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les stocks ca coute

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C. Averseng/ C. Marsal - 1/8

MOOC - COMPTABILITE DE GESTION ET PRATIQUE DU TABLEUR - CHAPITRE 3.1.

Chapitre 3.1. Les stocks, ça coûte

Contenu 1. Les coûts entraînés par les stocks ...................................................................................... 2

1.1. Les coûts de stockage (ou de possession) ................................................................ 2

1.2. Les coûts de lancement .............................................................................................. 2

1.3. Les coûts de pénurie .................................................................................................... 3

2. L’inventaire ........................................................................................................................... 3

2.1. La notion d’inventaire permanent ............................................................................. 3

2.1.1. Définition .................................................................................................................. 3

2.1.2. Classification ........................................................................................................... 4

2.2. L’inventaire permanent en quantité .......................................................................... 4

2.3. L’inventaire permanent en valeur .............................................................................. 4

2.3.1. La valorisation des entrées .................................................................................... 4

2.3.2. La valorisation des sorties ...................................................................................... 5

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L’objectif de ce chapitre est de connaître et calculer l’impact du stock sur le calcul

des coûts. Nous verrons alors dans un 1er temps quels sont les coûts entraînés par les

stocks, avant d’aborder, dans un 2nd temps, la notion d’inventaire.

1. Les coûts entraînés par les stocks

Tout d’abord, les coûts entraînés par les stocks. Détenir un stock a un coût qui peut

prendre 3 principales dimensions : les coûts de stockage, de lancement et de

pénurie.

1.1. Les coûts de stockage (ou de possession)

Au niveau des coûts de stockage,

Il y a tout d’abord le problème de leur localisation spatiale avec tous

les frais que cela entraîne :

­ Coûts des moyens matériels de stockage : location ou

amortissement des entrepôts, personnel, matériel.

­ Assurance des produits stockés contre les risques (tels que les incendies ou

les vols…). Les primes seront d’autant plus élevées que le stock est

important en fin d’année.

­ Il en est de même pour les impôts : l’entreprise paiera plus d’impôts sur les

bénéfices si les stocks de produits sont importants en fin d’année,

puisqu’ils apparaitront dans le compte de résultat, côté produits.

Ensuite, le stock doit être financé : l’argent immobilisé a un coût tels

que les intérêts sur les sommes empruntées pour financer ce stock ou

encore le coût d’opportunité : car cet argent aurait pu être utilisé

autrement, dans des placements ou d’autres investissements cela renvoie

ici à la notion de besoin en fonds de roulement (BFR)1. Ce coût représente

souvent 15% des frais de stockage.

Enfin, le coût lié à la dépréciation du stock avec le temps

(obsolescence ou détérioration physique des produits).

Tous ces coûts sont en général proportionnels à la durée et à l’importance du stock,

en valeur.

1.2. Les coûts de lancement

Les coûts de lancement sont principalement des coûts administratifs de passation de

commande. Nous pouvons citer :

Les frais de courrier ;

Les frais de réception des commandes (avec les contrôles des quantités et de

la qualité) ;

1Cf. ressource complémentaire : Les Besoins de financement

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Les frais de gestion des documents internes : bons de réception, mise à jour des

fiches de stocks, etc.

Ces coûts sont proportionnels au nombre de commandes passées.

1.3. Les coûts de pénurie

Les coûts de pénurie sont liés à l’insuffisance des stocks, qui peuvent avoir pour

conséquence des ruptures de stock.

On distinguera :

Les coûts administratifs pour informer de l’indisponibilité

L’atteinte à la réputation de l’entreprise

Les coûts liés aux unités manquantes (ventes perdues, arrêt de la production,

transports exceptionnels plus coûteux…)

Les coûts liés à la durée de la rupture comme les pénalités de retard prévues

dans le contrat…

La problématique de la gestion des stocks réside principalement dans l’arbitrage

entre la nécessité de limiter le coût de possession (détention) du stock, la rupture et

le nombre de renouvellements (ou de rotations) de ce même stock (augmentation

du nombre de commandes).

Dans tous les cas, nous aurons besoin de connaître l’état des stocks : c’est la

notion d’inventaire.

2. L’inventaire

Il faut tout d’abord opérer une distinction entre inventaire intermittent et inventaire

permanent.

