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Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella Faculté des Sciences Exactes et Appliquées
Département de Chimie
THÈSE
Pour l’obtention du Grade de
DOCTEUR EN CHIMIE
Option : Chimie Organique
Présentée par :
Mme BRAHMI Lamia épouse ALI-DAHMANE
**************************************
Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de Al-MCM-41 Etude comparative avec TiCl4 comme catalyseur
**************************************
Président : Mme D. El Abed Pr. Université d’Oran 1
Examinateur : Mr N. Choukchou –Braham Pr. Université de Tlemcen
Examinateur : Mr H. Ilikti Pr. Université USTO-MB
Examinateur : Mr M.B. Lahrech Pr. Université de Djelfa
Examinateur : Melle H. Habib Zahmani MCA. Université d’Oran 1
Directeur de thèse : Mr S. Hacini Pr. Université d’Oran 1
Invité : Mme R. Hamacha Pr. Université d’Oran 1
2016-2017
Soutenue le: 02 / 02 / 2017, devant le Jury composé de :
REMERCIEMENTS
Le travail présenté dans cette thèse a été effectué au sein du Laboratoire de
Chimie Fine (L.C.F) de l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, sous la direction du
Professeur Monsieur HACINI Salih. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à mon
directeur de thèse pour m’avoir invitée à la recherche et pour m’avoir permis de
développer ce passionnant sujet. Son inlassable activité, sa patience exemplaire, sa
disponibilité et la confiance qu’il m’a accordée ainsi que pour tout ce qu’il a su
m’apporter à la fois humainement et scientifiquement pendant toutes ces années ont
fortement contribué à ma formation scientifique. Merci pour la liberté que vous m’avez
laissée dans mon travail.
J’adresse mes sincères remerciement à Madame EL ABED Douniazed, Professeur
à l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella qui ma fait l’honneur de présider ce jury.
Je tiens à adresser mes plus vifs remerciements à Madame HAMACHA Rachida,
Professeur à l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella d’avoir accepté de faire partie de
mon jury de thèse et pour toutes les connaissances, les encouragements et les conseils
qu’elle ma apportés tout au long de ces années.
Je suis très reconnaissante envers Monsieur BACHIR Redouane, Professeur à
l’Université de Tlemcen de m’avoir accueilli au Laboratoire de Catalyse et Synthèse en
Chimie Organique (L.C.S.C.O) de l’Université de Tlemcen ou j’ai pu bénéficier d’un
environnement scientifique et technique de qualité pour réaliser une partie de ce
travail.
Je remercie Monsieur CHOUKCHOU-BRAHAM Nouredine, Professeur à
l’Université de Tlemcen pour avoir accepté de juger ce travail.
Je remercie également Monsieur ILIKTI Hocine, Professeur à l’Université des
Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed-Boudiaf (USTO–MB) d’avoir bien
voulu participer à ce jury.
Mes remerciements vont aussi à Monsieur LAHRECH Mokhtar Boualem,
Professeur à l’Université de Djelfa pour avoir accepté d’être membres de ce jury.
Mes sincères remerciements s’adressent aussi à HABIB ZAHMANI Hadjira,
Maitre de conférence ‘A’ à l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella pour sa participation
au jury de ma thèse.
Je tiens à remercier chaleureusement tous les membres du Laboratoire de
Catalyse et Synthèse en Chimie Organique (L.C.S.C.O) de l’Université de Tlemcen pour
la sympathie qu’ils m’ont témoignée, leur disponibilité, leur efficacité et leur bonne
humeur, en particulier MOKRI Fatima Zohra l’ingénieur du laboratoire, Amina et
Wassila, ainsi qu’à toutes les personnes qui, de prés ou de loin, m’ont aidée à achever ce
travail.
Enfin merci à tous les membres du Laboratoire de Chimie Fine (L.C.F) de
l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, tout particulièrement à notre ingénieur Imène.
SOMMAIRE
Liste des figures
Liste des tableaux
Chapitre I : Revue bibliographique
I.A. REACTIVITE DES ALLYLSILANES VIS-A-VIS DES REACTIFS
ELECTROPHILES …………………………………………………………
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16
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39
I.A.1. INTRODUCTION ……………………………………………………………
I.A.2. REACTIVITE VIS-A-VIS DES REACTIFS ELECTROPHILES…………….
I.A.2.1. Condensation sur des intermédiaires de type carbocationique……………
I.A.2.2. Condensation sur les énones (réaction de Sakurai)………………………...
I.A.2.3. Condensation sur les dérivés carbonylés…………………………………...
I.A.2.4. Condensation sur les acétals et les cétals …………………………………..
I.A.3. CONCLUSION………………………………………………………………...
I.B. GENERALITES SUR LES MATERAIUX MESOPOREUX………..
I.B.1. INTRODUCTION…………….………………………………………………
I.B.2. LES MATERIAUX MESOPOREUX………………………………………….. I.B.2.1. Synthèse de la MCM-41…………………..……………………....................
I.B.2.2. Mécanisme de formation de la MCM-41…………………………………...
I.B.2.3. Propriétés de MCM-41………………………………………………………
I.B.2.4. L’incorporation d’aluminium et applications catalytiques…………………
I.B.3. CONCLUSION………………………………………………………………...
REFERENCES DU CHAPITRE I……………………………………………………
INTRODUCTION GENERALE…………………………………..
SOMMAIRE
Page
9
Chapitre II : Techniques de caractérisation des matériaux
mésoporeux
II.1. INTRODUCTION ……………………………………………………………...
II.2. DIFFRACTION DES RAYONS X SUR POUDRE……………………………..
II.3. MANOMETRIE D’ADSORPTION D’AZOTE……………………………..
II.3.1. Généralités sur la physisorption d’azote……………………………………..
II.3.2. Le phénomène d’hystérèse……………………………………………………
II.3.3. Principe de la mesure…………………………………………………………
II.3.4. Détermination de la surface spécifique (SBET)………………………………..
II.3.5. Evaluation du volume mésoporeux (Vméso) …………………………………..
II.3.6. Evaluation du diamètre des pores ……………………………………………
II.3.7. Epaisseur des parois …………………………………………………………..
II.4. SPECTROSCOPIE INFRAROUGE EN REFLEXION DIFFUSE (IRTF)……....
II.5. L’ANALYSE THERMO-GRAVIMETRIQUE………………………………….
II.6. CONCLUSION …………………………………………………………………
REFERENCES DU CHAPITRE II…………………………………………………..
45
45
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56
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60
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Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
III.1. SYNTHESE DE MCM-41 A PARTIR DES PRODUITS PURS………………
III.1.1. Synthèse de MCM-41 purement silicique (Si-MCM-41)…………………...
III.1.2. Synthèse de Al-MCM-41 (Si/Al = 12,5)……………………………………..
III.2. SYNTHESE DE MCM-41 A PARTIR DE LA BENTONITE …………………
III.2.1. Introduction………………………………………………………………...
III.2.2. Généralités sur les argiles et la bentonite de Magnia …….........................
III.2.2.1. Les matériaux argileux…………………………………………….
III.2.2.2. Organisation structurelle…………………………………………..
III.2.2.3. Classification des argiles…………………………………………...
III.2.2.4. Structure de la montmorillonite…………………………………..
III.2.3. Utilisation de la bentonite comme source aluminosilicate pour la
synthèse de MCM-41………………………………………………………...
III.2.4. Synthèse de MCM-41……………………………………………………….
III.2.4.1. Fusion alcaline……………………………………………………...
III.2.4.2. Synthèse de MCM-41……………………………………………...
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67
67
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73
74
III.3. CARACTERISATIONS………………………………………………………...
III.3.1. Analyse par diffraction RX…………………………………………………..
III.3.2. Analyse Infrarouge…………………………………………………………..
III.3.3. Adsorption-désorption d’azote à 77K……………………………………….
III.3.4. Analyse thermogravimétrique (ATG)……………………………………….
III.4. CONCLUSION…………………………………………………………………
REFERENCES DU CHAPITRE III…………………………………………………..
75
75
80
81
83
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87
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en
présence de TiCl4
IV.1. PREPARETION DES DERIVES ALLYLES………………….........................
IV.1.1. Introduction………………………………………………………………….
IV.1.2. Essais préliminaires…………………………………………………………..
IV.1.3. Structures des aldéhydes aromatiques choisis………………………………
IV.1.4. L’allylation des aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4……………...
IV.1.5. Mécanisme……………………………………………………………………
IV.2. RESULTATS ET DISCUTION DE LA CONDENSATION DE
L’ALLYLSILANE SUR LES ALDEHYDES AROMATIQUES……………..
IV.2.1. Identification par spectroscopie RMN………………………………………
IV.3. CONCLUSION…………………………………………………………………
IV.4. PARTIE EXPERIMENTALE…………………………………………………..
IV.4.1. Solvants……………………………………………………………………….
IV.4.2. Chromatographie analytique et préparative………………………………..
IV.4.3. Données spectroscopiques…………………………………………………
IV.4.4. Modes opératoires et identification spectroscopique………………………
IV.4.4.1. Procédure générale d’alkylation du groupement hydroxyle de
l’aldéhyde salicylique……………………………………………….
IV.4.4.2. Procédure générale de condensation de l’allylsilane sur les
aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4………………………
REFRENCES DU CHAPITRE IV……………………………………………………
90
90
90
92
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103
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104
104
105
105
108
119
Chapitre V : Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence
des matériaux mésoporeux
V.1. INTRODUCTION………………………………………………………..
V.2. OPTIMISATION DES PARAMETRES D’ALLYLATION DU
BENZALDEHYDE EN PRESENCE DE Al-MCM-41 OU DE MCM-
BENTONITE COMME CATALYSEURS…………………………………….
V.2.1. Effet de la température……………………………………………………….
V.2.2. Identification par spectroscopie RMN……………………………………….
V.2.3. Effet de la quantité du catalyseur…………………………………………….
V.3. MESURE DE L’ACIDITE DE SURFACE PAR ADSORPTION DE LA
PYRIDINE SUIVIE PAR INFRA ROUGE A TRANSFORMEE DE
FOURIER………………………………………………………………………...
V.4. EFFET D’ALLYLATION DES BENZALDEHYDES SUBSTITUES
CATALYSEE PAR Al-MCM-41………………………………………………
V.5. PROPOSITION DES MECANISMES REACTIONNELS EN PRESENCE DE
Al-MCM-41 OU DE TiCl4………………………………………………………
V.6. REUTILISATION DE Al-MCM-41 DANS L’ALLYLATION DU
BENZALDEHYDE………………………………………………………………
V.7. CONCLUSION…………………………………………………………………
V.8. MODE OPERATOIRE ET IDENTIFICATION SPECTROSCOPIQUE PAR
RMN……………………………………………………………………………...
V.8.1. Procédure générale de condensation de l’allylsilane sur les aldéhydes
aromatiques en présence de Al-MCM-41………………………………………
V.8.2. Identification spectroscopie RMN……………………………………………
REFERENCES DU CHAPITRE V…………………………………………………...
121
122
122
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129
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144
145
145
146
154
CONCLUSION GENERALE…………………………………… ……..
157
Liste des figures
Page
Chapitre I : Revue bibliographique
Figure I. 1: Principales familles de solides poreux : distribution en taille de pores ………
Figure I. 2: Représentation des mésophases appartenant a la famille M41S……………...
Figure I. 3: Représentation schématique d’une molécule de tensioactif. …………………
Figure I. 4: Représentation schématique des deux mécanismes pour la formation des
matériaux de type MCM-41…………………………………………………………………
Figure I. 5: Mécanisme d’auto-assemblage entre le tensioactif et les ions silicates
conduisant à un matériau de type MCM-41………………………………………………...
Figure I. 6: Structure idéalisée du réseau MCM-41 des unités tétraédriques de silicium et
d'hétéroatome (M) …………………………………. ……………………………………….
Figure I. 7: Schéma de sites acides de Lewis et de Bronsted.…………………….…………
26
27
27
29
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32
34
Chapitre II : Techniques de caractérisation
des matériaux mésoporeux
Figure II. 1: Diffraction des rayons X sur deux plans réticulaires.………………….…
Figure II. 2: Diffractogramme de rayons X de MCM-41 purement silicique ……………
Figure II. 3: Arrangement des pores et des plans réticulaires d’indices de Miller (100) et
(010) pour une structure de symétrie hexagonale …………………………..……. ……….
Figure II. 4: Différents types d’isothermes d’adsorption (A) et de boucles d’hystérèse (B),
selon la classification de l'IUPAC …….……………………………………………..............
Figure II. 5: Schéma de principe de t-plot ………………………………………………
Figure II. 6: Spectre infrarouge de MCM-41 purement silicique.……………………….
46
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48
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56
59
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de MCM-41
Figure III.1: Protocole expérimental de synthèse de Si- MCM-41.…………………...……
Figure III.2: Protocole expérimental de synthèse de Al-MCM-41………………………....
Figure III.3: Structure cristallographique de la montmorillonite .……………………….
Figure III.4: Fusion alcaline ………………….………………………………………….
Figure III.5: Protocole expérimental de synthèse de MCM-41 à partir de la
bentonite.……………………………………………………………………….............…….
Figure III.6: Diffractogrammes RX de MCM-41purement silicique………………………
Figure III.7: Diffractogrammes RX de Al-MCM-41…………….……………………...
Figure III.8: Diffractogrammes RX MCM-bentonite.…………………………………….
Figure III.9: Diffractogrammes RX des MCM-41 calcinés……………………………..
Figure III.10 : Spectre IR des MCM-41 calcinés.…………………………………………
Figure III.11: Adsorption-désorption de N2 des MCM-41. …….…………………….
Figure III.12: Analyse thermogravimétrique des MCM-41 non calcinée. ………...
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Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence
des matériaux mésoporeux
Figure V. 1: Evolution du rendement en fonction de la quantité du catalyseur
(MCM-bentonite ou Al-MCM-41)………………..………………………………………
Figure. V.2: Interactions entre la pyridine et les sites acides.………………………….
Figure. V.3 : Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur Al-MCM-41 après évacuation à
150°C.……………………………………………………………………………………….
Figure. V.4: Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur Al-MCM-41 après évacuation……
Figure V.5: Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur MCM-bentonite après évacuation..
Figure V. 6: Schéma plausible de mécanisme réactionnel montrant le rôle de Al-MCM-
41 comme acide de Lewis (a) dans l’allylation des différents benzaldéhydes avec
l’allyltriméthylsilane. Comparaison avec TiCl4 comme acide de Lewis (b).…………...….
Figure V. 7: Réutilisation de Al-MCM-41……………….... ……………………………….
128
129
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133
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143
Liste des tableaux
Page
Chapitre II : Techniques de caractérisation
des matériaux mésoporeux
Tableau II. 1: Principaux nombres d’onde pour MCM-41purement silicique.…………....
59
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de MCM-41
Tableau III.1: Historique des matériaux mésoporeux préparés à partir des sources
naturelles ………………………………………………….……………………………….
Tableau III.2: Résultats par diffraction des RX.…………………………………………
Tableau III. 3: Caractéristiques structurales et texturales des MCM-41 calcinés …………
72
75
83
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en
présence de TiCl4
Tableau IV. 1: Diallylation des aldéhydes aromatiques catalysé par TiCl4 ………………
98
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence
des matériaux mésoporeux
Tableau V.1: Effet de la température sur la réaction de l’allylation du benzaldéhyde en
présence de MCM-41 comme catalyseur.……………….……………………………….
Tableau V.2: Effet de la quantité du catalyseur sur la réaction de l’allylation du
benzaldéhyde à 35 °C………………………………………………………………………
Tableau V.3: Attribution des bandes de vibrations Infra-Rouge des principales liaisons
entre la pyridine et les sites acides.………………………………………….…………….
Tableau V.4: Acidité de Brönsted (CB) et de Lewis (CL) de Al-MCM-41 et MCM-
bentonite mesuré par spectroscopie IRTF combinée avec adsorption de la pyridine et
désorption à différentes de températures…………………………………………………
Tableau V.5: Allylation des benzaldéhydes substitués catalysés par Al-MCM-41….
123
127
130
134
137
INTRODUCTION
GENERALE
9
INTRODUCTION GENERALE
Les laboratoires de recherche industriels et universitaires génèrent une quantité
importante de déchets chimiques dangereux pour l'environnement. Les chimistes
organiciens tentent de minimiser les déchets en concevant de nouvelles méthodes, plus
respectueuses de l'environnement pour la synthèse organique. Ce mouvement, souvent
désigné comme la «chimie verte», a abouti à l'élaboration d'un ensemble de nouvelles
technologies pour une utilisation dans le laboratoire de synthèse moderne.
La réaction d’allylation des aldéhydes aromatiques avec l’allyltriméthylsilane est
un outil important pour la formation des différentes liaisons carbone-carbone, en
utilisant des acides homogènes de Lewis tels que BF31, Sc(OTf3) 2, InCl3 3, YbCl3 4, FeCl3 5
et TiCl4 6,7 en tant que catalyseurs, et qui sont couramment utilisés dans la synthèse
organique. Cependant, ces acides de Lewis posent plusieurs problèmes, comme la
difficulté de séparation, la récupération, l'élimination du catalyseur usé, la corrosion, la
toxicité élevée et ils ne sont pas réutilisés pour d’autres cycles catalytiques. Pour ces
raisons, des catalyseurs recyclables ou non nocifs pour l'environnement ont été
développés. Le remplacement des acides homogènes par des solides hétérogènes
facilement séparables dans la réaction d'allylation des aldéhydes aromatiques a une
grande importance pratique dans la production industrielle d’importants produits
chimiques8,9,10, du point de vue de ce qu'on appelle la «chimie verte».
1 H. Mayr, G. Gorath, J. Am. Chem. Soc., 1995, 117, 7862. 2 V.K. Aggarwal, G.P. Vennall, Tetrahedron Lett., 1996, 37, 3745. 3 W.C. Zhang, G.S. Viswanathan, C.J. Li, Chem. Commun., 1999, 291. 4 X. Fang, J.G. Watkin, B.P. Warner, Tetrahedron Lett., 2000, 41, 447. 5 T. Watahiki, T. Oriyama, Tetrahedron Lett., 2002, 43, 8959. 6 A.C. Durand, L. Brahmi, M. Lahrech, S. Hacini, M. Santelli, Synth. Commun., 2005, 35, 1825. 7 L. Brahmi, T. Ali Dahmane, R. Hamacha, S. Hacini, J. Mol. Catal. A : Chem., 2016, 423, 31. 8 J.H. Clark, Acc. Chem. Res., 2002, 35, 791. 9 C. Perego, P. Ingallina, Catalysis Today, 2002, 73, 3. 10 A.C. Carmo Jr., L.K.C. de Souza, C.E.F. da Costa, E. Longo, J.R. Zamian, G.N. da Rocha Filho, Fuel,
2009, 88, 461.
10
Bien que les matériaux zéolitiques aient des propriétés catalytiques importantes
dans différentes réactions11, ils ne sont pas utilisés quand la taille des réactifs est
supérieure à la taille des pores. Pour cette raison, des travaux ont été dirigés vers la
synthèse de structures similaires qui ont conduit à la découverte d'une nouvelle famille
de matériaux appelés M41S12,13.
L'avantage évident de ces matériaux par rapport aux zéolithes se trouve dans la
taille de leurs pores qui peut être contrôlée dans un intervalle de 20-100 Å, une surface
spécifique qui peut atteindre 1500 m2/g et un volume des pores qui est de l'ordre de 1,2
cm3/g. MCM-41 purement silicique possède un squelette neutre, ce qui limite son
application en tant que catalyseur. Cependant, pour obtenir la forme active de MCM-
41, la substitution isomorphique de silicium par de l’aluminium donne lieu à des
propriétés acides.
Le travail que nous allons présenter est divisé en cinq chapitres.
Le chapitre un est consacré à une étude bibliographique portant sur la réactivité
des allylsilanes et des généralités sur les matériaux mésoporeux.
Le second chapitre présente les différentes techniques de caractérisation des
matériaux mésoporeux.
Le troisième chapitre porte sur la synthèse et la caractérisation de MCM-41.
Dans ce chapitre, trois matériaux mésoporeux ont été préparés à savoir MCM-41
purement silicique, Al-MCM-41 synthétisé à partir des produits purs et MCM-41
synthétisé en utilisant la bentonite comme une source aluminosilicate.
11 M. Sasidharan, T. Tatsumi, Chem. Lett., 2003, 32, 624. 12 J.S. Beck, J.C. Vartuli, and W.J. Roth, M. E. Leonowicz, C. T. Kresge, K. D. Schmitt, C. T. W. Chu, D.H.
Olson, E.W. Sheppard, S.B. McCullen, J.B. Higgins, J.L. Schlenkert, J. Am. Chem. Soc., 1992, 114, 10834.
13 C.T. Kresge, M.E. Leonowicz, W.J. Roth, J.C. Vartuli, J.S. Beck, Nature, 1992, 359, 710.
11
Le quatrième chapitre est consacré à l’étude de l’allylation des différents
benzaldéhydes en utilisant le TiCl4 comme un acide de Lewis.
Enfin, le chapitre cinq, a trait à l’allylation des différents aldéhydes par
l’allyltriméthylsilane en présence de catalyseurs hétérogènes de type MCM-41. Une
partit de ce chapitre est consacrée a une étude comparative entre la synthèse en milieu
homogène (en présence de TiCl4) et la synthèse en milieu hétérogène (en présence de
Al-MCM-41).
Chapitre I
Revue Bibliographique
Chapitre I : Revue Bibliographique
12
I.A. REACTIVITE DES ALLYLSILANES VIS-A-VIS DES REACTIFS ELECTROPHILES
I.A.1. INTRODUCTION
La chimie des allylsilanes s’est considérablement développée depuis le début des
années 70, et a permis l’émergence de nouvelles méthodes de synthèses
stéréosélectives1. Les avantages majeurs des allylsilanes comparés aux autres réactifs
sont leur stabilité, leur relative inertie à l’eau et leur faible toxicité. Ces réactifs sont
facilement manipulables et peuvent généralement être stockés pendant de longs mois
sans précautions particulières. La structure du silicium2,3 leur confère d’autre part des
propriétés électroniques spécifiques.
Dans la plus part des cas, les allylsilanes sont engagés dans des réactions de
substitution électrophile, catalysées par un acide de Lewis et conduisent par perte du
groupement triméthylsilyle et réarrangement allylique (voie 1) au dérivé A.
(Schéma I.1)
Le sous produit B rarement observé, provient de l’addition d’un nucléophile sur le
carbocation intermédiaire C (voie 2)1a,1b.
1 a) I. Fleming, J. Dunoguès, R. Smithers, Org.React., 1989, 37, 57-575. b) W.P. Weber, « Silicon Reagents for Organic Synthesis », Springer-Velag, 1983. c) M. Santelli, J.M. Pons, « Lewis Acids and Stereoselectivity in Organic Synthesis », CRC Press, Boca-Raton, 1995. 2 J.B. Lamber, E.C. Chelius, J.Am.Chem.Soc., 1990, 112, 8120-8126. J.B. Lamber, Tetrahedron, 1990, 46, 2677-2689. 3 U. Weidner, A. Schweig, Angew.Chem.Int.Ed.Engl., 1972, 11, 146-148.
Chapitre I : Revue Bibliographique
13
Me3Si E+, X- Me3Si E
C
E
Me3Si EX
+
+ Me3SiX
B
A1
2
Schéma I. 1
I.A.2. REACTIVITE VIS-A-VIS DES REACTIFS ELECTROPHILES
Contrairement aux réactifs organométalliques allyliques comme les
organomagnésiens ou les organolithiens, les allylsilanes réagissent stéréoséléctivement
sur de nombreux électrophiles ( βα, -insaturés ou aromatiques) pour former une liaison
carbone-carbone avec une forte régiosélectivité 4,1a. (Schéma I. 2)
CHO+
R
Li+ 81%+
ROH
R
OH
Schéma I. 2
Dans la plupart des cas, le site électrophile n’est pas suffisamment réactif et
nécessite une catalyse électrophile par les acides de Lewis (AlCl 3 , TiCl 4 ).
I.A.2.1. Condensation sur des intermédiaires de type carbocationique
Les allylsilanes réagissent de façon régio et stéréospécifique sur les
intermédiaires de type carbocationique, générés in situ à partir de certains halogénures
4 D. Seyferth, K.R. Wursthorn, R.E. Mammarella, J.Org.Chem., 1977, 42, 3104-3106.
Chapitre I : Revue Bibliographique
14
tertiaires, époxydes oxétanes ou esters en position benzylique. Ainsi, l’éther benzylique
1 conduit à l’alcool5. (Schéma I. 3)
94%
TiCl4O
PhMe
OHPh Me
1
Schéma I. 3
La réaction d’ouverture d’un époxyde par un bis(trialkyl)silylpropène a été
décrite pour la première fois en 1998 par Nowak et coll.6 .Cette réaction nécessite la
présence d’un acide de Lewis fort, comme le TiCl4, pour obtenir l’alcool homoalllylique
correspondant. (Schéma I. 4)
O
R2
R1
+ SiMe3Me3Si
TiCl4 ,CH2Cl2
-78°c
OH
SiMe3
R1
R2
66% - 53%
Schéma I. 4
En présence d’acides de Lewis, les alcools tertiaires benzyliques semblables à 2
donnent des produits d’allylation7. (Schéma I. 5)
OH + Me3Si BF3
87%
2
Schéma I. 5
5 Y. Morizawa, S. Kanemoto, K. Oshima, H. Nozaki, Tetrahedron Lett., 1982, 23, 2953. 6 A. Nowak, O. Bolte, E. Schaumann, Tetrahedron Lett., 1998, 39, 529-532.
7 J.A. Cella, J.Org.Chem., 1982, 47, 2125-2130.
Chapitre I : Revue Bibliographique
15
I.A.2.2. Condensation sur les énones (réaction de Sakurai)
Les allylsilanes s’additionnent en 1,2 sur les chlorures d’acyles et les aldéhydes
α , β -insaturés8,9, et réagissent en 1,4 sur les cétones et les cyanures d’acyle
α , β -insaturés10,11. La réaction de Sakurai intramoléculaire permet d’accéder, dans le
cas du composé 3, à des cétones bicycliques 1c,12. (Schéma I. 6)
TiCl480%
cis / trans : 3 / 1
O
SiMe3
3
OH
H
Schéma I. 6
En 2014, Nicolas et coll. ont effectué l’addition de l’allylsilane sur le composé
carbonyléα , β -insaturé 4, permettant ainsi la formation d’un composé cyclique 13 5.
