Noémie VERNEY Groupe 3

RAPPORT DE STAGE

Emmaüs 33 Urgence Sociale

Stage d’une demi journée par semaine

Maître de stage : Monsieur Gilbert MIRA

Responsable IUT : Monsieur Vincent BALOUP

Année 2005/2006 IUT Carrières Sociales

Filière : Animation Sociale et Socioculturelle

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RAPPORT DE STAGE

Emmaüs 33 Urgence Sociale

Stage d’une demi journée par semaine

Maître de stage : Monsieur Gilbert MIRA

Responsable IUT : Monsieur Vincent BALOUP

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SOMMAIRE

ERRATA ................................................................................................................................... 5

INTRODUCTION.................................................................................................................... 7

I. DELIMITATION DU CHAMP........................................................................................... 8 A) DENOMINATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL ET CADRE SOCIO-GEOGRAPHIQUE ............. 8

1) Dénomination de la structure d’accueil ........................................................................ 8 2) Cadre socio-géographique............................................................................................. 8

B) FONCTION SPECIFIQUE DU SYSTEME ORGANISE .................................................................. 8 1) Référence juridique........................................................................................................ 8 2) Valeurs de référence du système.................................................................................... 9 c) Quelles missions, quels objectifs, quels services rendus ou bien produits, pour quels publics .............................................................................................................................. 13 d) Le public....................................................................................................................... 15

C) MOYENS MIS EN ŒUVRE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS ................................................ 16 1) Moyens humains : les personnels, leurs qualifications, leurs contrats de travail, leurs statuts, la division du travail ............................................................................................ 16 2) Moyens techniques ....................................................................................................... 16 3) Moyens économiques et financiers .............................................................................. 18 4) Gestion du personnel et prise de décision ................................................................... 20 5) Communication interne et communication externe ..................................................... 20 6) Procédés de contrôle et d’évaluation du système d’animation ................................... 21

C) SITUATION DU SYSTEME D’ANIMATION PAR RAPPORT A SON ENVIRONNEMENT ................ 23 1) Rapports de dépendance dans l’accomplissement de la fonction de l’organisation ... 23 2) Collaboration avec les autres structures existantes .................................................... 23

II. ANALYSE DU PROJET DE STAGE ............................................................................. 25 A) MON PROJET DE STAGE..................................................................................................... 25 B) DEROULEMENT DU STAGE ................................................................................................ 25

1) Préambule .................................................................................................................... 25 2) En détails ..................................................................................................................... 28 3) De manière générale.................................................................................................... 33

C) IMPRESSIONS SUR LE STAGE.............................................................................................. 34 D) PISTES DE REFLEXION....................................................................................................... 36

III. ANALYSE DE LA FONCTION D’ANIMATION ....................................................... 37

CONCLUSION....................................................................................................................... 38

LISTE DES ANNEXES ......................................................................................................... 39

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ERRATA

Page 1, on lit ligne 13 : « On m’a laissé… », au lieu de « On m’a laissée… » Page 2, on lit ligne 21 « des vue aérienne », au lieu de « des vues aériennes » Page 3, on lit dans le dernier paragraphe, « L’association […] fondé », au lieu de « L’association […] fondée ». Page 4, dans le premier paragraphe figure une parenthèse qui n’a pas lieu d’être. Page 7, dans le troisième paragraphe avant la fin, on lit : « Le secteur […] est face à des situation » au lieu de « Le secteur […] est face à des situations », et dans l’avant-dernier paragraphe, on lit « […] et en le restituant en tant que citoyen » au lieu de « […] et en la restituant en tant que citoyenne ». Page 9 on lit dans le dernier paragraphe « C’est le cas de l’hébergement 20 %, les colis alimentaires 30 % et la prestation vétérinaire 90 %. » alors qu’il faut lire « C’est le cas de l’hébergement 20 %, des colis alimentaires 30 % et de la prestation vétérinaire 90 %. ». Page 10, on lit CAE (Contrat Emploi Consolidé) alors qu’un CAE est un Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi. Page 13, on lit en bas de la page : « Pour 100 euros dépensé » alors qu’il faut lire « Pour 100 euros dépensés ». Page 23, dans le dernier paragraphe concernant l’Atelier Textiles, on lit : « […] une promotion (un effort pour un acheté […]) », il faut lire : « […] une promotion (un offert pour un acheté […]) », dans la dernier ligne de ce même paragraphe, au lieu de « et les emmener chez elle », il faut lire « et les emmenait chez elle ». Enfin dans le paragraphe sur la Boutique Vêtements, on lit « les autres sont renvoyés sur l’atelier pour être recyclés » au lieu de « les autres sont renvoyées sur l’atelier pour y être recyclées ». Page 24, à la sixième ligne, on lit « fac au métier de la vente » au lieu de « face au métier de la vente ». Dans le dernier paragraphe, on lit « C’est une association agrée d’« éducation populaire » » au lieu de « C’est une association agréée d’« éducation populaire » ». Page 26, à la ligne 7, on lit « Les 2 personnes avec qui nous avons bavardés » au lieu de « Les deux personnes avec qui nous avons bavardées ». Page 31, on lit ligne 9 « Cette expérience m’a donné » au lieu de « Cette expérience m’a données »

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INTRODUCTION

Emmaüs : bourg de Palestine, près de Jérusalem. D’après l’Evangile de Luc, dans la Bible, Jésus y apparut à deux disciples après sa résurrection. Emmaüs, c’est aussi le nom d’une association très connue en France et dans le Monde. A Bordeaux, il existe une antenne sociale de cette association. Elle se situe sur le Cours de la Somme, non loin de chez moi. C’est la proximité qui m’a fait choisir cette association en priorité plutôt qu’une autre. Je me suis, dans un premier temps, rendue sur les lieux afin de savoir si l’association accueille des stagiaires. Etant donné que la réponse a été favorable. J’ai préparé une enveloppe contenant une lettre de motivation et un curriculum vitae que je suis allée déposer en main propre à un travailleur social. J’ai été convoquée pour un entretien le 12 octobre. Un travailleur social m’a reçue pour m’expliquer ce que pouvait m’offrir ce stage et pour vérifier s’il correspondait à mes attentes. On m’a laissé le choix d’aller ailleurs si je le souhaitais. J’ai accepté de réaliser ce stage dans cette structure afin de mieux la connaître et pour comprendre pourquoi je croyais que c’était une association catholique de charité alors que c’est une association laïque qui accepte tout le monde sans distinction. Ce stage a, donc, pu commencer dès le 19 octobre 2005. Je me suis engagée sur le long terme dans cette association et jusqu’à la fin de l’année scolaire, je m’y rendrai encore tous les mercredis après-midi. Je souhaite pouvoir avoir une action continue avec le public d’Emmaüs qui est fragile. De fait, je ne souhaite pas le déstabiliser encore plus par mon absence en cours d’année. Cela me semblerait un peu bizarre. Jusqu’à présent, j’ai accumulé un total de 50 heures de stage. Suite à la première rencontre avec un travailleur social, qui a été très chaleureuse, il s’est donc avéré que cette personne est mon référent pour le stage. Je lui ai parlé du fait que je me sentais une attirance pour le secteur social et que je souhaitais par ce stage en découvrir l’amplitude. C’est un champ d’intervention de l’animateur que je peux découvrir avec ce stage. De plus, cette association ayant une envergure internationale m’offre l’opportunité de découvrir le fonctionnement d’une grande association. L’intérêt de ce stage est de permettre aux étudiants de s’insérer dans une structure professionnelle et d’en découvrir les acteurs ainsi que les fonctionnements pour acquérir une plus grande connaissance du secteur social et socioculturel. Cela permet aussi aux étudiants de réfléchir à un thème de recherche pour la réalisation du mémoire de 2ème année qui s’inscrit dans cette continuité, et ainsi de conforter leur expérience pour leur projet futur.

Je souhaite par ce stage découvrir le fonctionnement en détail de la structure, observer et participer aux actions avec les professionnels de terrain.

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I. Délimitation du champ

A) Dénomination de la structure d’accueil et cadre socio-géographique

1) Dénomination de la structure d’accueil

Emmaüs 33 Urgence Sociale 246 Cours de la Somme 33 800 Bordeaux

2) Cadre socio-géographique Ce lieu se situe en plein cœur du quartier Nansouty. De nombreuses autres structures à caractère social sont situées sur le même territoire dont le Foyer Leydet, le Secours Populaire, le Vestiaire Saint Nicolas, le Foyer des douves, le SAMU social, l’Accueil de Jour… Dans ce quartier vivent un certain nombre de personnes en difficultés : personnes sans domicile fixe, mères célibataires, étudiants en situation précaire, personnes âgées, familles… Le quartier Nansouty se veut aussi un quartier où les gens sont issus de tous les milieux sociaux : des plus favorisés aux moins aisés. C’est un quartier où l’on observe de nombreuses contradictions. En témoigne cette étude sur les représentations sociales du quartier Nansouty réalisée au début de l’année 2006, qui est présente en annexe (Annexe n° 1 : Etude sur les représentations sociales). Certains endroits sont entièrement rénovés et d’autres, pas du tout. De même, sur le site internet : www.googleearth.fr, on peut se rendre compte que la majeure partie des habitats est constituée d’échoppes avec jardin comprenant une piscine, comme on peut le constater sur des vue aérienne tirées de ce site. C’est un quartier qui est très bien desservi par les transports en commun, beaucoup moins par les services de ramassage des ordures. Le site de la ville de Bordeaux propose une description riche de ce quartier dans la partie consacrée au quartier Nansouty - St Genès - Simiot - Barrière de Toulouse. Cette description figure en annexe (Annexe n° 2 : Description du quartier). Sa lecture nous apprend que c’est un quartier en mutation où déjà de nombreux travaux de réaménagement ont eu lieu, tel que l’ancien Hôpital des Enfants. L’association Emmaüs 33 Urgence Sociale est présente sur le Cours de la Somme depuis septembre 2000. Cette branche de la Fondation Emmaüs met l’accent sur l’action d’insertion.

B) Fonction spécifique du système organisé

1) Référence juridique

L’association a déposé son statut en préfecture. Une copie de cette déposition est en annexe (Annexe n° 3 : Statut de l’association).

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2) Valeurs de référence du système Emmaüs est le nom qu’a choisi Henri Grouès, alors député et prêtre, dit l’Abbé Pierre, qui s’est indigné contre l’injustice dès novembre 1949, à tout un mouvement qui se donne pour but la lutte contre la misère et ses causes en agissant pour que « chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité » (extrait du Manifeste Universel). Les différentes communautés Emmaüs accueillent des personnes en situation d’exclusion et de grande pauvreté, elles assurent leur réinsertion sociale en leur permettant de travailler à la récupération, au tri et à la vente d’objets provenant de dons. Le mouvement Emmaüs a également pour objectif de favoriser l’accès au logement des plus démunis, par le biais de différentes structures qui se chargent notamment de la réhabilitation de l’habitat ancien et de la construction de logements neufs grâce à des aides financières. Depuis plus de 50 ans, les grandes valeurs fédératrices et identitaires du Mouvement Emmaüs, telles que l’accueil inconditionnel, la reconnaissance de la capacité de chacun à être acteur de sa vie, à se prendre en charge, ainsi que la solidarité envers les plus démunis, se sont développées. « Accueillir sans restriction », cette valeur indique que quelque soit son parcours, son origine, son statut ou sa religion, la personne qui se présente dans une communauté Emmaüs a la certitude d’être accueillie dans le respect de la liberté et de la dignité de l’autre. Il existe au sein du mouvement Emmaüs plusieurs façons d’envisager l’accueil, qui se définissent en fonction du rapport au temps du demandeur et de la nature de ses besoins. Une personne peut demander à séjourner une longue période dans une communauté et y travailler, à se rendre chaque jour dans un centre d’Accueil de Jour et à bénéficier de plusieurs services d’accompagnement ou encore à être hébergé quelques nuits dans un centre d’urgence. L’accompagnement par des professionnels et des bénévoles permet aux personnes de retrouver un équilibre, de bâtir des projets et éventuellement de rentrer dans une démarche d’insertion à sa mesure. « Reconnaître à l’homme sa dignité et son identité » est une autre valeur du mouvement qui dit qu’accueillir une personne en difficulté, c’est également lui accorder la confiance et le respect dus à chaque être humain et lui permettre de retrouver une dignité et une place dans la société par le biais notamment de l’activité. Ainsi accueillie au titre de « demandeurs d’aides » dans les communautés ou les structures d’insertion, la personne sera placée dans la position d’acteur de projet, impliquant le plein emploi de toutes ses capacités. Cette activité permettra à la personne de retrouver une confiance en soi et d’accéder à l’autosuffisance. « Agir au nom de la solidarité » est la valeur qui fait office de moteur d’action du Mouvement Emmaüs. Celle-ci repose sur l’exercice concret de la solidarité, c’est-à-dire la volonté de rétablir l’égalité de tous devant la vie. Ainsi, Emmaüs a accueilli et accompagne des personnes en difficulté, mais leur permet également de devenir, à leur tour, et via leur activité au sein du Mouvement, de véritables acteurs de la solidarité : c’est grâce aux ressources générées par leur travail, notamment de récupération, que les groupes pourront développer des actions de solidarité locale, nationale et internationale (prêts sans intérêts aux familles surendettées, construction et réhabilitation de logements, soutien à des projets de développement…). « Créer une prise de conscience par la parole, par l’action » est depuis toujours la grande valeur pour laquelle Emmaüs se mobilise pour faire réagir l’opinion publique et les responsables politiques devant des situations d’exclusions intolérables. L’association est présente dans 45 pays dans le monde (pays développés, nouveaux pays industrialisés et pays en voie de développement), sous le nom d’Emmaüs International, fondé à Montréal, dont le siège social se situe à Alfortville dans le Val de Marne. Cette création date

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de 1971, où 95 associations venant de 20 pays différents sur 4 continents ont décidé de fonder ce mouvement, ayant pour but d’être l’organe de liaison et d’entraide mutuelle entre les pays à travers le monde. Emmaüs International est une association internationale, non gouvernementale et sans but lucratif. Après 20 années de créations de nouveaux groupes à travers le monde, la première rencontre mondiale d’Emmaüs adopte le Manifeste Universel. Ce dernier est présent en annexe : Annexe n° 4 : Manifeste Universel du Mouvement Emmaüs). Aujourd’hui, cette branche d’Emmaüs est implantée en Afrique (Cameroun, Burkina Faso, Bénin et la région des grands lacs) où elle tend la main aux plus faibles, elle apporte des soins et tente de transmettre son savoir-faire aux jeunes des rues dans les villes et aux jeunes du monde rural en ce qui concerne les activités agricoles, les activités scolaires et l’apprentissage de métiers. Elle est également installée dans de nombreux pays sur le continent américain : Argentine, Chili, Brésil, Colombie, Guatemala, Pérou et Uruguay en Amérique Latine où elle touche des quartiers urbains marginalisés. L’association œuvre en faveur de l’activité économique, fondée sur le travail des « chiffonniers » (Personne qui ramasse les chiffons ou des vieux objets pour les revendre), la promotion sociale et la défense des droits de l’Homme (éducation, santé, logement, travail, citoyenneté). En Amérique du Nord, Emmaüs International est présente aux Etats-Unis et au Canada, elle aide les familles rurales en leur apportant de nouvelles possibilités de productivité et de créativité. En Asie, l’association est présente au Japon, en Inde, en Corée, au Bangladesh et en Indonésie, elle touche un large public : les intouchables en Inde (Dalits), les handicapés au Japon et en Corée, les sans domicile fixe, les chômeurs et les enfants des rues. Elle tente d’avoir des actions de formation, de sensibilisation, en faveur du respect des droits de l’Homme. Elle essaie de démocratiser la culture et de soutenir l’artisanat. Enfin en Europe, Emmaüs International se divise en 4 régions : Europe du nord (Suède, Norvège, Finlande et Danemark), Europe de l’Est (Bosnie, Roumanie, Pologne, Croatie, Estonie) où elle aide les femmes seules, les réfugiés, les handicapés, les jeunes et les personnes âgées, elle leur propose des actions de récupération, du travail d’agriculture, accueille des réfugiés, aide à la création d’emploi. Elle y promeut des actions culturelles et de formation. Emmaüs est aussi présent dans la région Europe Centre Sud (Angleterre, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Irlande, Pays Bas, Portugal) et en France sous le nom d’Emmaüs France. Emmaüs France dépend d’Emmaüs International. Sa création date de 1985. Le mouvement est constitué de 115 communautés de compagnons, où 3 700 hommes et femmes vivent et effectuent des travaux de récupération. Les communautés de compagnons ont pour la première fois été créées en 1949. Les comités d’amis sont des bénévoles qui font le choix de partager du temps avec les compagnons, au service des objectifs de la communauté et du mouvement. Certains participent aux décisions et sont garants de la gestion et de la pérennité de la communauté. Ils regroupent plus de 2 000 bénévoles qui soutiennent les différentes actions de solidarité par leur travail de ramassage, de tri et de vente. Aujourd’hui, Emmaüs en France réunit plus de 225 groupes organisés en trois branches : la branche Communautaire, la branche Action Sociale et Logement et la branche Economie Solidaire et Insertion. Son objectif est de développer des réponses originales et complémentaires pour contribuer à endiguer les différentes formes de l’exclusion. Pour ce qui concerne la première branche, elle compte 115 communautés et une maison de formation des compagnons (organisme de formation).

