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icheC (Sfianoz ScuCjpteur ^ Amoureux passionné du bois, éa beau, de la vie, de la natur.

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icheC (Sfianoz

ScuCjpteur ^

Amoureux passionné du bois, éa beau, de la vie, de la natur.

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Préface

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Récit de Michel Chanoz

Ecrit par Jacques Diot

M i c h e l C H A N O < Sculpteur

3712 Rte de la Chartreus» 38510 VEZERONCE-CURTIN

t é l . 04 74 80 19 90

Michel CHANOZ, Sculpteur C f | t W | i e i R M I « l O a 8 5 1 0 Vézeronce-Curtin (par Morestel) - Tél. 04.74.80.19.90

' Scu^teur 3713 Rte de la Chartreu»*

Lefebvre, 38 Bourgoin-JaUieu - Juin 1997 - Dépôt légal à la parution Tfl. 04 74 80 19 99

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iograjpftie M i c h e l C H A N O Z , S c u l p t e u r

P/70to. Marc Perry

y * i c h e l C H A N O Z , né à Bourgoin-Jallieu, ignore qu ' i l sera un jour, non pas sculpteur au sens é tymologique \ / l /m du mot, mais un amoureux du bois, et de beaucoup d'autres choses qui le formeront, telle que la neige, le

j Y M grandes randonnées alpines, la poésie, cela i l le sait très vite, et sans en être grand champion, i l en restera un amoureux, un contemplatif sans mot à dire, mais essayant d 'œuvre r tout simplement. Depuis l ' âge de 35 ans, où i l quitte Bourgoin-Jallieu pour venir travailler dans la continuité du tissage à

Vézeronce-Curt in , i l y goûtera un bonheur ineffable, simple dans une petite maison qui était celle de ses rêves. Là, i l y découvre , la musique, Jean Sébast ien-Bach, la continuité de la poésie, la bohème du Bois. Découver t par un ami Marc Perry (Directeur du Dauphiné Libéré) qui l'encourage en 1968, i l l'est aussi par ses amis. A cette époque . Monsieur le Curé du village l'encourage à œuvrer un chemin de croix dans du chêne (70 x 50 cm) rem­plaçant celui en toile impr imée , tout en se servant de ce modèle , i l y accomplira ce geste qui aujourd'hui se visite dans le charmant village de Curtin, ainsi qu'une pièce en bronze (Ronde d'enfants de maître) . Cela beaucoup plus tard, après l 'avoir taillée dans le bois. Cette œuvre aux dimensions de 100 x 90 cm se trouve à l 'égl ise de Vezeronce. Les années se succèdent et rapidement la passion du bois le dévore sur toutes autres choses. I l se retrouve aujourd'hui à 65 ans, encore plus pass ionné que jamais à accomplir un vieux rêve qu ' i l a souvent croisé dans sa montagne, celui d'ou-vrager l ' intérieur en bois d'une chapelle. A la croisée des chemins, dans ce site merveilleux du Roc de la Pêche dans le Parc de la Vanoise, i l y rencontre Monsieur Daniel Gros, propriétaire du refuge du Roc de la Pêche attenant à cette cha­pelle, et dans une entente cordiale et spontanée, l ' idée du rêve prend forme devant une tasse de café bu sur la terrasse en admirant cette belle vallée où se découpent l 'A igu i l l e des Peclets et le D ô m e de Polset. Des centaines et des centaines d'heures d'ouvrage attenantes accomplies avec amour et passion, d'une part au refuge pendant ce fameux début d'hiver 1996, et le restant dans l'atelier bien restreint à Curtin. La sculpture de l'estrade de l 'au­tel, la mise au tombeau sous forme de triptyque (retable), les actions de grâce, la poutre de gloire et sa croix en bronze tirée de son modèle réalisé en bois, ainsi que la croix treflée de l 'extér ieure et sa plaque «à la mémoire du montagnard», la piéta accomplie dans du chêne sera déposée dans un oratoire. Cette chapelle de mon cœur renferme mes secrets, à ce jour du 29 j u i n 1997, elle sera bapt isée «Notre Dame des Alpages» à quelques mil le jours de l 'an 2000, puisse-t-elle continuer à voir le jour de cet autre siècle, et ainsi ayant accompli dans l ' intégrali té de l 'œuvre la gratuité du geste selon les traditions ancestrales des gens des montagnes dans le symbolisme de la figure géométr ique, ainsi que le décrive l 'his­torique des livres.

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Bourgoin-Ja ieu

Jeune et déjà talentueux sculpteur, Michel Chanoz privilégie Tinspiration personnelle

y ^ - ^ ^ arce q u ' i l

f est exces-

m s i v e m e n t

sensible à

tout ce q u i touche

aux arts ; parce q u ' i l

a u n t e m p é r a m e n t

d 'a r t i s te ; parce

q u ' i l a chois i une

ma i son de c a m ­

pagne o i i i l peut à

lo i s i r se l iv re r à la

m é d i t a t i o n , ce

Bergusien du pet i t

v i l lage de C u r t i n ne

laissera d é s o r m a i s

personne i n d i f f é ­

rent.

M i c h e l Chanoz a

une v é r i t a b l e pas­

sion pour la sculptu­

re sur bois, une sorte de voca t ion mise en é v e i l par

son d é s i r d ' exp r imer ce que son esprit ressenti

devant des tableaux de m a î t r e s ou le spectacle tout

s imple de la nature.

I l a chois i le bois , le c h ê n e , un m a t é r i a u noble , le

mai l l e t et la gouge pour mettre en r e l i e f des s c è n e s

o ù s ' i m p r è g n e une sorte de p e n s é e mys t ique .

