Transcript
Page 1: Prise en charge de l’ischémie aiguë et subaiguë des membres chez la femme jeune

3S18 RAPPORTS Journal des Maladies Vasculaires

PRISE EN CHARGE MÉDICALE DE L’ARTÉRIOPA-THIE ATHÉROMATEUSE DU SUJET JEUNE.

L. BRESSOLLETTE, O. VANDHUICK, B. GUIAS

Unité d’echo-Doppler et de Médecine Vasculaire, CHU, Brest.

L’artériopathie athéromateuse du sujet jeune se distingue pardes facteurs de risque particuliers et une gravité évolutive. Onla compare classiquement à un cancer. Elle met en jeu, commela maladie veineuse thrombo-embolique, le pronostic vital etle pronostic fonctionnel. La prise en charge médicale doit ré-pondre à trois objectifs : la correction des facteurs de risque,la prévention secondaire de l’athérosclérose et l’améliorationde la symptomatologie des patients. Les patients doivent êtrepris en charge comme des coronariens, avec quatre classesthérapeutiques (anti agrégants plaquettaires, statines, -blo-quants et inhibiteurs de l’enzyme de conversion) et surtout descibles à atteindre (patient à risque élevé dans l’évaluation durisque cardiovasculaire). Pourtant, malgré la gravité évolutivede la maladie, ces patients sont sous-traités par rapport aux co-ronariens.

L’artériopathe au stade de la claudication intermittente deman-de une amélioration de ses symptômes. Cette amélioration pas-se avant tout par l’exercice physique et l’hygiène de vie. Lesvaso-actifs ne viennent qu’en deuxième ligne. Cependant, cet-te symptomatologie n’est que la partie émergée de l’iceberg.La correction des facteurs de risque et la prévention sont lapierre angulaire de sa prise en charge.

L’arrêt du tabac est un problème crucial et difficile, malgré lesdifférents moyens actuellement à la disposition des patients ;un syndrome dépressif sous jacent doit être systématiquementrecherché. L’observance est également problématique chezces patients jeunes, à qui les différents risques doivent être ex-pliqués.

Comme tout artériopathe, un bilan de la maladie athéromateu-se (coronaire, carotidienne, aortique et rénale) est indispensa-ble, même en l’absence de toute symptomatologie. Il reposesur un ECG de base, suivi d’un ECG d’effort ou une échogra-phie de stress ; les autres localisations sont dépistées par écho-Doppler des troncs supra aortiques et des membres inférieurs,sans oublier l’aorte et les artères rénales.

Par ailleurs, étant donné la gravité de la pathologie, il est indis-pensable de suivre régulièrement ces patients, afin de contrôlerl’observance et la tolérance des traitements, surveiller les ob-jectifs thérapeutiques, et dépister l’apparition d’autres locali-sations athéromateuses. À côté du risque ischémique d’origineathéromateuse, le risque de néoplasie dû au tabac ne doit pasêtre oublié.

PRISE EN CHARGE DE L’ISCHÉMIE AIGUË ETSUBAIGUË DES MEMBRES CHEZ LA FEMME JEUNE.

J.C. BASTE, G. NOURISSAT, G. SASSOUST, L. DUBOURGUET, E. DUCASSE, F. AOUN, D. MIDY

Service de Chirurgie Vasculaire, Hôpital Pellegrin Tripode,33076 Bordeaux Cedex.

Matériel et méthodes. Il s’agit d’une étude rétrospective re-groupant l’ensemble des ischémies aiguës des membres surve-nues chez les femmes de moins de 50 ans, hospitalisées dans leservice du 1er janvier 1984 au 31 décembre 2004. Sur le planclinique, ont été regroupées les ischémies stade IIA et IIB de laclassification de Rutherford. 25 femmes, d’âge moyen 37 ans(13 à 50 ans) ont été ainsi hospitalisées pour 26 événements.Ont été recueillis les facteurs de risque, les données cliniques,les modalités de traitement et le devenir, apprécié sur le planclinique et par écho-Doppler.

Résultats. 9 ischémies aiguës concernaient les membres supé-rieurs dont 6 stade II B et 16, les membres inférieurs dont 5 sta-de IIB. Les facteurs de risque sont dominés par un tabagismedans 84 % des cas (21) dont 3 associations avec du cannabis,l’hyperhomocystéinémie (6), un diabète, 5 cas dont 3 insulino-dépendants, 6 obèses avec un BMI supérieur à 30. 18 ischémies(69,2 %) ont été considérées comme d’origine thrombotiques et8 (30,8 %) d’origine embolique. Le suivi moyen a été de29,2 mois (1 mois à 204 mois). 1 patiente est décédée dans les6 semaines de la survenue de l’ischémie. 1 patiente a été perduede vue.Au niveau des membres supérieurs, 6 ischémies aiguës stadeIIB considérées comme d’origine embolique ont bénéficiéd’une thrombectomie en première intention avec 3 rethrombo-ses imposant une reprise chirurgicale dont 1 échec avec ampu-tation de l’avant-bras et décès à la 6é semaine. Les 3 ischémiesstade IIA considérées comme d’origine thrombotique ont béné-ficié d’un traitement médical avec conservation du membre du-rant le suivi.Au niveau des membres inférieurs, les ischémies aiguës stadeII B (5) ont été traitées par thrombectomie conduisant à unerethrombose immédiate dans 4 cas avec amputation et à une ré-cidive au 3é mois traitée par fibrinolyse avec échec et amputa-tion. Dans les ischémies aiguës, stade II A (11) les étiologiesvariables ont conduit à 3 chirurgies reconstructrices et à6 traitements médicaux dont 3 fibrinolyse in situ avec angio-plastie secondaire conduisant à la conservation du membre.

Conclusion. Cette étude rétrospective confirme la relative fré-quence des ischémies aiguës du membre supérieur chez la fem-me jeune, la fréquence de l’hyperhomocystéinémie et lagravité des ischémies aiguës des membres inférieurs avecéchec de la prise en charge chirurgicale par thrombectomie iso-lée. Une autre stratégie pourrait être envisagée à savoir artério-graphie avec fibrinolyse immédiate, la chirurgie n’étant quesecondaire.

Mots-clés : Artériopathie du sujet jeune. Athérosclérose.Facteurs de risque cardio-vasculaires.

Mots-clés : Artériopathie de la femme jeune. Ischémie aiguë.

Recommended