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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS Maroc ___________________ ENM112 Information et communication pour l'ingénieur en énergétique SPECIALITE : Electrotechnique OPTION : Energétique par Tariq YAMOUL ___________________ Réduction du « flicker » sur les réseaux électriques industriels : Enjeux - solutions technologiques Juin 2011

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

Maroc

___________________

ENM112

Information et communication pour

l'ingénieur en énergétique

SPECIALITE : Electrotechnique

OPTION : Energétique

par

Tariq YAMOUL

___________________

Réduction du « flicker » sur les réseaux électriques industriels :

Enjeux - solutions technologiques

Juin 2011

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Avant-propos :

L'énergie électrique est fournie aux clients sous la forme d'un système triphasé d’une tension

sinusoïdal. Les paramètres caractérisant de cette tension sont :

1. Fréquence – Déviations

2. Amplitude

3. Forme d’onde

4. Symétrie - Déséquilibre

La définition de la Commission Electrotechnique Internationale de la qualité de la puissance,

dans le CEI 61000-4-30, est comme suit : « Caractéristiques de l'électricité à un point donné

sur un système électrique, évaluées contre un ensemble de paramètres techniques de

référence. » [1], et selon l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (I.E.E.E.) : on

appelle « Power Quality Problem » toute variation dans l’alimentation en puissance

électrique, ayant pour conséquence le dysfonctionnement ou l’avarie d’équipements des

utilisateurs (creux de tension, surtension, transitoire, harmoniques, déséquilibre, …). Mais

avec l’utilisation croissante de l’électronique de puissance dans les applications quotidiennes

ainsi que l’augmentation des appareils hautement sensibles dans les installations industrielles,

la qualité de l’énergie devient un sujet consistant.

La qualité de l'énergie électrique dépend évidemment de la tension au point de livraison.

Toutefois, elle peut être modifiée de quatre manières différentes, en fonction des

caractéristiques du système de tensions touchées par la panne. On distingue quatre types de

défauts:

les fluctuations de fréquence, qui sont rares et correspondent généralement à des incidents

majeurs sur l'interconnexion du réseau.

les modifications de la forme de l'onde de tension.

les dissymétries entre les trois phases, qui a pour conséquence le déséquilibre.

les variations d'amplitude de la tension, pouvant être lentes ou rapides mais de faibles

valeurs, sont responsables du phénomène de Flicker.

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TABLE DES MATIERES

Introduction……………………………………………………….............................................3

1. Définition du Flicker………………………………………………………..........................4

2. Origine des fluctuations de la tension ou Flicker………………...........................................5

3. Effets du Flicker……………………………………………………….................................8

4. Quantification et mesure du Flicker………………………….............................................10

4.1. Facteurs de fluctuations de tension…………………………………….......................10

4.2. Mesure du Flicker………………………………………………………......................11

5. Normes des fluctuations de tension……………………………..........................................15

6. Réduire les effets du Flicker…………………………………………….............................18

6.1. Alimentation sans interruption (ASI)……………………………………………........18

6.2. Choix du mode d'éclairage……………………………………………........................19

6.3. Ajout d’un volant d’inertie………………………………………………....................19

6.4. Modification du réseau…………………………………………………………..........19

6.5. Conditionneurs dynamiques de tension……………………………………….............20

6.5.1. Machines synchrones…………………………………………………….............20

6.5.2. La capacité série……………………………………………………………….....21

6.5.3. La réactance série………………………………………………………………...21

6.5.4. La réactance shunt saturée……………………………………………………….22

6.5.5. La réactance de découplage……………………………………………………...23

6.5.6. Le convertisseur de phase……………………………………………………......23

6.5.7. Le compensateur statique (SVC)…………………………………………….......24

6.5.8. STATCOM……………………………………………………………….............26

Conclusion……………………………………………………………....................................28

Bibliographie……………………………………………………………….............................29

Annexes

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Introduction :

L'amplitude de la tension est une composante très importante de la qualité de l'électricité, elle

est généralement le premier engagement contractuel du distributeur d'énergie. En

combinaison avec la gestion des contingences de la transmission et la distribution, l'amplitude

de tension peut subir des fluctuations et des anomalies, et qui peut même chuter à un niveau

proche de zéro.

Il existe différents types de phénomènes à l'origine de ces variations de tension. Côté

producteur tel que la foudre ou les courts-circuits accidentels, défauts d’isolation, blessure de

câble, projection de branches sur les lignes aériennes. Côté utilisateur, les causes proviennent

essentiellement de l’installation elle-même, suivant le type de la charge alimentée.

Pour caractériser ces événements, on utilise couramment deux paramètres (amplitude et durée

de la variation de la tension). Plusieurs types de défauts sont alors définis : les surtensions, les

creux de tension, les coupures, les à-coups de tension, les surtensions transitoires, les

harmoniques, les inter-harmoniques et les fluctuations rapides de la tension ou flicker.

La plage de variation nominale de la tension du réseau (plage dans laquelle toute variation de

la tension n’est pas considérée comme “anormale”) est fixée par le distributeur d’énergie en

général à ±10% de la tension composée.

Exemple de perturbations réseau basse tension

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~ 4 ~

1 Définition du Flicker

Les changements dans l'amplitude d'une tension sur une période plus longue que la période de

tension nominale est décrite comme une fluctuation de tension, les fluctuations de tension

peuvent survenir une fois, à plusieurs reprises, hasardeusement ou régulièrement. La

fluctuation rapide de la tension est une diminution de la valeur efficace effective d’une marge

de10%. La tension est modulée en amplitude par une enveloppe dont la fréquence est

comprise entre 0,5 et 25 Hz [2].

Il existe plusieurs types de fluctuations de tension. Ils sont nommé comme suit dans la

publication CEI 61000-3-3 [3] :

Type a Type b

Type c Type d

Figure 1 : fluctuation de tension

Type a : à-coups de tension rectangulaires et périodiques d’amplitude constante

Type b : série d’à-coups de tension irréguliers.

Type c : variations de tension clairement séparées qui ne sont pas toutes des à-coups.

Type d : série de fluctuations aléatoires ou continues de tension.

Le principal effet des fluctuations de tension est le malaise produit par le scintillement de la

lumière ou la variation de la luminosité des lampes. Le malaise physiologique dépend de

l'amplitude, la fréquence de répétition et la durée des fluctuations de tension, d’ou vient la

définition du Flicker.