Ses p r e m i è r e s tentatives o ù l ' i n s t i n c t tenait la

mei l leure place, avant que ne s 'aff i rme ce q u ' o n

appelle « le m é t i e r » se sont a v é r é e s plus que la pro­

messe d ' u n jeune talent.

I l faut vo i r le merve i l l eux chemin de C r o i x , t a n t ô t

sobre et d é p o u i l l é , t a n t ô t c h a r g é d 'une puissante

« f i g u r a t i o n » q u ' i l a offert à l ' é g l i s e de C u r t i n pour

se rendre compte de la valeur de son t rava i l pat ient

et minu t i eux et du sens p r o f o n d é m e n t art is t ique q u i

s'en d é g a g e .

D 'aucuns qual i f ieront ses œ u v r e s de sculptures

n a ï v e s , d'autres de tableaux mis au r e l i e f ; q u ' i m ­

porte le style e m p r u n t é jusqu 'a lo r s p u i s q u ' i l s 'agit

d 'une œ u v r e d 'ar t dans sa plus pure expression.

Photo : Marc Perry

D é j à t r è s r e m a r q u é au Salon d ' A u t o m n e des A m i s

des A r t s à Bourgo in -Ja l l i eu , à l ' expos i t i on des

Jeunes artistes à Mores t e l , M i c h e l Chanoz saura

d ' i c i peu m a î t r i s e r ses impuls ions p r e m i è r e s pour

imposer une facture d ' i n sp i r a t ion personnelle.

N o u s en sommes certains. Car i l ne t r iche pas avec

l u i - m ê m e . E n respectant son i d é e du beau, i l va

g é n é r e u s e m e n t vers tous les publ ics .

A l 'occas ion des i l l u m i n a t i o n s du 8 d é c e m b r e ,

M i c h e l Chanoz d é b u t e r a une e x p o s i t i o n de

quelques-unes de ses œ u v r e s au magas in

T r o u i l l o u d , rue Doc teur Cha ix , et notamment , des

coffres s t y l i s é s aux sculptures dans la masse d ' u n

t r è s be l effet.

Nous ne pouvons qu 'encourager de telles in i t i a ­

tives, car elles sont la base d 'une manifestat ion

art is t ique aussi s i n c è r e que s p o n t a n é e .

Marc Perry

Dauphiné Libéré - 7 Décembre 1968

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Côtés de coffres en noyer (voir façade du meuble en page 16)

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Salle d'exposition, chez l'artiste à Curtin, le «Prélong», 38510 Vézeronce-Curtin (Morestel)

Vierge «longue» en merisier, baptisée aussi «Action de Grâce»

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1990... L'AGE DU BRONZE pour Michel CHANOZ

qui concrétise aujourd'hui un vieux rêve I l est d'une famille d'artistes,

/

son frère est artiste, son neveu est artiste - aurait-il pu échapper à cet «environnement», bien sûr... non. Cependant, pour lui

ça n'est pas la peinture, mais c'est plutôt le bois qui a reçu son affection. Dans ses mains, le chêne, le noyer ou les bois exotiques prennent la forme d'une vierge en prière, ou se transforment enco­re à son grè en coffre de berger, en armoi­re savoyarde ou en commode artistement sculptés. Il faut dire que l'homme un peu rêveur sait faire naître entre ses mains expertes les sujets les plus prestigieux. La chaleur de son âme passe par ses doigts habiles, réchauffe l'acier froid du cùseau pour «faire chanter les formes». Il est de ceux dont l'on pourrait dire «il parle avec les mains» tant i l caresse et suit du bout des doigts la forme qu'il exprime avec le langage. Sans aucun doute, il est un artiste dans le sens le plus complet du terme, ses gestes nous aident à comprendre le fond de sa pensée tout au long de la conversation. Il sait, dans ses sculptures «faire chanter les formes» géométriques à tel point que l'on oublie la régularité du dessin pour ne plus voir que la fmesse de cette forme dans laquelle il a su inclure d'une maniè­re étonnante son état d 'âme d'un moment. C'est ainsi qu'il a su rendre avec beaucoup de bonheur une femme et son enfant. De cette «pièce de bois», ce qui transcende avant tout c'est l'amour de la mère pour son enfant et inversement, l'enfant blotti dans le giron de sa mère exprime sa tendresse et sa plus entière confiance.

Je crois que l'on peut dire de lui qu'il «vit» son sujet tant les sentiments ressor-tent de son œuvre. Il a également su nous montrer la jeune vierge douce et pudique dans sa nudité, tout cela exprimé dans les formes qui for­cent l'admiration et qui excluent toute idée perverse. Tout cela, Michel Chanoz l'exprime depuis des années dans ce matériau noble qu'est le bois. Bien sûr, i l est équipé de machines modernes pour les travaux de corroyage, mais ses moulures et ses scuptures sont entièrement faites à la main selon un tra­vail à l'ancienne qui apporte toute sa noblesse au travail. Lors de notre visite, nous l'avons supris alors qu'il dessinait sur une pièce de bois brut une moulure d'un style nouveau qui figurera sur un bahut dont il achève l'étude. Il faut voir

avec quel souci du détail il mène une étude qui, n'en doutons pas, sera dans quelques temps, un des chefs-d'œuvre auxquels il nous a habitués.

