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N° 22 - Mai 2017N° 22 - Mai 2017
LE MAGAZINE QUI
RECONNECTE AUX SENS, AU
AU CORPS ET AU COEUR.
Vivre sa NatureAu Nom du Corps
Sommaire
10
38
1841
28
ARTICLE
PARCOURS DE VIE
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
POÈME
TÉMOIGNAGE
P 4. "Je suis parfaitement imparfaite,correctement incorrecte et sagement folle !"par Caroline GAUTHIER
P 10. "Un jour, j’ai décidé de vivre mesrêves…" par Magali LAVIELLE
P 18. " Ver une belle et douce révolutionpersonnelle" , Laurence BARANSKI
P38. "Une bouffée de nature" par CarolineGAUTHIER
P28. "Histoire d'une transition" par AxelCREVAUX
PLUS D'INFOS
p41.
"JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE,CORRECTEMENT INCORRECTE ET SAGEMENT FOLLE !"
par Caroline GAUTHIER
Auteur du Roman Initiatique à Succès "Au Nom du Corps"
JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 4 -
JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE
- J’ai travaillé dans un poste où j’allais
chercher des entreprises à l’autre bout
du monde pour les installer en France...
Top non ?
- J’ai épousé un bel homme qui brillait
de partout, j’ai acheté une maison avec
piscine et un 4X4, j’ai élevé mes deux
enfants... Pas mal, hein ?
- J’y ai mis toute mon énergie et j’ai
travaillé comme une forcenée.
- J’ai donc donné tout ce que j’avais
comme temps pour faire bien tout ce
qui m’était demandé : j’étais une bonne
professionnelle, une bonne épouse, une
bonne mère… une bonne à tout faire
quoi !!!!
« Quand on veut, on peut ! », tel est le
dicton, non ?
L’image d’Épinal était parfaite… J’avais
10 sur 10 sur le papier... !
Quel fut le résultat d’une telleQuel fut le résultat d’une telle
entreprise entamée depuis desentreprise entamée depuis des
années à votre avisannées à votre avis ??
À l’époque, j’avais la croyance que
parce que j’allais tout faire
correctement, j’allais recevoir une
rétribution en retour : celle de mes
parents qui m’auraient donnée une
dose d’amour supplémentaire parce
que j’aurais été à la hauteur de leurs
attentes, celle de mon patron qui
m’aurait félicitée parce que j’aurais
travaillé dur, celle de mes enfants qui
m’auraient trouvée à la hauteur de ma
tâche de mère. Et je croyais peut-être
même à une rétribution divine du
genre « j’irais au Paradis si je suis
une gentille fille !!!? »
En fait je croyais que je DEVAIS
TOUT FAIRE PARFAITEMENT
POUR ÊTRE AIMÉE.
Conformément à ma croyance de « Il
faut être parfait pour réussir » :
- j’ai passé un bac + 12 (Doctorat
d’Économie) en étant major de
promotion avec la mention bien...
Impec...
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 5 -
Malgré mon hurlement de bête
sauvage, je n’ai rien reçu en retour.
Manifestement, ce n’est pas comme
cela que ça devait marcher… J’avais dû
sûrement mal lire le mode d’emploi !
Face aux dégâts qui se tenaient là
devant mes yeux, je n’ai pas eu
d’autres alternatives que de sortir une
immense colère venue du plus profond
de mes entrailles !
Moi la reine du contrôle, je n’ai à cet
instant précis, plus rien maîtrisé du tout
!!!! J’ai pété un plomb comme on dit…
On aurait dit une DINGUE !!! Une
FOLLE FURIEUSE !!!! ARGGGGG !!!
Moi qui étais si parfaite, je ressemblais
en cet instant précis à une forcenée
échappée de l’asile psychiatrique !
Cette colère s’est d’abord tournée vers
les autres, ceux que je pensais les
responsables de mon échec cuisant :
patron, huissier, société, mari… Tout le
monde y est passé !
Puis, épuisée, au milieu de ma rage et
de mes sanglots... une évidence s’est
imposée à moi !
Je vous le donne dans le mille !
Le résultat fut un écroulement total,
une crise, un chaos :
• Mon corps a explosé un beau matin.
• Mon mari est parti un beau matin.
• Mon patron m’a virée un beau matin.
• Les huissiers sont venus taper à ma
porte un beau matin.
• J’ai tout perdu, un beau matin.
• Je n’avais plus rien du tout un beau
matin.
Quelle incompréhension !!! Moi qui
avais été toujours si parfaite !!! Moi
qui étais toujours à la hauteur de la
situation !!! Moi qui avais tout donné
de ma personne !!! Pourquoi une
chose pareille arrivait à MOOOAAA
!!???
J’ai hurlé vers le ciel, comme si
quelqu’un pouvait m’entendre :
« MAIS ENFIN, J’AI TOUT BIEN FAIT
!!! » « CE N’EST PAS JUSTE » «
AVEC TOUT CE QUE J’AI DONNÉ,
JE DEVRAIS TELLEMENT
RECEVOIR !! »
JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 6 -
JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE
J’avais suivi des techniques, j’avais
rempli mes devoirs, j’avais répondu à
des injonctions mentales provenant de
ma tête, au lieu de sentir ce qu’il y avait
dans mon cœur et dans mes tripes… !
En fait, j’avais construit à la sueur de
mon front un édifice qui n’était pas le
mien. J’avais essayé de faire pousser
un arbre, sans savoir quelle était son
essence initiale.
Pas étonnant que personne ne veuille
de mes fruits ! Ils étaient exsangues,
sans sève, sans nutriment !
Je n’étais pas dans ma nature
profonde, j’étais dans ce que les autres
attendaient de moi ! Pas étonnant alors
que la nature se soit chargée de faire le
ménage pour me mettre en lien enfin
avec mon moi profond…
Dieu, le ciel, la nature, l’intelligence
cosmique avaient donc œuvré en ma
faveur en détruisant tout !
Voilà une sacrée découverte !!!
Cette colère, c’était à moi qu’elle était
destinée, à moi seule qui AVAIS
TOUT BIEN FAIT, au lieu de VIVRE
et de SENTIR ce qui était juste pour
moi !
Je m’étais occupée de tout le monde
dans cette histoire ! Sauf de moi-
même ! J’avais attendu toute ma vie
de recevoir une rétribution d’amour,
d’argent, de reconnaissance ; et
j’avais tout fait ce qu’il fallait pour
cela. Mais j’avais oublié une chose
essentielle ! MOI !!!! MA TERRE !