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La branche Action Sociale et Logement regroupent : la Fondation Abbé Pierre (pour le logement des défavorisés), Emmaüs Habitat, France Euro Habitat (FREHA), Toits de l’Espoir, l’Association Immobilière Emmaüs, l’Association Emmaüs (Paris), Emmaüs Alternatives, Emmaüs Synergie, Emmaüs 33 Urgence Sociale, 43 SOS Familles, Saint Martin des Seignanx et SOS Boites de Lait. Enfin la troisième branche rassemblent : 37 Comités d’Amis, les Ateliers du Bocage, l’Atelier de Pierre, les Chantiers Peupins, Emmaüs Développement Bordeaux, Emmaüs Insert Albi, Emmaüs Insert Le Mans, Emmaüs Insertion Sarthe, Emmaüs Textiles Montpellier, Emmaüs Vêtements Chambéry, Frip’Insertion Marseille, Fripe Reims, la Friperie Solidaire, Emmaüs Mundolsheim, le Relais (le Relais Nord Pas de Calais, le Relais Atlantique, le Relais Bretagne, le Relais Cambrésis, le Relais Est, le Relais Soissons, le Relais Provence, le Relais Val de Seine, Façon Relais, Espérance, Interinser 62) et des Plateformes Textiles (Evira, Le Lien, Retritex, Trio, Tri 37). En France, l’Association Emmaüs est présente dans toutes les régions et dans presque tous les départements. En Aquitaine, le siège de l’association se situe à Parempuyre, en Gironde. Elle est le relais au niveau national des associations Emmaüs au niveau des départements : Dordogne (Périgueux), du Lot-et-Garonne (Agen), des Landes (Bayonne), des Pyrénées Atlantiques (Pau) et de la Gironde (Bordeaux). Sur Bordeaux, l’Association Emmaüs existe sous différentes formes. Tout d’abord il y a le Centre d’hébergement Emmaüs Bacalan situé Cours Dupré de Saint Maur, la Boutique Emmaüs Vêtements au 52 Rue du Palais Gallien, l’Atelier Textiles au 3 Rue Francis Garnier dans la zone commerciale Alfred Daney, l’Accueil de Jour au 159 Rue Pelleport, le Bric à Brac de Bazas, le Chenil de Tabanac (refuge des « clochards poilus ») et enfin l’association Emmaüs Insertion (dite Boutique Solidarité Fondation Abbé Pierre) située au 246-250 Cours de la Somme. « Boutique Solidarité » est un agrément que la Fondation Abbé Pierre attribue à tout lieu d’accueil pouvant offrir l’hospitalité à toute personne en difficulté, aussi longtemps que celle-ci en manifeste le besoin et le souhait, sans exclusive ni préalable et en respectant son anonymat. En 2002, le Conseil d’administration d’Emmaüs Insertion de Bordeaux décide de séparer l’action sociale de l’action d’économie solidaire, pour faire suite aux besoins et demandes des personnes en difficultés, mais aussi aux divers partenaires sociaux et associatifs. C’est ainsi que 2 nouvelles associations sont créées : Emmaüs 33 Urgence Sociale et Emmaüs Développement Bordeaux Emmaüs Développement Bordeaux fonctionne à partir des dons, de la récupération notamment du textile, du déchet informatique et bureautique. Les enjeux de ces activités sont multiples. Le premier objectif est de proposer une activité professionnelle à des personnes en grande exclusion, de reconstruire leur identité à travers le travail et d’envisager un avenir professionnel par le biais d’un bilan de compétences, d’action de formation, de stages en milieu professionnel, de recherches d’emploi dans le cadre du suivi de ces personnes. Le second objectif est de créer une activité économique solidaire qui permet par les bénéfices dégagés de soutenir les actions globales d’Emmaüs 33 Urgence Sociale. Enfin, ces activités permettent de pérenniser les emplois liés à ces activités. J’ai effectué mon stage au sein de l’association Emmaüs 33 Urgence sociale, auprès des travailleurs sociaux.

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Ce schéma ci-dessous permet de se rendre compte de l’organisation des différents secteurs, depuis Emmaüs International à la Boutique Solidarité de Bordeaux.

Emmaüs International

Emmaüs France

Emmaüs Aquitaine

Emmaüs Gironde

Emmaüs Développement

Bordeaux

Action Economie Solidaire Action Sociale

c

Emmaüs Insertion

t

t

Accueil de Jour

«

Bric à Bra

s

Boutique Vêtement

s

Atelier Textile

e

Atelier Coutur

»

Le Chenil des

Clochards poilus

Centre d’Hébergemen

Atelier Emploi

Atelier Logemen

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c) Quelles missions, quels objectifs, quels services rendus ou bien produits, pour quels publics

En 1991, le constat d’une aggravation des conditions de vie d’une partie croissante de la population incite le Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés à se doter d’un nouvel outil pour lutter contre les processus d’exclusion. La Boutique Solidarité a donc été conçue comme un accueil de jour inconditionnel et anonyme de toute personne en errance et en difficulté dans le but de lui apporter les aides nécessaires à l’évolution positive de sa situation. La Boutique Solidarité s’affiche comme une réponse dans la lutte contre l’exclusion menée par Emmaüs. Elle se situe comme « un premier maillon dans une chaîne d’actions et de services, en amont de toute action d’insertion ». Sur Bordeaux, la Boutique Solidarité est un lieu ressource offrant, à tous, des prestations de base, des services, des activités. Ceux-ci sont autant de support de travail avec les accueillis, dans le but de retisser le lien social et de faire émerger une demande. Enfin, la Boutique Solidarité propose également un accompagnement social et professionnel de la personne. A la vue des chiffres en constante progression, la détérioration des situations précaires est grandissante. L’équipe sociale d’Emmaüs est au quotidien confrontée à l’urgence, à l’augmentation de demandes d’hébergement et de logement, mais aussi au désir, exprimé par les personnes accueillies, de construire et d’avancer dans la réalité sociale et économique d’aujourd’hui. Chaque jour des personnes orientées par le CAIO (Centre d’Accueil, d’Information et d’Orientation), le 115, les différentes structures d’hébergement… font le tour des associations pour exprimer leur demande d’un « toit ». Le problème de l’hébergement, qui est une condition préalable à toute démarche d’insertion, notamment dans le monde du travail, reste pour beaucoup une réalité inaccessible. Emmaüs se pose chaque jour la question de comment faire face à une situation sociale qui semble aller en s’aggravant ? L’association tente d’apporter des réponses à l’urgence mais aussi à plus long terme, aux difficultés que vivent les personnes précarisées. L’association propose de nombreux services et a su développer un partenariat avec diverses associations et services sociaux locaux. Le réseau est régulièrement « saturé » et nombre de personnes ne trouvent pas de solutions adéquates pour leurs multiples et diverses demandes. L’équipe d’Emmaüs 33 Urgence Sociale dans son ensemble refuse de baisser les bras. Plus que jamais des notions d’accueil, d’écoute et d’accompagnement restent les fondements sur lesquels s’appuie l’ensemble des actions menées. Le secteur Action Sociale de la Boutique est face à des situation de précarité, d’exclusion et de pauvreté qui sont souvent le cumul de problématiques : parcours de vie difficile sur fond d’échecs individuels, scolaires, économiques et sociaux où se greffent des ruptures affectives, familiales ou conjugales. La démarche d’actions des travailleurs sociaux de l’équipe porte sur tous les éléments constitutifs de la personne et repose sur le respect de la personne, grâce à l’insertion. La parole donnée aux accueillis permet de renouer le contact et d’engager un processus de socialisation. Cette première phase permet d’établir une vision globale des problématiques à évaluer. A savoir : le caractère d’urgence de la situation, les ressources immédiatement mobilisables de la personne, le rapport de la personne à son histoire de vie, la projection dans l’avenir. Cette première approche permet le démarrage du processus d’insertion et la mise en place de l’organisation du parcours négocié avec la personne. Entamer des démarches en collaboration avec la personne et non à sa place permet d’impliquer la personne dans son histoire, en lui redonnant une part active à sa vie et le resituant en tant que citoyen.

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Le rôle du travailleur social est de valoriser les démarches entreprises, de dédramatiser les échecs, d’évaluer la capacité à réaliser les objectifs et à les adapter en fonction des possibilités de chacun, de ramener la personne vers la réalité. Le suivi mis en place, s’organisant autour du projet de la personne, va permettre d’affiner un diagnostic et d’adapter les démarches pour tendre vers un mieux être, un retour aux droits communs, à l’autonomie. Face aux problématiques lourdes que peuvent rencontrer certains accueillis, le traitement de différentes situations nécessite des orientations, un partenariat où le travailleur social joue un rôle de médiation. L’Association a développé des relations étroites avec de nombreux partenaires dans le champ du travail social, de l’insertion et de la santé afin de trouver la réponse la plus adaptée à chaque situation. La méthodologie est basée sur deux principes : l’individu est acteur de son parcours et l’Association s’adapte au rythme de la personne. D’autres services, proposés par l’association, dans le but de mieux répondre aux besoins des personnes accueillies, engagent des coûts importants. C’est le cas de la distribution alimentaire. L’association achète à la Banque Alimentaire environ chaque année 32 tonnes de denrées alimentaires, soit en moyenne 300 kg de produits alimentaires par jour de distribution (2 fois par semaine le mardi et le vendredi). Ce service permet de mieux répondre à l’urgence des besoins, mais aussi de soutenir l’action et le travail social engagé. L’inscription sur l’aide alimentaire se fait par le biais d’une rencontre avec un travailleur social qui évalue le soin et le soutien. Cette évaluation se fait sur la parole de la personne et avec le plus de discrétion possible à moins que l’inscription soit déjà négociée par l’intermédiaire d’une orientation. Le recours à ce service fait suite à des situations d’urgence, il peut être exceptionnel et ponctuel notamment chez les jeunes ou les personnes en errance vivant en squat, à la rue, chez les personnes en appartement autonome. Lors de ces rencontres, même éphémères, il est possible de créer un lien, d’engager une relation qui peut parfois amener les personnes à connaître un lieu ressource et leurs droits. Cela peut aussi être l’occasion d’aboutir à un relais avec les assistantes sociales de secteur. L’accueil à la Boutique est sans rendez-vous, les gens viennent, attendent leur tour dans le couloir. C’est un endroit qui se veut différent des services sociaux habituels. Les gens ne sont pas obligés ni contraints, ils peuvent prendre la décision de poursuivre leur action insertion comme de la suspendre. L’accueil fait par les travailleurs sociaux se veut simple, exempté de tout rapport hiérarchique, les gens sont au même niveau. La distribution alimentaire est basée sur le principe solidaire de venir chercher un colis seulement en cas de besoin. Ce système n’est pas sujet à trop d’abus, les personnes se sentent responsables de la mise en place de ce service. Les Chèques Services de la Fondation Abbé Pierre sont des tickets qui permettent de répondre à l’urgence de certaines situations et surtout d’acheter de la nourriture pour des personnes en insertion. Ces chèques permettent également à l’association d’acheter une partie de l’aide l’alimentaire et des fournitures diverses pour l’Accueil de Jour. C’est une aide qui doit rester exceptionnelle pour les usagers. Il existe également le Fonds de Solidarité et de Proximité, il a été créé pour répondre immédiatement à des situations d’urgence. Il est alimenté par le Mouvement Emmaüs et des associations partenaires à raison de 10 000 euros environ par an. Il est le moyen de répondre à des besoins, des nécessités ou des projets qui ne trouvent pas de financement ou d’autres solutions. Le traitement des demandes, présentées par l’équipe sociale est quasi immédiat, adapté à l’urgence des situations.

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d) Le public Il y a 3 catégories de personnes accueillies au sein de la Boutique : il y a les nouveaux accueillis (moins de 6 mois), les accueillis réguliers qui viennent depuis plus de 6 mois et moins de 2 ans. Enfin, les accueillis installés sont ceux qui viennent depuis plus de 2 ans. Parmi les nouveaux accueillis, on en distingue 2 types : les personnes orientées et les volontaires. Les orientés le sont par leur travailleur social même s’il n’y a aucune obligation de venir à la Boutique, certaines personnes n’ont guère le choix de refuser. En général, cette orientation repose sur une aide précise (douche, colis alimentaire…), ce n’est pas un public particulier, il correspond à celui des CMS, CCAS, du CAIO… Les volontaires viennent de leur propre chef sur la Boutique ou amenés par des connaissances. Ce sont surtout des gens de passage de tous âges. Certains, après une première approche, sont satisfaits du mode d’accueil, la Boutique fait peu à peu partie de leur paysage, ils deviennent alors des réguliers. Les réguliers sont inscrits dans une démarche d’insertion. Régulièrement ils rencontrent un travailleur social, cherchent un appartement, un travail… en fonction de leur situation. La fréquentation de la Boutique leur permet d’être dans un lieu à l’abri des regards et du mauvais temps. Ils peuvent se faire aider pour remplir des dossiers, avoir des adresses, passer un coup de téléphone. Ce public est essentiellement constitué d’hommes de 25 à 50 ans qui vivent généralement en foyers d’urgence. Les installés, après une présence de 2 années, retrouvent pour certains une vie normale. Ils se sont stabilisés, sont logés en appartement autonome, ils vivent avec des revenus très modestes comme le RMI (Revenu Minimum d’Insertion) ou l’AAH (l’Allocation pour Adultes Handicapés)… D’autres vivent dans la clandestinité et poursuivent leur vie marginale. Enfin certains ayant pris l’habitude de venir à la Boutique continuent de la fréquenter avec leurs rythmes. Pour eux l’Accueil de Jour est leur bistrot du coin. Ce sont plutôt des hommes de 40 ans, n’habitant pas trop loin de la Boutique. Les nouveaux accueillis représentent près de 60 %, les réguliers et les installées 40 %. A noter que les installés ne représentent que 1,4 % du public accueilli au sein de la Boutique. L’observation des chiffres montre que l’Accueil de Jour est très fortement fréquenté par des hommes isolés avec 93 % Rue Pelleport et 72 % Cours de la Somme. En ce qui concerne les femmes, elles représentent 8 % des fréquences. Elles sont plus présentes au 250 du fait qu’elles s’inscrivent plus dans une démarche d’insertion, notamment en venant aux ateliers. De plus pour les rares familles ou couples reçus, ce sont souvent elles seules qui font les démarches. Elles ont une présence très discrète, elles sont parfois inabordables, souvent accompagnées sans pour autant être en couple. Cependant, étant donné que la fréquentation de la Boutique est essentiellement masculine, on peut penser que cela ne les attire pas. Certes les femmes en situation d’errance sont moins nombreuses que les hommes, mais ce pourcentage ne reflètent pas la réalité des femmes fréquentant ces lieux. De plus, il existe à Bordeaux des structures strictement réservées à l’accueil des femmes. La proportion d’étrangers est en constante augmentation. Ils représentent presque 50 % du public. A noter que du fait que l’accueil soit anonyme, il est difficile pour les personnes qui accueillent de faire la différence entre des personnes d’origine étrangère mais françaises et les nouveaux migrants. Les pays les plus représentés sont le Maroc, l’Algérie et les pays de l’Est tels que la Moldavie, la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne, la Russie. Il a y également une augmentation des personnes venues de l’Afrique noire (Congo, Côte d’Ivoire, Angola…). Les jeunes représentent 15 % du public accueilli. Certains services proposés par l’association sont plus investis que d’autres par les jeunes. C’est le cas de l’hébergement 20 %, les colis alimentaires 30 % et la prestation vétérinaire 90 %. La faible fréquentation des jeunes sur la structure est aussi la conséquence de l’orientation des travailleurs sociaux vers des structures plus appropriées. Souvent, ils sont dans la provocation ou dans la revendication gratuite, ils 15

sont rejetés par les autres accueillis. Ils ne se sentent pas à l’aise même avec les règles plutôt souples que la structure a mis en place. L’interdiction de fumer et de consommer des produits illicites est mal vécue. De même s’ils sont accompagnés de chiens, la vigilance des accueillants redouble avec une demande légitime de calme et de responsabilité : tenir les chiens en laisse. Souvent après avoir consommé une boisson, ils quittent les lieux en râlant ou en se plaignant sur le fait que personne ne souhaite les aider.

C) Moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs

1) Moyens humains : les personnels, leurs qualifications, leurs contrats de travail, leurs statuts, la division du travail L’ensemble des travailleurs de la Boutique Solidarité du 250 Cours de la Somme représente 8 personnes. Odile a fait des études à l’université et a obtenu une Maîtrise en Lettres. Pierre-Jean a aussi fait des études à l’université et a validé une Maîtrise en Biologie. Jean-Pierre a un DEFA et un DUA (Diplôme Universitaire d’Animation). Gilbert est Educateur Spécialisé et a un DUT (Diplôme Universitaire et technologique) Carrières sociales en Animation Sociale et Socioculturelle. Evelyne est Educatrice Spécialisée. Marie-Hélène est Monitrice Educatrice. Frédérique a un DEFA (Diplôme d’Etat aux Fonctions d’Animateur). Et Corinne a une Licence en Lettres. Toute l’équipe sociale est salariée d’Emmaüs et travaillent 30 h par semaine. Il y a un roulement. Les responsables des ateliers sont soumis à la convention de formation et travaillent aussi 30 h par semaine. Hormis Pierre-Jean qui est en CAE (Contrat Emploi Consolidé). Ils sont tous en CDI (Contrat à Durée Indéterminée). Ils ont tous le même statut et ont plus ou moins d’ancienneté ou sont passés par d’autres fonctions au sein de l’association.

2) Moyens techniques L’association n’est pas à la pointe de la technologie. Les travailleurs sociaux disposent de 2 ordinateurs pour faire un peu de traitement de texte, mais bien souvent ce sont les secrétaires qui se chargent de cette tâche de mise en page. Un seul ordinateur est connecté à internet mais il n’est utilisé que pour les ateliers emploi et logement. Les travailleurs sociaux prennent des notes sur ce que disent les personnes, ils repèrent les problèmes. Ils ont chacun, sur un bureau, un téléphone mais il n’y a pas une ligne téléphonique par téléphone. C’est la personne qui s’occupe de l’accueil qui a le standard téléphonique. Les travailleurs sociaux ont un abonnement mensuel à une revue sur le travail social. Tout ce que doit savoir un travailleur social pour être en phase avec la réalité et proposer les meilleurs services aux personnes, s’y trouve. Cela les tient au courant de l’actualité et des nouvelles procédures. En fait, il y a 4 bureaux, dont 3 dans une même pièce qui sont séparés par une étagère ou un paravent, le quatrième bureau se trouve dans une pièce adjacente. Les travailleurs sociaux, du fait qu’ils travaillent 30 heures par semaine, n’occupent pas toujours le même poste de travail, ils tentent de privilégier au mieux les instants de convivialité dans l’accueil des personnes. Le

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mercredi est le « jour des enfants », dans les faits, les gens se rendent moins à la Boutique que les autres jours de la semaine, c’est donc une journée où il y a peu de passages et où seulement 2 travailleurs sociaux sont présents : un homme et une femme. Ce sont les accueillis qui choisissent la personne avec qui ils préfèrent s’entretenir. Bien souvent les hommes souhaitent être suivi pas une femme et les femmes préfèrent être accompagnées, dans leur démarche, par des hommes. En revanche, cela n’est pas généralisable au public jeune. En effet, les jeunes femmes se dirigent plus volontiers vers les travailleuses sociales plutôt que vers les travailleurs, comme pour fuir une image paternaliste. Les jeunes hommes, quant à eux, ne souhaitent pas toujours être suivis par les femmes et s’orientent vers les travailleurs sociaux, comme pour régler leurs problèmes entre hommes et pour laisser de côté le penchant pour la prévention des femmes. Les moyens dont disposent les travailleurs sociaux sont donc modestes, bien que ces derniers puissent aussi compter sur le soutien du Bric à Brac et des ateliers emplois et logement. De plus, leur réseau partenarial leur permet une large offre de solutions aux problèmes des personnes, telles que les sans-papiers. D’autre part, du fait que l’Association s’autofinance en grande partie (la majorité), elle s’offre ainsi « le luxe » de n’avoir que peu de compte à rendre, au quotidien, à des financeurs tels que le département ou la région. Nous reviendrons sur ces deux points plus loin dans le développement. Un autre des principaux moyens dont dispose l’association est le site sur lequel elle est implantée. Le 250 Cours de la Somme se trouve à équidistance de la Place de la Victoire et de la Barrière de Toulouse, proche de la gare, du samu social, du foyer Leydet. Cela offre la possibilité à de nombreuses personnes fréquentant ce quartier de venir dans l’association. De plus, le 250 Cours de la Somme se trouve être une ancienne maison bourgeoise, ayant autrefois appartenue à un médecin, c’est un lieu qui peu paraître assez glacial (partie des domestiques, mur recouvert de boiseries foncées, grande table rectangulaire, escalier impressionnant, tapis, hauts plafonds, grand jardin, grande porte…) mais qui au final est chaleureux grâce à l’accueil réservé. De même, dans cette maison, les portes ne sont jamais fermées, à peine sont elles poussées lorsque des moments de plus forte confidentialité s’imposent. Les personnes ont le droit de refuser qu’un stagiaire assiste à leur entretien avec un travailleur. Le fait que l’accueil soit chaleureux est aussi un moyen pour mettre les gens à l’aise. D’autre part, la Boutique est un lieu qui marche de bouches à oreilles. Volontairement, elle ne fait pas de promotion pour mettre en valeur ses actions. D’une part, faire de la communication est une activité qui coûte cher et qui ne fait pas partie des priorités du Mouvement. D’autre part, cela permet, aux personnes qui viennent, de rester anonymes vis-à-vis des passants. En effet, quiconque n’est jamais rentré dans ce lieu, dans cette grande maison bourgeoise, ne peut se douter qu’à l’intérieur y travaillent des personnes qui aident les plus démunis. Par exemple, lors du forum des associations, se déroulant au mois de septembre, chaque année, à Bordeaux, l’association a été sollicitée pour tenir un stand, elle a décliné l’invitation. C’est une stratégie de leur part pour rester dans le confort, eux aussi, de l’anonymat, ils travaillent à l’échelle humaine, ils se connaissent tous, l’équipe est petite et cela leur convient. Il n’y a pas de volonté de développer leur service puisque dans leur idéal il est voué à disparaître. De plus, c’est un lieu qui est quand même bien repéré, et pour preuve le nombre de stagiaire faisant des demandes et le couloir de la maison qui n’est que rarement vide.