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~ 5 ~

Le Flicker « un terme anglicisme » est défini comme l'impression visuelle d'un scintillement

de la lumière due aux variations de l'intensité lumineuse ou de la distribution spectrale de

l'éclairement où l’effet de scintillement des sources lumineuses est cause par fluctuations de

tension dues aux perturbations introduites dans le réseau au cours de la production, le

transport ou la distribution de l'électricité, mais surtout dérivés de l'utilisation des charges

fluctuantes [4] .

La perception de l’œil humain des fluctuations des sources lumineuses évolue en fonction de

la fréquence et présente un maximum de sensibilité entre 8 et 10 Hz, Il existe une limite de

perception à environ 35 Hz.

Figure 2 : exemple de fluctuation de tension de type sinusoïdale

2 Origine des fluctuations de la tension ou du flicker

Vue les distances entre les centrales de production et les lieux d’utilisation de l’énergie

électrique, un réseau électrique s’avère nécessaire. Ce dernier est constitué d’un réseau de

transport un deuxième de répartition et un troisième de distribution [4].

Figure 3 : Structure d’un réseau de distribution

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La tension au point de raccordement de la charge est différente de celle au point de la source

d’alimentation, à cause des impédances de ligne et des transformateurs. D’où la présence

d’une chute de tension plus ou moins importante suivant les caractéristiques des composants

du réseau.

Pour mettre en évidence la chute de tension due aux transits de courant dans le réseau, on

utilise le schéma équivalent monophasé, avec une charge supposée inductive [5] :

Figure 4 : Schéma d’un réseau alimentant une charge donnée et la représentation

De celui-là en diagramme de Fresnel

Si on considère que l'angle entre VS et VR est faible, le calcul de la chute de tension nous

mène à :

ΔV = VS - VR = R.IS. Cosϕ + X.IS. Sinϕ

Et on peut écrire :

P = VR.IS. Cosϕ et Q = VR.IS. Sinϕ

Avec : VR = tension nominale du réseau

VS = tension à vide du réseau

ΔV = chute de tension (= VS – VR)

P = puissance active de la charge sous la tension nominale VR.

Q = puissance réactive de la charge sous la tension nominale VR

Cosϕ = facteur de puissance de la charge

IS = courant nominal de la charge

Scc = puissance de court-circuit du réseau amont

R = résistance totale du réseau amont

X = réactance totale du réseau amont

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Ce qui donne:

ΔV= (R.P + X.Q) / VR

Et en valeur relative :

ΔV/ VR = (R.P + X.Q)/ VR2

En HT, la résistance R est négligeable vis à vis de l'impédance X, l'équation se transforme en :

ΔV/ VR = X.Q / VR2 = Q/ Scc

C'est la variation de la puissance réactive Q qui est prédominante et doit donc être contrôlée

[4] [5], plus la puissance de court-circuit est grande, moins les perturbations dégradant la

qualité de la tension électrique seront perceptibles. Par contre en basse tension, la résistance

R n’est pas négligeable, alors il faut agir sur les puissances active et réactive.

Ainsi les variations de tension « fluctuation de tension ou flicker » dans le réseau électrique

dépendent des déplacements des puissances actives et réactives, et surtout par le changement

de la puissance réactive de la charge au cours du temps [1] [3] [4] [5] [6]. Le flicker est

souvent associé à des charges de forte puissance telle que :

Dans la basse tension des charges de forte puissance comme, appareils à rayons X

(radiologues), lasers, grosses photocopieuses ou tireuses de plan (architectes),

Accélérateurs de particules, Chaudières électriques de grande capacité, moteurs pour

pompes à chaleur ou pour les groupes frigorifiques de chambres froides.

Dans la haute tension des charges fluctuantes comme :

- Les fours à arc

- Les laminoirs

- Les enrouleurs

- Les machines à souder point par point ou par résistance

- Les processus industriels accumulant les démarrages de moteurs

- Régulateurs de puissance à thyristors

Certains types de charges peuvent créer des inter-harmoniques, Il s’agit des tensions et des

courants sinusoïdaux ayant une fréquence qui n’est pas multiple de celle du réseau électrique.

Les Inter-harmoniques sont souvent produites par des convertisseurs de fréquence statiques,

des cyclo-convertisseurs, des moteurs asynchrones, et des dispositifs à arc électrique, la

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présence de ces inter-harmoniques dans la tension d’alimentation génère des fluctuations

assimilables au Flicker [7].

On a dénombré avant quelques types de charge qui peuvent causer le flicker, mais aussi il y a

certains types de centrales de production qui peuvent en être la cause par exemple, un site

d’éoliennes peut créer des fluctuations de tension, les fluctuations de la vitesse du vent sont

capable de se répercuter sur la puissance injectée par l’installation sur le réseau électrique et

ainsi produire des fluctuations de tension.

3 Effets du Flicker

La baisse de la qualité de l'énergie peut conduire à des temps d'arrêt imprévus des processus

industriels ou des défauts dans les installations de production et des pertes matérielles. Les

fabricants de dispositifs semi-conducteurs sont parmi les industriels les plus sensibles et

peuvent être perturbé en raison de chutes de tension momentanée causée par les fluctuations

de tension dans le réseau.

Aussi lors de l'apparition d'un creux de tension, le couple moteur proportionnel au carré de la

tension, subit une diminution brutale qui provoque le ralentissement du moteur. Ce

ralentissement est fonction de l'amplitude et de la durée du creux, et dépend essentiellement

du moment d'inertie des masses tournantes et du couple résistant. Et lors de la réapparition de

la tension du réseau, chaque moteur absorbe un courant d'autant plus proche de son courant de

démarrage sous pleine tension que le glissement atteint en fin de perturbation est élevé. Cette

phase de ré accélération n'entraîne pas a priori de conséquences graves sauf si les moteurs

représentent une grande partie de la puissance d'une installation. Dans ce cas, l’appel du

courant du moteur peut provoquer le déclenchement des protections.

Ces surintensités peuvent également conduire à des chutes de tension dans les impédances

amont (en particulier celles des transformateurs) telles que le retour au fonctionnement

nominal soit difficile et contraignant (faible différence entre les couples moteur et résistant,

provoquant une reprise avec sur-échauffement) ou même impossible (le couple moteur ayant

fortement diminué et devenant inférieur au couple résistant). Les fortes fluctuations dans

certains cas peuvent gêner le démarrage en raison de la réduction de l'alimentation en tension.

