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PRÉSENTATION GÉNÉRALE Avant la Révolution française (1789–1794) la France était

divisée en provinces. Cette division était déterminée par les facteurs d’évolution du pays: elle était souvent liée à l’histoire du rattachement de tel ou tel territoire au royaume de France. Pour la plupart, les provinces étaient d’anciens états féodaux, duchés ou comptés.

Chacune de ces provinces avait une capitale où se trouvait un Parlement et où il y avait une université et une cathédrale.

Le roi y nommait un gouverneur pour le représenter. Ces provinces avaient des coutumes particulières, des lois différantes, et chacune d’elles constituait comme un petit pays dans le grand.

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Les plus célèbres provinces étaient: l’Ile de France (cap. Paris), la Normandie (cap. Caen), l’Orléanais (cap. Orléans), la Bretagne (cap. Rennes), le Poitou (cap. Poitiers), la Guyenne (cap. Bordeaux), le Languedoc (cap. Toulouse), la Provence (cap. Aix), la Bourgogne (cap. Dijon).

Après la Révolution, pour éffacer cette diversité, les provinces ont été remplacées par des départements. Le 4 mars 1790 Louis XVI a signé les lettres patentes ordonnant la division de la France en 83 départements. La plupart des départements ont reçu les noms des montagnes et des fleuves.

A la tête de chaque département se trouvait un préfet qui était nommé par le gouvernement du pays. Chaque département était dirigé par un Conseil général. Mais c’était surtout les préfets qui avaient pratiquement toute la plénitude du pouvoir dans le département. Pendant près de deux siècles l’organisation administrative et politique de la France a été basée sur les départements.

Pourtant ce système départemental n’était plus suffisant. C’est que le département avait une trop petite étendue et l’accroissement du rôle économique des plus grandes villes a dépassé les limites du département où chacune d’elles se trouvait. Il a été donc nécessaire de créer de plus vastes unités administratives.

Pour le faire, il y avait encore plusieurs raisons d’ordre économique. Le développement économique des différantes régions de la France était depuis longtemps inégal. Le progrès technique était plus grand dans les régions où il y avait des ressources naturelles et une meilleure position géographique.

C’est pourquoi l’industrie et l’agriculture les plus intenses se sont développées autour de Paris et dans les régions du Nord et de l’Est du pays.

Dans la première moitié du XXe siècle, Paris est devenu le plus grand centre industriel, commercial, financier et politique du pays. Aucun autre pays ne connaissait un tel écart qui séparait et parfois opposait Paris et l’autre territoire français.

C’est pour liquider le déséquilibre croissant entre les différentes régions et mettre un frein à la croissance de la capitale qu’on a regroupé les départements en 21, puis en 22 régions économiques. L’usage a conservé à la plupart des régions de France les beaux noms

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des anciens provinces des siècles passés (Bretagne, Auvergne, Languedoc etc.) bienque leurs territoires ne coïncident souvent qu’en partie avec ceux des provinces.

Selon la Loi de décentralisation de 1982, la région est devenue une collectivité territoriale «libre et responsable». La décentralisation se détermine comme un partage du pouvoir de décision entre l’Etat central et les collectivités locales, mais la voie historique de cet événement était assez longue et difficile.

La France est connue par sa tradition centralisatrice. Héritée de Louis XIV et de la Révolution française elle a donné naissance à un Etat fort.

Au début du XIX siècle la France administrative dessinée par Napoléon Bonaparte était aussi très fortement centralisée. Depuis lors la France connait une lente et progressive montée de la décentralisation surtout sensible lorsque le régime politique est libéral. Ces réformes décentralisatrices ont revêtu quelques aspects: élection des assemblées locales au suffrage censitaire,puis au suffrage universel (à partir de 1848); élargissement des pouvoirs attribués aux autorités décentralisés (à partir de 1871 pour le département et de 1884 pour la commune); tutelle de l’Etat sur les collectivités locales en voie d’allégement (réformes de 1926, 1959).

C’est en 1972 que la Région s’est vu reconnaitre la personnalité morale (juridique) comme Etablissement publique régional (EPR) dont la mission est de «contribuer au développement économique et social de la Région». La dernière grande étape de la décentralisation date de 1982, quand la Région a reçu le statut de la collectivité locale.

Aujourd’hui la France compte 22 régions en France métropolitaine et 4 régions d’outre-mer (les départements qui ont un statut de régions: la Guadéloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane française).

En termes généraux une région (lat. régio, de regere «diriger») est une partie du territoire comportant des caractères particuliers qui peuvent être physiques (régions naturelles: montagnes, plaines), humains (les provinces: histoire, peuplement), économiques (activité dominante: ressources naturelles, main-d’œuvre, voie de communication).

Une région française est une division territoriale administrative englobant plusieurs départements. La France est divisée en 96 départe-ments, y compris Paris qui a le statut d’un département.

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L’arrondissement est une subdivision administrative des départe-ments et de certaines grandes villes (325).

Le canton est une subdivision territoriale d’un arrondissement (3 714).

La commune est une unité de base de la division du territoire français. Il existe en France plus de 36 000 communes. Le maire élu pour 6 ans par le Conseil municipal est le représentant du pouvoir dans la commune.

Les collectivités locales sont des circonscriptions administratives dotées de la personnalité morale: la région, le département, la commune. Elles sont gérées par des élus et non par l’Etat. Cependant, le Premier Ministre nomme un préfet qui représente le gouvernement français dans chaque département et dans chaque région.

(En 1982 la Loi de décentralisation a supprimé les préfets; ils ont été remplacés par les Commisaires de la République jusqu’à 1988.)

Aujourd’hui le préfet doit coordonner l’action des servives départementaux et celle des servives de l’Etat. Il veille au respect les lois et dirige les services exterieurs de l’Etat (sauf l’enseignement et le trésor).

Les habitants de chaque département élisent des conseillers généraux au suffrage universel direct. Elus pour 6 ans ils se réunissent une fois par trimestre et prennent des décisions pour l’ensemble de départements. Les conseillers régionaux sont élus aussi pour 6 ans par les électeurs de chaque département. Le conseil régional joue un rôle important dans la vie de la région. Il est élu au suffrage universel direct. La Compétance d’un Conseil régional est très étendue allant des affaires économiques aux problèmes sociaux et culturels. Il détermine le plan régional de développement économique, gère le budget de la région. Elu par les conseillers, le Président du Conseil prépare et exécute les délibérations du Conseil, ordonne les dépences de la région, dirige et contrôle les services régionaux indispensables à l’exercice de sa tâche.

Le Conseil général et le Conseil régional se retrouvent parfois pour décider les questions du financement du projets onnéreux.

Ainsi, la régionalisation consiste à donner une plus grande autonomie aux régions pour administrer et développer leur économie sans demander toujours l’autorisation et les finances à la capitale.

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La loi de 1982 a rompu le cordon entre l’état et la Région. La régionalisation a permis un véritable développement régional:

les grandes villes connaissent une forte croissance de leur population: Nantes (+ 9,6 %), Toulouse (+ 8,9 %), Monpellier (+ 8,1 %), Lyon (+ 7,1 %).

Certaines villes ou régions sont aujourd’hui spécialisées: Toulouse dans l’aviation avec Airbus et l’espace avec Ariane; Lille dans la vente par correspondance (V.P.C.); Strasbourg dans le génétique; Rennes dans les télécommunications; Grenoble et Nice dans les industries de l’intelligence.

Les villes moyennes se constituent aussi en centre de développement qui regroupent des activités de recherche et des industries innovantes appelées technopoles: Béthune, Lannion, Troyes, Loriant, Agen, Auch, Pau, Nîmes, Bourg-en-Bresse.

Les régions françaises coopèrent avec d’autres régions d’Europe: 32 régions européennes dont 7 françaises sont groupées, de l’Ecosse jusqu’au Portugal, la Catalogne espagnole, la Lombardie italienne, le Bad-Wurtenberg allemand coopère avec la région Rhône-Alpes, le Nord avec la Flandre et le Kent; La Lorraine avec le Luxembourg et la Sarre; le Lyonnais avec le Piémont; le Languedoc-Roussillon avec la Catalogne.

Dans ses «Lectures sur les provinces de France» G. Moget a exprimé la diversité des régions: «La Bretagne est souvent couverte de brume. C’est le pays de la mer, des ports, des plages immenses, des courageux marins et des pêcheurs.

La Normandie, baigné par la Manche, est un vrai jardin. Des troupeaux et de beaux pommiers font la richesse de ce pays doux et frais.

Plus au nord, sous un ciel gris commence la plaine monotone de Flandre, la région des mines et des usines.

L’Ile-de-France, centre du pays a des paysages poétiques et fins. Ici on sent le mieux la civilisation française.

La Provence, baigne de soleil, avec la mer toujours bleue, ses arbes verts en toutes saisons, la beauté de la nature, la douceur de son climat, la gaité de ses habitants, attire les touristes du monde entier.»

Parmi les régions françaises il y a des régions de montagne, comme l’Auvergne et maritimes: la Bretagne ou la Basse-Normandie. Certaines sont toutes petites: l’Alsace (8 280 km2), la Corse (8 569 km2)

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et d’autres très grandes: l’Aquitaine (41 000 km2), la Région Rhône-Alpes (43 000 km2). L’Ile-de-France a presque 11 millions d’habitants (19 % des Français sur 2 % des territoires). Le Limousin a moins de 1 million sur une surface bien plus grande. La Corse est presque aussi petite que l’Alsace, mais elle n’a que 250 000 habitants contre 1 730 000 pour l’Alsace.

Parmi les 22 régions métropolitaines 4 d’entre elles regroupent plus de 40 % de la population du pays et 50 % de son PIB (Produit intérieur brut). Ces 4 régions sont: Île-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Nord-Pas-de-Calais.

La culture régionale c’est tout ce qui distingue une région de ses voisines: sa langue, ses coutumes, ses façons de vivre, son patrimoine, sa religion parfois. Les ensembles culturels régionaux sont nombreux en France et chaque région a sa physionomie et son charme, comme, par exemple, cuisine de la Normandie, simple et saine; cuisine de l’Alsace, raffinée et variée; cuisine de la Provence, relevée, épicée, aillée; cuisine de haute qualité de la Bourgogne et de la Franche-Comté.

Autour de Paris et de ses vingt arrondissements s’est développé un immense ensemble qu’on appelle l’Île-de-France et qui consentre l’essentiel des pouvoires de décision politiques, économiques, bancaires et boursiers. Cette région conserve malgré la régionalisation un poids économique énorme. Elle est aussi le principal centre intellectuel, culturel et scientifique du pays. L’Île-de-France est également au centre d’un réseau de transports à dimension européenne. Cette région est la première destination touristique au monde.

Géographiquement, la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire forment la région Ouest.

Le Nord, qui comprend le Pas-de-Calais, la Picardie, la région Champagne-Ardennes, est une terre très contrastée.

L’Est regroupe quatre grandes régions historiques: La Lorraine, l’Alsace, la Bourgogne et la Franche-Comté.

Le Centre comprend l’Auvergne, le Limousin, la région Centre et le Poitou-Charentes.

Le Sud-Ouest regroupe les régions d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées.

Le Grand Sud comprend la région lyonnaise du Languedoc-Roussillon, la région Provence-Côte d’Azur et la Corse.

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Les grandes dates de l’histoire des régions françaises

1956 Découpage de la France en 21 régions. Création des programmes

régionaux d’aménagement du territoire. 1964 Découpage de la France en 22 régions. Mise en place des Préfets

de Région. Création des Commissions de Développement Economique

Régional (CODER) associant l’ensemble des partenaires socio-économiques.

1972 La Loi du 5 juillet dote la Région d’une personnalité morale.

Elle prend la forme d’un Etablissement Public Régional (EPR). Elle se voit reconnaître une mission spécial de planification et d’étude, et la vocation de participer au financement d’investissements à l’exclusion de toute tâche de gestion et d’administration.

Elle vote sur les propositions du Préfet de Région, qui ensuite, exécute les décisions. Le Conseil Régional n’a qu’un rôle consultatif. Le Préfet continue d’administrer la Région. L’EPR se compose de deux assemblées qui ont leur siège au chef-lieu de la Région.

Le Conseil Régional qui composé alors de tous les députés et sénateurs de la région (membres de droit), ainsi que les représentants désignés par les Conseils Généraux et les principales villes.

Le Conseil Economique et Social qui est composé des représentants économiques et socio-professionels, ainsi que de personnalités qualifiées. Cette assemblée est chargée de donner des avis avant chaque réunion du Conseil Régional.

1982 La loi du 2 mars fait bénéficier les Régions des premières

mesures de décentralisation. Article 59: Les régions sont des collectivités territoriales. Elles

sont administrées par un conseil régional élu au suffrage universel direct. Le Conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région. Il a compétence pour promouvoir le développement

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économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région et l’integrité, de l’autonomie et des attributions des départements et des communes.

La Région est un Etablissement Public, mais désormais c’est le Président du Conseil Régional qui en est l’exécutif. C’est lui qui prépare et exécute la politique régionale. Les Régions sont autorisées à créer des services et à recruter le personnel nécessaire à leur fonctionnement.

1983 Avec les lois du 7 janvier et 22 juillet, l’Etat transfère à la

Région une partie de ses compétences. La vocation de Région au service du développement économique et social est confirmée et amplifiée par un accroissement de son rôle en matière de planification, d’aménagement du territoire et de formation professionnelle.

1984 Signature du premier contrat de plan Etat-Région pour cinq ans

qui définit les objectifs communs de développement et indique les moyens financiers nécessaires à leur mise en oeuvre (1984–1989)

1986 La Région devient collectivité locale à part entière: élection des

conseillers régionaux au suffrage universel pour six ans. Ils sont rééligibles. Ils sont élus dans chaque département. Leur nombre est fixé en fonction de l’importance de la population.