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3) Moyens économiques et financiers Les ressources du Mouvement Emmaüs sont composées du chiffre d’affaires lié à l’activité de récupération et de recyclage soit 117,7 M€, des loyers perçus qui représentent 65,4 M€, des subventions essentiellement dans le secteur de l’Action Sociale et du Logement 29,5 M€ et d’autres produits dont les dons : 41,2 M€.

Origine des ressources du Mouvement Emmaüs en 2004

46%

26%

16%

12%

chiffre d'affairesloyers perçusautressubventions

Les trois branches de Emmaüs France ont chacune leur bilan. En ce qui concerne le stage que j’ai effectué, seule la branche Action Sociale et Logement semble intéressante. Pour la branche Communautaire, le total des produits des communautés en 2004 s’était élevé à 86,7 M€, soit une augmentation de 9,74 % par rapport à 2003. Ces produits dont constitués à près de 86 % par les activités liées à la récupération. Les subventions ne représentant que 2 % du total des produits. Pour l’année 2004, l’Action Sociale a su mettre en œuvre des actions très diversifiées pour lutter contre la très grande exclusion : l’Accueil de Jour de personnes à la rue avec un éventail de services (domiciliation, aide alimentaire, administratif, etc.), l’Hébergement Social d’Urgence et Accueil de Nuit, la mise à disposition de logements transitoires (3 à 24 mois), l’animation de quartier, l’alphabétisation et la lutter contre l’illettrisme, l’accompagnement social pour l’accès aux droits (RMI, formations, etc.), l’accompagnement des familles dans le cadre de la prévention du surendettement et de l’expulsion par le prêt sans intérêt (SOS Familles).

Type d’actions Accueil de jour Information et orientation

Hébergement d’urgence

Hébergement social

272 989 passages 3 300 familles et/ou personnes 329 802 nuités 151 988 nuités

Prévention et lutte

contre le surendettement

Nombre de familles reçues en 2004

Nombre de prêts accordés en 2004

Montant des prêts accordés en 2004

4 026 1 450 1 532 712 € Pour le Logement, le bilan de l’année 2004 montre que les actions concernant les domaines suivants : la construction et la réhabilitation, la gestion de logements sociaux, la requalification urbaine, le développement et l’entretien patrimonial, le financement de projet de construction et de réhabilitation à l’étranger.

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Les ressources des différentes structures proviennent des loyers perçus 65 384 k€, de l’appel à la générosité publique 21 760 k€, des financements publics 20 330 k€, autres 5 693 k€ et de la contribution de groupes Emmaüs 347 k€.

Provenance des ressources pour la branche Action Sociale et Logement

57,5

19

18

50,3

0%

20%

40%

60%

80%

100%contribution degroupes Emmaüsautres

financementspublicsappel à la générositépubliqueloyers perçus

Pour la branche Economie Solidaire et Insertion, les ressources ont pour origine le chiffre d’affaires généré par les activités, les subventions et autres.

Origine des ressources pour la branche Economie Solidaire et Insertion

81%

13%6%

chiffre d'affairessubventionautres

Mis à part la brochure sur le Bilan Economique et Social de Emmaüs France pour l’année 2004, il a été difficile de prendre connaissance d’un bilan de la structure Emmaüs 33 Urgence sociale. Les rapports d’activités sont consultables. En revanche, en ce qui concerne le bilan cela n’a pas été possible sur ce stage car le service de la comptabilité n’est pas ouvert le mercredi après-midi. De même, après avoir demandé s’il y avait la possibilité d’avoir accès à des informations sur le bilan de l’association, il m’a été dit que ce sont des gros documents très détaillés puisque la transparence doit être faite pour l’Etat, la Région et le Département ainsi que la Caisse d’allocation Familiale et la Fondation Abbé Pierre, pour des raisons concernant la fiscalité des associations, ce sont des documents illisibles pour les non-avertis. Pour 100 euros dépensé, l’association Emmaüs France a consacré, en 2003 :

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15 53 17 14 1

0 20 40 60 80 100 120

pour 100 € de ressources

activité de jour l'urgence linsertion fonctionnement associatif autres activités

4) Gestion du personnel et prise de décision Le personnel de la branche Communautaire compte au total 839 personnes salariées. A cela il faudrait ajouter tout le réseau de sympathisants et de bénévoles qui représentent en moyenne 25 à 30 personnes par communauté, ce sont les Amis. Ils font partie intégrante de l’activité de la communauté qu’ils soutiennent en fonction de leurs compétences et de leurs disponibilités. L’association estime à plus de 757 000 le nombre d’heures bénévoles réalisées par les 3 146 Amis des communautés, soit l’équivalent de 473 temps pleins. Le personnel de la branche Action Sociale et Logement : Il y a 100 compagnons, 787 salariés (emplois administratifs ou travailleurs sociaux) et 863 bénévoles. Enfin le personnel de la branche Economie Solidaire et Insertion comptait, en 2004, 1 673 postes salariés sont 54 % dans les établissements Relais, 27 % dans les Structures d’Insertion et 19 % dans les Comités d’Amis.

5) Communication interne et communication externe En ce qui concerne la communication interne au sein de la structure dans laquelle j’ai effectué ce stage, les travailleurs sociaux se réunissent tous les vendredi matin. C’est l’occasion pour échanger des informations concernant la manière dont ils s’occupent de certaines personnes, pour essayer de trouver d’autres solutions, ou de meilleures réponses aux problèmes, faire part de leur ressenti, pour transmettre leur expérience… C’est souvent un moment où les voix portent. Chacun n’hésitent pas à dire ce qu’il pense. Cette équipe sociale est parfois même amenée à rentrer en conflit avec le président et les membres du conseil d’administration de l’association lorsque des décisions sont à l’encontre de leur travail. Il a été question, pendant la durée de mon stage de l’ouverture ou non de l’Accueil de Jour pendant la période hivernale car cela engendre des frais importants, comme les salaires des accueillants, les boissons… De plus, ce lieu a déjà été pris pour cible par des personnes mal intentionnées et cela a aussi engendré des coûts pour le remplacement du matériel. De même, certains règlements de compte entre personne, souvent liés à la drogue, font quelquefois que les accueillants sont obligés de fermer le lieu et de mettre toutes les personnes dehors, et du fait que certaines personnes les menacent, ils sont parfois contraints de faire appel à la police pour rentrer chez eux. Il semble que l’ensemble des salariés de Emmaüs 33 Urgence Sociale communique beaucoup avec ceux d’Emmaüs Développement Bordeaux, par téléphone, pour faire appel à eux en ce qui concerne les personnes dont ils s’occupent (besoin de meubles, vêtements…). De plus, souvent les stagiaires se rendent sur les différentes structures de l’Association pour en faire connaissance et c’est là aussi un moment où les salariés communiquent.

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De même que la présence d’un press-book leur permet d’archiver les articles de presse les ayant directement ou indirectement concernés. Concernant la communication externe, l’association Emmaüs International publie La Lettre d’Informations d’Emmaüs International qui parait quatre fois par an, soit en langue française, anglaise ou espagnole. Ils comprennent tous un édito du président, des informations sur les évènements s’étant produits, un point sur les actions menées. Ils renseignent le lecteur sur les modifications de l’organisation, ils contiennent également un dossier dont les thèmes varient, une partie concerne des appels à la solidarité et un portrait en quelques pages. L’association publie aussi les actes des colloques ayant eu lieu, il est possible de les consulter sur le site internet : www.emmaus-international.org. L’association Emmaüs France, quant à elle, propose de nombreuses brochures en couleur et en noir et blanc. Via les sites internet de l’Association Emmaüs (Paris) et d’Emmaüs France respectivement : www.emmaus.asso.fr et www.emmaus-france.org, on peut se les faire parvenir par courrier ou bien les consulter. Certains exemplaires de ces brochures sont disponibles dans le couloir du 250 Cours de la Somme et sur les étagères du 159 Rue Pelleport. Il y a plusieurs formes de brochures : il y a La Lettre d’Emmaüs France qui est publiée une fois par mois. La diffusion de ces Lettres est assurée grâce au concours des compagnons de la Communauté de Service Emmaüs de Paris. Ensuite il y a le petit journal qui s’appelle Solidaires pour la Justice qui est le journal de tous : Amis, Salariés, Compagnons, Responsables, Bénévoles. Chacun peut aider à sa réalisation en proposant des idées d’articles, des actualités de groupes ou réagir en apportant des commentaires… Il suffit pour cela de contacter par email la personne qui s’en occupe. Enfin il y a des tracts qui sont destinés à présenter l’Association Emmaüs. Mais, il y a également des cartes postales qui sont disponibles, elles sensibilisent sur les risques de l’exclusion et de la précarité et des petits prospectus qui font la promotion des actions menées par le Mouvement comme par exemple la lutte contre l’illettrisme. Au niveau plus local, l’Atelier Textiles de Bacalan à Bordeaux s’était lancé dans la réalisation d’un petit journal (une feuille A3 pliée en deux), mais par manque de temps, la publication est aléatoire. Chacun peut y écrire un petit article, raconter son quotidien dans l’association Emmaüs Développement Bordeaux.

6) Procédés de contrôle et d’évaluation du système d’animation Dans toutes les structures d’Emmaüs il est possible d’organiser des animations. L’animation concerne des activités culturelles et sportives qui favorisent l’expression individuelle et la réinsertion des personnes accueillies que ce soit en Accueil de Jour ou en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Ces activités sont très diverses : randonnées, art et bricolage, concert, atelier d’écriture, sorties en mer, karting, voile, équitation… Pendant les vacances, des séjours sont organisés pour les enfants et les familles. Concrètement, sur Bordeaux, il y a déjà eu des ateliers poteries et dessin sur l’Accueil de Jour. Sont également mis en place de manière informelle des jeux de société. Cela a la vocation de distraire, de permettre aux personnes de s’exprimer par d’autres moyens que la parole et de créer du lien social : entre les accueillis et les accueillants et entre les accueillis eux-mêmes. Il y a le projet de mettre en place un écran de télévision pour retransmettre les matchs de la Coupe du monde de football. Certains risques sont pris en compte, comme le fait que cela n’incite pas les gens à aller chercher du travail et un logement. Un arbre de Noël est aussi organisé lorsque les accueillis ont des familles avec des enfants. Un bon repas est préparé et des petites attentions attendent les enfants sous le sapin. Cela ne se fait pas le jour de Noël mais quelques jours avant. Les cadeaux des enfants sont neufs et

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sont achetés par l’association avec le fonds de solidarité. C’est l’occasion de ne pas laisser les gens seuls et de créer un moment chaleureux. Un autre genre d’animation a été mené durant l’année 2005. En effet au mois de mai dernier, le samedi 7 mai 2005, un tournoi de foot a été organisé. C’étaient les troisièmes Rencontres Nationales du Football Solidaire qui ont eu lieu à Toulon. Sur le site de l’Atelier Textiles dans la zone Alfred Daney, les employées ont confectionné des vêtements à partir des dons et ont ainsi organisé un défilé de mode : Défilé Griff’Emm, au mois de juin 2004. Plusieurs personnes sont venues y assister. En fait, les employées rêvaient de création : une fresque pour la décoration de Noël, des coussins, des couettes, des rideaux avaient jusqu’alors étaient les seules réalisations de l’Atelier couture. Au printemps 2004, les couturières ont été mises au défi d’imaginer et de réaliser des modèles « customisés ». Vêtements au rebut, bouts de dentelles, tissu ont été repris, entre leurs doigts, sous l’œil critique de toute l’équipe, un brin de modernité. Les collègues ont été réquisitionnées pour les essayages et tests en tous genres. Depuis, des changements ont eu lieu, l’Atelier couture a été déménagé dans un nouvel Atelier couture/repassage/création au 250 Cours de la Somme et ces créatrices en herbe n’ont guère le temps de se consacrer à la confection de vêtements. Elles travaillent surtout maintenant en fonction de la demande des clients. Mais nous aborderons ce point plus loin dans le développement. Les évaluations de ces évènements se sont faites sur le terrain. Les organisateurs de ces évènements ont constaté les appréciations des participants qu’elles soient positives ou négatives. C’est en discutant avec eux qu’il est possible de recueillir des impressions. Les enseignements tirés de ces animations sont nombreux. Tout d’abord, ils ont été générateur de lien social, cela a donc contribué à la lutte de tout le Mouvement Emmaüs contre l’exclusion et la précarité. Ensuite, c’est encourageant pour l’équipe organisatrice, cela redonne du dynamisme. Pour ce qui est de l’évaluation des actions menées par les travailleurs sociaux de l’association, ce sont les personnes chargées de l’accompagnement qui sont aux premières loges. Ce sont elles qui se rendent compte de l’évolution dans le parcours de vie des gens. Certains accueillis, d’ailleurs, ont une réelle volonté de s’en sortir, d’autres préfèrent mener une vie dans l’errance. En fait, tout dépend du projet que les gens ont engagé avec l’association Emmaüs. Si la personne s’est inscrite dans une phase de réinsertion, il sera possible d’évaluer sa réinsertion. En revanche, si la personne ne vient que pour les services proposés, alors il ne sera pas toujours évident de suivre son parcours. De même que toutes les personnes ne sont pas en situation d’accompagnement dans des démarches de réinsertion par le biais de l’association Emmaüs 33 Urgence Sociale. De nombreuses personnes ont recours à l’association pour des conseils et sont déjà intégrées dans la vie active. C’est grâce au système de l’ALT (Aide au Logement Temporaire), qui est une solution de transition, proposant un hébergement pour une durée de 6 mois renouvelable, que les travailleurs peuvent évaluer au mieux les effets de leurs actions. Cette aide sollicite une participation de 45 € par mois à la personne qui en bénéficie. L’ALT permet, par l’accompagnement social qu’il implique, d’inscrire la personne dans une démarche de parcours. Un contrat écrit est passé entre l’accueilli et le référent social, choisi ou désigné, soulignant les engagements des uns et des autres et les objectifs fixés communément en terme d’insertion et de retour vers le droit commun. Ce temps accordé par l’ALT permet à la personne de retrouver des repères dans un cadre à dimension humaine, de reconstruire son identité et de se projeter dans l’avenir. Ce temps permet également de mesurer la faisabilité du projet de son réaménagement possible en fonction de la réalité que rencontre la personne. L’ALT est un temps qui fait naître le désir d’un « meilleur ».

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C’est aussi un dispositif qui, par sa souplesse d’adaptation, sécurise l’individu. Le temps de cet accueil peut être, en effet, étudié selon chaque cas, au mieux des besoins de chacun. Les moments traumatisants que connaissent certaines personnes dans leur histoire de vie nécessitent parfois un temps de reconstruction de plus de 6 mois. Par conviction, l’association s’engage à rester le soutien, le relais de ces personnes.

C) Situation du système d’animation par rapport à son environnement

1) Rapports de dépendance dans l’accomplissement de la fonction de l’organisation Du fait que l’association Emmaüs Insertion ait des financements qui proviennent en grande partie de ses activités (des Bric à Brac, de l’Atelier Couture, la Boutique Vêtements, des loyers versés, la récupération et le ramassage des encombrements, etc.), elle peut entièrement financer les salaires de ses employés. Elle arriverait presque à l’autosuffisance. Elle s’offre ainsi le luxe de n’avoir que peu de compte à rendre, au quotidien, à des financeurs. Malgré tout, l’association fonctionne aussi avec des subventions du département de la Gironde et de la région Aquitaine mais aussi de la Caisse d’Allocations Familiales. De plus, la Fondation Abbé Pierre finance presque tout ce qui attrait aux logements, cela procure une sensation de confort dans la gestion des différentes structures. Ce sont les personnes qui vivent dans les communautés qui réalisent les ouvrages de réhabilitation et restauration. Les dons que font les particuliers et les entreprises privées à l’association se font aussi bien en nature (bien immobilier, bénévolat, dons de vêtements, de meubles…) qu’en somme d’argent, cela permet aussi d’alléger bien des procédures. L’association rend compte de l’utilisation de ses sommes d’argent lors des bilans annuels organisés avec eux. De plus à Emmaüs 33 Urgence Sociale, l’ensemble de l’équipe est constitué de professionnels. Le choix de ne pas avoir de bénévoles a été motivé par le fait de proposer des services de qualité et ayant une réelle efficacité sur le terrain. De cette manière, les activités qui sont productrices de ressources, au sein de l’association, assurent le paiement des salaires de tous.