En outre, les moteurs à induction qui fonctionnent à un couple maximal peuvent décrocher si

les fluctuations de tension sont d'une ampleur significative [8].

Les phénomènes de perturbation de cette sorte peuvent nuire aux équipements. Les

fluctuations de tension peuvent également provoquer des déclenchements intempestifs des

relais; et interférer avec les équipements de communication.

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Les fluctuations de tension produites sur un réseau à moyenne tension (HTA) ou sur un

réseau à haute tension (HTB), peuvent s’ajouter aussi bien qu’affecter les réseaux voisins

parmi lesquels certains peuvent être à basse tension [3].

On définit T FHM le coefficient de transfert de Flicker entre un réseau à haute tension (HT) et

un réseau à moyenne tension (MT) qui lui est associé. Sa valeur dépend des caractéristiques

du réseau et des charges ; en moyenne, elle est voisine de 0,8.

On définit T FML le coefficient de transfert de Flicker entre un réseau à moyenne tension

(MT) et un réseau à basse tension (BT) qui lui est associé. Sa valeur dépend des

caractéristiques du réseau et des charges ; en moyenne, elle est voisine de 0,95.

On considère que le coefficient de transfert de Flicker est nul en remontant vers la source de

puissance : T FLM = 0 , T FMH = 0

En d’autres termes, des fluctuations de tension sur un réseau BT n’affectent par le réseau MT

dont ils sont issus, et des fluctuations de tension sur un réseau MT n’affectent pas le ou les

réseaux HT dont ils sont issus. Plusieurs raisons permettent d’expliquer ces résultats. Il y a

bien sûr l’augmentation notable de la puissance de court-circuit lorsqu’on se rapproche de la

source et, en particulier, le maillage des réseaux HT, mais il y a aussi les régulations de

tension appliquées à l’exploitation des réseaux et le foisonnement des charges [7].

L’une des principales conséquences du Flicker est la variation de l’intensité lumineuse des

éclairages qui peut entrainer chez l’homme une gêne physiologique. Même si les variations de

tension sont (assez) espacées dans le temps, elles sont parfois perçues comme gênantes par les

utilisateurs.

Figure 5 : Variation de l’intensité lumineuse due à une fluctuation de tension

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En effet, les dispositifs d’éclairage sont non linéaires. Leur efficacité d’éclairage est fonction

du carré de la tension figure 5. Les fluctuations de tension produisent des fluctuations

d’éclairage, nommées scintillement ou papillotement ou Flicker, dues à des composantes dont

les fréquences sont des fréquences de battement. Celles-ci peuvent être mises en évidence

dans le spectre du carré de la tension, tous les types d’éclairage ne réagissent pas de la même

manière au Flicker, les lampes à incandescence sont les plus gravement touchées, ensuite Les

éclairages fluorescents sont moins sensibles, et enfin Les lampes à vapeur de mercure ou de

sodium sont les moins sensibles au Flicker [1] [3] [4].

4 Quantification et mesure du Flicker

Le Flicker est un problème de qualité de puissance avant même que le terme de la qualité de

puissance n a été établi. Toutefois, il a fallu de nombreuses années pour développer un moyen

adéquat afin de quantifier les niveaux de Flicker. Seules des mesures de fluctuations de

tension, permettent de déterminer le niveau d’émission en comparaison avec les limites de

charge définis dans la compatibilité électromagnétique (CEM).

La quantification et la mesure du phénomène de Flicker est assez complexe, car ils couvrent

en même temps des facteurs techniques, physiologiques et psychologiques, et aussi parce que

ses effets sont principalement qualitatives: il s'agit d'une déficience visuelle qui peut être

perçu différemment par de nombreuses personnes.

4.1 Facteurs de fluctuations de tension

L'évaluation du clignotement est basée sur la perception humaine des fluctuations de tension

avec certaines formes extérieures et divers fréquences ou taux de répétition. L'évaluation

suppose l’utilisation d'une lampe à incandescence de 60 W - 230 V à filament bi-spiralé

comme lampe de référence. Des essais personnels ont été employés pour différents taux de

répétition et fluctuations de tension pour déterminer si une fluctuation dans la lumière pourrait

être classifiée du `non évident' par le `très évident' au `insupportable'.

La «Dose de Flicker», premier paramètre de quantification de Flicker, utilisé en France, a été

établie à partir d'expérimentations [5] :

la sensation de gêne est proportionnelle au carré de l’amplitude des fluctuations de la

tension et à sa durée.

la sensibilité moyenne des personnes aux papillotements de lumière est maximum pour

une fréquence de 8,8 Hz.

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Le paramètre de quantification de la gêne « dose de Flicker » ou G est perçue pour une

période d’observation T donnée (normalement une minute) selon l’équation :

G=

Avec :

a8.8= gf .af est l’amplitude équivalente à 8.8 Hz, due à une fluctuation de tension af à une

fréquence f multiplier par le coefficient gf qui ne dépend que de la fréquence de cette

fluctuation

La dose de Flicker évalue la quantité de la gêne pendant une certaine période. Ce paramètre

est très fluctuant pour une charge perturbatrice avec un cycle de fonctionnement plus long que

la période d'intégration. Il exprime mal le malaise total perçu. L’utilisation de la Dose de

Flicker n’est plus d’actualité en France, d’autres grandeurs (Pst-Plt) sont maintenant

employées pour exprimer la sévérité du Flicker.

4.2 Mesure du Flicker

La mesure conduit à quantifier le phénomène du Flicker, et ainsi définir les conditions

optimales de l’exploitation d’un réseau électrique. L’optimisation concerne la satisfaction des

utilisateurs avec ses deux pôles, difficiles quelque fois à mettre en œuvre :

absence de gêne sur les dispositifs susceptibles d’être perturbés;

correction minimale (au moindre coût) des dispositifs perturbateurs.

Il y a deux index importants utilisés dans l'évaluation du clignotement dans les systèmes

d'alimentation, l'index à court terme de clignotement, Pst, et l'index à long terme de

clignotement, Plt.

Figure 6 : courbe limite de gêne du Flicker

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L’index Pst représente la perceptibilité de scintillement fondée sur un critère que les niveaux

de Flicker créés par les fluctuations de tension va ennuyer 50% de la population. Cet index est

calculé sur une base de 10 minutes pour évaluer les niveaux à court terme de clignotement.

