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55 e ANNÉE – N o 16870 – 7,50 F -1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI JEUDI 22 AVRIL 1999 Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. L’avenir des femmes S U P P L E M E N T a a a a a a a a a a a 0 123 avec Du « Deuxième Sexe » de Simone de Beauvoir à la parité International ............. 2 France .......................... 6 Société.......................... 10 Régions ........................ 12 Carnet........................... 14 Horizons ...................... 15 Entreprises ................. 21 Communication ........ 23 Abonnements ............ 23 Tableau de bord........ 24 Aujourd’hui ................ 27 Météorologie ............. 31 Jeux................................ 31 Culture......................... 32 Guide culturel............ 34 Radio-Télévision....... 35 EN ÎLE-DE-FRANCE a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties STÉPHANE PORATO L’OLYMPIQUE de Marseille jouera sa troisième finale de coupe d’Europe, face au Parme AC, le 12 mai à Moscou, titre UEFA en jeu. Il le doit à son libero international, Laurent Blanc, auteur du penalty qui a assuré la qualification, mardi 20 avril face à Bologne (1-1), mais également au jeune gardien Sté- phane Porato, vingt-cinq ans, déci- sif en fin de rencontre face aux atta- quants italiens. Des incidents se sont produits en fin du match et fe- ront l’objet d’un rapport du délégué de l’Union européenne de football. Lire page 27 L’OM en finale La guerre « sérieuse et mortelle » de Margareth Thatcher LONDRES de notre correspondant A bientôt soixante-quatorze ans, la « dame de fer » ne fait plus guère parler d’elle, excep- tées quelques sorties publiques en faveur de son « vieil ami », le sénateur à vie Augusto Pi- nochet. Lors d’un banquet organisé par le Parti conservateur, mardi soir 20 avril, la guerre du Kosovo a permis à l’ancienne premier ministre de démontrer qu’elle n’avait rien perdu de sa fougue. « Il y a huit ans déjà que j’affirme qu’il faut stopper la Serbie, a dit Margareth That- cher. On mettait mes avertissements sur le compte de je ne sais quelle idiotie émotion- nelle... » Quelle erreur ! « On a gravement sous- estimé les conséquences de l’inaction. Et nous voici maintenant livrant une guerre huit années trop tard, sur un terrain difficile, avec, jusqu’ici, peu de soutien local, des renseignements impar- faits et des objectifs militaires que d’aucuns jugent confus et peu persuasifs. » Ah, si l’on avait écouté Margareth Thatcher... C’est que l’OTAN n’a pas « affaire à un petit voyou dont la brutalité peut offenser de temps en temps notre sensibilité. Milosevic est passé maître dans l’art de déstabiliser ses voisins et d’affaiblir ses adversaires avec des marées de ré- fugiés. Cela, nous ne pouvons tout simplement pas le permettre. Les pays avoisinants ne peuvent pas absorber deux millions d’Albanais [du Koso- vo] sans provoquer une nouvelle spirale de dé- sintégrations violentes, peut-être même dans certains pays membres de l’OTAN ». Non, « le régime Milosevic et son idéologie génocidaire re- présentent une malfaisance véritablement monstrueuse qu’on ne peut se contenter de sur- veiller et de contenir. Elle doit être totalement vaincue ». Et c’est peu dire que la baronne de Kesteven – nommée avec ce titre à la Chambre des Lords en 1992 – n’est pas satisfaite de la tour- nure des événements. « La guerre est une chose sérieuse et mortelle, rappelle-t-elle dans un si- lence respectueux. Les risques sont inévitables et l’on doit s’attendre à des pertes, y compris civiles malheureusement. » Inutile, donc, de pré- tendre le contraire. Ces victimes sont évidem- ment « regrettables, mais il ne faut avoir aucun doute là-dessus : ce ne sont pas nos pilotes qui sont coupables, mais les malfaisants de Bel- grade ». Il faut « briser » la volonté politique serbe, « détruire » sa machine de guerre et toutes les infrastructures qui la servent. Pour ce faire, il ne faut rien s’interdire a priori : « Nous devons nous préparer à nous adapter à toutes les exi- gences changeantes de la guerre, y compris, si cela devient nécessaire, à déployer des troupes sur le terrain. Nous devons savoir que ce sera long. Mais essayer de livrer une guerre avec une main dans le dos, c’est la meilleure manière de la perdre. » Une fois n’est pas coutume, la « dame de fer » soutient donc, comme la qua- si-totalité des députés de son parti, la politique de fermeté prônée par Tony Blair, son succes- seur travailliste au 10 Downing Street. Ceux qui, à gauche notamment, critiquent les bom- bardements alliés sur Belgrade ont droit à son mépris le plus profond. « Il ne manque jamais de politiciens prêts à pactiser avec les tyrans... » Patrice Claude POINT DE VUE Du problème kosovar à la tragédie yougoslave par Igor Ivanov L A Russie a d’emblée compris quelle force destructrice interne re- celait en lui le problème du Kosovo et s’est employée ac- tivement à rechercher les moyens de lui apporter une solution. Nous avons mené ce travail selon diffé- rents axes, notamment avec la di- rection yougoslave. Nous considé- rions – nous considérons – qu’un règlement doit reposer sur l’octroi au Kosovo d’une large autonomie, dans le strict respect de la souve- raineté et de l’intégrité territoriale de la Yougoslavie. En réponse à la demande que la Russie lui a adressée en octobre 1998, Belgrade a donné son ac- cord pour que la communauté in- ternationale s’engage solidement sur un règlement au Kosovo. La mission la plus importante de toute l’histoire de l’OSCE a été déployée sur ce territoire ; elle a, assurément, contribué à stabili- ser la situation et constitué un obstacle assez efficace aux af- frontements interethniques. Nous avons conféré une impor- tance particulière au travail constructif accompli dans le cadre du Groupe de contact, dont le maintien de l’unité a été l’un des facteurs-clés qui ont permis de rechercher des issues paci- fiques au problème du Kosovo. La Russie, enfin, a soutenu, avec fermeté et dans la clarté, les pourparlers de Rambouillet. S’il avait été donné une chance réelle de poursuivre ces dis- cussions à Paris et si le projet d’accord politique n’avait pas comporté des conditions notoire- ment inacceptables pour Bel- grade, comme le déploiement au Kosovo d’une opération militaire de l’OTAN, la communauté inter- nationale ne se trouverait pas dans l’impasse actuelle. Il n’y avait aucune raison que l’alliance engage une opération militaire contre la Yougoslavie souveraine. Lire la suite page 19 Igor Ivanov est ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie. b L’option terrestre prend corps p. 2-3 b La Macédoine redoute l’UCK p. 4 b Dossier : un crime contre l’humanité p. 15 b Un mois de guerre en cartes et en chiffres p. 16-17 b Bill Clinton, chef de guerre malgré lui p. 18 b Notre éditorial : « Le but de guerre » p. 20 L’OTAN s’apprête à modifier sa stratégie. C’est du moins ce qui ressort d’informations concor- dantes venues de Grande-Bre- tagne et des Etats-Unis, selon lesquelles l’hypothèse d’une in- tervention terrestre prend corps. Selon le quotidien britannique The Guardian, Tony Blair devait, jeudi à Washington, tenter de convaincre Bill Clinton qu’un « as- saut terrestre doit être lancé au plus vite ». Le secrétaire d’Etat améri- cain à la défense, William Cohen, n’exclut plus une telle éventualité, de même que le ministre français de la défense, Alain Richard. Vingt- quatre hélicoptères Apache, spé- cialisés dans la destruction des blindés, devaient arriver, mercredi et jeudi, en Albanie, où les at- tendent 3 300 soldats américains. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’OTAN a bombardé, à Belgrade, le siège du Parti socialiste de Slobo- dan Milosevic, immeuble qui abrite aussi une radio-télévision dirigée par la fille du président yougoslave. Ces infléchissements stratégiques interviennent au mo- ment où Slobodan Milosevic est en passe de réussir, au Kosovo, l’opé- ration d’épuration ethnique enga- gée avant les frappes de l’OTAN. Selon de nombreux témoignages, les forces serbes commencent à étendre cette opération au Monté- négro. Le Monde décrit dans le dé- tail les méthodes utilisées par Slo- bodan Milosevic et qui étaient déjà recommandées, en 1937, par un professeur de philosophie de Bel- grade, Vaso Cubrilovic, pour la « transplantation en masse » des Albanais. Nous dressons aussi le bilan chiffré, cartes et infographies à l’appui, d’un mois de frappes aériennes et d’épuration ethnique, ainsi que le portrait de Bill Clinton en « chef de guerre malgré lui ». a Loi audiovisuelle Catherine Trautmann devait présenter, mercredi en conseil des ministres, le deuxième volet de sa loi sur l’audiovisuel, consacré au privé. Le rôle du CSA serait renforcé. p. 23 a Le dernier Clint Eastwood L’acteur-réalisateur séduit à nouveau avec son dernier film, Jugé coupable. Egalement en pages Cinéma, l’intégrale de Sergio Leone, les profits de Holly- wood, les autres sorties. p. 32 à 34 a Jambes lourdes L’Agence du médicament souligne l’inef- ficacité des traitements destinés à lutter contre les insuffisances veineuses, no- tamment dans les jambes, dont les Fran- çais sont grands consommateurs. p. 10 a Les villes du Nord Les élus du Nord - Pas-de-Calais, région très urbanisée, réclament une vraie poli- tique de la ville. La suite de notre en- quête sur les régions en chantiers. p. 12 a Voyages : de Nantua à Valparaiso Dans nos pages Voyages, l’autoroute des Titans et son viaduc de Nantua, un hôtel à Valparaiso, les vacances à thèmes pour enfants, un week-end « royal » à Brigh- ton. p. 28 à 30 La droite éclatée a François Bayrou est déterminé à conduire sa propre liste aux élections européennes a Le RPR fait porter sur l’UDF la responsabilité de la rupture a Jacques Chirac a échoué dans sa tentative de rassembler l’opposition Lire pages 6 et 7 Les luttes du deuxième sexe LE DÉBAT sur la parité a coïncidé avec le cinquantenaire de la publi- cation du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. Dans un cahier spécial de 20 pages, Le Monde confronte le combat des femmes d’aujourd’hui aux quatre principales thèses de ce livre fondateur. Réalisé avec le ma- gazine Elle, un sondage sur les femmes vues par les femmes ac- compagne plusieurs points de vue et témoignages, notamment d’Elisa- beth Badinter, Laure Adler, Nancy Huston et Geneviève Fraisse. Contre Milosevic, la nouvelle stratégie de l’OTAN b L’hypothèse d’une intervention terrestre au Kosovo prend corps b A Belgrade, les alliés ont bombardé le siège du Parti socialiste au pouvoir b « Le Monde » publie un dossier sur un mois de frappes aériennes et d’épuration ethnique b Au cœur de l’Europe, un crime contre l’humanité Croissance : le FMI optimiste a LE FONDS monétaire inter- national écarte les risques de récession mondiale et parie sur un nouvel essor de l’économie en l’an 2000 après un ralentissement en 1999. Dans son rapport semestriel, publié mardi 20 avril à Washington, l’institution estime que l’Asie a, dans l’ensemble, atteint le bout du tunnel. Les investisseurs partagent cette analyse. L’« insoutenable » santé de l’économie américaine suscite toutefois l’inquiétude des experts qui redoutent une correc- tion brutale de Wall Street. Le ra- lentissement économique en Eu- rope fournit au FMI l’occasion de souligner l’échec des pays de la zone euro en matière d’emploi. Lire page 21

e o 16870 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE ......grade, Vaso Cubrilovic, pour la « transplantation en masse »des Albanais. Nous dressons aussi le bilan chiffrŁ, cartes et infographies

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LeMonde Job: WMQ2204--0001-0 WAS LMQ2204-1 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1440 Lcp: 700 CMYK

55e ANNÉE – No 16870 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIJEUDI 22 AVRIL 1999

25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

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POINT DE VUE

Du problème par Igor Ivanov

A Russie a d’emblée

L’OTAN s’apprête à modifier sa dirigée par la fille du président

La droite éclatée

Les luttesdu deuxième sexe

LE DÉBAT sur la parité a coïncidé

Contre Milosevic, la nouvelle stratégie de l’OTANb L’hypothèse d’une intervention terrestre au Kosovo prend corps b A Belgrade, les alliés ontbombardé le siège du Parti socialiste au pouvoir b « Le Monde » publie un dossier sur un mois

de frappes aériennes et d’épuration ethnique b Au cœur de l’Europe, un crime contre l’humanité

b L’option terrestre prend corps p. 2-3 b Un mois de guerr

stratégie. C’est du moins ce quiressort d’informations concor-dantes venues de Grande-Bre-tagne et des Etats-Unis, selonlesquelles l’hypothèse d’une in-tervention terrestre prend corps.Selon le quotidien britanniqueThe Guardian, Tony Blair devait,jeudi à Washington, tenter deconvaincre Bill Clinton qu’un « as-saut terrestre doit être lancé au plusvite ». Le secrétaire d’Etat améri-cain à la défense, William Cohen,n’exclut plus une telle éventualité,de même que le ministre françaisde la défense, Alain Richard. Vingt-quatre hélicoptères Apache, spé-cialisés dans la destruction desblindés, devaient arriver, mercrediet jeudi, en Albanie, où les at-tendent 3 300 soldats américains.Dans la nuit de mardi à mercredi,l’OTAN a bombardé, à Belgrade, lesiège du Parti socialiste de Slobo-dan Milosevic, immeuble quiabrite aussi une radio-télévision

re « sérieuse et mortelle » de Margareth Thtemps notre sensibilité. Milosevic est passé doute là-des

kosovar à la tragédie yougosrents axes, notamment avec la di- En réponse à la demande que la

e en cartes et en chiffres p. 16-17

yougoslave. Ces infléchissementsstratégiques interviennent au mo-ment où Slobodan Milosevic est enpasse de réussir, au Kosovo, l’opé-ration d’épuration ethnique enga-gée avant les frappes de l’OTAN.Selon de nombreux témoignages,les forces serbes commencent àétendre cette opération au Monté-négro. Le Monde décrit dans le dé-tail les méthodes utilisées par Slo-bodan Milosevic et qui étaient déjàrecommandées, en 1937, par unprofesseur de philosophie de Bel-grade, Vaso Cubrilovic, pour la« transplantation en masse » desAlbanais. Nous dressons aussi lebilan chiffré, cartes et infographiesà l’appui, d’un mois de frappesaériennes et d’épuration ethnique,ainsi que le portrait de Bill Clintonen « chef de guerre malgré lui ».

b La Macédoine redoute l’UCKb Dossier : un crime contre l’humanité

p. 4p. 15

b Bill Clinton, chef de guerre malgré lui p. 18b Notre éditorial : « Le but de guerre » p. 20

atchersus : ce ne sont pas nos pilotes qui

lavedéployée sur ce territoire ; elle a,

a François Bayrou estdéterminé à conduiresa propre listeaux électionseuropéennesa Le RPR fait portersur l’UDFla responsabilitéde la rupturea Jacques Chiraca échouédans sa tentativede rassemblerl’opposition

Lire pages 6 et 7

avec le cinquantenaire de la publi-cation du Deuxième Sexe de Simonede Beauvoir. Dans un cahier spécialde 20 pages, Le Monde confronte lecombat des femmes d’aujourd’huiaux quatre principales thèses de celivre fondateur. Réalisé avec le ma-gazine Elle, un sondage sur lesfemmes vues par les femmes ac-compagne plusieurs points de vueet témoignages, notamment d’Elisa-beth Badinter, Laure Adler, NancyHuston et Geneviève Fraisse.

Croissance : le FMI optimiste

LE FONDS monétaire inter-

de notre correspondantA bientôt soixante-quatorze ans, la « dame

de fer » ne fait plus guère parler d’elle, excep-tées quelques sorties publiques en faveur deson « vieil ami », le sénateur à vie Augusto Pi-nochet. Lors d’un banquet organisé par le Particonservateur, mardi soir 20 avril, la guerre duKosovo a permis à l’ancienne premier ministrede démontrer qu’elle n’avait rien perdu de safougue. « Il y a huit ans déjà que j’affirme qu’ilfaut stopper la Serbie, a dit Margareth That-cher. On mettait mes avertissements sur lecompte de je ne sais quelle idiotie émotion-nelle... » Quelle erreur ! « On a gravement sous-estimé les conséquences de l’inaction. Et nousvoici maintenant livrant une guerre huit annéestrop tard, sur un terrain difficile, avec, jusqu’ici,peu de soutien local, des renseignements impar-faits et des objectifs militaires que d’aucunsjugent confus et peu persuasifs. » Ah, si l’onavait écouté Margareth Thatcher...

C’est que l’OTAN n’a pas « affaire à un petitvoyou dont la brutalité peut offenser de temps en

maître dans l’art de déstabiliser ses voisins etd’affaiblir ses adversaires avec des marées de ré-fugiés. Cela, nous ne pouvons tout simplementpas le permettre. Les pays avoisinants ne peuventpas absorber deux millions d’Albanais [du Koso-vo] sans provoquer une nouvelle spirale de dé-sintégrations violentes, peut-être même danscertains pays membres de l’OTAN ». Non, « lerégime Milosevic et son idéologie génocidaire re-présentent une malfaisance véritablementmonstrueuse qu’on ne peut se contenter de sur-veiller et de contenir. Elle doit être totalementvaincue ».

Et c’est peu dire que la baronne de Kesteven– nommée avec ce titre à la Chambre desLords en 1992 – n’est pas satisfaite de la tour-nure des événements. « La guerre est une chosesérieuse et mortelle, rappelle-t-elle dans un si-lence respectueux. Les risques sont inévitables etl’on doit s’attendre à des pertes, y compris civilesmalheureusement. » Inutile, donc, de pré-tendre le contraire. Ces victimes sont évidem-ment « regrettables, mais il ne faut avoir aucun

sont coupables, mais les malfaisants de Bel-grade ».

Il faut « briser » la volonté politique serbe,« détruire » sa machine de guerre et toutes lesinfrastructures qui la servent. Pour ce faire, ilne faut rien s’interdire a priori : « Nous devonsnous préparer à nous adapter à toutes les exi-gences changeantes de la guerre, y compris, sicela devient nécessaire, à déployer des troupessur le terrain. Nous devons savoir que ce seralong. Mais essayer de livrer une guerre avec unemain dans le dos, c’est la meilleure manière dela perdre. » Une fois n’est pas coutume, la« dame de fer » soutient donc, comme la qua-si-totalité des députés de son parti, la politiquede fermeté prônée par Tony Blair, son succes-seur travailliste au 10 Downing Street. Ceuxqui, à gauche notamment, critiquent les bom-bardements alliés sur Belgrade ont droit à sonmépris le plus profond. « Il ne manque jamaisde politiciens prêts à pactiser avec les tyrans... »

Patrice Claude

a national écarte les risques derécession mondiale et parie sur unnouvel essor de l’économie en l’an2000 après un ralentissement en1999. Dans son rapport semestriel,publié mardi 20 avril à Washington,l’institution estime que l’Asie a,dans l’ensemble, atteint le bout dutunnel. Les investisseurs partagentcette analyse. L’« insoutenable »santé de l’économie américainesuscite toutefois l’inquiétude desexperts qui redoutent une correc-tion brutale de Wall Street. Le ra-lentissement économique en Eu-rope fournit au FMI l’occasion desouligner l’échec des pays de lazone euro en matière d’emploi.

Lire page 21

L’OMen finale

L compris quelle forcedestructrice interne re-celait en lui le problème

du Kosovo et s’est employée ac-tivement à rechercher les moyensde lui apporter une solution. Nousavons mené ce travail selon diffé-

rection yougoslave. Nous considé-rions – nous considérons – qu’unrèglement doit reposer sur l’octroiau Kosovo d’une large autonomie,dans le strict respect de la souve-raineté et de l’intégrité territorialede la Yougoslavie.

Russie lui a adressée en octobre1998, Belgrade a donné son ac-cord pour que la communauté in-ternationale s’engage solidementsur un règlement au Kosovo. Lamission la plus importante detoute l’histoire de l’OSCE a été

International ............. 2France .......................... 6Société.......................... 10Régions ........................ 12Carnet........................... 14Horizons ...................... 15Entreprises ................. 21Communication ........ 23

Abonnements ............ 23Tableau de bord........ 24Aujourd’hui ................ 27Météorologie ............. 31Jeux................................ 31Culture......................... 32Guide culturel............ 34Radio-Télévision....... 35

assurément, contribué à stabili-ser la situation et constitué unobstacle assez efficace aux af-frontements interethniques.Nous avons conféré une impor-tance particulière au travailconstructif accompli dans lecadre du Groupe de contact, dontle maintien de l’unité a été l’undes facteurs-clés qui ont permisde rechercher des issues paci-fiques au problème du Kosovo.La Russie, enfin, a soutenu, avecfermeté et dans la clarté, lespourparlers de Rambouillet.

S’il avait été donné une chanceréelle de poursuivre ces dis-cussions à Paris et si le projetd’accord politique n’avait pascomporté des conditions notoire-ment inacceptables pour Bel-grade, comme le déploiement auKosovo d’une opération militairede l’OTAN, la communauté inter-nationale ne se trouverait pasdans l’impasse actuelle.

Il n’y avait aucune raison quel’alliance engage une opérationmilitaire contre la Yougoslaviesouveraine.

Lire la suite page 19

Igor Ivanov est ministre desaffaires étrangères de la Fédérationde Russie.

STÉPHANE PORATO

L’OLYMPIQUE de Marseillejouera sa troisième finale de couped’Europe, face au Parme AC, le12 mai à Moscou, titre UEFA en jeu.Il le doit à son libero international,Laurent Blanc, auteur du penaltyqui a assuré la qualification, mardi20 avril face à Bologne (1-1), maiségalement au jeune gardien Sté-phane Porato, vingt-cinq ans, déci-sif en fin de rencontre face aux atta-quants italiens. Des incidents sesont produits en fin du match et fe-ront l’objet d’un rapport du déléguéde l’Union européenne de football.

Lire page 27

a Loi audiovisuelleCatherine Trautmann devait présenter,mercredi en conseil des ministres, ledeuxième volet de sa loi sur l’audiovisuel,consacré au privé. Le rôle du CSA seraitrenforcé. p. 23

a Le dernierClint EastwoodL’acteur-réalisateur séduit à nouveauavec son dernier film, Jugé coupable.Egalement en pages Cinéma, l’intégralede Sergio Leone, les profits de Holly-wood, les autres sorties. p. 32 à 34

a Jambes lourdesL’Agence du médicament souligne l’inef-ficacité des traitements destinés à luttercontre les insuffisances veineuses, no-tamment dans les jambes, dont les Fran-çais sont grands consommateurs. p. 10

a Les villes du NordLes élus du Nord - Pas-de-Calais, régiontrès urbanisée, réclament une vraie poli-tique de la ville. La suite de notre en-quête sur les régions en chantiers. p. 12

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,

a Voyages :de Nantua à ValparaisoDans nos pages Voyages, l’autoroute desTitans et son viaduc de Nantua, un hôtelà Valparaiso, les vacances à thèmes pourenfants, un week-end « royal » à Brigh-ton. p. 28 à 30

EN ÎLE-DE-FRANCE

a Dans « aden » :tout le cinémaet une sélectionde sorties

LeMonde Job: WMQ2204--0002-0 WAS LMQ2204-2 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1441 Lcp: 700 CMYK

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I N T E R N A T I O N A LLE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

L’espace aérien autour de la Serbie s’ouvre à l’AllianceLa Roumanie et la Bulgarie, deux des sept pays est-européens à

avoir réclamé – sans encore l’obtenir – leur adhésion à l’OTAN, ontaccepté que des avions de « Force alliée » puissent emprunter leurespace aérien dans le cadre de l’élargissement et de l’intensificationdes raids contre la Yougoslavie. Les mouvements d’un millier d’ap-pareils, à terme, ne manqueront pas d’avoir des effets sur le traficcommercial. De leur côté, les trois nouveaux pays est-européensmembres de l’OTAN, la Hongrie, la Pologne et la Républiquetchèque, ont réaffirmé, dans un communiqué commun, leur « fermesoutien » aux frappes de l’Alliance. La République tchèque a ouvertson espace aérien et pourrait autoriser l’accès de son territoire à desconvois terrestres et ferroviaires de l’OTAN vers la Hongrie, via l’Al-lemagne. La Hongrie a aussi mis son espace aérien et ses aéroportsà la disposition de l’OTAN, même si elle n’envisage pas, à ce jour, deservir de point de départ à une action au sol contre Belgrade.

Jets de pierres sur des soldats français en MacédoineDeux soldats français ont été blessés, mardi 20 avril, par des jets

de pierres, à Vic Kuceviste, un village à une quinzaine de kilomètresau nord de Skopje (Macédoine), et leur véhicule, une jeep P4, incen-dié. Selon les autorités françaises, l’incident s’est produit alorsqu’une colonne de trois véhicules de l’ex-force d’extraction del’OTAN a voulu traverser le village. Les véhicules se sont retrouvéspris sous des jets de pierres de la population.

« Pour éviter une escalade ou d’autres blessures, a précisé un porte-parole de l’OTAN, les soldats se sont alors retirés et ont dû abandonnerun véhicule. » Les forces alliées, basées en Macédoine, comptent del’ordre de 12 000 hommes, dont 2 700 Français d’un premier échelon,sous le commandement du général britannique Michaël Jackson. Illeur arrive fréquemment d’être l’objet de signes d’hostilité, tels desjets de pierres, dans des villages à forte ethnie slave.

Deux semaines cruciales à Washington pour définir de nouvelles options politiques et militairesWASHINGTON

de notre correspondantLe Sénat américain a commen-

cé de débattre sur la requête duprésident Clinton pour voter6 milliards de dollars (5,6 mil-liards d’euros) de crédits supplé-mentaires pour financer le conflitau Kosovo, dont près de 1 mil-liard d’assistance humanitaire.La discussion a permis à plu-sieurs sénateurs de présenter unerésolution donnant au présidentl’autorité pour utiliser « toutes lesforces nécessaires ». Leur objectifest de forcer la main à l’adminis-tration pour qu’elle se décide àdépêcher des troupes au sol, à unmoment où l’on s’interroge deplus en plus sur l’efficacité desbombardements.

b Le Kosovo au centre de laréunion de l’OTAN ce week-end

Le langage officiel évolue : lesecrétaire à la défense ne rejetteplus d’emblée, comme précé-demment, l ’option terrestre.

Mardi 20 avril, William Cohen adéclaré : « Nous avons indiqué pu-bliquement que, quand les chefsmilitaires penseront qu’il est né-cessaire de considérer cette op-tion, cela pourra être fait très ra-pidement. Mais ce n’est pas le casactuellement. » Cependant, desources américaines, l’OTAN metla dernière main à un plan de sta-bilisation dans les Balkans entrois points, incluant : une justifi-cation de l’intervention alliée ; lanécessité d’assurer la sécurité àlong terme des Balkans avec uneparticipation russe, et le finance-ment par l’Union européenne dela reconstruction après la guerre.Selon le Conseil américano-bri-tannique d’information sur la sé-curité (Basic), ce document inclu-rait, en termes volontairementvagues, un accord pour recourirle cas échéant à des troupes ausol. Une décision qui, entend-onparfois ici, pourrait être prise àl’issue du sommet de l’OTAN des23 et 24 avril ou peu après.

b Les scénarios militaires etde sortie de crise

L’envoi de forces terrestres estau cœur de tous les scénarios en-visagés à Washington, qui vontd’une capitulation déguisée face àla détermination de Slobodan Mi-losevic jusqu’à une interventionmassive pour le renverser. Entreces options extrêmes peu envisa-geables, il existe plusieurs sortiesde crise. Anthony Cordesman, duCentre d’études stratégiques et in-ternationales (CSIS), en voitquatre, toutes périlleuses : criervictoire et s’en aller ; revenir aux« illusions » de Rambouillet ; orga-niser une partition dans l’hon-neur ; l’effondrement du régimeserbe sous les coups de boutoir al-liés.

Vu les résultats − minimes – dela guerre aérienne sur l’armée deBelgrade, M. Cordesman estimeque les deux semaines à venir se-ront cruciales : ou bien les héli-coptères Apache et les avionschasseurs de chars feront la diffé-

rence, ou bien il faudra intervenirau sol. Quelle que soit l’optionchoisie, conclut-il, ses résultats ar-riveront trop tard pour empêcherles Serbes de vider le Kosovo deses habitants.

Stephen Larrabee, de la RandCorporation, entrevoit quatre op-tions, dont certaines recoupent lesprécédentes : intensifier les bom-bardements pendant de longsmois, avec peu de chances d’em-porter la décision ; envoyer destroupes au sol alors que le soutienpolitique et de l’opinion sembleencore insuffisant ; créer une en-clave pour permettre aux réfugiésde rentrer chez eux et servir detête de pont à une offensive ;chercher un accord négocié, quipourrait ne pas correspondre auxobjectifs affichés par l’OTAN. Surce dernier point, beaucoupcraignent, devant une vraie guerreprolongée, que les alliés − en pre-mier lieu Bill Clinton − ne soientprêts à réduire leurs exigences et àtraiter avec M. Milosevic.

b En cas d’intervention au sol,comment s’y prendre ?

S’il faut intervenir sur le terrain,comment s’y prendre ? StephenLarrabee s’accorde avec MichaelVickers, du Centre pour l’évalua-tion stratégique et budgétaire,pour dire que l’option la plus fa-vorable stratégiquement − unepercée de blindés en Serbie à par-tir de la Hongrie − est la plus déli-cate politiquement ; et que la plusattrayante politiquement − atta-quer à partir de l’Albanie − est laplus difficile techniquement, au vudu terrain. Pour renverser M. Mi-losevic, il faudrait environ200 000 hommes ; pour reprendrele Kosovo, 75 000 suffiraient. Troisà quatre mois seraient nécessairespour amener ces hommes surplace, permettant en même tempsd’accroître la pression sur Bel-grade.

En raison de la difficulté du ter-rain, il faudra utiliser des forces lé-gères et mobiles. Trois scénarioss’offrent dans ce cas, qui peuvent

se combiner : armer l’UCK pourqu’elle fasse le travail, ce qui netente pas grand monde à Was-hington, où l’on se méfie de gué-rilleros peu fiables militairementet politiquement ; former à partirdes réfugiés une armée kosovareencadrée par l’OTAN ; envoyerdes troupes héliportées et d’infan-terie de montagne nettoyer le Ko-sovo, seules ou combinées avecdes forces kosovares, et appuyéespar des blindés et des frappes aé-riennes. Les pertes risqueraient dese compter par centaines et lesopérations de durer deux mois.

« Aucune de ces options ne pa-raît satisfaisante, mais la guerreaérienne ne marche pas : au prin-temps, la météo n’est favorablequ’un jour sur quatre, l’été, deuxsur cinq. Ce n’est pas bon pour nosmunitions guidées par laser, etles nouvelles ne sont pas encoreau point », conclut Michael Vic-kers.

Patrice de Beer

AU DÉBUT de la cinquième se-maine de sa campagne militaire enYougoslavie, l’Alliance atlantiquemaintenait toujours officielle-ment, mercredi 21 avril, sa straté-gie d’intervention exclusivementaérienne. Un infléchissement versune intervention terrestre, enmême temps qu’une intensifica-tion des raids, ne semble toutefoisplus exclu.

b Le premier ministre britan-nique, Tony Blair est convaincuqu’une intervention terrestre estla seule « option crédible » pourque l’OTAN parvienne à ses fins« dans un délai acceptable par lesdirigeants politiques et les opinionspubliques », et il veut enconvaincre ses partenaires, croitsavoir le quotidien britanniqueThe Guardian. M. Blair, qui partaitmercredi pour Washington, envue d’y participer au sommet mar-quant le cinquantenaire del’OTAN, va dire au président BillClinton qu’un « assaut terrestredoit être lancé au plus vite », pré-cise le journal.

b A Washington, plusieurs sé-nateurs ont l’intention d’évo-

quer la nécessité d’une interven-tion au sol, à l’occasion du débâtengagé au Sénat sur les quelque6 milliards de dollars réclamés parle président Bill Clinton pour l’ef-fort de guerre et les opérationshumanitaires. William Cohen, lesecrétaire à la défense, n’exclutplus une telle éventualité.

Il a déclaré mardi que lorsqueles chefs militaires le jugeront né-cessaire, cette option pourra êtreexaminée rapidement. Mais il aprécisé que, pour l’heure, la stra-tégie de l’OTAN demeurait fondéesur la campagne aérienne.

b Il est « normal » que l’Al-liance « n’exclue rien » quant àune « entrée en force » au Kosovo,avait déclaré quelques heures plustôt, à Paris, le ministre français dela défense, Alain Richard. LesEtats-Unis, la Grande-Bretagne etla France fournissent l’essentiel dela force de frappe de l’Alliance enYougoslavie.

b Trois mille trois cents sol-dats américains se trouvent dé-sormais en Albanie dans le cadredu déploiement des 24 hélicop-tères d’attaque Apache. Initiale-

ment prévue mardi, l’arrivée deces hélicoptères, spécialisés dansla destruction de blindés, a été dif-férée, afin de sécuriser leur aired’atterrissage. Une douzaineétaient attendus mercredi à Tiranaet le reste jeudi.

b L’Alliance a reçu des infor-mations sur des opérations denettoyage ethnique par les forcesserbes au Monténégro. D’après leporte-parole de l’Alliance, Jaime

Shea, qui se réfère aux témoi-gnages des réfugiés, les forcesserbes sépareraient par ailleurssystématiquement les femmes ex-pulsées des hommes, dont ils seserviraient parfois comme bou-cliers humains devant des chars.

b En violation des Conven-tions de Genève de 1949, qui dis-posent clairement que les corpsmédical et para-médical doiventêtre épargnés, les forces serbes

semblent viser délibérément nonseulement les personnels, maisaussi les installations médicales auKosovo, privant ainsi les Kosovarsrestés dans la province de tout ac-cès aux soins, rapporte l’envoyéspécial en Macédoine du Washing-ton Post, Jeffrey Smith.

« D’après des membres d’organi-sations humanitaires et des réfu-giés, les forces serbes cherchent ap-paremment à vider le Kosovo despersonnels de santé qui pourraientsoigner les rebelles albanais [del’armée de libération du Kosovo,UCK]. Le gouvernement veut aussirendre la vie de plus en plus difficileau Kosovo, pour favoriser l’exodedes Albanais » de la province,ajoute Jeffrey Smith.

b L’OTAN a bombardé, dansla nuit de mardi à mercredi, lesiège du Parti socialiste (SPS) duprésident yougoslave SlobodanMilosevic, qui a été en partie dé-truit. Outre le siège du SPS, l’im-meuble de vingt étages abritait laradio-télévision Kosova, dirigéepar Marija, la fille de M. Milosevic,et la chaîne de télévision Pink,propriété de Zeljko Mitrovic,

membre du Parti de la gaucheunie, dirigé par l’épouse de Slobo-dan Milosevic. « Il y a certaine-ment des victimes, des journalistespour la plupart, qui étaient présentsdans le bâtiment au moment de lafrappe », a déclaré le commandantde la défense civile de Belgrade,Dragan Covic.

b Le dernier pont sur le Da-nube, à Novi Sad, chef-lieu de laVoïvodine, a été touché par deuxmissiles, d’après la télévisionserbe. On ignorait encore mercre-di matin si l’ouvrage avait été dé-truit. Les deux autres ponts reliantNovi Sad à la rive droite du Da-nube ont été détruits par desbombardements alliés le 1er et3 avril.

b Le Haut commissariat desNations unies pour les réfugiés adéploré, mardi, le refus de l’OTANde lui transmettre les informa-tions, qu’il recueille, grâce à la sur-veillance aérienne, sur les per-sonnes déplacées à l’intérieur duKosovo. Quant au flot des réfugiésfranchissant la frontière, il est dé-risoire depuis dimanche, sans quel’on s’en explique les raisons.

Les trois logiques qui inspirent la stratégie de coercition de l’OTANLE MINISTRE britannique de la

défense, George Robertson, es-père un revirement des chefs mili-taires yougoslaves, qui chasse-raient du pouvoir SlobodanMilosevic, au vu des dégâts que lesfrappes aériennes de l’OTAN occa-sionneront, à la longue, à leursforces armées. Le ministre italiendes affaires étrangères, LambertoDini, anticipe sur la pression queles milieux de la politique et desaffaires, en Serbie, ne manquerontpas d’exercer sur Slobodan Milo-sevic à la perspective qu’une solu-tion négociée est préférable à lacontinuation des bombardementsalliés. Le ministre français des af-faires étrangères, Hubert Védrine,annonce que l’effet des raidscommence à se faire sentir et qu’ilest prévu, sinon d’ajouter de nou-velles catégories de cibles, d’en ac-croître le nombre. Ces pronostics,avancés, mardi 20 avril, par desresponsables – et non desmoindres – de trois des pays impli-qués dans « Force alliée », sont àl’image d’une opération dont lesambitions, clairement affichées ounon par ses planificateurs, sont àla fois alambiquées et assez cohé-rentes.

A l’OTAN, il existe, de fait, troisstratégies militaires menées plusou moins de front, selon les cir-constances, avec des succès va-riables. Ce qui ne signifie pas pourautant qu’il s’agisse d’une straté-gie séquencée et régulière. Ce se-rait plutôt trois chantiers diffé-rents, dont le rythme et le dosage

des actions qui les constituent va-rient d’un jour à l’autre, au gré desopportunités, avec des réussitesdiverses sur le terrain. Mais l’en-semble de ces logiques militairesest censé entrer dans un processusunique, qui vise à isoler et as-phyxier la Serbie.

La première de ces stratégies aconsisté à obtenir, par une séried’interventions périphériques, unétouffement progressif de la capa-cité de réaction des forces serbesau Kosovo. Les objectifs choisisl’ont été de façon à enfermer l’ar-mée, blindée ou mécanisée, la po-lice et les forces spéciales serbesde sécurité dans un espace – laprovince kosovare – où leurs ca-pacités opérationnelles, faute delignes de communication avec leurbase-arrière, seraient amoindriessur le long terme. C’est la théoriedu containment : le confinement etle maintien sous contrôle d’un ad-versaire. Mais, d’une part, l’Al-liance a sous-estimé la résistancedes forces serbes et leur aptitude às’adapter aux seules frappes aé-riennes. Et, d’autre part, elle a ou-blié que, sur place, ces mêmesforces disposeraient de stocks,souvent dissimulés et disséminés,qui leur ont permis de tenir, à cejour, au-delà du temps qu’on leura initialement accordé. C’est ac-tuellement la phase critique à la-quelle l’OTAN est confrontée etqui lui fait réclamer de pouvoir dé-finitivement couper le cordon om-bilical de ces forces avec Belgradeen matière de carburant, de sou-

tien logistique, de ravitaillement,voire de renforts.

La deuxième stratégie va alleren s’amplifiant. Une pressionmaximale devrait s’exercer sur lesforces serbes elles-mêmes au Ko-sovo, dès lors que des moyens aé-riens supplémentaires – à venir –permettront aux alliés de leur ap-pliquer des frappes vingt-quatreheures sur vingt-quatre. L’objectifdes Américains est de pouvoiréchapper ainsi à un engagementterrestre qui serait nécessairementlourd dans un environnementhostile. Ce pari, car c’en est un,consiste à immobiliser une arméeparfaitement rodée au camouflageet sur la défensive, alors que desforces paramilitaires, peu suscep-tibles d’être intimidées, sont mo-bilisées pour la répression.

LES « HÉRISSONS »Face à cette double logique mili-

taire de l’OTAN, force est deconstater que Slobodan Milosevicet ses états-majors jouent les « hé-rissons » et s’activent pour créerdes réseaux parallèles. D’un côté,la Serbie s’arc-boute sur sesmoyens de défense dont, de sonpropre aveu, l’OTAN n’a détruitque 15 % du potentiel de combataprès quatre semaines de raids. Del’autre, elle a réussi à surmonter– pour combien de temps ? – lesdégâts créés, depuis une semaine,à ses capacités de raffinage.

Enfin, une troisième stratégieest, elle aussi, à l’œuvre. C’est àcoup sûr le chantier de l’OTAN qui

prêtera le plus à interprétation, si-non à critique. Pour l’instant, l’Al-liance en est restée aux phases 2 et« 2 bis », en quelque sorte, de saplanification, qui prévoient de s’enprendre aux infrastructures et àl’activité économiques de la You-goslavie, dès lors qu’elles auraient,croit-on, des implications mili-taires. En Serbie et au Kosovo, les

destructions, opérées par l’OTANsous la contrainte d’avoir à éviterles « dommages collatéraux », sontimportantes ; certaines sont mêmeirréversibles, et exigeront, aprèscoup, un investissement financierhors de portée de la seule Serbie, àcaractère international.

Sans être passée à la phase 3,qui vise le cœur même du pouvoirà Belgrade et qui, à ce titre, néces-sitera l’aval unanime des pays

membres, l’Alliance s’est néan-moins rabattue sur des instru-ments ou des symboles de cemême pouvoir. Des relais decommunications ont été atteints,des réemetteurs de radio et de té-lévision pilonnés. Des sourcesd’énergie et des usines straté-giques sont hors service. Des sites« sensibles » ont été détruits,

comme si l’OTAN avait vouluadresser un message avant de pas-ser à la vitesse supérieure et à laphase suivante. Ainsi, selon desanalystes américains, à traversquelques cibles, des proches deSlobodan Milosevic sont déjà vi-sés : son propre fils, Marko, quiexploite une fabrique de tabac,durement touchée ; sa fille, Marija,dont la chaîne de télévision a étébombardée en même temps que

l’immeuble du Parti socialisteserbe au pouvoir ; ou encore leprésident du Parlement fédéral,qui a des intérêts dans une entre-prise de pétrole mise à mal.

Malgré l’escalade dans le martè-lement de son économie et le ma-traquage de son armée, SlobodanMilosevic campe sur ses positions.De leur côté, les alliés réitèrentleur détermination à mener desopérations aériennes.

EXPORTATION DE LA GUERRELa crise yougoslave est-elle so-

luble dans cette stratégie de coer-cition de l’OTAN, avec ses trois lo-giques militaires qui n’ont pasencore mis à genoux les forcesserbes et ont jeté sur les routesune marée de Kosovars expulsésde leur pays par une féroce répres-sion ? La pression militaire, qui seresserre sur les centres du pouvoirserbe, ne conduira-t-elle pas Slo-bodan Milosevic à chercher àrompre son isolement en expor-tant sa guerre pour semer laconfusion chez les alliés ? Et, dèslors, le cordon sanitaire établi parl’OTAN aux frontières, en Macé-doine, en Albanie et en Bosnie,grâce à la présence de ses troupes,voire au Monténégro et, plus loinencore, en Hongrie, en Bulgarie eten Roumanie, sera-t-il assezétanche pour contenir l’affronte-ment ? En ce début de la cin-quième semaine de raids, c’est là lerisque majeur de « Force alliée ».

Jacques Isnard

KOSOVO La redéfinition des ob-jectifs politiques et des moyens mili-taires pour les atteindre sera aucentre de la réunion des 23-24 avrilà Washington, pour la commémora-

tion du cinquantenaire de l’OTAN.b SELON LE GUARDIAN, le premierministre britannique Tony Blair juge-rait que l’envoi de troupes terrestresdoit être mise en œuvre « au plus

vite ». b L’ALLIANCE combine troisniveaux d’offensive : l’étouffementprogressif de la capacité de réactionde l’armée serbe, son immobilisa-tion au Kosovo pour éviter d’avoir à

intervenir au sol et les premières at-taques contre les symboles du pou-voir et les propriétés des proches deM. Milosevic. b POUR LA PREMIÈREfois, les armées albanaise et yougo-

slave ont échangé des tirs le 20 avril.Et des forces serbes ont pénétré enterritoire croate, à la frontière mon-ténégrine. (Lire aussi notre éditorialpage 20.)

L’hypothèse de l’envoi de troupes terrestres prend de plus en plus corpsUn infléchissement du discours est perceptible à Washington, Londres et Paris, quant à la possibilité de gagner la guerre par le seul moyendes frappes aériennes. L’OTAN a commencé de bombarder des sites symboles du pouvoir de Slobodan Milosevic ou dirigés par ses proches.

LeMonde Job: WMQ2204--0003-0 WAS LMQ2204-3 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1442 Lcp: 700 CMYK

L ’ O T A N C O N T R E L A S E R B I E LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 3

a A BELGRADELes frappes de l’OTAN ont atteint, dans la nuit de mardi à mercredi, un immeuble qui abrite le siège du parti de Milosevic(SPS), la radio-télévisionKosava, dirigée par sa fille,Marija, et la chaîne Pink,propriété d’un proche de l’épouse de M. Milosevic.Sont désormais visés les intérêts familiaux du dirigeant de Belgrade.

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ROZAJEde notre envoyée spéciale

L’homme s’efforce de témoi-gner, entouré d’amis qui le sou-tiennent. Il se tient debout devantl’hopital de Rozaje, l’œil tuméfiépar un coup de crosse de fusil. Di-manche 18 avril, son village, Kalu-derski Laz, blotti dans les mon-tagnes du nord du Monténégro, à10 kilomètres des limites du Koso-vo, a été happé par la guerre. Sa-ban Gaic, Albanais du Monténé-gro, a été le témoin de ce quipourrait constituer le premier casde nettoyage ethnique commis pardes forces serbes au Monténégro.

L’armée yougoslave est entrée,dimanche, dans Kaluderski Laz.Les soldats criaient des injures. Ilss’en sont pris aux réfugiés koso-vars hébergés dans ce hameau mu-sulman. Des tirs ont retenti. « Il y aeu des morts, et personne n’est venunous prêter secours », dit SabanGaic, hébété. Il a dénombré neufsmorts et sept blessés graves. Lapolice monténégrine, déployée surcertaines routes, plus bas dans lavallée, n’a pas pu intervenir : « Ellen’a pas osé. » Les assaillants étaientdes réservistes et des paramili-taires, dit-il, « des forces d’Arkan[tortionnaire du conflit bosniaque]et des soldats avec des barbes, quibuvaient ».

NOUVEL EXODELes habitants du village ont

d’abord été bloqués. Puis leshommes armés ont laissé s’enfuirdes femmes, des enfants et plu-sieurs hommes. Mais avant d’at-teindre la ville de Rozaje, située à7 kilomètres de là, douze hommesont été de nouveau interceptés etemmenés. « On ne sait pas où ilssont », constate Saban Gaic. Il se-rait resté, mardi 20 avril, une tren-taine de personnes coincées dansle village. Depuis plus d’une se-maine, des rumeurs circulaient surla présence, dans ces forêts duMonténégro, de forces serbes infil-trées du Kosovo. « Il y a six jours, ilsm’ont attrapé sur la route et frappéau visage avec un fusil », raconteSaban Gaic. « Ils disaient : on vavous faire subir ici la même chosequ’au Kosovo, on va tous vous jeterdehors. »

Deux autres villages, Gorno Bu-kel et Dacic, auraient subi di-manche des violences semblables.Leur population s’est enfuie versRozaje. Selon les officiels, « six per-sonnes au moins » ont trouvé lamort. Le vice-premier ministremonténégrin, Dragisa Burzan,s’est rendu mardi dans cette zone,accusant l’armée yougoslave d’yavoir commis des « crimes contrel’humanité ». Il est diffile de déter-miner exactement d’où venaientles forces serbes en question. Cetterégion, proche de la Serbie, estparcourue depuis plusieurs jourspar un nombre important de réser-vistes.

Ces incidents ont déclenché unevague de panique parmi les mil-liers de réfugiés albanais campantà Rozaje. Craignant pour leur sé-curité, ils se sont mis à quitter larégion en grand nombre, la plupartfilant en bus vers le sud du Monté-négro. Selon l’équipe de Médecinssans Frontières, environ 3 000 per-sonnes ont quitté Rozaje en deux

jours. Quelque vingt-quatre busprivés ont été dénombrés au dé-part, pleins à craquer. « Le senti-ment d’insécurité est devenuénorme », constate un médecin.Environ un tiers des familles quis’entassaient, quelques jours aupa-ravant, dans les hangars d’uneusine locale désaffectée, ont préfé-ré partir, en dépit de la présence dequelques policiers monténégrinscensés surveiller les lieux. « Seulsles plus pauvres, ceux qui ne peuventpas payer les 25 deutschemarks pourle bus, restent ici », dit un réfugiédevant l’usine.

Ce nouvel exode de la popula-tion réfugiée, s’il se poursuit, devraentraîner un redéploiement del’aide humanitaire, qui arrive diffi-cilement au Monténégro. La petiteRépublique a accueilli en trois se-maines environ 70 000 personnesdéplacées, réparties sur deux« pôles » : Rozaje, au nord, et lecentre balnéaire d’Ulcinj, au sud.En cas d’afflux en provenance dunord, les capacités d’accueil d’Ul-cinj – déjà insuffisantes en raisondu refus des autorités monténé-grines de réquisitionner des hôtelsde la région, tandis que la chambrechez l’habitant est souvent trèscher payée par les réfugiés –risquent d’être complètement dé-bordées. Plusieurs signes in-diquent aussi que les départs de ré-fugiés vers l’Albanie ontaugmenté. Comme si chacun me-surait désormais le risque de resterdans un pays, le Monténégro, oùl’armée yougoslave est non seule-ment présente, mais de plus en

plus agressive envers les autoritéslocales.

L’annonce, mardi, que lecommandement de l’armée fédé-rale au Monténégro veut désor-mais « prendre le contrôle » desforces de police, a aggravé cescraintes. Partout où ils sont logés,les réfugiés kosovars voient en lapolice locale, loyale au régime« réformateur » de Podgorica – lacapitale –, une garantie de sécuri-té, tandis que la multiplication descontrôles de l’armée, sur les routeset dans les villes, les terrifie à justetitre.

Les événements du 18 avril dansla région de Rozaje montrent aussique le Monténégro – Républiquerelativement épargnée par les vio-lences intercommunautaires du-rant les guerres yougoslaves de1991-1995, notamment parcequ’elle était l’alliée, pendant cesconflits, de la Serbie – pourrait voirla coexistence des différentsgroupes ethniques voler en éclats.Peuplé de 650 000 habitants, leMonténégro, où la population ma-joritaire est slave orthodoxe, trèsproche des Serbes, dont elle par-tage la langue, compte 13 % de mu-sulmans et 7 % d’Albanais, aux-quels s’ajoutent désormais lesréfugiés. Au nord, près de Rozaje,le long de la frontière avec la Ser-bie, le Monténégro côtoie en outrele Sandjak, une région particulière-ment sensible, où vit une impor-tante minorité musulmane, à che-val sur les deux Républiques.

Natalie Nougayrède

Des forces serbes commencent à étendrele nettoyage ethnique au Monténégro

M. Blair est déterminé à « faire tomber » M. Milosevic

BRUXELLESde notre correspondant

La différence tient en deux petitsmots anglais. A l’issue de sa visite,mardi 20 avril, au siège de l’OTANà Bruxelles, le premier ministre bri-tannique Tony Blair a affirmé queles alliés allaient poursuivre leuroffensive jusqu’à ce que SlobodanMilosevic « does step down »(tombe).

Un peu plus tard, lors du pointde presse quotidien de l’Alliance,son compatriote Jamie Shea,porte-parole du secrétaire général,précisait que l’opération « Forcealliée » serait menée jusqu’à ce quele dirigeant serbe « does backdown », c’est-à-dire recule et ac-cepte les conditions posées parl’OTAN à un arrêt des frappes.Cette nuance est celle qui séparel’expression employée par M. Sheapour exprimer un consensus ausein des dix-neuf membres de l’Al-liance, de la position de plus enplus affirmée de Londres de sedonner tous les moyens, y compristerrestres, d’en terminer rapide-ment avec le maître de Belgrade.

Le premier ministre anglais est lepremier leader occidental à effec-tuer une visite au siège de l’OTANdepuis le lancement de l’opérationaérienne contre la Yougoslavie,une visite symbolique destinée àmontrer que la Grande-Bretagne,peut-être plus que d’autresmembres de l’Alliance, faisaitcorps avec un projet à propos du-quel des doutes commencent àpointer dans certains milieux poli-tiques et militaires.

« ASSAUT TERRESTRE »La Grande-Bretagne a, dès le dé-

but du conflit, été en pointe dansl’entreprise de « diabolisation » deSlobodan Milosevic, contre lequelune croisade au nom du Bien et dela morale est non seulement justi-fiée, mais indispensable.

Mécontent des précautions delangage des responsables de lacommunication de l’OTAN, TonyBlair a dépêché auprès de JamieShea son porte-parole personnelAlastair Campbell, un expert encommunication de choc. Ce der-nier est persuadé que les médiasne sont pas friands de faits mais« d’histoires » propres à faire lesgros titres de la presse populairebritannique.

Les effets des conseils deM. Campbell ne se sont pas fait at-tendre. Mardi, Jamie Shea, après le

morne exposé des opérations dujour par le général Giuseppe Mara-ni, s’est lancé dans une descriptiontrès détaillée de « l’opération-safa-ri » qui serait actuellement menéepar les forces serbes contre les ko-sovars réfugiés dans les mon-tagnes. « L’armée et la police serbebombardent au hasard les pentesboisées pour en faire sortir les réfu-giés. Ensuite, on les rassemble pourles expulser hors de la province. »M. Shea s’est ensuite attardé surles témoignages faisant état deviols systématiques sur des jeunesfilles albanaises rassemblées dansun hôtel de Decani. Mardi soir, lesresponsables de l’OTAN faisaientsavoir que plusieurs centaines dejeunes albanais étaient contraintsde servir de « banque du sang »pour les soldats et miliciens serbesblessés lors des combats avecl’UCK.

Mardi également, le secrétairedu Foreign Office, Robin Cook, aremis solennellement à Louise Ar-bour, procureur du Tribunal pénalinternational pour l’ex-Yougoslavieles documents recueillis par les ser-vices spéciaux britanniques sur lescrimes de guerre perpétrés par lesSerbes au Kosovo.

Tony Blair, lors de sa conférencede presse à Bruxelles, ne s’est pasprononcé explicitement sur l’éven-tualité du passage à une opérationterrestre pour faire plier Belgrade,mais il a affirmé que Slobodan Mi-losevic ne disposait pas de droit deveto sur le déploiement de troupesau Kosovo. Néanmoins, le quoti-dien anglais The Guardian écrit : lepremier ministre « M. Blair va par-tir ce soir pour Washington [au som-met du cinquantenaire de l’OTAN],afin de convaincre le président Clin-ton qu’un assaut terrestre doit êtrelancé au plus vite ». « Le premierministre va expliquer à M. Clinton,que l’offensive terrestre est la seuleoption crédible pour l’OTAN si l’Al-liance veut atteindre ses objectifsdans un délai acceptable par les di-rigeants politiques et les opinionspubliques », poursuit The Guar-dian.

Lors de sa prestation bruxelloise,M. Blair s’est bien gardé de re-prendre à son compte l’estimationrépétée depuis plusieurs jours àl’OTAN et dans plusieurs capitalesoccidentales, selon laquelle l’opé-ration « Force alliée » pourrait du-rer encore « deux ou trois mois ».

Luc Rosenzweig

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En plein centre-ville

Siège du Parti socialiste

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NOVI BEOGRAD

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DÉPÊCHES

CARBURANT a La compagnie pétrolière américaineTexaco a annoncé, mardi 20 avril, avoirlivré du carburant à la Yougoslavie le10 avril, près de trois semaines après ledébut des frappes de l’OTAN. La direc-tion de la compagnie s’est engagée àsuspendre ses exportations vers la You-goslavie durant la durée des hostilités etun porte-parole a expliqué que Texacoavait reçu l’assurance que le carburant,raffiné au Royaume-Uni, ne serait utili-sé qu’au Monténégro, neutre dans leconflit. La livraison du 10 avril équivautà65 000 barils. – (Reuters.)

IBRAHIM RUGOVAa Le chef du protocole d’Ibrahim Ru-gova (le chef modéré des Albanais duKosovo), Adnan Merovci, a pu serendre de Pristina à Skopje où il a ren-contré des diplomates occidentaux, ex-plique-t-il lui-même dans une interviewpubliée mardi 20 avril par le quotidienalbanais Fakti à Skopje. Il a affirmé queles récentes rencontres entre M. Rugo-va et les présidents yougoslave et serbe,Slobodan Milosevic et Milan Milutino-vic, avaient été organisées « pour les be-soins de la propagande serbe » et« n’avaient aucun contenu substantiel ».– (AFP.)

« KOHA DITORE »a Baton Haxhiu, rédacteur en chef duprincipal journal de langue albanaise auKosovo, Koha Ditore, qui a cessé de pa-raître depuis le début des frappes del’OTAN, le 24 mars, était hier à Paris et aannoncé qu’il cherchait des fonds pourrelancer ce quotidien en Macédoine eten Albanie.

VIOLS a L’OSCE (Organisation pour la sécuri-té et la coopération en Europe) a re-cueilli à Skopje, Ohrid et Gostivar envi-ron 250 témoignages de réfugiés duKosovo sur des meurtres, exécutions,pillages, et a noté que les témoignagessur les viols augmentent. « Les témoi-gnages actuels indiquent une augmenta-tion de la violence dans l’est du Kosovo,dont des exécutions sommaires du type decelles observées auparavant dans l’ouestdu Kosovo » selon l’OSCE. Ces témoi-gnages font également état de victimesayant eu « la gorge tranchée, les yeux ar-rachés, les seins découpés, le nez, lesdoigts, les mains et/ou les pieds arra-chés... » – (AFP.)

APPEL EN FAVEURDU MONTÉNÉGRO a « La déstabilisation du Monténégro etses menaces de coup d’Etat portent lerisque d’une guerre civile », souligne unappel lancé par des intellectuels pari-siens dont Pascal Bruckner, AndréGluksmann, Gilles Hertzog, VéroniqueNahum-Grappe, Alain Touraine.

ORTHODOXIEa Le patriarche orthodoxe russeAlexis II a rencontré, mardi 20 avril,Slobodan Milosevic et Ibrahim Rugo-va, selon l’agence officielle serbe Tan-jug. Mardi matin, au cours d’un officereligieux célébré à Belgrade avec le pa-triarche serbe Paul 1er, Alexis II a accusél’OTAN de vouloir imposer un ordre« fondé sur le diktat de la force brutale ».– (AFP.)

La Serbie multiplie les incidentsavec les pays voisins du Kosovo

ENTRE 200 et 300 soldats del’armée yougoslave ont pénétré,mardi 20 avril, dans la zone démili-tarisée de la péninsule de Prevlaka,placée sous le contrôle de l’ONU àla frontière entre le Monténégro etla Croatie. La zone est surveilléepar une vingtaine d’observateursde l’ONU dont un des respon-sables a noté que la situation yétait « extrêmement tendue ».

A la demande du Conseil de sé-curité, Bernard Miyet, sous-secré-taire général chargé des opérationsde maintien de la paix, a ouvertune enquête, notamment en ren-contrant mardi soir le représentantyougoslave à l’ONU, Vladislav Jo-vanovic, « pour lui demander laversion des faits des autorités yougo-slaves ». L’ambassadeur de Croatieauprès des Nations unies, Ivan Si-monovic, a déclaré à la télévisioncroate qu’il était convaincu que lestroupes yougoslaves se retireraientet que la question serait réglée parvoie diplomatique. « Mais la Croa-

tie doit être prête à toute option pos-sible », a-t-il averti.

Dans la journée de mardi, dessoldats yougoslaves prenant la re-lève de la police des frontièresmonténégrines avaient fermé lepoint de contrôle de Debeli Brijeg,à la frontière avec la Croatie, situédans la péninsule de Prevlaka,convoitée par les deux pays. M. Si-monovic a accusé l’armée yougo-slave d’avoir violé un accord de1996 sur la normalisation des rela-tions bilatérales et d’avoir« anéanti les mesures positives quiont été prises pour la stabilité et lasécurité de la région ».

Belgrade a souvent critiqué leMonténégro pour avoir maintenuouverte sa frontière avec la Croa-tie. A la différence de la Serbie, iln’exige pas de visa de ses visiteursoccidentaux. Le président monté-négrin Milo Djukanovic affirme,en outre, dans le Financial Timesde mercredi que la deuxième ar-mée yougoslave, déployée dans la

république, lui a ordonné de placerla police nationale sous soncontrôle. « Il est hors de questionque le ministère de l’intérieur soitsubordonné à l’armée yougoslave »,déclare-t-il.

Par ailleurs, les forces serbes etalbanaises ont échangé des tirsmardi près du poste de Quafe EPrushit à la frontière albano-you-goslave, ce qui constitue le pre-mier accrochage entre les deux ar-mées depuis le début de la crise duKosovo, ont rapporté des observa-teurs internationaux. Un soldat al-banais a été blessé.

Des responsables de l’OTAN ontreproché à la Yougoslavie de ten-ter d’entraîner l’Albanie dans leconflit. Le commandant suprêmedes forces de l’Alliance en Europe,Wesley Clark, a accusé la semainedernière Slobodan Milosevic demenacer et de tenter d’intimiderles pays voisins et l’a mis en de-meure de « cesser cette agression ».– (AFP, Reuters.)

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4 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 L ’ O T A N C O N T R E L A S E R B I E

Les autorités macédoniennes redoutentles agissements de l’UCK sur leur sol

23 % de la population est de langue albanaiseLes autorités macédoniennes redoutent que lesagissements de l’Armée de libération du Kosovo(UCK) sur son sol, en particulier dans les zones à

population albanophone, ne déstabilisent lepays en l’entraînant vers la guerre. Le ministrede l’intérieur macédonien, qui rappelle que

23 % de la population du pays est de langue al-banaise, a lancé une mise en garde aux pays oc-cidentaux et aux organisations humanitaires.

L’activisme de l’UCK« est encouragépar les bombardementsde l’OTAN »

SKOPJEde notre envoyé spécial

L’avertissement a été lancé levendredi 16 avril. Ce jour-là, la po-lice macédonienne annonçait ladécouverte d’une cache d’armesdans une mine située près de laville de Kumanovo. Depuis, unconvoyage d’armes a égalementété intercepté par les autorités. Lejournal albanais édité à SkopjeFakti a beau émettre des doutes surla réalité de ces révélations, le mes-sage adressé à l’Armée de libéra-tion du Kosovo (UCK) est clair : laMacédoine ne veut pas servir debase arrière pour les miliciens al-banais.

Ce mardi 20 avril, la presse ma-cédonienne est alamiste. « L’UCKveut attirer la Macédoine dans laguerre », titrent les journaux. PavleTrajanov, le ministre de l’intérieur,n’a pas de mots assez durs contreceux qu’il accuse de vouloir « dés-tabiliser » son pays. « Parmi les ré-fugiés albanais du Kosovo, il y a uncertain nombre de membres ou desympathisants de l’UCK. Ils ont orga-nisé des filières pour recruter deshommes et pour les faire passer enAlbanie où ils reçoivent un entraîne-ment militaire. Parmi les gens quisont envoyés là-bas, il y a même desadolescents », assure le ministre enbrandissant un rapport attribué àses services, avant d’énumérer lesnoms d’une vingtaine de villagesoù les groupes de l’UCK seraientcomme des poissons dans l’eau. Leresponsable macédonien donneégalement la liste de trois villagessitués dans la région de Tetovo oùles agents recruteurs de l’UCK agi-raient presque de manière offi-cielle.

Selon lui, mille personnes se-raient déjà arrivées de la sorte enAlbanie, dont une soixantaine decitoyens macédoniens de languealbanaise. Ces derniers constituent

23 % de la population du pays si onse réfère aux résultats du recense-ment organisé en 1994, contre 66 %de Macédoniens slaves. Ce chiffreest cependant contesté par les Al-banais qui se disent plus nom-breux. Quel qu’il soit, il permet auxcombattants kosovars de tisserleurs réseaux, ne serait-ce qu’enjouant des liens familiaux.

Pour ce nouveau ministre arrivéaux responsabilités avec la coali-tion formée après les élections denovembre 1998, l’apprentissage estrude. L’activisme de l’UCK, « quiest encouragé par les bombarde-ments de l’Otan », présente selonlui une réelle menace pour la Ma-cédoine. C’est tout d’abord la coa-lition au pouvoir qui est menacée.L’alliance inattendue des nationa-listes macédoniens et des nationa-listes albanais va-t-elle résister àcette pression ?

Selon Pavle Trajanov, la pré-

sence d’Albanais dans le gouverne-ment, même si aucun n’a été nom-mé à un ministère régalien, avaitcontribué à faire baisser les ten-sions entre les deux grandescommunautés du pays. Après lesquerelles suscitées par le déploie-ment de drapeaux albanais sur lesédifices publics de villes albanaisesainsi que par la création d’une uni-versité albanaise « sauvage » à Te-tovo, « nous avons décidé de réglernos problèmes par la discussion »,mais qu’en sera-t-il demain ?

« Actuellement, les extrémistes al-banais de Macédoine n’ont pas degrain à moudre du fait de la poli-tique équilibrée de mon gouverne-ment. Il existe des responsables depolice albanais et l’administrations’ouvre de plus en plus à eux, alorsils exploitent le problème du Koso-vo », argumente le ministre quivoit loin. « Ils vont multiplier les in-filtrations, les recrutements et les

camps d’entraînement en Albanie età partir du mois de septembre, ilscommenceront les opérations contrenous, comme au Kosovo. » Pour-quoi le mois de septembre ?« Parce qu’à cette date, la questiondu Kosovo aura été réglée et qu’ilspourront passer à la suite, la consti-tution d’une Grande Albanie avec leKosovo et des territoires pris auMonténégro et à la Macédoine ». Leministre n’en démord pas. « Lesinstructions qu’ils donnent vont ence sens. Ils font pression sur nos ci-toyens en leur disant : aidez-nous et

nous vous aiderons. Mais jusqu’àprésent, les Albanais de Macédoinene veulent pas aller dans cette direc-tion, car la situation ici n’a rien àvoir avec celle du Kosovo. »

Très critique vis-à-vis de cer-taines organisations humanitaires(dont il refuse cependant de don-ner le nom) et qui selon lui« aident » l’UCK, Pavle Trajanovn’est guère plus tendre envers lespays occidentaux suspectés d’êtretrop favorables à l’Armée de libé-ration du Kosovo. « Nous avons in-formé les membres du Groupe decontact de ce qui se passe ici. Cesont eux qui ont donné une légitimitéà l’UCK. J’ai réuni les ambassadeurset ils m’ont tous assuré, y compriscelui des Etats-Unis, qu’ils n’allaientpas les soutenir. C’est de l’intérêt detout le monde que la Macédoinereste stable. »

Gilles Paris

Sur la frontière albanaise, le face-à-face entrel’Armée de libération du Kosovo et les forces serbes

VLAHENI (frontièrealbano-yougoslave)

de notre envoyé spécialEn haut, sur la montagne, sur la

crête pelée, là où dans les neigescourt la frontière entre l’Albanieet la Yougoslavie, les forcesserbes enterrent leurs positions.A quelques centaines de mètresen contrebas, les combattants del’Armée de libération du Kosovo(UCK) s’installent dans les bâti-ments lépreux d’une mine désaf-fectée.

Le jour, les adversaires se fontface. Ils s’épient à la jumelle,échangent quelques coups defeu. La nuit, s’engage un morteljeu de cache-cache. « On les voit.Ils sont tout près », dit, en mon-trant la première position serbe

sur une colline, le chef de la ca-serne de l’UCK. Un treillis re-couvre ses habits de paysan ko-sovar. « Ils n’oseraient pas nousattaquer à pied. Nous pourrionsles repousser avec vingt hommes »,assure-t-il. « Mais nous ne les at-taquons pas. Nous ne voulons pasque les Serbes se vengent sur lesvillageois albanais », explique-t-il.

Il y a quelques jours, les Serbesont pilonné le village de Vlahenid’une quarantaine d’obus. Leshabitants ont fui. Puis ils sont re-venus par les chemins boueuxdans leurs maisons de pierre auxtoits en tuile. « Nous avons peurmais nous ne savons pas où aller »,dit un homme du village. Desfemmes tirent de l’eau du puits.« Et puis, ajoute ce paysan alba-

nais édenté, si l’on s’enfuit, ils ontgagné. Après le Kosovo, ils veulentnettoyer le nord de l’Albanie. »

Au cantonnement de l’UCK, lescombattants se préparent, eux, àreconquérir le Kosovo. La plupartsont des adolescents, à peine enâge de combattre. Dans des uni-formes de camouflage neufs, ilsplaisantent, jouent avec leur fusild’assaut. Certains semblentn’avoir pas quinze ans. A pied,rarement en camion, des recruesencore en vêtements civils af-fluent. « Tous ceux qui sont ici sontdes volontaires. Beaucoup sont trèsjeunes. Ils ont envie de se battre.On ne peut leur refuser », dit leurchef.

Beaucoup de ces combattantsaux visages d’enfants vont bien-

tôt mourir. Avant même d’avoirtiré un coup de feu pour libérerleur Kosovo. Après quelquesjours de préparation (quinze aumieux, quatre au pire), ils tente-ront de passer la frontière pouraller aider les maquis de l’UCK del’ intérieur, encerclés par lesforces serbes. La nuit tombée, ilsdevront traverser les champs demines, échapper aux embus-cades, aux pilonnages de l’artille-rie.

LOURDES PERTESLors du passage de la frontière

albanaise puis du franchissementde la « zone de sécurité » d’unedizaine de kilomètres taillée parles Serbes à l’intérieur du Koso-vo, les pertes de l’UCK seraientsouvent de près de 50 %. « Et par-fois de 100 % », dit un connaisseuralbanais.

Et, sur la frontière albanaise oùles troupes de l’UCK se gonflentde l’afflux de volontaires venusd’Occident, du flot des humiliés,des expulsés du Kosovo quiveulent y retourner, mais lesarmes à la main, les Serbes col-matent les brèches. « L’arméeyougoslave continue de miner lafrontière », raconte un observa-teur militaire occidental qui a vuune unité serbe enfouir les piègesmortels dans la montagne.

« L’OTAN doit créer un corridorpour l’UCK, détruire les chars etl’artillerie qui tiennent la fron-tière », s’exclame, dans un villagefrontalier, Gani Sulaj, le porte-parole de l’UCK pour la région.« Nous ne voulons pas que des sol-dats étrangers meurent pour le Ko-sovo, mais que l’on nous aide.L’OTAN devrait parachuter desarmes, des vivres et des médica-ments à l’UCK, à l’intérieur du Ko-sovo. Dans la Drenica (centre duKosovo), la situation est drama-tique. Sans parachutage, la situa-tion va devenir critique au Kosovo.Et l’Occident, estime-t-il, sera res-ponsable. »

Jean-Baptiste Naudet

L’Alliance « criminelle et fasciste »À QUELQUES JOURS de la célébration du 50e an-

niversaire de l’OTAN, la télévision serbe a tenu a cé-lébrer l’événement avec de nouveaux clips dénon-çant l’Alliance « criminelle » et « fasciste ». Uneanimation de synthèse montre une formation dechasseurs américains en forme de croix gammée àlaquelle répond un vol de Mig 29 en arc de cercleavec la légende : « opération boomerang ». Uneémission spéciale tire un sombre bilan de l’existencede l’OTAN.

Milos Knezevic, de l’institut de géopolitique, ex-plique ainsi que l’Alliance est devenue une « organi-sation militante, expansive et agressive », l’instrumentde la domination des Etats-Unis sur le monde en gé-néral et, en particulier, sur une Europe maintenue« en position d’infériorité ».

A cette occasion, la télévision serbe donne sa ver-sion de la guerre au Kosovo, première étape d’unconflit « dirigé contre les peuples slaves, obstacles,pour les Américains, sur la route conduisant aux puitsde pétrole du Caucase ». Le commentateur croit sa-voir que le Kosovo « renferme l’un des plus riches gi-sement de plomb et de zinc d’Europe »,« qu’Alexandre le Grand l’avait utilisé en son tempspour financer ses guerre en Asie Mineure » et que,comme par hasard, « ces mines sont les seules pourl’instant à ne pas être la propriété d’une multinatio-nale américaine ». Selon le commentaire de la télé-vision, le conflit en Yougoslavie trouve aussi ses rai-

sons dans la situation économique dans le monde.Après les problèmes rencontrés sur les places finan-cières d’Asie, de Russie et d’Afrique, « l’argent a sub-mergé le marché des devises dans le monde ». Il fallaitdonc trouver un endroit pour placer cet argent, plusde 10 000 milliards de dollars utilisés dans une« guerre sur le sol européen qui peut garantir un ac-croissement du capital aux meilleurs taux ».

Revenant à l’aspect militaire du conflit, MilosKnezevic constate qu’il s’agit d’un « test de la forcede l’Alliance, de l’OTAN et des Etats-Unis ». Ce ne se-rait pas seulement le peuple serbe qui serait visémais la Russie et surtout la Chine, « le futurconcurrent des Etat-Unis », dont « on teste les réac-tions sur notre dos ». L’émission n’a pas omis un rap-pel du passé, notant que l’action de l’OTAN sur laYougoslavie marque le retour « illégal » de l’Alle-magne en tant que participant aux opérations mili-taire.

Rappelant les crimes du nazisme, la télé serbe af-firme : « Partout où il y a des meurtres, il y a l’arméeallemande. » Ainsi, l’histoire de l’Allemagne et desEtats-Unis – « qui commence aussi par un génocide,celui des Indiens » – « se poursuit aujourd’hui par unnouveau génocide, à l’encontre des Serbes ». « La Ser-bie a survécu à Hitler, la Serbie et le monde peuventsurvivre à Clinton », conclut l’émission.

Hector Forest

Abdelaziz Bouteflika a été proclaméprésident de la République algérienneALGER. Abdelaziz Bouteflika a été proclamé, mardi 20 avril, présidentde la République par le Conseil constitutionnel. M. Bouteflika – le cin-quième président – a recueilli le 15 avril 7 445 045 voix. Le président éluprendra ses fonctions immédiatement après sa prestation de sermentqui interviendra la semaine prochaine, selon les informations de cer-tains journaux d’Alger. M. Bouteflika est suivi d’Ahmed Taleb Ibrahimiavec 1 265 594 voix, Abdallah Djaballah avec 400 080 voix, Hocine AïtAhmed avec 321179 voix, Mouloud Hamrouche avec 314 160 voix, Mok-dad Sifi avec 226 139 voix et Youssef El Khatib avec 121 414 voix. Le tauxde participation à ce scrutin a été de 60,25 % sur les 17 488 759 inscrits.Selon les six adversaires de M. Bouteflika, qui se sont retirés à la veilledu scrutin après le refus du gouvernement d’annuler les premiers voteschez les nomades du Sahara et dans les casernes, votes entachés, seloneux, de fraude, ce taux oscille entre 20 % et 30 %. – (AFP, Reuters.)