2) Collaboration avec les autres structures existantes Le réseau partenarial développé, au fil des années, par les travailleurs sociaux de l’association Emmaüs 33 Urgence Sociale permet une large offre de solutions aux problèmes des personnes. Voici la liste de l’ensemble des partenaires qui sont à nouveau susceptibles d’être contacté par l’association :

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Dans le domaine de

la santé Dans le domaine du

social Dans le domaine de

l’insertion En ce qui concerne

les étrangers Le CHU* Les CMS* (PMI*) Les centres d’alcoologie CEID*, Centre Montesquieu, les centres de toxicomanie Médecin du monde La maison d’arrêt de Gradignan CPAM* La COTOREP* Service de Médecine Interculturelle

CAF*, CRAMA*, MSA* CMS*, CCAS*, DDAS*, CLI* Missions locales Les associations : entraide protestante, secours catholique, secours populaire, CAIO*, Prado/Samu, Association Saint Vincent de Paul, Sud-Ouest Solidarité… Les différents services de tutelle

Associations Intermédiaires Entreprises d’Insertion par l’Economique ANPE* L’ARESCJ*, le SPIP*

Le SSAE* Les associations : Asti*, Boulevards des Potes, Alifs*…

∗ CHU : Centre Hospitalier universitaire, CMS : Centre Médico-Social, PMI : Protection Maternelle

Infantile, CEID : Comité d’Etude et d’Information sur les Drogues, CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie, COTOREP : Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel, CAF : Caisse d’Allocations Familiales, CRAMA : Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Aquitaine, MSA : Mutualité Sociale Agricole, CCAS : Centre Communal d’Actions Sociales, DDAS : Direction Départementale des Affaires Sociales, CLI : Commission Locale d’Insertion, CAIO : Centre d’Accueil, d’Informations et d’orientation, ANPE : Agence Nationale Pour l’Emploi, ARESCJ : Association de Réadaptation Sociale et de Contrôle Judiciaire, SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, SSAE : Service Social d’Aides aux Emigrés, Asti : Association de Solidarité aux Travailleurs Immigrés, Alifs : Association de Lien culturel Familial et Social.

C’est un véritable réseau qui se divise en 4 domaines : le domaine de la santé, le domaine du social, le domaine de l’insertion et un autre domaine, plus spécifique, concernant les étrangers. Lors de ce stage, j’ai pu aller à la rencontre de certains de ces partenaires. Ces rencontres se sont révélées très intéressantes, notamment sur le plan formateur, pour ce qui a été des actions concrètes, qu’ils étaient amenés à conduire étant donné leur partenariat, et sur le plan personnel. J’ai pu apprécier le large panel associatif de la ville de Bordeaux et l’emplacement de ces associations dans la ville.

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II. Analyse du projet de stage

A) Mon projet de stage D’une part, l’intérêt de ce stage a d’abord été, pour moi, de m’insérer dans une structure professionnelle. Cela impliquait de partir à la découverte des acteurs et du fonctionnement en détail de cette structure, en vue d’avoir une plus grande connaissance du secteur social. De manière sous entendue, il était aussi question d’envisager de participer, en tant que stagiaire, aux actions avec les professionnels de terrain, d’entrer dans un lieu associatif, d’observer les agissements concrets sur le terrain, de connaître les partenaires et de faire connaissance avec le public concerné. D’autre part, ce stage était aussi l’occasion de tenter de définir une part du métier d’animateur social et socioculturel, plus particulièrement d’animateur social et ainsi de conforter mes expériences pour mon futur projet professionnel. Je souhaitais aussi, en début d’année, profiter de ce temps de pratique pré-profesionnelle pour réfléchir à des thèmes de recherche pour le mémoire. Evidemment, je souhaitais aussi pouvoir proposer des animations. Voila telles qu’elles étaient mes ambitions pour ce stage.

B) Déroulement du stage

1) Préambule Depuis septembre 2000, la Boutique Solidarité est constituée de 2 lieux : le 143 rue de Bègles et le 246-250 Cours de la Somme. Le 143 Rue de Bègles ou 159 Rue Pelleport (2 entrées) est un lieu d’accueil toute l’année, ouvert de 8h à 18h du lundi au vendredi, la présence du travailleur social est discrète et passagère. Il accueille inconditionnellement tout public et constitue un lieu d’accueil basique avec comme priorité les services suivants : des boissons chaudes diverses (thé, café, chicoré, lait) et viennoiseries (selon la banque alimentaire), des toilettes, une information culturelle, des mises à disposition de jeux de société, des ateliers ponctuels (dessin, poterie…), la distribution de la banque alimentaire. 4 personnes par équipe de 2 sont chargées de garantir cet accueil. Ils ont des contrats de travail à temps partiel. Cette nouvelle répartition des missions a permis de mieux définir le rôle qui incombe à chacun des acteurs de l’association. Le 246-250 Cours de la Somme met l’accent sur l’action d’insertion. C’est un lieu où l’on vient essentiellement pour s’entretenir avec un travailleur social mais c’est aussi un lieu qui offre des services. Effectivement, 4 sortes de services sont facilement accessibles, ils permettent un mieux-être immédiat mais servent aussi à développer un rapport à soi plus

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estimable. Ces services ont pour but de contribuer à la réparation de l’image corporelle qui n’est que trop abîmée chez les personnes en errance. Un service de douches et laverie est proposé : il y a 3 douches, 2 WC, 2 machines à laver et 1 sèche-linge. Il fonctionne sur le créneau horaire de 10h à 12h tous les matins du lundi au vendredi. Le service douche et laverie est réservé en priorité aux personnes en errance et sans domicile, la laverie est aussi ouverte aux personnes suivies dans le cadre d’un accompagnement. Prenant en compte les difficultés économiques que rencontrent les personnes accueillies, ces services sont entièrement gratuits. Le public concerné est essentiellement masculin (97 %) et situé dans la tranche d’âge 26-35 ans, public le plus touché par l’exclusion (44 %). Le service de coiffure que la Boutique a mis en place, permet un accès à un service de coiffure en lien avec le Centre Technique de Coiffure. C’est un service accessible après l’établissement d’un bon coiffure délivré par l’Association. La gratuité concerne uniquement les coupes pour homme, une participation est demandée pour les coupes féminines. Le service vestiaire existe sous 2 formes : un vestiaire d’urgence qui dépanne immédiatement la personne dans le besoin pour un change et un autre type de vestiaire qui consiste à répondre à un besoin global de vêtements qui est évalué par un travailleur social dans le cadre d’une démarche d’accompagnement. Enfin, le service vétérinaire a peu à peu été mis en place en partenariat avec « l’Association Vétérinaire pour tous ». Il permet aux personnes accueillies de faire soigner leurs animaux gratuitement. En fait, un bon est délivré à cet effet par la Boutique lors de la présentation de justificatifs de personnes ayant de faibles revenus ou étant sans ressource. D’autre part, la Boutique Solidarité offre aussi des services de type administratif avec la mise à disposition d’une boîte postale, d’un téléphone, d’un photocopieuse et l’envoi de courrier. Organigrammes des différentes branches d’Emmaüs sur Bordeaux :

Figure 1: Organigramme 246 Cours de la Somme, Action Sociale

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Figure 2 : Organigramme 250 Cours de la Somme, Economie Solidaire

Figure 3 : Organigramme de la Boutique Vêtements, rue du Palais Gallien (Economie Solidaire)

Figure 4 : Organigramme au 159 Rue Pelleport, Accueil de jour (services basiques)

Figure 5 : Organigramme au Bric à Brac de Bazas, Economie Solidaire

Figure 6 : Organigramme à L'Atelier Textile, Rue Francis Garnier (Economie Solidaire et Insertion)

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Figure 7 : Centre d'Hébergement de Bacalan, location et Aide au Logement Temporaire

Figure 8 : Chenil de Tabanac, le refuge des "clochards poilus", insertion

2) En détails Une après-midi type commence dès 14h et se termine à 18h. 5 personnes sont toujours présentes au 250 Cours de la Somme : une personne s’occupe de l’accueil en personne et au standard, 2 travailleurs sociaux (une femme et un homme), une personne s’occupe de l’entretien de la maison et une personne chargée de l’Atelier emploi. A ces personnes s’ajoutent les stagiaires et le public. Il y a toujours entre 1 et 6 stagiaires, en majorité de sexe féminin, en cours de formation pour devenir éducateur spécialisé, assistante sociale, conseiller en économie sociale et familiale, animateur social et socioculturel, titulaire d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle ou d’un Brevet d’Etudes Professionnelles. Le public, nous l’avons vu est essentiellement composé d’hommes en situation précaire. Il y a également le Président de l’Association qui, de temps en temps, est de passage sur le site. En tant que stagiaire en première année à l’IUT Carrières sociales, filière Animation sociale et socioculturelle, j’ai été présentée à l’ensemble des personnes présentes le jour de mon arrivée. Cela a été pour moi l’occasion de repérer les personnes et leurs rôles dans l’association. Ce stage a, dans un premier temps, été organisé de telle manière que les stagiaires puissent avoir des temps de paroles avec leur responsable de stage de manière plutôt libre. Suite à l’observation, il est donc possible de poser des questions, d’avoir des compléments d’information, des certitudes ou des réponses à des questionnements. En fait, les travailleurs sociaux, lorsque aucune personne ou aucun dossier ne les retient à leur bureau, viennent spontanément vers les stagiaires pour discuter de leur stage, pour répondre à leurs questions, pour apprendre à se connaître, pour raconter des grands moments comme des petits moments, pour parler de l’actualité, pour jeter un coup d’œil sur nos ébauches de rapports de stages… De la même manière, les stagiaires, selon leur aisance, peuvent aller passer du temps avec un travailleur social pour l’observer dans son travail, pour écouter des parcours de vie, en retrait par rapport aux personnes faisant appel à lui.

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Ensuite, ce qui était intéressant c’était de pouvoir sortir de la structure pour aller à la rencontre des autres lieux Emmaüs dans la ville de Bordeaux et des partenaires dans le domaine de la santé, du social de l’insertion et des étrangers. Au retour de ces visites, en général aux alentours de 17h, il est à nouveau possible de s’entretenir avec nos référents de stage ou les autres travailleurs sociaux ainsi que les autres stagiaires. Le détail des différentes visites :

• Atelier Textiles La première visite, que j’ai effectuée en compagnie d’une autre stagiaire, a été celle de l’Atelier Textiles, Rue Francis Garnier. Ce lieu est particulier d’une part, puisqu’il est un peu reculé par rapport à la ville de Bordeaux, mais il est situé dans un endroit plutôt stratégique, car proche du quartier du Grand Parc, des Aubiers et de Bacalan. D’autre part, ce lieu rassemble un service meubles et un service vêtements. Le service meubles occupe la majeure partie des locaux. Il concerne le Bric à Brac, c'est-à-dire le magasin qui vend des objets, des meubles… Ce magasin est ouvert l’après-midi en même temps que le service vêtements. C’est ici qu’il y a le service des déménagements et le petit atelier rénovation, réparation. Certaines personnes, en instance de régularisation, qui font partie du public d’Emmaüs viennent prêter mains fortes aux employés, notamment pour les livraison de meubles (porter, transporter des objets de l’Atelier Textiles vers des particuliers ou vers l’autre Bric à Brac du Cours de la Somme ou des déménagement de meubles des particuliers à l’Atelier Textiles). Ces personnes sont des bénévoles, qui préfèrent venir aider plutôt que d’attendre que leur situation s’améliore ou pas. Par manque de temps ils ne réparent plus beaucoup sauf si vraiment ce n’est pas grand-chose et que ça en vaut la peine. Le service vêtements est, quant à lui, dans un petit coin du local. 6 femmes y sont employées. Le matin, l’essentiel de leur travail consiste à une activité de tri qui permet soit la mise en vente du produit en l’état ou après quelques retouches, soit le reconditionnement du textile en chiffons. Certains de ces articles ont servi à l’élaboration de vestiaires demandés par la Communauté ou par les travailleurs sociaux pour des personnes en grande difficulté. L’après-midi, dans l’espace magasin, le site a été aménagé, permettant ainsi la vente aux particuliers. Cet espace aménagé avec soin permet à l’atelier de maintenir une activité économique pérenne et d’initier le personnel en insertion aux techniques de la vente. Un coin mercerie a été aménagé, de même qu’une pièce est réservée à des vêtements de plus grande qualité et dont le stock est régulièrement renouvelé en fonction des saisons. Dans cette pièce sont aussi présents des produits en rapport avec l’actualité (costumes pour le carnaval, tenues de soirée pour noël, anoraks pour l’hiver…). Est également présent un petit endroit réservé aux accessoires (ceintures, bijoux pacotilles, foulards, sacs…). Les clients sont des personnes souvent démunies, des personnes à la recherche de quelque chose de précis, les habitués des fripes, les boutiques de fripes, des troupes de théâtre… Pour les meubles, beaucoup de brocanteurs se ruent dès l’ouverture afin de ne pas rater les objets et meubles de grande valeur. Les prix sont peu élevés et ont pour but d’être symbolique et de représenter la valeur de l’achat. En fait, pour le personnel, il est bon que même les personnes démunies payent les choses, car cela est tireur de leçon. A savoir que tout se paye et que pour avoir des choses, il faut s’en donner les moyens. Cela est pour eux, leur manière de montrer aux gens que dans la vie, pour s’en sortir il faut pouvoir subvenir à ses besoins. Une personne m’a racontée qu’une cliente qui habite dans une caravane venait régulièrement les supplier pour qu’ils lui donnent les choses qu’elle avait choisies pour ses enfants. Les employées ont refusé, estimant que les prix demandés n’étaient pas très élevés, car en plus il y avait une promotion (un effort pour un acheté au rayon enfant), et que les aides versées aux familles pour éduquer les enfants peuvent

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largement servir à couvrir ces frais. Au final, cette cliente, mère de famille faisait mine de partir et revenait avec tous les articles pour les payer et les emmener chez elle.

• La Boutique Vêtements Le second endroit où je me suis rendue, toujours avec une autre personne stagiaire est la Boutique Vêtement de la rue du Palais Galien. 2 personnes en sont responsables. Le système de fonctionnement repose sur le don de vêtements qui sont triés par le personnel, ne gardant et ne mettant en vente que des pièces en très bon état, les autres sont renvoyés sur l’atelier pour être recyclés. L’enjeu de la Boutique de vêtements est de vendre des vêtements très corrects à bas prix et de permettre à une clientèle aux revenus modestes ou à la recherche de la marque de pouvoir s’habiller à moindre frais. Elle propose depuis 5 ans un service retouche qui est assuré par l’Atelier Couture du Cours de la somme. C’est aussi un milieu professionnel où la personne en insertion s’enrichit d’une solide expérience, où elle peut évaluer ses aptitudes personnelles et professionnelles fac au métier de la vente et professionnalise ses gestes. Malgré son activité économique, la boutique continue de fournir des vestiaires pour les plus démunis lorsque la demande lui en est faite par un travailleur social. Le chiffre d’affaires de la Boutique ne cesse de progresser depuis quelques années. Il sert à payer les salaires et les frais de ce magasin et a permis, depuis 2002, de pérenniser l’emploi d’une des deux personnes. C’est un lieu qui a du succès d’une part par la qualité du tri effectué et d’autre par le fait que le lien social est entretenu par la parole et les échanges entre vendeurs et clients et entre les clients eux-mêmes. D’ailleurs, nous avons été très chaleureusement accueillies et pas simplement parce que nous étions stagiaire ! On nous a offert un petit café et des petits biscuits et on nous a confié la responsabilité de la boutique pendant quelques moments afin que les employées puissent s’occuper du tri des vêtements d’hiver en arrière boutique. Ainsi nous avons pu aussi aller à la rencontre des clients, les conseiller sur des vêtements en cabines d’essayages… lors de notre passage, il y a eu 11 personnes, 8 femmes dont une avec un enfant en bas âge et 2 hommes, personnes parmi lesquelles environ 5 à 6 étaient retraitées. Tous n’ont pas acheté de vêtements. Certains étant venus pour y déposer des affaires, d’autres à la recherche de quelque chose de précis comme des pelotes de laine pour tricoter. Cette boutique est toute petite comparée à l’arrière boutique dont la surface est au moins multipliée par trois. Les prix vont de 1 à 20 € et c’est entrée libre pour tout le monde.

• L’Atelier Couture Le troisième lieu est l’Atelier couture/repassage/création. Il est situé au premier étage du 256 Cours de la Somme. Il y a 2 employées. Elles fonctionnent à la demande, c'est-à-dire quand des personnes, ou des familles leur proposent des petits travaux de couture (ourlets, reprises), des confections particulières (coussins, serviettes, rideaux, nappes…), des créations (sacs, pantalons, jupes, salopette…) ou du linge à repasser. Elles organisent leur journée en fonction de ces demandes. Leur emploi du temps est varié. L’Atelier est ouvert de 9h à 12h et de 14h à 17h du lundi au vendredi. Il est pratiqué une politique tarifaire pour permettre l’accès de ce service aux personnes à revenus modestes : les prix sont préférentiels. L’association Emmaüs Développement Bordeaux a réalisé une petite affiche qui est disponible aux caisses dans la Boutique et dans les magasins pour leur faire un peu de publicité, si bien que c’est un succès, elles ont beaucoup de travail et donc peu de temps à consacrer à la création. Cette visite s’est accompagnée par la même occasion de la visite du Bric à Brac. Il y a deux personnes qui y sont salariées. Leur activité consiste à mettre en vente des objets issus de dons à petits prix.

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Ils s’inscrivent tout à fait dans la grande tradition d’Emmaüs et à une échelle plus réduite, proposent les mêmes services qu’à l’Atelier Textiles. Le Bric à Brac est ouvert du lundi au samedi de 14h à 18h.

