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1 « La méta-analyse en sciences de gestion : utilisations et débats » 1 Patrice LAROCHE Géraldine SCHMIDT Maître de Conférences à l’Université Nancy 2 GREFIGE Professeure à l’IAE de Paris Université Paris 1 Sorbonne GREGOR Résumé L’objet de cet article est de présenter la méta-analyse en soulignant les apports et les limites de cet outil quantitatif de synthèse de la littérature aux sciences de gestion. La méta-analyse est une démarche rigoureuse consistant à faire la synthèse des résultats de différentes études au moyen de méthodes statistiques appropriées. Après avoir rappelé l’origine et les champs d’application de cet outil méthodologique, les principales étapes et les différentes procédures pour mener à bien une méta-analyse sont présentées. La place accordée par les revues académiques les plus prestigieuses notamment l’Academy of Management Journal aux travaux de méta-analyse témoigne de l’intérêt grandissant que suscite cette méthodologie en sciences de gestion (Eden, 2002). La méta- analyse est une méthode permettant de combiner les résultats empiriques d’études singulières portant sur un même sujet. Elle permet notamment de clarifier des controverses, d’accroître la puissance statistique en augmentant la taille des échantillons et d’émettre de nouvelles hypothèses de recherche. La méta-analyse présente surtout l’avantage de réduire au minimum les éléments arbitraires des revues traditionnelles en offrant une méthodologie reproductible. En effet, l’approche méta-analytique repose sur une méthodologie systématique, décrite de façon détaillée, de sorte qu’un autre chercheur ayant accès aux mêmes données puisse la reproduire et aboutir aux mêmes conclusions. Les applications initiales de la méta-analyse ont surtout touché les domaines de la psychologie (Glass, 1976) et de la médecine (Leizorovicz et Boissel, 1983), mais certains chercheurs n’ont pas tardé à adopter cette méthodologie dans d’autres domaines, notamment en économie (Jarrell et Stanley, 1990 ; Doucouliagos, 1995) et en sciences de gestion. En sciences de gestion, les premiers travaux utilisant cette méthodologie ont été conduits en marketing (Jolibert et Peterson, 1995 ; Farley et al., 1995 ; Fournier et Vauquois-Mathevet, 1999 ; Franke, 2001 ; Szymanski et Henard, 2001). Ces dernières années, son application s’est élargie au management stratégique (Datta et al., 1992 ; Dalton et al., 1998 ; Campbell-Hunt, 2000) et à la gestion des ressources humaines (Aven et al., 1993 ; Stanley et Jarrell, 1998). L’objectif de cet article est de présenter la méta-analyse en soulignant les apports et les limites de cette méthode de synthèse de la littérature pour les sciences de gestion. Il s’agira tout d’abord de revenir quelque peu aux origines de la démarche et aux champs dans lesquels elle s’est diffusée, plus ou moins rapidement et plus ou moins récemment, et notamment aux sciences de gestion. Il s’agira ensuite de développer en détails les procédures et outils existants, en soulignant les enjeux et les débats qui caractérisent les choix techniques dans la mise en œuvre d’une méta-analyse. 1 Ce papier reprend certains résultats d’une méta-analyse menée en collaboration avec le Professeur Chris Doucouliagos et d’une recherche sur le problème du biais de publication menée actuellement avec le Professeur T.D. Stanley. Nous tenons à remercier C. Doucouliagos et T.D. Stanley pour leur collaboration et leurs précieuses remarques. Pour citer ce papier : Laroche P. & Schmidt G. « La méta-analyse en sciences de gestion : utilisations et débats », Academy of Management, Division « Méthodes de Recherche » (RMD), Crossing Frontiers in Quantitative and Qualitative Research Methods, ISEOR, Lyon, 18-20 Mars 2004.

La méta-analyse en sciences de gestion: utilités, utilisations et débats

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« La méta-analyse en sciences de gestion : utilisations et débats »1

Patrice LAROCHE Géraldine SCHMIDT

Maître de Conférences

à l’Université Nancy 2

GREFIGE

Professeure à l’IAE de Paris

Université Paris 1 Sorbonne

GREGOR

Résumé

L’objet de cet article est de présenter la méta-analyse en soulignant les apports et les

limites de cet outil quantitatif de synthèse de la littérature aux sciences de gestion. La

méta-analyse est une démarche rigoureuse consistant à faire la synthèse des résultats de

différentes études au moyen de méthodes statistiques appropriées. Après avoir rappelé

l’origine et les champs d’application de cet outil méthodologique, les principales étapes

et les différentes procédures pour mener à bien une méta-analyse sont présentées.

La place accordée par les revues académiques les plus prestigieuses – notamment

l’Academy of Management Journal – aux travaux de méta-analyse témoigne de l’intérêt

grandissant que suscite cette méthodologie en sciences de gestion (Eden, 2002). La méta-

analyse est une méthode permettant de combiner les résultats empiriques d’études singulières

portant sur un même sujet. Elle permet notamment de clarifier des controverses, d’accroître la

puissance statistique en augmentant la taille des échantillons et d’émettre de nouvelles

hypothèses de recherche. La méta-analyse présente surtout l’avantage de réduire au minimum

les éléments arbitraires des revues traditionnelles en offrant une méthodologie reproductible.

En effet, l’approche méta-analytique repose sur une méthodologie systématique, décrite de

façon détaillée, de sorte qu’un autre chercheur ayant accès aux mêmes données puisse la

reproduire et aboutir aux mêmes conclusions.

Les applications initiales de la méta-analyse ont surtout touché les domaines de la

psychologie (Glass, 1976) et de la médecine (Leizorovicz et Boissel, 1983), mais certains

chercheurs n’ont pas tardé à adopter cette méthodologie dans d’autres domaines, notamment

en économie (Jarrell et Stanley, 1990 ; Doucouliagos, 1995) et en sciences de gestion. En

sciences de gestion, les premiers travaux utilisant cette méthodologie ont été conduits en

marketing (Jolibert et Peterson, 1995 ; Farley et al., 1995 ; Fournier et Vauquois-Mathevet,

1999 ; Franke, 2001 ; Szymanski et Henard, 2001). Ces dernières années, son application s’est

élargie au management stratégique (Datta et al., 1992 ; Dalton et al., 1998 ; Campbell-Hunt,

2000) et à la gestion des ressources humaines (Aven et al., 1993 ; Stanley et Jarrell, 1998).

L’objectif de cet article est de présenter la méta-analyse en soulignant les apports et les

limites de cette méthode de synthèse de la littérature pour les sciences de gestion. Il s’agira

tout d’abord de revenir quelque peu aux origines de la démarche et aux champs dans lesquels

elle s’est diffusée, plus ou moins rapidement et plus ou moins récemment, et notamment aux

sciences de gestion. Il s’agira ensuite de développer en détails les procédures et outils

existants, en soulignant les enjeux et les débats qui caractérisent les choix techniques dans la

mise en œuvre d’une méta-analyse.

1 Ce papier reprend certains résultats d’une méta-analyse menée en collaboration avec le Professeur Chris

Doucouliagos et d’une recherche sur le problème du biais de publication menée actuellement avec le Professeur

T.D. Stanley. Nous tenons à remercier C. Doucouliagos et T.D. Stanley pour leur collaboration et leurs

précieuses remarques. Pour citer ce papier : Laroche P. & Schmidt G. « La méta-analyse en sciences de gestion :

utilisations et débats », Academy of Management, Division « Méthodes de Recherche » (RMD), Crossing

Frontiers in Quantitative and Qualitative Research Methods, ISEOR, Lyon, 18-20 Mars 2004.

