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Emile Gaspardone Matsumoto Nobuhiro : Nihon shinwa no kenkyu __**__Id. : Kodai bunka ron In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32, 1932. pp. 565-569. Citer ce document / Cite this document : Gaspardone Emile. Matsumoto Nobuhiro : Nihon shinwa no kenkyu __**__Id. : Kodai bunka ron. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 32, 1932. pp. 565-569. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1932_num_32_1_4600

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  • Emile Gaspardone

    Matsumoto Nobuhiro : Nihon shinwa no kenkyu __**__Id. :Kodai bunka ronIn: Bulletin de l'Ecole franaise d'Extrme-Orient. Tome 32, 1932. pp. 565-569.

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    Gaspardone Emile. Matsumoto Nobuhiro : Nihon shinwa no kenkyu __**__Id. : Kodai bunka ron. In: Bulletin de l'Ecole franaised'Extrme-Orient. Tome 32, 1932. pp. 565-569.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1932_num_32_1_4600

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    Japon. Matsumoto Nobuhiro ^ $ ||, Nihon shinwa 0 fo ffi n

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    l'accueil qu'on y reoit n'est autre que celui fait aux btes et aux plantes. M. M. pense que le niiname comportait ces distributions et ces changes l'origine.

    II (p. 41-100). Un examen de la lgende de Toyotama. hime. Cette lgende complexe est tudie avec quelque dtail par M. M., qui relve les variantes de noms du texte unique du Kojiki et des trois passages du Nihon shoki (le Hitachi fudoki prsente l'analogie du concours entre Yamasachi hiko jl| 3f et Umisachi hiko 2^ ]|r). M. M. s'efforce d'en dmler les tats superposs. Il ne s'agit pas de le suivre ici. Le thme est pour lui une sorte de contre-partie du prcdent : la prosprit s'y obtient en allant con: me hte l'tranger. La forme primitive lui semble tre celle-ci: un homme poursuit l'animal qu'il a bless jusque dans le royaume des btes, o elles ont forme humaine; il le gurit; cet animal est aussi une jeune femme: il l'pouse, s'enrichit par ce mariage et rentre chez lui. Il rentre sur un wani, fu }ff (Kojiki) ou fc (Nihon shoki) : crocodile, requin, serpent ? M. M. le tient plutt pour un animal fabuleux dont les anciens Japonais faisaient le despote de la mer. Toyotama tait wjni. Il y a l un fonds totmique recouvert par des traditions diverses. De son ct, Hikohohodemi est descendant solaire. Il se rend chez le dieu marin dans un panier; il surprend sa femme accouchant dans sa forme de wani: de honte, elle abandonne son fils sur la plage et la communication entre terre et mer est coupe. Ces variantes se mlent au mythe de Hlruko y\K jg? ^J* (infra, VI) et aux mythes de Mandchourie et de Core c- la fille du ccmte du Fleuve ffl f^( 7) i , place dans un lieu obscur, est poursuivie par le soleil et en a un fils qui fuit et devient roi ailleurs aprs avoir travers le fleuve sur un y a-pie JB . Ordalie par l'eau, dit M. M., et preuve que l'enfant divin, protg des poissons, se rattache au dieu des eaux par le sang maternel. La couleur nettement chinoise de la lgende dans le Nihon shoki a t surajoute par le compilateur, selon M. M., qui introduit les rapprochements avec les mythes rpandus dans les mers du sud et sur les deux ctes du Pacifique nord : Frobenius, Zeitalterdes Sonnengottes, p. 180 s.; Dixon, Oceanic mythology, p. 156, 2I3;Cosquin, Etudes folkloriques, p. 163 s.; Kindaichi in Shuky , . s., Ill, ; Sk.eat, Malay magic, p. 151s. L'Amrique du nord et l'Asie du sud connaissent le mariage du hros avec l'animal bless et la rupture cause de la dsobissance du mari. A. Lang, Custom and myth, 64 s., attribue la rupture la violation du tabou fait au temps du mariage; Origuchi N. fjf P f "h > Kodai "ET f ffi > J f& M > I> 5. la querelle ne de l'introduction au village de la femme de race et de murs trangres, ayant un corps totmique tranger. M M. ajoute un appendice sur l'attitude des anciens l'gard des familles trangres.

