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GREENSA-MAGAZINE 1 février 2016 Magazine Scientifique & Culturel Numéro 5_Edition_février_2016 COP21 : Le climat, une priorité désormais FOURRAGE : Enfin une solution pour combler le manque en Algérie? Hommage : Pr Hadj Miloud Djilali, une grande perte pour l'école Révolution agricole néolithique La première de l'histoire de l'humanité !

Révolution agricole néolithique - ENSA

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GREENSA-MAGAZINE 1

février 2016

Magazine Scientifique & Culturel Numéro 5_Edition_février_2016

COP21 : Le climat, une priorité désormais

FOURRAGE : Enfin une

solution pour combler

le manque en Algérie?

Hommage : Pr Hadj Miloud Djilali,

une grande perte pour l'école

Révolution agricole néolithique

La première de l'histoire de

l'humanité !

GREENSA-MAGAZINE 2

février 2016

Greensa Club (toujours) sensible à la cause agronomique algé-

rienne !

"Greensa Magazine", le coin d'expression des étudiants de l'ENSA et membres du

Greensa Club, revient avec son 5éme numéro en ce début d'année 2016.

Notre revue est de retour, toujours axée sur l'environnement, l'actualité et la cause qui nous

lie tous en tant qu'agronomes engagés : c'est-à-dire l'agriculture !

Dans ce numéro, nous n'allons pas faire de constat actuel sur l'agriculture algérienne... Les

quotidiens nationaux nous le rappellent chaque jour et en parlent au premier plan; mais

comme cette revue se veut culturelle et scientifique, son rôle est de viser à sensibiliser le

plus de monde possible sur l'importance de la terre et la nature, mais aussi faire découvrir

de nouvelles perspectives et des thématiques non encore explorées.

Ainsi, en parcourant notre "G-Mag", vous découvrirez à travers nos rubriques : une

nouvelle technique mise au point pour remédier au problème du manque de fourrage, ou

encore ce qu'est la perma-culture et sa finalité à long terme, mais aussi comment remédier

à l'intolérance au gluten ! Ne manquez pas non plus de visionner nos zooms sur le vivant

avec : une espèce végétale locale qu'il faudrait reconsidérer chez nous, et une espèce ani-

male endémique du nord algérien. Sans oublier l'aspect culturel de la revue avec nos

autres rubriques Histoire, Géographie, Musique et Hi-Tech.

J'espère à titre personnel, et aux nom de tous mes collègues, que ce numéro saura appor-

ter un petit plus à vos dignes connaissances. Sur ce, nous vous souhaitons une agréable

lecture ! Youssef Anis Bahet,

Rédacteur en chef.

Equipe de rédaction :

Vous allez sans doute constater que l'équipe de rédaction a subit quelques changements

avec le départ de quelques anciens et l'arrivée de nouveaux rédacteurs talentueux, mais

aussi avec le "passage du flambeau" de Neila Ait-Kaci Ahmed, qui fut à l'origine, ainsi que

quelques camarades, de la création de cette revue représentative des étudiants de l'ENSA,

il y a de cela deux ans déjà ! Fort heureusement, elle reste encore parmi nous pour cette

année en tant que rédactrice et responsable de correction.

- Rédacteur en chef - Caricaturiste : Youssef Anis BAHET - Responsables de correction : Youssef Anis Bahet - Neila AIT-KACI AHMED - Mise en page, Design, et Couverture : Chems-Eddine BENKHELIL

-

Neila AIT-KACI AHMED Melisa AMARA Youssef Anis BAHET Chems-Eddine BENKHELIL Brahim BELADIS Nassima BRAHITI Djedjiga CHABOUR Lynda HABBI Omar IKHEDJI Soumeya RIDA Walid Abdallah SEKHARA

Rédacteurs apparaissant dans la revue

GREENSA-MAGAZINE 3

février 2016

COP21 …………………………………………………………………………………………………….6

Permaculture : Une réponse aux exigences de demain……………………………..9

Fourrage : Innovation au secours de l'agriculture algérienne………………11

Révolution néolithique : Première révolution agricole de l'histoire……...13

La lumière pulsée à la rescousse des intolérants au gluten …………………...16

Figue de Barbarie : La plante aux vertus méconnues ……………………………..19

la Sitelle Kabyle : une espèce d'oiseaux typiquement algérienne ……………..21

La musique andalouse en algerie………………………………………………………….23

Bella insula : Belle-île-en-mer, France. ………………………………………………….26

une nouvelle technologie 100 fois plus rapide que le Wi-Fi ..........................31

SOMMAIRE

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février 2016

GREENSA-MAGAZINE 5

février 2016

Hommage à Hadj Miloud

Djilali : Une figure mar-

quante nous a quitté...

Monsieur Hadj Miloud, pionnier de la malherbologie en Algérie et sym-

bole du corps enseignant de l'ENSA

d'El Harrach, a malheureusement dis-

paru il n'y a de cela pas très long-

temps... Il laissa derrière lui un vide immense et irremplaçable, mais aussi

un héritage de grande valeur. Ceux

qui l'ont connu, côtoyé et apprécié

en tant que collègue, ami ou ensei-gnant ne peuvent être indifférents

suite à cette tragique réalité.

Et c'est ainsi, que j'ai tenu à lui

rendre hommage à travers notre re-

vue, au nom de tout mes camarades

étudiants particulièrement. J'exprime de ce fait mes sincères remercie-

ments à tous les enseignants qui sont

intervenus avec leurs contributions

respectives.

Repose en paix grand homme ! Youssef Anis Bahet, Rédacteur en Chef

Parcours Professionnel :

Hadj Miloud Djilali, une vie exemplaire au service de la formation agronomique

algérienne*.

Notre collègue et ami Hadj Mi-

loud à la fois agronome, phytotech-

nicien et malherbologue, nous a quit-té sans avoir profité d’une retraite

bien méritée, entamée en février

2013.

Hadj Miloud est rentré en sep-tembre 1966 comme élève ingénieur

à l’Institut National Agronomique et

sorti en 1970 avec la première pro-

motion d’ingénieurs agronomes dont

la durée des études est passée à quatre ans.

Après avoir obtenu son AEA et

DEA en écologie végétale dirigé par

feu le Pr Djebaili en 1982 à l’Univer-sité d’Alger, Hadj Miloud obtient en

1984 son Doctorat de 3ème cycle en

Biologie et Physiologie végétales à la

faculté des sciences de Strasbourg, dont une partie des travaux de re-

cherches a été menée à la station IN-

RA de Colmar (France).

