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DlARRHiES INFECTIEUSES D’IMPORTATION : DIAGNOSTIC ETI~L~GIOUE Nadine Godineauaj* , Samia Hamanea, Chantal Chaplain b, Patrice Blonde1 b R&urn6 Les diarrhees infectieuses d’importation sont t&s bien connues des voyageurs puisque c’est la pathologie la plus frequente au retour d’un pays tropical 1411. La contamination oro-f&ale est le principal mode de transmission. Les agents responsables sont le plus souvent d’origine bactbrienne (Escherichia co/i ent&otoxino- genes (40 O/o), salmonelles (15 O/o) par exemple), alors que les virus et les parasites ne reprbsentent que 15 g 20 % des &iologies. Une revue de la litterature retrace les mecanismes physiopathologiques, les manifestations cliniques et les techniques biologiques les plus courantes pour aboutir au diagnostic Btiologique. Diarrhbes - importation - diagnostic biologique - 6pid& miologie. Summary Traveler’s diarrhea is the most frequent illness while traveling in tropical countries. It is usually acquired through ingestion of fecal/y contaminated food or water. Etiological agents are mainly bacteria : enterotoxic Escherichia coli (40 Vo), Shigella (15 %), whereas viruses and parasites are only responsible for 15 to 20 ‘J/a of trave- ler’s diarrhea. This litterature review reports the physiopathological mecanisms, the major epidemiological events and the most usual laboratory techniques to reach the diagnosis. Diarrhea - traveller - biologic diagnosis - epidemiology. 1. Introduction L es diarrhees sont des affections bien connues des voyageurs puis- qu’elles touchent un tiers des 18 millions de personnes qui se deplacent chaque annbe d’un pays temper6 vers un pays tropical. Le plus souvent bbnignes, les diarrhbes infectieuses d’importation ne troublent souvent les vacances que quelques jours pour n’8tre au retour qu’un Bpuisant souvenir [42] Ces troubles enteriques peuvent avoir une a Unit6 de parasitologic-mycologic b Unit& de bacthiologie-virologie Laboratoire de microbiologic HBpital Delafonhne 2,rue du Docteur-Delafontaine 93200 Saint-Denis article requ le 22 septembre 1999, accept& le 27 mars 2000. 0 Elsevier, Paris. origine bacterienne, parasitaire ou virale et leur mode de contamina- tion est le plus souvent oral 111I. 2. Epidbmiologie 2.1. Causes des diarrhees d’importatlon Le paludisme est une cause frequente de diarrhee mod&Se qui, chez I’enfant non immunise en particulier, annonce parfois une forme grave [27, 40, 421. II faudra done Bliminer ce diagnostic, avant d’envisager une autre Btiologie Les diarrhbes bactbriennes reprbsentent 70 Q 80 % des diarrhbes infectieuses d’importation [7] : Escherichia co/i [451 et salmonelles sont les batteries les plus frequemment retrouv6es. Dans 10 & 20 O/o des diarrhees aigu&, une origine virale pourra &tre affirm&e [7] : Rotavirus, agent Norwalk, Astrovirus. Dans 5 ti 10 % des cas, un parasite sera responsable du tableau clinique. II pourra alors s’agir d’un protozoaire : Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica, coc- cidie ou microsporidie intestinale 1361. Les helminthes peuvent aussi &re incrimin& : par exemple, Ascaris lumbricoides, Ankylostomid& (figure 10) ou Stongyloi’des stercoralis. Certains arguments permettent d’orienter le diagnostic : - dur&e de I’incubation avant I’apparition du syndrome diarrhbique (tableau I), - pr&sence ou non d’un syndrome febrile associe (tableau II), - mbcanisme invasif ou entbrotoxique de la diarrhbe (tableau 111). 2.2. Modes de contamination 2.2.1. La contamination oro-f&ale Elle joue un rBle essentiel dans la survenue des diarrhees infectieuses d’importation. Cabsorption d’aliments contamines par les mati&es f&ales provenant de personnes infectbes est la premiere source de contamination. II ne faut pas negliger le rBle important des mains sales, des mouches 191 et de la rupture des sources d’approvisionnement en eau potable favorisbe par un transport effect& dans de mauvaises conditions, par les inondations ou par des r&eaux d’6gouts defectueux [14,30,311. La contamination de I’aliment peut se faire aux differentes &apes de la chaine alimentaire, que ce soit par la fertilisation des cultures par des mat&es f&ales, par la rupture de la chaine du froid, par I’insa- lubrite des marches ou par une preparation culinaire sans respect des regles d’hygikne, comme cela peut se voir parfois dans certains res- taurants artisanaux ou chez les vendeurs d’aliments de rue [20, 231 . 2.2.2. Autres modes de contamination Ceau, agent important de la contamination oro-f&ale, peut aussi abri- ter certains parasites qui peuvent infester I’homme par voie transcuta- Revue Francqise des Laboratoires, marshvril 2000, No 321 37