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1. La méta-analyse : origines et champs d’application

Un retour à l’histoire et aux racines des procédures méta-analytiques permet de mieux

saisir les objectifs et les principes essentiels de cette méthode. Il permet également de

comprendre les champs d’application privilégiés de cette démarche et, ce faisant, ses intérêts

— potentiels et réels — pour les chercheurs en sciences de gestion

1.1. Les origines de la méta-analyse et ses champs d’application privilégiés

Si le développement des procédures méta-analytiques a connu un rythme soutenu

depuis le milieu des années soixante-dix, leur principe même apparaît dès le début du

vingtième siècle, notamment avec les travaux de Karl Pearson en 19042 sur la combinaison de

données provenant de différents échantillons. Pearson, alors directeur du Laboratoire de

Biométrie de l’Université du College of London, avait recueilli des données de onze études

différentes portant sur l’immunité et la mortalité des soldats de l’Empire Britannique. Il avait

ainsi calculé des coefficients de corrélation pour chacune de ces onze études et synthétisé ces

coefficients en deux sous-groupes, produisant des corrélations moyennes.

Dans les années Trente, les méta-analyses commencent à être appliquées dans

quelques champs scientifiques, en premier lieu grâce aux travaux des expérimentalistes

agricoles comme Yates et Cochran (1938), Cochran (1937), Fisher (1932), Tippett (1931),

souvent considérés comme les instigateurs de la méta-analyse. A cette époque, on relève

également quelques premières applications isolées en psychologie (Peters, 1933) et en

physique (Birge, 1932). En 1954, Cochran a prolongé ces travaux en s’intéressant à la

problématique de la combinaison des résultats de plusieurs expériences indépendantes.

L’étude de Wilkinson, en 1951, s’efforce d’estimer, à travers les caractéristiques de la

distribution binomiale, le nombre de résultats d’études indépendantes qui autorise à accepter

l’hypothèse de l’absence de différence significative entre les résultats de groupes témoins et

de groupes expérimentaux.

Plus généralement, les années quarante et cinquante s’inscrivent dans la continuité de

ces premières réflexions, mais c’est véritablement à la fin des années soixante, alors que la

recherche en sciences humaines et sociales connaît un réel essor, que les procédures méta-

analytiques trouvent des terrains d’application plus variés et plus nombreux. La possibilité de

synthétiser un ensemble de résultats empiriques, notamment lorsqu’ils sont contradictoires,

explique cet engouement croissant pour la méta-analyse. Le principe général de la méta-

analyse repose en effet sur l’hypothèse que l’incidence d’une variable sur une autre est une

constante et, par conséquent, que chaque étude mesure cette même constante. Dès lors, les

différences de résultats observées par les études individuelles ne devraient résulter que de

fluctuations aléatoires (erreur de mesure et erreur d’échantillonnage). Les travaux

fondamentaux de Cohen (1962), Dubin et Taveggia (1968), Light et Smith (1971) ont

largement contribué à cette période au développement rapide des méta-analyses dans des

domaines comme l’épidémiologie, la médecine en général, la biologie et la psychologie.

2 Certains documents renvoient même à un ouvrage publié à l’usage des astronomes en 1861 par la British

Astronomer Royal, et qui développe les travaux statistiques de Gauss et Laplace, au fondement des techniques

statistiques aujourd’hui utilisées dans les méta-analyses (Airy G.B. , On the Algebrical and Numerical Theory of

error of Observations and the Combination of Observations », London : Macmillan, 1861).

3

Les travaux de Gene Glass restent une référence pour les spécialistes, et Glass est le

premier à utiliser et définir explicitement le terme de méta-analyse comme « l’analyse

statistique d’un grand nombre de résultats d’analyse provenant d’études indépendantes qui

vise à intégrer ces résultats et conclusions » (Glass, 1976). Il est également le premier à

souligner les problèmes de mesure de la taille de l’effet (effect sizes) à partir de statistiques

différentes. Rosenthal (1976 et s.) a également joué un rôle important dans le développement

de ces méthodes dès le milieu des années soixante-dix. Son ouvrage de 1984 présente une

revue très complète des méthodes méta-analytiques pour la recherche en sciences sociales.

Notons à ce stade que la méta-analyse n’est ni un outil, ni une méthode précise, mais bien un

mode d’approche (une procédure) pour synthétiser, de manière intégrée et quantitative, un

certain nombre d’études empiriques. Ce mode d’approche fait alors appel à plusieurs

techniques, outils et méthodes statistiques.

L’utilisation des méta-analyses a sensiblement augmenté ces quinze dernières années

en sciences sociales, en médecine et en sciences de l’éducation. A travers une interrogation de

bases de données spécialisées en psychologie et en médecine, on peut dénombrer près de 250

et 600 articles respectivement dans Psyclitt et Medline en 1995, alors qu’il y en avait moins de

10 vingt ans plus tôt3. Sur la période la plus récente, Streiner (2003) relève 1251articles dans

Medline en 2001, contre les 609 référencés en 1996. Dans le domaine de l’éducation, une

exploration de la base de données ERIC (Educational Resource Information Center) met en

évidence plus de 800 références discutant ou utilisant les méta-analyses dans ce domaine entre

1980 et 1990. Même le célèbre New York Times souligne dans ses colonnes le nombre de

méta-analyses réalisées en médecine qui dépasse les deux milliers… Cucherat et al. (2001)

estiment à 400 le nombre annuel de publications nouvelles depuis 1992 utilisant des méta-

analyses dans le domaine de la médecine et de la santé publique4.

La médecine — et en son sein certains domaines en particulier comme les maladies

cardiovasculaires, les soins périnataux et l’oncologie — apparaît ainsi comme le terrain

d’application par excellence des méta-analyses. La dimension fondamentalement

expérimentale de ses études, d’une part, et l’enjeu que représentent leurs conclusions pour les

praticiens de la santé, d’autre part, expliquent sans doute cet état de fait. Il est intéressant de

noter que cette popularité de la démarche en médecine s’est même concrétisée dans les années

quatre-vingt dix par la création d’une fondation, la Cochrane Collaboration5, du nom de

l’épidémiologiste Archie Cochrane : cette fondation fonctionne sous la forme d’un réseau

international des professionnels de la santé qui préparent et mettent régulièrement à jour des

revues d’études cliniques (« Cochrane Reviews »). Ces actions militent en faveur de soins de

santé fondés sur des « preuves ». Un numéro spécial de l’International Journal of

Epidemiology est consacré en 2002 à ces démarches. Comme le soulignent Cucherat et al.,

« la somme des connaissances sur lesquelles doivent se baser maintenant les décisions

médicales, et en particulier les choix thérapeutiques, croît sans cesse. Les médecins ont de

plus en plus besoin de données synthétiques qui intègrent efficacement l’ensemble des

informations existantes pour assurer une base rationnelle à leur décision ». Ces propos ne

peuvent que stimuler la réflexion sur l’utilisation des méta-analyses en sciences de gestion,

tant la complexité des informations et des connaissances, et les enjeux des décisions dans le

domaine du management des organisations, sont importants et similaires dans leur nature à

3 Document du SAS Institute, « Interpreting Results through Meta-Analytic Review Using SAS Software »,

disponible sur http://support.sas.com/publishing/pubcat/chaps/55810.pdf 4 On visitera avec intérêt les pages réalisées par Michel Cucherat sur le site de l’Université de Lyon 1 et

consacrées aux procédures méta-analytiques appliquées aux essais thérapeutiques. 5 Voir le site très complet de cette fondation sur http://www.cochrane.org/admin/index.htm

4

ceux du domaine de la médecine. Avant cela, l’encadré qui suit reprend des éléments de

définition et de principes fondamentaux des procédures méta-analytiques.