Notre collègue Hadj Miloud a dé-

buté sa carrière à l’Institut National

GREENSA-MAGAZINE 6

février 2016

Agronomique au Département de

Phytotechnie et en parallèle de ses

charges d’enseignement et d’enca-drement des étudiants (de près

d’une centaine de mémoires d’ingé-

nieur et magister), il a occupé plu-

sieurs postes de responsabilité au

sein de l’école avec beaucoup de détermination: Responsable du la-

boratoire d’Agriculture en 1973,

Chef de Département d’Agronomie

générale en 1979 et Directeur ad-joint chargé de la Post graduation

en 1992. Nous n’oublierons pas non

plus sa participation dans un grand

nombre de commissions des pro-

grammes d’enseignement de gra-duation et post graduation ainsi que

de recherche, où sa contribution a

été très constructive et enrichis-

sante. Hadj Miloud a été un puits de

connaissances sur tous les aspects

de l’agronomie et particulièrement

des plantes adventices. Les discus-

sions avec lui tant scientifiques que culturelles et politiques ont été tou-

jours d’un niveau très appréciable. Il

a également une grande mémoire

des faits se rapportant à l'école qu’il aimait bien raconter à son entou-

rage.

Durant sa carrière, Hadj Miloud

aura participé à la formation de plu-sieurs générations d'étudiants dans

les domaines de l’agronomie et

donc d’une manière ou d’une autre,

il a apporté une contribution méri-

toire au service de l’agriculture al-

gérienne. Rédigé par Z. BOUZNAD et A. KEDAD

Enseignants chercheurs de l’ENSA El Harrach

Département de Protection des Végétaux

Hommage d'un enseignant au

Département de Phytotech-

nie :

"Un grand personnage de science qui a beaucoup donné à l'INA et pour la

phytotechnie en particulier. Repose en

paix cher ami et collègue. Que dieu

l'accueille dans son vaste paradis. Rabi yerahmou ou yerzak sa famille bi sa-

ber"

L. Reguieg

GREENSA-MAGAZINE 7

février 2016

Hommage d'un professeur au

Département de Zoologie :

Oxalis

"Au petit matin d'un jour de juin

2015, je l'ai aperçu assis sur un banc,

en face du bâtiment administratif de

l'école. Pensif d'abord, les mains ap-puyées sur une canne, il m'a accueilli

avec un large sourire, en répondant

à mes salutations d'usage. Durant

les quelques instants que j'ai passé avec lui, il m'a confié que chaque

jour, il allait arroser des pieds

d'Oxalis floribunda dans le jardin bo-

tanique. Il craignait que ceux-ci vien-

nent à se dessécher. Jusqu'au bout de sa paisible existence, il n'a point

cessé de se soucier du devenir des

herbes et des arbres, entre autres

ceux du jardin botanique. Puis, tout

en jetant un dernier coup d'œil au-tour de lui, Monsieur Hadj Miloud

s'est levé avec difficulté, et s'en est

allé. Que dieu miséricordieux l'ac-

cueille dans son Grand Jardin ! "

DOUMANDJI Salaheddine, 17 octobre 2015

GREENSA-MAGAZINE 8

février 2016

ECOLOGIE

La « Conférence de Paris de 2015 sur

le climat » ou « Conférence des partis »

est l’un des événements écologiques ma-

jeur de cette année, aussi déterminante que médiatisée, elle a compté 195 pays

participants, dont l’Algérie, et s’est dérou-

lée du 30 Novembre au 12 Décembre

2015. Mais quels en étaient vraiment les

objectifs ? Et à quels résultats ont abouti ces 13 journées de conférences ?

Pour commencer, revoyons briè-

vement l’historique des événements écologiques du genre, avec tout

d’abord la conférence de Stockholm

en 1972 qui était la première confé-

rence sur le climat et qui élevait cette question au rang international. Suite à

ça, plusieurs événements concernant

l’environnement ont eu lieu avec par

exemple la conférence de Rio en

1992, où est mentionné pour la pre-mière fois le « développement du-

rable » qui avait été défini comme

« un processus d’évolution permettant

de répondre aux besoins du présent sans hypothéquer ceux du futur ».

C’est ensuite lors de la conférence de

Kyoto (1997) qu’est pour la première

fois traité l’objectif de réduire « les

gaz à effet de serre » même si l’entrée en vigueur du protocole mis en place

ne s’était faite qu’en 2005. La COP,

quant à elle, a connu 21 éditions (d’où

le nom de COP21), avec notamment

« L’accord de Copenhague » (2009),

rendu célèbre par son échec, causé

par une absence de gouvernance mon-

diale. Chaque année, et à chaque évé-

nements, différentes actions et recom-mandations permettant de minimiser

l’action de l’homme envers l’évolution

de l’environnement sont appelées à

être mises en œuvre, ces dernières ne réussissent malheureusement pas for-

cément à être respectées par la majo-

rité des nations, d’où la nécessité de

les revoir, afin de pouvoir finalement

trouver un consensus permettant d’al-ler plus loin dans la réalisation de ces

objectifs.

Concernant la « Conférence des

partis » de 2015, l’objectif fixé était

d’aboutir pour la première fois à un

COMPRENDRE LA COP 21

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février 2016

HI-TECH.

accord universel permettant de lutter

contre le dérèglement climatique et

d’accélérer la transition vers des so-ciétés et des économies résilientes et

sobres en carbone, impliquant un

abandon progressif des énergies fos-

siles. Cet accord se base sur une ré-

partition équitable entre les pays émetteurs historiques (Etats-Unis,

Chine, Inde, etc…) et les économies

émergentes (où on retrouve encore

une fois l’Inde et la Chine, mais aussi le Nigeria, le Pakistan, le Vietnam,

etc…), qui, forcément, produiront iné-

vitablement plus de CO2 que les

autres nations.

Ces objectifs doivent être mis en vi-gueur en 2020, année à partir de la-

quelle les pays développés devront

mobiliser 100 milliards de dollar par

an dans le but d’aider les pays en voie de développement à lutter contre les

dérèglements du climat. (Mesure qui

avait déjà été annoncée en 2009 à Co-

penhague et l’année dernière à la

COP20, qui avait eu lieu à Lima mais

qui avait échoué).

En bref, la finalité de la COP21 est

d’aboutir à « Un accord international sur le climat, applicable à tous les pays,

validé par tous les participants, fixant

une limitation du réchauffement clima-

tique mondial entre 1.5 et 2° d’ici

2100 ». Par ailleurs, il est a noté qu’avant

l’ouverture de la COP21, les pays par-

ticipants se devaient de remettre à la

CCNUCC* la liste des « intentions » qu’ils étaient prêts à respecter afin de

pouvoir relever ces enjeux clima-

tiques, liste qui a justement permis le

partage équitable des recommanda-

tions que chaque nation doit s’engager à atteindre à partir 2020, suite à la

conférence.

L’Algérie a établi sa liste** le 3 sep-

tembre, elle y fait tout d’abord part de

sa motivation à relever les enjeux cli-

matiques actuels, assurant mettre en œuvre tous les efforts nécessaires

pour atteindre avec succès les objec-

tifs posés par cette COP21 de Paris,

soulignant que le pays est lui-même

touché de plein fouet par ces

HI-TECH. ACTUALITÉ ECOLOGIE

GREENSA-MAGAZINE 10

février 2016

HI-TECH.

dérèglements climatiques, avec notam-

ment de longues périodes de séche-

resse dramatiques pour l’agriculture et une désertification qui a de graves

répercussions sur le développement

social et économique.

