Analyse globale de la Sécurité
Alimentaire en République de Guinée
Restitution des résultats
préliminaires
Conakry - Octobre 2013
Contexte
Manque de données récentes sur la sécurité alimentaire en Guinée depuis 2009
Investissements agricoles
Pauvreté et chocs récurrents
Nouveaux programmes multisectoriels (UNDAF, PNIA-SA, PQDS-E, SRP)
Taux élevés de malnutrition
Objectifs de l’évaluation
Disposer d’informations de référence
fiable
Orienter, implémenter et étayer les
programmes
Etayer la révision des programmes
d’assistance du Gouvernement, du PAM et
partenaires techniques
Lancer un plaidoyer aux partenaires pour
remettre la sécurité alimentaire à l’agenda
Approche
Première en Guinée : représentativité
préfectures
Questionnaires auprès de 4 344 ménages
Entretiens avec les informateurs clés
Valorisation de la présence et des enquêtes
des partenaires
Limites : saison, précision, collecte de
données, estimations
Questions
posées
Démographie, mouvements de population
Conditions de vie
Impact sur la sécurité alimentaire et moyens
d’existence (source de nourriture, revenus…)
Agriculture, élevage
Dépenses, crédit et dettes
Stratégies et chocs ménages et communautés
Assistance
L’évaluation en
chiffres 4 344 ménages urbains et ruraux interrogés
362 zones de dénombrement visitées
340 communautés interrogées
152 agents gouvernementaux formés
19 équipes sur le terrain
30 jours de collecte en juin-juillet 2012
35
PRINCIPAUX RESULTATS
Poches d’IA sévère, situation chronique
Double constat Poches d’insécurité alimentaire sévère présentes
Forte vulnérabilité insécurité alimentaire
chronique importante
Evolution 2009 – 2012 Réduction de moitié de l’IA sévère
Augmentation de l’IA modérée
GUINEE – PREVALENCE DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE MODEREE PAR PREFECTURE, JUILLET 2012*
GUINEE – PREVALENCE DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE SEVERE PAR PREFECTURE, JUILLET 2012*
1 ménage sur 3 en IA
2009 2012
Moins sévère mais plus vulnérable
Moins sévère mais plus vulnérable
Moins sévère mais plus vulnérable
Profil des ménages en IA
IA SEVERE IA MODEREE
Ménage très pauvre et agricole
Chef de ménage est une femme
pas ou peu éduquée
Peu de bétail ou de terres
Forte dépendance au marché
Vivent dans l’enclavement
Ménage de ‘petite’ taille (7)
Dépense plus de 60% en
alimentation dettes
Main d’œuvre activités
ponctuelles
Consomme céréales, sucre,
Ménage pauvre et agricole
Répartis sur tous les moyens
d’existence
Dépense la moitié de leur
revenu pour la nourriture
Ménages de 9 personnes
Consommation de céréales,
quelques légumes/fruits,
huile, pas de protéines
Vulnérables aux chocs
économiques
Agriculture
97% pratiquent l’agriculture et 85% sont
propriétaires
Moins de la moitié utilisent ou ont accès aux
fertilisants
Cultures vivrières : riz (42%), arachide (15%), fonio
(12%), maïs (10%), manioc (9%). Peu de cultures
de rente
Petites superficies et productions ne couvrant pas
les besoins (5-6 mois en moyenne)
53% pratiquent l’élevage de petits cheptels (sauf
Boké et Kankan)
Agriculture
Agriculture reste un moyen d’existence
généralement pauvre (54% des ménages)
La vente des produits d’élevage aussi (58%)
Prédominance de chocs affectant l’agriculture :
inondations 25%, sécheresse 23%, épizooties 9%
Problèmes dans le circuit d’approvisionnement et
de commercialisation des produits
Faible capacité de production des petits exploitants
Marchés
Difficile accès aux marchés : 1/3 des communautés
plus de 2 heures de marche au marché le plus
proche
Labé et Kankan : pourcentages les plus élevés de
ménages ayant les plus grandes distances à
parcourir
Marchés sont accessibles 11 mois sur 12 mais
inondations sont le facteur limitant principal
Malgré une bonne disponibilité, approvisionnement
au moment de l’enquête moins bon dans ¼ des cas
(46% à Boké, 31% à Kindia et 30% à Faranah)
Marchés
Source:
FAO/PAM
Marchés
Source:
FAO/PAM
Education
38% des chefs de ménages n’ont aucun niveau d’instruction formel
49% des enfants de 6 à 14 ans non scolarisés. Dans les ménages très pauvres = 55%