UN S T Y L E NOUVEAU

UNE ŒUVRE DE TITAN

Aujourd'hui, Michel Chanoz aborde une formule nouvelle, si elle a un rapport assez direct avec la sculpture, cette der­nière n'est plus que le point de départ de la réalisation finale. Depuis longtemps Michel pensait à la technique du bronze, rêvait de donner à sa sculpture une durée éternelle, de lais­ser un ouvrage qui dans mille ans et peut-être bien davantage encore, garderait, malgré la griffe du temps, la beauté de la forme, le cachet de l'origine et sa signa­ture. Pour cela il fallait utiliser un maté­riau plus nombre encore, «l 'airain», impérissable dans le temps, qui seul répondait au désir de l'artiste. U a fallu étudier dans ses moindres détails cette technique nouvelle, Rodin avait parfaitement maîtrisé cet art et c'est à cette source que Michel Chanoz allait chercher goutte à goutte ce qui est deve­nu son savoir-faire, et pourquoi ne pas dire sa maîtrise d'un art difficile, mais qu'il contrôle aujourd'hui pleinement. Son premier travail consiste à réaliser un modèle en bois exotique très dur II s'agit ensuite de fabriquer un premier moulage en élastomère qui est ultérieurement rigi-difié par une base de plâtre. Dans ce moule, on coule alors un modèle en plâtre

qui lui. est longuement travaillé pour, d'une part faire disparaître les défauts que pouvait laisser apparaître le bois, mais aussi pour affiner les formes et obtenir une image exacte de ce que sera plus tard le bronze coulé. Un nouveau moulage en élastomère est réalisé, il est la réplique exacte du modè­le en plâtre. Ce moulage souple qui per­met d'obtenir dépouilles et contre-dépouilles, servira à fabriquer la cire qui durcit en refroidissant et qui elle-même servira à élaborer la forme en terre réfrac-taire qui recevra le bronze en fusion. Les œuvres obtenues (en huit exem­plaires) sont numérotées et signées par l'artiste. Cette nouvelle méthode de travail a, l'on s'en doute, demandé à Michel Chanoz des années de recherches et un nombre impressionnant d'heures de travail pour faire sa première pièce qui, dfsons-le sans hésiter, pour «un coup d'essai était un coup de maître». Etait-ce là aussi l'en­couragement pour l'artiste qui a depuis produit d'autres chefs-d'œuvre.

Sans aucun doute Michel Chanoz est un homme heureux, il a concrétisé ce qui n'était, i l y a encore quelques années, qu'un rêve. Aujourd'hui il touche de ses doigts d'artiste sa plus belle récompense, celle d'un travail bien fait et parfaitement réussi.

Reportage C. Lefebvre

«Courrier de Bourgoin-Jallieu» n° 26 du 29 Juin 1990

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me... Michel eâam^... 3j(HViquei ta Sxweie au

«£eô. Qem. heiuieivx ont une fibtehe» — ' i l a su aborder avec beaucoup

£ ^ de maîtrise le travail du bron-ze, Michel Chanoz n'en garde

y pas moins sa fidélité au travail du bois. Pourtant s'il touche avec bonheur à tous les styles,

il est un qu'il affectionne tout particuliè­rement, c'est le style savoyard et plus spécialement ce qui touche aux bergers de haute montagne et à leurs meubles s'ils sont rustiques, ils n'en gardent pas moins un certain raffinement et surtout un sens pratique très poussé. Ces réalisa­tions se font dans des bois durs, le plus souvent du chêne aux veines apparentes, un peu comme les rides de ces vieux ber­gers des alpages dont le visage est buriné par le vent, le soleil et aussi la pluie. Amoureux de la montagne, Michel Chanoz l'a été et il l'est d'ailleurs tou­jours, je n'en voudrais pour preuve que ce cahier dans lequel il a noté toutes ses sorties, l'hiver et le printemps, c'était la neige et l'été, l'escalade. Parfois, la nuit se passait dans les refuges ou au hasard, dans les abris de bergers. Voila par exemple comment Michel Chanoz et ses amis passaient Noël 1960 ; «La petite bouffe, réveillon modeste mais très bon. Notre cabane est très belle. Le dimanche, ballade sur le G.T. Très jolie descente, au soleil. Descente sur le Chazelet. M. Imbert qui vient de fêter ses 76 ans donne une clochette à Mado (pain de seigle). Rentrons «Fin de la Hyaute en 1960».

Ce style télégraphique est bref mais lorsque Michel Chanoz évoque cette journée des 24 et 25 décembre 1960, il nous reparle avec forces détails, comme si cela s'était passé hier, quelques mots sur le papier et c'est une foule de souve­nirs revenus. I l revoit ses copains d ' i l y a 30 ans. M. Brient, B. Ducros et d'autres encore. A cette époque, nous savions prendre le temps de vivre et nous arrêter après des heures d'efforts pour admirer une arête, la pointe des Aigles par exemple... et puis il faut redescendre alors, écrit-il encore, «avec Nicot on forme une cordée de dépitonage (gros boulot à Nicot), très belle escalade de granit avec beaucoup de cannelures. Rappel en couloir 45°, beau sommet». C'est bref comme compte-rendu mais, celui qui connaît quelque peu la mon­tagne comprend de suite la difficulté. Pourtant Michel et ses amis n'en font pas pour autant une «montagne», pour eux, c'est le plaisir, la joie d'être là-haut et de toujours découvrir quelque chose de nou­veau. En été par exemple, c'est l'époque de la transhumence avec ses véritables marées de moutons, des milliers et des milliers qui montaient là-haut dans l'air pur des hauts sommets. Parfois l'on mon­