(Schéma I. 7)
N
R2
OR1
R3
+ SiR3
ScX3/(R,S)-indapyboxNaBArF
CH2Cl2 NOR1
R3
R2
SiR3
97%54
Schéma I. 7
8 J.P. Pillot, J. Dunoguès, R. Calas, Tetrahedron Lett.., 1976, 1871-1872. 9G. Majetich, M. Behnke, K. Hull, J.Org.Chem., 1985, 50, 3615-3618. 10A. Hosomi, H. Sakurai, J.Am.Chem.Soc., 1977, 99, 1673-1675. A. Hosomi, J. Hayashi, H. Sakurai, Org.Synth., 1984, 62, 86-90. 11M. Santelli, D. El Abed, A. Jellal, J.Org.Chem., 1986, 51, 1199-1206. 12 T. Tokoroyama, M. Tsukamoto, H .Lio, Tetrahedron Lett., 1984, 25, 5067-5070. G. Majetich, J. Defauw, C. Ringold, J.Org.Chem., 1988, 53, 50-68. 13
N.R. Ball-Jones, J.J. Badillo, N.T. Tran, A.K. Franz, Angew. Chem. Int. Ed., 2014, 53, 9462 –9465.
Chapitre I : Revue Bibliographique
16
I.A.2.3. Condensation sur les dérivés carbonylés
En 1976, Hosomi et Sakurai ont montré que les allylsilanes réagissaient avec de
nombreux composés carbonylés aliphatiques et aromatique 6, en présence de
tétrachlorure de titane (TiCl 4 ) pour conduire aux alcools homoallyliques 14 7.
(Schéma I. 8)
R R'
O
Me3SiOH
R R'1) TiCl4-CH2Cl2
2) H2O+
6 7
Schéma I. 8
La même année, Pillot et Dunoguès prouvent par leur synthèse de la cétone
artémise 9, que la condensation de ce type de réactifs sur des composés électrophiles
comme le chlorure de sénécioyle 8 s’effectue bien selon une réaction S E 2 impliquant
une transposition allylique8. (Schéma I. 9)
O
ClMe3Si
O
AlCl3
90%+
8 9
Schéma I. 9
Hayashi démontre, par l’utilisation de l’allylsilane optiquement actif 10, que ce
processus se déroule avec un haut degré de stéréosélectivité. L’attaque du formaldéhyde
se fait par la face opposée à celle comportant le groupement triméthylsilyle (en anti),
lorsque la liaison carbone-silicium est éclipsée par les orbitales π de la double liaison.
14 A.Hosomi, H.Sakurai, Tetrahedron Lett., 1976, 1295-1298. 8 J.P. Pillot, J. Dunoguès, R. Calas, Tetrahedron Lett.., 1976, 1871-1872.
Chapitre I : Revue Bibliographique
17
Elle conduit à l’alcool homoallylique 11 de géométrie trans avec un bon excès
énantiomérique15. (Schéma I. 10)
TiCl4HCHO+Me3Si
H
H
RH S
Me
HPh
H
OH
MeHPh
10 11
Schéma I. 10
Une autre allylation du propanal en présence d’un allylsilane a été effectuer en
2013 en présence de différents acides de lewis (TiCl4, BF3-OEt2, TMSOTf)16.
(Schéma I. 11)
H
O+
Me3SiOH
TiCl4 66%BF3-OEt2 7%TMSOTf 23%
CH2Cl2
Schéma I. 11
Les aldéhydes et les cétones sont, avec les acétals, les réactifs les plus utilisés lors
des réactions de condensations sur les allylsilanes1c. La forte régio et stéréosélectivité de
ces réactions est une voie d’accès aux alcools homoallyliques de géométrie trans 17.
La condensation impliquant un dérivé carbonylé, comme la cyclohexanone et
un allylsilane peut être activée par une catalyse électrophile le plus souvent a l’aide
d’acide de Lewis ou nucléophile par un anion fluorure 18,14. (Schéma I. 12)
15 T. Hayashi, M. Konishi, H. Ito, M. Kumada, J.Am.Chem.Soc., 1982, 104, 4962-4963. 16 A.M.M. Albury, M.P. Jennings, Tetrahedron Letters, 2013, 54, 4487–4490. 17 T. Hayashi, M. Konishi, M. Kumada, J.Am.Chem.Soc., 1982, 104, 4963-4964. 18 A. Hosomi, A. Shirahata, H. Sakurai, Tetrahedron Lett., 1978, 3043-3046. 14 A. Hosomi, H. Sakurai, Tetrahedron Lett., 1976, 1295-1298.
Chapitre I : Revue Bibliographique
18
OSiMe3
OH
TiCl480%
n-Bu4N,F
60%
+
Schéma I. 12
Les exemples d’allylation d’aldéhydes et de cétone benzyliques, comme
l’acétophénone sont nombreux8.18(Schéma I. 13)
SiMe3n-Bu4N,F
60%+ OH
O
Schéma I. 13
Parmi les nombreux exemples d’allylation de cétones ou d’aldéhydes décrit dans
la bibliographie, il est parfois rapporté une induction asymétrique due au caractère
bidentate du titane qui forme un complexe a entre la fonction carbonyle et un atome
basique situé en α . (Schéma I. 14)
TiCl4CH2Cl2
RO O
HMe
RO O
HMe
Ti ClCl
Cl Cl
SiMe3
RO OH
Me
a
Schéma I. 14
8 J.P. Pillot, J. Dunoguès, R. Calas, Tetrahedron Lett.., 1976, 1871-1872.
Chapitre I : Revue Bibliographique
19
En 2014 une réaction qui a pour intermédiaire la formation du complexe
bidentate du titane, est celle de la triple allylation sur un ester aromatique; ce qui
améliore l’accessibilité stérique du carbonyle de l’ester a une attaque nucléophile19.
(Schéma I. 15)
OPh
O
OMe
SiMe3TiCl4
CH2Cl2 Ph
+
55%
Schéma I. 15
Les cétones activées telles que la benzophénone 12 peuvent, en présence d’un
excès d’allylsilane, conduire à des carbures aromatiques 13. Ces derniers proviennent de
l’attaque, d’un deuxième motif silylé, sur l’alcoolate activé intermédiaire7.
(Schéma I. 16)
SiMe3
O
+
4 éq
TiCl4
25%12 13
Schéma I. 16
Les aldéhydes aromatiques peuvent conduire soit à l’alcool homoallylique 17,
soit au composé de double addition 15 selon qu’ils sont porteurs d’un groupement
donneur 14 ou d’un groupement attracteur 16 en para de la fonction carbonyle.
L’utilisation d’AlCl3 ou de BF3 comme acide de Lewis ne conduit pas à des produits de
double addition20. (Schéma I. 17)
19
C.K.R. Bandi,A. Belostotskii, A. Hassnera, Adv. Synth. Catal, 2014, 356, 2661 – 2670. 7 J.A. Cella, J.Org.Chem., 1982, 47, 2125-2130. 20 P. Albaugh-Robertson, J.A. Katzenellenbogen, Tetrahedron Lett., 1982, 23, 723-726.
Chapitre I : Revue Bibliographique
20
EtOOC
Me3SiOMe
O
H
EtOOC
EtOOC
OMe+TiCl4
EtOOC
Me3SiNO2
O
H
HONO2+
TiCl4
EtOOC
15
17
14
16
72%
89%
Schéma I. 17
I.A.2.4. Condensation sur les acétals et les cétals
Les acétals activés par un acide de Lewis réagissent avec les allylsilanes, le plus
souvent à basse température (-78°C), pour donner des éther homoallyliques1c,21.
Les rendements sont meilleurs qu’avec les dérivés carbonylés correspondants22 et les
réactions sont plus rapides23.
La condensation de l’allyltriméthylsilane sur l’acétal β -cétonique 18 est
chimiosélective 24 et conduit exclusivement au dérivé 19. (Schéma I. 18)
MeOCOMe
OMeMe3Si COMe
OMe
1918
TiCl460%
+
Schéma I. 18
1c M. Santelli, J.M. Pons, « Lewis Acids and Stereoselectivity in Organic Synthesis », CRC Press, Boca-Raton, 1995. 21 T. Mukaiyama, M. Murakami, Synthesis, 1987, 1043-1054. 22 P. Albaugh-Robertson, J.A. Katzenellenbogen, J.Org.Chem., 1983, 48, 5288-5302. A. Hosomi, H. Hashimoto, H. Sakurai, Tetrahedron Lett., 1980, 21, 951-954. 23 A. Hosomi, H. Sakurai, Tetrahedron Lett., 1978, 2589-2592. 24 I. Ojima, M. Kumagai, Chem.Lett., 1978, 575-578.
Chapitre I : Revue Bibliographique
21
Les acétals α , β -insaturés, tels que 20 et 21 sont plus réactifs que les acétals
non activés. En présence de tétrachlorure de titane et d’un excès d’allylsilane, ils
conduisent à des produits de double condensation 22, 23, 24. Cette sélectivité s’explique
par la capacité du TiCl 4 , acide de Lewis bidentate, à se coordiner aux deux
groupements alkoxy de l’acétal, par contre avec AlCl 3 et BF 3 on obtient uniquement
le produit de monoalkylation25. (Schéma I. 19)
MeO
MeOMe3Si
R R
+TiCl4
+
20 : R=Me
21 : R=Ph22 52% 23 48%
24 61%
-78°C
Schéma I. 19
De nombreuses études ont montré que les cétals réagissaient moins vite que les
acétals1a. Il existe seulement quelques exemples dans la littérature de condensation
d’allylsilanes sur les cétals. Ainsi, le cétal diméthylique de la cyclohexanone 25 réagit à
basse température pour donner le produit de condensation 26 26, 27. (Schéma I. 20)
2625
TiCl4
70%
OMe
OMeSiMe3+
OMe-78°C
Schéma I. 20
25 A. Hosomi, M. Endo, H. Sakurai, Chem.Lett., 1978, 499-502. 1a I. Fleming, J. Dunoguès, R. Smithers, Org.React., 1989, 37, 57-575. 26 T. Tsunoda, M. Suzuki, R. Noyori, Tetrahedron Lett., 1980, 21, 71-74. S. Murata, M. Suzuki, R. Noyori, Tetrahedron, 1988, 44, 4259-4275. 27 A. Hosomi, M. Endo, H. Sakurai, Chem.Lett., 1976, 941-942.
Chapitre I : Revue Bibliographique
22
Il a été montré que le dicétal 27 de la 2,3-butanedione conduisait lui aussi à un
produit de dialkylation28,29. Le diastéréoisomère majoritaire 28 provient de l’attaque
avec inversion de configuration, de chaque éthylènecétal de 27 par un seul motif
allylsilane. (Schéma I. 21)
2827
TiCl4
78%
SiMe3+O
O
O
O
O
O
O
O+
méso / dl = 85 : 15
, MeNO2
CH2Cl2
Schéma I. 21
En 2009, une diallylation à été faite 30 sur le cetal cyclique 29 en utilisant le TiCl4
comme acide de Lewis et à basse température (-75°C), pour l’obtention du composé 30
selon la réaction suivante (Schéma I. 22):
O O + SiMe3TiCl4 , MeNO2
30 50%
CH2Cl2
29
Schéma I. 22
28 H. Pellissier, M. Santelli, J.Chem.Soc., 1995, 607-608. 29 N. Mariet, M. Ibrahim-Ouali, M. Santelli, Tetrahedron Lett., 2003, 44, 5315-5317. 30 N. Galy, D. Moraleda, M. Santelli, Tetrahedron Lett, 2009, 50, 5238–5240.
Chapitre I : Revue Bibliographique
23
I.A.3. CONCLUSION
Cette étude de la réactivité des allylsilanes vis-à-vis des réactifs électrophiles
nous a permis de mettre en évidence l’efficacité de la réaction de condensation des
l’allylsilanes sur les aldéhydes aromatiques conduisant à des dérivés allylés.
Avant de présenter nos essais expérimentaux pour la préparation de nos dérivés
allylés, nous allons d’abord faire un petit rappel bibliographique sur les matériaux
mésoporeux.
Chapitre I : Revue Bibliographique
24
I.B. GENERALITES SUR LES MATERAIUX MESOPOREUX
I.B.1. INTRODUCTION
La catalyse est l’une des sciences les plus anciennes ayant utilisée ou cherchée à
utiliser des nanomatériaux comme catalyseurs. La catalyse et en effet une réaction de
surface et d’interface qui nécessite non seulement une dispersion contrôlée des centres
actifs mais également une maitrise de la structure et la texture, afin d’obtenir les
performances recherchées. L’amélioration des ces performances nécessite ainsi une
réelle définition des matériaux à l’échelle nanométrique. Le premier paramètre
déterminant en catalyse hétérogène est la définition du ou des centres actifs pour
réaliser la réaction ou la synthèse souhaitée, ensuite le deuxième paramètre consiste à
reproduire à la surface d’un matériau ces motifs avec la plus grande régularité. Il
apparait donc que la préparation des matériaux fonctionnels va nécessiter des procédés
de synthèse parfaitement définies pour obtenir une homogénéité totale de composition
et de structure. A ce titre les solides mésoporeux organisés présentant une répartition
régulière de pores, sont particulièrement intéressants pour contrôler la nature des
centres actifs et leur dispersion. La mise en œuvre des techniques de caractérisations
nouvelles et performantes sera nécessaire.
Depuis une quinzaine d'années, un très grand nombre de travaux est consacré à
l'élaboration de matériaux mésoporeux obtenus par auto-assemblage d'une phase
inorganique en croissance et d'agents structurants amphiphiles divers1. Leurs
caractéristiques structurales, (géométrie du réseau poreux variable; distribution poreuse
étroite et ajustable) combinées à une possibilité de mise en forme aisée (poudres
calibrées, films minces, membranes…) en font des matériaux de choix pour un large
éventail d'applications dans des domaines aussi variés que la catalyse, les capteurs ou
Chapitre I : Revue Bibliographique
25
même l'électronique. De plus, leur relative facilitée d'obtention ajoute sans doute à
l'engouement de la communauté des chimistes des matériaux envers cette nouvelle
classe de matériaux.
I.B.2. LES MATERIAUX MESOPOREUX
Selon la classification I.U.P.A.C (International Union of Pure and Applied
Chemistry),31 les solides poreux peuvent être classés en trois catégories selon le
diamètre de leurs pores 32 (Figure I. 1):
• Les matériaux microporeux tels que les zéolithes (diamètre de pores
inférieur à 20 Å)
• Les matériaux mésoporeux(diamètre de pores compris entre 20 et 500 Å)
• Les matériaux macroporeux, tels que les verres poreux (diamètre de pores
supérieur a 500 Å)
Les principaux avantages des solides poreux par rapport aux solides massiques sont leur
très grande surface spécifique (qui conduit souvent à une plus grande activité grâce à
une dispersion accrue des sites actifs), des capacités d’adsorption élevées et la possibilité
d’induire une sélectivité (de taille ou de forme) et les verres poreux présentent
généralement une large distribution en taille de pores.
31 K.S.J. Sing, D.H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. Siemieniewska, Pure Appl. Chem. , 1985, 57, 603.
32 P. Behrens, Adv. Mater. , 1993, 5, 127.
Chapitre I : Revue Bibliographique
26
De nouvelles familles de silices poreuses mésostructurées ont été préparées à
partir des années 1990, par la firme Mobil Oil Company, qui a publié l’invention de la
première série dénommée M41S33. Le premier exemple est la MCM-41 (Mobil
Composition of Matter N°41) de structure cristallographique 2D hexagonale, en suite la
MCM-48 possédant une structure cubique et MCM-50 de structure lamellaires 34
(Figure I. 2).
33 a) C.T. Kresge, M.E. Leonowicz, W.J. Roth, J.C. Vartuli, J.S. Beck, Nature, 1992, 359, 710. b) J.S. Beck, J.C. Vartuli, and W.J. Roth, M. E. Leonowicz, C. T. Kresge, K. D. Schmitt, C. T. W. Chu,
D.H. Olson, E.W. Sheppard, S.B. McCullen, J.B. Higgins, J.L. Schlenkert, Journal of the American Chemical Society , 1992, 114, 10834.
34 a) J.C. Vartuli, K. D. Schmitt, C. T. Kresge, W. J. Roth, M. E. Leonowicz, S.B. McCullen, S.D. Hellring, J. S. Beck, J. L. Schlenker, D. H. Olson, E. W. Sheppard, Chem. Mater. , 1994, 6, 2317.
b) F. Hoffmann, M. Cornelius, J. Morell, M. Froba, Angewandte Chemie-International Edition, 2006, 45, 3216.
Figure I. 1: Principales familles de solides poreux : distribution en taille de pores 39.
Chapitre I : Revue Bibliographique
27
Compte tenu des difficultés d’obtention et /ou de stabilité thermique des
mésophases cubiques et lamellaires, la majorité des travaux s’est orientée vers les
matériaux de structure hexagonale. Cet énorme intérêt pour la MCM-41 est basé sur sa
structure simple, régulière et modulable.41a
I.B.2.1. Synthèse de la MCM-41
Les premiers solides mésostructurés décrits par le groupe Mobil Oil
Company40b, sont obtenus par synthèse hydrothermale, à partir de gels silicatés ou
aluminosilicatés, en présence de solutions alcaline d’alkylammonium quaternaire de
type CnH2n+1(CH3)3N+. Le tensioactif (ou surfactant) le plus couramment utilisé est l’ion
cétyltriméthylammonium (en abrégé CTAB), soit C16TMA+X-, où X- = OH-, Cl-, Br-, il est
composé d’une tête hydrophile (sels d’ammonium, fonction acide ou alcool,
groupement ionique tels que les sulfonates ou phosphates) soluble dans l’eau et d’une
chaîne carbonée hydrophobe insoluble dans l’eau (Figure I. 3).
Tête polaire (Partie hydrophile)
Chaîne linéaire ou branché (Partie hydrophobe)
Figure I. 3: Représentation schématique d’une molécule de tensioactif.
Figure I. 2: Représentation des mésophases appartenant a la famille M41S A : MCM-41, B : MCM-48, C : MCM-50 40.
Chapitre I : Revue Bibliographique
28
Le traitement hydrothermal s’effectue généralement en autoclave ou en
récipient en Téflon fermé, à des températures comprises entre 70 et 150 °C, pour des
durées de chauffage variant d’un à plusieurs jours.
Dans la synthèse originelle des silices de la famille M41S, les espèces
inorganiques (I) sont chargées négativement et molécules organiques tensioactives (S)
positivement, définissant ainsi le mode de synthèse (S+I-).
I.B.2.2. Mécanisme de formation de la MCM-41
De nombreux modèles ont été proposés par plusieurs équipes, afin d’expliquer le
mécanisme de la formation des matériaux mésoporeux a base de silice de type
MCM-4135,36. Les deux premiers ont été proposés par la Mobil Oil Company 33
(Figure I. 4).
35 J.Y. Ying, C.P. Mehnert and M.S. Wong, Angew. Chem. Int. Ed., 1999, 38, 56. J. Patarin, B. Lebeau, R. Zana, Curr. Opin. Colloid Interface Sci. , 2002, 7, 107. 36a)A. Monnier, F. Schuth, Q. Huo, D. Kumar, D. Margolese, R. S. Maxwell, G. D.Stucky, M.
Krishnamurty, P. Petroff, A. Firouzi, M. Janicke, B. F. Chmelka, Science,1993, 261, 1299. b)C.Y. Chen, S.Q. Xiao, M.E. Davis, Microporous Materials, 1995, 4, 1. c)A. Firouzi, D. Kumar, L.M. Bull, T. Besier, P. Sieger, Q. Huo, S. A. Walker, J. A.Zasadzinski, C.
Glinka, J. Nicol, D. Margolese, G.D. Stucky, B.F. Chmelka, , Science, 1995, 267, 1138. 33 a) C.T. Kresge, M.E. Leonowicz, W.J. Roth, J.C. Vartuli, and J.S., Beck Nature, 1992, 359, 710. b) J.S. Beck, J.C. Vartuli, and W.J. Roth, M.E. Leonowicz, C.T. Kresge, K.D. Schmitt, C.T.W. Chu, D.H.
Olson, E.W. Sheppard, S.B. McCullen, J.B. Higgins, J.L. Schlenkert, Journal of the American Chemical Society , 1992, 114, 10834.
Chapitre I : Revue Bibliographique
29
Dans le premier cas (voie I), dit « Liquid-Crystal Template » (LCT), la solution de
départ contiendrait une phase cristalline liquide réformée, de structure hexagonale
comme celle du matériau final, sur laquelle les précurseurs de silice viennent se déposer
par interaction électrostatique avec la tête polaire du tensioactif, puis se condensent37.
Dans le deuxième cas (voie II), la solution contiendrait des micelles cylindriques
isolées qui s’organisent en structure hexagonale sous l’effet de l’ajout des espèces
silicatées qui viennent interagir avec les têtes polaires, toujours par interaction
électrostatique38,39. Cette deuxième voie relève d’un phénomène coopératif (auto-
assemblage) entre les espèces organiques et les espèces minérales.
Le premier mécanisme a très vite été contredit puisque les solutions de
tensioactifs utilisées sont trop diluées pour contenir des mésophases de cristal liquide de
tensioactif. Par la suite, le mécanisme le plus communément admis est basé sur la
formation coopérative entre espèces minérales et organique (Figure I. 5), pour une
37G. S. Attard, J.C. Glyde, C.G. Goltner, Nature, 1995, 378, 366. 38Q.S. Huo, D.I. Margolese, U. Ciesla, P.Y. Feng, T.E. Gier, P. Sieger, R. Leon, P.M. Petroff, F. Schuth,
G.D. Stucky, Nature, 1994, 368, 317. 39 Q.S. Huo, D.I. Margolese, G.D. Stucky, Chem. Mater., 1996, 8, 1147.
Figure I. 4: Représentation schématique des deux mécanismes pour la formation des matériaux
de type MCM-4133.
Micelle Cylindre
Arrangement hexagonal
Précurseur
silicique
Calcination
Précurseur
silicique
(Voie II)
(Voie I)
MCM-41
Chapitre I : Revue Bibliographique
30
synthèse réalisée à 50 °C dans une solution diluée en CTAB40. A cette concentration en
tensioactif et en l’absence de silicates, seules des micelles sphériques existent. Lors de
formation du solide MCM-41, l’échange des contre-ions du tensioactif (Br-) par les
anions silicates présents en solution, induit une compensation des charges adéquate, qui
est le moteur de la transition micelle sphérique/micelle cylindrique. La réorganisation
ultérieure de ces micelles en mésophase hexagonales est contrôlée par la cinétique de
condensation des espèces silicates.
40 A. Galarneau, F. Di Renzo, F. Fajula, L. Mollo, B. Fubini, M.F. Ottaviani, Journal of Colloidal and Interface Science, 1998, 201, 105.
Etat d’agrégation des micelles
SiO- ≡ anions silicates
Temps
Figure I. 5 : Mécanisme d’auto-assemblage entre le tensioactif et les ions silicates conduisant à
un matériau de type MCM-4140.
Chapitre I : Revue Bibliographique
31
I.B.2.3. Propriétés de MCM-41
Les performances en catalyse des solides mésoporeux dépendent directement de
leurs caractéristiques texturales et structurales. La texture de la MCM-41 se caractérise
par la présence de pores ordonnés de taille contrôlée et ajustable (de 20 à 100 Å), qui
développent des surfaces spécifiques élevées pouvant atteindre 1500 m2/g et des
volumes poreux importants de l’ordre de 1,2 cm3/g.
Les caractéristiques structurales de la MCM-41 sont définies par les conditions
de synthèse suivantes :
• L’utilisation de tensioactifs de différentes longueurs de chaîne alkyle permet un
ajustement de la taille des pores entre 20 et 40 Å.
• Pour accéder à des tailles de pores supérieures, on utilise un agent organique
auxiliaire ou agent gonflant, généralement un hydrocarbure alkylique41,42,43 ou
aromatique, qui va se loger au cœur des micelles de tensioactifs (partie
hydrophobe) et provoquer le gonflement de celles-ci. Le 1,3,5-triméthylbenzène
(mésitylène) est un agent gonflant particulièrement efficace pour étendre la
taille des pores jusqu’à 80 Å , mais de nombreux autres agents gonflants ont été
testés44.
L’épaisseur des parois minérales (Figure I. 6) et le degré de condensation des
silicates constituent des paramètres déterminants pour la stabilité thermique45. Les
synthèses réalisées à pH basique produisent des matériaux dont l’épaisseur des parois
peut être aussi faible que 5 Å, soit une bicouche de silice. Après élimination du
surfactant, le matériau expose une surface très réactive qui aura tendance à se
réarranger vers une configuration plus stable par migration et recondensation des
silicates, entraînant une diminution de la surface spécifique et un élargissement de
distribution de la taille des pores, notamment en présence d’eau. Une configuration
41 B.J. Braton, J. Dowgherty, G. Lockhart, J.W. White, Royal Society of Chemistry, London, 1997, 668. 42 N. Ulagappan, C.N.R. Rao, Chem Commun, 1996, 2759. 43 X. Dong, G.H. Liu, H. Xu, Z.Q. Gao, Inabstract of Internatimal Symposium on Zeolites and
Microporous Cristal, Tokyo, Japan, poster 1997, 155. 44 J.S. Beck, U.S. Patent, Mobil Oil Corporation, 1991, 5, 57, 296. 45 A. Galarneau, D. Desplantier-Giscard, F. Di Renzo, F. Fajula, Catal. Today, 2001, 68, 191.
Chapitre I : Revue Bibliographique
32
raisonnablement stable est atteinte lorsque l’épaisseur des parois est d’environ 1 Å. Les
épaisseurs de parois peuvent être contrôlées en agissant sur les cinétiques relatives de
condensation des silicates et d’agrégation des micelles hybrides au travers du pH et des
quantités relatives de silice et de tensioactifs engagées dans la synthèse46.
I.B.2.4. L’incorporation d’aluminium et applications catalytiques.