Pour une fluctuation rectangulaire périodique de tension, cet index, normalisé à une valeur de

1.0, est illustré sur la figure 6 comme la courbe de clignotement. Ce diagramme représente le

seuil conventionnel de l'irritabilité

La compensation du papillotement n’est pas possible de manière parfaite. Elle se définit par

un taux d’atténuation de papillotement, défini comme le rapport du Flicker avant installation

du dispositif compensateur sur le Flicker après installation du dispositif, de manière à ramener

le papillotement à une valeur admissible. D’où la nécessite de faire des mesures dans une

installation avant même de proposer une solution pour remédier au problème du Flicker.

La méthode de mesure doit permettre de quantifier la gêne ressentie et prendre en compte les

mécanismes de la vision. Pour cela, le Flicker doit être évalué sur une période de temps

suffisamment longue. De plus, en raison de sa nature aléatoire (le papillotement est provoqué

uniquement par certaines charges), le niveau instantané de Flicker peut varier

considérablement et de façon imprévisible pendant cette période. Un intervalle de 10 minutes

a été jugé comme étant un bon compromis pour évaluer ce qui est appelé le Flicker courte

durée ou Pst « probability short term ». Il est assez long pour éviter d’accorder trop

d’importance à des variations isolées de tensions. Il est également assez long pour permettre à

une personne non avertie de remarquer la perturbation et sa persistance. La période de 10

minutes sur laquelle a été basée l’évaluation de la sévérité du Flicker de courte durée est

valable pour l’estimation des perturbations causées par des sources individuelles telles que les

laminoirs, pompes à chaleur ou appareils électrodomestiques. Dans le cas où l’effet combiné

de plusieurs charges perturbatrices fonctionnant de manière aléatoire (par exemple des postes

de soudure ou des moteurs) ou quand il s’agit de sources de Flicker à cycle de

fonctionnement long ou variable (four électrique à arc), il est nécessaire d’évaluer la

perturbation ainsi créée sur une plus longue durée. La durée de mesure est alors définie à 2

heures, durée considérée comme appropriée au cycle de fonctionnement de la charge ou durée

pendant laquelle un observateur peut être sensible au Flicker longue durée ou Plt « probability

long term ».

Le calcul des valeurs de Pst est exécuté par un Flickermeter dont les spécifications de

conception et la fonctionnalité sont décrites dans la norme CEI 61000-4-15. La figure 7

montre le schéma fonctionnel d'un Flickermeter selon la norme. Les trois premiers blocs de la

conception effectuent l'opération de traitement de signal sur la forme d'onde mesurée de

Page 14: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 13 ~

tension v (t). Plus spécifiquement ces blocs représentent comment les fluctuations de tension

sont transformées pour allumer des fluctuations, déterminent la perceptibilité à l'œil humain et

puis simulent la réponse de cerveau (ennui) au clignotement de lampe. Ce processus désigné

souvent sous le nom de la réponse de "lampe-œil-cerveau". Le bloc final exécute l'analyse

statistique exigée pour calculer Pst et Plt.

Dispositif de simulation de la perception humaine signal image de la gêne

(Flicker instantané)

bloc 1 bloc 2 bloc 3 bloc 4 bloc 5 convertisseur

transformateur adaptateur démodulateur filtres de élévateur analogique/numérique d'éntrée d' entrée quadratique pondération au carré + programmateur des

+ +filtre périodes d'observation

générateur passe-bas +

d'un signal (lissage) interfaces de sortie

de contrôle

sortie n° 1 2 3 ■ sélection des 6 gammes

■ Tension efficace de ■ niveau 4 ■ intégration sur une ■ présentation

chaque alternance de fluctuation minute (dose de Flicker) des données

5 ■ enregistrement (Pst, Plt)

■ enregistrement

Le filtrage (lissage) et la pondération dans les trois premiers blocs du Flickermeter ajustent les

composants de fréquence de fluctuation selon l'ennui humain perçu.

Le signal de niveau instantané scintillement de la sortie du 3ème bloc du Flickermètre, est

échantillonné et divisé en 64 classifications différentes de temps. Cela permet l’établissement

d’une évaluation statistique des niveaux Flicker. La mesure de la gravité du court terme

scintillement, la Pst, est ensuite calculée toutes les 10 minutes en utilisant les valeurs

pondérées de probabilité cumulée des niveaux de scintillement dépassant 0,1, 1, 3, 10 et 50%

du temps moyennant l'équation :

Pst3 =

Les pourcentages P0,1 , P1, P3, P10 et P50 sont les niveaux de Flicker dépassés de 0,1; 1; 3;

10 et 50 % du temps pendant la période d’observation. Ces valeurs sont prises de la courbe de

«Fonction de Probabilité Cumulée» -FPC, établie à partir des valeurs de Flicker

instantanées, soit a8.82(t), qui peut aussi être considéré comme la valeur «différentielle

instantanée de la Dose de Flicker».

La tolérance des gens au scintillement des sources lumineuses sur de longues périodes est

moindre que pour le court terme. Pour cette raison le second index est introduit par les

Figure 7 : diagramme fonctionnel du Flickermètre (selon CEI 61000-4-15).

Page 15: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 14 ~

normes, l'index à long terme de clignotement, Plt correspond à une estimation statistique de la

probabilité de gêne visuelle sur une durée de 2 heures, le Plt est une moyenne de valeurs de

Pst évaluées en utilisant une loi cubique comme défini dans l'équation :

Plt =

Où Psti (i = 1, 2, 3, ...) sont des lectures consécutives de la sévérité à court terme Pst.

Lorsque l’index Plt est utilisé, il devrait être calculé en utilisant toutes les dix minutes

d'intervalle coulissant au cours des deux dernières heures figure 8.

L'avantage de cet index est d’offrir une plus grande vision de stabilité pour le Flicker que le

Pst ne le fait pas. Surtout quand on suit le protocole CEI pour une session de mesure d'une

semaine pour le scintillement, la lecture d'une parcelle de Plt est beaucoup plus facile que

celle de Pst

Le Flickermètre permet de déterminer les différents indices de la sévérité du Flicker à partir

du Pst et du Plt :

· PstM : valeur maximale du Pst sur une journée

· Pst99% : valeur maximale du Pst sur toute la session de mesure ayant une probabilité de 1%

d’être dépassée.