tait jusqu'aux alpages, cabanes des ber­gers, et c'est précisément là que Michel Chanoz a découvert ce style si particulier, ces meubles si rustiques et si beaux à la fois, conçus avec un sens pratique où l'on sentait néanmoins la recherche d'un cer­tain confort pour ne pas dire d'un confort certain. L'œil observateur de Michel a retenu a retenu tous les détails et dans l'atelier i l a reconstitué les études appor­tant certaines améliorations nécessiares selon son goût et ce fut ensuite la réalisa­tion : des coffres, des armoires, des lits de bergers savoyards. L'amour de la mon­tagne, l'amour des meubles, l'amour du travail bien fait, autant de critères qui ont amené Michel Chanoz à réaliser de véri­tables merveilles. Le coffre de berger simple et pratique a été par lui, artiste­ment décoré. L'amoire de berger, pleine d'astuces avec sa table rabattable, son compartiment pour garder le pain frais et la case assez grande pour faire sécher les tommes de Savoie, sont autant de très belles réalisations. Le lit de berger est fermé sur trois côtés et, pour quatrième on obtenait l'obscurité par un simple rideau. Une «ruse» : pour ce lit, le cou­chage était suffisamment élevé pour per­mettre à quelques moutons d'aller se cou­cher... sous le berger., dame, la chaleur animale n'était pas à dédaigner !!! Ce sont ces meubles typiques, originaux et fort bien sculptés que Michel Chanoz réalise encore aujourd'hui et que l'on peut d'ailleurs admirer à son exposition permanente en bordure de la Nationale 75 à Curtin.

C'est toujours avec un peu de regret qu'il voit s'en aller ses meubles au moment de la vente. C'est en effet un peu de lui-même qui s'en va. Pourtant, il sait parfai­tement qu'il en refera un autre pour rem­placer celui qui part mais, nous dit-il, celui que je refais n'est jamais tout à fait le même, ne serait-ce que dans le détail des sculptures.

*************

Sans aucun doute Michel Chanoz est un homme heureux, disions-nous la semaine dernière. Oui, i l l'est vraiment, i l a bien rempli sa vie : dans diverses usines, i l a abordé différents travaux, différentes techniques dont il a toujours su tirer des enseignements, dans ses loisirs, i l a tou­jours été très près de la nature et des joies qu'elle procure jusque dans ses plus durs efforts. Aujourd'hui, dans ce qui est devenu son «job», il est toujours heureux car i l réalise ce qu'il aime, tout en pre­nant le soin de «fignoler» son ouvrage pour son propre plaisir Et puis, ses meubles savoyards ne lui rappellent-ils pas cette montagne merveilleuse où il a passé quelques-unes des plus belles heures de sa vie ?...

Un viel adage ne dit-il pas que «les gens heureux n 'ont pas d'histoire». On peut se demander parfois si c'est bien

Reportage C. Lefebvre «Courrier de Bourgoin-Jallieu»

n° 27 du 6 juillet 1990

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Lit clos de berger savoyard

Détails de portes d'un meuble savoyard

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C h e m i n d e C r o i x à VEglise de Curtin

« ue de la RN. 75, l 'égl ise de Curtin apparaît / j ^ F semblable à un grand vaisseau de pierre

w / é ternel lement figé au sommet d'une énorme w vague terrestre. Bien typique de notre

région, cette Eglise a la particularité de pos­séder un chemin de Croix qui a été sculpté et offert géné­reusement par Michel Chanoz, un sculpteur de talent résidant à Curtin. Avant de parler de cette œuvre imposante, un mot sur cet artiste attachant qui mériterait d 'ê t re mieux connu. I l faut tout d'abord savoir q u ' i l est le frère du célèbre peintre Louis Chanoz, et l 'oncle de Patrick Chanoz, autre peintre de classe. Une famille douée pour les arts, c'est le moins que l 'on puisse dire.

Michel Chanoz est un artiste autodidacte qui a commen­cé à sculpter en 1964. Pass ionné par son art, foncière­ment sincère, doué d'une grande sensibilité, un regard de poète posé sur le monde, i l possède une âme qui a su gar­der sa faculté d 'émervei l lement , une âme rare à notre époque oii beaucoup de valeurs sont hélas devenues ana­chroniques. En résumé, un de ces artistes chez qui brûle le feu sacré. Pour celui qui visite pour la première fois son exposition permanente à Curtin, ce ne sont que sur­prises admiratives devant ses sculptures en bois ou en bronze, et surtout, magnifiquement o rnementés , ses superbes coffres en bois, très prisés aussi bien en France q u ' à l 'étranger.

Sculpté en bas-relief dans des panneaux de chêne, le che­min de Croix de l 'Eglise de Curtin a nécessi té plusieurs années de travail (de 1966 à 1970). Dans ce vaste

ensemble, on retrouve les principales caractérist iques de l 'art de Michel Chanoz : corps robustes, visages et atti­tudes hiérat iques, drapés lourds, assez rigides ; nous avons affaire à un art populaire, naïf et rustique, un art oii tout maniér i sme est absent. Par son dépoui l lement austè­re et sa spiritualité, ce beau chemin de Croix a su retrou­ver l ' idéal cistercien voulu par Saint-Bernard.

Parmi les quatorze stations de cette montée au calvaire, certaines, par la richesse du contenu narratif et le nombre de personnages, sont plus élaborées et possèdent un pou­voir dramatique plus important. Je me souviens par exemple d'une impressionnante mise au tombeau, o\x le rythme des nombreuses courbes s'organise autour de la tragique ondulation du corps inerte du Christ. Que l 'on puisse, avec autant de sobriété, parvenir à une telle inten­sité dans l'expression, i l a certainement fallu que l 'artis­te soit exalté ( t ranscendé ne serait pas excessif) par la grandeur du sujet. Au-de là de la croyance ou non en Dieu, ces chemins de croix nous rappellent, que, au moins une fois dans sa vie, tout homme devra porter, plus ou moins pesante, sa propre croix qui l'attend quelque part le long de sa rou^e.