Les propriétés décrites précédemment rendent les matériaux mésoporeux
appropriés pour de nombreuses applications catalytiques, dans la production de la
chimie fine et la chimie du pétrole. Ces solides peuvent être utiliser comme catalyseurs
acides47,48,49, basiques50,51,52 ou rédox53,54. Outre ces applications, les matériaux
46 N. Coustel, F. Di Renzo, F. Fajula, J. Chem. Soc., Chem. Commun. , 1994, 967. 47 A. Corma, V. Fornes, M.T. Havarro, J. Perez-Pariente, J.cat., 1994, 148, 569. 48 T. Subramanian, M. Kumarrajab, K. Pitchumania, Journal of Molecular Catalysis A: Chemical, 2012,
363, 115– 121. 49 I.J. Morals, M.M. Recio, J. S. Gonzalez, P.M. Torres, A.J. Lopez, Applied Catalysis B: Environmental,
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Environmental Chemical Engineering, 2015, 3, 703–707. 51 K.R. Kloetstra, H. Van Bekkum, J.Chem. Soc. Chem. Commun, 1995, 1005. 52 B. Boukoussa, S. Zeghada, G.B. Ababsa, R. Hamacha, A. Derdour, A. Bengueddach, F. Mongin, Applied
Catalysis A: General, 2015, 489, 131–139. 53R. Franc; T.G. Oliveira; M.G. Pedrosa; S. Naviciene; M. Souza, Textural Properties of Nickel, Palladium
and Titanium Oxides Supported on MCM-41 Materials and Their Application on Oxidative Desulfurization of Dibenzothiophene, Materials Research, 2013.
54 J. M. Fraile, N. García, J.A. Mayoral, F.G. Santomauro, M. Guidotti, ACS Catal., 2015, 5, 3552–3561.
Si4+
M
O2-
Charge négative
Figure I. 6: Structure idéalisée du réseau MCM-41 des unités tétraédriques de silicium et d'hétéroatome (M).
Chapitre I : Revue Bibliographique
33
mésoporeux MCM-41 ont été utiliser dans la séparation, l’adsorption55,56,57 et comme des
supports catalytiques58,59.
Le remplacement isomorphique de l’atome du Silicium (Si) dans les matériaux
mésoporeux purement silicique par des métaux tel que l’atome d’aluminium (Al)
modifie fortement les propriétés de la MCM-41.
L’aluminium se situe sur les parois des pores de la MCM-4160, et l’intérieur
même des parois, mais ces derniers étant alors plus accessibles pour la catalyse. Les sites
acides ainsi crées sont différents de ceux rencontres dans les zéolithes. Un site acide
faible de Bronsted et deux types de sites de Lewis d’acidité différente (Figure I. 7)61.
• Sites acides de Lewis localise sur la surface des pores.
• Sites acide de Lewis localise sur la surface des canaux hexagonaux, comparables aux groupes hydroxyles dans les zéolithes.
• Site acide de Bronsted localise dans les parois entre les couches siliciques.
Les deux premiers sites différent par leur orientation par rapport a la surface, et
peuvent se transformer de façon réversible en sites de Bronsted par hydratation du
matériau. Le type est le nombre de ces sites acides, sont contrôlés par la nature de la
source d’aluminium et les conditions de synthèse utilisées.
L'activité catalytique de MCM-41 contenant de l'aluminium est attribuée à la
présence des sites acides résultant des unités AlO4 tétraédriques dans le squelette. Ces
sites acides peuvent être de Bronsted ou de Lewis selon la nature du traitement. Le
réseau de MCM-41 purement silicique est électroniquement neutre suite a la charge
(+4) du Si et de quatre (- 1) charges des atomes d'oxygène. Cependant, la substitution
d'un autre élément tel que l'atome en aluminium affecte la densité de charge de la
55 A.S. Diez, M. Alvarez, M. A. Volpe, J. Braz. Chem. Soc. , 2015, 00, 1-9. 56A. Morsli, A. Benhamou, J.P. Basly, M. Baudu, Z. Derriche, The Royal Society of Chemistry, 2015, 5,
41631-41638 57 F. Twaiq, M.S. Nasser, S.A. Onaizi, Frontiers of Chemical Science and Engineering, 2014, 8, 488-497. 58 A. A. Elmekawy , J. B. Sweeney, D. R. Brown, Catal. Sci. Technol. , 2015, 5, 690-696. 59 P. Kim, Y. Kim, H. Kim, I.K. Song, J.J. Yi, Mol Catal A: Chem., 2004, 219, 87. 60 H. Homdon, S. Endud, H. He, M. Nazlanmohmuhih, J. Klinowski, J. Chem . Soc., 1996, 92, 2311. 61 R. Mokaya, W. Jones, Chem .Commun, 1998, 1839.
Chapitre I : Revue Bibliographique
34
structure. En conséquence, MCM-41 purement silicique perd la neutralité quand des
cations Si4+ sont remplaces par des cations Al3+. Ceci nécessite des cations
Al 3+ tétracoordinés et l'ensemble devient par conséquent chargé négativement.
La distribution des éléments tétraédriques de silicium et d’aluminium dans la
charpente est généralement, régie par la règle de Loewenstein62. Cette règle suggère
qu'AlO45- tétraédriques dans des réseaux d'aluminosilicate ne partagent pas d'oxygène
avec d'autres tétraèdres AlO45-. Ainsi, selon ce principe, Al-MCM-41 se compose de
tétraèdres alternatifs de silicium et d'aluminium ce qui impose une charge négative
globale. Le réseau est chargé négativement et équilibré par des ions Na+ dans le système
(Figure I. 7).
62 W. Loewenstein, M. Lowenstein, American Mineralogist. 1953, 92-96.
Na+
Si
Al
O
-H2O
Site acide de Lewis de Al-MCM-41
+
Site acide de Bronsted de Al-MCM-41
H H
-
- +
Figure I. 7: Schéma de sites acides de Lewis et de Bronsted.
Chapitre I : Revue Bibliographique
35
Nous allons citer quelques réactions en présences de Al-MCM-41 comme
catalyseur:
En utilisant le Al-MCM-41 avec différent rapport de Si/Al, la sélectivité vis avis
des produits obtenus change. Cela a été étudié par Jermy et Pandurangan63 pour une
acétylisation du cyclohéxanone 31 avec le méthanol (pour donner le produit 32),
l’éthylène glycol (le produit 33) et le pentaérythritol (produit 34) selon le schéma I. 23.
O
O
O
O
O+ H2O
OCH3H3COO O
+H2O + H2O
OH
OH CH3OH
OH
OH
HO
HO
Al-MCM-41 Al-MCM-41
Al-MCM-41
Si/Al=25 72,6%Si/Al=50 71,3%Si/Al=75 86,2%Si/Al=100 87,2%
Si/Al=25 72,3%Si/Al=50 70,8%Si/Al=75 64,8%Si/Al=100 92,7%
Si/Al=25 68,6%Si/Al=50 43,5%Si/Al=75 32,0%Si/Al=100 32,0%
33 32
34
31
Schéma I. 23
En 2009, Iwanami et coll. ont effectué une addition aldolique de Mukaiyama du
benzaldéhyde 35 avec 1-(triméthylsiloxy)cylohexène 36 en utilisant le Al-MCM-41
(Si/Al = 20) comme acide de Lewis64. (Schéma I. 24)
63 B.R. Jermy, A. Pandurangan, Journal of Molecular Catalysis A: Chemical, 2006, 256, 184-192. 64 K. Iwanami, T. Sakakura, H. Yasuda, Catalysis Communications, 2009, 10, 1990–1994.
Chapitre I : Revue Bibliographique
36
O
+
OSiMe3 OOMe3Si
CH2Cl2 , 0°C
Al-MCM-41
35 36 37
Schéma I. 24
En 2010, la même équipe65 a étudié d’autres réactions en utilisant le
benzylacétone 38 avec l’aniline 39 et le cyanohydrine triméthylsilyl 40 .(Schéma I. 25)
O
NH2
Me3SiN
NCHN
CH2Cl2 , 24 h
Al-MCM-41++
38 39 40 41
Schéma I. 25
La même année, une autre équipe a étudié une allylation du diméthyle acétal
benzaldéhyde 42 avec l’allyltriméthylsilane 43 donnant ainsi un mélange de deux
produits 44 et 45 en utilisant le Al-MCM-41 (Si/Al=26) et uniquement le 44 en utilisant
le Al-MCM-41 (Si/Al=48)66. (Schéma I. 26)
OMe
OMeSiMe3
OMe
CH2Cl2
Al-MCM-41+ +
42 43 44 45
Si/Al=26 86% 7% Si/Al=48 93%
Schéma I. 26
65 K. Iwanami, H. Seo, J.C. Choi, T. Sakakura, H. Yasuda, Tetrahedron, 2010, 66, 1898–1901. 66 S. Ito, A. Hayashi, H. Komai, Y. Kubota, M. Asami, Tetrahedron Letters, 2010, 51, 4243–4245.
Chapitre I : Revue Bibliographique
37
En 2012, l’utilisation de Al-MCM-41 comme catalyseur de Lewis (avec un
rapport Si/Al = 25) dans la réaction de l’addition de Michael entre une indole 45 et une
cétoneα , β -insaturé 46 montre une très grande régiosélectivité48 en donnant
exclusivement le produit 47 (l’absence de la N-alkylation). (Schéma I. 27)
NH
O
NH
O
+CH2Cl2
Al-MCM-41
45 46 47
Schéma I. 27
Une acylation selon Friedel-Crafts 67 de 2-méthoxynaphthalène 48 avec
l’anhydride acétique 49 en présence de Al-MCM-41 (Si/Al = 20), donne un mélange de
deux produits 50 et 51 avec une forte sélectivité pour le 2-méthoxyl-1-acétonaphthone
50 avec un rendement de 89,6% selon la réaction suivante (Schéma I. 28) :
Al-MCM-41OCH3
O
OO OCH3 OCH3
O
O
++Chlorobenzène
100°C
49 50 51 52
Schéma I. 28
48 T. Subramanian, M. Kumarrajab, K. Pitchumania, Journal of Molecular Catalysis A: Chemical, 2012, 363, 115– 121.
67 P. Chen, W. Wang, Y. Zhai, J. Porous Mater, 2014, 21, 441-448.
Chapitre I : Revue Bibliographique
38
I.B.3. CONCLUSION
L’incorporation de l’aluminium dans le squelette mésoporeux de type MCM-41
(Al-MCM-41), offre différentes possibilités d’applications catalytiques.
Ces différentes applications décrites dans ce chapitre, nous ont poussés à utiliser
le Al-MCM-41 pour remplacer les catalyseurs homogènes, dans l’étude de la réactivité
des allylsilanes vis-à-vis des aldéhydes aromatiques.
Chapitre I : Revue Bibliographique
39
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Chapitre II
Techniques de
caractérisation des
matériaux mésoporeux
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
45
II.1. INTRODUCTION
L’une des facettes les plus intéressantes d’un travail d’étude sur les matériaux
poreux est la caractérisation des solides. Notre but a été de soigner ces caractérisations,
en tentant d’être le plus transparent possible sur la structure et la texture de nos
matériaux. Pour cela, une combinaison de techniques physico-chimiques et
spectroscopiques a été employée.
Les techniques utilisées pour caractériser les matériaux poreux peuvent être
rangées en trois catégories:
� La diffraction des rayons X sur poudre permet de déterminer la structure des
matériaux.
� L’adsorption-désorption d’azotes sert à déterminer les caractéristiques
texturales des solides (surfaces, volumes et distribution en tailles de pores).
� La spectroscopie Infrarouge nous renseigne sur la nature des groupements
présents à la surface.
II.2. DIFFRACTION DES RAYONS X SUR POUDRE
Les matériaux mésoporeux de type MCM-41 sont constitués de silice amorphe et
de canaux. Ces deux éléments sont de densité différente, et leur arrangement relatif est
régulier. Les rayons X étant sensibles à cette différence de densité, la diffraction aux
rayons X permet d’analyser l’organisation à longue distance de ces matériaux. Cette
technique non destructive pour l’échantillon est basée sur la diffraction d’un faisceau
mono-chromatique de rayons X par les plans réticulaires dans un solide ordonné
(figure II. 1).
La loi de Bragg établit que l’on peut relier une distance inter-réticulaire à l’angle
d’incidence du faisceau, selon l’équation:
2d sin(θ ) = nλ é������ 1�
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
46
� d: représente la distance entre deux plans réticulaires indexés dans le système de Miller (hkl).
� n: l’ordre de diffraction. � λ: la longueur d’onde du faisceau de rayons X. � θ: le demi-angle de déviation.
Les données ont été collectées sur un diffractomètre de type Bruker D5005
(L.C.P. université d’Oran 1) en utilisant la raie Kα du cuivre (λ = 1,5406 Å) sous une
tension de 40 kV et une intensité de 30 mA.
Les échantillons ont été broyés puis déposés en couche mince (1 mm) sur un
support PVC et recouverts d’une lame de verre. Les diffractogrammes sont enregistrés
dans le domaine des petits angles (diffraction de la phase mésoporeuse) et dans le
domaine des grands angles (diffraction des phases minérales présentes dans la
bentonite). Pour le domaine mésoporeux, le balayage est généralement effectué entre 0
et 10° degrés en 2θ. Dans notre cas, les solides de type MCM-41, ont été balayés de 1° à
10° (2θ) avec un pas de 0,01° avec un temps de comptage de 54 secondes. Dans le cas des
grands angles, le domaine angulaire balayé varie de 2° à 70° 2θ et la mesure est
enregistrée par pas de 0,02 degrés avec un temps de comptage de 31 secondes par pas.
Les diffractogrammes issus de ces mesures ont été exploités avec le logiciel X'PERT
PLUS.
Figure II.1: Diffraction des rayons X sur deux plans réticulaires.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
47
Les murs des silices de type MCM-41 étant constitués de silice amorphe, il n’y a
pas de diffraction aux grands angles (2θ > 10°). Aux petits angles, la lecture du
diffractogramme permet de vérifier rapidement l’arrangement hexagonal des pores,
l’intensité et la largeur des pics caractérisant la cristallinité ou l’ordre structural.
Typiquement, la figure de diffraction obtenue pour un matériau de type MCM-41
purement silicique de synthèse se présente de la manière suivante (figure II. 2):
Figure II. 2: Diffractogramme de rayons X de MCM-41 purement silicique1.
Le pic le plus intense correspond à la diffraction provoquée par le plan
réticulaire (100). A partir de la formule de Bragg et des critères géométriques de la
maille cristalline, on peut calculer le paramètre de maille a0, qui correspond ici à la
distance entre deux centres de pores voisins (figure II. 3).
1 T. Ali-Dahmane, Thèse de doctorat, Université d’Oran, 2014, Synthèses et caractérisations de matériaux
mésoporeux de type MCM-41 à partir des sources naturelles.
2 3 4 5 6 7 8 9 100
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000 110
210
200110
100
Inte
nsité
(U
.A)
4 5 6 7 8 9 100
500
1000
1500
2000
][
210
200
2 théta
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
48
Pour le diffractogramme présenté ci-dessus, on mesure pour le pic
correspondant au plan 100 une valeur 2θ = 2,74°, en utilisant la relation de Bragg (d100 =
nλ/2sin(θ )) et en sachant que la longueur d’onde du diffractomètre est égale à 1,5406
Å, on obtient une valeur de d100 = 33,63 Å.
010
100
a
b
ao
d100
Ep
Figure II. 3: Arrangement des pores et des plans réticulaires d’indices de Miller (100) et (010) pour une structure de symétrie hexagonale.
d100: Distance interréticulaire a0: Paramètre de maille Ep : Epaisseur des parois
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
49
La distance entre deux centres de pores voisins (a0) pour ce matériau est de
38,83 Å 2. Cette valeur a été calculée à partir du pic qui correspond à la réflexion hkl =
100 et en utilisant l’équation a0 = 2d100/(3)½ La relation entre d100 et a0 pour un système
hexagonal est:
1d�
� 43 �h� � hk � k�
a� � � l� c�
pour hkl = 100
1d�
� 43 �h� � 0 � 0
a� � � 0
1d�
� 43a�
a� � 43 d�
a� � 2d���/√3 é������ 2�
Notons toutefois que cette valeur ne correspond pas au diamètre du pore, mais à
la somme du diamètre du pore (DP) et de l’épaisseur des parois (EP) entre deux pores.
Pour obtenir ces paramètres séparément, il faut combiner ces résultats avec ceux
fournis par une isotherme d’adsorption-désorption du diazote à -196°C.
II.3. MANOMETRIE D’ADSORPTION D’AZOTE
II.3.1. Généralités sur la physisorption d’azote
La manométrie d’adsorption d’azote sert à déterminer les caractéristiques
texturales des solides (surfaces spécifique, volumes poreux et distribution en tailles de
pores). La quantité d’azote physisorbé à température constante (77K) à la surface d’un
solide est mesurée en fonction de la pression. On obtient une isotherme d’adsorption en
travaillant à pression croissante puis une isotherme de désorption en travaillant à
pression décroissante. Ces isothermes ont été classées en 6 catégories (figure II. 4):
2 a). K.J. Elder, J.W. White, J.C.S. Chem. Commun, 1997, 9, 1226.
b). I. Kinski, Hermangies, zéolites, 1997, 19, 375. c). A. Wang, T. Kabe, J.C.S. Chem. Commun, 1999, 2067. d). M. Kruk, M. Jaroniec, J. Phys. Chem., 1999, 103, 4590.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
Figure II. 4: Différents types d’isothermes d’adsorption la classification de l'IUPAC 3
3 K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. SiemieniewskaPure Appl. Chem., 1985, 57, 603.
Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
Différents types d’isothermes d’adsorption (A) et de boucles d’hystérèse 3.
K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. Siemieniewska, 603.
(A)
(B)
50
et de boucles d’hystérèse (B), selon
K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. Siemieniewska,
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
51
� Le type I est obtenu sur des solides microporeux (Dp ≤ 20 Å). � Les types II et III sont obtenus sur des solides non poreux ou macroporeux, pour
lesquels le diamètre de pores est supérieur à 500 Å. Le type III est très rare et est lié à
une chaleur d'adsorption quasiment nulle. Avant le point B (isotherme de type II,
faibles valeurs de pressions relatives p/p°), une monocouche de molécule d’azote se
constitue sur le solide. Au-delà de ce point, à des pressions plus élevées, on observe une
adsorption multicouche. La section quasi-linéaire du graphe correspond à
l’augmentation progressive de l’épaisseur de la couche d’azote adsorbée, qui continue
jusqu’à ce que la pression de condensation soit atteinte. L’adsorption sur ce substrat est
totalement réversible.
� Les types IV et V sont obtenus en présence de solides mésoporeux (20 Å ≤ Dp ≤ 500
Å). Le saut apparaissant aux hautes valeurs de pressions relatives est lié au phénomène
de condensation capillaire (remplissage de la mésoporosité). Une fois les pores remplis,
l’adsorption continue à la surface du solide. Le phénomène inverse à lieu à une pression
différente lors de la désorption générant le cycle d’hystérèse. Le type V est très rare et
est associé à des solides dont la chaleur d'adsorption est quasiment nulle.
II.3.2. Le phénomène d’hystérèse
Lorsque la courbe de désorption d'un isotherme n'est pas superposable à
l'isotherme d'adsorption, l'isotherme présente une hystérèse liée à la morphologie des
pores (figure II.4B).
� L'hystérèse de type H1 correspond à des pores tubulaires de section quasi constante,
ouverts aux deux extrémités (cas de la silice de type SBA-15).
� Le type H2 est répandu et résulte d'une forme de pores dite en «bouteille à encre» ou
provient d'une porosité interconnectée constituée par des pores de formes et de tailles
différentes.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
52
� Le type H3 est assez rare et correspond à des pores en fente de section non constante. � Le type H4 est lié à des pores en feuillets, qui gonflent lors de l'adsorption.
� L'absence de cycle d'hystérèse signifie que le solide est uniquement mésoporeux ou
non-poreux, ou que la taille des pores est inférieure à 3,5-4 nm. En effet, pour des
valeurs de P/P0 < 0,42, la tension superficielle du liquide condensé dans les pores
devient nulle et l'adsorbat devient gazeux. Ce phénomène dit d'instabilité du ménisque
est notamment visible pour MCM-41 purement silicique.
II.3.3. Principe de la mesure
Les mesures d’adsorption d’azote ont été réalisées à 77K à l’aide d’un appareil
Quantachrom Nova 1000e (L.C.S.C.O., université de Tlemcen).
L’échantillon (environ 100 mg) est pesé exactement dans un tube de verre creux
scellé aux deux extrémités destiné à diminuer le volume mort. La cellule est ensuite
gainée d’un manchon en polymère afin de garder une température de 77 K durant toute
la durée de l’analyse (classiquement 12 heures). L’appareil utilisé est constitué
principalement de deux parties séparées :
a. Partie dégazage
L’étape de dégazage est nécessaire, elle nous permet d’éliminer les molécules
d‘eau et le CO2 présents dans les échantillons. Les produits à analyser sont introduits
dans des tubes reliés par une vanne qui contrôle le vide et le gaz.
Cette étape est réalisée dans une cellule à une température de 300°C pendant 3
heures sous vide poussé. Puisque les parties de dégazage et d’adsorption sont séparées,
le porte échantillon est rempli d’azote gaz pour empêcher l’introduction d’autres gaz
pendant le déplacement dans la partie adsorption.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
53
b. Partie adsorption
Elle est constituée de deux tubes, l’un contient l’échantillon, le second sert de
référence. Ces deux tubes sont immergés dans un DEWAR d’azote liquide à la
température de 77K qui est alimenté après chaque analyse.
Les analyses de nos échantillons sont entièrement automatisées, les points de
l’isotherme, sont introduits au clavier avant l’expérience, et le programme enchaîne par
lui-même les opérations de calcul, il donne non seulement la surface spécifique B.E.T,
mais la surface de Langmuir, la surface poreuse et extérieure par la méthode t-plot et la
répartition de la taille des pores par la méthode BJH. (vide infra)
II.3.4. Détermination de la surface spécifique (SBET)
L’adsorption de l’azote dans les mésopores de la MCM-41 est caractérisée par un
isotherme de type IV de la classification de L'IUPAC 3 (figure III.4A). Cet isotherme est
défini par trois étapes 4,5 :
� Une faible augmentation du volume adsorbé à de faibles pressions relatives, ce qui
correspond à la formation de mono-multicouches sur les parois des pores.
� Une partie verticale à des pressions relatives intermédiaires, caractérisée par une
étape d’inflexion dans le domaine de la marche de l’isotherme et qui correspond à la
condensation capillaire dans les mésopores.
� Un plateau final avec une faible inclinaison à des pressions relatives élevées,
correspond à l’adsorption sur la surface externe.
3 K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. Siemieniewska,
Pure Appl. Chem., 1985, 57, 603. 4 P.J. Branton, P.G. Hall, K.S.W. Sing, Journal of the Chemical Society, Chemical Communication, 1993,
1257. 5 S.J. Gregg, k.S.Z. Sing, Adsorption Surface Area and Porosity, 2ndedm Academic press, New York,
(1982).
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
54
La surface spécifique des solides est déduite de l’isotherme d’adsorption en
utilisant la méthode BET (Brunauer- Emmet et Teller) 6 qui repose sur l’équation
suivante:
0!�"# $1 % 0& � 1
!'�� ( ) � ) % 1!'�� ( ) (
0 ����� 3�
� Vads : est le volume d’azote adsorbé à la pression P en cm3/g STP. � Vmono : est le volume de la monocouche statistique d’azote adsorbée sur le solide en
cm3/g STP. � C : est une constante caractéristique des interactions entre l’adsorbat et l’adsorbant.
Le tracé de
**+
,-./ $�0 **+& en fonction
11� permet de calculer Vmono et C.
La surface spécifique SBET (m2/g) peut alors être calculée par la formule:
2345 � ,6787(9(:,6 � 4,35 ( !'�� ����� 4�
� N : est le nombre d’Avogadro (6,023.1023 mol-1) � σ : est la surface de projection d’une molécule d’azote (0,162 nm2) � Vm : est le volume du gaz dans les conditions normales de température et de pression
(22, 414 dm3).
Au cours de ce travail et sauf indication contraire, le domaine de validité de
l’équation BET se trouve limité à un domaine de pressions relatives faible,
généralement comprises entre 0,08 et 0,3.
II.3.5. Evaluation du volume mésoporeux (Vméso)
Le volume mésoporeux est déterminé par la méthode t de DeBoer. Cette
méthode requiert l’isotherme d’adsorption d’une silice de référence supposée être non
poreuse (pour laquelle l'isotherme est de type II) et de même chimie de surface que les
6 S. Brunauer, P.H. Emett, E. Teller, J. Am. Chem. Soc, 1938, 60, 309.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
55
solides étudiés 7. Ainsi pour mieux étudier la texture de la MCM-41, Sayari et coll. 8 ont
proposé la relation suivante t (P/P0) en se basant sur un isotherme d’adsorption de gel
de silice macroporeux dans un intervalle de pression relative de 10-5 à 0,995:
� = 0> ?'@ � 0,1 A 60,65
0,0307 � log 0FG,HIJK ����� 5�
La méthode de De Boer qui consiste à tracer le graphe de la quantité d’azote
adsorbé en fonction de l’épaisseur de l’adsorbat (figure. II. 8). La pente de segment (1)
peut être utilisée pour le calcul de la surface totale (St) du solide qui est en générale
égale à la surface BET. L'ordonnée à l'origine de cette même droite conduit au volume
microporeux (Vmicro). L’extrapolation de la droite (2) nous permet d’évaluer le volume
mésoporeux (Vméso) et la surface exterieure (Sext). Toute cette démarche est schématisée
sur la figure (II. 5).
La correspondance entre cm3 TPN g-1 (volume gazeux équivalent) et cm3 g-1
(volume géométrique en faisant l’hypothèse que N2 est sous forme liquide dans les
pores) est établie par un facteur de 0,0015468: 1cm3 TPN g-1 = 0,0015468 cm3 g-1
7 J.L. Ginoux, Adsorption, Surface Spécifique et Porosité, 1994, 17. 8 A. Sayari, P. Liu, M. Kruk, M. Jaroniec, Chem. Mater, 1997, 9, 2499.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
II.3.6. Evaluation du diamètre des pores
Pour caractériser un solide mésoporeux
besoin de connaître la répartition de sa porosité. La distribution en taille de pores des
échantillons a été déterminée par la méthode BJH (
notre calcul de la distribution poreuse, o
d’azote gaz à 77 K et les équations donnant le rayon des pores (équation
de la couche adsorbée (équation 6) corrigée par
L = 0> ?'