MON TERRITOIRE !
Et il y eut comme évidence… À aucun
moment dans ma vie, je n’avais été
présente à moi-même, à la vie qui
circulait et qui palpitait dans mes
cellules, à mes élans, à mes envies, à
mes besoins profonds… Je m’étais
désertée, et il ne fallait pas s’étonner
que tout s’écroule dans ma vie…
Non ?
MES INJONCTIONS MENTALES DE
« SOIS PARFAITE » AVAIENT TUÉ
LES ÉLANS DE MON CORPS !
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 7 -
Aujourd’hui, j’accepte de ne pas TOUT
BIEN FAIRE ! ET J’ACCEPTE DE
PARAÎTRE SUSPECTE ! Cela fait un
bien fou de ne pas faire ce qu’il faut,
mais d’ÊTRE JUSTE VIVANTE !
Et quand je me surprends encore à
VOULOIR TOUT BIEN FAIRE, je hurle
face à la lune ce poème : « ELLE »
Caroline GAUTHIER
(www.caroline-gauthier.fr)
BlogBlog : www.aunomducorps.fr
Page FacebookPage Facebook : « Au Nom du Corps -
Vivre sa Nature »
Le Roman initiatique « Au Nom du
Corps » que j’ai écrit et qui connaît un
vif succès aujourd’hui témoigne de
cette renaissance douloureuse et
magique. Aujourd’hui, je dis merci à
cette crise sans précédent qui a su
me remettre dans mes racines.
Je suis aujourd’hui dans ma vie, dans
mes pieds.
N’est-ce pas là le sens de toute crise !
De nous remettre à l’endroit ? De
détruire ce qui n’est pas en lien avec
notre nature et notre moi profond ?
Aujourd’hui, je ne suis plus parfaite…
au risque de paraître suspecte ou
même complètement dingue !
Et plus je suis parfaitement imparfaite
et en lien avec mon authentique et
plus les choses me sourient. :)
J’ai eu beaucoup de mal à assumer
les écrits de mon livre qui peuvent
paraître complètement hallucinants
pour les gens de mon entourage qui
sont eux très cartésiens... mais
justement !
JE SUIS PARFAITEMENT IMPARFAITE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 8 -
"UN JOUR, J’AI DECIDE DE VIVRE MES RÊVES…"
Magali a un parcours de vie qui m'a touchée.
Son début de vie ressemble tellement à ce que tout le monde vit
quotidiennement ! Boulot, Open Space, métro, dodo
Et pourtant...
Elle a eu le courage de suivre ses rêves ! Et l'univers le lui rend bien...
PARCOURS DE VIE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 10 -
PARCOURS DE VIE
Je suis une vagabonde, une
aventurière.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai
toujours été attirée par la route, l’océan,
les horizons lointains, les voyages, les
rencontres.
J’aurais bien aimé être Marco Polo ou
Christophe Colomb ou n’importe quel
explorateur…
Et pourtant, un jour la vie m’a mis dans
un open space.
Enfin, je dis la vie, mais c’est plutôt le
système qui voulait que je sois là. J’ai
suivi, sans trop me poser de questions,
le parcours que la société avait tracé
pour moi : études, diplôme, puis
salariat. Une suite logique…
J’avais réussi jusqu’alors à mettre du
voyage et de l’aventure dans mon
parcours, mais là, je me retrouvais
posée dans un job pépère, à compter
les heures jusqu’au soir, les jours
jusqu’au weekend et les semaines
jusqu’aux vacances.
Je m’appelle Magali, je suis une fille
normale.
Par normale, je veux dire, j’ai 35 ans,
un mari et deux enfants que j’aime
plus que tout.
J’ai eu une enfance classique. Je
viens d’une famille ni riche ni pauvre.
Je ne suis ni blonde, ni brune, ni
grande, ni petite. Bref, je suis
normale.
Et pourtant, comme toi, comme elle,
comme lui, je suis unique.
J’ai des qualités et quelques jolis
défauts qui font ce que je suis, dans
toute ma singularité. Mais surtout, j’ai
des rêves qui n’appartiennent qu’à
moi.
Et aujourd’hui, ces rêves, j’ai décidé
de les poursuivre.
Laisse-moi te raconter mon histoire…
« Le vrai vagabond est celui qui évite
les chemins tracés. » - Robert
Sabatier
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 11 -
Moi, j’aimais mon entreprise. J’aimais
ses produits, j’aimais son histoire. Pour
tenter de la soigner, je remontais les
dysfonctionnements au lieu de mettre
sagement mes œillères comme les
autres cadres.
C’était peine perdue. On s’en moquait
royalement que l’arbre meurt, chacun
ne se préoccupait que de la branche
sur laquelle il était assis !
Autour de moi, les autres idéalistes,
ceux qui cherchaient à faire avancer les
choses, s’épuisaient et tombaient
comme des mouches : dépression,
burn-out, maladie…
Ainsi, jour après jour, mois après mois,
anesthésiée, éteinte, je laissais passer
la vie et mes rêves prenaient la
poussière.
« Tu ne traverseras jamais l’océan si tu
as peur de perdre de vue le rivage » –
Christophe Colomb
Une partie de moi sentait profondément
que je n’avais rien à faire ici, qu’il me
fallait aller chercher ma vraie place,
exprimer ma vraie nature.
On ne peut pas dire que j’étais
franchement malheureuse. Je sentais
juste que je n’étais pas à la bonne
place. Et jour après jour, je sentais
mon petit feu intérieur s’éteindre…
« Si vous pensez que l'aventure est
dangereuse, essayez la routine… Elle
est mortelle ! » - Paulo Coelho.
Chaque matin, je laissais mon
cerveau à l’entrée de l’usine. D’abord,
je n’en avais pas vraiment besoin et
ensuite, j’avais remarqué qu’on
n’aimait pas trop que je l’utilise.
Mes « Pourquoi ? » et mes « Et Si ? »
dérangeaient. On m’expliquait le «
Comment » et moi, j’en grattais la
surface pour découvrir le vide en
dessous, quel culot !
Les réorganisations successives
avaient généré un millefeuille
hiérarchique. Chaque manager devait
justifier son poste en inventant un
nouveau truc inutile à faire, une
nouvelle usine à gaz à implémenter.