Pour l'amateur d'un art authentique et puissant, je ne peux que recommander d'aller voir ce chemin de Croix à l 'Eglise de Curtin.

Reportage de Maurice COTTIN - «Critique d'art»

«Le Courrier de Bourgoin-Jallieu» n° 46 du Vendredi 13 novembre 1992

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Quatre des quatorze stations d'un chemin de croix qui fut un des premiers ouvrages (1966-1968) de Michel CHANOZ.

Œuvre offerte à l'église de Curtin

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Au cœur du bois armi les artisans qui ont bien voulu participer à l 'exposition de peinture et artisanat de Demptéz ieu les 21 et 22 septembre 1993, un sculpteur sur bois a été l 'un des premiers à accepter l ' invitation. De son atelier «Aux

Coffres de Berger» du petit village de Curtin, près de Morestel, Michel Chanoz présente ses œuvres sculptées sur bois, en meubles et en panneaux muraux. Tout enfant, les premières visions des objets fabriqués par l 'out i l dans la main de l 'homme furent pour lu i une suprême révélation.

La haute montagne, qu ' i l découvri t lors de son service militaire, outre l'attirance pour les sommets naturels, lui permet d'admirer le mobilier rustique des habitants des cimes.

Depuis, un amour profond pour la matière noble qu'est le bois ne lu i laissa aucun répit. Doux, simple, modéré , modeste mais précis dans ses explications, Michel Chanoz expose d'un air tranquille les différentes phases de sa facture personnelle, depuis la prise en mains du plateau de noyer ou de chêne j u s q u ' à la patine de finition qui achève de longues heures de mesures, de découpes , de tailles de ciseaux et de mor­sures de gouges. Les meubles fonctionnels autant qu'artisfiques qu ' i l fabrique sont admirables dans leur conception, leur déco­ration et leur montage à l'ancienne. Mais, la primitive survivance dans l 'art spirituel est tena­ce et touche profondément l'artiste. Les statuettes figées dans la prière ou le recueillement forcent la mémoire de l'esprit médiéval des anciens fonts baptismaux du X l l e siècle que l 'on retrouve parfois dans quelque vieille église romane. Du faciès d'un totem jusqu'aux sabords finement tra­vaillés des vaisseaux de haut-bord de la marine à voiles, l 'homme a modelé l'arbre des forêts depuis le début des temps. Le regard fixe de ses personnages de Michel Chanoz rap­pelle fortement l ' âme de bois des statues polychromes

d'avant la Renaissance. A l'examen du nombre imposant de meubles et de sujets créés par Michel Chanoz après tant d ' années , on ne peut que s 'é tonner (et i l s'en é tonne lu i -même) du potentiel de ténacité et la somme fabuleuse d'heures de travail assidu qu ' i l lui a fallu pour arriver à cette perfecfion. Les catalogues anciens qu ' i l nous présente, montrent des photographies de meubles qui sont autant de pièces uniques que le hasard des commandes a dispersé dans la France entière et à l 'étranger. Comme tous les artistes-vrais, i l les a vendus avec fierté bien sûr, mais aussi avec un peu de regret. Un regret de ne plus pouvoir les montrer tels qu'i ls sont sortis de ses mains et tels q u ' i l aurait pu encore et tou­jours les fignoler davantage en amoureux exigeant du tra­vail parfait q u ' i l continue d 'ê t re . Comme Francis Lemarque, mais dans un autre domaine artistique, Michel Chanoz a lui aussi «La mémoi re qui chante». Modestement, mais s incèrement , à l'instar du grand chanteur et compositeur des succès d'Yves Montant, i l a réuni ses souvenirs de jeunesse dans un manuscrit qu ' i l ne montre (pour l'instant) q u ' à ses intimes. La coopérat ion avec un artisan-bronzier lui permet de confirmer la quali té des formes qu ' i l transpose au métal et de démontrer la formidable relation de création entre les deux matières . Michel Chanoz qui a signé et offert le magnifique che­min de croix à l 'égl ise de Curtin, laisse au public visitant la «Maison de Pays» de Morestel, une exposition perma­nente de ses œuvres .

La tranquille chapelle de Demptéz ieu qui accueille toute manifestation artistique pour peu qu'elle soit absolue dans sa sincérité et dans sa véracité, présentera une in f i ­me mais précieuse partie de sa production.

Henri Lacroix «Courrier de Bourgoin-Jallieu»

n° 35 - 3 septembre 1993

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i '

Coffre en merisier (80 x 70), s'ouvrant sur le dessus et sur les côtés.

Ci-dessous à gauche, coffre en noyer (110 x 70) s'ouvrant par le devant. A droite, coffre sans porte (100 x 70) s'ouvrant sur le dessus.

