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Annexes Annexe1 231 Annexes

Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

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Page 1: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe1

231

Annexes

Page 2: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe1

232

Annexe1 : Réflectométrie de rayons X à incidence rasante

Le principe de l’XRR (en anglais : X-Ray Reflectometry) repose sur la mesure de la

réflectivité spéculaire d’un faisceau parallèle de rayons X mesurée en incidence rasante (0-5°)

[Vanderlee2000]. La méthode consiste à envoyer sur l’échantillon un faisceau de

rayons X parallèles monochromatiques sous incidence rasante et à enregistrer les

variations d’intensité du faisceau réfléchi lorsque l’angle d’incidence varie. Lorsque le

faisceau de rayons X tombe sur la surface sous un angle θ très faible (inférieur à

l'angle critique θc tel que cos(θc) = n), il est entièrement réfléchi. Pour des angles

d'incidence supérieurs à θc, une partie du faisceau pénètre dans l'échantillon et

l'intensité de la réflexion diminue. Pour des multicouches, la partie réfléchie à

l’interface interfère avec celle réfléchie à la surface de l’échantillon.(voir figure A-1).

L’analyse XRR permet alors d’obtenir certaines caractéristiques de l’échantillon :

o la densité à partir de l’angle critique

o l’épaisseur du film à partir de l’espace entre les franges

o la rugosité de surface et d’interface à partir de l’amplitude des franges et de

l’atténuation de la courbe de réflexion

Faisceau RX incident

Faisceau réfléchi

Interface Echantillon

Figure A-1: Principe de l’XRR.

Les mesures ont été obtenues avec un équipement Jordan Valley JVX5200T1 sur des

couches déposées sur des substrats silicium pour les radiations du Cuivre Cu-L3,2 (λ=

0.15051 et 0.15433 nm). Le traitement des diagrammes est effectué à l’aide du logiciel de

simulation «Firefx4c_6 » basé sur la méthode de Parrat [Parrat95].

Les analyses XRR ont été réalisées en collaboration avec Diane Rebiscoule au LETI.

Page 3: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe2

233

Annexe2 : Spectroscopie des photoélectrons X ou XPS Principe de mesure

Le principe de l’XPS (en anglais : X-ray Photoelectron Spectroscopy) repose sur

l’interaction d’un rayonnement X avec la matière qui entraîne l’émission d’électrons issus des

niveaux atomiques excités : les photoélectrons X [Eberhart1997].

L’échantillon est excité par une onde électromagnétique d’énergie d’excitation hν suffisante

pour extraire les électrons du matériau. L’absorption de l’énergie par l’échantillon induit une

émission d’électrons photoexcités (voir figure A-2). Ces photoélectrons sont émis avec une

énergie cinétique Ec= Hν –Eliaison –Ws où Ws est le travail de sortie des électrons de

l'échantillon. Dans le cas des solides, les énergies de liaison sont définies par rapport

au niveau de Fermi. Cette technique permet d’identifier les différents éléments

chimiques présent dans la couche et de quantifier la nature de l’environnement

chimique et le type de liaisons de certains éléments [Hollinger86].

électrons photoémisélectrons photoémis

Figure A-2 : Principe de l’émission d’un photoélectron.

L’émission des rayons X est obtenue par bombardement d’une anode

métallique avec des électrons énergétiques (20 keV). L’XPS est une technique

d’analyse de surface, elle permet de sonder une épaisseur maximale de 10 nm environ.

Appareil utilisé

Le spectromètre utilisé (CAMECA RIBER SIA 200) comprend une enceinte

UHV (10-9-10-10 Torr), un analyseur cylindrique de type MAC2 dont on peut choisir

Page 4: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe2

234

la résolution (mais gardée constante dans toute la gamme d’énergie cinétique

balayée), un canon à ions, un canon à électrons et une source de rayons X non-

monochromatique filtrée (CAMECA SCX 700) comportant une double anode (Al-

Mg). Pour notre étude, la source excitatrice AlKα a été utilisée.

Analyse d’échantillons de carbone amorphe par XPS

Nous détaillons ici les études effectuées par XPS sur les cinq échantillons de

référence décrits partie 3 du chapitre 3. Leur description est rappelée dans le tableau

A-1.