� r (P/Po) : rayon des pores.� 0.416(logP/Po) : équation de Kelvin, qui tient compte de la condensation capillaire.� 0.3 : terme correctif
9 E.P. Barrett, L.G. Joyer et P.P. Halenda, J8 A. Sayari, P. Liu, M. Kruk, M. Jaroniec, 10 M. Kruk, M. Jaroniec, A. Sayari,
Vméso
St
Vmicro
Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
II.3.6. Evaluation du diamètre des pores
Pour caractériser un solide mésoporeux de type MCM-41, on a le plus souvent
besoin de connaître la répartition de sa porosité. La distribution en taille de pores des
échantillons a été déterminée par la méthode BJH (Barrett, Joyner et Halenda
notre calcul de la distribution poreuse, on s’est basé sur les branches d’adsorption
d’azote gaz à 77 K et les équations donnant le rayon des pores (équation
de la couche adsorbée (équation 6) corrigée par Sayari et coll. 8
= ?'@ � 0,416log 0
� � = 0> � 0,3 … … … é������ 6
: rayon des pores. : équation de Kelvin, qui tient compte de la condensation capillaire.
: terme correctif 10.
et P.P. Halenda, J. Am. Chem. Soc., 1951, 73, 373. A. Sayari, P. Liu, M. Kruk, M. Jaroniec, Chem. Mater, 1997, 9, 2499. M. Kruk, M. Jaroniec, A. Sayari, Langmuir, 1997, 13, 6267.
Figure II. 5: Schéma de principe de t-plot.
(2)
(1)
Sext
t (Å)
56
41, on a le plus souvent
besoin de connaître la répartition de sa porosité. La distribution en taille de pores des
Barrett, Joyner et Halenda) 9. Pour
n s’est basé sur les branches d’adsorption
d’azote gaz à 77 K et les équations donnant le rayon des pores (équation 5) et l’épaisseur
6�
: équation de Kelvin, qui tient compte de la condensation capillaire.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
57
MCM-41 présente un arrangement hexagonal de pores cylindriques uniformes, une
formule géométrique pure est établie8,10,11 pour déterminer la taille des pores:
NO � ) ( "100 = P ( Vméso1 � P ( Vméso> é������ 7�
� Dp : diamètre des pores.
� Vméso : Volume mésoporeux.
� ρ : densité des parois des pores (2.2cm3 g-1 pour les matériaux siliciques 12). � d100 : distance interreticulaire. � C : constante qui dépend de la géométrie des pores, égale à 1.213 pour une géométrie
cylindrique 13.
II.3.7. Epaisseur des parois
MCM-41 forme des mésopores à section hexagonale14, l’épaisseur des parois
silicatées (Ep) vaut :
Ep = ao – DBJH équation (8)
� ao : unité de la maille (équation 1). � DBJH : valeur centrée de la taille des pores déterminée par la branche N2 –adsorption en utilisant la méthode BJH.
8 A. Sayari, P. Liu, M. Kruk, M. Jaroniec, Chem. Mater, 1997, 9, 2499.
10 M. Kruk, M. Jaroniec, A. Sayari, Langmuir, 1997, 13, 6267. 11 a). M. Kruk, M. Jaroniec et A. Sayari, J. Phy. Chem., 1997, 101, 583.
b). T. Dabadie, A. Ayral, C. Guizard, L. Cot, P. Lacan, J. Mater Chem., 1996, 6, 178. 12 R. K. Iler, The Chemistry of Silica, Wiley. New York, (1979). 13 J. S. Beck, J.c. Vartulie, W.J. Roth, M.E. Leonowicz, C.T. Kresge, K.D. Smith, C.W. Chu, D.H. Olson, E.
W. Shepared, S. B. McCullen, J. B. Higgins et J. L. Shlenher, J. Amer. Chem. Soc., 1992, 114, 10834. 14 V. Qlredsson, M. Kenng, A. Monnier, D. Strucky, K. K. Unger et F. Schenth, J .Chem, Soc. Chem.
Commun, 1994, 921.
1/2
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
58
II.4. SPECTROSCOPIE INFRAROUGE EN REFLEXION DIFFUSE (IRTF)
La spectroscopie Infrarouge par transformée de Fourier est une méthode
d’analyse qui utilise un rayonnement dans la gamme Infrarouge des radiations
électromagnétiques. C’est une des méthodes les plus couramment utilisées pour
l’identification des molécules organiques et inorganiques à partir de leurs propriétés
vibrationnelles. Classiquement, l’étude d’un échantillon est réalisée entre 500 et 4000
cm-1. On observe ainsi des bandes d’absorption, pouvant correspondre à plusieurs
modes de vibration. On a ainsi:
� les vibrations d’élongation (ν), signature d’une vibration selon la liaison. On
peut de plus distinguer les élongations symétriques des élongations antisymétriques.
� les vibrations de déformation (δ).
Dans le cas des matériaux qui nous intéressent, le suivi de certaines bandes est
particulièrement pertinent pour qualifier l’évolution de la surface. Les nombres d’onde
concernés sont regroupés dans le tableau (II. 1) et figure (II. 6) 1. 15
L’échantillon sous forme de poudre (1mg) est mélangé avec KBr sec (environ
300 mg) servant de référence. La pastille est placée sur des porte-échantillons. Ensuite,
le porte-échantillons est positionné en face du faisceau infrarouge. Les spectres ont été
enregistrés sur un spectrophotomètre Cary 640 FTIR (L.C.S.C.O., université de
Tlemcen). L'acquisition des données est contrôlée par un logiciel permettant d'imposer
la résolution, le nombre d'accumulation de spectre (scan).
1 T. Ali-Dahmane, Thèse de doctorat, Université d’Oran, 2014, Synthèses et caractérisations de matériaux
mésoporeux de type MCM-41 à partir des sources naturelles.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
59
Nombre d’onde (cm-1)
vibration
3300 – 3600
2921 et 2851
1620-1660
1500
950 – 1300
810
465
ν (O-H) de l’eau et des silanols de surface (Si-OH) ν (C-H) des groupements –CH2 et –CH3 des molécules de tensioactif δ (O-H) de l’eau adsorbée δ (C-H) des groupements –CH2 et –CH3 des molécules de tensioactif ν (Si-O-Si) asymétrique ν (Si-O-Si) symétrique δ (O-Si-O)
Tableau II.1. Principaux nombres d’onde pour MCM-41purement silicique.
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
ν(Si-O-Si)
δ(C-H)-CH2 , -CH
3
δ(H-O-H)
ν(OH) H2O , Si-OH
ν(C-H)-CH2 , -CH
3
δ(O-Si-O)
ν(Si-O-Si)
Abs
orba
nce
Nombre d'onde (cm-1)
Figure II. 6: Spectre infrarouge de MCM-41 purement silicique.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
60
II.5. L’ANALYSE THERMO-GRAVIMETRIQUE
L’Analyse Thermo-Gravimétrique (ATG) nous donne la possibilité de détecter
des changements de masse d’un échantillon en fonction de la température ou du temps.
Cette technique permet de donner une idée sur la stabilité thermique des échantillons,
car elle permet de quantifier la quantité d’eau et des molécules organiques contenues à
l’intérieur des pores ayant servi à la structuration de la porosité.
Les échantillons synthétisés ont été analysés par ATG à l’aide d’un appareil de
type SDT Q600 Instruments. Une masse entre 20 et 30 mg environ d’échantillon est
introduite dans un creuset en platine. Le traitement thermique utilisé pour l’analyse se
fait sous flux d’air avec une rampe en température de 5 °C par minute dans l’intervalle
de 25 à 800 °C.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
61
II.6. CONCLUSION
Les différentes techniques que nous avons cité dans ce chapitre seront utilisées
pour caractériser les propriétés structurales et texturales de nos matériaux mésoporeux
synthétisés de type MCM-41. Les protocoles de synthèse de ces matériaux seront
décrits dans le chapitre suivant.
Chapitre II: Techniques de caractérisation des matériaux mésoporeux
62
REFERENCES
1. T. Ali-Dahmane, Thèse de doctorat, 2014, Université d’Oran 1, Synthèses et caractérisations de matériaux mésoporeux de type MCM-41 à partir des sources naturelles.
2. a). K.J. Elder, J.W. White, J.C.S. Chem. Commun, 1997, 9, 1226. b). I. Kinski, Hermangies, Zéolites, 1997, 19, 375. c). A. Wang, T. Kabe, J.C.S. Chem. Commun, 1999, 2067. d). M. Kruk, M. Jaroniec, J. Phys. Chem., 1999, 103, 4590. 3. K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T.
Siemieniewska, Pure Appl. Chem., 1985, 57, 603.
4. P.J. Branton, P.G. Hall, K.S.W. Sing, Journal of the Chemical Society, Chemical Communication, 1993, 1257.
5. S.J. Gregg, k.S.Z. Sing, Adsorption Surface Area and Porosity, 2ndedm Academic
press, New York, (1982).
6. S. Brunauer, P.H. Emett, E. Teller, J. Am. Chem. Soc, 1938, 60, 309.
7. J.L. Ginoux, Adsorption, Surface Spécifique et Porosité, 1994, 17.
8. A. Sayari, P. Liu, M. Kruk, M. Jaroniec, Chem. Mater, 1997, 9, 2499.
9. E.P. Barrett, L.G. Joyer et P.P. Halenda, J. Am. Chem. Soc., 1951, 73, 373.
10. M. Kruk, M. Jaroniec, A. Sayari, Langmuir, 1997, 13, 6267.
11. a). M. Kruk, M. Jaroniec et A. Sayari, J. Phy. Chem., 1997, 101, 583. b). T. Dabadie, A. Ayral, C. Guizard, L. Cot, P. Lacan, J. Mater Chem., 1996, 6, 178.
12. R. K. Iler, The Chemistry of Silica, Wiley. New York, (1979).
13. J. S. Beck, J.c. Vartulie, W.J. Roth, M.E. Leonowicz, C.T. Kresge, K.D. Smith, C.W. Chu, D.H. Olson, E. W. Shepared, S. B. McCullen, J. B. Higgins et J. L. Shlenher, J. Amer. Chem. Soc., 1992, 114, 10834.
14. V. Qlredsson, M. Kenng, A. Monnier, D. Strucky, K. K. Unger et F. Schenth, J .Chem, Soc. Chem. Commun, 1994, 921.
Chapitre III
Synthèses et
caractérisations
de MCM-41
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
64
III.1. SYNTHESE DE MCM-41 A PARTIR DES PRODUITS PURS
Pour ces synthèses, nous avons utilisé des produits de départ très réactifs:
• Agent structurant: Cethyltriméthylammonium bromure (CTAB, 99%, Acros).
• Source de silice : Solution colloïdal (Ludox 40%, Prolabo).
• Source d’aluminium: Aluminate de sodium (54% Al2O3; 41% Na2O; 5% H2O, Aldrich).
• Source basique: Tétraméthylammonium, sous forme hydroxyde (TMAOH, 5H2O, 97%, Aldrich).
• Solvant: Eau déminéralisée.
III.1.1. Synthèse de MCM-41 purement silicique (Si-MCM-41)
Nous avons utilisé la méthode hydrothermale directe décrite par R. Mokaya 1 et
reprise par T. Ali-Dahmane 2. Le matériau Si-MCM-41 est préparé à partir de la
composition stœchiométrique suivante pour différents réactifs de départ: 1SiO2 :
0,25CTAB : 0,2TMAOH : 40H2O. La figure (III. 1) illustre le protocole de synthèse de
Si-MCM-41, le mode opératoire est réalisé en trois étapes:
a. Formation de l’hydrogel
Après la dissolution de TMAOH dans l’eau déminéralisée, sous agitation
pendant 5 minutes, on ajoute lentement l’agent structurant sous agitation (pendant 25
minutes). Après cette période la silice est ajoutée sous une agitation goutte à goutte
pendant une heure.
b. Traitement hydrothermal
L’hydrogel issu de la première étape est transvasé dans des tubes en verres
scellés par un ruban en téflon et un bouchon fileté afin d’éviter les pertes au cours du
1 R. Mokaya, W. Zongzhou, W. Jones, J.C.S. Chem. Commun, 1999, 51. 2 T. Ali-Dahmane, Thèse de doctorat, Université d’Oran, 2014, «Synthèses et caractérisations de
matériaux mésoporeux de type MCM-41 à partir des sources naturelles».
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
65
chauffage. Les tubes contenant l’hydrogel sont introduits dans l'étuve à 100 °C pour une
durée de 48 heures. Le processus de cristallisation est interrompu par le refroidissement
des tubes avec de l’eau courante. Le produit ainsi obtenu est filtré et lavé plusieurs fois
avec de l’eau déminéralisée puis séchés dans l'étuve à 100°C pendant 24 heures.
C. Calcination
Après l’étape hydrothermale, le produit est calciné sous air à 550°C (5°C /min)
pour une durée de 6 heures pour extraire le tensioactif et libérer la porosité de la
charpente.
Figure III. 1: Protocole expérimental de synthèse de Si- MCM-41.
Agent structurant
Traitement hydrothermal à 100°C
Filtration+Lavage +Séchage
Calcination pendant 6h (550°C, 5°C/min)
Eau déminéralisée + TMAOH
Silice
(CTA+)-MCM-41
Si-MCM-41
Hydrogel
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
66
III.1.2. Synthèse de Al-MCM-41 (Si/Al = 12,5)
La composition stœchiométrique utilisée pour la synthèse de Al-MCM-41 est:
1SiO2 : 0,04Al2O3 : 0,25CTAB : 0,2TMAOH : 40H2O. La formation de l’hydrogel (figure
III. 2) nécessite la préparation de trois solutions aqueuse: une solution d’aluminate de
sodium mélangée avec tétraméthylammonium hydroxyde (S1), une solution de silice
(S2) et une de céthyltriméthylammonium bromure (S3). L’hydrogel est formé par l’ajout
simultanément des solutions S1 et S3 dans S2 sous une forte agitation pendant 1 heure.
Figure III.2. Protocole expérimental de synthèse de Al-MCM-41.
Traitement hydrothermal à 100°C
Filtration+Lavage +Séchage
Calcination pendant 6h (550°C, 5°C/min)
S1 : aluminate de sodium + TMAOH
S3 : CTAB
S2 : silice
Hydrogel
(CTA+)-MCM-41
Al-MCM-41 (Si/Al = 12,5)
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
67
III.2. SYNTHESE DE MCM-41 A PARTIR DE LA BENTONITE
III.2.1. Introduction
Avant de décrire la synthèse et la caractérisation de MCM-41 à partir d’une
bentonite naturelle, en premier lieu nous présentons des généralités sur les argiles et la
bentonite de Maghnia, afin de mieux distinguer les spécificités des smectites ainsi que
la montmorillonite. Cette famille d’argile est la composante majeure de la bentonite
utilisée dans le présent travail. Nous présentons par la suite, quelques références
bibliographiques sur les sources aluminosilicatées naturelles utilisées pour la
préparation des matériaux mésoporeux de type MCM-41.
III.2.2. Généralités sur les argiles et la bentonite de Magnia
III.2.2.1. Les matériaux argileux
Il existe plusieurs définitions des argiles. Le terme « argile » n’aura pas le même
sens en mécaniques des sols, mécanique des roches, ou en physique du sol. Il désigne,
selon les cas, un ensemble d’espèces minérales, une famille de roches, une catégorie de
sols ou encore une classe granulométrique. Sous cette appellation générique se cache
donc une grande variété de matériaux, dont le point commun est de posséder des
minéraux argileux, qui sont eux de nature bien précise (à base de silicates) et dont la
structure confère à ces matériaux-comparativement à d’autres types de sols ou de
roches - des propriétés bien spécifiques quant à leur interaction avec l’eau.
L’argile utilisée est connue sous le nom de "bentonite". Elle fût découverte, en
1888 à Fort Benton, région de Roche-Greek dans le Wyoming (états unis d’Amérique).
Le nom de Bentonite lui fût donné par Knight qui a publié déjà une étude très
complète3. Son principal constituant est la montmorillonite, minéral dont le nom fût
3 W.C. Knight, Engin. Miner. Jour., 1898, 66, 491.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
68
proposé en 1847 par Damour et Salvetat 4. Elle désigne généralement une poudre
minérale constituée essentiellement de l’argile de montmorillonite (famille des
smectites). Dans leur état naturel, la plupart des gisements de bentonite sont
hétérogènes; ils sont constitués de smectites mélangées ou interstratifiées avec l'illite
et/ou la kaolinite et d’autres impuretés sous forme de quartz et de carbone 4.
La bentonite est largement utilisée dans de nombreux secteurs industriels
(pharmacie, cosmétique, chimie, génie civil, agroalimentaire ...). Elle est utilisée sous
forme pâteuse ou à l’état de poudre pour la réalisation de barrières étanches pour les
déchets industriels et ménagers (géo-membranes bentonitiques) et les déchets
radioactifs (barrières ouvragées ; poudre compactées). Un avantage supplémentaire de
la bentonite, est sa présence sur différents sites du monde comme matière naturelle.
III.2.2.2. Organisation structurelle
Les phyllosilicates sont des silicates dans lesquels les tétraèdres de SiO4 forment
des feuillets infinis bi-dimensionnels. Ces feuillets tétraédriques sont condensés avec
des octaèdres d'oxydes métalliques dans un rapport 2:1 ou 1:1. Les phyllosilicates sont
également appelés plus simplement silicates lamellaires5. Les différents groupes de
minéraux argileux se différencient par l'arrangement de leurs couches tétraédriques et
octaédriques. L'organisation structurale des phyllosilicates 6 est basée sur une charpente
d'ions O-2 et OH-. Ces anions occupent les sommets d'assemblages octaédriques (O-2 et
OH-) et tétraédriques O-2. Dans les cavités de ces unités structurales élémentaires
viennent se loger des cations de tailles variables (Si4+, Al3+, Fe3+, Fe2+, Mg2+) en position
tétraédrique ou octaédrique. Ces éléments s'organisent suivant un plan pour constituer
des couches octaédriques et tétraédriques dont le nombre détermine l'épaisseur du
feuillet. L'espace entre deux feuillets parallèles s'appelle espace interfoliaire. Lorsque
4 D. Damour, S. Salevetat, Anal. Phys. Chim., 1847, 21, 3781. 5L. Le Pluart, Thèse de doctorat, ’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, Nanocomposites
Epoxyde/amine/montmorillonite: Rôle des interactions sur la formation, la morphologie aux différents niveaux d'échelle et les propriétés mécaniques des réseaux, 2002.
6 S. Caillère, S. Hénin et M. Rautureau, Minéralogie des argiles, 1982, Tomes 1 et 2, 184p et 189p.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
69
deux cavités sur trois de la couche octaédrique sont occupées par Al3+ (ou un autre ion
métallique trivalent), la structure est dénommée dioctaédrique. Quand la totalité des
cavités octaédriques est occupée par des ions métalliques bivalents, la structure
s'appelle trioctaédrique.
III.2.2.3. Classification des argiles
Le type d’empilement, le nombre de couches siliciques ou aluminiques dans le
feuillet élémentaire ainsi que le degré d’occupation des sites de la couche octaédrique,
peuvent conduire à une classification de ces composés 3.6
Ainsi, on peut distinguer trois types de phyllosilicates notés : Type (1 :1) : feuillet de 7,2 Å d’épaisseur résultant de la superposition d’une couche
octaédrique AlO6 et d’une couche tétraédrique SiO4.
Type (2:1) : feuillet de 9,5 Å d’épaisseur dans lequel deux couches SiO4 enserrant une couche octaédrique de AlO6.
Type (2:1:1) : feuillet de 14 Å d’épaisseur dans lequel une entité de type (2 :1) alterne avec une couche octaédrique.
Certains atomes de rayon ionique et de valence proches du silicium (Si) et
aluminium (Al), souvent présents dans les milieux naturels de synthèse, se sont
substitués en proportions variables lors de l’élaboration hydrothermale de ces
matériaux. Dans la couche octaédrique, le centre du motif peut être occupé par Fe+3,
Mg+2, Fe+2,……etc 3.
III.2.2.4. Structure de la montmorillonite Comme nous l’avons déjà indiqué plus haut, ce type de phyllosilicates est
constitué des deux couches tétraédriques encadrant une couche octaédrique (figure III.
3). L’établissement de sa structure a fait l’objet de nombreuses études. La plus connue
3 W. C. Knight, Engin. Miner. Jour., 1898, 66, 491.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
70
est celle de Hofmann, Endel et Wilm 7, revue par Marshall 8, Hendrickes 9. Selon
Hofmann, Enel et Wilm, la montmorillonite est composée d’unités constituées de deux
couches de silicium tétraédrique et d’une couche centrale d’aluminium octaédrique.
Elles sont disposées de telle sorte que les atomes d’oxygène des sommets de chaque
tétraèdre de silicium et un des plans d’hydroxyles de la couche octaédrique, se situent
dans un même plan. Les sommets des tétraèdres sont formés par quatre atomes
d’oxygène reliés à l’atome de silicium central ainsi qu’aux atomes d’oxygène des
octaèdres par liaisons covalentes. Les octaèdres ont par contre leurs sommets occupés
par quatre atomes d’oxygène et de deux hydroxyles de la couche octaédrique placés
directement en dessous des cavités hexagonales du réseau d’oxygène de la couche
tétraédrique. Le cristal anhydre présente une épaisseur de l’ordre de 9.6 Å. Sa structure
dérive de la pyrophyllite.
7 U. Hofmanm, K. Endel, D. Wilm, Kristallstrukur and Quellung von Montmorillonit, Zeolit. Krist.,
1933, 861, 340. 8 E. Marshall, Zéolit. Krist. 1937, 91A, 443.
9 B. Hendtiks, J. Geol., 1942, 50, 276.
Cavite hexagonale Cation interfolliaire (K, Na, Ca)
Cavite hexagonale Cation interfolliaire (K, Na, Ca)
Oxygène
Hydroxyle
Cation tétraédrique (Si, Al)
Cation octaédrique (Al, Mg, Fe)
Couche tétraédrique
Couche octaédrique
Couche tétraédrique
Figure III. 3: Structure cristallographique de la montmorillonite 8.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
71
Une autre structure proposée en 1940 par Edelman et Favejee 10 diffère surtout
par le fait qu’un tétraèdre de silicium sur deux est inversé dans les deux couches
tétraédriques de sorte que les sommets se trouvent orientés dans la direction opposée.
Chaque sommet réorienté peut en suite être occupé par un hydroxyle OH au lieu d’un
atome d’oxygène. On obtient par conséquent, une couche externe de laquelle émergent
des hydroxyles dont l’hydrogène aurait un caractère acide 11. Cette considération ci
dessus rend bien compte de certaines réactions chimiques, comme la méthylation par le
diazométhane10.
III.2.3. Utilisation de la bentonite comme source aluminosilicate pour la synthèse de MCM-41
Pour diminuer le cout de synthèse de MCM-41, les chercheurs étudient la
possibilité de remplacer les sources de silice et/ou d’aluminium par des minéraux
naturels largement disponibles et peu onéreux.
En 2009, une bentonite de type volclay a été utilisée comme source de silice et
d’aluminium pour la préparation de Al-MCM-4112. Le matériau obtenu a une surface
spécifique très importante de l’ordre de 1060 m2/g.
En 2010, Yang et coll.13, ont utilisé la bentonite de Chine comme une source
aluminosilicatée pour la synthèse de Al-MCM-41, en adoptant la fusion alcaline pour
extraire la silice et l’aluminium. Le produit obtenu présente une SBET de l’ordre de 1018
m2/g et un rapport Si/Al = 36.
10 H. Edlmann, L. Favejee, Zéolit. Crist., 1940, 102A, 417. 11 G. Berger, Jour. Chem., 1941, 38, 42. 12 M. Adjdir, T. Ali-Dahmane,P. G. Weidler, F. Friedrich, T. Scherer, Applied Clay Science. 2009, 46,
185. 13 H. Yang, Y Deng, C. Du, S. Jin, Novel synthesis of ordered mesoporous materials Al-MCM-41 from
bentonite. Applied Clay Science. 2010, 47, 351.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
72
En 2014, Ali-Dahmane et coll.14, ont démontré que la bentonite de Maghnia,
peut être utilisée comme une source d'aluminosilicate pour la synthèse de Al-MCM-41.
Les résultats sont encourageants: un rapport Si/Al = 44 et une SBET de l’ordre de 500
m2/g.
Le tableau suivant rassemble l’historique des matériaux mésoporeux préparés à partir
d’autres sources naturelles:
Tableau III. 1: Historique des matériaux mésoporeux préparés à partir des sources naturelles2.
14 T. Ali-Dahmane, M. adjdir, R. Hamacha, F. Villieras, A. Bengueddach, P. Weidler, C. R. Chimie, 2014, 17, 1.
2 T. Ali-Dahmane, Thèse de doctorat, Université d’Oran, 2014, «Synthèses et caractérisations de matériaux mésoporeux de type MCM-41 à partir des sources naturelles ».
Année Auteurs Source naturelle Matériaux mésoporeux
1999
Chang
Cendres de charbon :
Fusion alcaline de la source
MCM-41: SBET: 735 m2g-1
Si/Al :13,4
2001
Kumar
Cendres de charbon : - Fusion alcaline de la source.
- Ajustement du pH
MCM-41: SBET: 842 m2g-1
Si/Al :13,8 SBA-15:
SBET: 483 m2g-1 Si/Al: 653
2003
Liu
Kaolin et NaY synthétique
Kaolin/NaY/MCM-41 : SBET: 365 m2g-1
2005
Kang
Metakaolin (source d’Aluminium)
MCM-41: SBET: 877 m2g-1
2005
Miao
K-feldspar Matériau mésoporeux SBET: 507 m2g-1
2006
Sanhueza
- Diatomite - Pumicite
MCM-41
2007
Wu
Microcline Matériau mésoporeux SBET: 725 m2g-1
2012
Majchrzak-
Kcueba
cendres de charbon Fusion alcaline de la source
MCM-41 SBET: 350 à 610 m2g-1
Si/Al: 13,5 2013 Schwanake chrisotile MCM-41 purement silicique
SBET: 698 m2g-1
2013 Ghorbani carex MCM-41 purement silicique SBET: 1174 m2g-1
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
73
III.2.4. Synthèse de MCM-41
La bentonite objet de l’étude provenant de la région de Maghnia (nord-ouest de
l'Algérie), est utilisée telle quelle. Pour la synthèse de matériaux mésoporeux, nous
avons utilisé la méthode décrite par Ali-Dahmane et coll.14. 14
III.2.4.1. Fusion alcaline (figure III. 4)
L'approche adoptée, est la dissolution des espèces de silicium et d’aluminium qui
existent dans la bentonite en employant la méthode de fusion. La procédure de fusion
commence en mélangeant la bentonite en poudre avec l'hydroxyde de sodium pour un
rapport en poids, bentonite / NaOH de 1: 1,2. L’ensemble est chauffé à 550°C pendant 1
h sous l'air. La masse fondue obtenue est refroidie à la température ambiante pendant
une nuit. Après cette étape, la bentonite fondue est mélangée avec de l'eau
déminéralisée pour un rapport en poids de 1: 4 (bentonite / eau). Le mélange est vieilli
pendant 1 jour à la température ambiante sous agitation. La suspension résultante est
séparée par centrifugation pour obtenir le surnageant.