L’Union européenne suspendses sanctions contre la LibyeBRUXELLES. L’Union européenne (UE) a suspendu, mardi 20 avril, sessanctions contre la Libye, ainsi que l’avaient fait les Nations unies il y adeux semaines, après le transfert aux Pays-Bas de deux Libyens accusésde l’attentat contre un avion de la PanAm, en 1988, au-dessus de Loc-kerbie. L’UE a précisé, dans une déclaration, qu’elle se prononcera surla levée définitive des sanctions après l’étude d’un rapport de l’ONU– qui doit être achevé dans un délai de quatre-vingt-dix jours – sur lerespect par la Libye de toutes les conditions fixées pour mettre fin à cessanctions.Etablies en 1992 par le Conseil de sécurité des Nations unies, après le re-fus de la Libye de remettre les deux hommes à la justice américaine oubritannique pour qu’ils soient jugés, ces sanctions prévoyaient notam-ment un embargo aérien. L’UE a fait savoir qu’elle maintenait un em-bargo de 1986 sur les exportations d’armes vers la Libye, ainsi que lesrestrictions imposées à son personnel diplomatique. Ces mesures ontété adoptées en raison du soutien de la Libye au terrorisme internatio-nal, note l’UE. – (Reuters.)

Le parquet requiert la peine capitalecontre Abdullah ÖcalanANKARA. Le parquet de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara requiert lapeine de mort contre le chef rebelle kurde Abdullah "Ocalan pour trahi-son, dans l’acte d’accusation qu’il vient de rédiger, a indiqué mardi20 avril l’agence Anatolie. Le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan(PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion armée dans le Sud-Est à ma-jorité kurde, est accusé de « trahison et atteinte à l’intégrité territoriale dela Turquie », conformément à l’article 125 du code pénal turc, selonAnatolie.La Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara, qui a déjà ouvert en 1997 un pro-cès contre le dirigeant rebelle sous les mêmes chefs d’accusation, doitdécider le 30 avril, dans le cadre de cet ancien procès, de joindre lesdeux procédures et fixera une date pour l’ouverture du nouveau procès,précise Anatolie. Celui-ci se déroulera sur l’île-prison d’Imrali, en merde Marmara (ouest), où le chef du PKK est détenu depuis sa capture auKenya le 15 février. – (AFP.)

EUROPEa UNION EUROPÉENNE : la Commission européenne devait propo-ser, mercredi 21 avril, de sanctionner financièrement la France pourl’obliger à lever l’interdiction du travail de nuit des femmes. Elle suggèreà la Cour européenne de justice de Luxembourg d’infliger une astreintefinancière tant que Paris n’aura pas respecté la directive européenne de1976 interdisant toute discrimination homme-femme dans la législationdu travail. – (AFP.)a RUSSIE : le procès du journaliste Grigori Pasko, jugé pour « hautetrahison » à Vladivostok, a été de nouveau suspendu et renvoyé au jeu-di 22 avril, à la demande de la défense. Grigori Pasko, arrêté en no-vembre 1997 et accusé d’espionnage pour ses reportages sur la pollu-tion causée par la flotte russe, risque une peine de vingt années deprison. – (AFP.)a TURQUIE : Tarkan, la pop-star de vingt-sept ans, sera déchu de sanationalité s’il ne rentre pas immédiatement en Turquie pour accomplirson service militaire, après avoir laissé passer la date-butoir, ont rappor-té mardi 20 avril les médias turcs. – (AFP.)

AMÉRIQUESa COLOMBIE : la guérilla a annoncé, mardi 20 avril, qu’elle ne re-prendrait les discussions de paix avec les autorités qu’après « nouvelexamen des garanties du gouvernement de lutter efficacement contre lesparamilitaires de droite ». Les Forces armées révolutionnaires de Colom-bie (FARC) avaient bloqué le processus de paix voilà trois mois, récla-mant du gouvernement des mesures concrètes contre les milices para-militaires. – (AFP.)

PROCHE-ORIENTa ÉTATS-UNIS/IRAN : la Maison Blanche a condamné, mardi20 avril, les persécutions dont sont victimes les bahaïs en Iran et a appe-lé le président Khatami à intervenir pour faire libérer tous ceux empri-sonnés pour l’exercice de leur religion. Le porte-parole de la MaisonBlanche a indiqué, dans un communiqué, que les Etats-Unis étaient« particulièrement préoccupés » par la condamnation récente de quatreIraniens de l’Institut supérieur d’éducation bahaï, Sina Hakiman, FarzadKhajeh Sharifabadi, Habidullah Ferdosian Najafabadi et Ziaullah Mir-zapanah, condamnés à des peines de trois à dix ans de prison. – (AFP.)

AFRIQUEa NIGER : Mohamed Anako, un des responsables de l’ex-rébelliontouarègue, a été nommé, mardi 20 avril, ministre-conseiller spécial duchef de l’Etat, le commandant Daouda Mallam Wanké. M. Anako a diri-gé l’Union des forces de la résistance armée (UFRA), coalition d’ex-rebelles toubous et touaregs, jusqu’à la signature de l’accord de paix du28 novembre 1997. – (Reuters.)

M. Kabila saborde son propre partiau Congo-KinshasaKINSHASA. Le président de la République démocratique du Congo(RDC, ex-Zaïre), Laurent-Désiré Kabila, a annoncé mardi 20 avril « ladisparition » de son parti politique, l’Alliance des forces démocratiquespour la libération du Congo (AFDL). M. Kabila a justifié sa décision enexpliquant que le mouvement était voué à la « médiocrité » par des mi-litants lancés dans une « course effrénée à l’enrichissement ». L’AFDLavait conduit l’offensive victorieuse de M. Kabila contre le régime defeu Mobutu Sese Seko en 1996-1997. « L’AFDL était composée de quatremouvements, dont trois étaient légitimés par l’étranger », a déclaré M. Ka-bila en référence à ses ex-alliés rwandais et ougandais. « La disparitionde l’AFDL était inscrite dans l’ordre des choses », a-t-il expliqué. – (AFP.)

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I N T E R N A T I O N A L LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 5

Quand un Marocain interpelle son tortionnaire « JE VOUS REVOIS très élégant ou plutôt co-

quet. Vous vous déplaciez toujours avec uneclique de sbires qui déployait sur les rangées decorps étendus une aile noire [...] Vous contem-pliez avec délectation vos prisonniers accroupisdans les caves et les couloirs. [... ] vous marchiez àpas comptés dans le cimetière des vivants appeléDerb Moulay Cherif, et un parfum emplissaitl’air, un parfum d’eau de Cologne. Dans ma mé-moire, l’eau de Cologne se mêle à l’odeur de ta-bac blond, de peau brûlée et à une autre, celled’urine, de crasse et d’excréments. Vous assistieztoujours aux scéances de torture, et en fait les di-rigiez [... ] »

Ainsi commence la « Lettre ouverte à montortionnaire » publiée sans commentaire, ven-dredi 16 avril, dans deux quotidiens marocains,Libération et Al Ittihad Al Ichtiraki. L’auteur, Sa-lah El Ouadie, interpelle son bourreau, évoquele souvenir de ses compagnons – Abdellatif,« mort sous les coups de fouet et enterré sous unfaux nom » ; Miloud, « qui a perdu la raison »,Abdallah, « réduit à un tas de pansements san-guinolents »... –, avant de plaider contre l’oubli,« honteuse comédie qui mépriserait le droit desvictimes ».

L’homme sait de quoi il parle. Militant degauche, il a été arrêté en 1974 et détenu au se-cret. Il avait 22 ans. Torturé pendant plus d’uneannée parmi 140 prisonniers d’opinion, il seracondamné à vingt ans de prison pour atteinte àla sûreté de l’Etat et à deux années supplémen-taires pour outrage à magistrat. En 1984, pargrâce royale, il sera libéré.

K. Y., COMMISSAIRE DE POLICELe tortionnaire auquel s’adresse Salah n’est

pas un inconnu. Commissaire de police, K. Y. asévi pendant des années au Derb Moulay Cherif,à Casablanca, l’un des centres de torture du ré-gime. Il est aujourd’hui l’un des responsablesde la Sûreté nationale. Il y a deux ans, raconteSalah dans sa lettre, K. Y. est venu à Genève de-vant les Nations unies « témoigner qu’il n’y apas de torture » au Maroc. « Je ne sais qui aconseillé votre nomination comme membre de ladélégation officielle [mais] quelle déchéance etquelle bassesse », commente Salah.

Que le texte ait été publié par Libération,quotidien dont le directeur n’est autre que l’ac-tuel premier ministre (socialiste) du gouverne-ment d’alternance, Abderrahmane Youssoufi, et

par Al Ittihad Al Ichtiraki, son pendant enlangue arabe, dirigé par un autre personnalitédu gouvernement, le socialiste Mohamed ElYazghi, ne signifie pas que le commissairerisque d’être inquiété. Il y a quelques jours, eneffet, le Conseil consultatif des droits del’homme (CCDH), un organisme qui dépend duroi Hassan II, a blanchi par avance tous lesbourreaux du royaume en expliquant que « laréaction des autorités [... ] et de leurs auxiliaires »pendant les années de plomb visait à « préser-ver la quiétude de l’Etat et sa sécurité » menacéepar les auteurs de « crimes d’atteinte à la sûretéde l’Etat ». Justement ce dont était accusé SalahEl Ouadie.

Ce dernier a déjà eu sa revanche. Depuis lapublication de la lettre ouverte – une pre-mière –, le téléphone n’a cessé de sonner à sondomicile. « Des Marocains anonymes qui m’ap-pellent pour me féliciter », raconte-t-il. Son ro-man Al Ariss (Le Marié), témoignage de prisonpublié à compte d’auteur à 4 500 exemplaires,est épuisé. Une traduction en français et en an-glais sera bientôt disponible.

Jean-Pierre Tuquoi

L’Inde s’est mise à la recherchede son quatrième gouvernement en trois ans

Sonia Gandhi s’efforce de succéder à Atal Bihari VajpayeeLa veuve de Rajiv Gandhi, Sonia Gandhi, d’ori-gine italienne, tente de ramener au pouvoir leParti du Congrès qu’elle préside à la faveur de

la crise politique dans laquelle a chuté, same-di 17 avril, la coalition emmenée par Atal Bi-hari Vajpayee. Dans un climat d’affaiblisse-

ment de l’Etat central, l’Inde en est à nouveauà rechercher un gouvernement, son qua-trième en trois ans.

ANALYSELes partis régionaux,arbitres du pouvoir,réagissent en fonctionde calculs locaux

NEW DELHIde notre correspondante

en Asie du SudHéritière de la dynastie Nehru-

Gandhi, Sonia Gandhi, présidente

du Parti du Congrès, a inauguré,ce mercredi 21 avril, les consulta-tions entreprises par le présidentindien, K. R. Narayanan, pour laformation d’un nouveau gouver-nement. Si le Congrès y parvient,Mme Gandhi, d’origine italienne,devrait être le futur premier mi-nistre indien, succédant ainsi,dans la lignée, à sa belle-mère In-dira Gandhi, assassinée en 1984 età son mari, Rajiv Gandhi, tué en1991.

Toutefois, les jeux ne sont pasencore faits. Battue d’une voixseulement au Parlement, la coali-tion gouvernementale sortante di-rigée par les nationalistes hindousdu BJP (Parti du peuple indien) en-tend faire valoir au présidentqu’elle dispose toujours de270 sièges, soit le nombre atteintpar ses opposants lors du vote– refusé – de la motion deconfiance. Chaque camp tentemaintenant de s’assurer les petitspartis qui depuis plusieurs annéesfont la différence.

La démocratie indienne, la plusgrande du monde par son nombred’électeurs – 600 millions envi-ron –, a ses ratés : depuis plus dedix ans, aucun parti n’a pu avoirune majorité capable d’assurer aupays un développement stable.Les crises tendent plutôt à s’accé-lérer et les deux dernières élec-tions ont abouti à un tel fraction-nement du Parlement que l’Indeest aujourd’hui à la recherche de

son quatrième gouvernement entrois ans.

Parmi les quarante partis repré-sentés à la Chambre qui compte545 sièges, plus de vingt ont 3 dé-putés ou moins. A côté des deuxgrands partis nationaux que sontle BJP (les nationalistes hindous)et le Congrès, qui ont chacunmoins d’un tiers des sièges, lespartis régionaux ont pris une im-portance de plus en plus grande etsont devenus les arbitres de toutpouvoir central.

Dans un pays pluraliste commel’Inde, le phénomène n’aurait riende condamnable, si ce n’était queles partis réagissent d’abord etavant tout en fonction de leurscalculs locaux. Au pouvoir depuistreize mois seulement, le gouver-nement de Atal Bihari Vajpayeeest tombé le 17 avril parce qu’il n’apas voulu satisfaire à l’exigence deson alliée du Tamil Nadu,Mme Jayalalitha, de démettre legouvernement élu à Madras, cequi aurait entraîné la fin des pour-suites contre Mme Jayalalitha dansplusieurs affaires de corruption.

ACHAT DES VOIXAprès avoir satisfait nombre

d’exigences de cette alliée in-commode qui lui avait permisd’arriver au pouvoir – transfert dehauts fonctionnaires, postes mi-nistériels –, M. Vajpayee a résisté àsa dernière demande – un prétex-te – qui était la réintégration duchef d’état-major de la marine,renvoyé en décembre.

La difficulté que rencontre au-jourd’hui le Congrès à former ungouvernement tient au fait que sesalliés dans la chute du cabinet Vaj-payee craignent, en l’aidant, de lerenforcer à leur propre détrimentdans leurs Etats respectifs.L’exemple de l’Uttar Pradesh, quienvoie 85 députés au Parlementcentral, est éclairant. Opposant fé-roce du Congrès en Uttar Pradesh,le chef du Parti Samajwadi et an-

cien ministre de la défense, Mu-layam Singh Yadav, qui a dans cetEtat une vingtaine de sièges, neveut pas soutenir le Congrès àDelhi de peur de voir son électoratlui échapper en faveur du parti aupouvoir. Dans chaque Etat, une vi-sion nationale est dramatique-ment absente du débat politique.

Pendant les deux jours qu’a duréle débat sur la motion deconfiance, aucun des grands pro-blèmes qui affectent l’Inde n’a étéréellement discuté. La politiquenucléaire, le programme de déve-loppement des missiles, le timiderapprochement en cours avec lefrère ennemi pakistanais, l’écono-mie, le social – dans un pays oùplus de 300 millions de personnesvivent en dessous du seuil de pau-vreté et où environ la moitié dumilliard d’Indiens est analpha-bète –, n’ont fait l’objet que debrèves mentions par les nombreuxdéputés qui ont pris la parole.Pour l’essentiel, les députés sesont contentés d’échanger des ac-cusations, la plus communeconcernant l’achat des voix desélus, pratique courante et qui s’estencore, sans aucun doute, pro-duite cette fois, pour gagner levote.

L’emprise de plus en plusgrande des partis régionaux s’estfaite parallèlement au déclin duParti du Congrès qui a régné surl’Inde pendant quarante-cinq descinquante et un ans d’indépen-dance. « Miné par ses divisions etles ambitions de ses chefs, le partin’est plus en mesure d’offrir une vi-sion nationale, et celle des nationa-listes hindous est trop réductricepour séduire une majorité d’élec-teurs », commente un analyste po-litique. « Les partis régionaux ontrempli le vide d’une vision panin-dienne », ajoute-t-il.

Déçus, par ailleurs, par un Etatde moins en moins capable de sa-tisfaire leurs besoins primaires, lesélecteurs se reportent sur des par-

tis de proximité représentant leuridentité première – caste ou ap-partenance ethnique. La multipli-cation des petits partis facilitetoutes les combinaisons ; les al-liances n’ont comme ciment quel’avidité du pouvoir et se frac-turent dès que l’un des partenairesse sent floué ou exige plus.

RÉFORME CONSTITUTIONNELLECet affaiblissement de l’Etat

central intervient toutefois à unmoment où l’Inde poursuit unprogramme d’armement, notam-ment à travers une gamme de mis-siles pour obtenir « une dissuasionnucléaire minimale » dans un envi-ronnement nucléarisé avec laChine et le Pakistan. Même si laquestion n’a pas été évoquée auParlement, cette crise compromettoutes les négociations déjà enga-gées, notamment avec les Etats-Unis, la France et la Grande-Bre-tagne, pour obtenir que New Del-hi se prête à certaines garantiesqui lui permette de trouver uneplace parmi les pays nucléaires.

L’échéance du mois de sep-tembre pour la signature du CTBT(traité d’interdiction des essais nu-cléaires) a toutes les chances de nepas être respectée. Même si uncertain consensus règne en Indequant au besoin d’avoir une dé-fense nucléaire, il va falloir re-prendre dans un contexte degrande instabilité politique les né-gociations quasiment au point dedépart.

Cette distorsion entre le jeu po-litique et les grandes questionsd’avenir amène certains analystesà prôner une réforme constitu-tionnelle dans le sens d’un régimeprésidentiel fort, appuyé sur unvrai fédéralisme qui laisserait àchaque Etat la gestion de ses af-faires, les grands problèmes natio-naux étant du ressort de l’Etatcentral. On n’en est pas là.

Françoise Chipaux

Amnesty International émet de vives critiques contre l’Autorité palestinienne« L’AUTORITÉ PALESTINIENNE

sape l’autorité de la loi », fait fi desexhortations du Conseil législatif,des organisations non gouverne-mentales et de l’opinion publiquepalestinienne et transgresse lepouvoir judiciaire, par l’arrestationet le maintien en détention de cen-taines de Palestiniens, parfois sansprocès ni jugement, déplore Am-nesty International, dans un rap-port rendu public mercredi21 avril.

D’après Amnesty, les pressionsexercées par Israël et les Etats-Unis sur l’Autorité palestiniennepour qu’elle incarcère les isla-mistes expliquent, au moins enpartie, le comportement du gou-vernement de M. Arafat. Mais, in-siste l’organisation de défense desdroits de l’homme, ces pressionsne sauraient justifier le mépris desrègles du droit, tant en ce quiconcerne les détenus qualifiés de« prisonniers de sécurité », que les

prisonniers dits politiques. A pro-pos des premiers, « on croit savoirqu’ils sont soupçonnés d’avoir colla-boré [d’une manière ou d’uneautre] avec Israël ». Les « poli-tiques » sont « presque toujourssoupçonnés de soutenir des groupesislamistes ».

DÉTENUS « AU SECRET »Quelque 120 prisonniers « poli-

tiques » sont, selon le rapport,maintenus en détention, « sans in-culpation ni jugement », depuisplus d’un an et une centained’autres depuis plusieurs mois.Quelques-uns ne seraient que desprisonniers d’opinion, dans la me-sure où ils n’expriment qu’une op-position « non violente » à l’Auto-rité palestinienne ou exprimentdes propos « susceptibles d’embar-rasser cette dernière ».

Amnesty critique la création, en1995, d’une Cour de sûreté del’Etat, qui, non seulement organise

des procès « manifestement inéqui-tables » et, à la satisfaction desEtats-Unis, prononce « de lourdespeines pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans d’emprisonnement », maispermet aussi à l’Autorité de court-circuiter la Haute Cour de justice.

Il y aurait au moins 250 prison-niers « de sécurité » détenus « ausecret », sans inculpation ni juge-ment depuis plus d’un an, la plu-part étant soumis « à la torture ouaux mauvais traitements ». Leur dé-tention peut durer « des semaines,des mois, voire des années ».

« Au moins deux détenus ont “dis-paru” après leur arrestation. (...) Ala connaissance d’Amnesty, aucunepersonne accusée de “collabora-tion” avec Israël n’a été jugée parl’Autorité palestinienne pour ses ac-tivités. » L’organisation note aussique les accusations de collabora-tion ont « souvent été utilisées parl’Autorité palestinienne pour calom-nier certains opposants ».

Déplorant que l’Autorité ne sesoit « généralement pas montréecoopérative avec la Haute Cour dejustice », dont les injonctions pourla remise en liberté des détenusrestent lettre morte, Amnesty rap-pelle que, par deux fois, des jugesont été destitués « sans raison va-lable ».

Fayez Abou Rahmed, nomméprocureur général en juillet 1997, adémissionné en avril 1998 en invo-quant « des ingérences et des obs-tacles rencontrés dans [son] tra-vail ».

Amnesty demande la libération« immédiate et sans condition » desprisonniers « de sécurité » et des« politiques » ou l’organisation deprocès « équitables ». Elle requiertd’Israël de préciser que « les pour-suites [exigées de l’Autorité palesti-nienne] à l’encontre des auteursd’actes de violence ne peuvent êtreengagées que conformément à laloi ».

LeMonde Job: WMQ2204--0006-0 WAS LMQ2204-6 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1445 Lcp: 700 CMYK

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F R A N C ELE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

Marie-France Garaud moque « l’exploit » de M. ChiracMarie-France Garaud, ancienne conseillère de Georges Pompidou

et de Jacques Chirac, candidate en troisième place sur la liste deMM. Pasqua et de Villiers, n’a jamais mâché ses mots. « JacquesChirac aura réussi l’exploit de rétablir le régime d’assemblée, de faireentrer en fait la France dans l’OTAN et d’avoir redonné vie à l’UDF.M. Giscard d’Estaing doit se sentir frustré », lance-t-elle dans un en-tretien au Figaro, mercredi 21 avril.

Mme Garaud ajoute que la démission de Philippe Séguin « n’est quela conséquence de la mauvaise foi, de l’ambiguïté et de “l’embrouille”qui imprègnent la politique intérieure et extérieure de la France ».Quant au président par intérim du RPR, Nicolas Sarkozy, « s’il incar-nait le gaullisme, on le saurait », assure-t-elle. Pour les élections eu-ropéennes, « François Bayrou et Charles Pasqua ont choisi la clarté, lesautres continuent leurs opérations de camouflage. Pas pour long-temps », conclut-elle.

M. Bayrou : « Tourner la page sur des années d’enlisement »COLMAR (Haut-Rhin)de notre envoyée spéciale

Dans l’avion – d’une contenance de six passagersla semaine dernière, de vingt ce soir – qui l’emmèneà Colmar pour une rapide réunion publique, mardi20 avril, François Bayrou montre obligeamment, surson ordinateur portable, les e-mails d’encourage-ment et de félicitation qu’il a reçus depuis son pas-sage sur TF 1, dimanche 18 avril. « Quelques mes-sages, on peut les truquer, mais pas des dizaines,s’enchante le président de l’UDF. C’est fou l’impactque peut avoir une seule émission de télévision ! » Cesoir, il en est maintenant certain, il tiendra le pre-mier meeting de la seconde campagne européennequi s’est offerte à lui, et qu’il a décidé de faire, aprèsla démission de Philippe Séguin.

Cette nouvelle campagne ne ressemble déjà plustout à fait à la précédente. Les responsables locaux del’UDF veulent eux aussi le croire. « L’UDF a gagné encrédibilité. Tenez ferme, tenez bon ! », lui lance, enguise de bienvenue, Bernard Stoessel, président de lafédération du Haut-Rhin. Lorsque M. Bayrou se di-rige à son tour vers le micro, les quelque trois centsparticipants applaudissent sagement en cadence,signe sans équivoque, à l’UDF, de ce qu’ailleurs onnommerait enthousiasme. « Il y a des moments, at-taque M. Bayrou, où les campagnes électorales bas-culent. Jacques Chirac évoque souvent ce jour de février1995 où, pour lui, la campagne présidentielle a basculé.En entrant dans cette salle, j’ai eu le même sentiment. »

Puis le président de l’UDF rappelle qu’avant lesrégionales de 1998 il était venu soutenir la listeconduite par M. Stoessel, alors aux prises avec laliste RPR rivale d’Hubert Haenel. « Quelles me-naces ne nous a-t-on pas servies ! », s’exclameM. Bayrou, avant d’ajouter : « Malgré tous les pro-phètes de malheur, cette liste est arrivée en tête detoutes les listes de l’opposition. »

Dans cette nouvelle campagne, M. Bayrou parlebien entendu de l’Europe. Mais, et c’est nouveau, ilparle aussi beaucoup de politique intérieure – « jene suis pas un ange pur et radieux, je sais que çaexiste », rassure-t-il son public.

« Nous sommes dans l’opposition, plus, noussommes l’opposition, à égalité de droits et de de-voir », lance-t-il à l’adresse du RPR. Surtout, le pré-sident de l’UDF endosse désormais un autre cos-tume : celui, déjà porté en d’autres occasions, etnotamment en 1989, de rénovateur. « N’avez-vouspas le sentiment que ce dont a le plus besoin l’opposi-tion, c’est de renouvellement, d’oxygène, d’appari-tion d’idées et de générations nouvelles ? », inter-roge M. Bayrou. « C’est parce que l’opposition arenoncé au débat d’idées qu’elle est là où elle est au-jourd’hui », a-t-il fait valoir avant d’espérer qu’unvrai débat européen dans cette campagne per-mette de « tourner la page sur des années d’enlise-ment ».

Cécile Chambraud

À 14 H 30, mardi 20 avril, les der-niers doutes de François Bayrousont envolés. Les réactions enre-gistrées après son émission de di-manche soir, sur TF 1, continuentd’être très favorables ; le RPR etDémocratie libérale se débattentdans une situation peu enviable ;et, surtout, le bureau politique del’UDF, qui s’achève après troisheures et demi de débat, vient delui démontrer que la grande majo-rité de ses lieutenants appuient sadémarche et, qui plus est, qu’ilssont prêts à le montrer. Cette fois,les centristes sont déterminés.M. Bayrou maintiendra donc saliste aux élections européennes.

A 11 heures, lorsque la réunioncommence, presque tous les ca-ciques de la maison sont présents.Seuls manquent à l’appel AndréSantini, un des vice-présidents duparti, excusé, et Pierre Méhaigne-rie, en vacances aux Etats-Unis.Consulté auparavant par télé-phone, l’ancien président du CDSa prudemment suggéré à ses amis

d’essayer de « gagner du temps ». Ilsera bientôt hors sujet. Parmi lesprésents, tous, ou presque, s’expri-ment. François Léotard fait excep-tion. Il a confié à Dominique Paillé,directeur de la campagne deM. Bayrou, qu’une liste séparée estpeut-être la moins mauvaise solu-tion, mais qu’aucune des solutionspossibles n’est bonne. Les partici-pants y lisent une manifestation defidélité balladurienne.

« SARKOZY RÉTRÉCIT CHIRAC »Les gradés du Sénat, en re-

vanche, sont plus bavards. Et – cen’a pas toujours été le cas – ils ap-puient la thèse de la liste UDF au-tonome. René Monory, battu à laprésidence du Sénat, au mois d’oc-tobre 1998, par le RPR ChristianPoncelet, désormais membre ducomité politique qui entoure leprésident par intérim du partigaulliste, Nicolas Sarkozy, applau-dit des deux mains la fermeté affi-chée par M. Bayrou. Jean Arthuis,président du groupe de l’Union

centriste du Sénat, n’est pas enreste. Alain Lambert, rapporteurgénéral du budget au Palais duLuxembourg, suit le mouvement :« Pour le président de la Républiquelui-même, il vaut mieux une plurali-té de listes. Car Sarkozy rétrécitChirac », plaide-t-il notamment.Les candidats à une place sur laliste dont l’existence est mise endébat – Alain Lamassoure, ThierryCornillet, etc. – poussent les unsaprès les autres à sa constitution.Même Nicole Fontaine, auteur, il ya quelques semaines, d’une tri-bune parue dans Le Figaro plaidantpour une liste d’union, abonde ence sens. Gilles de Robien, porte-parole de l’UDF, confirme son sou-tien, tandis que Bernard Bosson,ancien rival de M. Bayrou pour laprésidence du CDS, ne ménage pasle sien.

A côté des partisans déterminésde la liste, qui constituent aumoins les deux tiers de l’assem-blée, d’autres souhaiteraient undialogue avec le RPR. C’est le cas

de Renaud Donnedieu de Vabres,député d’Indre-et-Loire et prochede M. Léotard, qui penche, depuislongtemps, du côté de l’union del’opposition ; de Dominique Bau-dis, député et maire de Toulouse,qui fut la tête de liste de l’en-semble de l’opposition aux euro-péennes de 1994 ; Hervé de Cha-rette, président délégué de l’UDF,qui, les jours précédents, a semblépencher en faveur de la discussion,demeure dans le flou. Quant à Phi-lippe Douste-Blazy, président dugroupe de l’Assemblée nationale,quelque peu encombré de sondouble engagement en faveurd’une liste UDF, d’une part, et deJacques Chirac, de l’autre, il pré-fère évoquer l’avenir et les équi-libres à venir dans l’opposition.

Lui aussi initialement partisande l’union de l’opposition, JacquesBarrot reconnaît cependant la va-leur des arguments en faveur de laliste. Constatant que l’assembléepenche clairement de ce côté, ilannonce qu’il se rangera à son

avis, mais conjure ses amis deprendre garde à l’isolement. Il lesprévient aussi que l’UDF devra jus-tifier sa liste « dans un contexterendu plus difficile par le départ deSéguin, la guerre du Kosovo et laperspective des élections munici-pales et législatives ». Henri Pla-gnol, député du Val-de-Marne etsignataire, avec Renaud Dutreil,député UDF de l’Aisne, ainsi quedes députés RPR et DL, de multi-ples appels à l’union, fait rire souscape lorsqu’après un mea culpa– « je me suis trompé, François, jene pensais pas que l’hypothèsed’une liste UDF serait si bien ac-cueillie » –, il suggère au présidentde l’UDF qu’il serait peut-être en-fin temps de rentrer dans le rang.

Le souvenir d’humilitations pas-sées enflamme parfois les esprits.Le RPR en fait les frais. Le RPRversion Nicolas Sarkozy, s’entend,puisque l’UDF s’est aujourd’huitrouvé, en Charles Pasqua, un alliéde choix. « C’est lui le véritable por-teur du gaullisme. Nicolas Sarkozy,c’est un autre parti », affirme ainsiMaurice Leroy, député du Loir-et-Cher, ancien secrétaire général dugroupe communiste du Sénatavant d’être « débauché » parM. Pasqua, puis d’être élu députéUDF.

M. PASQUA, ALLIÉ OBJECTIFCette alliance de revers avec

M. Pasqua, c’est justement l’un deséléments qui a conduit M. Bayroua croire en sa chance. Renoncer àsa liste, a-t-il calculé, c’eût été,pour lui, disparaître du paysage del’opposition, qui aurait été alorsentièrement occupé par les avatarsdu RPR : un RPR libéral et euro-péen autour de M. Sarkozy, unRPR national autour de M. Pasqua.Et Jacques Chirac en surplomb.Maintenir la liste UDF, spéculeM. Bayrou, c’est occuper le terrainguigné par M. Sarkozy, sanscontester le moins du monde celuide M. Pasqua. Seul face au RPR età DL dans l’ancienne Alliance,M. Bayrou s’envisage aujourd’huiun allié, M. Pasqua, face au tan-dem Sarkozy-Madelin, qui coha-bite sur le seul et même terrain dulibéralisme. « Ce trépied-là meplaît », se félicite M. Bayrou.

Il ne reste plus au bureau poli-tique qu’à trouver le moyen de

dire « non » sans passer pour lefauteur de trouble. Le communi-qué charge donc M. Bayrou de dé-fendre devant les Français une« Europe politique fédérale ». « Fé-dérale », c’est le seul mot que nepeut articuler un gaulliste. Pourfaire bonne mesure, la date deconvocation du conseil national,initialement envisagé pour le2 mai, est avancé au dimanche25 avril : puisque la décision est

prise, inutile de s’exposer aux pres-sions en tous genres. Un nouveaubureau politique de l’UDF en pré-cisera, jeudi, l’ordre du jour. Jeudi,dimanche : c’est, dans les deux cas,le lendemain des réunions du RPR.Il ne sera pas dit que l’UDF aurarompu la première. En attendant,au programme de mercredi, réu-nion de la commission des investi-tures.

Cé. C.

Le PS constate« la profonde divisiondu parti du président »

Le bureau national du PS a dé-battu, mardi 20 avril, de la situa-tion politique à droite. « Davan-tage que d’une crise del’opposition, a notamment expli-qué Alain Claeys, directeur de lacampagne européenne du PS,nous sommes désormais en pré-sence d’une profonde division ausein même du parti du présidentde la République. » M. Claeys aajouté que cela « n’est pasneutre » dans le fonctionnementdes institutions, mais n’a pasprécisé son analyse sur ce point.

« Plus que jamais, nous devonsêtre un pôle de stabilité autour dupremier ministre et du gouverne-ment », a conclu le secrétaire na-tional du PS, réduisant ainsi paravance la capacité d’expressiondu Mouvement des citoyens deJean-Pierre Chevènement, dontplusieurs responsables figurenten position éligible sur la listesocialiste pour les prochainesélections européennes.

La gauche en haussedans un sondage

Un mois après le début de l’in-tervention de l’OTAN en Yougo-slavie, le chef de l’Etat et le pre-mier ministre bénéficient dusoutien croissant de l’opinion.Selon l’enquête de BVA, réaliséedu 15 au 17 avril auprès d’unéchantillon de 1 101 personnes etpubliée par Paris-Match (daté22 avril), Jacques Chirac re-cueille 65 % de bonnes opinions(+ 5 points), tandis que LionelJospin est crédité de 64 % debonnes opinions (+ 8 points enun mois).

Ce sondage, réalisé au mo-ment de la démission de Phi-lippe Séguin, permet mal d’enmesurer l’impact pour les élec-tions européennes. Une listeconduite par MM. Sarkozy etMadelin recueille 20 % d’inten-tions de vote, une liste auto-nome de M. Bayrou 8 %, tandisque la liste de MM. Pasqua et deVilliers est créditée de 9 %. Agauche, la liste de M. Hollanderecueille 24,5 % d’intentions devote (+ 1,5 point) ; M. Cohn-Ben-dit regagne 2 points à 10 %.

Suicide, résurrection et rédemption de la famille centristeCHAUSSE-TRAPES, embus-

cades, occasions manquées etchances saisies : la reconstructionde l’UDF aura demandé un and’efforts à François Bayrou. Rien

n’était acquis. Longtemps, même,cette émancipation a davantageressemblé aux derniers soubre-sauts de la droite non-gaulliste.

b 24 mars 1998 : le pari. Vingtans après sa création par ValéryGiscard d’Estaing, la confédéra-tion libérale et centriste a vécu. Le20 mars, au lendemain d’électionsrégionales calamiteuses pour ladroite, cinq présidents de régionissus des rangs de l’UDF ont étéélus avec les voix du Front natio-nal. Réuni à la hâte dans la soiréedu 24 mars, le bureau politique del’UDF ne parvient pas à trancher.Son président, François Léotard,soutenu par François Bayrou, de-mande l’exclusion des cinq prési-dents, parmi lesquels Charles Mil-lon, Jacques Blanc et Jean-PierreSoisson. Au nom de la majoritédes libéraux, Alain Madelin refusecette sanction et dénonce un« lynchage médiatique ».

Président de Force démocrate,François Bayrou voit dans ce dé-saccord l’occasion de s’emparerde toute l’UDF. « Une époque vient

de s’achever », lâche-t-il. Dès lelendemain, sans consulter per-sonne, il tente son pari. Ce dont ladroite a besoin, lance-t-il, c’estd’un « nouveau parti du centre etdu centre-droit, l’espace que l’UDFoccupait si mal ». Et il appelle à lerejoindre « tous les démocrates, lesrépublicains, les libéraux » qui re-fusent les accommodements avecl’extrême droite.

b 14 mai : l’isolement. FrançoisBayrou rêvait d’une percée demousquetaire. Très vite, il doit dé-chanter. Bien peu se précipitentderrière le panache blanc de l’an-cien ministre de l’éducation. Aucontraire. Il a beau ferrailler, de-mander une consultation de labase, prêcher pour un nouveauparti unifié, tous ou presque l’ac-cusent d’avoir cassé l’UDF et lesoupçonnent de songer à pactiseravec la gauche.

Surtout, Alain Madelin refusede se laisser absorbé. Craignantd’affronter directement FrançoisBayrou devant les militants, ilpréfère quitter la confédération.Pour pallier l’effritement de l’op-position, Philippe Séguin, pré-sident du RPR, et François Léo-tard, son homologue de l’UDF,annoncent sans crier gare, le14 mai, la création de L’Alliance.Deux jours plus tard, fort d’unecinquantaine de députés de Dé-mocratie libérale (sur les 112 quecompte l’UDF), Alain Madelinquitte l’UDF et adhère à L’Al-liance.

Voilà François Bayrou isolé, enbutte à la fronde de ses amis cen-

tristes, poussé à abandonner laprésidence du groupe UDF del’Assemblée nationale, condamnéenfin à subir un nouveau camou-flet, le 16 juin, avec l’élection à ceposte d’un rival ambitieux, Phi-lippe Douste-Blazy, contre sonpropre candidat, Gilles de Robien.Douché par ces revers en cascade,le président de Force démocratese réfugie prudemment, le 7 juil-let, sous l’aile de l’Elysée : « Leschoix européens du président de laRépublique sont justes et tous ceuxqui les soutiennent doivent se re-trouver sur la même liste » pour lesélections européennes.

b 16 septembre : l’UDF réduiteaux acquets. François Léotard,battu aux régionales et cerné parla justice, a jetté l’éponge au dé-but de l’été. La présidence del’UDF est en déshérence. Maisune UDF réduite aux bataillons deForce démocrate et aux maigrestroupes du parti de Hervé de Cha-rette, des Adhérents directs, desradicaux de Thierry Cornillet etdes libéraux en rupture de ban.

C’est pourtant à la tête de ce re-groupement de notables et de ba-ronnets que François Bayrou estélu, le 16 septembre, avec 89 %des suffrages exprimés par lesadhérents. Reste à reconstruireun vrai parti, à unifier les struc-tures de ses composantes, à s’im-poser dans le concert de l’opposi-tion.

Et ça commence on ne peutplus mal. Le 2 octobre, le toutnouveau président de l’UDF as-siste, impuissant, à la conquête

par Christian Poncelet – un gaul-liste ! – de la présidence du Sénat.Le centriste René Monory est bat-tu. La seule place forte de ladroite libérale et centriste est per-due. M. Bayrou en est réduit àgrommeler en privé contre cecoup bas. « On ne va pas au clash

sur un échec », calcule-t-il. Il se ré-signe à attendre des jours meil-leurs. On se gausse, au RPR, de« l’UDF-canal historique ».

b 9 janvier 1999 : la revanchede Rhône-Alpes. Un changementde pied de la direction du RPR,dans la nuit du 8 au 9 janvier, vasoudainement réveiller le pré-sident de l’UDF. Assez des « coupsde sifflets » ! « Il suffit que nous ces-sions d’avoir peur », affirmeM. Bayrou.

Il avait été laborieusement

convenu que l’opposition touteentière s’alignerait, à Lyon, sur leschoix tactiques de l’UDF locale.Bon gré, mal gré, la candidatured’Anne-Marie Comparini, ad-jointe de Raymond Barre à la mai-rie de Lyon, à la succession deCharles Millon à la présidence du

conseil régional Rhône-Alpes,avait été soutenue au premier etau deuxième tours de scrutin.

Dans la nuit, avant le tour déci-sif, une série d’appels contradic-toires venus de Paris, engagent fi-nalement les élus du RPR à lâcherMme Comparini au profit du doyend’âge de l’assemblée. La ma-nœuvre échoue, mais c’en esttrop. Après le Sénat, l’UDF a failliperdre la deuxième région fran-çaise. Et pourquoi pas la mairie deLyon en 2001 ?

L’« accident rhônalpin »,comme dit Nicolas Sarkozy, vadonner lieu à des semaines de po-lémiques. Philippe Séguin évoquenotamment l’alliance des an-nées 50 entre centristes et socia-listes. Le comble est atteint lors-qu’à la table même du présidentde la République, le 19 janvier,M. Séguin rabroue brutalementM. Bayrou.

b 7 février : candidat malgrélui. Depuis des mois, FrançoisBayrou freinait des quatre fers.Bien sûr, l’Europe est une chassegardée de l’UDF, et beaucoup descaciques du parti, dont PhilippeDouste-Blazy, qui guette un faux-pas, poussent leur président àconduire une liste. Celui-ci re-chigne à faire cavalier seul pour lescrutin du 13 juin : la pression duRPR, soutenu par le chef de l’Etat,autant que le souvenir cuisant dela liste de Simone Veil en 1989,dont il était directeur de cam-pagne, l’incitent à se couler dansune liste unique de l’opposition,conduite, au besoin, par PhilippeSéguin. Mais c’est précisément lepassé anti-maastrichtien du pré-sident du RPR que refusent unepartie croissante de ses troupes.La bataille de Rhône-Alpes abrusquement changé la donne. Le7 février, le conseil national del’UDF se prononce pour une listeséparée aux européennes. A cetitre, Jacques Chirac le reçoit trèsrégulièrement, jusqu’à la veille duretrait de Philippe Séguin.

Gérard Courtois

RÉCITUn an d’effortsde M. Bayroupour éviterla disparition de l’UDF

Le RPR et l’UDF se disputent la recomposition de la droiteLa décision de François Bayrou de maintenir sa liste aux élections européennes contraint le président par intérim du RPR, Nicolas Sarkozy,

à s’engager dans ce scrutin. Cet affrontement affaiblit la stratégie de Jacques Chirac pour l’après-13 juin

OPPOSITION Le bureau poli-tique de l’UDF a approuvé à une trèslarge majorité, mardi 20 avril, la vo-lonté de François Bayrou, son pré-sident, de conduire une liste auto-

nome pour les électionseuropéennes du 13 juin, sans céderaux appels à l’union de l’oppositionlancés par le RPR et Démocratie libé-rale. La commission des investitures

de cette liste devait se réunir mercre-di. b NICOLAS SARKOZY, présidentpar intérim du mouvement gaulliste,a décidé de prendre la tête d’uneliste RPR-DL en compagnie d’Alain

Madelin. b AU RPR, le bureau poli-tique devait, mercredi, entérinercette décision et s’employer à ren-voyer sur l’UDF la responsabilité dela division actuelle. b JACQUES

CHIRAC, surpris par la déterminationde M. Bayrou, n’est pas parvenu àsusciter la liste d’union qu’il appelaitde ses vœux après le retrait du pré-sident du RPR, Philippe Séguin.

LeMonde Job: WMQ2204--0007-0 WAS LMQ2204-7 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1446 Lcp: 700 CMYK

F R A N C E LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 7

Le RPR fait porter à M. Bayrou le « sombrero de la division »LES JEUX sont faits. Quatre jours après avoir

été nommé président par intérim du RPR, Ni-colas Sarkozy a décidé de prendre la tête d’uneliste RPR-DL en compagnie d’Alain Madelin.Au cours de multiples réunions, mardi 20 avril,à commencer par un petit déjeuner avec le pré-sident de la République et les membres duconseil politique restreint dont il s’est entouré– Christian Poncelet, Alain Juppé, Jean-LouisDebré et Josselin de Rohan –, le député desHauts-de-Seine s’est assuré qu’il n’était paspossible d’aller plus loin dans les concessions,en direction de l’UDF.

La veille, à Chambéry, il avait affirmé, envain, qu’il n’y avait « rien d’insurmontable »dans la discussion des propositions exprimées,dimanche sur TF 1, par François Bayrou sur ladéfense européenne, la Constitution et l’élec-tion d’un président de l’Europe. Mais alorsqu’au siège du mouvement gaulliste le conseilpolitique restreint venait de convoquer un bu-reau politique du RPR pour le mercredi 21 avrildans l’après-midi, le bureau politique de l’UDF,réuni au même moment, réaffirmait son enga-gement pour « une Europe fédérale ». A aucunmoment, le mot « union » n’était cité par leporte-parole de l’UDF, Gilles de Robien, pasplus qu’il n’était fait référence au président dela République. « La prochaine fois, ils vont nousdemander de faire la campagne en espé-

ranto ! », ironisait un cadre du mouvement gaulliste.

La grogne monte au RPR, en effet, devantl’« arrogance » du président de l’UDF. « Fran-çois Bayrou ne veut pas d’une rencontre avec leRPR et DL pour une raison très simple : c’estqu’une telle réunion aboutirait à un accord »,explique-t-on dans l’entourage de M. Sarkozy.Cet agacement est partagé par Laurent Domi-nati, secrétaire général de Démocratie libérale,qui déclarait, mardi sur BFM : « On en a un peuassez de ce cinéma. »

QUESTION « IRRÉELLE » À M. BALLADURAprès de nouveaux entretiens avec, entre

autres, Philippe Séguin – qui s’est installé dansson ancien bureau de l’Assemblée nationale –et Edouard Balladur, le nouveau président duRPR a vérifié précisément auprès du présidentde DL, Alain Madelin, que celui-ci était bientoujours partant. Puis, ultime précaution, ils’est entretenu avec Valéry Giscard d’Estaing,de retour de Grèce. Ironie de l’histoire, M. Sar-kozy s’est sans doute souvenu qu’il y a dix ans,lors des élections européennes de 1989, il étaitavec M. Madelin le directeur de campagne dutandem formé à l’époque par M. Giscard d’Estaing et par M. Juppé, tandis que les cen-tristes, déjà, faisaient bande à part...

Invité du journal de 20 heures sur TF 1,

M. Balladur était contraint de prendre acte, aupied levé, de l’évolution, rapide, de la situation.Alors qu’on lui demandait s’il aurait puconduire une liste d’union de l’opposition,l’ancien premier ministre a simplement répon-du : « Votre question est irréelle, à cet instant. »« 80 % des électeurs de l’opposition souhaitentl’union et une liste commune de l’opposition pourles élections européennes. Je constate qu’ils vontêtre cruellement déçus », a ajouté M. Balladur.

Il ne reste plus, dès lors, qu’à préparer les ar-guments de campagne. Les déclarations de cesderniers mois de M. Bayrou, qui n’a pas tou-jours été hostile à une liste commune, ont déjàété passées au peigne fin par les archivistes duRPR. Mercredi après-midi, le bureau politiquedu RPR devait toutefois veiller à ne pas fermertoutes les portes. Il s’agit, comme le dit unproche de M. Sarkozy, de « faire porter le som-brero de la division à François Bayrou ». ClaudeGoasguen, porte-parole de DL, a commencé àle faire, mercredi matin sur France 2, en décla-rant que « l’UDF a de toute évidence choisi la di-vision ». Il a aussi exprimé le vœu que la cam-pagne que mèneront MM. Sarkozy et Madelins’appuie sur le « thème de la rénovation et durenouvellement » et qu’elle puisse préfigurer« une vraie formation de droite ».

Jean-Louis Saux

Jacques Chirac a échoué à rassembler derrière lui l’ensemble de l’opposition

ET FLÛTE ! Le conflit des Bal-kans était en passe d’effacer la dis-solution manquée en rendant auchef de l’Etat la plénitude de safonction. L’opposition, secouéepar la démission de Philippe Sé-guin, allait enfin serrer les rangs etvenir, humblement, ployer le ge-nou devant son seul grand chef,Jacques Chirac. La « recomposi-tion » programmée pour les lende-mains du 13 juin avait juste pris unpeu d’avance, croyait-on à l’Ely-sée, mais tout était « souscontrôle ».

Sous contrôle, le RPR. Enfin dé-barrassé de ce président ingérableet « caractériel », la maison gaul-liste allait retrouver ce qu’ellen’aurait jamais dû quitter : sa ges-tion directe par l’Elysée. Comme

aux plus belles heures de la cam-pagne législative de mai-juin 1997,le secrétaire général de l’Elysée,Dominique de Villepin, s’active entous sens . Ilmultiplie ostensible-ment les réunions avec les diri-geants du RPR et affiche fièrementcette nouvelle donne politique.Nicolas Sarkozy multiplie, pour sapart, les gages d’allégeance :« Chirac dit que... », « Chirac veutque... », ne cesse-t-il de répèter de-puis le départ de Philippe Séguin.Mais comme l’ancien balladurienne bénéficie pas de la confianceaveugle du chef de l’Etat, celui-cis’emploie également à l’encadrerde sa garde prétorienne, Jean-Louis Debré en tête. Quant à AlainJuppé, il n’a pas attendu une mi-nute pour revenir. Sans souci de

respect d’un « délai de veuvage »,le chef de l’Etat le convie, mardi20 avril, à occuper la place qui re-venait précédemment à M. Séguin,au petit-déjeuner qui réunissaitdepuis plusieurs mois, autour deM. Chirac, le président et le secré-taire général du RPR ainsi que lesdeux présidents des groupes RPRde l’Assemblée nationale et du Sénat.

L’HABITUDE DE LA COUARDISESous contrôle, les centristes. A

l’Elysée, on était convaincu, ven-dredi 16 avril, qu’une pressionforte suffirait à ramener la familleUDF dans le giron de l’union del’opposition. Cette conviction,M. Chirac la puisait à plusieurssources : les conversations qu’ilavait eues avec des parlementairesUDF, à l’occasion des multiples dé-jeuners organisés à l’Elysée depuisplusieurs semaines ; les « informa-tions » que lui donnait PhilippeDouste-Blazy, son interlocuteurprivilégié à l’UDF, qui joue àl’égard de M. Bayrou un jeupresque aussi compliqué que feucelui de Nicolas Sarkozy à l’égardde Philippe Séguin ; enfin, et cen’est pas la moindre, la certitudehistorique qu’a le RPR de la couar-dise centriste. Dès l’annonce de ladémission de M. Séguin, l’Elyséefait donc passer la consigne : ilfaut multiplier les appels à l’unionpour faire vaciller les élus cen-tristes inquiets de leur réélectionde député ou de maire, et obligerM. Bayrou à ployer. Toute la chira-quie officielle s’emploie aussitôt àrelayer la consigne présidentielle.La réponse, inattendue, tombe di-manche. Le chef de l’Etat ne s’ytrompe pas : le ton du président del’UDF est celui de quelqu’un quine cèdera pas.

Pour M. Chirac, tout est à re-commencer. La résistance inatten-due de M. Bayrou le ramène à lacase précédente lorque, fauted’union, il tentait de se construireune image de chef d’une « droiteplurielle », recevant régulièrement

François Bayrou à l’Elysée– comme il le faisait encore jeudi –s’affichant aux côtés de JacquesBarrot, figure de la famille UDFpendant que M. Séguin menaitcampagne européenne aux An-tilles, serrant à Lyon la main de laprésidente UDF de la régionRhône-Alpes, Anne-MarieComparini, le jour même oùMM. Séguin et Madelin partici-paient à leur première réunion pu-blique à Marseille.

M. Barrot, qui appartient augroupe des quatre anciens mi-nistres d’Alain Juppé – Michel Bar-nier, Dominique Perben et Jean-Pierre Raffarin – avec lequelM. Chirac s’entretient régulière-ment, a tenté dès mardi de relan-cer cette dynamique de « droiteplurielle ». « Je ferai tout pour quenous préparions au-delà de cesélections européennes une opposi-tion qui serait pluraliste (...), quivive ses différences avec un respectmutuel, avec le sens du dialogue, etqui soit fidèle à la politique euro-péenne courageuse du président »,a-t-il déclaré.

Mais toute la difficulté pourM. Chirac aujourd’hui, vient de ceque, cinq jours durant, il a été,pleinement, président du RPR, etperçu comme tel par l’opinion. Ens’engageant comme il l’a fait dansla gestion directe des affaires del’opposition, il risque de perdre lebénéfice des semaines et des moispassés. Ce danger a été soulignéavec amertume par Edouard Balla-dur, mardi 20 avril sur TF 1 : « J’aipeur, a souligné l’ancien premierministre et ex-futur tête de listeunique de l’opposition aux euro-péennes, que cet émiettement aitdes conséquences à moyen termequi coûteront cher à l’ensemble del’opposition et qui nous conduirontpeut-être à rester très longtempsdans cette position. » L’avertisse-ment vaut directement pour celuiqui, à l’Elysée, n’a d’yeux que pourla future échéance présidentielle.

Pascale Robert-Diard

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8 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 F R A N C E

Le surcoût pour l’Etat de la couverture maladieuniverselle ne sera que de 1,7 milliard de francs

Verts et communistes plaident pour un dispositif plus généreuxCompte tenu des transferts financiers prévus, la facturecomplémentaire de la couverture maladie universellene sera que de 1,7 milliard de francs pour les finances

publiques. Jugeant la somme modeste, les communisteset les Verts comptent revenir à la charge pour deman-der le relèvement du seuil ouvrant droit au dispositif.

ADDITION FAITE, la mise enplace de la couverture maladie uni-verselle (CMU) sera d’un « coût fi-nal modéré » pour les finances pu-bliques. Pour l’Etat, la « chargenette » supplémentaire sera de1,7 milliard de francs (260 millionsd’euros), selon les calculs du rap-port de la commission des affairessociales rendu public mardi20 avril. C’est moins que les pre-mières estimations qui avaient étéréalisées pour ce projet de loi, dis-cuté à partir de mardi 27 avril àl’Assemblée nationale. Du coup,députés Verts et communistescomptent revenir de plus belle à lacharge sur l’extension de la CMU,en demandant que le plafond derevenus mensuels ouvrant droit audispositif soit relevé, de 3 500 à3 800 francs. Il y a peu, ils avaientd’ailleurs réussi, avec le soutien del’opposition, à faire adopter par lacommission des affaires socialesun amendement dans ce sensavant d’être à nouveau mis en mi-norité, dès le lendemain, par les so-cialistes (Le Monde du 9 et du10 avril).

« On nous présente la CMUcomme un projet historique. Et, pource projet historique, combien metl’Etat ? 1,7 milliard de francs ! »,tempête le député Maxime Gre-metz (PC, Somme). « Un projet nese mesure pas à son coût. Que celui-ci se fasse dans des conditions finan-cières maîtrisées, cela me paraît luidonner encore plus de valeur », ri-poste le rapporteur du projet deloi, Jean-Claude Boulard (PS,Sarthe). Le financement de laCMU, cette « urgence sociale troplongtemps différée », est complexepuisqu’il repose sur « d’importantstransferts financiers », comme le re-

connaît le rapport. Les crédits, at-tribués jusqu’ici aux départementschargés de l’aide médicale gratuite,sont recentralisés. Cela permettra,souligne M. Boulard, de « diminuerde 9,1 milliards de francs la dotationgénérale de décentralisation ».L’Etat devra, en revanche, alimen-ter les fonds destinés à financer lesdeux étages de la CMU : l’accèsobligatoire au régime de base pour150 000 personnes qui en étaientjusqu’ici dépourvues et l’accès, gra-tuit, à un régime complémentairepour six millions de bénéficiairespotentiels. La différence, entrel’ancien système et celui qui devraitlui succéder, s’élève donc à 1,7 mil-liard. La part du financement quirevient aux partenaires du projet,assurances et mutuelles, a été fixéesans plus de précision à 1,75 % dumontant total des cotisations santéversées par leurs adhérents. Soit,selon des estimations mutualistes,une somme quasi équivalente,dans ce secteur, à celle versée enplus par l’Etat.

« AUGMENTATION CONJONCTURELLE »A ceux qui redoutent des mau-

vaises surprises dues à des projec-tions trop basses, M. Boulard ré-pond dans son rapport par uneformule alambiquée. « Il n’y a pasde risque de forte augmentation desdépenses de soins par les futurs bé-néficiaires de la CMU ; les statis-tiques montrent que les personnes lesplus modestes dépensent enmoyenne 10 % de moins que lesautres en matière de santé. On peuts’attendre toutefois à une augmenta-tion conjoncturelle de ces dépenseslors de l’entrée dans le dispositif dufait d’une mise à niveau »... Lors deson audition par la commission des

affaires sociales, le président de laMutualité française, Jean-PierreDavant, avait cependant jugé né-cessaire de « réviser les prévisionsdu financement du dispositif », esti-mant à 800 000 le nombre de per-sonnes âgées qui en bénéficie-raient...

La participation de la Caisse na-tionale d’assurance-maladie(CNAM), elle, a d’ores et déjà étérevue à la hausse. Au final, lacharge nette qui devrait peser surla Caisse sera de 900 millions defrancs, après, ici aussi, d’impor-tants transferts financiers. Cettesomme résulte de la suppressionde l’assurance personnelle,compensée en partie seulementpar de nouvelles cotisations, moinsélevées, et par l’accès au régime debase de 150 000 personnes. Bienque l’assurance-maladie soit enga-gée par ailleurs dans un pland’économies, M. Boulard écritqu’« en définitive le montage finan-cier du projet permet de ne pas mo-difier pour l’an 2000 de façon sen-sible les équilibres issus de la loi definancement de la Sécurité sociale ».

En réponse aux critiques desVerts et des communistes, et pourdiminuer les effets de seuil, le rap-porteur propose la création d’unnouveau fonds, alimenté par lesorganismes complémentaires, en-couragés à « faire un effort de soli-darité ». Ce fonds serait destiné àvenir en aide aux personnes dontles ressources se situent juste au-dessus de la barre des 3 500 francs.Certains s’étonnent. « Cette idée estsortie comme ça. Il n’y a eu aucuneconcertation sur le sujet », affirmeM. Davant.

Isabelle Mandraud

Parutiondu décretsur le servicemilitairevolontaireLES JEUNES FRANÇAISES néesavant le 31 décembre 1982 peuventdésormais effectuer un service vo-lontaire dans les armées. Le décretd’application de la loi d’octobre1997 sur la réforme du service na-tional vient de paraître au Journalofficiel. Le volontariat devrait per-mettre aux Français et aux Fran-çaises, âgés de dix-huit à vingt-sixans, de réaliser une première expé-rience professionnelle au sein destrois armées et de la gendarmerie.Il est conclu pour une durée d’unan, renouvelable quatre fois. Levolontaire sert sous statut militaireet il perçoit une solde équivalantau smic. Au total, à l’horizon 2002,le ministère de la défense est auto-risé à embaucher 27 171 jeunes vo-lontaires – hommes et femmes –,dont 60 % dans la gendarmerie.

DÉPÊCHESa SÉCURITÉ : Bruno Mégret,président du Front national-Mouvement national, s’est décla-ré, mardi 20 avril, opposé au ren-forcement des effectifs de policede proximité annoncé lundi par leconseil de sécurité intérieure.M. Mégret, qui ne croit pas à laprévention, a expliqué lors d’uneconférence de presse à Senlis(Oise) que « les policiers n’ont pas às’occuper des honnêtes gens, maisdes délinquants ».a 35 HEURES : la CFE-CGC ré-clame une troisième loi en 2000afin de répondre aux litiges juri-diques posés par les 35 heures.Cette loi devrait, notamment, êtrel’occasion de « réformer le droit dulicenciement pour motif écono-mique », ajoute l’organisation syn-dicale, en rappelant que le gouver-nement s’y était engagé.

Robert Hue réfléchit à uncompromis sur le Kosovo

avec ses co-listiers Le PCF d’accord pour une « force d’interposition »

DANS les prochains jours, lespartenaires de la liste « Bouge l’Eu-rope ! » conduite par Robert Huedevraient rendre public un textecommun sur le Kosovo. C’est le se-crétaire national du PCF qui a ven-du la mèche, lundi 19 avril, dans unde ses meetings de campagne, àCharleville-Mézières (Ardennes).

Comprenant sur sa liste des per-sonnalités qui soutiennent l’inter-vention militaire en Serbie, notam-ment la philosophe GenevièveFraysse en seconde position et Phi-lippe Herzog, député européennsortant, ex-communiste, en sep-tième place, il s’agit pour M. Huequi a désapprouvé, dès le début duconflit, les bombardements del’OTAN, de trouver une délicatesynthèse.

L’enjeu pour le parti commu-niste est de taille. M. Hue a en effetréaffirmé, mardi 20 avril, dans unentretien au Midi Libre que sa posi-tion est « claire », sur le Kosovo,mais les questions qui continuentd’affluer, lors de ses déplacements,montrent qu’elle n’est pas perçuecomme telle. Si la double parité(autant de femmes qued’hommes ; de communistes quede non-communistes...) continued’être un motif de fierté pourM. Hue, en revanche, la pluralitéd’opinions qui s’expriment au seinde la liste qu’il conduit, menace àterme de brouiller son discours. Al’issue du comité national du PCF,vendredi 16 avril, Sylviane Ainardi,députée européenne, qui en étaitle rapporteur, avait d’ailleurs re-connu que « tout cela nous bous-cule ».

Par chance, les douze premiersde liste « Bouge l’Europe ! » sonttous parisiens ou presque et, de-

puis vendredi, ils se sont réunis àplusieurs reprises au siège de cam-pagne, afin d’élaborer un texte decompromis. Ce texte est destiné àparaître dans le premier journal decampagne de la liste.

NE PAS « TRICHER »Il s’agit pour les co-listiers de ne

pas « tricher » et de ne pas mas-quer les désaccords initiaux quiportaient au premier chef sur lanécessité d’intervenir militaire-ment au Kosovo. Ce constat de dé-saccord sera donc notifié dans lepréambule. Mais alors que leconflit s’installe dans la durée, ilsemble possible que des pointsd’accord se dessinent pour trouver« une issue politique » au conflit.

Dans la première ébauche dutexte, les membres de la liste se re-trouvent pour « réintroduire l’ONU,comme élément pivot », dans unesolution de sortie de crise. « Le re-fus de toute partition du Kosovo »,ainsi que la nécessité du déploie-ment d’« une force d’interpositioninternationale » font aussi partiedes points d’accord. A la demandede M. Herzog, il a été ajouté que« la défaite du régime de Milosevicet de tout pouvoir nationaliste estune condition nécessaire à une paixdurable ».

De son côté, M. Hue a, dans lemême entretien au Midi Libre, fixéla limite des concesssions admis-sibles pour les communistes. Pourlui, « une intervention terrestre nousplacerait au bord de l’abîme » dit-il,et « les communistes prendraientalors toutes leurs responsabilités ».Mais « je suis convaincu que notrevoix sera entendue », ajoute-t-il.

Alain Beuve-Méry

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S O C I É T ÉLE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

Une maladieaux contours flous b La pathologie veineuse. Iln’existe pas de définition précisede cette pathologie caractérisée,pour l’essentiel, par unecirculation anormale du débitsanguin dans le réseau veineuxdes membres inférieurs.Fréquente dans les paysindustrialisés, la maladie veineusepeut soit se traduire par desimples symptômes (« lourdeur »des jambes, « gonflements »,crampes nocturnes), soit secompliquer de varices ou d’ulcèresdes jambes. La fréquence de cettepathologie croît avec l’âge. Elle estplus fréquente chez la femme. Lesquelques études épidémiologiquessituent entre 3 % et 40 % laprévalence de l’insuffisanceveineuse chronique dans lapopulation générale.b La prévention. Cette situationpathologique est favorisée par lesstations debout prolongées et lessystèmes de chauffage par le sol.On sait qu’elle peut aussi être liéeà l’absence d’une activité sportivedynamique et prolongée ainsi qu’àune surcharge pondérale, desdéséquilibres alimentaires etcertaines habitudes vestimentaires(vêtements serrés au niveau de lataille ou des membres inférieurs,chaussures inadaptées).b Le traitement. Les résultats desdifférentes études conduites surce thème convergent : letraitement de base de touteinsuffisance veineuse chroniqueest la contention des membresinférieurs par des bas élastiques.Pour certains spécialistes, lesmédicaments peuvent parfoisconstituer un traitement d’appointpar rapport à cette contentionsans qu’aucune recommandationprécise puisse, sur ce point, êtrefournie aux prescripteurs. En casde complications (présence devarices, notamment), lasclérothérapie ou la chirurgiedeviennent indispensables.

DÉPÊCHESa RELIGION : quatorze associa-tions de chrétiens « critiques » sesont regroupées dans une fédéra-tion nommée « Les réseaux des par-vis », qui édite un trimestriel sous lemême nom. « Critiques mais fi-dèles », ces associations militentpour une démocratisation dansl’Eglise catholique. Certainesd’entre elles avaient vu le jour aprèsl’éviction de l’ancien évêqued’Evreux, Mgr Jacques Gaillot, enjanvier 1995. D’autres sont plus an-ciennes, comme Droits et libertésdans les Eglises, Femmes ethommes en Eglise, le groupementde prêtres Jonas, un groupementd’homosexuels chrétiens, et PleinJour, qui rassemble des femmes vi-vant avec des prêtres.a MONT-BLANC : les familles desvictimes du tunnel du Mont-Blanc se sont constituées en asso-ciation, mardi 20 avril, en affir-mant, selon un de leurs représen-tants, avoir été « mises à l’écart » et« dans l’incertitude » après ledrame, à cause d’un « défaut decommunication ». Cette associationdevrait se constituer partie civile, aannoncé son avocat, Me Alain Jaku-bowicz, qui a également invité lesfamilles à se constituer individuelle-ment partie civile.a FEMMES : en réponse à unelettre de Ségolène Royal, ministredéléguée à l’enseignement sco-laire, demandant aux Galeries La-fayette de « reconsidérer le bien-fon-dé » de l’exposition de mannequinsvivants dans ses vitrines (le Mondedu 15 avril), la direction du grandmagasin a indiqué, mardi 20 avril,« être prête à réfléchir à la façond’éviter un malentendu et une polé-mique aux antipodes de l’esprit de[son] initiative ». La secrétaire d’Etataux droits des femmes, Nicole Péry,s’est également insurgée publique-ment contre cette exposition.

MÉDECINE La France est le plusgrand consommateur mondial de« veinotoniques », ces médicamentsdestinés à lutter contre la sensationde « jambes lourdes » et la maladie

veineuse. Le marché français repré-sente 70 % du marché mondial.b EN 1997, CINQ VEINOTONIQUES fi-guraient parmi les cinquante médi-caments les plus vendus en France,

ce qui représente un chiffre d’af-faires de trois milliards de francs etun coût de 1,6 milliard de francspour l’assurance-maladie. b DANSUN RAPPORT, l’Agence du médica-

ment conclut pourtant que ces trai-tements si souvent prescrits n’ontaucune efficacité. b AU VU DE CESDONNÉES, MARTINE AUBRY ET BER-NARD KOUCHNER ont saisi la

commission chargée d’étudier laprise en charge, par la Sécurité so-ciale, des médicaments concernés.Un déremboursement de ces traite-ments pourrait être envisagé.

Des toques étoilées protestent contre l’assimilation de l’alcool à une drogue QUELQUES-UNS des grands

noms de la gastronomie fran-çaise, parmi lesquels les Haeber-lin, les Troisgros ou Faugeron,ont apposé leurs paraphes aubas d’un texte dénonçant unprojet de décret assimilant « levin, le champagne, les spiritueux,la bière, le cidre et l’ensemble desboissons alcool i sées ( . . . ) auxdrogues dures ». Cette pétitionnationale, qui aurait été signéepar vingt mille personnes, a étéremise lundi 19 avril à l’hôtelMatignon. Les signataires re-fusent l ’« amalgame qui fera[d’eux] des producteurs dedrogue, des dealers ou des dro-gués » et dénoncent « ce mauvaiscoup porté à toute une culturealors que la majorité des consom-mateurs font un usage raison-

nable et convivial du vin, dont leseffets bénéfiques sur la santé sontaujourd’hui reconnus, e t desautres boissons alcoolisées ».

Le premier ministre, LionelJospin, devrait en effet trancher,dans les mois qui viennent, sur lanécessité de classer l’alcool par-mi les substances fortementtoxiques, comme l’héroïne, ainsique le préconisait en juin 1998un rapport remis au secrétaired’Etat à la santé, Bernard Kouch-ner, par le professeur BernardRoques. La présidente de la Mis-sion interministérielle à la luttecontre la drogue et la toxicoma-nie, Nicole Maestracci, avait dé-fendu cette même approchedans une note d’étape remise àLionel Jospin le 15 octobre 1998 :elle prônait alors le rapproche-

ment « des structures de soinsdest inées aux consommateursabusifs d’alcool avec celles desti-nées aux tox icomanes » (LeMonde du 3 avril).

DOSES MODÉRÉESLe plus tempérant des épidé-

miologistes concédera qu’il pa-raît acquis qu’à des doses modé-rées le vin, comme le thé vert,apporte un bénéfice face aurisque cardio-vasculaire . Lemoins œnophile des alcoologuesreconnaîtra de même qu’il voitplus souvent en consultation desabonnés au vin de table que desamoureux du Château Chevalblanc. Mais les pétitionnaires,célèbres ou obscurs, semblentavoir oublié les 40 000 morts an-nuelles directement imputables

à l’alcoolisme. Selon le HautComité de la santé publique,l’abus d’alcool est impliqué dans20 % des accidents domestiques,15 % des accidents du travail,80 % des rixes, des bagarres etdes violences famil ia les (LeMonde du 19 mars) . 15,9 %d’hommes et 5,1 % de femmesâgés de dix-huit ans et plus sontdes buveurs. Les Français, quiabsorbent en moyenne 10,9 litresd’alcool pur par an, n’ont cédé lapremière place en Europe auPortugal qu’en 1997. Voilà quinuance quelque peu l’argumentculturel invoqué par la pétition.

Derrière quelques toques étoi-lées pointe l’oreille du lobby desalcooliers, qui met en avantl’image noble du terroir viticolepour faire oublier celle, plus pro-

saïque, de la dépendance d’unepartie des consommateurs. Dansson rapport , le professeurRoques c lassait l ’a lcool encompagnie de l’héroïne et desopiacés, ainsi que de la cocaïnedans le premier groupe (le plusdangereux) des substances « hé-doniques susceptibles d’entraînerdes effets plus ou moins accentuésde dépendance psychique ». Lerapport, préparé par dix expertsfrançais et étrangers, indiquaitque l ’a lcool , à l ’ instar des« drogues dures », engendraitune « très forte dépendance phy-sique, une très forte dépendancepsychique, une forte neurotoxicitéet possédait une forte dangerositésociale. »

Paul Benkimoun

L’imprudente promesse du président Houphouët-BoignySENTANT sa mort prochaine, le chef

d’Etat ivoirien, Félix Houphouët-Boigny,décida, au mois de juillet 1993, de tenir unepromesse faite à un homme dont l’impor-tance se fait plus grande au soir d’une vie. Ilse rappela avoir affirmé au pape Jean-Paul II qu’il édifierait un hôpital à deux pasde la basilique construite dans son villagenatal, Yamoussoukro, symbole de démesureet de gabegie.

Afin de réunir les fonds nécessaires, il op-ta, dans un premier temps, pour la vente deson hôtel particulier et de son mobilier, rueMasseran, dans le 7e arrondissement de Pa-ris. Faute d’avoir pu convaincre le roi duMaroc d’acheter l’ensemble, le présidentivoirien préféra proposer aux enchères chezSotheby’s, à New York, les pièces rares quihabillaient l’intérieur de cet hôtel. Parmi lestableaux figuraient de nombreux impres-sionnistes, dont Renoir, Degas et Monet. Et

à l’orfèvrerie, en argent massif et vermeil– Christofle fin XIXe –, s’ajoutait un magni-fique salon de 1737, signé Jean Gourdin,composé d’un canapé et de six fauteuils. Unémissaire de M. Houphouët-Boigny versa780 000 francs en espèces à la compagnieaérienne Air Afrique pour affréter un aviontout spécialement destiné au transport deces biens précieux vers New York.

C’est ainsi qu’apparurent, à l’automne1993, au sein du catalogue Sotheby’s, lespièces extraites de l’hôtel Masseran. Fidèleslecteurs de ce type de publication, les fonc-tionnaires du ministère de la culture fran-çais ne cachèrent pas leur surprise. Com-ment le salon du père Gourdin, classémonument historique le 20 décembre 1966,avait-il pu quitter le territoire à l’insu desautorités ? Ils alertèrent la direction de So-theby’s, qui mit aux enchères l’ensembledes pièces mais bloqua la vente du salon.

Les six fauteuils « à la reine » et le canapé« à oreilles », époque Louis XV, sont habillésde tapisseries illustrant les fables de La Fon-taine. Insérées dans des cadres façon co-quillages, agrémentées de serpentins defeuilles, les évocations des fameux textesmoralistes sont déclinées en divers tons degris. Acheté par le chef de l’Etat ivoirien en1989, ce salon ornait, à l’origine, l’une despièces du château de Condé-en-Brie et pro-venait de la collection personnelle du mar-quis de Sade.

« BAGAGES ACCOMPAGNÉS »Les douanes françaises découvrirent, à

cette occasion, qu’aucune autorisationn’avait été accordée pour ce transfertd’œuvre d’art, que les autorités ivoiriennesne s’étaient pas acquittées des taxes inhé-rentes à ce type de transport et que le mo-bilier et les tableaux avaient été dissimulés

sous l’intitulé « bagages accompagnés ».Près de 5 millions de francs sont réclamésaux ayants droit du président ivoirien, dé-cédé le 7 décembre 1993.

Après une longue procédure administra-tive, une information judiciaire a été ou-verte par le parquet de Paris, au printemps1998, pour « exportation illicite de mobilierclassé monument historique ». Depuis, le sa-lon du père Gourdin a été réexpédié enFrance par Sotheby’s et attend sous douanequ’un bienfaiteur daigne payer les taxespour mettre fin à cette fable africaine. A cejour, l’hôpital n’a pas été construit mais, se-lon l’entourage du défunt, d’autres ventesdoivent encore intervenir pour permettrede réunir les fonds nécessaires à la réalisa-tion de l’édifice promis par Félix Hou-phouët-Boigny.

Jacques Follorou

L’incompréhensible boulimie française pour les « veinotoniques »70 % des médicaments destinés à lutter contre les « jambes lourdes » consommés dans le monde le sont en France.

