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8/3/2019 FRAL11_poesie
http://slidepdf.com/reader/full/fral11poesie 1/6
Français langue 11
Recueil de poésieNom: ___________________________________________________
8/3/2019 FRAL11_poesie
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Le dormeur du val
Arthur RIMBAUD 1854-1891
C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrineTranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
À Londres au crépuscule
Les rues en diama nts et leur soye ux pavag e, Comme des serpentins lâché s des toits obscur s, Glissen t, de pas en pas, le long d e mer s de mur s, Tapi ssés du soleil de vitri ne en voyage.
Un bus à impérial e et son r ouge ramag e Cr oise une limousine aux f ourr eaux d e noir s pur s, L¶un éteignant le jour et ses rêves d¶azur s, L¶autr e incendia nt la nuit d ¶une ivr esse volage.
La Tami se soudai n se par e de collier s, Et Big B en se maquill e à l¶or de ses aiguill es, Chuch otant des dîner s, fard s des joailli er s.
La magici enne alor s entr e de scène en scène Soulevant les rideaux d ont les tons de charmill es Font fri ssonne r la vill e aux plai sir s des mécè nes.
Francis Etienne Sicard , Lettres de soie rouge , 2011
8/3/2019 FRAL11_poesie
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À une dame créole
Au pa ys parfumé qu e le soleil car esse, J¶ai c onn u, sous un dais d¶ar br es tout empourpré s Et d e palmi er s d¶où pleut sur l es yeux la par esse, Une dam e créole aux charm es ignorés.
Son teint est pâl e et chaud; la brune encha nter esse A da ns le cou d es air s nob lement ma niéré s;Gra nde et svelte en marcha nt c omme une cha sser esse, Son sourir e est tra nquill e et ses yeux a ssurés.
Si vous alliez, Madam e, au vrai pa ys de gloir e, Sur l es bords de la Seine ou de la verte Loir e, Belle dig ne d¶or ner les antiqu es manoir s,
Vous f eriez, à l¶a bri des om br euses r etrait es Germer mill e sonne ts dans le coeur d es poètes, Que vos grands yeux r endraient plu s soumis que vos noir s.
Charl es Baud elair e
Cahier du jour
Mon encr e est un poison, am bré, rich e et su btil, Qui c oule dans mon sang pui s lentement se fige Au bout d e mes doigts bleus que ma d ouleur c orrig e D¶une harp e de mots dont je tisse le fil.
Mes livr es son t r empli s d¶imag es en exil, D¶où rugi ssen t parf ois un rir e et sa voltig e Comme des conf ettis lancés sous la volige Par d es mains inconn ues dont j¶effleur e le cil.
Et sur le mar br e gourd d e mes drap s de velour s, Je griff e des baiser s dont ma lèvr e se gri se Pour ét ouff er le temps à l¶orgu eil des vaut our s.
De l¶aethuse en fleur j e bois alor s la sève, Inondant ma pa ssion d¶une riche surpri se, Que j¶ouvr e, le c ur f ou, au mili eu de mon rêve.
Francis Etienne Sicard , Lettres de soie rouge, 2011
8/3/2019 FRAL11_poesie
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L idéal
Ce ne ser ont jamai s ces beauté s de vignettes, Pr oduit s avarié s, nés d¶un siècl e vauri en, Ces pieds à br odequins, ces doigts à ca stag nettes, Qui saur ont satisfair e un c ur c omme le mien.
Je laisse à Gavar ni, poète des chlor oses, Son tr oupeau gaz ouilla nt de beauté s d¶hôpital , Car j e ne pui s tr ouver parmi c es pâles r oses Une fleur qui r esse m ble à mon r ouge idéal .
Ce qu¶il faut à c e c ur pr of ond c omme un a bîme, C¶est vous, Lady Mac beth, âme pui ssante au crim e, Rêv e d¶Eschyle éclos au climat d es auta ns ;
Ou bien toi, grande Nuit , fill e de Mich el-Ange, Qui t or s paisi blement da ns une pose étra nge Tes appa s façonn és aux bouches des Tita ns !
Charl es Baud elair e, Les Fleurs du mal
P arfum exotique
Qua nd, les deux yeux f ermé s, en un so ir chaud d ¶aut omne, Je r es pir e l¶odeur d e ton sein chaleur eux, Je vois se dér ouler des rivag es heur euxQu¶é blouissen t les f eux d ¶un so leil mono tone ;
Une île par esse use où la natur e donne Des ar br es singulier s et d es fruit s savour eux ;Des hommes dont le corps est mi nce et vig our eux, Et d es f emmes dont l¶ il par sa fra nchise étonne.
Guidé par t on odeur v er s de charma nts climat s, Je vois un port r empli d e voiles et de mâts Encor tout fatigué s par la vagu e mari ne,
Pendant qu e le parfum d es verts tamari nier s, Qui circul e dans l¶air et m ¶enfle la narine, Se mêle dans mon âme au cha nt d es mari nier s.
Charl es Baud elair e, Les Fleurs du mal
8/3/2019 FRAL11_poesie
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Les figures de rhétorique
Definition Exempleantithèse
comparaison
métaphore
hyperbole
euphémisme
personnification
oxymore
allégorie