    III (p. 101-129). Les rites de rire et la mythologie. Cet article est une traduction revue du passage sur la crmonie du rappel des mes dans l'Essai sur la mythologie japonaise, p. 81 s., quoi l'auteur joint ce qu'il a tir de Couchoud, qu'il avait inspir (Mercure de France, 15 juil. 1929, p. 337 s.), et de Yanagida K., Warai no bungaku no kigen ^ ^ CD j|E f. Les origines de la littrature du rire, in Chuo kron ^ ^ W, sept. 1928. La danse d'Ame no Uzume est confirme comme un rite de rire, ncessaire pour stimuler la renaissance des forces naturelles et de. la desse du soleil, source d'abondance, lors des ftes saisonnires entre hiver et printemps. La premire mention historique du chinkonsai est rapporte d'aprs le Nihon shoki la 14e anne de l'empereur Temmu (685 p. C).

    IV (p. 131- 175). Susano-o no mikoto et les dieux d'I*umo. Susano-o est le plus complexe des dieux japonais. M. M., s'appuyant sur les rites anciens conservs dans

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    les fudoki, les norito et la tradition populaire tudie par Yanagida, explique son double caractre, bon et mauvais, en identifiant le dieu avec l'orage et la foudre, le serpent et l'eau. Son expulsion du ciel est ramene au rite de purification, misogi f$, et la ncessit de renvoyer l'orage en hiver. Ses descendants, les dieux d'Izumo, ont ses caractres. Son petit-fils, kuni nushi fc 0 li au serpent, sorcier et gurisseur, parat issu d'un corps de sorciers, politiquement puissant Izumo. Le pouvoir d'Izumo semble avoir t le corps politico-religieux autour de ces cultes de l'eau et de la foudre. (Si j'entends bien, la foudre divinise est un aboutissement du culte du feu en Izumo, l'autorit n'ayant t nulle part complte que par la matrise sur ces deux lments. Ainsi s'expliquerait encore la prsence, au second rang, de dieux comme Niwa Takatsuhi ff f| ). Quand Yamato, possesseur d'une descendance directe du soleil, eut subjugu Izumo, il dut avoir encore besoin du service religieux d'Izumo pour complter d'une conscration par l'eau sa conscration par le feu : eau et feu tant les deux pouvoirs objets de la vnration des anciens, leur double preuve manifestait la nature divine du souverain. Ainsi Homuchiv\ ake 7f $L ^e? ;D , dieu de Yamato, dieu du feu, muet sa naissance, n'obtint la parole qu'aprs un plerinage au dieu de l'eau d'Izumo (Kojiki) ; ainsi Hikohohodemi, prince du feu de Yamato, par son mariage avec Toyotama, desse de l'eau, acquit puissance sur l'eau. L'Engishiki $[ J ^, & f gs j, nous a conserv la crmonie del nomination du prfet, kuni no miyatsuko ffl jfj ; c'est une survivance. Plus tard, le clan d'Izumo vit son rle rduit celui d'un supplant. Des deux centres religieux, l'un absorbant l'autre, se prparait l'unification religieuse du Japon. L'exemple des Sadets jarai, qui s'imposait, permet de souponner un tat exogamique o les gens de l'autre clan aident la crmonie du couronnement.

    V (p. 177-219). Un aspect du mythe japonais des origines. Complexe aussi est ce mythe, si l'on adopte avec l'auteur la classification deDixoN (. ). La premire partie est du type gnalogique : les noms des dieux sont des mtaphores de la formation du monde et la figurent gntiquement. La deuxime partie, depuis Izanagi et Izanami, est du type crationiste. Un mythe des Lteou-k'ieou sur la cration des les (Cf. Ifa Ts. & , Omoro sshi senshaku is & h S L , p- 7, et le f ) sert d'intermdiaire avec les mythes crationistes du sud. D'aprs Dixon, le type crationiste est malais en Indonsie. M. M. signale des mythes de cration dans toutes les rgions du Japon antique : par ex. la lgende fameuse de Y I^umo fudoki sur la falaise de Kitsuki Ifc hale du Silla pour agrandir les terres d'Izumo, qui ressemble en gros aux crations polynsiennes et indonsiennes. De mme, la cration japonaise des premiers hommes a des parallles aux Lieou-k'ieou et Formose (Ami) ; Izanagi et Izanami donnant naissance des pays ont leur rplique chez les Maori, ainsi que leur querelle origine de la mort et de la naissance (E. Best, Maori relig. and mythol., p. 32 s. et 80) ; le tour de la colonne se retrouve au Kouei- tcheou, au Tonkin et chez les Munda, mais en relation avec les runions saisonnires, qui n'en ont pas trace au Japon (cp. Nakayama T. ill ^C in Nihon min{okugaku, ijiljl ^ j|, p. 366). Ce sont pourtant les rites de ces ftes dont les rapprochements clairent un peu l'enchevtrement d'une grande partie de ces mythes.

