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Lemanagementéthiquedesfirmesmultinationales

Mots-clés:Managementéthique,firmesmultinationales,partiesprenantes,stakeholders,gouvernance,RSE,responsabilitédesFMN

Résumédel’article:

Au21èmesiècle,lesfirmesmultinationalessecaractérisentnotammentparlefaitqu’ellesproduisentungrandnombredeleursbiensàl’échellemondialeenfragmentantlachaînedevaleur.Celasignifiequelesdiversesopérationsdeconception,delogistique,deproductionetdeservicesnécessairesàlafabrication d'un produit final peuvent être réparties à travers un grand nombre de pays. Laresponsabilitésocialeetsociétaledesfirmesenverslesdifférentsacteursinternesetexternessembleengagée dans le processus de production même si cela n’est pas toujours aisé à prouver. Pourl’ensemble des firmes, la mise en place de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), passenotammentparunmanagementéthiqueetgénèrepourl’ensembledespartiesprenantesdesenjeuxparfoisambivalents.

Une entreprise peut notammentmettre en place unmanagement éthique grâce à un système debonnesméthodesdegouvernance,formalisé,avecl’utilisationdedifférents«outils»telsquelescodesdebonnesconduites.DansunedémarchedeRSE,lesfirmesdoiventégalementprendreencomptelespartiesprenantesexternestellesquelesEtats,lesclients,lesinstitutionsinternationalesoulesONGjouantunrôlecomplémentaire,aboutissantàuneperformancesocialeetéconomique.

AprèsSiemens,Alcatel,Alstom,«l’affaireVolkswagen»,consistantàinstallerunlogicieldiminuantlamesuredelapollutiondesmoteursdiesels,aétérévéléeen2015.Lajusticeaméricaine,souhaitantéviter des arbitrages stratégiques (« coût de l’amende contre gains possibles en cas detricherie»)envisagedecondamnerlafirmemultinationalepourunmontantpouvantallerjusqu’àdix-huitmilliardsdedollars.Acôtédecela,denombreusesfirmesfontdeseffortsnotablesencequiconcernelamiseenplaced’unmanagementéthique.A ce sujet, le 9 mars 2015, Schneider Electric, firme multinationale française présente dans unecentainedepays,avecplusde150000collaborateursetspécialistedelagestiondel'énergieetdesautomatismes a été distinguée parmi les entreprises les plus éthiques au monde par l'InstitutEthisphere. Ce dernier est un acteur international de premier plan dédié à la définition et à lapromotiondesmeilleurespratiquesenmatièred’éthiquedesaffaires.Ceclassementhonore lesentreprisesmondialesdont lespratiquescommercialesonttangiblementintégrédesprincipesde respect de la déontologie, depromotionde l'intégrité etde culturede latransparenceàtouslesniveauxdeleurorganisation.L’entreprise Schneider Electric est reconnuepour la cinquièmeannée consécutivepour ses effortsdanslapromotiondepratiqueséthiquesvisantàcréerdelavaleurainsiquedesrelationspérennesavec ses différentes parties prenantes – clients, collaborateurs, prestataires, pouvoirs publics etinvestisseurs.

Schneiderafaitdesonmanagementéthique,unatoutdecompétitivitépoursonentreprise.

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Selon un communiqué de presse publié en mars 2015, « Chez Schneider Electric, l'éthique et lagouvernancesontdoncdesélémentscentrauxdelacroissanceetdelacompétitivitédel'entreprise.Ellessontrégiesparunecharte,«NosPrincipesdeResponsabilité»,qui regroupeunensemblededirectives donnant aux collaborateurs duGroupe un socle commun enmatière de comportementresponsable. Ce document a été élaboré dans le respect des 10 principes du PacteMondial, desprincipesdegouvernementd’entreprise,delaDéclarationUniverselledesDroitsdel’HommeetdesNormes Internationales du Travail. Les collaborateurs de Schneider Electric sont égalementaccompagnésvialeprogramme«Responsability&EthicsDynamics»pourlesaiderdanslagestiondedilemmeséthiqueséventuels».

Parailleurs,Enjeux–LesEchos(juillet2015)indiquaitlescinqpointsfortsdecettefirmemultinationaleoù95%desesfilialesappliquent:laprotectiondelabiodiversité;unepolitiqued’achatsresponsables;un«programmevigilance» formalisé et consultable enmatièrede respect desdroits humains etsociaux,del’environnementetdeluttecontrelacorruption.Suiteàlapublicationdececlassement,Jean-PascalTricoire,PrésidentdirecteurGénéraldeSchneiderElectric indiquait« lesvaleurset lespratiquesresponsablessontessentiellesdanslemanagementdenoscollaborateursetdanslamanièredontnousinteragissonsavecnosdifférentespartiesprenantes».

Contrairementauxidéesreçues, lemotManagementetsonincarnation«lemanager»,nesontpasanglo-saxons. Ce terme provient de l’italienmaneggiare (manier). Ainsi, d’après l’étymologie, lemanagern’estpasunesortedesupergestionnairerivésursontauxhorairedetravail,dépendantd’unsystèmeproductivisteetmercantile,maisunepersonnequimènelesgensetleschoses«àsamain»,c’est-à-direavecaisance,etsanseffortapparent.Leverbemanageraégalementétéinfluencéparlemotfrançaismanège(fairetournerunchevaldansunmanège).Ilfautégalementajouterauxoriginesdumotmanagementleconceptde«ménagement»etlanotionde«ménage»(gérerlesaffairesduménage),c’est-à-dired’administrationdomestique,quiconsisteàgérerdesressourceshumainesetdesmoyensfinanciers.Selon THIETART (2010), le management est une activité humaine et sociale visant à stimuler lescomportements,àanimerdeséquipesetdesgroupes,àlescoordonner,àdévelopperdesstructuresorganisationnellesetàconduirelesactivitésd’uneorganisationenvued’atteindreuncertainniveaude performance. Les dimensions humaines et politiques sont prégnantes. Le jeu des acteurs, lesaspects relationnels, la coordination des actions, la répartition du pouvoir sont essentiels enmanagement.

PourP.Drucker,c’est l’anglaisRobertOwenqui serait lepremierentrepreneur,vers1820,dans lecadredesonactivitédetextile,àsepréoccuperdesproblèmesdemotivation,deproductivitéetdepouvoir.Owenobtintdegrandssuccès.Deparsonstyledemanagement,ilacquitlaconfiancedelapopulation qu’il employait. Lassé par ces gens qui ne cherchaient que le profit, Owen fonda unenouvellesociétégrâceà laquelle ilallaitdonner librecoursàsesprojetsphilanthropiques(1813). Ilserait,encesens,lepremiermanagernes’intéressantpasauprofitpourleprofitadmiscommetel.

Enfin,lemanagementpeutcorrespondreaufaitdetenirenmainetdeprendresoindansuneoptiquedemaintenanceoudedéveloppement(Louart(1999)).Plusrécemment,lestravauxdeM.Barabeletd’O.Meier(2006)enFrancemontrentquelesdirigeantsd’entreprisesinterrogésplacentaupremier

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planl’honnêteté,laforcedepersuasion,l’imagination,l’enthousiasmeetlacapacitéd’analyse.Maisselonlescultures,lemanagementn’estpasréalisédelamêmemanière.