1989 Deuxième contrat de plan Etat-Région (1989–1993) 1992 Deuxième élection des conseillers régionaux au suffrage

universel direct, par un scrutin de listes à la liste proportionnelle, à l’échelon départemental.

1994 Troisième contrat de plan Etat-Région (1994–1998). 2000 Quatrième contrat de plan Etat-Région (2000–2006).

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L’ALSACE

Superf ic ie: 8280 km 2 Populat ion: 1 ,73 mil l ion d’habi tants Densité moyenne: 209 habi tan ts /km 2 Départements: 2 Chef- l ieu: S t rasbourg

SITUATION GEOGRAPHIQUE L’Alsace s’étend sur

un territoire tout en longueur, orienté nord-sud, limitée à l’est par le Rhin, à l’ouest par la crête des Vosges. Malgré sa taille réduite, la région offre des paysages variés.

La plaine d’Alsace, qui couvre la moitié de la superficie, est recouverte d’alluvions: tantôt sablonneuse, avec des forêts qui reculent peu à peu devant les cultures; tantôt recouverte d’un dépôt de quartz, d’argile et de calcaire particulièrement fertile, elle devient le domaine privilégié des cultures céréalières ou spécialisées.

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À l’ouest, les coteaux calcaires, propices à la viticulture et aux cultures fruitières. Au nord-ouest, le massif vosgien: sa partie centrale, constituée de roches cristallines et où s’élèvent les principaux sommets, est entaillée de profondes vallées orientées est-ouest qui concentrent habitat et population.

Le climat semi-continental alsacien, se caractérise par sa forte amplitude thermique annuelle. Les étés sont chauds, les hivers froids, avec des précipitations faibles concentrées en été et en automne. La température moyenne estivale est plus élevée que dans les régions voisines; l’Alsace est également bien ensoleillée et moins arrosée. Tout ceci constitue un climat favorable aux cultures et à l’élevage.

UN PEU D’HISTOIRE Peuplée dès l’époque celtique, l’Alsace subit la domination

romaine, est envahie par les Alamans puis conquise par les Francs. Au traité de Verdum (843), le comté d’Alsace est attribué à la Lotharingie puis il passe au roi de Germanie (870). Région active et prospère dès le Moyen Âge, l’Alsace devient un grand foyer d’humanisme (naissance de l’impremerie à Strasbourg, 1434). La Réforme y trouve un terrain propice et la province est ravagée pendant la guerre de Trente Ans. Au traité de Westphalie (1648), la France acquiert les droits des Habsbourg sur l’Alsace (sauf Strasbourg) qui demeure dans le Saint Empire. En 1678, l’Alsace devient effectivement française et la France annexe Strasbourg en 1681.Avec la Lorraine du Nord, l’Alsace devient terre d’Empire (Reichland) dans le cadre de l’Empire allemand en 1871 et le demeure jusqu’en 1918. Redevenue française de 1919 à 1940, l’Alsace est de nouveau rattachée à l’Allemagne (1940–1944). Après la liberation de Strasbourg par le général Leclerc, elle fait retour à la France.

DIVISION ADMINISTRATIVE L’Alsace est la plus petite région de France métropolitaine après

la Corse. Dans ses deux départements, Bas-Rhin au nord et Haut-Rhin au sud, elle compte néanmoins 1,73 million d’habitants, soit 3,0 % de la population métropolitaine. Avec 209 habitants au km2, le double de la densité française moyenne, elle arrive au 3e rang après l’Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais.

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Strasbourg Strasbourg, 7e ville de France, préfecture du Bas-Rhin, est la

métropole intellectuelle et économique de l’Alsace. Sa situation géographique privilégiée au centre d’un nœud de communications

internationales, son poste de sentinelle latine sur le Rhin ainsi que son histoire lui assurent une importance exceptionnelle: c’est donc tout naturellement que Strasbourg a été choisie comme siège d’institutions européennes.

2000 ans d’histoire ont donné sa physionomie à la ville. Depuis le Moyen Age, en passant par la période de la Renaissance, véritable âge d’or de la cité, qui a vu sa floraison

de chefs d’œuvres architecturaux, jusqu’aux périodes plus récentes qui ont donné à la ville des palais classiques ou des maisons «d’art nouveau», Strasbourg s’est constitué un patrimoine largement préservé.

Les richesses architecturales exceptionnelles du vieux Strasbourg lui ont valu le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO, une première pour l’intégralité d’un centre-ville.

Le vieux Strasbourg a été inscrit par l’UNESCO en décembre 1988 sur la liste du patrimoine mondial sous le titre de «Strasbourg – Grande Ile».

Le 17e site français inscrit, Strasbourg est le premier à l’être en tant que vaste ensemble urbain, délimité par les deux bras de la rivière, l’île.

Cette inscription témoigne de la valeur universelle de Strasbourg historique: il comprend notamment, outre la merveilleuse cathédrale gothique, l’une des plus belle de France, un chef- d’œuvre architectural du Moyen Age; les églises Saint-Thomas (XIIe–XVe s.), Saint-Pierre-le-Vieux (XIIe–XIVe s.), Saint-Pierre-le-Jeune (XIIIe–XVe s.), Saint-Etienne (XIIIe s.), le Musée de l’Oeuvre Notre-Dame, les Ponts Couverts et le Palais Rohan. C’est un ensemble admirable de monuments mais aussi de berges, de ponts, de places et de ruelles, chargé d’histoire et de culture.

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Strasbourg, ville européenne New-York, Genève et Strasbourg: les seules villes au monde qui

accueillent des institutions internationales sans être des capitales d’Etat. Le choix de Strasbourg comme capitale européenne au lendemain du second conflit mondial n’est pas le fruit du hasard, mais le symbole de la réconciliation entre les peuples et de l’avenir de l’Europe.

Se plonger dans un bain d’Europe est aussi l’occasion de découvrir des fleurons de l’architecture contemporaine.

Le Conseil de l’Europe Dès sa création en 1949, sa vocation a été de réunir toutes les

démocraties du vieux continent. Actuellement 45 pays membres, représentant environ 765 millions de personnes, font partie de ce «club» des démocraties pluralistes, qui se préoccupe en priorité de la protection des droits de l’homme, mais aussi d’affaires sociales, d’éducation, de culture et d’environnement.

Le Palais des Droits de l’Homme Construit d’après les plans de l’architecte britannique Sir

Richard Rogers, coauteur du Centre Beaubourg de Paris, il a été inauguré en 1995. Il abrite la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Des programmes de conférences spécialisées peuvent être proposés au public sensibilisé aux questions des droits de l’homme.

Autres organismes européens siégeant à Strasbourg: l’Institut International des Droits de l’Homme, la Commission Centrale pour la Navigation du Rhin, la Fondation européenne de la Science,le Secrétariat permanent du programme scientifique Frontière Humaine, l’Assemblée des Régions d’Europe, le Centre Européen de Développement Régional, la chaîne culturelle européenne Arte.

Betschdorf Betschdorf (3 800 habitants), située en Alsace du Nord, dans

l’arrondissement de Wissembourg, est le résultat de la fusion en 1971–

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1972 des villages d’Ober et de Niederbetschdorf, de Schwabwiller, Reimerswiller et Kuhlendorf. Cette cité possède un ban de 1 200 hectares de forêts et se trouve en bordure de la plus grande forêt de France.

Haguenau Centre historique très commerçant, soigneusement préservé et

mis en valeur, ville moyenne à taille humaine, Haguenau vit au cœur d’une forêt de plaine unique en France.

Selestat Architecture Religieuse, Militaire; Demeures Privées,

Bibliothèque Humaniste (Oeuvre Sarkis), Médiathèque vous attende dans cette ville paisible.

Colmar Ville de 67 000 habitants où se mélange harmonieusement les

bâtiments du XVIe siècle et les édifices modernes. On l’appelle capitale des vins d’Alsace, important centre touristique.

Mulhouse, centre économique et industriel qui attire de nombreux visiteurs pour ses musées: le Musée National de l’Automobile, le musée du Train, le musée des Beaux-Arts, le musée d’Impression sur Etoffes, le musée du Papier peint, le seul musée français consacré exclusivement à ce mode de décoration. Ici se trouve le Parc Zoologique et Botanique, un site remarquable réunissant plus de 1200 animaux appartenant à 200 espèces et une magnifique collection botanique.

INDUSTRIE L’Alsace s’inscrit dans l’espace du Rhin supérieur, des Vosges à

la Forêt Noire, territoire densément peuplé (209 habitants au km², 5 pôles urbains de plus de 100 000 habitants), doté d’une économie très dynamique. C’est une zone d’échanges intenses, traversée dans le sens nord-sud par le Rhin. Cette artère internationale entièrement canalisée est dotée d’infrastructures portuaires modernes.

De chaque côté du fleuve, un axe autoroutier et un axe ferroviaire assurent l’écoulement des trafics locaux, nationaux et internationaux. Par ailleurs, deux aéroports internationaux (Bâle-Mulhouse et Strasbourg-Entzheim) assurent les liaisons «longues distances».

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L’Alsace fait partie des régions les plus riches et les plus dynamiques, avec un PIB par habitant d’environ 24 000 euros en 2000 (troisième rang national après l’Ile-de-France et Rhône-Alpes), qui a augmenté de 43 % en valeur sur dix ans (6 points de plus que la moyenne nationale). Le principal moteur de la croissance est le tertiaire marchand. Mais l’économie régionale bénéficie par ailleurs du maintien d’une activité industrielle diversifiée et toujours florissante, qui représente encore 28 % de la richesse produite (textile; mécanique; brasserie, potasse). Du fait de sa position frontalière, de la forte présence de groupes étrangers et de son dynamisme industriel, l’Alsace occupe le quatrième rang parmi des régions françaises pour les exportations et les importations.

L’agriculture de l’Alsace est intensive et variée: céréales,

betteraves à sucre, tabac, houblon, chou à choucroute, maïs, culture fruitier. C’est une région avec des vignobles qui donnent des vins blancs très réputés. L’Alsace représente 18 % de la production française de vins blancs AOC.

CULTURE Le charme de l’Alsace est lié

pour partie à la richesse de son patrimoine culturel. Châteaux forts, églises, musées, rivalisent avec les belles maisons à pans de bois. Particulièrement bien préservé, ce patrimoine est intégré dans la vie d’aujourd’hui et de ce fait reste vivant. Des villages pittoresques aux ruines romantiques perchées sur les crêtes vosgiennes, des ruelles qui serpentent dans les quartiers anciens aux collections prestigieuses des

musées, l’Alsace tout entière s’illustre comme terre de culture. Les châteaux forts et les édifices culturels des petites communes

concentrent l’essentiel des aides de la région Alsace en matière de

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conservation du patrimoine architectural. Les châteaux forts, parce que leur densité peu commune – ils sont plus de 500 pour la plupart en ruines – sont emblématiques du paysage alsacien. Quant aux églises, synagogues et temples, la Région contribue spécifiquement à la sauvegarde des plus ruraux, ceux classés ou inscrits aux monuments historiques qui sont propriété de communes de moins de 2 000 habitants. A noter que la Région Alsace soutient également le FRAM qui permet chaque année d’enrichir les collections muséales.

L’Alsace garde le souvenir de son riche passé et ne manque pas une occasion de célébrer les événements de son histoire. Cela n’empêche pas à la région d’inscrire à son calendrier des rendez-vous artistiques plus contemporains.

Dès le printemps, les fêtes traditionnelles animent l’Alsace: cavalcades de Carnaval, fête des Ménétriers, Corsos Fleuris, fêtes du Géranium, des Roses, feux de la St-Jean et feux d’artifice, mariage de l’Ami Fritz, processions, soirées folkloriques...

Ici on célèbre le houblon et la bière, le chou et la choucroute, ou encore l’oignon, les asperges, le kougelhopf à grand renfort de musique folklorique, de costumes, de défilés et de danses!

Au delà des événements phares – Musica et Festival de Musique à Strasbourg, Festival International de Musique de Colmar, Festival de Jazz de Mulhouse et de Strasbourg – chaque passionné trouvera la manifestation artistique qui comblera ses attentes: opéra, théâtre, cinéma...

GRANDS HOMMES DE L’ALSACE Leon IX, Pape (1002–1054) Fils du comte d’Eguisheim, il dirigea la chrétienté de 1048 à

1054. Pape réformateur, il parcouru l’Europe et étendit l’influence civilisatrice et pacificatrice de l’église jusque dans les pays lointains.

Werner Alfred, chimiste (1866–1919) Ses recherches ont une vaste influence et de nombreuses

applications en biochimie, en chimie analytique, organique et physique, ainsi que dans des domaines scientifiques qui s’y apparentent, comme la minéralogie et la cristallographie. Ses travaux lui ont valu, en 1913, le prix Nobel de chimie.

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Dreyfus Alfred, officier (1859–1935) Issu d’une famille juive alsacienne, accusé d’espionnage, à tort,

au profit de l’Allemagne, dégradé et condamné à la déportation perpétuelle en Guyane. L’affaire Dreyfus déchaîna les passions. La France se partagea entre dreyfusards, partisans de la révision du procès de Dreyfus, et antidreyfusards, qui s’y opposaient en invoquant la chose jugée et l’honneur de l’armée. Il fallut attendre 1906 pour que Dreyfus fût lavé de tout soupçon et réintégré dans l’armée avec le grade de chef de bataillon. Cette affaire marqua une crise profonde de la société française.

Meister Joseph (1873–1922) En 1885, un jeune Alsacien, Joseph Meister fut mordu par un

chien enragé. Son médecin lui recommanda d’aller voir Louis Pasteur à Paris. Rapidement, on le conduisit au laboratoire de Pasteur. Ce dernier entreprit de le soigner avec sa nouvelle méthode. À la fin du traitement qui dura dix jours, on inocula à l’enfant le virus le plus violent. Il guérit définitivement. Joseph Meister fut la première personne à être vaccinée contre la rage.