    VI (p. 221-252). Hiruko J? f et Hirume Z- Hiruko est le premier enfant d'Izanagi, incomplet, et abandonn sur la mer dans une nacelle, amenoiwakusufune 5c % $p- Hirume n'est autre que hirume no muchi ^; ou Amaterasu, desse solaire. Him = soleil, dans l'ancienne langue des mythes. Hiruko est donc

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    fils du soleil, comme Hirume, fille du soleil. M. M. se dnia de si Hiruka s'oppose Hirume, et si le vaisseau o il fut plac ne dsigne pas le vaisseau sacr qui servait exposer les fils de princes que l'on soumettait cette preuve de l'eau. Examinant la lgende du dluge, il relve le thme mridional du frre et de la sur* anctres de l'humanit nouvelle, sauvs dans un mortier 03 (cf. Yanagida, Kainan shki $$ $3 t]\ 1, p- 175 s., etc.). Frobenius, . , I, 264 s., propose l'explication par sa Nachtmeergefngnis (cp. Granet, Danses et lgendes, II, 435 s.). M. M. rappelle le rle des instruments de musique employs certaines ftes et pense qu'il convient de chercher l'explication dans l'tude de rites plus particuliers. Le vaisseau de Hiruko est, selon lui, le mme que celui dans lequel furent envoys du ciel, dans le Kojiki, Tatemikazuchi ^ Nigihayahi H H est comparable la couverture dans laquelle on s'isolait pendant la retraite, au ^ de l'empereur au cours du taijsai ^ i|j* %. II assurait la sparation d'avec l'extrieur et la rsurrection subsquente, la communication travers l'eau qui spare le monde des mes et le monde rel ; en d'autres termes, c'tait l'instrument du rite de passage. L'me de l'empereur, identifi au soleil, est aussi enferme dans une bote la crmonie du chinkonsai. Ce thme, c'est M. M. qui le note, est rpandu sur les deux rives du Pacifique nord. Chez les sorcires, les rites d'initiation comportaient la sparation par la couverture et la rclusion temporaire dans un lieu obscur. Or Amaterasu offre des traits de sorcire : elle tisse les vtements divins, dirige la fte du niiname et corrige par des paroles les mfaits de son frre. Sa querelle avec Susano-o, interprte par certains comme la lutte du soleil et de l'orage, est pour M. M. celle du chef religieux contre le chef femme au moment o le pouvoir fminin tait en voie de cder la place l'autre. M. M. s'appuie ici sur les faits litou-k'ieou, o le rle religieux des femmes est rest eminent (cf. Origuchi, 0. c, I, 84 ; II, 1264 ; et Ifa, in Minoku, II, 2, 242).

    VII (p. 253-269). La descendance des dieux solaires. Ce court article reprend l'examen des emblmes solaires, l'preuxe impose aux sorciers, l'origine du temple d'Ise et la soumission des Hayato J^ , dj traits dans Y Essai de 1928. Sile mythe d'Amaterasu remonte au temps o le double pouvoir, politico-religieux, appartenait la sorcire, le mythe des descendants solaires montre ce pouvoir aux mains des sorciers : on peut conjecturer qu'entre les deux poques un vnement en a opr le transfert. L'histoire de Jimmu fournit des indices du culte solaire clbr l'origine par des chefs religieux: chaque rgion dut avoir son centre. La puissance impriale soumit les tribus, et sa mythologie incorpora leurs mythes. Le culte d " hirume-Ama- terasu, relgue Ise, rayonna sur tout le Japon.