Diarrhées infectieuses d'importation : diagnostic étiologique

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DlARRHiES INFECTIEUSES D’IMPORTATION :

DIAGNOSTIC ETI~L~GIOUE

Nadine Godineauaj* , Samia Hamanea, Chantal Chaplain b, Patrice Blonde1 b

R&urn6

Les diarrhees infectieuses d’importation sont t&s bien connues

des voyageurs puisque c’est la pathologie la plus frequente au

retour d’un pays tropical 1411. La contamination oro-f&ale est le

principal mode de transmission. Les agents responsables sont le

plus souvent d’origine bactbrienne (Escherichia co/i ent&otoxino-

genes (40 O/o), salmonelles (15 O/o) par exemple), alors que les virus

et les parasites ne reprbsentent que 15 g 20 % des &iologies. Une

revue de la litterature retrace les mecanismes physiopathologiques,

les manifestations cliniques et les techniques biologiques les plus

courantes pour aboutir au diagnostic Btiologique.

Diarrhbes - importation - diagnostic biologique - 6pid&

miologie.

Summary

Traveler’s diarrhea is the most frequent illness while traveling in

tropical countries. It is usually acquired through ingestion of fecal/y

contaminated food or water. Etiological agents are mainly bacteria

: enterotoxic Escherichia coli (40 Vo), Shigella (15 %), whereas

viruses and parasites are only responsible for 15 to 20 ‘J/a of trave-

ler’s diarrhea. This litterature review reports the physiopathological

mecanisms, the major epidemiological events and the most usual

laboratory techniques to reach the diagnosis.

Diarrhea - traveller - biologic diagnosis - epidemiology.

1. Introduction

L es diarrhees sont des affections bien connues des voyageurs puis-

qu’elles touchent un tiers des 18 millions de personnes qui se

deplacent chaque annbe d’un pays temper6 vers un pays tropical.

Le plus souvent bbnignes, les diarrhbes infectieuses d’importation ne

troublent souvent les vacances que quelques jours pour n’8tre au retour

qu’un Bpuisant souvenir [42] Ces troubles enteriques peuvent avoir une

a Unit6 de parasitologic-mycologic b Unit& de bacthiologie-virologie Laboratoire de microbiologic HBpital Delafonhne 2,rue du Docteur-Delafontaine 93200 Saint-Denis

article requ le 22 septembre 1999, accept& le 27 mars 2000.

0 Elsevier, Paris.

origine bacterienne, parasitaire ou virale et leur mode de contamina-

tion est le plus souvent oral 111 I.

2. Epidbmiologie

2.1. Causes des diarrhees d’importatlon

Le paludisme est une cause frequente de diarrhee mod&Se qui, chez

I’enfant non immunise en particulier, annonce parfois une forme grave

[27, 40, 421. II faudra done Bliminer ce diagnostic, avant d’envisager

une autre Btiologie

Les diarrhbes bactbriennes reprbsentent 70 Q 80 % des diarrhbes

infectieuses d’importation [7] : Escherichia co/i [451 et salmonelles

sont les batteries les plus frequemment retrouv6es.

Dans 10 & 20 O/o des diarrhees aigu&, une origine virale pourra &tre

affirm&e [7] : Rotavirus, agent Norwalk, Astrovirus. Dans 5 ti 10 % des

cas, un parasite sera responsable du tableau clinique. II pourra alors

s’agir d’un protozoaire : Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica, coc-

cidie ou microsporidie intestinale 1361. Les helminthes peuvent aussi

&re incrimin& : par exemple, Ascaris lumbricoides, Ankylostomid&

(figure 10) ou Stongyloi’des stercoralis.

Certains arguments permettent d’orienter le diagnostic :

- dur&e de I’incubation avant I’apparition du syndrome diarrhbique

(tableau I),

- pr&sence ou non d’un syndrome febrile associe (tableau II),

- mbcanisme invasif ou entbrotoxique de la diarrhbe (tableau 111).

2.2. Modes de contamination

2.2.1. La contamination oro-f&ale

Elle joue un rBle essentiel dans la survenue des diarrhees infectieuses

d’importation. Cabsorption d’aliments contamines par les mati&es

f&ales provenant de personnes infectbes est la premiere source de

contamination. II ne faut pas negliger le rBle important des mains sales,

des mouches 191 et de la rupture des sources d’approvisionnement

en eau potable favorisbe par un transport effect& dans de mauvaises

conditions, par les inondations ou par des r&eaux d’6gouts defectueux

[14,30,311.

La contamination de I’aliment peut se faire aux differentes &apes de

la chaine alimentaire, que ce soit par la fertilisation des cultures par

des mat&es f&ales, par la rupture de la chaine du froid, par I’insa-

lubrite des marches ou par une preparation culinaire sans respect des

regles d’hygikne, comme cela peut se voir parfois dans certains res-

taurants artisanaux ou chez les vendeurs d’aliments de rue [20, 231 .