Selon l’Agence du médicament, ces molécules, qui coûtent 1,6 milliard de francs par an à l’assurance-maladie, sont pourtant inefficacesLA FRANCE détient un étrange

record : à elle seule, elleconsomme plus des deux tiers desmédicaments « veinotoniques » –ces molécules qui sont censées lut-ter contre la sensation de « jambeslourdes » et l’insuffisance veineusedes membres inférieurs – vendusdans le monde. Aucune donnéemédicale ou épidémiologique nejustifie cette consommation ex-ceptionnelle qui est à la fois fortcoûteuse pour la collectivité etdommageable pour la santé pu-blique. « Une forte demande enconsultations de ville, une offre im-portante du nombre de spécialitéssoutenue par une promotion active,des industriels pharmaceutiques etun statut de médicament rembour-sable sont probablement les princi-paux éléments pouvant expliquercette spécificité française », sou-ligne un rapport daté du moisde mars et rédigé par l’Agence dumédicament et l’Observatoire na-tional des prescriptions etconsommations des médicaments.

Ce document met en lumière lesincohérences de ce secteur mé-connu de l’activité médicale etpharmaceutique française. Sonconstat est accablant quant à laconsommation des très nombreuxmédicaments – le dictionnaire Vi-dal en recense 77 – officiellementdestinés, en France, à lutter contreles symptômes de la « maladie » –ou de « l’insuffisance veineuse » –des membres inférieurs, une entitépathologique complexe et mal dé-finie (lire ci-contre) : cinq veinoto-niques figuraient, en 1997, parmiles cinquante médicaments lesplus vendus, en unités (nombre deboîtes). Trois de ces molécules fi-guraient en outre parmi les cin-quante médicaments qui ont déga-gé le plus de chiffre d’affaires en1998.

CROISSANCE CONSTANTELa consommation des veinoto-

niques dans notre pays est encroissance constante : malgré unléger infléchissement ces dernièresannées, ces médicaments ont en-registré une progression annuelle

moyenne, en volume, de 2,4 % de1991 à 1997. En 1998, dix-huit mil-lions de prescriptions de veinoto-niques ont été effectuées, ce quireprésente un chiffre d’affaires detrois milliards de francs. Entre 1983et 1997, la progression du chiffred’affaires de ce secteur pharma-ceutique a été, en moyenne an-nuelle, de 7,3 %. « Le marché de cessubstances est en France huit foisplus important qu’en Italie, et plusde cent cinquante fois plus impor-tant qu’en Grande-Bretagne » sou-ligne le rapport. Aux Etats-Unis, ilest même « pratiquement inexis-tant » alors que ce pays est le pre-mier marché mondial du médica-ment.

Cette situation est d’autant plusincompréhensible que le rapportétablit que fort peu d’élémentspermettent d’affirmer que ces mé-dicaments sont dotés d’une réelleefficacité. Le traitement de réfé-rence de l’insuffisance veineusedes membres inférieurs n’est pasmédicamenteux : il est plus effi-

cace, selon le rapport, d’avoir re-cours à une contention élastiquedes membres inférieurs. En pra-tique, la prescription par les méde-cins des médicaments veinoto-niques fait suite à différentesdoléances exprimées par leurs pa-tients (sensation de « jambeslourdes », de gonflement desmembres inférieurs, de crampesnocturnes et de sensations de pi-cotements en différents endroitsdes membres inférieurs) ou à laprésence de varices. La consom-mation de ces substances fait aussiune large place à l’automédica-tion.

Les auteurs du rapport del’Agence du médicament rap-pellent que les recommandationsofficielles établies, depuis no-vembre 1998, au travers des « ré-férences médicales opposables » –ces règles de « bonne pratique »médicale ouvrant droit au rem-boursement – ne définissent au-cune situation dans lesquelles cesmolécules peuvent être prescrites.

Seules sont précisées des restric-tions à leur utilisation, qu’ils’agisse de prescriptions pour despériodes de plus de trois mois oud’associations de plusieurs molé-cules de cette même classe. « Au-cune donnée n’a permis de retenirleur action préventive ou curativedans les formes trophiques [compli-cations cutanées] de l’insuffisanceveineuse chronique , conclut le rap-port. De fait, la prévalence destroubles trophiques d’origine vei-neuse ne diffère pas en France decelle des pays utilisant peu ou pasde veinotoniques. »

« BAS DE CONTENTION » Le rapport remis à Martine Au-

bry, ministre de l’emploi et de lasolidarité, et Bernard Kouchner,secrétaire d’Etat à la santé et àl’action sociale, rappelle qu’ungroupe de travail de l’Agence na-tionale de l’évaluation médicaleavait établi dès 1996 que les veino-toniques étaient, au mieux, desimples traitements d’appoint par

rapport à la contention élastiqueobtenue grâce au port de bas, quiconstitue, selon la littérature inter-nationale, la « thérapeutique deréférence » des symptômes de l’in-suffisance veineuse chronique. Uneuphémisme qui signifie que cesmolécules n’ont, en réalité, pasd’efficacité thérapeutique avérée.

Etudiant le coût, pour la collecti-vité, de cette consommation médi-camenteuse, le rapport souligneque « le chiffre d’affaires des bas decontention est minime en regard decelui des veinotoniques respective-ment en 1998 : trois cents millions defrancs contre trois milliards defrancs ». En 1997, les médicaments« veinotoniques » représentaientun coût d’environ 1,6 milliards defrancs pour les régimes d’assu-rance maladie. Le rapport remetdonc implicitement en cause lebien-fondé du remboursement ac-tuel de ces molécules par la collec-tivité.

J.-Y. N.

Le gouvernement étudie les modalités d’un déremboursementAU VU du caractère atypique de

la consommation française de mé-dicaments veinotoniques, MartineAubry, ministre de l’emploi et dela solidarité, et Bernard Kouchner,secrétaire d’Etat à la santé et àl’action sociale, ont annoncé, mer-credi 21 avril, qu’ils avaient saisi lacommission de la transparence del’Agence du médicament afin quesoit réévaluée avant la fin du pre-mier semestre 1999 le réel bénéficethérapeutique apporté par cetteclasse de médicaments.

Cette commission de l’Agencedu médicament, composée deseize représentants des pouvoirspublics et du monde médical etpharmaceutique est chargée de laréévaluation des médicamentsremboursables, qui tous les troisans, doivent faire l’objet d’unréexamen en vue du renouvelle-ment de leur inscription sur la listedes spécialités remboursées par la

Sécurité sociale. Cette réévalua-tion a pour objectif de rationnali-ser et d’harmoniser les conditionsde prise en charge des médica-ments en se fondant, strictement,sur le « service médical rendu »,autrement dit sur leur rapport bé-néfice-risque et sur leur efficacitéthérapeutique.

AUTOMÉDICATIONLa réévaluation peut ainsi abou-

tir à un déremboursement, partielou total, de certaines molécules etconstitue de facto un instrumentde lutte contre les prescriptionsabusives et la dérive des dépensesde santé. En janvier 1998, le gou-vernement avait retiré de la listedes spécialités remboursables duLysanxia dans son dosage à 40 mil-ligrammes (laboratoires Parke-Da-vis), un médicament anxiolytiquetrès prescrit en France. Les expertsde l’Agence du médicament

avaient en effet estimé que cettemolécule, indiquée dans diffé-rentes formes d’anxiété, était utili-sée bien au-delà de ses indicationsofficielles. Sept mois plus tard, leMaxepa (laboratoires PierreFabre), un médicament prescritdepuis 1987 pour prévenir cer-taines maladies cardiovasculaires,faisait lui aussi l’objet d’une déci-sion de déremboursement total enraison d’un service médical rendujugé insuffisant.

Dans un point de vue publié peude temps avant ces mesures dansnos colonnes (Le Monde daté 14-15 décembre 1997), Jean de Kervas-doué, ancien directeur des hôpi-taux, dénonçait « la politique hon-teuse du déremboursement », quiconduit selon lui à « une destruc-tion du lien social », renforce lesinégalités devant l’accès aux soinset favorise l’arrivée des assurancesprivées dans le champ de la santé.

Le syndicat national de l’indus-trie pharmaceutique, qui redouteun déremboursement total des« veinotoniques », souhaite queles pouvoirs publics tiennentcompte de ses récentes proposi-tions de classement en quatre ca-tégories (innovation, médecinecourante, automédication, géné-riques) correspondant à quatretypes de prise en charge par la col-lectivité.

Dans l’entourage des deux mi-nistres en charge de ce dossier, onse refuse pour l’heure à anticiperles conclusions qui devront être ti-rées des travaux de la commissionde transparence. L’une des hypo-thèses envisagées est une négocia-tion avec l’industrie conduisant, àterme, à un déremboursement to-tal.

Laurence Folléa et Jean-Yves Nau

LeMonde Job: WMQ2204--0012-0 WAS LMQ2204-12 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 18:28 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1449 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

L E S R É G I O N S E N C H A N T I E R SNORD - PAS-DE-CALAIS

PROCHAINS ARTICLES :Rhône-Alpes, les universités

et la recherche

En Aquitaine, la gauche « plurielle » s’inspire des polyphonies corsesBORDEAUX

de notre envoyé spécialUne majorité relative ? Pré-

sident socialiste de la région Aqui-taine depuis un an, Alain Roussetpréfère parler de « minorité abso-lue ». Avec quarante sièges (28 PS,8 PCF, un membre du Mouvementdes citoyens, 3 Verts) sur quatre-vingt-cinq, M. Rousset, fabiusienatypique, sans mandat national, adû recourir au « 49-3 » régionalpour faire adopter son budget1999, repoussé par une majoritéd’élus. « Ce “49-3” peut faire pas-ser un budget mais déresponsabiliseaussi les élus », assure le maire dePessac (Gironde) qui ne s’imaginepas gouverner ainsi pendant sixans. « Il a un goût pour le consen-sus, remarque Gilles Savary, chefde file fabiusien des socialistesbordelais et vice-président chargéde l’emploi. La recherche du pluspetit dénominateur commun, c’estl’inverse d’une ambition, mais on yest contraint car l’opposition peutêtre majoritaire quand elle le sou-haite. »

La « minorité absolue » supposesurtout une gauche « plurielle »soudée. Aux élections régionalesde 1998, le PS a expérimenté tousles cas de figure : seul dans lesLandes et les Pyrénées-Atlan-tiques, allié au PCF et au MDC enDordogne, aux radicaux de gaucheet au MDC en Gironde, uni auxcommunistes dans le Lot-et-Ga-ronne. Les Verts ont fait partoutliste séparée, mais toute la gauches’est retrouvée sur la plate-formede M. Rousset, y compris les

communistes, dont l’abstentionavait fait passer, de 1992 à 1998, lebudget du président précédent, leRPR Jacques Valade.

En un an, la « minorité absolue »a cohabité sans grosse anicroche.Un lundi sur deux, M. Rousset,flanqué d’un directeur de cabinet,Vincent Feltesse, qui a fait sesclasses auprès de Daniel Vaillant,ministre des relations avec le Par-lement, réunit de façon convivialeses quatorze vice-présidents(10 PS, 3 PCF et un Vert). Le pre-mier d’entre eux, Jean-Louis Car-rère, sénateur des Landes, proched’Henri Emmanuelli, préside legroupe socialiste. « Nos proposi-tions, explique-t-il, ne deviennentpas intangibles quand elles sont va-lidées par l’intergroupe de la majo-rité. Nous les présentons ensuite auxgroupes de l’opposition démocra-tique – RPR, UDF et Chasse, pêche,nature et tradition. » « On ne peutpas vivre en guerre permanente »,assure M. Carrère qui ne renoncepas à chercher des soutiens du cô-té des chasseurs. « CPNT est ungroupe pluriel, note-t-il, avecquatre élus plutôt de droite etquatre plutôt de gauche. Mais leshuit ont choisi de voter groupés. »

LES VERTS, « BOUCLIER STOÏQUE »Vice-président communiste,

Pierre Augey, qui s’était singulari-sé en 1972 dans son parti en vo-tant contre une modification destatut du PCF, encore étonné deson affectation – « Chasseurcomme je suis, ils m’ont mis à l’envi-ronnement ! » –, loue cette mé-

thode jospinienne, « indispensableà une politique cohérente ». « Onressent cette même volonté deconstruire qu’au gouvernement »,se réjouit-il.

« Tous les votes de la gauche ontété unanimes, affirme fièrement leprésident du conseil régional, saufsur le schéma de développement del’espace communautaire. » Mais lebel édifice aquitain a failli êtreébranlé par la secousse budgé-taire. Pour « impérativement sortirde l’asphyxie financière » imputéeà son prédécesseur, M. Rousset aprogrammé pour 1999 une fortehausse de la fiscalité (+ 25 %) etune... diminution du budget. Sedistinguant des autres départe-ments, les communistes girondins,réputés moins proches de RobertHue, ont mené campagne sur lethème « pas plus de 5 % dehausse ! ». « On a réussi à ramenerla hausse de + 33 % à + 25 % », seconsole M. Augey, qui a obtenuune commission de contrôle sur« l’efficacité des aides publiques »aux entreprises. « On a un PCF in-transigeant sur son expression maisfiable sur ses votes, commenteM. Savary. Il dit non mais il voteoui. »

« La gauche plurielle ressemble àune polyphonie corse. Les voix sontdiverses mais elles sont harmo-nieuses », ajoute M. Savary pourqui les Verts constituent « le bou-clier immuable et stoïque » de cettecoalition, faisant face, « avec unematurité politique étonnante », auxattaques des chasseurs. Privés aulendemain des régionales de leur

dirigeant, Noël Mamère, resté dé-puté, les Verts se sont libérés enmême temps de la part « radi-cale » de son discours.

« UNE ANNÉE DE CONSTRUCTION »Vice-président chargé de la re-

cherche, Jean-Pierre Dufour, voitdans l’année écoulée « une annéede construction » et de disparitiondes préjugés réciproques. « Il fautqu’on puisse donner de la visibilitérapidement », avertit M. Dufour,prompt à relever des « inflexions »sur la liaison autoroutière Bor-deaux-Pau, ou sur l’eau, tout enétant prêt à décliner « le messagede la patience en fonction descontraintes ».

M. Rousset a noué une concer-tation régulière avec les présidentsde conseils généraux – dont lesdeux de droite, François Bayroudans les Pyrénées-Atlantiques etJean François-Poncet dans le Lot-et-Garonne – et a déjà réuni lesdéputés, les vingt-deux de gaucheet les cinq de droite, dont AlainJuppé. Son ambition est de fairede l’Aquitaine une « vraie collecti-vité locale ». Le 10 mai, le vote enséance plénière des annexes dubudget sur l’emploi, la formation,l’aménagement du territoire, doitpermettre des « réorientations po-litiques », selon M. Carrère qui seprépare à négocier « en position deforce » le contrat de plan avecl’Etat. Histoire de favoriser « uneidentification de la région ». Et unepolitique de... gauche « plurielle ».

Michel Noblecourt

Les finances des régionsLA PLACE des régions dans le

débat politique est sans communemesure avec leur poids financier.Les conseils régionaux sont en ef-fet, et de loin, les collectivités lo-cales les moins riches – ou lesmoins dépensières. Cette caracté-ristique tient à leur définitionmême : les régions sont moinschargées de gérer que de coordon-ner et d’aménager.

b Budget. Selon les calculs de ladirection générale des collectivitéslocales (DGCL) du ministère del’intérieur, les budgets primitifs del’ensemble des collectivités localespour 1998 représentent 797,9 mil-liards de francs (121,6 milliardsd’euros) pour les recettes et795 milliards pour les dépenses.Pour les régions, ces chiffres sontrespectivement de 80,7 et 81,2 mil-liards de francs. Ainsi, en 1998, lesdépenses totales par habitants’élèvent à 8 014 francs pour lescommunes, 4 062 francs pour lesdépartements, 1 363 francs pourles régions.

b Investissement. Les dépensesd’investissements dépassent lamoitié des budgets régionaux :44,7 milliards de francs en 1998. Atitre de comparaison, les départe-ments dépensent 82,8 milliardspour l’investissement (pour unbudget total de 242 milliards). Maisl’épargne nette des régions dimi-nue de 1,8 % et elle suffit « encoremoins qu’en 1997 à financer dessubventions d’équipement (...) quistagnent pourtant en francs cou-rants ».

b Lycées. Les lycées (hors rému-

nération des enseignants, à lacharge de l’Etat) représentent l’unedes principales responsabilités desrégions : les crédits votés à ce titreen 1998 atteignent 18,4 milliards defrancs (en métropole), soit le quartde leur budget total. L’investisse-ment représente l’essentiel(13,3 milliards) des crédits du sec-teur scolaire.

b Fiscalité. Le total des produitsde la fiscalité directe locale pour1998 s’élève, en métropole, à24,2 milliards de francs : 5,3 mil-liards pour la taxe d’habitation, 5,9pour le foncier bâti, 50 millionspour le foncier non bâti, 12,9 mil-liards pour la taxe professionnelle.Le total du produit fiscal de l’en-semble des collectivités locales demétropole pour 1998 est de311,8 milliards. Les recettes fiscalesdirectes par habitant sont enmoyenne de 449 francs (métro-pole).

b Endettement. L’endettementest très variable d’une région àl’autre. L’endettement par habitantvarie pratiquement de 1 à 10. Au1er janvier 1998, la dette moyennerégionale s’élevait à 1 086 francs(métropole), soit 136 francs d’an-nuité de dette. Les emprunts dansles budgets primitifs de 1998 (mé-tropole) s’élèvent à 10,3 milliards,en baisse de 1,3 %. En réalité, unepart importante de ces emprunts« devrait être consacrée au refinan-cement de la dette renégociée », in-dique la DGCL. Le montant réeldes emprunts n’est donc que de8,2 milliards. L’annuité de la dettebaisse de 0,9 % par rapport à 1997.

Sous-équipement administratifLe sous-équipement administratif dont souffre le Nord - Pas-de-

Calais se retrouve dans tous les domaines. Avec un taux de4,1 agents de l’Etat pour 100 habitants, la région est au dernier rang,en compagnie de la Picardie voisine, avec toutes les conséquencesque cela implique pour la santé, la police ou la justice : un seul CHUpour 4 millions d’habitants ; la faculté de médecine de Lille est cellequi compte le plus d’étudiants et le moins de professeurs ; il manque80 postes hospitalo-universitaires pour atteindre la moyenne natio-nale ; une densité médicale très pauvre dans tous les secteurs, alorsque l’espérance de vie est amputée de trois ans chez les hommes, dedeux ans chez les femmes par rapport à la moyenne nationale.

Avant-dernier pour les dépenses de l’éducation nationale parélève dans le premier et le second degré, le Nord - Pas-de-Calais estbon dernier pour les dépenses de l’Etat par lycéen, à un niveau infé-rieur de 10 % à la moyenne nationale. Insuffisance de formations dehaut niveau – de type troisième cycle universitaire –, nombre dechercheurs insuffisants complètent ce catalogue de retards.

LILLEde notre correspondant régionalLa préparation du contrat de

plan Etat-Région n’est pas unemince affaire dans la région la plusurbanisée de France : leNord - Pas-de-Calais, qui n’a pasattendu l’Etat pour avoir sa proprepolitique de la ville, a du mal à secouler dans le moule proposé parParis. Avec 4 millions d’habitants,322 au kilomètre carré, leNord - Pas-de-Calais atteint unedensité de population trois foisplus élevée que la densitémoyenne française (106,7 habi-tants au kilomètre carré). Villes etzones urbaines prennent donc unelarge place dans les préoccupa-tions des responsables régionaux.Mais il ne faudrait pas croire qu’ence pays il n’y a que des villes au mi-lieu du désert, comme ce peut êtrele cas ailleurs (Le Monde du20 avril). Dans le département duNord, les zones rurales sont aussidensément peuplées que dans laBelgique voisine : la population ytombe rarement au-dessous de100 habitants au kilomètre carré.

Autant dire que pour DanielGhouzy, le géographe du cabinetdu président (PS) de la région Mi-chel Delebarre, qui articule la ré-flexion sur le contrat de plan, lapolitique de la ville est « consubs-tantielle » à ce territoire : ce voletde l’action publique a donné lieu,dès le début des années 80, à d’im-portantes expérimentations et àdes opérations lourdes, comme àLille, Roubaix-Tourcoing, Calais,Grande-Synthe. Celles-ci s’étaientdéjà retrouvées dans le premiercontrat de plan Etat-région (1984-1988), qui intervenait sur une ving-taine de communes.

Simultanément ont été dévelop-pées des recettes très locales, fon-dées sur une vieille culture de l’ur-banité. Ces recettes avaient faitleurs preuves bien avant Colbert.Elles ont été confrontées à deux si-nistres au cours de ce siècle, la

guerre de 1914-1918 et la désindus-trialisation : le premier avait lami-né tout le Nord, le second a touchéle bassin minier, mais aussi la sidé-rurgie, les filatures et les chantiersnavals, dans cette région où l’urba-nisation s’était réalisée autour desusines ou des mines, sous l’impul-sion de grands propriétaires fon-ciers et d’un patronat paternaliste.

CITOYENNETÉ PARTICIPATIVEL’exemple de Roubaix et de

Tourcoing est, à cet égard, saisis-sant. Ces cités sont nées avec l’in-dustrialisation : on s’est seulementoccupé de remplir l’espace, entreles usines, de logement sociaux quipermettaient de loger le maximumd’ouvriers au plus près de leur tra-vail, dans les fameuses courées.Aujourd’hui, René Vandieren-donck (div. gauche), maire de Rou-baix, et Jean-Pierre Balduyck (PS),maire de Tourcoing, engagés avecla Communauté urbaine de Lilledans un grand projet urbain, ontpour priorité de créer les espacespublics qui ont toujours manqué.« Ces villes, nées par et pour le tra-vail, n’avaient aucune fonctiond’échange, il faut leur en donnerune », constate Daniel Ghouzy.

Autre facteur déterminant, quine se retrouve nulle part enFrance : dans le Nord - Pas-de-Ca-lais, un logement sur deux est enHLM. Si 30 000 logements desHouillères ont été supprimés, il enreste 70 000. Le logement social apris une telle dimension qu’il nefaut pas chercher ailleurs, parexemple, dans une boulimie depouvoir, pour expliquer la fa-rouche volonté de Michel Dele-barre de prendre la présidence del’Union nationale des HLM. Il nepouvait tout simplement pas négli-ger un tel instrument.

Dans ce contexte, les collectivi-tés territoriales du Nord - Pas-de-Calais ont recherché leurs propressolutions, avec les méthodes quicaractérisent ce pays : grand sensde la solidarité et de la collectivité,goût du consensus social et capaci-té à oublier, pour les grandescauses, les clivages politiques. Dès1982, le conseil régional, sans enavoir la compétence, s’est impliquédans des projets d’agglomérationcontractuels et pluriannuels, libre-

ment consentis en fonction de lademande et des besoins, touchantaussi bien des communes que desstructures intercommunales, lescantons ruraux voisins, et a été ca-pable de mobiliser les conseils gé-néraux. La région aidait en finan-çant l’ingénierie, grâce au fonds departicipation des habitants, mis enplace il y a dix ans. Il cherche tou-jours à aider les projets associatifsou collectifs qui paraissaientviables et à favoriser une citoyen-neté participative. Mais il s’agitaussi, personne ne le cache, d’unefaçon de dire que l’Etat n’est passeul à avoir de bonnes idées.

POLITIQUE CLOISONNÉEDans le même temps, l’Etat pra-

tiquait une politique de la ville trèscloisonnée, axée sur les quartiers.Paris a mené huit projets dans leNord - Pas-de-Calais entre 1981 et1983 ; 21 entre 1984 et 1988 ; 64 pro-jets sur 49 communes entre 1989 et1993 ; 204 sites sur une centaine decommunes à partir de 1993. C’est àpartir de cette date que le hiatus aété jugé par beaucoup inaccep-table, ne correspondant ni à l’his-toire ni aux besoins de la région,encore moins à la décentralisa-tion : l’Etat, par le biais des préfets

et des sous-préfets délégués à laville, revenait à une forte centrali-sation, à une politique de guichetet à des exigences de délais. Qu’ils’agisse par exemple de luttecontre la toxicomanie ou de poli-tique de transports urbains, lesNordistes ont toujours pensé qu’ilfallait agir au niveau de l’agglomé-ration, tandis que l’Etat, de son cô-té, ne proposait que des contratsde ville, un fonctionnement nor-matif que beaucoup jugent sévère-ment.

C’est ainsi que les services de larégion, sur le contrat de plan quis’achève, ont été amenés à traiterentre 1 500 et 2 000 dossiers par an,pour des sommes entre 5 000 et50 000 francs. « Nous avons perduun temps fou pour un saupoudrageridicule, déplore Daniel Ghouzy, enl’absence d’innovation et de toutesouplesse. Nous qui réclamions enplus la pluriannualité, nous étionstoujours confrontés au budget an-nuel de l’Etat. Il n’y avait parexemple aucune association possibleavec les départements qui tenaienttoutes les politiques de proximitédont nous avions besoin. »

Si Lionel Jospin a apporté quel-que apaisement, il n’a pas pleine-ment rassuré les Nordistes. Ceux-ci

voient mal comment concilier leurpolitique d’agglomération avec lesprocédures de contrat de ville, déjàengagées par les préfets avec lesconseils généraux. Ils sont loin del’approche globale qu’ils souhai-taient. « Il nous faut engager unrapport nouveau avec l’Etat, qui au-ra toujours tendance à nous regar-der ministère par ministère. Il nousfaut faire du transversal », tempêteMichel Delebarre. Pour les Nor-distes, il s’agit de ne pas être traitésde la même façon que les Franci-liens, obligés de maîtriser le déve-loppement de leur région. Eux sesavent obligés de tout re-construire, d’anticiper de nouvellesorganisations urbaines et sociales.Ils savent qu’ils ont maintenant latête hors de l’eau. Mais ils veulentaussi pouvoir avancer.

RATTRAPAGEDans ce contexte, l’ossature de

la ville et des agglomérations estau cœur de la demande. Les élusdu Nord - Pas-de-Calais soulignentun sous-équipement administratif,handicap considérable qui place larégion, selon Michel Delebarre,non pas au-dessous du niveau desrégions les mieux équipées, maisau-dessous de la moyenne natio-nale. Le document d’orientationrégionale adopté à la fin janvier,dans la perspective du contrat deplan 2000-2006, constitue un véri-table cahier de doléances.

En matière de logement, dansune région où l’investissement pri-vé s’est tari, les dotations de l’Etatne correspondent plus aux be-soins, qu’il s’agisse de constructionou de réhabilitation. Avec une dé-pense de l’Etat de 73 francs par ha-bitant, le Nord - Pas-de-Calais ar-rive bon dernier, loin de lamoyenne nationale (109 francs),très loin des 177 francs de la Bre-tagne ou des 189 francs de laChampagne-Ardenne, selon desstatistiques avancées par la direc-tion régionale des affaires cultu-relles, en pointe du combat pourobtenir des renforts d’agents pu-blics. « D’accord pour parlercontrat de plan avec l’Etat, dit Mi-chel Delebarre, mais il doit aussiavoir le sien pour lutter contre lesous-équipement administratif quiest le nôtre et engager le rattrapageauquel nous avons droit. »

Pierre Cherruau

Les élus réclament une politique de la ville plus réalisteDans la région la plus urbanisée de France, où les villes nées avec l’industrialisation manquent d’espaces publics, un logement sur deux est en HLM.

Les Nordistes veulent agir au niveau de l’agglomération. Ils reprochent à l’Etat un saupoudrage inefficace et une vision trop normative

��

�������PICARDIE

HTE-NORM.

BELGIQUE

Arras

LILLE

PAS-DE-CALAIS

NORD

30 km

Mer du Nord

La dotation de solidarité urbaine (DSU) est versée aux communes dont les ressources fiscales sont faibles et les chargesimportantes. La DSU par habitant mesure le rapport entre le montant total perçu au niveau régional et le nombre d'habitants.Les contrats de ville ont pour objet la lutte contre l'exclusion et la réinsertion des quartiers en voie de marginalisation.Ils impliquent l'Etat, les communes ou leurs groupements et éventuellement les régions et les départements.

ALSACE

AQUITAINE

AUVERGNE

BOURGOGNE

BRETAGNE

CENTRE

CHAMPAGNE-ARDENNE

CORSE

FRANCHE-COMTÉ

ILE-DE-FRANCE

LANGUEDOC-ROUSS.

LIMOUSIN

LORRAINE

MIDI-PYRÉNÉES

NORD-PAS-DE-CALAIS

BASSE-NORMANDIE

HAUTE-NORMANDIE

PAYS DE LA LOIRE

PICARDIE

POITOU-CHARENTES

PROV.-ALPES-C. D'AZUR

RHÔNE-ALPES

MOYENNE : 95,262 3

76 6

79,9 7

89 8124,7 8

115 2

97,2 687,8 59

101,1 7

50,1 1

102,1 9

65,6 6157,9 10

127114,9

55

71,8 7

120,9 5

84,1 4

83,9 14

88,1 15

85,3 5

60,2 6

en francs par hab.RÉGIONS DOTATION DE SOLIDARITÉ

URBAINE (98)NOMBRE DE CONTRATSDE VILLE

Les Nordistes ont la plus forte dotation de solidarité urbaine (DSU) par habitant

Sources : Direction générale des collectivités locales (DGCL)/Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar)

LeMonde Job: WMQ2204--0014-0 WAS LMQ2204-14 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 09:34 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1450 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 C A R N E T

AU CARNET DU « MONDE »

Anniversaires de naissance

– Hier encore, à nous deux nous avionston âge, nous tes deux filles, parties chezDemy et Eiffel, mais toujours si heureusesde revenir en Savoie, voguer sur leBourget, skier sur le Revard, et surtout teretrouver,

Petite Maman.

Nos baisers les plus tendres, pour tonanniversaire.

Décès

– Georges Baradez,son époux,

Elisabeth et André Varin,Simone et Vincent Lequoy,Jacques et Luise Baradez,

ses enfants,Ses petits-enfants,Et arrière-petits-enfants,Simone et René Carrère,

ses sœur et beau-frère,Ses neveux et nièces,Les familles alliées et amies,

ont la grande peine de faire part du décèsdans sa quatre-vingt-treizième année, de

Andrée BARADEZ,née BONSACQUET,

le 17 avril 1999.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Famille A. Varin,38330 Saint-Ismier.

– Geneviève Basset,Céline Basset,Caroline Basset et Arnaud Friederich,Marguerite Basset,Les familles parentes et alliées,

ont la profonde douleur de faire part dudécès du

docteurPaul André BASSET,

professeur à la faculté de médecinede Strasbourg,

survenu à Strasbourg, le 18 avril 1999, àl’âge de cinquante-deux ans.

– Monique Bontron,Et toute la famille

font part du décès de

Georges BONTRON,

survenu le 18 avril 1999.

Les obsèques civiles et l’incinérationauront lieu le vendredi 23 avril, à 8 h 30,au crématorium des Joncherolles, 95, rueMarcel-Sembat, à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis).

– José Delbecq,Marie, Denis, Benoît, Nathalie,

leurs conjoints et enfantsont la tristesse de faire part du décès de

Henri DELBECQ,

survenu le 19 avril 1999, à Paris.

Une cérémonie religieuse sera célébréele samedi 24 avril, à 11 heures, en l’égliseNotre-Dame de Beauregard, à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines).

Cet avis tient lieu de faire-part.

– Bron. Paris. Montluel. Dagneux.

Mme Claude Brunel,ses enfants et petits-enfants,

M. et Mme Jean Pierre Brunel,M. et Mme Jean Jacques Brunel,Et leurs enfants,Leur famille,Alliés et amis,

ont la douleur de faire part du décès de

M me veuve Jean BRUNEL,née Jeanne BROSSARD,

survenu dans sa quatre-vingt-quatrièmeannée.

Le service religieux sera célébréle vendredi 23 avril 1999, à 14 h 30, enl’église du Christ-Roi, 22, rue Jean-Jaurès, à Bron (Rhône), suivi del’inhumation au cimetière nouveau deMontluel (Ain), à 16 heures.

Ils rappellent à votre souvenir

Jean BRUNEL,

son époux,et sa fille,

Jane.

– Tous ceux qui ont collaboré avec luiau sein de l’Agence DLBfont part de leur immense tristesse devantla disparition de

Jean-Charles DILLINGER,architecte.

31, quai de Bourbon,75004 Paris.

– Les membres de la Compagnie desexperts en écritures près les cours d’appelet de cassationont le regret de faire part du décès de leurprésident,

Pierre FAIDEAU.

8, rue Aubriot,75004 Paris.

– Mme Micheline Georgein,son épouse,

Et toute la famille,font part du décès de

Raymond GEORGEIN,

survenu à Paris, le 19 avril 1999, dans sasoixante-dix-neuvième année.

L’incinération aura lieu le 26 avril, aumonument crématoire du Père-Lachaiseoù l’on se réunira à 9 heures.

Ni fleurs ni couronnes.

27, rue de la Py,75020 Paris.

– Marcel et Nicole Goldmann,ses parents,

Denis et Anna Goldmann,Frédéric Goldmann,

ses frères et belle-sœur,Talila et Tamara Goldmann,

ses nièces,Ses oncles, tantes, cousins et cousines,

ont l’immense douleur de faire part dudécès accidentel de

Maxime GOLDMANN,

survenu à Paris, dans la nuit du 19 avril1999, à l’âge de quarante et un ans.

La levée du corps aura lieu le mercredi21 avril, à 14 heures, au funérarium deVi l lepinte, 83, boulevard Robert-Ballanger, et les obsèques ultérieurementà Jérusalem.

10 bis, rue Albéric-Magnard,75116 Paris.5, rehov Wedgwood,93108 Jérusalem.

– M. Philippe Graueret Mme Lucienne Spindler,

M. Yves-Henri Farhi,ses enfants,

Jérémie et Benjamin Grauer,ses petits-fils,

Et toute la famille,ont la douleur de faire part du décès dupeintre

Yvonne GRAUER,

survenu en son domicile, le 19 avril 1999.

La mise en bière aura lieu le vendredi23 avril, à 15 heures, au 4, rue Lacaze,Paris-14e, suivie de l’inhumation aucimetière parisien de Thiais, dans lecarré israélite.

– Le président,Et l’ensemble de la communauté

universitaire de l’université Paris-IV -Sorbonneont la tristesse de faire part du décès,survenu le 18 avril 1999, de

M. Manfred KELKEL,professeur émérite à l’UFRde musique et musicologie.

Les obsèques auront lieu le 22 avril, à15 heures, au funérarium de Lannion(Côtes-d’Armor).

– Dominique, Margaretet Richard Colombani,ses enfantsfont part aux amis et connaissances de

Evelyne LARCHET(1923 - 1999),

qu’elle a choisi de nous quitter le 8 avrildernier.

Elle a été incinérée et ses cendres ontété dispersées selon ses volontés.

« Elle est retrouvée.Quoi ? – L’éternité.

C’est la mer alléeavec le soleil. »

– Françoise Seligmann,

Alain Fulda,Claude et Gilbert Schil,Florence et Bertrand Schil,Annick et Jacques Schil,Sophie et Philippe Schil,Béatrice et Didier Schil,Blandine et Daniel Fulda,Isabelle et Richard Barraillier,Claire et Bruno Fulda,

Emy Eisinger,Francine Mossé,Yvette Negrel,Jean-Louis et Jeanine Lévy,François et Sylvie Eisinger,Philippe et Hélène Mossé,Philippe Lévy,Marc Eisinger,Jean Claude Balivet,

Félicité Fraiz,Christiane Alayrac,

ont la tristesse d’annoncer le décès de

François-Gérard SELIGMANN,croix de guerre 1939-1945,

combattant de la Résistance.

Les obsèques auront lieu le jeudi22 avril 1999, à 11 h 30, au cimetière duMontparnasse (entrée 3, boulevard Edgar-Quinet).

Pas de fleurs mais des dons à laFondation de France pour la Ligue contrele cancer (40, avenue Hoche, Paris-8e).

– Mme Jean Vannier Moreau,son épouse,

Ses enfants,Ses vingt petits-enfants,Son arrière-petit-fils,

ont la tristesse de faire part du décès de

Jean VANNIER MOREAU,officier de la Légion d’honneur,

officier de l’ordre nationaldu Mérite,

chevalier des Palmes académiques,

le 19 avril 1999.

Une messe sera célébrée en l’égliseSaint-Léon, XVe, le vendredi 23 avril,à 14 h 30.

6, rue Saint-Saëns,75015 Paris.

Anniversaires de décès

« April is the cruellest monthof the year... »

Il y a cinq ans,

Susan PATTON,(interprète de conférence AIIC)

nous quittait.

A ceux et celles qui l’ont connue etaimée est demandée une pensée quifasse mentir la cruauté d’avril.

Vous pouveznous transmettre

vos annonces la veillepour le lendemain

jusqu’à 17 hPermanence le samedi

jusqu’à 16 heures

SOUTENANCES DE THÈSE83F TTC - 12,65 ¤ la ligneTarif Etudiants 99

CARNET DU MONDETARIFS 99 - TARIF à la ligne

DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE,ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 136 TTC - 20,73 ¤TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤

NAISSANCES, ANNIVERSAIRES,MARIAGES, FIANÇAILLES520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNESToute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤COLLOQUES - CONFÉRENCES :Nous consulterS 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96Fax : 01.42.17.21.36Les lignes en capitales grasses sont facturées sur labase de deux lignes. Les lignes en blanc sont obliga-toires et facturées.

DISPARITIONS

Hernando SantosFigure influente de la vie politique colombienne

HERNANDO SANTOS, direc-teur d’El Tiempo, principal quoti-dien colombien, est mort à Bogo-ta, mardi 20 avril, à l’âge desoixante-seize ans, des suitesd’une attaque cérébrale.

Figure d’un certain journalismede tradition familiale et de convic-tions partisanes affichées, Hernan-do Santos fut un personnage in-fluent de la vie politiquecolombienne. Né le 12 août 1922 àBogota, après des études de droit,Hernando Santos rentre au Tiem-po en 1943. Il a vingt-deux ans. Lejournal appartient alors à sononcle, le libéral Eduardo Santos,qui vient d’occuper la présidencede la République. Lorsque celui-cirépartit les actions du journalentre ses parents et ses collabora-teurs, il favorise son neveu préfé-ré, Hernando, qui devient le prin-cipal actionnaire à la mort de sononcle en 1974.

Directeur du quotidien depuis1981, Hernando Santos contribue à

la modernisation d’El Tiempo etprofite des difficultés de son prin-cipal concurrent, El Espectador,pour consolider l’hégémonie deson journal. Il use alors du poidsde son quotidien pour entrer dansles arcanes du pouvoir, qui l’amusesans jamais le tenter. Au fil de seséditoriaux, il se fait le fidèle porte-parole de l’establishment et de laraison d’Etat. « Le gouvernement atoujours raison » : ses détracteursrésumaient ainsi la pensée du di-recteur d’El Tiempo. Cependant,Hernando Santos a su ouvrir lespages de son quotidien au débat età la pluralité d’opinions. Comme ill’avait lui-même annoncé, sa suc-cession sera très probablement as-surée par une équipe au sein de la-quelle ses deux fils – et principauxactionnaires du journal – se parta-geront le pouvoir avec son neveuEnrique Santos, la brillante plumede la famille.

Marie Delcas

NOMINATIONS

EPISCOPATMgr André Vingt-Trois, évêque

auxiliaire de Paris, a été nommépar le pape, mercredi 21 avril, ar-chevêque de Tours (Indre-et-Loire). Il succède à Mgr MichelMoutel, décédé le 11 mai 1998.

[Né le 7 novembre 1942 à Paris, AndréVingt-Trois a fait ses études ecclésiastiquesau séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Ordon-né prêtre en 1969, il est nommé vicaire à laparoisse Sainte-Jeanne-de-Chantal (ParisXVIe), dont Jean-Marie Lustiger est le curé.En 1974, il devient directeur au séminaired’Issy-les-Moulineaux. Il est nommé vicairegénéral du diocèse de Paris en 1981, puisévêque auxiliaire en 1988. Mgr Vingt-Trois estprésident de la Commission épiscopale de lafamille depuis 1998.]

a YVETTE PIERPAOLI, une Fran-çaise qui avait voué sa vie à lacause des réfugiés et à celle desenfants des rues, a trouvé la mortdans un accident, dimanche18 avril, alors qu’elle participait àune mission humanitaire au nordde l’Albanie. Agée de soixante ans,elle se trouvait en compagnie d’uncouple d’Américains, David etPenny McCall, appartenantcomme elle à l’association améri-caine Refugees International, etd’un chauffeur albanais lorsqueleur véhicule est tombé dans unravin près de Tuka, au nord del’Albanie, là où arrivent unegrande partie des réfugiés du Ko-sovo. Fille d’immigrés italiens éta-blis en Lorraine, Yvette Pierpaoliavait connu une enfance difficileavant de se retrouver, dans les an-nées 60, dans le pays de ses rêves :le Cambodge, qui n’allait pas tar-der à basculer dans le cauchemarde la guerre et de la folie meur-trière des Khmers rouges. Dès lafin des années 70, la Française semet au service des réfugiés et deRefugees International, qu’elleavait contribué à fonder. Aprèsavoir assisté, pendant des années,les Cambodgiens parqués dans lescamps de la frontière thaïlandaise,on la retrouvera dans la plupartdes grands drames humanitairesde cette fin de siècle, en Asie, enAfrique et en Amérique latine.Yvette Pierpaoli avait raconté savie et ses engagements dans unlivre : La Femme aux mille enfants,publié en 1992 dans la collection« Vécu » chez Robert Laffont.

a RALPH MESSAC, avocat et an-cien journaliste, est mort d’unecrise cardiaque samedi 17 avril àson domicile parisien. Né le 8 sep-tembre 1924 à Versailles, licenciéen droit, Ralph Messac avait colla-boré au Populaire, à Franc-Tireuret à L’Information avant d’entreren 1957 à Europe 1 où il est restépendant vingt ans. En 1977, il re-joignit le barreau, pour se mettreau service de ses anciens confrèresen tant qu’avocat, jusqu’en 1992.Ralph Messac avait été élu en mai1968 président du Syndicat natio-nal des journalistes (SNJ, auto-

nome) qu’il a dirigé jusqu’en mai1972. Il a été également adminis-trateur du Centre de formationdes journalistes (CFJ) et vice-pré-sident de la Commission de lacarte d’identité des journalistesprofessionnels.

a ANNE ZAMBERLAN, comé-dienne, est morte vendredi 16 avrilà l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) dessuites d’une embolie pulmonaireconsécutive à une interventionchirurgicale. Agée de quarante-huit ans, Anne Zamberlan avaitcommencé par le théâtre d’appar-tement et de rue (au sein de lacompagnie Off), puis elle avaitfondé une compagnie qui portaitson nom. Elle avait égalementcréé l’association Allegro Fortissi-mo, qui fut une des premières àœuvrer pour la reconnaissancedes « droits des gros ». AnneZamberlan était connue pouravoir posé pour la publicité deVirgin Megastore. Depuis cinqans, elle travaillait avec le Théâtrede Châtillon (Hauts-de-Seine), di-rigé par Serge Noyelle. Elle avaitjoué dans Les Cerbères, Promenadeau bout du bois, Le Purgatoire, etdevait participer en juin à Mar-seille à la prochaine création deSerge Noyelle, Kronos Cortège, unopéra urbain.

LeMonde Job: WMQ2204--0015-0 WAS LMQ2204-15 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1451 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 15

H O R I Z O N SDOSSIER

« L’Expulsion des Arnaoutes »L E 7 mars 1937, Vaso Cubrilovic, professeur de philosophie à Bel-

grade et véritable héros national pour avoir participé à l’attentat de1914 à Sarajevo contre l’héritier de la maison d’Autriche, publie un

mémoire intitulé L’Expulsion des Arnaoutes (Albanais).« L’erreur fondamentale des autorités compétentes de l’époque (après

1918) consista en ce que, oubliant où elles se trouvaient, dans les Balkansagités et ensanglantés, elles cherchèrent à résoudre les grandes questionsethniques au moyen de méthodes occidentales. (...) Alors que tous lespays balkaniques depuis 1912 ont résolu ou sont en train de résoudre lesquestions de leurs minorités nationales par des transferts de populations,nous nous en sommes tenus, pour notre part, à des méthodes lentes oumaladroites de colonisations graduelles. Les résultats ont été négatifs. (...)Sans aucun doute, la raison essentielle de l’insuccès de notre colonisationdans ces contrées tient à ce que les meilleures terres sont restées auxmains des Albanais. La seule manière possible de réaliser la colonisationmassive de ces régions par nos éléments était de s’emparer des terres desAlbanais. (...) Au lieu de mettre à profit la conception des Albanais eux-mêmes à propos de leur usurpation de la terre, (...) non seulement nousavons légitimé ces usurpations, mais, bien pis, nous avons familiarisé lesAlbanais aux idées de l’Europe occidentale sur la propriété privée (...).

» La seule manière et le seul moyen de refouler (les Albanais) est laforce brutale d’un pouvoir d’Etat organisé, au sein duquel nous les avonstoujours dominés. Si de 1912 à ce jour (1937) nous n’avons pas obtenu desuccès dans notre lutte contre eux, nous ne devons nous en prendre qu’ànous, car nous n’avons pas mis à profit ce pouvoir comme il se devait. Ilne saurait être question d’une assimilation de leur part à notre avantage.Au contraire, s’appuyant sur l’Albanie, ils sentent leur sentiment nationalse ranimer et, si nous ne réglons pas les comptes avec eux en temps vou-lu, dans vingt ou trente ans nous serons confrontés à un irrédentisme fa-rouche, dont les signes apparaissent déjà et qui remettra immanquable-ment en question tous nos territoires dans le Sud.

» Si l’on admet que le refoulement progressif des Albanais à traversnotre colonisation lente est sans effet, il ne reste alors qu’une seule voie,leur transplantation en masse. Ici nous avons deux Etats en vue, l’Albanieet la Turquie. (...) L’opinion mondiale, surtout les milieux financés parl’Italie, sera bien un peu alertée. Néanmoins, le monde aujourd’hui esthabitué à bien pire. (...) Quand l’Allemagne peut expulser des dizaines demilliers de juifs et que la Russie transplante des millions d’hommes d’unepartie du continent à une autre, le transfert de quelques centaines de mil-liers d’Albanais ne fera pas éclater une guerre mondiale. (...)

» Pour réaliser un transfert en masse, la première condition est la créa-tion d’une psychose appropriée, ce qui peut se faire de multiples ma-nières. (...) Il reste un moyen que la Serbie a employé de manière très pra-tique après 1878, et qui consiste à mettre le feu furtivement à des villageset à des quartiers de villes albanaises. (...) D’abord envisager l’évacuationdes villages, puis celle des villes. Les villages sont plus compacts et c’estpourquoi ils présentent plus de dangers. Ensuite, il ne faut pas commettrel’erreur de transplanter seulement les pauvres ; la couche moyenne et ai-sée constitue la colonne vertébrale de tout peuple et c’est elle qu’il fautpersécuter et transplanter. (...) Quand on aura créé la psychose de l’éva-cuation, il faut faire tout son possible pour évacuer des villages entiers, outout au moins des familles entières. »

VASOCUBRILOVIC

Un des conjurésde Sarajevo

L’AUTEUR du mémoire intituléL’Expulsion des Arnaoutes est né en1897. Membre de l’organisationnationaliste serbe Jeune Bosnie, ilfait partie des conjurés qui, en1914, organisent l’attentat de Sara-jevo contre l’archiduc François-Ferdinand. Condamné à seize ansde prison, il est libéré à la fin de laguerre, devient professeur de phi-losophie à la faculté de Belgrade,quand il rédige son mémoire.

Vers la fin de la guerre, il réci-dive dans un rapport adressé à Ti-to en octobre 1944 : « Ce n’est pastant par leur nombre que nos mino-rités sont dangereuses que par leurposition géographique, et par lesliens avec leurs peuples de rattache-ment, qui sont nos voisins, écrivait-il. Seule la pureté ethnique peut as-surer la paix et le progrès de la You-goslavie démocratique etfédérale. »

Ces recommandations ne serontque partiellement suivies d’effet,soulignent Mirko Grmek, MarcGjidara et Neven Simac quidonnent ces précisions dans leurlivre Le Nettoyage ethnique, Docu-ments historiques sur une idéologieserbe.

Vaso Cubrilovic n’en sera pasmoins plusieurs fois ministre dansle gouvernement yougoslave etmembre de l’Académie serbe dessciences et des arts. Il appartientencore à cette institution quandcertains de ses membres, parmilesquels l’écrivain Dobrica Cosic,rédigent le Mémorandum sur lesquestions sociales actuelles dansnotre pays, qui servira d’inspira-tion au projet de Grande Serbiecaressé par Milosevic. Vaso Cubri-lovic est mort en 1990.

GlossaireVoici quelques extraits desdéfinitions données par la Courpénale internationale en 1998 pourles crimes de génocide, contrel’humanité ou de guerre.b Génocide : on entend par crimede génocide l’un quelconque desactes commis dans l’intention dedétruire, en tout ou partie, ungroupe national, ethnique, racial oureligieux, comme tel.b Crimes contre l’humanité : onentend par crimes contre l’humanitéun acte perpétré dans le cadre d’uneattaque généralisée ou systématiquecontre une population civile.b Crimes de guerre : on entend parcrimes de guerre les infractions auxconventions de Genève du 12 août1949 (homicide intentionnel,torture, destruction etappropriation de biens, prised’otages) ainsi que les autresviolations graves des lois et

coutumes applicables aux conflitsarmés internationaux (attaquesgénéralisées contre la populationcivile en général ou contre descivils qui ne prennent pas partdirectement aux hostilités,attaques délibérées contre desorganisations humanitaires,attaques ou bombardements devilles, villages, habitations oubâtiments qui ne sont pasdéfendus et qui ne sont pas desobjectifs militaires, le transfert,direct ou indirect, par la puissanceoccupante d’une partie de sapopulation civile, dans le territoirequ’elle occupe, ou la déportationou le transfert, à l’intérieur ou horsdu territoire occupé, de la totalitéou d’une partie de la population dece territoire, des attaquesdélibérées contre des bâtimentsconsacrés à la religion, àl’enseignement, à l’art, à la scienceou à l’action caritative, contre desmonuments historiques...)

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Ce crime au cœur de l’Europe

Reprenantl’objectif ancestral

des pires nationalistesserbes, Slobodan Milosevic

a entrepris de déporterles Kosovars, de détruire

leur culture et, sans doute,d’assassiner leurs élites.

C’est un crime contre l’humanité.

LES chiffres sont sujetsà caution mais les té-moignages se re-coupent. SlobodanMilosevic est en trainde réaliser l’objectifdes dirigeants serbesles plus nationalisteset les plus extrémistes

à travers l’histoire : chasser les Alba-nais du Kosovo. Pour le présidentyougoslave, il ne s’agit plus seule-ment de maintenir dans la Serbiecette province, berceau du peupleserbe, théâtre de « la plus glorieusedes défaites » contre les Ottomansen 1389, riche des monastères lesplus vénérables de l’orthodoxie.Après tout, les accords de Ram-bouillet, surtout avec la présenced’une force internationale, lui per-mettaient de brider, pour un tempsau moins, les velléités indépendan-tistes de la majorité albanaise.

Ce but est dépassé. Il s’agit au-jourd’hui de vider le Kosovo de sapopulation musulmane, de modifierl’équilibre démographique en fa-veur des Serbes : 750 000 Albanaisdu Kosovo se sont déjà réfugiésdans les pays voisins ou en Europeoccidentale ; 850 000 autres, selonl’OTAN, ont dû quitter leur foyer etont été regroupés par l’armée you-goslave et par les forces paramili-taires serbes dans cinq zones de laprovince. Quel sera leur sort ? Se-ront-ils simplement parqués là enattendant d’être poussés dehors ?Seront-ils réimplantés ailleurs quedans leurs villes ou villages d’ori-gine ? Sont-ils voués à la mort parexécution sommaire, par maladieou malnutrition ? 1,6 million d’Alba-

nais du Kosovo, sur un total de1,8 million avant la phase aiguë duconflit, sont ainsi des personnes« déplacées ».

Tous les témoignages recueillisauprès de réfugiés en Albanie, enMacédoine, au Monténégroconcordent : les forces serbes pro-cèdent toujours de la même façon.En quatre étapes. D’abord, elles en-cerclent et pilonnent un village ouun faubourg pour chasser les habi-tants et les regrouper dans un en-droit où ils peuvent être facilementsurveillés, puis elles liquident lesporte-parole de la communauté, lesélus, prêtres, médecins ou ensei-gnants. Elles séparent les femmes,les enfants et les vieillards deshommes valides et, souvent, ellesexécutent ceux qui sont en âge de sebattre. Enfin, les maisons abandon-nées sont pillées et détruites par unobus de char ou incendiées : le gazest ouvert au rez-de-chaussée, unebougie est allumée à l’étage. Quandle gaz s’est répandu, la maison estsoufflée. Après, le terrain est miné.

Ces pratiques furent déjà misesen œuvre en Bosnie, peut-être demanière moins systématique etdans un laps de temps moins court.La rapidité des exécutions en accroîtl’horreur. Ne s’en étonneront queceux qui n’ont pas pris au sérieuxl’abondante littérature serbe sur lenettoyage ethnique. Les textes foi-sonnent. Le mémoire de 1937 de Va-so Cubrilovic, que nous citons ci-contre, est peut-être le plus expli-cite. Il n’est ni le premier ni ledernier.

Le mémorandum de l’Académiedes sciences rédigé en 1986, qui ex-

posait en filigrane la politique fu-ture de Milosevic, se réfère auxmêmes idées. La communauté in-ternationale n’y a pas prêté foiparce qu’il paraissait impensable àtoute personne sensée qu’un diri-geant politique européen puissemettre froidement et systématique-ment à exécution une politique ins-pirée des guerres balkaniques dudébut du siècle. L’Europe n’avaitpas connu pareille déportation de-puis les années noires du stalinisme,depuis les crimes du nazisme ou lesexodes de l’immédiat après-guerreen Europe centrale. L’Histoire ne serépète pas, elle ne bégaie pas. Mi-losevic met les moyens modernesd’un système national communisteau service d’objectifs ancestraux.

Dans son mémoire de 1937, VasoCubrilovic le dit ouvertement : les« méthodes occidentales » neconviennent pas au nettoyage eth-nique. Les Serbes doivent secomporter comme les autrespeuples des Balkans qui ont cherchéà régler le problème des minorités.Ceux-ci ont décimé les populations,procédé à des transferts ou à deséchanges et, quand ils n’ont pas ain-si atteint leur but, ils ont continué larépression jusqu’à épuisement del’adversaire. Citons, à titred’exemple : le génocide des Armé-niens en 1915 ; les échanges de po-pulation entre la Grèce et la Turquieaprès la guerre de 1923, perdue parAthènes ; les exodes liés à la se-conde guerre mondiale ; la répres-sion contre les Kurdes ; et, plus ré-cemment, les 2 millions depersonnes « déplacées » par les der-nières guerres yougoslaves et le1,3 million de réfugiés bosniaques.Sans oublier les quelque500 000 Serbes de Krajina et de Bos-nie dont il faut bien reconnaîtrequ’ils n’ont pas suscité la même in-dignation et le même élan de solida-rité, peut-être parce que leur chefportait une lourde responsabilitédans le déclenchement des hostili-tés.

C E qui frappe le plus dans latragédie du Kosovo, c’est lecaractère systématique, cal-

culé, froid, de la politique mise enœuvre. Quoi qu’en disent Belgradeet ses rares soutiens, l’épurationethnique n’est pas liée aux frappesde l’OTAN. Elle avait été préparéebien avant, et avait même reçu uncommencement d’exécution à l’au-tomne 1998 : 300 000 Kosovarsavaient déjà été chassés de leurfoyer. La campagne de l’OTAN a étéutilisée par Milosevic pour sonnerl’hallali. En janvier déjà, il avaitconcentré les troupes aux frontièresdu Kosovo, et avait ensuite annoncédes manœuvres militaires pour

tromper la vigilance des observa-teurs de l’OSCE envoyés dans laprovince à la suite des accords avecRichard Holbrooke. En mêmetemps, il avait lancé les commandosparamilitaires du sinistre « Arkan »et du chef de l’extrême droite Seselj.Le plan « Fer à cheval », révélé parles Allemands, montre que, pour sedébarrasser de l’UCK, les forcesserbes avaient reçu l’ordre de dé-porter la population albanaise sus-ceptible de cacher les combattants.

Milosevic espère-t-il pouvoir rem-plir la seconde partie des plans pré-parés depuis des décennies par les

nationalistes serbes, à savoir coloni-ser le Kosovo, le repeupler de« vrais Serbes », ceux, par exemple,qui ont été chassés de Croatie et deBosnie ? Il a déjà essayé après 1995,mais en vain, car ces réfugiés serbesne voulaient pas rester au Kosovo.Peut-être croit-il, dans sa paranoïa,que la présence des Albanais les enavait dissuadés et qu’ils s’installe-ront plus facilement sur la « Terresainte » débarrassée des Musul-mans auxquels on aura tout pris :terres, maisons, lieux de culte, pa-piers d’identité, mémoire.

Un des objectifs affichés de la

guerre menée par l’OTAN est le re-tour des réfugiés albanais dans leursvilles et dans leurs villages. L’expé-rience montre qu’il sera difficile àl’Organisation atlantique de tenirson engagement. En Bosnie, et mal-gré la présence de la SFOR,80 000 réfugiés seulement sur1,3 million sont revenus chez eux.L’enjeu est d’importance. Si lacommunauté internationale n’a pasplus de succès avec les réfugiés duKosovo, Milosevic, même la guerreperdue, aura atteint son but.

Daniel Vernet

A Brazde, en Macédoine, des milliers de réfugiés attendent d’être enregistrés par le HCR et l’OSCE.

DR

LeMonde Job: WMQ2204--0016-0 WAS LMQ2204-16 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 08:32 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1452 Lcp: 700 CMYK

Aviano

Vicence

GhediVillafrancaIstrana

Plaisance

PiseCervia

RiminiAncone

Gioia del Colle

BELGRADE

PODGORICA

PRISTINA

Naples PC de l'OTAN

Brindisi

Mer Ionienne

Mer Adriatique

ROUMANIE

S E R B I E

BULGARIE

MACÉDOINE

CROATIE

SLOVÉNIE

AUTRICHE HONGRIE

ALBANIE

BOSNIE-HERZÉGOVINE

GRÈCE

RFY

MONTÉNÉGRO

KOSOVO

VOÏVODINE

- 1987 • Slobodan Milosevic, chef de la Ligue des communistes de Serbie, mobilise les foules contre « le génocide des Serbes » et sur les thèmes « révolution antibureaucratique » et « réveil de la conscience serbe ». Il exige la réunification de la Serbie par le rattachement des provinces autonomes du Kosovo et de Voïvodine.

- 1989 • En juin, Milosevic réunit un million de Serbes à Kosovo Polje : « La Serbie se trouve devant de nouvelles batailles. » En juillet, il supprime le statut d'autonomie du Kosovo et de laVoïvodine. • Grèves, manifestations. Belgrade décrète l'état d'urgence au Kosovo et fait intervenir l'armée.

- 1990 • Ecoles fermées. Journaux, radios et télévisions albanophones également fermés. Dissolution des institutions politiques albanaises. Renvoi des fonctionnaires.

- 1991 • Autoproclamation de la« République du Kosovo » (référendum clandestin). • Le chef de la Ligue démocratique du Kosovo, Ibrahim Rugova, appelle à la résistance passive. • Une société parallèle (écoles, dispensaires, etc.) se met en place.

- 1995 • Les accords de Dayton, en décembre, mettent fin à la guerre en Bosnie mais occultent totalement le problème du Kosovo.

- 1996 • L'UCK (Armée de libération du Kosovo) revendique pour la première fois une série d'attentats à la bombe.

- 1998 • Affrontements entre forces serbes et UCK. Escalade de la répression, combats. Fuite de réfugiés vers l'Albanie. • La communauté internationale multiplie les pressions et pousse les deux parties à entamer le dialogue.

- 1999 • Négociations de Rambouillet (février). Plan de paix présenté par le Groupe de contact : autonomie substantielle du Kosovo ; déploiement d'une force internationale ; démilitarisation du Kosovo.Refus de la délégation yougoslave de signer le plan de paix.

24 MARS 1999 • DÉBUT DES FRAPPES DE L'OTAN (OPÉRATION « FORCE ALLIÉE »)

PERTES MILITAIRES AU 20 AVRIL SELON L'OTAN

• 210 objectifs touchés• 50 % des cibles fixes visées détruites et 60 % fortement endommagées• La moitié des MiG 29• Les deux tiers des QG de l'armée yougoslave

SERBIE

• 70 % du stock de carburant• Les lignes de communication de l'armée coupées• 1 officier prisonnier

• Un F-117 perdu (pilote récupéré)• Trois GI prisonniers

OTAN

114 200 hommes

au 24 mars

1 926 blindés et mécanisés 4 850 canons 100 missiles sol-air 206 avions 48 hélicoptères de combat

4 frégates34 patrouilleurs 4 sous-marins

SERBIE OTAN• 13 pays participent aux opérations :Italie, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Canada, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Portugal, Turquie, Etats-Unis.

• Troupes au sol : Macédoine : 12 000 hommes Albanie : 4 700 hommes (OTAN) 4 500 hommes (E-U) à venir

Allemagne

• NOMBRE D'AVIONS

BelgiqueCanadaDanemarkEspagneItalieNorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniTurquie

1314

866

427

183

2511

États-Unis 463(dont 80 sur porte-avions)

+ hélicoptères d'attaque"Apache" (24 prévus)

France

• Porte-avions « Foch » (Fr.), « Theodore Roosevelt » (E-U) et « Invincible » (G-B)

• Frégates lance-missiles, deux sous-marins lance-torpilles et lance-missiles

Environ 300 avions doiventencore parvenir sur lethéâtre des opérations

73(dont 18 sur porte-avions)

BASES AÉRIENNESDE L'OTAN

• Navires logistiques

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N/L

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DE

Les forces en présence

Bombardements à Aleksinac dans le sud de la Serbie.

EM

IL V

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UTE

RS

Infographie Le Monde

50 km

Novi-Sad

Sombor(carburant)

Pancevo

Batajnica

Kragujevac(usine automobile)Uzice

Lucani(usine chimique)

Cacak

NisKursumlija

Krajevo

BELGRADE

PRISTINA

PODGORICA

BarBase navale

KotorBase navale

Alentours de Belgradefortement bombardés

(dépôts de carburant)

• raffineries, dépôts decarburant et usines

•OBJECTIFS MILITAIRES

•OBJECTIFS STRATÉGIQUES INDUSTRIELS ET POLITIQUES

Ponts, raffinerie,bâtiment du gouvernement

de Voïvodine

Emetteurs des montsFruska Gora

Emetteurs des montsCrni Vrh

Emetteurs dumont Goles

• relais radio

• académie de police

• installations militaires (casernes)

• ministères de l'intérieur serbe et yougoslave

(aéroport militaire)

Les principales cibles de l'OTAN

Foch

Roosevelt

Invincible

16 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 H O R I Z O N S - D O S S I E R

Un mois de frappes aériennesComme d’autres avant elle, la guerre du Kosovo ne devait durer que quelques jours... Elle se poursuit depuis un mois.

6 200 sorties aériennes ont déjà été effectuées. Certains, à l’OTAN et au Pentagone, prévoient « des mois »de bombardements en Serbie. Devant l’incapacité des frappes à mettre un terme à l’exode des Kosovars– 765 000 ont quitté la région depuis le 24 mars –, une intervention terrestre est de plus en plus évoquée.

Officiellement, du côté de l’Alliance, l’envoi de troupes au sol n’est envisagé qu’après « la fin des violences » au Kosovo

LeMonde Job: WMQ2204--0017-0 WAS LMQ2204-17 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 08:35 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1453 Lcp: 700 CMYK

CROATIE ROUMANIE

31 500

140 000

BULG.RFYSERBIE

KOSOVO

BELGRADE

Novi-Sad

44°

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

450 000

500 000

550 000

600 000

650 000

700 000

8 avril 19 avril24 marsFlot de réfugiés

premier jourdes frappes

- 24 marsÀ 20 h 06, les Tomahawk des porte-avions basés en Adriatique et les missiles de croisière des B52 s'abattent sur la Serbie

- 25 marsL'OTAN annonce avoir atteint à 80% ses objectifs

- 2 MiG 29 serbes abattus au-dessus de la Bosnie alors qu' ils violaient l'espace aérien

- Jean Paul II exhorte Milosevic à la paix et envoie en mission Mgr Tauran à Belgrade

- 26 marsManifestations anti-OTAN à Skopje contre les ambassades des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d' Allemagne

- 30 marsLa rencontre Milosevic/Primakov, premier ministre russe, se termine par un échec

- 31 marsCapture de 3 soldatsaméricains par les forcesserbes à la frontièreavec la Macédoine

- 1e avrilLa télévision serbe diffuse les images d'une rencontre à Belgrade entre Milosevic et Ibrahim Rugova, le leader kosovar

- 2-3 avrilLe cœur de Belgrade est touché par les frappes de l'OTAN

- 7 avrilDans une intervention télévisée, le président Jacques Chirac dénonce l' "épuration ethnique planifiée" par le "dictateur"

- 6 avrilMilosevic propose un "cessez-le-feu" unilatéral avec l'UCK. Un dialogue politique pourrait être ouvert avec Ibrahim Rugova, dont personne ne sait s'il est libre ou non de ses mouvements

- 13 avrilL'OTAN reconnaît avoir bombardé par erreur un train de voyageurs en Serbie

- 15 avrilPour la seconde fois, l'OTAN se trompe de cible et bombarde une colonne de réfugiés causant la mort de 60 personnes

- 19 avrilUn total de 6 000 missions aériennes pour l'OTANau 25e jour des bombardements

Un renfort de 300 avions est demandé aux alliés afin d'intensifier les frappes aériennes

La France accueille ses premiers réfugiés kosovars (458 pers.)

- 8 avrilL'armée yougoslave ferme pour deux jours les frontières avec la Macédoine et l'Albanie

- 11 avrilAssassinat du journaliste d'opposition Slavko Curuvija en plein centre de Belgrade

- 12 avrilIbrahim Rugova est bien l'otage de Milosevic.La journaliste du "Spiegel" Renate Flottau, qui a passé clandestinement six jours avec le chef modéré des Kosovars, en apporte la preuve dans son témoignage

- 10 avrilRévélation de l'opération"Fer à cheval", le plan stratégique de Milosevic qui consiste à obtenir par la violence d'inverser l'équilibre démographique du Kosovo

Aujourd’hui

40% des Kosovarssont en dehorsde leur pays

- 20 avrilL'OTAN, le HCR et les organisationshumanitaires s'inquiètent de l'arrêt de l'exode des réfugiés depuis la nouvelle fermeture des frontières par les autorités serbes le lundi 19 avril

S E R B I E

SKOPJE

KOSOVO

- Le Haut-Commissariat des Nations uniesestimait le nombre de r fugi s kosovars 201 500 de janv. 1998 au 24 mars 1999 :25 000 pour le Mont n gro, 18 500 en Albanie, 18 000 en Mac doine,et 140 000 en Europe ( Allemagne,Suisse, Autriche, France, etc.)

375 000réfugiés

ALBANIE

- Sur une population totale de 2 millions d'habitants,(dont plus de 90% d'Albanais) 735 000 Kosovars ont déjà été pousséshors des frontièresde leur pays.On estime de 500 000à 800 000 le nombredes personnesdéplacées de leur foyer errant à l'intérieur du Kosovo.

76 340

..

H O R I Z O N S - D O S S I E R LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 17

et d’épuration ethnique

LeMonde Job: WMQ2204--0018-0 WAS LMQ2204-18 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 18:13 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1454 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 H O R I Z O N S - D O S S I E R

Incapablede trouverles motsjustes pourparler auxsoldats, malà l’aise dansses habits decommandanten chefdes armées,Bill Clintonappartientà cettegénérationd’après guerrenourrie denon-violenceet marquéepar le dramevietnamien

« L’espoird’un mondesans guerres’est transforméen celui d’une guerresans pertes »

Bill Clinton à la MaisonBlanche aux côtés

de Madeleine Albright, JohnPodesta et Sandy Berger.

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Bill Clinton,chef de guerre malgré lui

PREMIER locatairede la MaisonBlanche né après laguerre, un desrares à n’avoir ja-mais porté l’uni-forme, Bill Clintonincarne la longueaversion prêtée

aux « baby boomers » face à toutconflit. Sa propre indécision sauteaux yeux. Il a toujours voulu éviterla confrontation, au risque qu’ellelui explose à la figure au plus mau-vais moment. « C’est un merveilleuxacteur, mais il est toujours mal àl’aise dans un film de guerre », ditson biographe David Maraniss, au-teur de First in His Class (Le pre-mier de la classe). De fait, ce Bill sicharmeur que certains de ses enne-mis politiques redoutent de setrouver seuls avec lui, dont lecharme a plus d’une fois retournéune situation compromise, dont leregard passionné sait séduire en unclin d’œil, qui a si bien su jouerl’innocence ou la contrition sur lepetit écran lors du « Monicagate »,perd contenance dès qu’il s’agit dequestions militaires, ou de pronon-cer ces discours pleins d’allant quel’on attend d’un leader dont le paysest en guerre.

Ainsi cette étonnante allocution,prononcée le 2 avril, dans laquelleil a déclaré en substance : j’ai àvous parler de deux choses, de lasituation florissante de notreéconomie et du conflit au Kosovoet de la crise humanitaire.Commençons par les bonnes nou-velles... Ou celle du 12 avril, adres-sée aux pilotes de bombardiersgéants B52, dans laquelle il a parléà ceux qui allaient lancer leurs mis-siles contre la Serbie, de leur « tra-vail », de la guerre comme d’un« problème », comme s’il s’adres-sait aux pompiers de l’Arkansas. Ilest vrai que les Américains sont en-trés dans leur première guerre« humanitaire ». Bill Clinton estsans doute plus près de leurspréoccupations que l’ancien piloteGeorge Bush. Les sondages lemontrent : il a convaincu sescompatriotes que cette guerre dubout du monde était une guerrejuste.

Bill Clinton restera toute sa viemarqué par la guerre du Vietnam,à laquelle il a échappé en tiranttoutes les ficelles de la réglementa-tion sur le sursis. Ce pacifiste mo-déré, cet opposant prudent à laguerre, reste affublé par ses enne-mis de l’épithète, pour eux infa-mante, de « Draft Dodger » (insou-mis), alors qu’il est loin d’avoir étéle seul à échapper à la conscrip-tion. Jeune étudiant barbu et che-velu, frais émoulu de l’universitéde Georgetown, ex-stagiaire chezle sénateur démocrate Fulbright,colombe célèbre, il a pris part sanstrop s’engager au mouvement an-ti-guerre ; il était à Oxford alorsque les campus américains pre-naient feu contre cette « putain deguerre ». Il a fréquenté des mili-tants pacifistes tout en évitant dese frotter à une extrême gauchequi ne le trouvait pas assez radical.Dès le début, ce qui comptait leplus, c’était la carrière politiquequ’il voyait poindre à l’horizon.

Pistonné, il obtint un sursiscontre la promesse − non tenue −de suivre une formation d’officierde réserve. Ayant tiré le bon numé-ro à la loterie de la conscription, ilécrivit au colonel chargé de sondossier : « J’ai décidé d’accepter laconscription pour préserver meschances de succès politique au seindu système. J’ai œuvré pendant desannées pour me préparer à une viepolitique caractérisée par un talentpratique et une préoccupation pourle progrès social. C’est une vie que jeme sens destiné à mener. » Ce quine l’a pas empêché de rester tour-menté par un choix douloureuxentre son refus d’une guerre in-juste et les enseignements de sonprofesseur d’histoire Caroll Qui-gley, pour qui « notre civilisationdisparaîtra quand les gens aurontperdu le désir d’accepter la souf-france nécessaire pour préférerl’avenir au présent. N’oubliez jamaisque c’est ce qui nous a permis detraverser deux guerres et une dé-pression ».

Bill Clinton, qui préférerait sansdoute être appelé pacificateur enchef plutôt que chef de guerre, aété marqué par ce conflit qui abouleversé l’Amérique. C’est auVietnam que se sont embourbésson héros John Kennedy et unautre Sudiste qui voulait réformerla société américaine, LyndonJohnson. « J’ai entendu ses prochesexpliquer qu’il ne voulait pas sortir

de Bosnie comme Johnson du Viet-nam », dit E. J. Dionne, auteur deWhy Americans Hate Politics (Pour-quoi les Américains détestent lapolitique). C’est au Vietnam queles « baby boomers » ont apprisdeux leçons qui les ont profondé-ment marqués : le risque de voirrevenir entre quatre planches lessoldats envoyés en terre étrangèreet la glorification fallacieuse d’unestratégie aérienne technologique,propre, efficace, devenue la solu-tion magique de cette génération.

L’exemple de la guerre du Golfeles a convaincus que ce rêve étaitdevenu réalité. Pourtant, les bom-bardements du Vietnam n’avaientdétruit ni l’appareil militaire deHanoï, ni sa capacité de résistance.Dans sa chronique du New YorkTimes, Maureen Dowd a cité un ex-pert militaire pour qui « la guerreaérienne est une forme particulière-ment attrayante de force militairecar, comme la séduction moderne,elle semble fournir la satisfactionsans l’engagement ». On retrouvecette option tout au long de la pré-sidence Clinton. « Le Kosovo a vul’explosion des mythes, de cetteguerre de yuppies conduite par desgens qui étaient trop bons pour fairela guerre au Vietnam, ajoute le co-lonel Ralph Peters, romancier etauteur d’ouvrages militaires. Dansles années 60, on avait cette belle vi-sion d’un monde sans guerre, maisl’humanité a refusé de jouer le jeu.Cet espoir s’est transformé en celuid’une guerre sans pertes », politi-quement peu coûteuse en viesaméricaines et politiquement cor-recte parce que ne faisant pas devictimes civiles. Une guerre sanstrop de risques par un présidentqui n’aime guère en prendre et quirègle sa conduite sur les sondages.