Mime Marcel Marceau (1923– ) Il est né Marcel Mangel, juif alsacien. En début de guerre, il se

cache près de Limoges et prend le nom de Marceau. Il rejoint la résistance où il s’occupe surtout de sauver des enfants juifs.

Schueller Eugène (1881–1954), fondateur de l’OREAL.

Bader Theophile (1864–1942), Fondateur des Galeries Lafayette.

CUISINE La cuisine alsacienne est rafinée et variée. D’authentiques

spécialités peuvent se déguster dans les «winstub», petits débits de vin typiquement strasbourgeois.

A la différence d’autres régions célèbres pour tel ou tel produit, les spécialités alsaciennes couvrent un registre très large: fait particulièrement rare, bière et vin cohabitent et atteignent tous deux le sommet de la qualité. En y associant les produits de la terre et de l’élevage, on obtient ainsi une merveilleuse harmonie propre à satisfaire le gastronome le plus exigeant.

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Une palette variée… Foie gras et choucroute en sont les deux fleurons. A côté de ces

mets royaux, bien d’autres figurent sur les cartes des restaurants. Par exemple, le baeckeoffe, la tarte flambée et les spaetzle qui peuvent accompagner les volailles, le gibier, voire le poisson, en particulier la célèbre matelote, saucisses à l’amis, boulettes de fois et de porc, relevées d’ail et d’oignons. Le principal fromage de la région est le Munster. Consommé sous bien des façons, même cuit dans des préparations culinaires, il conclut le repas sur une note originale. Il s’accomode plus particulièrement d’un gewurztraminer, d’un verre de kirsch ou de grains de cumin. Les moines qui vivaient dans la vallée créèrent ce fromage au VIIe siècle. Le nom de Munster (désignant à la fois le fromage et la vallée) dérive du mot «monastère».

Pour le dessert, après un munster, se présente toute une cohorte de tartes aux myrtilles, mirabelles ou pommes. Sans oublier la très

particulière tarte au fromage ou le célèbre kougelhopf.

Toutes ces propositions gastronomiques ne seraient rien si l’on ne savait que boire en accompagnement. Là encore, bien que déterminé principalement par les vins blancs, le choix demeure complexe, ne serait-ce qu’à

cause d’une particularité alsacienne qui est d’appeler les crus par le nom de l’un des sept cépages et non par leur localité d’origine. Citons le Riesling, le Gewurztraminer, le Muscat, le Tokay Pinot Gris, le Sylvaner, le Pinot Blanc et le Pinot Noir. Cette procédure autorise encore de multiples variations dues au terroir, à l’ensoleillement, etc.

Et la bière? Riche d’une tradition remontant à 1260, elle est universellement connue, ayant, de plus, réussi très tôt à imposer sa qualité lui permettant de rivaliser avec d’autres pays.

De nombreux restaurants animent la region, dont plusieurs restaurants gastronomiques classés parmi les meilleurs de France.

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LA BOURGOGNE

Superf ic ie: 31 582 km 2 Populat ion: 1 610 090 habi tan ts Densité moyenne: 51 habi tan ts /km 2 Départements: 4 Chef- l ieu: Di jon

SITUATION GEOGRAPHIQUE La Bourgogne est située dans la partie Est de la France. Contrairement à l’image qui en est parfois proposée, la réalité

régionale ne se limite pas à la Côte-d’Or et à ses opulents vignobles, aux Hospices de Beaune et aux splendeurs ducales de la riche ville de Dijon: au nord, les plaines de grande culture du Sénonais annoncent déjà l’Île-de-France; au sud-ouest, les parcs ombragés du Charolais et du Nivernais, avec leurs troupeaux de bœufs blancs, préfigurent le Bourbonnais; au sud-est, la Bresse, dépression humide propice à la polyculture (maïs notamment), se ramifie en direction des départements du Jura et de l’Ain. Les horizons calmes l’emportent avec les plaines et les plateaux: le Haut-Folin, c’est le point culminant (901 m) de la Bourgogne qui se trouve dans le Morvan.

Les 3 grands fleuves arrosent la Bourgogne: la Seine, la Loire et la Saône; elle compte 12 000 km de rivières et 20 000 ha de lacs et de

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plans d’eau. Les cours d’eau reflètent dans l’ensemble l’absence de contrastes marquants du relief: la Saône est calme, tout comme l’Yonne, dès sa sortie du Morvan. Seule la Loire, venant du Massif central, est irrégulière. Le drainage a fait régresser les marais, les prairies tourbeuses et les mouillères des fonds de vallées et vallons. Toutefois, certaines rivières arrosent encore de magnifiques prairies humides. Dans le Nivernais, les vallées des régions calcaires ont parfois conservé leur aspect bocager. Si le département de Saône-et-Loire compte près de 4 000 km de cours d’eau, la Saône forme l’ossature fluviale déterminante.

CLIMAT ET VEGETATION Diverse par ses pays, la Bourgogne est aussi diverse par son

climat. Plus océanique en Nivernais, il est plus froid en hiver et plus chaud en été vers l’est: Dijon enregistre une moyenne de 1,4 °C en janvier, contre 2,8 °C à Nevers; en été, ces moyennes s’élèvent respectivement à 19,5 °C et 18,4 °C. Les précipitations moyennes ne dépassent guère 650 à 900 mm/an. Seules les hautes terres centrales sont plus arrosées (1 600 mm au Haut-Folin, point culminant du Morvan), ce qui explique la richesse de la forêt, qui couvre 31,8 % de la superficie régionale et représente 7 % de la forêt française. Cette ressource est cependant inadaptée à la demande du marché du bois.

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Avec un million d’hectares de forêts, le parc naturel régional du Morvan représente néanmoins un atout touristique.

Le parc Naturel régional du Morvan, situé au coeur de la région, a été créé en 1970. Il comprend actuellement 95 communes réparties sur les 4 départements bourguignons que sont la Côte-d’Or, la Nièvre, la Saône-et-Loire et l’Yonne, ainsi que 10 villes portes: Arnay-le-Duc, Autun, Avallon, Châtillon-en-Bazois, Corbigny, Etang-sur-Arroux, Liernais, Luzy, Moulin-Engilbert et Saint-Honoré-les-Bains. Aujourd’hui, avec l’existence du parc naturel régional du Morvan, qui a parmi ses missions de protéger et de valoriser le patrimoine naturel et culturel et de promouvoir l’accueil, le Morvan est devenu un pays privilégié pour tous ceux qui recherchent la beauté des paysages, le calme et le repos au contact de la nature et des hommes qui l’ont façonné. On y pratique dans un environnement exceptionnel, toutes les activités de pleine nature. La charte du parc révisée en 1997, précise ses missions en termes d’aménagement touristiques (label), de protection de l’environnement et de développement économique (commerce et artisanat).

UN PEU D’HISTOIRE La Bourgogne existait bien avant la France. Il y a plus de

300 000 ans que la Bourgogne est habitée. Les archéologues sont formels: la Bourgogne fut, dès l’origine, une région de passage.

Mais c’est à la fin de l’âge du bronze, vers le VIIIe siècle avant J.-C., qu’une unité de civilisation – outils, bijoux, armes, nécropoles – se fait jour, avant que l’âge du fer ne voie s’installer et prospérer des tribus celtes qui constituent, bien avant la conquête romaine, un exemple de culture homogène et florissante dont la ville fortifiée de Bibracte, dans le Morvan.

En 52 avant J.-C. la défaite de Vercingétorix devant César ouvre paradoxalement une ère de développement et d’échanges. On commence à cultiver la vigne sur ce sol béni des Dieux.

Venus de Grèce, les premiers chrétiens multiplient les lieux de culte, célèbrent leurs martyrs et constitueront bientôt leurs évêchés. Autun – la «ville d’Auguste» – supplante Bibracte, tandis que s’organisent les cités de Sens, Auxerre, Mâcon puis Dijon sur les

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grands axes reliant la Méditerranée et Lyon à la Belgique et à la Gaule du nord. Jusqu’à ce que les Barbares déferlant d’Europe centrale viennent perturber, au IVe siècle, cette si douce harmonie.

Venus de la lointaine Scandinavie, les Burgondes s’installent vers 480 autour de leur roi Gondebaud, un monarque pacifique dont la loi, dite «Gombette», préfigure le pluralisme: «Le Burgonde et le Romain seront traités sur un pied d’égalité», décrète le bon Gondebaud. Les Francs ne l’entendront pas ainsi: les descendants de Clovis dépèceront en 534 le royaume burgonde dont il ne restera bientôt que le nom: la Bourgogne, c’est-à-dire la Bourgogne a reçu son nom (Burgundia) des Burgondes au VIe siècle. C’est donc dans la Bourgogne franque qu’en 841, à Fontenoy-en-Puisaye, les petits-fils de Charlemagne disputent l’héritage de l’Empire carolingien. Par le traité de Verdun (843), qui entérine la première véritable séparation entre la France et l’Allemagne, Charles le Chauve hérite de la «Grande Burgondie», un vaste royaume situé entre Loire et Saône, composé de riches comtés et de duchés autonomes, et dont les frontières varient en fonction des alliances et des querelles du temps. Sous la conduite de monarques fiers et souvent avisés, de Richard le Justicier (887–921) à Philippe de Rouvres (1349–1361), le principal duché capétien de Bourgogne s’enrichit, s’agrandit et rayonne sur l’Europe.

C’est depuis les monastères romans de Cluny (Xe siècle) puis de Cîteaux (XIe siècle) que l’Occident chrétien prend son essor religieux, artistique, culturel et politique, dont les creusets se nomment Vézelay, Pontigny, Fontenay. Principale figure de l’aventure cistercienne, Bernard de Clairvaux, né à Fontaine près de Dijon, contribue à faire de la Bourgogne le coeur battant du monde occidental. Sous le règne de la branche cadette des Valois, de Philippe II le Hardi à Charles le Téméraire, la Bourgogne des ducs – qui inclue les Flandres – connaît le sommet de sa gloire artistique et intellectuelle, l’apogée de sa splendeur politique et militaire. Jusqu’à ce que Louis XI, à la mort du Téméraire (1477), incorpore l’arrogant duché si longtemps convoité au royaume de France. Sans heurts: les Bourguignons, attachés à leurs palais et à leurs vignes, savent séduire et ménager leurs vainqueurs, éphémères ou durables. Attachés à la préservation de leur autonomie, à l’ombre du parlement de Bourgogne, ils ne seront jamais à la pointe des contestations, des ligues, des frondes, des rébellions ou des

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révolutions. Une modération qui permit à la Bourgogne, en 1789, de ne pas sombrer dans la violence révolutionnaire.

Certes, la région ne fut pas avare de comités ou de clubs jacobins, et de nombreux monuments, tel Cluny, furent victimes de la frénésie anticléricale. Mais la Bourgogne rurale s’accommoda sans drame, en 1791, de sa division en quatre départements (Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire et Yonne). Elle applaudit sans complexes, au soir du 18 Brumaire, le général Bonaparte, cet ancien lieutenant de la garnison d’Auxonne pour lequel elle aura toujours les yeux de Chimène. L’Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet sont autant de périodes fastes pour cette région qui élève son vin, creuse ses canaux, améliore son cheptel, non sans exploiter ses mines et développer son industrie naissante: au Creusot, à la veille de la révolution de 1848, l’entreprise Schneider (3 000 ouvriers) est la plus grande de France.

Davantage que le poète Alphonse de Lamartine (qui fut député de Mâcon), les personnages emblématiques de cette époque sont le sculpteur François Rude, l’inventeur Nicéphore Niépce et l’ingénieur Gustave Eiffel. La ville de Dijon, dynamique et industrieuse, ne rate pas le développement du chemin de fer, et voit le prince Louis Napoléon inaugurer le PLM en 1851, sa riche rivale, organise pour la première fois une vente aux enchèresdans ses célèbres Hospices. Beaune sera le rendez-vous des meilleurs vins du monde tandis que Dijon devient la capitale incontestée de cette «province carrefour» au personnel politique composé de bourgeois républicains et de notables francs-maçons.

Au cours du XXe siècle, l’histoire de la Bourgogne se fond dans celle de la France, avec ses deux guerres meurtrières, ses déchirements sinistres, ses progrès technologiques et économiques, ses aléas politiques. Au fil des décennies, chacun des quatre départements affirme son existence et sa spécificité. Certes, la Bourgogne reste une région au sens de l’histoire et de la géographie. Certes, elle garde son identité culturelle – Henri Vincenot est bel et bien un écrivain «bourguignon» et les footballeurs d’Auxerre portent haut le renom de toute leur région. Mais il faudra attendre les lois de décentralisation de 1982–1983 pour que la région redevienne une «collectivité territoriale».

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La cinquième région de France, déjà célèbre dans le monde entier pour ses grands crus, ses escargots, sa moutarde et ses églises romanes, retrouve sa vocation ancestrale: être un des carrefours économiques, touristiques et culturels de l’Europe éternelle.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF La Bourgogne se compose de 4 départements: la Côte-d’Or, la

Nièvre, la Saône-et-Loire, l’Yonne. Les chefs-lieux des départements sont Auxerre (Yonne), Mâçon (Saône-et-Loire), Nevers (Nièvre), Dijon (Côte-d’Or). Dijon est également le chef-lieu de la région. La ville se situe à la jonction des grands itinéraires vers Paris, la Méditerranée, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, desservies par routes, voies ferrées et voies d’eau. Cette situation privilégiée a marqué le développement de la ville comme centre commersial et industriel. Dijon possède en outre une prestigieuse cité universitaire.

La Bourgogne est une région vaste, elle se place au 15ème rang des régions européennes. La superficie de la Bourgogne représente 5,8 % du territoire national avec la Côte-d’Or – 8 717 km² (27,6 %); la Saône-et-Loire – 8 590 km² (27,2 %); l’ Yonne – 7 421 km² (23,5 %) et la Nièvre – 6 853 km² (21,7 %).