L’éthiquequiestàdistinguerdelamoraleestuntermeprovenantdesEtats-Unis.IlapparaîtenFranceà partir des années 80, touchant notamment la biologie, la finance, la politique, les médias,l’environnement,lapublicité,lecommerceinternational…

Historiquement,cesontlesentreprisesaméricainesquiontétélespremièresàsepréoccuperdelanotiond’éthique.Dès1913,l’entreprisePenneyCompanypossèdeuncodeéthique.Lemouvementsedévelopperadanslesannées50.Lescharteséthiquessemultiplientdansdenombreusesentrepriseset au sein d’universités américaines qui proposent des cours sur ce thème comme notammentl’universitéd’Harvard.Labusinessethicsconstitueralathéoriefondamentaledel’éthiquedesaffairesauxEtats-Unis.Ellerelèved’unelogiqueutilitariste,combinantmorale,droitetcontrat.

En France, l’éthiquedes affaires apparaît chez certains auteurs àpartir des années60.O.Gélinier(1991),présidentd’honneurde laCegos,est lepremieràpublierun livresur l’éthiquedesaffairesintitulé :«L’Ethiquedesaffaires,halteà ladérive».Parailleurs,descoursd’éthiqueapparaissentnotammentdansdesécolescommeHEC.Desphilosophess’yintéressentcommeA.EtchegoyenetdesnormeséthiquessontcrééestellesquelanormeSA8000(SocialAccountability)oulanormeSA26000.Descabinetsfrançaissesontd’ailleursspécialisésdanscesecteurenmettantenplacedesindicateursdelamesuredel’éthique,enproposantdesauditsetdesbilanséthiquesdanslesentreprisesdontlanotionestenglobéedanslaRSE.

1. Quelquesprécisionsnotionnellesconcernantl’éthiquedesFMN

Letermeéthiqueestd’originegrecque,ethossignifiant«mœurs,habitudes,comportements».Sapremière apparition dans la langue française date de 1265. C’est Cicéron qui traduira éthique parmoraleenlatin,motquivientlui-mêmedemoressignifiant«mœurs».Sescaractéristiquesontpourfondementlalibertédejugementetd’action.C’estl’hypothèsequidéterminel’action(«tupeux,tunepeuxpas»).L’éthiques’appuiesurl’expérience.L’intentionestprimordiale.Unsensestdonnéàcequel’onfaitàtraverssespropreschoix,sesvaleursetsespriorités.Unedistinctionestdoncfaiteentrelebonetlemauvais:lesindividusagissentenfonctiondecequ’onestimebon.L’attitudeéthiquenenaîtpasdujugement,elles’acquiertgrâceàsapratique.C’estunapprentissage.

Pourdistinguerlamoraleetl’éthique,ilfautremonteràl’histoiredesidées.Dèsl’Antiquité,lesGrecsconsidèrentl’éthiquecommeuneréflexionsurlesprincipesquiguidentlaviehumainetandisquelesRomainsdonnerontàlamoraleuneconnotationjuridique.

Lamoraleestuntermed’originegrecque.C’estuneréflexionquiguidel’activitéhumaineavecuncodesocial.C’est-à-direqu’ilexisteunensemblederèglesauxquellesilfautsesoumettrepourêtreadmisdansunesociété.Ilyadoncunimpératif(devoir).Lesrègless’imposentàtous.

Lamoraleenseigneàl’hommelefaitdeseplieràunensemblederèglesquiluisontimposéesbiensouventparlareligion.AveclesiècledesLumières,mouvementintellectuellancéenEuropeauXVIIIesiècle (1715-1789),s’instaureunemorale laïque,s’appuyantnonplussur lachrétientémaissur lesdroitsfondamentauxdel’hommecommelaliberté.Ellecohabiteavecl’ordremoral.

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Au 21ème siècle, lamorale, pour certains théoriciens, s’efface devant l’éthique, non plus pour desraisonsphilosophiquesmaispourdesraisonsdepolitiquesstratégiquesmenéespar lesentreprisesafindedévelopperleurnotoriétégrâceàlacommunicationmiseenplaceauseindeleursgroupes.

Pourrésumerlesdifférencesquipeuventexisterentrelamoraleetl’éthique,selonA.Comte-Sponville«Lamoralecommande,l’éthiquerecommande».

Avec l’évolution de la société prenant en compte les découvertes scientifiques et ses applicationstechnologiques, la collectivité a pris conscience des dangers qu’elles véhiculent, nécessitant uneéthique.SelonH.Jonas,«Noussommesresponsablesdufuturlointaindel’humanité»etlasociétéest«enquêtedesens».

Lepaternalismeaétéunepremièreformed’éthiquepatronale,s’attachantàfairerespecterlesvertusfamiliales à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise. Dans ce cas de figure, il ne s’agit pasd’éthique mais davantage d’une attitude morale d’abord imposée aux salariés. Le paternalismedécouled’uneformepatriarcaled’organisationéconomiqueoùlechefdefamilleestàlafoislepèreetlemaîtredeceuxquitravaillentsoussesordres.Cetypedemanagementestnotammentappuyéparl’analysefreudienneoù,seloncelle-ci,l’individuabesoind’autorité.SelonFrançoisedeBry(1980),lepaternalismeest«unétatd’espritquisetraduitparuneattitudetendantàétablirartificiellementdesrelationsfamilialesentreunsupérieuretsoninférieur,quelquesoitleniveauhiérarchique».Lepaternalismerestreintenquelquesortelaliberté.Ilestnotammentjustifiéparrapportaufaitquelessalariéssontconsidéréscommeincapablesdeprendredesdécisionsrationnellesauseindesfirmes.

Concernantlemanagementéthique,iltraitedelamanièredontl’éthiqueestmiseenplacedansuneorganisation en tenant compte du micro et macro environnement. Ce concept est lié à laResponsabilitéSocialedesEntreprises(RSE).Au21èmesiècle,aucuneentreprisenepeutprétendredenepassepréoccuperdelaRSEetdoncdel’implémentationd’unmanagementéthiqueauseindesastructure.

Faceàladiversitédesfirmesmultinationales(FMN),nombred’économistespréfèrentraisonnerentermesdemultinationalisation,processusselonlequel:

- sonactivitésedéveloppedansaumoinsunautrepaysquesonpaysd’origine;- sastratégien’estpluscentréesurcedernier.

SelonlaCNUCED(ConférencedesNationsUniespourleCommerceetleDéveloppement)unefirmetransnationaleestunesociétéquidétientuneparticipationsignificativeencapitaldansdesfilialesoudessociétésapparentéessituéesàl’étranger.

Unesociétédétientunefilialesiellecontrôleplusde50%ducapitaldirectementouindirectement.C’estdonclecontrôleducapitalquiestessentieldanscettedéfinitionpuisquelaCNUCEDmesurelephénomènedemultinationalisationdesfirmesparlesIDE(InvestissementsDirectsàl’Etranger).