• L’association Boulevards des potes Le quatrième lieu où je me suis rendue en mission d’information, avec un stagiaire, est l’association « Boulevard des Potes » située Rue Bergeret à Bordeaux. C’est une association agrée d’« éducation populaire » qui a été créée en 1991 sur l’initiative de militants associatifs, de travailleurs sociaux et d’universitaires. Elle a pour mission de lutter contre toutes les formes de discriminations et d’aider les initiatives de solidarité (les collectifs de quartiers, les associations qui démarrent en prêtant leurs locaux…). Elle est ouverte à tous, bordelais et non bordelais. Elle fait partie du réseau associatif du quartier Saint Michel. Ils sont 5 salariés : un directeur, un responsable de formation, un responsable des animations urbaines, un responsable des animations culturelles et une personne qui se charge de la gestion administrative de l’association. Ils ont plusieurs champs d’actions parmi lesquels : la formation (Brevet d’Etat d’Animateur Technicien de l’Education Populaire spécialité Activités sociales et vie locale option Animateur socio-urbain, séminaires de formation continue autour de la lutte sur les discriminations), la promotion de la culture et du lien social (expos, rencontre, café associatif…), l’animation urbaine (bal, repas de quartier, sport de quartier, la fête de la musique…), l’accompagnement associatif (l’association sert de « siège social », de boite aux lettres à 5 ou 6 associations…). Il y a beaucoup d’échanges entre ces associations, qu’ils hébergent et eux, du fait qu’ils aient beaucoup de points communs. Ces associations ont la possibilité de tenir des permanences en leur sein. Ils ont beaucoup de partenaires qui sont surtout des partenaires financeurs de projets. Emmaüs 33 Urgence Sociale et Boulevard des potes sont partenaires car ils sont amenés, l’un et l’autre, à orienter des personnes entre eux. Emmaüs avec des motivations telles que retrouver du lien social, rencontrer des gens. En effet, étant donnée que Boulevard des Potes est une association implantée dans un quartier populaire, les personnes ne sont pas toujours au courant des animations qu’il y a dans leur quartier et cela leur permet de rencontrer leur voisinage, de se rendre compte qu’ils ne sont peut-être pas les seuls dans la situation où ils se trouvent, que d’autres sont aussi passés par là, qu’ils s’en sont sortis, etc. Inversement, Boulevard des potes se permet de conseiller certaines personnes, étant en situation de précarité ou bien d’exclusion, à venir à Emmaüs pour essayer de réfléchir à des solutions à leurs problèmes.

• Le Bistrot de l’Association d’Aide à l’Insertion Sociale Icare Ensuite, avec tous les stagiaires nous nous sommes rendus au bistrot de l’Association d’Aide à l’Insertion Sociale Icare, situé Rue Ausone à Bordeaux. C’est un lieu tenu par 6 éducateurs, les adhérents et les non adhérents sont au même niveau. C’est en discutant avec des usagers que nous en découvrons le fonctionnement et la raison d’être. Ils ont d’ailleurs l’habitude de rencontrer des stagiaires et ne sont pas étonnés d’entendre les études dans lesquelles nous nous sommes engagées. Nous apprenons que tous les jeudis il y a des animations comme des concerts, des spectacles, ou des films « 4 étoiles », c'est-à-dire des bons films qui sont suivis de débats. Dans ce Bistrot, il n’y a pas d’alcool à vendre. Tous les jeudis à 14h a lieu la réunion des adhérents. Il y a toujours entre 7 et 8 personnes. Les adhérents et certains volontaires « chevronnés » animent les ateliers avec des intervenants professionnels. Il y a la présence d’un psychiatre qui reste discrète avec qui, s’ils le veulent, ils peuvent s’entretenir. Nous avons rencontré deux jeunes hommes qui vivent avec l’Allocation pour Adultes Handicapés, l’un d’eux est maniaco-dépressif et l’autre nous dit avoir des troubles autistiques, 31

entendre des voix et culpabilise beaucoup. L’un des deux nous apprend qu’il va souvent à la Clinique Béthanie à Talence pour y suivre une psychothérapie. Il nous apprend qu’il prend beaucoup de médicaments et qu’il a souvent l’impression que ça le déconnecte de la réalité, que ça le fait enfler et qu’à cause de ça il n’arrive pas à avoir de relation de couple stable, car il n’a pas confiance en lui. Il pense que ses parents sont trop proches de lui. Lui aussi a fait des études à l’université en sociologie mais c’était étouffant, oppressant, il n’arrivait pas à savoir comment s’organiser, cela le paniquait et il a abandonné dès le premier semestre. Il aimerait bien, d’ailleurs, pouvoir reprendre des études, mais il nous dit que c’est la fatalité. En fait, c’est un lieu où les gens se livrent, échangent des propos sur leur vie. J’ai eu l’impression que ces deux jeunes hommes voulaient nous transmettre quelque chose. La communication est d’autant plus facilitée par une ambiance de convivialité (décoration chaleureuse, musique pas trop forte, lampe d’ambiance…). De même, dans la partie au fond du bistrot, qui est aménagée comme une estrade et où sont présents des ordinateurs connectés à internet, il est possible d’organiser des petits spectacles. Les 2 personnes avec qui nous avons bavardés, nous expliquent aussi que les éducateurs sont très sensibles à la décoration, ils y passent de la « très bonne musique », il y a un petit canapé. Les gens viennent ici pour se reposer, ces personnes pensent qu’on ne peut pas avoir le même regard sur la société quand on vient ici. En fait, quand on lit la brochure on se rend compte que c’est un lieu un peu plus complexe. Le Bistrot est ouvert à tout le monde pour se parler, écouter, rencontrer, s’entraider, pour donner une autre image de soi que celle des clichés de l’exclusion. En effet, l’association lutte contre l’exclusion, propose à toute personne concernée de prendre part à des actions collectives qui modifient l’image, le regard et les étiquettes posées sur ces situations de souffrance. Elle vit des cotisations de ses membres et de subventions dans le cadre de partenariats avec des institutions publiques. Elle fonctionne comme une démocratie participative où chaque membre contribue, par sa réflexion et ses actions, à la réalisation des objectifs et où il élit des représentants siégeant dans les instances décisionnelles et exécutives (Conseil d’Administration et bureau) de l’association. L’association est présente sur 4 lieux : le Bistrot, Artisse, le Centre de consultation et la Résidence. Un de ces lieux : l’Artisse est un espace de création, qui est, lui-même, une création artistique collective, inscrit dans un projet culturel, pour s’impliquer dans l’organisation, la rencontre, l’accueil de compagnies de théâtre, d’artistes, de groupes de musique, pour réfléchir ensemble et débattre des questions de santé, de culture, de multimédia et d’actualité. Il est situé dans la rue Ausone. Le Centre de Consultation est un endroit pour prendre soin de soi, pour parler de son histoire et de sa souffrance. C’est un espace de réflexion personnelle, de parole, d’écoute seul ou en groupe. Il se situe au sein même du Bistrot, lors de ce que l’on appelle la réunion des adhérents, tous les jeudi après-midi vers 14h. La Résidence est composée de logements meublés à durée limitée, pour apprendre à vivre seul et avec les autres, à gérer un quotidien. C’est un lieu qui a été crée avec l’envie de pouvoir y faire développer l’autonomie des personnes, pour leur permettre de changer quelque chose dans leur vie. Elle est située Rue Maucoudinat à Bordeaux. L’association ne dit pas accueillir un public de personnes psychotiques, mais c’est pourtant bien ce qu’elle fait. Ce sont les travailleurs sociaux d’Emmaüs 33 Urgence Sociale qui au retour de notre visite nous ont demandé de dire les impressions que nous avons eues dans ce lieu et qui nous l’ont appris.

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• L’Accueil de Jour Enfin le dernier lieu visité a été l’Accueil de Jour, ne pouvant pas y aller avant une décision du Conseil d’Administration d’ouvrir ce lieu l’après-midi, je n’y suis pas allée avant le mois de janvier. C’est un endroit qui est situé au croisement de la Rue de Bègles et de la Rue Pelleport. Là aussi, si on ne sait pas que c’est un Accueil de Jour, on ne peut pas le deviner. Il n’y a pas d’indices nous informant de la présence d’un tel lieu. Moi-même j’ai du faire la rue 2 fois avant de trouver l’endroit et après avoir demandé à des commerçants qui n’étaient pas davantage au courant. Il y a une dizaine de tables, une quarantaine de chaises, un comptoir, des toilettes et la possibilité de boire des boissons chaudes telles que du thé, du café, de la chicoré et du lait gratuitement. 4 personnes se chargent de l’accueil, 3 hommes et 1 femme. Elles fonctionnent par équipe de 2. C’est ouvert de 8h à 14h et lors du plan hivernal les horaires d’ouverture sont agrandies : de 7h30 à 17h du lundi au dimanche. Les personnes entrent et vont jusqu’au comptoir ou un accueillant prend leurs noms, prénoms ou bien surnoms, c’est selon. Mais ce n’est pas une obligation car l’accueil est anonyme, le recueil de ces informations permet de faire quelques statistiques. Les accueillant notent également la tranche d’âge et le nombre de boissons consommées par un système de croix. Les personnes viennent seules ou à plusieurs, elles s’isolent ou se mêlent aux conversations et aux autres. Elles peuvent rester quelques minutes ou une journée, venir chaque jour ou ne faire que passer. Il n’y pas de condition particulière pour rentrer mis à part l’interdiction de fumer et de consommer des substances illicites et alcoolisées. Dans ce lieu, on y entend plusieurs langues, des silences, des pleurs, des plaintes, des rires, des joies, des ronflements, des histoires de vie avec ses échecs et ses réussites. La fréquentation y est croissante d’année en année. Le lieu où j’ai le plus passé de temps est la Boutique Solidarité avec ses 2 espaces : Cours de la Somme et Rue Pelleport.

3) De manière générale Ce stage s’est déroulé dans un très bon climat de dialogue. J’ai ainsi pu exprimer mes motivations de vive voix et commencer à comprendre comment fonctionne l’association le mercredi après-midi dès le premier jour. C’est un endroit où même les stagiaires sont positionnés sur la même estrade. J’ai eu l’impression d’être la petite sœur de ces travailleurs sociaux. Il m’a paru évident que tous souhaitaient que ce stage se révèle le plus formateur pour nous. Ils voulaient, me semble-t-il, nous faire profiter de leur expérience dans ce secteur social. Pour faire le point sur les après-midi types pour un stagiaire, on peut les représenter de cette manière :

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Au 250 Cours de la Somme

14h – 14h30

Arrivée dans l’association, on discute, et on décide de ce qu’on va faire. Soit on peut se rendre directement sur un lieu ou bien il faut les prévenir à l’avance et prendre un rendez-vous pour la semaine suivante. Quelquefois, je n’ai pas eu la possibilité de me rendre dans les autres structures, comme Cann’abus (Cours Alsace Lorraine), le Foyer Leydet ou encore la Communauté de Parempuyre car les rendez-vous fixés n’étaient pas le mercredi après-midi.

14h30 – 17h

Arrivée sur le lieu, on se présente et on fait la visite des lieux avec quelqu’un qui commente et explique le fonctionnement. Il y a toujours eu des moments de convivialité avec les personnes qui nous accueillaient, autour d’un café par exemple. Cela nous laissait la possibilité de poser des questions et de prendre des notes, des prospectus.

Si une visite n’est pas possible, alors on essaie de se rendre à l’Accueil de Jour (quand celui-ci est ouvert l’après-midi, les autres stagiaires ont la possibilité d’y aller le matin donc souvent ils n’y retournent pas l’après-midi), ou alors on reste dans l’association et c’est l’occasion pour assister à des entretiens ou de discuter avec les travailleurs sociaux et les autres stagiaires de nos formations et de l’apport de ce stage.

17h – 18h Retour à l’association, c’est l’occasion de remettre de l’ordre dans nos affaires, de faire le bilan de notre après-midi avec un travailleur social si ces derniers ne sont pas occupés. Enfin c’est le moment de partager son ressenti, de réagir à l’actualité, d’échanger nos points de vue.

Au 159 Rue Pelleport

14h – 14h30 Arrivée à l’association, on passe saluer toute l’équipe et on s’en va à pied pour la Rue Pelleport.

14h30 – 16h30 On se présente, on salue les personnes présentes, on dépose ses affaires et on participe aux conversations, on prépare les boissons chaudes, on joue à des jeux de société, on débat quand c’est possible, on recueille des confidences, on se confie à notre tour, on partage des moments, on fait part de nos expériences…

16h30 – 17h On range et on fait le ménage, souvent dans une bonne ambiance, tout le monde participe. Il y en a pour tout le monde !

17h – 18h Retour à l’association, on retrouve l’équipe sociale et les stagiaires, on parle de nos après-midi respectives. On échange des informations, on travaille ainsi à l’avancée de nos rapports de stage.

C) Impressions sur le stage

Le fait d’avoir été présentée, dès le début, aux différentes personnes de l’Association Emmaüs 33 Urgence Sociale m’a permis de mieux situer leurs rôles dans l’association. Malgré tout, cela ne s’est pas fait tout de suite. C’est au fur et à mesure du stage que j’ai pu réellement intégrer les fonctions de chacun. Etant donné la période du stage, seulement une après-midi par semaine, il est difficile de se rappeler de tout à chaque fois, d’où l’importance de prendre des notes. J’ai apprécié de voir à quel point, ils ne travaillent pas dans un climat de stress et n’ont pas d’obligation de rendement. Certes, certaines situations étaient délicates et relevaient de la véritable urgence mais avec leur expérience acquise sur le terrain, ils se retrouvaient rarement dans des impasses. Ce sont simplement des contretemps. Ils ont de toute façon accepter de travailler dans le but d’aider à trouver une solution à chaque problème des personnes qui s’adressent à eux.

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Il n’a pas été facile du premier coup de s’y retrouver parmi les différentes associations Emmaüs et de comprendre la distinction de leurs actions. Je me mélangeais entre tous les termes : chiffonniers, communautés, fondation, association, mouvement, compagnons, Abbé Pierre, Emmaüs, Boutique Solidarité, Bric à Brac… C’est en lisant les actes d’un colloque ayant eu lieu en 1999 sur les Mutations de la Société et la Révolution du Travail Social, édité par l’Association Emmaüs en 2000 que j’ai pu en apprendre davantage. Le livre de BORIS Simon sur les chiffonniers d’Emmaüs raconte le début d’un mouvement comme celui la. De même, en lisant activement toutes les brochures et publications du mouvement, j’ai appris beaucoup de choses sur les idées et les actions de l’Association Emmaüs. L’appel de l’Abbé Pierre en 1954 : « Mes amis », dont un exemplaire figure en annexe (Annexe n° 4 : Discours de l’Abbé Pierre) m’a beaucoup touché et il permet de comprendre, lui aussi beaucoup de choses, sur le mouvement Emmaüs mais pas seulement, il permet aussi d’apprendre sur la vie. Enfin, c’est surtout en allant à la rencontre des gens que l’on comprend l’aide d’Emmaüs en faveur des personnes défavorisées. Je crois que c’est cela qui aura été le plus enrichissant, ce que « les autres » transmettent du mouvement, des actions, de son fonctionnement. C’est sur le terrain, au contact des gens que l’on apprend, que l’on comprend, que les choses sont peu à peu limpides, ensuite, il est alors possible de lire les différentes choses et de comprendre le sens qu’elles ont. Il est intéressant de voir les évolutions De même il est intéressant de pouvoir s’implanter sur le long terme, car les gens s’habituent à notre présence et ne sont pas gênés pour se comporter naturellement. Il a été difficile, avec un public qui n’est ni fidèle ni régulier, de mener des actions d’animation. Ce n’est peut-être pas le meilleur endroit et les meilleures conditions pour conduire un projet. Ayant fait le choix de mener mon grand stage dans une autre structure, je ne pouvais pas trop m’investir dans des projets qui demandent un lourd travail de préparation car je n’aurais pas pu voir se concrétiser ces projets, je ne pouvais que m’intégrer à des projets déjà existants. Ce qui a aussi été intéressant d’observer, c’est la façon qu’ont les gens de penser que c’est une association catholique qui fait de la charité pour les pauvres. J’avoue que moi aussi il me semblait que c’était une association catholique, puisque fondée par l’Abbé Pierre. C’est lors de mon entretien pour le stage que j’ai appris la vérité sur le Mouvement Emmaüs. Ensuite c’est en consultant des petits livrets que j’ai pu faire plus ample connaissance avec la réalité de cette petite entreprise. Encore une fois, la lecture du livre de BORIS Simon a était très éprouvante et elle va sans doute me marquer longtemps et me faire comprendre ce pourquoi je me suis engagée dans cette formation, cette lecture me donnera des forces pour m’investir dans mon projet professionnel. Lors de mon bilan avec mon référent de stage, ayant eu lieu avant le départ pour le grand stage, nous avons discuté des objectifs que je m’étais fixés. Cet entretien a été rapide mais, du fait que tout au long du stage, j’ai pu faire part de mes impressions et de mes questions, j’ai pu expliquer la manière dont j’ai compris le fonctionnement de l’association, à savoir la Boutique Solidarité.

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Nous avons aussi parlé de la formation qu’ont suivi les autres travailleurs sociaux. Nous avons également échangé sur les caractéristiques du public. Le problème c’est que ce stage, qui se limite en lui-même, ne m’a pas permis de monter un réel projet d’animation. Pour mon responsable de stage, le simple fait d’être sensibilisée à la réalité de leur travail et à l’existence de l’association Emmaüs est un résultat qui le satisfait. En effet, j’ai pu lui dire, à plusieurs reprises, que lorsque je rentrais chez moi, après le stage, les images et les mots que j’ai vus et entendus, restaient présents dans mon esprit, pendant un certain temps. Ce stage a été, pour moi l’occasion de relativiser beaucoup de choses. Cela a été une réelle expérience humaine. Le fait de pouvoir livrer ses impressions a été important pour moi, cela a été confortable de pouvoir échanger avec les travailleurs sociaux, dont mon référent de stage, sur ce vécu. Je me suis rendue compte qu’il ne faut pas se dire que toutes les personnes qui sont à la rue, le sont par la force des choses. Pour certaines c’est un choix de vie, une manière de refuser la société qui les marginalise.

D) Pistes de réflexion Pourquoi les travailleurs sociaux n’aiment pas les assistantes sociales et ne prennent que très peu de stagiaires futurs assistants sociaux ? Faire des actions de sensibilisations auprès des jeunes, des écoles, des collèges, des lycées, des entreprises, des administrations pour montrer, pour faire comprendre, pour ne plus que les gens pensent que s’ils les approchent, ils deviendront comme eux. Ce n’est ni une maladie, ni une fatalité d’être à la rue. Pour certains, avec qui j’ai discuté, c’est un état d’esprit, un moyen de ne pas marquer son accord avec la société. Je souhaiterais que des ateliers et des débats sur la misère puissent avoir lieu. Je pense que ce sont des moyens d’agir efficaces pour l’enrayer. Je crois que faire prendre conscience de ces choses est une des missions de l’animateur. Je pense qu’il serait intéressant de savoir comment les autres pays traitent le problème de la misère sociale. Peut-être que nous aurions des leçons à apprendre.

