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VENDREDI 20 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A253 CO.104 Troubles vasomoteurs cutanés : recherche de critères spécifiques du diagnostic de tumeurs endocrines (carcinoïdes) Z Francis (1), S Leboulleux (1), J Mendiboure (1), V Siari (2), L Amar (2), M Ducreux (1), J Guigay (1), M Schlumberger (1), E Baudin (1) (1) Villejuif ; (2) Paris. Introduction : Les troubles vasomoteurs constituent un symptôme fréquent en pathologie clinique, couvrant des affections variées bénignes et malignes. Ce paramètre est fréquemment analysé comme critère d’évaluation de la réponse dans les essais thérapeutiques des tumeurs endo- crines. Objectif : rechercher les critères de spécificité à l’anamnèse pour le diagnostic de tumeurs endocrines (carcinoïdes). Matériels et Méthodes : Etude prospective conduite entre Juin 2007 et Octobre 2008, portant sur 55 patients présentant des troubles vasomoteurs atteints de tumeurs endocrines (TE) de primitifs variés (carcinoïde, carcinome médullaire de la thyroïde et phéochromocytome), et deux groupes contrôles : 11 femmes ménopausées (12 mois d’aménorrhée) et 13 patients anxieux (critères du DSM IV). Critères d’exclu- sion : antécédents de rosacée, diabète traité, sclérose en plaque, parkinson, névralgie faciale, migraine, dysautonomies et autres cancers. Un interrogatoire de chaque patient a été mené, comprenant les antécédents médicaux, traitements, syndrome de prédispo- sition, marqueurs biologiques et stade. Cinq critères définis- sant le trouble vasomoteur (durée, fréquence, rythme, couleur, localisation) et 42 signes et symptômes associés (sueur, cha- leur, palpitation…), 17 facteurs déclenchants (alcool, émotion, douleur…) et 11 facteurs améliorants (estrogène, octreotide…) ont été renseignés. Une différence significative (test exact de Fisher) entre les critères descriptifs des troubles vasomoteurs des TE et des 2 groupes contrôles a été recherchée. Résultats : 34 hommes et 45 femmes ont été étudiés, avec une médiane (range) d’âge de 59 (17-84), 57 (48-60) ou 38 ans (22- 70) respectivement dans les groupes malade, ménopause ou anxiété. Parmi l’ensemble des items testés, une association significa- tive avec le diagnostic de TE a été retrouvée pour le carac- tère diurne des flushs (p < 0,001). Une tendance vers la significativité de la survenue des troubles vasomoteurs des TE lors des repas, d’exercice physique et de positions parti- culières doit être confirmée. A l’inverse, l’existence d’un prodrome anxiogène oriente vers une étiologie anxieuse du trouble vasomoteur (p < 0,0001). Aucun des autres critères testés n’a démontré une association significative avec le dia- gnostic de TE notamment la présence de bouffée de chaleur, sueur, palpitation, asthénie ou douleurs abdominales. Conclusion : Les résultats préliminaires traduisent l’absence de critères diagnostics spécifiques des TE à l’interrogatoire des troubles vasomoteurs comparés aux groupes contrôles. Cependant l’association d’un rythme diurne, le déclenche- ment lors des repas, d’exercice physique ou de positions par- ticulières orientent vers le diagnostic de TE. Ce symptôme considéré comme marqueur de réponse tumorale doit donc être utilisé avec prudence. Lors du congrès vous seront rapportés les résultats portant sur 115 patients. CO.105 Recherche des faux-positifs puis évaluation du dosage de chromogranine A comme marqueur de suivi des carcinomes endo- crines bien différenciés gastro-entéropan- créatiques métastatiques (CEBDM GEP) D Vezzosi (1), C Lombard-Bohas (2), C Dromain (1), M Ducreux (1), S Leboulleux (1), P Ruszniewski (3), J Guigay (1), A Laplanche (1), T Debaere (1), D Elias (1), M Schlumberger (1), E Mitry (4), JL Raoul (5), G Cadiot (6), E Baudin (1) (1) Villejuif ; (2) Lyon ; (3) Clichy-sur-Seine ; (4) Boulogne ; (5) Rennes ; (6) Reims. Introduction : La chromogranine A (CgA) est dosée dans le cadre du bilan diagnostique des CEBDM GEP. Cependant de nombreuses pathologies sont responsables de faux-positifs de ce dosage. Par ailleurs, le dosage de la CgA n’est pas validé comme marqueur de suivi prospectif des CEBD GEP métastatiques. Objectifs : 1) Recherche systématique de faux positifs du dosage de la CgA dans une population de patients consécu- tifs avec un CEBDM GEP suivi dans un centre spécialisé entre 2004 et 2007. 2) Validation du dosage de la CgA dans le suivi prospectif des patients CEBDM GEP sans faux-posi- tifs de la CgA. Patients et Méthodes : 1) Nous avons recherché chez 184 patients consécutifs, âgés de 53 ± 23 ans, avec CEBDM GEP (gastrinome exclus), les pathologies/traitements associés res- ponsables d’une élévation non tumorale de la CgA : insuffi- sance rénale (clairance de la créatinine < 70 mL/mn), traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), insuf- fisance cardiaque grade III ou IV de NYHA, syndrome de Cushing, hypergastrinémie (kit Immulite 2000), néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM 1). La CgA plasma- tique a été dosée chez tous les patients par dosage immuno- radiométrique (CgA-RIACT kit, normale < 100 ng/mL). 2) 46 patients porteurs d’un CEBDM GEP (exclusion des gas- trinomes) suivis dans 5 centres français ont été inclus et suivis prospectivement pendant 6 mois. Un dosage de CgA, un scanner thoraco-abdominopelvien ont été réalisé à l’inclusion et à 6 mois. Les critères d’inclusion étaient : CEBDGEP métas- tatique, absence de faux positifs de la CgA, lésions évaluables selon les critères RECIST. Les résultats morphologiques à 6 mois ont été comparés à la base et classés en progression tumorale morphologique ou non selon les critères RECIST puis confrontés aux variations relatives de la CgA, (considérées comme significatives si > 20 % du dosage de base). Résultats : 1) La CgA était élevée chez 130 patients (71 %). 99 patients (54 %) avaient au moins une cause d’élévation non tumorale de la CGA : insuffisance rénale chez 59 patients (60 %), IPP chez 34 patients (34 %), insuffisance cardiaque chez 7 patients (7 %), syndrome de Cushing chez 4 patients (4 %). NEM 1 chez 10 patients (10 %), 14 patients avaient plus de deux causes de faux positifs. 2) 39/46 patients ont été évalués à 6 mois (1 décès et 6 perdus de vue). La valeur prédictive positive de le CgA pour évaluer la progression tumorale était de 24 % alors que la valeur prédictive négative était de 89 %. La sensibilité de la CgA était de 71 % alors que la spécificité était de 50 %. Conclusion : 1) Le dépistage des faux-positifs du dosage de CgA doit être systématique en cas de CEBDM GEP car retrouvés dans 54 % des cas explorés dans cette étude 2) Le dosage de la CgA plasmatique a une faible valeur prédictive positive de progression morphologique. Son utilisation comme marqueur substitutif de progression tumorale reste donc non validée.