Définitions et principes fondamentaux des procédures méta-analytiques

• Définitions :

- « Une technique pour combiner les résultats de plusieurs études dans le but de formuler des conclusions

associant l’ensemble des variables incluses dans ces études » (Rosenthal, 1987)

- « Un terme générique désignant un certain nombre de méthodes d’analyse statistique des résumés quantitatifs

d’études antérieures d’un même domaine » (Muller, 1988)

- « On appelle méta-analyse l’analyse simultanée d’un ensemble d’études s’intéressant à la même question, dans

le but d’obtenir des informations qu’aucune de ces études prises isolément ne pourrait fournir » (FOVEA,

Traitement des études cliniques)

- « La méta-analyse est une démarche, plus qu’une simple technique, qui a pour but de combiner les résultats de

plusieurs essais thérapeutiques, pour en faire une synthèse reproductible et quantifiée. Cette synthèse produit un

gain de puissance statistique dans la recherche de l’effet d’un traitement, une précision optimale de la taille de

l’effet et permet, en cas de résultats discordants, d’obtenir une vue globale de la situation » (Cucherat, 1997)

- « On peut définir une méta-analyse comme l’utilisation de techniques statistiques pour réaliser la synthèse d’un

ensemble d’expériences distinctes mais similaires » (Pignon, Poynard, 1991).

- « La méta-analyse est l’application de procédures statistiques à un ensemble de résultats empiriques issus

d’études singulièrtes, afin de les intégrer, de les synthétiser et de leur donner un sens » (Niemi, 1986).’

• Principes fondamentaux :

Le principe général de la méta-analyse repose sur l’hypothèse que l’importance du lien entre deux variables (ou

grandeur d’effet) est une constante et que chaque étude consacrée à ce lien mesure cette constante. Les

différences de résultats observées entre les études individuelles ne proviendraient donc que des fluctuations

d’échantillonnage. La valeur réelle de la grandeur d’effet reste inconnue, les études existantes ne donnant que

des estimations soumises à l’erreur de mesure et à l’erreur d’échantillonnage. Par conséquent, la méta-analyse

cherche à obtenir la meilleure estimation possible de la grandeur d’effet commun.

La démarche méta-analytique s’appuie alors sur trois grands principes :

• une recherche exhaustive des études existantes ; • une sélection rigoureuse et argumentée des études • une estimation de la taille de l’effet commun.

Après avoir rappelé la genèse et les fondements de la méthode de méta-analyse, nous

nous focaliserons sur ses utilisations actuelles et possibles dans le domaine des sciences de

gestion.

1.2. L’utilisation de la méta-analyse en sciences de gestion : un état des lieux sur la

dernière décennie

Une recherche bibliographique sur la base de données ABI-Proquest entre 1993 et

2003 permet d’identifier 427 références utilisant ou discutant les procédures méta-analytiques.

Il s’agit alors d’identifier, parmi ces références :

5

• celles qui sont de nature méthodologique, sans application empirique [M]

• celles qui sont une application empirique [E]

- sur des sujets qui sortent du champ de la gestion [Ehg]

- sur des sujets qui entrent dans le champ de la gestion [Eg]

Sur cette dernière catégorie d’études empiriques, on regardera alors plus précisément les

thématiques abordées, les variables intégrées et les relations testées, le nombre d’études

incluses dans la méta-analyse, les principaux choix méthodologiques, les résultats et les

apports et les problèmes soulevés.

Une première lecture du résultat de l’interrogation d’ABI-Proquest est

synthétisée dans le tableau suivant :

Tableau 1. Evolution du nombre et de la nature des articles publiés entre 1983 et 2003

et répertoriés dans ABI-Proquest Nature de l’article

/ Année de

publication

Ensemble

Méthodologiques

[M]

`

Empiriques Hors

Gestion [Ehg]

Empiriques

Gestion

[Eg]

2003 43 4 24 15

2002 46 4 31 11

2001 52 8 24 20

2000 26 1 16 10

1999 44 5 21 18

1998 37 6 12 19

1997 34 4 16 14

1996 34 4 18 12

1995 35 5 18 12

1994 40 9 17 14

1993 36 6 14 16

TOTAL 427 56 210 161

Le tableau 1. appelle plusieurs remarques et commentaires :

• Les articles classés dans la catégorie « méthodologiques » peuvent être publiés dans

des revues de gestion comme dans des revues d’autres disciplines scientifiques.

• Le classement « gestion » ou « hors gestion » s’avère parfois délicat : plusieurs

articles concernent des sujets et des objets de recherche appartenant au champ de la gestion

sans toutefois être publiés dans des revues relevant explicitement de ce champ. C’est le cas

par exemple d’une majorité d’articles parus dans Journal of Applied Psychology qui traitent

de l’organisation, et des comportements individuels et organisationnels en son sein. Dans ce

cas, les articles ont été comptabilisés dans la catégorie « gestion « .

• Le nombre d’articles total parus chaque année avec pour mot clé « méta-analyse » est

relativement stable depuis dix ans, autour d’une quarantaine, se répartissant de manière assez

régulière également entre les articles méthodologiques (en moyenne 5 par an), les études

empiriques hors gestion (en moyenne 20 par an) et en gestion (en moyenne 15 par an).

• Une lecture plus fine du contenu et des supports de publication de ces articles permet

de confirmer la place prépondérante des études renvoyant, de près ou de loin, au domaine de

la psychologie : les revues Journal of Applied Psychology, Psychological Bulletin, Personnel

Psychology, Journal of Applied Behavioral Science, Journal of Counselling Psychology sont

de loin les plus représentées parmi les 420 articles recensés.

• Au sein des sciences de gestion, les domaines les plus représentés sont à la fois le

marketing, la stratégie et les ressources humaines au sens large. Quelques études en Systèmes

6

d’Information ont également utilisés des procédures méta-analytiques. Assez paradoxalement,

peu d’articles ayant recours à ces démarches sont parus dans le domaine de la finance.

• Les réflexions sur les méthodes elles-mêmes restent d’ailleurs encore aujourd’hui

plus le fait de statisticiens ou de spécialistes de psychologie. Quelques articles parus dans des

revues de marketing posent les enjeux et les utilités des méta-analyses pour la recherche dans

ce domaine (Franke, 2001 ; Farley et Lehmann, 2001 ; Farley, Lehmann, Sawyer, 1995). Un

article récent (Eden, 2002) s’interroge plus largement sur l’intérêt des méta-analyses pour le

progrès des connaissances en management et ce, au regard de la politique éditoriale de la

prestigieuse revue Academy of Management Journal.

Les travaux de nature méthodologique, sous la forme d’articles et d’ouvrages, sont

aujourd’hui nombreux à présenter les procédures et les outils de la méta-analyse. La partie qui

suit en propose une synthèse de la méthodologie nécessaire à l’élaboration d’une méta-

analyse et des difficultés liées à l’utilisation de cet outil

2. Les procédures et les outils méta-analytiques : techniques, enjeux et débats

La réalisation d’une méta-analyse exige une grande rigueur méthodologique et

nécessite de suivre une procédure précise dont les principales étapes sont résumées dans le

tableau 2. Les éléments à considérer, pour ceux qui veulent entreprendre une méta-analyse ou

simplement en interpréter les résultats, sont ensuite développés, à travers une description plus

détaillée des différentes étapes.

Tableau 2. Les principales étapes d’une méta-analyse (Glass et al., 1981)

Etape Commentaires

1. Formulation d’une question

de recherche

2. Collecte de toutes les études

existantes Recherche documentaire

systématique

Sélection des études

3. Contrôle des biais

Biais venant des études

originales

Biais de sélection

Biais de sur-représentation

Biais de publication

4. Analyse statistique

Mesure quantitative de l’effet

Agrégation des résultats

Test d’homogénéité

5. Recherche des variables

modératrices

Formuler une question unique et précise et les objectifs de recherche

Définir les critères d’inclusion et d’exclusion (population, résultat principal, types

d’études, etc.)

Accomplir une recherche minutieuse à l’aide de base de données informatisées et de

façon manuelle livres de références, références des articles collectées, consultation

d’experts,…

Sélectionner les études qui abordent la question de recherche en faisant référence aux

critères préétablis

Contrôler la qualité des études. Permet de décrire la rigueur méthodologique et

scientifique des études retenues. Permet d’expliquer les variations potentielles des

résultats.