T ONY BLAIR, Joschka Fis-cher et Bill Clinton repré-sentent cette génération

d’après-guerre nourrie de non-vio-lence − le « Plus jamais ça » − quiles a conduits à se placer en tête dela lutte contre le nettoyage eth-nique au Kosovo. « Je veux rappelerque les États-Unis ne choisiront ja-mais la force autrement qu’en der-nière option , déclarait-il le 9 avril.Nous savons que nous avons au fondde nous-mêmes tendance à déshu-maniser d’autres personnes simple-ment en les rejetant. (...) Et, de là, iln’y a qu’un tout petit pas à franchirpour approuver ou même prendre

part à des actes de violence ». De-puis le début des bombardements,Bill Clinton se trouve critiqué sursa droite – par des hommescomme le sénateur John McCain –mais aussi sur sa gauche, pour seshésitations : trop peu, trop tard,pas assez fort, pourquoi pas detroupes au sol, pourquoi uneguerre à 10 %, 20 % ou 25 % ? Seulsquelques survivants du mouve-ment anti-guerre du Vietnampoursuivent leur combat d’antanau côté de la droite isolationnisterépublicaine, celle qui continue dedénoncer l’absence de leadership

de cet « insoumis, fumeur de jointset coureur de jupons ». La conscrip-tion ayant été abolie, les campussont calmes.

Peu porté à s’appesantir sur undossier délicat, Bill Clinton paieaujourd’hui le désintérêt manifestéaprès son élection pour les ques-tions diplomatiques. Lui qui avaitcréé en 1992 le slogan « l’économie,idiot ! » et défait un George Bushplus préoccupé par le reste dumonde que par son propre pays,croyait qu’il serait jugé à l’aune deses succès intérieurs. Il n’en a rienété, en raison de ses échecs poli-tiques et d’une réalité internatio-nale incontournable. Peu appréciédes militaires, il peine à faire res-pecter son rôle de commandant enchef. Il paie son péché originel,mais aussi une promesse électorale(légaliser la présence d’homo-sexuel[le]s dans les armées) que laviolente réaction de l’état-majorl’obligea à ravaler.

Ses ambitions moralisatrices sesont souvent heurtées à la dureréalité comme à son refus deprendre des risques. Ainsi, écritl’ancien rédacteur en chef de Fo-reign Affairs, William Hyland, dansClinton’s World (Le Monde de Clin-ton), ce président obsédé par saplace dans l’histoire soutint en1993 l’intervention militaire en So-malie entamée par George Bushdans l’espoir, disait Madeleine Al-bright, alors ambassadeur à l’ONU,de « nous embarquer dans une en-treprise sans précédent dont l’objec-tif n’est rien de moins que de refaired’un pays un membre fier et viablede la communauté des nations ».Après la perte de dix-huit marines,tués par les Somalis, inquiet de laréaction de l’opinion face à ce quele sénateur démocrate Byrd appe-lait son « multilatéralisme confus »,il mit fin à ce qui risquait de deve-nir une débâcle. D’autres prési-dents y auraient vu une insulte àlaver dans le sang. Sa décision d’in-tervenir en Haïti en 1993 pour réta-blir la démocratie fut un succès ;mais il lui aura fallu trois ans d’hé-sitations, de confusion, de mas-sacres et de prises de becs avec lesalliés avant qu’il ne se décide à uti-liser la force contre les Serbes deBosnie. Alors que les républicainsavaient repris le contrôle duCongrès et que s’annonçait la cam-pagne présidentielle de 1996, sesconseillers durent lui expliquerqu’un échec dans les Balkans ne

plairait pas aux électeurs. Ces ré-ticences à recourir à la force nel’avaient pas empêché, quand ilétait gouverneur de l’Arkansas, desoutenir l’aide illégale aux Contrasdu Nicaragua puis, une fois pré-sident, de bombarder à de multi-ples reprises l’Irak sans grand suc-cès, pour l’amener à respecter lesengagements pris à l’issue de laguerre du Golfe. Ou de lancer l’étédernier ses missiles sur l’Afghanis-tan et le Soudan, après les san-glants attentats contre les ambas-sades américaines à Nairobi et àDar Es Salam.

Ces décisions soudaines de lapart d’un président indécis furentmal comprises. Comme l’on étaiten plein « Monicagate », on l’ac-cusa d’avoir plagié le scénario dufilm Wag the Dog dans lequel unprésident déclare la guerre à... l’Al-banie pour détourner l’attentiond’un scandale. Ce que ne croit pasE. J. Dionne, pour qui un présidentsi habile n’aurait jamais pris de telsrisques sur un terrain aussi incer-tain : « Il aurait été capable de lefaire pour les retraites, pas pourça ! » Il paie aujourd’hui le prix desscandales, qui l’ont miné politique-ment et qui l’ont accaparé pendantplus d’un an, permettant à Slobo-dan Milosevic de se lancer dansl’épuration ethnique au Kosovo.

C ONTRAIREMENT à GeorgeBush, qui se lança dans laguerre du Golfe à la tête

d’une impressionnante armada etrefusa de parler diplomatie jusqu’àla victoire, Bill Clinton sembleavoir été pris à l’improviste parM. Milosevic. Le commandant enchef a refusé de considérer une op-tion terrestre, potentiellementcoûteuse mais qui aurait été unatout supplémentaire. Il faut direqu’il n’a pas été aidé par ses mili-taires, encore moins désireux que

lui d’en découdre. Placé par le Pen-tagone devant le choix entre nerien faire et envoyer l’infanterie, ila opté, a-t-il expliqué, pour lamoins mauvaise solution : laguerre aérienne. Des commenta-teurs militaires se sont alors dé-chaînés contre ses décisions et sonindécision, critiquant l’inefficacitédes bombardements et réclamantune intervention sur le terrain,alors qu’ils étaient peu diserts au-paravant.

Candidat à la présidence, JohnMcCain ne cesse de le répéter :quand on fait la guerre, c’est pourla gagner et un président doitcommander, non suivre. C’est undes défauts de Bill Clinton, qui saitparfaitement coller à l’opinionmais pas donner l’image du lea-dership. Surtout au moment où ildoit reconquérir un respect large-ment écorné par l’affaire Lewinsky.Mais est-ce vraiment un défaut im-pardonnable que d’être affectéd’une aversion à la violence et dene s’y résoudre qu’à l’ultime extré-mité ?

Bill Clinton ne serait-il pas plutôtle représentant de la première gé-nération d’Américains à ne pasavoir fait la guerre et à ne pas s’yintéresser, encore moins dans unepériode de prospérité sans pré-cédent ? Le premier d’une série deprésidents à ne pas être passé parle moule du service militaire ? Iln’est en tout cas pas le seul : il aurafallu au principal candidat républi-cain à sa succession, GeorgeW. Bush, deux semaines pour réa-gir, mollement, à la guerre du Ko-sovo. Les Américains ont, par deuxfois, choisi un gestionnaire à leurimage, pas un chef de guerre ni unpuritain.

A son arrivée à la MaisonBlanche, Bill Clinton comptait bâtirson succès sur sa réussite politique.Après avoir survécu à l’impeach-ment, il joue sa place dans l’histoirecomme commandant en chef,poste pour lequel il est le moinsbien préparé, sur une partitionqu’il n’a jamais appris à diriger. Onvoit mal dans ce président, qui a silongtemps traîné les pieds avantd’envoyer ses avions bombarder laSerbie, l’ogre américain décrit par-fois avec complaisance. L’impéria-lisme américain de la générationClinton n’est plus militaire, il estavant tout commercial et culturel.

Patrice de Beer

LeMonde Job: WMQ2204--0019-0 WAS LMQ2204-19 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 08:46 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1455 Lcp: 700 CMYK

H O R I Z O N S - D É B A T S LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 19

Notre monde est-ilprêt, comme cettenouvelle catastrophele démontre,à sacrifier toujoursles plus jeunes etles plus vulnérables ?

Enfants broyés du Kosovopar Claire Brisset

K ASTRIOT KICAJavait six ans. Il che-minait avec sa fa-mille, surchargée de

colis du Kosovo vers l’Albanie,sous la pluie, dans la boue. Desvoitures militaires serbes ac-compagnaient le convoi, au ryth-me lent des marcheurs épuisés. A1 kilomètre de la frontière, Kas-triot a glissé, est tombé dans laboue. L’une des voitures serbes aalors brusquement accéléré etécrasé l’enfant. Les militairesriaient. C’était le jour de Pâques.

Des histoires comme celle-là,les milliers de réfugiés échoués àKukës, au nord de l’Albanie, lesracontent à ceux qui tentent deleur venir en aide. Tous peuventtémoigner de l’horreur vécue de-puis des mois et qui a pris, depuisle 24 mars, les proportions d’uncauchemar éveillé.

Le nouvel afflux de ces derniersjours a rendu la situation littéra-lement inhumaine. Les derniersarrivants portent des traces decoups, de très nombreusesfemmes ont été violées ; pour lapremière fois, tous montrent dessignes évidents de malnutrition.Beaucoup d’enfants sont arrivés àla frontière albanaise totalementépuisés, incapables de marcher.De nombreux accès du Kosovovers l’Albanie ont été minés ; fau-dra-t-il voir, en plus du reste, desenfants aux jambes arrachées,soufflés par l’explosion d’unemine ?

Dans Kukës, partout, sur lesterrains vagues, les zones indus-trielles, aux carrefours, des re-morques attachées à des trac-teurs ont pris possession de laville. Sur ces chariots, à l’abrid’une bâche de plastique, vivent,dorment, mangent, une dizaine,parfois une vingtaine de per-sonnes. Une écrasante majoritéde ces naufragés sont des en-fants, des femmes et des per-sonnes âgées dont le regard vide,les si lences et l ’hébétude endisent long sur toute une vie bri-sée, sur les enfants battus, lesmaisons brûlées, les papiers dé-chirés, les identités gommées.

Imagine-t-on l’angoisse danslaquelle vivent tous ces déportés,survivants des massacres et del’exode ? Sur quoi repose cetterumeur, si insistante à Kukës, se-lon laquelle 400 000 personneserreraient encore dans les mon-tagnes du Kosovo, fuyant l’armée

et les milices serbes, dépourvuesde tout moyen de survie ? Quesont devenus tous ceux dont onest, comme on dit, « sans nou-velle » ? Dans quel état arriverontceux qui sont encore sur la routede l’Albanie, celle où a été écraséle petit Kicaj ? A Kukës, chaquesoir après la prière, la mosquéeest envahie par les plus pauvres,les moins chanceux, ceux qui sontvenus assis, qui n’ont même pasun chariot où passer la nuit.Ceux-là, eux aussi surchargésd’enfants, trouvent asile à la mos-quée dont le mollah accepted’ouvrir les portes chaque nuit.Les premiers jours, les réfugiés ydormaient par terre sans mêmeune couverture.

A quelques kilomètres de Ku-kës, un vaste camp de tentes a étéétabli par les Italiens. Dans ce

camp, dont l’organisation forcel’admiration, ont été regroupés6 000 réfugiés parmi les plus dé-munis ou malades.

La ville de Kukës, submergéepar cette vague de malheurs quepersonne n’avait su prévoir, est àl’image de l’Albanie tout entière.Dans ce pays, le plus pauvred’Europe, aussi démuni que laBolivie, l’afflux de plus de 350 000réfugiés pèse d’un poids quipourrait rapidement se révéler in-supportable. Jusqu’à présent, detrès nombreux réfugiés ont étéaccueillis par des familles alba-naises, malgré leur pauvreté etleurs difficultés à survivre. Maiscombien de temps cette extraor-dinaire solidarité d’accueil pour-ra-t-elle se maintenir ? Pour évi-ter les tensions, les organisationshumanitaires tentent de répartirl’aide, aussi bien sur les réfugiésque vers les familles d’accueil,sans lesquelles la situation ac-tuelle, déjà très difficilement sup-

portable, deviendrait franche-ment explosive.

Depuis le début de la crise,l’Unicef a acheminé des vivrespour enfants, médicaments pé-diatriques, sels de réhydratation,couvertures, chlore pour purifierl’eau. Avec les autorités alba-naises, nous venons d’entre-prendre une campagne massivede vaccinations pour éviter lesépidémies qui pourraient êtremultipliées chez les plus jeunes.La prise en charge des enfantstraumatisés a d’autre part déjàcommencé. Très vite suivront desprogrammes de rescolarisationdes enfants kosovars dans lesécoles albanaises comme dans lescamps, car l’on sait à présent quel’un des meilleurs moyens defaire face aux traumatismes estune rescolarisation très rapide,même minimale.

Les donateurs de l’Unicef sesont déjà montrés très généreuxpour permettre de monter cesprogrammes depuis le début de lacrise. Ils ont déjà envoyé 12 mil-lions de dollars sur les 14 quiavaient été demandés pour faireface à la crise. Il faudra faire biendavantage, tant le désastre huma-nitaire qui broye les enfants duKosovo s’annonce catastro-phique.

Il ne suffira pourtant pas d’en-voyer des dons, si essentielssoient-ils. Il faudra bien aussi ré-pondre à des questions sanséchappatoire. Notre monde est-ilprêt, comme cette nouvelle catas-trophe le démontre, à sacrifiertoujours les plus jeunes et lesplus vulnérables ? Pourquoi, dansles conflits de ces dix dernièresannées, les enfants-ont-i ls àchaque fois représenté l’écra-sante majorité des victimes ?Quels adultes deviendront, plustard, ceux qui auront vu sousleurs yeux leur père battu ou en-levé, leur mère violée, leursgrands-parents pleurer, leur mai-son brûlée, leur école bombar-dée ?

Il est vraiment temps de donnerà ces guerres qui prennentd’abord pour cibles les civils et lesenfants, le statut qu’elles mé-ritent, celui d’un scandale inter-national.

Claire Brisset est porte-pa-role de l’Unicef (Fonds des Nationsunies pour l’enfance) en France.

Guerre contre les Serbes ou contre l’Europe ? par Denis Duclos

Après avoir sapé les économies du Sud-Estasiatique, de Russie et d’Amérique latine,il restait un dernier obstacle majeuraux puissances d’argent utilisant le drapeauaméricain pour empêcher définitivementtout espoir d’une planète multipolaire :l’Europe

L A désastreuse inter-vention en Serbie a unavantage : el le nouscontraint à réfléchir

sur l’avenir immédiat de la pla-nète. Sera-t-il indéfiniment assu-jetti aux volontés impériales dudernier chauvinisme à visée glo-bale, ou prendra-t-il le chemin dela construction d’une légitimitécivique mondiale ? Le monde se-ra-t-il une pluralité démocra-tique, ou bien se réduira-t-il à laforce de manœuvre d’un uniquemaître, contraignant chacun à ladépendance économique, à l’hu-miliation politique, ou, en dernierrecours, à la destruction pro-grammée ?

La guerre de l’OTAN à la You-goslavie n’a rien à voir avec lajustice internationale. L’explo-sion régionale monstrueusequ’elle a déclenchée, de façonconsciente (à moins de considé-rer les stratèges américainscomme des imbéciles) corres-pond à deux objectifs parfaite-ment clairs – sauf pour les politi-ciens ignorant leur amourinconscient de la servitude volon-taire : casser l’Europe ; barrer laroute à la démocratie mondialeen lente émergence.

Le premier motif du conflit im-porté en plein cœur de notrecontinent par nos amis améri-cains est une déclaration defranche hostilité des Etats-Unis àl’Europe. Qui en doutera, sinonles naïfs manipulés dans leurfibre humanitaire ? Il s’agit deréimposer le dollar (défaillant)contre l’euro (montant) ; de réaf-firmer la domination financière etmilitaire contre les proximitéslentement tissées sur un passé deguerres ; de faire admettre laprééminence d’une police mon-diale brutale, contre le patient

apprivoisement des ancestraleshaines balkaniques. Pour fairesauter le projet européen, y pré-cipiter des masses gigantesquesde capitaux spéculatifs ne suffitpas.

Orchestrer le dénigrement de laCommission européenne (certespas vraiment transparente), nonplus. Parvenir à faire renoncer lesAllemands et les Français à unirleurs bataillons est déjà mieux,mais il faut encore un effort pourobtenir une vraie déstabilisation.

La Serbie : départ de la ragefratricide franco-germanique.Lieu de la triple fracture reli-gieuse entre catholicisme, ortho-doxie et islam, redoublée des an-ciens idéaux impériaux brûlantencore sous la cendre (Turquie,Autriche, Hongrie, Russie, puis-sances occidentales).

Espace imaginaire de toutes lesconcurrences aveugles, de toutesles trahisons imputées. Croit-onque réunir, sous la même ban-nière de l’OTAN, Grecs et Turcs,Français et Allemands, ramenésau rang de policiers de base, peutcontribuer à assoupir ces vi-brions ?

N’est-ce pas au contraire favo-riser leur fermentation sous lecouvercle artificiel d’une coali-tion hétéroclite ? Au risque qu’ilsn’explosent en cascade, dès quesera consommé l’inévitable échecde cette vraie-fausse campagnemilitaire, évidemment incapabled’affronter le corps à corps avecun peuple décidé à mourir pourson intégrité territoriale.

Alors, encouragées par des diri-geants portés par la passion eth-nique ranimée, se réactiveraientde proche en proche les revendi-cations minoritaires croisées, lesexigences frontalières, les mas-sacres interreligieux, les aven-

tures militaires ponctuelles ouplus générales : bref, tout le frontméditerranéen de l’Europe à feuet à sang. Bravo, l’idéal humani-taire !

Quand bien même le scénariole plus pessimiste ne se réaliseraitpas, voilà néanmoins l’Europeaux prises avec des tensions péri-phériques et internes durables,avec un abcès de fixation suppu-rant interminablement et absor-bant beaucoup de nos énergies.

Diviser pour mieux régner, cas-ser les alliances des nations pour

attiser les inimitiés tribales : onconnaît la sagesse – ou la folie –multiséculaire des puissances, etparticulièrement celle des Améri-cains, dont la politique étrangèrea, depuis longtemps, associé unprotectionnisme buté et une ar-dente duplicité, une habileté dia-bolique à provoquer entre sescompétiteurs des combats rui-neux ou fatals. Après avoir sapéles économies du Sud-Est asia-tique, de Russie et d’Amérique la-tine par des coups financiers dontelles ont toujours tiré avantage, ilrestait un dernier obstacle ma-jeur aux puissances d’argent utili-sant le drapeau américain pour

empêcher définitivement tout es-poir d’une planète multipolaire :l’Europe. C’est donc là qu’il fallaitfaire porter l’effort, en jouant desindignations légitimes contre telminuscule régime nationalitaire.Car la guerre aux Balkans, d’ail-leurs non déclarée, n’est pas faiteaux Serbes : c’est une guerrecontre l’Europe.

Le modèle de l’ONU, ne seraitplus habitable par l’hyperbour-geoisie, à cause du poids des« grands » du monde pauvreosant résister encore à son hégé-

monie (Chine, Inde), et aussi àcause de la lente ébauche d’unEtat mondial qui s’y élabore : parexemple au travers d’une Courinternationale de justice (débar-rassée des pressions améri-caines), ou des programmes deprotection de l’environnement,de plus en plus gênants pour lapollution massive induite par lemode de production et deconsommation nord-américain.

Les Etats-Unis ont-ils déclaré laguerre à l’ONU comme ils l’ontfait (sans le dire) à l’Europe ? Entout cas, l’ONU est en proie à uneentreprise systématique d’éro-sion visant peut-être, à terme,

l’implosion. La dette considé-rable des Etats-Unis à l’égard del’institution internationale limitedrastiquement ses possibilitésd’action. Par ailleurs se multi-plient les incidents où l’autoritéde l’ONU se trouve bafouée : dé-nigrement par la diplomatie amé-ricaine de telle candidature auposte de secrétaire général ; rup-ture ouverte avec les décisions in-ternationales concernant les in-terventions militaires en Irak, etc.Les bombardements de l’OTANen Yougoslavie s’inscrivent danscette ligne de rupture avec la légi-timité mondiale, au prétexte desblocages bureaucratiques, maispour la véritable raison que cettelégitimité ne saurait être étran-gère à l’existence des peuples.Faudrait-il rappeler qu’avantd’être de vilains nationalismesgénocidaires les peuples sont desconstructions modernes inven-tées pour en finir avec les féoda-lismes et les esclavagismes quiétaient si à l’aise dans les pous-sières de principautés impérialeset de seigneuries des anciens ré-gimes ? Faudrait-il avertir qu’endémonisant la nation – ce récep-tacle fragile des compromis so-ciaux et ethniques –, l’empireaméricain nous prépare, pour unsurlendemain qui n’est peut-êtrepas si lointain, un état de mobili-té chaotique universelle, parfaite-ment propice à l’établissementd’une nouvelle servilité générali-sée, et certainement pas à unmondialisme démocratique ?

Nous sommes donc conduits àposer clairement l ’alterna-tive : puisque le monde se trouvedésormais saisi dans la résille desliens économiques et informa-tionnels, vaut-il mieux endosserdéfinitivement l’uniforme de sup-plétifs d’une nation particulière,

à la prétention exorbitante, outroquer nos souverainetés patrio-tiques (parfois si dangereuses)pour une construction mondialenégociée ? Si nos diplomates etnos soldats doivent accepter d’in-troduire dans leur code deconduite des facteurs qui ne re-lèvent pas du commandementaveugle, vaut-il mieux que ce soitl’intérêt étroit de la régence amé-ricaine ou des principes relevantd’une constitution mondiale, ga-rante des droits de l’homme, dontcelui des peuples est partie inté-grante ?

Je crois que la grande armadasous gouverne américaine illustreun des derniers soubresauts desdinosaures nationaux-impériauxface à la claire nécessité d’une ci-toyenneté mondiale et de ses ins-titutions.

Elle peut encore cracher le feu,utiliser la provocation, mésuserde la candeur humanitaire sin-cère. Mais, à moins de se vouerau chaos, le XXIe siècle ne pourrasans doute plus relever de la lo-gique infantile de la toute-puis-sance.

Il faut se retirer très vite d’unengagement indigne, dont lagrossière inadéquation aux butshumanitaires affichés ne peutqu’inciter ses auteurs à poussertoujours plus loin le mensonge, àécraser d’autant plus Serbes etKosovars sous les mêmes bombesqu’ils se sentiront moralementencouragés à imputer aux pre-miers le massacre des seconds.Car, n’en doutons pas, une foisdurcie au feu de l’ignominie, lavertu de nos chiens de guerre neconnaîtra plus de limites.

Denis Duclos est sociologue,directeur de recherche au CNRS.

Du problèmekosovarà la tragédieyougoslaveSuite de la première page

Certes, le problème du Kosovon’était pas réglé. Certes, du fait decette situation non réglée, une ten-sion interethnique subsistait sur ceterritoire. Certes, des affronte-ments avaient lieu entre les forcesserbes de maintien de l’ordre et desextrémistes albanais, affronte-ments qui ont entraîné des pertesde vies humaines, comme ce fut lecas à Racak.

Il n’y avait pas de catastrophehumanitaire semblable à celle dontont parle tant aujourd’hui ; il n’yavait pas d’épuration ethnique. Lesmultiples comptes rendus de lamission de l’OSCE au Kosovo entémoignent – cette mission était di-rigée, on le sait, par un représen-tant américain.

Je dirai même plus : jusqu’au24 mars, avant que necommencent les bombardementsde l’OTAN, il y avait un problèmeau Kosovo ; désormais, celui-cis’est transformé en une tragédieyougoslave, avec d’importantespertes humaines et des centainesde milliers de réfugiés, avec la des-truction délibérée du potentield’un Etat souverain du centre del’Europe, avec la destruction demonuments historiques et cultu-rels d’une valeur inestimable.

Aujourd’hui, à Bruxelles, ontente de ne pas se souvenir que leprétexte de l’engagement de cetteopération était la garantie de l’ap-plication par la partie yougoslavedes accords de Rambouillet. Al’étape actuelle, une tâche tout àfait autre s’impose : éliminer lacatastrophe humanitaire qui s’estdéclenchée sur ce territoire, préci-sément, après le début des bom-bardements. Et l’on procède, pource faire, d’une manière extrême-ment originale : on intensifie lesfrappes, ce qui pourrait avoir pourrésultat que, très prochainement,toute la Yougoslavie se transformeen une zone de catastrophe totale,une catastrophe qui ne serait abso-lument pas due aux éléments natu-rels.

Un coup sérieux est porté à l’or-donnancement mondial contem-porain et à son fondement juri-dique qu’est la Charte de l’ONU.

Quelle que soit la suite des évé-

nements, il est déjà évident que,globalement, l’Europe sera per-dante. Un coup très sévère a été as-sené au processus européen, auxorigines duquel se trouvaient laRussie et la France. Jamais aupara-vant n’avaient simultanément étédétruits autant de principes del’Acte final d’Helsinki. L’idée d’unegrande Europe, qui devenaitchaque jour plus réelle, se trouveelle aussi remise en question. Lesrelations entre la Russie et l’OTAN,que nous avons édifiées avec tantde minutie ces dernières annéesdans l’intérêt de la stabilité et de lasécurité européennes, se trouventelles aussi rejetées au loin.

Quels que soient les argumentsque l’on a tenté d’avancer pour jus-tifier l’opération militaire del’OTAN, il apparaît clairement àtout analyste objectif que l’on aopté pour une politique de des-truction méthodique de l’infras-tructure non pas tant militairequ’industrielle et sociale de la You-goslavie. Chaque jour, des gensmeurent, et à égalité, qu’ils soientSerbes, Albanais, Hongrois ouMonténégrins. Pour eux, les pa-roles de Saint-Exupéry, qui disaitque la guerre, ce n’est pas l’accep-tation du combat, mais tout sim-plement celle de la mort, repré-sentent une amère vérité. Ce grandFrançais et les pilotes de l’escadrilleNormandie-Niemen ont-ils donccombattu pour qu’à la fin duXXe siècle des enfants, comme il y acinquante ans, tournent avec effroileurs regards vers le ciel ?

Jean Giraudoux a écrit que le pri-vilège des puissants de ce monde,c’est qu’ils peuvent observer lescatastrophes en cours en restantassis sur leur terrasse. Dans le casprésent, j’en suis convaincu, siquelqu’un peut le faire, ce ne sontnullement les Européens. Dès de-main, vous et moi verront arriversur nos terrasses les réfugiés fuyantla guerre et une pluie acide arrose-ra le gazon vert, devant la maison.

Autre élément majeur : quandon a opté une fois pour le droit dela force, on ne peut se bercer d’illu-sions et penser que d’autres nes’engageront pas sur le même che-min. Avec, pour conséquences, uncoup inéluctable et très grave portéau régime de la non-disséminationdes armes de destruction massive,le désir d’un nombre croissantd’Etats de se doter des divers typesexistant, notamment sous prétextede garantir leur propre sécurité.

Nous procédons à des consulta-tions très actives, notamment avecnos partenaires français, concer-nant les principes de base sur les-quels un tel règlement pourraitêtre édifié :

– cessation immédiate de toutes

les opérations militaires ; arrêt desviolences et de la répression ;

– retrait du Kosovo des forcesmilitaires et policières en sur-nombre qui, selon notre convic-tion, doit s’accompagner de l’éloi-gnement des frontièresyougoslaves des unités militaires etdes armements offensifs del’OTAN déployés en Macédoine eten Albanie ;

– retour en toute sécurité de tousles réfugiés et personnes dépla-cées, quelles que soient leur natio-nalité et leur confession ;

– libre accès des organisationshumanitaires internationales afinqu’elles puissent remplir leur mis-sion ;

– reprise des négociations entreBelgrade et les chefs de file des Al-banais du Kosovo, en vue d’un ac-cord politique accordant une largeautonomie au Kosovo, dans leplein respect de la souveraineté etde l’intégrité territoriale de la You-goslavie ;

– contribution internationale aurelèvement économique de la You-goslavie, y compris du Kosovo etde sa région.

La mise en œuvre de ces prin-cipes nécessitera, bien entendu,une présence internationale, dontle format et la mission sont à éta-blir. C’est cette question, précisé-ment, qui demeure la plus délicate.L’accord relatif à cette présencedoit pouvoir être accepté par tous.

L’ONU, qui dispose d’un largeéventail de mécanismes de main-tien de la paix et d’une grande ex-périence en ce domaine, peut etdoit jouer un rôle important dansle règlement, à l’étape présente.Une position constructive de lapart de Belgrade, dictée par l’inté-rêt national à long terme, aiderasans nul doute à trouver une solu-tion dans le cadre de l’ONU, quipréserve la souveraineté et l’inté-grité territoriale de la Yougoslavie,tout en apportant une solution àtous les aspects du problème duKosovo.

La Russie se propose, pour sapart, de continuer à jouer un rôledes plus actifs en vue de parvenir àun règlement politique au Kosovo.Nous sommes ouverts à toute idéeou initiative constructive allant ence sens. Nous sommes prêts à col-laborer étroitement avec nos ho-mologues français. L’essentiel estd’arriver au plus vite à la paix sur lesol yougoslave, ce qui – c’est maconviction – sert les intérêts fonda-mentaux de la sécurité européenneet de la stabilité.

Igor Ivanov(traduit du russe par les soins de

l’agence RIA-Novosti)©Agence RIA-Novosti.

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20 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 H O R I Z O N S - A N A L Y S E S

IL Y A 50 ANS, DANS 0 123

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ÉDITORIAL

L’espèce humaineIL Y A quatre ans revenaient

parmi nous les premiers déportés.Le rideau se levait sur les campsnazis – Auschwitz, Buchenwald,Dachau, Mauthausen, Ravens-bruck, Flossenburg. Des milliers etdes milliers d’hommes et defemmes restaient encore, libéréspar les armes alliées, prisonniersdu typhus. Beaucoup de survi-vants étaient marqués par la mort.Il y eut naturellement quand ap-parurent ces fantômes un crid’horreur dans le monde civilisé.

Des livres depuis ont paru – LesJours de notre mort, de DavidRousset –, pour tenter de faireconnaître cette expérience étrangeet terrible, d’indiquer les ressortsde l’univers concentrationnaire.Mais peut-on donner l’impressionvivante d’une hallucination ?

Un autre livre, tout récent, deRobert Antelme, L’Espèce hu-maine, digne du premier et qui le

complète, vient à point pour ap-porter la réplique à ceux qui pré-tendent que « c’était trop beau »pour être vrai. On peut écrire tousles Nuremberg ou la terre promiseque l’on voudra, on ne parviendrapas à ensevelir cette honte dansl’indifférence et l’oubli.

Il ne s’agit pas en effet de laseule souffrance. La souffrances’efface dans le temps. L’immondehorreur des camps de déportationfut, comme l’écrit Robert An-telme, « la mise en question de laqualité d’homme », de « l’apparte-nance à l’espèce ». Voilà ce qui fut« le plus immédiatement sensible etvécu », et qui fut « voulu par lesautres ». Et voilà la leçon. « Uneâme, a dit Michelet, pèse infini-ment plus qu’un royaume, un em-pire, un système d’Etats. »

Rémy Roure(22 avril 1949.)

Le puritain vigilant par Philippe Bertrand

Les dangers de la bulle monétaireIL EST GÉNÉRALEMENT de bon ton de re-

procher aux banques centrales le caractèreexagérément restrictif de leurs politiques mo-nétaires. Industriels, hommes politiques etopérateurs des marchés financiers ont l’habi-tude de s’unir pour accuser les instituts d’émis-sion de se montrer trop vigilants à l’égard del’inflation, de la stabilité du taux de change, dene pas se soucier suffisamment de la crois-sance et de la lutte contre le chômage. Bref, lestaux d’intérêt ne sont jamais aussi bas querêvé.

Aujourd’hui, cette critique ne tient plus.L’environnement monétaire dans les grandspays industrialisés est extraordinairement fa-vorable, « expansionniste », comme il ne l’asans doute jamais été dans toute l’histoire fi-nancière du XXe siècle. Au Japon, le taux d’es-compte s’établit à 0,5 %. Dans l’Euroland, leprincipal taux directeur de la Banque centraleeuropéenne (BCE) vient d’être ramené de 3 %à 2,5 %, un niveau jamais atteint sur le VieuxContinent. Aux Etats-Unis, enfin, en dépit dudynamisme économique observé depuis prèsde dix ans, les fonds fédéraux s’établissent à4,75 %, nettement en deçà de leur niveaumoyen des deux dernières décennies (6,7 %). Sicette politique d’argent bon marché trouveson origine dans le rythme lui aussi exception-nellement faible de l’inflation, elle n’est passans présenter, selon de nombreux experts,des risques financiers, et donc économiques,majeurs. Les banques centrales, par leur sou-plesse, ne sont-elles pas les principales respon-sables de l’envolée des marchés boursiers, dela formation d’une bulle spéculative qui me-nace à tout moment d’éclater ? Pour lesBourses, des taux d’intérêt bas sont une béné-diction : non seulement ils rendent les condi-

tions d’achat de valeurs très intéressantes, sti-mulent la croissance de l’activité et donc lesprofits des entreprises, mais ils rendent aussiles placements en actions plus attractifs queceux réalisés en titres à taux fixe (obligations,bons du Trésor à court terme).

« On peut s’inquiéter de l’impact d’une aussiimportante injection de monnaie dans l’écono-mie mondiale », note Régis Khaber, écono-miste à la société de Bourse Aurel. Les vannesmonétaires mondiales sont aujourd’huigrandes ouvertes. Où vont se déverser les flotsde liquidités qui s’en échappent ? Sur les mar-chés financiers, affirment de nombreux ex-perts, et non pas dans l’économie réelle.« Contrairement à ce qui est souvent dit, ce n’estpas dans l’économie que les banques centralesinjectent des moyens de paiement, souligne EricBarthalon, chef économiste à la banque Pari-bas. C’est en pratique et en première instancedans les marchés financiers (...) Le risque estpermanent que les liquidités injectées soient enquelque sorte piégées sur les marchés finan-ciers. »

« La monnaie est utilisée à d’autres usagesqu’à acheter des biens », ajoute Patrick Artus,directeur des études économiques à la Caissedes dépôts et consignations.

« YEN CARRY TRADE »Une situation extrême est observée au Ja-

pon, où l’argent est quasiment gratuit. Mais lesbanques n’utilisent pas cette manne de liquidi-tés pour octroyer des crédits aux entreprisesou aux particuliers (ces derniers n’en solli-citent pas), mais pour gonfler leurs porte-feuilles de titres. Pis : de nombreux investis-seurs américains et européens profitent destaux extrêmement bas offerts dans l’archipel

pour y emprunter des capitaux qu’ils vont en-suite placer sur les places financières occiden-tales. Ce mécanisme est connu sous le nom deyen carry trade. Nul ne sait précisément quelsmontants ont été engagés à travers lui, mais ilsseraient colossaux. Et certains évoquent déjà,avec la récente baisse des taux européens, lapossibilité d’un euro carry trade. La mondiali-sation des marchés de capitaux fait que le na-tionalisme monétaire n’existe plus et qu’unepolitique expansionniste dans un grand paysse fait ressentir sur l’ensemble des places fi-nancières.

D’où le risque, selon M. Barthalon, que « lesmarchés d’actions, soutenus, d’abord et avanttout, par des perspectives de baisse durable destaux d’intérêt, s’aventurent plus encore qu’au-jourd’hui dans des contrées jusqu’ici inexploréesen termes de valorisation ».

Les banques centrales ignorent-elles ce dan-ger ? Officiellement non. Elles affirment sur-veiller de près l’inflation des actifs financiers.Au Japon, le vice-ministre des finances, EisukeSakakibara, a régulièrement dénoncé la bullesur le marché des emprunts d’Etat nippon – oùles rendements à dix ans sont tombés à l’au-tomne dernier jusqu’à 0,6 %. Les dirigeants dela BCE disent pour leur part suivre avec atten-tion l’évolution des indices boursiers euro-péens, dont ils auraient fait un des éléments deleur politique monétaire. Mais c’est aux Etats-Unis que l’inquiétude et la vigilance appa-raissent les plus grandes. Le président de la Ré-serve fédérale, Alan Greenspan, s’est étonné àplusieurs reprises des niveaux atteints par WallStreet, et chacun garde en mémoire sa fa-meuse dénonciation de l’« exubérance irration-nelle » des marchés boursiers du mois de dé-cembre 1996, dénonciation qui lui avait valu denombreuses critiques de la part de parlemen-taires américains. Quelques mois plus tard, laFed avait mis ses menaces à exécution en rele-vant d’un quart de point son principal taux di-recteur. Mais elle n’avait pas osé aller plus loindans son resserrement monétaire. Aucontraire, à l’automne 1998, alors que le sys-tème financier américain et mondial était pro-fondément déstabilisé après la faillite du fondsspéculatif LTCM (Long Term Capital Manage-ment), la Fed n’a pas hésité à injecter massive-ment des liquidités et à abaisser ses taux àtrois reprises, au risque d’alimenter la bulleboursière – ce qui n’a d’ailleurs pas manqué dese produire, l’indice Dow Jones venant defranchir la barre historique des 10 000 points.Forts de cet exemple, les opérateurs sont dé-sormais persuadés qu’en cas de correction vio-lente à Wall Street la Fed s’empresserait de ré-duire ses taux pour soutenir les cours. D’oùune impression d’impunité.

De fait, M. Greenspan se retrouve pris aupiège. Aux Etats-Unis, « la valorisation des ac-tions est devenue la pierre angulaire de bonnombre de mécanismes économiques », sou-ligne M. Barthalon. La hausse de Wall Streetaugmente le sentiment de richesse des mé-nages américains et stimule leur consomma-tion. Difficile, pour la Fed, de faire un gestesusceptible d’arrêter cette belle mécanique.« L’humilité qu’affiche désormais M. Greenspanlors de ses auditions par le Congrès des Etats-Unis n’est peut-être, tout compte fait, qu’un aveuà peine déguisé d’impuissance », estimel’économiste de Paribas.

Pour une banque centrale, il est devenu au-jourd’hui « politiquement incorrect » de releverses taux. Si indépendants soient-ils, les insti-tuts d’émission préfèrent prendre le risqued’attiser l’inflation des actifs financiers et laspéculation boursière plutôt que mécontenterles gouvernements et les marchés. Ils nesavent plus qu’assouplir leur politique moné-taire. Au Japon, le taux d’escompte a été abais-sé à neuf reprises depuis 1991, en Allemagnequatorze fois entre la mi-1992 et l’arrivée del’euro ; aux Etats-Unis, enfin, au cours desquatre dernières années, le niveau des fondsfédéraux a été réduit six fois et relevé à uneseule occasion. Les opérateurs de marché ontoublié ce qu’est un épisode de hausse durabledes taux directeurs. Le rappel pourrait êtredouloureux. Le jour où ce mouvement se pro-duira, où la bulle monétaire éclatera, la bulleboursière risque fort de crever à son tour.

Pierre-Antoine Delhommais

PRÉCISIONS

CHARLES MILLONET KARL RENNER

A la suite de la parution du pointde vue de Charles Millon « Dénatio-naliser les Balkans ? » (Le Monde du16 avril), Stéphane Pierré-Caps, pro-fesseur de droit public à l’universitéNancy-II, précise que l’essentiel del’argumentation contenue dans cepoint de vue ne peut qu’avoir été di-rectement inspiré par ses travaux.M. Pierré-Caps a, en effet, consacréun ouvrage (éditions Odile Jacob,1995) et plusieurs articles à la penséedu jurisconsulte et homme politiqueautrichien Karl Renner (1870-1950),dont il a aussi traduit des textes.

URBANISMECité comme auteur d’un « mas-

sacre urbain » sur les collines deSèvres (Le Monde du 13 avril), l’ar-chitecte Clément-Olivier Cacoubtient à préciser qu’il n’est « nulle-ment le responsable, sur le plan urba-nistique, de ce projet » dans le cadred’un programme immobilier« achevé depuis longtemps ».

MAIRESDans l’infographie qui accompa-

gnait notre article sur les ministres« ex-maires » (Le Monde du 16 avril),nous avons omis de signaler queCharles Josselin (PS), secrétaired’Etat chargé de la coopération au-près du ministre des affaires étran-gères, maire de Pleslin-Trigavou(Côtes-d’Armor) au moment de sonentrée au gouvernement, est main-tenant premier adjoint de cettecommune. L’actuel maire est Jean-Paul Leroy.

RECTIFICATIFS

BAC 1998La grille horaire de la classe de se-

conde publiée dans le supplément« Résultats du bac 1998 » (Le Mondedu 1er avril) reprenait le projet mi-nistériel voté par le Conseil supé-rieur de l’éducation. Depuis, le mi-nistère a rétabli, au travers d’unecirculaire envoyée aux établisse-ments, la possibilité d’une troisièmelangue vivante en option faculta-tive, soit trois heures par semaine.

Par ailleurs, contrairement à ce

que nous avions écrit, les indica-teurs des « taux d’accès » et des« taux de bacheliers » sont dispo-nibles, cette année, pour les lycéesprivés sous contrat qui ont acceptéde communiquer leurs effectifs auministère : c’est le cas de 216 établis-sements sur 877. Ces chiffres sontdonc bien présents sur le Minitel(3615LEMONDE) et dans les« fiches par lycée » publiées sur In-ternet (www.lemonde.fr/education/bac98/ accueil.html).

CHILIContrairement à ce que nous

avons écrit dans nos éditions datées11-12 avril, le juge d’instruction Ser-gio Valenzuela Patino n’a pas été« destitué » par la Cour suprêmechilienne. Le magistrat a été en faitdésaisi par cette Cour de l’instruc-tion sur l’assassinat du dirigeant syn-dical Tucapal Jimenez dont il avaitété chargé pendant dix-sept ans sansparvenir à la moindre inculpation.

STRASBOURGMgr Doré, archevêque de Stras-

bourg, se prénomme Joseph et non

ALFÉDIAMLe professeur Jean-Raymond

Attali est l’ancien secrétaire géné-ral de l’Association de langue fran-çaise pour l’étude du diabète etdes maladies métaboliques (Alfé-diam) et non son ancien président,comme indiqué par erreur(Le Monde du 17 avril 1999).

ALGÉRIELe ministre de l’intérieur algé-

rien est Abdelmalek Sellal et nonAbdelkader Benhadj, comme nousl’avons écrit par erreur (Le Mondedu 17 avril). Ce dernier est direc-teur des libertés publiques au mi-nistère de l’intérieur.

Gustave, comme nous l’avons écritpar erreur (Le Monde du 14 avril).

PACS253 députés ont voté contre la

proposition de loi tendant à créer unpacte civil de solidarité (PACS), endeuxième lecture, mercredi 7 avril, etnon 277, comme il a été indiqué parerreur dans Le Monde du 9 avril. 300députés ont voté pour.

Le but de guerreLE débat sur la stratégie

de l’OTAN est plus quejustifié. La critique surl’inadéquation des

moyens choisis par rapport auxbuts assignés est largement fon-dée. Les questions sur telle outelle « bavure » meurtrière de ci-vils sont légitimes, comme la mé-fiance à l’égard de telle ou telleinformation douteuse donnée parl’OTAN sur le déroulement de laguerre – car il s’agit bien d’uneguerre, n’en déplaise aux euphé-mismes utilisés à Bonn, Londres,Paris ou Washington. On étaitfondé – on l’est toujours – à de-mander des résultats rapides, etce pour une raison impérieuse : letemps dans cette affaire, face àun Slobodan Milosevic décidé àvider le Kosovo de sa populationd’origine albanaise, est une don-née essentielle de la guerre qu’onlivre. Et, de ce point de vue, lescentaines de milliers de malheu-reux atrocement jetés sur lesroutes de l’exil sont la preuvecriante qu’on a plutôt perdu lapremière bataille.

Mais rien de tout cela ne doitocculter l’essentiel : il fallait agircontre le président de la Répu-blique fédérale de Yougoslavie.Après huit années de guerresyougoslaves provoquées parl’homme fort de Belgrade ; aprèstous ces crimes permis quand,face au drame bosniaque, les di-plomaties occidentales se refu-sèrent longtemps à « ajouter laguerre à la guerre » ; après un and’exactions serbes au Kosovo, ag-gravant le régime d’apartheid dé-jà imposé aux Kosovars ; aprèsdes mois de négociations aboutis-sant à l’accord de Rambouillet,refusé par le seul Milosevic ;après tant de temps perdu, il n’y

avait plus d’autre solution que lerecours à la force.

Aussi, au moment où « Forcealliée » entre dans sa cinquièmesemaine, sous le feu de critiquesencore une fois justifiées, im-porte-t-il de redire haut et clair ceque doivent être ses objectifs. Etd’indiquer le seuil de résultat endessous duquel toute solution se-rait inacceptable. Il tient enquatre conditions, non négo-ciables : toutes les forces serbesdoivent quitter une province dontelles ont fait le théâtre de crimesrépétés contre l’humanité ; tousles réfugiés doivent pouvoir ren-trer chez eux ; ils doivent pouvoiry vivre en paix sous la protectiond’une force armée internationale,obéissant à une chaîne decommandement simple ; enfin, leKosovo doit être placé, sansdoute durablement, sous la tu-telle de l’Union européenne.

C’est un minimum. Il n’exige nile départ de M. Milosevic ni netranche la question de l’indépen-dance ou de l’autonomie du Ko-sovo. Mais en dessous de ce ni-veau d’exigences, aucune desmissions assignées à « Force al-liée » n’aura été atteinte ; laguerre aura été menée pour rienet l’Europe aura définitivementaccepté l’inacceptable. Les stra-tèges de l’OTAN ont d’ores et déjàsuffisamment sous-estimé le pou-voir de Belgrade pour qu’on sepermette de leur donner unconseil : M. Milosevic pliera d’au-tant plus rapidement qu’il sauraque les alliés préparent aussi uneintervention au sol. Celle-ci estdevenue, d’une manière ou d’uneautre, inévitable, sauf à se rési-gner à la déportation des Koso-vars et à la destruction de leurculture.

LeMonde Job: WMQ2204--0021-0 WAS LMQ2204-21 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1457 Lcp: 700 CMYK

21

E N T R E P R I S E SLE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

Le rebond des Bourses n’est pas toujours justifiéDANS LA PLUS GRANDE dis-

crétion, les places financières desmarchés des pays du Sud-Est asia-tique, d’où était partie la crise in-ternationale en 1997, remontentpeu à peu la pente. Après avoircommencé à se ressaisir en sep-tembre 1998, les indices boursiersen Asie ont opéré depuis le débutde cette année un redressementassez spectaculaire. L’indiceStraits Times de la Bourse de Sin-gapour a gagné près de 30 % de-puis le début de l’année. Sur lamême période, le Hang-Seng de laBourse de Hongkong a pris23,50 %, la Bourse de Séoul estmontée de 36,98 %, celle de Dja-karta de plus de 22 % et celle deBangkok de plus de 14 %.

Mais surtout, depuis peu, insti-tutions et investisseurs étrangersachètent massivement des actionssur les marchés financiers de cespays. Ils avaient été les premiers àfuir ces investissements, considé-rés comme risqués, dès le début del’épidémie financière pour se réfu-gier sur des marchés plus rassu-rants, comme ceux de l’Europe oudes Etats-Unis. Le comportementdes investisseurs témoigne visible-ment d’un signe de confiance en-vers un redressement des écono-mies émergentes en Asie, maiscelui-ci est-il réellement justifié ?

Les investisseurs internationauxcraignent, en fait, de rater le re-

bond des marchés financiers asia-tiques qui est actuellement antici-pé par de nombreux stratèges,économistes et gestionnaires.Ceux-ci prévoient une améliora-tion de la situation économique etfinancière de la zone. « L’embellieboursière va être le prélude à uneembellie de l’économie réelle, es-time Patrick Folléa, directeur géné-ral de BNP Asset Management(Asia) à Hongkong. Nous avons lesentiment que ces économies ré-pondent bien aux politiques qui ontété mises en place depuis lami−1998. D’ailleurs, la différence derendement des obligations des Etats

de la région et des obligations desemprunts de l’Etat américains s’estconsidérablement réduite, passantde 8 %, il y a six mois, à 3 % au-jourd’hui. Cela montre que laconfiance des investisseurs enversles pays asiatiques s’est améliorée. »

DOUTESMais ce regain d’intérêt n’est

pas justifié, dans tous les pays, parune véritable amélioration de la si-tuation économique et financière.Autant des facteurs d’embelliesont identifiés par la plupart deséconomistes pour certains pays,comme la Corée du Sud et la Thaï-

lande, autant il existe encore desdoutes sur un redressement rapidedes économies de l’Indonésie et deHongkong. Le très écouté pré-sident de la Bundesbank, HansTietmeyer, partage d’ailleurs cetteanalyse. Dans le quotidien alle-mand Süddeutsche Zeitung du20 avril, M. Tietmeyer a ainsi indi-qué : « Il serait faux de dire quenous sommes venus à bout de lacrise. »

A priori, il peut paraître tentantde profiter de l’écart de près de35 % que la Bourse de Djakartadoit encore combler pour retrou-ver ses niveaux d’avant la crise.Mais investir en Indonésiecomporte encore de nombreuxrisques. Le pays conjugue criseéconomique profonde et forte ins-tabilité politique et, le 4 avril 1999,le gouvernement et la banque cen-trale ont renoncé à défendre leurmonnaie.

Certaines places boursières pa-raissent, pour le moment, davan-tage tirées par les flux d’investisse-ment qui se dirigent vers lesmarchés asiatiques que par l’amé-lioration réelle de l’ensemble deséconomies. Car aujourd’hui, àcause de la maigre rémunérationdes marchés européens, les inves-tisseurs se portent à nouveau surles placements des pays émer-gents.

Depuis quelques mois, les spé-cialistes de la gestion des actionssur les pays émergents ont mêmeréaménagé leurs portefeuilles afinde bénéficier de la remontée deces Bourses. « Les portefeuilles in-vestis sur les actions émergentescomportent aujourd’hui plus de40 % de titres de la zone asiatique,et sont donc plus fortement investisque leur indice de référence, dont lapondération est de 35 % », expliqueGuillaume Derville, gestionnairechez FP Consult (groupe Fortis). Siles actions asiatiques ont autantprogressé en quelques mois, c’esten partie grâce à l’effet d’entraîne-ment produit par les investisseursétrangers. Pris individuellement,les marchés de la zone sont en ef-fet relativement étroits. Sans le Ja-pon, l’Asie ne représente que 4 %de la capitalisation mondiale. Lechiffre est de 0,6 % pour le marchécoréen seul. Par conséquent, lesmouvements des fonds internatio-naux, et surtout américains, parl’ampleur des sommes investies,ont immédiatement un effet dé-multiplicateur sur la hausse desplaces boursières.

C. P.

Les économies d’Extrême-Orientse redressent lentement

LES ÉCONOMIES d’Asiecommencent à voir le bout du tun-nel. Les indices d’une améliorations’accumulent : balances courantesplus équilibrées, réserves en de-vises en hausse, baisse des tauxd’intérêt, stabilisation des taux dechange et regain des valeurs bour-sières... Les marchés financiersd’Asie orientale se sont « remar-quablement améliorés », a soulignéMichael Mussa, patron de la re-cherche économique au FMI, enprésentant, mardi 20 avril, sesperspectives économiques bian-nuelles.

En dépit de l’optimisme desmarchés, le rendez-vous avec lacroissance n’est pas programmépour tout le monde en 1999. Si laCorée du Sud peut connaître unecroissance de 2 %, selon le FMI, lesPhilippines, la Thaïlande et la Ma-laisie doivent s’attendre à unecroissance nulle ou légèrement po-sitive, et Hongkong ne devrait passortir de la récession, selon laBanque asiatique de développe-ment. L’Indonésie demeure très af-faiblie par une crise de grande am-pleur, aussi bien économique quepolitique.

Le problème central demeure lafaiblesse du Japon. « Vu les indica-teurs mitigés, il demeure incertainque l’activité se soit stabilisée »,souligne le FMI à propos du Japon,qui note toutefois « une modestereprise de la confiance des investis-seurs ». La demande des ménagesne donne toujours aucun signed’amélioration. Les programmesde relance à coups de milliards defonds publics ne suffisent pas à dy-namiser l’économie.

Quant à la Chine, elle a confir-mé, également mardi, qu’elle s’at-tendait à un ralentissement de sacroissance économique au secondsemestre 1999. D’après les autori-tés de Pékin, la croissance devraitralentir sensiblement, pour tomberà 6 % au second semestre en ryth-me annuel, contre 8,3 % au pre-mier trimestre.

Du coup, les pays d’Asie nepeuvent pas compter sur une re-prise dopée par les exportations :le contexte régional n’est pas assezdynamique pour permettre unetelle hypothèse. Dans l’Asie encrise, l’investissement reste faibleet les surcapacités industriellessont un problème durable. Le dé-sendettement des entreprises et larestructuration des secteurs ban-caires sont loin d’être achevés,

comme le montre l’exemple de laCorée – pourtant citée comme lemodèle pour l’ensemble de la ré-gion –, dont les immenses conglo-mérats (chaebols) sont encore gre-vés de dettes auprès d’un secteurbancaire lui-même très affaibli.« D’importantes décisions doiventêtre prises quant à l’éliminationd’un excédent de capacité », estimele FMI à propos de la Corée.

Certes, on observe une nette re-prise de la demande intérieure : enCorée, les ventes au détail re-prennent, y compris sur le marchédes produits de luxe (Louis Vuittonvient d’annoncer un bond de 20 %de ses ventes au cours des deuxpremiers mois de 1999, par rapportà la même période de l’année pré-cédente). Un bon signe, mais pro-visoire car le chômage devrait frei-ner cette tendance.

LA PAUVRETÉ S’ÉTENDPartout, la reprise a un coût so-

cial élevé. « La crise asiatique a étéplus profonde et a duré plus long-temps que ce que beaucoup d’ana-lystes prédisaient », écrivait, débutavril, la Commission économiqueet sociale des Nations unies pourl’Asie et le Pacifique. Les taux dechômage ont bondi : multipliés parquatre en Indonésie (de 4,7 % à21,3 % en 1998), par près de trois enCorée (de 2,6 % à 7,7 %), par deuxen Thaïlande (de 1,9 % à 4,4 %). Lapauvreté s’étend elle aussi. « Lacapacité des Etats à prendre encharge les problèmes sociaux a étéréduite à mesure que leurs revenusbaissaient et dans certains cas parles conditions posées par le FMI àson aide », disait le rapport.

Les structures de l’économieasiatique sont encore très vulné-rables. L’époque du « miracle asia-tique » est bien révolue, bien quecertains de ses acquis demeurent(comme l’augmentation de l’espé-rance de vie, l’amélioration sur leplan de la nutrition, l’alphabétisa-tion...). « La vraie crise asiatiquen’a pas encore commencé », souli-gnait, ces jours-ci l’ancien premierministre australien Paul Keating,en évoquant notamment les pro-blèmes liés à la croissance explo-sive des grandes villes ainsi qu’unressentiment grandissant des po-pulations asiatiques à l’égard del’Occident, de ses institutions,comme des vertus de l’ouvertureéconomique en général.

Lucas Delattre

1997 1998 99 991997 1998

200 800

1 000

1 1200

1 400

1 600

1 800

2 000

300

400

500

600

700

Indice Set BOURSE DE BANGKOK

Straits Times index BOURSE DE SINGAPOUR

386 1 704

A Singapour, la Bourse a progressé de près de 30% depuis le début de l'année, entraînant dans son sillage les marchés d'actions de la zone, comme la Thaïlande qui a gagné plus de 14%.

Redressement boursier

Source : Bloomberg

TROIS QUESTIONS À...

LEE HSIEN LOONG

1 De nombreux analystes pré-voient un rebond de la crois-

sance dans les pays asiatiques. Entant que vice-premier ministre deSingapour et président de l’auto-rité monétaire de Singapour(MAS), partagez-vous cette opi-nion ?

Les perspectives en Asiesemblent meilleures aujourd’hui,la situation est plus stable et lesentiment est moins pessimiste.Les investisseurs commencent àrevenir sur les places financièresdes pays émergents, peut-êtretrop vite d’ailleurs. Certains paysont fait des progrès pour sortir dela crise, en particulier la Corée duSud et la Thaïlande. La Malaisiedonne également des signes destabilisation. Mais, d’un autre cô-té, l’Indonésie semble avoir en-core de sérieux problèmes. Jepense que le redressement ne se-ra pas uniforme. Certains paysiront plus vite que d’autres.

2 L’un des principaux risquespour la zone asiatique,

comme pour les marchés interna-tionaux, porte actuellement, se-lon les spécialistes, sur un déclinde l’économie chinoise. Quellesen seraient les conséquences ?

Certains observateurs consi-dèrent que l’économie chinoiseest en train de ralentir. Il est cer-tain que l’économie chinoise a desérieux problèmes structurels.Ceux-ci ne sont pas évident à ré-soudre : les entreprises publiquesdoivent se restructurer, lesbanques doivent nettoyer leur bi-lan des créances douteuses. Maisje suis résolument optimiste sur lacapacité du gouvernementchinois à résoudre ces problèmes.Je ne pense pas, en outre, que lesautorités dévalueront le yuanprochainement. La Chine a par-couru déjà beaucoup de cheminsans le dévaluer et, surtout, ellene subit qu’une légère pressionpour le faire. Elle a toujours unsurplus de sa balance courante etdes réserves de change significa-tives. Une dévaluation pourrait

affecter psychologiquementHongkong.

3 Certains reprochent aux auto-rités internationales de

n’avoir pas su gérer la crise àtemps. Quelle est votre opinion ?

Personne n’avait réellementanticipé la crise financière qui acommencé en juillet 1997. Et, au-jourd’hui, il n’y a pas de consen-sus sur les raisons exactes de sondéclenchement, ni d’ailleurs surla réponse correcte à y apporter :fermer rapidement les banquesaffaiblies, remonter les taux d’in-térêt, ou trouver davantage de li-quidités pour faire face auxcontraintes externes. Aussi, jepense que le Fonds monétaire in-ternational (FMI) a adapté son ac-tion aux circonstances. Le premieraccord qu’il a passé avec la Thaï-lande en 1997 était peut-être troprestrictif, mais il a été ajusté parla suite en fonction des nouveauxdéveloppements économiques.

Propos recueillis parCécile Prudhomme

SANS ALLER jusqu’à oublier latourmente financière qui a balayé,mi-1997, l’économie de la plupartdes pays du Sud-Est asiatique, pro-voqué une crise majeure en Russie,sérieusement déstabilisé le Brésil,et ramené les espoirs de croissancedes pays occidentaux à de plus mo-destes proportions, les expertséconomiques du Fonds monétaireinternational (FMI) ont affirmé,mardi 20 avril, que le risque de ré-cession mondiale était désormais« relativement modéré ». Dans sonrapport sur les Perspectives mon-diales – dont la parution, mardi,précède de quelques jours les réu-nions de printemps des institutionsde Bretton Woods (du 26 au28 avril à Washington) – le FMI es-time que la croissance mondiale at-teindra 2,3 % en 1999, contre 2,5 %l’an dernier. C’est la quatrièmephase de ralentissement en vingt-cinq ans, mais le FMI prévoit un re-bond de l’activité en 2000 avec uneexpansion de 3,4 %.

L’institution se montre pourtantplus prudente que jamais dans sespronostics. Si, pour l’économisteen chef du FMI, Michael Mussa quiprésentait le rapport, « les risquessont équilibrés autour d’une prévi-sion de croissance de 2,3 % en 1999,la prévision de croissance de 3,4 %pour l’an 2000 présente des risques

négatifs plus grands que leschances ». Un diagnostic qu’a re-pris à son compte Bill Clinton, mar-di, à l’occasion d’une déclaration àla Maison Blanche. Affirmant que« des économies qui étaient en crisecommencent à sortir de leurs diffi-cultés », il a mis en garde contretoute tentation « d’autosatisfac-tion » car « des risques et des défissubstantiels subsistent encore ».« C’est le moment d’agir pour empê-

cher de nouvelles crises d’atteindredes niveaux catastrophiques dansl’avenir », a-t-il ajouté, appelant lesprincipales nations industrialisées àse tenir prêtes à prendre de pro-chaines mesures pour élaborer unearchitecture financière solide pou-vant constituer une base de pros-périté pour tous au XXIe siècle.

De nombreuses hypothèquespèsent encore sur l’environnementinternational. Elles se situent prin-

cipalement au sein des trois pôlesindustrialisés mondiaux, l’Europe,le Japon, les Etats-Unis.

b L’Europe : la récente faiblessede la croissance de la zone europourrait « ne pas être transitoire »,estime le FMI. La croissance dansla zone euro va tomber à 2 % en 99(– 0,4 % par rapport aux prévisionsde décembre) contre 2,9 % en 1998.Elle devrait se redresser à 2,9 % en2000. L’emploi et les rigidités dumarché du travail européens sont« un problème chronique majeur »,martèle le FMI, qui suggère unefois de plus que la réduction dutemps de travail n’est peut-être pasune bonne idée.

b Le Japon : après une crois-sance négative de 2,8 % en 1998,l’économie japonaise sera encoreen récession de 1,4 % en 1999, es-time le FMI, qui a révisé à la baissede près d’un point ses précédentesrévisions datant de décembre. Au-cun signe de reprise « n’est encoreclairement en vue », constate leFMI, qui craint que cette faiblesse« ne se prolonge ».

b Les Etats-Unis : le grand pointd’interrogation reste le rythme queprendra le ralentissement del’économie américaine, dont le FMIa fortement reconsidéré la crois-sance, à 3,3 %, après une expansionde 3,9 % en 1998.

La prospérité économique, quiprésente « un symptôme de déséqui-libre entre les trois grandes mon-naies » (dollar, yen, euro), reposetrop sur les Etats-Unis, qui ont re-présenté à eux seuls pas moins dela moitié de la croissance mondiale.Si le FMI estime raisonnables leschances d’un « atterrissage en dou-ceur », il n’écarte pas un scénarioplus brutal, avec une remontée del’inflation et une sévère correctionde Wall Street à la clé. Un krachboursier – qui pourrait atteindre20 % – est « une possibilité des plusconcevables vu le haut niveau duprix des actions par rapport auxperspectives de bénéfices des entre-prises », prévient le rapport.

Si les foyers d’incertitude se sontdéplacés vers les pays industriali-sés, faut-il pour autant écarter unrisque de rechute des économiestouchées de plein fouet par la criseasiatique ? Pour le FMI, le plus grosde la crise est passé, l’Asie du Sud-Est est sur la voie de la reprise et lesturbulences des marchés financiersse sont nettement calmées. Si lespays de l’ASEAN-4 (Indonésie, Ma-laisie, Philippines, Thaïlande) se-ront encore en récession en 1999(– 1,1 %), la Corée du Sud, devraitrenouer avec la croissance à 2 % en1999, contre-5,5 % en 1998.

C’est sur le continent latino-

américain que se feront douloureu-sement sentir les derniers avatarsde la crise financière. L’Amériquelatine sera en récession de 0,5 % en1999. Les pays les plus touchés sontbien sûr le Brésil (– 3,8 % en 1999),suivi du Venezuela, très affecté parla baisse des prix du pétrole(– 3,6 %), et de l’Argentine (– 1,5 %).

Ces scénarios pourraient êtreamplifiés par une défiance persis-tante des marchés à l’égard despays émergents. Le lancement, lun-di 19 avril, par la banque centralebrésilienne, d’une émission de1 milliard de dollars de bons à cinqans devrait donner une premièreindication sur le degré de confiancedes investisseurs.

La grande inconnue reste la Rus-sie, qui a annoncé officiellement,mardi, qu’elle ne serait pas en me-sure de rembourser en mai uneéchéance de sa dette extérieure de1,2 milliard de dollars. La crois-sance russe devrait être négative de7 % en 1999, après – 4,8 % en 1998.En 1999, les prix vont doubler. « Encas d’absence de politique de ré-formes et de stabilisation cohé-rente », inflation et récession s’ag-graveront, prévient l’institution,qui se garde de faire un quel-conque pronostic pour l’an 2000.

Babette Stern

CROISSANCE Le Fonds moné-taire international estime que lesrisques de récession se sont éloignésmais reste prudent sur les perspec-tives de croissance mondiale pour

1999. b DANS SON RAPPORT SEMES-TRIEL, publié mardi 20 avril à Was-hington, l’institution prévoit une ex-pansion de l’activité de 2,3 % cetteannée et de 3,4 % en l’an 2000.

b LES ÉCONOMIES ÉMERGENTESd’Asie et d’Amérique latinesemblent avoir surmonté le plusgros de la crise après avoir connuune forte récession en 1998. b LES

ÉTATS-UNIS demeurent la locomo-tive de l’économie mondiale, mais leFMI souligne que le ralentissementprévisible et souhaitable de sa pros-périté pourrait être brutal. Il n’écarte

pas un krach boursier. b LES INVES-TISSEURS ont retrouvé le chemin desplaces asiatiques, comme en té-moigne le rebond des Bourses deSingapour et Bangkok.

Les investisseurs et le FMI croient à l’après-crise asiatiqueLes experts du Fonds monétaire international écartent les risques de récession mondiale. Dans leur rapport semestriel, publié mardi 20 avril

à Washington, ils restent prudents sur les perspectives de croissance en 1999 et parient sur un rebond pour l’an 2000

MONDE 4,2 2,5 2,3 3,4

3,9 3,9 3,3 2,2

1,4 -2,8 -1,4 0,3

2,2 2,8 1,5 2,8

2,3 3,1 2,2 2,9

1,5 1,4 1,5 2,4

3,5 2,1 0,7 2,1

3,8 3,0 2,6 2,5

8,8 7,8 6,6 7,0

2,5 2,9 2,0 2,9

3,8 -9,4 -1,1 3,0

3,2 0,2 -3,8 3,7

G7

PAYS EN DÉVELOPPEMENT

ZONE EURO

ÉTATS-UNIS

JAPON

ALLEMAGNE

CHINE

ASEAN-4**

BRÉSIL

FRANCE

ITALIE

ROYAUME-UNI

CANADA

en %

Source : FMI* Prévisions ** Indonésie, Malaisie, Philippines et Thaïlande

Espoir de rebond en 2000

1997 1998 1999 2000*

TAUX DE CROISSANCE

LeMonde Job: WMQ2204--0022-0 WAS LMQ2204-22 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1458 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 E N T R E P R I S E S

0123daté 23

Ma vie d’Américainpar Philip Roth

Un texte inédit dans le prochain Monde des livresJeudi 22 avril

Aventis, galop d’essai pour l’eurosyndicalismeLA CRÉATION d’Aventis, fusion

programmée des activités sciencesde la vie de Rhône-Poulenc et deHoechst, sera-t-elle l’accélérateurd’une nouvelle Europe sociale ?C’est du moins le vœu affiché deJacques Kheliff, secrétaire généralde la fédération chimie-énergie dela CFDT et de son homologue alle-mand, Hubertus Schmoldt, secré-taire général de la puissante IG-BCE. Les deux responsables syndi-caux, convaincus del’aboutissement imminent du projetd’alliance franco-allemand, ont dé-cidé de faire d’Aventis un casd’école pour l’édifice d’un socle dedroits communs en Europe.

La première pierre à ce projettient dans un protocole d’accord,

paraphé le 20 avril, qui formalise etapprofondit une coopération, vieilled’une décennie, entre les deux fédé-rations syndicales. La branchechimie-énergie CFDT (50 000 adhé-rents) et IG-BCE (1,5 milliond’adhérents en Allemagne), malgréleur taille inégale, feront donc causecommune pour « garantir les avan-tages et les droits des salariés en Eu-rope ». En ce qui concerne Aventis,les deux responsables syndicaux sesont engagés à défendre les salariésdu secteur de la chimie tant françaisqu’allemands en termes de volumeet de qualité des emplois (condi-tions de travail, outils mis à disposi-tion, formation). Cela passe par lerefus concerté de tout licenciementsec. Mais, plus encore, la FCE-CFDT

et l’IG-BCE entendent obtenir laprésence de représentants des sala-riés, à parité avec ceux de la direc-tion, au conseil de surveillanced’Aventis. Une proposition qui n’apas été d’emblée rejetée par Jean-René Fourtou, PDG de Rhône-Pou-lenc, ce qui présente, pour M. Khe-liff, « une avancée intéressante auxvues des réalités françaises ». Mais,reconnaît M. Schmoldt, « si le pa-tron de Hoechst n’a pas souhaité quele siège d’Aventis soit en Allemagne,c’est sûrement parce que le droitfrançais n’oblige pas à la codétermi-nation ».

La société de droit européen estun serpent de mer... depuis près detrente ans. Un des principaux pro-blèmes que pose ce statut est celui

de la représentation des salariésdans les instances de direction desentreprises. En décembre 1998, qua-torze pays de l’UE sur quinzeétaient parvenus à un accord :quand deux (ou plusieurs) sociétéseuropéennes fusionnent, la nou-velle structure doit adopter le sys-tème dans lequel la représentationdes salariés était, auparavant, laplus élevée. Pour des raisonscomplexes, l’Espagne s’était oppo-sée à cette formule. Mais avantqu’intervienne la démission de laCommission européenne, les res-ponsables européens avaient bonespoir de parvenir à un accord àquinze cette année.

Véronique Lorelle

Nouvel accès de faiblessede l’euroLA DEVISE EUROPÉENNE se négociait tout juste au-dessus de la barredes 1,06 dollar, mercredi 21 avril, lors des premières transactions sur lesmarchés européens. Lundi, l’euro était tombé brièvement en dessous dece niveau, à 1,0589 dollar. Les investisseurs s’inquiètent de la poursuitede la guerre en Serbie. Holger Schmieding, économiste à la banque d’af-faires américaine Merrill Lynch, chiffre à seulement « 0,4 % du PIB del’OTAN » le coût annuel maximal du conflit. Mais le « véritable risque »,estime-t-il, est une dégradation de la confiance des consommateurs eu-ropéens. Alors que la croissance se maintient à un rythme soutenuoutre-Atlantique, « des informations fragmentaires pour le début de 1999indiquent que le redressement de l’activité, après le ralentissement constatéà partir de la fin 1998, pourrait se produire plus tard que prévu », note laBanque centrale européenne dans son bulletin mensuel publié mardi.

Telecom Italia pose ses conditionsà Deutsche TelekomLE CONSEIL D’ADMINISTRATION de Telecom Italia a approuvé, mar-di 20 avril, « le principe d’une fusion à parts égales » avec Deutsche Tele-kom, par le biais d’une offre publique d’échange (OPE) (Le Monde du21 avril). « Cette OPE sera conditionnée à l’adhésion d’au moins 90 % desactionnaires, et la société devra être gérée paritairement », ajoute lecommuniqué. Telecom Italia souligne cependant qu’il est « essentiel quesoient clarifiés les moyens avec lesquels le gouvernement allemand limiteral’exercice de son droit de vote dans la nouvelle société ». Selon le quotidienBoërsen-Zeitung de mercredi, citant une source proche du gouverne-ment, « l’Etat allemand [qui détient 74 % de Deutsche Telekom ] ne re-noncera en aucun cas à ses droits de vote ». Le gouvernement italien nepossède plus qu’environ 4 % des actions de Telecom Italia mais disposed’une golden share, qui lui donne la possibilité de s’opposer à la fusion.La commission italienne des opérations de Bourse (Consob) a demandé,mercredi, des « éclaircissements urgents » à Telecom Italia sur son projetde fusion.

La BNP justifie ses offres sur la Société générale et sur ParibasMICHEL PÉBEREAU, le PDG de la BNP, a commenté, dans un entretienaux Echos du 21 avril, le projet de mariage à trois BNP-SG-Paribas : « Sila BNP n’a jamais cessé de tendre la main, c’est parce que je suis convaincuqu’il existe une convergence de vues sur la stratégie (...). » « Ce qui nousdistingue, c’est plus une différence de calendrier et de méthode qu’une di-vergence industrielle », a-t-il estimé.Par ailleurs, les AGF ont annoncé, mardi 20 avril, avoir franchi en haussele 7 avril le seuil de 5 % dans le capital de Paribas, à 5,07 % et 8,21 % desdroits de vote.

Accord sur les aides attribuéesà Toyota pour l’usine de ValenciennesLES REPRÉSENTANTS DE L’ÉTAT et des collectivités locales ont signé,mardi 20 avril, la convention-cadre relative aux aides directes françaisesaccordées à Toyota pour la construction d’une usine à Onnaing, près deValenciennes (Nord). La signature de cette convention est la premièreétape vers le versement de ces aides, dont le montant est de 139,81 mil-lions de francs (environ 21,4 millions d’euros) sur un total d’aides di-rectes et indirectes de 339,9 millions de francs (52 millions d’euros), soit7,9 % des 4,5 milliards de francs (690 millions d’euros) d’investissements.Toyota s’est engagé à embaucher au moins 75 % des salariés de l’usinedans la région.

Négociations difficilessur les 35 heures À LA SNCF, la FGAAC (agents de conduite autonomes) a déposé, mardi20 avril, un préavis de grève, allant du mardi 27 avril à 20 heures au lundi3 mai à 8 heures, pour protester contre le projet d’accord définitif sur les35 heures à la SNCF. Selon la FGAAC, ce projet d’accord « entraîne uneaugmentation de la flexibilité par modification de la réglementation du tra-vail », une « précarisation de l’emploi par l’introduction d’embauches àtemps partiel au statut », un « gel des salaires » et la « remise en cause decertaines spécificités du personnel de conduite ».CHEZ USINOR, les délégués CFDT, CGT, CFTC et CFE-CGC ont quitté,mardi 20 avril, la deuxième réunion de négociations sur le projet social« Usinor après 2000 », après avoir lu une déclaration commune protes-tant contre « la démarche essentiellement libérale et financière » dugroupe, selon la CFDT. Seule FO est restée en séance. La direction main-tient le calendrier de négociation.CHEZ FORD, 40 % des 3 500 salariés de l’usine de Blanquefort, près deBordeaux, ont observé, mardi, un arrêt de travail de deux heures, desti-né à accélérer les négociations sur les 35 heures. Selon les syndicats,cette action est intervenue après huit réunions infructueuses sur le sujet.

Un montage complexe

PPR (France)

PPR Luxembourg

Gucci (Pays-Bas)

PPR (France)

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Le luxe sanctionnépar Washington

Dans le différend qui opposel’Europe et les Etats-Unis sur lesimportations européennes debananes, les groupes LVMH etGucci pourraient être les pre-mières victimes des mesures derétorsion prises par Washing-ton. Des sacs Louis Vuitton etGucci sont dans la liste des pro-duits taxés par les Etats-Unis, autitre des sanctions autoriséeslundi 19 avril par l’Organisationmondiale du commerce.