Echantillon Flux d’helium (sccm)

Flux de C7H8 (sccm)

Puissance (Type) Indice @ 1.3 µm

1 (E1) 500 100 50 RF 1,589 2 (E2) 500 100 200 RF 1,624 3 (E3) 500 100 400 RF 1,67 4 (E4) 500 100 700 RF 1,758 5 (E5) 990 100 400 BF 1,81

Tableau A-1 : descriptif des échantillons.

Les spectres se présentent sous la forme de pics correspondant à l’énergie cinétique

des électrons de cœur des atomes de C. Trois zones sont intéressantes à observer (voir

figure A-3) :

- La bande de valence de nos matériaux, située a des énergies proches du niveau

de Fermi, significative d’un ordre à grande échelle du matériau.

- Le pic d’absorption lié aux orbitales C1s du carbone, représentatif du type

d’hybridation ainsi que de l’environnement du carbone.

- Un pic relatif aux pertes proprement dites, significatif du matériau.

autres

Figure A-3 : Exemple de spectre d’XPS des échantillon étudiés.(Echantillon 3).

Bande de valence

Pertes d’énergies

C1s

Energie de liaison (eV)

Page 5: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe2

235

Interprétation des pertes d’énergie des photoélectrons et de la bande de valence

Les spectres de perte d’énergie du carbone 1s de nos échantillons sont présentés en

Figure A-4. En parcourant le spectre vers les hautes énergies de liaison, on trouve

successivement :

- Un premier pic ( dit « shake-up ») à + 6-7 eV par rapport au C 1s, relatif à la

présence de carbone engagé dans des liaisons de type C=C dans des cycles

benzéniques.

Ce pic est très prononcé pour les échantillons 1 et 2, et décroît jusqu’à extinction

pour les échantillons 3, 4 et 5.

- Un second pic très large relatif aux pertes des électrons proprement dites, dont le

maximum à 308 eV est caractéristique du a-C:H [Shafer96].

3 2 0 3 1 0 3 0 0 2 9 0 2 8 00

1 0 0 0 0

E 1

E n e rg ie d e lia is o n (e V )3 2 0 3 1 0 3 0 0 2 9 0 2 8 0

0

1 0 0 0 0

E 2

E n e rg ie d e lia is o n (e V )

3 2 0 3 1 0 3 0 0 2 9 0 2 8 00

1 0 0 0 0

E 3

E n e rg ie d e lia is o n (e V )3 2 0 3 1 0 3 0 0 2 9 0 2 8 0

0

5 0 0 0

1 0 0 0 0

Inte

nsité

(U.A

)In

tens

ité (U

.A)

Inte

nsité

(U.A

)

E 4 E 5

E n e rg ie d e lia is o n (e V )

Inte

nsité

(U.A

)

Figure A-4 : Spectres de perte d’énergie du carbone 1s pour les quatre échantillons.

Les spectres de la bande de valence (voir figure A-5) confirment le caractère

particulier de l’échantillon 1 et, dans une moindre mesure de l’échantillon 2. Une

structuration de la bande de valence est observée pour l’échantillon 1 et, plus

faiblement pour le 2. En comparaison, la forme de la bande de valence des

échantillons obtenus à plus forte puissance (3, 4, 5) est plus caractéristique de

matériaux amorphes du type a-CH [Shafer96], avec sa forme « arrondie ». La

Page 6: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe2

236

structuration observée sur les échantillons 1 et 2 suppose une structure moins

désordonnée, où un certain « ordre au premiers voisins » subsiste.

3 0 2 5 2 0 1 5 1 0 5 0

E n e r g ie d e l ia is o n s ( e V )

E 1 E 2 E 3 E 4 E 5

E f

Inte

nsité

(U.A

)

Figure A-5 : Spectre d'énergie de la bande de valence des échantillons.

Interprétation des spectres liés aux niveaux de cœur 1s du carbone

Pour les échantillons 1 et 2, la position du pic C1s du carbone est décalée vers 285.1

eV, ce qui correspond au signal du carbone engagé dans des groupements C-phényl

caractéristique du toluène. Ceci est cohérent avec l’interprétation donnée plus haut et

confirme la présence de cycles carbonés dans ces échantillons.