    Telles sont en gros les thses de M. M. La ncessit de les rsumer d'une faon cohrente en rend mal la manire discursive, sinueuse et comme ttonnante,, quoiqu'elle soit nettement oriente, et la prudence des conclusions. L'ensemble confirme les positions de 1928 et les renforce de preuves plus nombreuses et mieux distribues. Les parallles, trs gnralement borns aux faits japonais et ceux du Pacifique, gagnent par l une solidit qui n'exclut pas la perspective. Une sorte d'unit semble ainsi s'tablir, qui est trs vraisemblable, mais dont il convient de n'tre pas dupe: elle sert avant tout ne point s'garer dans les implications de la mythologie et du folklore universels. Parmi les postulats de ces interprtations, l'ide d'un ancien mouvement du sud au nord, d'o M. M. tait parti, est reste en vidence,, malgr les analogies septentrionales de plus en plus nombreuses dont il a t amen tenir compte. Or il n'est pas impossible, dans l'tat prsent des recherches, de

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    penser d'autres orientations d'influences, si l'on admet celles-ci. Pour ne rien ajouter nous-mme, il ne sera peut-tre pas inopportun de signaler comme exemple, en terminant, les ressemblances i econnues par M. P. V. van Stein Callenfels (i) entre la hache de pierre papouane de la Nouvelle-Guine, la hache dite dravidienne et le type de hache japonaise de Minro, Prehist. Jap., fig. 15. Deux haches de ce type, chez M. , proviennent du Minahassa (Celebes du nord), o M. M., p. 63, a rencontr un pendant au mythe de Toyotama. Il y a donc des analogies archologiques joindre aux mythologiques. M. C. propose une influence par le nord, travers les Philippines. C'est une hypothse nouvelle. Elle devait natre, compltant le cycle des hypothses en emploi. Il ne reste plus maintenant qu' poursuivre l'inventaire des faits.

    E. Gaspardone.

    Masumi yuranki : [Carnets de voyage], dits et transcrits par Yanagida Kunio . Tokyo, Masumi yuranki kankkai, 1929-1930, 5 vol. doubles, 21 x 15cm., 43 fos_86 p., 1 carte h. -t. ; 70 fO-i62 p. ; 40 f^-72 p., 6 p. h. -t. ; 36 fos-84 p., 2 p. h. -t., 1 carte ; 40 fOri-22O p.

    Yuranki est le titre gnrique donn par la postrit aux rcits de voyage de Sugae Masumi ^ il ff, de son vrai nom Shirai Hideo g littrateur et peintre de l'cole nationale (kokugakusha), n prs de Toyohashi " flf, province de Mikawa, vers 1752, et mort Tsunodate jfy , province d'Akita, la 12e anne bunsei, 1829. M. Yanagida Kunio, qui est avec M. Origuchi Nobuo fjf P fs ^ un des pionniers des tudes folkloriques au Japon, a consacr deux notices Sugae dans le premier de ces cinq volumes et dans la revue Shimi $ | I, 1929, p. 216. On y lit que Sugae Masum' tait issu d'une famille aise, non paysanne, qu'il quitta vers trente ans, la 2e ou 3e anne temmei (1 782-1 783), pour des raisons qui semblent tre restes son secret. Il se livra ds lors sa passion des voyages, qui l'avait dj port Suruga, Kyoto et au Yamaio, et il s'enfona peu peu vers le nord en visitant les provinces. Il tudiait en chemin la gographie, les produits, les antiquits, les coutumes, la psychologie des habitants et leur vie relle. Ses observations, qui trahissent un vif sentiment de la nature et une grande pntration de la vie des campagnes, font de lui un prcurseur de l'ethnographie rgionale aujourd'hui fort gote. On connat de lui 72 relations, crites dans un style difficile, la manire du Heian-ch, et agrmentes de pomes japonais (waka) et d'illustrations en couleurs, fines et fra'ches. Ce masque de littrature et d'art faisait passer son observation des faits sociaux et sa familiarit des paysans, qui lui eussent valu autrement la haine des fonctionnaires locaux: une traditio veut mme que ses notes lut aient t confisques sa sortie du pays de Tsugaru f=f pour l'avoir trop exactement dcrit, et envoyes aprs sa mort

    0) Problems o the Stone-age in the Far East, in Proceedings, Fourth Pacific Science Congress, Java, 1929, p. 376-377,

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