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Information des cliniciens sur les RMO biologiques Exemple du dosage de I'hCG

I I est bon pour le biologiste d'etre en phase avec I'information que reGoivent ses corres- pondants. Dans un num~ro r~cent du

Concours M~dical, un article il lustrant la RMO 5 relative ~ la recherche de I 'hCG en est un bon exemple. Les diff#rents tests urina#es ou plasmatiques, qualitatifs ou quantitatifs et leurs indications sont bien pr~sent~s ainsi que la non-prise en charge par les organismes sociaux des auto,tests. Sachant que la s~cr~tion de I 'hCG par le tro- phoblaste est d~tectable dans le plasma d~s le 6 ~ jour suivant la conception, que les concen- trations augmentent ensuite tr~s rapidement et surtout que ces concentrations peuvent varier consid#rablement d'une patiente ~ I'autre pour un m~me terme de grossesse, on trouve dans cet article un tableau, reproduit ci-contre, qui precise les concentrations habituelles de I 'hCG au cours des grossesses normales. La recherche d 'hCG est n~gative au 21 e jour du post-partum. Les dosages plasmatiques quantitatifs ont sur- tout de I'int~r~t au cours des grossesses patho- Iogiques :

Prise en charge et prevention du paludisme d'importation

Plasmodium falciparum

a Societe de pathologie infec- tieuse de langue fran0aise a orga- nise le 14 avril 1999 une confe- rence de consensus sur I'attitude & adopter vis-a-vis du paludisme d'importation & Plasmodium falci- parum. Le probleme est d'importance, sachant que plus de 2 millions de voyageurs sont exposes annuelle- m e n t & ce risque et que I'on d~nombre chaque annee au moins 4 000 cas de paludisme de ce type dont une bonne vingtaine de cas mortels en France metropolitaine. Le jury de cette conference a insiste sur la necessite de reduire les delais de diagnostic par une information des voyageurs et une

meilleure formation des profes- sionnels de sante pour lesquels il s'agit d'une maladie ,,rare,, et de ce fait moins bien connue. Le jury a insiste sur I'urgence du diagnostic biotogique qui, en pre- miere intention, doit s'appuyer sur I'examen microscopique du frottis sanguin dont le contr61e de qualite a considerablement ameliore la fia- bilit& Le contexte clinico-epide- miologique doit inciter a la repeti- tion des examens et au recours & un laboratoire specialise seul en mesure d'utiliser d'autres tech- niques comme le QBC malaria ou la detection des antigenes solubles du P. falciparum. II insiste en parti- culier sur la valeur d'orientation que constitue une thrombopenie inf~- rieure & 150 000 plaquettes. Compte tenu de la gravite du palu- disme a P. falciparum, un traitement dolt 6tre mis en oeuvre, m~me en I'absence de signes de gravite et d'un diagnostic biologique negatif, si la suspicion clinique est suffi- samment forte.

Certes, plus de 90 % des palu- dismes & P. falciparum observes en France sont sans gravite imme- diate. Le caract~re rapidement mortel en rabsence de traitement impose la plus grande vigilance sachant que le coma, I'etat de choc, racidose et I'oed~me pul- monaire sont, parmi les criteres de gravite definis par I'OMS, les plus pertinents. Chez I'enfant, route convulsion febrile au retour d'une zone d'endemie evoque une forme grave. Le choix therapeutique depend du rapport beneficeMsque des trois antipaludiques disponibles : qui- nine, mefloquine et halofantrine. La conference de consensus recom- mande de privilegier la quinine et la mefloquine chez I'adulte et I'halo- fantrine chez I'enfant. La quinine injectable est le traite- ment habituel des formes graves et si ron suspecte une sensibilite dimi- nuee & la quinine (souches origi- naires d'Asie du Sud-Est ou d'Amazonie) une association & la

doxycycline ou la clindamycine est recommandee.

Concours M~d. 122 (25/03/2000) 831-834

Avantages et risques de la medecine predictive • Les progres spectaculaires de la medecine predictive n'ont pas fini de nous interpeller et le Pr J.-P Luton et ses collaborateurs de la Clinique des maladies endocri- niennes du CHU Cochin & Paris presentent deux observations choi- sies d'endocrinologie qui illustrent parfaitement les problemes que nous posent et nous poseront les depistages gen6tiques des mala- dies hereditaires. ,,La revelation d'un risque - de nature genetique - a-t-elle un sens et est-elle legitime si elle n'offre pas la possibilite d'une pre- vention efficace et est-elle humai- nement supportable ?,,. La premiere de ces observations concerne un homme de 41 ans hospitalise en endocrinologie pour exploration de la fonction surrena- lienne, le diagnostic d'adreno-mye- Ioneuropathie etant envisage. A I'admission, le patient etait en rela- tivement bon etat general avec une discrete melanodermie. Le bilan biologique hormonal confirme la double atteinte surrenale et testi- culaire avec un cortisol plasmatique inferieur & 1 O0 ng/ml ne reagissant pas au Synacthene, une concen- tration d'hormone corticotrope (ACTH) tres elev6e, une testoste- rone basse et des hormones gona- dotropes (LH et FSH) augmentees. Le traitement est base sur I'admi- nistration quotidienne d'hydrocor- tisone et de 9-alpha-fluorohydro- cortisone et un regime visant & diminuer le taux des acides gras & Iongues chaines dont la presence avait permis d'envisager le diag- nostic d'adreno-leucodystrophie, maladie peroxisomale de trans- mission recessive liee au sexe dent le gene porte par le chromosome X est aujourd'hui connu. Toute la gravite de cette affection tient & rat- teinte ineluctablement fatale du systeme nerveux central. Un an plus tard, on apprend le sui-

16 Revue Fran?aise des Laboratoires, juin/juillet 2000, N ° 324

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