2.2.2. Autres modes de contamination

Ceau, agent important de la contamination oro-f&ale, peut aussi abri-

ter certains parasites qui peuvent infester I’homme par voie transcuta-

Revue Francqise des Laboratoires, marshvril 2000, No 321 37

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Pathologies d’importation

Salmonelies non typhiques 1 & 36 heures [401

Campylobacter 12 B 72 heures

Shioelles 2 B 5 iours [401

1 Vibrio cholerae 1 auelaues heures B 5 iours [4’71 1

Salmonella typhi 1 3 B 20 jours [21 I Yersinia enterocolitica 1 2 semaines

:, . \,~ ^‘_ ,, .‘. ,’ _w’ .‘,‘,‘:‘._:‘_ ‘: :..,yT

Astrovirus,Coronav;rus, Torovirus 1 24 heures

Rotavirus et agent de Norwalk 24 a 48 heures [4f

/ . .;. .. : ~

Isospora belli (figure 1)

Giardia intestinalis (figure 4)

Entamoeba histolytica histolytica

Cryptosporidium spp

Cyclospora

Enterocytozoon bieneusi

~nce~halitozoon jntestina/js

Stronavlo~des stercoralis

1 semaine

environ 15 jours 1381

tres variable

3 g 12 jours [361

1 semaine

1 semaine

1 semaine

3 semaines

1 Trichuris trichiura I 4 semaines I Ancylostoma duodenale

et Necator americanus (figure 9)

Schistosoma japonicum

Ascaris lumbricoibres (figure 8)

Schistosoma mansoni

Schistosoma ~nterca~atum

6 semaines

6 B 6 semaines

9 & t 0 semaines

10 semaines

10 semaines

Plasmodium sp +++

Salmonella typhi et para-~phi

A, B, C Campylobacter sp

Escherichia coli : ECEP, ECU, ECEI

Rotavirus

Kbrio choierae

Amibes intestinates : ~n~~~a histo~f;~ h;s~i~i~

Helminthes intestinaux

Enterocytozoon bieneusi 1241

Escherichia coli:

ECEH. ETEC

Adenovirus

Virus de I’hepatite A et E

Cryptosporidium sp

I Yersinia enterocoljti~

Shigelies (fievre inconstante)

Cycfospora sp (fievre inconstante)

nee et &re aussi responsables de diarrhee. C’est le cas de la bilhar-

ziose a Schistosoma mansoni, S. j#tercalatum ou S. japonicum ; I’homme s’infeste lors d’un bain dans des eaux deuces contamin~es

par des mollusques abritant des furcocercaires [32,34, 401.

2.3. Facteurs favorisant la survenue

Si la plupart des bactories et virus et certains parasites sont cosmo-

polites, d’autres sont infiniment plus frequents en zone tropicale ou

%cherichia co/i : Shigelles

Salmonelles non typhiques

Escherichia coli : ECEI, ECEH, ECEP [431 Yersinia enterocolitica

Campylobacter

Enfamoeba histo~t;~

histolyfica

Baiantidium coli

Ascaris lumbricoides

Trichuris trichiura

Douves intestinales : Heferophyes heterophyes

Mefagonimus sp

Fasc;olops;s sp

Schistosoma mansoni,

intercalatum, japonicum

?otavirus et autres virus f

>yclospora sp

meme specifiques aces regions. Les affections qu’ils entrainent sur-

viennent alors sur un mode endemique avec quelques poussees epi-

demiques [26].

Les risques de contamination, du fait du peril fecal, sont done dans

ces regions de forte endemicite beaucoup plus importants. La fre-

quence mondiale de ces parasitoses est estimee s 800-l 000 millions

de porteurs d’Ascaris iumbricordes, 900 millions d’ankylostomiens [35]

et un demi-milliard de porteurs de Trkhuris trichiura [371. Pourtant, tow

les voyageurs ne contracteront pas une diarrhee infectieuse.

Certains facteurs influencent cette frequence.

2.3. t. Le pays d’origine

La diarrhee est plus frequente chez les voyageurs qui vont dune region

industrialis~e vers une region B haut risque [22j.

2.3.2. L%ge

Les personnes plus jeunes (adultes et jeunes enfants) sont plus sen-

sibles que les personnes lgees [7, 491.

2.3.3. Le statut immunitaire du voyageur

Les patients souffrant d’un deficit en IgA [38] ou d’immuno-suppres-

sion sont plus sensibles aux diarrhees. En effet, chew les patients infec-

tes par le VII-I, /es infections & shigelles, Campy/obacfer, salmonelles

ou & Strongylo~d~s sont souvent plus s&&es avec un risque de dis-

semination plus important Ill.