L’Algérie y rappelle aussi, qu’en tant

que pays en voie de développement, elle n’a pas de grandes responsabilités

à endosser concernant l’accumulation

des gaz à effet de serre (mentionnant

au contraire « Le barrage vert » qui contribue à la réduction des émissions

de carbone) et elle nécessite par ail-

leurs des besoins spécifiques afin de

pouvoir satisfaire la croissance socio-

économique de la société, spéciale-ment celle de la jeunesse, et la néces-

sité de pouvoir atteindre la sécurité

alimentaire, particulièrement suite aux

circonstances financières et écono-miques difficiles dont est actuellement

victime l’Algérie, dues à la chute des

prix du pétrole.

Ainsi, la contribution de l’Algérie, lar-gement inspirée par les dernières re-

cherches et les dernières découvertes

scientifiques s’articule autour (entre

autre) des points suivants ; - Réduction des gaz à effet de serre

(CO2, CH4 et N2O) de 7 à 22% d’ici

2030.

- Réduction de la consommation d’énergie de l’ordre de 9% d’ici 2030

en la remplaçant par l’énergie photo-

voltaïque et l’énergie éolienne qui per-

mettront de couvrir 27% de la pro-

duction nationale d’électricité.

- Reforestation de l’ordre de 1 245

000 ha d’ici 2030 et lutte contre les

incendies de forêt. - Ainsi que d’autres actions telles que

le recyclage, le compostage, la sensibi-

lisation et les campagnes d’informa-

tion autours des enjeux climatiques.

D’une manière générale, toutes les

contributions des pays participants

tendent à réussir à aller au-delà des

engagements actuels, tout en respec-tant les conditions et spécificités de

chaque nation, mais aussi de réduire

les gaz à effet de serre et d’adapter les

conditions de vie des personnes aux

changements climatiques effectifs ou anticipés.

Lors de la conférence, c’est le premier

ministre Abdelmalek Sellal qui a repré-

senté l’Algérie, il y a réitéré les inten-tions qu’a le pays afin d’adopter ce

nouvel accord ambitieux pour

« éteindre cet incendie planétaire

qu’est le dérèglement clima-

tique ». Rendez-vous le 7 Novembre 2016 à Marra-

kech, pour la COP22 afin de suivre l’avance-

ment de ces mises en œuvre, désormais cru-

ciales pour l’environnement et la planète.

Neila Ait-Kaci Ahmed

*(Convention-cadre des Nations unies

sur les changements climatiques)

** Pour lire la liste entière ; http://

www4.unfccc.

HI-TECH. ACTUALITÉ ECOLOGIE

GREENSA-MAGAZINE 11

février 2016

HI-TECH.

Les engrais, les pesticides ou encore le

labour sont coupables d'une impor-

tante fragilisation du sol. L'agriculture

pratiquée aujourd'hui menace bien

souvent notre alimentation, sa qualité mais surtout sa survie. Adopter un

nouveau modèle agricole devient ur-

gent. Il est nécessaire de se diriger

vers une agriculture plus saine, plus soucieuse de la nature, des hommes

et d'un partage équitable de nos res-

sources. C'est autour de ces éléments

que s'enroule aujourd'hui la permacul-

ture. Lors des années 70, deux Australiens :

Bill Mollison et David Holmgren, don-

nèrent naissance à cette dernière. A

ce moment-là, ils rêvaient d'une forme d’agriculture indéfiniment durable.

Mais quelle forme prendrait ce rêve?

La permaculture s'impose avant tout

comme un état d’esprit, un art de

vivre, une science où les plantes sont non seulement cultivées en fonction

du sol et du climat, mais aussi selon

une logique de synergie et de collabo-

ration entre les végétaux et les ani-maux.

Pour être plus concret, nous citerons

l’exemple le plus parlant pour asseoir

nos propos. Cet exemple est commu-nément appelé celui des « trois sœurs

» : maïs, haricot et courge. La tige du

maïs sert de tuteur aux haricots qui

apportent de l’azote à la terre, tandis

que les feuilles de courge conservent

l’humidité du sol.

Néanmoins, le design est lui aussi un

élément fondamental pour l'efficacité

de cette technique. Sa conception doit s’inspirer des inter-relations au sein

d’un écosystème, puisqu'il tend natu-

rellement à optimiser l’utilisation de

l’énergie. On distingue cinq zones de base dans le design permaculturel une

zone pour l’habitation une autre pour

les herbes basses, potager, pour les

animaux et pour la forêt comestible.

Même si elle est relativement encore peu répandue, la permaculture a déjà

fait ses preuves dans la réhabilitation

de sols désertiques. À partir de tech-

niques simples, comme en Jordanie où l’expérience a été une réussite en

créant un verger dans un espace dé-

sertique en commençant par re-

cueillir et conserver l’eau grâce

au choix de végétaux appropriés. Aujourd'hui, c’est le défi que le

« Collectif Torba » se fixe en Algérie.

Reproduire cette méthode afin d'œu-

vrer pour le retour des algériens à la terre nourricière. En effet, le collectif

estime ce retour impossible sans le

recours à une agriculture plus respec-

tueuse de l’environnement, de notre santé et la considération des popula-

tions qui foulent cette terre.

C'est donc pour servir cette juste

cause, que le Collectif Torba compte

HI-TECH. ACTUALITÉ ECOLOGIE

GREENSA-MAGAZINE 12

février 2016

HI-TECH.

organiser des ateliers de sensibilisa-

tion et de perfectionnement, qui nous

l'espérons, vont éveiller les cons-ciences et constituer un pas décisif

dans cette quête, qui devient aujour-

d'hui la réponse aux exigences de de-

main.

Culture biologique, souveraineté ali-mentaire, voilà les expressions qui

nous sont de plus en plus familières et

auxquelles nous pourrons peut-être

un jour, ajouter celle de la permacul-

ture. Il est temps d'œuvrer pour une nouvelle façon d’envisager l’agriculture

et la présence à ces ateliers constitue-

rait sans doute, un premier pas vers

l'action.

Melisa Amara

HI-TECH. ACTUALITÉ ECOLOGIE

Contacter l’équipe Torba

Adresse : C/O Fondation Filaha , El fayet club , 233 route

de bouchaoui , Alger-ouest

Tel : 0554 81 94 57

Facebook : Collectif Torba

http://agroecologie-algerie.org/

Etudiant de

l’ENSA en

formation de

permaculture

GREENSA-MAGAZINE 13

février 2016

INOVATION

D e tout temps, l'élevage

en Algérie a gardé un

caractère traditionnel,

basé avant tout sur le nomadisme et I ‘exploitation des ressources naturelles

de la steppe ; mais malheureusement,

les cultures fourragères sont très peu

utilisées. Cet état de fait était valable

pour une période et un effectif donné, alors que les effectifs recensés récem-

ment dépassent les 13 millions de

têtes, l’approche traditionnelle ne

s’adapte plus aux conditions actuelles de même qu’une anarchie pastorale

s’est installée étant le résultat d’un

individualisme qui s’est propagé dans

la région et que les groupes sociaux n’ont plus le souci de gérer collecti-

vement et solidairement l’utilisation

de l’espace.