Pour les échantillons 3, 4, 5, les spectres C 1s montrent un déplacement graduel vers

les basses énergies de liaison. Ce déplacement est interprété comme reflétant une

proportion différente de carbone hybridé sp2 et sp3, dont les contributions

apparaissent typiquement séparées de 0.6-0.8 eV [Shafer96]. En utilisant des

décompositions, il est possible de déterminer le type de liaisons mises en jeu dans les

ces couches.

Page 7: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe2

237

La figure A-6 représente la décomposition des signaux entre les liaisons de type sp2 (

notées –C=C-) et les liaisons de type sp3 (notées –C-C- et -C-H).

288 287 286 285 284 283 282

Energie de liaison (eV)

288 287 286 285 284 283 282

Energie de liason (eV)

Figure A-6 : Exemples de décomposition de spectre C1s en composantes sp2 et sp3. La

composante à haute énergie est relative aux liaisons C-O de la contamination de surface.

Pour les échantillons 3, 4, et 5, il est ainsi possible d’obtenir le rapport sp2/sp3 des

couches, les résultats sont indiqués dans le tableau A-2.

Echantillon 3 4 5

Puissance 400W RF 700W RF 400W BF

sp2/(sp2+sp3) 0.65 0.79 0.88

Tableau A-2- Résultats de la décomposition des spectres C1s.

L’XPS permet ainsi de caractériser le type de matériau obtenu dans le cas de nos

échantillons.

Une augmentation de la proportion de liaisons π est observée avec l’ordre des

échantillons ce qui suppose une graphitisation des couches déposées avec

l’augmentation des conditions de dissociation. Les couches 3, 4 et 5 peuvent être

assimilées à des matériaux de type carbone amorphe, la ou les couches 1 et 2 sont plus

de type « polymère » et ne possèdent pas la même signature caractéristique. Il ne nous

est donc pas possible de quantifier le ratio sp2/sp3 dans ces deux couches.

Les analyses XPS ont été réalisées en collaboration avec Olivier Renault au LETI.

E.3 E.5

C-O

-C-C-,

-C-H -C=C- -C=C-

-C-C-,

-C-H

C-O

Page 8: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe3

238

Annexe 3 : Analyse de couches de carbone amorphe par résonance magnétique nucléaire Principe de la résonance magnétique nucléaire

La Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) est une technique

spectroscopique qui utilise les propriétés physiques de la matière lorsque celle-ci est

placée dans un champ magnétique statique intense, B0. Elle permet d’avoir accès aux

environnements chimiques des noyaux possédant un spin nucléaire non nul. La

mécanique quantique indique que, pour des noyaux atomiques possédant un moment

magnétique (donc de spin non nul), le champ magnétique appliqué B0 lève la

dégénérescence des niveaux énergétiques : c’est l’effet Zeeman. Toutes les autres

interactions que peut subir un noyau considéré (de par son environnement) sont des

perturbations de cet effet Zeeman. Ce sont ces interactions qui sont intéressantes car

elles induisent localement des fluctuations du champ magnétique, et cela se traduit sur

les spectres par des modifications de la forme des raies d’absorption, de leur position

ou de leur élargissement. Lors de ce travail, des noyaux de spin ½ ont été étudiés :,

13C et 1H. L’ abondance naturelle de l’isotope 13C est très faible, de 1,1%

[Mehring83]. Par la technique de Polarisation Croisée (CP), il est possible d’utiliser le

couplage dipolaire avec les protons 1H pour augmenter l’intensité du signal des

noyaux 29Si et 13C (non moyenné à zéro à l'état solide) avec les protons. Cette

technique permet aussi de raccourcir les temps d'expérience même si les temps

d’acquisition restent importants (de l’ordre de quelques heures au lieu de quelques

jours). Lorsque l’on utilise cette méthode, les informations données par les spectres

sont seulement qualitatives. En effet, plus un noyau est proche d’un nombre important

de 1H plus il va bénéficier de cet effet. Son intensité sera plus augmentée qu’un noyau

ayant moins de 1H voisins. Pour remonter à une information quantitative, il faut

mesurer la cinétique de transfert de polarisation des protons vers le carbone ou le

silicium. Pour pouvoir faire de la RMN du solide sur les matériaux développés, il faut

réduire les films minces en poudre et introduire cette poudre dans un petit cylindre