PARCOURS DE VIE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 12 -
PARCOURS DE VIE
« Au final, il était impossible d'empêcher
sa bonne étoile de tomber des cieux, si
c'était ce qu'elle avait décidé de faire. »
- Edwige Danticat
J’ai le sentiment d’avoir une bonne
étoile. Elle me protège. Je n’ai jamais
vécu d’évènements tragiques et pour
ça, je la remercie tous les jours. Elle me
facilite les choses aussi. Comme si
j’étais toujours au bon endroit au bon
moment. Certains appellent ça de la
chance. Elle pose des opportunités sur
mon chemin, je les saisis et c’est
comme si je déroulais une pelote de
laine magique. Tout s’enchaine de
manière fluide…
J’ai cru reconnaître sa signature quand
s’est présentée l’occasion de rejoindre
avec mon mari le projet d’une jeune
entreprise. C’était un défi passionnant, il
y avait tout à développer. On nous
proposait de devenir associés et
salariés de l’entreprise. Un mix parfait
d’aventure et de sécurité ! Au moment
même où mon envie de changer était à
son comble, quelle aubaine !
Et une autre me traitait d’enfant
gâtée. J’avais un job de rêve : des
horaires cools, un bon salaire, des
collègues sympas et tout ça, à
quelques centaines de mètres de
chez moi.
Je pensais à mon grand-père qui
aurait tout donné pour avoir ce boulot,
lui qui avait trimé toute sa vie comme
ouvrier. Lui qui était tellement ravi que
j’aie une « position ».
En plus, j’habite dans une région où il
est vraiment compliqué de trouver du
travail. Pas question de prendre le
risque de mettre ma famille en
difficulté !
J’étais tiraillée entre mes aspirations
de liberté et d’aventure et mon besoin
de sécurité. J’étais comme un oiseau
en cage. J’avais les clés, mais je
n’osais pas ouvrir la porte et
m’envoler.
C’est là que ma bonne étoile est
intervenue pour me mettre le coup de
pied au derrière que je ne me serai
peut-être jamais mis toute seule.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 13 -
À ce moment-là, tout semblait irréel.
Nous avions l’impression d’être dans
une mauvaise histoire, presque trop
caricaturale, avec un associé pervers
narcissique et un investisseur filou.
Nous nous marions dans quelques mois
et tout ce que nous avions construit
venait de s’écrouler tel un château de
cartes.
« Tu bloques tes rêves lorsque tu
laisses tes peurs grandir plus que ta foi
» – Mary Manin Morrissey
C’était la première fois que nous avions
aussi peu de visibilité sur l’avenir. La
seule chose que nous connaissions,
c’était la date de notre mariage. Et ce
moment, nous ne les laisserions pas
nous le voler !
Nous avons même décidé de maintenir
notre voyage de noces familial, les
billets étaient pris de toute façon. Nous
prenions le parti de faire confiance à la
vie et nous ménagions une parenthèse
dans le tumulte.
Mon mari et moi, nous avons donc
quitté nos emplois respectifs. Le futur
s’annonçait radieux, un nouveau
challenge professionnel et notre
mariage bientôt…
« C'est dans le mensonge que la
vérité commence » - Dr House
Quelques mois plus tard, la réalité
était toute autre. Nous découvrions la
vraie personnalité de notre associé,
son égo démesuré, ses mensonges et
sa malhonnêteté. Ne pouvant
cautionner certains de ses
agissements, nous décidions
d’évoquer les problèmes à la
recherche de solutions possibles.
Notre associé furieux d’avoir été
démasqué se rapprocha alors de
l’investisseur pour décider de ne plus
payer nos salaires. Quant aux parts
que nous détenions dans l’entreprise
et dans lesquelles nous avions investi
nos économies, elles « disparurent »
dans un tour de passe-passe
financier.
PARCOURS DE VIE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 14 -
Notre mariage fut mémorable. Nous
l’avons vécu de la façon la plus
intense qui soit. Nous enfilions dans
la foulée nos sacs à dos pour un
mois de vadrouille en Thaïlande
avec nos enfants. Une grande
aventure familiale !
À notre retour, nous constations que
nous avions tout pour être heureux.
Nous étions ensemble, tous les
quatre, en bonne santé, unis comme
jamais. Le principal, nous l’avions.
L’argent était secondaire, il nous
suffisait de trouver ses solutions.
« Au milieu de chaque difficulté se
cache une opportunité » - Albert
Einstein
Lorsque nous nous sommes
retrouvés peu de temps avant notre
mariage tous les deux sans emploi
avec mon mari, j’ai cru que ma bonne
étoile m’avait lâchée.
Il n’en était rien. Au contraire.
J’avais envie de changement, mon
travail ne me permettait plus de
m’épanouir. Ma vraie nature avait
envie de s’exprimer et je la faisais
taire.
PARCOURS DE VIE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 15 -
Pour quelle raison ?
Parce que j’avais peur.
Peur de manquer d’argent
si je quittais mon emploi,
peur de priver mes
enfants.
Ma bonne étoile m’a
proposé de dépasser
cette peur à travers cette
mauvaise expérience,
pour autant qu’on puisse
la qualifier de mauvaise.
Elle m’a fait vivre ma pire
peur pour que je
comprenne. Ensuite, elle
m’a demandé : "et alors?"
Et alors, j’avais tort d’avoir
peur. Force est de
constater qu’avec
beaucoup moins d’argent,
nous n’avons jamais
manqué de rien qui ne
soit indispensable.
Les quelques éléments de
confort auxquels nous
avons renoncé n’ont eu
aucun impact sur notre
bonheur et ne justifiaient
en rien de renoncer à
construire une vie qui me
ressemble. Merci la vie
pour la leçon !
"Il n'y a pas de hasards, il
n'y a que des rendez-
vous." - Paul Eluard
Alors, j’ai pris le temps. Le
temps de réfléchir à qui
j’étais. Le temps de
réfléchir à ce je voulais
faire de ma vie. Le temps
de réfléchir à mes rêves.
PARCOURS DE VIE
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 16 -
PARCOURS DE VIE
C’est ainsi qu’est né, après neuf mois
de gestation, La Vie et Les Rêves.
La Vie et Les Rêves, c’est un blog et
une page Facebook sur lesquels je
partage du contenu inspirant pour tous
ceux qui souhaitent choisir leur vie,
vivre leurs rêves et contribuer à
changer le monde.