Figure 8 : mesure du Plt en fonction de Pst.

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· Pst95% : valeur maximale du Pst sur toute la session de mesure ayant une probabilité de 5%

d’être dépassée.

· PltM : valeur maximale du Plt sur une journée

· Plt99% : valeur maximale du Plt sur toute la session de mesure ayant une probabilité de 1%

d’être dépassée.

· Plt95% : valeur maximale du Pst sur toute la session de mesure ayant une probabilité de 5%

d’être dépassée

Enfin les utilisateurs doivent s'assurer que les niveaux de Flicker, surgissant de leurs

installation en raison des fluctuations de tension, demeurent en-dessous de 1.0 pour le Pst. Et

pour le Plt les valeurs devraient être maintenues encore tout inférieures que le clignotement à

long terme est généralement plus ennuyant.

5 Normes des fluctuations de tension

On parle d’une énergie de qualité supérieure lorsque les caractéristiques physiques de

l’alimentation des processus industriels sous les conditions normales sont telles que ni

perturbations ni interruptions ne sont provoquées. De plus en plus, des normes sont adoptées

pour définir le niveau toléré des différents types de perturbations dans le réseau

La norme CEI 61000 intitulée Compatibilité électromagnétique (CEM), l'une des publications

volumineuses de la CEI « Wikipédia », a pour objet de donner une description et une

interprétation de divers termes jugés fondamentaux pour les concepts et l'application pratique

dans le domaine de la conception et de l'évaluation des systèmes électro-magnétiquement

compatibles. De plus, le présent rapport attire l'attention sur la distinction qu'il convient de

faire entre les essais de compatibilité électromagnétique fait dans une installation d'essai

normalisée et ceux faits sur le site sur lequel un dispositif (appareil ou système) est installé

(mesures in situ) « CEI 61000-1-1 ». Cette norme est constituée de :

o Partie 1 : Généralités

o Partie 2 : Environnement

o Partie 3 : Limites

o Partie 4 : Techniques d'essai et de mesure

o Partie 5 : Guides d’installation et d’atténuation

o Partie 6 : Normes génériques

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~ 16 ~

Depuis une dizaine d'années la CEI a fait de grands efforts pour standardiser la mesure et

l'évaluation du Flicker, les sections de la norme CEI 61000 développant le Flicker sont :

CEI 61000.3.3 :

La CEI 6 1000.3.3 spécifie les limites d'émission pour l'équipement de basse tension évalué

inférieur ou égal à 16A pour s'assurer que des fluctuations excessives de tension ne sont pas

provoquées par leur opération normale. La norme décrit les conditions d'essai sur

l'équipement (matériel d'éclairage, machines à laver, réfrigérateurs, machines à photocopier,

imprimantes à laser, aspirateurs, perceuses, sèche-cheveux, électronique grand public,

chauffe-eau …).

Afin de mesurer les fluctuations de tension causée par l'exploitation des charges spécifique,

l'ampleur du changement dans la tension efficace est considérée de la moitié de chaque cycle

(10 ms) de la fréquence du réseau pour toutes les valeurs efficaces de la tension sur chaque

intervalle de 10 minutes. La caractéristique de tension ΔV (t) de la figure 9 est ensuite

déterminée pour des périodes entre le moment où la tension a été dans l'état stable pendant au

moins une seconde. Une référence impédance du système est spécifiée pour être utilisée

pendant les essais de ce type.

Temps, t

CEI 61000.3.5 :

La CEI 61000.3.5 couvre les caractéristiques décrites dans la CEI 61000.3.3 pour

l'équipement de basse tension avec un courant assigné supérieure à 16A. Cette norme diffère

cependant parce qu'elle emploie le point réel de raccordement pour exécuter les sondages de

conformité plutôt qu'une impédance de référence. Ainsi pour exécuter l'évaluation de cet

équipement, le consommateur et le fournisseur de l'électricité doivent coopérer et fournir les

données nécessaires pour permettre une évaluation d'avoir lieu. De telles données peuvent

inclure des détails de charge, l'impédance de système, le niveau existant de la perturbation, et

le coût d'améliorations d'alimentation d'énergie.

Figure 9 : Évaluation d'histogramme du ΔV (t).

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~ 17 ~

CEI 61000.3.7 :

Ce rapport du CEI est un rapport technique. Cette norme est exigée pour s'assurer que

l'interaction de toutes les charges reliées au système d'alimentation ne cause pas des

fluctuations excessives de tension.

Le premier objectif de cette norme est de fournir des conseils pour des pratiques en matière de

technologie. Les directives données sont fondées sur certaines hypothèses de simplification et

par conséquent des approches recommandées doivent être employées avec la flexibilité et le

jugement. La décision finale pour le raccordement de la charge d'intensité variable d'un client

dépendra toujours du fournisseur de l'électricité.

Des niveaux de compatibilité pour des fluctuations de tension sont placés suivant les

indications du tableau pour les index à court terme et à long terme de clignotement. Les

utilités devraient essayer de s'assurer que les index de clignotement ne dépassent pas les

niveaux de compatibilité recommandés par les normes appropriées. Pour cette raison les

utilisateurs devraient assigner des niveaux de planification au-dessous des niveaux de

compatibilité. Les niveaux de planification pour des systèmes de système MT et de HT

recommandés dans la norme sont indiqués dans le tableau.

limites niveaux de

acceptables compatibilité pour

de flicker plannification

BT HTA HTB

Pst 1,00 1,00 0,79

Plt 0,74 0,74 0,58

La procédure générale pour évaluer les charges d'intensité variable selon la norme CEI

61000.3.7 est remplie par étapes. L'étape 1 est une évaluation simplifiée d'émission de

perturbation. Si la charge d'intensité variable ou la demande maximum de clients est petite

comparée à la capacité de court-circuit au moment où le raccordement commun, aucune

évaluation détaillée n'est nécessaire. L'étape 2 calcule les limites d'émission proportionnelles à

une demande maximum. L'équipement est évalué contre le pouvoir absorbant du système qui

est assigné à différents clients selon leur demande. Le pouvoir absorbant est dérivé des

niveaux de planification. Dans l'attribution à différents clients aux niveaux de système MT,

des perturbations dérivées des niveaux de HT devraient être considérées. L'étape finale est

l’acceptation des niveaux d'émission plus élevée sur une base exceptionnelle et périlleuse où

l'utilisateur et le consommateur peuvent convenir sur le raccordement dans des conditions

spéciales.