(rotor). Lorsque l’on travaille avec des solides, les molécules ont un nombre de degré

de liberté très réduit par rapport à la RMN liquide où le mouvement Brownien

Page 9: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe3

239

moyenne à zéro la plupart des interactions. Cela a pour conséquence de compliquer le

spectre en élargissant les raies. La technique de rotation à l’angle magique a pour but

de moyenner ces interactions dans les échantillons solides. Elle consiste à faire

tourner l’échantillon dans le spectromètre, à une fréquence de quelques milliers à

quelques dizaines de milliers de Hz autour d’un axe q incliné par rapport à la verticale

du champ tel que le facteur (3cos2θ - 1), qui se trouve dans les équations

d'interactions d'ordre deux, soit nul (découle de la mécanique quantique) [116].

Figure A-7 : Schéma du montage de RMN du Solide

Appareil utilisé

Le spectromètre utilisé est un Bruker AVANCE 400. Le champ

statique a une valeur de 9,4 T et la fréquence de résonance du proton est de 400,13

MHz (de 100,61 MHz pour 13C et de 79,49 MHz pour 29Si). Les expériences ont été

réalisées avec une sonde CPMAS de 4mm à deux canaux (1H / X). Le rotor en

zirconium contenant l'échantillon a un diamètre externe de 4mm, un diamètre interne

de 3mm, une hauteur de 1,8 cm et il est fermé par un bouchon à ailette en Kel-F. Son

volume est de 120 µL. La rotation à l’angle magique est assurée au moyen d’une unité

pneumatique qui délivre deux flux d’air dans le stator. La vitesse de rotation est

contrôlée par stroboscopie (constante à moins 1% sur une durée de 10 heures). La

température de l’échantillon est maintenue constante.

Page 10: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe3

240

Etude de couche de carbone amorphe par résonance

magnétique nucléaire

Nous détaillons ici les études effectuées sur les échantillons référence 1, 2 et 3

décrits dans la partie 3 du chapitre 3. Leurs conditions de dépôt sont rappelées dans le

tableau A-1.

Dans un premier temps, la résonance magnétique de l’hydrogène a été

observée. En utilisant une décomposition par des lorentziennes, les deux composantes

des spectres centrées en 7,9 et 2,8 ppm permettent de remonter au taux d’hydrogène

lié à des carbones sp2 et sp3 (voir figure A-8).

50 0

0,00E+000

2,00E+008

4,00E+008

I ( U

.A)

Déplacement chimique (ppm)

E.1

Sp2Sp3

50 0

0,00E+000

2,00E+008

4,00E+008

I ( U

.A)

Déplacement chimique (ppm)

E.1

Sp2Sp3

E.1

Sp2Sp3

30 0 -30

I (U

.A)

Déplacement chimique ( ppm)

Sp3

E.2

Sp2

30 0 -30

I (U

.A)

Déplacement chimique ( ppm)

Sp3

30 0 -30

I (U

.A)

Déplacement chimique ( ppm)

Sp3

E.2

Sp2

E.2

Sp2

E.3

Sp3Sp2

40 20 0 -20

I (U

.A)

déplacement chimique (ppm)

E.3

Sp3Sp2

E.3

Sp3Sp2

40 20 0 -20

I (U

.A)

déplacement chimique (ppm)

Figure A-8 : Déplacement chimique du pic de l’hydrogène pour les échantillons 1, 2, et 3.

Les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau A-3.

Tableau A-3 : Type d’hybridation des atomes de carbones sur lesquels sont liés les atomes

d’hydrogène.

Une faible valeur de R est observée, montrant une fixation préférentielle de

l’hydrogène sur les atomes de carbone présentant des hybridations sp3. D’autre part,

une baisse de ce ratio est observée entre l’échantillon 1 et 2, suivie d’une légère

augmentation.

Dans un second temps, la résonance magnétique des noyaux de carbone a été

observée. Dans notre étude l’aimantation du carbone a été observée par transfert de

l’aimantation d’hydrogène par polarisation croisée. Le signal obtenu est alors

représentatif des atomes de carbone les plus entourés d’hydrogène et doit donc être

interprété de manière qualitative.