Alors les besoins en protéines de

notre cheptel sont tributaires de I ‘importation.

L'Algérie importe des quantités faramineuses de maïs. En 2012, les seules importations de mais et de soja ont représentées une facture de 1,4 milliard de dollars. Afin de réduire la facture d’importation en devise, il est impérative que l’Algérie développe des techniques qui vont offrir aux agri-culteurs une nouvelle alternative.

L’une de ces alternatives, est la production de fourrage hors sol mise au point par Abdelkrim Chenguel,

chercheur Algérien en Sciences Agro-nomiques et membre de l’Agence Na-tionale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (Anvredet). Cette technique permet de produire du fourrage vert durant

toute l’année quelque soit les con-

traintes climatiques .Son concepteur

assure qu’il est ainsi, possible de pro-duire sur une surface d’à peine 50 m²

l’équivalent de ce qui peut être réalisé

sur une surface de 40 hectares en uti-

lisant la méthode conventionnelle. Il

s'agit d'une machine qui joue le rôle d'une serre de culture assurant les

conditions climatiques favorables au

fourrage, permettant d'obtenir 7 kg

d'alimentation animale à partir d'1 kg d'orge cultivé dans un délai ne dépas-

sant pas les sept jours.

Il a par ailleurs précisé que cette nouvelle technique a été enregistrée auprès de l'Institut National de la pro-priété Industrielle (INAPI) et quelle sera cédée à l’Institut technique des élevages ou bien l’Institut National de la recherche agronomique (INRA).

Il Faut savoir que le jeudi 07 janvier

2016 au Siège du BNEDER s’est te-

nue une réunion autour du projet de

culture hydroponique de fourrages ini-tié par le chercheur Abdelkrim Chen-

guel et breveté par l’INAPI regroupant

FOURRAGE : INNOVATION AU SECOURS DE L'AGRICULTURE ALGÉRIENNE

GREENSA-MAGAZINE 14

février 2016

INTERVIEW

l’Agence Nationale de Valorisation des

Résultats de Recherche et de Dévelop-pement Technologique (ANVREDET),

l’Institut Technique des Elevages (ITELV)

et le Bureau National des Etudes de

Développement Rural (BNEDER). A l’issue de cette réunion, il a été con-

venu à ce que le BNEDER prenne en

charge l’étude de faisabilité technico-

économique du modèle de fabrication

des cultures hydroponiques proposé par M. Chenguel et de mettre en place

un cadre conventionnel entre l’ANVRE-

DET et le BNEDER pour accompagner

les porteurs de projets des secteurs

agricoles et agroalimentaires

Cette innovation est importante dans la mesure où elle permet d'assurer la pé-rennité de la production laitière et de faire face au déficit récurent de l’ali-mentation animale, car il faut savoir que le déficit en fourrages est le princi-pal frein au développement de la pro-

duction de lait et de viande rouge en Algérie. Selon Joël de Rosnay « Le principe

de précaution ne doit pas être pré-

cédé ou dominé par un principe de

suspicion à moins d’accepter de

vivre dans une société craintive,

affolée par la moindre innovation

scientifique, minée par le senti-

ment de sa vulnérabilité, obsédée

par le risque zéro. Bref, une socié-

té en régression ». C’est pour cela

qu’actuellement l’innovation 100% al-

gérienne dans le domaine de l’agricul-ture est impérative et doit être soute-

nue par les différents acteurs ; et pour

que cette innovation voit le jour, un

rapprochement entre agriculteurs et chercheurs doit être encouragé afin de

sortir de toutes dépendances étran-

gères.

Walid Abdallah Sekhara

INOVATION

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GREENSA-MAGAZINE 15

février 2016

HISTOIRE

Tout d'abord, que veut dire "Néolithique" ?

Issu du grec signifiant "pierre nouvelle",

ce mot représente la période de la pré-

histoire qui a vu naitre des sociétés hu-maines sédentaires grâce à l'invention

et l'adoption de l'agriculture et de l'éle-

vage, à l'inverse de la période Paléoli-

thique ("pierre ancienne") qui la précé-

da, où les groupes humains, générale-ment nomades, étaient moins nom-

breux et se basaient sur la chasse, la

cueillette et la pêche.

Quand est-ce que fut citée la révolu-

tion néolithique pour la première fois ?

L'expression "révolution néolithique" a

été établie durant les années 1920-

1930 par l'archéologue marxiste austra-lien : Vere Gordon Childe. Cette phase,

qui représente un phénomène progres-

sif, est la transition de l'économie de

prédation vers l'économie de produc-

tion, entrainant la sédentarisation des sociétés et impliquant ainsi un accrois-

sement démographique considérable

qui, par ailleurs, conduit à l'apparition

des civilisations, notamment grâce à

l'évolution sociale, culturelle et écono-mique de l'homme. Cette révolution

toucha des régions vastes et éloignés

du globe notamment au Croissant fer-

tile qui est connu comme étant le pre-mier foyer d'agriculture du monde (vers

9000-7000 avant J.C), mais impliqua

aussi l'Asie (-8500), l'Afrique (-5000),

une partie de l'Europe (entre -5000 et -4000) et les Amériques (entre -3500 et

-2500).

Révolution agricole néolithique... La première de l'histoire de l'humanité !

HISTOIRE

GREENSA-MAGAZINE 16

février 2016

HISTOIRE

Cette "révolution des symboles" avait

des causes religieuses dues au change-ment de la psychologie humaine, mais

surtout grâce aux découvertes des

chasseurs-cueilleurs de l'ancienne

époque et leurs perceptions afin de permettre d'établir l'agriculture et la sé-

dentarisation. D'autres raisons dues aux

conflits et à la population en augmenta-

tion sont également à citer.

Comment fut développée l'agriculture ?

Outre la domestication des animaux et

des plantes, cette révolution basée sur

l'agriculture a vu naitre les premiers ou-

tils grâce au développement de l'artisa-

nat dont le travail de la pierre qui per-

mit de créer par exemple des haches de

pierre pour exploiter le bois, et des

techniques agricoles dont la plus mar-quante avec un impact radical sur l'envi-

ronnement : le "forçage" qui représente

les premiers déboisements des forêts

par la hache ou le feu, afin de conquérir

de nouvelles terres, défrichant ainsi une très grande partie des forêts primaires

de la planète surtout au pourtour médi-

terranéen. Le but de l'abattage des

arbres était de fertiliser le sol avec les cendres issus des troncs et feuillages

brûlés. Après quelques années de cul-

ture du sol, il s'en suit des jachères na-

turelles dans le but de reconstituer les

forêts, mais pas dans toutes les régions, particulièrement à cause de l'obstacle

que représentait le pâturage des trou-

peaux qui ne laissaient les jeunes re-

pousses se développer.

