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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A21 Est-ce que la duodénopancréatectomie céphalique par voie laparoscopique est équivalente à celle par voie classique ? Analyse comparative chez 30 malades SAFI DOKMAK (1), FADHEL SAMIR FTÉRICHE (1), BÉATRICE AUSSILHOU (1), YACINE BENSAFTA (1), PHILIPPE LEVY (2), PASCAL HAMMEL (2), PHILIPPE RUSZNIEWSKI (2), JACQUES BELGHITI (1), ALAIN SAUVANET (1) (1) Hôpital Beaujon, Chirurgie hépato-biliaire et de transplantation hépatique, Clichy, France ; (2) Hôpital Beaujon, Service de gastro- entérologie, Clichy, France. Contact : Hôpital Beaujon, Chirurgie hépatobiliaire et pancréatique, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France. E-mail : [email protected] But. – La duodénopancréatectomie céphalique laparoscopique (DPCL) est techniquement difficile. Plusieurs études ont montré ses avan- tages par rapport à la duodénopancréatectomie céphalique par voie classique (PDCC). Le but était de comparer les 2 voies au début de notre expérience. Matériel et méthodes. – Les 30 premières DPCL dans notre service ont été réalisées entre avril 2011 et septembre 2013, et apparentées à 34 DPCC selon les données démographiques, la pathologie sous jacente et la texture pancréatique. Les données opératoires, la mor- bidité et les données histologiques ont été analysées rétrospective- ment à partir d’une base prospective. La mortalité a été prise en compte jusqu’au 90 e jour post opératoire. Résultats. – Les 2 groupes étaient comparables sauf pour l’IMC (kg/m²) qui était plus bas (23 vs 27, P = 0,001) et le taux de pancréas mou qui était plus fréquent (59 vs 39 %) dans le groupe DPCL. La durée opératoire était plus longue dans DPCL (348 vs 263 minutes, P < 0,001) avec des pertes sanguines similaires. Une mortalité (3,3 vs 0 %, P = 0,28) et une morbidité plus importante (80 vs 56 %, P = 0,04) dans le groupe DPCL : fistule pancréatique (46 vs 38 %, P = 0,49), hémorragie postopératoire (23 vs 9 %, P = 0,11) et réinter- ventions (23 vs 3 %, P = 0,014). Le nombre moyen de ganglions pré- levés (19 vs 24), envahis (7 vs 3) et de résection R0 (87 vs 69 %) étaient similaires. La durée de séjour était plus longue dans le groupe DPCL (26 vs 19 jours, P = 0,06). Dans le sous-groupe de malades à faible risque de FP (nb = 10), les résultats étaient simi- laires. Conclusion. – En début d’expérience, la DPCL est associée à une mor- bidité importante avec des fistules pancréatiques plus graves. La meilleure indication de la DPCL représente les malades ayant un faible risque de PF. Quel est le pronostic du carcinome hépatocellulaire rompu opéré en France ? Résultats d’une étude multicentrique – Enquête de la Fédération de recherche en chirurgie (French) et de l’Association française de chirurgie (AFC) LILIAN SCHWARZ (1), ALEXI LAURENT (2), MICHAEL BUBENHEIM (3), CHRISTIAN LE TOUBLON (4), ASTRID HERRERO (5), EMMANUEL BOLESLAWSKI (6), JEAN-MARC REGIMBEAU (7), YVES-PATRICE LE TREUT (8), MICHEL SCOTTÉ (1) (1) Hôpital Charles-Nicolle, Chirurgie digestive, Rouen, France ; (2) Hôpital Henri-Mondor, Chirurgie digestive et transplantation, Créteil, France ; (3) Hôpital Charles-Nicolle, Biostatistique, Rouen, France ; (4) CHU Grenoble, Chirurgie digestive et transplantation, Grenoble, France ; (5) CHU Montpellier, Chirurgie digestive et transplantation, Montpellier, France ; (6) CHU Lille Édouard-Herriot, Chirurgie hépato-biliaire et transplantation, Lille, France ; (7) Hôpital Nord, Chirurgie digestive, Amiens, France ; (8) Hôpital de la Conception, Chirurgie digestive et transplantation, Marseille, France. Contact : Hôpital Charles-Nicolle, Service de chirurgie