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Page 1: La grippe, infection nosocomiale !

Revue de presse scientif ique

ne recouvrant cependant que partiellement, voire pas du tout, le dos et les membres.

Le choix d'horaires plus adaptes pour se soumettre & une moindre exposition et surtout le recours ~. des v~tements plus couvrants, associ6s

I'application fr~quemment renou- vel~e d'~¢;crans solaires, s'impose donc chez les coureurs de fond.

Ambros-Rudolph C., Hofmann- Wellenhof R., Richtig E. et coll.,

Malignant Melanoma in Marathon Runners, Arch. Dermatol.

142 (2006) t47t-1474

La grippe, infection nosocomiale ! • Dej& depuis de nombreux mois, Iorsqu'on parle de grippe, on pense grippe aviaire, dC-=plore le Pr Fran?ois Bricaire (Maladies infectieuses et tropicales, Groupe hospitalier Pitie-Salp~triere, Paris), qui regrette que ce ph6nom6ne animal, bien r~el, ait tendance & occulter la grippe dans sa forme usuelle ou standard (sic), la grippe saisonniere, contre laquelle cette saison il a fallu rappeler au public qu'il est important de vacciner. Cette forme saison- nitre tr~s contagieuse est respon- sable d'une surmortalite par atteinte respiratoire due au virus lui-m6me ou surtout & des surinfections, mais aussi par dE, compensation imm6diate ou retard~e de co- morbidit~s.

La grippe annuelle entratne un surcoat non ndgligeable pour la socidt6. Aussi, dit F. Bricaire, dolt-on insister sur un ensemble de mesures qui, en cas d'epidd- mie grippale en milieu hospitalier ou institutionnel, doit ~tre mis en place. En effet, la vaccination est prioritairement propos6e aux personnes fragiles, notamment sujet &g~s et patients atteints d'affections chroniques (ALD). Ce geste est encore plus essentiel en milieu institutionnel oh des sujets fragiles sont hospitalis~s. Mais la vaccination ne garantit pas la protection absolue contre le risque nosoco- mial, qui pout ~tre en outre favorise par la non protection des personnels de santd, devenus porteurs sains du virus.

Risque de recidive thrombo-embolique et

• i gen rat on de thrombine ~ ne dquipe de mddecins et de biologistes

! i autrichiens (CHU de Vienne) d~crit ~ d a n s le Journal of American Medical

Association un test simple permettant d'identifier les patients & faible risque de thrombo-embo- lisme veineux en mesurant la g~n~ration de thrombine. /Is expliquent que /'exploration des patients d risque thrombo-embolique est courant en pratique m~dicale mais, du fait d'un grand hombre de facteurs de risque, I'~valuation du risque de r~cidive d'un patient est compliqud. D'o£~ necessitd d'une methode prenant en compte le risque multicausal de thrombophilie. L'objectif de leur ~tude dtait de rechercher et d'dvaluer le risque de r~cidive d'une maladie thrombo-embolique veineuse & partir des donndes d'un test de coagulation globale dvaluant la gdndration de thrombine.

On estime que les deux tiers des patients ayant fait ce genre d'accident spontan~ment peuvent rester sans traitemenL On sait cependant qu'il n'existe actuellement aucun consensus quant

la durde souhaitable du traitement par AVK aprds thrombo-embolie veineuse. G~ndralement en France, apr~s quelques jours sous hdparine

de bas poids mol~culaire (HBPM), on prescrit une AVK pour 3 ~ 6 mois. Ainsi, selon les sp~cialistes autrichiens, les deux tiers des patients concernes n'auraient pas besoin de ce traitement.