Mais ce système, qui pourtant permit un

essor démographique conséquent, se

confronta à ses propres limites. C'est aussi une cause de la désertification du

Moyen-Orient.

Il est à citer que le développement de

l'agriculture modifia beaucoup le pay-sage d'autrefois, notamment à cause des

cultures irriguées.

Quant à la domestication des animaux,

ces derniers étaient constitué d'un éle-

vage destiné à l'exploitation et l'alimen-tation comme les moutons, et/ou un

élevage d'animaux de compagnie utiles à

l'homme pour la chasse tel que le chien,

ou utiles pour le transport tel que le

dromadaire.

Quel impact sur la société?

Grâce à la sédentarisation et le déve-

loppement de l'agriculture et de l'éle-vage, cette première révolution agricole

permit l'émergence des civilisations

avec la notion de gouvernance, des so-

ciétés avec leurs classes surtout dans

les cas où le travail était divisé, et des conflits, qu'ils soient internes d'ordre

culturel, religieux ou socio-économique,

ou qu'ils soient externes à cause des

populations qui désirent étendre leur territoire et veulent imposer leur mode

de production aux autres.

Une autre caractéristique importante

est la diminution de l'espérance de vie

et l'accroissement des maladies par rapport aux précédents chasseurs-

cueilleurs, mais aussi l'apparition de

nouvelles maladies transmises principa-

lement par animaux domestique. Des

HISTOIRE

GREENSA-MAGAZINE 17

février 2016

HISTOIRE

recherches ont démontré qu'il existe un

lien étroit entre la révolution néoli-thique et l'apparition et l'avènement de

nouvelles souches virales et bacté-

riennes

Ce qu'en pensent quelques scienti-

fiques :

Claude-Levi Strauss, le célèbre anthro-

pologue et ethnologue, considère d'ail-

leurs que la "révolution néolithique" est

l'une des deux plus grandes ruptures historiques de l'évolution humaine, avec

la "révolution industrielle" qui eut lieu

au 19ème siècle.

Contrairement aux autres, le démo-

graphe Gilles Pison publia l'ouvrage "La révolution néolithique remise en cause"

en 1986, avec un courant de pensée sur

le sujet différent de celui ses compères.

Quant à Jacques Cauvin, en constatant

les vestiges anciens comme le site de

Jéricho, la plus ancienne ville du monde, ou le site de Mureybet en Irak, l'archéo-

logue conclut que ce sont les preuves

d'un choc culturel à cette époque avec

une hiérarchie sociale et un fractionne-

ment du travail, dès lors que l'agricul-

ture et l'élevage furent adoptés.

Youssef Anis BAHET

HISTOIRE

GREENSA-MAGAZINE 18

février 2016

NUTRITION

Le gluten, cette masse protéique, élas-

tique et visqueuse, restante après ex-

traction de l’amidon du blé par voie hu-mide. Ce terme, abusivement utilisé par

l’industrie alimentaire pour dénommer

les protéines toxiques des différentes

céréales telles que le blé, l’avoine, le

seigle et l’orge. Les composants toxiques pour les IG* sont essentielle-

ment, certaines prolamines, présentes

en quantité importante (50 %).

Actuellement, les régimes sans gluten sont la quasi-seule solution à cette

complication. Le RSG consiste à suppri-

mer les quatre céréales contenant du

gluten et tout aliment fabriqué à partir de ces dernières. Ainsi, l’IG doit suppri-

mer de façon systématique, et tout à

fait évidente, le pain, les pâtes, les pizzas,

les tartes, les gâteaux... Le RSG** qui

paraît simple en théorie est en fait un régime contraignant, difficile à suivre en

collectivité ou au restaurant et on es-

time qu’il serait mal suivi dans 50 % des

cas. ---> Comment y remédier ?

Un procédé nouveau, qui consiste à

traiter les grains de céréales récoltés

avec la lumière pulsée qui est une

technologie non-thermique basée sur

l'application d'une série de très courtes impulsions de lumière à haute puis-

sance sur un large spectre, allant de

l'UV au rayonnement électromagné-

tique dans le proche infrarouge. Cette technique, qui a déjà fait ses preuves en

décontaminant la surface des pâtes

fraîches à base d'œufs, fruits confis, des

produits carnés prêts à consommer. En plus de l'inactivation bactérienne, la lu-

mière pulsée affecte la structure et par

conséquent les fonctionnalités des bio-

molécules de l'aliment. En se basant sur

la littérature scientifique, la lumière pul-sée peut être utilisée pour modifier la

structure protéique de l'aliment dans le

but d'obtenir des aliments et/ou ingré-

dients avec des fonctions spécifiques, et

comme le gluten est un mélange vis-

coélastique complexe de protéines

contenant beaucoup voir plusieurs cen-

taines de polypeptides, la moitié étant monomérique et l'autre représentée

par des polypeptides reliés par des

ponts disulfuresqui constituent la partie

polymérique du gluten.

GREENSA-MAGAZINE 19

février 2016

SANTÉ

Les résultats d'une étude menée par

AgnesePanozzo et al. du laboratoire

des sciences alimentaires de l'univer-sité d'Udine en collaboration avec le

laboratoire de Technologie alimen-

taire de la KU Leuven suggèrent que

les traitements par la lumière pulsée

pourrait être efficacement exploités pour réduire l'immuno-activité du glu-

ten du fait de sa modification structu-

rale. Cependant, la sensibilité du glu-

ten à la lumière pulsée a été forte-ment affectée par l'hydratation, mais

qui a conduit à la formation d'une

large gamme de protéines à différents

poids moléculaires. Au final, ces chan-

gement de structures peuvent être utilisés pour modifier la fonction du

gluten et par conséquent les réac-

tions immunitaires qu'il provoque

chez les cœliaques ou intolérants au

gluten.

Néanmoins son application n'est

qu'au stade expérimental et pour cela

des études encore plus poussées doi-

vent être menées pour contrecarrer

toute défaillance de ce qui s'avère être le Saint Graal des IG.

*IG = Intolérant au Gluten

**RSG = Régime Sans Gluten

IKHEDJI OMAR

NUTRITION

GREENSA-MAGAZINE 20

février 2016

GREENSA-MAGAZINE 21

février 2016

ESPÈCE VÉGÉTALE

El handi ou la

figue de barbarie (Opuntia ficus),

ce fruit sauvage à

l’aspect rugueux

avec ses épines,

qui a colonisé de-puis des siècles

les montagnes,

plaines et vallées

d’Algérie. Un grand intérêt est accordé ces dernières

décennies à l’extension de la culture

de l’opuntia à travers le monde, mais ce

qui n’est pas le cas de l’Algérie où cet intérêt demeure insuffisant surtout à la

forme inerme qui reste un potentiel

fourrager et maraicher sous exploité.

Selon des centaines de recherches ef-

fectuées sur le cactus partout dans le monde, les chercheurs ont démontrés

des vertus diverses de la figue de bar-

barie.