digestive, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France. E-mail : [email protected] Introduction. – La rupture tumorale d’un carcinome hépatocellulaire (CHC) entraine un pronostic carcinologique péjoratif. En Europe, peu de données sont disponibles. L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats d’une étude multicentrique française de patients opérés de CHC rompus. Méthodes. – Étude rétrospective française incluant 135 patients opérés entre 1998 et 2012 dans 21 centres. Les données cliniques, la stratégie thérapeutique et les complications ont été analysées. Résultats. – Le sex-ratio était 4/1. L’âge médian était 66 [32-87] ans. 57malades (42 %) avaient une cirrhose. La taille tumorale médiane était de 76 mm (20-250). L’exérèse chirurgicale a été réalisée en urgence chez 40 malades (29 %) et de manière réglée après contrôle hémorragique chez 95 malades (71 %). Les taux de complications sévères et de mortalité étaient de 27 et 9 %, significativement plus élevés après exérèse en urgence. 88 patients (65 %) ont présenté une récidive dont 17 intrapéritonéales (19 %). La médiane de survie glo- bale était de 31 mois. En analyse multivariée, les facteurs de risque impactant la survie étaient un taux d’alphafoetoproteine > 30ng/ml (HR : 4,41 ; p < 0,0001), une marge de résection envahie (HR : 2,41 ; p = 0,006), une taille tumorale > 70 mm (HR : 1,91 ; p = 0,013). Conclusion. – La prise en charge séquentielle (hémostase puis exérèse) doit être le standard en raison de la morbimortalité élevée de l’exérèse de CHC rompus en urgence, sans supériorité oncologique par ailleurs. La cholécystectomie laparoscopique précoce est le traitement de référence des cholécystites aiguës lithiasiques légères ou modérées chez les personnes de plus de 75 ans ? DAVID FUKS (1), FRANCOIS MAUVAIS (2), MARC POCARD (3), VINCENT ACCARD (4), JEAN-CHRISTOPHE PAQUET (5), SIMON MSIKA (6), IGOR SIELEZNEFF (7), FRENCH (8), JEAN-MARC RÉGIMBEAU (9) (1) CHU Amiens, Chirurgie digestive, Amiens, France ; (2) CH Beauvais, Chirurgie digestive, Beauvais, France ; (3) Hôpital Lariboisière, Chirurgie digestive, Paris, France ; (4) CH Montreuil-sur-Mer, Chirurgie digestive, Rang-du-Fliers, France ; (5) CH Longjumeau, Chirurgie digestive, Longjumeau, France ; (6) CHU Louis-Mourier, Chirurgie digestive, Colombes, France ; (7) CHU La Timone, Chirurgie digestive, Marseille, France ; (8) Chirurgie digestive, France ; (9) CHU Amiens, Chirurgie digestive, Amiens, France. Contact : CHU Amiens, Chirurgie digestive, Place Victor-Pauchet, 80000 Amiens, France. E-mail : [email protected] Introduction. – L’objectif de ce travail était d’analyser les résultats de la cholécystectomie laparoscopique précoce pour cholécystite aiguë lithiasique (CAL) légère ou modérée chez les patients de plus de 75 ans (PA75). Méthodes. – De mai 2010 à août 2012, 414 patients ayant eu une cholécystectomie précoce (inf 5 jours) pour CAL légère ou modérée (Tokyo Guidelines) étaient inclus dans un essai randomisé (ABCAL). Nous avons comparé rétrospectivement les résultats pré-, per- et postopératoires des PA75 par rapport aux patients plus jeunes (PJ). Résultats. – Le groupe de PA75 comportait 78 (19 %) patients carac- térisés par un score ASA supérieur à 3 plus fréquent (62 vs. 23 %, p = 0,0003), un taux de créatinine sérique plus élevé (103 vs 74 mol/l, p = 0,0001) et des formes de CAL plus avancées (CAL gan- gréneuse 38 vs 15 %, p = 0,001). La présence d’ulcération de la muqueuse (76 vs 61 %, p = 0,001) étaient significativement plus fré- quente dans le groupe des PA75. La durée opératoire (109 vs 105 minutes, p = 0,54), les complications infectieuses (18 vs. 14 %, p = 0,35) et non-infectieuses (9 vs 3 %, p = 0,80) étaient similaires