L’internationalisationdelafirmepeutêtreréaliséesansparticipationaucapitaletpeutconcernerlasous-traitance,lalicence,lafranchise…

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PourC.A.MICHALET(«Qu’est-cequelamondialisation»,2002),uneFMNestuneentrepriseleplussouventdegrandetaille,qui,àpartird’unebasenationale,aimplantéàl’étrangerplusieursfilialesdansdifférentspays,avecunestratégieetuneorganisationconçueàl’échellemondiale.

Lesfirmesmultinationalessesontdéveloppéesaveclamondialisationetleprocessusd’ouverturedeséconomiesnationalesfavorisépar l’interdépendanceaccrueentre leshommes, la libéralisationdeséchanges, le développement des moyens de transport et des technologies, etc. Néanmoins, lamondialisationnesignifiepaspourautantuniformisationethomogénéisationdumonde.Parailleurs,ilexisteprincipalementtroisdimensionsdelamondialisation:

• l’intensificationdesfluxcommerciauxinternationauxaveclaDIPP:DivisionInternationaledesProcessusProductif[LASSUDRIE-DUCHÊNE,1982]

• ledéveloppementdesfluxd’IDE(InvestissementsDirectsàl’Etranger)• l’unificationdesmarchésfinancierssurleplanmondial

Avecl’augmentationconsidérableducommercemondialdepuislesannées1960,lespaysimportentetexportentsimultanémentlesmêmesbiens(Brülhart).Celacontribueauprocessusdefragmentationdelachainedevaleurconcernantlaproductiond’unbienincluantdenombreuxacteurstelsquedesfournisseurs, bien souvent positionnés dans des pays à faibles coûts de production où les règlessocialesenvigueurpeuventêtreassezpermissives. Les firmesmultinationalesontdonc largementrecoursàdessous-traitants,etce,pourdifférentesraisonstellesqu’unecourseàlabaissedescoûtsdeproductionoulefaitdeserecentrersursesactivités«cœurs»ouencoredepouvoirpénétrerplusfacilement un marché en créant une filiale dans un pays. Cela entraîne notamment la mise enconcurrencedesétatsentreeuxafind’attirerlemaximumdefirmessurleurterritoire,augmentantlacréationdevaleurauniveaunational,avecinfineuntauxdecroissanceaccru.

Touslesétats,selonnotammentleursculturesn’ontpastousuneéthiqueidentique.Deplus,ilsnemettentpastoujourstoutenœuvreafinquelesDroitsdel’Hommesoientrespectés.LesFMNelles-mêmes, peuvent aussi mener des réflexions plus ou moins stratégiques sur le fait de mener unmanagementéthiqueauseindeleursentitésetenparticuliervis-à-visdeleurssous-traitants.Cetypedemanagementpeutvarierenfonctiondelaculturedel’organisation,delapressiondesinstitutionsinternationales,desONG,desEtatsetdoncdel’ensembledespartiesprenantes.Cependant,l’objectifpremierd’uneentreprise, comme l’a indiquéAristote condamnant la chrématistique commerciale,n’estpasuniquementleprofitquiestcontre-nature(Politique,I,9,p59).

Danscecontexte,nousverronssilemanagementéthiqueestunecontrainteoubienuneopportunitépourlesfirmesmultinationales;etqueldoitêtrel’engagementdel’ensembledespartiesprenantesinternesetexternespourlamiseenplaced’unmanagementéthiqueauseindesentreprises.

2. LemanagementéthiquedesFMN:contrainteouopportunité?

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Leconceptd’éthiquen’apas toujours fait l’unanimité.Comme l’a indiquéM.Friedman,prixNobeld’Economie(1962):«Lesentreprisesn’ontpasd’autresresponsabilitésquecelledegagnerdel’argentet quand, animées par un élan de bienveillance, elles tentent d’assumer des responsabilitéssupplémentaires,ilenrésultesouventplusdemalquedebien».

Lemanagementéthiquepeutêtreinstrumentaliséendéveloppantlesentimentd’appartenancedessalariés et en établissant une autorité incontestable qui se présente sous les traits d’une éthiquecommunemondiale,uniformisée.Or,l’éthiqued’uneorganisations’apparenteégalementàsacultureetn’estpashomogèneselonlespays.Celadevientdoncunoutilstratégiqueauserviceduprofitdel’entreprise. Certains auteurs évoquent d’ailleurs l’éthique stratégique par rapport à l’éthiqueorganisationnelle.R.SolomonetK.Hansonproposent«les3Cdel’éthique».Seloneux,l’éthiquedesaffairesdoitsetraduirepar:

- laconformitéauxrègles(lois,principesmoraux,coutumes,politiquedel’entreprise,équité),- lescontributionsquel’entreprisepeutapporteràlasociété,- lesconséquencesdel’activitécommercialeàl’intérieurcommeàl’extérieurdel’entreprise.

L’éthiqueestdoncunenotionévoluantaucoursdutempsetenfonctiondescultures.En2016,LeNorddomineencore largementauniveaude larépartitiondesFMNpuisque93%sontdétenues par des pays développés. Même si l’apparition de multinationales émergentes est unphénomène réel où l’Asie du Sud-Est est une zone«pépinièredemultinationales », celles-ci sontencorepeunombreusesparrapportàleursconcurrentesappartenantauxéconomiesavancées.Danslescentplusimportantesmultinationales,selonl’importanceduchiffred’affairesréaliséàl’étranger,la Chine continentale, ne compte, pour lemoment, que trois « challengers » contre onze pour laFrance.Seposealorsnotammentlaquestiondelaresponsabilitédesfirmesmultinationalesvis-à-visdeleurspartiesprenantes.

2.1 Laresponsabilitédesfirmesmultinationales

Unedesquestionsestdeconnaîtrelapartderesponsabilitédelafirmeetdesavoirs’ilfautqu’ellesoitpropriétaire de son unité de production pour que sa responsabilité soit engagée en cas de«comportementnon-éthique».Aveclafragmentationdelachaînedevaleur,unemêmefirmepeutêtreprésentedanslemondeentiersanspourautantêtrepropriétairedesesunitésdeproduction.Lesresponsabilités sontdoncdiluées, extrêmementdifficiles à cerner auniveaude l’organisationelle-même,oubienauniveaud’ungroupe,auniveaunationalouinternational.Certainesontacquisunpouvoir supérieur aux Etats. Par ailleurs, contrairement aux Etats et auxpersonnesphysiques, cesentreprises n'ont pas de personnalité juridique internationale ce qui les empêchent d’êtreresponsablesvis-à-visdessalariésdeleursfilialesàl’étrangeroudessous-traitants.

Parexemplel’entreprised’origineitalienneFila,spécialiséedanslesproduits«fashion»,àlasuitedemauvais résultats à partir de 1997, a été rachetée par une firme américaine : SBI (Sport BrandInternational) et un fonds d’investissement. Alors que ses activités de production étaientessentiellementbaséesauxEtats-UnisetenItalie,ilaétéalorsdécidédelestransférerdansdespaysàbascoûtssalariaux.En2000,80%delaproductiondeFilaétaitoriginairedenombreuxpaysd’Asiedont l’Indonésie, la Chine, le Vietnam…. Cette dispersion géographique a rendu complexel’identification de la filière d’approvisionnement et le suivi éthique de ces firmes comme sonévaluation.

