2
67 e Congrès de la Société nationale franc ¸ aise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84 A83 CRP supérieure à 5 mg/l lors de l’initiation du traitement. Trois patients sur trois (100 %) ont normalisé leur TEP scanner à six mois, de même que leur CRP et le VEGF plasmatique. L’IRM cardiaque s’est améliorée chez deux patients sur deux avec diminution de la pseu- dotumeur de l’oreillette droite. L’IRM cérébrale s’est améliorée chez quatre patients avec diminution de l’infiltration sous-tentoriel ou rétro-orbitaire chez tous et disparition de la prise de contraste. Tous les patients ont eu des effets indésirables cutanés, dont certains améliorés par une diminution de la posologie du vémurafénib. Trois patients ont eu des effets indésirables articulaires, touchant princi- palement les poignets et les mains. Aucun carcinome épidermoïde extracutané n’a été observé. Conclusion.– Le vémurafénib, inhibiteur de BRAF, est efficace pour traiter la maladie d’Erdheim–Chester résistante aux traitements de première ligne, en particulier les atteintes cardiaques et neu- rologiques centrales, malgré des effets indésirables cutanés et articulaires. Le bénéfice de ce traitement semble se maintenir dans le temps. Ces résultats mériteront d’être confirmés à plus long terme, de même que la tolérance en raison d’effets indésirables cutanés. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.321 CO098 Caractéristiques en TEP au 18F-FDG des mastocytoses systémiques S. Djelbani a , A. Mekinian b , M.-O. Chanderis c , O. Monssarat a , G. Pop a , I. Durieu d , S. Georgin-Lavialle e , B. Grosboif f , O. Beyne-Rauzy g , O. Hermine c , O. Fain b , M. Soussan a , CEREMAST a Service de médecine nucléaire, hôpital Avicenne, Bobigny, France b Service d’hématologie, hôpital Necker, Paris, France c Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France d Service de médecine interne hôpital Tenon, Paris, France e Service de médecine interne, hôpital Sud - CHU, Rennes, France f Service de médecine interne, hôpital Purpan, Toulouse, France g Service de médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France Introduction.– Les mastocytoses sont caractérisées par une proli- fération et une activation anormale de mastocytes. On distingue les mastocytoses systémiques indolentes (MSI), les plus fréquentes (> 80 %) et de bon pronostic, des mastocytoses systémiques agres- sives (MSA) associées ou non à une hémopathie clonale non mastocytaire (MS-AHNMD) (< 15 %) et du sarcome mastocytaire. Seuls quelques cas ont rapporté une hyperfixation de FDG au cours des mastocytoses, principalement au cours de sarcomes. Le but de cette étude était de décrire l’aspect en TEP au FDG des différentes formes de mastocytoses. Patients et méthodes.– Les patients suivis par le centre de réfé- rence des mastocytoses (CEREMAST), et ayant eu un TEP au FGD au cours du bilan initial (n = 11) ou dans le suivi de la maladie (n = 1) ont été inclus. Une hyperfixation en TEP était considéré comme pathologique lorsqu’elle était supérieure au bruit de fond, et ne correspondait pas à une fixation physiologique. Résultats.– Douze patients ont été recensés, huit avaient une MSA dont six associées à une AHNMD, trois une MSI et un sarcome mas- tocytaire. Au moins une hyperfixation TEP était présente dans dix cas (83 %). Les hyperfixations étaient osseuses : squelette axial et appendicu- laire (n = 7 ; SUVmax : 4,9) ; hépatospléniques (n = 6 ; SUVmax : 4,3) et ganglionnaires (n = 5 ; SUVmax : 6,6). Les MSI ne présentaient pas de fixation osseuse significative (ratio SUV moelle/médiastin < 1,6). Les MSA avaient toutes des fixa- tions médullaires hétérogènes peu intenses avec un ratio SUV moelle/médiastin supérieur à 1,6. La fixation médullaire était nette en cas de MS-AHNMD avec des fixations touchant le squelette axial et appendiculaire proximal, ce qui n’était pas le cas dans les MSA. Des fixations ganglionnaires étaient observées uniquement en cas de MS-AHNMD (4/6) et dans le sarcome. Une fixation intense était observée seulement en cas de sarcome mastocytaire (SUVmax = 6). Aucune corrélation n’était retrouvée entre SUVmax et taux de tryp- tase. Conclusion.