Par ailleurs, certaines parasitoses doivent etre maintenant evoquees

devant toute diarrhde du voyageur (Cryptosporidium, microsporidies

par exemple) [36, 401, quel que soit son &at immunitaire.

2.3.4. f es facteurs gdn&iques

Certaines formes de diarrhee sont plus frequentes chez les patients

de groupe sanguin 0. En effet, des rocepteurs d’adherence des ETEC

peuvent &re genetiquement acquis 181.

2.3.5. L’ach/orydrie

Toutes les batteries enteropathogenes sont sensibles a l’acidite gas-

trique [71.

30 Revue Franpaise des Laboratoires, marsiavrii 2000, Ne 321

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Pathologies d’importation

Revue Franpaise des Laboratoires, marshrll 2000, No 321 39

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Pathologies d’importation

2.3.6. Le &Ion irritable

La notion avant le sejour d’un colon irritable doit etre considere comme

un facteur favorisant [12].

2.3.7. Le niveau d‘hygike de la r6gion visitke

On notera le lieu, la duree du sejour et la date du retour. On precisera

le type de voyage effect& par le patient (voyage c( a risques 1) ou voyage

(t protege ‘) ) [8].

Les pays peuvent etre classes en trois groupes [2] :

- le groupe I oli I’incidence de la diarrhee du voyageur peut atteindre

40 s/o : I’Amerique latine, I’Afrique et I’Asie du Sud-Est ;

- le groupe II oti la diarrhee touche 10 % des voyageurs : le sud de

I’Europe, la Chine intertropicale et la Russie ;

- le groupe Ill ou I’incidence de la diarrhee est inferieure a 5 %:

I’Amerique du Nord, I’Europe du Nord et de I’Ouest, le Japon, I’Australie

et la Nouvelle ZBlande.

2.3.8. La durke du skjour

Elle conditionne le risque de contamination. En effet, plus le temps ou

la probabilite de contact avec I’agent pathogene est important, plus

le risque s’accrolt [7].

2.3.9. La s&ection et la conservation des aliments

et de l’eau potable sont les principaux agents responsables du peril

fecal [12, 28, 331

3. Tableau clinique des diarrhkes infectieuses d’importation

La diarrhee du voyageur survient le plus souvent au debut du voyage

vers le 2e ou 4e jour apres I’arrivee.

Caracterisee par son allure brutale avec I’emission d’au moins 3 selles

non moulees par jour, la diarrhee peut etre accompagnee d’autres

symptomes [2, 91 : - douleurs abdominales (700/o),

- nausees, anorexie, malaises (500/o),

- vomissements (15 O/o), - et plus rarement, fievre ou sang et glaires dans les selles.

Les diarrhees infectieuses d’importation peuvent se presenter sous

deux formes cliniques.

3.1. Le syndrome chotkiforme

C’est une diarrhee profuse, aqueuse, incolore, eau de riz, afecale et

accompagnee de vomissements. Le risque de deshydratation est

majeur.

C’est le plus souvent un agent infectieux agissant par I’intermediaire

d’une enterotoxine qui provoque ce syndrome 161.

3.2. Le syndrome dysenterique

II est fait de selles glaireuses, micro-sanglantes parfois purulentes,

accompagnees de colites, d’epreintes et de tenesme. II est dir a des

agents infectieux soit bacteriens (salmonelles ou shigelles), avec alors

association d’un syndrome febrile, soit parasitaires (dysenterie ami-

bienne) ou la fievre est absente [6].

En fait, les germes entero-invasifs produisent parfois egalement une

toxine et les deux mecanismes sont alors intriques [13].

Ce tableau persiste pendant 2 ou 3 jours pour disparaitre progres-

sivement. Les investigations biologiques deviennent alors inutiles. Si

les symptomes persistent au-dela de cette periode, l’etiologie para-

sitaire est probable, mais un bilan clinique et biologique permet-

tra, peut-etre, au retour du voyage de determiner I’agent respon-

sable. Dans 48 a 68% des cas, ces examens resteront malgre tout

negatifs.

4. Conduite a tenir devant un patient presentant une diarrhee au retour d’un sejour en zone tropicale

4.1. Introduction

Cexamen biologique a pour but de retrouver le ou les micro-orga-

nismes pathogenes responsables du syndrome diarrheique. II devra

associer une etude parasitologique, bacteriologique et virologique.

Mais certains facteurs limiteront les chances d’aboutir a un dia-

gnostic.

En effet, dans certains cas, le voyageur ne consulte que tardivement

apres I’apparition des premiers signes et parfois un traitement anti-

septique ou antibiotique a deja ete institue.