14
T. Ali-Dahmane, M. adjdir, R. Hamacha, F. Villieras, A. Bengueddach, P. Weidler, C. R. Chimie, 2014, 17, 1.
Chauffage à 550°C, 1h
Bentonite
NaOH
Bentonite fondue
Surnageant
H2O, Température ambiante, 24h
Figure III. 4: Fusion alcaline
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
74
III.2.4.2. Synthèse de MCM-41(figure III. 5) Les réactifs utilisés sont:
• Source aluminosilicate : la solution surnageante (figure III.4).
• Agent structurant: céthyltriméthylammonium bromure (CTAB, 99%, Acros).
• NH4OH (33%)
• Acide acétique (99%)
• Solvant: Eau déminéralisée.
Pour la synthèse de MCM-41, on mélange 0,867 g de CTMABr, 15 ml d'eau et
0,75 g de NH4OH avec 40 ml du surnageant sous agitation pendant 1 h. Le pH (pH-
mètre de type 765 calimatic) de l’hydrogel est ajusté à 9,5 en utilisant l'acide acétique
dilué (1M). Pour le traitement hydrothermal, le mélange obtenu est porté 100 °C pour
une durée de 48 heures. Les produits ainsi obtenus sont filtrés et lavés plusieurs fois
avec de l’eau déminéralisée puis séchés dans l'étuve à 100°C pendant 24 heures. Les
échantillons sont calcinés sous air à 550°C pour une durée de 6 heures.
Traitement hydrothermal
H2O+NH4OH +CTABr Surnageant
MCM-41
(CTA+)-MCM-41
Ajustement du pH à 9,5
Calcination pendant 6h (550°C, 5°C/min)
Figure III. 5: Protocole expérimental de synthèse de MCM-41 à partir de la bentonite.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
75
III.3. CARACTERISATIONS III.3.1. Analyse par diffraction RX
Le matériau mésoporeux de type MCM-41 est typiquement caractérisée par un
pic de diffraction le plus intense à 2 théta = 2° 15 pour la réflexion (100). L’apparition des
pics qui correspondent aux réflexions (110), (200) et (210), témoignent d'une meilleur
structuration hexagonale des canaux de MCM-4115,16.
Les résultats des produits analysés par diffraction RX sont consignés sur le
tableau suivant:
Les spectres de diffraction RX montrent un pic qui correspond à la réflexion
(100) autour de 2 théta ≈ 2° caractéristique du MCM-41.
Le MCM-41 purement silicique non calciné (figure III. 6), montre un pic très
intense à 2 théta = 2,21 qui est due à la réflexion (100) et trois pics de faible intensité à
3,79, 4,35 et 5,72 (2 théta) qui correspondent aux réflexions (110), (200) et (210)
15 C. T.Kresge, M. E. Leonowicz, W. J. Roth, J. C. Vartulie et J. S. Beck, Nature, 1992, 359, 710.
16 J.S. Beck, J.c. Vartulie, W.J. Roth, M.E. Leonowicz, C.T. Kresge, K.D. Smith, C.W. Chu, D.H. Olson,
E.W. Shepared, S.B. McCullen, J.B. Higgins et J.L. Shlenher, J. Amer. Chem. Soc., 1992, 114, 10834.
Tableau III. 2. Résultats par diffraction des RX.
Echantillons
Non calciné Calciné ∆a0
(%) I100 (u. a)
2 théta (100)
d100
(Å) a0
(Å) I100
(u. a) 2 théta (100)
d100
(Å) a0
(Å)
Si-MCM-41 13645 2,21 39,94 46,12 25718 2,45 36,03 41,60 9,8
Al-MCM-41 5994 2,04 43,27 49,96 9276 2,32 38,05 43,94 12,0
MCM-bentonite
5369 2,27 38,89 44,91 9359 2,29 38,55 44,51 0,9
I100 : Intensité du pic correspond à la réflexion 100. u.a : unité arbitraire. ∆a0 (%) (contraction de la maille) = ([a0 (non calciné)- a0 (calciné)] / a0 (non calciné)).100
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
76
respectivement, cela témoigne une meilleure structuration hexagonale des canaux de
Si-MCM-41. Cependant, quand ces matériaux mésoporeux subissent le processus de
calcination, le pic de la réflexion (I100) devient plus serrée et plus intense. Dans le cas de
Si-MCM-41 (tableau III. 2) I100 (non calciné) = 13645 u.a comparé à I100 (calciné) = 25718
u.a. L’analyse par DRX montre aussi que la position 2 théta est déplacée à des valeurs
élevées suite à la contraction de l’unité de maille de l’ordre de 9,8 % (tableau III. 2). Ce
phénomène est causé par le départ de l’agent structurant, et par la condensation des
groupes silanols des parois17,18,19.
La substitution isomorphique de l’atome de silicium par l’atome d’aluminium
(Si/Al=12,5) (figure III. 7), diminue l’ordre structural de MCM-41, Comparé aux
17 R. Ryoo, J. M. Kim, J. Chem. Soc.-Chem. Commun, 1995, 711. 18 K. J. Edler, J. W. White, Chem. Mater, 1997, 9, 1226. 19 M. Luechinger, L. Frunt , G. D. Pirngruber et R. Prins, Microporous Mesoporous Mater, 2003, 64, 203.
Figure III.6. Diffractogrammes RX de MCM-41purement silicique.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 100
5000
10000
15000
20000
25000
30000
3 4 5 6 7 8
200
200
110
210
110
200
110
100
Inte
nsi
té (
u.a)
2 théta
Si-MCM-41 calciné
Si-MCM-41 non calciné
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
77
matériaux purement silicique. La disparition des pics qui correspondent à la réflexion
(110) et (200) qui ont été observé dans Si-MCM-41 témoignent la diminution de la
structure hexagonale des canaux de Al-MCM-41.
La synthèse de MCM-41 à partir de la dissolution des espèces de silicium et
d’aluminium qui existent dans la bentonite en employant la méthode de fusion (figure
III. 4), offre un matériau mésoporeux bien ordonné. La phase hexagonale de MCM-
bentonite est mieux ordonnée que dans le cas d’Al-MCM-41 avec apparition des pics
(110, 200, 210 et 300) (figure III.8).
1 2 3 4 5 6 7 8 9 100
2000
4000
6000
8000
10000100
Al-MCM-41 calciné
Al-MCM-41 non calciné
Inte
nsi
té (
u.a)
2 théta
Figure III.7. Diffractogrammes RX de Al-MCM-41 (Si/Al = 12,5).
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
78
La figure (III.8), nous montre aussi que la contraction de la maille (∆a0 = 0,9 %)
et élargissement du pic (100) de MCM-bentonite sont négligeables après calcination à
550°C pendant six heures. La présence du pic de diffraction (300) indique que
l’uniformité hexagonale élevée est maintenue après calcination.
La figure suivante regroupe les diffractogrammes RX des MCM-41 calcinés:
1 2 3 4 5 6 7 8 9 100
2000
4000
6000
8000
10000
3 4 5 6 7 8
300210
200
110
300210
200
110
100 MCM-41-bentonite calciné
MCM-bentonite non calciné
Inte
nsi
té (
u.a)
2 théta
Figure III.8. Diffractogrammes RX MCM-bentonite.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
79
Nous remarquons que les paramètres de maille calculées sont 42, 44 ou 45 Å
pour les solides Si-, Al-, ou MCM-bentonite respectivement; ces résultats sont en
accord avec la littérature, où il a été montré que l'incorporation d'un hétéroatome dans
3 4 5 6 7 8
300210
200
110
Si-MCM-41
Al-MCM-41
MCM-bentonite
2 théta
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Si-MCM-41
Al-MCM-41
MCM-bentonite
200110
100
10000 u.a
2 théta
A1
B1
Figure III.9. Diffractogrammes RX des MCM-41 calcinés. A1 (2 théta : 2-10°), B1 (2 théta : 3-8°)
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
80
la structure de la MCM-41 augmente le paramètre de maille12,20. Cette différence est
probablement due à la longueur de la liaison Al-O (183,6 pm) étant supérieur à Si-O
(158 pm), comme conséquence du plus grand rayon ionique de Al3+ que Si4+.
L’augmentation de la valeur d100 et le gonflement du paramètre de maille de Al-
MCM41 et MCM-bentonite comparé à MCM-41 purement silicique proviennent de
l'incorporation de l’aluminium dans le squelette de la MCM-41.
III.3.2. Analyse Infrarouge
Les spectres infrarouge des échantillons MCM-41 purement silicique, Al-MCM-
41 et MCM-bentonite calcinés sont représentés sur la figure (III.10). Ces solides sont
représentés dans un intervalle compris entre 500 et 1600 cm-1, nommée la zone
d'empreinte des matériaux mésoporeux. Dans les spectres de nos échantillons, on
retrouve les bandes principales décrites dans la littérature pour les matériaux
mésoporeux de type MCM-4121,22.
Les bandes situées entre 1244 et 1081 cm-1, sont attribuées à la vibration
d’élongation asymétrique des groupements Si-O-T (T = Al ou Si). Le mode d’élongation
symétrique des groupements Si-O-T (T = Al ou Si) est observé approximativement à 802
cm-1. Si-MCM-41, présente une bande à 964 cm-1 qui caractérise les vibrations
d’allongement des liaisons Si-O dans les groupements silanols Si-OH présentes dans la
structure mésoporeuse.
12 M. Adjdir, T. Ali-Dahmane,P. G. Weidler, F. Friedrich, T. Scherer, Applied Clay Science. 2009, 46, 185.
20 J.M. Campos, J.P. Lourenco, A. Fernandes, M. Rosário Ribeiro, Catal. Commun., 2008, 10, 71. 21 C.Y. Chen, X. H-Li, M.E. Davis, Microporous Mater., 1993, 2, 17. 22 B.L. Meyers, S.R. Ely, N.A. Kutz, J.A. Kaduk, E. Van den Bossche, J. Catal., 1985, 91, 352.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
81
III.3.3. Adsorption-désorption d’azote à 77K
L’adsorption-désorption de N2 réalisés sur les MCM-41 calcinés sont illustrés sur
la figure (III. 11) et le tableau (III. 2) résume les propriétés texturales de ces
échantillons. Les isothermes obtenues sont de type IV caractéristique des solides
mésoporeux selon la nomenclature IUPAC 23. A des basses pressions relatives (P/P0 <
0,24), on relève une faible augmentation du volume adsorbé qui caractérise la
formation de mono-multicouches sur les parois des pores. A des pressions relatives
intermédiaires (0,24 < P/P0 < 0,40), on observe une augmentation rapide de la quantité
d’azote adsorbé qui indique la condensation capillaire de l’azote à l’intérieur des
mésopores. On note que les courbes d’adsorption et de désorption sont pratiquement
confondues, ce qui prédit une uniformité géométrique des mésopores. Effectivement, le
tracé de la distribution des pores par la méthode BJH (figure III. 10B) confirme la
23 K. S. W. Sing, D. H. Everett, R.A.W. Haul, L. Moscou, R.A. Pierotti, J. Rouquerol, T. Siemieniewska, Pure Appl. Chem., 1985, 57, 603.
1500 1250 1000 750 500
Abs
orba
nce
(u.a
)
Si-MCM-41
Al-MCM-41
MCM-bentonite
Nombre d'onde (cm-1)
1244
980
1081
806
Figure III.10. Spectre IR des MCM-41 calcinés.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
82
distribution homogène des pores. Elle est serrée et centrée sur un diamètre des pores
entre 34-36 Å (tableau III. 2).
10 20 30 40 50 60 70 80 90 1000
20
40
60
80
100
120
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Diamètre des pores (Å)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 1000
20
40
60
80
100
120
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Diamètre des pores (Å)
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0100
200
300
400
500
600
700
800
Si-MCM-41
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Pression Relative (P/P0)
adsorption
désorption
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0100
200
300
400
500
600
700
800
Al-MCM-41
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Pression Relative (P/P0)
adsorption
désorption
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,00
100
200
300
400
500
600
700
800
MCM-41-bentonite
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Pression Relative (P/P0)
adsorption
désorption
10 20 30 40 50 60 70 80 90 1000
20
40
60
80
100
120
Vol
ume
Ads
orbé
(cm
3 /g)
Diamètre des pores (Å)
(A) (B)
Figure III.11. Adsorption-désorption de N2 des MCM-41. (A) : isothermes d’adsorption-désorption, (B) : distribution des pores.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
83
Le tableau (III. 3) montre bien que l’incorporation d’aluminium dans le squelette
mésoporeux affecte la structure et la texture de ces matériaux. L’épaisseur des parois
dans le cas de Al-MCM -41 et de MCM-bentonite est plus importante que pour Si-
MCM-41, ceci peut être expliqué par l’incorporation des espèces d’aluminium24.
III.3.4. Analyse thermogravimétrique (ATG)
L'analyse thermogravimétrique des échantillons non calcinés préparés avec
CTAB comme agent structurant, présente des courbes ATG-TGD typiques des
matériaux mésoporeux de MCM-4125,26,27,28. Les thermogrammes de ces échantillons
sont illustrés sur la figure (III. 12).
Les courbes ATG montrent trois étapes des pertes de masse à 30-120 °C, 120-350
°C et 350-600 °C. La perte de masse de la première étape est due à la désorption
physique de l’eau adsorbée. La seconde perte de masse est causée par la décomposition
24 K.S. Hui, C.Y.H. Chao, J. Hazard. Mater. B. 2006, 137, 1135. 25 R. Mokaya, W. Jones, Chem. Commun., 1996, 8, 981. 26 T. Chiranjeevi, G.M. Kumaran, J.K. Gupta, G.M. Dhar, Thermochim. Acta, 2006, 443, 87. 27 J.M. Campelo, D. Luna, J.M. Marinas, A.A. Romeo, J.J. Tolenado, Stud. Surf. Catal., 2005, 158, 1391. 28 P. Chen, W. Wang, Y. Zhai, J Porous Mater, 2014, 21, 441.
Tableau III. 3. Caractéristiques structurales et texturales des MCM-41 calcinés.
Echantillons Si/Al a
Si/Al b (EDX)
ao
(Å) SBET
(m2g-1) Vméso
(cm3.g-1) Dp
(Å) DBJH
(Å) Epaisseur des parois
(Å)
Si-MCM-41 - - 41,60 1154 0,84 35,2 34,0 7,6
Al-MCM-41 12,5 13,47 43,94 983 0,76 36,5 35,6 8,4
MCM-bentonite - 58,82 44,51 674 0,42 32,4 35,6 8,9
a Rapport molaire dans le gel initial b Rapport molaire déterminé par analyse EDX (analyse réalisée sur un appareil de type Philips
ESEM XL 30 FEG).
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
84
oxydative du tensioactif et des résidus organiques. L’étape finale est principalement due
à la combustion (élimination) du tensioactif et à la perte d’eau formée par la
condensation des groupements silanol adjacent pour former des liaisons siloxane.
A partir des résultats de l’ATG, les pics qui caractérisent l’élimination du
tensioactif pour Al-MCM-41 et MCM-bentonite sont décalées vers des températures
plus élevées par rapport au MCM-41 purement silicique. Selon Hui et coll.24 ,29les
matériaux mésoporeux non calcinés incorporés d’aluminium ont une plus forte
interaction des cations tensioactifs avec les espèces d’aluminium qu’avec SiO-.
24 K.S. Hui, C.Y.H. Chao, J. Hazard. Mater. B. 2006, 137, 1135.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
85
0 100 200 300 400 500 600 700 8000
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Tempérarure (°C)
Per
te d
e m
asse
(%
)
-0,06
-0,04
-0,02
0,00
ATG DTG
MCM-bentonite
DT
G (%
°C-1)
0 100 200 300 400 500 600 700 8000
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Tempérarure (°C)
Per
te d
e m
asse
(%
)
-0,16
-0,12
-0,08
-0,04
0,00
ATG
DTG
Al-MCM-41
DT
G (%
°C-1)
0 100 200 300 400 500 600 700 8000
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
DTG
ATG
Si-MCM-41
Tempérarure (°C)
Per
te d
e m
asse
(%
)
-0,30
-0,25
-0,20
-0,15
-0,10
-0,05
0,00
DT
G (%
°C-1)
Figure III.12. Analyse thermogravimétrique des MCM-41 non calcinée. (A) : Si-MCM-41, (B) : Al-MCM-41, (C) : MCM-bentonite.
(A)
(C)
(B)
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
86
III.4. CONCLUSION
Nous avons préparé deux types de matériaux mésoporeux incorporés
d’aluminium, Al-MCM-41 synthétisé à partir des produits purs et MCM-bentonite
préparé en utilisant la bentonite comme source aluminosilicate.
La caractérisation structurale et texturale de ces deux matériaux comparés au
MCM-41 purement silicique a montré que l’incorporation de l’aluminium diminue
l’ordre structural de Al-MCM-41, alors que MCM-bentonite présente une meilleure
organisation structurale. Cependant cet ordre structural intéressant de MCM-bentonite
ne reflet pas ses propriétés texturales: surface spécifique de l’ordre de 674 m2/g et
volume mésoporeux de 0,42 cm3/g, comparées à celles de Al-MCM-41 (SBET = 983 m2/g,
Vmeso = 0,76 cm3/g). Ceci confirme l’utilité de caractériser conjointement par diffraction
RX et adsorption d’azote à 77 K.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
87
REFERENCES
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3. W.C. Knight, Engin. Miner. Jour., 1898, 66, 491.
4. D. Damour, S. Salevetat, Anal. Phys. Chim., 1847, 21, 3781.
5. L. Le Pluart, Thèse de doctorat, ’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, Nanocomposites Epoxyde/amine/montmorillonite: Rôle des interactions sur la formation, la morphologie aux différents niveaux d'échelle et les propriétés mécaniques des réseaux, 2002.
6. S. Caillère, S. Hénin et M. Rautureau, Minéralogie des argiles, 1982, Tomes 1 et 2,
184p et 189p.
7. U. Hofmanm, K. Endel, D. Wilm, Kristallstrukur and Quellung von Montmorillonit, Zeolit. Krist., 1933, 861, 340.
8. E. Marshall, Zéolit. Krist. 1937, 91A, 443.
9. B. Hendtiks, J. Geol., 1942, 50, 276.
10. H. Edlmann, L. Favejee, Zéolit. Crist., 1940, 102A, 417.
11. G. Berger, Jour. Chem., 1941, 38, 42.
12. M. Adjdir, T. Ali-Dahmane,P. G. Weidler, F. Friedrich, T. Scherer, Applied Clay
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13. H. Yang, Y Deng, C. Du, S. Jin, Novel synthesis of ordered mesoporous materials Al-MCM-41 from bentonite. Applied Clay Science. 2010, 47, 351.
14. T. Ali-Dahmane, M. adjdir, R. Hamacha, F. Villieras, A. Bengueddach, P. Weidler,
C. R. Chimie, 2014, 17, 1.
15. C. T.Kresge, M. E. Leonowicz, W. J. Roth, J. C. Vartulie et J. S. Beck, Nature, 1992, 359, 710.
Chapitre III: Synthèses et caractérisations de MCM-41
88
16. J.S. Beck, J.c. Vartulie, W.J. Roth, M.E. Leonowicz, C.T. Kresge, K.D. Smith, C.W. Chu, D.H. Olson, E.W. Shepared, S.B. McCullen, J.B. Higgins et J.L. Shlenher, J. Amer. Chem. Soc., 1992, 114, 10834.
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19. M. Luechinger, L. Frunt , G. D. Pirngruber et R. Prins, Microporous Mesoporous Mater, 2003, 64, 203.
20. J.M. Campos, J.P. Lourenco, A. Fernandes, M. Rosário Ribeiro, Catal. Commun.,
2008, 10, 71.
21. C.Y. Chen, X. H-Li, M.E. Davis, Microporous Mater., 1993, 2, 17.
22. B.L. Meyers, S.R. Ely, N.A. Kutz, J.A. Kaduk, E. Van den Bossche, J. Catal., 1985, 91, 352.
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24. K.S. Hui, C.Y.H. Chao, J. Hazard. Mater. B. 2006, 137, 1135.
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26. T. Chiranjeevi, G.M. Kumaran, J.K. Gupta, G.M. Dhar, Thermochim. Acta, 2006, 443, 87.
27. J.M. Campelo, D. Luna, J.M. Marinas, A.A. Romeo, J.J. Tolenado, Stud. Surf. Catal.,
2005, 158, 1391.
28. P. Chen, W. Wang, Y. Zhai, J Porous Mater, 2014, 21, 441.
Chapitre IV
Allylation d’aldéhydes
aromatiques en
présence de TiCl4
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
90
IV.1. PREPARATION DES DERIVES ALLYLES
IV.1.1. Introduction
Comme nous l’avons déjà signalé dans la partie bibliographique (réactivité des
allylsilanes), la condensation de l’allyltriméthylsilane sur les dérivés carbonylés
(aldéhydes et cétones) nécessite l’utilisation d’un acide de Lewis (A.L) en tant que
catalyseur (schéma IV.1). Le rôle de cet acide est bien évidemment d’augmenter
l’électrophilie du carbonyle afin de faciliter la réaction d’addition nucléophile et ceci
par une simple chélation qui se crée entre l’orbitale vacante de l’acide et le doublet de
l’oxygène.
CH OR A.L R CH O A.L
Schéma IV. 1
Différents acides de Lewis peuvent être utilisés à savoir : SnCl4, BF3, BCl3, ZnCl4,
AlCl3, TiCl4…
IV.1.2. Essais préliminaires
Pour effectuer nos essais préliminaires, nous avons utilisé dans un premier
temps l’anisaldéhyde (ou 4-méthoxybenzaldéhyde).
En effet, nous avons trouvé dans la littérature que ce substrat carbonylé, ou sous
forme de diméthyl acétal, avait été utilisé dans des réactions de condensation avec
l’allyltriméthylsilane en présence d’acides de Lewis1. C’est ainsi que la condensation de
l’allyltriméthylsilane sur l’acétal effectuée en présence de SnCl4, a donné un dérivé
gem-diallylé avec un rendement de 36 %.
1 H.Mayr, G.Gorath, J.Am.Chem.Soc. 1995, 117, 7862-7868.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
91
MeOOMe
OMeSi
SnCl4
CH2Cl20°C
MeO
36%
Schéma IV. 2
La même réaction effectuée avec BCl3 a donné un produit chloré monoalkylé
avec un rendement de 64 %.
MeOOMe
OMeSi
BCl3
CH2Cl2-60°C
MeOCl
64%
Schéma IV. 3
En partant de l’aldéhyde aromatique et en présence de BF3, l’addition de
l’allyltriméthylsilane conduit au produit gem-diallylé avec un rendement de 62 %.
MeOH
OSi BF3
CH2Cl224h , 20°C
MeO
62%
Schéma IV. 4
Partant de ces observations, on a décidé de reprendre la même condensation
mais dans des conditions réactionnelles différentes2. La réaction a été effectuée à basse
température de -85 à -10 °C, dans le dichlorométhane en présence de nitrométhane
CH3NO2 comme co-solvant et de TiCl4 comme acide de Lewis. Le choix de cet acide est
basé sur sa disponibilité au sein de notre laboratoire.
Dans ces conditions le produit gem-diallylé a été isolé avec un rendement très
satisfaisant de 85 %, après purification par chromatographie sur gel de silice.
2 M.Santelli, A.Tubul, P.Ouvrard, Bull.Soc.Chim.Fr. 1992, 129, 265-269.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
92
MeOH
OSi
TiCl4
CH2Cl2 - CH3NO2
-85°C
MeO
85%-10°C
5h
Schéma IV. 5
Ce résultat nous a encouragé à appliquer ce mode opératoire à d’autres substrats
analogues.
IV.1.3. Structures des aldéhydes aromatiques choisis
Le choix des aldéhydes aromatiques utilisés est basé d’une part sur la
disponibilité au sein de notre laboratoire, et d’autre part sur le mode de substitution
et/ou de fonctionnalisation.
Parmi ces dérivés commerciaux du benzaldéhyde on a :
� Six aldéhydes monofonctionnels :
� Le benzaldéhyde 1.
� 4-méthylbenzaldéhyde 2.
� 4-méthoxybenzaldéhyde 3.
� 4-bromobenzaldéhyde 4.
� α-naphtaldéhyde 5.
� β-naphtaldéhyde 6.
� Trois aldéhydes bifonctionnels :
� Aldéhyde salicylique.
� 1,2-dialdéhyde benzène 8.
� 1,4- dialdéhyde benzène 9.
� Un aldéhyde trifonctionnel :
� 2-hydroxy-4-méthoxybenzaldéhyde.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
93
Une protection du groupement hydroxy de l’aldéhyde salicylique et du
2-hydroxy-4-méthoxybenzaldéhyde est nécessaire pour éviter toutes réactions
secondaires. Cette protection est effectuée par une simple alkylation. Le choix de
l’allyle comme groupement protecteur nous permettra d’augmenter les possibilités de
cyclisation par une réaction de métathèse.
En reprenant les conditions opératoires décrites dans la littérature3, nous avons
préparé le 2-allyloxybenzaldéhyde 7 à partir de l’aldéhyde salicylique, qu’on fait réagir
avec le bromure d’allyle en présence de K2CO3 dans l’acétone.
OH
CHO
BrO
CHO
K2CO3 (2éq)
acétone5h , reflux
7 80%
Schéma IV. 6
Dans les mêmes conditions opératoires, nous avons préparé le 2-allyloxy-4-
méthoxybenzaldéhyde 10 à partir du 2-hydroxy-4-méthoxybenzaldéhyde.
OH
CHO
BrO
CHO
K2CO3 (2éq)
acétone5h , reflux
10 75%
MeO MeO
Schéma IV. 7
Après cette étape de protection du OH, nous pouvons entamer la première étape
de notre schéma de synthèse à savoir l’allylation des aldéhydes.
