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A34 / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68 ORL pédiatrique Dimanche 12 octobre 2014 11:00–12:30 Salle 241 Sous l’égide de l’Association franc ¸ aise d’ORL pédiatrique Présidents de séance : E.N. Garabedian, P. Fayoux 81 Vécu subjectif des parents et des enfants dans la chirurgie des kystes et fistules congénitaux du cou J. Passebecq , C. Blanchet , R. Garrel , M. Mondain CHU de Montpellier, Montpellier, France Auteur correspondant. But de la présentation Évaluer de fac ¸ on rétrospective le vécu sub- jectif de l’enfant et des parents lors de la prise en charge chirurgicale d’un kyste ou d’une fistule congénitale du cou. Matériel et méthodes Série rétrospective de 89 patients de moins de 18 ans opérés pour un kyste ou une fistule d’origine congénitale (kystes dermoïdes médians, kystes du tractus thyréoglosse, kystes et fistules branchiales). Evaluation du vécu péri et post opératoire de l’enfant et de ses parents grâce à un questionnaire téléphonique simple, composé de 3 questions avec une échelle de réponse variant de 0 à 10. Résultats Le stress moyen de l’enfant était évalué à 4,36 (± 2,67) tandis que le stress moyen des parents était à 6,82 (± 2,62) sur une échelle de 0 à 10. Il y avait une corrélation inversement signifi- cative entre le stress parental et l’âge de l’enfant (coefficient de Pearson = –0,33, p = 0,0017). Le stress parental était significative- ment différent en fonction du type de pathologie (p = 0,02). Il n’y avait pas de corrélation entre le stress de l’enfant et son âge au moment de l’intervention (coefficient de Pearson = 0,17, p = 0,12), ni entre le stress de l’enfant et le type de pathologie (p = 0,27). L’évaluation de la qualité de la cicatrice était en moyenne de 8/10 (la note de 10 correspondant à une cicatrice invisible) L’évaluation de l’esthétique de la cicatrice par les parents n’était pas influencée par le type de fermeture cutanée (p >0,05), la présence ou non d’une infection pré opératoire (p = 0,82), le type de chirurgie (p = 0,6) ou le délai écoulé depuis la chirurgie (p = 0,34). Seuls 3 patients sur 89 ont une note inférieure ou égale à 3 sans aucune explication retrouvée. Conclusion La prise en charge chirurgicale des enfants soulève des problèmes délicats d’ordre psychologique et affectif. Peu de travaux ont été réalisés concernant la gestion du stress parental et de celui de l’enfant dans le cadre d’une intervention chirurgicale. Ce travail permet de souligner à quel point cet évènement, survenant chez de jeunes enfants peut être anxiogène. La prise en charge doit s’adapter à ce constat, en particulier concernant l’information et l’accompagnement des parents. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.093 82 Sténoses sous-glottiques de l’enfant et pathologies neurologiques associées : en quoi prise en charge et résultats changent-ils ? R. Nicollas , E. Moreddu , C. Le Treut-Gay , S. Roman , J. Triglia Service d’ORL pédiatrique, Hôpital d’enfants de la Timone, Aix-Marseille Université, Marseille, France Auteur correspondant. But de la présentation Le but de ce travail rétrospectif est de comparer en termes de prise en charge et de résultats les sténoses sous-glottiques chez des enfants porteurs de pathologies neurolo- giques centrales et d’enfants indemnes sur ce plan. Matériel et méthodes Dans une série d’enfants opérés d’une sté- nose sous-glottique, les dossiers de patients atteints d’une affection neurologique centrale ont été sélectionnés. Ils ont été comparés à ceux des autres enfants opérés de la même chose pour les cri- tères suivants : grade, âge, technique (RCT, LTP en un temps ou en deux temps, voie endoscopique), durée du calibrage, trachéotomie pré- et post-opératoire, gastrostomie, reprise alimentaire, durée du séjour en soins intensifs et du séjour hospitalier. Résultats Sur 223 enfants opérés d’une sténose sous-glottique, 68 (30,5 %) étaient porteurs d’une pathologie neurologique associée. Les paramètres suivants se sont avérés statistiquement différents entre les deux groupes A (porteurs d’une affection neurologique) et B (sans atteinte neurologique associée) : médiane d’âge 43 mois dans le groupe A versus 13 mois dans le groupe B(p < 0,001) ; les techniques en deux temps étaient utilisées dans 66,6 % des cas dans le groupe A et dans 36,5 % dans le groupe B (p = 0,013) ; la durée du calibrage était plus grande avec 20 jours pour le groupe A que pour le groupe B où elle était de 12 jours en moyenne (p = 0,021) ; enfin, une trachéotomie pré-opératoire était présente chez 75 % des patients du groupe A versus 47,5 % des patients du groupe B (p < 0,001). En revanche, la répartition des grades, la durée moyenne de séjour en soins intensifs et à l’hôpital, le délai de reprise alimen- taire ou la nécessité de recours à une gastrostomie n’apparaissaient pas statistiquement différentes dans les deux groupes. Concernant les résultats chirurgicaux, ils étaient notés bons (décanulation et pas de nécessité de traitement complémentaire) après une inter- vention dans 82,4 % des patients du groupe A versus et 86,5 % des patients du groupe B, la différence n’apparaissant pas statistique- ment significative (p = 0,392). Conclusion Dans notre série, il apparaît que les sténoses sous- glottiques de l’enfant diffèrent entre les patients porteurs et non porteurs d’atteintes neurologiques par la plus fréquente nécessité d’une trachéotomie pré-opératoire, un recours plus fréquent aux techniques en deux temps et, par conséquent, à une durée moyenne de calibrage post-opératoire supérieure chez les patients avec atteinte neurologique. Le recours aux techniques en deux temps s’explique par la nécessité de protection des voies aériennes et par la plus grande fréquence des trachéotomies pré-opératoires. En revanche, moyennant l’adaptation des méthodes thérapeutiques, les résultats sont identiques entre les deux populations. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.094 83 Laryngoplasties par voie externe chez l’enfant : série et facteurs pronostics S. Wartelle Necker, Paris, France But de la présentation Une laryngoplastie d’élargissement par voie externe peut être proposée dans les sténoses laryngées de l’enfant, congénitales ou acquises, en première mais plus sou- vent désormais en deuxième intention. Ce travail a pour but l’identification d’éventuels facteurs pronostics de réussite de ces interventions. Matériel et méthodes Etude rétrospective sur 13 ans, sur deux sites (centres hospitalo-universitaires) des dossiers médicaux d’enfants ayant bénéficié d’une laryngoplastie par voie externe. Ont été inclues les interpositions antérieures, postérieures ou anté- rieures et postérieures. Relevé des résultats à 6 mois, un an, au dernier contrôle, et des besoins en trachéotomie. Résultats Quarante-quatre patients ont été inclus. Les indications chirurgicales étaient essentiellement des sténoses laryngées grade III ou IV d’étiologie congénitale, acquise ou mixte. Pour 17 patients, un traitement endoscopique avait été préalablement réalisé, et