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La population est estimée à 1 610 090 habitants. Elle représente

environ 2,75 % de la poulation nationale avec une densité relativement faible de 51 habitants au km2: La Saône-et-Loire – 544 898 (33,8 %); la Côte-d’Or – 506 760 (31,5 %); l’Yonne – 333 226 (20,7 %); la Nièvre – 225 203 (14 %).

La Bourgogne a perdu beaucoup de sa force d’attraction: en effet, entre 1982 et 1999, la population n’a augmenté que de 14 034 personnes, contre 66 000 de 1968 à 1975 et 25 000 de 1975 à 1982. Si la Côte-d’Or et l’Yonne poursuivent leur croissance, la Nièvre et la Saône-et-Loire sont en recul. Les véritables pôles de développement sont le Sénonais et l’agglomération dijonnaise, qui se prolonge en direction de Beaune. Ces disparités sont aussi inhérentes au poids des zones rurales, insuffisamment adaptées au marché mondial. Outre l’agglomération dijonnaise, qui ne forme pas un complexe urbain de taille importante, le semis urbain demeure modeste. 60 % de la population bourguignonne vit en ville, 40 % en zone rurale.

On compte 2 045 communes dont 5 ont plus de 30 000 habitants: Dijon (150 173), Chalon-sur-Saône (50 100), Nevers (40 792), Auxerre (37 776), Mâcon (34 366).

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ÉCONOMIE Les principaux secteurs d’activités Les ressources du sous-sol étant limitées, la tradition industrielle

est peu marquée en Bourgogne, sauf autour du bassin minier de Montceau-les-Mines – Le Creusot. La région regroupe environ 3 % des entreprises artisanales françaises (plus de 25 000). Les entreprises industrielles comptent 112 913 salariés, dont 65 % appartiennent à 3 grands pôles d’excellence:

• la mécatronique (mécanique-électronique-plastique) • l’agro-alimentaire • la métallurgie et le travail des métaux L’industrie s’est développée, grâce à la main-d’œuvre agricole

en surnombre, à la faveur de la croissance économique de l’après-guerre et des décentralisations des années 1960. Les industries métallurgiques et mécaniques dominent, suivies par les activités agroalimentaires (moutarde, poulet de Bresse), la parachimie (Kodak, Pathé) et la pharmacie, secteur où l’investissement par salarié est deux fois supérieur à la moyenne nationale. C’est toutefois la construction électrique et électronique qui dispose du plus grand nombre d’établissements. Les ressources charbonnières du bassin de Blanzy et de la Nièvre devraient être valorisées pour subvenir à une partie de l’alimentation de la centrale électrique de Chalon-sur-Saône. Alors que la Nièvre et le sud de la Saône-et-Loire constituent des zones défavorisées, le Nord-Ouest subit l’influence de la région parisienne. Face au déclin du bassin de Montceau-les-Mines – Le Creusot et de certains petits centres industriels, c’est l’agriculture qui exprime surtout la diversité régionale.

La Bourgogne réalise le 6ème excédent commercial français: • l’Union européenne représente près des ⅔ des échanges

commerciaux; • l’Allemagne, Italie, Royaume-Uni sont les premiers

partenaires de la région. Agriculture L’agriculture bourguignonne reste un pilier de l’économie

régionale. L’agriculture emploie encore près de 9 % de la population

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active et manifeste une certaine vitalité, en dépit d’une diminution régulière du nombre des exploitations et du vieillissement de la population agricole.

Les systèmes de production se partagent de la manière suivante: • grande culture (céréales, oléo-protéagineux) en un croissant

nord allant du nivernais à la plaine de la Saône; • élevage de bovins pour la viande, du Morvan au Charolais; • élevage pour le lait, en Bresse et Puisaye; • le maraîchage (Auxonne, Saint-Marcel-lès-Chalon, et la région

de Louhans); • la viticulture en bordure ouest de la plaine de Saône (de la

Côte d’Or au Mâconnais), le Val-de-Loire (Pouilly) et les côteaux de l’Auxerrois-Tonnerrois (Chablis).

La production de viande stagne et les livraisons de lait diminuent depuis 1980. Le déclin des petites exploitations a en effet entraîné la baisse des productions animales, celle du mouton exceptée, qui se maintient grâce à l’association avec le bovin dans la zone charolaise.

Occupation des sols:

agricole (vignes, vergers, prairies, cultures) – 61,7 %; naturelle (roches, eaux, landes, maquis, forêt) – 33,6 %; artificielle (bâtis, non bâtis, routes et parkings) – 4,7 %; 31 % du territoire bourguignon est couvert de forêts.

Vignoble Le vin de Bourgogne assure le plus long règne de l’histoire. Les

vins de Bourgogne, célèbres dans toute la France dès le Moyen Âge, firent l’objet d’un édit de Charles VI, daté de février 1415, qui les divisait en plusieurs catégories. C’est le plus ancien texte officiel sur le classement des vins de Bourgogne. La Bourgogne viticole, telle qu’elle est délimitée aujourd’hui par un jugement du tribunal de Dijon (29 avril 1930), s’étend sur 4 départements: l’Yonne ou «Basse-Bourgogne», avec les vins de Chablis; la Côte-d’Or ou «Haute-Bourgogne», avec tous ses crus célèbres; la Saône-et-Loire, dans laquelle se situent la région de Mercurey et le Mâconnais; l’arrondissement de Villefranche, dans le Rhône, formant le Beaujolais.

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Des terroirs bénis des Dieux, des raisins de grande race, un

climat idéal et le savoir-faire ancestral du vigneron sont les principaux ingrédients à l’origine de la qualité des vins de Bourgogne. C’est par le climat que la nature apporte la touche finale à la personnalité du vin. La Bourgogne bénéficie d’un climat de type continental avec des hivers secs et froids et des étés chauds et ensoleillés.

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Les vignes couvrent environ 40 300 ha et fournissent une récolte annuelle de 1,5 million d’hectolitres – répartie pour moitié entre les vins blancs et les vins rouges – dont plus de 90 % de vins d’appellation d’origine contrôlée. Quoique le vignoble ne représente que 1,4 % de la surface agricole utile de la région et 2 % de la production nationale, sa qualité et sa notoriété contribuent au prestige international de la Bourgogne.

Le vignoble de Haute-Bourgogne est essentiellement constitué par les collines de la Côte-d’Or, qui s’étendent de Dijon à Chagny, sur 55 km environ; il se prolonge au sud de Chagny jusqu’aux portes de Lyon, sur 125 km environ, par les collines occidentales de la vallée de la Saône. On distingue, au nord et au sud, les zones suivantes:

• le Dijonnais, qui commence aux portes mêmes de Dijon et forme le début de la Côte-d’Or; on le confond parfois à tort avec la côte de Nuits, bien que ses vins soient loin d’être aussi fameux: les principaux crus sont ceux de Larrey, Chenôve, Marsannay-la-Côte, Couchez, Brochon, où l’on récolte des vins de qualité moyenne, et surtout ceux de Fixey et de Fixin, nettement supérieurs aux précédents;

• le Beaunois, de Gevrey-Chambertin à Chagny, est la région des grands crus, qui se divise elle-même en trois zones viticoles distinctes: la côte de Nuits, la côte de Beaune, et les Hautes-Côtes;

• le Mâconnais, qui prolonge vers le sud le vignoble de la Côte-d’Or et produit des grands vins d’ordinaire.

Le cépage, c’est la variété de raisin qui va donner au vin son bouquet et son goût en exprimant les caractères du terroir. Fait unique et original, pour produire une telle variété de grands vins sur une telle diversité de terroirs, la Bourgogne n’a élu que deux principaux cépages mais ce sont les plus grands dans leur catégorie. Les cépages se différencient selon les régions:

• dans l’Yonne («Basse-Bourgogne») (12 000 ha) sont produits des vins secs, un peu durs dans leur jeunesse, acquérant un caractère racé et harmonieux avec l’âge (Chablis);

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• la Côte-d’Or («Haute-Bourgogne») (5 300 ha) peut se diviser

en 2 sous-régions viticoles: la côte de Nuits, où sont élaborés des crus hors ligne, puissants et souples, de longue garde (Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges) et la côte de Beaune, qui fournit des vins rouges, riches en tanin, au bouquet de cassis ou de violette (Aloxe-Corton, Beaune, Pommard, Volnay, Santenay, Chassagne-Montrachet), de conservation plus brève que les précédents;

• la Saône-et-Loire (8 500 ha) englobe les crus corsés et bouquetés de la côte chalonnaise (Mercurey) et les excellents vins de table du Mâconnais (Mâcon, Pouilly-Fuissé);

• le Rhône (15 000 ha) est représenté en Bourgogne par les beaujolais, au large bouquet, gouleyants, à boire jeunes (Beaujolais, Beaujolais-Villages, Brouilly, Chemas, Chiroubles, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Saint-Amour). La Bourgogne produit également des blancs de qualité (Meursault, Savigny-Le-Beaune, Montrachet).

Sans le savoir-faire et le talent du vigneron et de l’oenologue, point de grands vins: en cultivant la vigne, en vinifiant les raisins, en élevant le vin, l’artisan oriente, dirige, contrôle le travail naturel de la

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naissance et de la maturation du vin. Avec patience, discernement et génie et chacun avec son propre style. Autant de vignerons et de négociants, autant de vins différents marqués du sceau vinificateur et de l’éleveur. Fiez-vous également à son nom. C’est une garantie d’authenticité, de qualité et de suivi.

Il existe en Bourgogne une grande fête du vignoble bourguignon – la Saint-Vincent tournante (dernier week-end de janvier) initiée par la confrérie des chevaliers du Tastevin en 1938. Chaque troisième dimanche de novembre se déroule également la vente aux enchères du vin des Hospices de Beaune.

La fonction de carrefour La densité des voies de communication est étroitement liée à la

place occupée par la Bourgogne dans l’espace français et européen. Région tampon entre l’Île-de-France et Rhône-Alpes – cette dernière conduisant au littoral méditerranéen – la Bourgogne bénéficie des grands flux d’échanges Nord-Sud qui s’amplifient en Europe. Aussi l’aménagement de la route transversale joignant Dijon à Nevers par Autun et Château-Chinon a-t-il été envisagé en vue d’équilibrer l’armature routière régionale, très nettement favorable à l’arc Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône. En sus des 1 000 km de canaux et de voies navigables, un grand espoir est le futur TGV Rhin-Rhône, dont Dijon devrait profiter, ainsi que l’aéroport international de Dole-Tavaux, aménagé en commun avec la région Franche-Comté.

Transports et communication • Par sa situation géographique de carrefour, la région est portée

vers les échanges, qu’ils soient nationaux ou internationaux. La Bourgogne est au 4ème rang national pour les routes nationales par habitant, au 2ème rang pour les voies navigables et au 1er pour les voies ferrées ou les autoroutes qui sont depuis longtemps implantées dans la région. Le TGV dessert la région depuis 1981.

La Bourgogne bénéficie de sa situation entre les deux pôles économiques majeurs français (Ile-de-France, Rhône-Alpes). Ses infrastructures de télécommunications sont également très développées.

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En Bourgogne, près de 1 200 km de rivières et de canaux presque désertés par la navigation commerciale sont offerts aux plaisanciers. Cette richesse remarquable en voies navigables s’explique par la situation géographique même de la Bourgogne. C’est au coeur de cette région, en effet, que s’élève la ligne de partage des eaux entre les bassins de trois des principaux fleuves français: la Seine, la Loire et le Rhône. Afin de réunir entre eux ces trois bassins fluviaux, on a donc construit à travers la Bourgogne, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, toute une série de canaux qui, s’ajoutant aux rivières navigables que sont la Saône, l’Yonne et la Seille, constituent un réseau d’un intérêt touristique exceptionnel.

PATRIMOINE CULTUREL La Bourgogne possède un patrimoine riche et varié qui fait toute

sa notoriété. De l’Abbayes de Fontenay aux Hospices de Beaune, de Vézelay Tournus, de Paray-le-Monial à Dijon, de la Charité sur Loire à Autun, du Château de Saint-Fargeau au site d’Alésia, deux milles ans d’art et de culture européenne ont leur coeur en Bourgogne.

L’importance de l’architecture bourguignonne est égale à son rayonnement. Les voûtes de pierre apparaissent dès le IXe siècle, c’est-à-dire plus tôt qu’ailleurs. L’architecture religieuse est marquée par 3 styles: églises de pélerinage, style luxueux instauré par les clunisiens, parti pris d’austérité des cisterciens; nés en Bourgogne, ils essaimeront dans toute la France et dans le reste de la chrétienté.

L’art bourguignon est resté profondément marqué par le style roman, jusqu’à une période avancée du XIVe siècle: les adjonctions du gothique passent presque inaperçues. C’est le style flamboyant qui renouvellera l’ornementation et la sculpture dans un esprit dont la cathédrale d’Auxerre fournit l’exemple. C’est également à la fin de la période gothique que l’art des charpentes de bois, dans l’architecture civile, a atteint ses sommets (Hospice de Beaune).

L’art franco-flamand. Sous le mécénat des ducs de

Bourgogne, les arts profanes ont connu un essor aussi brillant que l’art religieux. On nomme souvent cet art, notamment en ce qui concerne la peinture, art franco-flamand. Le renouveau de la peinture et de la

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sculpture a été favorisé au XIVe siècle par les ducs de Bourgogne, qui, tout en entretenant de constantes relations avec la Provence et l’Italie, ont fait appel aux artistes flamands, lesquels vivaient dans leurs possessions du Nord. Le sculpteur Claus Sluter, qui a dirigé le chantier de la chartreuse de Champmol à partir de 1389, a eu un rôle déterminant sur cette évolution, en introduisant le naturalisme propre aux pays du Nord.