Rachat de Gucci : la justice néerlandaisedoit départager M. Arnault et M. Pinault

Les petits actionnaires souhaiteraient une bataille d’OPALa cour d’appel d’Amsterdam est appelée, jeudi22 avril, à trancher sur le fond le conflit entre lesgroupes français LVMH et PPR, qui se disputent

le contrôle de la griffe de luxe italienne Gucci.Celle-ci fait monter les enchères : après avoir cé-dé 40 % de son capital au groupe Pinault pour

75 dollars l’action, Gucci accepterait une offreinconditionnelle de LVMH sur 100 % du capital à88 dollars.

LE RIDEAU devrait se lever, jeu-di 22 avril, à la cour d’appeld’Amsterdam, sur le troisième (etdernier ?) acte de « l’affaire Guc-ci ». Le premier acte fut, en jan-vier, l’entrée en force, au capitaldu maroquinier florentin, deLVMH (Louis Vuitton Moët Hen-nessy), le groupe de Bernard Ar-nault, dont il avait racheté 34,4 %.Le deuxième acte a eu lieu le19 mars, lorsque Pinault-Prin-temps-Redoute (PPR), le groupede François Pinault, prit à son tour42 % du capital de Gucci, à la fa-veur d’une augmentation de capi-tal réservée.

Après avoir renvoyé, le 22 mars,les protagonistes dos à dos, et de-mandé en vain à Gucci et à LVMHde trouver un terrain d’entente, lachambre commerciale de la courd’appel d’Amsterdam – le groupe,d’origine italienne est domicilié etcoté en Bourse aux Pays-Bas –, estappelée à trancher la situation surle fond. Au même moment, si l’onen croit le Financial Times du mer-credi 21 avril, M. Arnault ren-contrera à Londres le styliste deGucci, Tom Ford, afin de leconvaincre de rester dans la mai-son italienne même si celle-cipasse sous son contrôle.

LVMH et PPR se disputent lecontrôle de la griffe de mode, maisni l’un ni l’autre ne semblent êtreréellement prêts à se livrer une ba-

taille d’OPA. Celle-ci ferait grimperle prix de Gucci à des niveaux peuraisonnables. A 75 dollars l’action,PPR a payé sa participation de42 % près de 18 milliards de francs(2,7 milliards d’euros), ce qui valo-rise l’ensemble du groupe italien à43 milliards de francs (6,5 milliardsd’euros). L’offre conditionnellefaite par LVMH la semaine der-nière, à 85 dollars, porte la valori-sation de Gucci à 49 milliards defrancs (7,4 milliards d’euros).

Gucci a annoncé, lundi 19 avril,que son conseil de surveillanceétait « prêt à recommander [auxactionnaires de Gucci] une offre in-conditionnelle pour toutes les ac-tions [y compris celles de PPR] à

88 dollars par action ». Un doublemessage, d’une part à l’attentiondu tribunal pour lui prouver queM. Arnault « bluffe » et qu’il n’apas l’intention de faire une OPA à100 % sur Gucci, d’autre part en di-rection des actionnaires indépen-dants – pour l’essentiel des fondsde pension américains – qui dé-tiennent un tiers du capital. C’est àeux qu’a choisi de s’adresser direc-tement LVMH en achetant despages de publicité dans les jour-naux ces derniers jours. Le groupefrançais y explique pourquoi, à sonavis, une OPA n’a aucune chancede succès, du fait de la « présenced’un actionnaire hostile détenantplus de 40 % du capital ».

L’audience de jeudi était prévueinitialement pour examiner le seulcas de l’augmentation de capitalréservée aux salariés de Gucci,première tentative d’annihiler lepoids de LVMH menée par Dome-nico De Sole, le président de Guc-ci. Pour élargir le débat au droitdes minoritaires en général, quel-que peu malmené par la législa-tion néerlandaise, le groupe fran-çais pourra compter sur le soutiende Colette Neuville, la présidentede la très active Association desactionnaires minoritaires (ADAM).L’ADAM entend plaider la caused’un mystérieux petit actionnairede Gucci, « un retraité détenant400 actions ». Mme Neuville consi-

dère que, d’ores et déjà, « lemanque à gagner pour les action-naires de Gucci est de 507 millionsde dollars », soit la différence entreles 75 dollars accordés à PPR et les88 dollars recommandés pour uneOPA de LVMH. « Gucci va devoirexpliquer au tribunal pourquoi unesociété qui valait 75 dollars par ac-tion il y a un mois en vaut 88 au-jourd’hui. »

Le présidente de l’ADAM s’in-terroge sur le schéma de souscrip-tion des actions Gucci par PPR(lire ci-dessous) : « Pourquoi faireun montage aussi compliqué s’il n’ya rien à cacher ? ». Elle se de-mande si « l’opération avec PPR estraisonnable du point de vue de l’in-térêt de l’entreprise et équitablepour les actionnaires ». Et s’étonnequ’une « augmentation de capitalpréventive » ait été consentie àPPR, « alors que Gucci s’était faitvoter en 1998, par son assemblée gé-nérale, un programme de rachat deses actions ».

« Lorsqu’il y a, comme ici, unchangement de contrôle avec prisede risque, je réclame le droit pourles actionnaires de pouvoir sortir,donc la possibilité d’une OPA équi-table, déclare Mme Neuville .Contrairement à Bernard Arnault,moi, je ne suis pas acheteur de Guc-ci, je suis vendeur ! »

Pascal Galinier

Comment transférer 3 milliards de dollarsL’EUROPE DU CAPITAL n’est

pas un vain mot pour Gucci et Pi-nault-Printemps-Redoute (PPR), àen juger par le cheminement prispar les 2,9 milliards de dollars ver-sés par le groupe français pour sonacquisition de 40 % du capital dumaroquinier italien. Pas moins decinq pays et autant de filiales, exis-tantes ou créées pour l’occasion,ont été utilisées par les deuxgroupes.

Le 17 mars, PPR a créé une « co-quille » au Luxembourg, PPRLuxembourg (PPRL), par l’inter-médiaire de deux de ses filiales,PPR International (PPRI, égale-ment domiciliée au Luxembourg)et Variante SA, de droit français.Le 19 mars, jour de la signature del’accord avec Gucci, le groupe Pi-nault a doté PPRL d’une lettre decrédit de 2,9 milliards de dollarsémise par la banque Morgan Stan-ley, via une autre filiale de PPR, laSociété civile de gestion financièreMarothi. En échange, PPRL émet14 000 actions « B » de 75 dollars(avec une prime d’émission glo-bale représentant les 2,9 milliards

de dollars), qu’elle remet à Maro-thi. PPRL émet par ailleurs 450 ac-tions « A » (75 dollars) au profit dePPRI et Variante. Marothi trans-fère ses actions PPRL à Gucci, quilui remet en échange les 39 mil-lions d’actions émises par Gucci à75 dollars, représentant l’augmen-tation de capital de 40 % réservéeau groupe Pinault. Dans le mêmetemps, PPRI et Variante remettentleurs actions PPRL « A » à GucciInternational, une filiale du groupeGucci domiciliée comme lui auxPays-Bas. Gucci est donc désor-mais propriétaire de PPR Luxem-bourg, qu’il transforme aussitôt enGucci Luxembourg, sur le compteduquel il fait virer par MorganStanley Francfort les 2,9 milliardsde dollars de la transaction, via uncompte au Crédit Suisse Lugano.

Le montage est alambiqué maisnormal, selon Patrice Marteau, lesecrétaire général de PPR : « Pourdes raisons évidentes de sécurité ju-ridique, on ne transmet pas unelettre de crédit ou du cash pour untel montant sans un certain nombrede précautions. »

LeMonde Job: WMQ2204--0023-0 WAS LMQ2204-23 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1459 Lcp: 700 CMYK

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C O M M U N I C A T I O NLE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

DÉPÊCHESa TÉLÉVISION : Polsat, chaîneprivée polonaise, a repris 51 % ducapital de BTV, une des quatrechaînes de télévision lituaniennes,ont annoncé les deux groupes, mar-di 20 avril. Fondée par un ancien im-migré lituanien aux Etats-Unis, BTVrassemble 18 % de parts d’audience.a Le FC Barcelone lancera sachaîne de télévision à péage en1999. Un accord de diffusion doitêtre conclu avec TV3, chaîne pu-blique catalane. Baptisée Télé Barça,la chaîne sera proposée aux100 000 sociétaires à l’occasion ducentenaire du club. La Chaîneblanche, télévision du Real Madrid,lancée le 15 février, rassemble45 000 abonnés.a AGENCES : l’action du grouped’information financière britan-nique Reuters a chuté, mardi20 avril, à la Bourse de Londres,après l’annonce d’une progressiondu chiffre d’affaires trimestriel infé-rieure aux prévisions. A taux dechange constant, Reuters a enregis-tré une hausse de seulement 5 %. Aupremier trimestre, le chiffre d’af-faires du groupe s’est établi à771 millions de livres (1,164 milliardd’euros).

Le soutien sans faille de Lionel JospinCATHERINE TRAUTMANN re-

vient de loin. A force de mala-dresses dans la gestion de son mi-nistère, elle a nourri bien malgréelle la rumeur tenace de son dé-part prochain du gouvernement.La présentation, devant le conseildes ministres, mercredi 21 avril,d’un projet de loi sur l’audiovi-suel, coupe court à ces spécula-tions et permet au ministre de laculture et de la communication deretrouver un semblant d’autorité.

Ce rétablissement, Mme Traut-mann le doit essentiellement ausoutien de Lionel Jospin. Le pre-mier ministre, en effet, est demeu-ré sourd aux recommandations deson entourage, comme à cellesdes principaux responsables so-cialistes, qui jugeaient tous qu’iln’était pas urgent de légiférerdans un domaine où il est tou-

jours difficile de trouver un pointd’équilibre. Indifférent à ces argu-ments, M. Jospin a, au contraire,encouragé sans relâche Mme Traut-mann à retravailler, puis à repré-senter le plus rapidement possibleaux parlementaires le texte qu’elleavait été obligée de retirer, le1er décembre 1998, faute d’avoir sutrouver les appuis nécessaires ausein de la majorité « plurielle ».En agissant ainsi, le chef du gou-vernement ne visait sans doutepas tant au bonheur de sa mi-nistre qu’à la satisfaction de sespropres intérêts politiques.

Depuis son installation à l’hôtelMatignon, le premier ministre ap-porte un soin tout particulier à larelation qu’il entretient avec songouvernement et les individualitésqui le composent. En se montrantaccessible à tous – et en le faisant

savoir –, en veillant aussi à mettreen scène, au travers de réunionsrégulières, une certaine collégiali-té dans la prise de décisions,M. Jospin souhaite imposer, traitaprès trait, une éthique person-nelle de comportement politique.

LA CONTRAINTE DU TEMPSCe souci l’oblige à une forme de

solidarité avec ses ministres. « Il aconfié des responsabilités àMme Trautmann, explique significa-tivement Daniel Vaillant, ministredes relations avec le Parlement, cen’est pas pour l’abandonner dans ladifficulté. » Dans ce cas précis,l’obligation de soutien se renforcedes difficultés que connaît Cathe-rine Trautmann à Strasbourg. Dé-missionnaire de son poste demaire en juin 1997 comme chaqueministre, pour respecter la

consigne de M. Jospin de seconsacrer pleinement à sa charge,elle voit aujourd’hui son rempla-çant, le socialiste Roland Ries, luicontester la suprématie pour lesprochaines échéances électorales.Les problèmes nationaux qu’aconnus la ministre de la culture etde la communication ont contri-bué à affaiblir sa position locale.En l’aidant à lutter contre les pre-miers, le chef du gouvernementtente en même temps de la soute-nir dans sa bataille strasbour-geoise.

En poussant à la réécriture ra-pide de ce projet de loi, M. Jospina également voulu protéger lasensibilité rocardienne, dontMme Trautmann est l’une des fi-gures de proue, de tout boulever-sement. Plus subtilement, il a re-fusé que les échecs constatés

alimentent une mécanique de dé-légitimation pour l’un desmembres de son équipe, ce qui, àplus ou moins brève échéance,l’aurait condamné à un remanie-ment gouvernemental. Or, le pre-mier ministre tient à repousseraussi longtemps que possible cegenre d’opération. « Il n’aime pasque les circonstances l’amènent àréaliser des changements qu’il n’apas décidés », assure M. Vaillant.

Confronté à une cohabitationinhabituellement longue, puisquecensée durer jusqu’en 2002,M. Jospin ne fait en effet pas mys-tère de gérer sa situation politiqueen intégrant la contrainte dutemps. « Nous sommes un gouver-nement de long cours », expliquait-il ainsi le 24 novembre 1998, lorsd’une intervention sur France-In-fo. Cette vision des choses exigeque l’équipe au pouvoir demeurestable et donc que les maillonsfaibles en soient sans cesse ren-forcés. Sous cet angle, l’aide ap-portée aujourd’hui à Mme Traut-mann ressemble à celle qui futfournie, hier, à Claude Allègre. Etle projet de loi sur l’audiovisuelest aussi le fruit de ces nécessités-là.

Jean-Michel Aphatie

Le CSA déplorequelques« points manquants »

Le Conseil supérieur de l’au-diovisuel (CSA) et le Conseild’Etat se sont montrés très peucritiques à l’égard du projet deloi.

Dans son avis du 12 avril, leCSA a jugé positivement ce tex-te. Il a quand même contestél’automaticité de certaines sanc-tions et souligné des « pointsmanquants », en regrettant no-tamment « qu’aucune des modali-tés d’assouplissement qu’il a pro-posées [dans les quotas dechansons francophones] n’ait étéintroduite ». Il a déploré « l’ab-sence de dispositions relatives àl’audiovisuel numérique hertzienterrestre » ainsi que la carence dedispositions « assurant la compa-tibilité des systèmes de contrôled’accès ».

Pour que son avis s’inscrive« dans une réflexion globale », leCSA aurait souhaité pouvoir se« prononcer sur l’ensemble duprojet de loi, y compris les amen-dements gouvernementaux ».

Pour sa part, le Conseil d’Etat asimplement préconisé une modi-fication de l’ordonnancementdes différents articles du texte.

Roger Lancry, l’ex-guérillero du Livre, sous les ors de la RépubliqueLA PRESSE est une famille, une drôle de fa-

mille, agitée et surréaliste parfois. Mardi20 avril, la ministre de la culture et de lacommunication, Catherine Trautmann, a re-mis les insignes d’officier de la Légion d’hon-neur, à Roger Lancry, ancien patron du Syndi-cat du livre parisien. Les salons du ministèrede la culture ont peu l’habitude d’entendre ré-sonner le chant des typographes, le « A la san-té du confrère » bien connu des ateliers. Il y eneut de plus retentissant. Celui-là semblaitmarquer la fin d’une époque.

Aujourd’hui, le Syndicat du livre, divisé, sedemande s’il a les moyens de tenir longtempsune grève. A la grande époque de Roger Lan-cry, il tenait, trente mois durant, un lourdconflit contre Le Parisien libéré. M. Lancrys’était transformé en général de guérilla, orga-nisant des rodéos nocturnes pour intercepterdes camions de journaux imprimés à l’étran-ger, des manifestations, des grèves, des oc-cupations de locaux. Il négociait aussi desnuits entières. Le quotidien en est sorti à ge-

noux, perdant la moitié de ses exemplaires. Lafin du conflit a été précipitée par la mort ac-cidentelle d’Emilien Amaury, le patron dujournal.

Les années ont passé, beaucoup d’encre acoulé dans les rotatives. « A l’ardeur du mili-tant ouvrier a succédé la mesure du conseil encommunication », a rappelé Mme Trautmann.Mardi, Roger Lancry a rendu hommage à Ro-bert Hersant, mais aussi à Emilien Amaury :« Il nous a fait prendre conscience qu’il fallaitaccepter la modernisation. Sans ce conflit, nousen serions encore à l’époque des cochers defiacre, a-t-il reconnu. Il avait raison sur le fond,mais pas sur la forme. » Son fils, PhilippeAmaury, était dans la salle. Un symbole.

Parmi les nombreuses personnalités et pa-trons de presse présents, des dents ont dûgrincer en entendant Mme Trautmann : « Lesconditions sociales dans lesquelles s’est effectuéela modernisation de la presse française depuisun bon quart de siècle sont le parfait exemple devotre savoir-faire, et sans doute l’un des plus

beaux fruits de votre action. » Son syndicatn’était pas très représenté.

Le franc-parler de Roger Lancry ne lui a pasvalu que des amis, surtout lorsqu’il lâche, aulendemain d’un conflit : « C’est peut-être unegrève de trop. » Il a de la verve, de la gouaille,un sens de la formule, qui font souvent passerles choses. L’enfant d’Oran, venu tôt en ban-lieue parisienne, aimant le jazz, est entré dansl’imprimerie et a vite grimpé les échelons syn-dicaux. Il devra jouer des coudes pour s’impo-ser, lui qui se vante de n’être pas communiste(« Lancry, c’est pas un copain », disaient quel-ques membres du syndicat et du PCF).

Aujourd’hui, il n’a pas décroché, se tient aucourant de l’évolution du secteur, propose sesconseils, est toujours prêt pour faire des mé-diations. Il ne veut pas que La Saga de lapresse – du nom de son livre autobiogra-phique, paru aux éditions Lieu commun en1993 – continue à s’écrire sans lui.

Alain Salles

Mme Trautmann donne forme à la seconde moitié de sa réforme audiovisuelleLa partie du projet de loi concernant l’audiovisuel privé, destinée à compléter les dispositions sur le service public, devait être présentée

en conseil des ministres, mercredi 21 avril, dans la perspective d’un examen en première lecture à l’Assemblée nationale le 18 maiVOICI presque deux ans que Ca-

therine Trautmann, ministre de laculture et de la communication,prépare sa réforme de l’audiovi-suel. A grand-peine. Son projet,présenté une première fois enconseil des ministres le 28 janvier1998, a été sévèrement critiqué parles professionnels et les politiquesde tous bords, avant d’être ajour-né, puis remanié. Le périmètre duprojet a changé plusieurs fois.

La ministre avait revu sa copieavant de présenter à nouveau enconseil des ministres, le 10 no-vembre 1998, la première moitié desa réforme, axée sur le secteur pu-blic. Les principales dispositions vi-saient à réduire le temps de publi-cité sur France 2 et France 3 dedouze à cinq minutes par heure,tout en proposant une pluriannua-lité budgétaire pour les entreprisespubliques. Son texte créait aussi unholding coiffant les chaînes pu-bliques, fusionnait Arte et La Cin-quième et allongeait à cinq ans le

mandat des présidents de FranceTélévision.

Beaucoup d’observateurs crai-gnaient qu’un tel projet ne se tra-duise par un cadeau pour leschaînes privées, notamment TF 1.Jugeant ce texte trop peu abouti,Matignon décidait, le 1er décembre1998, de le reporter au printemps,accordant ainsi un ultime sursis àCatherine Trautmann pour qu’ellefédère une majorité plurielle ettrouve un consensus auprès desprofessionnels.

AMBITIONS RÉDUITESC’est, semble-t-il, chose faite, à

force d’obstination mais aussi deforte réduction des ambitions ini-tiales. La septième réforme de l’au-diovisuel en quinze ans, modifiéecette fois sur les deux tableaux pu-blic et privé, devait être présentéeen conseil des ministres mercredi21 avril, avant son examen en pre-mière lecture le 18 mai à l’Assem-blée nationale.

Il s’agit en fait d’une lettre recti-ficative complétant la premièrepartie du projet de loi. Axé sur lesecteur privé, ce nouveau texte,qui compte une dizaine d’articles,vise à « renforcer la capacité duConseil supérieur de l’audiovisuel(CSA) à exercer son pouvoir de ré-gulation pour mieux assurer le plu-ralisme et l’indépendance de l’infor-mation, notamment à l’égard desintérêts des actionnaires [deschaînes] ». Au sein du PS, certainsdéputés comme Didier Mathus etFrédérique Bredin souhaitaient ini-tialement que les groupes ayantaccès aux marchés publics (commeVivendi, Bouygues, Suez-Lyon-naise des eaux) ne puissent plusêtre les actionnaires de référencede chaînes (comme ils le sont res-pectivement de Canal Plus, TF 1 ouM 6). Une telle proposition avaitdéchaîné les lobbyistes de cesgrands groupes. In fine, le CSApourra demander aux actionnairesdes chaînes ou des radios généra-

listes « toute information sur lesmarchés publics ou délégation deservice public auxquels ils ont sou-missionné » depuis un an. Avantd’attribuer des autorisations dediffusion aux télévisions, les neufsages auront accès à davantaged’informations économiques, no-tamment sur la composition du ca-pital des entreprises. De nouveauxcritères seront pris en compte,comme la contribution à la pro-duction de programmes locaux, lesdispositions proposées pour « ga-rantir le pluralisme, l’honnêteté etl’indépendance de l’information ».Ce qui pourrait passer par « unecharte de déontologie, un média-teur, une société des rédacteurs ou lechoix d’une organisation sociale enconseil de surveillance et direc-toire ». Pour les radios, une « partsuffisante » des fréquences sera ac-cordée aux radios associatives.

Le CSA devra adopter des procé-dures plus transparentes lors durenouvellement des autorisations,

en publiant une décision motivéesur son recours à un appel à candi-dature ou, à l’inverse, en procé-dant à des auditions publiques destitulaires des fréquences.

DROIT COMMUNLe projet de loi prévoit de réinté-

grer le secteur de l’audiovisueldans le droit commun de laconcurrence, en le plaçant dans lechamp de compétence du Conseilde la concurrence. Le CSA resteratoutefois consulté « sur les pra-tiques anticoncurrentielles et sur lesprojets de concentrations examinéspar le Conseil de la concurrence ».

Le régime de diffusion des filmspar les chaînes hertziennes serafixé par décret. La diffusion par sa-tellite sera harmonisée avec celledu câble. Les chaînes françaises yseront soumises à des obligationsde contribution à la production etpourront être sanctionnées. LeCSA contrôlera aussi les modifica-tions des offres du satellite comme

du câble. La procédure d’autorisa-tion tacite par le CSA constituera« une importante simplification »pour les câblo-opérateurs.

Enfin, par une transposition dela directive Télévision sans fron-tière dans le droit français, la« chronologie des médias » (l’ex-ploitation successive des films surles différents supports télévisuels)pourra « faire l’objet d’accords in-terprofessionnels ». Les deux dos-siers les plus épineux concernantl’audiovisuel public feront l’objetd’amendements gouvernemen-taux : il s’agit de l’abaissement dela publicité sur France 2 etFrance 3, non plus à cinq commeprévu initialement, mais progressi-vement à huit minutes par heure,ainsi que du principe du rembour-sement, par Bercy, du montant desexonérations de redevance àFrance 2 et à France 3 (2,6 milliardsde francs).

Nicole Vulser

LeMonde Job: WMQ2204--0024-0 WAS LMQ2204-24 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1460 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 F I N A N C E S E T M A R C H É S

ÉCONOMIE

Les Etats-Unisenregistrentun déficit recorddu commerce extérieurLE DÉFICIT commercial aux Etats-Unis s’est aggravé de 15,4 % en fé-vrier pour se monter au chiffre re-cord de 19,4 milliards de dollars(18,1 milliards d’euros), a annoncémardi 20 avril le département ducommerce.Il s’agit de la plus mauvaise perfor-mance du commerce extérieur de-puis 1992, date à partir de laquelleles statistiques mensuelles in-tègrent la balance des marchan-dises et des services. Cette aggrava-tion reflète surtout une forteaugmentation des importations,combinée à une légère baisse desexportations. Le déficit avec laChine s’est creusé de 31,4 % parrapport au même mois en 1998alors que celui avec le Japon estresté quasi inchangé. Le déficitavec les quinze pays de l’Union eu-ropéenne s’est également forte-ment accru.

a JAPON : l’excédent commerciala rebondi en mars, avec une pro-gression de 7,5 % en glissement an-nuel, a annoncé mercredi à Tokyole ministère japonais des finances.En dépit de cette progression, lecommerce extérieur du Japon acontinué de se replier sur lui-même : ses exportations ont reculépour le sixième mois d’affilée et sesimportations pour le quinzièmemois d’affilée.

a FMI : les pays d’Asie de l’Estsemblent « près d’avoir touché lefond », affirme le FMI dans sesperspectives de l’économie mon-diale (lire page 21).

a BRÉSIL : le « pire moment » dela crise économique « est passé,car l’inflation est désormais souscontrôle », a assuré mardi le pré-sident brésilien, Fernando Hen-rique Cardoso. « Notre but principalest de regagner la confiance et demaintenir l’inflation », a préciséM. Cardoso.

a UNION EUROPÉENNE : laBanque centrale européennenote dans son bulletin mensuel pu-blié mardi que « les récents accordsconclus dans certains secteurs del’industrie, où les hausses de salairesexcèdent les gains de productivité, nesemblent pas favorables à la créationd’emplois, et, si de telles évolutions sepoursuivaient, elles engendreraientdes tensions inflationnistes ».a L’élargissement de l’Union eu-ropéenne aux dix pays candidatsd’Europe centrale et orientale ren-

forcerait la croissance à l’Ouestcomme à l’Est, selon un rapport duCommissariat général au Plan pu-blié mardi. « On peut estimer que lesurcroît total d’activité économique,en cas d’intégration complète àl’Ouest de cette zone, serait del’ordre de 1 point de PIB pourl’Union actuelle », indique le rap-port. « Il serait obtenu pour un coûtbudgétaire brut de 0,25 % de PIB paran et, à terme, pour un coût bud-gétaire nul », précise t-il.

a ITALIE : le ministre de la dé-fense, Carlo Scognamiglio, a indi-qué mardi qu’il n’y aura pas d’im-pôt spécial pour financer lesdépenses dues à l’intervention ar-mée en Yougoslavie. La couverturede ces frais fera l’objet d’un décretqui sera discuté mercredi en conseildes ministres, a-t-il précisé.

a ALLEMAGNE : le ministre del’économie, Werner Müller, a révi-sé mardi à la baisse la prévision decroissance du gouvernement pour1999, indiquant s’attendre à uneaugmentation du PIB légèrementinférieure à 2 % en 1999. « Noussommes dépendants du commercemondial. Or les prévisions pour ce-lui-ci ont également été révisées à labaisse », a-t-il ajouté.

a ESPAGNE : la production in-dustrielle a reculé de 0,5 % en fé-vrier dernier par rapport à février1998, a annoncé mardi l’Institut na-tional de la statistique. Pour l’en-semble des deux premiers mois de1999, la production industrielle anéanmoins augmenté de 0,8 % parrapport à la même période de 1998,précise l’institut.

a AN 2000 : le bogue informa-tique de l’an 2000 est un risqueéconomique à ne pas négliger, maisdifficile à évaluer, selon le rapportsur les perspectives économiquesmondiales du FMI paru mardi.L’impact du bogue peut s’apparen-ter à un « choc dans l’approvision-nement de stocks ou à une catastro-phe naturelle ». L’institution notetoutefois que les dépenses investiespour corriger les systèmes informa-tiques ont eu de façon certaine unimpact positif sur la croissance.

a OCDE : les échanges et les prixde produits agricoles devraient seraffermir durant la période 1999-2004, indique l’OCDE dans son rap-port annuel sur les perspectivesagricoles pour les cinq prochainesannées, publié mardi. Toutefois,deux conditions sont nécessaires àla réalisation de ce scénario : que« la réforme des politiques » agri-coles vers l’économie de marché nesoit pas remise en cause et « que leséconomies touchées par la criseconnaissent une reprise ».

VALEUR DU JOUR

San Paolo-IMIpersiste dans son offresur la Banca di RomaALORS que son projet d’offre pu-blique d’échange (OPE) sur la Bancadi Roma semblait dans l’impasse, enraison aussi bien des résistances dela banque romaine que de l’opposi-tion voilée du gouverneur de labanque centrale italienne, le conseild’administration de San Paolo-IMI aaffirmé, mardi 20 avril, qu’il n’enten-dait pas renoncer à son projet. Lapremière banque italienne a faitpreuve, dans son communiqué,d’une fermeté inédite vis-à-vis de labanque centrale, autorité de surveil-lance du secteur bancaire.Officiellement annoncée le 22 mars,l’OPE s’est heurtée à la résistance deCesare Ceronzi, président de labanque romaine. De son côté, Anto-nio Fazio, le gouverneur de labanque centrale italienne, a repro-ché à San Paolo IMI d’avoir violé lesrègles en ne le prévenant que quel-ques heures avant le conseil d’admi-nistration du 22 mars. M. Fazio a ex-primé mardi 20 avril devant leParlement son opposition à touteopération hostile, sans mentionnerl’OPE de San Paolo-IMI ou celled’Unicredito sur la Comit, annoncéeelle aussi le 22 mars.Pour sauver son projet, San Paolo-IMI est décidée à faire éclater augrand jour les négociations et prisesde position que le monde bancaireitalien a toujours préféré tenir encoulisses. D’une part, le conseil d’ad-ministration a demandé aux admi-nistrateurs délégués de « réitérer lescontacts avec la direction de la Banca

di Roma », qui tient son conseil d’ad-ministration jeudi 22 avril. D’autrepart, les administrateurs déléguésauront la charge de suivre « la procé-dure d’autorisation en cours auprèsde la Banque d’Italie, avec la missionspécifique de clarifier dans les délaisles plus brefs l’éventuelle persistance,de la part de l’autorité de surveillance,de raisons qui pourraient faire obs-tacle à la réalisation de l’opération »,de façon à fournir tout élément d’in-formation utile au marché et à l’as-semblée des actionnaires convoquéepour le 30 avril. Les termes sont soi-gneusement choisis, mais pour lapremière fois dans son histoire, labanque d’Italie est priée d’expliqueret de motiver officiellement sa posi-tion, dans l’intérêt du marché. Entout cas, la prise de position de SanPaolo-IMI risque de faire date.

Marie-Noëlle Terrisse (à Milan)

SUR LES MARCHÉS

NEW YORKL’INDICE NASDAQ, où se traitebon nombre de valeurs du secteurde la technologie, a rebondi mardi20 avril de 2,73 %, à2 409,64 points, après sa chute de5,6 % lundi. L’indice Dow Jones a,pour sa part, légèrement progresséde 0,07 % à 10 448,55 points. Dansun premier temps, le marché asouffert de l’annonce d’une pro-gression du déficit commercialaméricain en février à un niveaurecord. Mais une chasse auxbonnes affaires dans les valeurs del’Internet a provoqué ensuite unrenversement de la tendance.

TAUXLE RENDEMENT des obligationsassimilables du Trésor françaisémises à 10 ans s’inscrivait à 3,93 %lors des premières transactionsmercredi 21 avril. Celui des bundsallemands de même échance s’éta-blissait à 3,83 %. Mardi, outre-Atlantique, le rendement de l’obli-gation du Trésor à 30 ans s’était af-fiché à 5,509 % contre 5,511 %lundi.

MONNAIESL’EURO donnait de nouveauxsignes de faiblesse mercredi21 avril dans la matinée. Il s’échan-geait à 1,0615 dollar, proche de sonplus bas historique atteint briève-ment lundi à 1,0589 dollar. Face auyen, la devise européenne se re-pliait également à 125,90 yens. Lebillet vert gagnait en revanche duterrain face à la monnaie niponne,à 118,67 yens contre 118,37 yensmardi soir.

PARISLA BOURSE de Paris a entamé laséance du mercredi 21 avril sur unelégère hausse. Quelques minutesaprès le début des cotations, l’in-dice CAC 40 gagnait 0,28 %, à4 265,11 points. Mardi, l’indice ve-dette avait enregistré une chute de2,88 %, à 4 253,27 points, soit satroisième plus forte baisse de 1999.

FRANCFORTEN DÉBUT de matinée, l’indiceDAX de la Bourse allemande s’ins-crivait en hausse de 0,16 %, à5 109,73 points. Mardi, la Boursede Francfort avait cédé 2,87 %, af-fectée par des prises de bénéfice,notamment sur les valeurs des té-lécommunications.

LONDRESLA BOURSE de Londres a clôturéen forte baisse mardi 20 avril, in-fluencée par la mauvaise perfor-mance de Wall Street lundi, des ré-sultats trimestriels jugés décevantset sous le poids de prises de béné-fice après avoir inscrit un nouveaurecord en clôture lundi. L’indiceFootsie 100 a fini sur une perte de3 %, à 6 319,8 points.

TOKYOLA BOURSE de Tokyo a terminémercredi 21 avril en retrait de1,2 %, après que le Fonds moné-taire international eut revu enbaisse de près d’un point ses prévi-sions pour l’économie japonaisecette année. L’indice Nikkei a cédé1,2 %, pour revenir à16 495,02 points.

AFFAIRESINDUSTRIE

b GUCCI : à la veille del’audience du 22 avril àAmsterdam, le différend resteentier entre PPR et LVMH pour lareprise de Gucci (lire p. 22).

b AUTOMOBILE : lesconstructeurs Ford etDaimlerChrysler ont lancé mardi20 avril en Californie un projet derecherche commun sur la pile àcombustible et la propulsionélectrique. Lundi 19 avril, à Detroit,General Motors a signé un accordde partenariat similaire avecToyota.

b OPEL : le chef dudéveloppement de la filialeallemande de General Motors,Peter Hanenberger, devraitdémissionner, affirme le mensuelallemand Manager à paraîtrevendredi 23 avril. Les parts demarché du constructeur enAllemagne sont passées de 16,7 %en 1994 à 14,3 % en 1998.

b PHILIPS : un accord-cadre surles 35 heures a été signé entrePhilips France et FO, CFTC etCFE-CGC. Il va être complété pardes négociations dans la vingtained’établissements. Cet accord nefixe aucune répercussion prévisiblesur l’emploi.

b MITSUBISHI ELECTRIC : legroupe japonais de constructionélectrique, qui s’est engagé àmettre un terme à toutes sesactivités déficitaires, réfléchirait àun possible arrêt de sa productiond’ordinateurs personnels qui seraitdésormais sous-traitée.

b PHILIP MORRIS : les ventes detabac aux Etats-Unis ont diminuéde 10 % au cours du premiertrimestre, à la suite des haussesdes prix. Les bénéfices trimestrielsde Philip Morris sont toutefois enhausse de 1,4 %, à 1,96 milliard dedollars (1,86 milliard d’euros),grâce à sa marque Marlboro.

SERVICESb IBM : les salariés de la filialedu groupe américain, IBMGlobal Network (200 personnesen France), sont en grève depuissix jours pour protester contre lacession de leur activité à ATT.

b ENDESA : le groupe électriqueespagnol a fait une nouvelle offrede 2,15 milliards de dollars(2,04 milliards d’euros) pourprendre 34,7 % du premierproducteur d’électricité chilien.Face à un concurrent américain,

Duke Energy, Endesa avaitprésenté une première offre de1,5 milliard de dollars.

b AIR FRANCE : la grève dupersonnel au sol se poursuivait,mercredi, à l’aéroport de Nicepour la sixième journée. Ladirection a assigné quatre déléguéssyndicaux mercredi matin devantle tribunal de grande instance deNice. Elle leur reproche d’avoirempêché le décollage d’unappareil.

b ELECTRICITÉ : le secrétaired’Etat à l’industrie ChristianPierret a chargé, mardi, un grouped’experts de conseiller les pouvoirspublics sur les questions tarifairespour le futur système électriquefrançais dans le cadre del’ouverture de la concurrence dumarché européen. La présidencedu groupe a été confiée à PaulChampsaur, inspecteur général del’INSEE.

b CORA : Philippe Bouriez, PDGde la chaîne de grandedistribution Cora, est revenu dansun entretien aux Echos du 21 avrilsur le conflit qui l’oppose à sonactionnaire Carrefour. « Les proposparticulièrement agressifs deM. Bernard [PDG de Carrefour]sont à la mesure de sondésappointement. Chacun sait queses effets d’annonce sur une capturede Cora ne seront jamais réalisés. »

FINANCEb CMB : le président du CréditMutuel de Bretagne a annoncé,mardi, que sa banque envisageaitd’entrer dans le CIC via la Caissecentrale du Crédit mutuel, organefinancier de l’ensemble du groupe.Le CMB souhaite que le rôle de lacaisse centrale soit renforcé, pourqu’elle puisse entrer au capital desdifférentes filiales du Créditmutuel dont le CIC.

RESULTATSa MICROSOFT : le numéro unmondial des logiciels a annoncémardi un bénéfice net de 1,917 mil-liard de dollars (1,8 milliard d’eu-ros) pour le troisième trimestre deson exercice fiscal 98-99, en unehausse de 43,4 % par rapport au3e trimestre de l’exercice pré-cédent. Son chiffre d’affaires at-teint 4,33 milliards de dollars(+ 15 %).

a BANK OF SCOTLAND : legroupe bancaire britannique aannoncé mercredi un bénéfice im-posable en hausse de 30 % pourl’année achevée au 28 février 1999,à 1,011 milliard de livres (1,53 mil-liard d’euros).

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Action San Paolo IMI

N D J F M A

en euros à Milan

Source : Bloomberg

1998 1999

14,55le 20 avril

Cotations, graphiques et indices en tempsreel sur le site Web du « Monde ».www.lemonde.fr/bourse

ASIE - PACIFIQUE

Indices cours Var. % Var. %Zone Asie 10 h 15 f selection 21/04 20/04 31/12

TOKYO NIKKEI 225 16495,02 ± 1,21 19,16

HONGKONG HANG SENG 12543,76 1,08 24,83

SINGAPOUR STRAITS TIMES 0,00 .... 32,22

SEOUL COMPOSITE INDEX 87,04 ± 3,77 34,03

SYDNEY ALL ORDINARIES 3068,30 ± 0,71 9,06

BANGKOK SET 30,23 ± 1,11 17,72

BOMBAY SENSITIVE INDEX 3449,53 0,16 12,90

WELLINGTON NZSE-40 2197,56 0,25 6,40

12543,76

HONGKONG Hang Seng

12766

12029

11291

10554

9817

9079[ [ [

21 J. 5 M. 21 A.

16495,02

TOKYO Nikkei

16855

16264

15673

15081

14490

13899[ [ [

21 J. 5 M. 21 A.

126,36

¤URO / YEN

134

132

130

128

127

125[ [ [

22 J. 5 M. 21 A.

AMERIQUES

Indices cours Var. % Var. %Amerique 10 h 15 f selection 20/04 veille 31/12

ETATS-UNIS DOW JONES 10448,55 0,08 13,80

ETATS-UNIS S&P 500 1306,17 1,29 6,26

ETATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 2409,64 2,73 9,89

TORONTO TSE INDEX 6925,28 0,25 6,77

SAO PAULO BOVESPA 10989,00 ± 1,85 61,98

MEXICO BOLSA 311,20 ± 2,33 33,86

BUENOS AIRES MERVAL 503,71 ± 1,10 17,13

SANTIAGO IPSA GENERAL 132,07 2,17 71,52

CARACAS CAPITAL GENERAL 5029,18 1,57 5,02

1,06

¤URO / DOLLAR

1,16

1,14

1,12

1,10

1,08

1,06[ [ [

22 J. 5 M. 21 A.

10448,-

NEW YORK Dow Jones

10493

10219

9944

9669

9395

9120[ [ [

21 J. 5 M. 20 A.

2409,64

NEW YORK Nasdaq

2598

2528

2458

2388

2318

2248[ [ [

21 J. 5 M. 20 A.

EUROPE

Indices cours Var. % Var. %Europe 10 h 15 f selection 21/04 20/04 31/12

EUROPE EURO STOXX 50 3617,31 0,09 8,23

EUROPE STOXX 50 3615,22 0,02 8,88

EUROPE EURO STOXX 324 312,86 0,23 4,86

EUROPE STOXX 653 302,17 0,30 8,23

PARIS CAC 40 4282,60 0,69 8,62

PARIS MIDCAC 0,00 .... ....

PARIS SBF 120 2883,21 0,60 8,54

PARIS SBF 250 0,00 .... ....

PARIS SECOND MARCHEÂ 0,00 .... ....

AMSTERDAM AEX 552,39 0,50 2,61

BRUXELLES BEL 20 3234,01 0,33 ± 7,98

FRANCFORT DAX 30 5124,13 0,72 2,43

LONDRES FTSE 100 6319,80 ± 3 7,43

MADRID STOCK EXCHANGE 0,00 .... ....

MILAN MIBTEL 30 36814,00 0,93 4,73

ZURICH SPI 7136,10 0,09 ± 0,34

6319,80

LONDRES FT 100

6515

6365

6215

6065

5916

5766[ [ [

22 J. 5 M. 21 A.

4282,60

PARIS CAC 40

4379

4301

4223

4146

4068

3990[ [ [

21 J. 5 M. 21 A.

5124,13

FRANCFORT DAX 30

5243

5121

4999

4876

4754

4632[ [ [

22 J. 5 M. 21 A.

Taux d’interet (%)Taux Taux Taux TauxTaux20/04 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans

FRANCE ......... 2,48 2,46 3,94 4,87

ALLEMAGNE .. 2,50 2,56 3,84 4,83

GDE-BRETAG. 5,38 5,08 4,45 4,45

ITALIE ............ 2,93 2,90 4,09 5,08

JAPON............ 0,05 0,08 1,50 ....

ETATS-UNIS... 4,53 4,38 5,16 5,53

SUISSE ........... 0,33 0,81 2,40 3,79

PAYS-BAS....... 2,45 2,57 3,99 4,91

Taux de change fixe zone ¤uro¤uro contre f Taux contre franc f Taux

FRANC......................... 6,55957 ¤URO ........................... 0,15245DEUTSCHEMARK ......... 1,95583 DEUTSCHEMARK ......... 3,35385LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) .......... 3,38774PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100).... 3,27190SCHILLING AUTR. (10).. 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703PUNT IRLANDAISE....... 0,78756 PUNT IRLANDAISE....... 8,32894FLORIN NEERLANDAIS 2,20371 FLORIN NEERLANDAIS 2,97660

FRANC BELGE (10) ....... 4,03399 FRANC BELGE (10) ....... 1,62607MARKKA FINLAND....... 5,94573 MARKKA FINLAND....... 1,10324

Matieres premieresCours Var. %En dollars f 20/04 veille

METAUX (LONDRES) $/TONNECUIVRE 3 MOIS .............. 1518,5 ± 0,88

ALUMINIUM 3 MOIS ...... 1307 ± 0,53

PLOMB 3 MOIS .............. 527,5 ± 0,47

ETAIN 3 MOIS ................ 5425 ± 0,18

ZINC 3 MOIS.................. 1033,5 ± 0,53

NICKEL 3 MOIS .............. 5210 ± 0,76

METAUX (NEW YORK) $/ONCEARGENT A TERME ......... 5,17 0,19

PLATINE A TERME ......... 82158,45 0,29

GRAINES DENREES $/BOISSEAUBLE (CHICAGO).............. 258,5 ....

MAIS (CHICAGO)............ 223,75 ± 0,11

SOJA TOURTEAU (CHG.). 134,2 ± 0,07

SOFTS $/TONNECACAO (NEW YORK)....... 1052 ± 1,31

CAFE (LONDRES) ........... 1479 ....

SUCRE BLANC (PARIS) ... 181 ....

OrCours Var %En ¤uros f 20/04 19/04

OR FIN KILO BARRE ...... 8580 ± 0,23

OR FIN LINGOT............. 8620 ....

ONCE D’OR (LO) $ ......... 284,35 + 0,05

PIECE FRANCE 20 F........ 49,60 ....

PIECE SUISSE 20 F.......... 52,10 ....

PIECE UNION LAT. 20 F . 50,60 ....

PIECE 10 DOLLARS US ... 270 ± 4,93

PIECE 20 DOLLARS US ... 475 + 0,64

PIECE 50 PESOS MEX...... 322 + 0,31

MatifVolume dernier premierCours10 h 15 f 21/04 prix prix

Notionnel 5,5JUIN 99........... 6400 96,45 96,35

Euribor 3 moisJUIN 99........... 1217 97,42 97,40

PetroleCours Var. %En dollars f 20/04 veille

BRENT (LONDRES) ........ 15,70 ....

WTI (NEW YORK) ........... 17,78 ....

LIGHT SWEET CRUDE .... 17,79 ± 0,08

Cours de change croisesCours Cours Cours Cours Cours Cours

21/04 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.DOLLAR ................. .... 0,84055 1,06240 0,16196 1,61230 0,66339

YEN ....................... 118,97000 .... 126,36500 19,26500 191,78000 78,89500

¤URO ..................... 0,94127 0,79136 .... 0,15245 1,51745 0,62430

FRANC................... 6,17430 5,19045 6,55957 .... 9,95595 4,09500

LIVRE ..................... 0,62023 0,52140 0,65900 0,10045 .... 0,41130

FRANC SUISSE ....... 1,50740 1,26735 1,60150 0,24420 2,43125 ....

TABLEAU DE BORD

Hors zone ¤uro¤uro contre f 20/04

COURONNE DANOISE. 7,4328

COUR. NORVEGIENNE 8,2755

COUR. SUEDOISE ........ 8,8990

COURONNE TCHEQUE 37,832

DOLLAR AUSTRALIEN . 1,6374

DOLLAR CANADIEN .... 1,5825

DOLLAR NEO-ZELAND 1,9332

DRACHME GRECQUE..325,70FLORINT HONGROIS ..251,27ZLOTY POLONAIS........ 4,2675

LeMonde Job: WMQ2204--0025-0 WAS LMQ2204-25 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1461 Lcp: 700 CMYK

F I N A N C E S E T M A R C H É S LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 25

http://www.lemonde.fr

La Bourse au quotidien :l’actualité des entreprises

les cotations en directles informations financières...

b L’action BP Amoco a perdumardi 20 avril 5,3 % à 1 120 pence.Chevron Corp., la quatrièmecompagnie pétrolière américaine,a annulé sa proposition de joint-venture de production avecAtlantic Richfield Corp., qui estactuellement en cours de rachatpar BP Amoco.b La valeur Pirelli s’est inscriteen baisse de 3 % à 2,83 euros mar-di. Le groupe italien attend l’avaldu gouvernement d’Indonésiepour racheter à son partenaireGajal Tunggal Group’s ses 50 %dans Pirelli Cables Indonesia.b L’action Olivetti a cédé 1,2 %en clôture de séance mardi pourfinir à 2,88 euros. Le cours deBourse de l’italien est sous la

pression des négociations entreDeutsche Telecom et TelecomItalia, ce dernier cherchant à évi-ter de passer sous la coupe d’Oli-vetti.b Le titre Alitalia s’est repliémardi de 2,1 % à 3,12 euros aprèsque la septième compagnie euro-péenne eut annoncé qu’elle nes’attendait pas à réaliser des pro-fits au premier semestre 1999, enpartie à cause de la guerre enYougoslavie.b L’action SAP s’est affaibliemardi de 5,5 % à 273 euros, pre-nant en compte la révision enbaisse des attentes du fabricantallemand de logiciels de gestion àdestination des entreprises surses résultats au premier trimestre.

Code Cours % Var.21/04 10 h 26 f pays en ¤uros veille

AUTOMOBILEAUTOLIV SDR SE 37,48 ± 0,45

BASF AG BE e 40,9 ± 2,04

BMW DE e 643 + 1,42

CONTINENTAL AG DE e 23 + 1,10

DAIMLERCHRYSLER DE e 91,7 ....

FIAT IT e 3,14 + 0,32

FIAT PRIV. IT e 1,56 ....

LUCAS VARITY GB 4,43 ....

MICHELIN-B- /RM FR e 47,5 ± 2,06

PEUGEOT /RM FR e 166,1 ± 1,66

PIRELLI IT e 2,86 + 1,06

RENAULT FR e 38,15 ± 0,26

VALEO /RM FR e 86,85 ± 1,08

VOLKSWAGEN DE e 69,1 + 0,36

VOLVO -A- SE 24,72 + 0,92

VOLVO -B- SE 25,06 + 0,68

f DJ E STOXX AUTO P 283,31 ± 0,06

BANQUESABBEY NATIONAL GB 19,75 ± 1,74

ABN AMRO HOLDIN NL e 20,6 + 0,49

ALLIED IRISH BA GB 14,62 + 0,31

ALPHA CREDIT BA GR 62,63 ....

ARGENTARIA R ES e 21,64 + 0,19

B PINTO MAYOR R PT e 16,43 ....

BANCO ESSI R PT e 10,48 ....

BANK AUSTRIA AG AT e 57,2 + 1,78

BANK OF IRELAND GB 18,21 ....

BANK OF PIRAEUS GR 25,15 ....

BANKINTER R ES e 36,54 + 0,41

BARCLAYS PLC GB 29,02 + 1,65

BAYR.HYPO-U.VER DE e 56,9 ± 0,18

BCA FIDEURAM IT e 5,53 + 2,03

BCA INTESA IT e 5,61 + 1,63

BCA ROMA IT e 1,59 + 1,27

BCO BILBAO VIZC ES e 14,54 ± 0,41

BCO POPULAR ESP ES e 63,55 + 1,68

BCO SANTANDER C ES e 20,39 ± 0,63

BCP R PT e 25,9 ....

BNP /RM FR e 71,7 + 0,21

CCF /RM FR e 90,05 + 0,06

CHRISTIANIA BK NO 3,69 + 0,33

COMIT IT e 7,46 + 1,22

COMM.BANK OF GR GR 157,35 ....

COMMERZBANK DE e 29,25 + 0,17

DEN DANSKE BK DK 96,87 ± 0,96

DEN NORSKE BANK NO 3,54 + 1,38

DEUTSCHE BANK A DE e 46,55 + 3,22

DEXIA CC BE e 148 + 0,20

DEXIA FCE RM FR e 133 + 0,23

DRESDNER BANK DE e 36,4 + 1,11

ERGO BANK GR 81,36 ....

FIRST AUSTRIAN AT e 575 ....

FOERENINGSSB A SE 23,04 + 0,49

FOKUS BK NO 9,06 ....

HALIFAX GB 13,51 + 0,23

HSBC HOLDS GB 33,46 + 0,23

IONIAN BK REG.S GR 54,93 ....

JYSKE BANK REG DK 73,32 ....

KAPITAL HOLDING DK 34,98 + 0,78

KBC BANCASSURAN BE e 58,9 ± 0,17

LLOYDS TSB GB 14,77 + 0,62

MERITA FI e 5,17 + 0,19

NAT BANK GREECE GR 61,41 ....

NATEXIS FR e 51,1 ± 0,20

NATL WESTM BK GB 23,13 + 0,40

NORDBANKEN HOLD SE 5,55 + 1,02

ROLO BANCA 1473 IT e 22,6 + 0,67

ROYAL BK SCOTL GB 21,78 + 0,28

S-E-BANKEN -A- SE 11,86 + 1,44

STE GENERAL-A-/ FR e 159,4 + 2,18

SV HANDBK -A- SE 33,71 ....

UBS REG CH 301,75 + 1,04

UNICREDITO ITAL IT e 4,99 + 1,42

UNIDANMARK -A- DK 58,52 ± 1,14

XIOSBANK GR 26,68 ....

f DJ E STOXX BANK P 277,4 + 0,55

PRODUITS DE BASEALUMINIUM GREEC GR 70,02 ....

ARJO WIGGINS AP GB 2,67 ....

ASSIDOMAEN AB SE 20,23 ± 0,55

AVESTA SE 4,12 + 0,55

BEKAERT BE e 455 ....

BILTON GB 4,60 ....

BOEHLER-UDDEHOL AT e 53,5 + 1,71

BRITISH STEEL GB 2,32 ± 1,92

BUHRMANN NV NL e 18,5 + 2,21

BUNZL PLC GB 4,40 + 2,84

CART.BURGO IT e 6,53 + 0,15

ELKEM ASA, OSLO NO 15,95 + 2,33

ELVAL GR 11,30 ....

INPARSA PT e 15,28 ....

JOHNSON MATTHEY GB 8,47 + 0,18

MAYR-MELNHOF KA AT e 45,2 ± 0,55

METSAE-SERLA A FI e 8 ....

MODO B FR SE 23,99 ± 1,39

NORSKE SKOGIND- NO 33,71 ....

OUTOKUMPU OY -A FI e 10,5 ± 4,98

PECHINEY-A- FR e 38,7 ± 1,28

PORTUCEL INDUST PT e 5,65 ....

RAUTARUUKKI K FI e 6,7 ± 2,19

RIO TINTO GB 14,98 ± 6

SIDENOR GR 23,60 ....

SILVER & BARYTE GR 28,37 ....

SMURFIT JEFFERS GB 2,55 ± 3,45

SONAE INDUSTRIA PT e 10,01 ....

SOPORCEL PT e 8,98 ....

SSAB SW ST A FR SE 11,80 + 1,45

STORA ENSO -A- FI e 10,55 ....

STORA ENSO -R- FI e 10,9 + 0,46

SVENSKA CELLULO SE 23,54 + 1,21

THYSSEN DE e 174 ....

TRELLEBORG B SE 9,83 + 1,16

UNION MINIERE BE e 34,2 ± 0,15

UPM-KYMMENE COR FI e 27,7 + 0,91

USINOR FR e 13,76 ± 1,71

VIOHALCO GR 28,14 ....

VOEST-ALPINE ST AT e 31,7 + 0,16

f DJ E STOXX BASI P 179,61 ± 0,92

CHIMIEAGA -A- SE 13,09 ....

AGA -B- SE 12,92 ± 1,29

AIR LIQUIDE /RM FR e 152 ± 0,65

AKZO NOBEL NL e .... ....

BASF AG DE e 40,9 ± 2,04

BAYER AG DE e 40,3 ± 0,62

BOC GROUP PLC GB 16,16 ± 1,57

CIBA SPEC CHEM CH 76,53 + 1,03

CLARIANT N CH 480,05 + 2,39

DEGUSSA-HUELS DE e 38,5 ± 3,75

DYNO INDUSTRIER NO 16,80 ....

EMS-CHEM HOLD A CH 4613,47 + 0,07

HENKEL KGAA VZ DE e 72 + 1,12

ICI GB 10,43 ....

KEMIRA FI e 6 ....

LAPORTE GB 11,17 + 0,14

PERSTORP -B- SE 10,79 ....

SNIA IT e 1,22 ....

SOLVAY BE e 65,7 ....

TESSENDERLO CHE BE e 47,99 + 1,89

f DJ E STOXX CHEM P 344,63 ± 0,40

CONGLOMERATSAKER RGI -A- NO 12,93 ....

CGIP /RM FR e 47,5 + 2,59

CIR IT e 1,04 ....

D’IETEREN SA BE e 431,7 + 0,16

GAZ ET EAUX /RM FR e 41 + 0,24

GBL BE e 173 ± 0,40

GENL ELECTR CO GB 8,39 ± 0,54

GEVAERT BE e 66,5 ....

HAGEMEYER NV NL e 31,65 ± 0,78

INCHCAPE PLC GB 2,38 ....

INVESTOR -A- SE 41,91 + 0,54

INVESTOR -B- SE 42,59 + 0,40

KVAERNER -A- NO 18,37 + 0,33

LVMH / RM FR e 232,7 ± 0,56

MYTILINEOS HOLD GR 12,24 ....

NORSK HYDRO NO 41,45 ± 0,72

OERLIKON-BUEHRL CH 134,66 + 1,17

ORKLA -A- NO 15,23 + 0,80

ORKLA -B- NO 13,35 ....

SONAE INVESTIME PT e 34,47 ....

VEBA AG DE e 50,6 + 0,20

f DJ E STOXX CONG P 238,01 ± 0,05

TELECOMMUNICATIONSBRITISH TELECOM GB 14,90 ....

CABLE & WIRELES GB 11,99 + 1,80

DEUTSCHE TELEKO DE e 35,9 ± 1,10

EUROPOLITAN HLD SE 83,27 ....

FRANCE TELECOM FR e 73,5 + 0,41

HELLENIC TELE ( GR 19,65 ....

KONINKLIJKE KPN NL e 42,2 + 0,72

CAMDEN NATIONAL GR .... ....

PORTUGAL TELECO PT e 39,5 ....

SWISSCOM N CH 320,45 + 2,59

TELE DANMARK DK 96,20 + 0,99

TELECEL PT e 145,6 ....

TELECOM ITALIA IT e 10,17 + 2,94

TELECOM ITALIA IT e 5,28 + 4,76

TELEFONICA ES e 40,99 + 0,74

TIM IT e 5,83 + 0,52

VODAFONE GROUP GB 16,09 ± 0,66

f DJ E STOXX TCOM P 645,66 ± 0,30

CONSTRUCTIONACCIONA ES e 47,6 ± 0,19

ACESA REG ES e 12,16 + 0,91

AKTOR SA GR 15,20 ....

ASKO OY FI e 15 ....

AUMAR R ES e 20,2 + 1

AUTOSTRADE IT e 6,94 + 1,46

BCA INTESA IT e 5,61 + 1,63

BICC PLC GB 1,65 ....

BLUE CIRCLE IND GB 6,27 ....

BOUYGUES /RM FR e 220 ± 0,90

BPB GB 5,08 ± 1,47

CARADON GB 2,25 ± 0,67

CBR BE e 88,25 + 1,20

CHARTER GB 6,43 + 0,24

CIMPOR SGPS R PT e 25,48 ....

COLAS /RM FR e 175,9 + 2,27

CRH PLC GB 18,59 ....

CRISTALERIA ESP ES e 49,4 + 1,44

DRAGADOS CONSTR ES e 32,13 + 0,09

FOM CON CONTRAT ES e 56 + 0,18

GROUPE GTM FR e 86 ± 1,15

HANSON PLC GB 9,14 ± 1,47

HEIDELBERGER ZE DE e 64,3 + 0,31

HELL.TECHNODO.R GR 10,19 ....

HERACLES GENL R GR 23,06 ....

HOCHTIEF ESSEN DE e 34,9 + 0,87

HOLDERBANK FINA CH 249,38 ....

HOLDERBANK FINA CH 1147,76 + 0,05

IMETAL /RM FR e 119,1 ± 0,75

ITALCEMENTI IT e 10,9 + 3,32

ITALCEMENTI RNC IT e 4,6 ± 0,65

LAFARGE /RM FR e 96,45 ± 0,57

MICHANIKI REG. GR 8,07 ....

PARTEK FI e 10,2 + 1,49

PHILIPP HOLZMAN DE e 143,5 + 1,77

PILKINGTON PLC GB 1,27 ± 1,18

RMC GROUP PLC GB 14,34 ± 1,56

RUGBY GRP GB 1,85 + 3,39

SAINT GOBAIN /R FR e 170 ± 0,41

SEMAPA PT e 15,79 ....

SKANSKA -B- SE 36,86 ± 0,30

SUPERFOS DK 12,24 + 1,11

TARMAC GB 1,79 ± 1,67

TAYLOR WOODROW GB 2,97 ....

TECHNIP /RM FR e 105,2 ± 0,75

TITAN CEMENT RE GR 67,52 ....

UNICEM IT e 10,2 ....

URALITA ES e 8,94 + 3,47

VALENCIANA CEM ES e 9,25 ....

WIENERB BAUSTOF AT e 173,42 ± 0,19

WILLIAMS GB 6,86 + 0,44

f DJ E STOXX CNST P 202,11 ± 0,08

CONSOMMATION CYCLIQUEACCOR /RM FR e 231 ± 0,17

ADIDAS-SALOMON DE e 86 ± 0,58

ALITALIA IT e 3,13 + 0,32

AUSTRIAN AIRLIN AT e 32,7 + 0,46

BANG & OLUFSEN DK 64,58 ....

BARRATT DEV PLC GB 5,71 + 1,08

BEAZER GROUP GB 3,14 ....

BENETTON GROUP IT e 1,67 ± 0,60

BERKELEY GROUP GB 11,02 ....

BRITISH AIRWAYS GB 7,86 ± 1,89

BRYANT GROUP PL GB 2,11 ....

CHARGEURS RM FR e 50,15 ± 0,69

CLUB MED. /RM FR e 88,3 ± 1,23

COATS VIYELLA GB 0,67 ....

COMPASS GRP GB 9,94 + 1,55

COURTAULDS TEXT GB 2,35 ....

DT.LUFTHANSA N DE e 22,1 ....

ELECTROLUX -B- SE 20 ± 1,66

EMI GROUP GB 7,25 ± 2,45

EURO DISNEY /RM FR e 1,2 ± 0,83

FINNAIR FI e 5,1 ....

G WIMPEY PLC GB 2,37 ± 0,64

GRANADA GROUP P GB 21,20 + 0,87

HERMES INTL FR e 70 + 0,72

HPI IT e 0,63 ....

HUNTER DOUGLAS NL e 33,85 ± 1,60

KLM NL e 29 ± 2,19

LADBROKE GRP GB 4,48 ± 1,99

MOULINEX /RM FR e 10,18 ....

NCL HLDG NO 2,51 ....

PATHE /RM FR e 231 ± 0,35

PENTLAND GRP GB 1,64 ....

PERSIMMON PLC GB 3,90 ± 0,39

PREUSSAG AG DE e 46,4 + 2,20

RANK GROUP GB 4,14 ± 2,15

SAIRGROUP N CH 215,71 + 2,22

SAS DANMARK A/S DK 9,75 ....

SEB /RM FR e 67 + 0,90

THE SWATCH GRP CH 596,01 ± 0,42

THE SWATCH GRP CH 129,99 + 0,24

WILLIAM BAIRD GB 1,75 + 1,77

WILSON BOWDEN GB 11,35 ± 0,66

WOLFORD AG AT e 45 + 0,38

WW/WW UK UNITS GB 0,90 + 3,51

f DJ E STOXX CYC GO P 162,96 + 0,17

PHARMACIEASTRA -A- SE 19,22 ± 1,16

ASTRA -B- SE 19,44 + 0,29

ELAN CORP GB 66,79 ....

GLAXO WELLCOME GB 28,08 + 0,22

HOECHST AG DE e 41,2 ± 1,44

NOVARTIS N CH 1421,45 ± 2,56

NOVO NORDISK B DK 92,83 ....

ORION A FI e 19,8 ....

ORION B FI e 19 ± 0,78

RHONE POUL./RM FR e 41,4 ± 0,53

ROCHE HOLDING CH 16817,33 ± 0,09

ROCHE HOLDING G CH 10844,76 + 0,84

SANOFI /RM FR e 142,1 + 0,85

SCHERING AG DE e 105,75 + 0,09

SMITHKLINE BEEC GB 12,57 ....

ZENECA GROUP GB .... ....

f DJ E STOXX PHAR P 366,35 ± 0,22

ENERGIEAKER MARITIME NO 10,63 ....

BG GB 5,14 + 0,59

BP AMOCO GB 16,95 + 0,36

BURMAH CASTROL GB 17,03 ± 0,27

CESPA ES e 30 + 0,33

ELECTRAFINA BE e 114,2 ± 0,61

ELF AQUITAINE / FR e 134,8 ± 1,25

ENI IT e 6,01 + 0,33

ENTERPRISE OIL GB 6,25 + 0,49

F.OLSEN ENERGY NO 8,10 ....

LASMO GB 2,25 ....

OMV AG AT e 93,73 + 1,55

PETROFINA SA BR BE e 520 ± 1,79

PETROLEUM GEO-S NO 13,59 ± 3,02

PRIMAGAZ /RM FR e 67,1 + 0,15

PROSAFE NO 7,25 ....

REPSOL ES e 45,3 ....

ROYAL DUTCH CO NL e 51,55 ± 0,96

SAGA PETROLEUM NO 10,63 ....

SAIPEM IT e 3,96 ± 1

SHELL TRANSP & GB 6,56 ± 0,69

SMEDVIG -A- NO 11,48 ....

TOTAL /RM FR e 115,5 ± 1,70

f DJ E STOXX ENGY P 279,34 ± 0,84

SERVICES FINANCIERS3I GB 10,37 ± 0,15

ALMANIJ BE e 63,5 + 0,55

ALPHA FINANCE GR 31,78 ....

AMVESCAP GB 9,49 + 0,81

BAIL INVEST /RM FR e 123,8 ± 0,16

BPI-SGPS R PT e 25,31 ....

BRITISH LAND CO GB 8,35 ± 3

CAPITAL SHOPPIN GB 5,90 ....

COBEPA BE e 65 ± 0,76

CORP FIN ALBA - ES e 138,85 + 0,65

CPR /RM FR e 44,45 ± 1

CS GROUP N CH 177,37 + 0,35

EURAFRANCE /RM FR e 450 + 0,22

FONCIERE LYONNA FR e 122 ± 0,41

GECINA /RM FR e 102 ± 0,10

HAMMERSON GB 7,01 ....

KAPITAL HOLDING DK 34,98 + 0,78

LAND SECURITIES GB 12,37 ± 0,12

LIBERTY INT.HDG GB 6,74 ....

MEDIOBANCA IT e 12,15 + 1,25

MEDIOLANUM IT e 6,18 ....

MEPC PLC GB 7,10 ± 0,85

METROVACESA ES e 21,23 + 1,10

MEDIOLANUM NL e 6,18 ....

PARIBAS FR e 95,5 + 1

PROVIDENT FIN GB 16,12 ....

RODAMCO NV NL e 22,45 + 0,67

SCHRODERS PLC GB 21,70 + 0,85

SEFIMEG N /RM FR e 61,5 + 2,50

SIMCO N /RM FR e 81 ....

SLOUGH ESTATES GB 5,01 ....

UNIBAIL /RM FR e 124,5 + 0,81

UNIM IT e 0,51 ....

VALLEHERMOSO ES e 9,59 ± 1,13

WOOLWICH PLC GB 6,01 ± 0,50

f DJ E STOXX FINS P 256,72 + 0,46

ALIMENTATION ET BOISSONALLIED DOMECQ GB 7,48 + 0,82

ASSOCIATE BRIT GB 6,65 + 1,15

BASS GB 13,57 ± 0,67

BBAG OE BRAU-BE AT e 41,1 ± 0,72

BONGRAIN /RM FR e 350 + 0,57

BRAU-UNION AT e 47,5 ± 1,04

CADBURY SCHWEPP GB 12,89 + 1,19

CARLSBERG -B- DK 40,36 + 1,69

CARLSBERG AS -A DK 40,16 ....

CHR. HANSEN HLD DK 94,85 ....

CULTOR -1- FI e 17,45 ....

DANISCO DK 42,51 + 0,32

DANONE /RM FR e 247,3 + 0,53

DELTA DAIRY GR 14,58 ....

DIAGEO GB 10,53 + 2,81

ELAIS OLEAGINOU GR 19,31 ....

ERID.BEGH.SAY / FR e 135 ± 0,59

GREENCORE GROUP GB 3,67 ....

HEINEKEN NL e 45,95 + 0,44

HELLENIC BOTTLI GR 24,84 ....

HELLENIC SUGAR GR 7,52 ....

HUHTAMAEKI I VZ FI e 32 ....

KERRY GRP-A- GB 12,52 ....

MONTEDISON IT e 0,93 ....

NESTLE N CH 1721,95 + 0,29

PARMALAT IT e 1,43 ....

PERNOD RICARD / FR e 58,2 + 0,34

RAISIO GRP V FI e 8,5 + 1,80

RIEBER & SON -B NO 5,92 ....

TATE & LYLE GB 6,22 ....

UNICER R PT e 20,99 ....

UNIGATE PLC GB 6,25 + 0,98

UNILEVER NL e 63 ± 2,17

UNILEVER GB 8,32 + 0,55

f DJ E STOXX F & BV P 233,1 + 0,96

BIENS D’EQUIPEMENTABB AB -A- SE 12,36 + 0,46

ABB AB -B- SE 12,36 + 0,46

ABB BADEN CH 1298,63 + 1,76

ADECCO CHESEREX CH 453,87 ± 0,27

ALSTOM FR e 29,32 ± 1,78

ALUSUISSE LON G CH 1095,39 + 0,98

ASSOC BR PORTS GB 4,30 ± 1,05

ATLAS COPCO -A- SE 23,94 ± 3,18

ATLAS COPCO -B- SE 23,37 ± 3,70

ATTICA ENTR SA GR 8,06 ....

BAA GB 9,77 + 2,38

BBA GROUP PLC GB 7,86 + 0,19

BERGESEN NO 13,29 ....

BONHEUR NO 24,17 ....

CMB BE e 39,75 + 1,92

CMG GB 24,74 + 3,30

COOKSON GROUP P GB 2,67 ± 3,30

DAMPSKIBS -A- DK 7803,25 ....

DAMPSKIBS -B- DK 7937,79 ....

DAMSKIBS SVEND DK 11435,80 ....

DELTA PLC GB 2,50 + 1,85

DET SONDENFJ NO NO 7,73 ± 0,78

ELECTROCOMPONEN GB 8,01 + 2,92

EQUANT NV DE e 76 ± 1,30

FINNLINES FI e 28,2 ± 2,76

FKI GB 2,72 ....

FLS IND.B DK 20,58 + 2,34

FLUGHAFEN WIEN AT e 39,06 + 0,41

GKN GB 17 + 0,18

GLYNWED INTL PL GB 3,34 ± 1,79

HALKOR GR 8,54 ....

HAYS GB 10,27 ± 1,46

HEIDELBERGER DR DE e 55,5 + 2,78

HELLAS CAN SA P GR 20,51 ....

IFIL IT e 3,6 ± 0,55

IMI PLC GB 4,70 ± 0,64

ISS INTL SERV-B DK 55,16 ....

KOEBENHAVN LUFT DK 98,89 ....

KON.NEDLLOYD NL e 25,35 ± 0,59

KONE B FI e 102 ....

LAHMEYER DE e 46,98 ....

LEGRAND /RM FR e 224,5 ± 2,39

LEIF HOEGH NO 11,96 ....

LINDE AG DE e 590 + 0,34

MAN AG DE e 29,7 ± 3,10

MANNESMANN AG DE e 117,8 + 1,38

METALLGESELLSCH DE e 18,8 ± 1,16

METRA A FI e 20,4 ....

MORGAN CRUCIBLE GB 4,20 + 5,32

NFC GB 2,28 + 1,35

NKT HOLDING DK 67,27 ....

OCEAN GROUP GB 14,45 ....

PENINS.ORIENT.S GB 14,42 + 1,17

PREMIER FARNELL GB 3,98 ....

RAILTRACK GB 18,74 ± 0,80

RANDSTAD HOLDIN NL e 44,75 + 1,36

RATIN -A- DK 147,99 ....

RATIN -B- DK 156,74 ....

RAUMA OY FI e 12,3 ± 1,60

RENTOKIL INITIA GB 5,45 + 0,28

REXAM GB 3,85 ....

REXEL /RM FR e 77,5 + 1,71

RHI AG AT e 27,77 + 1,31

RIETER HLDG N CH 548,63 ± 0,45

SANDVIK -A- SE 19,89 ± 0,84

SANDVIK -B- SE 20 ± 0,84

SAURER ARBON N CH 529,30 ± 0,12

SCANIA AB -A- SE 24,61 ....

SCANIA AB -B- SE 24,61 ± 0,45

SCHINDLER HOLD CH 1402,74 ....

SCHINDLER HOLD CH 1536,78 + 1,02

SCHNEIDER /RM FR e 57,6 ± 0,86

SEAT-PAGINE GIA IT e 1,14 + 1,79

SECURICOR GB 8,42 ± 0,89

SECURITAS -B- SE 14,16 + 1,61

SGS GENEVA BR CH 846,63 + 1,19

SHANKS & MCEWAN GB 3,29 ± 2,25

SIDEL /RM FR e 74,4 ± 2,49

INVENSYS GB 4,81 ± 0,31

SITA /RM FR e 191,1 ± 1,49

SKF -A- SE 14,61 ....

SKF -B- SE 14,83 ± 2,58

SOPHUS BEREND - DK 26,91 + 0,50

STORK NV NL e 21,35 + 0,23

SULZER FRAT.SA1 CH 600,37 + 0,31

SVEDALA SE 16,52 ....

SVENDBORG -A- DK 10628,57 ....

T.I.GROUP PLC GB 7,13 + 1,08

TOMRA SYSTEMS NO 38,67 + 0,63

VA TECHNOLOGIE AT e 83,7 + 1,09

VALMET FI e 11,9 + 2,59

f DJ E STOXX IND GO P 331,84 ± 0,07

ASSURANCESAGF /RM FR e 48,47 + 0,64

ALLEANZA ASS IT e 10,9 + 1,87

ALLIANZ AG DE e 287,5 + 0,10

ALLIED ZURICH GB 12,05 + 0,76

ASPIS PRONIA GE GR 14,86 ....

AXA /RM FR e 118 + 0,85

CGU GB 14,27 + 0,11

CNP ASSURANCES FR e 23,2 ± 0,09

CORP.MAPFRE REG ES e 18,18 + 0,94

ERGO VERSICHERU DE e 109 + 0,93

ETHNIKI GEN INS GR 42,83 ....

FONDIARIA ASS IT e 5,13 + 0,59

FORSIKRING CODA DK 93,50 ....

FORTIS AMEV NV NL e .... ....

GENERALI ASS IT e 36,95 + 0,96

GENERALI HLD VI AT e 194 ....

INA IT e 2,49 + 2,05

IRISH LIFE GB 8,65 ....

LEGAL & GENERAL GB 10,84 ± 0,83

MUENCH RUECKVER DE e 180 + 0,56

NORWICH UNION GB 6,56 ± 1,82

POHJOLA GRP.B FI e 44 ± 10,93

PRUDENTIAL CORP GB 12,19 + 1,90

RAS IT e 10,01 + 0,60

ROYAL SUN ALLIA GB 7,69 ± 0,39

SAMPO -A- FI e 27 + 0,75

SWISS RE N CH 2061,10 + 0,24

SEGUROS MUNDIAL PT e 25,7 ....

SKANDIA INSURAN SE 17,02 + 1

STOREBRAND NO 7,13 + 0,85

SWISS LIFE BR CH 609,10 + 1,24

TOPDANMARK AS DK 163,46 ....

TRYG-BALTICA DK 23,41 ....