Raisons : absence d’école (19%), frais de scolarité élevé (18%), travail des enfants (13%), manque d’intérêt (20%)
Moins d’une école sur 2 a accès à l’eau potable
30% des écoles primaires fonctionnelles ont une cantine scolaire PAM
Santé 44% des villages enquêtés ont une infrastructure
sanitaire fonctionnelle
Pour les villages qui n’en ont pas, l’infrastructure
sanitaire la plus proche est une heure dans 59%
des cas
Pharmacie, dépôt ou mutuelle pharmaceutique
dans seulement 11% des villages
Fort lien accès et qualité des services de santé et
malnutrition
Santé
Capital
Physique
10% des villages sont accessibles par route goudronnée
2/3 de ces villages sont à plus d’une heure de marche de la route goudronnée
57% des villages enquêtés sont enclavés dans l’année à cause de la pluie (41%) et des mauvaises routes (30%)
Enclavement de la plupart des marchés de proximité
Enclavement de juin/juillet à septembre/octobre ne facilite pas l’échange des produits et biens
Richesse/Pauvreté
Les plus pauvres et pauvres représentent 57% de la population urbaine et rurale soit 6,7m de personnes
La pauvreté concerne surtout les ménages de petite taille dirigés par des femmes âgées (60 ans et plus) n’ayant pas d’éducation ou d’alphabétisation, pas de conjoint ni suffisamment de ressources pour assurer, entre autre, la scolarisation de leur enfants.
Ces ménages ont une faible diversification des revenus (1 à 2 sources pour 2/3 des très pauvres et pauvres)
Les riches et plus riches = 2,1m ou18% de la pop
INDICE DE RICHESSE PAR REGION
Richesse/Pauvreté
Revenus/Dépens
es
½ des ménages est endetté (N’Zérékoré - 63%)
1/3 ne peut pas rembourser les dettes prises
Pour 42% des ménages les dettes ont augmenté
Les dettes sont principalement prises pour l’achat
de nourriture (auprès des commerçants)
Difficultés d’accès au crédit pour les plus pauvres
et pour les petits exploitants
Revenus/Dépens
es
PART DES DEPENSES ALIMENTAIRES / DEPENSES
TOTALES / IA
Revenus/Dépens
es
PART DES DEPENSES ALIMENTAIRES / DEPENSES
TOTALES
Revenus/Dépens
es
Malnutrition
Impact des mines artisanales
Abandon des activités agricoles au profit des mines
Activités non durables avec fort impact sur
l’environnement
Absorption des flux commerciaux des zones
excédentaires vers les zones minières
Conditions difficiles pour enfants et femmes : pas de
scolarisation des enfants
Main d’œuvre bon marché et concurrence des
migrants
Manque de données fiables sur la sévérité de l’impact
sur la sécurité alimentaire
Accès services
de base
Déplacements Conflits Socio-politiques
Accès physique
Accès aux
marchés
Enclavement
Inondations
Prod. Agricole/
élevage
Manque
d’intrant
s Orpaillage
Pratiques
inadéquate
s Faible
couverture
des
besoins
Prix élevés Santé Educatio
n
Maladies Habitudes
alimentaire
s
et
sanitaires
Pauvreté
Stratégies
de survie
Consommation
inadéquate
Malnutrition
chronique et
aigüe
Accès financier
CAUSES DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE EN GUINEE
Fortement corrélé aux disponibilités alimentaires ou conditions
d’accès à ces disponibilités sont à un niveau susceptible de
conduire à une crise alimentaire facteurs qui détermine le
coût d’approvisionnement des denrées alimentaires :
L’état de l’approvisionnement des marchés : lorsque la demande des denrées alimentaires est supérieure à l’offre du marché, les prix augmentent
Des prix sensibles aux fluctuations saisonnières et aux chocs exogènes
Manque d’intégration des marchés et échange défavorable au producteurs qui vendent à perte
Intermédiaires reçoivent 90% de la plus value
Préfectures les plus touchées - Cas des préfectures de Kindia, Koundara, Beyla et Faranah
Environnement sanitaire peu satisfaisant
Manque ou insuffisance du pouvoir d’achat des
ménages pauvres (faiblesse des revenus)
la dispersion géographique de la production,
enclavement (état défectueux des routes) et le manque
de moyens de transport, les carences de l’organisation
des filières de distribution et de commercialisation des
denrées alimentaires constituent des difficultés d’accès.