Pour que chacun ait envie de suivre ce
sage conseil de Saint-Exupéry :
« Faites que le rêve dévore votre vie
afin que la vie ne dévore pas votre
rêve.»
Je vous souhaite le meilleur,
Amicalement,
Magali
Le BlogLe Blog : www.lavieetlesreves.com
La Page FacebookLa Page Facebook :
www.facebook.com/lavieetlesreves
Ça m’a pris neuf mois. Neuf mois
d’introspection, de lectures, de
formations, de tests et de
tâtonnements.
J’ai pris le temps de bien me
connaître et de sentir ce qui me faisait
vibrer au plus profond de moi. Et j’ai
décidé que j’allais prendre soin de
tout ça. J’ai décidé d’être moi, d’avoir
une vie en phase avec ma vraie
nature et de réaliser mes rêves. Rien
que ça.
Puis, j’ai repensé à mes amis, mes
beaux idéalistes, mes doux rêveurs,
emprisonnés dans une vie qui ne leur
ressemble pas, parfois broyés par un
système sans cœur et sans sens.
Et je me suis trouvée bien égoïste.
Alors, je me suis dit qu’en passant, si
je pouvais inspirer un maximum de
personnes à se réaliser dans la vie,
partager les ressources qui m’avaient
été utiles, j’aurais contribué à quelque
chose de beau.
- Au Nom du Corps - N°22- Page 17 -
"VERS UNE BELLE ET DOUCE REVOLUTION SPIRITUELLE..."
Je suis honorée de recueillir le témoignage de Laurence, Auteur de beaux
ouvrages...
Voici son parcours de vie qui la conduite à l'écriture...
Elle partage sa vision qui est essentielle pour les changements dont le
monde de demain a besoin.
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 18 -
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
Je voyais la pollution émotionnelle et
spirituelle.
Les enfants ont ce don merveilleuxLes enfants ont ce don merveilleux
de voir avec les yeux du cœurde voir avec les yeux du cœur
Nous sommes nombreux et
nombreuses à nous souvenir que «oui»,
enfant, nous avions déjà cette
perception du sensible et du subtil.
Puis nous grandissons. Le
politiquement correct reprend vite le
dessus. C’est ce que l’on nomme
l’éducation et la formation. Une
déformation plutôt, qui nous demande,
plus ou moins fortement en fonction de
notre docilité, d’entrer dans le rang et
de faire des choix responsables et
raisonnables.
Le cœur n’est pas sérieux, dit notre
société : il est plus facile d’y parler de
guerre que d’amour.
Je suis entrée dans le rang. Sans
grande conviction, il faut le dire.
Adolescente, je faisais partie de la
génération des « bof ».
Je suis touchée par les personnes qui
cherchent à l’intérieur d’elles-mêmes
les réponses aux questions que les
humains se posent depuis toujours :
qui suis-je ? quel est le sens de la
vie? quel est le sens de ma vie ?
Je suis l’une de ces personnes en
chemin sur les terrains de la
conscience.
Deux questions m’animent depuis
l’enfance : « qui suis-je ? » et « quel
est ce monde dans lequel je suis
née? » Elles sont mon moteur.
Enfant, je regardais les adultes et leur
monde avec étonnement,
incompréhension, assez souvent de
la peine.
En apparence, tout était normal. Il n’y
avait pas de crime, pas de coupable,
et pas plus de victime. Pourtant,
quelque chose semblait alourdir les
cœurs, obscurcir la vue, brouiller
l’énergie.
Il y avait autour de moi de belles
personnes et des raisons de sourire.
Mais il y avait aussi du mensonge
camouflé, de la violence silencieuse,
des non-dits banalisés et douloureux.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 19 -
Il m’est ainsi apparu que ma vie s’était
déroulée au fil de quatre saisons, de 9
ans chacune, auxquelles j’ai donné des
noms.
Il y avait eu tout d’abord L’apparente
insouciance de 0 à 9 ans. C’est à cette
époque que je regardais, sans le
comprendre, le monde des grands. Puis
Les années silence, de 9 à 18 ans.
J’avais, durant cette période,
consciemment ou inconsciemment, pris
le parti de ne pas dire ce qui m’animait
et me questionnait au plus profond de
mon être.
Mais la vie ne se contente pas d’un
sommeil confortable ou d’un repli
silencieux. Elle nous demande de nous
révéler à nous-mêmes. La saison
suivante était comme inévitable.
L’épreuveL’épreuve
J’ai nommé ma troisième saison, de 18
à 27 ans, L’épreuve. Une saison où je
me suis « ressentie en vrac », avec
l’obligation de rechercher et trouver
mon équilibre, tout en faisant mes
études.
Lorsqu’on me demandait quel était
mon avis sur tel ou tel sujet, je disais
« bof ». J’ai mis du temps à me forger
des convictions personnelles, à
m’approprier ma propre identité.
Tout est amourTout est amour
Une bascule s’est produite lorsque
j’avais 36 ans. Une expansion
spontanée de conscience m’a
amenée à percevoir que tout dans ce
monde est amour et lumière,
absolument tout. Sublime début de
réponse à mes questions d’enfance.
J’ai également réalisé, à l’occasion de
cet événement, que la vie, et mieux
que toute vie humaine, est un
parcours initiatique. Je l’ai écrit. J’ai
nommé ce premier manuscrit Quatre
saisons vers la lumière. Mon goût
pour l’écriture était né. Il ne m’a plus
quitté.
L’apparente insouciance et lesL’apparente insouciance et les
années silenceannées silence
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 20 -
J’étais comme explosée de
l’intérieur par une grenade. Je
devais, c’était vital, reconstituer mon
propre puzzle intérieur.
Ce fut pour moi l’époque de la
découverte de nombreuses
approches en développement
personnel. J’ai aimé être
accompagnée par des thérapeutes
formidables, plus tard je me suis
formée. Ce fut aussi l’époque de la
prise de conscience de « l’étoile
intérieure », celle dont on ressent la
présence inébranlable, qui nous
donne de la force et qui nous guide
depuis toujours.
La fin de l’épreuveLa fin de l’épreuve
La fin de cette troisième saison fut
belle. Durant neuf mois, sans le
chercher ni le vouloir, j’ai fait, durant
mon sommeil, le rêve que la «grande
moi » venait chercher la « petite moi»
au fond d’une grotte pour l’amener
vers la lumière.
