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Endoscopie et traitement anticoagulant ou anti-aggrégant plaquettaire Recommandations en 2007 Yann le baleur DES

Endoscopie et traitement anticoagulant ou anti-aggr … · Ðsyndrome coronarien aigu datant de plus de 1 mois et angor stable Ðpr vention secondaire de lÕinfarctus du myocarde

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Endoscopie et traitementanticoagulant ou anti-aggrégant

plaquettaire

Recommandations en 2007

Yann le baleur DES

Introduction

1 million de patients sous aspirine

300.000 patients sous anti-vitamine K (AVK)

Balance de risques :

- risque hémorragique de la procédure

-risque thromboembolique de l’arrêt dutraitement : 0,3 à 3 % d’AVC en cas d’AC/FA

3 éléments à prendre en compte

Risque hémorragique de la procédure ( biopsies !mucosectomie )

Type d’anticoagulation : -Aspirine

- Agent antiplaquettaire ( PLAVIX ) - AVK - Héparine

Risque thromboembolique du malade ( Artérite !valve mitrale mécanique )

Risque selon la procédure (1)

Faible risque de saignement

-Gastroscopie par voie buccale -Echo-endoscopie diagnostique -CPRE diagnostique, avec dilatation ou insertion de prothèse sans sphinctérotomie

- Réalisation de biopsies

-Rectosigmoïdoscopie et coloscopie sans polypectomie -Entéroscopie

Risque selon la procédure (2)

Risque élevé de saignement (> 1 %) : -résection tissulaire : polypectomie, mucosectomie, -sphinctérotomie -traitement de varices œso-gastriques -procédures d’hémostase sur des lésions vasculaires -photodestruction et photocoagulation au laser

Risque de saignement non contrôlable : -ponction sous écho-endoscopie -gastrostomie percutanée -dilatation et pose de prothèse sur des sténoses digestives -gastroscopie par voie nasale (épistaxis)

Risque du traitement antiagrégant

plaquettaire

Inhibition des fonctions plaquettaires :– réversible : AINS ! fonction de la " vie de la

molécule

– irréversible : aspirine et autres AAP :- seules les plaquettes renouvelées sont actives

- seuil minimal de plaquettes pour une actionhémostatique normale (et limite pour la transfusion)de 50 g/l

- les plaquettes se renouvellent au rythme de 10 %/j

! selon le taux de plaquettes initial, 3 à 5 j d’arrêt de traitement sont dans la plupart des cas suffisants

Risque du traitement par AVK

Coagulation normalisée entre 2 et 4 j après l’arrêt selon

la molécule

Anticoagulation obtenue bien reflétée par l’INR :– risque hémorragique :augmente avec l’INR

considéré comme identique au risque sans

traitement si INR ! 1,5

– risque thromboembolique :

• moyen : INR entre 2 et 3

• majeur : INR entre 3 et 4,5

– surdosage (INR > 6) ou saignement :

arrêt du traitement, vitamine K1 per os ou en intra-veineuse,perfusion de PPSB (KASKADIL®)

Risque majoré pour tous les gestes à haut risque

Risque du traitement par héparine

Héparines de Bas Poids Moléculaire (HBPM) :– doses préventives : risque faible, nul après 12 h

– doses curatives : risque plus élevé,sur 12 à 18 h si 2 injections/j et sur 24 h si 1 injection/j

– contrôle : activité anti-Xa < 0,20 UI/ml

Héparines Non Fractionnées (HNF) :– en intra-veineuse continue : risque sur 4 à 6 h

– en sous-cutanée : risque sur 8 h si 3 injections/jet sur 12 h si 2 injections/j

– contrôle : TCA ou héparinémie < 0,20 UI/ml

Risque majoré pour tous les gestes à haut risque

Risque des nouveaux traitements

antithrombotiques

Anti-Xa : ARIXTRA® (" vie = 15 h)

Antithrombine direct : EXENTA® (" vie = 3 h)

Risque à priori proche de celui des HBPM

Pas d’antidote connu

Attendre l’élimination du produit (4 à 5 " vies) avant deréaliser le geste endoscopique

Si urgence, discuter avec le prescripteur

Arret des AVK et risque thrombotique

Risque thromboembolique majeur :

– majorité des prothèses mécaniques valvulaires

– FA avec autres facteurs de risque thromboemboliquenotamment si valvulopathie mitrale

relais indispensable par une HNF peser les indications et les alternatives++++

Arrêt des AVK et risque thrombotique

Risque thromboembolique moyen :

– Prévention ou traitement des maladiesthromboemboliques veineuses

– Bio prothèses valvulaires récemment opérées

– FA + ( Age >65 ans / cardiopathie / embolie ,Etc..)

– Prothèses mécaniques valvulaires aortiques

relais souvent justifié par une HNF ou uneHBPM

Arrêt des anti plaquettaires et risque

thrombotique :

Toujours discuter avec le cardiologue /l’anesthésiste / le spécialiste de l’hémostase .

Peser le réel intérêt de l’endoscopie .