ZURICH ALLIED N CH 587,91 + 0,96

f DJ E STOXX INSU P 332,07 + 0,13

MEDIASB SKY B GROUP GB 8,20 + 2,47

CANAL PLUS /RM FR e 284,9 + 1,57

CARLTON COMMUNI GB 9,30 ± 0,16

ELSEVIER NL e 13,75 + 3,77

HAVAS ADVERTISI FR e 175 ± 1,69

INDEPENDENT NEW IR e 4,75 + 0,42

LAGARDERE SCA N FR e 31,3 + 1,29

MEDIASET IT e 8,04 + 0,75

PEARSON GB 18,74 + 0,82

REED INTERNATIO GB 8,18 + 1,13

REUTERS GROUP GB 12,75 ± 3,78

SCHIBSTED NO 12,57 ....

TELEWEST COMM. GB 3,92 + 1,98

TF1 FR e 190,5 ....

UNITED NEWS & M GB 9,08 ± 1,97

WOLTERS KLUWER NL e 167,45 ± 1,41

WPP GROUP GB 7,63 + 0,40

f DJ E STOXX MEDIA P 315,6 + 0,67

BIENS DE CONSOMMATIONAHOLD NL e 35,15 ± 1,13

ASDA GROUP PLC GB 2,82 + 1,09

ATHENS MEDICAL GR 17,50 ....

AUSTRIA TABAK A AT e 59 + 0,02

BEIERSDORF AG DE e 66,66 + 0,85

BIC /RM FR e 46,1 + 1,30

BRIT AMER TOBAC GB 7,36 + 3,41

CASINO GP /RM FR e 90,85 + 0,39

CFR UNITS -A- CH 1471,32 ± 0,21

CPT MODERNES /R FR e 564 ....

DELHAIZE BE e 84,5 + 0,24

ESSILOR INTL /R FR e 309,5 + 1,11

ETS COLRUYT BE e 665 + 0,61

FYFFES GB 2,20 ....

GIB BE e 34,7 + 0,29

GOODYS GR 23,55 ....

IMPERIAL TOBACC GB 8,73 + 0,35

KESKO OY FI e 13,7 ....

L’OREAL /RM FR e 601 + 0,25

MODELO CONTINEN PT e 19,01 ....

PAPASTRATOS CIG GR 14,35 ....

PROMODES /RM FR e 604 ± 0,33

RECKITT & COLMA GB 10,47 + 1,32

SAFEWAY GB 4,07 + 1,13

SAINSBURY J. PL GB 6,10 ± 0,99

SEITA /RM FR e 58 ± 1,61

SMITH & NEPHEW GB 2,52 ....

STAGECOACH HLDG GB 3,34 + 1,38

TABACALERA REG ES e 17,55 + 0,86

TAMRO FI e 4,1 ....

TESCO PLC GB 2,70 ....

TNT POST GROEP NL e 24,4 ± 1,01

f DJ E STOXX N CY G P 483,03 ± 0,02

COMMERCE DISTRIBUTIONARCADIA GRP GB 3,81 ± 1,57

BOOTS CO PLC GB 12,49 + 0,49

CARREFOUR /RM FR e 733,5 ± 0,41

CASTO.DUBOIS /R FR e 213 ....

CENTROS COMER P ES e 18,7 ....

CONTINENTE ES e 23,79 ± 0,04

DIXONS GROUP PL GB 19,12 + 3,70

GEHE AG DE e 43,9 + 3,17

GREAT UNIV STOR GB 10,81 + 0,28

GUILBERT /RM FR e 132 + 1,93

HENNES & MAURIT SE 88,32 ....

JERONIMO MARTIN PT e 31,65 ....

KARSTADT AG DE e 402 + 0,50

KINGFISHER GB 11,52 + 1,34

MARKS & SPENCER GB 6,69 ± 0,68

METRO DE e 63,2 ± 1,25

NEXT PLC GB 11,53 ....

PINAULT PRINT./ FR e 147 + 0,82

RINASCENTE IT e 7,45 + 1,09

STOCKMANN A FI e 18,5 ....

VALORA HLDG N CH 212,59 + 0,89

W.H SMITH GRP GB 10,90 + 0,70

WOLSELEY PLC GB 8,24 ± 0,37

f DJ E STOXX RETL P 356,46 + 0,21

HAUTE TECHNOLOGIEALCATEL /RM FR e 120,6 + 1,34

ALTEC SA REG. GR 13,13 ....

BAAN COMPANY NL e 7,65 + 2

BARCO BE e 167,9 ± 0,06

BRITISH AEROSPA GB 6,45 ± 0,23

CAP GEMINI /RM FR e 131,4 + 4,12

COLOPLAST B DK 93,50 ....

COLT TELECOM NE GB 16,47 + 0,46

DASSAULT SYST./ FR e 33,5 + 1,82

FINMECCANICA IT e 0,94 + 1,08

FRESENIUS MED C DE e 51,5 ± 0,87

GAMBRO -A- SE 8,93 + 0,63

GETRONICS NL e 34,9 + 2,35

GN GREAT NORDIC DK 31,48 ± 0,85

INTRACOM N GR 54,96 ....

KON. PHILIPS EL NL e 76,6 ± 0,58

MERKANTILDATA NO 8,28 + 3,01

MISYS GB 8,61 + 1,98

NERA ASA NO 1,86 + 1,99

NETCOM ASA NO 27,67 ....

NOKIA FI e 68,9 + 4,39

NOKIA -K- FI e 157,5 ....

NYCOMED AMERSHA GB 7,21 ....

OCE NL e 26,9 + 1,89

OLIVETTI IT e 2,93 + 1,74

ROLLS ROYCE GB 4,46 ....

SAGEM FR e 500,5 ± 0,40

SAP AG DE e 269 + 13,98

SAP VZ DE e 308 + 13,24

SEMA GROUP GB 9,20 + 1,85

SIEMENS AG DE e 65,7 ± 0,30

SMITHS IND PLC GB 15,12 ± 0,40

STMICROELEC SIC FR e 98,5 + 3,52

TANDBERG DATA A NO 4,95 + 1,49

THOMSON CSF /RM FR e 28,05 + 1,96

WILLIAM DEMANT DK 63,23 ....

f DJ E STOXX TECH P 392,25 + 2,76

SERVICES COLLECTIFSANGLIAN WATER GB 10,58 ± 0,43

BRITISH ENERGY GB 7,88 + 0,97

CENTRICA GB 1,68 ....

EDISON IT e 8,75 ± 0,57

ELECTRABEL BE e 305,1 + 0,79

ELECTRIC PORTUG PT e 17,25 ....

ENDESA ES e 19,85 + 0,10

EVN AT e 125,4 + 0,33

GAS NATURAL SDG ES e 71,4 + 0,63

HAFSLUND -A- NO 5,92 ....

HAFSLUND -B- NO 3,40 ....

IBERDROLA ES e 12,74 + 0,79

ITALGAS IT e 4,29 + 1,66

NATIONAL GRID G GB 6,50 + 0,71

NATIONAL POWER GB 7,13 ± 0,42

OESTERR ELEKTR AT e 145,6 + 0,45

POWERGEN GB 10,52 ± 0,29

SCOT POWER GB 7,69 + 0,20

SEVERN TRENT GB 12,22 + 1

SUEZ LYON EAUX/ FR e 160 + 0,88

SYDKRAFT -A- SE 25,17 ....

SYDKRAFT -C- SE 17,19 ....

THAMES WATER GB 13,16 + 0,23

TRACTEBEL BE e 142 + 1,43

UNION EL.-FENOS ES e 12,57 + 0,16

UNITED UTILITIE GB 10,78 ....

VIAG DE e 440 ....

VIVENDI/RM FR e 220 + 0,46

f DJ E STOXX PO SUP P 292,69 + 0,44

EURO_____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________NOUVEAUMARCHE

Cours % Var.21/04 10 h 26 f en ¤uros veille

AMSTERDAMAIRSPRAY NV 24,65 ± 0,80

ANTONOV 0,64 + 3,23

C/TAC 12,15 ± 1,62

CARDIO CONTROL 8,6 ± 1,71

CSS 13,35 + 1,52

HITT NV 6,45 ± 0,77

INNOCONCEPTS NV 20,2 ± 0,74

NEDGRAPHICS HOLD 16,8 ....

POLYDOC 2,25 + 4,65

PROLION HOLDING 82 + 0,37

RING ROSA 6,1 ± 1,61

RING ROSA WT 0,8 + 6,67

UCC HOLDING NV 12,75 ± 0,78

BRUXELLESENVIPCO HLD CT 2,05 ....

FARDEM BELGIUM ABC 24,29 ....

INTERNOC HLD 3,88 ....

INTL BRACHYTHER B 13,95 ....

LINK SOFTWARE B 11,8 ....

PAYTON PLANAR 2,31 ....

SYNERGIA 8,3 ....

FRANCFORT1 & 1 AG & CO.KGAA 127,51 + 2,01

AIXTRON 207 ± 0,45

AUGUSTA BETEILIGUN 61 ± 0,65

BB BIOTECH ZT-D 30,5 ....

BB MEDTECH ZT-D 18,3 + 1,67

BERTRANDT AG 67 + 2,29

BETA SYSTEMS SOFTW 15 ± 0,66

CE COMPUTER EQUIPM 171 + 0,59

CE CONSUMER ELECTR 408 + 3,82

CENIT SYSTEMHAUS 221 ....

DRILLISCH 124 + 2,48

EDEL MUSIC E 98 340 + 4,29

ELSA 57,5 + 0,88

EM.TV & MERCHANDI 870 ± 1,14

EUROMICRON 25,4 ....

GRAPHISOFT NV 16,5 ± 2,37

HOEFT & WESSEL 155 ....

HUNZINGER INFORMAT 100 ....

INFOMATEC 258 + 10,26

INTERSHOP COMMUNIC 233 + 11,86

KINOWELT MEDIEN 192 ± 0,21

LHS GROUP 30,7 + 4,78

LINTEC COMPUTER 135 + 5,47

LOESCH UMWELTSCHUT 5,4 ....

MENSCH UND MASCHIN 37 ....

MOBILCOM 197,5 + 4,61

MUEHL PRODUCT & SE 17,2 + 2,08

MUEHLBAUER HOLDING 64 ± 0,78

PFEIFFER VACU TECH 38 ± 0,29

PLENUM 118,15 ....

PSI 69,21 + 4,08

QIAGEN NV 67 ....

REFUGIUM HOLDING A 30,6 ....

SACHSENRING AUTO 13 ....

SALTUS TECHNOLOGY 29,9 ± 1,97

SCM MICROSYSTEMS 62,3 + 2,13

SER SYSTEME 366 ± 3,43

SERO ENTSORGUNG 5,8 ....

SINGULUS TECHNOLOG 126 + 2,02

SOFTM SOFTWARE BER 62,4 ....

TDS 89 ± 1

TECHNOTRANS 53 + 3,92

TELDAFAX 35,3 ± 1,94

TELES AG 205 ± 0,97

TIPTEL 8,2 ± 4,09

TRANSTEC 55 + 3,48

W.E.T. AUTOMOTIVE 47,5 ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

.... ....

302,17

STOXX 653 sur un an

315

294

273

253

232

212[ [ [

29 AVRIL 20 OCT. 21 AVRIL

304,86

304,46

308,93

301,51

302,17

sur 5 jours

[ [ [ [ [

J V L M M

3617,31

EURO STOXX 50 sur un an

3725

3464

3202

2941

2680

2419[ [ [

21 AVRIL 20 OCT. 21 AVRIL

3652,24

3656,16

3705,63

3613,96

3617,31

sur 5 jours

[ [ [ [ [

J V L M M

VALEURS EUROPEENNES

e CODES PAYS ZONE EUROFR : France - DE : Allemagne - ES : EspagneIT : Italie - PT : Portugal - IR : IrlandeLU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : AutricheFI : Finlande - BE : Belgique.

CODES PAYS HORS ZONE EUROCH : Suisse - NO : Norvege - DK : DanemarkGB : Grande-Bretagne - GR : Grece - SE : Suede.

(PubliciteÂ)

LeMonde Job: WMQ2204--0026-0 WAS LMQ2204-26 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1462 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 F I N A N C E S E T M A R C H É S

PaiementPrecedent Cours Cours % Var.France f dernieren ¤uros en ¤uros en francs veille coupon (1)

B.N.P. (T.P)...................... 149,20 149,70 981,97 + 0,33 11/03

CR.LYONNAIS(TP) .......... 143 145 951,14 + 1,39 22/10

RENAULT (T.P.)............... 409 410 2689,42 + 0,24 24/10

SAINT GOBAIN(T.P......... 181 .... .... .... 15/07

THOMSON S.A (T.P ........ 150 150 983,94 .... 01/08

ACCOR ............................ 231,40 229,50 1505,42 ± 0,82 15/06

AGF ................................. 48,16 48,40 317,48 + 0,49 12/06

AIR FRANCE GPE N ........ 16,94 16,65 109,22 ± 1,71 06/07

AIR LIQUIDE ................... 153 151,80 995,74 ± 0,78 28/05

ALCATEL ......................... 119 119,80 785,84 + 0,67 30/06

ALSTOM.......................... 29,85 29,35 192,52 ± 1,67 ....

ALTRAN TECHNO. #....... 219,40 226,90 1488,37 + 3,41 28/09

ATOS CA.......................... 72,40 77 505,09 + 6,35 ....

AXA.................................. 117 118 774,03 + 0,85 11/05

BAIL INVESTIS................. 124 123,80 812,07 ± 0,16 10/07

BAZAR HOT. VILLE ......... 106,50 108,10 709,09 + 1,50 17/07

BERTRAND FAURE......... 54,50 53,70 352,25 ± 1,46 20/04

BIC................................... 45,51 46,74 306,59 + 2,70 14/01

BIS................................... 82,20 .... .... .... 01/07

B.N.P. .............................. 71,55 72,15 473,27 + 0,83 11/03

BOLLORE ........................ 178 180 1180,72 + 1,12 01/07

BONGRAIN ..................... 348 350 2295,85 + 0,57 14/05

BOUYGUES ..................... 222 219 1436,55 ± 1,35 06/07

BOUYGUES OFFS............ 29,85 30 196,79 + 0,50 25/06

BULL#.............................. 5,80 5,85 38,37 + 0,86 ....

CANAL + ......................... 280,50 283,40 1858,98 + 1,03 01/07

CAP GEMINI ................... 126,20 131,80 864,55 + 4,43 17/04

CARBONE LORRAINE..... 51,50 50,15 328,96 ± 2,62 12/06

CARREFOUR ................... 736,50 736 4827,84 ± 0,06 19/04

CASINO GUICHARD ....... 90,50 91,75 601,84 + 1,38 10/06

CASINO GUICH.ADP ...... 55,90 56,10 367,99 + 0,35 10/06

CASTORAMA DUB.(L...... 213 213,20 1398,50 + 0,09 15/05

C.C.F. ............................... 90 90,05 590,69 + 0,05 11/05

CEGID (LY) ...................... 139 140 918,34 + 0,71 02/06

CERUS............................. 6,80 6,80 44,61 .... 17/06

CGIP ................................ 46,30 46,50 305,02 + 0,43 12/06

CHARGEURS................... 50,50 50,15 328,96 ± 0,69 25/06

CHRISTIAN DALLOZ ...... 44,95 44 288,62 ± 2,11 02/07

CHRISTIAN DIOR ........... 119,70 118,20 775,34 ± 1,25 01/12

CIC -ACTIONS A.............. 79,75 79,50 521,49 ± 0,31 ....

CIMENTS FRANCAIS ...... 53,20 53 347,66 ± 0,37 30/06

CLARINS ......................... 85,25 82,85 543,46 ± 2,81 21/07

CLUB MEDITERRANE .... 89,40 88,30 579,21 ± 1,23 24/06

CNP ASSURANCES ......... 23,22 23,16 151,92 ± 0,25 ....

COFLEXIP........................ 76,20 76,80 503,77 + 0,78 09/06

COLAS ............................. 172 175,90 1153,83 + 2,26 29/06

COMPTOIR ENTREP....... 2,20 2,16 14,17 ± 1,81 15/07

CPR ................................. 44,90 44,80 293,87 ± 0,22 06/07

CRED.FON.FRANCE ....... 15,20 15,30 100,36 + 0,65 16/06

CFF.(FERRAILLES) .......... 34,50 33,90 222,37 ± 1,73 30/03

CREDIT LYONNAIS......... 38,50 38,50 252,54 .... 01/07

CS SIGNAUX(CSEE)......... 54,50 54 354,22 ± 0,91 01/07

DAMART ......................... 65,30 64,30 421,78 ± 1,53 18/12

DANONE......................... 246 247,30 1622,18 + 0,52 26/05

DASSAULT-AVIATIO ....... 145 145 951,14 .... 25/06

DASSAULT SYSTEME...... 32,90 33,31 218,50 + 1,24 07/07

DE DIETRICH.................. 48,22 48,21 316,24 ± 0,02 05/06

DEVEAUX(LY)# ................ 71,60 72 472,29 + 0,55 01/07

DEV.R.N-P.CAL LI............ 10,80 10,61 69,60 ± 1,75 ....

DEXIA FRANCE ............... 132,70 133 872,42 + 0,22 11/06

DMC (DOLLFUS MI) ....... 5,98 5,95 39,03 ± 0,50 20/06

DYNACTION ................... 27,60 27,85 182,68 + 0,90 10/07

ECIA................................. 117,80 117 767,47 ± 0,67 06/05

EIFFAGE .......................... 61,10 61,75 405,05 + 1,06 04/01

ELF AQUITAINE .............. 136,50 135,50 888,82 ± 0,73 18/06

ERAMET .......................... 38,35 36,20 237,46 ± 5,60 09/06

ERIDANIA BEGHIN......... 135,80 134,50 882,26 ± 0,95 15/07

ESSILOR INTL ................. 306,10 309 2026,91 + 0,94 01/07

ESSILOR INTL.ADP......... 301,80 308 2020,35 + 2,05 01/07

ESSO................................ 84,90 82,50 541,16 ± 2,82 16/02

EURAFRANCE................. 449 452 2964,93 + 0,66 18/12

EURO DISNEY................. 1,21 1,20 7,87 ± 0,82 23/02

EUROPE 1........................ 225 .... .... .... 07/04

EUROTUNNEL................ 1,45 1,44 9,45 ± 0,68 ....

FIMALAC SA.................... 96 .... .... .... 01/07

FINEXTEL........................ 18,21 18,20 119,38 ± 0,05 26/06

FIVES-LILLE..................... 70,65 70,55 462,78 ± 0,14 15/07

FRANCE TELECOM......... 73,20 73,70 483,44 + 0,68 17/06

FROMAGERIES BEL........ 673 671 4401,47 ± 0,29 29/07

GALERIES LAFAYET ........ 1200 1200 7871,48 .... 18/06

GASCOGNE..................... 75,50 75 491,97 ± 0,66 02/06

GAUMONT #................... 58,80 60,90 399,48 + 3,57 24/06

GAZ ET EAUX .................. 40,90 41 268,94 + 0,24 10/06

GECINA........................... 102,10 102 669,08 ± 0,09 27/07

GEOPHYSIQUE ............... 46,98 47,08 308,82 + 0,21 12/07

GRANDVISION ............... 25,65 25,50 167,27 ± 0,58 05/06

GROUPE ANDRE S.A ...... 119,90 120 787,15 + 0,08 10/02

GR.ZANNIER (LY) ........... 19,60 19,79 129,81 + 0,96 01/07

GROUPE GTM ................ 87 86 564,12 ± 1,14 15/05

GPE VALFOND ACT. ....... 44,90 45,10 295,84 + 0,44 03/07

GROUPE PARTOUCHE ... 62,80 .... .... .... 13/04

GUILBERT....................... 129,50 132 865,86 + 1,93 08/06

GUYENNE GASCOGNE... 399,50 396,20 2598,90 ± 0,82 19/06

HACHETTE FILI.ME........ 219,50 218 1429,99 ± 0,68 02/06

HAVAS ADVERTISIN ....... 178 177,90 1166,95 ± 0,05 03/09

IMETAL ........................... 120 119,10 781,24 ± 0,75 25/06

IMMEUBLES DE FCE ...... 16 15,71 103,05 ± 1,81 ....

INFOGRAMES ENTER .... 68,80 68,65 450,31 ± 0,21 ....

INGENICO ...................... 20,56 20,50 134,47 ± 0,29 01/09

INTERBAIL...................... 22,10 22,10 144,97 .... 30/06

INTERTECHNIQUE......... 304 303,50 1990,83 ± 0,16 30/09

ISIS .................................. 68,10 67,90 445,39 ± 0,29 30/06

JEAN LEFEBVRE .............. 87,20 .... .... .... 09/06

KLEPIERRE...................... 83,30 83,30 546,41 .... 23/03

LABINAL.......................... 224 221,50 1452,94 ± 1,11 08/07

LAFARGE......................... 97 95,60 627,09 ± 1,44 08/06

LAGARDERE.................... 30,90 31,58 207,15 + 2,20 02/06

LAPEYRE ......................... 69,35 68,90 451,95 ± 0,64 27/05

LEBON (CIE).................... 41,99 .... .... .... 03/07

LEGRAND ....................... 230 225 1475,90 ± 2,17 01/02

LEGRAND ADP ............... 125 123 806,83 ± 1,60 01/02

LEGRIS INDUST.............. 40,75 40,50 265,66 ± 0,61 10/07

LOCINDUS...................... 118,90 119,30 782,56 + 0,33 01/07

L’OREAL .......................... 599,50 602 3948,86 + 0,41 12/06

LVMH MOET HEN. ......... 234 233,10 1529,04 ± 0,38 01/12

MARINE WENDEL .......... 158,50 154 1010,17 ± 2,83 30/11

METALEUROP ................ 5,40 5,48 35,95 + 1,48 04/07

MICHELIN....................... 48,50 47,66 312,63 ± 1,73 10/07

MONTUPET SA............... 33 33,20 217,78 + 0,60 29/06

MOULINEX ..................... 10,18 10,18 66,78 .... 14/09

NATEXIS.......................... 51,20 51,10 335,19 ± 0,19 20/07

NEOPOST........................ 16 16 104,95 .... ....

NORBERT DENTRES. ..... 28,89 28,85 189,24 ± 0,13 08/06

NORD-EST...................... 26,20 26,46 173,57 + 0,99 08/07

NORDON (NY)................ 73,10 .... .... .... ....

NRJ # ............................... 177 178 1167,60 + 0,56 17/03

OLIPAR............................ 7,80 7,80 51,16 .... ....

PARIBAS.......................... 94,55 95,60 627,09 + 1,11 11/03

PATHE............................. 231,80 230 1508,70 ± 0,77 29/05

PECHINEY ACT ORD ...... 39,20 38,50 252,54 ± 1,78 30/06

PERNOD-RICARD........... 58 58,20 381,77 + 0,34 12/01

PEUGEOT........................ 168,90 167,50 1098,73 ± 0,82 10/06

PINAULT-PRINT.RE........ 145,80 147 964,26 + 0,82 01/07

PLASTIC OMN.(LY) ......... 78,25 78,15 512,63 ± 0,12 02/06

PRIMAGAZ...................... 67 67 439,49 .... 12/06

PROMODES.................... 606 604 3961,98 ± 0,33 08/06

PUBLICIS #...................... 159,10 159,90 1048,88 + 0,50 10/07

REMY COINTREAU......... 15,02 15 98,39 ± 0,13 15/09

RENAULT ........................ 38,25 38,12 250,05 ± 0,33 03/07

REXEL.............................. 76,20 77,50 508,37 + 1,70 01/07

RHODIA .......................... 17,55 17,28 113,35 ± 1,53 ....

RHONE POULENC A....... 41,62 41,26 270,65 ± 0,86 03/06

ROCHEFORTAISE CO ..... 101,20 102,40 671,70 + 1,18 15/07

ROCHETTE (LA) .............. 2,69 2,65 17,38 ± 1,48 25/06

ROYAL CANIN................. 51 50,60 331,91 ± 0,78 08/04

RUE IMPERIALE (L.......... 1020 1010 6625,17 ± 0,98 10/07

SADE (NY) ....................... 37,37 37,37 245,13 .... 12/06

SAGEM SA....................... 502,50 501 3286,34 ± 0,29 10/07

SAINT-GOBAIN............... 170,70 170 1115,13 ± 0,41 29/06

SALVEPAR (NY) ............... 72,50 73,50 482,13 + 1,37 05/08

SANOFI ........................... 140,90 142,80 936,71 + 1,34 05/06

SAUPIQUET (NS) ............ 46,20 46,50 305,02 + 0,64 21/04

SCHNEIDER SA............... 58,10 57,75 378,82 ± 0,60 02/07

SCOR............................... 47,25 47,30 310,27 + 0,10 03/06

S.E.B. ............................... 66,40 65,50 429,65 ± 1,35 12/06

SEFIMEG CA.................... 60 61,50 403,41 + 2,50 08/06

SEITA............................... 58,95 58 380,46 ± 1,61 17/06

SELECTIBANQUE............ 10,30 10,20 66,91 ± 0,97 12/07

SFIM................................ 36,50 37 242,70 + 1,36 01/08

SGE.................................. 38,95 39,35 258,12 + 1,02 06/07

SIDEL............................... 76,30 73,05 479,18 ± 4,25 05/06

SILIC CA .......................... 155 155 1016,73 .... 15/07

SIMCO............................. 81 81 531,33 .... 30/06

S.I.T.A .............................. 194 195,70 1283,71 + 0,87 06/07

SKIS ROSSIGNOL............ 11,64 11,64 76,35 .... 25/09

SOCIETE GENERALE....... 156 159,10 1043,63 + 1,98 11/03

SOC.FONC.LYON.# ......... 122,50 122 800,27 ± 0,40 01/07

SODEXHO ALLIANCE...... 156 156 1023,29 .... 04/03

SOGEPARC (FIN) ............ 70 70 459,17 .... 04/01

SOMMER-ALLIBERT....... 25,95 25,50 167,27 ± 1,73 18/06

SOPHIA ........................... 37,50 37,60 246,64 + 0,26 30/06

SPIR COMMUNIC. # ....... 55,10 56,30 369,30 + 2,17 29/05

STRAFOR FACOM........... 80,90 80,90 530,67 .... 19/06

SUEZ LYON.DES EA ........ 158,60 160 1049,53 + 0,88 29/06

SYNTHELABO ................. 182 184 1206,96 + 1,09 26/06

TECHNIP......................... 106 105,80 694 ± 0,18 29/05

THOMSON-CSF.............. 27,51 28,11 184,39 + 2,18 10/07

TOTAL ............................. 117,50 116 760,91 ± 1,27 27/05

UNIBAIL .......................... 123,50 124,50 816,67 + 0,80 10/06

UNION ASSUR.FDAL ...... 115,70 113,50 744,51 ± 1,90 15/06

USINOR........................... 14 13,80 90,52 ± 1,42 01/07

VALEO ............................. 87,80 87 570,68 ± 0,91 06/07

VALLOUREC.................... 36,45 35,50 232,86 ± 2,60 01/07

VIA BANQUE ................... 28 28 183,67 .... 13/06

VIVENDI .......................... 219 219,80 1441,79 + 0,36 23/03

WORMS (EX.SOMEAL ..... 12,85 12,71 83,37 ± 1,08 ....

ZODIAC EX.DT DIV ......... 210 211,10 1384,73 + 0,52 06/01

.........................................

.........................................

.........................................

.........................................

PaiementPrecedent Cours Cours % Var.International f dernieren ¤uros en ¤uros en francs veille coupon (1)

AMERICAN EXPRESS...... 120,20 119,20 781,90 ± 0,83 10/05

A.T.T. #............................. 74,05 77,40 507,71 + 4,52 01/05

BARRICK GOLD #............ 17,60 17,60 115,45 .... 15/12

CROWN CORK ORD.#..... 30,45 .... .... .... 22/02

DE BEERS # ..................... 21,88 21,60 141,69 ± 1,27 21/10

DU PONT NEMOURS..... 64,60 64,20 421,12 ± 0,61 15/03

ERICSSON # .................... 22,72 23,54 154,41 + 3,60 06/04

FORD MOTOR # ............. 60,95 60 393,57 ± 1,55 01/03

GENERAL ELECT. # ......... 101,60 102,30 671,04 + 0,68 26/04

GENERAL MOTORS # ..... 84,20 81,25 532,97 ± 3,50 10/03

HITACHI # ....................... 6,65 6,58 43,16 ± 1,05 31/12

I.B.M # ............................. 153,90 160 1049,53 + 3,96 10/03

ITO YOKADO #................ 64,50 63,10 413,91 ± 2,17 13/11

MATSUSHITA #............... 18 18 118,07 .... 31/12

MC DONALD’S #............. 40,25 40,91 268,35 + 1,63 31/03

MERCK AND CO # .......... 70,50 71 465,73 + 0,70 01/04

MITSUBISHI CORP. ........ 6,81 6,80 44,61 ± 0,14 31/12

MOBIL CORPORAT.#...... 97,55 95,95 629,39 ± 1,64 10/03

MORGAN J.P. # ............... 128,80 129,70 850,78 + 0,69 15/04

NIPP. MEATPACKER....... 13,30 13,30 87,24 .... 29/06

PHILIP MORRIS # ........... 32 32,21 211,28 + 0,65 12/04

PROCTER GAMBLE ........ 91,25 89,25 585,44 ± 2,19 16/02

SEGA ENTERPRISES ....... 18,90 18,25 119,71 ± 3,43 31/12

SCHLUMBERGER #......... 57,90 56,50 370,62 ± 2,41 02/04

SONY CORP. #................. 89,60 89,50 587,08 ± 0,11 31/12

VALEURS FRANCAISES

REGLEMENT MENSUEL__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________MERCREDI 21 AVRIL Cours releves a 10h 15Liquidation : 23 avril

ABREVIATIONSB = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

SYMBOLES1 ou 2 = categories de cotation - sans indication categorie 3 ; a couponde tache ; b droit de tache ; # contrat d’animation ; o = offert ;d = demande ; x offre reduite ; y demande reduite ; d cours precedent.

DERNIERE COLONNE RM (1) :Lundi date mardi : % variation 31/12 ; Mardi date mercredi : montant ducoupon en euros ; Mercredi date jeudi : paiement dernier coupon ;Jeudi date vendredi : compensation ; Vendredi date samedi : nominal.

MARDI 20 AVRIL

Une se lection. Cours releves a 17 h 35

Cours Cours % Var.Valeurs f en ¤uros en francs veille

ADLPARTNER # .... 20,10 131,85 ± 1,95

AB SOFT............... 16 104,95 ....

ALPHAMEDIA ....... 25,50 167,27 + 2

ALPHA MOS ......... 4,81 31,55 ± 1,83

ALTAMIR & CI ...... 139 911,78 ± 1,41

APPLIGENE ON .... 2 13,12 ....

ASTRA .................. 0,88 5,77 ....

ATN...................... 10,40 68,22 + 2,97

AVENIR TELEC...... 48 314,86 ± 1,03

BELVEDERE .......... 81,50 534,60 + 0,92

BIODOME #.......... 16,20 106,27 ± 4,70

BVRP EX DT S....... 43,09 282,65 + 1,15

CAC SYSTEMES .... 4,20 27,55 ± 4,54

CEREP .................. 8,65 56,74 + 0,58

CHEMUNEX #....... 0,95 6,23 ± 3,06

COIL..................... 48 314,86 ± 0,51

CRYO INTERAC .... 17,80 116,76 + 2,41

CYBER PRES.P ...... 43 282,06 ....

CYRANO # ............ 10 65,60 ± 0,09

DESK # ................. 25,30 165,96 + 5,41

DESK BS 98 .......... 2,60 17,05 ± 3,70

DMS # .................. 7,93 52,02 + 1,66

DURAND ALLIZ.... 7,15 46,90 ± 3,37

DURAN DUBOI..... 85,20 558,88 ± 3,18

EFFIK #.................d 19,95 130,86 ....

ESKER .................. 20,60 135,13 ± 1,90

EUROFINS SCI...... 42,90 281,41 ± 2,05

EURO.CARGO S .... 11,45 75,11 ....

EUROPSTAT #....... 44,22 290,06 + 0,04

FABMASTER # ...... 12 78,71 + 6,19

FI SYSTEM #......... 29,40 192,85 ± 1,10

FLOREANE MED... 7,81 51,23 ± 2,98

GENERIX # ........... 50,95 334,21 ± 1,06

GENESYS # ........... 12,80 83,96 + 0,07

GENSET................ 42 275,50 ± 0,23

GROUPE D # ........ 18 118,07 ± 4,25

GUILLEMOT #....... 50 327,98 ± 3,84

GUYANOR ACTI .... 0,48 3,15 + 14,28

HF COMPANY....... 78,50 514,93 ± 1,87

HIGH CO. ............. 50,10 328,63 ± 2,62

HOLOGRAM IND .. 50,70 332,57 + 5,62

IGE + XAO............. 3,84 25,19 + 1,05

ILOG # .................. 5,19 34,04 ....

IMECOM GROUP .. 2,20 14,43 ± 2,22

INFONIE ............... 17 111,51 ± 2,85

INFOTEL # ............ 23,62 154,94 ± 3,15

LEXIBOOK # .......... 19 124,63 ....

JOLIEZ-REGOL ...... 7,46 48,93 + 4,04

JOLIEZ-REGOL ......d 0,30 1,97 ....

LACIE GROUP ....... 8,70 57,07 ± 3,33

MEDIDEP #........... 15,60 102,33 + 10,09

MILLE AMIS # ....... 5,89 38,64 ± 1,66

MONDIAL PECH ... 7,35 48,21 ± 3,92

NATUREX.............. 9,70 63,63 + 6,59

OLITEC ................. 57,55 377,50 + 4,63

OMNICOM............d 184,50 1210,24 ....

OXIS INTL RG ....... 1,61 10,56 ± 2,42

PERFECT TECH..... 18,65 122,34 ± 6,28

PHONE SYS.NE ..... 11 72,16 ± 1,78

PICOGIGA............. 11,05 72,48 ± 3,91

PROSODIE ............ 75 491,97 ± 2,47

PROLOGUE SOF.... 22,60 148,25 ± 1,73

QUANTEL ............. 3,90 25,58 ± 1,51

R2I SANTE ............ 39 255,82 ± 2,50

RADOUX INTL ...... 30,50 200,07 ....

RECIF #................. 11,90 78,06 ± 0,41

REPONSE # ........... 16 104,95 + 1,26

REGINA RUBEN.... 5,20 34,11 + 0,19

SAVEURS DE F ...... 27 177,11 ± 1,81

SILICOMP # .......... 12,12 79,50 ± 0,65

SERP RECYCLA ..... 138 905,22 + 0,14

SOI TEC SILI ......... 25,95 170,22 + 1,76

STACI #................. 22 144,31 ± 2,17

STELAX ................. 0,81 5,31 + 1,25

SYNELEC #............ 23,20 152,18 ± 26,34

LA TETE D.L.......... 1,70 11,15 ± 1,73

THERMATECH I.... 25,99 170,48 + 5,86

TITUS INTERA ...... 93,50 613,32 ± 3,50

TITUS INTER. .......d 100,60 659,89 ....

TRANSGENE # ...... 34,94 229,19 + 2,46

TR SERVICES......... 10,70 70,19 ....

VALORUM # ..........d 1,52 9,97 ....

V CON TELEC........ 4,90 32,14 ± 2

WESTERN TELE .... 4,89 32,08 + 2,94

.............................

.............................

SECOND_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________MARCHE

MERCREDI 21 AVRIL

Une selection. Cours releves a 10 h 15

Cours Cours % Var.Valeurs f en ¤uros en francs veille

ADA...................... 64,30 421,78 ± 0,31

AIGLE # ................ 79 518,21 ....

ALGECO #............. 70,30 461,14 ± 1,67

APRIL S.A.#( ......... 71,90 471,63 ± 0,13

ARKOPHARMA # .. 53 347,66 ± 1,85

ASSUR.BQ.POP.....d 96 629,72 ....

ASSYSTEM #......... 16,05 105,28 ± 5,58

BENETEAU CA# .... 153,10 1004,27 ± 2,35

BISC. GARDEI.......d 6 39,36 ....

BOIRON (LY)# ...... 56,25 368,98 ± 1,22

BOISSET (LY)........d 29 190,23 ....

BOIZEL CHANO ... 74,80 490,66 + 1,08

BONDUELLE ........ 16,75 109,87 + 1,51

BOURGEOIS (L .....d 6,09 39,95 ....

BRICE................... 42,21 276,88 + 0,02

BRICORAMA #...... 40,11 263,10 ± 4,50

BRIOCHE PASQ .... 90,80 595,61 ± 0,21

BUT S.A. ...............d 44,60 292,56 ....

SOLERI .................d 51 334,54 ....

CDA-CIE DES........ 29,12 191,01 ....

CEGEDIM # .......... 33,40 219,09 ....

CERG-FINANCE.... 91,90 602,82 ± 0,10

CGBI ....................d 30 196,79 ....

CLAYEUX (LY) .......d 7,62 49,98 ....

CNIM CA# ............ 39 255,82 ....

COFITEM-COFI ....d 57,85 379,47 ....

CIE FIN.ST-H........d 64,50 423,09 ....

C.A. PARIS I.......... 149,30 979,34 + 0,06

C.A.ILLE & V .........d 48,94 321,03 ....

C.A.LOIRE/H. ........d 42,80 280,75 ....

C.A.MORBIHAN.... 49 321,42 ....

C.A.DU NORD#..... 74,85 490,98 ....

C.A. OISE CC ........d 60,70 398,17 ....

C.A.PAS DE C........ 90,40 592,99 ....

C.A.TOULOUSE.....d 80 524,77 ....

CRCAM CCI NV ....d 42 275,50 ....

CRCAM TOUR.P....d 56,45 370,29 ....

CROMETAL...........d 44,50 291,90 ....

DAPTA-MALLIN.... .... .... ....

GROUPE J.C.D ...... 56,95 373,57 ± 1,64

DAUPHIN OTA ..... 73,95 485,08 + 1,30

DECAN GROUPE...d 40 262,38 ....

DU PAREIL AU...... 58 380,46 + 0,86

EXPAND S.A.......... 32,80 215,15 ± 2,08

L ENTREPRISE......d 95 623,16 ....

ETAM DEVELOP.... 33,60 220,40 ± 3,44

EUROPEENNE C ... 83,20 545,76 + 0,24

EUROP.EXTINC..... 42,01 275,57 ± 1,15

EXEL INDUSTR .....d 42,50 278,78 ....

FACTOREM...........d 145 951,14 ....

FACTOREM NV. ....d 126,70 831,10 ....

FAIVELEY # ........... 20,05 131,52 ....

FINACOR .............. 3,86 25,32 ± 3,50

FINATIS(EX.L ........d 72,40 474,91 ....

FININFO...............d 154 1010,17 ....

FLO (GROUPE) ..... 35,30 231,55 ± 1,83

FOCAL (GROUP .... 39,02 255,95 + 0,05

FRAIKIN 2# ........... 47,99 314,79 ....

GAUTIER FRAN ....d 46,40 304,36 ....

GEL 2000...............d 1,59 10,43 ....

GENERALE LOC ....d 25 163,99 ....

GEODIS #.............. 66,50 436,21 ....

G.E.P PASQUI .......d 3,49 22,89 ....

GFI INDUSTRI ...... 32,15 210,89 ± 1,92

GFI INFORMAT .... 106,80 700,56 + 3,18

GO SPORT ............d 67 439,49 ....

FINANCIERE G .....d 6,80 44,61 ....

GRAND MARNIE ..d 4710 30895,57 ....

GROUPE BOURB ..d 47,50 311,58 ....

GUERBET S.A........ 16,50 108,23 ± 3,22

GUY DEGRENNE .. 37 242,70 ....

GUYOMARC H N .. 48,50 318,14 + 1,04

HERMES INTL ...... 70 459,17 + 0,71

HYPARLO #(LY...... 99,95 655,63 ....

I.C.C.# ...................d 28,21 185,05 ....

IMMOB.BATIBA .... 50 327,98 ± 0,19

IMS(INT.META ..... 10,20 66,91 + 0,99

INFO REALITE ...... 36,40 238,77 ± 0,10

INT. COMPUTE.....d 6,11 40,08 ....

JET MULTIMED .... 87 570,68 ....

LATECOERE # ....... 90,90 596,26 + 1,79

L.D.C..................... 100,10 656,61 + 0,10

LECTRA SYST........ 7,10 46,57 ....

LEON BRUXELL .... 42 275,50 + 5

LOUIS DREYFU..... 18,50 121,35 ± 1,06

LVL MEDICAL ....... 14 91,83 ....

M6-METROPOLE.. 163 1069,21 ± 0,30

MEDASYS DIGI .... 2 13,12 ....

MANITOU # .........d 134 878,98 ....

MANUTAN INTE ..d 47,60 312,24 ....

MARC ORIAN.......d 95 623,16 ....

MARIONNAUD P . 47,85 313,88 ....

MECATHERM # .... 26,99 177,04 + 0,33

MGI COUTIER...... 35,20 230,90 + 0,28

MICHEL THIER .... 129 846,18 + 0,93

NAF-NAF #........... 9,70 63,63 ....

PENAUILLE PO..... 232,50 1525,10 + 0,21

PHYTO-LIERAC .... 24,30 159,40 + 3,44

POCHET...............d 75 491,97 ....

RADIALL #............ 59 387,01 ....

RALLYE(CATHI .....d 55 360,78 ....

REYNOLDS...........d 37 242,70 ....

RUBIS #................ 23,18 152,05 ± 0,51

SABATE SA # ........ 126 826,51 ± 0,78

SEGUIN MOREA... 62,10 407,35 ± 1,58

SIDERGIE .............d 99,50 652,68 ....

SIPAREX (LY) ........ 23,05 151,20 ± 0,64

SOCAMEL-RESC ...d 19,05 124,96 ....

SOPRA #............... 53 347,66 + 1,92

SPORT ELEC S......d 4 26,24 ....

STALLERGENES ... 13,95 91,51 ± 0,71

STEF-TFE # .......... 37,74 247,56 ± 0,02

SUPERVOX (B)......d 2,36 15,48 ....

SYLEA................... 58,20 381,77 ± 1,35

TF1 ...................... 190,50 1249,60 ....

TOUPARGEL (L ....d 10,80 70,84 ....

TRANSICIEL # ...... 104,70 686,79 ± 0,28

TRIGANO .............d 28,20 184,98 ....

UBI SOFT ENT ..... 119 780,59 ....

UNILOG ............... 426 2794,38 + 0,70

VIEL ET CIE .......... 20,80 136,44 ± 3,70

VILMOR.CLAUS .... 77,50 508,37 ....

VIRBAC ................ 48,02 314,99 ± 2

WALTER # ............ 84 551 ....

AFIBEL .................d 36,10 236,80 ....

AIRFEU#(NS)........ 34,10 223,68 ± 2,57

ALAIN MANOUK ..d 29 190,23 ....

BQUE TARNEAU...d 75 491,97 ....

BIOPAT ................d 77,95 511,32 ....

C.A.GIRONDE.......d 92,30 605,45 ....

C.A. MIDI CC........d 60 393,57 ....

C.A. SOMME C ..... 55,55 364,38 ....

CR.AG.SUD RH.....d 57,50 377,18 ....

CIDER SANTE ...... 54,60 358,15 ± 1,62

CODETOUR..........d 71 465,73 ....

COFIDUR # .......... 11,15 73,14 + 2,76

CORA INDUSTR....d 35,95 235,82 ....

DELACHAUX S. .....d 131 859,30 ....

DELMON INDUS ..d 30,70 201,38 ....

DIGIGRAM #......... 19,50 127,91 ....

DISTRIBORG G..... 50,20 329,29 ± 4,38

EMIN-LEYDIER..... 48 314,86 ± 2,04

FLAMMARION S...d 29 190,23 ....

GRAVOGRAPH......d 9,60 62,97 ....

GPE GUILLIN ....... 19,54 128,17 ± 0,81

JEANJEAN # ..........d 16,30 106,92 ....

HBS TECHNOLO .. 36,40 238,77 + 1,11

HOT.REG.PARI .....d 140 918,34 ....

HUREL DUBOIS.... 91,40 599,54 ± 0,48

IDI........................d 110,20 722,86 ....

IMV TECHNOLO...d 22 144,31 ....

INTER PARFUM.... 28,32 185,77 ± 2,34

IPO (NS) # ............d 45,10 295,84 ....

LABO.PHARMYG...d 20 131,19 ....

M.B.ELECTRON ....d 96,05 630,05 ....

NSC GPE (NY) ......d 74,90 491,31 ....

NOCIBE................d 45,27 296,95 ....

ONET #................. 111,80 733,36 + 0,08

ORGASYNTH ........ 17,30 113,48 ± 1,36

PARIS EXPO..........d 37,60 246,64 ....

PAUL PREDAUL....d 24,75 162,35 ....

PIER IMPORT ....... 8,37 54,90 + 3,20

PISC. DESJOY .......d 18,60 122,01 ....

PLAST.VAL LO.......d 22,87 150,02 ....

REGIONAL AIR .....d 32,10 210,56 ....

SECHE ENVIRO..... 27,45 180,06 ....

SERVICES ET ........d 62 406,69 ....

SICAL....................d 21,22 139,19 ....

SMOBY (LY) # ....... 50,50 331,26 + 2,85

SODICE EXP.( .......d 109,60 718,93 ....

SOFIBUS...............d 51,75 339,46 ....

SOGEPAG(PARC ...d 31,97 209,71 ....

SOLVING # ...........d 50 327,98 ....

S.T. DUPONT........ 7,61 49,92 + 1,46

STEDIM # .............d 39 255,82 ....

SURCOUF .............d 13,25 86,91 ....

SYLIS # ................. 85 557,56 ± 2,41

TEAMLOG #..........d 54,50 357,50 ....

THERMADOR GP.. 49 321,42 + 0,30

THERMOCOMPACd 14,75 96,75 ....

UNION FIN.FR ..... 107,90 707,78 + 0,84

VRANKEN MONO . 52 341,10 ....

VULCANIC # .........d 32 209,91 ....

.............................

.............................

.............................

NOUVEAUMARCHE

Une se lection.

Cours de cloture le 20 avril

Valeurs unitairese DateEmetteurs f ¤uros francsee cours

AGIPI

AGIPI AMBITION (AXA) ........ 25,31 166,02 20/04AGIPI ACTIONS (AXA)........... 25,47 167,07 20/04

3615 BNP

ANTIGONE TRESORIE .......... 142308,48 933482,44 20/04NATIO COURT TERME ......... 2281,52 14965,79 20/04NATIO COURT TERME 2 ...... 61961,37 406439,94 20/04

NATIO EPARGNE.................. 337,32 2212,67 20/04NATIO EP. CROISSANCE ...... 664,57 4359,29 20/04NATIO EP. PATRIMOINE ...... 27,20 178,42 20/04NATIO EPARG. RETRAITE..... 30,83 202,23 20/04NATIO EPARGNE TRESOR.... 1857,51 12184,47 20/04

NATIO EURO VALEURS ........ 214,45 1406,70 20/04NATIO EURO OBLIG............. 175,10 1148,58 20/04NATIO EURO OPPORT. ........ 197,52 1295,65 20/04NATIO EURO PERSPECT....... 343,93 2256,03 20/04

NATIO IMMOBILIER............. 256,66 1683,58 20/04NATIO INTER ....................... 183,68 1204,86 20/04NATIO MONETAIRE C .......... 867,75 5692,07 20/04NATIO MONETAIRE D.......... 798,73 5239,33 20/04NATIO OBLIG. LT ................. 35,62 233,65 20/04

NATIO OBLIG. MT C ............ 145,10 951,79 20/04NATIO OBLIG. MT D ............ 138,15 906,20 20/04NATIO OPPORTUNITES ....... 33,03 216,66 20/04NATIO PLACEMENT C.......... 12593,65 82608,93 20/04

NATIO PLACEMENT D ......... 11511,30 75509,18 20/04NATIO REVENUS .................. 174,51 1144,71 20/04NATIO SECURITE ................. 1767,95 11596,99 20/04NATIO VALEURS................... 284,65 1867,18 20/04

BANQUE POPULAIREASSET MANAGEMENT

MONEDEN ........................... 14885,07 97639,66 20/04

www.cdc-assetmanagement.com

LIVRET B. INV.D PEA............ 173,99 1141,30 19/04NORD SUD DEVELOP. C....... 430,18 2821,80 19/04

NORD SUD DEVELOP. D ...... 366,02 2400,93 19/04

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDCPATRIMOINE RETRAITE C.... 50,23 329,49 20/04

PATRIMOINE RETRAITE D ... 47,56 311,97 20/04

Minitel :3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn)

FONSICAV C ......................... 3166,19 20768,84 20/04MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... 3158,21 20716,50 20/04

Sicav en ligne :08 36 68 09 00 (2,23 F/mn)

ECUR. ACT. FUT.D PEA......... 60,60 397,51 20/04

ECUR. CAPITALISATION C.... 42,17 276,62 20/04ECUR. EXPANSION C ............ 13438,53 88150,98 20/04ECUR. GEOVALEURS C.......... 678,52 4450,80 20/04

ECUR. INVESTIS. D PEA........ 48,35 317,16 20/04EC. MONET.C/10 30/11/98 ...... 207,55 1361,44 20/04

EC. MONET.D/10 30/11/98...... 187,24 1228,21 20/04ECUR. TRESORERIE C........... 50,93 334,08 20/04

ECUR. TRESORERIE D .......... 46,55 305,35 20/04ECUR. TRIMESTRIEL D......... 311,01 2040,09 20/04EPARCOURT-SICAV D ........... 29,34 192,46 20/04

GEOPTIM C .......................... 2219,62 14559,75 20/04GEOPTIM D.......................... 1987,11 13034,59 20/04

HORIZON C.......................... 462,63 3034,65 20/04PREVOYANCE ECUR. D......... 15,99 104,89 20/04

CREDIT AGRICOLE08 36 68 56 55 (2,23 F/mn)

ATOUT AMERIQUE ............... 39,52 259,23 20/04ATOUT ASIE.......................... 16,29 106,86 20/04

ATOUT CROISSANCE............ 281,67 1847,63 20/04ATOUT FONCIER .................. 286,52 1879,45 20/04

ATOUT FRANCE EUROPE ..... 179,79 1179,35 20/04ATOUT FRANCE MONDE...... 43,23 283,57 20/04ATOUT FUTUR C .................. 174,94 1147,53 20/04

ATOUT FUTUR D.................. 162,23 1064,16 20/04COEXIS ................................. 327,22 2146,42 20/04

DIEZE ................................... 415,51 2725,57 20/04EURODYN............................. 533,98 3502,68 20/04

INDICIA EUROLAND............. 108,46 711,45 19/04INDICIA FRANCE.................. 375,11 2460,56 19/04INDOCAM CONVERT. C........ 2451,05 16077,83 20/04

INDOCAM CONVERT. D ....... 2243,70 14717,71 20/04INDOCAM EUR. NOUV. ........ 1764,91 11577,05 19/04

INDOCAM HOR. EUR. C ....... 196,43 1288,50 20/04INDOCAM HOR. EUR. D ....... 185,37 1215,95 20/04

INDOCAM MULTI OBLIG...... 160,35 1051,83 20/04INDOCAM ORIENT C............ 33,01 216,53 19/04

INDOCAM ORIENT D ........... 29,65 194,49 19/04INDOCAM UNIJAPON........... 158,47 1039,50 20/04INDOCAM STR. 5-7 C ........... 328,27 2153,31 20/04

INDOCAM STR. 5-7 D ........... 224,69 1473,87 20/04MONEDYN ........................... 1559,23 10227,88 19/04

MONE.J C............................. 1902,13 12477,15 21/04

MONE.J D ............................ 1760,52 11548,25 21/04

OBLIFUTUR C ...................... 95,54 626,70 20/04

OBLIFUTUR D...................... 84,97 557,37 20/04

ORACTION........................... 211,65 1388,33 20/04

REVENU-VERT ..................... 181,48 1190,43 20/04

SEVEA .................................. 18,28 119,91 19/04

SYNTHESIS .......................... 3293,06 21601,06 20/04

UNIVERS ACTIONS .............. 50,82 333,36 20/04

MONE ASSOCIATIONS......... 183,55 1204,01 21/04

UNIVAR C ............................ 197,51 1295,58 21/04

UNIVAR D ............................ 185,18 1214,70 21/04

UNIVERS-OBLIGATIONS ...... 41,70 273,53 20/04

Fonds communs de placementsINDOCAM VAL. RESTR......... 2777,03 18216,12 15/04

MASTER ACTIONS ............... 40,62 266,45 16/04

MASTER OBLIGATIONS ....... 29,36 192,59 16/04

OPTALIS DYNAMIQ. C ......... 19,62 128,70 19/04

OPTALIS DYNAMIQ. D......... 19,42 127,39 19/04

OPTALIS EQUILIB. C ............ 18,72 122,80 19/04

OPTALIS EQUILIB. D............ 18,24 119,65 19/04

OPTALIS EXPANSION C ....... 17,74 116,37 19/04

OPTALIS EXPANSION D ....... 17,74 116,37 19/04

OPTALIS SERENITE C........... 17,12 112,30 19/04

OPTALIS SERENITE D .......... 16,36 107,31 19/04

PACTE SOL. LOGEM............. 80,31 526,80 20/04

PACTE VERT T. MONDE....... 82,25 539,52 20/04

CIC BANQUES

FRANCIC.............................. 30,72 201,51 20/04

FRANCIC PIERRE ................. 26,87 176,26 20/04

EUROPE REGIONS ............... 39,92 261,86 20/04

CIC PARIS

ASSOCIC .............................. 168,85 1107,58 20/04

AURECIC.............................. 98,30 644,81 20/04

CICAMONDE........................ 29,34 192,46 20/04

CONVERTICIC...................... 75,44 494,85 20/04

ECOCIC ................................ 300,03 1968,07 20/04

EPARCIC .............................. 785,20 5150,57 20/04

MENSUELCIC....................... 1519,79 9969,17 20/04

OBLICIC MONDIAL.............. 677,86 4446,47 20/04

OBLICIC ReGIONS ............... 193,77 1271,05 20/04

RENTACIC............................ 25,49 167,20 20/04

SECURICIC........................... 363,01 2381,19 20/04

SECURICIC D ....................... 328,07 2152 20/04

EURCO SOLIDARITE ............ 226,25 1484,10 20/04

LION 20000 C ....................... 2730,73 17912,41 20/04

LION 20000 D....................... 2490,73 16338,12 20/04

LION-ASSOCIATIONS C........ 1828,38 11993,39 20/04

LION-ASSOCIATIONS D ....... 1649,43 10819,55 20/04

LION COURT TERME C ........ 4246,87 27857,64 20/04

LION COURT TERME D........ 3631,04 23818,06 20/04

LIONPLUS C......................... 272,98 1790,63 20/04

LIONPLUS D ........................ 239,66 1572,07 20/04

LION TRESOR ...................... 392,41 2574,04 20/04

OBLILION............................. 385,34 2527,66 20/04

SICAV 5000 ........................... 155 1016,73 20/04

SLIVAFRANCE....................... 264,11 1732,45 20/04

SLIVAM ................................ 107,08 702,40 20/04

SLIVARENTE......................... 42,19 276,75 20/04

SLIVINTER............................ 156,61 1027,29 20/04

TRILION............................... 791,93 5194,72 20/04

CM EURO PEA...................... 19,94 130,80 20/04

CM FRANCE ACTIONS ......... 32,03 210,10 20/04

CM MID. ACT. FRANCE........ 25,04 164,25 20/04

CM MONDE ACTIONS.......... 323,87 2124,45 20/04

CM OBLIG. LONG TERME .... 108,14 709,35 20/04

CM OPTION DYNAM............ 27,96 183,41 20/04

CM OPTION EQUIL. ............. 50,15 328,96 20/04

CM OBLIG. COURT TERME .. 151,94 996,66 20/04

CM OBLIG. MOYEN TERME . 318,07 2086,40 20/04

CM OBLIG. QUATRE............. 169,54 1112,11 20/04

Fonds communs de placementsCM OPTION MODERATION . 17,91 117,48 20/04

LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUEASIE 2000.............................. 75,57 495,71 20/04

SAINT-HONORE CAPITAL .... 3427,36 22482,01 20/04

ST-HONORE MAR. EMER. .... 60,95 399,81 20/04

ST-HONORE PACIFIQUE ...... 93,11 610,76 20/04

ST-HONORE VIE SANTE ....... 310,23 2034,98 20/04

LEGAL & GENERAL BANK

SECURITAUX ........................ 291,60 1912,77 20/04

STRATEGIE IND. EUROPE .... 199,43 1308,18 19/04

STRATEGIE RENDEMENT .... 337,08 2211,10 19/04

Sicav Info Poste :08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

AMPLITUDE AMERIQUE C ... 25,98 170,42 20/04

AMPLITUDE AMERIQUE D... 25,90 169,89 20/04

AMPLITUDE EUROPE C........ 34,53 226,50 20/04

AMPLITUDE EUROPE D ....... 33,86 222,11 20/04

AMPLITUDE MONDE C........ 216,36 1419,23 20/04

AMPLITUDE MONDE D ....... 198,19 1300,04 20/04

AMPLITUDE PACIFIQUE C ... 18,10 118,73 20/04

AMPLITUDE PACIFIQUE D... 17,96 117,81 20/04

ELANCIEL FRANCE D PEA.... 41,03 269,14 20/04

ELANCIEL EURO D PEA........ 105,17 689,87 20/04

EMERGENCE E.POST.D PEA. 29,20 191,54 20/04

GEOBILYS C ......................... 111,26 729,82 20/04

GEOBILYS D......................... 104,12 682,98 20/04

INTENSYS C ......................... 19,22 126,07 20/04

INTENSYS D ......................... 17,14 112,43 20/04

KALEıS DYNAMISME C ......... 219,69 1441,07 20/04KALEIS DYNAMISME D......... 216,61 1420,87 20/04

KALEıS EQUILIBRE C ............ 193,78 1271,11 20/04

KALEIS EQUILIBRE D............ 190,76 1251,30 20/04KALEıS SERENITE C.............. 179,61 1178,16 20/04

KALEIS SERENITE D ............. 176,17 1155,60 20/04

LATITUDE C ......................... 23,71 155,53 20/04

LATITUDE D......................... 20,65 135,46 20/04OBLITYS D............................ 105,51 692,10 20/04

PLENITUDE D PEA ............... 40,93 268,48 20/04

POSTE GESTION D............... 2235,59 14664,51 20/04POSTE PREMIERE SI............. 6514,44 42731,93 20/04

POSTE PREMIERE 1 AN ........ 39040,39 256088,17 20/04

POSTE PREMIERE 2-3........... 8435,08 55330,50 20/04REVENUS TRIMESTR. D ....... 818,92 5371,76 20/04

THESORA C .......................... 171,24 1123,26 20/04

THESORA D.......................... 147,57 968 20/04

TRESORYS C......................... 43078,33 282575,32 20/04SOLSTICE D.......................... 366,82 2406,18 20/04

SG ASSET MANAGEMENTServeur vocal :

08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

ACTIMONETAIRE C .............. 6075,71 39854,05 20/04

ACTIMONETAIRE D.............. 4685,98 30738,01 20/04CADENCE 1 D....................... 164,20 1077,08 20/04

CADENCE 2 D....................... 164,28 1077,61 20/04

CADENCE 3 D....................... 162,41 1065,34 20/04CAPIMONETAIRE C .............. 65,15 427,36 20/04

CAPIMONETAIRE D.............. 57,36 376,26 20/04

INTEROBLIG C ..................... 52,40 343,72 20/04

INTERSELECTION FR. D....... 72,68 476,75 20/04SELECT DEFENSIF C............. 182,81 1199,15 20/04

SELECT DYNAMIQUE C ........ 224,60 1473,28 20/04

SELECT EQUILIBRE 2............ 160,12 1050,32 20/04SELECT PEA 3 ....................... 151,36 992,86 20/04

SOGEPEA EUROPE................ 230,60 1512,64 20/04

SG FRANCE OPPORT. C........ 392,87 2577,06 20/04SG FRANCE OPPORT. D ....... 369,34 2422,71 20/04

SOGENFRANCE C................. 446,24 2927,14 20/04

SOGENFRANCE D................. 403,48 2646,66 20/04

SOGEOBLIG D ...................... 96,49 632,93 20/04SOGEPARGNE D................... 47,18 309,48 20/04

SOGINTER C......................... 59,09 387,60 20/04

.............................................

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SICAVFCP

LEGENDEe Hors frais. ee A titre indicatif.

b L’action BNP s’échangeait à l’ouverture mercredi21 avril en hausse de 0,62 % à 72 euros, le titre SG en pro-gression de 1,53 % à 159,4 euros, et Paribas avec un gainde 1 % à 95,5 euros. Le titre Paribas réagissait principale-ment à la forte progression de l’activité du groupe au pre-mier trimestre 1999. Aux cours de mercredi matin, les pa-rités proposées par la BNP dans le cadre de sa doubleOPE valorisent l’action SG à 154,28 euros et l’action Pari-bas à 99 euros. L’OPE de SG valorise, elle, le titre Paribas à99,62 euros.b L’action Rhône-Poulenc perdait 0,86 %, à 41,29 euros,lors des premiers échanges mercredi, réagissant à l’an-nonce d’une baisse de 2,69 % du chiffre d’affaires au pre-mier trimestre 1999 de Novartis, le deuxième groupepharmaceutique au niveau mondial, en raison d’unechute de la demande en semences et en produits phytosa-nitaires.b La valeur Elf cédait 1,24 %, à 134,8 euros, mercredi àl’ouverture, malgré la hausse des prix du pétrole, qui setraite sur un niveau proche de 16 dollars le baril. La filialenéerlandaise d’Elf Aquitaine, Elf Petroland, a annoncé unenouvelle découverte de gaz en mer du Nord néerlandaise.b La valeur Peugeot s’affaiblissait de 1,65 %, à 166,9 eu-ros, mercredi matin. PSA Peugeot-Citroën a annoncé qu’ilavait cédé sa division d’équipement pour l’aéronautiqueSAMM à Lucas Aerospace.

LeMonde Job: WMQ2204--0027-0 WAS LMQ2204-27 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1463 Lcp: 700 CMYK

27

A U J O U R D ’ H U ILE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

SPORTS L’Olympique de Mar-seille s’est qualifié, mardi 20 avril,pour la finale de la Coupe de l’UEFAen obtenant un match nul (1-1) à Bo-logne (Ita.) b LE BUT MARSEILLAIS a

été inscrit sur penalty par LaurentBlanc à la fin de la rencontre (88e mi-nute). b LES ITALIENS, qui avaient surésister aux Olympiens à l’aller (0-0),avaient pris l’avantage dès la 19e mi-

nute par leur défenseur Michele Pa-ramatti. b DES INCIDENTS ont eulieu sur le terrain après le coup desifflet final, plusieurs joueurs mar-seillais étant agressés, sur la pe-

louse, par des supporteurs italiens,tandis qu’à Marseille la police a dûintervenir sur la Canebière. b L’OM,qui disputera, le 12 mai, à Moscou,sa troisième finale de coupe d’Eu-

rope contre le Parme AC ne partirapas favori, car il sera privé de Wil-liam Gallas, Peter Luccin et FabrizioRavanelli, suspendus pour avoir éco-pé d’un carton jaune à Bologne.

Laurent Blanc permet à l’OM de jouer sa troisième finale européenneGrâce à un penalty du libero international Laurent Blanc (86e minute), Marseille a arraché à Bologne un match nul (1-1) qui lui assure la participation à la finale de la Coupe de l’UEFA. Pour la onzième fois, un club français disputera le titre d’une épreuve continentale

Trois Marseillais suspendus pour la finaleSi l’euphorie avait gagné le vestiaire marseillais, mardi 20 avril,

après la qualification obtenue dans les dernières minutes, troisjoueurs avaient du mal à se réjouir. William Gallas, Peter Luccin etFabrizio Ravanelli ne participeront pas à la finale face au FC Parme,le 12 mai, au stade Loujniki, à Moscou. Déjà avertis avant la ren-contre, ils ont été sanctionnés d’un nouveau carton jaune qui leurvaudra une suspension automatique. Laurent Blanc et ChristopheDugarry, qui démarraient la demi-finale retour avec le même handi-cap, ont su se maîtriser alors que Fabrizio Ravanelli a écopé d’unavertissement pour contestation, difficile à excuser compte tenu deson expérience. « Ce n’est pas la première fois que cette situation seprésente et nous avons toujours su faire face », a rappelé le gardien debut Stéphane Porato. Comme arrière droit, William Gallas pourraitêtre remplacé par Patrick Blondeau et au milieu de terrain Eric Roya le profil pour suppléer Peter Luccin. La suspension de Fabrizio Ra-vanelli devrait conduire l’entraîneur, Rolland Courbis, à n’alignerque deux attaquants, Christophe Dugarry et Florian Maurice.

TROIS QUESTIONS À...

LAURENT BLANC

1 Malgré votre expérience de li-bero de l’équipe de France et de

l’Olympique de Marseille, avez-vous eu peur quand l’arbitre alle-mand, Markus Merk, vous a de-mandé de retirer le penalty à quel-ques instants de la fin du match ?

Franchement, non, sinon je neme serais pas présenté pour le reti-rer. Il n’y a rien de pire que la peur,car elle empêche de se concentreret peut faire perdre à un joueur, siexpérimenté soit-il, tous ses re-pères. Dans un moment aussi cru-cial, il faut faire le vide dans sa têteet ne pas se laisser impressionnerpar l’ambiance ou l’importance dela frappe.

2 Pensez-vous que l’OM pourraconcilier le championnat de

France avec cette finale de Coupede l’UEFA ou faudra-t-il privilégierl’une des deux épreuves ?

Il ne reste que cinq journées dechampionnat, et nous sommes entête du classement. Il serait absurded’offrir le titre à Bordeaux. Je suispersuadé qu’en jouant à fond noschances dans le championnat nouspréparerons au mieux la finale deCoupe de l’UEFA. Chez nous, per-sonne n’est blasé. On fait ce métierpour vivre des sommets. A trente-trois ans, j’en ai déjà connu avec laCoupe du monde et un doubléCoupe-championnat avec Auxerre,mais j’espère que mon palmarèsn’est pas clos.

3 Croyez-vous que Marseillepuisse gagner la finale de la

Coupe de l’UEFA malgré la suspen-sion de William Gallas, Peter Luccinet Fabrizio Ravanelli ?

J’ai une pensée pour mes troiscoéquipiers, en particulier pour Fa-brizio Ravanelli, car les deux autres,qui sont encore jeunes, ont plus dechances de rejouer une finale. Jepeux ressentir leur déception pouravoir manqué la finale de la Coupedu monde après mon exclusion faceà la Croatie. C’est très dur à vivre.Malgré ces trois suspensions, nousavons nos chances à condition de li-vrer un meilleur match qu’à Bo-logne, où nous avons eu du mal àentrer dans le match et à retrouverune cohésion de jeu. Sur un match,la décision se fera sur un coup dedés. Contre une équipe aussicomplète que Parme, la moindreerreur peut nous être fatale.

Propos recueillis parElie Barth

Laurent Blanc laisse éclater sa joie sous les yeux de Fabrizio Ravanelli,après le penalty qui qualifie l’OM.

AFP

Incidents sur la pelouse de BologneBOLOGNE

de notre envoyé spécialL’arbitre allemand Markus Merk vient tout juste de

siffler la fin de la rencontre. Les joueurs marseillaislèvent les bras au ciel et se dirigent pour la plupartvers le virage où les 2 500 supporteurs de l’OM agitentfrénétiquement les drapeaux bleus. Pendant que l’en-traîneur Rolland Courbis se relève après avoir rendugrâces à la Bonne Mère, ses footballeurs se dirigentvers le tunnel d’accès aux vestiaires. Les plus rapidesréussissent à s’y engouffrer. D’autres leur emboîtentle pas, mais il est déjà trop tard. Ce sont d’abord desinjures et des menaces qui accompagnent la sortie desvainqueurs. Des supporteurs bolonais, tenaillés par ledépit, rivalisent de vélocité avec les Marseillais.

Les esprits s’échauffent, des coups sont échangés.Le nez de Peter Luccin porte les stigmates d’uncombat très douteux. Christophe Dugarry vole au se-cours des assaillis. Les forces de l’ordre, qui ont réagiavec un temps de retard, sont totalement débordées.Un moment, on craint le pire quand l’accès au tunnel

– dans lequel il semble bien que joueurs français etitaliens en sont venus aux mains – est interdit alorsque plusieurs Marseillais sont toujours sur le terrain.On distingue Aboubacar Camara et Cyril Domorauden fâcheuse posture, encerclés par des assaillants.Dans les tribunes, un supporteur marseillais est lé-gèrement blessé d’un coup de couteau au visage.Transporté à l’hôpital, il a été autorisé à repartir peuaprès.

Ces incidents feront l’objet d’un rapport du déléguéde l’Union européenne de football (UEFA), qui pour-rait valoir des sanctions au club italien. Pendant cetemps, 2 000 à 3 000 personnes s’étaient rassembléesdans le centre de Marseille, où quelques incidents ontégalement éclaté. « Certains jeunes mêlés à la foule dessupporteurs enthousiastes ont commis des dégradations,notamment de véhicules », a indiqué un porte-parolede la police. Plusieurs de ces jeunes – dont le nombren’a pas été évalué – ont été interpellés.

E. B. (avec AFP)

BOLOGNEde notre envoyé spécial

Il a d’abord serré contre lui sonadjoint, Jacques Vankersschaver,avant de saluer d’un geste grandi-loquent les 2 500 supporteurs entas-sés dans un virage du stade RenatoDall’Ara. Et puis sa lourde carcasses’est agenouillée sur la pelouse. Aplusieurs reprises, Rolland Courbiss’est pris la tête entre les mainsavant de les joindre comme pour re-mercier le destin qui a réservé àl’Olympique de Marseille un im-mense bonheur au terme d’unmatch que son équipe n’a jamaisvraiment maîtrisé, mardi 20 avril.« Nous nous qualifierons en faisantmatch nul 1-1 », avait prédit, la veille,l’entraîneur-mage de l’OM, quin’apprécie guère les allusions rappe-lant sa passion pour les jeux de ha-sard. On dira donc que son flair nerelève pas de la légende, car c’estbien sur ce score que Marseille asubtilisé au FC Bologne la qualifica-tion pour la finale de la Coupe del’UEFA contre Parme alors qu’il nerestait plus que deux minutes àjouer.

Alors que le football italien im-pose au fil des saisons sa supréma-tie, les Marseillais se sont une nou-velle fois rebellés contre l’ordreétabli, tels d’irréductibles Gaulois.En sept duels face à des adversairesdu Calcio, seule la Juventus Turin aréussi à vaincre l’OM (3-0). L’avatarremonte au 27 septembre 1972, lors

d’un 16e de finale retour de la Coupedes champions, et correspond àl’âge de pierre du football français,qui offrait alors avec une complai-sance accablante la victoire à ses ad-versaires. Dans le sillage del’AS Saint-Etienne, finaliste de laCoupe des champions en 1976 (0-1,devant les Allemands du BayernMunich), Marseille a balisé la voied’un renouveau spectaculaire cou-ronné par le titre mondial enlevépar les Bleus le 12 juillet 1998.

Avec trois finales dans la mêmedécennie (0-0, défaite aux tirs au butface à l’Etoile rouge Belgrade en1991 ; victoire 1-0 devant le Milan ACen 1993), soit autant que l’Ajax Ams-terdam ou le Milan AC durant cettepériode, l’Olympique de Marseilleconfirme sa compétitivité alors quevoilà trois ans à peine le club pur-geait dans l’anonymat de ladeuxième division les turpitudes del’ère Bernard Tapie. Même si les lar-gesses de son président-mécène,Robert Louis-Dreyfus, ont grande-ment facilité la réhabilitation duclub, le succès n’était pas garantitant d’autres expériences fondéessur des préceptes identiques se sontconclues par des échecs retentis-sants.

UNE SEULE OCCASION DE BUTSi l’heure est au grand pardon

pour les dérapages du passé et auxéloges pour les « héros » du jour, iln’est pas inutile de retenir les ré-

serves émises, mardi soir, par lesplus lucides des Marseillais. L’exer-cice n’était pas évident en cette soi-rée d’allégresse et ce n’est pas unhasard si c’est Laurent Blanc, le plusexpérimenté de la bande, qui se soitdévoué, le premier, pour énoncerl’évidence : « Contre Parme, en fi-nale, nous devrons élever notre niveaude jeu pour espérer rivaliser. » Siseule la victoire est belle, pour para-phraser les jésuites du real-football,elle n’annonce pas forcément deslendemains enchanteurs.

Un examen précis des deuxmanches de cette demi-finale nepermet de recenser qu’une seule oc-

casion de but cadrée pour l’OM aveccette frappe d’Aboubacar Camara(78e minute) qui a fait frémir le gar-dien de but bolonais Francesco An-tonioli et les 36 000 spectateurs dustade Renato Dall’Ara. Auparavant,le club italien avait su maîtriser lesattaques filandreuses des Marseil-lais. Le but marqué dès la 19e minutepar le défenseur Michele Paramatti,en conclusion d’un coup francadressé au deuxième poteau par Jo-natan Binotto, cadrait à merveilleavec les desseins de Bologne, dontla capacité à faire déjouer l’adver-saire n’a d’égale que son incapacitéà imposer son propre style de jeu.

Déjà, à l’aller (0-0), au Stade-Vélo-drome, le dispositif de l’entraîneur,Carlo Mazzone, avait muselé l’at-taque de l’OM, si redoutée en cham-pionnat de France.

Si le piège ne s’est pas referméune seconde fois, les Marseillais ledoivent à leur gardien de but, Sté-phane Porato, décisif à plusieurs re-prises, et à Laurent Blanc, impertur-bable tireur de penalties. Le scénariorestera comme une des grandes dra-maturgies de la saison. Quand l’ar-bitre allemand, Markus Merk, sanc-tionne d’un penalty uneintervention illicite du gardien debut italien Francesco Antonioli sur

Florian Maurice alerté par JocelynGourvennec, il ne reste plus quetrois minutes à jouer. Le libero et ca-pitaine de l’OM s’approche de sonpas nonchalant de la cage et conver-tit l’offrande. Quand M. Merk de-mande à retirer le penalty, estimantque plusieurs joueurs avaient fouléavant la frappe la surface de répara-tion, Laurent Blanc partage déjà l’al-légresse avec les supporteurs mar-seillais. Sans se presser, le défenseurse reconcentre malgré l’ambiancehostile et place une nouvelle fois leballon hors de portée du gardienbolonais.