De nuit en nuit, nous progressions
vers la sortie. Au-delà le soleil brillait,
je le voyais. Neuf mois plus tard,
nous étions toutes les deux, la
grande et la petite, aux portes de la
grotte sous les rayons du soleil qui
réchauffe, main dans la main.
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 21 -
À 36 ans, avec l’instant mystique et
lumineux que je venais de vivre,
j’entrais dans ma cinquième saison. Je
la nommais La lumière. C’était il y a 17
ans.
L’enseignementL’enseignement
Toute vie est un parcours initiatique. En
se retournant sur la sienne, et en la
regardant avec les yeux du cœur, il est
possible de laisser émerger des
compréhensions et d’en retrouver le
sens initiatique et spirituel.
En d’autres termes, la vie est une
expérience qui nous invite à retrouver
l’essence de notre être. Cette essence
est amour. Il n’y a pas d’autres vérités.
Tout ce qui nous en détourne n’est
qu’évitement et perte de temps.
On ne vit cependant pas, ici-bas, dans
notre société, uniquement d’eau fraiche
et de lumière. L’incarnation nous
demande aussi d’agir dans le monde.
Je venais de me donner naissance,
symboliquement, mais aussi très
certainement psychologiquement et
spirituellement.
J’avais 27 ans.
L’apprentissageL’apprentissage
Mes premiers pas dans la saison
suivante, que j’ai nommée à postériori
L’apprentissage, furent très prudents.
Même si professionnellement et
socialement tout semblait aller très
vite, mon rythme intérieur était bien
différent. Je m’étais fait une promesse
: ne plus jamais lâcher ma main, sous
aucun prétexte, et quelles que soient
les pressions extérieures.
Au cours des premières années de
cette saison, j’ai avancé dans la vie
en me « mettant » à l’intérieur de moi,
dans mon ventre, et en m’écoutant
régulièrement, pour être certaine que
je ne trahissais pas l’enfant en moi.
«Nous » avons avancé ainsi,
protégées. Je me suis construite dans
le monde.
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 22 -
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
Elles interpellent la science et les
scientifiques, tout comme les religions.
Elles bousculent les certitudes
réductrices et les tabous spirituels et
culturels dans lesquels notre civilisation
matérialiste et rationaliste est en train
de s’enferrer.
« Oui » à la croissance du cœur« Oui » à la croissance du cœur
Aux yeux de la culture occidentale qui
domine aujourd’hui partout sur la
planète, seul ce qui se voit, se compte
et se mesure a de la valeur. Cela a
fonctionné tant bien que mal ces
derniers siècles.
Mais cela ne suffit plus. Nous
suffoquons, nous sommes en train
d’étouffer tout simplement parce que le
déficit de spiritualité dans lequel nous
sommes plongés nous devient
insupportable.
Il n’est plus vivable. Nous demandons
du sens, de la compréhension, de la
connexion au sensible. Nous voulons
toujours plus de croissance, « oui »,
mais la croissance du cœur, pas celle
de l’argent.
Intériorité et extérioritéIntériorité et extériorité
Plutôt intellectuelle et de nature
curieuse, je me suis donc, moi aussi,
beaucoup occupée ces dernières
années. Mon activité favorite est de
continuer à chercher des réponses
aux deux questions qui continuent de
m’animer : « qui suis-je ? » et « quel
est ce monde dans lequel je suis
née? »
Les réponses à ces questions nous
ramènent à la quête spirituelle et à la
connaissance ésotérique, celle que
l’on trouve en soi. Elle se révèle dans
la sincérité et la simplicité de notre
intériorité.
Mais ces questions sont aussi
extériorité et activation de la raison.
Elles nous renvoient à la
connaissance (et surtout la
méconnaissance) que nous avons de
la vie, de la mort, de la conscience,
de l’humanité et de ses origines, de
l’univers, de ce qu’on appelle la
réalité...
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 23 -
Nous sommes desNous sommes des
tisserands de lumièretisserands de lumière
C’est pour cela que je
suis touchée par les
personnes en chemin et
en quête de sens. Je me
reconnais en elles. Nous
sommes différentes, je le
sais. Nos chemins sont
uniques, nos perceptions
sont personnelles, nos
guides et enseignants ne
sont pas les mêmes.
Mais, grâce à ces
personnes, je sais aussi
que je ne suis pas seule.
Le sens qu’elles
recherchent et trouvent
pour elles-mêmes donne
du sens à ma propre vie.
Je le reçois comme un
cadeau, celui de la vie et
de son immensité toujours
renouvelée qui ne peut
que nous émerveiller.
Le coming-out spirituel :Le coming-out spirituel :
une belle et douceune belle et douce
révolution terriennerévolution terrienne
Continuons de cheminer
joyeusement. Où que
nous soyons, en
cheminant ainsi, nous
tissons, tout autour de la
terre, des fils de lumière,
de vie et de conscience.
Nous créons les
passerelles invisibles vers
le monde, « les »
mondes, de demain. Des
mondes plus légers et
respectueux de la vie, où
l’on peut dire « aimer »
sans se culpabiliser.
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 24 -
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
Tout simplement en laissant s’exprimer
et rayonner notre vérité intérieure.
LAURENCE BARANSKI
xxxxxxxxxxxxxxx
Laurence Baranski évolue à la croisée
des univers de l’entreprise, des
mouvements citoyens, et de la
spiritualité.
Elle est coach et conseil, spécialiste
des processus de changement et de
transformation individuels et collectifs.
Elle a publié plusieurs ouvrages sur ce
thème, dans le champ de l’éducation,
l’entreprise, la société, et notamment,
avec Jacques Robin, en 2007,
L’Urgence de la métamorphose.
Elle est l’auteure de J’ai fait trois fois le
tour de la Terre. Réveiller les feux
sacrés de la connaissance publié chez
Lahnat éditions, en 2016. En 720 pages
d’informations scientifiques et
spirituelles entrecroisées, ce livre
propose un voyage au cœur de
l’histoire, des mythes, et des plans
parallèles...
Des mondes qui auront intégré que
l’amour est une loi de la vie, aussi
forte, et même bien plus puissance,
que la gravitation. L’amour nous
élève. Nous sommes des créateurs
de passerelles d’amour.
Personnellement, j’ai décidé de faire
de cette conviction mon matériau de
vie et de travail, au travers de ma
propre quête, de l’accompagnement
d’autres personnes en chemin, de
conférences et de livres, pour
transmettre et partager.