Agréger des études trop différentes.

Rechercher les publications s’appuyant sur les résultats d’une même recherche.

Interpréter les résultats en tenant compte du fait qu’une méta-analyse portant

uniquement sur des résultats d’études publiées peut engendrer une surestimation de

l’effet car les études publiées sont plus susceptibles de présenter des résultats

significatifs que les études non publiées.

Convertir les résultats individuels en une métrique commune.

La méthode statistique la plus utilisée en sciences de gestion est celle de Hunter et

Schmidt (1990). Les résultats sont présentés sous forme d’un coefficient de corrélation,

en précisant l’intervalle de confiance.

S’assurer que la variable indépendante est la même dans chaque étude.

Vérifier que la méthode de collecte des données et la définition des variables sont

similaires et combinables. Détecter d’éventuelles variables modératrices.

Vérifier l’impact que peut avoir les caractéristiques des individus étudiés, les aspects

méthodologiques des études, l’influence de certaines variables par le biais d’analyses

stratifiées ou de méta-régressions.

7

2.1. La collecte des études existantes et le problème du biais de publication

Après avoir formulé une question de recherche précise, l’étape suivante consiste à

réaliser une recherche exhaustive des études existantes sur cette question. Pour ce faire, il

faut, d’une part, effectuer une recherche bibliographique approfondie afin d’identifier ce qui a

été publié et, d’autre part, envisager de collecter les études non publiées. Le premier point

suppose de prendre en compte un certain nombre de biais liés à la sélection des études. Le

second invite à « dénicher » toutes les études non publiées (cahiers de recherche, actes de

colloque, thèses de doctorat, etc.) afin de réduire le biais de publication. Sur ce dernier point,

les méta-analystes ne sont pas d’accord entre eux quant à l’inclusion des travaux non publiés

(Cook et al., 1993).

2.2.1. Une recherche bibliographique exhaustive

Les bases de données informatisées sont devenues, depuis plusieurs années, des outils

essentiels de recherche bibliographique. Les bases de données répertoriant les travaux en

sciences de gestion sont nombreuses et il est fortement recommandé de toutes les consulter

pour une recherche plus complète. Citons ABI Inform/Proquest, Ebsco et Emerald qui

proposent un accès direct à de nombreuses revues en économie ou en gestion et offrent la

possibilité de télécharger les articles scientifiques en format pdf. Il existe d’autres bases aux

modalités d’accès moins pratiques dans la mesure où elles ne fournissent que les références

ou les résumés des articles (Social Science Citation Index (SSCI), EconLit, Doge, Current

Contents, Management Contents, Journal of Economic Literature, Sage HR abstracts,

Personnel Management Abstracts, EconPapers, WoPEc, RePEc, etc.) mais qui sont très utiles

pour identifier la littérature existante. La base de données de l’Inist, gérée par le CNRS,

permet également d’identifier des références et éventuellement de commander les articles en

ligne. Cependant, malgré ces nouveaux outils de recherche bibliographique, il est très difficile

d’obtenir une revue exhaustive de la littérature. Il est souhaitable, pour ne pas dire nécessaire,

de combiner plusieurs sources d’information. La consultation des références d’articles déjà

collectés, la recherche manuelle directement auprès des sommaires des revues ou des

ouvrages collectifs, la prise de contact avec les spécialistes du domaine, sont autant de

moyens complémentaires permettant de prendre connaissance de la littérature existante dans

un domaine.

Une fois les études répertoriées et collectées, il convient de définir les critères

d’inclusion et d’exclusion permettant de retenir une étude dans la méta-analyse et, par

ailleurs, recenser les raisons de la non inclusion de certains travaux dans la méta-analyse.

Dans la pratique, les méta-analystes commencent par écarter les publications qui s’appuient

sur les résultats d’une même étude pour éviter le biais de sur-représentation. Ensuite, les

études qui ne fournissent pas suffisamment d’informations pour calculer une métrique

commune ou celles qui se fondent sur des méthodologies de recherche très différentes, sont

écartées de la méta-analyse. Il n’est pas possible, par exemple, de combiner les résultats issus

de modèles de régression linéaire classique avec ceux issus de modèles de régression

logistique (cf. Doucouliagos et Laroche, 2003a ; Chang et al., 2000). Enfin, il est recommandé

d’éliminer certaines études lorsque le méta-analyste a des doutes sur la qualité de celles-ci6.

Cette sélection rigoureuse des études à intégrer dans la méta-analyse permet de répondre à

une critique souvent formulée à l’égard de la méta-analyse, qui est celle du mélange des

6 Il est cependant possible d’intégrer ces études et éventuellement de proposer une pondération inversement

proportionnelle à la qualité des publications dans l’estimation de la grandeur de l’effet commun. La qualité des

publications peut être évaluée grâce à l’ISI Journal Citation Reports (JCR

) qui assure le classement de plus de

1600 revues internationales en sciences sociales.

8

« pommes et des oranges » (Glass et al., 1981). Les critères de sélection étant plutôt

subjectifs, ceci pose un problème méthodologique puisque l’on ne dispose plus d’échantillon

mais de données sélectionnées. La méta-analyse de Miller et Monge (1986, p. 736-737)

consacré aux effets de la participation et de la satisfaction des salariés sur la productivité est,

sur ce plan, une bonne illustration de ce qu’il faut faire en terme de présentation, afin de ne

pas laisser planer de doutes sur la qualité et la validité de la méta-analyse.

2.1.2. Le problème du biais de publication

Si tous les méta-analystes s’accordent pour dire qu’il faut sélectionner rigoureusement

les études pour éviter un certain nombre de biais, il existe un fort désaccord entre eux quant à

l’intégration des études non publiées (Cook et al., 1993). Cooper (1984) fait ainsi remarquer

que les travaux non publiés (cahiers de recherche, thèse de doctorat, actes de colloques, …)

sont généralement de moins bonne qualité que les travaux publiés et, par conséquent, qu’il

convient de ne pas les inclure dans l’analyse. Dans la pratique, la majorité des méta-analystes

ne tiennent pas compte des études non publiées car celles-ci sont généralement difficiles

d’accès. Or, cette sélection des études en faveur de celles qui sont publiées pose le problème

du biais de publication. En effet, de nombreuses études ont montré que les résultats

significatifs étaient plus facilement publiés que les résultats non significatifs (Rosenthal,

1979 ; Begg and Berlin, 1988 ; Rust et al., 1990). Il existe plusieurs techniques permettant

d’identifier le biais de publication. On peut distinguer les techniques purement descriptives

(graphe en entonnoir ou « funnel plot », « normal quantile plot », histogramme) et les

techniques qui permettent de quantifier la probabilité d’existence d’un biais de publication

(Sterne et al., 2001 ; Sutton et al., 2000a, b ; 2001 ; Gillett, 2001 ; Stanley et al, 2003 ).

La technique descriptive dite du « graphe en entonnoir » peut être illustrée à partir de

l’analyse du biais de publication dans la littérature consacrée au lien syndicat/productivité du

travail (Doucouliagos et Laroche, 2003b ; Doucouliagos, Laroche et Stanley, 2004). La

représentation dite du « graphe en entonnoir » consiste à représenter, pour chaque étude, la

valeur estimée de la taille de l’effet en fonction de la taille de l’échantillon. En l’absence de

biais de publication, les différents résultats obtenus par les études empiriques vont être

répartis de façon homogène autour de la grandeur d’effet commune calculée. La figure 1

représente une situation de ce type, obtenue à partir des résultats de Doucouliagos et Laroche

(2003b). Le nuage de points est symétrique et conduit à une forme « d’entonnoir » sur le

graphique.