– Les mastocytoses présentent des aspects en TEP dif- férents selon leur agressivité et la présence ou non d’une AHNMD, pouvant fixer pour son propre compte. Une étude prospective est nécessaire afin de déterminer la place du TEP dans cette pathologie. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.322 CO099 Atteinte hépatique au cours de la mastocytose systémique : étude de cinq cas M.-A. Offroy a , D. Canioni b , H. Sokol c , S. Barète d , M.-O. Chandesris e , I. Durieu f , G. Damaj g , O. Lortholary h , E. Lafont i , S. Georgin-Lavialle j , Centre de référence des mastocytoses a Médecine interne, groupe hospitalier HEGP - Broussais, Paris, France b Anatomopathologie, groupe hospitalier Necker - Enfants Malades, Paris, France c Gastroentérologie, hôpital Saint-Antoine, Paris, France d Dermatologie, groupe hospitalier Pitié Salpétrière, Paris, France e Centre de référence des mastocytoses, hôpital Necker, Paris, France f Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite, France g Hématologie, hôpital Sud, Amiens, France h Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, Paris, France i Hématologie, hôpital Necker, Paris, France j Médecine interne, hôpital Tenon, Paris, France Introduction.– La mastocytose systémique est définie par une infil- tration mastocytaire dans au moins un organe extra-cutané. Des atteintes hépatiques peuvent s’y associer. Nous rapportons cinq patients atteints de mastocytose systémique avec infiltration sur la biopsie hépatique afin d’en décrire les principales caractéristiques et l’implication sur la mastocytose. Patients et méthodes.– Une étude multicentrique rétrospective des biopsies hépatiques avec infiltration par des mastocytes recensés par le centre de référence des mastocytoses avec une mastocytose systémique confirmée selon les critères OMS. Une tryptasémie et un bilan moléculaire à la recherche des mutations du gène c-Kit étaient systématiquement associés. Résultats.– Cinq adultes caucasiens (quatre hommes, une femme) d’âge moyen 67,5 ans (49–75 ans) ont été analysés. Les formes de mastocytose étaient : agressive (n = 4) et associé a une hémopa- thie (AHNMD) (n = 1). Le taux médian de tryptase était de 186 g/L (20–250), le gène c-Kit était le plus souvent muté en D816 V (n = 4). Les manifestations cliniques de mastocytose comportaient : atteinte cutanée à type d’urticaire pigmentaire (n = 4), atteinte digestive à type de douleurs abdominales et ou diarrhée (n = 3), troubles psychiques à type d’irritabilité et/ou dépression (n = 2), atteinte osseuse (n = 2). Ainsi, un patient n’avait aucune atteinte cutanée, un patient n’avait pas d’anomalie du bilan hépatique et dans un cas, la mastocytose avait été diagnostiquée sur la PBH. Réa- lisée dans le cadre du bilan étiologique de perturbations du bilan hépatique. Cinq patients avaient une hépatomégalie inexpliquée et quatre une splénomégalie inexpliquée. L’histologie hépatique retrouvait une fibrose portale (n = 4) avec infiltration mastocytaire prédominant dans les espaces portes. Conclusion.– Une mastocytose doit être évoquée devant toute altération du bilan hépatique inexpliquée, même en l’absence d’urticaire pigmentaire. Une augmentation de la tryptasémie est évocatrice mais pas suffisante care elle peut être normale même en cas de mastocytose. Un phénotypage des mastocytes médullaires avec recherche de la mutation de c-Kit peut permettre de poser le diagnostic lorsqu’il n’y a pas d’infiltration cutanée et même en l’absence de biopsie ostéomédullaire, la sensibilité du phénotypage