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III. Analyse de la fonction d’animation Lorsque j’ai commencé ce stage, je me considérais comme en quête de la définition du métier d’animateur social et socioculturel. Cependant, je ressentais une attirance plus présente pour le secteur social, que pour le secteur culturel. Un stage dans cette structure m’a offert la possibilité d’entrer dans un lieu associatif, de connaître son fonctionnement, d’en observer les agissements concrets sur le terrain, de connaître les partenaires ainsi que de faire connaissance avec le public concerné. Cette expérience m’a donné des indices sur le métier d’animateur et sur la fonction d’animation. Je pense que l’animateur est quelqu’un qui peut faire changer les choses. Il possède des compétences pour mener des projets à leur terme. Et un de ces projets pourrait avoir comme objectif général de réduire, puis d’enrayer la misère. Le problème est que c’est un métier qu’il faut exercer avec peu de moyens financiers. Je crois que la principale barrière à franchir est celle du financement des actions en faveur des personnes démunies. J’ai l’impression que les acteurs publics autant que privés n’investissent pas dans le champ du social. Ainsi les situations sont vite bloquées. Heureusement qu’il y a, en France un large réseau associatif qui s’investit au côté des personnes démunies, pour débloquer des situations. Je pense que travailler dans l’animation, c’est l’occasion plus que jamais de montrer que l’investissement dans le social est enrichissant. Il faut, par le dialogue, mener des actions de persuasion. L’animation permet de créer des moments pour que les gens puissent s’exprimer. Cela permet de retenir les idées qui ont émergées et de pouvoir les transmettre à des instances de décisions. Elle permet de repérer les malaises sociaux et inversement, l’animation permet aussi de les mettre de côté pour un temps. Le fait de pouvoir entendre et retenir ce qui ne va pas, permet de trouver des éléments de réponses. L’animation, l’accompagnement des personnes qu’elle suscite, sait décrire des problèmes, elle sait les pointer, elle peut les repérer. Ainsi l’animateur peut proposer à des personnes une aide, il peut renseigner sur les moyens existants pour sortir de certaines situations difficiles. L’animation offre, avant tout, la possibilité à des gens de se distraire et d’apprendre au contact d’autrui. L’animateur peut faciliter ces rencontres. Il permet aux personnes démunies de faire une pause avec leur condition sociale de vie, en même temps, il implique une personne dans un processus d’intégration et de socialisation en proposant des activités collectives. Ces activités ne doivent pas être menées sans but. Il y a des enjeux qui sont à prendre en compte. Ces derniers dépassent l’argument du divertissement.

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CONCLUSION

Ce que j’ai trouvé assez confortable, c’est de pouvoir m’entretenir avec un travailleur social ayant eu la même formation que celle que j’entreprends. J’ai beaucoup appris sur le Mouvement Emmaüs en lisant le livre de BORIS Simon, Les Chiffonniers d’Emmaüs, parut aux éditions du Seuil, à Paris en 1954. On m’a prêté ce livre lorsque je suis allée visiter l’Atelier Textiles, il a été imprimé seulement en 140 exemplaires numérotés. Cet ouvrage raconte comment le Mouvement est né, les évènements qui ont fait que le mouvement n’a jamais pu disparaître et surtout l’extraordinaire idée de pouvoir s’autofinancer. C’est un livre dur, émouvant qui raconte la misère de l’après guerre dans les années cinquante malgré le début des 30 glorieuses. Ce stage m’a renvoyée l’image, encore actuelle, du problème pour se loger des personnes démunies ou non. Aujourd’hui, même avec un salaire, des personnes et souvent des familles n’arrivent pas à subvenir à leur besoin de logement. L’an dernier, une histoire a choqué les français, une personne fonctionnaire ne pouvait pas, elle aussi, se loger dans des conditions même modestes, après un divorce. C’est un symbole, si l’Etat rémunère quelqu’un qui ne peu pas subvenir à ses besoins, alors il y a un réel problème de société. En fait, ces problèmes de logement, pensait-on, étaient des problèmes de personnes, de cas à part, de marginaux. Depuis cette histoire, ce problème est devenu national. C’est un argument de campagne politique tant au niveau national qu’au niveau local. On parle de pénurie de logements et de logements sociaux. Je regrette de ne pas avoir été dans certaines structures partenaires d’Emmaüs 33 Urgence Sociale telles que le Foyer Leydet, le Foyer des Douves, le Samu Social et Cann’abus. Je regrette aussi de ne pas avoir pu me rendre toute une journée dans la communauté à Parempuyre ainsi qu’au grand Bric à Brac où parait-il les brocanteurs se ruent dès l’ouverture pour dénicher la perle rare au plus bas prix. De même, j’aurai bien aimé me rendre au Centre d’Hébergement d’Urgence de Bacalan et aller rencontrer les responsables des Clochards Poilus. Ce que je regrette le plus c’est de ne pas avoir assisté à une réunion du vendredi matin. C’est, en effet un des aspects importants du métier de travailleur social, que de pouvoir échanger avec ses collègues sur des situations et je n’ai pas pu y assister du fait des cours de pratiques culturelles. Ce stage a été une grande expérience humaine, car il a été l’occasion de rencontrer des personnes simples, proches de la réalité offrant des solutions de vie plus acceptable à ceux et celles qui veulent s’en sortir.

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LISTE DES ANNEXES

Annexe n° 1 : Etude sur les représentations sociales page I Annexe n° 2 : Description du quartier page IX Annexe n° 3 : Statut de l’association page XVI Annexe n° 4 : Manifeste Universel du Mouvement Emmaüs page XIX Annexe n° 5 : Discours de l’Abbé Pierre page XX

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Annexe n° 1 : Analyse des représentations sociales

1) Intérêt Pour moi, cette étude est l’occasion de réutiliser une méthode, relevant de la psychologie sociale, que j’ai pratiqué dans mes études auparavant. Il s’agit de recueillir des données, de les traiter, de les présenter et de les interpréter. L’étude des représentations sociales est un moyen rapide d’obtenir des informations dans le but de valider ou d’infirmer une hypothèse. C’est une opportunité qui me permet de faire part de mes observations sur mon lieu de stage, à savoir l’association Emmaüs située sur le Cours de la Somme, c’est-à-dire dans le quartier Nansouty. Du fait que je suis une habitante du quartier, je suis curieuse se savoir ce que pense mes "voisins". Cette étude est, je l’espère, l’occasion d’ouvrir les yeux, comme je l’ai déjà mentionné, de nombreuses personnes sur une autre des réalités de leur quartier, à savoir la présence de personnes SDF. Il m’importe à titre personnel de montrer cela. Je pense en terme de responsabilité, c’est-à-dire que pour moi, il ne devrait pas y avoir autant de misère ignorée. L’ignorance n’est pas synonyme d’indifférence, mais lors d’élections, on n’a pas les moyens de montrer les différences entre ces 2 notions. C’est pourquoi, en menant cette analyse, j’espère que je pourrais, à petite échelle, faire changer les représentations, c’est-à-dire, les gens, afin de changer les choses, autrement dit : la situation en France de nombreuses personnes. Je vais essayer de montrer que les clés que l’on m’a données servent à quelque chose.

2) Justification Si je fais cela, c’est parce que j’ai besoin de le faire. Je ressens une force qui me pousse à tenter de réduire des pensées égocentriques. En restant seul chez soi et en fréquentant le monde à travers un petit écran, on risque de s’y méprendre, de considérer le monde tel qu’on veut bien le voir et non tel qu’il est. Cette formation, à l’IUT est l’occasion plus que jamais de comprendre le monde l’animation sociale et socioculturelle. Ce monde là, c’est le monde des gens qui nous entoure et il en est de notre devoir de lutter contre les inégalités, de rétablir les chances. C’est un peu dans une optique d’éducation populaire que je réalise cette étude. Du fait que j’ai lié ce travail au stage d’insertion, cela a été pour moi l’occasion d’être au plus près des gens du quartier dans lequel je vie.

3) Hypothèses Je pense que les gens du quartier se représentent le quartier "Nansouty" de manière différente des gens d’"Emmaüs". Cela m’intéresse de savoir ce que pensent les gens du quartier, sur le quartier, comparé aux personnes fréquentant Emmaüs de près ou de loin. Le vécu de ces 2 groupes de populations étant supposé différent, cela influence, nous l’avons vu, nos représentations sociales.

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Dans cette petite expérience, nous faisons varier le point de vu des personnes. Il s’avère que les représentations sociales du quartier "Nansouty" se dévoilent sous différentes sortes de manière significative.

4) Explication de la méthode

Je suppose que ces 2 populations ont des avis dissemblables. Pour vérifier cela, j’ai procédé selon une méthode exploratoire. Je suis aller sur le terrain, c’est-à-dire dans le quartier (Place Nansouty), pour les représentations sociales des gens du quartier, dans l’association Emmaüs (Cours de la Somme) et à l’Accueil de jour (Rue Pelleport), pour les représentations sociales des gens d’Emmaüs.

J’ai posé la question suivante à toutes les personnes à qui je me suis adressée pour réaliser ce dossier : « Quels sont les cinq mots ou expressions qui vous viennent immédiatement à l’esprit quand je vous dis « Quartier "Nansouty" » ? (Méthode des associations libres). Je notais les réponses dans l’ordre sur une feuille. A partir du recueil des données, j’ai obtenu une série deux séries de mot : 130 pour les gens du quartier (j’ai interrogé 26 personnes), et 165 pour les gens d’Emmaüs en interrogeant 33 personnes.

Cette méthode m’a permis de réduire mes données pour déterminer la structure de la représentation sociale. Pour dissocier les éléments centraux des éléments périphériques, je me suis référé à la théorie du noyau central, développée par D. JODELET (1989). Selon l’auteur, le noyau central détermine la nature, l’identité de la représentation sociale, c’est-à-dire que s’il change, la représentation sociale change. Les éléments périphériques gravitent autour du noyau, s’ils changent, la représentation ne change pas. Pour définir la centralité des éléments de réponses, je me suis appuyée sur 2 critères d’analyse de la méthode des associations libres : la fréquence d’apparition des éléments et leur rang moyen d’apparition. L’hypothèse générale est que le boyau central arrive vite et beaucoup de fois. A partir de ces 2 critères, on peut définir 4 cas de figure (voir tableau ci-après).

Tableau montrant la structure de la représentation sociale

Les individus partagent les mêmes représentations au niveau du noyau central. Par contre, au niveau de la périphérie, on observe souvent de nombreux changements. Les éléments situés dans les zones potentielles de changement sont ambigus. Ils permettent ou non à la représentation sociale d’évoluer. C’est surtout le cas pour les éléments situés dans la zone n°1 (+ +), la zone n°2 joue plutôt le rôle d’artéfact, de déclenchement (- -).

En fait, il s’est souvent avéré que des éléments de réponses fassent référence à la même chose, j’ai donc effectué un regroupement par thème, cela m’a permis de réduire de beaucoup la liste de mots recueillie. Ensuite, j’ai calculé les rangs moyens d’apparition du thème ainsi que sa fréquence.

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Un rang moyen est élevé lorsque qu’il est supérieur à la moyenne totale des rangs moyens, il est faible lorsqu’il est inférieur à cette même moyenne. La moyenne pour les gens d’Emmaüs est de 2,93. Elle est de 3,53 pour les gens du quartier. Une fréquence est élevée lorsqu’un thème à été énoncée par au moins, 20 % de l’effectif total. A savoir, pour les gens du quartier : 20 % de 26 personnes sont égal à 5,2 personnes. Si la fréquence est supérieure à 5,2 alors c’est une fréquence élevée. Si, en revanche, elle est inférieur à 5,2 c’est une fréquence faible. Pour les gens d’Emmaüs, 20 % de 33 personnes sont égal à 6,6 personnes. Si la fréquence moyenne est supérieure alors c’est une fréquence élevée, si elle est inférieure, c’est une fréquence faible. A partir de là, j’ai réalisé des tableaux faisant part de ces données, j’ai aussi établi les listes des thèmes retenus et les mots qu’ils contiennent.

5) Présentation des résultats Les gens du Quartier Services de proximité Services, pratique, proximité Tranquillité Calme, convivial, tranquillité, bien-être, agréable, vivre, sympa Commerces Commerces, commerçant, boulangerie, il y a tout, marchands Description du quartier Rues, ruelles, maisons, échoppes, promenade, quartier, voisinage Mélange population Mélange, population, communauté, vieux, jeunes, famille Education Ecole, enfants, étudiants Place Place Accessibilité Bus, bien desservi, accessibilité Contraste entre le jour et la nuit Pas d’animation de quartier, bruyant le jour, dortoir, contraste Banque Beaucoup de banque Petite bourgeoisie Petite bourgeoisie Coté négatif du quartier Manque d’espaces verts, trottoirs sales, crottes de chien, pollution, urbain, voiture Rénovation du quartier Travaux de rénovation, caserne, pouvoir se loger, belles maisons Rapport à la santé Centre de radiographie, médecins, pharmacie, docteurs, santé, social, sécurité sociale

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Rang Moyen Fréquence (en %)

Services de proximité Tranquillité Commerces Description du quartier Mélange population Education Place Accessibilité Contraste entre le jour et la nuit Banque Petite bourgeoisie Coté négatif du quartier Rénovation du quartier Rapport à la santé

3,15 3,61 3,32 2,64 3,83 2,5 2,11 4,58 4,33

3 2 3

4,75 4,21

3,05 3,38 2,83 2,46 3,63 2,64 2,11 4,54 4,33

3 2

3,22 4,57 4,25

Emmaüs Commerces Commerces, commerçants, marchands, traiteur, tabac, bars, journaux, épicerie, on y trouve tout, boulangerie Services de proximité Proximité, services, proche Agréable Bordures, parterre de roses, sympa, calme Quartier résidentiel Habitant, personnes, résidentiel, urbain, vie Place Place, quartier Bourgeois Chic, à la mode, cher, nouveaux riches, petit bourgeois Services sociaux Foyer Leydet, accueil de jour, insertion, précarité, travailleurs sociaux, services sociaux, urgence, pharmacie, partenaires Mauvaise ambiance Pas d’alliance, intolérance, rejet, mauvaises relations, tous des cons Lieu de passage Circulation, voiture, pollution, le feu rouge arrête les gens ici, lieu de passage Lieux proches Barrière de Toulouse, Victoire, Gare, Cours de la Somme Banque Que des banques !, la Poste Travail Mon lieu de travail, Emmaüs, travail, emploi Accessibilité Bus, bien desservi, bruyant SDF SDF, gens de passage, mon ancienne adresse Inanimé Connais pas les gens, quel quartier ?, pas de vie de quartier, pas fréquenté

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Contrastes Devant-derrière, ça dépend, se voiler la face, cacher la misère Discrimination Discrimination, ignorance Population Jeunes étudiants-stagiaires, population vieillissante, familles

Rang Moyen Fréquence (en %) Commerces Services de proximité Agréable Quartier résidentiel Place Bourgeois Services sociaux Mauvaise ambiance Lieu de passage Lieux proches Banque Travail Accessibilité SDF Inanimé Contrastes Discrimination Population

2,87 3,65 3,5 4,2 1,73 2,65 1,88 2,4 3,46 4,5 3

3,62 4,05 1,75 2,07 1,82 2,5 4

2,73 3,3 3,2 4,14 1,71

3 1,85 2,11 2,99 3,71 3,33 3,4 3,77

2 3,05 2,32 2,5 4

Les gens du quartier

Rang Moyen faible Rang Moyen élevé

Fréquence élevée

Côté négatif du quartier Education Place Services de proximité Commerces Description du quartier

Rénovation du quartier Rapport à la santé Mélange population Accessibilité Contraste entre le jour et la nuit Tranquillité

Fréquence faible Petite bourgeoisie Banque −

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Emmaüs

Rang Moyen faible Rang Moyen élevé

Fréquence élevée

Commerces Place Bourgeois Services sociaux Mauvaise ambiance Inanimé Contrastes

Services de proximité Quartier résidentiel Lieux proches Travail Accessibilité Lieu de passage

Fréquence faible SDF Discrimination

Agréable Banque Population

6) Interprétation Mon hypothèse de départ est confirmée. Les gens d’Emmaüs ont effectivement une vision différente du quartier Nansouty comparée à la vision des gens du quartier. Cela montre que le fait de fréquenter des personnes démunies influe sur la représentation sociale du quartier. Au niveau du noyau central, on peut voir que celui des gens d’Emmaüs est composé des mots :

« Commerces, Place, Bourgeois, Services sociaux, Mauvaise ambiance, Inanimé, Contrastes »

Alors que celui des gens du quartier est composé des mots : « Côté négatif du quartier, Education, Place, Services de proximité, Commerces, Description du quartier »

Certains éléments sont semblables tels : Place et Commerces, ceci s’expliquent sûrement par le fait que ce sont tous des gens qui ont l’habitude de faire des petites courses sur la Place Nansouty, tout comme moi, qui suis à la fois une personne faisant partie des gens du quartier et des gens d’Emmaüs. Il y a certaines ressemblances du fait que l’on retienne surtout le côté pratique du quartier. D’autres éléments sont dissemblables. Là où la différence est la plus significative, à mon sens, c’est dans le fait que les gens d’Emmaüs mentionne la présence de services sociaux sur le quartier, alors que les gens du quartier ne l’évoquent même pas, ni dans le noyau central, ni dans les zone potentielle de changement, ni dans les éléments périphériques. Les gens du quartier ne sont pas conscients de l’existence de ces structures, ils conservent une vision égocentrique du quartier, ils relatent le fait que le quartier est pollué, qu’il manque d’espaces verts et d’animation. Les gens d’Emmaüs disent aussi que ce quartier manque d’animation, ils mentionnent le fait qu’il est inanimé, certainement qu’ils souhaiteraient qu’il soit plus attrayant au niveau loisirs et culture par exemple, on peut supposer que pour eux ce serait un moyen pour les travailleurs sociaux de fournir un moyen pour lutter contre la misère des gens dont ils sont chargés du suivi social. Les gens du quartier se situent peut être plus dans le sens où ils sont obligés de quitter leur quartier pour participer à des animations. La présence du mot « éducation » chez les gens du quartier est forte alors que ce qui est fort chez les gens d’Emmaüs c’est la présence de services sociaux, comme s’il y en avait une