CO.104 Troubles vasomoteurs cutanés : recherche de critères spécifiques du diagnostic de tumeurs endocrines (carcinoïdes)

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A253

CO.104 Troubles vasomoteurs cutanés : recherchede critères spécifiques du diagnostic detumeurs endocrines (carcinoïdes)

Z Francis (1), S Leboulleux (1), J Mendiboure (1), V Siari (2),L Amar (2), M Ducreux (1), J Guigay (1), M Schlumberger(1), E Baudin (1)(1) Villejuif ; (2) Paris.

Introduction : Les troubles vasomoteurs constituent unsymptôme fréquent en pathologie clinique, couvrant desaffections variées bénignes et malignes. Ce paramètre estfréquemment analysé comme critère d’évaluation de laréponse dans les essais thérapeutiques des tumeurs endo-crines.

Objectif : rechercher les critères de spécificité à l’anamnèsepour le diagnostic de tumeurs endocrines (carcinoïdes).

Matériels et Méthodes : Etude prospective conduite entreJuin 2007 et Octobre 2008, portant sur 55 patients présentantdes troubles vasomoteurs atteints de tumeurs endocrines (TE)de primitifs variés (carcinoïde, carcinome médullaire de lathyroïde et phéochromocytome), et deux groupes contrôles :11 femmes ménopausées (≥ 12 mois d’aménorrhée) et13 patients anxieux (critères du DSM IV). Critères d’exclu-sion : antécédents de rosacée, diabète traité, sclérose enplaque, parkinson, névralgie faciale, migraine, dysautonomieset autres cancers.Un interrogatoire de chaque patient a été mené, comprenantles antécédents médicaux, traitements, syndrome de prédispo-sition, marqueurs biologiques et stade. Cinq critères définis-sant le trouble vasomoteur (durée, fréquence, rythme, couleur,localisation) et 42 signes et symptômes associés (sueur, cha-leur, palpitation…), 17 facteurs déclenchants (alcool, émotion,douleur…) et 11 facteurs améliorants (estrogène, octreotide…)ont été renseignés. Une différence significative (test exact deFisher) entre les critères descriptifs des troubles vasomoteursdes TE et des 2 groupes contrôles a été recherchée.