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A rtisan -scuip te ur sur bois

«Moi sous le toit du monde» «A vingt ans, naïf et plein de courage, je partais, sac au dos, sur les sentiers qui mènent aux neiges éternelles. Seul ou avec un pote. Et plus on transpirait, plus c'était dur, plus on était heureux et on avait envie de croquer le ciel. Rien ne nous remuait plus les tripes que de par­tager une soupe brûlante mijotée sur les flammes rousses d'un feu, là-haut, seuls, ailleurs, assis presque au sommet du monde... J'avais besoin de la fraîcheur de l'air, de sentir mon corps lutter contre le froid, vivre tout contre la nature, planter mon nez dans les étoiles, et des larmes roulant sous mes paupières à la vue de tant de beauté. C'est sio bon de se sentir petit, un point minuscule dans l'univers. Loin du vacarme, on écoute enfin le vrai silence, fier et humble à la fois devant une telle offran­de...»

u hasard de mes grimpes, je rencontrais les gens des montagnes. J'aimais leur présence chaleureuse, leurs gestes simples, ce regard où s'envole l'aigle solitaire. J'aimais vivre avec

eux, .sentir mes veines se gonfler de la sève du pays des glaciers bleutés. J'avais au fond du cœur le m ê m e souri­re que ces hommes qui n'ont pas peur de l'espace, mais le respire pour mieux exister. Pour moi, ils sont les «"Vrais» de vrais. Ils .sentent la vie à plein nez. Chez eux, ça sent bon le bois, le tabac, les repas pris sur le banc près de l 'âtre brillant, ou sur la table, l 'un à côté de l'autre, frères et compagnons d'un quotidien vécu comme s ' i l était à lui seul toute une vie...»

Chez eux, quand on touche un objet, on touche une main, celle qui l 'a taillé, rêvé au fil des jours, avant qu ' i l ne prenne sa place parmi les autres, pour le meilleur et pour le pire. Ils n 'ont pas appris à creuser le bois dans les écoles, mais tout simplement en regardant le père, imprégnés déjà de la magie des forêts. Leurs créations n'ont rien d'abstrait. Elles sont souvent très udles ! Sur elles, on étend les jambes, on pose le derrière, on découpe le mouton, on raconte les histoires sans âge, on range le veston usé. Le parfum du sapin, du chêne, du mélèze chatouille les narines.. .» Aujourd'hui, je ne cours plus les sentiers difficiles. Mon sommet est un autre, ardente expression personnelle. La vie est bien trop

courte pour s 'é te indre dans la passivité. Le monde des hauteurs est mon coin de paradis. Je dessine, monte et sculpte des pièces comme en ont fait les bergers qui glis­saient un croissant de lune, une étoile, un soleil et les mille fleurs des collines parfumées dans l 'unique pièce où ils rangeaient leurs moments de repos en s'essuyant les moustaches du revers de la main. Chaque meuble por­tait, gravé dans sa chair un bout de ciel, une brise d 'é té , des pétales. . . la paix du monde... Mes pensées sont restées accrochées au rocher où coule le torrent sauvage. Je l'entends souvent quand mes doigts incisent le bois tendre.

Mon langage est vieux comme le monde. Comme disait le Petit Prince, on ne voit bien qu'avec le cœur. Tel le montagnard, je crée par plaisir, spontanément . . . Je me fous des médail les et de la pub. Ma plus grande joie, après celle d'imaginer qui ne me quitte pas, est de ressentir chez celui qui regarde mon boulot l ' invisible essentiel qui me ressemble, un peu de ma vie...»

Tel est Michel Chanoz, aux yeux clairs comme un ciel d'aurore là où tout finit, là où tout commence. Tout près de Morestel, i l est un ardsan-sculpteur, le regard vers le " to i t du monde" et l ' âme dans l'univers des poètes .

L. Minou • 1983

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Coffre en chêne représentant la veillée paysanne d'après l'œuvre d'un grand maître Posées sur ce meuble, «Femme à l'enfant» et deux «Vierge longue»

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UArt du Coffre ^ / • n novembre 1992, dans ce même journal " ^—• où je consacrais un article au «Chemin de

^ f Cro ix» offert par le sculpteur Miche l Chanoz à l 'égl ise de Curtin, j 'avais men­

tionné la grande qualité de ses coffres en bois, tous des créadons originales avec des formes et des motifs sculp­tés, entièrement imaginés par l'artiste. De tous les coffres de Michel Chanoz, je pense q u ' i l faut faire une place à part pour le dernier créé. En effet, si on peut appeler beaux ses coffres précédents , sa dernière création possède une autre dimension, un je ne sais quoi de plus, une sorte «d 'aura» , une forte présence (celle de l'artiste) que je ne saurais analyser, mais qui s'est concrétisée par cette émotion que je ressens toujours devant une grande œuvre ou un grandiose spectacle que nous offre parfois la nature. Presque entièrement recouvert de rosaces, d'entrelacs et autres motifs magnifiquement sculptés, ce coffre en noyer et en merisier, de teinte assez sombre, exprime la beauté dans toute sa plénitude, une pléni tude faite de puissance, d 'équi l ibre , de mesure et de sérénité. Si le caractère apoUinien de ce beau coffre est indé­niable, l'aspect dionysiaque, bien que maîtrisé, apparaît quand même dans l 'altérité des motifs .sculptés sur les faces latérales.

Placé dans une légère pénombre et éclairé par des pro­jecteurs, ce coffre, œuvre presque abstraite, semble avoir une âme lorsqu'on le regarde dans le silence, et

m ê m e quand on tourne autour de lu i , i l paraît s'animer en voyant les portions éclairées des deux motifs rayon-nés figurant sur le couvercle, tourner aussi en nous sui­vant, comme si on était so i -même un petit soleil dispen­sant sa lumière. Avec ses cœurs entrelacés encadrant les deux autres cœurs rayonnes, ce couvercle de coffre est d'un symbo­lisme très riche. A ce propos, le symbolisme du coffre comporte deux aspects : la possibil i té d 'y déposer un trésor matériel ou spirituel ; une ouverture assimilée à une révélation. Parfois s'imposent à moi des correspondances entre la musique et une autre forme d'art comme la peinture ou la sculpture. Ce coffre en est un exemple. Dernièrement , en écoutant le Concerto pour clavecin et cordes B W V 1054 de J.-S. Bach, j ' a i immédia tement pensé au coffre de Michel Chanoz, sans vraiment pouvoir dire le pour­quoi de ce rapprochement. Peut-être une analogie de beauté austère, de dessins contrapuntiques (musicaux ou ornementaux), d 'équi l ibre et d'harmonie de rythmes ? Qu'importe, le principal est de ressentir un plaisir esthé-dque qui comble ce besoin de beauté que nous portons tous, plus ou moins consciemment en nous -mêmes .