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Filan’estpaslaseuleentrepriseàproduireenfragmentantsachaînedevaleur.Laplupartdesfirmesappartenantàdifférentssecteursd’activitésontrecoursàdessous-traitantsd’origineasiatiquepourleurpermettre,dansuncontextedeconcurrenceparlesprixtrèssoutenus,d’êtrecompétitives.Cesdonneursd’ordre fontpressionsur les firmessous-traitantes,qui,elles-mêmesont faità leur tour,pressionsurlestravailleursendétériorantleursconditionsdetravailsousprétexted’augmenterleurproductivité.Parailleurs,l’ensembledesrisques(conjoncturels,baissedelademande…)estdoncprisparlesfirmessous-traitantesetnonparcellesàl’originedescommandesdeproduits.

L’externalisationdelaproductionestdevenueunphénomèneimportantdansl’économiemondialedepuis les années 1980 (Strange et Newton, 2006). Elle a entraîné le transfert d’une partie de laproductiondansdespaysàbascoûtssalariauxafindemaximiserlesprofitsdesfirmesmultinationales.SelonDunning(1993)lafirmequiexternalisesaproductionn’auraitaucun«pouvoir»surl’entitéquifabrique ses produits. En fait, cette vision des choses est contredite par Gereffi (1999), pour quil’externalisation n’empêche pas le contrôle. La possession des actifs productifs n’est alors pasnécessaire pour que les firmesmultinationalesmaintiennent le contrôle sur leur utilisation. Cettethéorieestd’autantplusvraiequelarégulationétatiqueestmoinsimportanteauniveauinternationalparrapportauniveaunational(DeGeorge,1999).

Parailleurs,lamondialisationdel’économiemetaujourd’huienconcurrencelesfirmesmaisaussidesterritoires avec leurs Etats ayant des niveaux de développement, de normes et des éthiquesdifférentes.CelaposeégalementlaquestiondesdommagescréésparlesFMNdanscertainspaysendéveloppement(PED).PourplusieursONGquienquêtentenIndonésietellesqueLesAmisdelaTerre,«lesimpactsenvironnementauxetsociauxdesexploitationsd’étain[enIndonésie]sonttelsqu’ilsnepeuventpasêtreoccultéspar lesgéantsdusecteurde l’électronique»[…]«Lesminesd’étainontdétérioréplusde65%desforêtsetplusde70%desrécifscoralliensdeBangka».Danssonlivre«DesEcocrimesàl’Ecocide»(2015),LaurentNeyretdénonced’ailleursl’exploitationdeminesd’étaindemanièreillégalepardegrandesfirmes.

Selon lathéoriede lacitoyennetéde l’entreprise(Caroll,1999;MattenetCrane,2003;Waddock,2004),lesfirmespeuventêtreresponsables,ausenspropreetlégaldutermedeleursimpactsnégatifsoupositifsauniveaulocal(ville,région,pays)entermesdedéveloppementenvironnementaletsocialdanslespaysoùellesproduisentleursbiens.

Mêmesi les FMNsontdesacteurséconomiques incontournablesdans la créationdevaleurd’uneéconomiedonnée,ellespeuventdoncporterunecertaineresponsabilitévis-à-visd’acteursexternesqu’ellesontchoisistelsqueleursfournisseurs.

Néanmoins,agiréthiquepeutcomporterdescoûtspourlesentreprisesselonlesloisdumarchéenvigueur.Acontrario,siagiréthiquen’entraînepasforcémentdescoûtssupplémentaires,ilpeutexisterdes coûts indirects liés au non-agir éthique (Ballet, 2011). En effet, des conséquences négativesressentiessurl’ensembledespartiesprenantesinternesetexternesdel’entreprisepeuventavoirdesimpacts importants à court mais aussi à long terme. Les clients « consom-acteurs » peuvent sedétournerd’unemarquequineseraitpasassezéthiqueouconsommerdavantaged’uncertaintypedeproduits’ilestgarantiéthiqueàtouslesstadesdeproductioncommec’estlecasdelamarquedeglaceBenandJerry’s.Celapasseaussiparunecertaineformationàl’éthiquedesconsommateurs.

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Par ailleurs, Cécile Renouard (2007, L’Ethique des Firmes Multinationales) a montré l’importanced’êtreéthiquepourunefirmeenindiquantquelesfirmesdoiventaujourd’huiêtreresponsablesenintégrant les dimensions sociales, sociétales et environnementales et pas seulement économiquespouratteindrelaperformanceglobaletelquel’entendCappelletti(2006).L’entreprisedoitdoncêtreunacteurcitoyenoùlesdirigeantsdesfirmessontessentielspourlamiseenplaced’unmanagementéthique.

Parailleurs,selonBeckerquiapubliéunarticleparuen1974,«l’enfantpourri»simulel’altruismeenverssafamilleafind’obtenirdavantagedechosesdesonpère.Lefilsestalors«poussé»àsimulerun altruisme réciproque, sous la seule incitation de son intérêt personnel. En échange, il reçoitdavantage que s’il n’avait pas eu ce comportement. Cette théorie, transposable aux firmesmultinationales,montrequ’uneattituderesponsableenverslesdifférentespartiesprenantesinternesetexternesdelafirmepermettraitd’accroîtreleprofit.«Al’instardurottenkid,larottenfirmadopteunaltruismestratégiqueafinde réaliserdesprofitsplus importants. Finalement,pourBecker,peuimportesesmotivationsdumomentque«l’objectiféthique»estatteintetquel’ensembledespartiesprenantessontgagnantes.

Manager éthiquement est cependant l’objet d’enjeux pour l’ensemble des parties prenantesappartenantàl’écosystèmedesfirmesmultinationales.

2.2 Lesenjeuxd’unmanagementéthiquepourlespartiesprenantes

Lesfirmesmultinationalesontprisuneplacegrandissanteàlarecherched’unecompétitivitétoujoursaccrueafind’augmenterlesprofits,maisàquelprix?Eneffet,dansunepériodededérégulationdelafinanceetd’affaiblissementdesEtats,touslesdirigeantsnesontpasphilanthropes(Posteletal.,2006;Bodet,Lamarche,2007).Lespartiesprenanteset les théoriesattenantesàceconceptontnotammentétédéveloppéesparFreeman (« Strategic Management : A Stakeholder Approach », 1984). Les Stakeholders sontreprésentéspartouslespartenairesdel’entreprisequivoientdansl’activitédel’entrepriseunesourcequelconqued’intérêtpoureux.Freemanaplacésonraisonnementdespartiesprenantesau-delàducoupledirigeants/actionnaires. Tous lesacteurs sont intégrésà l’environnementprocheounondel’organisationetconcernésparl’activitédel’entrepriseservantdesintérêtsstratégiques.