Vécu subjectif des parents et des enfants dans la chirurgie des kystes et fistules congénitaux du cou

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A34 / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68

ORL pédiatriqueDimanche 12 octobre 2014 11:00–12:30Salle 241Sous l’égide de l’Association francaise d’ORL pédiatriquePrésidents de séance : E.N. Garabedian, P. Fayoux

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Vécu subjectif des parents et desenfants dans la chirurgie des kystes etfistules congénitaux du couJ. Passebecq ∗, C. Blanchet , R. Garrel , M. MondainCHU de Montpellier, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Évaluer de facon rétrospective le vécu sub-jectif de l’enfant et des parents lors de la prise en charge chirurgicaled’un kyste ou d’une fistule congénitale du cou.Matériel et méthodes Série rétrospective de 89 patients de moinsde 18 ans opérés pour un kyste ou une fistule d’origine congénitale(kystes dermoïdes médians, kystes du tractus thyréoglosse, kysteset fistules branchiales). Evaluation du vécu péri et post opératoirede l’enfant et de ses parents grâce à un questionnaire téléphoniquesimple, composé de 3 questions avec une échelle de réponse variantde 0 à 10.Résultats Le stress moyen de l’enfant était évalué à 4,36 (± 2,67)tandis que le stress moyen des parents était à 6,82 (± 2,62) sur uneéchelle de 0 à 10. Il y avait une corrélation inversement signifi-cative entre le stress parental et l’âge de l’enfant (coefficient dePearson = –0,33, p = 0,0017). Le stress parental était significative-ment différent en fonction du type de pathologie (p = 0,02). Il n’yavait pas de corrélation entre le stress de l’enfant et son âge aumoment de l’intervention (coefficient de Pearson = 0,17, p = 0,12),ni entre le stress de l’enfant et le type de pathologie (p = 0,27).L’évaluation de la qualité de la cicatrice était en moyenne de 8/10(la note de 10 correspondant à une cicatrice invisible) L’évaluationde l’esthétique de la cicatrice par les parents n’était pas influencéepar le type de fermeture cutanée (p >0,05), la présence ou non d’uneinfection pré opératoire (p = 0,82), le type de chirurgie (p = 0,6) ou ledélai écoulé depuis la chirurgie (p = 0,34). Seuls 3 patients sur 89 ontune note inférieure ou égale à 3 sans aucune explication retrouvée.Conclusion La prise en charge chirurgicale des enfants soulèvedes problèmes délicats d’ordre psychologique et affectif. Peu detravaux ont été réalisés concernant la gestion du stress parental etde celui de l’enfant dans le cadre d’une intervention chirurgicale. Cetravail permet de souligner à quel point cet évènement, survenantchez de jeunes enfants peut être anxiogène. La prise en charge doits’adapter à ce constat, en particulier concernant l’information etl’accompagnement des parents.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Sténoses sous-glottiques de l’enfant etpathologies neurologiques associées :en quoi prise en charge et résultatschangent-ils ?R. Nicollas ∗, E. Moreddu , C. Le Treut-Gay , S. Roman , J. TrigliaService d’ORL pédiatrique, Hôpital d’enfants de la Timone,Aix-Marseille Université, Marseille, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Le but de ce travail rétrospectif est decomparer en termes de prise en charge et de résultats les sténoses