À Dijon, même après le départ de la cour ducale, la peinture a développé un style mixte, alliant la douceur siennoise, le modelé franc et vigoureux de l’école provençale, le rude naturalisme flamand et l’élégance parisienne. Le Martyre de saint Denis peut être cité comme l’exemple le plus représentatif de cet art dijonnais. Vers 1500, l’école bourguignonne a été transformée par la réunion de la province à la couronne de France: le maître de Moulins, Jean Perréal et leurs émules anonymes se sont illustrés par un style chatoyant, un réalisme de détail, une recherche de la beauté.

L’art de vivre. L’art de vivre à la bourguignonne se

caractérise avant tout par son ancrage dans l’authentique. La Bourgogne possède son propre goût, ses couleurs, ses musiques et ses saveurs, selon une exigence culturelle bien définie et autour d’une esthétique particulière. On se trouve en Bourgogne en harmonie avec les paysages, variés, avec l’architecture, omniprésente, et avec les hommes, généreux.

Les Bourguignons revendiquent haut et fort les produits qui naissent sur leur terre, de la truffe au foie gras en passant par le miel, les crèmes ou les confitures élaborées notamment avec les petits fruits des Hautes-Côtes (framboises, mûres, cassis). Parfois même, la Bourgogne exhale des parfums d’Orient. Cannelle, anis, clous de girofle, ingrédients de base du pain d’épice fabriqué artisanalement ça et lа dans toute la Bourgogne, et industriellement grâce à la maison Mulot et Petitjean, fondée en 1796 à Dijon. Dès le Moyen Age, les nonnettes sont devenues célèbres par leurs fragrances suaves d’épices qui chatouillent le nez et parfument la bouche. Sans oublier le miel, indispensable а leur confection et issu notamment du parc régional naturel du Morvan et du Gâtinais, où la marque collective «l’Abeille du Gâtinais» rassemble les produits des divers artisans.

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En Bourgogne, on aime les saveurs franches et fraîches. Et, certes confidentielle, la truffe de Bourgogne (Tuber uncinatum) recèle ces qualités: sa chair est croquante, ses arômes et ses saveurs évoquent la noisette. Ardents défenseurs de ce produit rare et saisonnier (la truffe se consomme fraîche entre les mois de septembre et décembre), certains restaurateurs d’Auxerre sensibilisent les amateurs aux propriétés gustatives de ce tubercule lors de «Journées truffes».

En Puisaye, le souci d’authenticité esttel que les producteurs se font fort de persévérer dans la culture de multiples variétés de pommes. Car si la pomme est un concept, sa réalité abonde en identités différentes. On salive sous la fermeté de la très fruitée «jubilé», de la «winter banana», de la feutrée «reinette grise du Canada», de la dense «reine des reinettes», de la «reinette clochard», de la fine et juteuse «cox’s orange», de l’excellente «calville» ou sous les parfums uniques de la «belle fleur jaune». Voilа des pommes aux consonances aussi poétiques que leurs qualités gustatives sont pures. А retrouver sur les divers marchés du nord de la Bourgogne, à croquer ou à… boire sous forme de cidre, surtout dans le pays d’Othe.

C o n v i v i a l i t é . Dans l’ensemble du territoire bourguignon,

villes et villages accueillent des marchés hebdomadaires. Un contact direct s’instaure entre producteurs et consommateurs, conférant ainsi à l’échange une dimension humaine qui appartient au goût d’une vie axée sur l’authenticité. Certains marchés typiques, voire folkloriques, sont encore incroyablement vivants et nécessaires, même s’ils ne sont plus l’exact reflet d’une réalité économique plus vaste. Ainsi, en est-il du marché de Saint-Christophe-en-Brionnais où, depuis l’époque médiévale, tous les jeudis matins sont animés d’une foire aux bestiaux. Les cris des acheteurs se mêlent aux meuglements des charolais et, avant l’aurore, les affaires sont conclues entre les parties. Lesquelles ne se quittent pas sans avoir partagé un petit déjeuner spécial dans l’un des nombreux bistrots de Saint-Christophe où, au choix, côte de boeuf ou pot-au-feu remplacent les croissants tandis qu’un verre de vin rouge fait office de café chaud. Un moment qui scelle les hommes au-delа de leurs échanges financiers. Car la convivialité est l’un des traits majeurs de la Bourgogne, qui attire ou fait naître sur son sol nombre de chefs étoilés. «La liturgie de la table est une manifestation de haute culture»,

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a écrit Henri Vincenot. Dans la capitale de la gastronomie, la bibliothèque municipale de Dijon reçoit de la Bibliothèque nationale, depuis 1985, l’affectation du dépôt légal de tous les ouvrages relatifs au vin et à la gastronomie. La Maison des arts de la table, à Arnay-le-Duc, sait également mettre chaque année en scène, dans une exposition esthétique et pédagogique, un aliment particulier: sucre, épices, cochon, etc.

Terroirs . Mais, toujours, les saveurs bourguignonnes émanent

des terroirs. La charcuterie morvandelle en est un exemple des plus profondément ancrés dans la culture du site. Son jambon cru, salé et séché à l’air libre offre une texture moelleuse et assez prononcée. Il côtoie souvent sur les assiettes une délicieuse et savoureuse rosette ou un tendre jambon persillé. A Saulieu, au mois de mai, prennent ainsi place les «Journées gourmandes du Morvan» pour honorer ces saveurs qui exhalent toutes les vertus de la région. Autres exemples: au mois d’août, Glux-en-Glenne fête les myrtilles et, en octobre, Saint-Léger-sous-Beuvray organise sa foire aux marrons. Chaque produit de Bourgogne révèle l’un des aspects de la richesse de ses saveurs. Si le fromage fabriqué par les moines de Cоteaux évoque la douceur, l’époisses, plus célèbre, se donne, sous ses allures de dur, un coeur tendre.

Accueil . La convivialité s’exprime ici par le partage, mais elle

se traduit aussi par l’accueil. Dans des lieux merveilleux et préservés, des fermes sont devenues des auberges au charme délicieux qui proposent de découvrir leurs produits. Il faut rester quelques jours en Bourgogne pour saisir la qualité du goût de la vie qu’elle véhicule, un goût qui se retrouve jusque dans ses festivals, qu’il s’agisse de musique baroque à Beaune (juillet) et à Vézelay (août), ou de spectacles de rue à Chalon («Chalon dans la rue» en juillet). Un goût de Bourgogne qui s’immisce dans le corps comme dans l’esprit.

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LES LIEUX TOURISTIQUES DE BOURGOGNE Semur-en-Auxois La ville impose son image composée de sa collégiale, des tours

de l’ancien château et de la cascade des toits. Les épreuves du jeu de la Bague et l’opéra d’automne contribuent à l’animation de la cité, illuminée le soir pendant la saison touristique.

Nuits-St-Georges La Côte de Nuits rassemble les crus les plus prestigieux: Clos de

Vougeot, la Romanée Conti, la Romanée, richebourg, la Tache, Romanée Saint vivant, Echezaux, Grands Echezaux, la Grande Rue. Si le négoce de vin était la base de l’économie nuitonne, ses dérivés constituent aujourd’hui une importante partie de l’activité: imprimeries d’étiquettes, cartonneries, emballages, tonnelleries, autant d’entreprises liées au vin qui forment l’ossature économique du canton. Liquoristes et cassissiers: Catron et Vedrenne. Pampryl élabore dans ce pays du raisin ses nectars et ses jus de fruits. Menuiserie et métallurgie et son représentant Softal du groupe Péchiney.

Fabrication du jambon persillé. Ancienne bourgade gallo-romaine située près de la voie Agrippa. Nécropoles mérovingiennes d’Argilly et d’Arcenant. Le Château de Gilly transformé en hôtel de luxe. Le marbre de bourgogne utilisé pour l’Opéra de Paris, l’aéroport

d’Orly, le musée du Louvre. Le château du Clos Vougeot abritant la Confrérie des Chevaliers

du Tastevin. L’abbaye de Cîteaux, fondée en 1098. Son célèbre vin fut servi sur la table de Louis XIV et l’équipage

d’Appolo XV en emporta une bouteille sur la lune pour baptiser un cratère de la lune.

Beaune (Guides) Capitale du vin de Bourgogne aux innombrables richesse: l’hôtel

Dieu fondé en 1441 par Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne, chef-d’oevre de l’art flamand bourguignon avec ses toits polychromes; son

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célèbre polyptyque du Jugement Dernier du peintre flamand Roger Van der Weyden; sa pharmacie d’étains et de faiences; ses tapisseries.

Musée du vin dans l’ancien hôtel des ducs de Bourgogne. Caves à visiter. Le 3e dimanche de novembre a lieu la vente des vins des Hospices suivie dans le monde entier.

L’archéodrome: reconstitution, symbolisant les grandes étapes de l’histoire de l’homme en Bourgogne.

Les autres l ieux touristiques • Alise-Ste-Reine: Alésia, célèbre oppidum qui, en 52 av. J.C.,

vit César triompher de Vercingétorix. • Auxerre: Cité médiévale, Cathédrale St Etienne (XIIIe–

XVIe s.), crypte romane avec une célèbre fresque du «Christ à cheval», cryptes carolingiennes avec les plus anciennes fresques connues en France (IXe s.), église St.-Pierre, maisons à colombages et hôtels particuliers.

• Auxonne: château du Xe s., remanié avec les fortifications au XVIIe s. par Vauban. (Bonaparte y vécut un temps.) Collégiale Notre Dame.

• Nevers qui se trouve: aux confluents de la Nièvre, de la Loire et de l’Allier. Eglise romane St.-Etienne construite de 1063 à 1097. Palais ducal (XVe–XVIe s.), belles collections de faiences de Nevers et de verre filé.

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LA CHAMPAGNE-ARDENNE

Superf ic ie: 25 606 km 2 Populat ion: 1 338 500 habi tan ts Densité moyenne: 52 habi tan ts /km 2 Départements: 4 Chef- l ieu: Châlons-en-Champagne

SITUATION GEOGRAPHIQUE La Région est bordée à l’ouest par des plateaux de l’ère tertiaire

(Tardenois et de Brie) formant une cuesta incurvée de la Seine, au sud, à l’Oise, au nord, et constituée d’une couche dure (calcaire) surplombant une couche tendre (argile, marne). À l’extrémité est de cette cuesta, le calcaire domine les plaines marneuses sur lesquelles est concentré l’essentiel des vignobles de Champagne. La Champagne crayeuse forme un arc de cercle depuis Thiérache, au nord, jusqu’au pays d’Othe, au sud. Limitée à l’est par la côte de Champagne, cette région est constituée de craie datant de l’époque du Crétacé (ère secondaire). Au nord de l’Aisne s’étendent le Porcien, puis une partie du bocage de Thiérache, dont les sols bénéficient de l’accumulation de lœss. En dépit des précipitations abondantes cependant, la plaine de cette partie de la Champagne reste sèche car le sous-sol crayeux est perméable; également dépourvu de limons, il est à l’origine de

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l’expression «Champagne pouilleuse» utilisée pour la première fois au XVIIIe siècle. Quatre grandes vallées alluviales la traversent d’est en ouest: l’Aisne, la Marne, l’Aube et la Seine. Au sud-ouest enfin, les argiles à silex du pays d’Othe recouvrent la craie; culminant à 291 m d’altitude, ces terres sont le domaine de la forêt d’Othe.

Le climat océanique dégradé des vallées champenoises est, dans

l’ensemble, doux: 2 °C pendant le mois de janvier, 18 °C au mois de juillet, température moyenne annuelle de 10 °C. Les précipitations sont modérées (entre 550 et 700 mm par an). Néanmoins, les Ardennes et les plateaux de la Haute-Marne sont plus humides (de 1000 à 1200 mm par an) et les hivers y sont assez rigoureux (température moyenne de –1 °C en janvier).

Plus à l’est de la Région, la Champagne crayeuse fait place à la Champagne humide – limitée au nord par le massif argilo-silicieux de l’Argonne (300 m) et au sud-est par le plateau de Langres (450 à 550 m) – plaine dégagée par l’érosion dont les terrains sableux, argileux ou marneux ont été victimes. Dans la partie est de cette région s’élèvent les hautes terrasses de calcaire jurassique des côtes des Bars (350 à 400 m d’altitude), le plateau Barrois culminant à 405m au mont

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Gilmont. L’eau est omniprésente (pays des Étangs au sud de l’Argonne, lac du Der-Chantecoq, lac du Temple, lac d’Orient) et les vallées fluviales larges (vallées alluviales de l’Ornain, de la Marne, de l’Aube et de la Seine). Les réservoirs de la forêt d’Orient et du Der-Chantecoq sont, par ailleurs, utilisés comme régulateurs des débits fluviaux de la Seine. Au nord, l’Argonne, façonnée comme une cuesta par l’érosion, culmine à 360 m, et ses terres sont recouvertes de hêtres et de chênes. Enfin, la vallée de l’Aisne est située entre l’Argonne et la Champagne crayeuse. Au sud-est de la Champagne humide, au-delà des côtes des Bars et de Meuse et de Bassigny, le plateau de Langres – situé au sud-ouest de la haute vallée de la Marne et au nord-est du rebord oriental des plateaux bourguignons (la Côte-d’Or) – constitue une masse calcaire culminant à 516 m au Haut-du-Sec. Les plateaux et les collines calcaires culminants sont parsemés de nombreuses grottes et dolines, typiques d’un relief karstique; le sous-sol est argileux et le sol couvert de bois, de landes et de vastes massifs forestiers (forêt d’Auberive, d’Arc-en-Barrois). Le plateau de Langres correspond également à la ligne de partage des eaux entre les tributaires de la Manche et ceux de la Méditerranée; la Seine, l’Aube, la Marne et la Meuse y prennent par ailleurs leur source.