Est-ce que la duodénopancréatectomie céphalique par voie laparoscopique est équivalente à celle par voie classique ? Analyse comparative chez 30 malades

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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A21

Est-ce que la duodénopancréatectomie céphalique par voie laparoscopique est équivalente à celle par voie classique ? Analyse comparative chez 30 maladesSAFI DOKMAK (1), FADHEL SAMIR FTÉRICHE (1), BÉATRICE

AUSSILHOU (1), YACINE BENSAFTA (1), PHILIPPE LEVY (2), PASCAL

HAMMEL (2), PHILIPPE RUSZNIEWSKI (2), JACQUES BELGHITI (1),

ALAIN SAUVANET (1)

(1) Hôpital Beaujon, Chirurgie hépato-biliaire et de transplantation

hépatique, Clichy, France ; (2) Hôpital Beaujon, Service de gastro-

entérologie, Clichy, France.

Contact : Hôpital Beaujon, Chirurgie hépatobiliaire et pancréatique,

100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.

E-mail : [email protected]

But. – La duodénopancréatectomie céphalique laparoscopique (DPCL)

est techniquement difficile. Plusieurs études ont montré ses avan-

tages par rapport à la duodénopancréatectomie céphalique par voie

classique (PDCC). Le but était de comparer les 2 voies au début de

notre expérience.

Matériel et méthodes. – Les 30 premières DPCL dans notre service

ont été réalisées entre avril 2011 et septembre 2013, et apparentées

à 34 DPCC selon les données démographiques, la pathologie sous

jacente et la texture pancréatique. Les données opératoires, la mor-

bidité et les données histologiques ont été analysées rétrospective-

ment à partir d’une base prospective. La mortalité a été prise en

compte jusqu’au 90e jour post opératoire.

Résultats. – Les 2 groupes étaient comparables sauf pour l’IMC (kg/m²)

qui était plus bas (23 vs 27, P = 0,001) et le taux de pancréas mou

qui était plus fréquent (59 vs 39 %) dans le groupe DPCL. La durée

opératoire était plus longue dans DPCL (348 vs 263 minutes,

P < 0,001) avec des pertes sanguines similaires. Une mortalité (3,3

vs 0 %, P = 0,28) et une morbidité plus importante (80 vs 56 %,

P = 0,04) dans le groupe DPCL : fistule pancréatique (46 vs 38 %,

P = 0,49), hémorragie postopératoire (23 vs 9 %, P = 0,11) et réinter-

ventions (23 vs 3 %, P = 0,014). Le nombre moyen de ganglions pré-

levés (19 vs 24), envahis (7 vs 3) et de résection R0 (87 vs 69 %)

étaient similaires. La durée de séjour était plus longue dans le

groupe DPCL (26 vs 19 jours, P = 0,06). Dans le sous-groupe de

malades à faible risque de FP (nb = 10), les résultats étaient simi-

laires.

Conclusion. – En début d’expérience, la DPCL est associée à une mor-

bidité importante avec des fistules pancréatiques plus graves. La

meilleure indication de la DPCL représente les malades ayant un

faible risque de PF.

Quel est le pronostic du carcinome hépatocellulaire rompu opéré en France ? Résultats d’une étude multicentrique – Enquête de la Fédération de recherche en chirurgie (French) et de l’Association française de chirurgie (AFC)LILIAN SCHWARZ (1), ALEXI LAURENT (2), MICHAEL BUBENHEIM

(3), CHRISTIAN LE TOUBLON (4), ASTRID HERRERO (5), EMMANUEL

BOLESLAWSKI (6), JEAN-MARC REGIMBEAU (7), YVES-PATRICE

LE  TREUT (8), MICHEL SCOTTÉ (1)

(1) Hôpital Charles-Nicolle, Chirurgie digestive, Rouen, France ;

(2) Hôpital Henri-Mondor, Chirurgie digestive et transplantation,

Créteil, France ; (3) Hôpital Charles-Nicolle, Biostatistique, Rouen,

France ; (4) CHU Grenoble, Chirurgie digestive et transplantation,

Grenoble, France ; (5) CHU Montpellier, Chirurgie digestive et

transplantation, Montpellier, France ; (6) CHU Lille Édouard-Herriot,

Chirurgie hépato-biliaire et transplantation, Lille, France ; (7) Hôpital

Nord, Chirurgie digestive, Amiens, France ; (8) Hôpital de la

Conception, Chirurgie digestive et transplantation, Marseille, France.

Contact : Hôpital Charles-Nicolle, Service de chirurgie digestive,

1, rue de Germont, 76000 Rouen, France.