Echantillon Puissance (type) R=ASp2/(Asp2+Asp3) Position pic sp2 Position pic sp3

1 50W RF 0,52 +/-0,02 7,93 2,79

2 200W RF 0,40 +/- 0,02 7,83 2,93

3 400WRF 0,42 +/-0,02 7,83 2,93

Page 11: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe3

241

300 250 200 150 100 50 0 -50 -100

I (U

.A)

deplacement chimique (ppm)

E 1

300 250 200 150 100 50 0 -50 -100

I (U

.A)

Déplacement chimique (ppm)

E 2

300 250 200 150 100 50 0 -50 -100

I (U

.A)

déplacement chimique (ppm)

E 3

Figure A-9 : Spectres du carbone des échantillons 1, 2, et 3.

La signature du carbone (Figure A-9) présente un spectre où l’on peut distinguer

différentes contributions :

- à 142 ppm, un pic lié aux carbones hybridés sp2 non hydrogénés, dit aussi

« carbone graphitique » impliqués dans des liaisons de type =Csp2< ,

- à 129 ppm, un pic lié au carbone sp2 liés à des hydrogènes impliqués dans des

liaisons de type =Csp2H-, attribué ici à des carbones impliqués dans des cycles

aromatiques,

- à 41ppm, un pic lié au carbone sp3, impliqué dans des liaisons de type –

Csp3H< ou – Csp3H2-,

- à 21 ppm, un épaulement représentatif des liaisons Csp3 –CH3.

L’analyse des spectres de 50 et 200W nous montre une large conservation des cycles

aromatiques dans le matériau, grâce aux deux pics caractéristiques du carbone sp2,

hydrogéné ou non. Dans une deuxième phase du dépôt, entre 200 et 400W, les cycles

sont largement détériorés, les contributions sp2 ne sont plus distinguables l’une de

l’autre, signe d’une plus grande hétérogénéité des environnements des atomes de

carbone. Les cycles ne sont plus du tout conservés et l’on a un matériau très

désordonné, de type carbone amorphe.

La résonance magnétique nucléaire permet ainsi de déterminer l’hybridation

des atomes de carbone à partir signal d’hydrogène ou du signal du carbone. Des

informations quantitatives tel que la proportion des différentes hybridations du

carbone lié à l’hydrogène et qualitative tel que le type de matériau obtenu sont ainsi

disponibles, permettant d’analyser les évolutions qui se passent lors du processus de

dépôt.

Les mesures de résonance magnétique nucléaire ont été effectuées avec

Guillaume Gerbault au laboratoire DRFMC du CEA Grenoble.

Page 12: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe4

242

Annexe 4: Etude de couches de carbone amorphe par spectrophotométrie Dans cette partie, nous détaillons l’étude en spectrophotométrie effectuée sur les

échantillon référence dans la partie 3 du chapitre3 . Les conditions de dépôt des

échantillons sont rappelées dans le tableau A-1. L’absorption de nos matériaux a été

déterminée par spectrophotométrie, dans la gamme 0.35µm à 1.15µm.

Mode opératoire :

Les échantillons sont déposés sur des couches de verre transparent, leurs absorbance

est déterminée à partir des mesures de réflexion et de transmission. Ces mesures sont

effectuées à l‘aide d’une lampe Xenon suivie d’un monochromateur balayant la

gamme de 0.35 à 1.15µm. Le signal est collecté grâce à une sphère intégratrice placée

au dessus (réflexion) ou en dessous (transmission) de nos couches jusqu’à un

détecteur silicium.

Limite de nos mesures

Pour des raisons matérielles, seul l’échantillon n°5 a pu être mesuré en réflexion. Les

autres échantillons ont simplement été analysés en transmission. Pour le traitement de

ces derniers, une faible variation de la réflexion des couches en fonction de la

longueur d’onde a été supposée. Le signal de réflexion à soustraire a été considéré

constant (c’est pourquoi on peut observer un signal d’interférence pour les couches 3

et 4). Néanmoins, ces variations n’ont que très peu d’influence pour les fortes valeurs

d’absorption, situé à des énergies proches de la bande interdite. D’autre part, la

sensibilité de l’appareil limite l’exploitation des données dans la gamme des faibles

absorption (α<102cm-1), les valeurs d’absorption obtenues pour les grandes longueurs

d’onde ne sont donc pas exploitables.