Le nord de la Champagne-Ardenne, dont la bordure méridionale (la dépression préardennaise) forme un couloir de circulation emprunté partiellement par la Meuse et son affluent la Chiers, est constitué d’un massif ancien profondément entaillé par la Meuse. L’Ardenne est un plissement hercynien de l’ère primaire, fait de schiste ou de grès, qui atteint 502m à la croix de Scaille sur la frontière franco-belge.

UN PEU D’HISTOIRE La Champagne, qui après la conquête romaine se trouva partagée

entre la Gaule Belgique et la Gaule Celtique, ne commença à trouver une unité qu’à partir du Xe siècle. À cette époque, en effet, les comtes de la famille de Vermandois rassemblèrent les territoires épars. Leur héritage passa (v. 1020) à Eudes, comte de Blois, dont les descendants devaient faire de la Champagne un pays prospère et l’une des plus puissantes principautés féodales de la chrétienté, grâce à des foires où l’on venait de toute l’Europe aux XIIe et XIIIe siècles. En 1234,

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Thibaud IV de Champagne devint roi de Navarre et, en 1284, le mariage de Jeanne,

comtesse de Troyes et de Meaux et reine de Navarre, avec le futur Philippe IV le Bel prépara le rattachement de la Champagne

à la couronne de France. L’union pourtant ne devint officielle qu’en 1361. À cette date

la prospérité de la province avait beaucoup décliné à cause de la déviation par mer du courant commercial Italie-Flandres. Elle ne retrouva une certaine vitalité qu’au

XVIIe siècle, avec la production de vins fins.

La Champagne, souvent liée aux nombreuses querelles intestines

(conflit entre Richelieu et les Habsbourgss d’Espagne en 1635),

ne fut pacifiée qu’en 1652; le sacre de Louis XIV (1654) fut d’ailleurs célébré

en la cathédrale de Reims. Les campagnes de la Révolution et de l’Empire marquèrent fortement la région, qui resta toujours au centre de conflits jusqu’au XXe siècle. Dès le début de la Première Guerre mondiale, une partie du front se fixa en Champagne, qui sortit exsangue du conflit. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Champagne fut occupée pendant quatre ans, puis en partie détruite par les bombardements alliés.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF La Région Champagne-Ardenne comprend quatre départements:

les Ardennes, l’Aube, la Haute-Marne et la Marne. Le chef-lieu de Région est Châlons-en-Champagne.

La Champagne-Ardenne dépend de la cour d’appel et de l’académie de Reims, appartient à la région militaire de Metz et fait partie de la province ecclésiastique de Reims.

Le chef-lieu des Ardennes est Charleville-Mézières, tandis que les chefs-lieux d’arrondissement sont Rethel, Sedan et Vouziers.

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Troyes est le chef-lieu de l’Aube, dont les chefs-lieux d’arrondissement sont Bar-sur-Aube et Nogent-sur-Seine. Le chef-lieu de la Haute-Marne est Chaumont, les chefs-lieux d’arrondissement étant Langres et Saint-Dizier. Enfin, Châlons-en-Champagne est le chef-lieu de la Marne, et les chefs-lieux d’arrondissement sont Épernay, Reims (également plus importante agglomération du département), Sainte-Menehould et Vitry-le-François.

Excepté la Marne, la population régionale est en constante diminution depuis 1982, cela est dut à l’exode rural. Avec seulement 0,5 % de la population nationale, la Champagne-Ardenne se situe parmi les régions françaises les moins peuplées. Avec une densité de 52 hab./km2, elle fait partie des six régions françaises dans lesquelles la densité de population est inférieure à 60 h/km2. Malgré un taux de natalité plutôt élevé (12,3 %), la croissance démographique est négative, avec une évolution de –0,4 % (contre +3,6 % pour l’ensemble de la France). Les dernières années 1980–1999 ont en effet vu son déficit migratoire s’accentuer, et les grandes agglomérations cesser de croître au bénéfice des zones rurales ou périurbaines environnantes.

La baisse de pouvoir d’attraction qu’exprime ce dépeuplement est particulièrement sensible dans les Ardennes et en Haute-Marne. Le développement urbain se révèle aussi très modéré.

Châlons-en-Champagne, anc. Châlons-sur-Marne est situé à 167 km à l’est de Paris. Le nombre des habitants qui s’appellait Châlonnais est 51 533. Ici se trouve une Ecole d’art et métiers et des monuments: l’église Notre-Dame en Vaux (XIIe s., romanes et gotique) et la cathédrale, réconstruite après 1230; vitraux du XIIème siècle.

Reims est la ville principale de la Region avec 185 164 habitants. La ville conserve sa cathédrale, chef d’œuvre d’architecture et de sculpture gothique (XIIIe s.), l’abbatiale Saint-Remi (XIe–XIIIe s.) avec un musée d’archéologie antique et médiéval; un arc romain («porte de Mars»); palais du Tau; le musée de Beaux-Arts. Reims fut le siège d’un évêche des 290.

Clovis y fut baptisé (v. 496) et la plupart des roi de France y furent sacrés.

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ÉCONOMIE DE LA REGION Industrie De nombreuses activités industrielles découlent des activités

viticoles et agricoles. Le secteur secondaire représente en Champagne-Ardenne 27 % de l’emploi régional (moyenne nationale de 22,9 %) et 33,4 % du PIB régional (moyenne nationale de 29,8 %). La Région a été particulièrement touchée par la crise des industries traditionnelles, notamment la métallurgie et le textile. La fonderie et le travail des métaux constituent les plus importantes activités industrielles des Ardennes. Les forges, l’estampage et la boulonnerie ont pu s’y maintenir malgré une profonde crise structurelle. L’essentiel des industries est concentré dans la vallée de la Meuse: tuberie de cuivre, fonderie de bronze à Givet, fonderie, appareils sanitaires, électroménager à Revin, métallurgie et automobile à Charleville-Mézières (fonderie Citroën), métallurgie-fonderie à Sedan. La vallée de l’Aisne accueille également quelques sites industriels – Attigny, Rethel (matériel de levage, électroménager) ou encore Vouziers. Cependant, l’influence de Reims limite son expansion. Le passé sidérurgique de la Haute-Marne est présent dans ses activités métallurgiques de transformation – coutellerie, métallurgie de précision dans le Bassigny, constructions mécaniques et armement à Froncles, et tréfilerie à Saint-Dizier. La Champagne-Ardenne produit encore 25 % de la fonderie nationale. De nombreuses entreprises nationales et étrangères, ainsi que de petites et moyennes entreprises (PME) travaillant en sous-traitance pour des entreprises multinationales comme Ariane-Espace, Airbus, VAL, Dassaut, etc., se sont installées dans des communes champenoises: Citroën (décentralisée à Villers-Semeuse), General Motors, Ford, Electrolux, etc.

Le secteur textile est dominé par l’industrie de la bonneterie, traditionnellement implantée dans le département de l’Aube, notamment à Troyes et Romilly-sur-Seine, qui produit 35 % des chaussettes et 58 % de la layette françaises. Pour affronter une compétition nationale et internationale toujours plus forte, 250 entreprises représentant les différentes activités de la profession – de la production des matières premières à la commercialisation – dont plusieurs marques internationales (Benetton, Dior, Lacoste, Petit Bateau, etc.) se sont regroupées au sein de l’UNIT (Union interprofessionnelle textile de Champagne).

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De nouvelles activités industrielles En marge des activités traditionnelles de la métallurgie et du

textile, d’autres industries se maintiennent: la métallurgie de transformation à Châlons-en-Champagne (horlogerie), les constructions ferroviaires à Épernay, les instruments de précision à Sainte-Menehould, les constructions mécaniques à Vitry-le-François. La Région doit cependant effectuer de nombreuses reconversions et développer de nouvelles industries pour enrayer son déclin démographique, puisqu’un actif sur quatre quitte en effet la Champagne-Ardenne. En aval des activités agricoles et viticoles, l’emballage-conditionnement (bouchons, verrerie de Sainte-Menehould, papier-carton à Reims) se présente notamment comme l’une de ces nouvelles filières, de même que la plasturgie, secteur en forte progression-matières plastiques à Charleville-Mézières (Ford), à Donchéry (General Motors), à Givet (Schulmann Plastics), à Langres (Optical Disc), à Sainte-Menehould, à Troyes. La construction mécanique, à Saint-Dizier (machines agricoles Case-Poclain) ou Châlons-en-Champagne, est aussi portée par le dynamisme de l’agriculture. Les industries agroalimentaires (IAA) se développent également grâce aux ressources et sites suivants: produits laitiers (chaource au sud de Troyes, carré de l’est d’Arrigny, cendrés d’Argonne, maroilles de Thiérache, Miko à Saint-Dizier), industrie du bois à Épernay et à Chaumont, industrie du cuir à Chaumont, sucrerie à Connantre (Béghin-Say), à Arcis-sur-Aube, moulins de Nogent-sur-Seine, produits agricoles pour l’industrie (colza pour le biocarburant, betterave à sucre pour l’éthanol, amidon de blé pour le papier, etc). Enfin, de nouvelles techniques émergent, à l’instar des câbles électriques et des fibres optiques, et certaines activités sont privilégiées. La Région produit ainsi 45 % du pavot français destiné à l’industrie pharmaceutique.

L’Agriculture L’agriculture en Champagne-Ardenne représente 10,4 % de

l’emploi régional (moyenne nationale de 6,8 %) et 11,7 % du PIB régional (moyenne nationale de 3,2 %). Parmi les principales cultures figurent le blé (3e rang national), l’orge (2e rang national) et la betterave à sucre (2e rang national); 50 % environ du malt et 85 % du

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fourrage déshydraté français (bouchons de luzerne) sont également produits dans la Région. L’élevage laitier domine dans la partie boisée du Perthois, dans les collines et les plaines des crêtes pré-ardennaises. De même l’agriculture est-elle principalement orientée vers l’élevage laitier (fromages notamment) et la viande bovine en Champagne humide et à partir de la côte des Bars.

La «Champagne pouilleuse» est devenue une importante région agricole, dont le dynamisme repose sur l’utilisation d’engrais et sur une intense mécanisation. Après plusieurs décennies de modernisation, elle dispose ainsi de plus de 35000 exploitations d’une surface agricole utilisée (SAU) atteignant 44ha (moyenne nationale de 28ha). Les hauts rendements assurent par ailleurs aux agriculteurs des revenus bruts par exploitation (RBE) très élevés comparés à la moyenne nationale. Sur les cinq produits champenois les plus exportés, quatre sont des produits liés à l’agriculture: le champagne et les mousseux, le sucre, le blé tendre et le malt.

Les cultures représentent plus de 80 % de la valeur de la production agricole totale en Champagne-Ardenne; la Brie champenoise et une partie de la Champagne crayeuse (du pays d’Othe au nord-est de la Marne) forment, en effet, une zone significative de culture céréalière (avoine, blé, escourgeon, maïs, orge), la luzerne et les plantes sarclées (betterave à sucre, carotte, pomme de terre, etc.) étant également exploitées.Sur la côte des Bars, le vignoble aubois d’appellation champagne (Polisy, Landreville) se mêle à l’élevage et aux polycultures. Toutefois, les vignobles les plus réputés de Champagne s’élèvent sur la côte de l’Île-de-France, entre Reims et Épernay (Sillery, Verzy, Tours-sur-Marne, Avize, Oger, le Mesnil-sur-Oger, etc.) et couvrent une superficie de 29 000 ha environ.

LA CULTURE DE LA REGION Cette région est connue par un grand nombre des hommes

célèbres, la vie desquels est liée avec cette région: fondateur de la Sorbonne, théologien R. de Sorbon, encyclopédiste D. Diderot, créateur du champagne, simple moine Don Pérignon, homme politique de la Révolution Française G. Danton, poète A. Rimbaud et d’autres.

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Malgré une importance encore relativement faible d’un point de vue économique, le tourisme contribue à promouvoir l’image de la Région, s’appuyant sur deux atouts spécifiques: la cathédrale de Reims et le vignoble de Champagne. Le développement de la Marne, par exemple, doit beaucoup à l’Île-de-France, mais également à la tradition et à la qualité du vignoble local. La Région possède, par ailleurs, deux parcs naturels régionaux: le parc naturel régional de la montagne de Reims et le parc naturel régional de la forêt d’Orient, à l’est de Troyes. Les activités nautiques sont particulièrement privilégiées en Champagne humide, avec 650 km de voies navigables et de nombreux lacs dont celui de Der-Chantecoq, le plus grand plan d’eau artificiel d’Europe. Le plateau crayeux accueille, pour sa part, de nombreuses résidences secondaires parisiennes. Néanmoins, malgré le développement touristique du plateau ardennais et de ses forêts, les Ardennes connaissent une émigration notable liée à la restructuration et à la délocalisation de nombreuses industries locales. Pour la Haute-Marne notamment, la forte émigration dans l’arrondissement de Langres ne semble pas diminuer. Ces faiblesses révèlent de profondes disparités dans l’espace de cette région qui, située entre le Bassin parisien et la Belgique, n’est pas encore parvenue à affirmer son rôle et sa position de carrefour européen dynamique.

LA CUISINE DE LA REGION Le Champagne. Certaines communes

du territoire du Parc bénéficient de l’appellation Champagne. Ainsi, les communes de Bossancourt, Dolancourt et Argançon, situés dans le sud-est du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient, contribuent à la production de cette boisson renomée.

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En effet, plus du quart de la production de champagne français vient du raisin aubois.

Une visite dans la région est donc l’occasion de découvrir un patrimoine œnologique et architectural de villages viticoles et de gros bourgs au passé prestigieux.

Le vignoble aubois se situe dans la partie méridionale du département et s’est développé sous l’égide de Saint Bernard de Clairvaux. Le Champagne est considéré comme le vin de fête par exellance depuis le XVIIIe siècle. Le Champagne doit beaucoup à Don Pérignon, simple moine de l’abbaye d’Hautvillers, qui met au point et developpe la méthode champenoise: fermentation, frisode mousse en bouteille, bouchage au liège entouret d’un muselet. On doit à Don Pérignon d’avoir réussi à dompter la fougue naturelle du Champagne.