4.2. Prklevements

4.2.1. Les selles

Les agents responsables des diarrhees infectieuses d’importation,

et certains parasites en particulier, sont tres sensibles aux conditions

de prelevements et de conservation avant I’examen. Ceci est parti-

culierement vrai pour les formes vegetatives des protozoaires

(Entamoeba histolytica par exemple)

II est done souhaitable de demander au patient de venir effectuer

le prelevement directement au laboratoire.

Le prelevement sera depose dans un pot propre et sec.

Chaque demande d’examen doit etre accompagnee dune fiche de

renseignements cliniques ou seront indiques : - la date et le lieu du sejour en zone tropicale,

- les signes cliniques permettant d’orienter le diagnostic,

- le resultat de la recherche de paludisme,

- le chiffre absolu de I’eosinophilie sanguine,

- la notion d’une contamination de plusieurs personnes proches

ayant effect& le meme sejour permettra de distinguer une cc tourista )’

d’une toxi-infection alimentaire.

Si une etiologie bacterienne est suspect&e, la selle peut etre conser-

vee une nuit a +4” C; au-dela, il faudra utiliser un milieu de transport

(glycerine tamponnee).

4.2-2. L’ kouvillonnage rectal

II sera effect& de preference en cas de diarrhee profuse ou chez le

jeune enfant 1441.

4.2.3. La biopsie de la muqueuse recta/e ou colique

Effect&e lors d’une endoscopie, elle est deposee dans un flacon ste-

rile contenant de l’eau physiologique pour eviter la dessication [28].

4.2-4, Les h6mocultures

Elles sont associees au prelevement de selles dans les diarrhees febriles.

C’est le premier prelevement positif lors d’infection par des salmonelles

majeures (Salmonela typh~) mais on observe aussi des bacteriemies

dans les infections par des salmonelles mineures [20].

Revue Franpise des Laboratoires, marsh4 2000, N” 321

Page 5: Diarrhées infectieuses d'importation : diagnostic étiologique

Pathologies d’importation

4.3. Examen bacteriologlyue des selles

4.3.1. Examen microscopique direct

- Technique : &at frais, coloration de Gram.

- RBsultats : on notera la presence de leucocytes et d’hematies. Une

flore equilibree est composbe majoritairement de bacilles Gram nbga-

tif avec des bacilles Gram positif. On notera toute modification de cet

Bquilibre et la presence de germes & morphologie inhabituelle : par

exemple Campylobacter ou Vibrio sp.

4.3.2. Cultures

La majorite des especes bactbriennes retrouvees dans les diarrhkes,

comme les bactbries commensales du tube digestif, appartiennent g la

famille des entCrobact6ries (salmonelles, shigelles, Escherichia co/i,

Yersinia enterocolitica). Les milieux de culture utili&s doivent done per-

mettre une orientation de I’esp8ce; ce sont des milieux sClectifs, g&lo-

&s lacto&s qui mettent en Evidence des caractbres biochimiques comme

la fermentation du lactose (salmonelles et shigelles sont lactose -), la pro-

duction d’H,S (salmonelles), la non utilisation du sorbitol (ECEH). Pour

certaines especes ayant des exigences de culture particuli&res, on

utilisera des milieux sp&ifiques.

En cas de : 4.3.2.1. Recherche de Salmonella et Shigella

Diffbrents milieux &lectifs sont commercialis& [44] :

- GBlose Salmonella Shigella (SS),

- Xylose DBsoxycholate (XLD),

- Hektoen,

- DBsoxycholate Citrate Lactose (DCL),

- SMID.

II n’existe pas de milieu d’enrichissement des shigelles. Pour les sal-

monelles, on utilise en plus des milieux solides, un milieu d’enrichis-

sement liquide (S&!nite, Muller-Kaufmann, Rappaport) qui est repi-

qui: apr&s 4 8. 8 heures d’incubation ti 37” sur les milieux &lectifs

pr&%demment cit&.

- Orientation

Les colonies ne fermentant pas le lactose et produisant ou non de

I’H2S sont repiquees en milieu urke-indole ; ce test permet d’blimi-

ner les especes d’ent&obact&ies commensales du tube digestif

(Proteus, Citrobacfer, lactose nkgatif). Des batteries urbase n&ga-

tive sont repiqubes sur milieu de Kligler-Hajna et identifibes biochi-

miquement (API 20E).

- SBrotypage

Le s&otypage ne peut &tre interpret& qu’apr8s I’identification bio-

chimique de la bact&ie. On determine le s&ovar des salmonelles et

shigelles en recherchant par agglutination les antigenes : - somatiques 0 (salmonelles et shigelles) et Vi (salmonelles),

- flagellaires H (salmonelles).

II existe 1 600 s6rovars de salmonelles dont les combinaisons antig&

niques (Vi, 0 et h) sont regroupees dans le tableau de Kaufmann-White.