Cesfirmesdépendentpourleurexistence,croissanceetpérennitédecespartiesprenantes(GarrigaetMelé,2004).Lesfirmesdoiventdoncéventuellementadopteruncomportementqu’ellesestimentattenduparlesstakeholders.Cescomportementspeuventprovenirdeleurvolontépropreou/etdemesures coercitives, normativesoumimétiques (CapronetQuairel-Lanoizelée, 2007 ;DiMaggio etPowell,1983).Danscettepartie,nousnouslimiteronsàanalyserlesenjeuxdetroispartiesprenantes:lesfirmeselles-mêmes,lesclientsetlessalariés.

- AuniveaudesFMN:L’enjeupourlesfirmesmultinationalesestdemenerunmanagementéthiqueauseindeleurstructurece qui est aujourd’hui essentiel, et ce, pour demultiples raisons. Une enquête a notamment été

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ouverteen2015pourtromperieaggravéedelapartdeVolkswagenpuisquedenombreuxvéhiculessontconcernésparcetteaffairevisantàtromperlescontrôlesanti-pollutiondesvoitures.

Octobre2015

Suiteàcetteaffaire,l’AFPannonçaitendécembre2015queVolkswagen,pourlapremièrefoisdepuisplusdevingtans,affichaituneperteopérationnelleautroisièmetrimestre.Uncomportementnonéthiquedecertainsmanagerspeutdoncengendrerdesrépercussionsnéfastespouruneentreprisepuisquecertainsclientssesontdétournésdelamarque,dontlesvéhiculesDieselsontinterditsàlaventeauxEtats-UnisetenSuisse.Ilsontdoncvuleurchiffred’affairesplongerautroisièmetrimestre2015,alorsquelecolossalgroupeallemand,avecses593000salariésrépartisdanslemondeentier,était devenu le premier constructeur de véhicules devant Toyota cette même année. Outre lesamendesénormesquelesEtatspourrontlui infliger,lanotoriétédelamarqueesttouchée.Nepasêtreéthiquepeutdoncêtreunmauvaiscalculstratégiquepourunefirme.

Êtreéthiqueestdevenuunenjeustratégiquemajeurafind’accroîtredesavantagesconcurrentielsendéveloppantuneimagepositivevis-à-visdesesactionnaires,salariésetclients.Alafindesannées90,les consommateurs occidentaux ont été indignés du traitement des salariés des entreprises sous-traitantesdeNIKEenChinequitravaillaientdansdesconditionsparticulièrementdifficiles,avecdenombreusesheuressupplémentairesforcées,desabusarbitrairesavecdesenfantsfaisantpartiesdestravailleurs(Gasmi,Grolleau,2005).Lasauvegardedeleurréputationétantprimordialeaumaintiendeleursventes,Nikeetd’autresfirmesmultinationalessesonttrouvéesdansl’obligationd’intégrerdescritèressociauxdanslasélectiondeleurssous-traitants.Nikeamisenplacedesprocéduresdecontrôle afin de respecter leurs nouveaux engagements en termes de respect des droits destravailleurscequianotammentpermisderelancerleursventes.

Ø Lesclients:Être éthique pour une entreprise permet d’instaurer de la confiance entre les différentes partiesprenantesdont lesclients,àconditiond’être transparentconcernant les informationsdiffusées.Le

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clientdoitdoncêtrecertaind’acheterunproduittelqu’ilestdécritafind’êtreéventuellementfidèlevis-à-visd’unemarque.Parailleurs, lesclientsdespaysdéveloppéssesoucientdeplusenplusdesconséquencessocialesetenvironnementalesdeleuracted’achat.Unmodedeconsommationéthiqueimpliquantenamontunmanagementéthiquedelapartd’unefirmeestpréférable.

Lamarque italienne Illy, commercialisant du café premium, a d’ailleurs bien compris l’importanced’êtreéthiqueenachetantdirectementsesmatièrespremièresauprèsde4000producteursauxquelsils«garantissentdesprix30%supérieursàceuxdumarchéetunniveauminimumdeprofitencasdebaisse », explique Erika Le Noan, directrice générale pour la France et le Benelux. De plus, cetteentreprise,quia faitde l’éthique lecœurdesastratégiedecommunication,aétécouronnéetroisannées de suite (2013, 2014, 2015) par l’Ethisphere Institute, récompensant son comportementéthique.Elleaffiched’ailleursuneaugmentationdesonchiffred’affairesaufildesannées.Cemodededistributions’apparenteaucommerceéquitablequiestunsystèmed'échangedontl'objectifestde parvenir à une plus grande équité. Les produits échangés dans ce cadre doivent respecter desmodalitésstrictesdeproductiondansdesdomainesaussidiversquel’environnementmaiségalementlesocialetlesdroitsdel’homme.C’estundesleviersdedéveloppementetderéductiondesinégalités,en veillant à la juste rétribution des producteurs. À un objectif économique s'ajoutent donc despréoccupationséthiques,sociales,sociétalesetenvironnementales.Néanmoins,mêmeaveclamiseen place de certains labels tels que Max Havelaar et la distribution de ses produits en grandedistribution,iloccupeuneplacemarginaledansleséchanges.Êtreéthiquepermetdedévelopperdesavantagesconcurrentielsetestsourcedeperformancesociale,sociétaleetéconomique.

Ø LessalariésL’ONU,en2013,dénombrait75000000desalariésdanslemondeet80000firmesmultinationalespour840000filiales.Aucoursdesquarantedernièresannées,leurnombreaétémultipliépar12.Lesenjeuxd’unmanagementéthiquepourlessalariéssontnombreuxetnonsansrépercussionspourlesperformancesdel’entreprisepuisquelamajoritédesétudesmontre(Orlitzkyetal(2003);Walshetal(2007) ;Nellingetal (2009))qu’ilexisteunecorrélationpositiveentre laperformancesocialeet laperformancefinancière.Ceciétant,en2016, l’objectifderentabilitéestuncritèredecompétitivitéoctroyantunavantageconcurrentielàunemultinationalequiincitecesdernièresàchoisirunsous-traitantparfoispeuregardantsurlescritèreséthiques(Lockeetal.,2007,2009)mêmesicelan’estpasforcémentunboncalculstratégique.L’asymétried’informationentrelesfirmesetlesfournisseursnesemblepass’êtreatténuéeaufildutemps,lepartagedelavaleurajoutéerestantlargementfavorableaux premières (Yu, 2006 ; Pun, Sum, 2005) notamment dans la perspective de rémunération desactionnaires.

Les salariés des FMN sont présents dans le monde entier. Concernant les travailleurs les moinsprotégéssocialement,ilssontprincipalementprésentsdanslespaysendéveloppementoùlecadrelégalestparfoisflououpeuexistantetoùlesmultinationalesproduisentunegrandepartiedeleursbiens,lescoûtsétantbas.Malgrétout,certainsscandalesayantéclatédanslesdomainesdutextileetdel’habillement,lesfirmesmultinationales(FMN)dujouet,deladistributionpuisdel’électroniqueontàleurtourétéincitéesàmettreenplacedesprogrammeséthiquesdurantlesannées2000.UnmanagementéthiqueaveclaRSE(ResponsabilitéSocialedel’Entreprise)aétémisenplacecommeunealternativepermettantd’assurerlaprotectiondestravailleurs(Chan,2013)mêmes’ilestdifficiledemesurerconcrètementsonimpactsurlespopulationsdespaysendéveloppementdontlaChine

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faitpartieactuellement.LamiseenplacedelaRSEauniveauchinoisaéténotammentmiseenplaceparl’agenceChinaNationalTextileandApparelCouncil(CNTAC)en2005.Parexemple,lanormeCSC9000T1proposedesavancéesentermesdetravaildesenfants,entempsdetravail,decontrats,etc.mêmesisesimpactssontparfoisdifficilementmesurablesconcrètementsurleterrain.Malgrétout,commelemontreletableauci-dessous,denombreuxoutilsexistentpourmesurerlaRSE.