L’OM est en finale. « Nous n’avonsque 10 % de chances de battreParme », a annoncé le technicien. Ilest vrai que le potentiel offensif duclub de Lilian Thuram et d’AlainBoghossian, deux champions dumonde français, n’a rien à voir aveccelui de Bologne, modeste huitièmedu championnat italien. L’épreuveavait été fatale à Bordeaux lors d’unquart de finale retour calamiteux(0-6), le 16 mars, après une victoiregirondine à l’aller (2-1). Pour l’OM,le révélateur sera instructif avant deretrouver en automne la Ligue deschampions, la plus prestigieuse descoupes d’Europe, celle qui ne per-met pas de gagner avec pour seulssoutiens le destin et un libero sansétats d’âme.

Elie Barth

Parme l’inconstante sur le chemin de MarseilleQUELLE ÉQUIPE de Parme ren-

contrera l’Olympique de Marseille,le 12 mai, à Moscou, en finale de laCoupe de l’UEFA : l’irrésistible ar-mada qui, il y a un mois, étrillait sonadversaire, ou le bataillon souffre-teux qui traîne aujourd’hui sur leterrain un football apathique tant laformation des deux champions dumonde Lilian Thuram et Alain Bog-hossian aura manqué de constancecette saison ? La petite victoire deParme face à l’Atletico Madrid (2-1),mardi 20 avril, lors de la demi-finaleretour de la Coupe de l’UEFA, nesaurait fournir de réponse : l’équipeespagnole, déjà battue à l’aller (1-3)sur son terrain, est en pleine dé-confiture. La rencontre fut terne etles trois buts inscrits (Abel Balbo,35e, Enrico Chiesa, 84e pour Parme ;Roberto, 63e pour Madrid) ont àpeine réchauffé l’ambiance compas-sée du stade Ennio-Tardini.

IRRÉGULARITÉ CHRONIQUEAnnoncé comme un favori du

championnat d’Italie, Parme a per-du le titre en raison de cette irrégu-larité chronique. Alors qu’elle était

en tête du classement et offrait unjeu de qualité, l’équipe s’est délitéece dernier mois. Elle occupe au-jourd’hui la quatrième place d’unecompétition que le club désespèrede remporter un jour. La finale de laCoupe de l’UEFA, comme souventen Italie, n’apparaît donc quecomme un maigre lot de consola-tion. Si Marseille parvient à ce stadepour la troisième fois de la décen-nie, Parme s’y hisse pour la qua-trième fois dans la même période.Le club a déjà gagné une Coupe del’UEFA en 1995 et une Coupe descoupes en 1993.

Parme est pourtant une équipedédiée au succès. Elle doit sa pros-périté, en partie artificielle, à Parma-lat, l’énorme groupe agroalimen-taire dirigé par Calisto Tanzi. Lafirme a racheté le club, alors endeuxième division, au début des an-nées 90, et l’a conduit immédiate-ment au sommet du football tran-salpin. Mais la petite ville quiète esttoujours restée un cran au-dessousde Rome, Milan ou Turin, et lesachats somptuaires de joueurs n’ontjamais pu compenser cette absence

de passion. Parme reste un club fa-milial à bien des points de vue : il estactuellement dirigé par Stefano, lefils de Calisto, qui est, à vingt-huitans, le plus jeune président de lapremière division italienne.

En fait, Parme n’aura déclenchéles passions transalpines qu’uneseule fois, à son corps défendant.Au début de la saison, lors d’uneperquisition chez le médecin del’équipe, la justice avait découvertdes fiches médicales de joueurs quilaissaient envisager un dopage or-ganisé. Mais le juge Giovanni Spi-nosa, de Bologne, a très récemmentlevé ces investigations, estimant leséléments en sa possession insuffi-sants.

Parmalat, le moteur de Parme, amultiplié les investissements dans lefootball ces dernières années. L’en-treprise possède de nombreuxclubs. En 1996, elle s’était d’ailleursintéressée à l’OM, allant jusqu’àsponsoriser l’équipe. Mais sa tenta-tive d’entrer dans le capital avaittourné court.

Benoît Hopkin

BOLOGNE - MARSEILLEBOLOGNE

Entraîneur : Mazzone

Porato • Gallas ; L. Blanc (cap) ; Domoraud ; Edson • Brando (Maurice, 46e) ; Luccin ; Pires ; Bravo (Gourvennec, 77e) • Dugarry (Camara, 68e) ; Ravanelli.

MARSEILLEEntraîneur : Courbis

Antonioli • Rinaldi (Kolyvanov, 89e) ; Bia ; Mangone ; Paramatti (cap) • Binotto (Cappioli, 77e) ; Ingesson ;Marocchi ; Fontolan (Nervo, 77e) •Andersson ; Signori.

Infographie "Le Monde" avec Pierre Lepidi

BOLOGNE : Paramatti (18e, de 6 m à gauche, frappe du pied droit à mi-hauteur déviée par Porato).

MARSEILLE : Blanc (86e, sur penalty, tir de l'intérieur du pied droit à mi-hauteur, le long du poteau droit).

BOLOGNE : Paramatti (54e, jeu dangereux) ; Antonioli (84e, jeu irrégulier).MARSEILLE : Brando (7e, jeu dangereux) ; Gallas (15e, jeu dangereux) ;

Ravanelli (60e, contestation) ; Bravo (64e, jeu dangereux) ; Luccin (81e, jeu dangereux). Gallas, Ravanelli et Luccin ne joueront pas la finale contre Parme.

BOLOGNE : Marocchi (89e, jeu dangereux).

BOLOGNE : 56 positions d'attaque dans les 30 m (28 + 28), dont 6 occa-sions (2 + 4) ; 12 tirs (5 + 7), dont 1 contré (1 + 0), et 6 parés (1 + 5) par Porato.

MARSEILLE : 57 positions d'attaque dans les 30 m (27 + 30), dont 5 occa-sions (1 + 4) ; 11 tirs (6 + 5), dont 1 contré (0 +1), 1 dévié (1 + 0) et 5 parés (2 + 3) par Antonioli.

En faveur de BOLOGNE : 23 coups francs (15 + 8), dont 3 hors-jeu (2 + 1), 2 corners (1 + 1).

En faveur de MARSEILLE : 23 coups francs (8 + 15), dont 5 hors-jeu (2 + 3), 2 corners (1 + 1).

OCCASIONS

ARRÊTS DE JEU

BUTS

EXPULSION

AVERTISSEMENTS

L’ACTION L’ACTION

• Temps humide • Terrain gras et glissant.• Ambiance très chaude en fin de match

• 38 000 spectateurs • Arbitre : M. Merk (All.)

Demi-finale retour de la coupe de l'UEFA (aller : 0-0)Mardi 20 avril - Stade Dall'Ara

1 - 1

LE BUT DE MARSEILLE à la 86e minute

Match tactique, âpre et crispant. Les Marseillais, malgré un Dugarry virevoltant, sont ra-rement parvenus à percer le double rideau défensif de Bologne. Sous la conduite de Pires, l'OM a long-temps piétiné aux abords de la surface de répara-tion, avant qu'Antonioli ne déséquilibre Maurice. Blanc a dû s'y prendre à deux fois pour transfor-mer le penalty. Dans une ambiance très houleu-

se, les Phocéens ont obtenu leur billet pour une troisième finale de Coupe d'Europe.

Un bel exploit, même si les suspen-sions risquent de leur compliquer

la tâche le 12 mai à Moscou.

COMMENTAIRE

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Gourvennec, de 30 m dans l'axe, passe à Maurice, à la limite du hors-jeu.

Maurice est déséquilibré par Antonioli.

Blanc frappe à droite.

Blanc tire au centre, mais Ingesson a pénétré dans la surface. Le penalty est annulé.

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Déplacement avec la balle

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28 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 A U J O U R D ’ H U I - V O Y A G E S

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HAHAUTE SAUTE SAVOIEOIEHAUTE SAVOIE

ESASAVOIEOIEISÈREISÈRE SAVOIEISÈRELYONLYONLYON

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Pont-d'Ain

Oyonnax

Les Rousses

Bourg-en-Bresse

Brou

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Lac LémanLac LémanLac Léman

Rhône

Ain

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A41

A

BAUTOROUTE DES TITANS

SUISSESUISSESUISSE

A40

Les maquisards du BugeyMoins connus que ceux du

Vercors, les résistants de l’Ainn’en donnèrent pas moins du filà retordre aux soldats de laWehrmacht. A Nantua, subsistela maison où le général Deles-traint (mort à Dachau en 1945),chef de l’Armée secrète, orga-nisa les maquis de l’Ain. Dans lemassif fait de cluses, cols etcaches, au sud de Nantua, entreles cours du Rhône et de l’Ain,quelques centaines de garstinrent tête à 9 000 Allemands.En 1944, en camion, à skis ou paravion, ils tentèrent de délogerles résistants du Bugey et duValromey, mais les maquisardsse dispersèrent sur les sommets.La résistance à l’envahisseur estici une tradition que les histo-riens André Berthier et AndréWartelle rattachent aux combatsgallo-romains de Chaux-des-Crotenay et Syam. Cette écoleveut qu’Alésia soit située nonpas en Côte-d’Or mais dans leJura, sur l’acropole naturelledominant le haut cours de l’Ain.. Lire : Historia (no 627, mars1999). Voir : Musée d’histoire de laRésistance, à Nantua, tél. : 04-74-75-07-50.

Le lac de Nantua(ci-dessus) offre

son opalescence verte,ses randonnées dans

les bois alentour etses spécialités culinaires

narguant les régimes.L’Hôtel de France(ci-contre) est un

des établissementsnantuatiens garants

des usages et du décorde l’hôtellerie bourgeoise.Sous les jambes élégantesde l’autoroute des Titans

(page de droite),l’expression « promenade

en voiture » retrouvetout son sens.A Pont-d’Ain,

la façade cinq foiscentenaire

(vignette page de droite)derrière laquellePhilibert le Beaude Savoie abrita

sa passionpour Marguerite

de Habsbourg. PHO

TOS

PH. S

CH

ULL

ER/E

DIT

ING

Les Titans de NantuaD’ouvrages d’arten œuvres d’art,le tronçonde l’autoroute A 40qui surplombeles cluses de l’Ainouvre des portes surles saveurs de la table,du paysageet de l’histoire

NANTUAde notre envoyé spécial

Sapinières noires accrochées dru,vertigineusement, aux falaises ;miroirs lacustres bleu glacier ;crêtes tantôt neigeuses tantôtmoussues ; pas un toit ni unpylône, l’horizon est digne de la« forêt gauloise » qu’aimait deGaulle. Nous sommes aux abordsde la cluse de Nantua, taillée pro-fond dans l’arc jurassien. Le balconsuspendu dans les airs d’où on peutembrasser en sa plénitude ce pano-rama immémorial est un simpletronçon d’autoroute, entre Lyon etGenève. Là se succèdent, sur23 kilomètres, dix-huit ouvragesdont neuf viaducs reposant parfoissur des piles de près de 100 mètresde haut et pouvant s’étirer sur2 kilomètres et trois tunnels, parmilesquels le plus long souterrainautoroutier de France (3 300 mè-tres), sans compter des milliers demètres cubes de murs de soutène-ment cyclopéens.

Ici, le kilomètre de voie a pu coû-ter jusqu’à 5 milliards de francs(762 millions d’euros), sans douteun record mondial pour une auto-route extra-urbaine. En plaine, lekilomètre autoroutier revient àenviron 300 millions de francs(45,7 millions d’euros). Ces coûteuxouvrages d’art sont aussi, et passeulement par leur prix, desœuvres d’art. Leurs formes hardies,élancées, sont d’autant pluscapables de faire aimer une auto-route, même à l’inconditionnel deschemins vicinaux, qu’au lieu dedéfigurer la nature ces jambages,ces arches, ces acrobaties de béton

et goudron l’ont au contrairemagnifiée et mise à la portée detous. Le spectacle arracha ce cri auprésident Mitterrand : « Mais c’estl’autoroute des Titans ! » Le nom estresté, administrativement, à la par-tie de l’A 40 (Mâcon-Bellegarde)reliant Pont-d’Ain à Châtillon-en-Michaille (45 kilomètres).

Malgré son succès auprès dupublic − 20 000 véhicules par jour,et sans ralentissements, car lacapacité de la voie est de près dudouble −, l’autoroute des Titanssouffre d’un déficit d’image, beau-coup de ses utilisateurs ignorantqu’elle irrigue des terroirs bourrésde saveurs pour l’esprit et le palais.Jean-Antoine Winghart, lorsqu’ilprésida la compagnie Paris-Rhin-Rhône, se soucia pourtantd’accroître le lustre de l’itinéraire,convoquant même, aux côtés dessix géants éponymes, Jason et sescompagnons, dont l’ombre plane-rait sur « ces enjambements auda-cieux et ces dentelles de béton ».

LA GLOIRE PAR LA SAUCELe périple des Argonautes, venus

de l’Orient grec et dont la croyanceantique place le retour vers laMéditerranée via le Léman et leRhône, avait déjà inspiré aux ducsde Bourgogne l’ordre de la Toisond’or que Napoléon plus tard essayade récupérer et qui à présentdépend de l’archiduc Otto de Habs-bourg et du roi d’Espagne. L’auto-route des Titans permet une plon-gée grand écran sur une histoire etune réalité locales chatoyantes.

Quel dépaysement de quitter unmoment l’hypervitesse autorou-tière, de s’enfoncer dans la super-tranquillité verte de Nantua, trois

mille âmes naïves au bord d’un lac !Un lac sérieux auquel on doit unesauce universelle, dite « Nantua »,à base d’écrevisses attrapées enété, et dont on mouille les que-nelles de brochet. Un plat à la foisconsistant et délicat dont vinrent serégaler à l’Hôtel de France aussibien Elizabeth Taylor que l’AghaKhan, à l’époque héroïque où lesTitans n’avaient pas encore délivréNantua de ses embarras automo-biles.

Calvin, déjà, depuis Genève,n’avait pas manqué de maudire ces« catholards » nantuatiens attachés

tout autant au pape qu’à leurvoluptueuse cuisine. Cependant lagourmandise ne copina point iciavec la mollesse : autour de l’abba-tiale romane Saint-Michel tournentles âmes des résistants au calvi-nisme, au césarisme (l’élu Jean-Baptiste Baudin, qui mourut « pour25 francs » sur une barricade àParis en 1851, était natif de Nantua)et au nazisme. A l’intérieur de lanef, comme en écho à ces martyrsle plus souvent anonymes, estexposé Le Supplice de saint Sébas-tien vu par Delacroix avec unmagnificent rouge nacarat. Un

chef-d’œuvre digne du Louvre, quivaut à lui seul d’abandonner uninstant la via Titanica.

TRIPLE MALHEURC’est notre fin de millénaire et le

prochain siècle qui, un peu plusloin, brillent de tout leur éclatindustriel, à notre portée encoregrâce à une courte bretelle connuesous l’appellation franco-améri-caine d’« autoroute de la PlasticsVallee ». Elle nous dépose à Oyon-nax, hier capitale française dupeigne (le musée sur ce thème vautson pesant de galalithe), aujour-

d’hui métropole continentale de laplasturgie, régnant sur 1 200 entre-prises répandues jusqu’à 50 kilo-mètres alentour.

Ce foyer de l’innovation tech-nique est également, comme parcontraste, la porte sud du parcnaturel jurassien. Un autreembranchement des Titans nousemmène à Bourg-en-Bresse, suc-culent pendant de Nantua avec aumenu la seule volaille ayant jamaismérité une appellation d’originecontrôlée. Le ventre calé, l’espritpeut se déployer dans l’église-monastère-musée de Brou, où lesmornes toits de tuile mono-chromes du XVIIIe siècle viennentenfin d’être remplacés par la qua-drichromie médiévale d’origine,avec dessins géométriques à labourguignonne.

L’édifice entier, à l’extérieur, enest transfiguré. L’intérieur, lui, Dieumerci, n’a pas changé depuis queMarguerite d’Autriche-Bourgogne(1480-1530), régente des Pays-Bas,marraine de Charles Quint, ydéchaîna, à coups de millions deducats et d’artistes travaillant sansrelâche, la flamboyance finale dugothique ; la donatrice hurlait ainsison amour désormais sans objet, sasensualité désertée par Philibert leBeau, duc de Savoie et d’Aoste,vicaire du Saint-Empire romaingermanique, mort d’une pleurésiegalopante à vingt-quatre ans àPont-d’Ain, la laissant veuve aumême âge alors qu’elle avait déjàété reine de France, répudiée parCharles VIII et veuve de l’infanthéritier de Castille-Aragon.

Insensible à ce triple malheursobrement raconté par la victimedans Discours sur ma vie et mesinfortunes, André Gide, ne laissantagir ici que la facette artiste del’œil, nota dans son Journal, enaoût 1926 : « Eglise de Brou. Sur-charge : luxe inutile et cosmopolite.Art acheté, importé, venu de loin. (...)Art-parure. Rien de moins chrétien,de moins spirituel que l’ornementa-tion de Brou ! » L’écrivain a sansdoute raison, mais en même tempscette inspiration profane, écheve-lée, paneuropéenne, fait de Brou,que la pauvre Marguerite ne vit pasterminé, la plus corsée des échap-pées offertes par les Titans.

Jean-Pierre Péroncel-Hugoz

Un hôtel à ValparaisoLorsqu’on arrive à Valparaiso, la premièrechose à laquelle on pense, c’est de voir le Paci-fique et d’admirer la baie à laquelle tous lesnavigateurs ont rêvé autrefois et rêventencore aujourd’hui. Escale mythique, en effet :la première après le passage redouté du capHorn. Mais la chose est loin d’être évidente.Dans le dédale des rues et des collines, il y a lesmaisons « avec vue » et les maisons « sansvue ». Et, parmi les quelques hôtels quecomptent la ville chilienne, la plupart serangent plutôt dans la catégorie des « sans ». Il est vrai aussi que, depuis longtemps, lecentre de la vie touristique se situe de l’autrecôté de la baie, à Vina del Mar, ville de villégia-ture des habitants de Santiago. Rien de trèsséduisant, en revanche, pour ceux qui neveulent ni bronzer à tout prix sur la plage nitenter leur chance sur les tapis verts descasinos locaux mais préfèrent l’atmosphèresdes bars à marins ou le silence qui enveloppeles rues en pente de la vraie ville. Restait à cesderniers à trouver le lieu idéal où poser sesbagages.

Pour les amoureux de Valparaiso, l’Hôtel Brighton a ouvert sesportes il y a presque un an. Témoin d’un passé révolu, cette maisonen bois peint, de style victorien, a été entièrement rénovée parl’architecte Nelson Morgado, son propriétaire, de retour au paysaprès douze ans d’exil en Espagne. A la manière des bed and break-fast, elle offre six chambres simples et coquettes « avec vue » ainsiqu’une terrasse éminemment romantique d’où l’on jouit d’unebelle vue sur le Pacifique. On accède à l’Hôtel Brighton à pied ou enempruntant l’ascenseur de Cero Conception, un des plus vieux deValparaiso.

de notre envoyée spéciale, Anne Proenza

. Hôtel Brighton Pasaje Atkinson, 151-153, Cero Concepcion Valpa-raiso, tél./fax : 00- (56-32)-223-51-13 ; de 200 à 500 F (30 à 76 ¤) lachambre, petit déjeuner compris.

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A U J O U R D ’ H U I - V O Y A G E S LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 29

A tous prixa 1 990 F (303 ¤) :une randonnée sur le chemindes douaniers proposée par lecomité départemental desCôtes-d’Armor pour découvrir,du 10 au 14 mai, le Trégor et sacélèbre côte de granit rose, audépart de Lannion, viaTrébeurden et Trégastel,jusqu’à Perros-Guirec. Ce prix,par personne, comprendl’hébergement en hôtels deuxétoiles (supplément chambreindividuelle : 450 F, 69 ¤), lapension complète, le portagedes bagages,l’accompagnement, les visites,l’assurance et unedocumentation sur la région. Aajouter, l’option licence (73 F,11 ¤) de la Fédération françaisede randonnée pédestre.Renseignements au02-96-62-72-15.

a 2 580 F (393 ¤) :une mini-croisière de quatrejours en Méditerranée à borddu Star-Clipper, un voilier àl’ancienne, qui, du 26 au29 mai, appareillera de Cannespour cingler vers Calvi enCorse et Portofino en Italie. Leprix, par personne, pour troisnuits et en pension complète,oscille de 2 580 à 3 900 F (393 à594 ¤) selon le type de cabine.Ne sont pas comprisl’acheminement au portd’embarquement, les boissonset les taxes portuaires (345 F,53 ¤). De son côté, leStar-Flyer, son sistership,effectuera du 25 au 29 mai unecroisière de quatre nuits audépart d’Athènes avec escalesà Mykonos, Bodrum etSantorin. Prix entre 3 795 et6 439 F (578 et 982 ¤).Renseignements au01-39-21-10-98.

a 7 102 F (1 083 ¤) :le Festival des musiquessacrées du monde, à Fès, du29 mai au 5 juin. AccueilMaroc (agences de voyages)propose des forfaits hôteliersde deux, trois, cinq ou huitnuits incluant concerts ettransferts. De 885 à 1 900 F(135 à 290 ¤) par personne,selon l’hôtel, pour deux nuitsen chambre double et petitsdéjeuners. Tarif spécial d’AirMaroc : 1 980 F (302 ¤) A/R,hors taxes. Des circuits enautocar associent ladécouverte des villesimpériales et la participationau Festival dont un dixjours/neuf nuits du 1er au10 juin avec cinq jours à Fès :7 102 F (1 083 ¤) par personneen chambre double, de Paris.Consulter égalementAfricatours (agences) qui, enjuin, propose une semaine auluxueux palais Jamaï pour7 390 F (1 127 ¤) en chambredouble, de Paris et Le Mondeen direct (tél. : 01-55-07-97-97),un séjour de trois nuits pour3 280 F (500 ¤).

Carnet de routeb Route. Construite de 1979 à1995, l’autoroute des Titans(45 km, péage : 31 F, 4,7 ¤) estune partie de la voie A 40 quegère la sociétéParis-Rhin-Rhône.b Etapes. Hôtel-restaurant deFrance, 44, rue Mercier, 01130Nantua, tél. : 04-74-75-00-55.Spécialités : quenelles debrochet sauce Nantua et gratind’écrevisses. Menu à 130 F(19,8 ¤) ; chambres à 285 F(43,4 ¤) ; garage.Brasserie Le Français,7, avenue Alsace-Lorraine,01000 Bourg-en-Bresse, tél. :04-74-22-55-14. Un cadrecentenaire et de fameuxpoulets bressans. Menu à 130 F(19,8 ¤).Hôtel du Prieuré, 49,boulevard de Brou, Bourg,tél. : 04-74-22-44-60. Chambresà 350 F (53,4 ¤) ; garage. Cestrois maisons ont chacunetrois étoiles.b Sites. Musée de l’autoroutedes Titans à Sylans, accessibleseulement en venant dePont-d’Ain, entrée gratuite ; lelac et l’abbatiale à Nantua ; lanécropole habsbourgeoise deBrou ; le parc naturel régionaldu Jura, par Oyonnax.b Lectures . Bourg-en-Bresse etses environs, guide illustré 1999,éditions Musnier-Gilbert,Bourg-en-Bresse. Le Monastèrede Brou, de M.-F. Poiret, CNRS.Guide Michelin Jura etFranche-Comté. L’Ain, sespeintres d’hier, ouvragecollectif illustré, coéditionAmis de Brou et Musée deBrou.b Communication. Infosroutières et culturellesrégionales vingt-quatre heuressur vingt-quatre sur 107.7,radio FM captée sur 85 % duréseau Paris-Rhin-Rhône,lequel offre quatre fois par anaux péages le périodiqueL’Autoroute des vacances, axésur les distractions le long deses 1 700 km de voies.b Renseignements. Offices dutourisme : à Bourg, tél. :04-74-22-49-40 ; à Brou, tél. :04-74-23-06-28 ; à Nantua,tél. : 04-74-75-00-05. Festivalinternational de musique duBugey (26 juillet-15 août),tél./fax. : 04-74-75-24-94.

LeMonde Job: WMQ2204--0030-0 WAS LMQ2204-30 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 19:13 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 17Fap:100 No:1466 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 A U J O U R D ’ H U I - V O Y A G E S

Week-end « royal » à BrightonVous prenez un petit port depêche, au sud-est de l’Angleterre.Vous faites cautionner par undocteur les qualités thérapeu-tiques de l’eau de mer. De quoiséduire le gratin londonien quiafflue dans le sillage du dissoluduc de Cumberland et son neveu,le prince de Galles, qui, avec labénédiction de ses médecins, ydébarque en 1783, à l’âge de vingt

et un ans. Il s’entiche de l’endroit et y fait construire un premier« Pavillon » néoclassique. Et c’est ainsi qu’en 1800, Brighton devient« l’une des villes les plus à la mode du royaume ».Après les faveurs de celui qui, sous le nom de George IV, régnera sur laGrande-Bretagne de 1820 à 1830, Brighton bénéficiera, dans les années1840, de l’arrivée du chemin de fer qui modifiera l’image de ce« London-by-the-sea ». Au décor aristocratique (élégantes demeuresgeorgiennes, régences et victoriennes) s’ajoutera un décor plus popu-laire à l’image du front de mer et de ses deux jetées (le Palace Pier, trèsanimé, et le West Pier, aujourd’hui fermé) caractéristiques des stationsbalnéaires anglaises.C’est dans cette ambiance de fête foraine baignée d’une odeur de fishn’chips que se dresse, incongrue, la silhouette du Royal Pavilion, ultimeavatar des caprices d’un prince excentrique. Construite entre 1815 et1823 par John Nash, cette « folie » orientale surprend le visiteur qui,après avoir traversé le Kent et le Sussex (ces bien nommés « jardins del’Angleterre »), se retrouve soudain devant les dômes et les minaretsd’un palais moghol assez pâlichon dont les façades ouvragées cachentla quintessence de ce qu’on aurait envie d’appeler un esthétisme jubila-toire.Reflets de l’engouement de l’époque pour l’art oriental, les pièces de cepalais (au demeurant modeste), rivalisent d’extravagance sans jamaissombrer dans le mauvais goût. Tout y est grâce et légèreté. Y compris lelustre de cristal d’une tonne qui, soutenu par un dragon ailé, éclaireune salle des banquets toute en chinoiseries. Autour de la table, somp-tueusement décorée, une trentaine de convives dégustaient la soixan-

taine de plats concoctés dans une spacieuse cuisine dont l’éléganceparticipe au festin esthétique qui, partout ici, ravit l’œil et l’esprit. Al’instar de la salle de musique, bonbonnière rouge où serpents etdragons se contorsionnent sous un dôme doré.Miroir d’une époque, ce décor exubérant reflète aussi la personnalitédu maître de maison et de son appétit de vivre, dont témoigne unembonpoint hors du commun. Magie d’un lieu « habité » où, au fil dela visite, s’esquisse, touche après touche, le portrait d’un souverainmélomane et épicurien qui aimait et savait recevoir. Après son décès, lePavillon sera utilisé comme résidence royale par Guillaume IV puis parla reine Victoria. Mais elle n’appréciait guère cet « endroit étrange etbizarre » et le vendit à la ville en 1850.Un lieu et une ville qui, à eux seuls, justifie une escapade anglaise qui,dans la foulée, permet de découvrir les boutiques de Tenterden, lesjardins de Groombridge Place (ceux de Meurtre dans un jardin anglais)et de s’arrêter à Rye, petite ville médiévale prisée des chineurs et des...fantômes.

de notre envoyé spécial, Patrick Francès

. Transports. En voiture, la navette d’Eurotunnel relie en trente-cinqminutes et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, Coquelles-Calais àFolkestone (à 100 km de Brighton). Nombreuses promotions (tél. :0801-63-03-04) en réservant à l’avance. Jusqu’au 30 juin, 852 F (130 ¤)A/R pour le véhicule, quel que soit le nombre de passagers, départvendredi, samedi ou dimanche, deux nuits sur place. Produits horstaxes jusqu’au 1er juillet.. Hôtels. A Rye, le Mermaid Inn (tél. : 00-44-1797-223065), uneauberge patinée avec deux « must », les chambres 15 et 16. A Brighton,le Royal Albion Hotel (tél. : 00-44-1273-329202), au charme décadentet, à Cuckfield, l’Ockenden Manor (tél. : 00-44-1444-416111).. Festival. Du 1er au 23 mai, le Brighton international Festival (tél. :00-44-1273-292950), l’une des plus importantes manifestations cultu-relles anglaises.. Renseignements. Pour The Royal Pavilion, au 00-44-1273-290900. AParis, la Maison de la Grande-Bretagne, 19, rue des Mathurins 75009(tél. : 01-44-51-56-20).

Vacances à thème pour les enfantsDes séjours pour découvrir de nouvelles activités ou cultiver une passion dès le plus jeune âge

MUSIQUE, danse, théâtre,cirque, astronomie... des enfants etdes adolescents, et bien souventleurs parents, privilégient les acti-vités artistiques ou scientifiquespendant les vacances. Des spécia-listes proposent des séjours desti-nés aux artistes et scientifiques enculottes courtes tandis que leschantiers du patrimoine et del’environnement connaissent uncertain engouement.

MUSIQUEA l’heure où enfants et adoles-

cents, casque sur les oreilles,placent la musique en tête de leursloisirs, les séjours qui lui sontconsacrés n’occupent qu’unefaible place dans les brochures.Raison de plus pour privilégier lesprogrammes concoctés par la Fna-cem (tél. : 01-43-58-98-50) etVacances musicales sans frontières(tél. : 01-43-45-31-32), deux orga-nismes qui s’adressent auxenfants, dès l’âge de quatre ans.

Si le premier affiche une offreplutôt « académique » associantdes séjours pour débutants (quel-ques heures de pratique quoti-dienne) à de véritables stages(piano, harpe, guitare, théâtre,

danse moderne, etc.) pour initiés,le second propose des séjours plusinformels. A l’honneur, instru-ments exotiques (comme ledjembé) et genres musicaux plus àla mode (la techno, le rock), maisaussi, simplement, la chanson, surles terres de Francis Cabrel, àAstaffort (Lot-et-Garonne). Egale-ment au programme, des séjourshors de l’Hexagone, prétexte àrencontres avec de jeunes musi-ciens étrangers. La danse et lethéâtre complètent l’offre de cesdeux spécialistes aux prix simi-laires. Comptez, par exemple,5 000 F (762 ¤) pour quinze joursde théâtre et de pantomime (12-16 ans) à Sarlat, avec la Fnacem et7 000 F (1 067 ¤) pour vingt et unjours dédiés à la musique, authéâtre et à la plage, sur la côteadriatique italienne, avec Vacancesmusicales sans frontières.

CIRQUE ET FESTIVALSProposée par la plupart des

organismes de vacances, l’initia-tion au cirque, dont le succèsauprès des jeunes se confirmed’année en année, reste la grandespécialité du village de Nexon,dans le Limousin, dont les stages

internationaux des arts du cirque(tél. : 05-55-58-34-71), sous ladirection de Pierre Etaix, sont uneréférence. Avec ou sans héberge-ment, ils s’adressent à des passion-nés (il faut avoir au moins septans) qui ne craignent pas des pro-grammes intensifs où se succèdentacrobatie, jonglage, magie, trapèzeet voltige à cheval. Comptez3 000 F (457 ¤) pour le stage seul et1 500 F (228 ¤) de plus pourl’hébergement.

D’autres organismes émaillentleur programmation de séjoursartistiques originaux, notammentdans des villes réputées pour leursfestivals. Tel est le cas de TempsJeunes (tél. : 04-72-661-661), quiinscrit les Francofolies de LaRochelle en tête des séjours« vedettes » proposés aux adoles-cents (4 000 F environ, 610 ¤, lesdix jours), des Fauvettes (tél. : 01-48-03-88-50), dont le séjour orga-nisé à l’occasion du Festival d’Avi-gnon est un « must » (6 100 F,930 ¤, les vingt jours) ou de Léo-Lagrange Jeunes (tél. : 01-48-10-65-85) avec le Festival de spectaclesde rue, à Uzeste (5 000 F environ,762 ¤, pour treize jours). Atten-tion, ces séjours, très convoités,

exigent qu’on les réserve long-temps à l’avance. A défaut, lesgraines d’artistes se contenterontde thèmes plus traditionnels pro-grammés par ces organismes(cinéma, rock, danses africaines,confection de CD musicaux) voirede l’original séjour de créationtous azimuts, proposé par Léo-Lagrange.

ASTRONOMIEEgalement de plus en plus popu-

laires auprès des jeunes, les disci-plines scientifiques telles que larobotique, l’informatique, lesmicro-fusées, la préhistoire,l’archéologie, la géologie et, sur-tout, l’astronomie. Exclusivitépresque française, l’explorationdes étoiles inspire particulière-ment le spécialiste des vacancesscientifiques qu’est l’Associationnationale des séjours sciences ettechniques pour la jeunesse(ANSTJ, tél. : 01-69-02-76-16), quibénéficie notamment du concoursdu Palais de la découverte, de laCité des sciences, de l’Agencenationale de valorisation de larecherche et de quelque 500 clubsspécialisés dispersés dans toute laFrance. Au menu, des formules

intensives destinées à de jeunesamateurs motivés. Comptez envi-ron 6 000 F (915 ¤) pour vingt joursd’astronomie dans le parc nationalde Lorraine, avec, là comme ail-leurs, en perspective, l’exception-nelle attraction constituée par ladernière éclipse totale du soleil dusiècle, le 11 août.

Autre lieu voué à l’observation« intimiste » (la capacité d’accueily est limitée), la Ferme des étoiles(tél. : 05-62-06-09-76), dans leGers, dont les stages d’unesemaine s’adressent aux jeunes(dès huit ans) mais aussi auxadultes : comptez 2 600 F (396 ¤)sans l’acheminement. Quant auxPetits Débrouillards (tél. : 01-40-05-57-57), ils s’appuient sur unréseau de 100 clubs répartis surl’ensemble du territoire et quiconçoivent des séjours pleinsd’imagination à l’instar desCentres permanents d’éducation àl’environnement (tél. : 01-44-61-75-35) qui, dans leur brochure Sepia-Jeunes, proposent des stagesd’observation du ciel ou de décou-verte de la nature sérieusementorganisés et encadrés. Comptezenviron 2 000 F la semaine (305 ¤),hors transport, pour un stage degéologie, en Isère.

CHANTIERSLes chantiers de jeunes, issus des

mouvements d’éducation popu-laire et ouverts aux plus de dix-huit ans (à l’exception de septd’entre eux accessibles aux adoles-cents), proposent, depuis plus dequatre-vingts ans, des vacancesactives originales et fort peu oné-reuses : comptez de 60 à 150 F parjour (9 à 23 ¤) auxquels s’ajoutentl’adhésion (150 F, 23 ¤, enmoyenne), les droits d’inscription(500 F, 76 ¤, environ) et le trans-port.

Des chantiers qui, aujourd’hui,bénéficient d’un incontestableregain de popularité. Consacrés àla préservation et à la restaurationde l’environnement ou du patri-moine, en France et à l’étranger, ilsimposent quatre à six heures detravail quotidien à des jeunes qui,en contrepartie, sont hébergés etnourris, et peuvent accéder, dansune ambiance conviviale etsouvent cosmopolite, à de multi-ples activités ainsi qu’aux diversateliers animés par des spécia-listes.

Parmi les organismes impliqués,citons Cham (tél. : 01-43-35-15-51),le Club du Vieux Manoir (tél. : 01-45-08-80-40), Concordia (tél. : 01-45-23-00-23), Jeunesse et Recons-truction (tél. : 01-47-70-15-88),Rempart (tél. : 01-42-71-96-55),Solidarité Jeunesses (tél. : 01-48-00-09-05) et l’Unarec (tél. : 01-45-38-96-26).

Josette Sicsic

DÉPÊCHESa LE TOURISME À LA FOIRE DEPARIS. Présenté à la Foire de Paris,du 28 avril au 9 mai, à la porte deVersailles, le Salon du tourisme,qui partagera le hall 4 de ParisExpo avec le Salon des loisirs,réunira une soixantaine d’expo-sants parmi lesquels offices detourisme (à l’honneur, cette année,le Maroc), régions, voyagistes,agences, spécialistes de l’héberge-ment, des transports, des loisirsculturels, des croisières fluviales,etc. Remis gracieusement aux visi-teurs, un Guide pratique réalisépar L’Argus des voyages. Le salonest ouvert tous les jours de10 heures à 19 heures, nocturnesjusqu’à 22 heures les vendredi30 avril et mardi 4 mai. Entrée :50 F (7,6 ¤), 25 F (3,8 ¤) de sept àquatorze ans et pour les noc-turnes, de 19 heures à 22 heures.Renseignements au 08-36-69-50-00.a CATALOGUE. Deux kilos debrochures pour choisir une villé-giature estivale, en France et àl’étranger, dans la dernière éditiondu Guide Vacances édité par legroupe De Particulier à particulier.En vente (30 F, 4,5 ¤), pour troismois, chez tous les marchands dejournaux et maisons de la presse.Au total, 10 000 locations présen-tées, en 676 pages, région parrégion. Un tour de France des dis-ponibilités actuelles : villas, appar-tements, gîtes ruraux, chambresd’hôtes, camping, hôtels etbateaux. En prime, un supplémentrépertoriant 500 demeures deprestige à louer. A consulter égale-ment sur Minitel 3615 PAP,rubrique VAC. Dans les deux cas,pas de réactualisation.a COUNTRY SHOW. Douzièmeédition du Salon des sports et desloisirs de la nature, les 7, 8 et 9 mai,de 10 heures à 19 heures, à l’Hippo-drome d’Auteuil, à Paris. Pours’informer sur les activités de pleinair (équitation, chasse, pêche, loi-sirs nautiques, golf) et les métiersqui s’y rattachent. Deux nouveau-tés : un village dédié à l’art de vivre« country » et un concours de sautd’obstacles. Entrée : 70 F (11 ¤),gratuite jusqu’à douze ans.a DEGAS EN LOUISIANE. Dansle cadre du tricentenaire de laLouisiane française, le NewOrleans Museum of Art présen-tera, du 1er mai au 29 août, l’expo-sition « Degas et la Nouvelle-Orléans : un peintre impression-niste français en Amérique ». Ellerassemblera une trentaine d’œu-vres de l’artiste réalisées entreoctobre 1872 et mars 1873. Prochedu musée, la maison où il résidaest ouverte au public et elle offrequelques chambres d’hôtes. Unepièce de théâtre, An Evening WithEdgar Degas, sera également pré-sentée. Renseignements au 01-44-77-88-05.

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Folkestone

Cuckfield Rye

La Manche

Tenterden

BRIGHTON

KENTSUSSEX

LONDRES

ANGLETERRE

FRANCE

Calais

LeMonde Job: WMQ2204--0031-0 WAS LMQ2204-31 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1467 Lcp: 700 CMYK

10o 20o0o

40 o

50 o

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Belgrade SofiaToulouse

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Lyon

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StockholmOslo

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VienneBudapest

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Moscou

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MadridLisbonne

Séville

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Rabat

Tunis

Berne

Milan

RomeNaples

Athènes

Istanbul

Varsovie

Prévisions vers 12h00

Ensoleillé

Peu nuageux

Couvert

Averses

Pluie

Orages

Brumebrouillard

Brèveséclaircies

Vent fort

Neige

PRÉVISIONS POUR LE PRÉVISIONS POUR LE Ville par ville, les minima/maxima de température et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; C : couvert ; P : pluie ; * : neige.FRANCE métropoleAJACCIOBIARRITZBORDEAUXBOURGESBRESTCAENCHERBOURGCLERMONT-F.DIJONGRENOBLELILLELIMOGESLYONMARSEILLE

NANCYNANTESNICEPARISPAUPERPIGNANRENNESST-ETIENNESTRASBOURGTOULOUSETOURSFRANCE outre-merCAYENNEFORT-DE-FR.NOUMEA

PAPEETEPOINTE-A-PIT.ST-DENIS-RÉ.EUROPEAMSTERDAMATHENESBARCELONEBELFASTBELGRADEBERLINBERNEBRUXELLESBUCARESTBUDAPESTCOPENHAGUEDUBLINFRANCFORTGENEVEHELSINKIISTANBUL

KIEVLISBONNELIVERPOOLLONDRESLUXEMBOURGMADRIDMILANMOSCOUMUNICHNAPLESOSLOPALMA DE M.PRAGUEROMESEVILLESOFIAST-PETERSB.STOCKHOLMTENERIFEVARSOVIE

VENISEVIENNEAMÉRIQUESBRASILIABUENOS AIR.CARACASCHICAGOLIMALOS ANGELESMEXICOMONTREALNEW YORKSAN FRANCIS.SANTIAGO/CHITORONTOWASHINGTON AFRIQUEALGERDAKARKINSHASA

LE CAIREMARRAKECHNAIROBIPRETORIARABATTUNISASIE-OCÉANIEBANGKOKBOMBAYDJAKARTADUBAIHANOIHONGKONGJERUSALEMNEW DEHLIPEKINSEOULSINGAPOURSYDNEYTOKYO

22 AVRIL 1999

11/18 N 10/17 N 9/16 N 9/14 N 9/13 N 9/13 N 8/12 N

10/15 N 7/14 N 6/16 N 8/13 N 8/14 N 9/16 N

10/19 N

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10/19 N 9/15 N 8/16 N

11/18 N 9/14 N 8/15 N 9/16 N

10/16 N 8/14 N

24/30 C 25/30 S 22/26 N

13/20 N 13/23 N 8/12 N

21/28 S

24/30 S 24/30 S

7/12 N 10/22 N 10/15 P 5/11 P 8/13 N 7/19 N 10/14 C 5/12 P 5/12 N 7/14 C 6/14 P 2/9 C

11/17 S

9/20 S 7/19 C 6/12 C

8/12 N 7/15 N

8/18 S 13/20 N

4/18 N 7/12 N 15/22 S 2/9 C

12/24 N 7/13 P 14/21 S 13/24 S 5/19 C 7/17 N 3/12 S

12/17 N 7/11 P

7/10 P 24/27 P 13/24 S 18/27 S

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12/30 N

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26/32 P 23/32 S 26/31 C 22/35 S 25/27 P 23/27 N 13/23 S 23/41 S 15/26 S 14/21 N 27/30 P 13/17 N 13/21 C

22 AVRIL 1999 22 AVRIL 1999

---------------------------------------------------- A U J O U R D ’ H U I LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 31

MOTS CROISÉS BRIDGEg SOS Jeux de mots :3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min).

Situation le 21 avril à 0 heure TU Prévisions pour le 23 avril à 0 heure TU

PROBLÈME No 1837PROBLÈME No 99095

HORIZONTALEMENT

I . Pesant mais équil ibré. –II. Cépage du Midi. Bout de rime. –III. Négation. Très sensible en sur-face. – IV. Le fond de l’affaire. Effi-cace par bon vent. – V. Bien traitée.– VI. Fait un travail délicat sur l’œil.Décision qui s’impose. – VII. Typi-quement français, mais ça n’a pasde sens. Expression d’un travailpénible. – VIII. Indispensable pourfabriquer un bon gruyère. Expres-sion admirative. – IX. Attachées à

leur entreprise. – X. Affrontementspris à revers. Ouverte sur le large,ouvert sur le port. – XI. Montées deseaux quand la glace fond.

VERTICALEMENT

1. Cordes dans le fond des fosses.– 2. Régenta son fils Constantinavant de s’en débarrasser. Métalblanc. – 3. Manifestation enfantine.Qui nous promènent dans l’espace.– 4. Endurcie. Lettres d’auteur. –5. La mesure pour ne rien faire. Prit

son temps. – 6. Tout retourné. Petitegalette, gros stockage. Romains. –7. Au bout d’un moment, il faut larendre. – 8. Trois points sur quatre.Avant de passer chevaliers. – 9. Sejette dans le Rhône. Oncle éloigné. –10. Demi-volée qui marque despoints. Marque le doute. Cube. –11. Lugubres quand elles s’ins-tallent.

Philippe Dupuis

SOLUTION DU No 99094

HORIZONTALEMENTI. Contreseing. – II. Opération. –

III. Néron. Clé. – IV. Tafia. Lueur. –V. Rb. Stress. – VI. Elf. Ratâtes. –VII. Termes. Gens. – VIII. Oisive. Té.– IX. Mule. Bureau. – X. Pré. Bue.Mis. – XI. Sertisseuse.

VERTICALEMENT1. Contretemps. – 2. Opéable.

Ure. – 3. Nerf. Frôler. – 4. Trois. Mie.– 5. Ranatres. Bi. – 6. Et. Rasibus. –7. Sillet. Vues. – 8. EO. Usager. –9. Inceste. Emu. – 10. Lu. Entais. –11. Guérisseuse.

UN HABILE STRATAGÈMEPour faire chuter un contrat

quand on ne voit aucun espoirtechnique, il ne faut pas toujoursdésespérer, car un bon stratagèmepeut quelquefois sauver la situa-tion.

; V 8 7K A 10 9L V 7 3' R V 7 6

; D 10 3 2 ; R 9 5K D V 3 K 8 6 5 4 2L – L A D 5' A 10 8 5 3 2 ' D 4

NO E

S

; A 6 4K R 7L R 10 9 8 6 4 2' 9

Ann. : S. don. Tous vuln.

Sud Ouest Nord Est1 L passe 1 SA passe2 L passe 3 L passe...

Ouest a entamé le 3 de Pique pourle 7 de Nord, le 9 d’Est et l’As de Sud.Ce dernier a aussitôt joué le 9 deTrèfle. Ouest a pris avec l’As et a re-joué Pique. Est a fait le Roi de Pique,

puis il a continué Pique pour laDame d’Ouest. Celui-ci a joué sondernier Pique (le treizième), coupépar le 7 de Carreau du mort. Grâce àquel stratagème la défense a-t-ellefait chuter ce contrat de TROISCARREAUX ?

RéponseEst a trouvé la solution : il a sur-

coupé avec... l’As de Carreau et nonavec la Dame ! Mettez-vous main-tenant à la place du déclarant. Iln’était pas si facile d’imaginerqu’Est avait la Dame d’atout car,avec l’As et le 5 de Carreau, il auraitévidemment surcoupé avec l’As.Alors, quand Sud a repris la mainau mort avec l’As de Cœur, il a tiréle Valet de Carreau pour le 5 d’Estet, bien entendu, le Roi de Carreaude sa main ! Et le contrat a chutécar la défense a fait au total : unTrèfle (l’As), deux Piques (Roi etDame) et deux atouts (As et Damede Carreau).

On voit que, si Est avait surcoupéle 7 de Carreau avec la Dame, celle-ci aurait été condamnée puisqueSud aurait surcoupé avec le Roi deCarreau.

LE CROCHETLe crochet est un coup technique

très rare qui permet de réussir descontrats qui semblent infaisables.Ce fut le cas pour ce chelem joué auchampionnat d’Amérique d’hiver, àOrlando.

; R D 7 6 3 2K A D 10 4L –' 10 7 2

; 9 5 ; V 8K 9 7 6 3 K 5L 7 5 3 L R V 10 9 8 6 2' R 8 6 5 ' A 9 3

NO E

S

; A 10 4K R V 8 2L A D 4' D V 4

Ann. : E. don. Pers. vuln.

Ouest Nord Est Sud– – passe 1 SA

passe 2 K 3 L 3 ;passe 6 ; passe 6 SA...

Sud devant avoir As et Dame à Car-reau, Ouest a évité d’entamer Carreauet, pour ne rien compromettre, a atta-qué Pique. Comment Sud a-t-il jouépour gagner ce PETIT CHELEM ÀSANS ATOUT contre toute défense ?

Note sur les enchères« 2 Cœurs » était un Texas promet-

tant au moins cinq Piques. « 3 Piques »sur « 3 Carreaux » garantissait troiscartes à Pique. Le saut à « 6 Piques »était logique si Sud avait une bonneforce à Trèfle plutôt qu’à Carreau(comme l’annonce adverse de « 3 Car-reaux » pouvait le laisser espérer). Fi-nalement, Sud a rectifié à « 6 SA » àcause du double arrêt à Carreau.

Philippe Brugnon

Des aquariums de 400 à 2 000 litresCes aquariums se sont développés depuis quatre ans grâce aux

progrès de l’éclairage et de la filtration (par osmose). A côté desaquariophiles « classiques », un tiers de nouveaux amateursabordent directement cet aquarium récifal. Un « 400 litres » est envi-sageable à partir de 15 000 F (2 286,73 ¤) mais il vaut mieux compter20 000 F (3 048,98 ¤) et un volume plus important, gage d’équilibre...Les prix peuvent atteindre 150 000 F (22 867,35 ¤) pour 2 000 litres et2 mètres de façade.

L’entretien d’un aquarium récital n’est pas compliqué, si l’installa-tion a été bien faite, à un bon emplacement, et il exige très peu denourriture (congelée de préférence). Idéalement, le fond (ou le mi-lieu si l’aquarium sépare deux pièces) est tapissé de roches vivanteset d’animaux, répartis selon leur intérêt pour la lumière, le cou-rant... Le peuplement est aussi affaire de spécialiste. Il n’est pas rarede voir, côte à côte, des animaux issus de mers de l’Indo-Pacifiqueséparées par des milliers de milles !

PRATIQUE

Une mer de corail dans son salonA UNE ÉPOQUE ou la production

de masse favorise souvent les prixbas l’aquariophilie, elle, a conquisune nouvelle clientèle par le haut. Ilest vrai que le spectacle offert par unaquarium « récifal », qui reconstituela faune colorée des mers de corail,est sans commune mesure avec celuid’une vasque classique, à conditionde donner au « récif » un cadre à samesure.

Les spécialistes, notamment chezBernard Aquariums (53, boulevardBeaumarchais à Paris, tél. : 01-48-87-86-07), entreprise pionnière de l’eaude mer qui installe et entretient desaquariums depuis plus de quaranteans, préconisent un minimum de400 litres d’eau, qui nécessite un trai-tement sérieux pour devenir unemer vraisemblable. Le passage parun osmoseur, la décharge en nitrates(25 mg/l maximum), phosphates etautres silicates incompatibles avec laplupart des invertébrés. L’eau osmo-sée est vendue environ 1,50 F(0,22 ¤) le litre, mais il est préférablede relier le circuit de filtration à unosmoseur (1 000 F, 152,44 ¤ environ),qui la traitera en permanence.

Autre solution, l’eau de mer, (3 F,0,45 ¤, le litre), récoltée en Norvège,loin des pollutions, et rechargée en

sels jusqu’aux teneurs de l’Indo-Pa-cifique où vivent les organismes lesplus colorés. Dernière solution,« l’eau en poudre » est moins chère,les 4 kg de sel nécessaires à reconsti-tuer 120 l coûtant 80 F (12,19 ¤), maisplus délicate à élaborer ; certains in-vertébrés exigent une forte chargeen calcium ou strontium, pour ren-forcer leur squelette, par exemple.

Une fois l’équilibre obtenu, à unedensité de 1 024, on complète par unécumage qui crée un courant, luiaussi délicat à doser. Le soleil tropi-cal est paradoxalement plus facile àreconstituer avec 2000 K de lumièretrès blanche, au spectre complétépar des tubes bleus actiniques.

La température idéale se situeentre 24 et 27 degrés. Des pro-blèmes apparaissent à partir de 30 ,mais les grosses chaleurs sont d’or-dinaire trop brèves pour justifierl’achat d’un groupe refroidisseur(6 000 F, 914,69 ¤). Si l’aquarium atrouvé un bon équilibre, on passe lecap sans casse, en baissant l’éclai-rage.

Premiers êtres vivants, les bacté-ries dégradent en trois à cinq se-maines l’ammoniac en nitrites et ni-trates. Pour absorber ces derniers, lasolution élégante consiste à intro-

duire des algues. Evitons la calami-teuse Caulerpa taxifolia, qui, lâchéepar des irresponsables, a envahi80 kilomètres de côtes nord-médi-terranéennes. Il en existe deuxautres, moins expansionnistes,même si la première s’appelle Cau-lerpa prolifera. L’autre est Caulerpamexicana (100 à 150 F, 15,24 à22,86 ¤). A tailler sans hésiter quandelles débordent.

Le cœur de l’aquarium récifal, cesont les « roches vivantes » (70 F,

10,67 ¤, le kg). Prélevées dans le mi-lieu marin, elles sont acheminées envingt-quatre à trente-six heures, ac-climatées, épurées de leurs hôtes ve-nimeux ou trop fragiles (éponges) etrincées à l’eau de mer. Ces rochescontiennent une multitude de mi-cro-organismes, invisibles pour laplupart mais indispensables.

Au rayon crustacés, mieux vautéviter les crabes, à l’appétit souventpréjudiciable aux autre pension-naires. Les crevettes (100 à 250 F,

15,22 à 38,11 ¤), plus élégantes,posent moins de problèmes. Si uneHippolismata grabhami très colorées’agrippe à un poisson, elle ne lemange pas, elle le déparasite ! Plusvoyante avec ses grosses épines, Ste-nopus hispidus apporte une touchede rouge et blanc.

Les poissons sont toujours petitset peu nombreux ici. Le pittoresqueValenciena strigata (100 à 150 F, 15,22à 22,86 ¤), jaune et blanc, passe sontemps à avaler du sable qu’il restituebien nettoyé (dommage qu’il n’aitpas d’équivalent terrestre !). Les pe-tits chirurgiens jaunes (Zebrazomaflavescens , 200 à 300 F, 30,44 à45,73 ¤) broutent les algues. Pour lemême prix, un Hepatus en camaïeude bleus à queue jaune est unique-ment décoratif, contrairement aupoisson mandarin, tacheté de cou-leurs vives, qui gobe les caillouxpour les débarrasser de leurs micro-organismes.

Parmi les coraux « mous », lesSarcophyton ressemblent à deschampignons bruns ou beiges, à co-rolle évasée, ondulée, garnie de ten-tacules non urticants. Les élégantesPalithoa, en forme de petites flûtesgroupées, se développent au boutde six mois, quand l’eau commence

à vieillir. Il est important de séparerces organismes qui, bien que fixés,se livrent en permanence une lutte àmort à coups de produits toxiquespour leurs petits camarades.

C’est encore plus vrai pour les co-raux « durs ». A commencer par leplus « solide », le corail-bulle (Pleu-rogira sinosa), qui a une allure decaillou, à bulles beiges ou blanchesmunies de petits tentacules. Plusélancé et mobile, le gonopore ou co-rail-boule lance de longs polypes quiondulent dans le courant ets’ouvrent à la lumière. On peut citerEuphyllia fimbriata ou E. glarescensaux polypes plus fins en formed’amémone.

Les vers tubicoles, notamment lesspirographes de plusieurs couleurs,dressent leur tube caractéristique,d’où sort une élégante corollepresque sphérique qui rentre d’unseul coup en cas d’alerte... Enfin, unou deux bénitiers d’élevage (Tridac-na) pourront ajouter une touche à laJules Verne. Si les coraux ont unelongévité de trois ans en moyenne,le bénitier offre pour 500 F (76,22 ¤)l’avantage de pouvoir filtrer l’eau...jusqu’au XXIIe siècle !

Marcel Donzenac

LE CARNETDU VOYAGEUR

a CANADA. D’immenses em-bouteillages se sont produits àToronto à la suite de la grève illi-mitée engagée lundi 19 avril parles employés des transports encommun (bus et métro) de laville, qui réclament des augmen-tations de salaires pour les troisprochaines années.a ÉTATS-UNIS. Dans le cadred’une exposition baptisée « Tita-nic : The Experience », le casinoTropicana, situé à Atlantic City,présentera au public, du 29 maiau 7 septembre, de très nom-breux objets retrouvés à bord del’épave du célèbre transatlan-tique dont, notamment, un im-mense fragment de la coque dubateau. Il en coûtera 14 dollarspour les adultes et 7 dollars pourles enfants âgés de 5 à 11 ans. Acette occasion un forfait« nuit + repas + exposition » seraproposé du 1er au 30 juin, pour64,50 dollars.

Averses et éclairciesJEUDI, encore une journée al-

ternant périodes ensoleillées etaverses, localement orageuses.Toujours proches des normales,les températures avoisineront de13 à 18 degrés du nord au sud.

Bretagne, pays de Loire,Basse-Normandie. – Journéevariable, partagée entre soleil,nuages, et averses. Près de laManche, nuages et averses se-ront plus nombreux qu’ailleurset les rafales de vent de sud-ouest atteindront de 70 à80 km/h le matin. On ne dépasse-ra pas 13 à 15 degrés.

Nord-Picardie, I le-de-France, Centre, Haute-Nor-mandie, Ardennes. – Une alter-nance de passages nuageux, par-fois porteurs d’averses , etd’éclaircies rythmera la journée.Les averses resteront rares lematin, sauf près des côtes .L’après-midi, elles seront plusnombreuses, localement ac-compagnées d’un coup de ton-nerre. Il fera 13 degrés à Lille et15 degrés à Paris.

Champagne, Lorraine, Al-sace, Bourgogne, Franche-Comté. – Belles éclaircies etaverses se succéderont. L’après-midi, les averses pourront tour-ner localement à l’orage. Il ferade 14 à 16 degrés.

Poitou-Charentes, Aquitaine,Midi-Pyrénées. – De bel lespériodes ensoleillées alternerontavec des averses. Près des côtes,elles seront plus nombreuses. Onatteindra de 15 à 18 degrés.

Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. – Nuages, solei l etaverses se disputeront cettejournée. Dans l’après-midi, lesaverses se multiplieront et pour-ront tourner localement àl’orage. Prévoir environ 16 à17 degrés.

Languedoc-Roussillon, Pro-vence-Alpes-Côte d’Azur,Corse. – Malgré la présence dequelques nuages inoffensifs, lamatinée sera relativement enso-leillée. L’après-midi, quelquesaverses ne sont pas exclues. Onatteindra de 17 à 20 degrés.

LeMonde Job: WMQ2204--0032-0 WAS LMQ2204-32 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 19:32 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1468 Lcp: 700 CMYK

Sergio Leone, cet Européen cultivé qui « n’aimait pas tellement les westerns »

32

C U LT U R ELE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999

Clint Eastwood, réalisateur de « Jugé coupable » et interprète du personnage de Steve Everett.

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UNE INTÉGRALE Sergio Leoneà la Cinémathèque française, il y abeau temps que l’information nefait plus sourire. Longtemps quel’auteur de Et pour quelques dollarsde plus ne passe plus pour le gâte-sauce du « western-spaghetti »,terme qualifié par Leone lui-mêmed’« un des mots les plus cons quej’aie entendus de ma vie ». SergioLeone est désormais reconnucomme un auteur, il n’est pas cer-tain pour autant qu’on ait pris lamesure d’une œuvre qui est la foisune des plus audacieuses de sontemps et le symbole d’un change-ment d’époque.

Sergio Leone est lui-même,comme cinéaste, un héros de wes-tern qui aura vécu sur la frontièreet tenté d’explorer des territoiresnouveaux. A ses risques (qui furentgrands) et périls (qui furent mor-tels). Même si cet Européen extrê-mement cultivé « n’aimait pas telle-ment les westerns », allant planter sa

caméra dans l’Ouest davantagesous les auspices de Goldoni queceux de John Ford, comme il le ra-conte à Noël Simsolo dans le livred’entretiens que la « Petite Biblio-thèque » des Cahiers du cinémavient de rééditer. Malgré East-wood , son poncho et ses cigarillos,malgré les déserts, les chevaux etles colts, aucun de ses films n’est unwestern. Le polar, s’il faut évoquerun genre, serait plus pertinent.Mais avec Leone, le sujet des filmsest moins le magot ou la trahisonque le cinéma, la mise en scène decinéma.

KUROSAWA AU TEXASFils d’un réalisateur du muet, Ro-

berto Roberti, assistant de Comen-cini, De Sica, Camerini, Gallone ouSoldati puis responsable de se-conde équipe sur des superproduc-tions hollywoodiennes tournées enItalie (Quo Vadis ?, Ben Hur, Sodomeet Gomorrhe, Les Derniers Jours de

Pompéi dont il assume la direction àla place de Mario Bonnard, ma-lade), il débute officiellementcomme cinéaste en tournant luiaussi un péplum spectaculaire, LeColosse de Rhodes (1960). Mais c’esten transposant à la frontière texanela comédie de samouraï de Kurosa-wa, Yojimbo, qu’il offre avec Unepoignée de dollars (1964) les pré-misses de son style. Ce style per-mettra ce « coup » exceptionnel,symbolisé par le triomphe mondiald’Il était une fois dans l’Ouest (1968) :l’irruption du questionnement mo-derne des moyens du cinéma aucœur du cinéma à grand spectacledestiné à un public international.

L’époque de Leone – les an-nées 60-80 – est celle où le cinémasortant de son âge classique estbousculé, dans le monde entier, parles mises en cause de ses modes derécit et de représentation. La créati-vité de Godard et de Tarkovski,d’Oshima et de Cassavetes, du

jeune Forman ou de Glauber Rochapropulse les films dans des direc-tions inédites, engendrant desœuvres à la puissance boulever-sante. Mais qui menacent de casseren deux le cinéma, séparant sonaile la plus créatrice de la masse deses productions – et de la quasi-to-talité de son public. Contre ce dan-ger – que François Truffaut, en par-ticulier, aura combattu toute sa vieavec l’énergie du désespoir –, Ser-gio Leone incarne la seule réussitecommerciale gigantesque d’un réa-lisateur pourtant radical dans tousses partis pris artistiques.

Lumière, cadrages, continuité durécit, caractérisation des person-nages, dialogues outrés ou rempla-cés par un silence pesant, recyclageaffiché des situations types, rela-tion entre image et son..., tous lesoutils de la réalisation subissent desvariations dont la réussite esthé-tique et l’humour font passer cequ’elles pourraient avoir de déran-

geant. Jamais sans doute, sur ceterrain, le cinéaste n’est allé plusloin, et avec autant de réussite, quedans Le Bon, la Brute et le Truand– dont la Cinémathèque présente,pour la première fois en France, laversion intégrale. Mais Leone necampe pas seulement sur les fron-tières entre classicisme et moderni-té, sur la ligne de fracture entreavant-garde et volonté de toucherle public que le coût de ses filmsexige.

LE DEUIL D’UN MONDEIl se place aussi à l’extrême limite

d’un monde qui vacille : un mondedéfini par des valeurs, et un espoirdans l’avenir, dont le magnifique etsous-estimé Il était une fois la révo-lution (1971) porte le deuil avecéclat et dignité. Son œuvre, celled’un Européen racontant des his-toires américaines sans s’américa-niser, est encore en tension entreVieux et Nouveau Continent – c’est

l’un des sens, secret et desespéré,de son chef-d’œuvre Il était une foisen Amérique (1983). Les Etats-Unisn’étaient pourtant nullement sonseul horizon – c’est l’avenir deshommes qui le préoccupait. Il fautlire la description que donne le ci-néaste de son projet Les 900 joursde Leningrad à la fin du livre deconversations avec Simsolo. Ce tex-te visionnaire aide à mieux réalisercombien, que ses histoires se si-tuent outre-Atlantique ou non,Leone aura été porteur de la seuleproposition non hollywoodiennede « grand récit » cinématogra-phique contemporain. Le 30 avril1989, à soixante ans, il en est mort.

Jean-Michel Frodon

. Jusqu’au 2 mai à la Cinéma-thèque française. salle GrandsBoulevards, 42, boulevard deBonne-Nouvelle, 10e. Mo Bonne-Nouvelle. Tél. : 01-56-26-01-01.

La vérité d’un rite barbareJugé coupable. En journaliste alcoolique et adultérin, l’auteur d’« Impitoyable » se joue avec désinvolture des conventions

Film américain de Clint Eastwood. AvecClint Eastwood, Isaiah Washington, Denis Leary, Diane Venora (2 h06.)

L’œuvre d’Eastwood a atteint, par la fu-sion de qualités contradictoires (rigueur etbricolage, classicisme et expérimentation lé-gère), une singularité immédiatement re-connaissable à l’intérieur du système holly-woodien. Scénario à suspense, autoportraitironique, sujet « de société », onirisme dis-cret, tout cela se mélange dans Jugé coupable.Eastwood incarne ici Steve Everett, un jour-naliste sur le retour, installé à Oakland. Al-coolique, coureur de jupon et père lamen-table d’une petite fille, il est chargé d’unreportage sur les dernières heures d’uncondamné à mort, un jeune Noir accuséd’avoir abattu, au cours d’un hold-up mi-nable, une caissière blanche. Ce projet de-vient prétexte à une enquête-éclair destinéeà rétablir, en quelques heures seulement, lavérité (l’innocence de l’homme) et empêcherl’exécution.

Un tel scénario renvoie à un suspense poli-cier éprouvé. Le héros est engagé dans unecourse contre la montre au cours de laquelle

il devra détruire le scénario de la justice offi-cielle pour lui substituer celui de la vérité. Lerécit est construit sur un montage parallèleoù les recherches du journaliste alternentavec les ultimes heures du prisonnier ryth-mées par la dernière entrevue avec sa fa-mille, une visite de son avocat, une rencontreavortée avec un prêtre antipathique. Toutecette construction, convenue au premierabord, devient l’architecture apparente d’unesuccession de séquences tendues, filméesparfois dans une semi-pénombre par un ci-néaste qui mélange en permanence humour(les réparties entre Everett, son patron, in-carné par James Wood, et un collègue mal-veillant dont la femme est la maîtresse d’Eve-rett) et pathétique (le prisonnier et sa famille,la rupture entre Everett et sa femme).

Eastwood s’amuse avec son personnage. Ilmultiplie les indices d’une déchéance phy-sique et d’une relative déglingue morale.Autre manière de jouer avec une image qu’ils’est plu à confronter, dans le passé, à une vi-sion subtilement documentaire. Eastwoodcitoyen, Eastwood père de famille furent au-tant de portraits croqués au hasard des plansdans certains de ses précédents films. Ici, lejeu se complique. En s’attribuant un certain

nombre de qualités négatives (pour la mo-rale hollywoodienne en tout cas), comme lapratique de l’adultère ou la consommationintensive de tabac et d’alcool, le cinéaste-acteur joue entre complaisance masochisteet ironie.

SUSPENSE JUSQU’À L’INJECTION LÉTALELa mise en scène, volonté d’une organisa-

tion concrète et mentale du monde, destinéeà nier le chaos de la réalité, est le vrai sujet deJugé coupable... Lorsque Everett annonce aucondamné qu’il n’a que faire du discours derésignation religieuse que celui-ci énoncecomme un rôle appris pour les médias, il s’at-taque, en la désignant, à une constructionimaginaire de la réalité. A la dignité sansfailles exprimée par le prisonnier, il opposeles mauvaises manières d’un personnage dis-courtois et brutal. Comme le cinéaste, qui semoque tellement des conventions qu’il necherche même plus à les cacher.

Au fur et à mesure de la progression du ré-cit, Eastwood manifeste une désinvolture deplus en plus voyante avec les règles suran-nées du genre. Celles-ci s’exposent désor-mais sous la forme de grosses ficelles et lescoups de théâtre énormes (la découverte du

bijou qui innocente le condamné) alimententune course poursuite qui se prolonge jusqu’àl’absurde, jusqu’au moment où débute l’in-jection létale. Cette volonté d’étirer jusqu’àl’invraisemblance les efforts de son person-nage peut être vue comme le seul moyen dedécrire, méticuleusement, la mise en scènequi s’oppose à la sienne : celle de la peine demort aujourd’hui aux Etats-Unis. Elle estelle-même un dispositif spectaculaire où lecondamné est couché au milieu d’une piècevitrée, autour de laquelle sont rassemblés lafamille, les avocats et les juges. Il fallait allerjusqu’au bout du mauvais suspense pour at-teindre la vérité du rite barbare.

L’ultime séquence du film semble se dé-rouler dans un univers proche de Frank Ca-pra. Dans la description caricaturale d’uneharmonie retrouvée (nous sommes à Noëldans et devant un magasin de jouets), East-wood mise sur le rêve. Dans le recours auconditionnel (voilà les choses telles qu’ellesauraient pu devenir), Eastwood souligneavec un pessimisme élégant l’ambivalence deson histoire. Les happy ends, c’est bon pourceux qui croient au Père Noël.

Jean-François Rauger.

CINÉMA Après le coup demaître de Minuit dans le jardin dubien et du mal, Clint Eastwoodcontinue ses aventures cinémato-graphiques avec Jugé coupable...

b L’ACTEUR a longtemps souffertde son image d’ange exterminateurdans ses premiers films, qui a pu lefaire suspecter de cryptofascismeauprès de la critique. Le réalisateur,

en revanche, s’est rapidement attiréses faveurs, en construisant uneœuvre crépusculaire, intimiste etdésenchantée. b « JUGÉ COU-PABLE... » met en scène un journa-

liste alcoolique chargé d’un repor-tage sur les dernières heures d’unjeune Noir condamné à mort. East-wood traite son sujet avec une désinvolture extrême en mélan-

geant humour et pathétique. b LACINÉMATHÈQUE FRANÇAISE pro-gramme une intégrale des films deSergio Leone, grand cinéaste euro-péen qui a révélé Clint Eastwood.

Clint Eastwood, un fantôme dans le château de l’AmériqueEn exhibant le corps vieillissant de ses personnages, les marques indélébiles du temps qui flapissent muscles et visages,

l’acteur-réalisateur s’octroie la liberté totale que lui permet une carrière exceptionnelleCLINT EASTWOOD est un fan-

tôme. Apparue à l’époque de l’ago-nie du classicisme cinématogra-phique et de ses principaux genres,sa silhouette hante le château kaf-kaïen de l’Amérique ainsi que sa dé-pendance hollywoodienne commeun bel ectoplasme à l’expressionimpassible, à la sensualité de félin etaux muscles d’acier. Sa carte estcelle de la revisite. Entre néoclassi-cisme et modernité, le réalisateurfait du western, du polar, du méloou de la chronique intimiste l’objetd’un exercice ambigu de respect etde dénaturation, d’admiration et dedestruction, de revitalisation etd’embaumement. Entre hosanna etde profundis du cinéma de genre,l’acteur se situe sur une ligne d’exa-cerbation du détachement qui relieHumphrey Bogart à Takeshi Kitano,de la même façon que De Niro rat-tache, dans le registre de l’hyper-sensibilité nerveuse, James Cagneyà Nicholas Cage. Ici et là, la suren-chère déréalise.

Le seul ennui, avec les fantômes,c’est qu’ils ne se laissent pas facile-ment tirer le portrait. A moins deprocéder en deux temps, trois mou-vements, au risque de réduire lacomplexité d’un parcours originalqui n’a jamais cessé d’alterner déli-bérément les casquettes d’acteur etde réalisateur, ainsi que le pire et lemeilleur. Le premier temps seraitcelui de l’acteur et de la formationdu personnage. Deux bonnes écolesy pourvoient, celles de Sergio Leoneet de Don Siegel. Le premier le ré-vèle, en trois films consécutifs : Pourune poignée de dollars (1964), Etpour quelques dollars de plus (1965),Le Bon, la Brute et le Truand (1966).Clint Eastwood y endosse ses ori-peaux poussiéreux d’ange extermi-nateur dont Siegel va transposer lafroide violence dans le cadre urbaindu polar avec L’Inspecteur Harry(1971). C’est le premier volet d’unesérie qui vaudra à Eastwood d’in-carner, aux yeux d’une grande par-tie de la critique, le crypto-fascismeaméricain par excellence.

APPARITION-DISPARITIONLe deuxième temps est celui du

metteur en scène et de la rédemp-tion cinéphile qui l’accompagne,notamment en France. Ses troispremiers films, par leur diversité,cassent d’emblée l’image univoque,brute de décoffrage, de l’acteur. Ilsl’inscrivent dans un parcours d’au-teur qui renouvelle les genres dupolar (Un frisson dans la nuit, 1971),du western (L’Homme des hautesplaines, 1973), et de la chronique in-timiste (Breezy, 1973). Ce n’est qu’undébut. La suite de l’œuvre s’ingé-niera à écorner toujours davantagel’image du héros, à la tourner en dé-rision, à jouer, en bon fantôme eten bon cinéaste, avec le thème deson apparition-disparition. Maisplus son univers s’assombrit, plusl’humanité y resplendit, dans unesorte d’épreuve christique où ClintEastwood ne craint plus de se mon-

trer faillible, humilié, perdant. Impi-toyable (1992), western fangeux ettrouble, le consacre ainsi commeauteur à part entière, tandis que sesderniers films en date confessent demanière à peine voilée le suprêmedegré de liberté atteint par celui quise sait détenteur des Pleins pouvoirs,et qui en abuse au risque d’être Jugécoupable.

On voit poindre d’ailleurs, chezceux-là même qui ont contribué à ledéfendre, un retour de manivellecritique qui le suspecte désormaisde jouer non sans paresse sur le ve-lours de sa consécration auteuriste.C’est pour le coup ne pas voir leprécipice au bord duquel cette jubi-lation se met en scène, et qui larend absolument bouleversante. Enexhibant le corps vieillissant de sonpersonnage, les marques indélébilesdu temps qui flapissent ses muscleset sillonnent son visage, en nous ra-contant des histoires où son per-sonnage est de plus en plus tentépar le prosaïque retrait d’une fin decarrière, que fait Clint le stoïque, si-non nous préparer, ainsi que lui-même, à sa propre mort ?

L’anticipation de cette ultime dis-parition, travaillant le corps mêmedu personnage autant que le ciné-ma, donne tout son sens à la staturedont s’est doté Eastwood, celle del’« acteur-réalisateur ». Traversant,des origines à nos jours, toute l’his-toire du cinéma, l’acteur-réalisateurrelève d’un double effet de signa-ture, celle de la mise en scène etcelle du jeu. Sous le signe moderneet trouble de l’autobiographie, etbénéficiant en même temps desvertus populaires de la récurrence,

ce cinéma est capable de séduire àla fois les cinéphiles et le grand pu-blic. Il est construit sur desconstantes qui définissent le per-sonnage, en général sous les aus-pices de la singularité et de la soli-tude, quels que puissent être parailleurs les registres des cinéastes,qu’il s’agisse de Chaplin, Keaton,Tati, Allen, Moretti, Monteiro ouKitano.