3 A. Kella-Bennani, M .Soufiaoui, A-Kerbal, S. Fkih-Tetouani, N. Bitit, Tetrahedron 1995, 51, 10923-
10928.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
94
IV.1.4. L’allylation des aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
Vu la faisabilité et le rendement satisfaisant obtenu après notre premier essai,
nous avons décidé de garder les mêmes conditions opératoires pour tous les autres
aldéhydes. Le schéma réactionnel général est le suivant :
SiTiCl4
CH2Cl2 - CH3NO2
-85 °C -10 °C5h
RCHO
R
Schéma IV. 8
La réaction de condensation nécessite donc la présence d’un excès d’acide de
Lewis (1,5 éq de TiCl4) et 4équivalents de nitrométhane auquel nous additionnons
l’aldéhyde aromatique à –70 °C. Après refroidissement à –90 °C, un excès
d’allyltriméthylsilane (3éq) est ajouté dans le milieu réactionnel. L’agitation est
maintenue pendant une durée de 5 heures de –85 °C à –60 °C jusqu'à –10 °C, avant que
la réaction ne soit arrêtée.
IV.1.5. Mécanisme
En se basant sur un mécanisme d’addition d’allylsilane décrit dans la littérature4,
nous proposons le schéma mécanistique suivant pour expliquer la réaction de
condensation de l’allyltriméthylsilane sur les aldéhydes aromatiques :
4 P. Ouvrard, Thèse d’université, Université d’Aix Marseille III, 1992.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
95
Schéma IV. 9
La présence du nitrométhane comme co-solvant favorise la réaction, car le
groupement nitrométhane s’associe avec le TiCl4 (formation d’une suspension jaune
pâteuse lors de l’addition de TiCl4 à CH3NO2 dans CH2Cl2 à –60 °C). Ce complexe
(donneur- accepteur) formé est le catalyseur responsable de l’activation électrophile
nécessaire pour la condensation (Schéma IV. 9, A).
R H
O TiCl4 , CH3NO2
R H
O
TiCl ClCl Cl
NCH3OO
A
R H
TiCl ClO Cl
NCH3OO
B
Si
R
TiCl ClO Cl
NCH3OO
CSiMe3
Cl(-)
ClR
TiCl ClO Cl
NCH3OO
DSiMe3
Cl
R
TiCl ClO Cl
NCH3OO
E
Cl
ClSiMe3
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
96
L’apparition d’une couleur marron lors de l’addition de l’aldéhyde aromatique
confirme la forte chélation O-TiCl4 (Schéma IV. 9, B) 5.
La première condensation de l’allylsilane représente l’étape lente de la réaction,
et conduit à l’alcoolate de titane (Schéma IV. 9, E). 6
Le nitrométhane se lie par coordination avec le TiCl4, facilitant l’expulsion de
l’anion chlorure (Schéma IV. 9, C). Ce dernier est capté ensuite par le motif
triméthylsilane pour la régénération du motif allylique (Schéma IV. 9, D). Par contre
l’alkylation n’a pas lieu en l’absence du nitrométhane 2.
R
ClSiMe3F
E
SiMe3
Cl(-)
SiR
TiCl ClO Cl
NCH3OO
Schéma IV. 10
Enfin, l’alcoolate E (Schéma IV. 10). réagit rapidement avec l’excès du motif
allyltriméthylsilane, via la formation de l’intermédiaire carbocationique F, pour
conduire au dérivé benzénique gem-diallylé 7.
5 V.K. Aggarwel, G.P.Vennal, Tetrahedron Lett., 1996, 37, 3745-3746. 6 G. Butin, Thèse d’université, Université d’Aix Marseille III, 1997. 2 M.Santelli, A.Tubul, P.Ouvrard, Bull.Soc.Chim.Fr., 1992, 129, 265-269. 7 J.A. Cella, J.Org.Chem.1982, 47, 2125-2130.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
97
IV.2. RESULTATS ET DISCUTION DE LA CONDENSATION DE L’ALLYLSILANE
SUR LES ALDEHYDES AROMATIQUES
Les résultats de la condensation de l’allyltriméthylsilane sur les aldéhydes
aromatiques sont regroupés dans le tableau (IV. 1).
Les produits gem-diallylés sont obtenus après purification par chromatographie
sur colonne avec des rendements qui varient entre 35 % et 95 %.
En partant des résultats obtenus dans le tableau (IV. 1), on peut dire que dans le
cas des entrées 2, 3, 4 et l’entrée 10 la présence des substituants électrodonneurs sur le
noyau aromatique en positon para par rapport à la fonction aldéhyde stabilisent les
carbocations B et F (voir le Schéma IV. 9 et Schéma IV. 10), ce qui favorise l’attaque du
deuxième motif de l’allylsilane dans le cas du carbocation F.
Le composé 18 (tableau VI. 1, entrée 8) est un cas particulier. On a une addition
d’un seul motif d’allylsilane sur chaque fonction aldéhyde. Le produit a été isolé avec
un rendement de 30 % après purification par chromatographie sur gel de silice.
SiTiCl4
CH2Cl2 - CH3NO2
-85°C -10°C8h
CHO
CHO
excès
(3éq)
(8éq)
8 18
O
Schéma IV. 11
L’explication qu’on peut donner à cette mono allylation c’est que la forte
chélation O-TiCl4 a stabilisé la molécule en donnant un alcoolate de titane ce qui a gêné
l’attaque du deuxième motif d’allylsilane.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
98
CHO
RdtsProduits obtenusAllylsilaneAldéhydesEntrée
Me3Si
Me3Si
1 75%
CHO
85%2
1 11
212
5Me3Si 88%
CHO
5 153 éq
3 éq
3 éq
3 Me3Si 85%CHO
MeO MeO
3 133 éq
6Me3Si 88%
6 163 éq
CHO
4 Me3Si 95%CHO
Br Br
4 143 éq
Tableau IV. 1: Diallylation des aldéhydes aromatiques catalysé par TiCl4 a.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
99
RdtsProduits obtenusAllylsilaneAldéhydesEntrée
10 Me3Si 76%MeO
CHO
OMeO O
10 203 éq
8 Me3Si 30%CHO
CHO
8 186 éq
9 Me3Si 85%CHO
96 éq
OHC19
O
7 Me3Si 35%O
CHO
O
7 173 éq
IV.2.I. Identification par spectroscopie RMN
Les produits gem-diallylés obtenus ont été identifiés par spectrométrie de RMN
1H et RMN 13C.
Exemple : RMN 1H du composé de départ 7 et du produit gem-diallylé 17, représentés
ci-après, font apparaître des différences bien nettes.
a Conditions expérimentales : benzaldéhyde (1 mmole), allyltriméthylsilane (1,5 mmole), et 1,5 mmole
de TiCl4, à une température de – 85 °C à -10 °C, sous atmosphère argon.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
100
10.5 10.0 9.5 9.0 8.5 8.0 7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
2.04 2.03 2.021.02 1.001.00
Chloroform-d
4.58
4.59
4.60
5.26
5.30
5.37
5.42
5.43
5.97
5.99
6.01
6.05
6.07
6.90
6.93
6.96
6.98
7.44
7.46
7.47
7.49
7.76
7.79
10.4
8
10.5 10.0 9.5 9.0 8.5 8.0 7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1.0
4.014.002.18 2.10 2.042.011.04 1.00
Chloroform-d
2.43
2.45
2.47
3.32
3.35
3.37
4.55
4.57
4.57
4.94
4.96
4.97
5.03
5.04
5.31
5.32
5.49
5.73
5.75
6.05
6.85
6.88
6.95
6.97
6.98
7.15
7.18
O
O
7
O
17
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
101
� Disparition du signal du proton de l’aldéhyde au environ de 10,5 ppm.
� Apparition d’un multiplet entre 5,5 et 6 ppm qui correspond à un proton
éthylénique (-CHd =CH2).
� Apparition de deux doublet superposés (qui apparaissent comme un triplet) au
environ de 5 ppm, qui correspondent à des protons éthyléniques (-CH=CH2c).
� Apparition d’un multiplet entre 3,32 et 3,37 ppm, qui correspond à un proton H
du carbone porteur des deux groupements allyliques.
� Apparition d’un multiplet entre 2,4 et 2,7 ppm, qui correspond à des protons
vinyliques (CH2a -CH=CH2).
D’après les spectres RMN 13C , nous observons également :
� Disparition du signal du carbonyl qui résonne au environ de 190 ppm.
� Apparition de nouveaux signaux à 116 ppm et à 137 ppm qui correspondent aux
pics des carbones éthyléniques.
� Apparition de deux signaux entre 38 et 40 ppm qui correspondent au signal des
carbones vinyliques et du carbone porteur des deux groupements allyliques.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
102
190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
69.4
9
113.
2611
8.37
121.
1912
5.41
128.
6913
2.78
136.
24
161.
29
190.
00
190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1.0
Chloroform-d
38.1
739
.18
69.2
677
.08
77.5
077
.92
112.
3111
6.16
117.
2312
1.04
127.
2312
8.41
133.
4613
4.09
137.
71
156.
76
O
O
7
O
17
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
103
IV.3. CONCLUSION
Le TiCl4 a joué son rôle d’acide de Lewis et nous a permis d’obtenir en une seule
étape des dérivés diallylés avec des rendements satisfaisants allant jusqu’à 95 %.
La présence de TiCl4 a permis aussi de préparer deux dérivés triallylés (composés
17 et 20) dont les structures présentent un potentiel synthétique intéressant.
En revanche, l’utilisation du catalyseur homogène de type TiCl4 nécessite une
température de synthèse très basse (-85 °C) et il n’est pas recyclable. Remplacer ce type
de catalyseur par un catalyseur hétérogène pour adoucir les conditions expérimentales,
fera l’objet du chapitre suivant.
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
104
IV.4. PARTIE EXPERIMENTALE
IV.4.1. Solvants
Les solvants ont été distillés, avant l’utilisation, sur des desséchants spécifiques
sous atmosphère d’argon:
� l’acétone sur le carbonate de potassium.
� le dichlorométhane (CH2Cl2) sur l’anhydride phosphorique (P2O5).
IV.4.2. Chromatographie analytique et préparative
Les chromatographies sur couche mince (CCM) ont été effectuées sur des
plaques de silice Merck 60F254 , les révélateurs utilisés sont : la vanilline, l’acide
sulfurique et une lampe Ultra-Violet. Les flashs chromatographies sur gel de silice ont
été effectués sur de la silice Merck 230-400 Mesh. L’éluant utilisé est l’ether de pétrole /
Ether éthylique, dans les proportions (EP/E).
IV.4.3. Données spectroscopiques
Les spectres RMN-1H et RMN-13C ont été enregistrés sur un appareil de type
BRUCKER AM 300 MHz dans le chloroforme deutéré. Les déplacements chimiques
sont donnés en ppm (partie par million) par rapport au TMS. Nous avons utilisé pour
l’interprétation des spectres, les abréviations suivantes :
s: singulet, d: doublet, dd: doublet de doublets, t: triplet, q: quadriplet, m: multiplet et
l: large
Exemple de description du signal du proton:
Déplacement chimique (en ppm)
Position du proton
H2 4,30 (dd, J=17,1Hz, J=2,5Hz, 1H)
Multiplicité du signal
Constante de couplage (en Hz)
Intégration
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
105
Les attributions des signaux pour les spectres du carbone ont été enregistrées par
DEPT (Distortionless Enhancement by Polarisation Transfert).
IV.4.4. Modes opératoires et identification spectroscopique
IV.4.4.1. Procédure générale d’alkylation du groupement hydroxyle de l’aldéhyde
salicylique
Dans un bicol de 100 mL muni d’une agitation magnétique et placé sous
atmosphère d’argon, on introduit 20 mmole (1éq) d’aldéhyde salicylique dans 25 mL
d’acétone anhydre, on ajoute 40 mmole (2éq) de carbonate de potassium (K2CO3). Après
15 minute d’agitation à température ambiante, on ajoute à l’aide d’une ampoule à
brome 39,5 mmole (1,98éq) de bromure d’allyle dans 25mL d’acétone anhydre. Après 5
heures au reflux en suivant la réaction par chromatographie sur couche mince (C.C.M),
on évapore le solvant, on hydrolyse la pâte obtenue avec de l’eau et on la transvase dans
une ampoule à décanté, on extrait la phase organique 3 fois avec de l’éther diéthylique,
ensuite on la sèche sur sulfate de magnésium (MgSO4). Le solvant est évaporé sous
pression réduite. Le composé brute obtenu est purifié par chromatographie sur gel de
silice (éluant : éther de pétrole/éther (EP/E) : 4/1).
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
106
• Composé 7 :
2-Allyloxybenzaldéhyde
Formule brute : C10H10O2
Masse molaire : 162 g.mol-1
Rapport frontal (Rf) : 0,7 (éluant : EP/E 1/1)
Aspect physique : huile jaune
Rendement : 80 %
RMN 1H :
H9
O
O
H4
H3 H2
H5
H7
H6
H8
1
H1 : 4,62 (dt ; J = 5.1 Hz ; 2H)
H2 : 5,30 (dd ; J = 10.6 Hz ; 1H)
H3 : 5,45 (dd ; J = 17.2 Hz ; 1H)
H4 : 6,05 (m ; 1H)
H5; H6: 6,9 (m ; 2H)
H7: 7,50 (dt ; J = 7.6 Hz ; 1H)
H7: 7,80 (dd ; J = 7.76 Hz ; 1H)
H9 : 10,51 (s ; 1H)
RMN 13C :
O
O
jib
g
d
fe
a
hc
C a : 69,49
C b : 113,26
C c : 118,37
C d : 121,19
C e : 125,10
C f : 128,69
C g : 132,78
C h : 136,24
C i : 161,12
C j : 190,00
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
107
• Composé 10 :
2-Allyloxy-4-méthoxybenzaldéhyde
Formule brute : C10H12O3
Masse molaire : 192 g.mol-1
Rf : 0,5 (éluant : EP/E 1/1)
Aspect physique : huile jaune
Rendement : 75 %
RMN 1H :
H9
O
O
H5
H4 H3
H6
H7
H8
OH1
H1H1
2
H1 : 3,79 (s ; 3H)
H2 : 4,56 (dt ; J = 5.1 Hz ; 2H)
H3 : 5,29 (dd ; J = 10.6 Hz ; 1H)
H4 : 5,40 (dd ; J = 17.2 Hz ; 1H)
H5: 6,01 (m ; 1H)
H6: 6,37 (s ; 1H)
H7: 6,45 (d ; J = 8.9 Hz ; 1H)
H8: 7,75 (d ; J = 8.7 Hz ; 1H)
H9 : 10,24 (s ; 1H)
RMN 13C :
O
O
kfg
d
j
ci
b
he
Oa
C a : 55,92
C b : 69,44
C c : 99,25
C d : 106,48
C e : 118,35
C f : 119,50
C g : 130,68
C h : 132,63
C i : 162,99
C j : 166,39
C k: 188,47
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
108
IV.4.4.2. Procédure générale de condensation de l’allyltriméthylsilane sur les aldéhydes
aromatiques en présence de TiCl4
Dans un bicol de 100 mL muni d’une agitation magnétique et placé sous
atmosphère d’argon, on mélange, 25 à 30 mL de CH2Cl2 anhydre et le nitrométhane
(CH3NO2) anhydre (4éq). Cette solution est refroidie à –70 °C, on ajoute (1,5éq) de TiCl4
et on ajoute lentement l’aldéhyde (1éq) dans 2 mL de CH2Cl2 anhydre. Après 15
minutes d’agitation à –70 °C le mélange réactionnel est amené à –90 °C et on ajoute
goutte à goutte l’allylsilane (3éq) dilué dans 2 mL de CH2Cl2 anhydre. Après une durée
variable de 5 heures à –85 °C et à –60 °C jusqu'à –10 °C, on hydrolyse le milieu
réactionnel avec une solution aqueuse saturée en NH4Cl (40 mL), le mélange est
décanté et extrait avec CH2Cl2 (3×30 mL). La phase organique obtenue est lavée puis
séchée sur MgSO4, les solvants sont évaporés sous pression réduite. Le produit brute
obtenu est purifié par chromatographie sur gel de silice (éluant : éther de pétrole/éther
(EP/E) : 28/1).
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
109
• Composé 11 :
4-Phényl-1,6-heptadiène
Formule brute : C13H16
Masse molaire : 172 g.mol-1
Rapport frontal (Rf) : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 75 %
RMN 1H :
H6 H5
H7H8H4
H3
1
2
H1 : 2,45 (m ; 4H)
H2 : 2,76 (m ; 1H)
H3 : 4,96 (d ; J = 10 Hz ; 2H)
H4 : 5,04 (d ; J = 15.8 Hz ; 2H)
H5: 5,70 (m ; 1H)
H6; H7; H8: 7,19 - 7,33 (m ; 5H)
RMN 13C :
c
ga
bh
ef
d
C a : 41,21
C b : 46,50
C c : 116,98
C d : 127,00
C e : 128,62
C f : 129,13
C g : 137,69
C h : 145,52
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
110
• Composé 12 :
4-(p-Tolyl)-1,6-heptadiène
Formule brute : C14H18
Masse molaire : 186 g.mol-1
Rf : 0,7 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 85 %
RMN 1H :
H6
H8H7H5
H4
1
3H2
H2
H2
H1 : 2,42 (m ; 4H)
H2 : 2,43 (s ; 3H)
H3 : 2,75 (m ; 1H)
H4 : 4,98 (d ; J = 9.4 Hz ; 2H)
H5: 5,06 (d ; J = 17.2 Hz ; 2H)
H6: 5,72 (m ; 2H)
H7: 7,11 (d ; J = 8.1 Hz ; 2H)
H8: 7,15 (d ; J = 7.7 Hz ; 2H
RMN 13C :
d
hb
ci
ef
ga
C a : 21,49
C b : 40,85
C c : 45,64
C d : 116,45
C e : 128,04
C f : 129,42
C g : 135,92
C h : 137,40
C i : 142,04
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
111
• Composé 13 :
4-(p-Anisyl)-1,6-heptadiène
Formule brute : C14H18O
Masse molaire : 202 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 85 %
RMN 1H :
O H6
H8H7H5
H4
1
2
H3
H3H3
H1 : 2,41 (m ; 4H)
H2 : 2,73 (m ; 1H)
H3 : 3,82 (s ; 3H)
H4 : 4,98 (d ; J = 9 Hz ; 2H)
H5: 5,04 (d ; J = 16.9 Hz ; 2H)
H6: 5,73 (m ; 2H)
H7: 6,90 (d ; J = 8.7 Hz ; 2H)
H8: 7,14 (d ; J = 8.5 Hz ; 2H)
RMN 13C :
O
e
ha
b
gfd
ic
C a : 40,93
C b : 45,18
C c : 55,53
C d : 114,04
C e : 116,42
C f : 128,97
C g : 137,08
C h : 137,34
C i : 158,31
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
112
• Composé 14 :
4-(p-Bromophényl)-1,6-heptadiène
Formule brute : C13H15Br
Masse molaire : 251 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 95 %
RMN 1H :
Br H5
H6H7H4
H3
1
2
H1 : 2,31 (m ; 4H)
H2 : 2,66 (m ; 1H)
H3 : 4,93 (d ; J=10.4 Hz ; 2H)
H4 : 4,98 (d ; J = 17.2 Hz ; 2H)
H5: 5,60 (m ; 2H)
H6: 7,00 (d ; J = 8.3 Hz ; 2H)
H7: 7,37 (d ; J = 8.3 Hz ; 2H)
RMN 13C :
Br
c
ga
b
hef
d
C a : 40,2
C b : 45,2
C c : 116,5
C d : 119,8
C e : 129,6
C f : 131,4
C g : 136,4
C h : 143,6
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
113
• Composé 15 :
1-(1,6-Heptadièn-4-yl) naphtalène
Formule brute : C17H18
Masse molaire : 222 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 88 %
RMN 1H :
H5H4
H3
H12
H6
H7
H10H11
H8
H9
12
H1 : 2,65 (t ; J = 6.8 Hz ; 4H)
H2 : 3,78 (m ; 1H)
H3 : 5,03 (d ; J = 10.2 Hz ; 2H)
H4 : 5,11 (d ; J = 17 Hz ; 2H)
H5: 5,80 (m ; 2H)
H6, H7 ; H8 ; H9 : 7,46 – 7,59 (m ; 4H)
H10: 7,79 (d ; J = 8.1 Hz ; 1H)
H11: 7,93 (d ; J = 7.7 Hz ; 1H)
H12: 8,21 (d ; J = 8.3 Hz ; 1H)
RMN 13C :
cm
ab
nh
igl
j
e
fd
k
C a : 39,95
C b : 40,74
C c : 116,79
C d : 123,63
C e : 124,11
C f : 125,72
C g : 125,85
C h : 126,22
C i : 127,03
C j : 129,47
C k: 132,49
C l : 134,47
C m: 137,12
C n : 140,92
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
114
• Composé 16 :
2-(1,6-Heptadièn-4-yl) naphtalène
Formule brute : C17H18
Masse molaire : 222 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 88 %
RMN 1H :
H3
H4
H9
H7
H10
H10
H8
H8
12
5
H6
H1 : 2,54 (m ; 4H)
H2: 2,96 (m ; 1H)
H3: 5,01 (d ; J = 10.1 Hz ; 2H)
H4: 5,06 (d ; J = 17.2 Hz ; 2H)
H5 : 5,78 (m ; 2H)
H6 : 7,23 (m ; 1H)
H7 : 7,39 (m ; 1H)
H8: 7,49 (m ; 2H)
H9: 7,65 (s ; 1H)
H10: 7,85 (m ; 2H)
RMN 13C :
a
b
c
d
ef
g
h
hij
k
l
m
C a : 40,39
C b : 45,9
C c : 116,39
C d : 125,3
C e : 126,0
C f : 126,2
C g : 126,45
C h : 127,7
C i : 128,03
C j : 132,47
C k: 133,59
C l : 136,78
C m: 142,2
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
115
• Composé 17 :
1-(1,6-Heptadiène-4-yl)-2-allyloxybenzène
Formule brute : C16H20O
Masse molaire : 228 g.mol-1
Rf : 0,7 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune claire
Rendement : 35 %
RMN 1H :
O
H9
H7 H6
H10
H12
H11
H13 H8
H5 H4
3
2
1
H1 : 2,45 (m ; 4H)
H2 : 3,35 (m ; 1H)
H3 : 4,56 (dd ; J = 4.9 Hz ; 2H)
H4 : 4,97 (d ; J = 10.6 Hz ; 2H)
H5: 5,03 (d ; J = 17.2 Hz ; 2H)
H6: 5,30 (dd ; J = 9.1 Hz ; 1H)
H7: 5,45 (dd ; J = 17.2 Hz ; 1H)
H8: 5,73 (m ; 2H)
H9: 6,10 (m , 1H)
H10: 6,86 (d ; J = 8.5 Hz ; 1H)
H11: 6,95 (t ; J = 7.5 Hz; 1H)
H12; H13: 7,15 – 7,20 (m ; 2H)
RMN 13C :
O
aji
g
h
dm
b e
ck
f
l
C a : 38,14
C b : 39,16
C c : 69,24
C d : 112,29
C e : 116,14
C f : 117,20
C g : 121,01
C h : 127,20
C i : 128,38
C j : 133,44
C k: 134,07
C l : 137,68
C m: 156,73
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
116
• Composé 18 :
(R,S)-1,3-Diallyl-1,3-dihydro-isobenzofuran
Formule brute : C14H16O
Masse molaire : 200 g.mol-1
Rf : 0,4 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile trouble (blanc)
Rendement : 30 %
RMN 1H :
OH3
H4
H5H6
H6
H6
H6
1
2
H1 : 2,63 (m ; 4H)
H2 : 5,11 (d ; J = 10.2 Hz ; 2H) H3 : 5,17 (d ; J = 17.3 Hz ; 2H) H4 : 5,38 (d ; J = 4.7 Hz ; 2H)
H5: 5,89 (m ; 2H)
H6: 7,22 – 7,31 (m ; 4H)
RMN 13C :
O
a
bc
fd
e g
C a : 41,13
C b : 82,57
C c : 117,6
C d : 121,4
C e : 127,5
C f : 134,1
C g : 141,9
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
117
• Composé 19 :
1,4-bis(1,6-Heptadièn-4-yl) benzène
Formule brute : C20H26
Masse molaire : 226 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune claire
Rendement : 85 %
RMN 1H :
H4
H3
H6
H6
H6
H6 1
25
H1 : 2,46 (m ; 8H)
H2 : 2,76 (m ; 2H)
H3 : 3,82 (d ; 10.0 Hz ; 4H)
H4 : 5,04 (d ; J = 17.2 Hz ; 4H)
H5: 5,74 (m ; 4H)
H6: 7,24 (s ; 4H)
RMN 13C :
ab
c
de
f
C a : 40,4
C b : 45,3
C c : 116,0
C d : 127,64
C e : 137,0
C f : 142,4
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
118
• Composé 20 :
1-(1,6-Heptadièn-4-yl)-2-allyloxy-4-methoxybenzène
Formule brute : C17H22O 2
Masse molaire : 258 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune
Rendement : 76 %
RMN 1H :
O
H10
H8 H7
H11
O
H12
H13 H9
H6 H5
4
2
1
H3
H3
H3
H1 : 2,44 (t ; J = 7 Hz ; J = 7.2 Hz ; 4H)
H2 : 3,27 (m ; 1H)
H3 : 3,80 (s ; 3H)
H4 : 4,55 (d ; J = 4.9 Hz ; J = 1.7 Hz ; 2H)
H5: 4,96 (d ; J = 11.3 Hz ; 2H)
H6: 5,01 (d ; J = 18 Hz ; 2H)
H7: 5,30 (dd ; J = 10.6 Hz ; 1H)
H8: 5,47 (dd ; J = 17.4 Hz ; 1H)
H9 : 5,75 (m ; 2H)
H10 : 6,09 (m ; 1H)
H11 : 6,48 (s ; 1H)
H12: 6,50 (d ; J = 8.1 Hz ; 1H)
H13: 7,05 (d ; J = 8.1 Hz ; 1H)
RMN 13C :
O
aij
f
me
n
b g
d k
h
l
Oc
C a : 38,21
C b : 39,71
C c : 55,99
C d : 69,62
C e : 100,53
C f : 105,07
C g : 116,44
C h : 117,67
C i : 126,16
C j : 129,12
C k: 134,31
C l : 138,22
C m: 158,00
C n : 159,57
Chapitre IV: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence de TiCl4
119
REFERENCES
1. H.Mayr, G.Gorath, J.Am.Chem.Soc. 1995, 117, 7862-7868.
2. M.Santelli, A.Tubul, P.Ouvrard, Bull.Soc.Chim.Fr. 1992, 129, 265-269.
3. A.Kella-Bennani, M.Soufiaoui, A-Kerbal, S.Fkih-Tetouani, N.Bitit, Tetrahedron
1995, 51, 10923-10928.