4.3.2.2. Recherche de Campylobacter

II est nbcessaire d’utiliser des milieux speciaux (Karmali, Campytosel...)

contenant du sang ou du charbon et des antibiotiques. Ces milieux

sont incubes 48 heures en micro abrophilie g 37’ et $I 42” C. Les colo-

nies sont rep&es par leur morphologie translucide en cccoulbe de

bougie’a. On pratique une coloration de Gram (bacille Gram - incur&)

et une recherche d’oxydase (les Campylobacter sont oxydase +). On

poursuit ensuite I’identification d’espbce (test a I’hippurate, sensibi-

lit& & I’acide nalidixique et a la cbfalotine).

41 Revue Franqa~se des Laboratares, mars/avrtl 2000, N” 321

4.3.2.3. Recherche d’Escherichia coli

E. coldest une bact&ie commensale du tube digestif, mais certaines

souches ont acquis des facteurs de virulence.

On distingue : - ECEP : E. co/i enteropathogene responsable de diarrhees essen-

tiellement chez I’enfant de moins de 3 ans, certains s&otypes sont res-

ponsables de diarrhee du voyageur (026, 055,011 1, 0125) ; - ECEH : E. colient&ohbmorragique (0157, H7) responsable de diar-

rhees sanglantes pouvant etre associees Bun syndrome hemolytique

et uremique ; - ECEI : E. co/i enteroinvasif responsables de dysentbrie ; - ECET : E. co/i ent&otoxinog&ne ; - ECEagg : E. co/i enteroaggregante.

II est difficile d’identifier ces souches.

ECEP : recherche chez I’enfant de moins de 3 ans. La selle est ense-

men&e sur un milieu EMB, B I’aide de &rums agglutinants on

recherche les serotypes ent&opathog&nes.

ECEH : on ensemence un milieu Mac Conkey au sorbitol, les ECEH

(0157) ne fermentent pas le sorbitol. Les batteries agglutinant avec

les &rums 0157 doivent ktre identlfikes.

En ce qui concerne les autres types d’E. co/i, il n’existe pas Q I’heure

actuelte de technique simple d’identification en dehors de la recherche

de toxines ou des genes codants pour celtes-ci ou pour les facteurs de

virulence, qui ne sont pas des examens pratiques en routine.

4.3.2.4. Recherche de Yersinia

Apr&s un ensemencement sur milieu CIN incube a + 30°, milieu d’en-

richissement de Rappaport incubi! 24-48 heures $I + 4’ C puis repi-

q&e sur milieu CIN (cefsulodine, isfasan, novobiocine) incube 48

heures a + 30”.

4.3.2.5. Recherche de Vibrio cholerae

II se recherche directement et aprt% enrichissement en eau Pepto&e

alcaline repiqube toutes les 3 heures sur milieu gelose spbcifique

(TCBS).

On complt?te I’identification biochimique (API 20E) et action du com-

posi! vibriostatique (0129) ainsi que I’identification antigenique (Ogawa

et Inaba) ; I’identification du biotype rel&e d’un centre de rbf&ences.

4.3.3. Antibiogramme

II est necessaire de pratiquer un antibiogramme sur les souches bac-

teriennes isol8es. Dans une etude faite dans 76 hBpitaux franqais, Breuil

[lo] a observe 29 O/o de salmonelles resistantes & I’association amoxi-

cilline-acide clavutanique. En ce qui concerne les quinolones, le taux

de resistance observe pour I’ofloxacine et la pefloxacine est voisin de

5 O/o [21]. Les shigelles restent plus sensibles que les salmonelles, &an-

moins l’&ude de Breuil montre un taux de resistance allant de 20 $I 48 %

au cotrimoxazole et de 15 & 28 O/o Q I’association amoxicilline-acide cla-

vulanique en fonction des biotypes [lo]. Enfin Mkgraud montre une aug-

mentation inquibtante du taux de r&istance des Campylobacferaux qui-

nolones (32 O/o pour C. jejuni et 52 O/o pour C. co//).

4.4. Recherche des agents vlraux dans les selles

Tous tes virus des diarrhees sont difficilement cultivables. Seules la micro-

scopie Blectronique et I’immuno-microscopic klectronique restent in&

ressantes mais ne sont pas .$I la portee de tous les laboratoires [50].

Les selles sont recueillies dans un flacon sterile et la selle peut i$tre

conservbe 8 jours & + 4’ C. Cexcr&ion virale est abondante et dure 8

B 10 jours pour les Rotavirus; elle est moins longue pour les autres virus

concern& [4].

41

Page 6: Diarrhées infectieuses d'importation : diagnostic étiologique

Pathologies d’importation

Dans la pratique courante, la detection du Rotavirus du groupe A et

des Adenovirus s’effectue par agglutination de patiicules de latex sen-

sibilisees avec des anticorps [4].

Les specificites de groupe et d’espece peuvent s’effectuer par des

techniques ELISA avec des anticorps monoclonaux prepares avec les

principaux agents viraux ; l’immunofluorescence permet le serotypage

des Rotavirus et des Adenovirus.