Atteinte hépatique au cours de la mastocytose systémique : étude de cinq cas

  • Upload
    s

  • View
    218

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Atteinte hépatique au cours de la mastocytose systémique : étude de cinq cas

67e Congrès de la Société nationale francaise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84 A83

CRP supérieure à 5 mg/l lors de l’initiation du traitement. Troispatients sur trois (100 %) ont normalisé leur TEP scanner à six mois,de même que leur CRP et le VEGF plasmatique. L’IRM cardiaque s’estaméliorée chez deux patients sur deux avec diminution de la pseu-dotumeur de l’oreillette droite. L’IRM cérébrale s’est améliorée chezquatre patients avec diminution de l’infiltration sous-tentoriel ourétro-orbitaire chez tous et disparition de la prise de contraste. Tousles patients ont eu des effets indésirables cutanés, dont certainsaméliorés par une diminution de la posologie du vémurafénib. Troispatients ont eu des effets indésirables articulaires, touchant princi-palement les poignets et les mains. Aucun carcinome épidermoïdeextracutané n’a été observé.Conclusion.– Le vémurafénib, inhibiteur de BRAF, est efficace pourtraiter la maladie d’Erdheim–Chester résistante aux traitementsde première ligne, en particulier les atteintes cardiaques et neu-rologiques centrales, malgré des effets indésirables cutanés etarticulaires. Le bénéfice de ce traitement semble se maintenir dansle temps. Ces résultats mériteront d’être confirmés à plus longterme, de même que la tolérance en raison d’effets indésirablescutanés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.321

CO098Caractéristiques en TEP au 18F-FDG desmastocytoses systémiquesS. Djelbani a, A. Mekinian b, M.-O. Chanderis c, O. Monssarat a,G. Pop a, I. Durieu d, S. Georgin-Lavialle e, B. Grosboif f,O. Beyne-Rauzy g, O. Hermine c, O. Fain b,M. Soussan a, CEREMASTa Service de médecine nucléaire, hôpital Avicenne, Bobigny, Franceb Service d’hématologie, hôpital Necker, Paris, Francec Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon-Sud,Pierre-Bénite, Franced Service de médecine interne hôpital Tenon, Paris, Francee Service de médecine interne, hôpital Sud - CHU, Rennes, Francef Service de médecine interne, hôpital Purpan, Toulouse, Franceg Service de médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France

Introduction.– Les mastocytoses sont caractérisées par une proli-fération et une activation anormale de mastocytes. On distingueles mastocytoses systémiques indolentes (MSI), les plus fréquentes(> 80 %) et de bon pronostic, des mastocytoses systémiques agres-sives (MSA) associées ou non à une hémopathie clonale nonmastocytaire (MS-AHNMD) (< 15 %) et du sarcome mastocytaire.Seuls quelques cas ont rapporté une hyperfixation de FDG au coursdes mastocytoses, principalement au cours de sarcomes.Le but de cette étude était de décrire l’aspect en TEP au FDG desdifférentes formes de mastocytoses.Patients et méthodes.– Les patients suivis par le centre de réfé-rence des mastocytoses (CEREMAST), et ayant eu un TEP au FGD aucours du bilan initial (n = 11) ou dans le suivi de la maladie (n = 1)ont été inclus. Une hyperfixation en TEP était considéré commepathologique lorsqu’elle était supérieure au bruit de fond, et necorrespondait pas à une fixation physiologique.Résultats.– Douze patients ont été recensés, huit avaient une MSAdont six associées à une AHNMD, trois une MSI et un sarcome mas-tocytaire.Au moins une hyperfixation TEP était présente dans dix cas (83 %).Les hyperfixations étaient osseuses : squelette axial et appendicu-laire (n = 7 ; SUVmax : 4,9) ; hépatospléniques (n = 6 ; SUVmax : 4,3)et ganglionnaires (n = 5 ; SUVmax : 6,6).Les MSI ne présentaient pas de fixation osseuse significative (ratioSUV moelle/médiastin < 1,6). Les MSA avaient toutes des fixa-tions médullaires hétérogènes peu intenses avec un ratio SUVmoelle/médiastin supérieur à 1,6. La fixation médullaire était netteen cas de MS-AHNMD avec des fixations touchant le squelette axialet appendiculaire proximal, ce qui n’était pas le cas dans les MSA.Des fixations ganglionnaires étaient observées uniquement en cas

de MS-AHNMD (4/6) et dans le sarcome. Une fixation intense étaitobservée seulement en cas de sarcome mastocytaire (SUVmax = 6).Aucune corrélation n’était retrouvée entre SUVmax et taux de tryp-tase.Conclusion.– Les mastocytoses présentent des aspects en TEP dif-férents selon leur agressivité et la présence ou non d’une AHNMD,pouvant fixer pour son propre compte. Une étude prospective estnécessaire afin de déterminer la place du TEP dans cette pathologie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.322