Page 19: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 18 ~

CEI 61000.3.11 :

Cette norme couvre le raccordement conditionnel des charges qui relèvent des caractéristiques

décrites dans CEI 61000.3.5 mais ne rencontre pas la conformité.

CEI 61000-4-15 :

Cette norme spécifie l’ensemble des caractéristiques auxquelles doit répondre un appareil

destiné à mesurer le niveau correct du Flicker, pour toutes les formes d’ondes de fluctuation

de la tension rencontrées dans la pratique. Les normes en vigueur définissent une fourchette

admissible pour ces variations de tension : période < 1 heure, faibles amplitudes (< 10 %) de

la tension d’alimentation.

6 Réduire les effets du Flicker

Il existe deux possibilités pour l’amélioration de la qualité de l’énergie électrique. L’une est

appelée conditionnement de la charge qui consiste à rendre les équipements du processus

industriel moins sensibles aux problèmes de la qualité de l’énergie, en leur permettant ainsi de

les surmonter. L’autre possibilité réside dans l’installation d’un dispositif de conditionnement

capable de supprimer ou contrecarrer les perturbations provenant du réseau.

Pour la première possibilité on peut noter :

6.1 alimentation sans interruption (ASI)

Lorsque les nuisances causées par le Flicker sont limitée à un site bien défini d'utilisation, il

est possible de nettoyer le départ de ce site en installant une alimentation sans interruption.

Comme son nom l’indique, la fonction principale d’une alimentation sans

interruption « ASI », figure 10, est la continuité de service. Mais une ASI peut remplir

également d’autres fonctions, dans notre cas réduire le Flicker, et ainsi améliorer la qualité de

la tension à l’utilisation [5] [8].

Figure 10 : schéma de principe d’une ASI double conversion « Wikipédia ».

Page 20: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 19 ~

L'investissement d'un tel dispositif peut être relativement faible, mais cette solution reste un

remède local aux effets du Flicker.

6.2 choix du mode d'éclairage

Les types de lampes n’ont pas une sensibilité identiques aux

variations rapides de la tension, il existe des sources

lumineuses plus ou moins sensibles au Flicker. Les lampes

fluorescentes sont sensibles aux variations de tension de deux

à trois fois plus faible que les ampoules à incandescences, les

« fluo-compactes » sont encore moins sensible, Ils sont donc

le meilleur choix de l’éclairage pour remédier au problème

du Flicker. Mais cette solution reste seulement un remède

pour l’éclairage, et pas pour les autres utilisations perturbées [1] [5] [8].

6.3 Ajout d’un volant d’inertie

Dans certains cas particuliers, de charges tournantes, comme un moteur avec charge variable

ou un alternateur dont la puissance de la machine d'entraînement est variable peuvent

provoquer des fluctuations de tension. Ces fluctuations peuvent être réduites en ajoutant un

volant d'inertie sur l'arbre du moteur ou de l’alternateur, et ainsi réduire les fluctuations de la

charge induisant le Flicker [5] [8].

6.4 modification du réseau

Suivant la relation « ΔV/ VR = Q/ Scc », pour remédier au Flicker il sera plus efficace

d’augmenter la puissance de court-circuit du réseau en diminuant son impédance. Compte

tenu du point de raccordement de la charge. Bien entendu, si cette décision est efficace, il est

souvent difficile à mettre en œuvre. Pour cela, différentes solutions sont possibles [5] [8] [4] :

Raccordement des circuits d'éclairage au plus près du point de livraison ou la séparation

galvanique (transformateur d’isolement) des charges fluctuantes et des charges stables

Augmentation de la puissance du transformateur commun (à Ucc constant) alimentant

les charges fluctuantes

Diminution de la tension de court-circuit (Ucc %) du transformateur commun (à

puissance constante)

Mise en parallèle de transformateurs supplémentaires

En BT, renforcement de la section des conducteurs situés en amont de la charge

perturbatrice

Page 21: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 20 ~

Raccordement de la charge perturbatrice à un réseau de tension plus élevée

6.5 Conditionneurs dynamiques de tension

On a vu que les charges induisant le Flicker sont ceux que leur demande d’énergie réactive est

fluctuante, les conditionneurs dynamiques de tension sont des dispositifs couplés avec la

charge pour fournir le complément de tension due à la chute de tension causé par la demande

d’énergie réactive, ainsi en contrôlant le flux demandé par ces charges on peut réduire, même

annuler les fluctuations responsables du Flicker [8] [4].

Les dispositifs commercialisés destinés à réduire les problèmes liés à la qualité de puissance

sont susceptibles de protéger contre des groupes de problèmes. Ces dispositifs sont de

différentes grandeurs et peuvent être installés aux différents niveaux de tension (HT, MT, BT)

du réseau. Le dispositif et son emplacement, sont choisis selon des critères de faisabilité

économique et de la fiabilité recherchée.

Les conditionneurs dynamiques de tension sont soit tournant comme la machine synchrone,

soit statique utilisant des convertisseurs statiques. Les solutions basées sur l'électronique de

puissance « convertisseur statique » sont souvent utilisés quand une réponse rapide à la

suppression ou de contrecarrer les problèmes de qualité de l'alimentation. Pour les

applications à charge unique la sélection du dispositif approprié est assez simple, tandis que

pour les systèmes complexes avec de multiples charges, tous les éléments du réseau doivent

être soigneusement considérer, et lorsqu’il s’agit de grands systèmes, il faut aussi savoir quels

sont les exigences des charges sensibles

6.5.1. Machines synchrones

L’utilisation de la machine synchrone ou le compensateur synchrone, comme il est nommé

quelque fois figure 11, dans ces quadrants moteur ou générateur permet, tout en bénéficiant

de la force mécanique sur l'arbre, la production de puissance réactive (inductive ou capacitive)

à la fréquence fondamentale.

Figure 11 : compensateur ou machines synchrones.

compensateur

synchrone

générateur réseau

de Flicker sensible au

Flicker

Page 22: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 21 ~

Cette solution conduit à une réduction des fluctuations de 2 à 10 % et jusqu'à 30 % avec des

systèmes modernes de contrôle électroniques [5] [8].