Résultats

La figure A-10 représente l’évolution des coefficients d’absorption en fonction de la

longueur d’onde. L’absorption des couches augmente avec l’indice de réfraction et le

seuil d’absorption augmente, signe d’une diminution de la bande interdite.

Page 13: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe4

243

-1,00E+04

0,00E+00

1,00E+04

2,00E+04

3,00E+04

4,00E+04

5,00E+04

0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1

longueur d'onde( µm)

alph

a( c

m^-

1)

échantillon 1échantillon 2échantillon 3échantillon 4échantillon 5

Figure A-10 : Coefficient d’absorption α (cm-1) en fonction de la longueur d’onde.

Détermination de la bande interdite optique

Pour définir le bande interdite des matériaux amorphes, deux valeurs sont les plus

utilisées :

- La bande interdite E04, défini comme l’énergie pour laquelle le coefficient

d’absorption α =104cm-1.

- La bande interdite de Tauc, défini à partir du modèle empirique de Tauc, qui

suppose des bandes d’absorption paraboliques. On alors l’équation :

2)( gEEBE −=α Équation 0-1

Où α est le coefficient d’absorption, E l’energie des photons, Egtauc la valeur de la

bande interdite au sens de Tauc. La figure A-10 représente l’extraction de la valeur de

la bande interdite de Tauc de nos matériaux, l’absorption en bord de bande suit bien

le modèle de Tauc.

Page 14: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe4

244

-50

0

50

100

150

200

250

300

350

400

0,511,522,533,54

Energie(hv) (eV)

(*E

)^0,

5

E 4E 3E2 E1 E5

Energie (eV)

( α *

E)0

,5

-50

0

50

100

150

200

250

300

350

400

0,511,522,533,54

Energie(hv) (eV)

(*E

)^0,

5

E 4E 3E2 E1 E5

Energie (eV)

( α *

E)0

,5

Figure A-10 : Evolution de la racine carrée du produit a*E en fonction de

l’énergie du faisceaux incident. Pour chaque droite, l’ordonnée à l’origine définit

la bande interdite au sens de Tauc.

La spectrophotométrie permet ainsi de caractériser la bande interdite de couches de

carbone amorphe, et de comprendre les processus mis au point dans ‘absorption

optique de ce type de matériau.

Les mesures de spectrophotométrie ont été effectuées avec Steve Martin du

laboratoire LITEN du CEA Grenoble.

Page 15: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe5

245

Annexe 5 : Etude de couches de carbone amorphe par résonance paramagnétique électronique

Dans cette partie, nous détaillons l’étude effectuée en résonance

paramagnétique électronique (RPE) sur les échantillons références décrit au

paragraphe 3 du chapitre3. Leurs conditions de dépôt sont rappelées dans le tableau

A-1.

Principe de la RPE

La spectroscopie de résonance paramagnétique électronique (RPE) est une

technique qui permet d’analyser la nature et la concentration des défauts

paramagnétiques dans un échantillon. Elle a été largement utilisée pour étudier les

défauts de couches de carbone amorphe produites par différentes techniques

[Barklie03]. Les défauts observés sont de type radicalaire R° de spin électronique ½ .

Les spins électroniques placés dans un champ magnétique donnent naissance à deux

niveaux dont l’écart en énergie est proportionnel au champs magnétique appliqué B0

(effet Zeeman). La RPE repose sur l’absorption d’un champ hyperfréquence d’énergie

hν appliqué simultanément au champs magnétique selon la relation :

hν ~ g B0 Equation A-1

Le signal se caractérise par sa position et sa forme de raie. La position des signaux

s’exprime à l’aide du facteur g dont la valeur est 2.0023 pour l’électron libre. Par

comparaison avec un échantillon de référence, il est possible d’atteindre la

concentration absolue en radicaux. La sensibilité de cette technique permet de détecter

des quantités de défauts supérieurs à 1017 cm-3.