DifférentessourcesdemesuredelaRSE

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Pour François Perroux (1926), le profit d’une entreprise est indispensable mais cela peut aller àl’encontreduprogrèsdanslesensoùilnepermetpasobligatoirementleprogrèssocialenparticulierpourlesplusdéfavorisés.Pourqueleprogrèssocialsoitpossible,ilestpréférablequ’unmanagementéthiquesoitmisenplacedemanièredélibéréeouadaptativeparlesdirigeantsdel’organisation.

Lessalariésnebénéficiantpasd’unmanagementéthiquepeuventêtrenotammentdémotivésoubiennepasadhéreraufonctionnementetàl’imagedelafirme;cequidiminueleursperformancessocialeset donc à terme, les performances économiques de l’organisation. A contrario, des salariés

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socialement préservés seront plus productifs et permettront l’augmentation du profit au sein desstructures.

Parailleurs,lespartiesprenantespeuventexercercertaines«pressions»surlafirme,quecelasoientlesclients, lessalariésavec lessyndicats, lesactionnaires, les fournisseurs, lespouvoirspublics, lesONG…Enrèglegénérale,plusl’entrepriseestpuissanteentermesdeprofits,pluslerôledespartiesprenantesestimportant(Ballet,2011).

Enfin,laprésenced’unefilialeinternationale,oulacréationd’uneusinedesous-traitancepeutêtresourcederichessecrééeenaugmentant lavaleurajoutéed’unpaysetdoncfavoriser lacroissanceéconomique. LesEtats soutiennentdoncbiensouventcesagentséconomiques,moteurspour leuréconomie,enayantintérêtàprendreencompteladimensionéthique.

Nous présenterons dans la partie suivante, les modalités de mise en œuvre et de diffusion dumanagementéthiquequecela soitauniveau local,nationalet internationalenn’omettantpas lesdifficultésquipeuventêtrerencontrées.

3 Lenécessaireengagementdel’ensembledesPPpourunmanagementéthiqueLa mise en place d’un management éthique nécessite l’engagement de l’ensemble des partiesprenantesquecelasoitauniveaudelafirmeelle-mêmequedesacteursexternes.

3.1 LerôledelagouvernanceauniveaudesFMN

LagouvernanceauniveaudesFMNjoueunrôleprimordialpourinstaurerunmanagementéthiquedansl’optiquedecontribueràunerelationjusteetéquitableentrelesdifférentespartiesprenantes.Lesentreprisespeuventnotammentavoirunedémarcheproactiveoubienadaptativeenfonctiondescontraintesdel’environnementetdelastratégiechoisieenmatièredeRSE.

Larémunérationducapitalest,pourCécileRenouard,pertinente,uniquementsilessalariésnesontpas « sacrifiés au bénéfice des seuls profits financiers » (C. Renouard, 2015). Aujourd’hui encore,comme au siècle dernier, dans de nombreuses firmes multinationales, la rémunération desactionnairesetlacourseàl’avantageconcurrentieldecourttermepeutprimerparrapportaufaitdedévelopper un management éthique. Cela passe par des outils à mettre en place au sein desorganisations.Ilpeuts’agirparexempledel’équitéconcernantlarémunérationdesdirigeantsetdessalariésquelquesoitlelieudeproduction.Mêmesileniveaudequalificationdessalariésdespaysdusudestglobalementmoindrecomparéàceuxdunord, leur rémunérationestégalementbienplusfaibleavecdesconditionsdetravailparfoisdifficiles.

Néanmoins, certaines firmesmultinationales sous-traitant leur productionenAsieont élaborédesdiscoursetdespratiquespromouvantuneaméliorationdesconditionsdetravaild’ouvrierssituésenamontdes«chaînesglobalesdevaleur»(Vercheretal.,2011)commecelaétélecaspourNikeenAsie.

Celapassenotammentparunemiseenpratiquedenormes.Reynaud(1992)indiquel’importancededeuxprincipespourquedes règles soientmisesenplaceau seind’uneorganisation.Ellesdoiventnotammentrespecteruncertainéquilibreentredeshabitudesetunmodèleàsuivre,etfairel’objet

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d’unediscussionentre représentantsdesemployeursetemployés sur lesmodalitésde samiseenœuvre,etce,quellequesoitlaculture.Or,enprenantl’exempledelaChine,ilyasouventundécalageentrelesénoncésofficielsetlaréalitédelagestiondelamaind’œuvredanslesatelierschinoisoùlescodesdebonnesconduitessontsouventdifficilementapplicables.Parexemple,dansles«nouveauxcodeschinois»,laduréedetravailparsemaine,parpersonnenedoitpasexcéder44h/semaineet8heuresparjour.Or,iln’estpasrarequelasemainedetravaileffectiveexcède80hdansl’industrie.Ilsembled’ailleursqu’ilyaitdesobstaclespolitiquesetinstitutionnelspropresaucontextechinois.Ilya donc une problématique de mise en pratique des lois au niveau des firmes qui pourtantpermettraientunecertainerégulation (Friedman,2009).Deplus, leproblèmepeutêtreégalementl’absence de dialogue avec d’autres acteurs locaux susceptibles de favoriser l’assimilation de cesnormesdanslesateliers.Lanon-existenced’institutionsintermédiairesestdoncunvraihandicappourpermettre laréinterprétationdesrèglespar lesacteurs (Reynaud,1992).Si lessalariésnesontpasimpliquésdanslamiseenpratiquedecesnormes,celafreineunemiseenplaceperformantedecesdernièresauseindel’entreprise.Parfois,lesemployésnesontpasaucourantdel’existencedecodesdeconduiteetne sontpas considérés commedesacteursduchangement (Pun,Sum,2005).Pourpouvoirêtremiseenœuvre,unerèglenepeutpasêtrefondéeexclusivementsurdesconsidérationsmorales,parobligation.Elledoitêtreconnectéeauxpratiquesexistantespourquelesacteurspuissentsel’approprier.C’estlerôledesrèglesprocéduralesquedefavoriserl’assimilationdeprincipesenlesrendantcompatiblesaveclesspécificitésdechaqueentreprise(Reynaud,1992).Or,selonCapronetPetit(2011),lescodesdebonneconduiteinspirésdescritèresdel’OIT(OrganisationInternationaleduTravail)s’inscriventdansunregistreéthiquevisantà«discipliner»lesusinessous-traitantessanspourautantleurdonnerlesmoyensdelesmettreenplace(ClémentSéhier,2014).Eneffet,lafirmeAppledisposed’uncodedebonnesconduites.Pourtanten2015,lejournal«LeMonde»publiaitunarticleoùl’ONGChinaLaborWatchdénonçaitdansunrapportlesconditionsdetravailmisérablesdansuneusined’unsous-traitantchinoisde l’entrepriseApple, recensantune«vingtainedeviolations»audroitdutravail.