Au niveau du stockage, de la conservation, de la
transformation, les méthodes traditionnelles
prédominent dans les différentes opérations de récolte
et post récolte engendrant ainsi des pertes post
récoltes importantes
Préfectures les plus touchées - Cas des préfectures de Kindia, Koundara, Beyla et Faranah
Conclusions
1 ménage sur 3 en insécurité alimentaire – 3,5m
Problème chronique d’accès accentué par des chocs
localisés
Vulnérabilité en augmentation depuis 2009
Impact négatif des habitudes alimentaires sur la
consommation et la nutrition
Insécurité alimentaire des ménages conditionnée par la
pauvreté, l’enclavement, l’éducation. Les femmes sont
plus touchées
Impact des mines artisanales important
Revenus tirés des activités agricoles à améliorer
Recommandations – court terme
1. Production agricole et disponibilité alimentaire Ministère Agriculture, PAM, FAO et partenaires
Une politique d’encadrement du secteur agricole est nécessaire pour maintenir des niveaux de rendement agricoles acceptables et assurer les disponibilités alimentaires nécessaires
Faciliter l’accès des ménages aux intrants agricoles et au crédit pour accroître leur capacité de production
Promouvoir des techniques culturales qui conservent la fertilité des sols
Favoriser les échanges de produits alimentaires dans le pays
Construire des greniers villageois et des magasins de stockage / conservation
Recommandations – court terme
2. Désenclavement des villages et des activités
Améliorer le réseau routier à travers
l’aménagement de nouvelles pistes rurales ou la
remise en état des routes dégradées
Assurer la maintenance des ponts, ponceaux et
drains pour faciliter la circulation des eaux pendant
la saison des pluies
Améliorer la communication des communautés
enclavées
Recommandations – court terme
3. Secteur de la santé, de l’approvisionnement en
eau et de l’hygiène - Ministère de la santé et de la
population, UNICEF, PAM et partenaires
Augmenter la couverture des structures de santé
en milieu rural afin d’améliorer l’accès des
villageois
Promouvoir l’accès à l’eau potable à travers la
construction de forage et de puits
Promouvoir les méthodes de traitement ou de
purification de l’eau pour la consommation
Encourager l’utilisation de latrines améliorées
Prévenir la malnutrition
Recommandations – moyen
terme 4. Utilisation des ressources naturelles - Ministère
de l’environnement et ses partenaires (notamment le PNUE et
le FEM)
Favoriser le reboisement favorisant des pépinières
forestières ou achat de plants forestiers
Mise sur pied des équipes de sensibilisation des
populations bénéficiaires basées sur l’information,
la communication et l’éducation
Procéder à des économies de combustibles en
fabricant des foyers améliorés
Protéger l’environnement en y procédant aux
marquages des plants pour leur mise en défense
Recommandations – moyen
terme 5. Importance des marchés - Le Ministère du
commerce et ses partenaires (notamment la chambre
nationale de commerce, le PNUD)
Stabilisation des prix des denrées alimentaires
Favoriser l’intégration des marchés et les termes
de l’échange
Faire un suivi rapproché des prix des denrées et
des conditions de vente aux pays frontaliers
Recommandations – moyen
terme 6. Consommation alimentaire - Ministère de
l’agriculture Ministère de la santé et partenaires
(notamment PAM, UNICEF, FAO)
Sensibilisation sur la consommation de produits
autres que les produits de base afin de diversifier
la consommation alimentaire des ménages et
surtout des enfants et femmes enceintes
Activités de renforcement de la qualité des produits
alimentaires de la production à la consommation
(fortification)
Recommandations – moyen
terme 7. Sécurité alimentaire
• Renforcer la collecte et l’analyse des données relatives à la production agricole, l’accès des ménages et les prix des produits alimentaires dans le cadre du système de surveillance de la sécurité alimentaire et d’alerte précoce
• Assurer une surveillance des flux transfrontaliers et nationaux des produits alimentaires
• Application et exécution de la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et définir des stratégies de lutte contre l’insécurité alimentaire
• Mettre à jour la base de données sur la cartographie des interventions humanitaires et de développement
Recommandations – PAM
Filets sociaux (cantines scolaires)
Achats locaux
Soutien aux agriculteurs – femmes
Prise en charge de la malnutrition modérée –
élargir la couverture, approche intégrée
Prévention de la malnutrition chronique – ‘1000
jours’
Mitigation des risques et résilience au niveau
communautaire
Soutien à la mise en place d’un système d’alerte
précoce national et communautaire
Merci – Questions ?