Mode opératoire

Les couches sont déposées sur un substrat silicium puis clivées par bande de 3mm

pour pouvoir être introduites dans une cavité résonnante. Les défauts observés

peuvent être dus aux matériaux déposés mais aussi aux défauts dus au substrat, et

notamment aux faces clivées.

Page 16: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe5

246

Résultats :

La figure A-11 présente la signature RPE de nos échantillons ; les valeurs de g, la

largeur entre maxima et le nombre de défauts par cm3 sont indiqués dans le Tableau

A-4.

3380 3400 3420 3440 3460 3480 3500

I (U

.A)

Champ magnétique*10 (mT)

Ch1norm CH2norm CH3norm CH4norm CH5norm

plaque g largeur Ns (cm-3)

E1 2.0052 n 1.97 1018

E2 2.0034 n 1.87 1019

E3 2.0025 11 1.61 1020

E4 2.0026 18 4.44 1020

E5 2.0025 10 4.811020

Figure A-11 : Signature des dépôts.

Tableau A-4 : Récapitulatifs des résultats

obtenus par RPE.

Les échantillons présentent une signature g proche de 2.0024, ce qui est

caractéristique des valeurs obtenues pour des couches a-C :H déposées par PECVD

[Barklie03]. On remarque une augmentation de la valeur de g pour les couches 1 et 2,

elle peut être attribuée à l’ajout d’une composante due aux défauts liés au substrat, qui

ne sont plus négligeables vu le faible niveau de défauts dans ces couches.

Type de défauts

Afin d’identifier le type de défauts, la variation de la largeur des signaux a été

examinée. En effet, Barklie et al.[Barklie03] ont montré que dans le carbone amorphe,

l’évolution de la largeur entre maxima du signal, qui met en jeu des phénomènes

d’interaction de spin ou d’interaction avec l’hydrogène est représentative du type de

défauts. Une forte évolution de la largeur avec la bande interdite est caractéristique de

défauts liés à des orbitales π (sp2) dans des amas sp2. Cette tendance se retrouve

parfaitement sur nos échantillons (voir figure 3-30) et l’on peut donc identifier les

centres paramagnétiques de nos matériaux comme des défauts dans des amas sp2.

Page 17: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe5

247

Figure A-12 : Evolution de la largeur des spectres en fonction de E04 d'après [Barklie03]. Les

données expérimentales ont été rapportées en rouge sur la courbe.

La résonance paramagnétique électronique permet ainsi d’identifier et de quantifier le

type de radicaux présent dans des couches de carbone amorphe. Au cours de notre

étude, cela nous a permis de statuer sur l’origine des pertes optiques des matériaux.

Les études de résonance paramagnétique électronique ont été effectuées avec Jacques

Gaillard au laboratoire DRFMC du CEA Grenoble.

Page 18: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe 6

248

Annexe 6 : Etapes technologiques de la réalisation des composants d’optique intégrée.

Les composants ont été fabriqués dans les salles blanches du LETI du CEA-

Grenoble. Ce travail a été effectué en collaboration avec Loubna El Melhaoui, Jean

Marc Fedeli ainsi que Patrick Maury.

La fabrication des composants a été réalisée à partir de procédés compatibles avec

la technologie C-MOS, et plus particulièrement avec un schéma d’intégration Back-

End.

Dans notre étude, les composants ont été réalisés sur des substrats silicium vierges

de 200mm de diamètre. Pour limiter les étapes de fabrication, nous nous sommes

orientés vers un schéma d’intégration simple. Tous les composants sont réalisés par

gravure totale du film guidant.

Le schéma d’intégration est ainsi détaillé ci après :

Etape 1 : Dépôt PECVD de l’oxyde d’isolation.

La première étape de réalisation des composants consiste à déposer une couche

d'oxyde d'isolation comme le montre la figure 5-1. Comme l'indice de réfraction du

substrat est supérieur ou égal à l'indice de réfraction de la couche guidante, cette

couche d'isolation est nécessaire pour limiter les pertes de propagation vers le

substrat. Les conditions de dépôt et les caractéristiques de ce matériau ont été définies

au chapitre 3. L’épaisseur du film de silice est ajustée selon la technologie utilisée

pour limiter les pertes de propagation par fuite dans le substrat (voir partie 5.3).