ü LaformalisationdumanagementéthiqueaveclescodesdebonnesconduitesauseindesFMN

Lenombredecodesdebonneconduiteadoptévariecependantselonlespays:sur223codesrecensésparl’OCDE,27%provenaientdesEtats-Uniset9%duRoyaume-Unis.Misenplaceauseindesfirmes,c’estunacte juridiqueunilatéralquiprovientde ladirection. Ils sont leplussouventconçuspar ladirectiongénéraleetrarementlerésultatd’unconsensus(deBry,Ballet,Carimentrand,Jolivet,2011).

Ils’agitparexempledecodesémanantdefédérationspatronalescommelaChartedeBonneConduitedesentreprisesduKeidarenjaponais,quiinsistesurtoutsurledevoirdemécénatphilanthropique.

Ilsontpunotammentêtremisenplaceàlasuited’interventionsd’ONGdansdesgroupestelsqueFilaouNike.Cesdernierss’engagentau:

- respectdelaréglementationdutravailetdecellerelativeauxéchangesextérieurs- refusdutravailforcé- refusdutravaildesenfants- droitàlasantéetàlasécurité- refusdeladiscriminationàl’emploi[…]»(Boudier,Bensebaa,2008)

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Mais, cela n’est pas toujours facile à mettre réellement en place comme nous l’avons montréprécédemment.Aujourd’huiuneentreprisenepeutpas faire l’économied’un comportementéthiqueau risquedeperdrelaconfiancedesespartiesprenantesmettantenpérilsapérennité.SelonF.deBry,«pourêtreconsidérée comme responsable, uneentreprisedoit êtrenon seulement éthique,mais utiliser desbonnesméthodesde gouvernance». Le gyroscopeprésenté ci-dessous indique comment concilieréthique,responsabilitésocialeetdéveloppementdurable.

Les Firmes multinationales peuvent aussi former leurs salariés dans la mise en pratique du codeéthiqueavecdesprocéduresdecontrôleetd’ajustementafinquecederniersoitmieuxappliqué.

3.2 Lerôledespartiesprenantesexternes

Uneentreprisemultinationale,pourmettreenplaceunmanagementéthiqueauseindel’ensembledesastructure,doittenircompteégalementd’acteursexternes.Nousnouslimiteronsàl’analysedurôledel’Etat,desinstitutionsetdesONGdanssonimplémentation.

Lerôledel’Etat:

AuXXIèmesiècle,stratégiquement,lesEtatssontencompétitionentreeuxpourattirerlemaximumdefirmesaudétrimentparfoisdelamiseenplaced’unmanagementéthique(corruption,pollution…).Eneffet,desimpératifséconomiquespoussentcertainsEtatsàfermerlesyeuxsurcertainespratiquesdemanièreàattirerdesinvestisseurspotentielsdanslaperspectived’augmenterlavaleurajoutéecrééedans leur pays et pour stimuler la croissance économique. La menace de voir partir des firmesmultinationalesdansd’autrespayspluscompétitifsestréelleetpeutcontribuerànepasmettreen

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place une amélioration des conditions de travail des salariés notamment dans les pays endéveloppement.EnChine,parexemple,ilexistedesdifficultéspouroctroyerdesdroitscollectifsdanslecadredesloisauxtravailleurschinoisauseindesateliers.Uneentreprisequisouhaitemettreenplace unepolitique deResponsabilité Sociale et Environnementale (RSE) en Chine, doit donc tenircompte de l’ensemble des parties prenantes pour optimiser ses chances de réussite. La Chine apourtant construit un cadre juridique visant à encadrer la relation salariale dans les entrepriseschinoisesselonC.Séhier(2014).Aveclaloisalarialede1994,touslessalariéschinoissontobligésdesigner un contrat de travail (Friedman, Lee, 2010). Cette loi fixe également les bases légales de lanégociationcollectiveetd’unmécanismederèglementdesconflits,pourlapremièrefoisdepuis1950(Lee,2009),cequiestuneavancéesocialenonnégligeable.

Parailleurs,enl’absencededroitdepropriétéoudepossibilitédecontrôlesurlesfournisseurs,seuleslesrèglesdedroitd’unpayspeuventfixerlepérimètredelaresponsabilitédesfirmes.

Néanmoins,certainsaccordséconomiquesrégionauxmisenplacedansdifférentesrégionsdumondetels que l’ALENA en Amérique du Nord ont mis en place un respect des normes sociales et unmécanismed’obligationpourlessignatairesafindeprotégerlestravailleurs.

En Europe, il existe la directive européenne sur la transparence des informations sociales etenvironnementales modifiée en 2014. Le texte rend obligatoire la publication annuelle desinformationsrelativesàleursimpactsenvironnementaux,sociaux,aurespectdesdroitsdel'hommeetàlaluttecontrelacorruption.Lesentreprisesconcernées(6000dansl'UnionEuropéenne)doiventavoirplusde500salariés(pourunchiffred'affairessupérieurà40millionsd'euros)etrendrecomptedelapolitiquedediversitéauseindelagouvernance.

Auniveaumondial, iln’existepasde réel consensusentreentreprisesetencoremoinsentreEtatsmêmesiquelques tentativesonteu lieuavecnotamment lepactemondialproposépar l’ONU.Enl’absenced’accordentreEtats, lerapportdeforcesefaitsouventenfaveurdesFMNqui imposentleurs règlesaudétrimentdespaysd’accueil, lesmettantenconcurrence lesunscontre lesautres.Cependant, les Etats à travers leurs règles juridiques en vigueur peuvent apporter un soutienindispensableàlamiseenplaced’uneéthiqueauniveaunational.

Lerôledesinstitutionsinternationales

Concernant la mise en place d’un management éthique au sein des firmes, les institutionsinternationalesjouentunrôleimportant.Des institutions telles que l’ONU peuvent contribuer à jouer un rôle essentiel en matière demanagementéthiqueetdoncdeRSE.Depuis2000existeleGlobalCompact(PacteGlobal).C’estuneinitiativeinternationalelancéeparlesecrétairedel’ONUdel’époqueKofiAnnan.Lesentreprisesrejoignantceprojets’engagentàintégrerlesdixprincipesdans leur stratégie.Ellesdoiventégalementcommuniquerannuellement sur leursbonnes pratiques en publiant un document sur le site du Global Compact. C’est un processusd’amélioration continue où les firmes s’engagent à être transparentes par rapport à leurfonctionnement en termes de responsabilité éthique. Fin 2015, l’ONU comptait plus de 13 000organisationsengagéesrépartiesdansplusde160pays.