Pour le tiers des patients ~ risque de r~cidive clans les 5 ans, dont un risque d'embolie pulmonaire, qui justifieraient une AVK au long cours, les auteurs proposent une dvaluation de celui-ci ~ partir de la gdn~ration de thrombine. L'~tude a port~ sur 914 patients ayant fait de faGon spontande leur premiere thrombo-embolie veineuse, suivis en moyenne pendant 4 7 mois aprds arr~t du traitement par anti-vitamine K, et suivis entre juillet 1992 et juillet 2005. Une r~cidive est survenue chez 100 patients (11%). Les patients sans recidive avaient une generation de thrombine plus basse que les r&cidivistes : 349,2 nM contre 419,5 nM. Les sujets ayant un pic de g~n~ration de thrombine inf~rieur 400 nM ont un risque de r~cidive r~duit de 60 % compares aux patients ayant un pic sup~rieur ~ 400 nM.

Le test en question, Technothrombin ® TGA (Technoclone Gmbh, Vienne), est presente comme simple et peu cogteux.

Hron G., Kollars M., Binder B., Eichinger S., Kyrle P., Identification of patients at low risk for recurrent venous

thromboembolism by measuring thrombin generation, JAMA 296 (2006) 397-402

F. Bricaire commente une 6tude publi6e par une equipe de geria- trie (CH geriatrique Charles-Foix, Ivry), & propos de mesures de pre- vention mises en place. Notamment, le diagnostic le plus pr~coce possible est imperatif de fa?on & mettre en place imm~dia- tement les mesures de protection n~cessaires dans I'~tablissement. Udtude en question fait ~tat d'une dpid~mie de grippe en f6vrier 2005 dans deux des trois sec- teurs de soins, elle a port~ sur tousles sujets touch6s et sur I'en- semble du personnel. Les patients &gds contacts ont re?u une chi- mioprophylaxie (oseltamivir) une fois I'dpiddmie identifi6e. Par ailleurs, la mise en place de mesures non pharmacologiques visant & pr~venir I'extension de I'dpiddmie n'a pas pos~ de diffi- cultd. Ce travail confirme surtout que la grippe peut se presenter comme un risque nosocomial, malgrd un taux 61ev~ de vaccina- tion (76 O/o des patients et 38 oh des personnels), auquel on pout faire face avec un diagnostic prd- cote, des mesures pharmacolo-

giques et non pharmacologiques rapidement mises en place. Bricaire F., La grippe : une infection

nosocomiale !, Presse Med. 35 (2006) 1415-1416

Andrieu A.G., Paute J., Glomot L., .larlier V., Belmin J., Epid~mie de

grippe nosocomiale clans un service de g6riatrie, efficacit~ des mesures

preventives, Press Med. 35 (2006) 1419-1426

Bon usage des antibiotiques : rinfectiologue au bout du fil

;Seux equipes d'infectiologie et d'hygi~ne hospitali~re du CHU de Grenoble pr~sentent une etude particuli~rement purtinente concer- nant le 10on usage des antibiotiques en milieu hospitalier par les cliniciens qui ont la poesibilite dans ce but de consulter par t~l~phone un r6f6rent dans ce domaine de prescription. Cette etude avait pour objectif d'~valuer le respect des

recommandations 6tablies par un infectiologue pour des patients hospitalis~s et d'identifier les facteurs influen?ant I'observance, et par ailleurs de mesurer la part des infections nosocomiales dans la demande de consultations intra-hospitali~res d'infectiologie.

I'etude a dur6 quatre semaines pendant lesquelles les demandes d'avis en infectiologie ont ~te recensC=es. Le respect des avis des r~ferents a ~t~ v~rifi~ dans les 48 heures de la delivrance de I'avis infectieux. Au total 174 avis ont ~t6 demandds pour 143 patients hospitalis~s. Des anti-infectieux ont 6t~ prescrits a. 52,4 % des patients, la prescription a 6t~ modifi~e pour 22,4 %, le traitement a ~t~ arr~t~ chez 9,1 oh, 16,1 oh des patients n'ayant aucun traJtement. Le respect des avis des infectiologues r ~ e n t s ~tait de 84,6 % pour les anti- infectieux et de 77,4 oh pour les mesures compl6mentaires. Pour les auteurs, ces deux taux sont 61ev~s par rapport aux donn~es de la litt~rature. A noter que les r6f6rents ont ete amends a se d~placer au lit des patients ,~ la

Revue Francophone des Laboratoires, janvier 2007, N = 388 1 9

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