L'utilisation de la machine synchrone sans vérifier le courant d'excitation n'atteint pas les

niveaux limites normatives de la variation de tension. En effet, il serait nécessaire pour cela,

que la puissance nominale de la machine synchrone soit plusieurs fois supérieure à la

puissance de la charge à stabiliser, sinon contrôler la machine synchrone en boucle fermée en

régulation de tension avec un contrôle du courant d’excitation rapide. Une telle solution

permet un contrôle rapide du courant réactif appelé par la machine.

6.5.2. La capacité série

L'introduction d'un condensateur en série dans le réseau, en amont du point de connexion de

la charge perturbatrice et des circuits sensibles aux vibrations, figure 12, peut réduire de

moitié les fluctuations de tension. Cette solution présente un avantage supplémentaire car elle

permet la production d'énergie réactive en plus de réduire les fluctuations. Par contre, il faut

protéger les condensateurs contre les courts circuits en aval [5] [8].

6.5.3. la réactance série

Utilisé pour les fours à arc, la solution peut réduire de 30% le taux de scintillement. La

réactance est insérée en série avec l'alimentation HT du four en aval du terminal figure 13.

Elle peut être incorporée dans le transformateur du four. Elle comprend souvent un ajustement

de l'appareil (prises boulonnées) et une possibilité de court-circuit.

Le principal effet "positif" sur les variations de tension, est que le courant consommé par le

four baisse. De plus, il stabilise le four à arc, ainsi les fluctuations de tension sont moins

brusques et le fonctionnement aléatoire du four à l'arc est réduit.

Figure 12 : Capacité en série dans le réseau.

capacité série

Générateur réseau sensible

de Flicker au Flicker

Page 23: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 22 ~

L'inconvénient est que la réactance est traversée par le courant de charge du four, et donc elle

consomme de la puissance réactive [5] [8].

6.5.4. la réactance shunt saturée

La réactance shunt saturée raccordée au plus près de la source de Flicker peut réduire d'un

facteur de 10% les fluctuations supérieures à la tension nominale, figure 14, mais elle est

inefficace pour les fluctuations inférieures parce que l'inductance ne sature pas [5] [8].

Ces réactances présentent des inconvénients :

Elles consomment du courant réactif

Elles produisent des harmoniques

Leur prix est plutôt élevé.

Figure 13 : la réactance série.

Figure 14 : la réactance shunt saturée.

réactance

série

générateur réseau sensible

de Flicker au Flicker

Page 24: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 23 ~

6.5.5. la réactance de découplage

Cette méthode est très efficace, car les fluctuations peuvent être réduites par un facteur de 10.

Mais il faut une configuration appropriée du réseau figure 15.

Une impédance est placée dans l'alimentation de la charge origine de perturbations. Et grâce à

un auto- transformateur spécial connecté à cette impédance, la tension opposée est ajoutée

à la perturbation au niveau du réseau sensible au Flicker. Il n'y a pas d'atténuation du Flicker

en amont du dispositif [8].

6.5.6. le convertisseur de phase

La tension produite par la fluctuation des charges monophasées sont considérablement réduits

par les convertisseurs de phase, groupes tournants, transformateurs à couplages spéciaux ou

pont de Steinmetz illustré dans la figure 16.

Figure 15 : la réactance de découplage.

Figure 16 : montage en pont de Steinmetz pour la compensation d'une charge

monophasée alimentée entre deux phases (schéma de principe).

réactance de

Générateur découplage réseau

de Flicker (auto - transfo sensible au Flicker

spécial)

Page 25: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 24 ~

Le pont de Steinmetz permet le rééquilibrage d'une charge résistive monophasée. Ainsi, une

charge monophasée (Sm = Pm + jQm) peut être compensée par une charge (-jQ) sur la même

phase. Il en résulte une charge monophasée purement résistive Pm qui peut être compensée en

ajoutant des admittances selfiques et capacitives sur les deux autres branches. Ce montage

équivaut à une charge triphasée équilibrée purement résistive de (Pm / 3).

Quand la charge monophasée Sm est fortement fluctuante, un dispositif d'électronique de

puissance peut permettre une compensation dynamique, pratiquement en temps réel. Idem en

triphasé déséquilibré. Dans ce cas, le Pont de Steinmetz devient un «compensateur statique»

[5] [8].

6.5.7. le compensateur statique (SVC)

Le stato-compensateur ou le compensateur statique SVC « Static Var Compensator », figure

17, est un dispositif destiné à compenser en temps réel la puissance réactive. Le

fonctionnement du stato-compensateur se base sur le principe de l'interruption commandé au

cours de la période sur des composants statiques du réseau (inductance et capacité) Son

utilisation permet également de réduire le Flicker de 25% à 50% [3] [7] [5] [8] [4].

Il existe plusieurs configurations de ce type de dispositif « TCR TSC MSR… », Il est

composé :

D'un banc de condensateurs, fixe ou commutable de façon discrète, fournissant du

réactif. Ce banc prend souvent la forme d'un filtre anti-harmonique.

D'un gradateur triphasé à thyristors faisant varier de façon continue le courant dans des

inductances, qui consomme l'excès de réactif.

Figure 17 : schéma d'installation d’un compensateur statique.

compensateur

statique générateur réseau

de Flicker sensible

au Flicker

Page 26: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 25 ~

Dans l’exemple de la Figure 18, le SVC comporte des inductances de compensation, une

batterie fixe de condensateurs shunts montés en filtre, et un dispositif électronique à base de

thyristors ou à IGBT.

Le dispositif électronique a pour rôle de varier la consommation d'énergie réactive des

inductances pour maintenir pratiquement constante la puissance réactive absorbée par

l'ensemble générateur de Flicker, batterie fixe de condensateurs, et inductances de

compensation.

Une formule donne une valeur estimative du coefficient de réduction du Flicker réalisé avec

un SVC [5] :

RSVC ≈ 1+ 0,75. SSVC/SF

Avec :

RSVC = facteur de réduction de Pst.

Figure 18 : schéma simplifié d’un compensateur statique SVC.

Page 27: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 26 ~

SSVC = puissance du compensateur (en VAR).

SF = puissance du four (en VA).

Les compensateurs statiques sont considérés comme la meilleure solution, économique et

technique, pour améliorer la qualité de la puissance.