En effet ce cactus offre de nombreux bienfaits pour la santé. Pour ne citer

que les plus important, le nopal est re-

commandé aux diabétiques ainsi pour

ceux qui souffrent d’un taux élevé de

cholestérol car sa consommation ré-gule le diabète et le taux de cholestérol

grâce a sa forte teneur en fibre et en

gomme qui régularisent et freinent

l’assimilation des molécules de sucre et l’interception des graisse tant au ni-

veau de l’estomac que dans l’intestin, ce

qui induit la diminution du taux de

sucre, les niveaux de cholestérol et de lipide dans le sang à leurs proportions

normales. Les sels minéraux (Calcium,

Magnésium, Potassium et le fer), les dif-

férentes vitamines(C, B1, B2, B3), ainsi

que les fibres contribuent avec les 17 acides aminés à désintoxiquer l’orga-

nisme en général plus particulièrement

le foie. D’autre part, ses huit acides

aminés essentiels contribuent par leurs éléments nutritifs très diversifiés à re-

mettre sur pied les personnes carencés,

et à leur redonner l’énergie nécessaire

pour mener une vie normale.

La figue de barbarie est aussi très utili-sé en soin beauté elle apporte à la peau

des antioxydants et des radicaux libres

ce qui nourrit, calme et purifie la peau

et aide à prévenir rougeur et coupe-rose comme elle est connue pour son

huile régénératrice dont l’action

figue de barbarie La plante aux vertus méconnues

GREENSA-MAGAZINE 22

février 2016

ESPÈCE VÉGÉTALE

contre les rides et la plébiscité.

Le cactus au service de l'écologie et de l'agriculture

Cette plante xérophyte adaptée aux

conditions arides et semi-arides grâce à

la succulence de ses tiges et son épais épiderme qui lui permettent de limiter

les pertes d’eau et d’en emmagasiner

une importante quantité. Elle est consi-

dérée comme une réserve d’eau vi-

vante qui ne nécessite aucun apport en eau. En méditerranée sont même déve-

loppées des espèces locales très résis-

tant à l’aridité ainsi qu’à la salinité, il ap-

parait comme un outil idéal pour endi-

guer l’avancée du désert .

dans les régions littorales ou il servait

notamment comme à Skikda.

Elle joue un rôle très important dans la fixation des sols, sa culture peut être

réalisée dans des localités menacées

par l’érosion et ou nulle autre spécula-

tion ne peut être réussie. Actuellement

un grand intérêt est accordé à

l’opuntia qui est

déjà intégré dans

les systèmes d’éle-vage moderne et

dans la production

intensive du fruit.

Ainsi les raquettes

et les figues sont utilisées comme un

apport fourrager

d’appoint pour les

bovins, les ovins et

les caprins et le

fruit pour la consommation humaine.

D’autre part Les fleurs d'Opuntia cons-tituent une source de nutrition très ap-

préciée et sollicitée par les abeilles do-

mestiques ce qui engendre la possibilité

de développer des activités apicoles en parallèle.

Le développement du marché des fruits

exotique en Europe et aux États-Unis

d’Amériques ouvrent graduellement les

perspectives commerciales pour cette plante. En Algérie, la production du fruit

ne constitue pas une activité écono-

mique qui présente un intérêt majeur.

Ce cactus miraculeux est donc un can-didat idéal pour développer des expé-

riences agricoles et écologiques dans

notre pays qui a grand besoin de diver-

sifier son économie et de lutter contre l’avancée du désert.

ESPÈCE VÉGÉTALE

DJEDJIGA CHABOUR & LYNDA HABBI

GREENSA-MAGAZINE 23

février 2016

ESPÈCE ANIMALE

La sittelle kabyle Sitta ledanti, seule es-

pèce d’oiseaux endémique propre à

l'Algérie, c'est-à-dire qu'elle est pré-sente uniquement en Algérie. Elle a été

découverte pour la première fois le 5

octobre 1975 par J.P. LEDANT, lors

d'une excursion au Mont Babor, en pe-

tite Kabylie. Cette découverte est un évènement extraordinaire car aucun

oiseau n'avait été nouvellement décou-

vert entre le Sahara et l'Arctique de-

puis 1884. Par la suite, elle fut décrite pour la première fois par VIELLIARD en

1976.

Ce petit oiseau qui appartient à l'ordre

des Passériformes, et à la famille des Sittidés, possède une taille qui varie

entre 11,5 et 12,5 cm avec un poids de

18g environ ; le mâle possédant un

front noir avec une nette limite par

rapport à la calotte, mais chez la fe-melle il est noir grisâtre ou gris foncé ;

la nuque et le dos sont d’un gris bleuté,

le dessous plus pâle.

Au début, on considérait qu'il vivait uni-quement dans les forêts de Babor et lié

plus particulièrement aux formations

du sapin de Numidie Abies numidica,

mais après différentes prospections

faites par d'autres chercheurs, ils ont découvert sa présence dans trois

autres stations qui sont : la forêt de

Guerrouch (sud-ouest de Jijel), la forêt

de Tamentout(Sétif) et la Forêt de Dji-mla (Jijel) avec des altitudes qui varie

entre 0 et 2000m. Les estimations de

nombre d'individus présents dans ces

stations ont révélé des populations très

variables d'une station à une autre avec

un nombre maximale de² 82 couples

estimé en 1985 au Mont Babor.

L'oiseau est sédentaire dans ces ré-

gions, donc il vit toute l'année dans ces

montagnes et supporte bien les condi-

tions climatiques très sévères surtout

pendant l'hiver. Son régime alimentaire en période froide est granivore, il con-

somme : des glands, graines de cèdre et

de sapin ; par contre, lors du prin-

temps et de l’été, il mange aussi des in-sectes (fourmis, des Lépidoptères, et

des chenilles de différentes tailles, no-

tamment celles de Lymantria dispar-

ravageur du Chêne liège) surtout pour

nourrir leur petits.

Le nid est un trou dont le diamètre va-

rie entre 4-7 cm et profond de 17-

21cm creusé dans une branche de sapin

ou de cèdre, il est tapissé par une li-tière de copeaux mous, de soies de

LA SITTELLE KABYLE

LE VÉRITABLE OISEAU ALGÉRIEN

La sittelle kabyle Sitta ledanti (Photo, A. Moali)

GREENSA-MAGAZINE 24

février 2016

ESPÈCE ANIMALE

quelques mammifères et de plumes.

La hauteur du nid varie entre 5 et

15m.

La femelle quant à elle pond 3-4 œufs

probablement en fin mai-début juin,

et couve les œufs toute seule. Après

l'éclosion, les deux parents participent

à l'élevage des jeunes, leur envol se fait en début juillet.

L'espèce joue un rôle majeur dans

l'équilibre écologique à l'intérieur des

forêts surtout dans le contrôl biolo-gique des populations des ravageurs

des arbres de la forêt. Du point de

vue scientifique, le nombre limité

d'individus appartient à cette espèce

et à sa répartition géographique est très restreint, faisant ainsi de la sittelle

kabyle un matériel unique pour

l'étude fine de la génétique et de la

dynamique des populations. Elle peut

même apporter des informations sur l'adaptation des espèces aux biotopes

montagnards méditerranéens.