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concentration dans le quartier. C’est un signe que montre que le quartier semble bien doté en terme d’établissements scolaires et de structures sociales. Quand les gens du quartier évoque la description du quartier, les gens d’Emmaüs parlent des autres lieux proches de ce quartier, dans la zone potentielle de changement (++). Cela serait un indice pour penser que ce quartier est bien situé par rapport au reste de la ville de Bordeaux. Si on regarde les zones potentielles de changement (++), on peut voir que le mot « accessibilité » est cité par les deux groupes, la présence chez les gens d’Emmaüs de l’expression « Services de proximité » accentue le fait que le quartier Nansouty est capable de rendre service aux gens tant par la présence de petits commerces que par le fait qu’il offre la possibilité de répondre à des besoins sur son petit territoire. Par ailleurs, ces 2 populations font référence au fait que c’est un « quartier résidentiel » (gens d’Emmaüs) où il y a de nombreuses « rénovations » en cours (gens du quartier). Cela montre qu’ils insistent sur le fait que c’est un joli quartier dortoir. De plus, les gens du quartier précise dans le noyau central que c’est un quartier tranquille et calme. Les gens d’Emmaüs le pensent aussi : présence du mot « agréable », mais ce n’est pas l’expression qui leur vient à l’esprit immédiatement. Ils retiennent davantage le fait que ce soit un quartier où les gens des d’Emmaüs et ceux du quartier ne s’entendent pas très bien (« mauvaise ambiance »). Je me souviens qu’un travailleur social m’expliquait que les commerçants n’étaient pas favorables à l’implantation de structures sociales sur le quartier, car selon eux, cela ternissait l’image du quartier et ne contribuait pas à l’essor de leurs activités économiques. Ils sont rentrés en conflit et évidemment, ne partagent pas la même vision des personnes qui fréquentent les services sociaux. Il serait intéressant de faire une étude pour mettre à jour les représentations des personnes SDF chez les commerçants. Je suppose que certains seraient tenter de dire que ce sont des gens sales, qui sentent mauvais, qui n’ont pas de manières, qui ne sont pas intéressantes… ils oublieraient certainement de dire que certains se trouvaient dans les mêmes positions sociales qu’eux avant de se retrouver à la rue. Ce n’est pas parce qu’ils sont SDF, qu’ils sont forcément à la rue, qu’ils n’ont pas eu une enfance heureuse… Si les gens du quartier acceptait leur présence, c’est-à-dire la reconnaissait, le voir, je pense que les représentations sociales qu’ils ont du quartier Nansouty ne s’éloigneraient pas tant de celles des gens d’Emmaüs. Pour en revenir à l’interprétation des représentations sociales, nous pouvons dire que dans les zones potentielles de changement n°2 (--), les éléments ne sont pas les mêmes. Les gens du quartier notent la présence des « banques » sur le quartier, et le fait que c’est un quartier où il y a de la « petite bourgeoisie ». Les gens d’Emmaüs évoquent la « discrimination » et la présence des « SDF ». Cela m’amène à penser que si les représentations évoluent, elles n’iront pas dans le même sens. Ce qui faut surtout retenir ce cette étude, c’est qu’il faut montrer au gens du quartier cette misère. Il faut les sensibiliser à cette réalité du quartier. Si cette sensibilisation est faite dans le bon sens, on pourra sûrement être à l’origine d’un engagement massif dans les urnes en faveur d’une politique sociale favorisant la réussite sociale des personnes en situation d’urgence sociale. Ce travail de sensibilisation me semble énorme surtout quand je sais que le Ministre français de l’Intérieur, également Maire de Neuilly dans la région parisienne ne respecte pas les 20 % de logements sociaux, préférant faire payer aux contribuables les amendes relatives à ce non respect des lois et du plan de cohésion sociale édicté par son propre gouvernement. Cependant, au niveau local, le travail des associations permet de lutter contre la marginalité, pour l’insertion sociale, pour la dignité humaine.

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L’importance de telles revendications sociales, d’une politique sociale plus juste tend à montrer que la France est un pays qui aujourd’hui qui laisse encore des gens de côté. A l’échelle européenne, le problème paraît identique, si l’on se réfère à ceux que disent les journaux, de même que sur le plan international, des progrès sont encore à faire pour rétablir l’égalité des hommes. Cela donne l’impression que nous ne vivons pas tous dans le même monde. Il faudrait recréer de la mixité sociale, favoriser le lien social autour d’évènements socioculturels, il faudrait donner la possibilité à des gens de participer à des activités communes, faire du sport par exemple, participer à des ateliers de création loisirs.

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Annexe n° 2 : Description du quartier Nansouty - Saint-Genès – Simiot – Barrière de Toulouse Cette description du quartier provient exactement du site internet de la mairie de Bordeaux. Je voudrais, juste, signaler au lecteur que cette longue description ne mentionne à aucun moment les personnes dont je vous ai signalé la présence. Cette version n’est pas mise à jour, puisqu’elle ne considère pas encore la mise en route du tramway. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de la récupérer sur le site. Cette description est organisée en 7 parties traitant des domaines distincts tels le quartier dans la ville, l’héritage du passé, les habitations et les habitants, l’aménagement du quartier, sa situation économique, le problème des stationnements et de la circulation, enfin une partie présage l’avenir du quartier.

a) Bordeaux pratique, Bordeaux typique

À deux pas du centre ville, de la gare Saint-Jean et du campus universitaire, le quartier Nansouty / Saint Genès / Simiot / Barrière de Toulouse fleure bon Bordeaux. Les alignements d’échoppes et les îlots de maisons bourgeoises se sont installés au fil des siècles le long des anciennes routes de Toulouse et de Bayonne pour former un ensemble architectural remarquable, typique de l’image urbaine de Bordeaux. La population du quartier, rajeunie par la proximité des universités et un marché foncier plutôt raisonnable, apprécie cette qualité esthétique tout autant que le côté fonctionnel du quartier. Les équipements de proximité y sont nombreux (école, collège, lycée, équipements sportifs) et les pôles commerciaux de la place Nansouty, de la rue Edmond Costedoat et des barrières, très dynamiques. Sur ce quartier à la vie tranquille souffle un vent nouveau apporté par la jeunesse étudiante, les équipes de chercheurs arrivés dans la foulée de la Maison internationale et du pôle européen et les nouvelles familles intéressées par la nouvelle offre d’habitat proposée sur l’emprise de l’Hôpital des Enfants.

b) Histoire du Quartier Le quartier Nansouty-Saint Genès est un des faubourgs historiques de Bordeaux. Au Moyen Age, les futurs axes Argonne et Somme alors routes de Bayonne et de Toulouse, constituent le prolongement de la rue Sainte Catherine au delà des remparts. A partir du 17e siècle, le bâti s’étend le long des voies. Les faubourgs à caractère urbain se résument à des séquences ponctuelles. Au 18e siècle, les résidences secondaires des bordelais intra-muros viennent s’ajouter aux fermes et aux échoppes des vignerons le long de la route de Bayonne vers le village de Saint Genès. Le quartier se développe au début du 19ème siècle par des constructions plus denses entre la place de la Victoire et la place Saint Nicolas. Des voies transversales sont crées : rue Bertrand de Goth, rue Pauline Kergomard et rue Saint Nicolas. La création du boulevard, terminé en 1867, marque le début de la construction "des maisons bourgeoises" typique du quartier qu’on retrouve notamment le long de la rue Saint Genès. Le quartier Saint Nicolas se développe autour d’une population plus modeste qui s’installe dans les « cités » : cité de l’Hérisson, des acacias, des Lilas, Mallet… Ce quartier sera conforté ultérieurement par l’arrivée des immigrés du sud dans le secteur de Nansouty. La fin du 19e siècle voit la construction de l’Hôpital des Enfants en même temps que l’établissement de la faculté de médecine et de pharmacie, place de la Victoire.

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La création du campus universitaire dans les années 1960 à Talence donne son visage actuel au quartier, espace de transition entre le centre-ville et la périphérie.

c) Population et logement

⇒ Population

Quartier en 1990 Quartier en 1999 Bordeaux en 1999

Population 20 809 21 966 215 363

Taux d'évolution annuel moyen -0,3 0,91 0,3

Indice de jeunesse 0,63 0,86 0,94

Tableau donnant des informations sur la population du quartier

Comme le quartier Saint Seurin-Fondaudège, le quartier Nansouty-Saint Genès, tissu urbain d’intra-boulevards, concentre 10 % de la population de Bordeaux sur 5 % du territoire.

⇒ Logement Le quartier bénéficie d’une attractivité récente dont témoigne par l’essor démographique entre 1990 et 1999, un des plus forts de Bordeaux. Cet essor est essentiellement dû à l’arrivée d’une population nouvelle (près de 50 % de la population de ce quartier n’habitait pas Bordeaux en 1990) composée en majorité de jeunes couples âgés de 20 à 29 ans et d’étudiants. Cette situation s’explique par :

• la localisation du quartier sur l’axe Victoire-Campus qui en fait un pôle d’attraction pour les étudiants,

• une offre abondante de petits logements locatifs privés, • le modèle recherché de l’échoppe dont l’offre, importante dans le quartier, reste à des

prix accessibles.

Quartier en 1990

Quartier en 1999 Bordeaux en 1999

Total de logements 12 228 14 249 132 895 Part dans Bordeaux 10,10% 10,70% Taux de vacance 10,70% 11,40% 11,70% Age du parc avant 1949 ... 52,10% 53,60% de 1949 à 1989 ... 33,40% 36,60% après 1990 ... 14,50% 9,80%

Parc des logements

Le parc a bénéficié d’une dynamique de réhabilitation dans la période récente avec le regain d’attrait qu’ont connu les échoppes du secteur de Nansouty, offre de maisons individuelles en lien direct avec le centre-ville et à des prix encore assez modérés.

Quartier en 1990

Quartier en 1999

Bordeaux en 1999

Nombre de résidences principales 10 508 12 296 114 133

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Nombre moyen de personnes / résidences principales 1,9 1,72 1,84

Type Individuel 40,30% 34,90% 27,40% Collectif 55,70% 62,50% 69,90%

Autre 4,10% 2,60% 2,60%

Parc des résidences principales (RP)

Le parc des logements se caractérise par un parc locatif privé majoritaire (près de 52 % des résidences principales), par une forte chute de la part des propriétaires occupants entre 1990 et 1999 (de 41% à 34 %), par une offre de logements locatifs HLM faible et une part très importante de petits logements (plus de 50 % du parc est composé de T1/T2).

T1 T2 T3-T4 T5 et plus Bordeaux 18,80% 24,70% 41,10% 15,30% Quartier 26,70% 23,80% 33,40% 16,00%

dont vacants 13,00% 1300% 10,40% 8,50%

Taille des logements dans l'ensemble du parc en 1999

Taille des résidences principales construites T1 T2 T3-T4 T5 et plus

1982 à 1989 13,70% 25,30% 48,40% 12,60%

1990 à 1999 13,20% 35,70% 43,70% 7,40%

Constructions récentes dans le quartier : parc des RP

Quartier Bordeaux

Nb de log. construits entre 1990 et 1999

2 065 13 020

Le parc des logements est en sensible augmentation entre 1990 et 1999 en raison du dynamisme de l’activité immobilière des produits destinés aux investisseurs.

d) Organisation spatiale et paysages urbains Le quartier Nansouty - Saint Genès s’organise sur une trame orthogonale à partir du cours de la Somme, à l’exception du secteur de la place Simiot et de l’ex-Hôpital des Enfants. Le développement du quartier s’appuie sur un maillage de voies très hiérarchisé depuis les boulevards qui ceinturent le quartier et relient les barrières entre-elles (barrière de Pessac, Saint Genès, de Toulouse). A partir des barrières, le quartier est traversé par de grandes radiales (rues de Pessac et Saint Genès, cours de l’Argonne, de la Somme et de l’Yser). Des voies traversantes divisent le tissu urbain en une trame d’îlots assez régulière hormis les grandes emprises des casernes (Nansouty et Saint Nicolas), des congrégations religieuses (Dames de la Foi, Sœurs de la Sainte Famille) ou des grands équipements (centre Abadie, institut Bergonié, lycée Brémontier, institution Saint Genès…).

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Le quartier est scindé par la voie ferrée de ceinture et par les boulevards qui créent deux petites enclaves, l’une entre la voie ferrée et les boulevards, l’autre au-delà des boulevards au sein du tissu urbain de Bègles et de Talence. La place Nansouty et la rue Edmond Costedoat constituent des pôles commerciaux assez denses qui permettent le développement d’une vie de quartier active. Le paysage du quartier demeure minéral en raison des linaires de rues d’échoppes. Il bénéficie d’espaces de respiration : place Renée Seilhan, jardin Liotard le long des boulevards, place Simiot, le square Bertrand de Goth en cœur d’îlot. Cette offre en espaces de respiration a été complétée par l’acquisition et l’ouverture au public du jardin des Dames de la Foi et le sera prochainement par la création du jardin de l’ex-hôpital des enfants. Les boulevards sont bordés de plantations d’alignement qui pénètrent le quartier par le cours de la Somme jusqu’à Nansouty et qui devraient également venir border le cours de l’Argonne en accompagnement du tramway. Le quartier se décompose en plusieurs types de tissu urbain. La partie la plus proche de la place de la Victoire est organisée en parcelles longues et étroites qui accueillent des immeubles, en R+3 principalement, avec des cœurs d’îlots saturés. La partie intermédiaire du quartier est maillée de grandes emprises occupées par des congrégations religieuses, des casernes ou de grands équipements publics. Le tissu urbain de faubourgs composé de maisons à un ou deux étages et de lotissements d’échoppes, souvent à rez de chaussée, a été, dans cette partie du quartier, fortement perturbé en raison de sa situation géographique entre le centre-ville et le campus universitaire. A partir des années 1985-86, début des premières mesures destinées aux investisseurs dans l’immobilier, le quartier a connu de nombreuses opérations de construction d’immeubles collectifs composés pour l’essentiel de studios à destination des étudiants. Des opportunités foncières ponctuelles existent toujours dans le quartier sur des parcelles occupées par des entrepôts ou des activités artisanales en perte de vitesse. Enfin, le secteur le plus proche des boulevards repose sur une trame plus régulière d’échoppes et de maisons bourgeoises dotées de jardins privatifs. Le secteur situé entre la rue de Bègles et la voie ferrée est composé d’un ancien lotissement de la SNCF qui s’organise en maisons à R+2 autour de la place Renée Seihlan. On trouve dans ce quartier des linéaires de rues encore très constitués qu’il s’agisse d’échoppes (quartier de Nansouty) ou de maisons bourgeoises (rue Saint Genès, rue Théodore Gardère). Le Plan Local d’Urbanisme devra s’attacher à définir des règles de préservation de ces tissus tout en permettant leur évolution et leur adaptation aux besoins actuels. L’urbanisation du quartier se développe uniquement par des réalisations de résidences qui exploitent au maximum les possibilités réglementaires. Les locaux d’entreprises ont souvent été transformés en parking ou sont devenus des opportunités foncières pour la promotion privée. Cette densification ponctuelle crée petit à petit un paysage hétérogène dans le quartier. L’opération de l’Hôpital des Enfants vient au contraire reconstituer un maillage entre le cours de l’Argonne et les rues en impasse situées derrière l’ancien Hôpital. Le corps principal et quatre des ailes latérales sont conservés et transformés en Maison Internationale et Pôle Européen, équipements publics à destination des chercheurs étrangers. La cour de l’Hôpital est transformée en jardin public. Des programmes de logements en accession privée, locatif intermédiaire et social, de taille moyenne à grande viennent compléter cette opération et proposer une nouvelle offre d’habitat dans le quartier pour des familles. Quelques espaces mutables interstitiels perdurent dans ce quartier dont le Plan Local d’Urbanisme devra définir le mode de mutation dans le respect des quartiers environnants.

e) Vie économique

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Le quartier dispose d’une couverture en équipements irrégulière selon les secteurs. La partie située à l’intérieur de l’arc des boulevards et de la voie ferrée de ceinture bénéficie d’une densité assez satisfaisante d’équipements de proximité (écoles maternelles et élémentaires, équipements sportifs avec le gymnase de la rue Pauline Kergomard et le stade Brun). On y trouve également un certain nombre d’équipements de rayonnement plus importants : collège Alain Fournier, lycées Magendie et Brémontier, institutions Albert le Grand, Saint Genès et Saint Vincent de Paul. L’armature commerciale du quartier repose à la fois sur le rayonnement du centre ville pour la partie du quartier la plus proche des cours et sur des pôles de proximité assez denses comme la rue Edmond Costedoat, et la place Nansouty. Chacune des barrières (Pessac, Saint Genès et Toulouse) constitue également un pôle commercial interquartier et intercommunal. L’offre commerciale du quartier s’appuie sur des pôles de proximité comme la rue Edmond Costedoat et la place Nansouty qui créent une animation de quartier, en complément de l’offre de centre-ville. Chacune des barrières du quartier constitue également un pôle commercial important. Les barrières Saint Genès et de Pessac en particulier concentrent une grande variété de commerces du fait de leur situation à des carrefours très fréquentés. La barrière de Toulouse constitue également une offre de proximité non négligeable. L’opération d’urbanisme de l’Hôpital des Enfants permet de restructurer l’offre commerciale éparpillée le long du cours de l’Argonne et qui souffrait de la concurrence des pôles de la Victoire et de la barrière Saint Genès. Autour du parvis de l’ancien Hôpital et de la station de tramway seront regroupés une superette, des commerces et des services de proximité. Les activités traditionnelles ont petit à petit quitté le quartier sous la pression résidentielle. L’enjeu essentiel repose maintenant sur la réaffectation de certains pieds d’immeubles vacants, en particulier le long des grandes radiales en direction du centre-ville. L’offre d’emplois reste dense dans le quartier en raison de la présence de grands équipements comme le centre Abadie et l’Institut Bergonié ou les grands lycées.

f) Circuler et stationner Le quartier est structuré au sud par les boulevards, au nord par l’arc des cours et par de grandes voies radiales en direction du centre. Les rues de Pessac et Saint Genès et les cours de l’Argonne, de la Somme et de l’Yser assurent une bonne fluidité de trafic. Elles connaissent des situations de saturation concentrées dans le temps de l’année universitaire en raison des nombreux flux entre le campus et le quartier de la place de la Victoire. Les voies traversantes, assez étroites et souvent très résidentielles, reçoivent donc des reports de trafic qui créent quelques encombrements dans ces rues. Du fait de la présence de grandes emprises foncières dans le quartier, les rues traversantes et les parcours d’évitement des barrières sont rares, accentuant ainsi les effets de concentration de flux sur les quelques rues qui relient les cours entre-eux (rues Saint Nicolas et Lafontaine, rues Pauline Kergomard, Pelleport, du Sablonat, de Marmande…). La part de la circulation due au trafic Centre-Ville - Campus devrait s’atténuer sensiblement avec la mise en service du tramway en 2004. Le cours de l’Argonne sur lequel le tramway circule n’accueille plus qu’une seule file de circulation de voiture qui se réduit donc à la desserte du quartier. La desserte en transports en commun actuelle du quartier Nansouty - Saint Genès, déjà très dense, a été encore améliorée grâce au tramway. Dans ce quartier d’échoppes ou de maisons en pierre, l’inadaptation du bâti existant à l’usage de l’automobile entraîne une forte pression sur le stationnement résidentiel. La présence de nombreux petits logements accentue encore les besoins en stationnement.