Résultats : 34 hommes et 45 femmes ont été étudiés, avec unemédiane (range) d’âge de 59 (17-84), 57 (48-60) ou 38 ans (22-70) respectivement dans les groupes malade, ménopause ouanxiété.Parmi l’ensemble des items testés, une association significa-tive avec le diagnostic de TE a été retrouvée pour le carac-tère diurne des flushs (p < 0,001). Une tendance vers lasignificativité de la survenue des troubles vasomoteurs desTE lors des repas, d’exercice physique et de positions parti-culières doit être confirmée. A l’inverse, l’existence d’unprodrome anxiogène oriente vers une étiologie anxieuse dutrouble vasomoteur (p < 0,0001). Aucun des autres critèrestestés n’a démontré une association significative avec le dia-gnostic de TE notamment la présence de bouffée de chaleur,sueur, palpitation, asthénie ou douleurs abdominales.

Conclusion : Les résultats préliminaires traduisent l’absencede critères diagnostics spécifiques des TE à l’interrogatoiredes troubles vasomoteurs comparés aux groupes contrôles.Cependant l’association d’un rythme diurne, le déclenche-ment lors des repas, d’exercice physique ou de positions par-ticulières orientent vers le diagnostic de TE. Ce symptômeconsidéré comme marqueur de réponse tumorale doit doncêtre utilisé avec prudence.Lors du congrès vous seront rapportés les résultats portantsur 115 patients.

CO.105 Recherche des faux-positifs puis évaluationdu dosage de chromogranine A commemarqueur de suivi des carcinomes endo-crines bien différenciés gastro-entéropan-créatiques métastatiques (CEBDM GEP)

D Vezzosi (1), C Lombard-Bohas (2), C Dromain (1), MDucreux (1), S Leboulleux (1), P Ruszniewski (3), J Guigay(1), A Laplanche (1), T Debaere (1), D Elias (1), MSchlumberger (1), E Mitry (4), JL Raoul (5), G Cadiot (6),E Baudin (1)(1) Villejuif ; (2) Lyon ; (3) Clichy-sur-Seine ; (4) Boulogne ;(5) Rennes ; (6) Reims.

Introduction : La chromogranine A (CgA) est dosée dans lecadre du bilan diagnostique des CEBDM GEP. Cependant denombreuses pathologies sont responsables de faux-positifsde ce dosage. Par ailleurs, le dosage de la CgA n’est pasvalidé comme marqueur de suivi prospectif des CEBD GEPmétastatiques.Objectifs : 1) Recherche systématique de faux positifs dudosage de la CgA dans une population de patients consécu-tifs avec un CEBDM GEP suivi dans un centre spécialiséentre 2004 et 2007. 2) Validation du dosage de la CgA dansle suivi prospectif des patients CEBDM GEP sans faux-posi-tifs de la CgA.Patients et Méthodes : 1) Nous avons recherché chez 184patients consécutifs, âgés de 53 ± 23 ans, avec CEBDM GEP(gastrinome exclus), les pathologies/traitements associés res-ponsables d’une élévation non tumorale de la CgA : insuffi-sance rénale (clairance de la créatinine < 70 mL/mn),traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), insuf-fisance cardiaque grade III ou IV de NYHA, syndrome deCushing, hypergastrinémie (kit Immulite 2000), néoplasieendocrinienne multiple de type 1 (NEM 1). La CgA plasma-tique a été dosée chez tous les patients par dosage immuno-radiométrique (CgA-RIACT kit, normale < 100 ng/mL).2) 46 patients porteurs d’un CEBDM GEP (exclusion des gas-trinomes) suivis dans 5 centres français ont été inclus et suivisprospectivement pendant 6 mois. Un dosage de CgA, unscanner thoraco-abdominopelvien ont été réalisé à l’inclusionet à 6 mois. Les critères d’inclusion étaient : CEBDGEP métas-tatique, absence de faux positifs de la CgA, lésions évaluablesselon les critères RECIST. Les résultats morphologiques à6 mois ont été comparés à la base et classés en progressiontumorale morphologique ou non selon les critères RECIST puisconfrontés aux variations relatives de la CgA, (considéréescomme significatives si > 20 % du dosage de base).Résultats : 1) La CgA était élevée chez 130 patients (71 %).99 patients (54 %) avaient au moins une cause d’élévationnon tumorale de la CGA : insuffisance rénale chez 59patients (60 %), IPP chez 34 patients (34 %), insuffisancecardiaque chez 7 patients (7 %), syndrome de Cushing chez4 patients (4 %). NEM 1 chez 10 patients (10 %), 14 patientsavaient plus de deux causes de faux positifs.2) 39/46 patients ont été évalués à 6 mois (1 décès et 6perdus de vue). La valeur prédictive positive de le CgA pourévaluer la progression tumorale était de 24 % alors que lavaleur prédictive négative était de 89 %. La sensibilité de laCgA était de 71 % alors que la spécificité était de 50 %.Conclusion : 1) Le dépistage des faux-positifs du dosage deCgA doit être systématique en cas de CEBDM GEP carretrouvés dans 54 % des cas explorés dans cette étude 2) Ledosage de la CgA plasmatique a une faible valeur prédictivepositive de progression morphologique. Son utilisationcomme marqueur substitutif de progression tumorale restedonc non validée.