J'ai toujours pensé que c 'é tai t dans les coffres que Michel Chanoz affichait le plus de maîtr ise, sa dernière création ne fait que confirmer cette opinion.

Maurice COTTIN

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, . Q y t f c - çUuntJ^ où cJl^jM où f]^fr^ ^JïhP^ (uM^*-'<-*'^

Extrait d'ébauche d'un article de presse de Maurice Cottin, critique d'art, sur l'œuvre de Michel Chanoz en cours d'accomplissement pour la Chapelle de la Motte, baptisée Notre Dame des Alpages

(Printemps 97)

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Pralognan (Parc de la Vanoise) Fb\ir le pa-frirtioÎHC' oi\j vWla^

C e matin, un petit groupe marclie dans la direction du refuge de la Motte. Ils marchent, un peu voûtés, les

mains derrière le dos, pour soutenir, cha­cun, un lourd fardeau qui serait plus appro­prié au tlanc d'un mulet. Daniel Gros, l 'industriel savoyard guide Michel Chanoz, le .sculpteur de Curtin près de Morestel ; à qui i l a passé commande d'un rétable pour la chapelle qui jouxte son refuge du «Roc de la P ê c h e » . Miche l Chanoz marche à côté de son épouse, caché derrière de grosses lunettes noires, en sou­levant de temps en temps, du bout de sa canne, son grand chapeau noir, pour libérer de fines gouttelettes qui perlent sur son front. C'est qu ' i l porte la pièce majeure, un triptyque ouvragé , bien ficelé avec de vieilles cordes. 11 s'accorde un instant de répit, de détente, immédia tement suivi par

son compagnon, pour reprendre son souffle, peut-être, ou bien pour une brève méditat ion sur les prochains développe­ments qu ' i l apportera à la restauration de la chapelle, avec tous les artisans qui jouent déjà de leurs outils. L'imposante bâtisse, reconstruite par Guy Favre et ses compagnons, avec l'accord de Claude Vion et de son conseil, paraissait un défi fou. En grimpant sur ce chemin de poussière et de boue, Daniel Gros songe à ce que lui disait son père, cette sorte de para­bole mystérieuse «le soleil repasse toujours devant celui qui a la sagesse de la pierre et de la terre bien travaillée».

Michel Chanoz et Daniel Gros

C'est peut-être, un peu du secret d'une vie familiale, spirituelle et professionnelle qu ' i l veut consacrer dans cet ex-voto de haute altitude. Michel Chanoz semble le penser et c'est dans cet esprit q u ' i l fera changer ses mains pour écrire ce long p o è m e qui l 'oc­cupera tout l 'hiver «l 'œil en écoute», comme le dit Paul Claudel.

Dauphiné-Libéré de la Tarentaise - Automne 1996

La Chapelle de la

Motte (Notre Dame

des Alpages) a été res­

taurée de 1994 à 1997.

Elle fut, à l'origine, un

lieu de culte de la

confrérie des Augustins

qui se retirèrent dans la

Vallée de Chavière dès

le Xllème siècle.

Elle abrite désormais

les somptueuses

sculptures d'un

amoureux du mobilier

savoyard :

Michel Chanoz.

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Œuvres pour la Chapelle de la Motte (Notre Dame des Alpages), à Pralognan la Vanoise

Le rétable, triptyque en chêne avec portes en noyer «Mise au tombeau» sur le panneau central intérieur.

Sur la façade, portes fermées, figurent des motifs géométriques

«Poutre de gloire», (4 m X 21 cm X 21 cm) en pin cembro, supportant une croix en bronze totalement ouvragée.

La croix visible sur cette photo est le modèle en merisier

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La Chapelle vue du Refuge «Roc de la Pêche», (2000 m d'altitude) «Merveilleux hiver 96/97», Michel Chanoz

Le Roc de la Pêche Vallée de Chavière B.P. 21 73710 PRALOGNAN LA VANOISE

Tél-Fax 04.79.08.79.75

Michel Chanoz et sa compagne de route de la vie, au Refuge du «Roc de la Pêche» - Hiver 96/97

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Automne en Montagne

Quand la mousse des ans recouvrira vos souvenirs, ainsi que la neige vos traces, c'est alors que le cristal de la nuit éclairera vos anciennes pensées.

Pour un moment, vous libérerez le temps présent, et telle une pierre tombée dans un puits, vous vous laisserez glisser sur l'onde du temps passé, regrettant les der­nières heures d'une jeunesse riche de vie.

Est-il loin cet automne en montagne, où pour nous chaque envolée laissait nos yeux noyés dans l'horizon ?

Chaque vallée, sentier, sommet, vallait un moment d'admiration, de contentement, pourtant quelques fois conquis après de durs efforts.

Le fût-il ce moment heureux, où, entre le départ et le sommet, nos coeurs battaient du même désir, d'une même envie ?