CO099Atteinte hépatique au cours de la mastocytosesystémique : étude de cinq casM.-A. Offroy a, D. Canioni b, H. Sokol c, S. Barète d,M.-O. Chandesris e, I. Durieu f, G. Damaj g, O. Lortholary h,E. Lafont i,S. Georgin-Lavialle j, Centre de référence des mastocytosesa Médecine interne, groupe hospitalier HEGP - Broussais, Paris, Franceb Anatomopathologie, groupe hospitalier Necker - Enfants Malades,Paris, Francec Gastroentérologie, hôpital Saint-Antoine, Paris, Franced Dermatologie, groupe hospitalier Pitié Salpétrière, Paris, Francee Centre de référence des mastocytoses, hôpital Necker, Paris, Francef Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon Sud,Pierre-Bénite, Franceg Hématologie, hôpital Sud, Amiens, Franceh Service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, Paris,Francei Hématologie, hôpital Necker, Paris, Francej Médecine interne, hôpital Tenon, Paris, France

Introduction.– La mastocytose systémique est définie par une infil-tration mastocytaire dans au moins un organe extra-cutané. Desatteintes hépatiques peuvent s’y associer. Nous rapportons cinqpatients atteints de mastocytose systémique avec infiltration sur labiopsie hépatique afin d’en décrire les principales caractéristiqueset l’implication sur la mastocytose.Patients et méthodes.– Une étude multicentrique rétrospective desbiopsies hépatiques avec infiltration par des mastocytes recenséspar le centre de référence des mastocytoses avec une mastocytosesystémique confirmée selon les critères OMS. Une tryptasémie etun bilan moléculaire à la recherche des mutations du gène c-Kitétaient systématiquement associés.Résultats.– Cinq adultes caucasiens (quatre hommes, une femme)d’âge moyen 67,5 ans (49–75 ans) ont été analysés. Les formes demastocytose étaient : agressive (n = 4) et associé a une hémopa-thie (AHNMD) (n = 1). Le taux médian de tryptase était de 186 �g/L(20–250), le gène c-Kit était le plus souvent muté en D816 V (n = 4).Les manifestations cliniques de mastocytose comportaient :atteinte cutanée à type d’urticaire pigmentaire (n = 4), atteintedigestive à type de douleurs abdominales et ou diarrhée (n = 3),troubles psychiques à type d’irritabilité et/ou dépression (n = 2),atteinte osseuse (n = 2). Ainsi, un patient n’avait aucune atteintecutanée, un patient n’avait pas d’anomalie du bilan hépatique etdans un cas, la mastocytose avait été diagnostiquée sur la PBH. Réa-lisée dans le cadre du bilan étiologique de perturbations du bilanhépatique. Cinq patients avaient une hépatomégalie inexpliquée etquatre une splénomégalie inexpliquée.L’histologie hépatique retrouvait une fibrose portale (n = 4) avecinfiltration mastocytaire prédominant dans les espaces portes.Conclusion.– Une mastocytose doit être évoquée devant toutealtération du bilan hépatique inexpliquée, même en l’absenced’urticaire pigmentaire. Une augmentation de la tryptasémie estévocatrice mais pas suffisante care elle peut être normale même encas de mastocytose. Un phénotypage des mastocytes médullairesavec recherche de la mutation de c-Kit peut permettre de poserle diagnostic lorsqu’il n’y a pas d’infiltration cutanée et même enl’absence de biopsie ostéomédullaire, la sensibilité du phénotypage

Page 2: Atteinte hépatique au cours de la mastocytose systémique : étude de cinq cas

A84 67e Congrès de la Société nationale francaise de médecine interne, 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A32–A84

semblant meilleure. Le diagnostic de mastocytose permettra ainsiun bilan spécifique (ostéodensitométrie notamment) et une priseen charge thérapeutique adaptée susceptible d’améliorer la qualitéde vie des malades. À cet effet, la recherche des mutations du gène

c-kit est utile pour le choix des thérapeutiques, notamment inhibi-teurs de tyrosine kinase. Un traitement de fond pourra aussi êtreproposé aux patients.http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.323