Figure 1 : Exemple de graphe en entonnoir ou Funnel plot

Figure 2 : Exemple de Normal Quantile Plot

Source : Doucouliagos et Laroche (2003b)

9

L’existence d’un biais de publication peut être identifié au moyen d’une autre

représentation graphique. En effet, en considérant qu’il n’existe aucune « discrimination » à la

publication, le processus de publication peut alors être considéré comme un tirage aléatoire de

résultats individuels dont la distribution est d’allure gaussienne. Dans la pratique, plutôt que

d’examiner si l’histogramme est d’allure gaussienne, on a recours à une représentation des

probits appelée « normal quantile plot ». Dans cette représentation graphique (cf. figure 2),

des points alignés correspondent à une distribution gaussienne, confirmant l’absence de biais

de publication.

Les méta-analystes ont parfois recours à d’autres méthodes qui s’appuient sur

l’utilisation de tests de corrélation de rang (Tau de Kendall ou Rho de Spearman) pour

quantifier plus précisément le biais de publication (Begg et Mazumdar, 1994). Ils ont

également la possibilité de recourir à un autre indicateur permettant d’évaluer la robustesse de

la méta-analyse. Il s’agit du nombre d’études « dans le tiroir » (Rosenthal, 1984). Le nombre

d’études « dans le tiroir » précise dans quelle mesure la méta-analyse est vulnérable à

l’introduction de nouvelles études qui ne confirmeraient pas l’effet commun observé. Il

représente également le nombre d’études non publiées pour cause d’absence d’effet observé

qu’il faudrait introduire pour ramener l’effet significatif au niveau limite de signification. La

formule de calcul du nombre d’études « dans le tiroir » est décrite dans Wolf (1986, p.38) ou

encore dans Hunter et Schmidt (1990, p.511).

En définitive, au cours de cette étape, la collecte exhaustive de la littérature et la

sélection rigoureuse des études vont permettre d’assurer la validité et la fiabilité de la méta-

analyse.

2.2. Les modes de calcul de la taille de l’effet commun et la combinaison des résultats :

principales techniques d’estimations

A ce stade, les données tirées des études retenues à l’étape précédente peuvent servir

de base à la construction d’un tableau de travail qui va permettre de procéder aux différents

calculs intermédiaires pour aboutir au résumé quantitatif choisi. L’obtention de ce résumé

quantitatif passe par deux étapes : le choix d’une grandeur d’effet7 (2.2.1.) et l’estimation

proprement dite d’une grandeur d’effet commune et de son intervalle de confiance (2.2.2.).

D’un point de vue technique, il existe trois approches différentes (cf. tableau 3) : celle de

Rosenthal et Rubin (1978) et Rosenthal (1984), celle de Hedges et Olkin (1985) et enfin celle

de Hunter, Schmidt et Jackson (1982)8.

Tableau 3. Principales approches méta-analytiques

Approches Méta-analytiques

Hedges et Olkin (1985) Rosenthal (1991) ; Rosenthal et

Rubin (1978)

Hunter et Schmidt (1990) ;

Hunter, Schmidt et Jackson

(1982) Description générale Dans cette approche, les résultats

des études sont convertis en g de

Hedges (1981) puis combinés et enfin leur homogénéité est examiné.

Cette approche est la plus ancienne.

Dans cette approche, les résultats

des études sont convertis en Z de Fisher.

Cette approche diffère de celle de

Hedges et Olkin et de Rosenthal et

Rubin. Elle s’appuie sur la correction des erreurs

d’échantillonnage et de mesure.

Calcul de l’effet

Test d’homogénéité

Effet moyen pondéré + intervalle de confiance

Test Q de Cochran

Effet moyen pondéré + probabilité combinée

Test du Khi²

Effet moyen pondéré + intervalle de confiance

Test du Khi² + analyse de la variance résiduelle

Source : d’après Johnson et al. (1995, p. 96)

7 La grandeur de l’effet se définit comme l’estimation du degré de relation entre deux variables d’intérêt. Les

méta-analystes parlent indifféremment d’estimateur de l’effet, de taille de l’effet ou d’importance de l’effet. 8 Pour une comparaison détaillée entre ces trois procédures méta-analytiques, consulter l’article de Johnson,

Mullen et Salas (1995).

10

2.2.1. Le choix d’une grandeur représentant le degré de relation entre deux variables

d’intérêt

Il existe plusieurs techniques destinées à transformer les statistiques présentées dans

les études collectées afin de calculer une métrique commune qui va permettre de combiner les

résultats (Wolf, 1986)9. Ces techniques divergent selon le type de procédure adoptée et selon

le type d’études disponibles (recherches expérimentales ou recherches de type corrélationnel).

Le cas des recherches de type expérimental

L’indice d’association le plus utilisé lorsque la méta-analyse porte sur un ensemble de

recherches utilisant un groupe témoin et un groupe expérimental est le d de Cohen (1969).

La procédure de Hedges et Olkin propose des variantes de cette statistique (g de Hedges,

1981 ; d de Hedges et Olkin, 1985) dont l’usage est relativement courant dans le cadre de

recherches en marketing. Par exemple, Trappey (1997) a publié une méta-analyse consacrée

aux effets des stimuli marketing subliminaux sur le comportement de choix du

consommateur, en suivant la procédure de Hedges et Olkin (1985). Les 23 études collectées

par l’auteur s’appuient sur des comparaisons de moyennes entre des groupes expérimentaux et

des groupes témoins pour tester l’influence de la publicité subliminale. L’importance de

l’effet est exprimé par le g de Hedges et se calcule de la manière suivante :

s

YYg

CE

où EY est la moyenne du groupe expérimental, CY est la moyenne du groupe de contrôle et s

est la variance agrégée intra-groupe. La variance est calculée comme suit :

2

)²)(1()²)(1(

CE

CCEE

nn

snsns

où nE

et sE représentent la taille et l’écart-type du groupe expérimental et n

c et s

c la taille et

l’écart-type du groupe de contrôle. Bien souvent l’importance de l’effet est corrigée du biais

lié à la petite taille de l’échantillon (Rosenthal, 1984 ; Hedges et Olkin, 1985) par la formule

suivante :

gN

d

94

31

Le cas des recherches de type corrélationnel

La transformation d’un indicateur d’association entre deux variables est plus

fréquemment employée en sciences de gestion. Cette transformation consiste à obtenir un

coefficient de corrélation r à partir des informations fournies dans les études10

. Le coefficient

de corrélation partielle r se calcule de la manière suivante à partir de certains indicateurs

statistiques disponibles dans les études (Wolf, 1986, p. 35) :

9 La plupart des ouvrages consacrés à la méta-analyse fournissent les formules de calcul pour passer d’un

indicateur statistique à un autre. Les tableaux de synthèse de Wolf (1986, p. 35) et de Mullen (1989, p.43-44)

peuvent être utilisés. 10

Le coefficient de corrélation partielle mesure la liaison entre deux variables lorsque l’influence d’une ou des

autres variables explicatives est retirée. Plus le coefficient est élevé, plus la contribution de cette variable est

importante à l’explication globale du modèle.

11

)( 2

2

ddlt

tr

où t est le t de Student associé à la variable explicative principale

et ddl est le nombre de degré de liberté associé à l’équation de régression

D’autres statistiques ont été proposées notamment par Rosenthal (1984). Parmi celles-

ci, citons le Z de Fisher qui consiste en une transformation des coefficients de corrélation

partielle r. Le but de cette transformation proposée par Fisher en 1928 est d’obtenir une

métrique qui se distribuerait de façon quasi normale (Rosenthal, 1984). Le Z de Fisher se

calcule de la manière suivante :

r

rZr

1

1ln

2

1

Au delà des différentes métriques proposées selon les procédures adoptées, se pose le

problème du nombre d’estimations statistiques issues de la même recherche à inclure dans une

méta-analyse (Bijmolt et Pieters, 2001). Certains méta-analystes choisissent de séparer ces

résultats tandis que d’autres préfèrent les inclure dans la même méta-analyse (Glass, 1983).