ENTRE CHIEN ET LOUPPar son individualisme forcené,

son humour amer, sa décontrac-tion souveraine, Eastwood illustred’autant plus ce détachement dumonde que la plupart de sesœuvres, tel Minuit dans le jardin dubien et du mal (1998), évoquent deshistoires de zombie. A ce titre, lesfilms eastwoodiens de cette der-nière décennie sont à son person-nage ce que son cinéma est à Hol-lywood : un crépuscule somptueux.Une histoire entre chien et loupdont on ne saura jamais avec certi-tude si elle annonce la nuit ou lejour. Car Eastwood, comme tousles grands auteurs, est un peu my-thographe, son œuvre tenantquant à elle du phénix. Détruisantpour mieux renaître, ses finsportent d’éternels recommence-ments. Dans celle du Bon, la Bruteet le Truand, ne s’éloigne-t-il pas,déjà, vers de futures aventures quine sont autres que celles vécuesdans les deux précédents filmstournés avec Leone ? Cette façond’avancer à reculons constituepeut-être le secret de son art.

Jacques Mandelbaum

LeMonde Job: WMQ2204--0033-0 WAS LMQ2204-33 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 19:37 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1469 Lcp: 700 CMYK

C U L T U R E LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 33

DÉPÊCHESa La fréquentation a augmentéde 14,2 % en France en 1998 parrapport à l’année précédente,dépassant les 70 millions d’entréeset engendrant une recette de plusde 6 milliards de francs. En re-vanche, la part de marché du ciné-ma français a atteint le plancherhistorique de 27,4 %. Privé du phé-nomène Titanic, le premier tri-mestre 1999 est en recul de 17 %par rapport à celui de l’année pré-cédente, mais, avec 44 millions despectateurs, la fréquentationconfirme la tendance structurelle àla hausse.a Nicolas Seydoux a été élu à laprésidence de la Fédération na-tionale des distributeurs (FNDF)où il succède à Fabienne Vonier,présidente de Pyramide. Cetteprise de responsabilités du patronde Gaumont fait partie des modifi-cations dans l’organisation desprofessionnels du cinéma liées auxnégociations avec Canal Plus et lebouquet satellite TPS. Dans lemême cadre, un partie desmembres de l’ARP (Société civiledes auteurs-réalisateurs-produc-teurs) a pris parti pour l’allianceentre Canal Plus et le BLOC, alorsque cet organe est partie prenantede l’accord signé entre TPS etl’autre confédération de profes-sionnels, le BLIC.a La major DreamWorks a trou-vé un terrain pour ses installa-tions. Plus de quatre ans après sanaissance, le premier studio créé àHollywood depuis plus d’un demi-siècle a annoncé le 19 avril qu’ilétait enfin parvenu à un accord surl’achat du site de ses futurs locaux.DreamWorks a annoncé avoiracheté, pour 20 millions de dollars(18,9 millions d’euros), 19 hectaresde terrain au bord du Pacifique. Ceprojet, Playa Vista, avait suscitél’opposition des écologistes. Lestudio fondé en octobre 1994 parSteven Spielberg, Jeffrey Katzen-berg et David Geffen, « campait »sur le site des studios Universal.Au terme de la construction d’unensemble d’installations compre-nant notamment 18 plateaux pourle cinéma et la télévision, équipésdes dernières nouveautés de lahaute technologie, pour 275 mil-lions de dollars, Dreamworks es-père s’installer dans ses nouveauxlogis fin 2001.

« Payback » et « eXistenZ »dominent le box-officeAVEC 217 000 NOUVEAUX SPECTATEURS et un total frôlant le mil-lion d’entrées, Payback, avec Mel Gibson, se maintient toujours entête au classement du box-office du 14 au 18 avril, communiqué parl’hebdomadaire Ecran total. Même si la fréquentation remonte sen-siblement par rapport à la semaine dernière, grâce aux vacances sco-laires, elle reste toujours en recul de 49 % par rapport à la semainecorrespondante en 1998. eXistenZ, le nouveau film de David Cronen-berg, connaît un excellent démarrage (211 000 entrées sur 233 écrans)et s’installe à la deuxième place du classement. Il confirme, aprèsCrash, le pouvoir d’attraction du réalisateur canadien au box-office.Parmi les autres nouveautés, Romance réalise un score excellent. Avec87 000 spectateurs dans un circuit relativement réduit de 87 écrans, lefilm de Catherine Breillat, qui révèle l’actrice Caroline Ducey, obtientla meilleure moyenne de fréquentation par salle (1 001 spectateurs) dela semaine.

Hollywood s’interrogesur la réductiondu coût des filmsAprès une année 1998 record, les grands studiosveulent dégager toujours plus de profits

HOLLYWOOD se porte bien.1998 est une année record : les re-cettes du box-office aux Etats-Unisont augmenté en volume de 11 % –la plus forte hausse depuis le débutde la décennie – avec un total de6,8 milliards de dollars (6,1 mil-liards d’euros), alors que les entréesen salles atteignaient 1,38 milliard,le chiffre le plus élevé depuis 1966.Désormais, les studios attendentpaisiblement l’été. Le nouveau vo-let de la saga de George Lucas, StarWars : The Phantom Menace – sortiele 19 mai aux Etats-Unis, en octo-bre en France – devrait tirer le mar-ché un peu plus vers le haut et mar-quer un nouveau record en 1999.Sur le front international, Holly-wood a encore atteint des sommetsmalgré la crise économique en Asieet en Amérique du Sud, avec desrevenus de 6,8 milliards de dollars,un chiffre très supérieur aux5,8 milliards de l’année 1997, et im-putable en partie à l’effet Titanic.

Ces résultats ont pourtant mé-contenté au plus haut point ceuxqui étaient censés en être les pre-miers bénéficiaires, à savoir RupertMurdoch (Fox), Edgard BronfmanJr. (Universal), Sumner Redstone(Paramount) ou Michael Eisner(Disney). Ces derniers ont tous re-connu, à des degrés divers, qu’ils netenaient pas plus que cela à resterdans la production cinématogra-phique. Les coûts de productiond’un film ne sont plus maîtrisables,affirment-ils – de 30 millions dedollars en 1993, le budget moyend’un film américain est passé en1997 à 53,5 millions –, alors que lesmarges bénéficiaires ne cessent dese réduire.

Les deux vainqueurs d’Il faut sau-ver le soldat Ryan ne sont pas Para-mount et DreamWorks, ses deuxcoproducteurs, mais Steven Spiel-

berg et Tom Hanks, qui disposaientchacun d’un pourcentage de 20 %sur les recettes brutes du film, etd’une part encore plus importante,une fois amortis les coûts de pro-duction, sur la distribution et lemarketing. « Si vous regardez atten-tivement les chiffres, en analysantvraiment ce que les films ont coûté etrapporté, vous réaliserez que la plu-part des studios ont simplementéquilibré leurs comptes. Les seuls àafficher des bénéfices dans leur divi-sion Cinéma sont Fox, Paramount etNew Line », affirmait un respon-sable de studio dans le numéro du4 janvier de Variety.

LA DISTRIBUTION COMME PRIORITÉLa nécessité de se tourner vers de

nouveaux partenaires chargés departager les risques est devenu unimpératif pour beaucoup de stu-dios. Paramount, Disney et Foxavaient déjà recours à cette optiondepuis plusieurs années. Après uneannée 1998 désastreuse, les respon-sables de la division film d’Univer-sal se sont vu sommer par EdgardBronfman Jr. de trouver impérati-vement des formes de cofinance-ment avant de débuter la produc-tion d’un film.

Depuis dix ans, les studios sontentre les mains de multinationalesde la communication dont le prin-cipal intérêt réside dans la distribu-tion, et beaucoup moins dans laproduction. Les investissementsconsentis depuis quelques annéespar les nouveaux « moguls » de lacommunication ont été colossaux.Rupert Murdoch avait payé575 millions de dollars en 1985 laTwentieth Century Fox. Unesomme déjà très importante àl’époque, mais qui semble au-jourd’hui ridicule comparée au 1,9milliard de dollars offert par le mil-

liardaire australo-américain pourl’acquisition du Family Channel etau 1,9 milliard payé pour s’emparerdes chaînes de télévision de sixgrandes villes américaines qui ontservi de base au Fox Network, ouencore aux 4,6 milliards de dollarsversés pour obtenir l’exclusivité desdroits de retransmission de la NFL(la ligue de football américain). Leprix exorbitant payé pour les ca-naux de distribution, le poids qu’ilsfont peser sur les actions de lacompagnie et ses bénéfices,rendent plus que jamais nécessaireune gestion rigoureuse de la pro-duction de leurs programmes.

Le fait a été assez documentépour ne plus avoir à s’y étendre : lepouvoir dans les studios est passéinsensiblement des mains des pro-fessionnels du cinéma à cellesd’hommes d’affaires, tous sortisd’une grande école de commerce,et qui ont appliqué à l’industrie dufilm des modèles d’analyse finan-cière qui fonctionnent en principepartout, sauf dans le cinéma. Dansune industrie qui ne produit quedes prototypes, l’augmentationvertigineuse des coûts de produc-tion et de marketing rend une telleprise de risques insensée. Interrogépar le journaliste Peter Bart, rédac-teur en chef de Variety, pour les be-soins d’un livre, The Gross, sortien février aux Etats-Unis et consa-cré à la politique de fuite en avantdes majors hollywoodiennes, lechef du département productiond’un grand studio confiait : « Lesgens regardent les chiffres impres-sionnants du box-office et necomprennent pas pourquoi le busi-ness semble en crise. Je peux leur ex-pliquer : lorsque je parle de mon pro-gramme de production à monpatron et son conseil d’administra-tion, c’est comme si je leur présentaisune marchandise avariée. Ils necroient guère au cinéma, et ce scepti-cisme fait tache jusqu’au point decontaminer toute la compagnie. »

Le mal n’est pas seulement psy-chologique. Il se reflète aussi dansles statistiques. La tendance est ap-parue lors du dernier trimestre1998. L’industrie du cinéma en Cali-fornie du Sud propose de moins enmoins d’emplois, 134 800 en 1997,

134 100 en 1998. L’association desperchmen de Californie du Sud dé-plorait un nombre anormalementélevé de 300 de ses membres ac-tuellement au chômage. Les studioseffectuent des coupes drastiquesdans leur programme de produc-tion. Disney, par exemple, ne sorti-ra qu’une quinzaine de films cetteannée, contre plus de 30 en 1998.Cette décision entraîne fatalementune baisse significative de l’emploi.Seuls deux films affichant un bud-get supérieur à 100 millions de dol-lars (contre 6 l’année dernière) sor-tiront cet été : Star Wars : ThePhantom Menace et Les Mystères del’Ouest, avec Will Smith et KennethBranagh. Les grandes stars serontelles aussi absentes de cette nou-velle période plus austère qu’elle neparaît.

Hollywood a le culte du happyend. Cette industrie a toujours sunégocier avec succès ses mutationset s’inventer une nouvelle sourcede revenus. Ce fut la télévisiondans les années 50, la vidéo et la té-lévision par câble dans les années80, les marchés étrangers dans lesannées 90. Le nouveau millénairedevrait être celui de l’image de syn-thèse, significativement le seul do-maine de l’industrie cinématogra-phique créateur d’emplois. Les

deux films en 3-D produits parPixar, Toy Story et 1001 Pattes, distri-bués par Disney, ont tous les deuxdépassés les 150 millions de dollarsde recettes aux Etats-Unis, alorsque Fourmiz, produit par Dream-Works, approchait les 100 millionsde dollars.

LA RÉVOLUTION DU 3-DFox et Disney vont bientôt se

lancer dans cette nouvelle tech-nique qui n’en est qu’à ses balbu-tiements. Une minute d’un film en3-D coûte aujourd’hui 1 million dedollars. Ce prix devrait baisser,grâce en partie à une main-d’œuvre qui sera de moins enmoins nombreuse, et les bénéficesenvisageables paraissent colossaux.Hollywood réussirait donc à ré-soudre, pour un temps, ce pro-blème de surveillance et decontrôle qui tracasse les nouveauxpatrons des médias lorsqu’ils sepenchent sur la gestion de leur divi-sion cinéma. Cette initiative se faiten liquidant ce qui faisait l’identitéd’Hollywood jusqu’à aujourd’hui :les stars, remplacées par des créa-tures synthétiques qui auront lebon goût de n’avoir aucune exi-gence contractuelle.

Samuel Blumenfeld

Gros investissement mais profits énormes pour Disney avec « 1001 Pattes » (à gauche)et pour Steven Spielberg et Tom Hanks avec « Il faut sauver le soldat Ryan » (à droite).

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LeMonde Job: WMQ2204--0034-0 WAS LMQ2204-34 Op.: XX Rev.: 20-04-99 T.: 18:56 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1470 Lcp: 700 CMYK

34 / LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 C U L T U R E

Quelques jeunes réalisateurs talentueux,en attendant la renaissance du cinéma tchèque

Une nouvelle loi prévoit une série de mesures pour augmenter les ressources du secteurLa Semaine du cinéma tchèque, qui s’est dérou-lée du 12 au 18 avril à Pilsen (Bohême), a apportéquelques bonnes nouvelles : la relève semble

enfin assurée grâce à de jeunes réalisateursdoués, anciens élèves de la FAMU, l’école dePrague. Cette génération s’affirme au moment

où la nouvelle loi sur l’audiovisuel prévoit unesérie de mesures (taxes, allègements d’impôts)pour venir en aide au secteur.

PILSEN (Bohême)correspondance

Il existe aujourd’hui, en Répu-blique tchèque, une poignée dejeunes réalisateurs très doués. L’es-poir en ces anciens élèves de la FA-MU (l’école du cinéma de Prague,par où sont passés leurs glorieuxancêtres : Milos Forman, Jiri Men-zel, Vera Chytilova,...) est le princi-pal enseignement de la Semaine ducinéma tchèque, qui présentait àPilsen (Bohême), du 12 au 18 avril,l’ensemble de la production natio-nale de l’année écoulée (14 longsmétrages, et quelques documen-taires et films d’animation). Parmieux, la réalisation la plus convain-cante est due à Sasa Gedeon (29ans) : librement inspiré de Dos-toïevski, L’idiot est de retour orga-nise un subtil chassé-croisé entreOlga, qui aime Emil, Emil, qui aimeAnna, et Anna, qui aime Robert. Aucentre de cette ronde se tientl’idiot, qui aime tout le monde.

Un autre bon aperçu de cettenouvelle génération est offert parPrague Stories, composé de cinq

sketches réalisés par des cinéastesdifférents, chacun éclairant un as-pect de la ville aujourd’hui. De ceprojet ambitieux, soutenu par leproducteur français Joël Farges(sans lequel de nombreux filmsd’Europe de l’Est n’auraient jamaisvu le jour), on retiendra surtoutdeux noms, celui de Martin Sulik,assurément le plus doué des ci-néastes slovaques (Le Jardin, 1995 ;Orbis pictus, 1997), et celui de PetrVaclav, révélé en 1997 par son pre-mier long métrage, Marian, sur ledestin d’un jeune Tsigane.

Hélas, un vivier de jeunes talentsne suffira jamais à faire renaîtreune cinématographie. Une struc-ture efficace de soutien au cinémaest tout aussi nécessaire. En Répu-blique tchèque, c’est là que le bâtblesse. En 1998, alors qu’une es-quisse était sur le point d’aboutir, lerenversement du gouvernement ul-tra-libéral de Vaclav Klaus ramenatous les efforts au point mort. Au-jourd’hui, un nouveau projet – lequatrième – est en cours, soutenupar le nouveau ministre de la

culture, le social-démocrate PavelDostal. Il prévoit de renforcer l’in-dustrie, grâce à la définition du sta-tut de producteur et de réalisateur,l’enregistrement précis des œuvreset, à plus long terme, la créationd’un organe de promotion du ciné-ma tchèque à l’étranger.

REPRISE DES STUDIOS BARRANDOVD’autre part, la nouvelle loi de-

vrait permettre que plus d’argentsoit injecté dans la production na-tionale, grâce à une série de me-sures : taxe sur les cassettes vidéo,prélèvement d’un pourcentage surles recettes publicitaires de la télé-vision, augmentation de la taxe surles billets de cinéma et allègementd’impôts pour les investisseursétrangers. Les deux seules sourcesd’argent dont dispose le cinématchèque sont la télévision publique(26,3 millions de francs d’investis-sement en 1998) et un Fonds desoutien (12,4 millions) alimentéprincipalement par les droits de dif-fusion du catalogue des œuvres da-tant de 1961 à 1991. Les plus beaux

joyaux de celui-ci ayant déjà étémontrés maintes fois, les revenusdu Fonds diminuent chaque année.

Dans cette situation de crise la-tente, la récente reprise en maindes studios Barrandov par des pro-fessionnels compétents et hon-nêtes apparaît plutôt comme rassu-rante. Privatisés en 1992, etparfaitement modernisés, ilsavaient été confiés à un hommed’affaires sans scrupule, qui a finipar se faire mettre à la porte au dé-but de 1998, laissant une ardoise dequelque 30 millions de francs. Maisle temps presse : alors que la Répu-blique tchèque fait partie, depuissix mois, du groupe des cinq paysinvités à entrer dans l’Union euro-péenne d’ici quatre ou cinq ans, leretard dont elle fait preuve dans leprocessus d’harmonisation de sa lé-gislation avec celle de l’Union dansun domaine aussi crucial que l’au-diovisuel demeure un obstacle in-surmontable à toute véritable inté-gration.

Pierre Daum

SORTIR

PARIS

Faustde GoetheGoethe n’est pas entré à la ComédieFrançaise sous les meilleursauspices. La première de ses piècesà être inscrites au répertoire futIphigénie en Tauride, en 1942.Depuis, rien. Et voilà Faust, en uneannée faste pour Goethe : le250e anniversaire de sa naissancedonne lieu à un nombre importantde manifestations en Europe. Enthéâtre, le point d’orgue sera lacréation historique de l’intégrale deFaust – c’est-à-dire les Faust 1 et 2 –que Peter Stein mettra en scène àHanovre, fin juillet 2000, dans lecadre de l’Expo 2000. Le projet de laComédie Française est infinimentplus modeste : seul le Faust 1 estprésenté. Soit la partie la plusconnue. La réalisation a été confiéeau metteur en scène allemandAlexander Lang, qui a déjà monté àla Comédie-Française Le Prince deHombourg de Kleist (en 1994) etNathan le Sage, de Lessing (en 1997).Michel Favory joue Faust, ThierryHancisse, Méphistophélès, CélineSamie, Marguerite.Comédie Française Salle Richelieu,2, rue de Richelieu, 1er.Mo Palais-Royal. Les 24 et 25 avril, à20 h 30. Tél. : 01-44-58-15-15. Durée :3 heures. De 30 F à 190 F. Jusqu’au19 juillet, en alternance.

LA CIOTAT

Festival des scénaristesManifestation nationaleconsacrée aux auteurs duseptième art, cette deuxièmeédition est placée sous le signe dela transmission. Les étudiantscôtoieront les professionnels, lesprofessionnels les amateurs. Aumenu : un forum des auteurs (huitjeunes talents parrainés etsoutenus par des scénaristesdéfendront leur synopsis devantles professionnels et le public) ;deux « marathons », l’un devingt-quatre heures (pour dejeunes candidats régionaux),l’autre de quarante-huit heures(pour des auteurs pluschevronnés) verront s’affronterles candidats sur un sujet imposéet commun dévoilé au moment dutop départ ; une mise en lumièredu travail de Gilles Taurand, lecomplice notamment d’AndréTéchiné sur Les Roseaux sauvages,Les Voleurs, Alice et Martin. Desprojections, dont l’avant-premièredu film de Marcel Bluwal Le PlusBeau Pays du monde et deslectures de scénarios complètentcette programmation.Bureau du Festival, Cinéma L’Eden,boulevard Clemenceau, 13600 LaCiotat. Du 22 au 25 avril.Tél. : 04-42-08-88-00. 60 F (Pass duFestival).

GUIDE

REPRISES CINÉMALe Complexe de Toulonde Jean-Claude Biette. Français, 1995(1 h 21).Le République, 11e. Tél. : 01-48-05-51-33.Docteur Folamourde Stanley Kubrick. Britannique, 1963,noir et blanc (1 h 33).Le Champo-Espace Jacques-Tati, 5e. Tél.: 01-43-54-51-60.Vidéodromede David Cronenberg. Canadien, 1982(1 h 28).MK2 Beaubourg, 3e. Tél. : 08-36-68-14-07 (2,23 F/mn).

HOMMAGESHommage à Jean-Paul RappeneauLa Cinémathèque française rend hom-mage à Jean-Paul Rappeneau, réalisa-teur, entre autres, de La Vie de châ-teau, Cyrano de Bergerac, Tout feutout flamme, Le Sauvage, Le Hussardsur le toit... Parallèlement, le cinéaste achoisi de présenter des films de FritzLang, Anthony Mann, HowardHawks...Cinémathèque française, Palais deChaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, 16e .Du 21 au 25 avril. Tél : 01-56-26-01-01.

TROUVER SON FILMTous les films Paris et régions sur le Mi-nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn)

VERNISSAGESCoiffures/sculptures d’OcéanieMusée national des arts d’Afrique etd’Océanie, 293, avenue Daumesnil, 12e.Mo Porte-Dorée. Tél. : 01-43-46-51-61.De 10 heures à 17 h 30. Fermé mardi.Du 21 avril au 9 août. 30 F.

ENTRÉES IMMÉDIATESLe Kiosque Théâtre : les places du jourvendues à moitié prix (+ 16 F decommission par place). Place de la Ma-deleine et parvis de la gare Montpar-nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardiau samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, ledimanche.Alain MichardBing, Coda.Centre national de la danse, 9, rueGeoffroy-l’Asnier, 4e. Mo Saint-Paul. Les21, 22 et 23, à 19 heures. Tél. : 01-42-74-44-22.Elsa WolliastonLe Prix de la porte.Centre Mandapa, 6, rue Wurtz, 13e.Mo Glacière. Le 21, 22 et 23, à 20 h 45.Tél. : 01-45-89-01-60. De 60 F à 90 F.Choir and Orchestra of the Age of EnlightenmentMozart : Symphonie no 25, Ode fu-nèbre maçonnique KV 477, Requiem.Susan Chilcott (soprano), Sara Fulgoni(mezzo-soprano), Paul Nilon (ténor),Nathan Berg (basse), Paul Daniel (di-rection).Cité de la Musique, 221, avenue Jean-

Jaurès, 19e. Mo Porte-de-Pantin. Le 21, à20 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. De140 F à 200 F.Orchestre de ParisRachmaninov : Concerto pour piano etorchestre no 3. Elgar : Enigma Varia-tions. Kun Woo Paik (piano), Mark El-der (direction).Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 8e. Mo Ternes. Le 21,à 20 heures. Tél. : 01-45-61-65-89. De60 F à 240 F.Voice MessengersL’Européen, 3, rue Biot, 17e. Mo Place-de-Clichy. Le 21, à 20 h 30. Tél. : 01-43-87-97-13. 125 F. Jusqu’au 24 avril.George Gruntz TrioAu duc des Lombards, 42, rue des Lom-bards, 1er . Mo Châtelet. Les 21 et 22, à22 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F.James Williams TrioLa Villa, 29, rue Jacob, 6e. Mo Saint-Ger-main-des-Prés. Le 21, à 22 h 30. Tél. : 01-43-26-60-00. De 120 F à 150 F. Jusqu’au27 avril.David Sauzay QuartetPetit Opportun, 15, rue des Lavan-dières-Sainte-Opportune, 1er . Mo Châ-telet. Les 21 et 22, à 22 h 30. Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F.Zakir Hussain (Inde du Nord)Les Abbesses (Théâtre de la Ville), 31,rue des Abbesses, 18e. Mo Abbesses. Les21, 22 et 23, à 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. 95 F.

RÉSERVATIONSFestival de L’EpauLe 17e Festival de l’Epau ouvre sa loca-tion pour les dix rendez-vous musicauxqu’il propose du 21 au 30 mai, dans laSarthe. Le répertoire orchestral aura lapart belle, avec la venue des Orchestresdu Festival de Budapest, des Pays de laLoire, de Paris, de chambre de Tou-louse, rejoints par des solistes commeles sopranos Veronique Gens et Natha-lie Dessay ou le pianiste Jean-FrancoisHeisser. La musique de chambre serareprésentée avec les pianistes MichelDalberto et Abdel Rahman El Bacha(récitals Schubert et Chopin), et leQuartuor Rosamonde (Bartok).Location et renseignements au 02-43-81-44-44.

DERNIERS JOURS25 avril :Le Grand Cabaret de la peuret Richard IIIdeux nouvelles créations de Genevièvede Kermabon.Espace chapiteau du Parc de la Villette,19e. Tél. : 08-03-07-50-75. 90 F et 110 F.Mark RothkoMusée d’art moderne de la Ville de Pa-ris, 11, avenue du Président-Wilson, 16e.Tél. : 01-53-67-40-00. 35 F et 45 F.26 avril :Un ami de Cézanne et de Van Gogh : ledocteur Gachet (1828-1909)Galeries nationales du Grand Palais,avenue Winston-Churchill, entréeplace Georges-Clemenceau, 8e. Tél. : 01-44-13-17-17. 35 F et 48 F.

NOUVEAUX FILMS

THE LOST SONa Il est des clichés que l’on pensaitne plus voir au cinéma comme ce-lui d’un détective solitaire et bour-ru, porteur d’un secret douloureux,qui vit à l’étroit dans son petit ap-partement londonien et nourrit sespoissons rouges. Incarné par Da-niel Auteuil, Français expatrié, il sevoit confier la tâche de retrouverun fils de bonne famille détenteurd’une cassette qui va le mener à unréseau organisé de pédophilie.Outre un scénario très mal écrit, unregard sur le film noir qui enfile lesbanalités (la pute généreuse, le pri-vé torturé, la bourgeoisie corrom-pue), The Lost Son se complaît dansun discours teinté d’autodéfensequi fait froid dans le dos. Sur unsujet analogue (un « snuff movie »y remplaçait la cassette pédophile),8 mm excellait dans un discours enfaveur de la légitime défense. TheLost Son est un film européen quitente de concurrencer sur son ter-rain le cinéma américain. Dans cecas précis de démagogie, il y par-vient. S. BdFilm franco-anglais de ChrisMenges. Avec Daniel Auteuil, Ma-rianne Denicourt, Nastassja Kinski.(1 h 42.)

MILLE BORNESa Quatre amis, la trentaine envi-ron, perdent prématurément l’undes leurs. Celui-ci a enregistré unecassette vidéo pour faire part deses dernières volontés : être brûléen plein air sur une petite plageitalienne où il a connu l’amour desa vie. Le groupe, auquel s’adjointla sœur du défunt, vole son ca-davre à la morgue de l’hôpital et semet en route. En dépit de la sincé-rité de son propos, dont onpressent qu’il est rattaché à l’expé-rience du deuil, le premier filmd’Alain Beigel ne parvient pas ànous mener aussi loin que son su-jet le réclame. Des dialogues tropécrits, des personnages trop ba-vards, des comédiens qui surjouentruinent le film. J. M.Film français d’Alain Beigel. AvecEmma de Caunes, Pierre Berriau,Raphaël Krepser. (1 h 43.)

ADIEU FORAINa Ce serait l’histoire d’une déserti-fication, et même de plusieurs à lafois. Désertification du Sud maro-cain, dont le décor austère et déso-lé est comme la métaphore de ladisparition des forains ambulantsdont le film réunit quelques spéci-mens. Le propriétaire d’une ba-raque, son fils costaud au troublepassé et un jeune danseur travestisont les principales figures de ceballet mélancolique. Hommage ensoit rendu à Daoud Aoulad-Syad,l’écriture toute en sous-entenduset la réalisation tirant le film, par ladurée des plans ou l’artifice des ca-drages, vers l’étrange et l’irréel,cherchent à nettoyer ce road moviede la sentimentalité complaisantequi colle souvent aux histoires desaltimbanques et de mondes qui

disparaissent. Mais c’est au prixd’une application dans le style,d’un effort poétique qui limitebientôt les puissances de sugges-tion que tentait de mobiliser Adieuforain. J.-M. F.Film marocain de Daoud Aoulad-Syad. Avec Hassan Essakali, Moha-med Bastaoui, Abdellah Didane,Mohamed Mitah. (1 h 30.)

PHOENIX ARIZONAa Ecrit par Sherman Alexie,d’après une de ses nouvelles (Phoe-nix Arizona et autres nouvelles, Al-bin Michel), le film de Chris Eyrerenouvelle avec succès l’image fi-gée et sentencieuse de l’Indien aucinéma. Phoenix Arizona joue surdes ressorts de comédie conférantà ce sujet grave une tonalité sur-prenante. Arnold Joseph disparaîtmystérieusement de sa réservedans l’Idaho, laissant sa femme etson fils, Victor. Dix ans plus tard,ce dernier apprend la mort de sonpère. Thomas, son meilleur ami, luipropose de payer son voyage enArizona pour récupérer les cendresde son père. Le côté road movie dePhoenix Arizona n’est pourtant passans offrir son lot de clichés. Un es-thétisme de bon aloi, des rapportsentre les deux principaux person-nages trop prévisibles en font unfilm estimable mais mineur. S. BdFilm américain de Chris Eyre, avecAdam Beach, Evan Adams, IreneBedard. (1 h 29).

ARLINGTON ROADa Michael Faraday (Jeff Bridges),un professeur d’histoire, vit tran-quillement dans sa petite maisonde la banlieue de Washington. Ilsympathise avec ses voisins, Oliver(Tim Robbins) et Cheryl (JoanCusack), un couple d’Américainsmoyens modèle. Très vite, Michaelen vient à s’interroger sur leuridentité, et en conclut qu’ils pour-raient être de dangereux terroristesd’extrême droite. Arlington Roadreprend la même problématiqueque Rosemary’s Baby, de RomanPolanski. Michael Faraday est-il unfou obsédé par les mouvementsd’extrême droite ? Ses voisins sont-ils vraiment des criminels en puis-sance ? Mark Pellington tente dejouer sur l’ambiguïté, servi en celapar Jeff Bridges et Tim Robbins,tous deux remarquables. Sa miseen scène reste pourtant au niveaud’un banal téléfilm, et la méca-nique de son scénario, trop bienhuilée, finit par enlever beaucoupde crédibilité à l’histoire. S. BdFilm américain de Mark Pellington.Avec Jeff Bridges, Tim Robbins, JoanCusack, Hope Davis. (1 h 57.)

ORPHANSa Premier film de Peter Mullan, quiavait reçu un prix d’interprétation àCannes pour My Name is Joe, deKen Loach, Orphans raconte la nuitagitée de quatre frères et sœurs àGlasgow qui viennent de perdreleur mère et se préparent à l’enter-rer. Peter Mullan réussit à dégager

une assez belle galerie de person-nages et fait preuve du sens de lacomédie. Un des frères passe lanuit auprès du cercueil en refusantde bouger, sa soœur handicapée seretrouve à errer dans les rues deGlasgow à la suite d’une panne dumoteur de sa chaise roulante, unautre frère, blessé d’un coup decouteau à la suite d’une bagarredans un pub, cherche à rester de-bout toute la nuit. Le côté cathar-tique trop souligné du film, l’ac-cumulation de mésaventures tropnombreuses pour être vraisem-blables enlèvent à Orphans unegrande partie de son poids drama-tique. S. BdFilm écossais de Peter Mullan. AvecDouglas Henshall, Gary Lewis, Ste-phen McCole. (1 h 37.)

BREAKFAST OF CHAMPIONSa Breakfast of Champions est adap-té d’un roman de Kurt Vonnegutécrit en 1972. Ce dernier se livrait àune satire de la société de consom-mation américaine à travers le por-trait de Dwayne Hoover, unconcessionnaire auto, que ses pas-sages réguliers à la télévision onttransformé en star locale, et quiressent un vide énorme dans sonexistence. Ce projet estimable, ap-puyé par des interprètes irrépro-chables (Bruce Willis, Nick Nolteen employé avec un goût appuyépour le travestissement, LukasHaas, Albert Finney) apparaît au-jourd’hui suranné, alors que lamise en scène d’Alan Rudolph esttruffée de séquences psychédé-liques à la limite du supportable.

S. BdFilm américain d’Alan Rudolph,avec Bruce Willis, Nick Nolte, Barba-ra Hershey, Albert Finney, GlenneHeadly, Lukas Haas (1 h 50).

TORRENTEa C’est, avec plus de trois millionsd’entrées, le jackpot de l’année1998 en Espagne. Réalisateur et in-terprète du rôle-titre, Santiago Se-gura signe une sorte de version es-pagnole à la vogue fangeuse etmalséante qui, de Happiness enSeul contre tous, inspire depuis peucertains cinéastes. José Luis Tor-rente est, en un mot, une raclure.Rejeton dégénéré du franquisme,ex-inspecteur de police viré pourtroubles mentaux. Alcoolique, ma-cho, laid, gros, sale, raciste, veule,ce beauf madrilène ne ferait quesoulever le cœur s’il ne provoquaitaussi le degré zéro du rire pour lepathétique de son insondable bê-tise. Plus que les qualités cinémato-graphiques d’un film réduit à uneparodie superficielle du cinémad’action hollywoodien, cela suffit àle sauver, d’autant que le réalisa-teur se montre suffisamment du-plice pour le confronter à des trafi-quants de drogue impitoyables, etracheter ce très douteux person-nage, exhalé des tréfonds du fas-cisme local. J. M.Film espagnol de Santiago Segura.Avec Santiago Segura, Javier Cama-ra, Neus Asensi. (1 h 40.)

PRÉMONITIONSa Encore une histoire de tueur en

série. Celui-ci ne se contente pasd’enlever et d’assassiner les petitesfilles, il communique mentalementavec la mère de l’une d’entre ellesdont il hante les cauchemars. Aurisque de perdre la raison, la jeunefemme va utiliser cette liaison télé-pathique pour traquer l’assassin. Lecinéaste Neil Jordan s’appuie surun scénario invraisemblable pourproduire des images morbides etoniriques conçues par le directeurde la photographie Darius Khondji.Les rêves et hallucinations de l’hé-roïne sont prétextes à des visionsmonochromes agrémentées detaches de couleurs. Le genre estrenvoyé, par divers signaux gros-siers, à sa propre préhistoire : leconte de fées. Prémonitions est àranger dans la catégorie cinémato-graphique du thriller ennuyeux àl’ambition artistique hypertro-phiée. J.-F. R.Film américain de Neil Jordan. AvecAnnette Bening, Aidan Quinn, Ste-phen Rea. (1 h 40.)

COUR INTERDITEa Cour interdite met en scène unpetit groupe de personnages saisisdurant plusieurs semaines. Quel-ques échantillons du pavé, banlieu-sards, petits dealers, prostituées,trafiquants chevronnés, provin-ciaux pleins d’ambition se croisent,s’épient et se trahissent. Ce filmdont on devine les conditions deproduction ascétiques et que sonauteur mit sept ans à terminerchoisit une certaine forme de styli-sation obtenue par la récurrencethéâtrale des mêmes lieux, la pho-tographie en noir et blanc et le re-cours au jazz. Pourtant, à cette vo-lonté plutôt originale s’oppose unregard naturaliste fasciné par lesordide qui bifurque à son tour surune morale un peu trop édifiante.

J.-F. R.Film français de Djamel Ouahab.Avec Djamel Ouahab, Mourad Sel-mi, Nadia Vasil. (1 h 32.)

LA FILLE D’UN SOLDATNE PLEURE JAMAISa Dans les années 60 à Paris puisdans les années 70 aux Etats-Unis,la vie de la famille d’un écrivainaméricain, racontée du point devue de sa fille. Réalisateur califor-nien mais fasciné par l’Europe etambitionnant de marcher sur lestraces de Henry James, James Ivorya suffisamment réussi plusieurscroquis de l’Angleterre tradition-nelle (Chambre avec vue, Howard’sEnd, Les Vestiges du jour) pour pas-ser souvent pour britannique. Lors-qu’il s’en prend au Vieux Continentou à la « modernité » nord-améri-caine, l’artifice de l’entreprise, lepoids du décorum, le caractère dé-monstratif de la caractérisation despersonnages ont vite fait de coulerdans le plomb tout espoir de ciné-ma. J.-M. F.Film américain de James Ivory. AvecKris Kristofferson, Barbara Herschey,Leelee Sobieski, Jane Birkin, Domi-nique Blanc, Virginie Ledoyen.(2 h 05.)

JUGÉ COUPABLEa Lire page 32

LeMonde Job: WMQ2204--0035-0 WAS LMQ2204-35 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 08:21 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1471 Lcp: 700 CMYK

R A D I O - T É L É V I S I O N LE MONDE / JEUDI 22 AVRIL 1999 / 35

SIGNIFICATION DES SYMBOLES

Les codes du CSA& Tous publics% Accord parental souhaitable? Accord parental indispensable

ou interdit aux moins de 12 ans! Public adulte

Interdit aux moins de 16 ans# Interdit aux moins de 18 ans

Les cotes des filmsa On peut voir

a a A ne pas manquera a a Chef-d’œuvre ou classiqueLes symboles spéciaux de Canal +DD Dernière diffusiond Sous-titrage spécial pour

les sourds et les malentendants

MERCREDI 21 AVRIL

JEUDI 22 AVRIL

GUIDE TÉLÉVISIONDÉBATS

21.35 De l’apartheidà la démocratie. Forum Planète

MAGAZINES

19.10 Nulle part ailleurs. Avec Bruno Solo,Raphaël Kresper, Soulwax. Canal +

19.10 et 0.10 Le Rendez-vous.Invité : Pierre Moscovici. LCI

20.00 20h Paris Première.John Turturro. Paris Première

20.10 Le Talk Show. Avec Axelle Redet Frédéric Beigdeber. LCI

20.45 Les Mercredis de l’Histoire.Argentine, le procèsdes militaires. Arte

20.55 Des racines et des ailes.Le patrimoine mondial.Pompéi : opération survie.L’empreinte des pharaons.Une merveille de canal. France 3

21.05 Droit de cité. Le plus beaumétier du monde ? TV 5

22.40 Ça se discute. Doublures,nègres, sosies : peut-on s’épanouirdans l’ombre de l’autre ? France 2

23.15 Carte blanche à...Henri Troyat. Forum Planète

23.30 Un siècle d’écrivains. Panaït Istrati,écrivain vagabond. France 3

0.10 E = M 6, la 200e . Les plus bellesimages de la science. M 6

0.20 C’est pas la mer à boire.La voix. France 3

0.40 Le Canal du savoir.Le Panthéon. Paris Première

DOCUMENTAIRES

20.35 Une fille contre la Mafia. Planète

20.45 Mémoire arménienne. [3/3].Des exilés en terre de France. Histoire

20.50 Voix indiennes. Odyssée

21.35 Les Tribus indiennes.[17/20]. Les Sioux Yankton. Planète

21.40 Musica. Samson François,l’enchanteur du piano. Arte

22.05 L’Autre Algérie.Les oiseaux chantent toujoursla liberté, échos des stades. Planète

22.05 Le Flambe. La vie quotidiennedes accros du jeu. Odyssée

23.00 Profil. Tina Modotti. Arte

23.00 Miles. Planète

0.05 La Lucarne. Home Page. Arte

SPORTS EN DIRECT17.00 et 20.00 Football.

Championnat du monde des moinsde 20 ans. Demi-finales :Uruguay - Japon ;Mali - Espagne Eurosport

20.00 Basket-ball. Coupe de France.1re demi-finale. AB Sports

20.35 Football. Ligue des champions.Demi-finale. Match retour. Juventus deTurin - Manchester United. TF 1

MUSIQUE20.00 Concerto brandebourgeois

no 1, de Bach.Par le Scottish ChamberOrchestra, dir. R. Leppard. Muzzik

21.40 Les Chieftains. Mezzo

21.55 Storytellers :Phil Collins. Paris Première

23.40 Gil Evans. Montreux 1983. Muzzik

TÉLÉFILMS

20.30 Pas de vieux os.Gérard Mordillat. Festival

20.50 Jusqu’à ce que la mortnous sépare. Lionel Epp. %. M 6

20.55 La Route à l’envers.Chantal Picault. France 2

22.35 Coup de foudre prémédité.Chris Thompson. %. M 6

SÉRIES

20.40 Homicide. La veuve noire. Série Club

20.40 Nestor Burma.Les Eaux troubles de Javel. 13ème Rue

20.55 Taggart. Le Tatouage. TMC

21.20 Quai no 1. Un mort en trop. RTBF 1

21.25 Le Caméléon.Homefront (v.o.). Série Club

22.15 Brooklyn South. Touched bya Checkered Cab (v.o.). Série Club

22.25 Friends. The One with the GirlWho Hits Joey (v.o.). Canal Jimmy

22.50 Absolutely Fabulous.Bonne année ! (v.o.). Canal Jimmy

23.05 3e planète après le Soleil.[1/2]. 36-24-36 Dick (v.o.). Série Club

23.25 The New Statesman.Le polyglotte (v.o.). Canal Jimmy

0.25 New York Police Blues.Le videur (v.o.). Canal Jimmy

RADIO CLASSIQUE20.40 Goetheet ses contemporainsContemporain de Mozart et deSchubert, Goethe fut la providencedes musiciens. Ce n’est pas sonthéâtre qui a été source d’inspira-tion lyrique, mais ses poèmes, sesnouvelles ou ses romans. Toute savie baigna dans une atmosphèremusicale. Et, entre 1791 et 1817, ildirigea le Théâtre de Weimar, où lesopéras de Mozart étaient, de sonfait, particulièrement à l’honneur.

ARTE20.45 Les Mercredis de l’HistoireRéalisé par Walter Goobar, le do-cumentaire Argentine, le procès desmilitaires ne dit pas tout du sortdes quelque 30 000 personnes as-sassinées ou disparues sous la dic-tature. Il montre en filigrane l’ac-tion – illégale et clandestine – desresponsables des forces armées,mais n’explique pas comment lespolitiques ont échoué pour ne pasavoir su contraindre les militaires àtout dire sur le sort des victimes.

ARTE23.00 Profil : Tina ModottiIntelligente, belle, généreuse, cou-rageuse, ambiguë, passionnée,libre dans ses actes comme dans saparole, Tina Modotti (1896-1942)fut tout cela à la fois. Réalisée parElisabeth Weyer en 1996, cetteévocation, très richement docu-mentée, de la « photographe révo-lutionnaire » préserve la part demystère et les zones d’ombred’une nomade polyglotte, artiste,muse et militante.

GUIDE TÉLÉVISION

DÉBATS

21.20 Faut-il avoir peurdes météorites ?Invités : Jean-Alix Barrat ;Alain Carion ; Claude Marchat ;Claude Perron ;Robert Rocchia. Forum Planète

23.20 Faut-il interdire la chasse à la palombe ? Forum Planète

MAGAZINES

10.40 Arrêt sur images. Réfugiés :Information ou compassion ? Invités : Marine Jacquemin ;Divina Frau-Meigs. La Cinquième

13.05 Droit de cité. Aline ou le chagrin des villes. TV 5

13.20 On s’occupe de vous. France 3

13.30 Envoyé spécial, les années 90. Le racket à l’école.Romans-photos. Histoire

14.00 20 h Paris Première. Invité : John Torturro. Paris Première

14.30 La Cinquième rencontre...Justice, société.Invité : Alain Dubois. La Cinquième

16.10 et 21.10 Le Talk Show. invité : Anthony Kavannagh. LCI

16.10 Le Vrai Journal.Interview de Bernard-Henry Lévy.Les nationalistes albanaiset le soutien à l’UCK.Portrait de Slobodan Milosevic.Enquête sur la MNEF.Les élections algériennesvues de France.Philippe Seguin :sa vie en enfer. Canal +

16.55 Zapping Zone. Disney Channel

18.00 Stars en stock. Robert de Niro.Greta Garbo. Paris Première

18.30 Nulle part ailleurs.Invités : Valérie Lemercier ; Claude Rich ; Michel Reilhac ;Dick Annegarn. Canal +

19.10 et 0.10 Le Rendez-vous.Bruno Mégret, Christine Ockrent. LCI

20.00 20 h Paris Première.Marcel Bluwal. Paris Première

20.55 Direct.Invité : Charles Pasqua. France 2

21.05 Pulsations. Le diabète. TV 5

22.40 Faxculture. Visions du réel.Invité : Robert Franck. TSR

23.05 Courts particuliers.Alain Beigel. Paris Première

23.15 La Preuve par trois.La chasse. Trésor de chasse.Butin en Sologne.Terrain d’entente.Nouvelle cible. France 3

23.15 Si j’ose écrire. La femme de l’ombreet la femme de la lumière.Invités : Michèle Goslar ;Maxime Benoît-Jeannin». RTBF 1

0.30 Des racines et des ailes.Le patrimoine mondial.Pompéi : opération survie.L’empreinte des pharaons.Une merveille de canal. France 3

DOCUMENTAIRES

17.15 Un autre futur, l’Espagne rouge et noire. [4/4].Contre vents et marées. Planète

17.15 Trois grands peintres. [2/3]. Goya(1746-1826), les deux regards. Odyssée

17.30 Conférences de presse.9 septembre 1968 [1/3]. Histoire

18.15 Les Splendeurs naturellesde l’Afrique. [8/12].Paysages extrêmes. Planète

18.30 Le Monde des animaux.Tony et les manchots. La Cinquième

19.30 Le Grand Pianodu Petit Louis. Muzzik

19.40 Pays d’octobre. [2/4].«Choses vues» dans le Mississippi :la religion. Planète

20.15 La Vie en feuilleton.A l’ombre des arènes. [4/4].Les chemins de lumière. Arte

20.35 Cinq colonnes à la une. Planète

20.40 Thema. Le blanc et le noir :la Belgique après Dutroux. Arte

20.40 Etre un hommeaujourd’hui. Canal +

20.45 La Chine, dragon millénaire.La rivière des perles. Odyssée

21.15 Les Derniers Sanctuaires. Contla,les ombres du fleuve. Odyssée

21.40 1918, de la guerreà la mer. Planète

22.35 Une fille contre la Mafia. Planète

0.05 L’Autre Algérie.Les oiseaux chantent toujours laliberté, échos des stades. Planète

0.55 Miles Davis. Planète

SPORTS EN DIRECT

18.00 Equitation. Coupe du monde FEIà Göteborg. Eurosport

18.30 Basket. Final Four. Euroligue.Match pour la 3e place. 21.00 Finale AB Sports

DANSE

18.30 A Folk Tale.Musique d’August Bournonville.Par le Royal Danish Ballet et le DanishRadio Concert Orchestra,dir. Harry Damgaard. Mezzo

MUSIQUE

18.00 The Nat «King» Cole Show 11.13 août 1957. Muzzik

19.10 Bach. Concerto brandebourgeois no 3.Par le Scottish Chamber Orchestra, dir.Raymond Leppard. Muzzik

21.00 Prinsengracht Concert 1993.Avec Cheryl Studer, soprano ;Octavio Arevaldo, ténor ;Ronald Schneider et le Chœurde la Radio néerlandaise. Muzzik

21.55 Beethoven. Triple concerto etFantaisie pour piano. Avec DanielBarenboïm, piano ; Itzhak Perlman,violon ; Yo-Yo Ma, violoncelle. Parl’Orchestre philharmonique de Berlin,dir. Daniel Barenboïm. Mezzo

22.15 Béla Fleck & The Flecktones. Montréal 1998. Muzzik

23.20 Le Couronnement de Poppée.Opéra de Monteverdi.Par l’Orchestre du Concerto Köln,dir. de René Jacobs. Muzzik

0.05 Les 60 ans de l’Orchestrephilharmonique d’Israël. Tel-Aviv, 1996. Avec Isaac Stern,violon ; Pinchas Zuckerman, violon ;Itzhak Perlmann, violon ; ShlomoMintz, violon ; Menahem Breuer,violon ; Gil Shaham, violon. Parl’Orchestre philharmonique d’Israël,dir. Zubin Mehta et Daniel Barenboïm.

Paris Première

TÉLÉFILMS

17.05 Les Yeux de Cécile.Jean-Pierre Denis. Festival

18.30 L’Inconnue de Belfast.Michael Winterbottom. Téva

18.45 L’Affaire Seznec.Yves Boisset [1/2]. Festival

20.40 Alien Nation, futur immédiat 4.Kenneth Johnson. RTL 9

20.50 La Clé des mondes parallèles.Krishna Rau. M 6

22.05 L’Equipe. Jean Kerchbron. Festival

22.35 Piège sans issue.William H. Molina. %. TF 1

22.45 La Dixième Muse d’Elgar.Paul Yule et Nigel Gearing. Mezzo

23.25 Faussaires et assassins.Peter Kassovitz. Festival

COURTS MÉTRAGES

22.50 22e rue Est. Dayyang Eng. &. Canal +

0.45 Travellinckx. Bouli Lanners. Arte

SÉRIES

20.00 Max la menace. Notre hommeau pays des jouets. Canal Jimmy

20.40 Buffy contre les vampires.Les hommes poissons. Série Club

20.45 Julie Lescaut.Crédit revolver. RTBF 1

22.30 Profiler. Planète intacte.Modus operandi %. M 6

23.45 Stargate SG-1.Question de temps. TSR

FILMS14.35 Dédée d’Anvers a a

Yves Allégret (France, 1947,N., 90 min) &. Ciné Classics

14.45 Un pyjama pour deux aDelbert Mann (Etats-Unis, 1961,v.o., 105 min) &. Ciné Cinéma 3

16.30 Napoléon a a aAbel Gance [3/3] (France, 1926,N., muet, 120 min) &. Histoire

17.45 La Comédie de Dieu a aJoao Cesar Monteiro (Fr. - Port.,1995, v.o., 165 min) ?. Ciné Cinéma 1

19.30 Le Prête-nom a aMartin Ritt (Etats-Unis, 1976,95 min) &. Cinétoile

21.00 ... Comme elle respire a aPierre Salvadori (France,1998, 98 min) &. Canal +

21.00 Angel Baby aMichael Rymer (Australie, 1996,105 min) &. Cinéstar 2

21.05 Broadway Danny Rose a a aWoody Allen (Etats-Unis, 1983,N., 85 min) &. Cinétoile

21.10 Le Fugitif aAndrew Davis (Etats-Unis, 1993, 130 min) &. TSR

22.10 Portrait de femme a aJane Campion. Avec Nicole Kidman(Grande-Bretagne, 1996, v.o.,140 min) &. Ciné Cinéma 3

22.30 Top Hat a aMark Sandrich (Etats-Unis, 1935,N., v.o., 105 min) &. Cinétoile

22.50 La Double Viede Véronique a a aKrzysztof Kieslowski (Fr. - Pol.,1991, 100 min) &. Ciné Cinéma 1

23.55 Petits meurtres entre amis a aDanny Boyle (Grande-Bretagne, 1994,v.o., 90 min) ?. Cinéstar 1

1.40 L’Homme le plus dangereuxdu monde a aJack Lee-Thompson (Etats-Unis, 1969,v.o., 95 min) &. Ciné Cinéma 3

2.05 Boomerang a aElia Kazan (Etats-Unis, 1946, N.,v.o., 85 min) &. Ciné Classics

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FILMS15.20 Boomerang a a

Elia Kazan (Etats-Unis, 1946, N., v.o.,85 min) &. Ciné Classics

16.20 L’Odysséedu sous-marin Nerka a aRobert Wise. Avec Clark Gable,Burt Lancaster (Etats-Unis, 1958, N.,90 min) &. Cinétoile

18.40 Luna Park a aPavel Lounguine (France - Russie,1992, 110 min) &. Cinéstar 1

18.55 La Double Viede Véronique a a aKrzysztof Kieslowski (Fr. - Pol., 1991,95 min) &. Ciné Cinéma 3

19.30 La Maison du Maltais a aPierre Chenal (France, 1938, N.,90 min) &. Cinétoile

20.30 L’Homme le plus dangereuxdu monde a aJack Lee-Thompson (Etats-Unis, 1969,100 min) &. Ciné Cinéma 1

20.30 Un monde à part a aChris Menges (Grande-Bretagne, 1988,110 min) &. Cinéstar 1

20.45 Napoléon a a aSacha Guitry [1/2] (France, 1954,120 min) &. Histoire

20.55 La Femme libre a aPaul Mazursky (Etats-Unis, 1978, 125 min) &. Téva

20.55 Ambre a aOtto Preminger (Etats-Unis, 1947,140 min) &. TMC

21.00 Embrasse-moi, idiot a aBilly Wilder. Avec Dean Martin,Kim Novak (Etats-Unis, 1964, N., v.o.,125 min) &. Paris Première

22.00 L’Aventure intérieure a aJoe Dante (Etats-Unis, 1987, v.o.,120 min) &. Canal Jimmy

22.10 Le Miraculé a aJean-Pierre Mocky (France, 1987,85 min) &. Ciné Cinéma 1

22.15 La Déchirure a aRoland Joffé (Grande-Bretagne, 1984,145 min) &. RTL 9

22.25 Dédée d’Anvers a aYves Allégret (France, 1947, N.,85 min) &. Ciné Classics

0.20 Les Deux Anglaiseset le Continent a aFrançois Truffaut (France, 1971,130 min) &. Cinétoile

0.20 Portrait de femme a aJane Campion (Grande-Bretagne,1996, 145 min) &. Ciné Cinéma 2

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PROGRAMMES

TÉLÉVISION

TF 119.05 Le Bigdil.19.50 Clic & Net.20.00 Journal, Météo.20.35 Football. Ligue des champions.

Demi-finales retour. 20.45 JuventusTurin -Manchester United. 22.40 Bayern Munich - Dynamo Kiev.

0.20 Idéal Palace. Le Peninsula de Hongkong.

FRANCE 218.45 Les Z’amours de l’an 2000.19.15 1 000 enfants vers l’an 2000.19.20 Qui est qui ?19.55 et 20.45 Tirage du Loto.20.00 Journal, Météo.20.55 La Route à l’envers.

Téléfilm. Chantal Picault. &.22.40 Ça se discute. Sosies, doublures,

nègres : peut-on s’épanouir dans l’ombre de l’autre ?

0.45 Journal, Météo.1.05 Le Cercle. La 1000e .

FRANCE 318.20 Questions pour un champion.18.50 Un livre, un jour.18.55 Le 19-20 de l’information, Météo.20.05 Fa Si La nouveau.20.35 Tout le sport.20.55 Des racines et des ailes.

Le patrimoine mondial. 22.55 Météo, Soir 3.23.30 Un siècle d’écrivains.

Panaït Istrati, écrivain vagabond.0.20 C’est pas la mer à boire. La voix.1.50 Nocturnales.

Semaine baroque : Clérambault.

CANAL +

E En clair jusqu’à 21.0018.30 Best of Nulle part ailleurs.20.30 Le Journal du cinéma.21.00 ... Comme elle respire a a

Film. Pierre Salvadori. &.22.38 Les Sales Blagues de l’Echo.

Rions dans le cosmos. &.22.40 Anaconda, le prédateur a

Film. Luis Llosa (v.o.). ?.0.05 South Park.

Joyeux Noël Charlie Manson. %.0.30 Spin City. Un maire à Miami. &.0.50 A la une. Tel est pris... &.1.15 Ned et Stacey.

Nuits blanches à Manhattan. &.

ARTE19.00 Connaissance. [1/3]. 19.45 Météo, Arte info.20.15 La Vie en feuilleton. [3/4]. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire.

Argentine, le procès des militaires.21.35 Les Cent Photos du siècle.

Guerre des Malouines, une photo de Rafaël Wollmann, 1982.

21.40 Musica. Samson François, l’enchanteur du piano. 22.40 Samson François interprète le Concerto en sol, de Ravel.

23.00 Profil. Tina Modotti. Photographe, révolutionnaire.

0.05 La Lucarne. Home Page.1.55 Ducktators.

Donald s’en va-t’en guerre.

M 619.20 Mariés, deux enfants. &.19.54 Le Six Minutes, Météo.20.10 Notre belle famille. &.20.40 Décrochage info,

Une journée avec...20.50 Jusqu’à ce que la mort

nous sépare.Téléfilm. Lionel Epp. %.

22.35 Coup de foudre prémédité.Téléfilm. Chris Thompson. %.

0.10 Spécial E = M6 «La 200e ».Les plus belles images de la science.

RADIO

FRANCE-CULTURE20.30 Agora. Yves Frémion (L’Anarchiste).21.00 Philambule. 22.10 Fiction. Plaidoyer pour un boxeur,

de Marcia Romano.23.00 Nuits magnétiques.

FRANCE-MUSIQUE20.00 Falstaff. Opéra de Verdi. Par le Chœur

Monteverdi et l’Orchestrerévolutionnaire et romantique, dir. John Eliot Gardiner.

22.30 Musique pluriel. Œuvres de Risset, Gobeil.

23.07 Les Greniers de la mémoire.

RADIO CLASSIQUE20.15 Les Soirées. Œuvres de Bruch.

20.40 Goethe (4). Et ses contemporains.Œuvres de Mozart, Reichardt,Hummel, Zelter, etc.

22.10 Les Soirées... (suite). Œuvresde Mahler, Busoni, Schnittke.

PROGRAMMES

TÉLÉVISION

TF 116.35 Vidéo gag.16.50 Sunset Beach. &.17.35 Melrose Place. &.18.25 Exclusif.19.05 Le Bigdil.19.50 Clic & Net.20.00 Journal, Météo.20.50 Navarro. Le Fils unique. %.22.35 Made in America.

Piège sans issue. Téléfilm. William H. Molina. %.

0.15 Les Rendez-vous de l’entreprise.0.45 TF 1 nuit, Météo.

FRANCE 216.00 La Chance aux chansons.16.45 Des chiffres et des lettres.17.15 Un livre, des livres.17.20 Cap des Pins. &.17.50 Hartley, cœurs à vif. &.18.45 Les Z’amours de l’an 2000.19.15 1 000 enfants vers l’an 2000.19.20 Qui est qui ?20.00 Journal, Météo.20.55 Direct. Invité : Charles Pasqua.22.50 Expression directe. 23.00 Le Brasier.

Film. Eric Barbier. &.1.00 Journal, Météo.1.25 La 25e Heure. Les Enfants de Dieu

et leur prétendu prophète de l’amour.

FRANCE 316.40 Les Minikeums.17.45 Le Kadox.18.20 Questions pour un champion.18.45 Un livre, un jour.18.50 L’Euro, mode d’emploi.18.55 Le 19-20 de l’information, Météo.20.05 Fa Si La nouveau.20.35 Tout le sport.20.50 Consomag.20.55 Les Comancheros a

Film. Michael Curtiz. &.22.40 Météo, Soir 3.23.15 La Preuve par trois. La chasse.

0.05 Espace francophone.Chanter dans la francophonie no 5.

0.30 Des racines et des ailes.

CANAL +16.10 Le Vrai Journal.17.00 Anaconda, le prédateur a

Film. Luis Llosa. ?.

E En clair jusqu’à 20.4018.30 Best of

Nulle part ailleurs.20.30 Le Journal du cinéma.20.40 Docs événement.

Etre un homme aujourd’hui.20.40 Etre un homme aujourd’hui. Documentaire.22.25 Tous les mêmes ? Documentaire.22.50 22e rue Est. Court métrage. &.

23.05 Les Fantômes du passé aFilm. Bob Reiner (v.o.). %.

1.35 Hockey NHL.4.30 Go for Gold ! a

Film. Lucian Segura. %.

LA CINQUIÈME/ARTE16.30 Correspondance pour l’Europe. 17.00 Au nom de la loi. &.17.30 100 % question.17.55 Le Cœur de l’Ethiopie.18.25 Météo.18.30 Le Monde des animaux.19.00 Voyages, voyages. Buenos Aires.19.45 Météo, Arte info.20.15 La Vie en feuilleton.

A l’ombre des arènes [4/4]. 20.40 Thema.

Le blanc et le noir : la Belgique après Dutroux.20.45 Les Enfants de l’année blanche.22.05 Histoire de deuil.22.35 Autopsie d’une enquête.0.30 Débat. Le blanc et le noir :la Belgique après Dutroux.

0.45 Travellinckx. Court métrage. Bouli Lanners. &.

1.05 A chacun son dû a aFilm. Elio Petri (v.o.). &.

M 616.15 et 1.10 Boulevard des clips.17.35 Agence Acapulco. &.18.25 Loïs et Clark. &.19.20 Mariés, deux enfants. &.19.54 Le Six Minutes, Météo.20.10 Notre belle famille. &.20.40 Décrochage info, Passé simple.20.50 La Clé des mondes parallèles.

Téléfilm. Krishna Rau. &.22.30 Profiler. Planète intacte. %.

Modus operandi. %.0.10 La Maison de tous

les cauchemars.Le visiteur d’outre-tombe. %.

RADIO

FRANCE-CULTURE20.02 Les Chemins de la musique. [4/5].20.30 Agora. Claudine Le Tourneur d’Ison. 21.00 Lieux de mémoire.

Les grottes de Lascaux. 22.10 For intérieur.23.00 Nuits magnétiques.

Ecrire avec quel sexe ? 0.05 Du jour au lendemain.

FRANCE-MUSIQUE19.00 Restez à l’écoute.

Œuvres de Mozart, Haydn.19.40 Prélude.20.00 Toulouse les orgues.

Auch, Michel Bouvard et Jan-WillemJansen, orgues : Œuvres de Bach,Dumont, Titelouze, Muffat, Perrot.

22.30 Musique pluriel. Festival Présences99. Œuvres de Vivier, Panneton.

23.07 Papillons de nuit.Œuvres de Corq, Russell.

RADIO CLASSIQUE20.15 Les Soirées. Les Fêtes d’Hébé (extraits

de la suite d’orchestre), de Rameau, parl’Orchestre du 18e siècle, dir. Frans Brüggen. 20.40 John Ogdon, piano. Œuvres de Busoni, Tchaïkovski, Alkan, Liszt,Glazounov, Rachmaninov, Stravinski.

22.45 Les Soirées... (suite). Œuvres de R. Schumann, von Weber, Brahms.

ARTE20.40 ThemaUn documentaire bouleversant,Les Enfants de l’année blanche,ouvre la Thema consacrée à la Bel-gique après l’affaire Dutroux.Jacques Duez, qui donne des coursde morale dans les écoles commu-nales belges, a filmé en vidéo, pen-dant un an, les réactions de sesélèves, traumatisés par l’affaire.On croyait avoir tout vu, tout lu,tout entendu. On avait oubliéd’écouter les jeunes élèves...

CANAL +20.40 Etre un hommeaujourd’hui« Les hommes sont-ils en train d’in-venter une nouvelle identité etd’imaginer une masculinité diffé-rente ? », demande ce programmeen deux parties coordonné par Mi-chel Reilhac. Il n’y a plus doréna-vant de modèle masculin unique,nous dit un document intitulé Tousles mêmes ? Mais fallait-il pour au-tant dresser cette sorte d’inven-taire de la question masculine ?

PARIS PREMIÈRE21.00 Embrasse-moi, idiot a a

Un célèbre chanteur de charmetombe en panne d’essence dansune petite ville du Nevada. Un pro-fesseur de musique l’invite chezlui. Mais de peur que le chanteurne séduise son épouse, il la faitremplacer par l’entraîneuse du bardu coin. Billy Wilder passe, ici, aucrible de la dérision, la classemoyenne américaine et ses valeurshypocrites. Son style est brillant etgrinçant. Diffusion en v.o.

LeMonde Job: WMQ2204--0036-0 WAS LMQ2204-36 Op.: XX Rev.: 21-04-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:21,11, Base : LMQPAG 18Fap:100 No:1472 Lcp: 700 CMYK

36 I

JEUDI 22 AVRIL 1999

Tirage du Monde daté mercredi 21 avril 1999 : 550 841 exemplaires. 1 – 3

LE PARQUET de Paris a ouvert,vendredi 2 avril, une enquête pré-liminaire sur la gestion de l’Asso-ciation des républicains indépen-dants l ibéraux européens etsociaux (Ariles) financée, entre1992 et 1995, par l’ex-Parti répu-blicain, alors présidé par FrançoisLéotard. La justice semble s’inté-resser aux conditions dans les-quelles cette association a pris àsa charge, pour plus de 13 mil-lions de francs, des frais du PR etde M. Léotard, dont la locationd’un appartement parisien mis àla disposition de l’ancien mi-nistre.

Révélée par Le Canard enchaî-né, dans son édition du 21 avril,cette enquête intervient en margede l’instruction menée par lesjuges d’instruction parisiens Lau-rence Vichnievsky et Eva Joly surun emprunt fictif de 5 millions defrancs contracté, en 1996, par lePR auprès d’une coopérative fi-nancière. Les magistrates ont dé-couvert des documents ayanttrait à la location de l’apparte-ment occupé par M. Léotard.

Le parquet a décidé de dis-

joindre ces faits de l’affaire prin-cipale dans laquelle François Léo-tard a déjà été mis en examenpour « blanchiment d’argent » et« infraction à la législation sur lefinancement des partis poli-tiques ».

Par ailleurs, les policiers dési-gnés pour conduire les investiga-tions préliminaires paraissentégalement rechercher des élé-ments sur la prise en charge parAriles des salaires de personnesqui auraient, en fait, été affectéesà d’autres fonctions. Enfin, ilssemblent examiner les frais dedéplacement assumés par Arilespour le compte de dirigeants duParti républicain.

L’entourage de M. Léotard af-firme que l’appartement en ques-tion était mis à la disposition duparti afin d’organiser des réu-nions. Considérant qu’il s’agissaitd’un logement de fonction, lesproches de l ’ancien ministreajoutent que les comptes de l’as-sociation ont toujours été publiésau Journal officiel.

Jacques Follorou

Le parquet de Paris s’intéresseaux conditions de location

d’un logement à M. Léotard

Trois lycéens américains ont tué 25 personnesdans un établissement scolaire près de Denver

Après le drame survenu au Colorado, Bill Clinton appelle l’Amérique à « se réveiller »WASHINGTON

de notre correspondantVingt-cinq personnes ont été

tuées et une vingtaine d’autresont été blessées au cours d’unefusillade à Littleton, dans la ban-lieue de Denver (Colorado), mar-di 20 avril. Trois lycéens armés defusils, d’armes automatiques, debombes artisanales et peut-êtremême de grenades ont ouvert lefeu sur leurs camarades et leursprofesseurs pendant l’heure dudéjeuner à l’école Columbine,dans une banlieue aisée. Deuxétaient masqués et vêtus de noir,le troisième en blanc. Au termede la fusillade, deux des agres-seurs se sont donné la mort. Plu-sieurs complices auraient étéidentifiés puis arrêtés.

Les Américains ont été tenusen haleine pendant une partie dela journée par ce nouvel épisodedramatique de la violence en mi-lieu scolaire qui s’ajoute à unelongue série. Ils ont été informéspar la télévision, mais aussi pardes élèves qui ont appelé leur fa-mille ou même CNN avec leur té-léphone portable alors qu’ils

étaient enfermés dans desclasses. Ils ont raconté commentles membres de ce « Gang destrench coats », qui portaient enclasse de long manteaux noirs, sesont livrés à un véritable mas-sacre, visant en particulier les mi-norités ethniques – Noirs et His-paniques – et les membres deséquipes de sport.

Des centaines de policiers etdes unités d’élite sont intervenuspour ramener le calme. En fin dejournée, ils continuaient de fouil-ler les locaux à la recherched’autres victimes et d’éventuelsexplosifs piégés.

UN VÉRITABLE ARSENALSelon certains étudiants, ce

groupe, qui était replié sur lui-même et fanatique du provoca-teur chanteur de rock MarilynManson, se vantait de posséderun véritable arsenal et d’avoiracheté de nouvelles armes toutrécemment. Il avait même réaliséune vidéo à l’école sur ce thème.Un élève a raconté qu’un destueurs a tiré à bout portant dansle dos d’un autre lycéen : « Il

marchait tranquillement, il n’étaitpas pressé. » Après quoi, ils ontvisité la cafétéria, la bibliothèqueet des salles de classe, tirant surtout ce qui bougeait.

« DES MOTS, PAS DES ARMES »Une fois de plus, l’Amérique

s’interroge sur les causes dudrame, sur les motivations de cesjeunes tueurs, sur la facilité pourtous, y compris les adolescents etles enfants, de posséder et d’utili-ser des armes à feu en vertu du2e amendement de la Constitu-tion. En deux ans, la violence àl’école a fait 76 morts.

Intervenant en direct à la télé-vision, Bill Clinton, lui-même fa-vorable à une réglementationplus stricte, a déclaré : « Peut-êtreque l’Amérique se réveillera aprèsun tel drame, qui peut se produiredans un endroit comme Littleton(...) Nous savons que nous devonsfaire plus pour garder le contactavec nos enfants, leur apprendre àexprimer leur colère et à résoudreleurs conflits avec des mots, pasavec des armes. » Le président del’Association des psychologues

scolaires a ajouté que « l’accèsaux armes à feu est critique dansun tel cas », estimant qu’il n’estpas possible de « tuer ou blesserune quinzaine de personnes àcoups de couteau ».

L’opinion américaine est sansdoute plus traumatisée par ce quivient de se produire dans cettebanlieue plus éduquée que lereste du pays, où la moitié desadultes possèdent un diplôme,que par les bombardements enSerbie et au Kosovo. Nul douteque le pays va s’interroger à nou-veau sur cette société qui, auxdire d’un élève rescapé, est res-ponsable de ce qui s’est passé.Curieux États-Unis où la ventelibre d’armes à feu permet à desécoliers de se massacrer sans que– comme ce fut le cas il y a deuxans en Grande-Bretagne après ledrame de Dunblane – on prennedes mesures restrictives, mais oùbeaucoup frémissent à l ’ idéequ’un seul militaire américainpuisse être tué en ex-Yougo-slavie.

Patrice de Beer

Nouvelle mise en examen du présidentdu conseil général de Saône-et-LoireLE PRÉSIDENT du conseil général de Saône-et-Loire, René Beau-mont, a été mis en examen pour « abus de confiance, complicité et re-cel d’abus de confiance ». Datant du 22 février, cette décision vientd’être connue. Il avait déjà mis en examen, le 18 novembre 1998,pour « concussion ». Ces deux mesures font suite à un rapport de lachambre régionale des comptes révélant certaines irrégularités dansla gestion du conseil général. Cette nouvelle mise en examen sembleconcerner, d’une part, l’attribution annuelle d’une somme de150 000 F au club de football de Louhans-Cuiseaux (qui évolue enchampionnat National) par le biais de l’association de promotiontouristique et économique du département, Saône-et-Loire Promo-tion, aujourd’hui dissoute, et, d’autre part, l’utilisation d’une sommede 198 000 F à des fins de prospection d’entreprises aux Etats-Unis.Une troisième instruction est en cours. – (corresp.)

des troubles font 33 morts à Timor-Oriental et à BandaINDONÉSIE : trente personnes ont été tuées, mardi 20 avril, à Hé-ra, dans la banlieue de Dili, capitale du territoire de Timor-Oriental,par des milices proindonésiennes, a affirmé l’Union démocratiquede Timor-Est (UDT), mouvement indépendantiste cité par l’agenceportugaise Lusa. Le général Wiranto, commandant en chef de l’ar-mée et ministre de la défense indonésien, est arrivé en fin de journéemardi à Dili.D’autre part, une foule de musulmans a tué, mercredi 21 avril, uncouple de chrétiens d’Amboine d’ascendance néerlandaise et leurenfant, à Banda Neira, principale île de l’archipel de Banda, a rap-porté la police indonésienne. Depuis le début de la semaine, qua-rante-sept bâtiments, dont deux églises, une crèche et un presby-tère ont été incendiés à Banda Neira. – (AFP, Reuters.)

DÉPÊCHESa CAMBODGE : Nuon Paet, un ancien commandant khmerrouge arrêté pour l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes tou-ristes occidentaux au Cambodge en 1994, sera traduit en justice lasemaine prochaine à Phnom Penh, ont indiqué, mardi 30 avril, dessources judiciaires cambodgiennes citées par l’AFP. Il risque entretrois ans d’emprisonnement et la perpétuité. Il avait été arrêté enaoût dernier. – (AFP.) a ISRAËL : les islamistes de Nazareth ont rejeté mardi 20 avril unedécision d’Israël de construire une petite mosquée près de la basi-lique de l’Annonciation et ont réclamé un lieu de culte plus grand. Legouvernement israélien avait autorisé lundi la construction d’unemosquée de 504 m2 sur une partie d’un terrain où le maire chrétiende Nazareth, Ramiz Jeraisi, voulait construire un parvis pour ac-cueillir les pèlerins attendus pour l’an 2000. – (AFP.)a PATRIMOINE : le Comité international du Bouclier bleu (ICBS)demande à toute les parties impliquées dans l’actuel conflit des Bal-kans de respecter les accords internationaux pour la protection desbiens culturels (Convention de La Haye de 1954), notamment lesmusées, archives, monuments et bibliothèques. L’ICBS a été fondéen 1996 par quatre organisations non gouvernementales : le Conseilinternational des archives, le Conseil international des musées, leConseil international des monuments et des sites, la Fédération in-ternationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques.a ÉCONOMIE : la banque Paribas a annoncé mercredi 21 avrilavoir vendu la société Fichet-Bauche au suédois Guinnebo.a AUTOMOBILISME : l’équipage britannique de la Ford Focus,Colin McRae-Nicky Grist, a indiqué, mardi 20 avril, qu’il ne pren-drait pas, mercredi matin, le départ de la troisième et dernière étapedu Rallye de Catalogne, mercredi 21 avril. Dix-huitièmes à près d’unquart d’heure des leaders, les Français Philippe Bugalski et Jean-PaulChiaroni (Citroën Xara), ils ont considéré qu’ils n’avaient plus au-cune chance de bien figurer après leur victoire au Kenya et au Portu-gal.a BASKET-BALL : la finale de l’Euroligue masculine devait oppo-ser, jeudi 22 avril, à Munich (Allemagne) les Italiens du Kinder Bo-logne, tenants du trophée, aux Lituaniens du Zalgiris Kaunas, vain-queurs respectivement, mardi 20 avril, de Teamsystem Bologne(62-57) et des Grecs d’Olympiakos Le Pirée (87-71).