Exprimer et laisser rayonner notreExprimer et laisser rayonner notre
vérité intérieurevérité intérieure
Notre civilisation a pris le mauvais pli
de censurer tout ce qui touche à l’être
et à son essence. Cela ne peut plus
durer.
À nous de nous redonner l’oxygène
de conscience dont nous avons
besoin pour respirer. Là se trouvent
les ferments spirituels de la nouvelle,
douce et belle révolution terrienne et
humaine que nous sommes
nombreux à préparer.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 25 -
En septembre 2017 paraîtra « Le
coming-out spirituel », aux Éditions
Exergue, un ouvrage qui nous invite à
dire tout haut ce que nous sommes
nombreux à penser, ressentir ou
expérimenter, sans encore oser ou
pouvoir en parler ouvertement...
Pour en savoir plusPour en savoir plus :
https://laurencebaranski.com
- Le site du livre « J’ai fait trois fois- Le site du livre « J’ai fait trois fois
le tour de la Terre »le tour de la Terre »
http://www.troisfoisletourdelaterre.co
m
- Le film (de 13 mn) :- Le film (de 13 mn) :
https://www.youtube.com/
watch?v=kKZ5nKTLa9A
TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 26 -
"JUSTE WOW"
Je connais personnellement Axel...
Son histoire ?
Comment transformer le OUTCH ou le AÏE en WOW ! NOW !
C'EST VRAIMENT JUSTE WOW... ;-)
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 28 -
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
Il fallait qu’elle ait les mains libres, et le
rejeton de quatre ans que j’étais n’allait
pas l’aider à s’épanouir dans son
nouveau couple. Elle avait 25 ans, il en
avait 40.
Ma grand-mère maternelle est tombée
malade, un cancer, et a dû être
hospitalisée à Paris, à quelques trois
heures de route de là où nous
habitions. Ma mère devait lui rendre
visite tous les deux jours, et ma
présence posait vraiment souci.
Sur les conseils de mon aïeule, j’allais
être envoyé chez mon oncle et ma tante
en Hollande !
C’est ainsi que je me suis retrouvé à
vivre à trois cents kilomètres de chez
moi, chez des gens que je ne
connaissais pas, dans un pays où l’on
parlait une langue incompréhensible
pour moi…
Heureusement, les choses étant bien
faites, j’étais tombé chez des gens
adorables qui m’ont donné tout l’amour
qu’ils n’avaient pas pu donner à l’enfant
qu’ils n’avaient pas eu eux-mêmes.
J’ai dû attendre 44 ans pour
comprendre et admettre que j’avais
eu une enfance difficile… Que j’avais
été un « enfant battu ».
Ce terme a parfois traversé mes
pensées, mais, non, ce n’était pas
possible que, moi, enfant grandissant
dans une famille respectable et
respectée, à l’aise financièrement, je
fasse partie de ces gamins-là.
Mes parents biologiques ont divorcé
alors que j’avais quatre ans. Ils
n’étaient pas fortunés, loin de là, mais
ils étaient un couple avec un enfant.
Ma mère est partie, pour des raisons
qui lui appartiennent… avec son
patron, un homme aisé, de quinze
ans son aîné. Elle accédait à ce
qu’elle n’avait jamais connu :
l’abondance financière, la sécurité, et
quelque part un « père » dans ce
nouveau conjoint.
À partir de là, je suis devenu en
quelque sorte une gêne pour ma
mère.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 29 -
En tout cas, c’est comme ça que je l’ai
ressenti et vécu à l’époque.
Toute mon enfance, mon terrain de jeux
s’est limité à ma chambre. On m’a très
rapidement laissé entendre que la salle
à manger n’était pas pour moi, que mon
beau-père devait soit y travailler, soit se
reposer, soit regarder les informations,
ou je ne sais quoi d’autre.
Bref, ce n’était pas mon territoire. Et je
dois dire que ça ne l’a jamais été,
jusqu’à ce que je parte de chez moi à
l’âge de 18 ans pour poursuivre mes
études.
C’est un peu comme si j’avais été toléré
chez moi…
Mon père, lui, est rapidement parti vivre
à plus de 800 kilomètres de là où
j’habitais.
Je l’ai entraperçu pendant un mois de
vacances chez lui à Bordeaux à l’âge
de 7 ans, une semaine à Paris à 12 ans
et un après-midi à Charleville à 16
ans…
Côté langue, à cet âge-là, la plus
grande difficulté est plus de ne pas
perdre sa langue maternelle que d’en
apprendre une nouvelle.
Pendant cette année d’exil, mon père
et ma mère me rendaient
régulièrement visite, séparément bien
sûr. L’un venait pour jouer avec moi,
l’autre pour discuter avec ma tante…
Au bout d’un an, je suis rentré « chez
moi »… Enfin presque… En fait, j’ai
passé à nouveau entre un et deux
ans chez deux autres tantes, sauf que
l’une d’elles habitait dans la même
ville que ma mère…
Je ne sais pas pourquoi, et même ma
maman ne se souvient pas de cet
épisode aujourd’hui. Par la suite, j’ai
très souvent été « envoyé » à droite
ou à gauche les week-ends… J’ai très
rarement passé une fin de semaine
en famille.
Puis j’ai intégré le nouveau foyer qui
allait devenir le mien. Enfin, je devrais
plutôt dire, le foyer dans lequel j’avais
le droit de cohabiter. Ça peut paraître
dur à lire, mais c’est la vérité.
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 30 -
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
Donc, en résumé, un père absent, une
mère absente aussi, mais… violente !
Ma mère travaillait du matin au soir, du
lundi au samedi. Elle assistait mon
beau-père dans la gestion de la
concession automobile qu’ils tenaient à
deux depuis leur rencontre.
C’était une grosse concession, avec
une vingtaine d’employés, et ça prenait
beaucoup de temps.
Malgré tout, je n’étais pas abandonné
pour autant : ma mère mettait un point
d’honneur à ce que son rejeton
dérangeant devienne quelqu’un dans la
vie.
Et pour devenir quelqu’un, que faut-il ?
Avoir une situation. Et pour avoir une
situation, il faut… Travailler à l’école, et
ramener des bonnes notes.
Bon, aujourd’hui si vous me demandez
ce que veut dire « être quelqu’un », je
vais vous répondre que je suis Axel,
papa de quatre magnifiques enfants,
que je suis heureux.