Des choix intermédiaires peuvent avoir lieu en faisant la moyenne des résultats d’une même

étude (Doucouliagos, 1995, 1997).

2.2.2. Les méthodes de combinaison permettant de calculer un effet commun moyen :

modèle à effet fixe vs modèle à effet aléatoire

Il existe en fait deux méthodes d’agglomération des effets « standardisés » : la

première dite « méthode à effet fixe » et la seconde dite « méthode à effet aléatoire » (Erez et

al., 1996).

La méthode à effet fixe fait l'hypothèse d'une homogénéité entre études, c'est-à-dire

que l'effet théorique attendu, pour chacune des études est le même. Les seules variations des

résultats observés entre les études provient de variations aléatoires autour de cet effet commun

moyen, due à l’erreur de mesure et à l’erreur d’échantillonnage. La formulation classique de

l'estimation de cet effet commun moyen est égale à la moyenne des effets observés dans

chaque étude, parfois pondérés par un poids wi inverse de leur variance estimée respective et

de son intervalle de confiance à 95 % (Hedges et Olkin, 1985).

Dans le cas des études de type corrélationnel, on calculera la moyenne des r pour avoir

une estimation de la grandeur de l’effet dans la population. Les procédures de Hunter et al.

(1982) et de Rosenthal et Rubin (1978) proposent de pondérer les différents r en fonction de

la taille de l’échantillon de l’étude d’où ils sont issus afin d’éviter de surestimer l’effet des

études portant sur des petits échantillons11

. On calcule ainsi la grandeur estimée de l’effet de

la population en pondérant chaque grandeur d’effet par la taille des échantillons de chaque

étude selon la formule suivante :

11

Plus récemment, Osburn et Callender (1992) ont proposé de calculer simplement la moyenne des corrélations

sans tenir compte des tailles d’échantillon (pour une application en gestion, cf. Fuller et Hester, 1999).

12

k

i

i

i

k

i

i

N

rN

r

1

1

avec Ni : nombre d’individus dans l’échantillon

et ri : grandeur de l’effet de chaque étude.

L’hypothèse du modèle à effet fixe est relativement forte et n’autorise pas de variation

de la grandeur de l’effet, en fonction des caractéristiques des études (secteur d’activité, type

de spécification économétrique, etc.). Une autre approche, d'une certaine façon plus réaliste,

se propose de prendre en compte une variabilité des différences d’effet observées entre les

études, en supposant qu’à l'effet commun précédent, se rajoute un effet aléatoire propre à

chaque étude. On parle alors de « modèle à effet aléatoire » qui intègre la composante

aléatoire dans la variation des effets (Hedges et Vevea, 1998 ; Raudenbush, 1994). Dans cette

méthode, l’estimation de la grandeur de l’effet commun est une moyenne pondérée des effets

observés dans chaque étude, en intégrant un terme représentant la variabilité inter-études qui

vient s’ajouter à la variabilité intra-études.

Au final, l’estimation de la grandeur de l’effet commun par l’une ou l’autre des

méthodes (à effet fixe ou à effet aléatoire) est en général sensiblement le même, mais

l'intervalle de confiance est en général différent. Celui obtenu par la méthode à effet aléatoire

est plus large et peut amener à des conclusions différentes quant à la significativité de l’effet

commun.

Lorsque les étapes précédentes sont achevées, le méta-analyste dispose d’un indicateur

de tendance centrale permettant d’identifier la nature de la relation (positive ou négative) et

son intensité. Toutefois, l’estimation de l’erreur d’échantillonnage et de l’erreur de mesure

permet de déterminer si les études partagent une grandeur d’effet commune à la population,

c’est-à-dire si les résultats sont homogènes entre eux.

2.3. Le problème de l’hétérogénéité des études

L’hétérogénéité se définit comme le rejet de l’hypothèse d’homogénéité des grandeurs

d’effet. On parle indifféremment de test d’homogénéité ou de test d’hétérogénéité. Les trois

procédures existantes abordent le problème de l’hétérogénéité de manière différente. Les

méthodes préconisées par Hedges et Olkin (1985) et Hunter, Schmidt et Jackson (1982) sont

présentées successivement. La procédure de Rosenthal et Rubin (1978) n’est pas développée

ici dans la mesure où elle est relativement proche de celle de Hedges et Olkin (1985).

2.3.1. La procédure de Hedges et Olkin (1985)

Hedges et Olkin (1985) ont proposé un test d’homogénéité des grandeurs de l’effet

afin de répondre à la question fondamentale suivante : la variation des grandeurs de l’effet

est-elle réellement due à des variables modératrices ou simplement à des erreurs

d’échantillonnage ? L’homogénéité totale des études est vérifiée en réalisant le test QT de

Cochran qui permet de tester l’hypothèse nulle selon laquelle toutes les grandeurs d’effet sont

égales (Hedges et Olkin , 1985 ; Gurevitch et Hedges, 1993). L’hétérogénéité totale d’un

échantillon, QT est calculée de la manière suivante :

13

)²(1

t

k

i

iiT ddwQ

avec wi étant l’inverse de la variance de l’échantillon, id est la grandeur de l’effet de l’étude i

et td est l’estimation de la grandeur de l’effet dans la population.

La valeur obtenue se distribue comme un chi-deux. Si QT est voisin de 1, la variation

des résultats est due à l’échantillonnage, dans le cas contraire, la variation est due aux

fluctuations d’échantillonnage. L’utilisation de cette procédure conduit à déterminer

l’existence d’éventuels groupes d’études dont les grandeurs d’effets sont homogènes.

2.3.2. La procédure de Hunter, Schmidt et Jackson (1982)

La procédure de Hunter et al. (1982) n’utilise pas forcément les tests statistiques

d’homogénéité des effets mais cherche, dans un premier temps, à évaluer la part de la

variance des effets liée aux erreurs d’échantillonnage12

. Ainsi, pour déterminer dans la

population la variance des grandeurs d’effets, on calcule la somme des différences au carré

entre chaque grandeur d’effet et la grandeur d’effet estimée dans la population. On pondère

ensuite chaque différence en fonction des tailles des échantillons de chaque étude. Celle-ci

correspond à la variance observée de la population.

On calcule ensuite la part de la variance des effets liée aux erreurs d’échantillonnage comme

suit :

k

i

i

er

N

rks

1

2 ²)²1(

avec k : nombre d’études dans l’échantillon.

Enfin, la variance liée à l’erreur d’échantillonnage est retranchée de la variance observée et la

différence correspond à la variance résiduelle13.

12

Pour une discussion plus approfondie sur cette approche, consulter les articles de Schmidt et al. (1988), James

et al. (1988), Rasmussen et Loher (1988) et de Aguinis (2001). 13

Après avoir corrigé l’erreur liée à l’échantillonnage, Hunter et al. (1982) préconisent également de corriger

l’erreur de mesure et d’en tenir compte dans le calcul de la variance résiduelle.

sss errpxy

222

[Variance liée à l’erreur

d’échantillonnage]

[Variance corrigée ou

résiduelle]

k

i

i

i

k

i

i

r

N

rrN

s

1

12

)²(

[Variance observée]

14

Si la variance résiduelle est inférieure à 25 % de la variance totale, les grandeurs

d’effet sont considérées comme homogènes. Dans le cas contraire, la détermination de

variables modératrices est nécessaire (Hunter et al., 1982).

Cependant, cette règle n’est pas suffisante pour tester l’homogénéité de petits

échantillons d’études. Ainsi, un test supplémentaire destinée à s’assurer du manque

d’homogénéité des études, reposant sur la prise en compte de la variance, est prévue dans la

nouvelle procédure de Hunter et Schmidt (1990). Il s’agit d’un test non paramétrique qui suit

une loi du Khi-deux et s’interprète comme le test QT de Cochran :

22

1²)²1(

rk Sr

N

En définitive, la mise en évidence de variables modératrices, dans la procédure de

Hunter et Schmidt (1990), doit reposer sur une batterie d’indicateurs14

qui sont :

(1) la règle des 75 % de la variance résiduelle,

(2) le test d’homogénéité qui suit une loi du Khi-2,

(3) l’intervalle de confiance à 95 % sachant que si la valeur zéro est comprise

dans cet intervalle, nous acceptons l’hypothèse d’un coefficient rxy = 0.