sous-glottiques chez des enfants porteurs de pathologies neurolo-giques centrales et d’enfants indemnes sur ce plan.Matériel et méthodes Dans une série d’enfants opérés d’une sté-nose sous-glottique, les dossiers de patients atteints d’une affectionneurologique centrale ont été sélectionnés. Ils ont été comparésà ceux des autres enfants opérés de la même chose pour les cri-tères suivants : grade, âge, technique (RCT, LTP en un temps ou endeux temps, voie endoscopique), durée du calibrage, trachéotomiepré- et post-opératoire, gastrostomie, reprise alimentaire, durée duséjour en soins intensifs et du séjour hospitalier.Résultats Sur 223 enfants opérés d’une sténose sous-glottique, 68(30,5 %) étaient porteurs d’une pathologie neurologique associée.Les paramètres suivants se sont avérés statistiquement différentsentre les deux groupes A (porteurs d’une affection neurologique)et B (sans atteinte neurologique associée) : médiane d’âge 43 moisdans le groupe A versus 13 mois dans le groupe B(p < 0,001) ; lestechniques en deux temps étaient utilisées dans 66,6 % des cas dansle groupe A et dans 36,5 % dans le groupe B (p = 0,013) ; la duréedu calibrage était plus grande avec 20 jours pour le groupe A quepour le groupe B où elle était de 12 jours en moyenne (p = 0,021) ;enfin, une trachéotomie pré-opératoire était présente chez 75 %des patients du groupe A versus 47,5 % des patients du groupe B(p < 0,001). En revanche, la répartition des grades, la durée moyennede séjour en soins intensifs et à l’hôpital, le délai de reprise alimen-taire ou la nécessité de recours à une gastrostomie n’apparaissaientpas statistiquement différentes dans les deux groupes. Concernantles résultats chirurgicaux, ils étaient notés bons (décanulation etpas de nécessité de traitement complémentaire) après une inter-vention dans 82,4 % des patients du groupe A versus et 86,5 % despatients du groupe B, la différence n’apparaissant pas statistique-ment significative (p = 0,392).Conclusion Dans notre série, il apparaît que les sténoses sous-glottiques de l’enfant diffèrent entre les patients porteurs et nonporteurs d’atteintes neurologiques par la plus fréquente nécessitéd’une trachéotomie pré-opératoire, un recours plus fréquent auxtechniques en deux temps et, par conséquent, à une durée moyennede calibrage post-opératoire supérieure chez les patients avecatteinte neurologique. Le recours aux techniques en deux tempss’explique par la nécessité de protection des voies aériennes et parla plus grande fréquence des trachéotomies pré-opératoires. Enrevanche, moyennant l’adaptation des méthodes thérapeutiques,les résultats sont identiques entre les deux populations.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.094

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Laryngoplasties par voie externe chezl’enfant : série et facteurs pronosticsS. WartelleNecker, Paris, France

But de la présentation Une laryngoplastie d’élargissement parvoie externe peut être proposée dans les sténoses laryngées del’enfant, congénitales ou acquises, en première mais plus sou-vent désormais en deuxième intention. Ce travail a pour butl’identification d’éventuels facteurs pronostics de réussite de cesinterventions.Matériel et méthodes Etude rétrospective sur 13 ans, sur deuxsites (centres hospitalo-universitaires) des dossiers médicauxd’enfants ayant bénéficié d’une laryngoplastie par voie externe.Ont été inclues les interpositions antérieures, postérieures ou anté-rieures et postérieures. Relevé des résultats à 6 mois, un an, audernier contrôle, et des besoins en trachéotomie.Résultats Quarante-quatre patients ont été inclus. Les indicationschirurgicales étaient essentiellement des sténoses laryngées gradeIII ou IV d’étiologie congénitale, acquise ou mixte. Pour 17 patients,un traitement endoscopique avait été préalablement réalisé, et