2.1. La notion d’inventaire permanent

2.1.1. Définition

En comptabilité financière, on pratique généralement un inventaire physique une

fois par an : on comptabilise alors les variations de stocks dans les documents

comptables. C’est le principe de l’inventaire intermittent.

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Ce n’est pas le cas en comptabilité analytique : il est indispensable de procéder à

un inventaire permanent afin de connaître à tout instant les existants en magasin.

Nous en avons besoin :

Car, d’une part, ils sont source de coût, comme nous l’avons vu.

Et, d’autre part, ils seront intégrés dans les calculs de coût des produits.

2.1.2. Classification

Si nous reprenons notre schéma du cycle de production, nous pourrons distinguer :

L’inventaire permanent en amont de la production : marchandises (revente en

l’état), approvisionnements, matières premières, matières consommables et

emballages.

L’inventaire permanent en cours de production : pour les produits qui ne sont

pas encore finis.

L’inventaire permanent en aval du processus de production : pour les produits

intermédiaires (produits qui ont atteint un certain stade d’achèvement),

produits finis, produits résiduels (déchets, rebuts...), pièces de rechange, etc.

Cet inventaire devra être fait en quantité (de combien d’unités nous disposons ?) et

en valeur (quelle est la valeur mon stock ?).

2.2. L’inventaire permanent en quantité

Pour suivre l’état des stocks en quantité, on pourra utiliser différents documents dont

les plus fréquents sont :

Des bons de réception pour les entrées

Des bons de sortie

Des bons de retour

Des bons de réintégration (pour des articles non utilisés dans le

cycle de production).

Il sera nécessaire d’établir des fiches de stocks, article par article.

Le stock final théorique peut être différent du stock réel en magasin (vol, destruction,

évaporation, tolérance commerciale...) : il faudra donc effectuer régulièrement des

inventaires physiques.

2.3. L’inventaire permanent en valeur

Nous avons une idée du stock en volume. Il faut à présent le valoriser mais il faudra

distinguer les entrées des sorties.

2.3.1. La valorisation des entrées

Quand je rentre des éléments dans mon stock, je les enregistre à quelle valeur ?

2 cas :

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Pour les éléments achetés, ils seront valorisés au coût d’achat (tout ce qu’a

coûté cet élément au moment de son entrée en stock) : Cf. chapitre 3.1.

Pour les éléments produits, la valorisation se fera au coût de production : Cf.

chapitre 3.1.

2.3.2. La valorisation des sorties

Mais si mes stocks contiennent des lots qui sont rentrés à des dates différentes, pour

des valeurs distinctes, comment vais-je enregistrer leurs sorties ?

On pourra utiliser plusieurs méthodes. Nous verrons tout d’abord le CUMP, puis la

méthode de l’épuisement des lots. Nous citerons enfin 3 autres méthodes, moins

utilisées.

A. Méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP)

La méthode du coût unitaire moyen pondéré pourra se calculer de 2 façons

différentes :

Tout d’abord, le CUMP en fin de période avec stock initial :

Cette méthode consiste simplement à faire une moyenne des valeurs d’entrée en

stock.

CUMP = Valeur (SI + entrées) / Quantités (SI + entrées)

Prenons l’exemple d’une entreprise qui vend du matériel de sport et qui

s’intéresse à son stock de ballons de basket. Elle possède un stock initial de

10 ballons valorisés à 20 €/p, soit un stock d’une valeur de 200 €.

Elle en achète 15 de plus, à 19 €/p et quelques jours plus tard 18 de plus, à 19,5 €/p.

Quelle est la valeur globale de son stock ?

Coût Unitaire Quantité Total

Stock initial 20 € 10 200 €

Entrées 1 19 € 15 285 €

Entrées 2 19,50 € 18 351 €

Stock final 19,44 € 43 836 €

Sortie 1 19,44 € 1 19,44 €

Nouveau Stock final 19,44 € 42 816,56 €

Tableau 1 : Calcul du CUMP

La valorisation totale de mon stock est de 836 € et j’ai en tout 43 ballons. Ma

valorisation au CUMP sera donc de 836/43 = 19,44 €.

Les sorties se feront donc à cette valorisation et on pourra recalculer le stock final.

