il appora~t que les ontig~nes fluides poss~dent un pouvoir immunisant et un pouvoir sensibilisant faibles et que ces deux pouvoirs sont exalt~s Iorsqu'on incorpore ces m~mes antig~nes dans le m~lange de Freund. L'avantage de l'adsorption sur un adjuvant mineral serait qu'6 un fort pouvoir immunisont s'ossocie un faible pouvoir sensibilisant.

C'est parce qu'il ovait d~j6 ~t~ utilis~ avec succ~s une tr~s grande ~chelle dans le monde pour les vaccina- tions que I'hydroxyde d'aluminium a ~t~ choisi. M~lang~ 6 I'allerg~ne fluide dans des conditions physico-chimiques bien d~finies et standardis~es (RELYVELD), il est suscepti- ble d'adsorber quasi totalement I'allerg~ne ainsl que le montre I'absence de r~activit~ cutan~e du surnageant. k'innocuit~ de la preparation est v~rifi~e rant chez I'ani- rnal que chez I'homme.

Rev. trans. AlZer~ol., 1974~, 14, 2

C'est dons les modalit~s de la technique de d~sensibi- lisation que I'emploi des ollerg~nes adsorb~s sur hydroxyde d'oluminium semble apporter un progr~s int~ressant en comparaison des antig~nes fluides.

k'augmentation progressive des doses d'allerg~nes ne parai't pas n~cessaire ; une dose constante, choisie une fois pour toutes apr~s une d~termination de la sensibilit~ propre du malade est r~p~t~e sans modification. Le volume est en g~n~ral de t / 1 0 6 2 /10 ml. Cela ~vite les acci- dents de surdosage et les chocs anaphylactiques avec les pollens. Une r~serve est faite dans ces derniers cas ; cer- tains malades non am~lior~s par le traitement I'auraient peut-~tre ~t~ par des doses d'allerg~nes plus importantes, ainsi que le pr~conise CHARPIN.

L'intervalle entre les injections peut ~tre port~ ~ 8, jours, 1S ]ours, et m~me plus, dons le cos de traitements

d'entretien. Cette m~thode ~pargne au malade la servitude des injections bi-hebdomadaires et permet d'~tendre le b~n~fice de la d~sensibilisation 6 un grand nombre de sujets.

Les r~sultats th~rapeutiques obtenus avec ces allerg~- nes semblent comparables 6 ceux fournls par les m~tho- des traditionnelles. Sur 355 cas d'allergie 6 la poussi~re de maison, on note 79 p. cent de r~sultats bons et tr~s bons, 10 p. cent de r~sultats moyens et 11 p. cent d'~checs. Avec les pollens de gramin~es, les r~sultats sont ~golement satisfaisants : sur 67 malades trait~s, 55 ont ~t~ tr~s am~lior~s, 12 n'ont pas vu leurs symptbmes s'amender.

En r~surn~, ce travail nous montre l'int~r~t qu'il y ourait 6 poursuivre les ~tudes sur la caract~risation des ollerg~- nes et leur association avec des adjuvants. Si les r~sultats cliniques de la d~sensibilisation ne peuvent gu~re ~tre mis en doute, nos connaissances sur le m~canisme d'action de celle-ci auraient tout ~ gagner de travaux poursuivis dons cette voie.