La mise en evidence des anticorps specifiques nest que d’un apport

mineur pour le diagnostic individuel (4), en dehors des hepatites virales

ou la presence d’anticorps anti-VHA de type IgM, signe d’une infec-

tion recente.

4.5. Examen parasrtologique des selles

II devra, bien sirr, cornporter les examens classiques qui doivent etre

effect&s pour toute recherche de parasites dans les selles : - un examen direct entre lame et lamelle d’un prelevement mince de

selles fraiches,

- un examen apres une concentration par deux methodes classiques.

Le choix des techniques de concentration s’effectuera en fonction de

I’orientation diagnostique d’une part et de la consistance de la selle

d’autre part.

Parfois, la recherche de certains parasites amenera le biologiste a

effectuer des techniques complementaires ou des colorations spe-

cifiques.

Cexamen parasitologique des selles devra &tre rep&e plusieurs fois

a quelques jours d’intervalle ; l’emission des parasites dans les selles

pouvant varier dans le temps [3, 281.

4.51. Examen macroscopique

Cet examen permet de noter : - la couleur de la selle, - sa consistance, temoin de la vitesse du transit intestinal,

- la presence de glaires, mucus ou sang,

- eventuellement la presence de vers adultes.

S’il s’agit d’une diarrhee abondante, le biologiste n’aura aucune dif-

ficulte a obtenir le prelevement. Mais ce n’est pas toujours le cas, et

le patient qui souffre de diarrhee, parfois, ne peut pas donner de selles.

II sera alors utile d’effectuer un premier examen dans des conditions

normales, puis la veille des deux examens suivants, de faire absorber

au patient un laxatif (sulfate de magnesie) [3].

4.5.2. Examen microscopique

4.5.2.1. Examen direct

C’est l’etape majeure de l’examen copro-parasitologique [46]. II peut

btre effect& avec une goutte d’eau physiologique et permet de retrou-

ver la plupart des parasites et d’etudier les caracteres de mobilite de

certains d’entre eux. Ceau physiologique peut etre remplacee par une

goutte de Lugol, ce qui permettra d’immobiliser les protozoaires et de

colorer la chromatine de leur noyau. Caddition d’une goutte d’eau dis-

tillee va faire &later les formes vegetatives des protozoaires alors que

Blastocystis hominis resistera.

4.5.2.2. Examen apres concentration, les methodes classiques

La concentration va permettre de retrouver, dans un faible volume de

selles, les elements parasitaires initialement disperses dans tout le pre-

levement.

Aucune de ces methodes ne permet de retrouver tous les parasites.

42

a) Methades physiques

Les methodes de flottation utilisent un liquide de densite superieure

B celle des parasites, ces dernrers se retrouvant a la surface du liquide

(exemples: methode de Faust simplifiee, methode de Janeckso-

Urbanyi) [28, 461.

Les methodes de sedimentatron utrlisent un liquide de densite infe-

rieure e. celle des parasites. Ces dernrers se retrouveront alors dans

le culot de sedimentation (exemples : sedimentatron simple, methode

de Faust et Ingalls en eau glycerinee) [46].

b) M6thodes diphasiques

Sont muses en presence deux phases liquides non miscibles : l’une

aqueuse, I’autre constituee d’un solvant des lipides (exemples:

methode de Bailanger, mothode de Ritchie, methode de Thebaut) [16].

4.5.2.3. Techniques specifiques

Certarns parasites sont difficilement retrouves avec les techniques habi-

tuellement utilisees. II faudra done, pour en assurer le diagnostic, mettre

en route des techniques de concentration ou des colorations specifiques.

Nous avons selectionne les plus utilisees ou les plus faciles a mettre en

ceuvre, mais elles restent le plus souvent du ressort des laboratoires spe-

cialises.

a) Recherche d’oxyures (figure 7)

Methode de Graham a la cellophane adhesive [3] : la femelle d’oxyure

vient pondre au niveau des plis de la marge anale puis meurt. Cette

technique permet de visualiser les ceufs et parfois aussi le ver adulte.

b) Recherche de larves d’anguillule (SfrongyloYdes stercoralls) (figure 17)

- Methode de Baermann et Lee [28, 351 qui utilise le thermotropisme

positif des larves tres mobiles.

- Coproculture de Ho-Thi-Sang et culture sur papier buvard en tube [28].

Les cultures sont maintenues a I’etuve a 25’C et la lecture quotidienne

se fait a partir de la 48e heure apres I’ensemencement et pendant 15 jours.

c) Recherche de protozoaires intestinaux (figures 5 et 6), en par-

ticulier recherche d’Entamoeba histolytica

- Culture sur milieu drphasique de Dobell et Laidlaw [3] contenant

de I’amidon de riz qui favorise la culture des protozoaires en milieu

alcalin.