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LA CORSE

Supérf ic ie: 8 569 km 2 Populat ion: 260 149 habi tants Densité moyenne: 30 habi tan ts /km 2 Départements: 2 Chef- l ieu: Ajacc io

SITUATION GEOGRAPHIQUE Ile de la Mer Méditerrannée, la Corse est située à 170 km de la

côte niçoise. Elle s’étend sur 8 569 km2. Le sous-sol est composé, en grande partie, d’un socle cristallin. Au centre s’élève un massif cristallin, qui s’étend sur presque toute la longueur de l’île, du nord au sud, la partageant en deux parties. Au nord de ce massif, dans la zone du Niolo, s’élève le point culminant de la Corse, le mont Cinto (2 710 m). La partie méridionale du massif cristallin est moins escarpée. Les massifs du centre sont creusés par les vallées profondes du Liamone, du Gravone, du Taravo et du Rizzanese, quand ils ne sont pas prolongés par de vastes plateaux. Dans le nord-ouest de l’île s’étend la plaine de la Balagne, tandis qu’au nord-est la Castagniccia élève ses sommets schisteux du Tavignano jusqu’au Cap-Corse. Une plaine d’alluvions s’étend à l’est et au sud de cette zone schisteuse. La plaine d’Aleria occupe ainsi la côte orientale jusqu’au bassin tertiaire de

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Solenzara. Le golfe de Porto-Vecchio s’inscrit entre ce bassin et celui de Bonifacio, à l’extrême sud de l’île. De nombreux golfes (golfes de Porto, de Sagone, d’Ajaccio et de Valinco) découpent toute la façade occidentale de l’île. La région appartient au milieu méditerranéen; son climat est adouci par l’insularité.

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Le relief Un massif cristallin s’étend sur quasiment toute la longueur de

l’île, du nord au sud, et la partage en deux parties: au nord, dans la zone du Niolo, se trouve le point culminant de la Corse, le monte Cinto (2 710 m d’altitude), tandis qu’au-delà de la vallée du Golo, d’autres sommets dépassent 2 000 m – le monte Rotondo (2 622 m), le monte d’Oro (2 389 m) et le monte Renoso (2 352 m); la partie méridionale du massif, moins escarpée, culmine néanmoins au monte Incudine (2 128 m). Les massifs du centre sont creusés par les vallées profondes du Liamone, du Gravone, du Taravo et du Rizzanese, ou prolongés par de vastes plateaux. Dans le nord-ouest de la Région s’étend la plaine de la Balagne (au nord-ouest du Niolo), tandis qu’au nord-est, la Castagniccia élève ses sommets schisteux (1 767 m à San Petrone), du Tavignano jusqu’au Cap-Corse. Une plaine d’alluvions domine à l’est et au sud de cette zone schisteuse; la plaine d’Aleria s’étend ainsi le long de la côte orientale jusqu’au bassin tertiaire de Solenzara. Le golfe de Porto-Vecchio s’inscrit entre ce bassin et celui de Bonifacio à l’extrême sud de l’île, et de nombreux golfes – Porto, Sagone, Ajaccio et Valinco – découpent toute la façade occidentale de l’île.

Le climat La Région bénéficie d’un climat de type méditerranéen, modifié

et adouci par l’insularité et l’altitude de certains massifs. Les précipitations s’élèvent à 900 mm par an environ et se répartissent de façon irrégulière sur l’année. L’espace méridional de la Corse est caractérisé par des conditions climatiques plus chaudes et plus sèches que le Nord, en raison notamment de son relief ouvert aux vents du sud.

La température moyenne de l’ile est de plus de 12 °C. De juin à septembre, les températures moyennes dépassent souvent les 25 °C et peuvent dépassées 30 °C les mois les plus chauds. Les étés sont marqués par des maximales de 36° sur les côtes et de 26° en montagne. D’octobre à mars les maximales peuvent atteindre 20 °C. Les hivers sont doux mais souvent rigoureux en montagne où la neige peut s’accrocher toute l’année à certains sommets. La pratique du ski est d’ailleurs possible plusieurs mois par an.

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La végétation La Corse dispose d’une couverture forestière importante

composée de feuillus – châtaigniers, chênes verts, chênes-lièges, hêtres, bouleaux – et de résineux – pins laricios, pins maritimes. Très dense, parfois impénétrable, sa végétation recèle diverses espèces très parfumées – arbousiers, asphodèles, chardons, cistes, cyclamens, genévriers, myrtes, etc.

Les régions basses, jusqu’à 500 m, offrent le maquis et la garrigue.

Le maquis, symbole de l’île, couvre près de 200 000 ha, mêlant des dizaines d’essences, odorantes pour la plupart. Parmi elles citons le ciste, la plus répandue, qui sécrète une résine collante, le myrte apprécié pour ses baies bleu noir, qui relève très bien sauce et marinade et dont on fait d’excellentes liqueurs, les bruyères arborescentes aux fleurs blanches dégageant un parfum proche du miel, les arbousiers reconnaissables à leurs fruits rouges et ronds, ou encore les asphodèles aux longues tiges. N’oublions bien sûr pas les chênes lièges et chênes verts qui se mêlent au maquis. Ces arbres fournissent les glands dont se nourrissent les célèbres porcs coureurs et une épaisse écorce retirée tous les 8 à 10 ans, notamment pour la fabrication des bouchons.

UN PEU D’HISTOIRE Le passé de la Corse est semé d’énigmes, peuplé des mythes,

tissé de légendes. Enigmes, mythes et légendes dont la trame constitue le plus merveilleux puisqu’il s’ouvre pour l’Odyssée pour s’achever par les récentes découvertes qui donnent à la préhistoire corse une dramatique actualité. Tour à tour, Ibères, Etrusques, Romains, Sarrasins, Pisans, Aragonais, Génois occupent la Corse.

L’homme prend pied en Corse dès la période du Prénéolithique. Aux chasseurs-nomades («la Dame de Bonifacio» date de 6600 av. J.-C.) succèdent les peuplades agro-pastorales du Néolithique ancien (Aleria, Filitosa, Levie). C’est à la fin du Néolithique que les mégalithes se multiplient. L’histoire de la Corse commence véritablement avec la colonisation d’Alalia (Aleria) par les Phocéens aux VIe et Ve siècles av. J.-C. D’après l’historien grec Hérodote, c’est par cette colonie que

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ceux-ci ont fait pénétrer dans l’île les cultes religieux et les techniques du monde méditerranéen.

260 av. J.-C., les Romains entreprennent la véritable conquète de la Corse, ces Romains qui entendent faire de la Méditerranée le bassin clos de leurs ambitions. L’île doit leur tenir lieu de rempart et d’avant-poste. Le simple souci de la sécurité et de l’expansion fraye ici les voiles de l’impérialisme: la Corse sera romaine. Puisque les Carthaginois ont eu l’imprudence de devancer les Romains à Alalia, c’est à cette place que Rome livre son premier assaut. La ville est prise est détruite. Cependant, la vraie conquête est entreprise vingt ans plus tard. Les Puniques sont classés, les Corses de la montagne résistent: il faudra cent ans pour venir à bout de ceux, qui, dans leurs maquis, refusent la paix de Rome.

Depuis la fin des guerres napoléoniennes, les soulèvements sporadiques corses ont toujours entraîné des mesures de répression de la part de la Métropole, ce qui a favorisé le développement des tendances autonomistes des insulaires. Dans les années 1970, les revendications des Corses aboutirent à des affrontements violents, parfois sanglants. En 1972, le ministère de l’Éducation nationale s’opposait encore à l’enseignement «facultatif» du corse sous prétexte que «le dialecte corse n’a pas encore trouvé ni son unité ni sa codification». Cela dit, en 1974, le corse fut reconnu comme «langue régionale» par le gouvernement français; il fut admis dans l’enseignement comme «matière facultative». En 1982, la Corse fut dotée d’un statut particulier de collectivité territoriale, ce qui n’a pas empêché les nationalistes de l’île de poursuivre leurs revendications vers une autonomie réelle.

Ce n’est qu’après plusieurs années de négociation que l’Assemblée nationale de Paris adopta, le 4 avril 1991, la Loi portant statut de la collectivité territoriale de Corse. Cette loi consacrait un nouveau statut particulier à la Corse: élection au suffrage universel d’une «Assemblée de Corse» dotée de pouvoirs élargis en matière de développement, d’éducation, de communication, etc. En regard du centralisme dont a toujours fait preuve la France, ces pouvoirs paraissaient assez considérables même s’ils ne comprenaient pas de compétence législative.

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La Loi portant statut de la collectivité territoriale de Corse de 1991 fut discrètement négociée en Corse même auprès de représentants officieux autonomistes: le gouvernement français désirait mettre un terme aux querelles interminables avec la Corse. Au plan linguistique, le statut de la Corse n’est pas très nettement défini: on ne traite que de «la langue et de la culture corses» aux articles 44, 52 et 54 de la loi. L’Assemblée corse peut aménager un plan de développement pour la culture, l’enseignement, la radio et la télévision, le tout destiné à la promotion de «la langue et de la culture corses».

DECOUPAGE ADMINISTRATIF La Corse compte deux départements:

la Haute-Corse et la Corse-du-Sud. La Corse dépend de la cour d’appel de Bastia, de l’académie d’Ajaccio, et appartient à la région militaire Méditerranée de Lyon. La Corse s’est vu attribuer depuis 1982 le statut particulier de collectivité territoriale, et depuis 1992, l’administration de la Région est rattachée à un Conseil exécutif de sept membres et à une assemblée régionale de cinquante et une personnes élues au suffrage universel.

Le centre administratif de la Haute-Corse est Bastia et le centre administratif du la Corse-du-Sud est Ajaccio.

Ajaccio est le chef-lieu de la région Corse, situé sur une rade magnifique est un centre touristique et commercial. Ici se

trouve la Maison de Napoléon, le Musée Fesch et d’autres curiosités.

ÉCONOMIE La région benéfécie principalement d’une forte popularité

touristique. Ses industries agricoles et alimentaires font un réseau de petites entreprises.

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L’agriculture corse présente diverses facettes: élevage extensif, oliviers, châtaigniers, productions végétales (fourrage, céréales…), viticoles et fruitières... La vigne est la première production agricole (50 %). La plaine orientale fournit actuellement la plus grosse part de la production viticole et fruitière de l’île. Les éleveurs sont moins nombreux, mais avec une qualité de cheptel représentant un véritable atout. L’élevage bovin est le plus fréquent et le veau corse se distingue nettement des autres viandes sur l’île. L’élevage de brebis laitières pour leur lait sert à la fabrication de nombreux fromages. Les porcs, élevés en liberté, assurent une chair excellente utilisée pour la fameuse charcuterie. L’élevage des moules et des huîtres est également important.

L’ART ET LA CULTURE CORSES Deux siècles après Pasquale Paoli, la francisation n’a pas

totalement réduit la culture corse. Le patrimoine légué tout au long de l’histoire corse est remarquable et riche: coffres, dolmens, menhirs du Néolithique, tours de la civilisation torréenne (plateau de Levie, région de Porto-Vecchio), architecture gréco-romaine (Aleria, Mariana), basiliques paléochrétiennes (Calvi, Sagone, Saint-Florent).

Avec la Contre-Réforme naît l’art baroque. Il se développe aux XVIe et XVIIe siècles, notamment dans la région de Bastia et en Castagniccia. L’insularité, la présence génoise et les menaces permanentes des pirates barbaresques ont marqué durablement les paysages corses.

La langue corse est également très riche. Elle s’est construite au fur et à mesure des apports extérieurs (racines celto-ligures, influences latine, puis toscane et secondairement génoise). Elle reflète les «vendetta» du passé et reste principalement orale jusqu’au milieu du XIXe siècle, puis devient écrite et est enseignée à l’université de Corse. Aujourd’hui, la polyphonie corse maintient une tradition et une culture, expression et reflet des luttes du passé d’une île et de ses habitants. Mise en parallèle avec les réalités économiques, la culture corse a autant de sens et d’importance.

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DES HOMMES ILLUSTRES Une grande figure a rendu cette île célèbre dans le monde. C’est

un homme que l’on appelle parfois «le monstre corsicain». Napoléon Bonaparte (naquit

dans la ville d’Ajaccio, 15 août 1769 – 5 mai 1821), général de la Révolution, dirigea la France à partir de la fin 1799 et fut Empereur des Français de 1804 à 1814 sous le nom de Napoléon Ier. Il conquit et gouverna la plus grande partie de l’Europe continentale notamment et plaça ses maréchaux et ses frères sur les trônes de plusieurs royaumes européens: Espagne, Naples, Westphalie, Hollande, Suède.

Incapable de mettre un terme au cycle de guerre que menait la France depuis 1792, les conquêtes s’ajoutant aux conquêtes, Napoléon vit l’Empire s’effondrer, dix ans à peine après son émergence. Ne reste aujourd’hui que la grande œuvre administrative qu’entreprit cet homme hors du commun.

Toute tentative d’écrire une histoire neutre à propos de ce personnage relève de la gaguere: selon l’historien Steven Englund, «le ton… qui convient le mieux pour parler de Napoléon serait… une admiration frisant l’étonnement et une désapprobation constante frisant la tristesse.»

LA GASTRONOMIE REGIONALE Les Fruits et Légumes La Corse peut être fière de la variété de ses légumes et de ses

fruits, souvent fort exotiques comme le Kiwi ou le Kumquat. Le baies violacées du Myrte (arbrisseau du maquis) relève les marinades et les sauces et font une délicieuse liqueur. Les arbouses, fruits de l’arbousier, servent à confectionner liqueurs et gelées.