Réaliser l’endoscopie dans une structureadaptée ( Réa , USIC , chirurgien sur place )

Arrêt des anti plaquettaires et risque

thrombotique :

– syndrome coronarien aigu < 1 mois

– endoprothèse coronaire récente :

Stent nu = bithérapie

antiplaquettaire obligatoire 4 à 6 sem

Stent actif = bithérapie antiplaquettaireobligatoire 6 à 12 mois

– Radiothérapie endocoronaire < 1 an

Risque majeur +++++

Arrêt des anti plaquettaires et risque

thrombotique :

Risque thromboembolique moyen :– syndrome coronarien aigu datant de plus de 1 mois

et angor stable– prévention secondaire de l’infarctus du myocarde (IDM),

artérite, antécédent d’accident vasculaire cérébralet certains cas de FA

! relais généralement justifié par du CEBUTID®

ou par une HBPM

Risque thromboembolique mineur :prévention primaire du risque de décès et d’IDM

! arrêt du traitement

Le relais des AVK et des antiplaquettairesen pratique

Aucun médicament n’a d’A.M.M. spécifiquepour un relais d’AVK ou d’AAP

Relais d’AVK :– habituellement : par de l’HNF à doses curatives

– admis sous la responsabilité du prescripteur : par de l’HBPM àdoses curatives

Relais d’AAP :– aucun traitement validé

– CEBUTID®, à 50 mg 2x/j, arrêt 24 h avant le geste

– HBPM à doses curatives

La surveillance du relais

Pour les HNF :– efficacité : TCA (2-3 x témoin),

héparinémie (0,3-0,6 UI/ml)– plaquettes (thrombopénie induite)

Pour les HBPM :– pas de surveillance, sauf chez les sujets à risque d’accumulation

(âgés, IR, à risque hémorragique)! anti-Xa (le niveau cible dépend de l’HBPM, cf. Vidal®)

– plaquettes (thrombopénie induite)

Pour le CEBUTID® :

-pas de surveillance

Protocole de relais AVK

Relais par une HNF :

– arrêt de l’AVK à J-3 pour le SINTROM®,à J-4 pour le PREVISCAN®, à J-5 pour la COUMADINE®

– début de l’HNF, à dose anticoagulante, le lendemain

– INR la veille de l’examen

– arrêt de l’HNF 4 à 12 h avant le geste (IV vs. SC)

– reprise de l’HNF 0 à 6 h après

– reprise de l’AVK le soir même (ou plus tard ex a J10 siprocédure à haut risque : chute d’escarre +++)

– arrêt de l’HNF après 2 INR corrects à 2 j d’intervalle

Protocole de relais AVK

Relais par une HBPM:

– arrêt de l’AVK à J-3 pour le SINTROM®,à J-4 pour le PREVISCAN®, à J-5 pour la COUMADINE®

– début de l’HBPM, à doses curatives, le lendemain

– arrêt de l’HBPM la veille de l’examen,avec INR et plaquettes

– reprise de l’HBPM 12 h après le geste

– reprise de l’AVK le soir même (ou plus tard: cf diapo précédente)

– arrêt de l’HBPM après 2 INR corrects à 2 j d’intervalle

Protocole de relais des anti

plaquettaires :

Relais par du CEBUTID® ou une HBPM :

arrêt de l’AAP entre J-10 et J-5 en fonction de la demi-vie du produitoudu temps nécessaire pour rétablir une fonction agrégante suffisante (50 g/l de plaquettes)

début du CEBUTID®, à 50 mg 2x/j ou de l’HBPM à doses curatives, lelendemain.

arrêt du CEBUTID® ou de l’HBPM 24 h avant le geste (contrôle desplaquettes si HBPM)

reprise de l’AAP le lendemain (ou plus tard notamment vers J10 siprocédures endoscopique pouvant entrainer une chute d’escarre )

comment réduire le risque de saignementdu au geste lui-même

Les clips

Les endoloops

Le plasma argon et la coagulation bipolaire

L’injection d’adrénaline diluée à 1/10000

Gestes possibles en fonction du

traitement Aspirine AVK autres

AINS (Plavix)

• Geste à risque faible : oui INR oui(dont biopsies)

• Gestes à haut risque :– coloscopie + polypectomie oui non non– CPRE + sphinctérotomie oui non non– autres gestes non non non

non

Reprise du traitement anticoagulant :

Risque de saignement maximal dans les 24 premières heuresmais peut être retardé ( Chute d’escarre jusqu’à J9 à j10 )

Risque thromboembolique fort– reprise de l’HNF dans les 6 h

– si pas de contrôle du risque de saignement : garder l’HNF aumoins 48 h avant une reprise de l’AVK ou de l’AAP

– si contrôle du risque de saignement (par endoloop) : repriseimmédiate du traitement habituel

Risque thromboembolique moyen

- reprise différée en fonction du risque :

- A discuter au cas par cas ( balance hémorragie vs thrombose )

Risque thromboembolique faible

- Pas de relais

Quelques questions simples à seposer avant une endoscopie

Patient à jeun depuis au moins 6 heures ( si enurgence > IOT ou Erythromycine )

Prothèse dentaire

Prise d’anticoagulant ? Quel type ? , Date d’arrêt ? ( intérêt seulement si geste invasif ou nasofibroscopie)

Bilan d’hémostase si geste invasif :NFS , Plaq , TP ,TCA +/- ( INR , AntiXa,héparinémie)

Nécessité ou non d’une antibioprophylaxie

Conclusions

Peu d’étude scientifiques méthodologiquementbien faites pour répondre aux questions

Collaboration endoscopiste / Anesthesiste /Hémostase / Cardiologue :

Balance risque de saignement / risque de thromboseBalance risque de saignement / risque de thrombose

Attention aux Stents Coronariens +++ :

Se souvenir que l’infarctus du myocarde ou lathrombose de valve est , une fois installé,beaucoup moins contrôlable qu’un saignement

Bibliographie

La prise en charge des patients sous anticoagulantsou sous agents anti plaquettaires avant uneendoscopie digestive .

Fiche pratique SFED Octobre 2006Fiche pratique SFED Octobre 2006

Gestion du traitement anti-plaquettaire oral chezles patients porteurs d’endoprothèses coronaires

Proposition du groupe dProposition du groupe d’’expert de la SFAR du 31 /03/06expert de la SFAR du 31 /03/06