Vue l'importance écologique et scien-

tifique de cette espèce d'une part, et

sa sensibilité vis-à-vis des menaces qu'elle subit suite à la perte de son

habitat, il est donc indispensable de

lancer des projets de préservation et

de protection de l'espèce et de son biotope, mais aussi pousser des re-

cherches très approfondies afin de sa-

voir plus sur cette espèce qui reste

peu connue jusqu'à nos jours.

BELADIS Brahim

ESPÈCE ANIMALE

La sittelle kabyle devant son nid (Photo, Alain Fossé)

GREENSA-MAGAZINE 25

février 2016

MUSIQUE

Fermez les yeux, laissez votre cœur vibrer

à chacune des mesures du luth et de la

cithare, accorder son rythme au tambou-

rin, s'élever sous l'archet de l'alto, tressail-

lir à l'appel de la flûte bédouine.

L’Algérie est réputée pour son riche

répertoire musical, plusieurs styles de

musique y sont inclus : classique arabo

-andalou, le Chaâbi, le Raï, la musique

kabyle, la musique diwane....etc. Ce

même répertoire se distingue égale-

ment par sa grande richesse linguis-

tique mêlant arabe classique, arabe al-

gérien(incluant le dialecte de diffé-

rentes régions), le français, ainsi que

l'amazigh, chaoui, et le touareg.

La Musique andalouse" et " la musique

arabo-andalouse" sont des appella-

tions récentes introduites par des mu-

sicologues occidentaux

Du VIIIe au XVe siècles, dans les

cours royales, les cénacles intellectuels

et les jardins des délices, à Grenade,

Cordoue, Séville, mêlant musulmans et

juifs, dans la célébration de l'amour

courtois et de l'élan vers Dieu. Avec

l'expulsion d'Espagne, en 1492, des

musulmans, s'est fermée une page,

dont les échos cependant perdurent

dans l'Ibérie d'aujourd'hui.

Modes & noubates en Algérie :

À l'origine, il y avait vingt-

quatre nouba chez nous, une nouba

pour chaque heure de la journée.

Chaque nouba possède son propre

mode qui la représente, mais malheu-

reusement seulement douze de ces

noubate ont été préservées jusqu'à

aujourd'hui en Algérie , quant au reste,

il n’en reste, malheureusement, que

des bribes... Néanmoins, cela fait de

notre nation, le pays où subsiste le

plus grand nombre de noubate !

Selon la monographie de la ville de

Tlemcen, cette wilaya fut la capitale de

la musique arabo-andalouse de réfé-

rence en Algérie, mais aussi la ville

La musique andalouse en Algérie

GREENSA-MAGAZINE 26

février 2016

MUSIQUE

d'origine de grands artistes de ce

genre musical.

Concernant les modes de la musique

andalouse algérienne, en existe donc

douze pouvant être exécutés : Dil,

Raml, Raml Maya, Zidane, Mezmoum,

Medjenba, Rasd, Rasd Dil, Dil H’sin,

Ghrib, Sika et Maya.

Mais seulement sept d’entre eux sont

considérés comme « fondamentaux ».

Trois autres modes existent, mais in-

complets aujourd’hui, ont pour nom :

Aarak, Djarka, et Maouel.

Instrumentation :

Un orchestre est généralement com-

posé d’instruments de base tradition-

nels : luth et sa dérivée kouithra,

qanoun (ou cithar), tar, le nay mais

aussi d’autres instruments plus tempé-

rés mélodiquement sont venus enri-

chir cette musique tel que mandoline,

piano et violon. Quant au rythme, la

derbouka à permis de l’élargir et

constitue ainsi un des éléments les

plus importants.

Les principales écoles en Algérie :

Trois anciennes écoles de musique

arabo-andalouse existent en Algérie :

celle de Tlemcen « Gharnati », celle de

Constantine « Malouf », et l'école

d'Alger « Sanaa », qui s'est vu renaitre

que tardivement sous l'influence de

l'école de Tlemcen.

La Nouba de Tlemcen :

Telle que réorchestrée par Cheikh

Larbi Ben Sari, commence en règle gé-

nérale par une mechalia (prélude ins-

trumental arythmique), qui expose

avec une certaine volubilité le thème

principal du mode.

Un instrument déploie, en vedette, la

ligne mélodique centrale, tandis que

les autres prêtent, collectivement, le

libre appui de leurs variations et de

leurs accords. Puis l’ensemble attaque,

en mesure cette fois, l’ouverture ins-

trumentale appelée « Touchia ghrib ».

Vient ensuite la succession des di-

verses mélodies, jouées et chantées

sur des rythmes variés, majestueux et

solennels : m’cedder, b’tayhi (plus pres-

tement enlevé), derj (ramenant à une

allure modérée), nesraf et khlass (à la

rythmique plus vive).

On ne peut évoquer Tlemcen en fai-

sant abstraction du hawzî et du ghar-

nati. Le premier, en référence à une

GREENSA-MAGAZINE 27

février 2016

MUSIQUE

appellation désignant une « personne

résidant hors de l’enceinte de la

ville », se nourrissant du second, ratta-

ché à l’école de Grenade depuis le

XVIe siècle, est devenu un genre à

part entière.

On retrouve aussi à Constantine

une Nouba très particulière

Le "Malouf" est la forme qu'emprunte

la tradition musicale arabo-andalouse

à Constantine et en Tunisie. Ce mot

signifie en arabe, "fidèle à la tradition",

fidélité au patrimoine musical dans

l'Andalousie d’hier et d’aujourd’hui.

Quant à la Nouba d’Alger :

Il existe un « Festival national de la

musique andalouse Sanâa », dont le

9eme dernièrement a duré du 3 au 8

décembre 2015, qui permet chaque

année au public de découvrir ou re-

nouer avec ce patrimoine.

En ce qui concerne les grands maitres

de ce mode algérois, il y en a un qui

nous vient particulièrement à l’esprit,

et à qui nous tenons à rendre hom-

mage très particulier, il s’agit du défunt

grand maitre de musique andalouse

Sid Ahmed Serri, décédé il y a un peu

plus de deux mois, le 15 Novembre

dernier, à l’âge de 89 ans et inhumé au

cimetière de Sidi Yahia devant une

foule nombreuse dont plusieurs fi-

gures artistiques mai aussi le Ministre

de la Culture.

Repose en paix Cheikh !

Nassima Brahiti

GREENSA-MAGAZINE 28

février 2016

GÉOGRAPHIE

Un bout de compagne au milieu de

l’océan qui attire par ses notes et ac-

cords harmonieux d’une nature géné-

reuse et fascinante : paysages éclec-

tiques, falaises déchirées et panoramas

grandioses; une belle île qui porte bien

son nom.