En fait, dans le cadre d’une méta-analyse, l’hétérogénéité renferme deux sources de

dissimilarité : d’une part une dissimilarité dans les résultats des études individuelles, d’ordre

statistique, qui peut être explorée par les méthodes statistiques vues précédemment ; d’autre

part, une dissimilarité dans les modalités mêmes des études existantes, qui est d’ordre

contextuel ou méthodologique. Il s’agit de répondre alors à la question suivante : Quelles

sont les facteurs contextuels et/ou les particularités méthodologiques des études empiriques

qui expliquent cette hétérogénéité des résultats ?

2.4. La recherche des variables modératrices : analyse en sous-groupes et méta-régression

Lorsqu’une hétérogénéité est mise en évidence, une recherche de ses sources doit être

entreprise. L’identification de facteurs liés à la structure même de l’étude, au type de

population étudiée, ou encore de relation testée, est une étape importante (Aguinis et Pierce,

1998 ; Cortina, 2003). Deux méthodologies sont à la disposition du méta-analyste. Une

première méthode consiste à réaliser des méta-analyses en sous-groupes aussi appelées

stratifiées (2.4.1.). Une seconde méthode consiste à régresser les variables supposées

modératrices sur la grandeur de l’effet calculée (2.4.2.).

2.4.1. La méta-analyse dite en sous-groupes ou méta-analyse stratifiée

Les analyses en sous-groupes permettent d’effectuer une recherche de l’interaction de

façon univariée, en comparant les résultats obtenus entre des sous-groupes d’études (Muller,

1988). Une interaction se manifestera par des études homogènes au sein d’un sous-groupe.

Les sous-groupes sont constitués en fonction des facteurs supposés modérateurs. Les analyses

en sous-groupes font courir le risque de l’inflation non contrôlée de l’erreur de première

14

Pour une description plus précise des apports et des limites de chaque indicateur, consulter Sagie et

Koslowsky (1993).

15

espèce . La multiplication des tests statistiques (un par sous-groupe) augmente la probabilité

d’obtenir un test significatif uniquement par hasard. Pour minimiser le risque de résultats

significatifs par hasard dans les analyses en sous-groupe, il convient de définir a priori un

petit nombre de sous-groupes. Cette approche s’apparentera alors à la démarche hypothético-

déductive. Selon cette approche, les variables potentiellement modératrices sont codées sur la

base de justification théorique. Toutefois, cette stratégie limite la possibilité de détecter des

modérateurs imprévisibles. Une approche plus « libérale » est de considérer les variables

disponibles comme autant de modérateurs potentiels et de tester l’influence de ces variables

sur les grandeurs d’effet. Cette approche augmente le risque d’erreur de type I mais maximise

les chances de découvrir des éléments nouveaux par intuition et permet parfois de développer

des théories (Jackson, 1980). Finalement, le choix entre une approche hypothético-déductive

ou une approche plus « intuitive » dans la détection des effets modérateurs revient au méta-

analyste.

2.4.2. La méta-analyse de régression ou méta-régression

La seconde méthode consiste à régresser les différentes variables supposées

modératrices sur la grandeur de l’effet « standardisé », calculée pour chaque étude. On parle

alors de méta-analyse de régression ou méta-régression (Stanley et Jarrell, 1989 ; Stanley,

2001). L’objectif de cette modélisation est d’examiner l’effet simultané de plusieurs variables

modératrices sur la grandeur de l’effet. Il s’agit ici d’estimer un modèle de régression multiple

qui a la forme suivante :

Yi = + 1Ni + 1Xi1 +…+ kXik + 1Ki1 +…+ nKin + ui

avec

Yi est la grandeur de l’effet de l’étude i

est la constante qui peut être interprétée ici comme la « vraie » grandeur de l’effet

Ni est la taille de l’échantillon associée à l’étude i

X est une variable muette représentant certaines caractéristiques associées à l’étude i

K est la valeur moyenne d’une variable quantitative

ui est la perturbation aléatoire

Cette méthodologie nécessite de coder sous forme de variables dichotomiques (ou

muettes) les variables modératrices qui semblent a priori influencer la grandeur de l’effet

(Hunter et al., 1982, p.119) 15

. Dans la littérature en sciences de gestion, la méta-régression est

encore peu répandue, à l’exception de quelques méta-analyses destinées à combiner les

résultats d’études d’événements (e.g. Datta et al., 1992 ; Allouche, Laroche et Noël, 2003)

Le cadre méthodologique étant posé, il reste à présenter et à interpréter les résultats de

la méta-analyse.

2.5. Les résultats de la méta-analyse : Présentation et interprétation

Les calculs de méta-analyse produisent plusieurs types de résultats : l’estimation de la

grandeur de l’effet moyen accompagné de son intervalle de confiance, le test d’hétérogénéité

qui évalue si les résultats peuvent être considérés comme similaires (2.5.1.), des

15

En général, le nombre de variable modératrices est limité par les informations fournies dans les études

collectées.

16

représentations graphiques permettant de visualiser les résultats (2.5.2.) et, le cas échéant,

l’estimation d’un modèle de régression permettant d’identifier les éventuelles sources de

variation entre les résultats (2.5.3.).

2.5.1. Présentation et interprétation des résultats de la méta-analyse

Les résultats d’une méta-analyse conventionnelle se présentent généralement sous la

forme d’un tableau comportant : 1) le nombre d’études inclues dans la méta-analyse (k) ; 2) la

taille de l’échantillon total (N) ; 3) l’estimation de la grandeur de l’effet commun en

combinant l’ensemble des données issues des études réunies dans la méta-analyse. Cette

estimation est accompagnée de son intervalle de confiance (généralement à 95 %) et parfois

de l’étendue des grandeurs d’effets ; et enfin 5) le résultat du test d’hétérogénéité.

Tableau 4. Résultats de la méta-analyse Syndicat/Productivité du travail

Echantillon

complet

Modérateurs (sous-groupes)

Etudes

Etats-Unis

Etudes britanniques Secteur industriel

U.S.

Nombre d’études (k)

Taille de l’échantillon (N)

Moyenne r

Médiane r

Moyenne pondérée r

avec effets fixes

Moyenne pondérée r

avec effets aléatoires

Etendue des r

Test d’hétérogénéité

Ecart de productivité

73

58 403

+0.03

(-0.21 à +0.26)

+0.03

+0.01

(+0.00 à +0.02)

+0.04

(+0.01 à +0.06)

-0.58 à +0.47

511***

+4%

56

48 481

+0.04

(-0.22 à +0.31)

+0.04

+0.015

(+0.01 à +0.02)

+0.05

(+0.02 à +0.08)

-0.58 à +0.47

391***

+3%

6

755

-0.19

(-1.00 à +0.86)

-0.19

-0.14

(-0.23 à –0.04)

-0.17

(-0.34 à +0.01)

-0.46 à +0.093

14***

-13%

10

5 004

+0.12

(-0.59 à +0.84)

+0.11

+0.07

(+0.04 à +0.10)

+0.10

(+0.01 à +0.20)

-0.20 à +0.42

62***

+10%

Source : Doucouliagos et Laroche (2003a, p.664) *** p<0,005 et Intervalle de confiance à 95 % entre

parenthèses

A titre d’illustration, les résultats de la méta-analyse réalisée par Doucouliagos et

Laroche (2003a) sont présentés dans le tableau 4. Les résultats sur l’échantillon complet

montrent que les corrélations varient de –0,58 à +0,47. La moyenne est de +0,03 et la

moyenne pondérée avec effet aléatoire de +0,04. La variance résiduelle correspond à 87 % de

la variance totale16

, le test d’hétérogénéité est significatif et l’intervalle de confiance à 95 %

contient zéro. L’ensemble de ces résultats signifie donc que les études sont trop hétérogènes

pour établir une relation « universelle » entre le syndicalisme et la productivité. Après avoir

calculé la grandeur de l’effet moyen dans l’échantillon d’études, les auteurs ont réalisé une

méta-analyse stratifiée, compte tenu de la forte hétérogénéité des résultats. L’objectif est ici

d’identifier les variables contextuelles susceptibles d’agir sur la relation syndicat/productivité.