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L’offre sur voirie ne peut donc pas offrir de réponse satisfaisante pour la desserte des activités. Le traitement de certaines voies étroites en sens unique avec création d’un linéaire de stationnement a permis d’augmenter l’offre sur voirie. Le parc public en ouvrage le plus proche, situé place de la Victoire reste trop éloigné pour présenter une alternative satisfaisante au stationnement sur voirie. C’est pourquoi la Communauté Urbaine a acheté 60 places dans le parking de la fondation Bergonié, à disposition des résidents du secteur. La Zone d’Aménagement Concerté de L’Hôpital des Enfants offre en outre un parking de desserte des commerces de 28 places et chacune des opérations de logements répond en sous-sol à ses propres besoins en stationnement. Plusieurs parkings résidents ont été réalisés dans le cadre des travaux du tramway, totalisant plus d’une centaine de places.

g) Le quartier en 2015

⇒ Diversifier l'offre d'habitat vers une production de logements pour les familles

La priorité de programmation en matière d’habitat repose sur le développement de logements locatifs conventionnés et en accession de taille moyenne ou grande afin de rééquilibrer la population du quartier très marquée par la présence des étudiants. Cet objectif implique la mise sur le marché d’une offre locative sociale par des opérations publiques en raison des faibles disponibilités foncières du quartier. Le Plan Local d’Urbanisme devra s’attacher à encourager la production de programmes mixtes de constructions neuves en accession pour les familles, afin de compenser la production récente déséquilibrée. L’échoppe reste un produit très recherché. C’est pourquoi le quartier, péri-central, très bien desservi et doté d’un très bon niveau d’équipements peut représenter une alternative à l’offre de logements individuels de la périphérie. Des règles de protection pour des ensembles remarquables ou des règles de préservation pour le patrimoine traditionnel des échoppes devront être étudiées afin que soit conservée l’image urbaine de ce quartier tout en permettant son adaptation à de nouveaux besoins (intégration du stationnement, remise à niveau de confort…). C’est un des objectifs de l’inventaire lancé par la Ville à compter de septembre 2004.

⇒ Conforter l'armature commerciale et maintenir une diversité de fonctions dans ce quartier

L’arrivée du tramway et l’opération d’urbanisme de l’Hôpital des Enfants doivent permettre de renforcer les activités commerciales et économiques présentes le long des radiales. Le Plan Local de l’Urbanisme s’attachera à assouplir les possibilités de reconquête et de réaffectation des rez-de-chaussée, à permettre plusieurs vocations sur un même secteur, à harmoniser les exigences de stationnement avec la qualité de la desserte en transports en commun. Apaiser les flux de circulation dans le quartier à partir du tramway. L’arrivée du tramway sur le cours de l’Argonne est l’occasion de recomposer l’organisation de la circulation dans le quartier en essayant de préserver au maximum les voies internes de desserte du quartier des flux de transit. Des dispositifs particuliers pourront être mis en place aux abords des équipements scolaires et des pôles commerciaux comme la place Nansouty.

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Annexe n° 3 : Les statuts Association EMMAÜS J.O. du 17.03.1954 Statuts modifiés par A.G.E. du 30.06.1993 et par A.G. du 3.06.1997 Article 1 Il est formé entre les personnes physiques et morales qui adhèreront aux présents statuts et auront été admises comme associés conformément aux dispositions ci-dessous, une association dénommée "Association EMMAÜS". L'Association EMMAÜS est adhérente à Emmaüs International et à Emmaüs France. Elle s'engage à agir dans l'esprit du Manifeste Universel du Mouvement. Article 2 L'Association a pour objet : 1° - de mettre à la disposition des personnes désireuses de vivre en commun les moyens nécessaires pour ce faire, et favoriser, dans le cadre des communautés créées, le développement de leur culture professionnelle, intellectuelle et morale 2° - de venir en aide aux sans-logis, et, d'une manière générale, de venir au secours de toute misère, qu'elle qu'en soit l'origine, 3° - de favoriser toute rencontre, notamment internationale susceptible d'aider à l'établissement d'une paix véritable. 4° - d'aider par tous moyens au groupement de toutes personnes soucieuses de résoudre les difficultés qui se présentent à elles au moyen de l'entraide et de la constitution de groupements et sociétés, soit pour assurer leur existence au sein d'une communauté de travail, soit pour construire des logements susceptibles de répondre à leurs besoins. 5° - assurer la maîtrise d'ouvrage d'opération d'habitat adapté et servant à la réalisation de l'objet de l'Association. Article 2 bis L'Association doit permettre aux personnes qu'elle accueille de recouvrer pleinement leur santé physique et morale en leur permettant, entre autre, de participer à certaines activités sportives, de se rendre à différents types de manifestations culturelles, et d'accéder à certaines techniques. L'Association entend également développer des actions en faveur des familles, et notamment en direction de l'enfant, notamment par la création de structures d'accueil pour la petite enfance . Article 3 Le siège de l'Association est fixé à Paris 1er, 32, rue des Bourdonnais. Il peut être transféré en tout autre lieu de l'1le de France, par simple décision du Conseil d'Administration. Article 4 La durée de l'Association est illimitée. Article 5 La cotisation des membres est fixée par le Conseil d'Administration, sous réserve de l'approbation de la plus prochaine assemblée générale. Article 6 Le Conseil d'administration ou par délégation le bureau prévu à l'article ci-dessous, se prononce sur l'admission de tout nouvel associé. Aucune admission ne pourra être prononcée si le conseil d'administration s'y oppose. Le conseil peut exclure tout associé qui ne fait pas face aux obligations qu'il doit assumer à l'égard de l'Association ou qui ne remplit pas les conditions nécessaires pour être considéré comme membre de l'Association Emmaüs. Avant de décider l'exclusion, le bureau doit avoir mis l'associé à même de présenter ses observations sur les faits dont il lui est fait grief et l'avoir convoqué par lettre recommandée avec accusé de réception à une prochaine réunion du conseil d'administration. Le défaut de présentation, et celui, sans excuse valable, de comparution au conseil d'administration, ne mettent pas obstacle à l'exclusion. Les conditions pour être membre de l'Association Emmaüs sont les suivantes : 1 - adhérer sans réserve au Manifeste Universel du Mouvement Emmaüs 2 - pour les personnes morales, être membre d'Emmaüs France. Le conseil d'administration est souverain pour apprécier si un membre de l'Association respecte ou non l'esprit et la lettre du Manifeste Universel du Mouvement Emmaüs.

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Article 7 L 'Association est administrée par un Conseil, et dans la limite des pouvoirs qui leur sont confiés, par les présents statuts ou délégués par le Conseil, par un Bureau et un Président. Le conseil d'administration est composé de six membres au moins et de 18 membres au plus. Un tiers des sièges du conseil d'administration sont de droit réservés aux représentants des communautés Emmaüs adhérentes à l'Union Centrale des Communautés EMMAÜS (U.C.C.) dont le siège est 32, rue des Bourdonnais à Paris 1er. Ils seront élus à raison d'un administrateur par association communautaire par l'assemblée générale. Un tiers des membres seront cooptés par le conseil d'administration ; le choix de ces administrateurs sera fait en fonction de l'intérêt que ces personnes montrent pour le mouvement EMMAÜS. Un tiers des membres sera élu directement par l'assemblée générale. Le Bureau comprend le Président, 1 ou 2 Vice-Présidents, 1 Trésorier, 1 Secrétaire, et, le cas échéant, des administrateurs élus par le Conseil d'Administration. Le Président, en cas d'empêchement, est remplacé par le 1° vice-président, et, à son défaut, par le 2° vice-président. Le Président, le Bureau ou le conseil peuvent décider de subordonner l'intervention de certaines décisions de leur compétence à un avis de l'Assemblée Générale. Le Président peut, sauf opposition de leurs membres, appeler des personnalités étrangères au Conseil ou au Bureau à assister à leurs séances avec voix consultatives. Article 8 Le Conseil et le Bureau se réunissent à la demande soit du Président, soit du tiers de leurs membres. Les administrateurs absents peuvent se faire représenter, pour une séance déterminée par un autre administrateur. Un administrateur ne peut recevoir mandat que d'un seul de ses collègues. En cas d'égalité des voix, le Président a voix prépondérante. Le Conseil et le Bureau délibèrent à la majorité des voix des membres présents ou représentés. Les délibérations ne sont valables que si le tiers au moins des administrateurs présents ou représentés y a participé. Il est tenu procès verbal des délibérations du Conseil et du Bureau. Ies procès verbaux sont signés par le Président ou un membre du Bureau. Article 9 Le Conseil d'Administration a les pouvoirs les plus étendus pour la gestion de l'Association. Il représente notamment l'Association vis-à-vis des tiers et des administrations. Il peut, par une délibération toujours renouvelable, déléguer des pouvoirs au Bureau ou au Président. Il doit déléguer à ce dernier les pouvoirs nécessaires à l'expédition des affaires courantes. Le Président peut lui-même déléguer en tout ou en partie ses propres pouvoirs, mais il doit y avoir préalablement été autorisé par le Conseil d'Administration. En cas d'urgence, à charge par lui d'en avertir immédiatement les membres du Conseil ou de convoquer celui-ci dans un délai maximum d'un mois, le Président peut procéder à la délégation de ses pouvoirs avec le seul accord du Bureau. Le conseil peut, à tout moment, révoquer les délégations consenties ou s'opposer à l'octroi des délégations avec le seul accord du Bureau. Le Président et le Bureau informent le Conseil de l'usage qu'ils ont fait des pouvoirs qui leur ont été délégués. Lors d'opérations immobilières, le Conseil d'Administration a compétence en matière : - d'acquisition ou réhabilitation de biens immobiliers, - d'aliénation ou cession en échange de biens, meubles et immeubles, propriétés de l'Association, - de conclusion d'un bail à réhabilitation ou à construction, - de décision d'emprunt lorsque le montant du prêt est supérieur à 1 00 000F et représente plus de 50 % du coût total de l'opération. Article 10 Les membres du Conseil sont, sauf décision contraire de l'Assemblée Générale, élus pour une durée de trois ans. Leur mandat ne prend toutefois fin qu'à l'Assemblée Générale suivante. Le Conseil d'administration est renouvelable par tiers chaque année, et les deux premiers tiers sortants seront tirés au sort. Le Conseil peut se compléter en cours d'année par la nomination à titre provisoire de nouveaux administrateurs dans la limite de 18. Article 11 L'Assemblée Générale est réunie au moins une fois chaque année, et chaque fois qu'elle est convoquée par le Bureau ou le Conseil d'Administration, soit spontanément, soit sur demande du quart de ses membres. Elle délibère à la majorité simple des membres présents ou représentés. La présence du quart au moins des membres présents ou représentés est nécessaire à la validité des délibérations ; si elle n'est pas obtenue, l'Assemblée doit être convoquée une seconde fois à quinze jours au moins d'intervalle. Les décisions sont valablement prises à la suite de cette seconde convocation, quel que soit le nombre des membres. L'ordre du jour de l'Assemblée est en principe, réglé par l'autorité qui l'a convoquée. Le Bureau de l'Assemblée est celui du Conseil. Il est tenu procès verbal des délibérations de l'Assemblée ; les procès-verbaux sont signés par le Président ou un membre de l'Assemblée. L'Assemblée statue notamment sur le rapport financier et le rapport moral du Conseil, procède à

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l'élection de ses membres, fixe ou ratifie le montant des cotisations, et, d'une manière générale, délibère et statue sur toute question intéressant le développement et la marche générale de l'Association. L'Assemblée choisit, parmi ses membres ou en dehors de l'Association, une ou plusieurs personnes chargées de lui présenter un rapport sur les conditions administratives et financières dans lesquelles est gérée l'Association. Ces personnes ont tous les pouvoirs nécessaires à l'exercice de leur mission. Le Président, le Bureau ou le Conseil d'Administration peuvent leur demander, en cours d'année, de procéder à un examen de cette gestion, et de formuler toutes suggestions utiles. Article 11 bis Il sera établi un budget spécial à l'occasion de toute libéralité que l'Association serait autorisée à accepter en application de l'article 36 de la loi du quatorze janvier mil neuf cent trente trois et du décret du treize juin mil neuf cent soixante six, au crédit duquel seront portées toutes les sommes provenant de cette libéralité ou tous les biens en nature qui lui seraient acquis de ce chef, toutes les dépenses affectées au moyen de ces ressources étant portées au débit. Un rapport annuel spécial concernant l'encaissement, la gestion, et l'emploi des biens et sommes provenant de ces libéralités sera présenté, en annexe des rapports généraux établis ainsi qu'il est dit à l'article qui précède et transmis, avec l'avis de l'Assemblée Générale qui devra en connaître, à Monsieur le Préfet du Département du siège social de l'Association, ainsi qu'à tous les Ministères compétents. Tous registres et pièces comptables afférent à l'emploi desdites libéralités seront mis à la disposition de l'Administration Préfectorale et la visite de tous établissements sera assurée par les délégués des Administrations Ministérielles et Préfectorales compétentes. Les opérations immobilières ayant bénéficié de subvention de l'Etat, de l'ANAH et de prêts aidés par l'Etat, ou adossés en tout ou partie à des ressources défiscalisées, feront l'objet d'une comptabilité séparée. L'Association Emmaüs ne peut céder tout ou toute partie de son patrimoine immobilier acquis ou amélioré avec le bénéfice de subventions de l'Etat et de l'ANAH et de prêts aidés par l'Etat ou adossés en tout ou partie à des ressources défiscalisées, qu'à un autre organisme agréé poursuivant le même objet social, un organisme HLM ou une collectivité territoriale, après accord du représentant de l'Etat dans le département. Article 12 Les recettes annuelles de l'Association sont constituées par les cotisations et souscriptions de ses membres, les dons manuels et généralement toutes ressources dont l'Association peut légalement disposer. Article 13 Toute modification des présents statuts ne pourra être portée aux voix de l'assemblée générale que sur présentation du conseil d'administration. La modification ne pourra intervenir qu'avec la majorité absolue des membres de l'association lors d'une première assemblée générale et à défaut à l'occasion d'une nouvelle assemblée générale convoquée au plus tard un mois après la première assemblée générale. A cette deuxième assemblée, la majorité requise sera la majorité absolue des membres présents. Article 14 L'Assemblée se prononçant sur la liquidation de l'Association doit avoir été convoquée spécialement à cet effet. Par dérogation aux dispositions de l'article 11 ci-dessus, la présence de la moitié au moins des membres est nécessaire pour la validité des délibérations de l'Assemblée statuant sur une première convocation. La liquidation est poursuivie, soit par un comité de liquidation spécialement désigné par l'Assemblée sur présentation du dernier Conseil en exercice et comprenant 3 membres au moins, et 10 au plus, soit par un ou plusieurs commissaires. L'actif est attribué à Emmaüs France, association dont le but est de rassembler, de regrouper, ceux qui portent le nom d'Emmaüs en France. En cas de dissolution volontaire, statutaire ou prononcée par justice, l'ensemble des biens immobiliers de l'Association Emmaüs acquis ou améliorés avec le bénéfice de subventions de l'Etat, de l'ANAH et de prêts aidés par l'Etat ou adossés à des ressources défiscalisées ou pris à bail pendant au moins 12 ans, seront dévolus soit à tout autre organisme agréé poursuivant le même objet social, soit à un organisme HLM, soit à une collectivité territoriale, après accord du représentant de l'Etat dans le département.

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Annexe n° 4 : Manifeste universel du Mouvement Emmaüs Le mouvement Emmaüs est un ensemble d'associations locales, animées des mêmes valeurs et de la même force militante et regroupées au sein d'Emmaüs International. Préambule Notre nom Emmaüs est celui d’une localité où des désespérés retrouvèrent l’espérance. Ce nom évoque pour tous, croyants ou non croyants, notre commune conviction que seul l’amour peut nous lier et nous faire avancer ensemble. Le Mouvement Emmaüs est né en novembre 1949 par la rencontre d’hommes ayant pris conscience de leurs situations privilégiées et de leurs responsabilités sociales devant l’injustice, et d’hommes qui ne possédaient plus de raison de vivre. Les uns et les autres décidant d’unir leurs volontés et leurs actes pour s’entraider et secourir ceux qui souffrent, dans la conviction que c’est en devenant sauveur des autres que l'on se sauve soi-même. Pour ce faire se sont constituées des communautés qui travaillent pour vivre et donner. En outre, des groupes d’amis et de volontaires qui luttent sur les plans civique et privé. Toutes agissent auprès de personnes en situation d'exclusion. Manifeste I Notre loi est celle de laquelle dépend, pour l’humanité entière, toute vie digne d’être vécue, toute vraie paix et joie de chaque personne et de chaque société."Servir avant soi qui est moins heureux que soi". "Servir premier le plus souffrant". II Notre certitude est que le respect de cette loi doit animer toute recherche de justice et donc de paix entre les hommes. III Notre but est d’agir pour que chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité. IV Notre méthode consiste à créer, soutenir, animer des milieux dans lesquels tous, se sentant libres et respectés, puissent répondre à leurs propres besoins et s’entraider. V Notre premier moyen, partout où cela est possible, est le travail de récupération qui permet de redonner valeur à tout objet et de multiplier les possibilités d'action d’urgence au secours des plus souffrants. VI Tous autres moyens réalisant l’éveil des consciences et le défi doivent aussi être employés pour servir et faire servir premiers les plus souffrants, dans un partage de leurs peines et de leurs luttes, privées et civiques, jusqu’à la destruction des causes de chaque misère. VII Notre liberté : Emmaüs n’est subordonné, dans l’accomplissement de sa tâche, à aucun autre idéal que celui exprimé dans le présent Manifeste, et à aucune autre autorité que celle constituée en son sein selon ses propres règles d’organisation. Il agit en conformité avec la déclaration des droits de l’homme, adoptée par les Nations Unies, et les lois justes de chaque société, de chaque nation, sans distinction politique, raciale, linguistique, spirituelle ou autre. Rien d’autre ne peut être requis de quiconque désire participer à notre action que l’acceptation du contenu du présent Manifeste. VIII Nos membres : Le présent Manifeste constitue le fondement simple et précis du Mouvement Emmaüs. Il doit être adopté et appliqué par chaque groupe désirant en être membre actif.

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Annexe n° 5 : Discours de l’Abbé Pierre

Février 1954, 1 heure du matin sur Radio Luxembourg

« Mes amis, au secours... « Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée... « Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. « Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! « Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre CENTRE FRATERNEL DE DEPANNAGE, ces simples mots : « TOI QUI SOUFFRES, QUI QUE TU SOIS, ENTRE, DORS, MANGE, REPREND ESPOIR, ICI ON T’AIME » « La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l’hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. « Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l’âme commune de la France. Merci ! « Chacun de nous peut venir en aide aux "sans abri". Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : • 5000 couvertures, • 300 grandes tentes américaines, • 200 poêles catalytiques « Déposez les vite à l’hôtel Rochester, 92 rue de la Boétie. Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève. « Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l’asphalte ou sur les quais de Paris. Merci ! »

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