4. P.Ouvrard, Thèse d’université, Université d’Aix Marseille III, 1992.
5. V.K.Aggarwel, G.P.Vennal, Tetrahedron Lett.1996, 37, 3745-3746.
6. G.Butin, Thèse d’université, Université d’Aix Marseille III, 1997.
7. J.A.Cella, J.Org.Chem.1982, 47, 2125-2130.
Chapitre V
Allylation d’aldéhydes
aromatiques en
présence des matériaux
mésoporeux
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
121
V.1. INTRODUCTION
Nous avons démontré que le TiCl4 est un très bon acide de Lewis dans divers
réactions de condensations de l’allyltriméthylsilane sur des aldéhydes aromatiques.
Cependant, son utilisation pose plusieurs problèmes, tel que: la difficulté de séparation,
la récupération, l'élimination du catalyseur usé et la non réutilisation pour d’autres
cycles catalytiques.
Ces dernières années et pour des considérations économiques et
environnementales, les chercheurs étudient la possibilité de remplacer ces acides
homogènes par des solides hétérogènes facilement séparables tel que les zéolites et les
matériaux mésoporeux.
Ainsi dans ce chapitre, nous présentons l’allylation d’aldéhydes aromatiques par
l’allylsilane en présence des matériaux mésoporeux de type MCM-41, synthétisé à
partir de la bentonite comme source aluminosilicate (MCM-bentonite) ou par des
produits purs (Al-MCM-41).
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
122
V.2. OPTIMISATION DES PARAMETRES D’ALLYLATION DU BENZALDEHYDE
EN PRESENCE DE Al-MCM-41 OU DE MCM-BENTONITE COMME
CATALYSEURS
Nous allons étudier un certain nombre de paramètres à savoir l’effet de la
température (T) et l’effet de la quantité du catalyseur (X mol %) dans la réaction
d’allylation d’aldéhydes aromatiques par l’allylsilane (schéma V.1).
Schéma V. 1
V.2.1. Effet de la température
Afin d’étudier l’effet de la température, nous avons décidé pour un premier essai
de reprendre les mêmes conditions opératoires que la réaction d’allylation en présence
de TiCl4, c'est-à-dire une réaction à basse température (- 85 °C). A cette température, la
réaction de condensation ne donne aucun produit, le rendement est nul (tableau V. 1,
entrées 1 et 6).
Ensuite on a effectué plusieurs essais en augmentant la température de la
réaction jusqu'à 35 °C. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau (V. 1).
SiMe3+
Catalyseur (X mol %)
CH2Cl2 , T (°C)
21 R, R' : H, H
22 R, R' : Cl, Cl
O
H
R
R'
R
R'
OSiMe3
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
123
Quand on a augmenté la température de la réaction de 0 à 24 °C, l’activité
catalytique de nos matériaux était quasi nulle, seulement des traces du produit ont été
obtenu (entrée 2). Alors qu’à une température plus élevée 35°C, de meilleurs
rendements ont été obtenu (entrées 3 et 7). L’analyse par RMN H1 et C13 a confirmé
que ces produits sont le résultat d’une monoallylation.
Tableau V. 1: Effet de la température sur la réaction de l’allylation du benzaldéhyde en présence de MCM-41 comme catalyseur.
O
HR
R' + SiMe3
R
R'
OSiMe3Catalyseur(25 mol %)
Entrée
R, R’
Température (°C)
SiMe3
(équiv)
Al-MCM-41 MCM-bentonite
Temps
(h)
Rdt
(%)
Temps
(h)
Rdt
(%)
1 H, H -85 à -10 3 - - - -
2 H, H 0 à 24 3 24 Traces 24 Traces
3 H, H 35 3 4 99 24 20
4 H, H 35 5 4 99 24 20
5 H, H 35 1,5 4 99 20 20
6 Cl, Cl -85 à-10 3 - - - -
7 Cl, Cl 35 3 45min 100 20 36
8 Cl, Cl 35 1,5 45min 100 20 36
9 H, NO2 35 1,5 30 min 99 20 17
Conditions expérimentales : benzaldéhyde (1 mmole), 25 mol % du catalyseur dans 2 mL de CH2Cl2, sous atmosphère argon.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
124
L’augmentation de la quantité de l’allyltriméthylsilane jusqu’à 5 équivalents
(entrée 4) n’a pas permis l’obtention du produit de la double allylation. Cependant,
quand le TiCl4 a été utilisé comme acide de Lewis et en présence de seulement 3
équivalent d’allyltriméthylsilane, des produits diallylés ont été obtenus et cela quelque
soit les aldéhydes aromatiques substitués (Chapitre IV, Tableau IV. 1).
Ainsi nous allons retenir la température de 35° C et la quantité de 1,5 équivalent
d’allyltriméthylsilane pour la suite de nos réactions.
V.2.2. Identification par spectroscopie RMN
Exemple d’identification par spectroscopie RMN 1H et RMN 13C du composé 21
qui a été purifié par chromatographie sur colonne.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
125
RMN H1
RMN C13
7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0
0.00
0.05
0.10
0.15
0.20
0.25
0.30
0.35
0.40
0.45
9.005.05 2.052.02 1.001.00
0.11
0.12
0.13
0.18
2.48
2.50
2.52
2.54
2.57
4.73
4.74
4.75
4.77
5.07
5.11
5.13
5.78
5.81
5.84
5.86
5.90
7.29
7.31
7.32
7.37
7.39
140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.18
45.1
7
74.9
576
.65
77.0
777
.49
116.
86
125.
9412
7.08
128.
12
135.
33
144.
90
OSiMe3
21
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
126
D’après le spectre RMN 1H
� Disparition du signal du proton de l’aldéhyde aux environs de 10 ppm.
� Apparition d’un multiplet entre 5,5 et 6 ppm qui correspond à un proton éthylénique (-CHa =CH2).
� Apparition d’un triplet aux environs de 5 ppm, qui correspond à deux protons
éthyléniques (-CH=CH2b).
� Apparition d’un doublet de doublets entre 4,5 et 5 ppm, qui correspond à un proton de C-O.
� Apparition d’un multiplet entre 2,4 et 2,7 ppm, qui correspond à deux protons
vinyliques (CH2c-CH=CH2).
� Apparition d’un singulet aux environs de 0,11 ppm qui correspond aux 9 protons des trois méthyles liées à Si .
D’après les spectres RMN 13C , nous observons également :
� Disparition du signal du carbonyle qui résonne aux environs de 190 ppm.
� Apparition de nouveaux signaux aux environs de 116 ppm et 135 ppm qui correspondent aux pics des carbones éthyléniques.
� Apparition d’un signal à 75 ppm qui correspond au signal du carbone porteur du groupement OSiMe3.
� Apparition d’un signal à 45 ppm qui correspond au signal du carbone vinylique.
V.2.3. Effet de la quantité du catalyseur
Nous allons étudier l’effet de la quantité du catalyseur, afin d’essayer d’améliorer
le rendement de la réaction précédente et cela en variant le pourcentage molaire du
catalyseur par rapport à celui qu’on a utilisé (25 mol %).
Les résultats de cette étude sont regroupés dans le tableau (V. 2) :
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
127
Pour une quantité de catalyseur de 5 mol % (entrée 1) en MCM-bentonite, le
rendement obtenu est très faible (7 %) après un temps de 24 heures. En utilisant le Al-
MCM-41, le rendement est de l’ordre de 35 % après 4 heures de réaction.
En augmentant le pourcentage molaire de Al-MCM-41 (10 mol %, entrée 2), le
rendement s’est nettement amélioré, ce qui n’a pas été le cas pour la MCM-bentonite.
En présence de 25 mol % (entrée 3) de Al-MCM-41, la réaction est quasi-totale
(99 %) après 4 heures. Cependant, en présence de MCM-bentonite le rendement ne
dépasse pas 20 % même après un temps de réaction de 20 heures et ceci est confirmé
par les entrées 4 et 5, une diminution du rendement a été observé avec l’augmentation
de la quantité de ce catalyseur (au-delà de 25 mol %). Ces résultats sont illustrés sur la
figure (V. 1).
Tableau V. 2: Effet de la quantité du catalyseur sur la réaction de l’allylation du benzaldéhyde à 35 °C.
O
H+ SiMe3
OSiMe3
Catalyseur
35 °C
Entrée
Catalyseur (X mol %)
Al-MCM-41 MCM-bentonite
Temps (h)
Rdt (%)
Temps (h)
Rdt (%)
1 5 4 35 24 7
2 10 4 54 24 11
3 25 4 99 20 20
4 50 - - 15
5 100 - - 24 10
Conditions expérimentales : benzaldéhyde (1 mmole), allyltriméthylsilane (1,5 mmole), et X mol % du catalyseur dans 2 mL de CH2Cl2, sous atmosphère argon.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
Pour expliquer cette différence de rendement
mésoporeux de type Al-MCM
on a vu nécessaire d’étudier
de pyridine suivie par infrarouge
quantifier les concentrations des sites de Br
étudiés.
Figure V.1: Evolution du rendement en fonction de la quantité du catalyseur (MCM-bentonite ou Al
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
5
Ren
dem
ent
(%)
Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
cette différence de rendement en utilisant
MCM-41 ou MCM-bentonite comme catalyseurs hétérogènes
étudier l’acidité de ces solides. Pour cela, une mesure d’adsorption
de pyridine suivie par infrarouge à transformée de Fourier a été réalisée. Cela permet de
quantifier les concentrations des sites de Brönsted et de Lewis de l’ensemble des solides
Evolution du rendement en fonction de la quantité du catalyseurbentonite ou Al-MCM-41).
10 25 50 100
Catalyseur (X mol %)
MCM-bentonite
Al-MCM
Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
128
utilisant ces matériaux
comme catalyseurs hétérogènes,
Pour cela, une mesure d’adsorption
été réalisée. Cela permet de
nsted et de Lewis de l’ensemble des solides
Evolution du rendement en fonction de la quantité du catalyseur
100
bentonite
MCM-41
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
129
V.3. MESURE DE L’ACIDITE DE SURFACE PAR ADSORPTION DE LA PYRIDINE
SUIVIE PAR INFRA ROUGE A TRANSFORMEE DE FOURIER
La mesure de l’acidité des MCM-41 a été réalisée par adsorption d’une molécule
sonde basique suivie par IR. La pyridine est une base forte (pKa = 5,2) couramment
utilisée dans le cas des zéolithes et les matériaux mésoporeux. Son diamètre moléculaire
est de 5,2 Å, ce qui lui permet de diffuser à l’intérieur du volume poreux des différents
matériaux poreux.
Lors de son adsorption, la pyridine se protone sur les sites de Brönsted (Py-B)
(formant un ion pyridinium, Py-H+) et se coordonne aux sites de Lewis (Py-L) selon la
figure (V. 2) :
N
NNH+
LB-
Site acide de Lewis(Py-L)
Site acide deBronsted(Py-B)
Figure V. 2: Interactions entre la pyridine et les sites acides.
Les vibrations du cycle de la pyridine adsorbée sur le solide, par IR, fait
apparaître différentes bandes entre 1400 et 1650 cm-1. Ces bandes dépendent du mode
d’adsorption de la pyridine. Les différentes bandes d'absorption IR caractéristiques de
ces espèces sont rassemblées dans le tableau (V. 3) et la figure (V. 3).
Les spectres infrarouge ont été réalisés au moyen d’un spectromètre infrarouge à
transformée de Fourier Cary 640 FTIR. Une pastille de 10 à 20 mg a été réalisée pour
chaque échantillon. La pastille a été transférée avec précaution dans le support d’une
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
130
cellule. Elle a été ensuite dégazée sous vide à 400 °C durant 1 heure. Ce traitement
thermique permet d’éliminer l’eau contenue dans les pores. Le solide a été ensuite
refroidi jusqu'à une température de 50 °C et la pyridine a été adsorbée par saturation en
établissant une pression de 2,8 torr dans la cellule à l’équilibre. L’échantillon a été
évacué sous vide à la même température de manière à éliminer la pyridine physisorbée.
Après la procédure d’activation, la thermodésorption de la pyridine a été ensuite
réalisée aux températures : 50, 150, 250, et 350 °C. Plus la température est forte pour
rompre la pyridine du solide, plus la force de ce site est importante. Au dessus de 350
°C, les sites sont supposés relativement forts. A 150 °C, la totalité de la pyridine est
chimisorbée. On suppose que les sites ont une force moyenne. En dessous de 150 °C, la
pyridine peut être physisorbée.
Tableau V. 3. Attribution des bandes de vibrations Infra-Rouge des principales liaisons entre la
pyridine et les sites acides 1,2,3,4
Pyridine coordonnée aux : Nombre d'onde du pic d'adsorption (cm-1)
Sites de Lewis 1456
Sites de Lewis et sites de Brönsted 1490
Sites de Brönsted 1545
Sites de Lewis 1622
Sites de Brönsted 1635
1 PARRY, E. P., “An infrared study of pyridine adsorbed on acidic solids. Characterization of surface acidity”, Journal of Catalysis, 1963, 2, 371-9.
2 J.P. Marques, I. Gener, P. Ayrault, J.C. Bordado, J.M. Lopes, F. Ramôa Ribeiro, M. Guisnet, Microporous and Mesoporous Materials, 2003, 60, 251–262.
3 Y. Sang, H. Li, M. Zhu, K. Ma, Q. Jiao • Q. Wu, J. Porous Mater, 2013, 20, 1509–1518. 4 E.G. Vaschetto, G.A. Pecchi, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Microporous and Mesoporous Materials, 2014,
200, 110–116.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
131
Il est ainsi possible de distinguer les sites de Lewis et de Brönsted
respectivement à 1456 cm-1 (Py-L) et 1545 cm-1(Py-B).
L’intégration de l’aire sous les pics permet de quantifier la concentration des
sites acides à partir de la loi de Beer-Lambert selon la méthodologie d’Emeis et coll.5
selon la formule suivante :
���� �� � �2 �
� � ε
Avec
� C(X) : la concentration en mmol par gramme du catalyseur (mmol.g-1) des sites de Lewis (X = 1456 cm-1) ou des sites de Brönsted (X = 1545 cm-1).
5 G.A. Emeis, “Determination of Intedrated Molar Extinction Coefficients for Infrared Absorption Bands of Pyridine Adsorbed on Solid Acid Catalysts”, Journal of Catalysis, 1993, 141, 347-354.
1650 1600 1550 1500 1450 1400
Py-B
1635
Abs
orba
nce
(u. a
)Py-L
1622
Py-L
1456
Py-B
1545
Py- (L+B)
1490
Nombre d'onde (cm-1
)
Figure V. 3 : Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur Al-MCM-41 après évacuation à 150°C.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
132
� A : L’aire intégrée de la bande de vibration à 1456 cm-1 (Lewis) ou à 1545 cm-1
(Brönsted). � R : Le rayon de la pastille de catalyseur (cm). � m : La masse de catalyseur (g). � ε : Coefficient d’extinction molaire de la vibration Py-L à 1456 cm-1 (1,11 cm µmol-1)
ou Py-B à 1545 cm-1 (0,73 cm µmol-1).
Les coefficients d’extinction molaire des vibrations Py-L et Py-B respectivement
à 1454 et 1545 cm-1 utilisés sont ceux déterminés par J. Dakta et coll.6.
Les spectres IRTF de l’adsorption de la pyridine sur le Al-MCM-41 et MCM-
bentonite après désorption à différentes températures, sont représentés sur les figures
(V. 4) et (V. 5).
Les spectres infrarouges de la pyridine absorbée sur Al-MCM-41 montrent la
présence des sites acides de types Lewis à 1456 cm-1 et Brönsted à 1545 cm-1. Ces bandes
sont intenses et nettement distinguées. L’intensité de ces pics persiste au fur et à mesure
qu’on augmente la température de dégazage, cela témoigne que le Al-MCM-41 a une
acidité stable même après un dégazage à 350 °C. Par contre, dans les spectres de MCM-
bentonite on retrouve les bandes qui caractérisent la présence des deux sites acides,
mais ils sont de très faible intensité et on arrive difficilement à les distinguer.
Il est connu que la pyridine peut former de liaisons hydrogène avec les
groupements silanol présents dans la structure. Ainsi, dans le MCM-bentonite on
remarque l’apparition de nouvelles bandes qui correspondent à la pyridine liée aux
groupements silanol (Py-H)7,8,9,10 à 1445 cm-1 et 1596 cm-1. Ces bandes disparaissent
complètement après un dégazage à 250 °C.
6 J. Dakta, A.M. Turek, J.M. Jehng, I.E. Wachs, J. Catal., 1992, 141, 186–199. 7 A. Jentys, K. Kleestorfer, H. Vinek, Microporous Mesoporous Mater., 1999, 27, 321–328. 8 T. Conesa, J. Hidalgo, R. Luque, J. Campelo, A. Romero, Appl. Catal. A, 2006, 299, 224–234. 9 C. Chanquıia, L. Andrini, J. Fernandez, M. Crivello, F. Requejo, E.R. Herrero, G.A. Eimer, J. Phys.
Chem. C, 2010, 114, 12221–12229. 10 E.G. Vaschetto, G.A. Monti, E.R. Herrero, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Appl. Catal. A: General, 2013,
453, 391– 402.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
133
1650 1600 1550 1500 1450 1400
(b)
(c)
(d)
(a)
Abs
orba
nce
(u.
a)Py-B
1545
Py-L
1456
Nombre d'onde (cm-1
)
1650 1600 1550 1500 1450 1400
Abs
orba
nce
(u.
a)
Nombre d'onde (cm-1
)
(b)
(c)
(d)
(a)
Py-L
1456 Py-B
1545
Py-H
1596
Py-H
1445
Figure V. 4: Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur Al-MCM-41 après évacuation à : (a) 50 °C, (b) 150 °C, (c) 250 °C, (d) 350 °C.
Figure V. 5: Spectre IRTF de la pyridine adsorbée sur MCM-bentonite après évacuation à : (a) 50 °C, (b) 150 °C, (c) 250 °C, (d) 350 °C.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
134
L'intégration de l’aire sous ces deux bandes de vibration de 1456 cm-1 (Py-L) et
1545 cm-1 (Py-B) a permis de quantifier les concentrations de ces sites acides. Ces
concentrations ont été déterminées après un dégazage sous vide de nos matériaux
mésoporeux à différentes températures (tableau V.4).
Tableau V.4. Acidité de Brönsted (CB) et de Lewis (CL) de Al-MCM-41 et MCM-bentonite mesuré par spectroscopie IRTF combinée avec adsorption de la pyridine et désorption à différentes de températures.
Concentrations
(mmol.g-1)
Catalyseurs 50 °C 150 °C 250 °C 350 °C Acidité totale (2)b
Acidité totale (1)a
Al-MCM-41
295,62 372,21 402,52 344,42 1414,77
MCM-bentonite
31,13 42,17 47,37 52,1 172,77
Acidité de Brönsted (CB)
Al-MCM-41
92,13 124,79 142,78 85,89 445,59
MCM-bentonite
26,79 30,10 31,20 33,03 121,12
Acidité de Lewis (CL)
Al-MCM-41
203,49 247,42 259,74 258,53 969,18
MCM-bentonite
4,34 12,07 16,17 19,07 51,65
CL/ CB
Al-MCM-41
2,21 1,98 1,82 3,01 2,17
MCM-bentonite
0,16 0,40 0,51 0,57 0,42
a Acidité totale (1): la somme des concentrations (CL +CB) à une température de dégazage fixe.
b Acidité totale (2): la somme des acidités totales (1) pour différentes températures de dégazage.
D’après le calcul de l’acidité totale (1 et 2) (tableau V.4), le Al-MCM-41 présente
une acidité plus importante que celle trouvée dans le MCM-bentonite.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
135
Le rapport CL/CB montre que le Al-MCM-41 présente majoritairement une
acidité de type Lewis, par contre, pour le MCM-bentonite ce rapport donne la priorité à
une acidité de type Bronsted.
En augmentant la température de dégazage de Al-MCM-41 jusqu’à 350 °C, on
remarque que la concentration des sites acide de Lewis reste quasiment stable, alors que
celle de Brönsted a nettement diminué. Ceci confirme l’acidité forte de type de Lewis
dans la structure de Al-MCM-41.
Des études ont montré que les sites acides de Lewis et de Brönsted sont attribués
à la présence d’atome d’aluminium. Et leurs concentrations croient en augmentant la
quantité d’aluminium incorporée11,12,13,14,15.
La différence de l’acidité entre le Al-MCM-41 et le MCM-bentonite est peut
être due à la quantité d’aluminium incorporée dans le squelette de nos matériaux
mésoporeux. Effectivement, d’après l’analyse EDAX, l’incorporation de l’aluminium
dans le Al-MCM-41 (Si/Al = 13,47) est plus importante que dans le MCM-bentonite
(Si/Al = 58,82).
Apparemment, les conditions de synthèse et la source aluminosilicate (solution
surnageante due à la fusion alcaline) de la bentonite utilisées pour l’obtention de MCM-
bentonite ne permettent pas de contrôler et d’incorporer suffisamment d’aluminium
dans ce matériau. Ceci est la cause de l’acidité faible de MCM-bentonite, qui a donné
des rendements non satisfaisants en l’utilisant comme acide de Lewis dans les réactions
de l’allylation du benzaldéhyde avec l’allyltriméthylsilane.
11 J. Aguado, D.P. Serrano, J.M. Escola, Microporous Mesoporous Mater., 2000, 34, 43–54. 12 R.S. Araujo, D.C.S. Azevedo, C.L. Cavalcante, A. Jimenez-Lopez, E. Rodriguez-Castellon, Microporous
Mesoporous Mater., 2008, 108, 2013-222. 13 Y. Sang, H. Li, M. Zhu, K. Ma, Q. Jiao, Q. Wu, J.Porous Mater., 2013, 20, 1509-1518. 14 E.G. Vaschetto, G.A. Pecchi, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Microporous Mesoporous Mater., 2014, 200,
110-116. 15 I.J. Morales, M.M. Recio, J.S. Gonzalez, P.M. Torres, A.J. Lopez, Appl. Catal. B:Environ., 2015, 164, 70-
76.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
136
V.4. EFFET D’ALLYLATION DES BENZALDEHYDES SUBSTITUES CATALYSEE
PAR Al-MCM-41
Dans cette partie, nous présentons l’effet de l'allylation des différents aldéhydes
aromatiques en présence de Al-MCM-41 comme catalyseur hétérogène acide de type
Lewis. Les réactions sont réalisées dans les conditions optimisées dans les paragraphes
précédents, à savoir une température de synthèse de 35 °C, une quantité du catalyseur
de 25 mol % et une quantité de 1,5 équivalent d’allyltriméthylsilane.
Les résultats de la condensation de l’allyltrimethylsilane sur les différents
aldéhydes en présence de Al-MCM-41 sont regroupés dans le tableau (V. 5) :
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
137
Tableau V. 5. Allylation des benzaldéhydes substitués catalysés par Al-MCM-41a.
RO
H
SiMe3+Al-MCM-41
CH2Cl2 , 35°CR
OSiMe3
CHO
RdtsProduits obtenusTempsAldéhydesEntrée
1 99%
BrBr
CHO
98%2
1 21
423
5 98%
3 99%CHO
Cl Cl24
6 99%
4 99%CHO
F F25
OSiMe3
4h
OSiMe3
3h
2h
OSiMe3
1h45min
OSiMe3
CHO
NC
CHO
O2N
1h
30min
NC
OSiMe3
O2N
OSiMe3
26
27
7 100%CHO
OHC
25min
28
Me3SiO
Me3SiO
9
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
138
Tableau V. 5. (suite)
RO
H
SiMe3+Al-MCM-41
CH2Cl2 , 35°CR
OSiMe3
CHO
RdtsProduits obtenusTempsAldéhydesEntrée
8 40%
MeOMeO
CHO
36%9
2 29
3 30
12 98%
10 98%CHO
31
13 100%
11 99%CHO
32
OSiMe3
4h
OSiMe3
4h
1h
OSiMe3
1h30min
OSiMe3
CHO
CHO
Cl
45min
30min
OSiMe3
Cl
OSiMe3
33
22
14 -24h
34
MeMe
NO2 NO2
Cl Cl
CHO Me3SiO
Cl Cl
SCHO
S
OSiMe3
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
139
La réaction de l’allylation des différents aldéhydes substitués avec
l’allyltriméthylsilane en présence de Al-MCM-41 donne lieu à une monoallylation
(homoallyl silyl ether).
Les résultats présentés dans le tableau (V. 5) montrent que la condensation de
l’allyltriméthylsilane sur des benzaldéhydes portants des groupements attracteurs
donne d’excellents rendements (entrées 1-7, 10-13).
Cependant, dans l’allylation des benzaldéhydes aromatiques portants des
groupements donneurs tels que le méthyle (-CH3) et la fonction méthoxy (-OCH3) en
position para, les rendements obtenus sont respectivement 40 % et 36 % (entrées 8 et
9). Ceci peut être expliqué par un effet désactivant qu’exerce ces deux groupements
donneurs sur la fonction carbonyle (-CHO).
Par ailleurs, lorsque l’allylation se fait en présence des aldéhydes
hétérocycliques, l’allylation n’a pas eu lieu (entrée 14 et 15). Mais, on a observé la
Tableau V. 5. (suite)
RO
H
SiMe3+Al-MCM-41
CH2Cl2 , 35°CR
OSiMe3
RdtsProduits obtenusTempsAldéhydesEntrée
15 -
55%16
35
36
24h
7h
OCHO
O
OSiMe3
H
O OSiMe3
a Conditions expérimentales : benzaldéhyde (1 mmole), allyltriméthylsilane (1,5 mmole), et 25 mol % de Al-MCM-41 dans 2 mL de CH2Cl2, à 35 °C, sous atmosphère argon.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
140
formation d’autres produits qui peuvent être dus à la polymérisation des réactifs de
départ lorsqu’ils sont exposés à des acides de type Lewis.
Tandis que, la réaction en présence de crotonaldéhyde a donné un produit
allylé, avec un rendement modéré de 55 % (entré 16).
V.5. PROPOSITION DES MECANISMES REACTIONNELS EN PRESENCE DE Al-
MCM-41 OU DE TiCl4
Pour expliquer cette différence d’allylation en présence du catalyseur
hétérogène de type Al-MCM-41 ou du catalyseur homogène de type TiCl4 (chapitre
IV), deux mécanismes de réactions plausibles sont proposés, impliquant le rôle des sites
acides de Lewis de Al-MCM-41 et le rôle de TiCl4 dans l’allylation des différents
benzaldéhydes substitués en présence de l’allyltriméthylsilane (figure V.6).