Fermons les yeux. Revoyons nos barraques aux vieux murs, à la poutre noircie, à l'entrée prise de neige, aux cheminées rougeoyant nos faces, sculptant dans l'ombre nos dos agrandis ; bougies de couleurs vives sur lesquelles dansait la flamme.

Cabane au style de notre goût, faisant la veillée dans un enchantement rouge de feu.

La pipe docilement tirée, exaltait son parfum. Une douce chanson montait des gorges pour se perdre dans l'immensité figée.

De ce monde du silence sans fin, où rien ne trouble nos esprits, sinon que la dou­ceur de la nuit plongée dans mille étoiles... La blanche étendue qu'au dehors nous savourons, fait perdre la réalité pour un autre monde.

Puis, tout sombre dans le néant, et le rêve nous endort.

Demain, perdus en pleine neige, trois points de couleur accrocheront leur joie, un instant, au sommet envié.

Tout redeviendra comme au départ, les corps abandonnés à la fatigue grisante, désaltéreront leur gorge, laissant revivre ces moments intenses qu'ils viennent de savourer.

M . C . - 1961

Inspiré lors d'une Hivernale au Pic de VEtendart par les Lacs Bramant depuis St-Sorlin d'Arves (avec Mado et Pierre Merle).

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Prisonnier ^tère

(Prisonnier CiSre, condamné. _7e te regarde vivre sous Ijes affreu\^ et èeau?(^ Cinges, 'Et des mains me ferment Ces yeu\.

"Etje compare ta tendre Chair à ceCie de Ca rose. Et de son caCice ouvert Le profond parfum de ton corps.

ŒJtje te vois danser nue, 9des mains Ciées à de lourds anneau?;^ Et des esprits armés defCècfies Transpercent mon corps de dou?(^poisons.

^t des ampfwres pteines versent Elans ma gorge déCirante L'irrésistiBk poison du péché Sur mon âme martyre.

^tje déCire de jouissance ainsi Qu'un ver qui contourne des chaires. Et ne cesse de se tordre en tous sens, Avant de crever au miCieu du festin.

^tje meurs pour m'étendre Avant toi Oh, BeCCe désirée, Afin que nuCte masse grasse 9{e m'arrête dans mon éCan.

^^tje verrai tour à tour, E>es chars au?c tentures noires Emmener vos Beau?c corps 'BeCCes et douces tortures.

'E'tje te contemplerai En pensant ce que tu fus, 9{e pouvant phis de ta paroCe Svie défendre de te respirer.

"Etje veu7(i te ronger En respirant jusqu'à l'ivresse, Tar oÎLJ'ai tant désiré Le parfum qu'une fois tu m'a donné.

'^Ea^ quand tes flèches se retirent 'De mon âme malade. Tu es Coin de mon rêve Et des mains me ferment (es yeu?(.

M.C, Octobre - Novembre 1966

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D'après modèle «nature», sculpté en bois d'acajou, puis en bronze à la cire perdue

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"Vois dans le ciel. Jette tes yeux sombres Dans le bleu de l'azur. La feuille palpite dans l'air du matin, et chaque seconde que l'hirondelle envole sous son aile pour y glisser dans les airs est une seconde qui s'envole vers Toi.

"Vois dans le ciel. Jette tes yeux sombres dans les nuits étoiles de juillet. La lune est mon tombeau J'y demeure chaque nuit, Regarde-la. La nuit vaporeuse et chaude de juillet, dépose des parfums dans tes cheveux, et l'onde mystérieuse qui voltige autour de toi m'apporte en secret le bonheur douloureux de souffrir pour Toi.

Désormais, mon cœur arraché Te cherchera dans le beau de la nature. Partout j 'y verrai en souvenir vivant, ton visage, ta voix. Désormais, plus une seule aurore ne saura se lever et verser Des larmes bleutées de mille feux Sans que je pense à Toi.

Désormais, plus aucune source d'eau claire n'ignorera mon secret ; Je le leur conterai, écoute-la chanter Sous la mousse verte des bois Mires-y ton visage, plonges-y tes yeux Désaltère ta gorge assoiffée, et l'oiseau dans les branches te disant quelque chose de moi te contera des louanges.

Désormais, dans tout ce qui vit dans tout ce qui peuple la nature, dans l'ondée qui pénètre en tes yeux, et ruisselle sur la vitre, dans les aurores, les couchants enflammés, les nuits d'extase ; dans les mers sans fm, sur les étangs où se berse le roseau poussé par les soupirs. ^ Dans les prairies, dans l'or des blés, dans les fleurs rouges et blanches, dans les clochers qui tintent, dans l'eau fraîche des fontaines, dans le chant du grillon, du rossignol, dans les rires, dans les pleurs, dant tout ce qui m'entoure, il ne sera pas une seconde où mon cœur déchiré ne cesse de gémir à ce merveilleux bonheur d'avoir une seule fois su ce qu'est de te connaître, en aimant tes lèvres d'un baiser immortel.

M i c h e l Chanoz - 19...

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Notre Damê'% Bénédiction de

Consécration de l

Dimanche 29 Juin"!997

Slemdgnementd, :

!Pjiahgmn êa Vxmmz (73)

5£. C4.7m.79.75

£a QhxipMe. de, MaVte, S)mte d&i (Upageô. a été mtawiée. de 1994 à 1997. &k fut, à t'oùgine, un ùeu de culte de la canptme det CLu^udim. qui te

leiiwmt dam la imitée de CAuviàe dèô, k XJJmie iiède.

iite ahite déimmaiô. ki. iemptuem&i ôeulptum. d'un ammvteax du moMiex ôumqwcd :

MicM&iaiwi