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On retient souvent cette méthode pour l’analyse du coût complet, car elle est

recommandée par le PCG.

Ensuite, le CUMP fin de période sans stock initial :

Il s’agit de la même chose, sans le stock initial : on ne tient compte que des entrées.

CUMP = Valeur Globale des entrées / Quantités entrées

B. Méthode de l’épuisement des lots sur les stocks

La méthode suivante est celle de l’épuisement des lots. Reprenons les

chiffres de l’exemple précédent, mais il ne s’agit plus de ballons, mais de

kg de pommes. Pour tout ce qui est périssable, il vaut mieux faire sortir en

priorité les premiers éléments entrés en stocks…

On utilisera alors la méthode PEPS (FIFO), Premier Entré Premier Sorti (First In

First Out).Ici, on ne calculera pas de valorisation moyenne unitaire : seule la

valorisation totale nous importe.

Coût Unitaire Quantité Total

Stock initial 20 € 10 200 €

Entrées 1 19 € 15 285 €

Entrées 2 19,50 € 18 351 €

Stock final 43 836 €

Sortie 1 20 € 1 20 €

Nouveau Stock final 42 816 €

Tableau 2 : Calcul FIFO

Les trois 1ères lignes du tableau seront identiques au cas précédent ; pour la

valorisation du stock final, on obtient toujours 836 € pour 43 unités. Mais au niveau de

la sortie de stock, elle va être valorisée à 20 €, puisque c’est la valorisation la plus

ancienne dont nous disposons. On en déduira alors le nouveau stock final.

Cette méthode est celle préconisée par le Ministère des Finances, mais cependant

elle a pour principal inconvénient le fait qu'elle répercute avec retard les variations

de cours ou de prix réel des marchandises à l'achat.

Une variante de cette méthode est la méthode DEPS (LIFO) : Dernier Entré

Premier Sorti (Last In First Out) : ici, le principe est le même, mais la valorisation

se fait au coût du dernier entré. Cette méthode est utilisée notamment aux

USA. Elle est particulièrement pertinente pour les entreprises qui utilisent des

matières premières dont le cours est très volatile.

D’un point de vue organisationnel, ces deux méthodes nécessitent une gestion

poussée de la localisation spatiale des stocks, avec par exemple des puces RFID.

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Pour aller plus loin :

Stock Amont Stock Aval

En période d’inflation (hausse des prix)

CUMP Légèrement sous valorisé

FIFO/PEPS Proche du coût de

remplacement

Sous valorisé

LIFO/DEPS Sous valorisé Valorisé à un coût récent

En période de déflation (baisse des prix)

CUMP Légèrement sur valorisé

FIFO/PEPS Proche du coût de

remplacement

Sur valorisé

LIFO/DEPS Sur valorisé Valorisé à un coût récent

Tableau 3 : Influence des méthodes de valorisation sur la valeur du stock et du coût

de revient

C. Autres Méthode d’Evaluation

Il est possible de citer d’autres méthodes avec notamment :

Méthode NIFO : Next In First Out (Prochain Entré Premier Sorti) : ici, le bien est

sorti à sa valeur de renouvellement (valeur du marché). Il s’agit du coût

théorique de reconstitution du stock.

Coût valorisé ou coût préétabli : ici, on utilisera des coûts obtenus à partir des

normes de fabrication techniques (coûts prévisionnels), surtout dans un objectif

d’anticipation.

Coût approché : coût voisin du coût réel pour lequel il manque certains

éléments, si l’entreprise a du mal à les obtenir. Il s’agit en fait d’une

approximation du coût réel pour des raisons de commodité.

Quelle que soit la méthode utilisée, la valorisation des sorties permettra ainsi :

De calculer le coût des produits (coût de production et coût de revient des

produits vendus)

Mais aussi d’apprécier la valeur des existants, i.e. la valeur du stock final.

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Nous venons de voir les principaux éléments à prendre en compte lors de la

valorisation des stocks. Retenez que les coûts concernent le stockage, le lancement

des commandes et les problèmes de rupture, mais aussi qu’il existe plusieurs

méthodes de valorisation des stocks, dont le CUMP, que nous aurons l’occasion de

revoir dans nos différents cas.