Lors de l’addition du benzaldéhyde aux différents catalyseurs, une forte
chélation s’est créée entre l’oxygène de l’aldéhyde et le site acide de Lewis de Al-MCM-
41 (A), et l’apparition de la couleur marron confirme la chélation O-TiCl4 (A’) 16, ce qui
rend facile l’addition de l’allyltrimethylsilane en formant ainsi une liaison carbone-
carbone (schéma 1, B et B’).
La réorganisation des électrons dans l’intermédiaire (C) donne lieu à la
formation du motif allylique pour l’obtention de l’homoallylsilylether (D), libérant
ainsi le site de Lewis de Al-MCM-41pour un cycle suivant.
L’étape entre (C) et (D), nous montre que l’attaque du deuxième
allyltrimethylsilane n’est pas permise en présence de Al-MCM-41, c’est pour cette
raison que les produits diallylés n’étaient pas détectés dans ce système catalytique.
Cependant et en présence de TiCl4, la réorganisation des électrons dans
l’intermédiaire (C'), se fait d’abord par l’expulsion de l’anion chlorure de l'intermédiaire
16 V.K.Aggarwel, G.P.Vennal, Tetrahedron Lett., 1996, 37, 3745-3746.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
141
(B') due à la coordination du nitrométhane avec le TiCl4. Cet anion chlorure sera capté
par le triméthylsilane pour la régénération du motif allylique17. L’intermédiaire (D’)
réagit rapidement avec l’excès du motif allyltriméthylsilane via la formation de dérivé
gem-diallylé (E) et l’expulsion du catalyseur sous forme d’oxychlorure de titane18.
La condensation de l’allyltrimethylsilane en présence de Al-MCM-41 est très
rapide, comparée à la première allylation catalysée par le TiCl4 connue pour être une
étape lente19. Cela peut être observé en comparant les temps de la réaction de
terephthalaldehyde (composé 9) avec l’allyltriméthylsilane. En utilisant Al-MCM-41,
l’homoallylsilylether (composé 28, 100 % de rendement) a été obtenu après seulement
25 minutes de réaction (Tableau V. 5, entrée 7), tandis que la double allylation
(composé 19) de ce même aldéhyde (9) a été obtenue qu’après 5 heures de réaction à
basse température avec un rendement de 85 % (Tableau IV. 1, entrée 9).
17 M.Santelli, A.Tubul, P.Ouvrard, Bull.Soc.Chim.Fr., 1992, 129, 265-269. 18 J.A.Cella, J.Org.Chem., 1982, 47, 2125-2130. 19 G. Burtin, H. Pellissier, M. Santelli, Tetrahedron, 1998, 54, 2075–2086.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
142
AlO
SiOO O C
H
O
CH
O
AlO
SiOO O
δ(−)
δ(+)
Si
CO
AlO
SiOO O
R
RR SiMe3
OSiMe3
R
(+)
(-)
CO
AlO
SiOO O
R SiMe3
(+)
(-)
(a)
(A)
(B)
(C)
(D)
R H
O TiCl4 , CH3NO2
R H
TiCl Cl
O Cl
NCH3O
O
Si
R
TiCl Cl
O Cl
NCH3O
O
SiMe3
Cl(-)
Cl
R
TiCl Cl
O Cl
NCH3O
O
SiMe3
Cl
R
TiCl Cl
O Cl
NCH3O
O
Cl
ClSiMe3
δ(+)
δ(−)
(-)
(+)
(-)
(+)R
ClSiMe3
Si
+TiOCl2
(b)
(A' ) (B' )
(C' )(D' )(E)
Figure V.6: Schéma plausible de mécanisme réactionnel montrant le rôle de Al-MCM-41
comme acide de Lewis (a) dans l’allylation des différents benzaldéhydes avec l’allyltriméthylsilane. Comparaison avec TiCl4 comme acide de Lewis (b).
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
143
V.6. REUTILISATION DE Al-MCM-41 DANS L’ALLYLATION DU BENZALDEHYDE
La réutilisation du catalyseur a été étudiée dans la réaction du benzaldéhyde
avec l'allyltriméthylsilane en présence de Al-MCM-41. A la fin de la réaction, le Al-
MCM-41 est récupéré par une simple filtration, lavé par le dichlorométhane trois fois
pour confirmer l'élimination complète de tout matériau résiduel, puis séché et activé
avant sa réutilisation pour le cycle suivant.
Le catalyseur peut être réutilisé à trois reprises sans perte significative de
l'activité catalytique (Figure V. 7).
1 2 3 450
60
70
80
90
100
92 %95 %
97 %98 %
ren
dem
ent
(%)
Nombre de cycles
Figure V. 7: Réutilisation de Al-MCM-41. Conditions expérimentales : benzaldéhyde (1mmole), allyltriméthylsilane (1.5 mmole), Al-MCM-41 (25 mol%), CH2Cl2 (2mL), 35 °C; temps de réaction = 4h.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
144
V.7. CONCLUSION
Les rendements qui ont été obtenus lors des réactions de l’allylation du
benzaldéhyde en présence de MCM-bentonite comme catalyseur hétérogène n’ont pas
été à la hauteur de nos espérances. L’analyse IFTR de l’adsorption de la pyridine sur ce
matériau après désorption à différentes températures, a révélé une acidité de type Lewis
très faible comparée à Al-MCM-41.
Cette même technique spectroscopique utilisée sur Al-MCM-41 a confirmé
l’existence des sites acides de Bronsted et de Lewis. Les concentrations de ces sites ont
donné la priorité aux sites de type Lewis. Ces derniers sont très efficaces pour
l'allylation de divers aldéhydes avec allyltriméthylsilane.
Les résultats montrent qu’en présence de Al-MCM-41 une monoallylation est
obtenue quelle que soit la nature des aldéhydes aromatiques. Alors que, le TiCl4 favorise
la formation de la diallylation. Pour expliquer cette différence d’allylation, un
mécanisme réactionnel a été proposé.
Le catalyseur hétérogène de type Al-MCM-41 peut être régénéré et réutilisé
trois fois sans perte significative de son activité.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
145
V.8. MODE OPERATOIRE ET IDENTIFICATION SPECTROSCOPIQUE PAR RMN
V.8.1. Procédure générale de condensation de l’allylsilane sur les aldéhydes aromatiques en présence de Al-MCM-41
Dans un bicol de 10 mL muni d'une agitation magnétique et placé sous
atmosphère d'argon, on introduit 2 mL de dichlorométhane (CH2Cl2) anhydre,
l'aldéhyde (0,106 g; 1,0 mmole, 1 équiv.) et 25 mol % de Al-MCM-41 (séché avant
l’utilisation à 300 °C pendant 1 h sous vide). Après 5 minutes d'agitation à 35 °C, on
ajoute goutte à goutte l’allyltriméthylsilane (0,228 g; 1,5 mmole; 1,5 équiv.) dans 0,5 mL
de CH2CI2 et on laisse le mélange réactionnel sous agitation à 35 °C.
Après une durée variable allons de 25 minutes à 24 heures et un suivi par CCM,
la réaction est arrêtée. Le catalyseur est récupéré par filtration, lavé trois fois avec le
CH2Cl2 puis séché avant sa réutilisation.
Le solvant du filtrat récupéré est évaporé sous pression réduite et le produit
brute obtenu est purifié par chromatographie sur gel de silice (éluant : éther de
pétrole/éther (EP/E) : 28/1).
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
146
V.8.2. Identification spectroscopie RMN
• Composé 21 :
Triméthyl(1-phénylbut-3-enyloxy)silane
Formule brute : C13H20OSi
Masse molaire : 220 g.mol-1
Rapport frontal (Rf) : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 99 %
RMN 1H :
H4
H4
OSi
CH31
CH31
CH31
H6
H6
H6
H6
H6
23
5
H1 : 0,11 (s ; 9H) H2 : 2,50 (m ; 2H) H3 : 4,75 (dd ; J = 5,41 Hz ; J=7,42 Hz ; 1H) H4 : 5,11 (t ; J = 9 Hz ; 2H) H5: 5,84 (m ; 1H) H6: 7,28 – 7,39 (m ; 5H)
RMN 13C :
OSi
bc
d
e
eg
f
g hi
a
aa
C a : 0,18 C b : 45,18 C c : 74,95 C d : 116,86 C e : 125,94 C f : 127,08 C g : 128,12 C h : 135,33 C i : 144,90
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
147
• Composé 22 :
[1-(2,4-Dichlorophényl)but-3-eny1oxy]triméthylsilane
Formule brute : C13H18OSiCl2
Masse molaire : 289 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 100 %
RMN 1H :
H4
H4
OSi
CH31
CH31
CH31
H6
H7
Cl
H8
Cl
23
5
H1 : 0,08 (s ; 9H) H2 : 2,42 (m ; 2H) H3 : 5,04 (m ; 1H) H4 : 5,09 (m ; 2H) H5: 5,86 (m ; 1H) H6: 7,25–7,29 (dd ; J = 2,1 Hz; J=8,34 Hz; 1H) H7: 7,34 (d ; J = 2,02 Hz ; 1H) H8: 7,51 (d ; J = 8,34 Hz ; 1H)
RMN 13C :
OSi
ClCl
bc
d
f
hg
i
e jk
a
aa
C a : 0,06 C b : 43,09 C c : 70,52 C d : 117,36 C e : 127,19 C f : 128,70 C g : 128,86 C h : 131,64 C i : 133,03 C j : 134,48 C k: 141,13
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
148
• Composé 24 :
1-Chloro-4-[1-[(triméthylsilyl)oxy]-3-buten-1-yl]benzène
Formule brute : C13H19OSiCl
Masse molaire : 254,5 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 99 %
RMN 1H :
H4
H4
OSi
CH31
CH31
CH31
H6
H6
Cl
H6
H6
23
5
H1 : 0,11 (s ; 9H) H2 : 2,45 (m ; 2H) H3 : 4,70 (m ; 1H) H4 : 5,05 - 5,09 (m ; 2H) H5: 5,78 (m ; 1H) H6: 7,31 (m ; 4H)
RMN 13C :
OSi
Cl
bc
d
e
ef
g
f hi
a
aa
C a : 0,16 C b : 45,10 C c : 74,26 C d : 117,28 C e : 127,30 C f : 128,31 C g : 132,70 C h : 134,79 C i : 143,50
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
149
• Composé 26 :
4-[1-[(Triméthylsilyl)oxy]-3-butèn-1-yl]benzonitrile
Formule brute : C14H19OSiN
Masse molaire : 245 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile incolore
Rendement : 98 %
RMN 1H :
H4
H4
OSi
CH31
CH31
CH31
H6
H7
NC
H7
H6
23
5
H1 : 0,05 (s ; 9H) H2 : 2,39 (m ; 2H) H3 : 4,74 (dd; J = 5,15 Hz ; J=7,35 Hz; 1H) H4 : 5,01 (m ; 2H) H5: 5,71 (m ; 1H) H6: 7,42 (d ; J = 8,06 Hz ; 2H) H7: 7,60 (d ; J = 8,43 Hz ; 2H)
RMN 13C :
OSi
NC
bc
f
g
gh
d
h ij
e
aa
a
C a : 0,02 C b : 44,78 C c : 73,98 C d : 110,80 C e : 117,72 C f : 118,91 C g : 126,57 C h : 131,98 C i : 134,06 C j : 150,29
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
150
• Composé 29 :
Triméthyl(1-p-tolylbut-3-ényloxy)silane
Formule brute : C14H22OSi
Masse molaire : 234 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune claire
Rendement : 40 %
RMN 1H :
H5
H5
OSi
CH31
CH31
CH31
H7
H8
H3C
H8
H7
34
6
2
H1 : 0,08 (s ; 9H) H2 : 2,47 (m ; 3H) H3 : 2,59 (m ; 2H) H4 : 4,76 (m ; 1H) H5: 5,24 (m ; 2H) H6: 5,92 (m ; 1H) H7: 7,26 (d ; J = 7,98 Hz ; 2H) H8: 7,35 (d ; J = 8,07 Hz ; 2H)
RMN 13C :
OSi
cd
e
f
fg
i
g hj
b
a
a
a
C a : 0,06 C b : 21,24 C c : 43,77 C d : 73,53 C e : 117,82 C f : 126,10 C g : 129,15 C h : 134,94 C i : 137,01 C j : 141,31
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
151
• Composé 30 :
[1-(4-Méthoxyphényl)but-3-eny1oxy]triméthylsilane
Formule brute : C14H22O2Si
Masse molaire : 250 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune claire
Rendement : 36 %
RMN 1H :
OSi
CH3a
CH3a
CH3a
OH3C
H8
H7
H7
H8
H5
H52
43
6h
j
H1 : 0,06 (s ; 9H) H2 : 2,35 – 2,44 (m ; 2H) H3 : 3,82 (s ; 3H) H4 : 4,95 (m ; 1H) H5: 4,98 – 5,04 (m ; 2H) H6: 5,71 (m ; 1H) H7: 6,89 (d ; J = 8,71 Hz ; J = 2,2 Hz ; 2H) H8: 7,10 (d ; J = 8,71 Hz ; J = 2,1 Hz ; 2H)
RMN 13C :
OSi
O
bd
c
ih
j
a
aa
e
e
g
g
f
C a : 0,06 C b : 40,5 C c : 54,76 C d : 71,18 C e : 113,63 C f : 115,99 C g : 128,58 C h : 136,71 C i : 136,95 C j : 157,88
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
152
• Composé 31 :
Nitro-3-[1-[(triméthylsilyl)oxy]-3-butèn-1-yl]benzène
Formule brute : C13H19O3SiN
Masse molaire : 265 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune
Rendement : 98 %
RMN 1H :
H4
H4
OSi
CH31
CH31
CH31
H7
H6
H8
NO2
H9
23
5
H1 : 0,07 (s ; 9H) H2 : 2,52 (m ; 2H) H3 : 4,85 (dd ; J = 4,95 Hz ; J = 7,80 Hz ; 1H) H4 : 5,15 (m ; 2H) H5: 5,72 (m ; 1H) H6: 7,51 (t ; J = 7,98 Hz; 1H) H7: 7,67 (d ; J = 7,70 Hz ; 1H) H8: 8,10 (m ; 1H) H9: 8,21 (s ; 1H)
RMN 13C :
OSi
NO2
aa
a
dij c
bg
e
h
kf
C a : 0,06 C b : 43,80 C c : 72,16 C d : 119,38 C e : 120,84 C f : 122,39 C g : 129,31 C h : 132,04 C i : 133,32 C j : 146,05 C k: 148,28
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
153
• Composé 33 :
1,3-bis[1-(triméthylsilyloxy)but-3-enyl]benzène
Formule brute : C20H34O2Si2
Masse molaire : 362 g.mol-1
Rf : 0,6 (éluant : EP/E 7/1)
Aspect physique : huile jaune claire
Rendement : 98 %
RMN 1H :
O
Me3SiO
H6
H6
H6
H6
H4
H4
SiCH3
1
CH31
CH31
2
2
3
3
5
5
4
H1 : 0,07 (s ; 18H) H2 : 2,41 – 2,58 (m ; 4H) H3 : 4,70 (m ; 2H) H4 : 5,06 (m ; 4H) H5: 5,81 (m ; 2H) H6: 7,23–7,31 (m ; 4H)
RMN 13C :
O
Me3SiO
Sia
a
a
bdc
f
eg i
h
e
i
C a : 0,16 C b : 45,27 C c : 75,07 C d : 116,81 C e : 123,66 C f : 124,71 C g : 127,88 C h : 135,23 C i : 144,74
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
154
REFERENCES
1. PARRY, E. P., “An infrared study of pyridine adsorbed on acidic solids. Characterization of surface acidity”, Journal of Catalysis, 1963, 2, 371-9.
2. J.P. Marques, I. Gener, P. Ayrault, J.C. Bordado, J.M. Lopes, F. Ramôa Ribeiro, M. Guisnet, Microporous and Mesoporous Materials, 2003, 60, 251–262.
3. Y. Sang, H. Li, M. Zhu, K. Ma, Q. Jiao • Q. Wu, J. Porous Mater, 2013, 20, 1509–
1518. 4. E.G. Vaschetto, G.A. Pecchi, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Microporous and
Mesoporous Materials, 2014, 200, 110–116. 5. G.A. Emeis, “Determination of Intedrated Molar Extinction Coefficients for Infrared
Absorption Bands of Pyridine Adsorbed on Solid Acid Catalysts”, Journal of Catalysis, 1993, 141, 347-354.
6. J. Dakta, A.M. Turek, J.M. Jehng, I.E. Wachs, J. Catal., 1992, 141, 186–199.
7. A. Jentys, K. Kleestorfer, H. Vinek, Microporous Mesoporous Mater., 1999, 27, 321–
328. 8. T. Conesa, J. Hidalgo, R. Luque, J. Campelo, A. Romero, Appl. Catal. A, 2006, 299,
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Eimer, J. Phys. Chem. C, 2010, 114, 12221–12229. 10. E.G. Vaschetto, G.A. Monti, E.R. Herrero, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Appl. Catal.
A: General, 2013, 453, 391– 402. 11. J. Aguado, D.P. Serrano, J.M. Escola, Microporous Mesoporous Mater., 2000, 34,
43–54. 12. R.S. Araujo, D.C.S. Azevedo, C.L. Cavalcante, A. Jimenez-Lopez, E. Rodriguez-
Castellon, Microporous Mesoporous Mater., 2008, 108, 2013-222. 13. Y. Sang, H. Li, M. Zhu, K. Ma, Q. Jiao, Q. Wu, J.Porous Mater., 2013, 20, 1509-
1518.
Chapitre V: Allylation d’aldéhydes aromatiques en présence des matériaux mésoporeux
155
14. E.G. Vaschetto, G.A. Pecchi, S.G. Casuscelli, G.A. Eimer, Microporous Mesoporous Mater., 2014, 200, 110-116.
15. I.J. Morales, M.M. Recio, J.S. Gonzalez, P.M. Torres, A.J. Lopez, Appl. Catal.
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CONCLUSION
GENERALE
157
CONCLUSION GENERALE
Nous nous sommes intéressés dans cette thèse aux réactions d’allylation de
différents benzaldéhydes par l’allyltriméthylsilane. Ces réactions nécessitent la
présence d’un catalyseur à caractère acide de Lewis. Deux catalyseurs différents ont été
testés, un catalyseur homogène de type TiCl4, et un catalyseur hétérogène mésoporeux
de type Al-MCM-41.
I. Le matériau mésoporeux de type Al-MCM-41 a été synthétisé en utilisant soit
des produits purs soit de la bentonite naturelle comme sources aluminosilicatées.
La synthèse de Al-MCM-41 à partir des réactifs purs est réalisée par une
méthode hydrothermale directe et en partant de la composition molaire suivante :
1SiO2 : 0,04Al2O3 : 0,25CTAB : 0,2TMAOH : 40H2O. L'approche adoptée pour la
préparation de MCM-41 à partir de la bentonite (MCM-bentonite) est la dissolution des
espèces de silicium et d’aluminium qui existent dans cette argile en employant la
méthode de fusion alcaline. La caractérisation structurale et texturale de ces matériaux
comparés au MCM-41 purement silicique a conduit aux résultats suivants:
� La substitution isomorphique de l’atome de silicium par l’atome d’aluminium,
diminue l’ordre structural de Al-MCM-41. Alors que MCM-bentonite présente
une meilleure organisation structurale.
� Les rapports Si/Al déterminés par analyse EDAX a confirmé l’incorporation de
l’aluminium dans les deux matériaux, ce rapport est de 13,47 dans Al-MCM-41
et de 58,82 dans MCM-bentonite.
� L’incorporation élevée de l’aluminium dans Al-MCM-41 est la cause de l’ordre
structural obtenu, comparé à celui de Si-MCM-41 et de MCM-bentonite.
158
� L’ordre structural intéressant obtenu pour MCM-bentonite ne reflète pas ses
propriétés texturales: surface spécifique de l’ordre de 674 m2/g, volume
mésoporeux de 0,42 cm3/g, comparé à ceux de Si-MCM-41 (SBET =1154 m2/g,
Vmeso =0,84 cm3/g).
II. La deuxième partie expérimentale a trait à l’allylation de différents
benzaldéhydes par l’allyltriméthylsilane en présence de TiCl4 comme acide de Lewis. Ce
dernier nous a permis d’obtenir des dérivés diallylés en une seule étape avec des
rendements satisfaisants allons jusqu’à 95 %.
Nous avons également préparé deux dérivés triallylés dont les structures
présentent un potentiel synthétique intéressant.
L’utilisation du catalyseur homogène de type TiCl4 nécessite une température de
synthèse très basse (-85 °C) et il n’est pas recyclable.
Le TiCl4 est un très bon acide de Lewis dans divers réactions de condensations
de l’allyltriméthylsilane sur des aldéhydes aromatiques. Cependant, son utilisation pose
plusieurs problèmes, tel que: la difficulté de séparation, la récupération, l'élimination
du catalyseur usé et la non réutilisation pour d’autres cycles catalytiques.
III. Dans cette étude, nous avons présenté l’allylation des aldéhydes
aromatiques par l’allylsilane en présence de deux matériaux mésoporeux de type MCM-
41 : matériau synthétisé à partir de la bentonite comme source aluminosilicate (MCM-
bentonite) ou par des produits purs (Al-MCM-41).
Nous avons étudié un certain nombre de paramètres à savoir l’effet de la
température de synthèse et l’effet de la quantité du catalyseur. En utilisant la même
température (-85 °C) que celles utilisée pour le TiCl4, la réaction d’allylation n’a donné
aucun produit pour les deux matériaux testés. Alors qu’à une température plus élevée
de 35°C, des meilleurs rendements ont été obtenu. L’analyse par RMN H1 et C13 a
159
confirmé que ces produits sont le résultat d’une monoallylation. Ainsi nous avons
retenu la température de 35° C pour la suite de nos réactions.
L’augmentation de la quantité de l’allyltriméthylsilane jusqu’à 5 équivalent n’a
pas permis l’obtention du produit de la double allylation. Cependant, quand le TiCl4 a
été utilisé comme acide de Lewis et en présence de seulement 3 équivalents
d’allyltriméthylsilane, des produits diallylés ont été obtenus et cela quelque soit les
aldéhydes aromatiques substitués.
En présence d’une quantité de 25 mol % du catalyseur dans la réaction
d’allylation du benzaldéhyde, le Al-MCM-41 donne un rendement quasi-totale (99 %)
après 4 heures de réaction, tandis que le rendement ne dépasse pas 20 % même après un
temps de réaction de 20 heures pour MCM-bentonite. L’augmentation de la quantité du
catalyseur MCM-bentonite jusqu’à 100 mol %, n’a pas permis d’améliorer le rendement
de la réaction.
L’analyse IRTF de l’adsorption de la pyridine sur MCM-bentonite après
désorption à différentes températures, a révélé une acidité de type Lewis très faible.
Alors que cette analyse sur Al-MCM-41 a confirmé l’existence des sites acides de
Bronsted et de Lewis. Les concentrations de ces sites ont donné la priorité aux sites de
type Lewis. La différence d’acidité entre le Al-MCM-41 et le MCM-bentonite est peut
être due à la quantité d’aluminium incorporé dans le squelette de nos matériaux
mésoporeux. Effectivement, d’après l’analyse EDAX, l’incorporation de l’aluminium
dans le Al-MCM-41 (Si/Al = 13,47) est plus importante que dans le MCM-bentonite
(Si/Al = 58,82).
La réaction de l’allylation des différents aldéhydes substitués avec
l’allyltriméthylsilane en présence de Al-MCM-41 donne lieu à une monoallylation
(homoallyl silyl ether) avec d’excellents rendements allant jusqu’à 100 %.
160
L’utilisation de TiCl4 comme catalyseur homogène favorise la formation de la
diallylation, tandis qu'en présence de Al-MCM-41, la monoallylation a été obtenue sous
des conditions douces. Pour expliquer cette différence d’allylation en présence de Al-
MCM-41 ou de TiCl4, un mécanisme réactionnel a été proposé.
Le Al-MCM-41 peut être régénéré et réutilisé trois fois sans perte significative
de son activité, ce qui confirme sa stabilité catalytique. Enfin, un nouveau procédé de
synthèse d’une monallylation a été présenté avec des durées courtes de réaction et des
conditions douces.
Parmi les perspectives envisagées pour la suite de ce travail, nous pouvons citer:
• Améliorer l’acidité de type de Lewis dans le matériau mésoporeux synthétisé
à partir de la bentonite.
• Utiliser d’autres matériaux mésoporeux tels que Al-MCM-48 ou Al-SBA-15.
Résumé :
Le travail que nous avons entrepris porte sur l’allylation des aldéhydes aromatiques par
l’allyltriméthylsilane en présence soit d’un catalyseur homogène de type TiCl4 soit d’un
catalyseur hétérogène de type MCM-41. Ces catalyseurs mésoporeux de type MCM-41
ont été caractérisé par plusieurs techniques, à savoir diffraction des rayons X (DRX), N2
adsorption-désorption, spectroscopie infrarouge (IRTF), ATG et adsorption-désorption
de la pyridine suivie par spectroscopie IR. Cette dernière analyse sur Al-MCM-41 a
révélé l'existence d'une concentration élevée à la fois de sites acides de Brönsted et des
sites de Lewis. La détermination des concentrations des sites acides a donné la priorité à
l'acide de Lewis. Les résultats montrent qu’en présence de Al-MCM-41 une
monoallylation a été obtenu quelle que soit la nature d’aldéhydes aromatiques. Alors
que, le TiCl4 favorise la formation de la diallylation. Pour expliquer cette différence
d’allylation, un mécanisme réactionnel a été proposé. Le Al-MCM-41 peut être régénéré
et réutilisé trois fois sans perte significative de son activité, ce qui confirme sa stabilité
catalytique. Enfin, un nouveau procédé de synthèse d’une monallylation a été présenté
dans des durées courtes de réaction et des conditions douces.
Mots clés:
Aldéhydes aromatiques, allyltriméthylsilane, catalyseur homogène, TiCl4, catalyseur
hétérogène, Al-MCM-41, comparaison.
R H
O
CH
O
AlO
SiOO O
δ(−)
δ(+)
R
R H
TiCl Cl
O Cl
NCH3O
O
Clδ(+)
δ(−)
OSiMe3
R
R+ TiOCl2
Al-MCM-41
TiCl4 , CH
3 NO2
35 °C
-85 °C
Si
Si
+
Single Allylation
Diallylation
Al-MCM-41
Reusable
Not Reusable
Monoallylation Réutilisable
Non Réutilisable Diallylation