Il s’agit d’une île française de l’océan

atlantique située dans le département

de Morbihan dans le sud de la Bre-

tagne. Les habitants de l’île se nom-

ment : les bellilois et les belliloises.

L’île est la terre insulaire la plus im-

portante de toute la Bretagne et de la

France, la Corse exceptée.

Clin d’œil agronomique :

Agriculture : L’île demeure très agri-

cole; de nombreuses fermes tradition-

nelles y pratiquent la polyculture et

l’élevage dans le respect de l’environ-

nement .

Les cultures maraichères produisent

de beau fruits et légumes accessibles

directement chez les producteurs ou

sur le marché.

Bella insula—Belle–île-en-mer

GREENSA-MAGAZINE 29

février 2016

GÉOGRAPHIE

Elevage

L’élevage bovin et le label viande des

embruns.

L’élevage ovin et le label agneau du

large.

Ne manquez pas de gouter les excel-

lentes productions laitières dont le

fromage de chèvre de l’île.

Le miel de l’île et l’abeille

noire : un reflet d’un terri-

toire et d’une saison :

Pas de colza ou de tournesol, mais de

châtaigner, d’acacia et des fleurs. Belle

-île bénéficie d’une flore sauvage et

diversifiée qui convient parfaitement

aux abeilles noires, une espèce ty-

pique qui permet la production d’un

miel unique.

Gestion des espaces naturels

Quotidiennement les espaces natu-

rels sont entretenus par la commu-

nauté des communes de BELLE-ILE-

EN MER : une équipe spécialisée as-

sure des missions de suivi des es-

pèces protégées; de débroussaillage

et d’aménagement des sentiers, de

lutte contre les espèces invasives, net-

toyage manuel de plages et de trans-

plantation de végétaux pour l’entre-

tien des sites fréquentés.

Sur le plateau schisteux et insulaire,

l’alternance des paysages du littoral et

de terres agricoles sert de support à

une biodiversité terrestre et marine

originale, d’espèces rares et parfois

uniques comme :

Les oiseaux nicheurs, le lézard vert, et

le pouce pied français.

Oiseau Nicheur

GÉOGRAPHIE

GREENSA-MAGAZINE 30

février 2016

GÉOGRAPHIE

Pouce-pied

Lézard vert

Plage donnant :

Plages des grands sables : surtout

pour les amateurs de

surf.

GÉOGRAPHIE

Sites à ne pas manquer :

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février 2016

GÉOGRAPHIE

Plage des poulains :

Les aiguilles de Port Coton : lieu my-

thique et source d’inspiration

Sites culturels :

Musée de la citadelle Vauban

Le grand phare :

Quand la beauté rencontre la nature,

l’histoire et la civilisation fusionnent,

et c’est comme cela que Belle-île-en–

mer dévoile ses mystères.

Soumeya Rida

GÉOGRAPHIE

GREENSA-MAGAZINE 32

février 2016

HI-TECH.

Le Li-Fi

(ou Light

Fidelity)

est une

technolo-gie de

communi-

cation sans fil basée sur l'utilisation de

la lumière visible comprise entre la couleur bleue (670 nm) et la couleur

rouge (480 nm). Alors que le Wi-Fi uti-

lise la partie radio du spectre électro-

magnétique, le Li-Fi utilise quant à lui le spectre visible (optique) du spectre

électromagnétique. Le principe du Li-Fi

repose sur le codage et l'envoi de don-

nées via la modulation d'amplitude des

sources de lumière (scintillation imper-ceptible à l'œil), selon un protocole

bien défini et standardisé.

Les acronymes Li-Fi et Wi-Fi trouvent

leur origine dans le mot Hi-Fi qui est l'abréviation du terme anglophone

pour High Fidelity et qui signifie en

français « Haute Fidélité ». Le terme

Wi-Fi a été utilisé pour Wireless Fide-

lity où le terme Wireless se réfère à l'usage des ondes radio. L'acronyme Li-

Fi signifie Light Fidelity où Light se ré-

fère à la lumière. Ce terme a été pro-

posé pour la première fois par Harald

Haas, professeur de communication

mobile à l'université d'Édimbourg, lors

de la conférence TED en 2011.

Le Li-Fi se différencie de la communi-

cation par laser, par fibre optique et de

l'IrDa par ses couches protocolaires.

Les couches protocolaires du Li-Fi sont adaptées à des communications

sans fil jusqu'à une dizaine de mètres,

soit légèrement plus que Bluetooth.

En 2012, il permettait une liaison entre

un luminaire communiquant (lampe à Leds) et un ordinateur, mais cette liai-

son était descendante et bas-débit. En

2015, il peut s'intégrer dans un réseau

internet haut-débit en permettant une communication entre une lampe con-

nectée au réseau via un câble Ethernet

RJ45 avec capacité PoE (Power over

Ethernet) et des ordinateurs distants

de quelques mètres et dotés d'un cap-teur récepteur/émetteur spécial (qui

pourrait bientôt ressembler à une

simple clé USB). Associé à un système

émetteur-récepteur infrarouge (pour

le signal montant), il pourrait bientôt

UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE 100 FOIS

PLUS RAPIDE QUE LE WI-FI

HI-TECH.

GREENSA-MAGAZINE 33

février 2016

HI-TECH.

se connecter au Wi-Fi pour des liai-

sons bidirectionnelles à haut-débit,

mais en restant limité en termes de distance à la source lumineuse (avec

les techniques disponibles en 2015, au

delà de 10 à 15 m, le signal est dégra-

Cette révolution pourrait bouleverser notre quotidien, car sa vitesse serait

100 fois supérieure à celle du Wi-Fi.

Le Li-Fi, une nouvelle technologie de

transfert de données, vient d'être tes-tée en Estonie. Si les résultats sont sa-

tisfaisants, on pourrait bien voir appa-

raître cette petite merveille très pro-

chainement dans nos foyers. Le Li-Fi

fonctionne grâce à la lumière. Il vous permettra de transférer des données

à un autre appareil ou encore, de se

connecter à internet. Les experts éva-

luent sa rapidité d’exécution comme 100 fois supérieure à celle du

Wi-Fi. Mais même si cette révolution

semble très prometteuse, le chemin

pour atteindre son fonctionnement global prendra du temps. En effet,

pour l'instant, le Li-Fi ne peut pas tra-

verser les murs. De plus, il demandera

un moment d'adaptation des sources

qui produisent de la lumière dans notre quotidien si l'on comprend les

mots d’Harald Haas son inventeur :

"La seule chose à faire, ce serait

d'ajouter une micro-puce à chaque élément d'éclairage, ce qui permettrait

à ces lampes de servir à la fois de

source lumineuse et de moyen de

transfert des données". Le Li-fi est

donc une belle promesse pour l'avenir, mais son fonctionnement optimal

prendra du temps.

HI-TECH.

BENKHELIL CHEMS-EDDINE

TOP 10 DES MARQUES SUR FACEBOOK SELON LE NOMBRE DE FANS

GREENSA-MAGAZINE 34

février 2016

Van Chemsou