Absence de masculin dans ma vie : il
n’était pas là, ne s’est pas occupé de
moi, et le nouveau mari de ma mère
n’est jamais intervenu sur moi que
pour m’expliquer que ce que lui faisait
à son époque était mieux.
Je crois que de toute ma vie je n’ai
jamais rencontré quelqu’un d’aussi
pessimiste et négatif que lui. Le genre
de personne qui avance dans la vie
avec la tête tournée vers le passé.
Vous imaginez le nombre d’obstacles
qu’il s’est pris du coup !
Ma seule référence masculine était
mon oncle de Hollande, chez qui
j’allais, après mon séjour d’un an, à
chaque vacances scolaires, et
heureusement !
Mes séjours aux Pays-Bas étaient en
quelque sorte comme ma bouée de
sauvetage, le seul endroit où j’avais le
sentiment d’exister et d’être aimé.
J’étais attendu, et a contrario de ce
qui se passait chez ma mère, ma
chambre ne me servait qu’à dormir,
pour le reste tout se passait « en
famille », dans la pièce principale.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 31 -
Du coup, j’ai annoncé fièrement que je
voulais être médecin. Et en même
temps, au fond de moi, une petite voix
que je n’avais pas appris à écouter à
l’époque, me disait : « Tu sais que tu
vas recevoir à longueur de journée des
gens malades… ». Et une autre de lui
répondre : « Oui mais ça gagne bien sa
vie ».
J’ai appris depuis qu’il était inutile de
chercher à « gagner sa vie », nous
l’avons tous gagné en arrivant sur cette
terre, mais ça c’est une autre histoire.
Il était impératif que je rapporte des
bonnes notes de l’école. Bonnes selon
les critères de ma mère : au minimum
au-dessus de la moyenne, mais ça
dépendait aussi des matières. La
musique ou le dessin, c’était
accessoire, par contre, les
mathématiques et le français, ça c’était
important pour ma future carrière.
Toute mauvaise note me valait une
raclée.
Accessoirement, j’accompagne des
gens à travers des formations, des
conférences et des coachings à
devenir qui ils ont envie d’être.
Sauf que ma maman n’avait pas tout-
à-fait la même conception de la
définition de « devenir quelqu’un ».
Issue d’une famille ouvrière très peu
fortunée avec un papa qui avait une
forte tendance à boire sa paye, je
pense que sa rencontre avec son
nouveau mari avait fait d’elle une
personne profondément attachée à la
réussite professionnelle, au paraître,
à l’avoir et au quand-dira-t-on.
Du coup, devenir quelqu’un ne
pouvait se traduire au minimum que
par le fait d’être patron, ou mieux, et
de préférence, devenir médecin,
avocat ou notaire.
J’ai grandi dans l’angoisse de devenir
autre chose que ça ! A aucun moment
je ne me suis demandé si ça me
plairait. Il fallait que j’aie un métier qui
sonne bien aux oreilles de ma mère.
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 32 -
Oui j’ai bien écrit « une
raclée » parce que c’est le
terme approprié pour
définir ce qui se passe
quand quelqu’un vous
met des gifles, et
s’acharne à vous frapper
encore et encore, malgré
les implorations que vous
lui faites de s’arrêter.
La seule limite qu’elle
avait c’était le moment où
elle avait le sentiment de
m’avoir marqué avec un
de ses grands ongles : il
ne fallait surtout pas que
ça se voie…
J’ai pu échanger avec ma
mère à ce sujet quelques
années plus tard, au
moment de ma majorité,
je crois : elle m’a avoué
qu’elle passait ses nerfs
sur moi ! Content d’avoir
servi de défouloir.
Vous savez quand on dit
que les mots blessent, je
comprends fort bien,
parce qu’en même temps
que les claques, il y avait
les menaces de ma mère
:
aller en pension, retourner
vivre chez mon père
(qu’elle m’avait décrit
comme un monstre),
m’envoyer en
apprentissage et devenir
ouvrier si je ne travaillais
pas mieux…
Toute mon enfance, j’ai
eu peur de devenir
électricien ou maçon !
J’ai grandi dans la peur
de me faire « fracasser »
parce que je ramenais
une foutue mauvaise note
à la maison. Mon école
était située à quelques
centaines de mètres de la
concession automobile où
ma mère et mon beau-
père travaillaient.
Je passais
systématiquement par là
avant de remonter à la
maison.
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 33 -
Je craignais tellement ma
mère que lorsque je
rentrais avec une note
sous la moyenne, c’était
la première chose que je
lui disais après l’avoir
saluée.
Je me souviendrai toute
ma vie de l’espèce de
rictus qu’elle avait au bord
des lèvres en me disant :
« Tu sais ce qui va se
passer ? ». Bien sûr que
je le savais, je le savais
déjà depuis le premier
cours du matin où j’avais
récolté cette satanée
note, toute la journée
j’avais ruminé cette raclée
que j’allais me prendre.
Enfant, j’étais stressé,
angoissé, je m’endormais
très tard, et je me grattais
dans tous les sens. J’ai
consulté des tonnes de
médecins, qui n’ont
jamais trouvé pourquoi.
Je suis certain qu’en
lisant ces quelques lignes
vous avez déjà trouvé.
Oui, mais comme je l’ai
écrit au début de cet
article, je n’ai jamais voulu
m’avouer à moi-même
que j’avais été battu.
C’est une thérapeute en
bio dynamique, qui m’a
fait prendre conscience
de ça à l’âge de 44 ans.
Lors du premier rendez-
vous, je lui raconte mon
histoire. A la fin, des
larmes dans les yeux, elle
me dit : « C’est triste ce
que tu as vécu ».
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 34 -
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
Cette première thérapie m’a ouvert les
yeux sur ma valeur, sur qui j’étais, sur
ce que j’étais capable de réaliser. Moi
qui pensais ne pas être grand-chose,
puisque je n’avais jamais réussi à faire
ce qu’on m’avait dit que j’aurais dû
faire.
On m’a rabattu les oreilles avec les
métiers que j’aurais dû exercer, les
sports que j’aurais dû pratiquer, les
relations que j’aurais dû avoir…
Mais heureusement au fond de moi,
une lueur brillait, une lueur qui allait
devenir quelques années plus tard une
flamme, qui allait me permettre de
devenir qui je suis vraiment.