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L’ONU,le25septembre2015,ainvitélesFMNenremplacementdesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD)àcontribueràl’atteintedesobjectifsdedéveloppementdurablesd’ici2030.Parmi les objectifs fixés, il y a la prise en compte des dimensions économiques, sociales etenvironnementales du développement. Près de 200 firmes multinationales présentes au sommetnewyorkaissesontportéesvolontairespoursuivreceprogrammeenl’intégrantdanssastratégie.Dix-septobjectifs dedéveloppementdurableont été fixésdont certains concernent exclusivement lescomportementséthiquesques’engagentàsuivrelesFMNdemanièrepurementvolontaire.LesmoyensmisenœuvrepourunmanagementpluséthiquedesFMNàdifférentsniveauxquecelasoit mondial, national, local, existent. Cela nécessite une implication de l’ensemble des partiesprenantespourêtreperformant.Enfin,lanotiondeculturenepeutêtremisedecôtédansl’étudedumanagementéthiquedesfirmesmultinationalespuisqueselonl’entrepriseetleszonesgéographiquesmondialesoùelleestimplantée,l’éthiquepeutêtreappréhendéedemanièredifférente(O.Meier,LemanagementInterculturel).Aveccesobjectifs,ilnes’agitpasseulementdedéveloppementdurablemaisaussideproposerauxentreprisesdemettreenplacel’éthiqueàtraverslaRSEportéenotammentparl’ISO26000ainsiqueparladirectiveeuropéennesurlatransparencedesinformationssocialesetenvironnementales.L’OIT, avec ses 177 Etatsmembres en 2015, de son côté, propose également aux entreprises desprincipesessentielsauxdroitsdestravailleurs.Pourl’OIT,lamiseenplaced’unmanagementéthiqueautraversdelaRSEdoitavoirlescaractèressuivants:

- elleestvolontaire- ellefaitpartieintégrantedelagestiondel’entreprise- elleestsystématiqueetpasoccasionnelle- elle n’est pas un substitut au rôle du gouvernement ou à la négociation collective ou aux

relationsprofessionnelles

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Source:http://www.ilo.org

Enfin,desoncôtél’OCDEproposedesprincipesdirecteursàl’intentiondesfirmesmultinationales.Ilsontétéédictésen1976etrevuspour ladernièrefoisen2011couvrantnotamment lerespectdesdroitssociaux,lerespectdesdroitsdel’hommeetenassurantlerespectdesnormesfondamentalesdutravailreconnuesauniveauinternational.L’ensembledespaysmembresdel’OCDEetdouzepaysnonmembresadhèrentàcesprincipes.Cesderniersontd’ailleursservidebasedecoopérationentrelaChineetl’OCDEenvued’encouragercespratiques.

LesONG

LesONGsontdesélémentsmoteursdansledéveloppementdepratiqueséthiquesmaisleurrôleestvariable.

En effet, certaines ONG concernent le commerce équitable comme nous l’avons évoquéprécédemment.D’autressontproductricesdenormeséthiquescommeparexempleSullivanPrinciplesquiproposedescodesdebonnesconduitespourlesentreprisesétrangèresétabliesenAfrique.

LeCouncilonEconomicPriorities(CEP)alancédesoncôté,en1997,lanormederesponsabilitésociale(SocialAccountability)SA8000,déjàcitéeprécédemment.Elleestbaséesurlesconventionsdebasedel'OIT,surlaDéclarationUniverselledesDroitsdel'Hommeainsiquesurd'autresconventionsdel'ONU.Elleestàladispositiondesentreprisescherchantàprouverqu'ellesgarantissentlerespectdesdroitsfondamentauxdestravailleursdansleursfilialespartoutdanslemonde.

Il existe également le Global Reporting Initiative (GRI) proposant un référentiel d'indicateurs quipermet de mesurer l'avancement des programmes de développement durable des entreprises etnotamment dans le domaine de l’éthique. La Global Reporting Initiative (GRI) est une initiativeinternationale à laquelle participent des entreprises, des ONG, des cabinets de consultants, desuniversités pour élaborer un cadre et des règles destinées aux entreprises soucieuses dedéveloppementdurable.LancéeparuneONGaméricaineen1997,sonobjectifestd'élaboreretdediffuserdes lignesdirectricespouraider lesentreprisesàproduiredesrapportssur lesdimensionséconomiques, sociales et environnementales de leurs activités, produits et services. La GRI estsoutenueparlesEtats-Unis.EnFrance,c'estl'ORSE(ObservatoiredelaResponsabilitéSociétaledesEntreprises)quitravaillesurlamiseenœuvreduréférentielGRIparlesentreprises.

Enfin,certainesprivilégierontunrôledesurveillancedesdroits fondamentaux(lobbying,…)commecela a été le cas avec Volkswagen puisque c’est l’ONG américaine ICCT qui a détecté l’origine du«litige».

Conclusion:Lemanagementéthiqueévolueaucoursdutemps,selonlesculturesetenfonctiondesfirmesauseindesquelles il est mis en place. Par ailleurs, avec la mondialisation des échanges et la divisioninternationale des processus productifs à travers le monde, la responsabilité des firmesmultinationalesestdevenuepluscompliquéeàétablir.Néanmoins,selonnotammentlathéoriedelacitoyenneté, il est possible de prouver que les firmes sont parfois responsables de leurs impacts

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sociaux, sociétauxetenvironnementaux.Ellespeuventégalementagirenmenantunmanagementéthique,cequelaplupartd’entreellestententdefaire.

Aveclaplaceimportantequeprennentlesfirmesmultinationales,manageréthiquementestl’objetd’enjeux pour l’ensemble des parties prenantes internes et externes. C’est d’ailleurs un enjeustratégique majeur puisque cela leur permet d’être performantes socialement, avec des salariésmotivés,etdonccertainementplusproductifs.Acontrario,lecomportementnonéthiquedecertainesentreprisesentraîneparfoisundétournementde lamarquede lapartdesclients.Êtreéthiqueestdoncsourced’avantagesconcurrentielsetsourcedeperformanceéconomique.

Celaétant,mettreenplaceunmanagementéthiquenécessitelapriseencomptedurôleessentieldesacteurs internesdontfaitpartie lagouvernanceauniveaudesfirmesmultinationales.Lescodesdebonneconduitesontégalementprimordiaux,maisleurapplicationconcrèten’estpastoujoursaisée.

Les acteurs externes jouent des rôles complémentaires, que cela concernant les institutionsinternationales,lesONGouencorelesEtats.Cependant,iln’existepasencorederéelconsensusauniveaumondialpourl’ensembledespartiesprenantes.

Pour conclure, Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix en 1952, indiquait : « L’éthique, c’est lareconnaissancede laresponsabilitéenverstoutcequivit».Seloncette«formule», les firmes,ensouhaitantmanageréthiquement, s’engagent vis-à-vis deshommesqu’elles emploient, sourcesdecréationderichesseetd’avantagesconcurrentiels.

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- VidéoMardisdesBernardins,14janvier2014,«Lesmultinationales,maîtressesdumonde»,BertrandCollomb,Jean-PhilippeRobé,DenisRanque,http://www.collegedesbernardins.fr/fr/evenements-culture/conferences-et-debats/question-d-entreprise.html

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