6.5.8. STATCOM

En raison de l'opération avec commutation à fréquence fondamentale, les SVC classiques ont

des inconvénients tels que le temps de réponse relativement long et la possibilité de ne

compenser que la fréquence fondamentale du courant réactif de la charge. Cela limite les

possibilités de réduire le Flicker avec un SVC. En outre, un SVC introduit également

harmoniques, et par conséquent il doit être combiné avec un banc passive de filtres [8] [4].

Le STATCOM (STATic synchronous COMpensator), figure 19, est un convertisseur à

source de tension connecté en parallèle à un réseau alternatif en général par le biais d’un

transformateur abaisseur, son fonctionnement permet de fournir ou absorber des quantités de

puissance réactive.

Les STATCOM appartiennent à une nouvelle génération de compensateur statiques utilisant

des éléments semi-conducteurs à commutation forcée comme les IGBT. Et malgré le cout et

les pertes importantes des IGBT, leur contrôle rapide et précis fait du STATCOM un

équipement intéressant,

Figure 19 : Structure de base d'un STATCOM.

C

Va

Vb

Vc Ish-b

Ish-c

V1- a

Ish-a

Transformateur Shunt

Vsh-a

Vsh-b Vsh-c

Page 28: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 27 ~

Par rapport au compensateur statique de puissance réactive conventionnel de type SVC, le

STATCOM présente les avantages suivants:

l'espace nécessaire pour l'installation est réduit en raison de l'absence de bobines

d'inductance et de condensateur;

le recours aux filtres d'harmoniques n'est pas nécessaire;

les performances en régime dynamique sont meilleures.

L'avantage de ce dispositif est de pouvoir échanger de l'énergie de nature inductive ou

capacitive uniquement à l'aide d'une inductance. Contrairement au SVC, il n'y a pas d'élément

capacitif qui puisse provoquer des résonances avec les éléments inductifs du réseau. Il remplit

toutes les fonctions d’un SVC mais sur une plage de variation de tension plus large. Alors que

le SVC fournit une puissance réactive fonction de la tension du réseau, le STATCOM peut

fournir le maximum de sa puissance réactive pour des tensions réseaux très faible. De plus la

rapidité naturelle du temps de réponse du STATCOM lui donne avantage important pour la

réduction du Flicker. Enfin un STATCOM est moins encombrant et moins bruyant qu’un

SVC [8].

Page 29: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 28 ~

Conclusion

Les fluctuations de tension connues en anglais par "Flicker" sont des variations systématiques

de l'enveloppe ou une série de changements aléatoires dans l’amplitude de tension, il est

dérivé de l’impact visible du papillotement des lampes. La gêne produite conduit à une fatigue

visuelle et nerveuse des utilisateurs de source d’éclairage perturbée. Plusieurs types de

charges donnent naissance au Flicker, mais ce sont surtout les charges avec une grande et

fluctuante demande d’énergie réactive qui sont les causes.

Afin de permettre à l'équipement connecté au système d'alimentation de fonctionner

correctement, des normes internationales décrivent le phénomène du Flicker, ces normes

fixent les limites d’émission des charges perturbatrices, ainsi que la méthodologie de mesure,

cz qui oblige les fournisseurs et leurs clients à s'assurer que les fluctuations de la tension de

fonctionnement du système ne dépassent pas ces limites.

La réduction des variations de puissance réactive permet une diminution importante de l’effet

de Flicker, pour cela une multitude de solution se présentent, et celles utilisant les nouvelle

technologies de l’électronique de puissance restent les plus adéquates et les mieux adaptées

pour l’industrie.

Page 30: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 29 ~

Bibliographie

[1] Math H. J. Bollen Irene Yu-Hua Gu, 2006. Signal Processing of Power Quality

Disturbances. John Wiley & Sons Inc, Canada 880p.

[2] J. Schlabbach D. Blume T. Stephanblome, 2001. Voltage Quality in Electrical Power

Systems. The Institution of Engineering and Technology, London, United Kingdom 250p.

[3] Roger OTT. Qualité de la tension - Fluctuations et flicker. Techniques de l’Ingénieur. 10

nov. 2002, Référence D4263.

[4] Zbigniew Hanzelka, Andrzej Bien. Perturbation en tension - Section 5.1.4 Flicker

(papillotement). leonardo-energy. Octobre 2008.

[5] René Wierda. Flicker ou scintillement des sources lumineuses. Cahier Technique Merlin

Gerin, n° 176 décembre.

[6] Patrick Bastard. Le flicker sur les réseaux d'énergie électrique. La Revue 3EI. numéro 31,

13, 2002.

[7] Jacques COURAULT, Guillaume de PREVILLE, Jean-Louis SANHET. Fluctuations de

tension et flicker. Évaluation et atténuation (partie 1) (partie 2). Techniques de l’Ingénieur.

10 nov. 2001, Référence D4315 et D 4 316.

[8] Christophe PRÉVÉ, Robert JEANNOT. Guide de conception des réseaux électriques

industriels. Schneider Electric. Février 1997.

Page 31: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 30 ~

Annexe 1 :

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Flicker Sensation output.

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Harmonic Direction shows if Harmonics are upstream or downstream of the point of

measurement. Also measures individual Harmonics to the 50th, and Interharmonics

(optional)

Page 32: Yamoul tariq rapport_enm112

~ 31 ~

Annexe 2 :

Industrial Power Quality Solutions

American Superconductor (AMSC) offers modular, cost-effective power quality solutions for a variety of industrial

applications.

http://www.amsc.com/products/powerquality/svcindustrial.html

AMSC SVC Solution

The AMSC SVC (Static VAR Compensator) solution eliminates voltage sags and flicker, giving electric utilities

and large electricity users the most cost-effective way to connect large loads to circuits. These Mobile Distribution

Assets are highly portable, modular, and can be field-modified, reducing the costs normally associated with

upgrades. We routinely solve problems caused by starting large motors, metal shredders and crushers, operating

sawmills, pump or pipeline stations, shipyards, coal mines, feed plants or kindred processes. We can also cure

arc furnace flicker and stabilize transmission lines.

AMSC SVC Installation.

SVC Solution Attributes:

More affordable than alternative solutions

Static (solid state) valves can switch once per cycle – eliminating flicker

ZVD switching eliminates ringing transients and re-strike

High speed control system: integral sensing, actuating and system diagnostics

No moving parts, operates as needed (> 100k operations/ day)

Interior of SVC installation