- Technique de Sapero, Lawless et Strome [3] ou technique de MIF-

conservation recommandee pour une observation differee des tro-

phozo’ites dans un prelevement fecal (MIF = Merthiolate lode Formal).

- Methode de concentration d’elements parasitaires selon Blagg et

COIL ou technique de MIF-concentration. Cette methode diphasique

utilise I’ether comme solvant organique et la solution MIF comme

phase aqueuse.

Seule I’observation des trophozo’ltes hematophages permet de

conclure a la presence d’Entamoeba histolytica. La recherche d’an-

tigene lectinique dEntamoeba histolytica avec les trousses ELISA

est prometteuse. II existe d’autres methodes (PCR en particulier) qui

restent peu applicables en routine [25].

d) Recherche de Cryptosporidium parvum (figure 2)

- Coloration de Ziehl Neelsen modifiee [15, 171. Cette coloration s’ef-

fectue sur le culot de sedimentation de la technique de concentration.

Les oocystes prennent une coloration rose-rouge avec une zone cen-

trale plus Claire, leur diametre varie de 3 a 5 pm. Censemble de la selle

reste coloree en vert.

e) Recherche de Cyclospora cayetanensis (figure 3)

- Coloration de Ziehl Neelsen modifiee qui calorie les oocystes en rose

rouge. lls se distinguent facilement des oocystes de Cryptospor;dkm

sp par leur taille (8 a 10 urn de diametre) plus Importante [36].

Revue Franpse des Laboratolres, marskvrll 2000, N” 321

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Pathologies d’;~po~tat;o~

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Pathologies d'importation

- En lumiere UV, les oocys tes son t s p o n t a n e m e n t f luorescents et appara issen t sous fo rme de cerc les b leus [15] .

f) Recherche de microsporidies intestinales

- Colorat ion par le Tr ichrome modif ie : technique de Weber [ 1 , 4 8 ] effectue sur un frott is tres mince de la selle. Les spores apparaissent comme des e lements refr ingents de couleur rose de tail le variable (Enterocytozoon bieneusi 0,9 IJm x 1,5). - Technique de Van Goot uti l isant un f luorochrome se fixant sur la chi- t ine de la paroi des spores (Uvitex 2 B) [15, 19].

g) Recherche des oeufs de Schistosoma mansonL japonicum ou intercalatum (figure 12)

La mise en ev idence des ceufs de Schistosoma mansoni sera facili- tee en uti l isant la technique de Junod (f lottation & I ' iodomercurate de potassium) [1 8].

Les ceufs peuvent aussi 6tre faci lement retrouves Iors d 'une biopsie de la muqueuse rectale. Si elle est epaisse, I 'examen s'effectue apres ecla i rc issement au ch loro lactophenol .

L 'aspect des ceufs permet t ra de savoir si la maladie est ancienne ou evolut ive. En effet, Iorsqu' i ls sont vivants, les oeufs cont iennent un embryon cilie et mobile. Lors d 'une infection ancienne, certains oeufs prennent une cou leur fonc~e avec des granulat ions internes refrin- gentes, temoin d 'une degene rescence plus ou moins e tendue de I 'embryon.

5 Conclusion

C omme nous venons de le voir, la diarrhee est le probleme de sante le plus frequent pour les voyageurs se rendant en zone tropicale.

Le voyageur qui consul tera avant son depar t dol t etre prevenu de ce r isque : des consei ls lui seront donnes portant sur I 'hygiene al imen- taire et corporel le [24, 41]. Mais ils sont souvent vite oubl ies et ne seront suivis que par une minorite de voyageurs. II faudra pourtant insis- ter et les rep6ter avant chaque depart.

Certaines vaccinations lui seront conseillees, contre I'hepatite A ou la fievre typhd~de par exemples [39]. Le vaccin contre le cholera n'est plus dispo- nible en France actuellement [29], mais d'autres vaccins sont attendus : vaccin centre les diarrhees & Shigella [29, 39], vaccin anti E. coil entero- toxinogenes [8], vaccin contre les virus enteriques (Rotavirus, NLV) [50].

Uant ib iotherapie pr6vent ive peut etre env isagee pour un voyage de courte duree et dans certains cas bien precis seulement : hommes d'af- faires, sportifs de haut niveau ou patient souffrant d 'une pathologie qui le rend plus sensible aux agents infectieux (achlorydrie, maladie a VlH, insuff isance renale par exemples) [7, 41 ].

Nous rappel lerons aussi au voyageur que si la diarrhee peut etre un sympteme du paludisme, elle pourrait aussi etre un facteur favorisant cet te pathologie en diminuant I 'absorpt ion du proguani l util ise en chi- mio prophyla×ie [5, 8].

Un bon conseil de I 'OMS qu'il ne devra pas oublier : fais le bouillir, cuit- le, pele-le ou bien oubl ie le!

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