Figure 5-1 : Dépôt de la couche d’isolation.

Etape 2 : Dépôt PECVD de la couche guidante.

Substrat

Silice d’isolation

Page 19: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe 6

249

Lors de la deuxième étape, la couche guidante est déposée par un procédé PECVD

(voir figure 5-2). Les recettes de dépôt du nitrure de silicium et de silicium amorphe

permettant d’obtenir de faibles pertes de propagation ont été définies au chapitre 4.

Figure 5-2: Dépôt de la couche guidante.

Etape 3 : Définition des éléments d'optique intégrée.

La définition de tous les éléments d’optique intégrée est obtenue par une seule

étape de lithographie UV profonds, avec un rayonnement à 248 nm comme le montre

la figure 5-3. Une résine positive est utilisée, associée à une couche anti-réflective dite

« Barc ».

Figure 5-3: Définition des éléments d’optique intégrée par lithographie « Deep UV ».

Etape 4 : Gravure totale de la couche guidante

Les motifs de résine sont transférés dans la couche guidante par gravure totale de

celle-ci (voir figure 5-4). La gravure est effectuée par gravure ionique réactive. Les

mélanges gazeux utilisés pour les différentes filières sont indiqués dans le tableau 5-1.

Technologie Gaz de gravure ionique

Nitrure de Silicium HBr + CF4

Silicium amorphe HBr

Tableau 5-1 : Gaz de gravure ionique.

Substrat

Silice d’isolation

Couche guidante

Résine

Substrat

Silice d’isolation

Couche guidante

Page 20: Développement de matériaux déposés par PECVD pour les

Annexes Annexe 6

250

Figure 5-4 : Gravure totale de la couche guidante.

Après l'étape de gravure, le masque de résine est éliminé du substrat.

Etape 5 : Dépôt PECVD de la couche d’oxyde de recouvrement.

Une couche d'oxyde de recouvrement est utilisée pour limiter les pertes des

composants d'optique intégrée (figure 5-5). La recette de dépôt de cette couche a été

définie au chapitre 3.

Figure 5-5 : Dépôt de la couche de recouvrement.

Etape 6 : Dépôt d'une couche antireflet sur la face arrière du substrat.

Pour les dispositifs possédant des coupleurs à injection par réseau de diffraction,

une dernière étape consiste au polissage de la face arrière suivie du dépôt d’un

antireflet constitué d’un bicouche de nitrure de silicium et d’oxyde de silicium déposé

par PECVD (voir figure5-6). Cet antireflet est nécessaire pour éviter l’observation

d’éventuels effets Fabry–Pérot dus au substrat de silicium.

Figure 5-6 : Polissage et réalisation de la couche antireflet.

Substrat

Silice d’isolation

Couche guidante

Silice de recouvrement

Couche antireflet

Substrat

Silice d’isolation

Couche guidante

Silice de recouvrement

Substrat

Silice d’isolation

Couche guidante

Résine

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Annexes Annexe 6

251

Une fois toutes les étapes effectuées, les composants sont sciés grâce à un

découpage en deux temps qui permet de préserver les facettes d’entrée et de sortie des

guides. Ce découpage conditionne la précision des mesures optiques qui seront

réalisées sur les composants d'optique intégrée.

Au cours de notre étude, quatre différents lots ont été réalisés, trois en technologie

nitrure de silicium dénommés GUI1, GUI2 et GUI3 et un avec la technologie silicium

amorphe, utilisant les dessins de masque du lot GUI3.

BIBLIOGRAPHIE

[Andrew58] Andrew E. R., Bradbury A., Eades R. G., Nature 182, 1659 (1958).

[Mehring83] Mehring M., “Principles of High Resolution NMR in Solids”, Springer, Berlin (1983).

[Shafer96] J. Schäfer, J. Ristein, R. Graupner, L. Ley, U. Stephan , Th. Frauenheim, V. S. Veerasamy, G. A. J. Amaratunga, M. Weiler, H. Ehrhardt Photoemission study of amorphous carbon modifications and comparison with calculated densities of states Physical Review B,1996, Vol. 53, N°12, pp.7762-70.

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Annexes Annexe6

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