L’influence du lieu de l’étude (Etats-Unis, Royaume-Uni), du secteur d’activité (industrie US)

a notamment été testée. La corrélation moyenne pondérée pour les études américaines est de

+0,05 alors qu’elle est de –0,17 pour les études britanniques. Ces résultats soulignent

l’influence que peut avoir le lieu de l’étude sur la grandeur de l’effet. Toutefois, ces résultats

ne sont pas statistiquement significatif étant donné l’hétérogénéité de ces sous-groupes. En

revanche, le secteur d’activité et, notamment, le secteur industriel américain semble avoir une

16

Non reportée dans le tableau. Cf. Doucouliagos et Laroche (2003a).

17

incidence sur la grandeur de l’effet. Les résultats obtenus présentent une corrélation moyenne

pondérée de +0,10 indiquant une influence positive du syndicalisme sur la productivité dans

le secteur industriel.

Les résultats de la méta-analyse sont aussi fréquemment représentés sous forme

graphique.

2.5.2. La visualisation des résultats de la méta-analyse

Il existe plusieurs formes de représentation graphique des résultats d’une méta-analyse

(cf. figures 3 et 4). La plus courante est la représentation graphique en ligne qui permet de

présenter facilement l’ensemble des résultats issus d’une méta-analyse.

Les figures 3 et 4 représentent les résultats d’une méta-analyse consacrée au lien

syndicat/productivité du travail (Doucouliagos et Laroche, 2003a). Les tailles de l’effet de

chaque étude et l’effet estimé dans la population sont représentés sur le même graphique sous

la forme de points (tiret vertical) entourés par leur intervalle de confiance (trait horizontal)

dans la figure 3. Cette représentation de la distribution des fréquences des valeurs de l’effet

mesuré permet de constater que le rejet de l’hypothèse d’homogénéité n’est pas le fait de

quelques points dispersés (Light et Pillemer, 1984). La figure 4 présente la distribution de

l’ensemble des résultats publiés autour de la grandeur d’effet moyenne calculée. Cette

distribution représentée par un histogramme est symétrique et d’allure gaussienne en

l’absence de biais de publication (se reporter au 2.1.2.).

2.5.3. Présentation et interprétation des résultats de la méta-régression

Le Tableau 5 présente une partie des résultats de la méta-régression réalisée par

Doucouliagos et Laroche (2003a). Il s’agit d’un modèle de régression linéaire classique dont

la variable à expliquer est la grandeur de l’effet calculée pour chaque étude.

Figure 3 : Exemple de distribution des tailles de l’effet et intervalles de confiance à 95 %

Figure 4 : Exemple de distribution des tailles de l’effet

18

Tableau 5. Méta-analyse de régression –

Syndicat/Productivité (Doucouliagos et Laroche, 2003a, p. 674-675)

Variables

indépendantes

Variable dépendante =

grandeur de l’effet

t

Constante

LABOR

ENTREP

USA

ECHANT

MANJ

JLR

INFLUEN

1970

VA

COUPE

4,94

27,38***

-7,49*

15,03***

-0,003**

13,60**

-20,14***

-15,16***

10,61*

-17,28**

-28,95***

0,95

5,08

-1,86

2,67

-2,35

2,60

-2,86

-2,98

1,96

-2,39

-3,82

R² ajusté

F

N

0,49

7,62***

71

***, **, * indiquent que les coefficients sont significatifs au seuil de 1%, 5% et 10 % respectivement.

La constante positive (mais non significative) signale qu’au sein de cet échantillon

d’études, la présence syndicale est liée positivement à la productivité du travail mais qu’il

n’est pas possible d’en tirer des conclusions générales, confirmant par ailleurs les résultats de

la méta-analyse conventionnelle (cf. Tableau 4). Il semble cependant que la corrélation

partielle est d’autant plus positive lorsque les données concernent les années 1970, que l’étude

est publiée dans une revue de gestion (MANJ), que les données concernent les Etats-Unis

(USA) et que les études concernées tiennent compte de la qualité de la main d’œuvre comme

variable de contrôle (LABOR). En revanche, les études sur grands échantillons (ECHANT) et

sur données d’entreprise (ENTREP), publiées dans le Journal of Labor Research (JLR), qui

font l’objet de conseils avisés par les pairs (INFLUEN), utilisant la valeur ajoutée (VA)

comme mesure de la productivité et qui s’appuient sur des données en coupe transversale

(COUPE) mettent plus souvent en évidence une relation négative entre la présence syndicale

et le niveau de productivité du travail. Ces différentes caractéristiques méthodologiques des

études permettent d’expliquer 49 % de la variation des résultats des études existantes.

Conclusion : La méta-analyse, méthode innovante de synthèse de la littérature en

management ?

L’élaboration d’une méta-analyse repose sur une méthodologie rigoureuse qui se

justifie dans les situations complexes où la littérature donne des réponses contradictoires.

L’immense mérite de la démarche méta-analytique est alors de proposer des règles de

synthèse qui peuvent être partagées par tous les chercheurs, dans le domaine souvent bien

subjectif de la revue de la littérature.

Pour autant, les procédures méta-analytiques ne sont pas la panacée pour résoudre tous

les problèmes inhérents à la revue de la littérature (Sackett et al, 1985 ; Schmidt, 1992 ;

Bobko et Stone-Romero, 1998 ; Hermann et Joseph, 1999). La méta-analyse est un outil

relativement récent qui restera sujet à la critique tant que ses utilisateurs ne se conformeront

pas aux exigences que requiert son application. En effet, chaque étape de la méta-analyse est

une construction dont les bases doivent être clairement énoncées. La précision apparente

19

attachée au calcul de la grandeur de l’effet commun peut générer de fausses certitudes, dès

lors que les modalités de sa production restent inaccessibles. Plusieurs limites de la méta-

analyse ont été soulignées par ses détracteurs. Tout d’abord, le choix des études introduites

dans la méta-analyse – et le risque de mélanger les « pommes et les oranges » – fait souvent

l’objet de critiques sévères dans la mesure où la sélection se fait sur des critères parfois

subjectifs généralement fondée sur une revue narrative de la littérature ! Il convient d’ailleurs

de rappeler que les méta-analyses ne s’opposent en aucun cas aux revues narratives, elles

restent un moyen complémentaire qui permet de rendre plus compréhensibles les résultats de

la littérature. Un autre problème souvent évoqué est celui de la qualité des études

sélectionnées. Nous avons vu qu’il était toutefois possible de contourner ce problème en

proposant une pondération proportionnelle à la qualité des publications. Enfin, l’un des

problèmes de la méta-analyse se situe dans la recherche des variables modératrices.

L’identification des variables modératrices est dépendante des informations disponibles dans

les études existantes et le choix de ces variables modératrices est le plus souvent le fruit d’un

a priori du chercheur. Cette démarche est donc loin d’être satisfaisante d’un point de vue

scientifique.

En France, l’utilisation des méta-analyses en sciences de gestion se développe

principalement en marketing. Son application est encore très limitée dans certains domaines et

notamment en finance. Il serait pourtant souhaitable que les procédures méta-analytiques

viennent enrichir les méthodes de recherche en management et contribuent à faire le point sur

les investigations empiriques menées en sciences de gestion.

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