Ma vie a été transformée à plusieurs
reprises : lors de mon divorce avec la
maman de ma fille, lors de ma
rencontre avec mon épouse, mère de
mes trois garçons, lorsque j’ai fait le
grand saut vers l’inconnu de
l’indépendance professionnelle, lâchant
un poste de directeur régional en
hôtellerie, qui m’assurait un salaire
régulier et confortable.
Wow ! Je n’avais jamais réalisé, ou du
moins je n’ai jamais voulu admettre
ça.
Ça a été le début de ma guérison.
Prendre conscience de ce que j’avais
vécu enfant.
Parce que toute ma vie, j’ai fait en
sorte de continuer à faire plaisir à ma
mère, sans le savoir.
J’ai fait carrière dans l’hôtellerie…
Ben non, ce n’est pas aussi
honorifique que de devenir médecin,
mais c’est ce que j’avais choisi.
Quand j’ai fait ce choix, je crois que
ma mère s’est fait une raison en
imaginant que je pourrais devenir un
grand chef de cuisine ou diriger un
palace sur la Croisette à Cannes.
Désolé, j’ai dirigé des hôtels Ibis…
Tout au long de ma vie, j’ai dû faire
avec cette dévalorisation qui m’avait
été assénée depuis ma plus tendre
enfance. Et je dois avouer que je
travaille encore dessus aujourd’hui à
bientôt 47 ans.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 35 -
liberté et le respect auxquels ils ont
droit. J’ai écrit l’histoire de ma vie dans
un livre, en expliquant les différentes
étapes que j’avais traversées, en
donnant les clefs qui avaient fonctionné
pour moi, en espérant inspirer ceux qui
me liront.
Je voudrais conclure en disant que rien
n’est fatal : j’ai été un enfant battu, peu
aimé par ma mère, abandonné par mon
père, dévalorisé dans tous les sens, j’ai
vécu un divorce, et pourtant…
La vie a mis sur mon chemin de
magnifiques rencontres, en
commençant par notre rencontre avec
mon épouse, Anne, avec qui nous
vivons une aventure merveilleuse.
Aujourd’hui, je me sens épanoui dans
toute ma puissance masculine et la
sensibilité féminine qui m’habite.
Je suis en accord avec ma maman, j’ai
retrouvé mon père, et nous avons, lui et
moi, bâti une belle relation… La vie est
juste WoW… Si on le souhaite.
Axel CREVAUX - @axelcrevauxilaurea
www.ilaurea.com
www.juste-wow.com
Puis une faillite personnelle qui nous
a amené, ma famille et moi, à quitter
une maison de presque deux 200 m²
pour un camping-car de 9 m². J’ai
connu à ce moment-là pour la
première fois de ma vie le
minimalisme matériel, tout en étant
entouré d’un amour immense : celui
d’une femme aimante, et de mes
enfants. C’est à ce moment-là de ma
vie que je suis passé de l’avoir à
l’être.
Je suis passé de Axel Crevaux,
directeur de, président de, vice-
président de… A Axel, juste moi ! Et
ça, c’est juste WoW !
Il y a un an, j’ai signé pour une
formation qui allait mettre encore un
élan supplémentaire dans ma vie. J’y
ai rencontré plein de gens inspirants
et inspirés. Une belle communauté
d’entraide.
Un an plus tard, j’ai trouvé ma voie :
je veux donner aux gens les clefs
pour qu'ils trouvent un équilibre entre
leur vie professionnelle et leur vie
privée, en leur offrant la possibilité
d'accéder à la reconnaissance, la
HISTOIRE D’UNE TRANSITION
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 36 -
- x -
« UNE BOUFFÉE DE NATURE »
POÈME
POÈMEpar Caroline Gauthier
Son rêve était de faire entrer comme
une bouffée d'ouragan,
Dans cette société pâle, le monde
sauvage du vivant.
Elle voulait voir la lueur dans les yeux
des gens,
Quand on parle de la nature et de ses
éléments.
Elle espérait secrètement que de le
communiquer avec les personnes
alentour,
Lui donnerait la force de se donner sa
bouffée d'oxygène sans détour.
Elle sentait sa faim de terre et sa soif
d'orages,
Mais elle était impuissante à cause
d'obligations qui l'enfermaient.
Pourtant, elle était affamée.
Elle espérait qu'à chaque fois qu'elle
hurlerait son besoin de nature comme
une louve,
Elle se le rappellerait comme d’un
mantra essentiel à la vie...
C'était là son injonction de survie.
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 38 -
POÈME
À partir de là et grâce à son amour,
Son espace de nature et l’accès à son
essence grandissaient chaque jour...
D'abord le parc et les randonnées le
week-end, puis son déménagement
dans des contrées plus vertes.
Tout changeait dans sa vie petit à petit,
de découverte en découverte...
Un minuscule petit arbre dans un parc
minuscule,
Lui avait donc permis de faire la
bascule...
Les racines de ce petit if, lui avait donné
la sève de son élan vibrant.
Aujourd’hui, son rêve était devenu sa
réalité…
Elle incarnait grâce à la nature et à sa
sagesse,
Ce dont elle voulait parler avec liesse…
Moralité : Mettons les pieds dans la
terre et nous aurons les corps habités
par ce dont nous voulons parler.
Mais aucun son ne sortait de sa
bouche et aucune trace de nature ne
se profilait dans son horizon
moribond.
Elle n'arrivait pas à se mettre en
action.
Tout cela n'était-ce qu'une illusion ?
Une nuit, elle rêva d'elle nue sur la
plage,
Courant dans les vagues et nageant
avec des dauphins sauvages.
Ce fut son appel, son réveil...
Plus rien ne serait pareil.
Le lendemain, elle partit en dehors de
ces heures de bureau,
Avec un petit sac de pique-niques sur
le dos.
Elle voulait se donner un petit espace
de nature dans le petit parc jouxtant
un immense building,
Là où les gens faisaient leur footing.
Une minuscule reliance avec un arbre
lui donna envie de pleurer.
Ces retrouvailles furtives avec la
nature lui suffirent pour se
reconnecter...
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 39 -
Si nous voulons que l’on entende
nos voix,
Nos corps doivent faire le poids.
Rien de mieux que la nature pour
sentir sa graine, la sève de son
arbre, et nourrir nos créations vers
notre véritable incarnation.
Caroline GAUTHIER
POEME
- Au Nom du Corps - N°22 - Page 40 -
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