E-mail : [email protected]

Introduction. – La rupture tumorale d’un carcinome hépatocellulaire(CHC) entraine un pronostic carcinologique péjoratif. En Europe,peu de données sont disponibles. L’objectif de cette étude était de

rapporter les résultats d’une étude multicentrique française depatients opérés de CHC rompus.

Méthodes. – Étude rétrospective française incluant 135 patientsopérés entre 1998 et 2012 dans 21 centres. Les données cliniques,la stratégie thérapeutique et les complications ont été analysées.

Résultats. – Le sex-ratio était 4/1. L’âge médian était 66 [32-87] ans.57malades (42 %) avaient une cirrhose. La taille tumorale médiane

était de 76 mm (20-250). L’exérèse chirurgicale a été réalisée enurgence chez 40 malades (29 %) et de manière réglée après contrôlehémorragique chez 95 malades (71 %). Les taux de complications

sévères et de mortalité étaient de 27 et 9 %, significativement plusélevés après exérèse en urgence. 88 patients (65 %) ont présenté unerécidive dont 17 intrapéritonéales (19 %). La médiane de survie glo-

bale était de 31 mois. En analyse multivariée, les facteurs de risqueimpactant la survie étaient un taux d’alphafoetoproteine > 30ng/ml(HR : 4,41 ; p < 0,0001), une marge de résection envahie (HR : 2,41 ;

p = 0,006), une taille tumorale > 70 mm (HR : 1,91 ; p = 0,013).

Conclusion. – La prise en charge séquentielle (hémostase puis exérèse)

doit être le standard en raison de la morbimortalité élevée de l’exérèsede CHC rompus en urgence, sans supériorité oncologique par ailleurs.

La cholécystectomie laparoscopique précoce est le traitement de référence des cholécystites aiguës lithiasiques légères ou modérées chez les personnes de plus de 75 ans ?DAVID FUKS (1), FRANCOIS MAUVAIS (2), MARC POCARD (3), VINCENT ACCARD (4), JEAN-CHRISTOPHE PAQUET (5), SIMON

MSIKA (6), IGOR SIELEZNEFF (7), FRENCH (8), JEAN-MARC RÉGIMBEAU (9)

(1) CHU Amiens, Chirurgie digestive, Amiens, France ; (2) CH Beauvais, Chirurgie digestive, Beauvais, France ; (3) Hôpital Lariboisière, Chirurgie digestive, Paris, France ; (4) CH Montreuil-sur-Mer, Chirurgie

digestive, Rang-du-Fliers, France ; (5) CH Longjumeau, Chirurgie digestive, Longjumeau, France ; (6) CHU Louis-Mourier, Chirurgie digestive, Colombes, France ; (7) CHU La Timone, Chirurgie digestive,

Marseille, France ; (8) Chirurgie digestive, France ; (9) CHU Amiens, Chirurgie digestive, Amiens, France.

Contact : CHU Amiens, Chirurgie digestive, Place Victor-Pauchet,

80000 Amiens, France.

E-mail : [email protected]

Introduction. – L’objectif de ce travail était d’analyser les résultats dela cholécystectomie laparoscopique précoce pour cholécystite aiguëlithiasique (CAL) légère ou modérée chez les patients de plus de

75 ans (PA75).

Méthodes. – De mai 2010 à août 2012, 414 patients ayant eu une

cholécystectomie précoce (inf 5 jours) pour CAL légère ou modérée(Tokyo Guidelines) étaient inclus dans un essai randomisé (ABCAL).Nous avons comparé rétrospectivement les résultats pré-, per- et

postopératoires des PA75 par rapport aux patients plus jeunes (PJ).

Résultats. – Le groupe de PA75 comportait 78 (19 %) patients carac-

térisés par un score ASA supérieur à 3 plus fréquent (62 vs. 23 %,p = 0,0003), un taux de créatinine sérique plus élevé (103 vs74 �mol/l, p = 0,0001) et des formes de CAL plus avancées (CAL gan-

gréneuse 38 vs 15 %, p = 0,001). La présence d’ulcération de lamuqueuse (76 vs 61 %, p = 0,001) étaient significativement plus fré-quente dans le groupe des PA75. La durée opératoire (109 vs

105 minutes, p = 0,54), les complications infectieuses (18 vs. 14 %,p = 0,35) et non-infectieuses (9 vs 3 %, p = 0,80) étaient similaires