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Les Poissons et Coquillages Sans être pêcheur dans l’âme, les Corses apprécient les largesses

de la Méditerranée: Rascasses, Daurades, Saint-Pierre, Loups, Sardines, etc. …mais aussi Langoustes, Encornets et Oursins. En Montagne, on se console avec les Truites des torrents et le Saumon de fontaine. Les étangs abritent aussi de savoureuses Huîtres et Moules.

La Châtaigne Pendant des siècles le châtaignier a été pour les Corses l’arbre à

pain. La fonction première du châtaignier était de fournir l’alimentation de base des hommes et des animaux, en commençant par celle du porc, qui donne à la charcuterie corse son goût particulier.

Dégusté grillé-fasgiole- ou bouilli-ballote les châtaignes sont ensuite séchées dans des séchoirs pour être transformées en farine. On en fait de délicieuses pâtisseries, ou encore des préparations traditionnelles comme la Polenta, qui accompagne traditionnellement le Figatellu de Porc ou le cabri en sauce.

Le Miel Les cent milles fleurs du maquis Corse offrent aux abeilles des

nectars multiples qui donnent un miel aux sucres, parfums et couleurs toujours différents: miel du maquis, d’arbousier, de châtaigniers.

Viandes et Gibiers Le sanglier, cousin du porc, prodigue pâtés et ragoûts. La forêt

Corse grouille d’un abondant gibier. Le veau Corse élevé en plein air nous assure un produit naturel et gustatif.

L’agneau de lait et le Cabri Corse nourris exclusivement au lait maternel nous garantissent la saveur authentique du terroir.

Les Herbes Sauvages Les herbes du maquis transfigurent le moindre ragoût (thym,

laurier, romarin, persil, sarriette et le marjolaine sauvage ou «nepita». Beaucoup de plats bénéficient de l’arôme énivrant de la menthe.Quant à la délicate saveur de l’anis, elle investit gâteaux et plats salés.

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L’Huile d’Olive Symbole de paix et de fécondité, l’olivier est cultivé en Corse

depuis la plus haute antiquité. L’huile produite y est fort réputée. Les Champignons Les forêts Corses abritent de nombreuses variétés de cèpes, prêts

à être grillés et à s’imprégner de sauce à la tomate et à la menthe, on réserve le même sort aux trompettes de la mort et aux girolles.

Les Vins Corses sont puissants et ensoleillés, trois cépages typés, le «Sciacarellu», le «Nielluciu» (grand cépage noir inséparable du vin de Patrimonio) et le «Vermentino». Outre ses vins et son eau de vie ou «Acquavita», on trouve en Corse des liqueurs de myrte, de cédrat, d’arbouse; des ratafias et des vins d’orange de pêche et de noix. Le Cap Corse fournit un vin cuit apéritif à base de quinquina et de vin du cru. On fabrique depuis peu une bière, il fallait être Corse pour y penser. «La Pietra» au malt et à la

farine de châtaigne qui se distingue par son moelleux et sa légère amertume. Pour ceux qui veulent rester sobres, les sources d’Orezza prodiguent une eau minérale gazéifiée aux propriétés ferreuses.

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L’ILE-DE-FRANCE

Superf ic ie: 12 072 km 2 Populat ion: 10 952 011 habi tan ts Densité moyenne: 912 habi tan ts /km 2 Départements: 8 Chef- l ieu: Par i s

SITUATION GÉOGRAPHIQUE L’Île-de-France est une région française située au coeur du

Bassin parisien qui couvre plus du quart de la superficie du pays. Cette région s’étend sur plus de 12 000 km2 et représente 2,2 % du territoire national. Paris et les départements de la petite couronne sont fortement urbanisés, mais 49 % de la superficie totale de la région sont occupés par des espaces agricoles et 23 % par des bois et des forêts.

L’Île-de-France, située au coeur du Bassin parisien qui couvre plus du quart de la superficie du pays, bénéficie de conditions naturelles privilégiées. La région est irriguée par la Seine qui reçoit, en amont de la capitale, les eaux du Loing, de l’Yonne, de la Marne, et en aval, celles de l’Oise. L’axe fluvial de la Seine est une importante voie navigable qui fait de Paris le premier port fluvial de France. D’origine sédimentaire, le Bassin parisien est formé de roches résistantes (calcaires, meulières, grès) et de roches plus tendres (sables, marnes,

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argiles, gypses). L’érosion climatique et fluviale a modelé le paysage de plateaux, plaines, buttes et vallées. La nature variée des sols fait alterner la grande culture (plateaux), la polyculture et le maraоchage (vallées).

Le climat tempéré de régime atlantique avec quelques influences (semi-continentales, mi-continental, mi-océanique) offre des hivers plus froids qu’en Bretagne (2 °C en janvier) et des étés plus chauds et secs (18 °C en juillet). Les températures sont caractérisées par une relative douceur et régularité, autour de 11 °C en moyenne. Les 600 mm de précipitations annuelles sont très bien réparties tout au long de l’année alors que les vents sont généralement faibles.

ENVIRONNEMENT L’Île-de-France possède sur son territoire une faune et une flore

naturelles d’une grande diversité ce qui est exceptionnel dans un contexte aussi fortement urbanisé. Si le SDRIF de 1994 insiste sur la néсessité de garder un équilibre entre les espaces naturels et l’urbanisation, il ne fait qu’évoquer la notion de biodiversité. Depuis, les partenaires régionaux se sont engagés ensemble, par le biais de différents travaux, dans une démarche de préservation de la

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biodiversité régionale qui devra être partie prenante du futur schéma directeur. L’enjeu est de lutter contre une dégradation des richesses naturelles franciliennes dont le rythme actuel de disparition d’espèces, rarement égalé, n’est imputable qu’aux activités humaines. L’Île-de-France est une région verte avec 7 réserves naturelles. Les ¾ de sa superficie bénéficient d’un environnement non urbanisé: 3 parcs naturels régionaux: la Haute Vallée de Chevreuse, le Vexin Français, le Gâtinais (4ème – Parc naturel régional des Trois Forêts – est en projet); 2 réserves naturelles d’Etat: l’Etang de Saint-Quentin-en-Yvelines et les réserves géologiques de l’Essonne; 270 000 ha de forêts (dont 85 000 ha ouverts au public); 12 bases de plein air et de loisirs; 795 km de cours d’eau; 705 zones d’intérêt écologique.

HISTOIRE Nom «Île-de-France» apparaît en 1387 dans la chronique de

Froissart. Remplaça le nom ancien de pays de France (21 villages autour de St-Denis, par exemple, Roissy-en-France) lorsque pays prit le sens de nation, et France le sens de royaume français. Île de signifierait presqu’île de et désignerait la langue de terre délimitée par Oise, Seine et Marne-Ourcq. A partir de 1419, les «gouverneurs de l’Île de France» ont autorité sur l’ancien pays de France (Paris, Argenteuil, St-Denis), sur les 6 pays faisant encore partie de la région parisienne et sur les 5 pays picards: Laonnois, Noyonnais, Soissonnais, Valois et Bea. La «généralité d’Île-de-France» (ou de Paris), organisée en 1542, était plus vaste.

La région d’Île-de-France est née du domaine royal constitué depuis le Xe siècle par les rois Capétiens. Ses limites ont varié jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Cette province s’étendait vers l’ouest et surtout le nord et était moins vaste qu’aujourd’hui en direction de l’est et du sud. Elle formait la zone d’intérêts économique des corporations marchandes de Paris, qui ont contribué à en fixer les contours.

Elle fut découpée, à la suite de la Révolution, en trois départements: Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne. En 1965, le nombre de départements a été porté de trois à huit, y compris Paris. L’un d’eux, celui de Seine-et-Marne, occupe près de la moitié de la superficie régionale. Autour de Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-

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Saint-Denis et le Val-de-Marne forment la petite couronne. Les départements du Val-d’Oise, des Yvelines et de l’Essonne constituent la grande couronne.

La région fut reconstituée après 1945 et la décentralisation

administrative à partir de 1964, puis politique en 1982 a consolidé les anciennes provinces.

Il est difficile de séparer l’histoire de Paris et celle de la région qui l’entoure, tant leurs cheminements sont liés. Les vestiges archéologiques et les ruines actuelles (arènes de Lutèce, thermes de Cluny) témoignent du rôle actif que jouait Paris dès l’antiquité. Au Moyen-Age, l’importance de la ville prit de l’ampleur avec l’installation des rois de France (Clovis au VIe siècle). La Renaissance fait de Paris, la capitale des idées, que ce soit dans les domaines de la peinture, de l’architecture ou de la littérature. Avec Louis XIV, la monarchie assure son pouvoir sur l’ensemble du royaume par l’instauration d’une administration centralisée. La cour délaisse Paris pour Versailles, mais la ville ne souffre pas de ce déménagement: l’hôtel de ville existe depuis 1533, la place Dauphine est achevée en 1607 et le Nôtre aménage la «Grande Cour» qui devient en 1707 les Champs Elysées.

Les manufactures s’implantent à Paris et dans sa banlieue: Meaux, Saint-Maur, Corbeil, Antony sont les principales villes bénéficiaires de ce mouvement. Le rôle de Paris sera renforcé au cours de la Révolution française. Les élections aux Etats Généraux montrent clairement l’antagonisme politique entre Paris et sa banlieue. Cette dernière reste parfois en retrait face à une révolution, avant tout,

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parisienne. Le problème du découpage administratif se pose. En 1790, le département de Paris se situe dans un rayon de 3 kilomètres autour de Notre-Dame, entouré par le département de la Seine ayant Versailles pour chef-lieu, et contigu à la Seine-et-Marne. Ce système subsistera pendant 175 ans. L’Empire accentue la centralisation. Napoléon veut faire de Paris la capitale de l’Europe. Les fonctions de préfet de la Seine et de préfet de police sont instaurées. Le développement industriel accroit à partir de 1830 le rôle économique de la capitale. Le chemin de fer et son tracé en toile d’araignée renforce le pouvoir d’attraction de Paris et de sa région. En 1848, Paris est relié à Orléans, à Rouen et à Lille. Paris de l’époque est marqué par l’oeuvre d’Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870. Paris grignote progressivement l’espace alentour. La grande industrie permet de donner à la banlieue les emplois qui vont favoriser sa croissance démographique.

Les efforts d’urbanisme privilégient Paris, dont le rayonnement national et international ne cesse de croitre. Les expositions de 1889 et 1900 mettent en vedette la Tour Eiffel ainsi que la naissance du métro. Durant le premier conflit mondial, Paris et l’Ile-de-France sont au premier rang de la guerre (bataille de la Marne) et de la Paix (traités de Versailles, du Trianon, de Sèvres et de Saint Germain). Bien que meurtrie par la guerre, la région poursuit son industrialisation massive.

Pour accompagner l’explosion urbaine des années 1920–1930, un souci d’aménagement du territoire prend forme. Si la population parisienne stagne, la banlieue s’étend: les lotissements et les pavillons prolifèrent. Pendant la seconde guerre mondiale, Paris abrite les manifestations de toutes sortes de mouvement politiques et paramilitaires. Sa libération symbolise celle de la France: «Paris martyrisé, mais Paris libéré» (Général de Gaulle). La reconstruction fait éclore de nouvelles zones d’activités: Orly, Saclay, Poissy, Orsay. Au cours des années d’après guerre et jusqu’en 1960, l’urbanisme régional est marqué par le développement des «grands ensemble» urbains, nécessaire pour loger rapidement la population, issu de l’exode rural ou rapatriée d’Afrique du Nord.

La volonté politique d’aménagement du territoire (DATAR) se renforce avec la réalisation du premier schéma directeur régional d’aménagement et d’urbanisme en 1965. Ce schéma directeur, oeuvre

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de Paul Delouvrier, premier délégué général au district et de la région parisienne, restera valide, avec quelques adaptations, jusqu’au 29 avril 1994, date d’approbation de l’actuel schéma directeur régional d’Île-de-France.

Compiègne, Mantes, Meaux, Rambouillet bénéficient de la délocalisation de certaines activités. Paris conserve cependant les sièges sociaux de nombreuses entreprises. Paris constitue un incomparable stimulant pour l’Île-de-France. Cependant, la montée en puissance de son rôle national et international a parfois conduit а un certain étouffement de la banlieue. Une telle situation s’est rapidement avérée nuisible, non seulement à l’Île-de-France, mais également à la ville de Paris elle-même.

Cette prise de conscience a abouti à la mise en place d’une politique volontariste du territoire qui s’efforce de promouvoir la symbiose entre Paris et sa région.

DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF Depuis la loi du 10 juillet 1964, la région d’ Île-de-France est

composée de 8 départements et de 1281 communes: • Paris, est le support de deux collectivités distinctes (une

commune et un département, dotés d’une même assemblée délibérante, le conseil de Paris. La superficie du département est de 10 540 hectares découpé en 20 arrondissements).

• La Seine-et-Marne, est le département le plus vaste de la région (591 665 hectares et 514 communes). Il est administré par une préfecture à Melun et trois sous-préfectures: Fontainebleau, Meaux et Provins. Il est découpé en 43 cantons qui forment le conseil général.

• Les Yvelines, d’une superficie de 227 088 hectares, sont composés de 262 communes, d’une préfecture à Versailles, de trois sous-préfectures (Mantes-la-Jolie, Saint-Germain-en-Laye et Rambouillet), et de 39 cantons.

• L’Essonne, d’une superficie de 180 439 hectares, est composé de 196 communes, d’une préfecture à Evry, de trois sous-préfectures (Palaiseau, Etampes, et Evry-Corbeil-Essonnes) et de 42 cantons.

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• Les Hauts-de-Seine, le plus petit département de la région (17 541 hectares), est composé de 36 communes, une préfecture à Nanterre, de deux sous-préfectures (Antony et Boulogne-Billancourt) et de 45 cantons.

• La Seine-Saint-Denis, d’une superficie de 23 581 hectares, est composé de 40 communes, d’une préfecture à Bobigny, de deux sous-préfectures (Raincy et Saint-Denis) et de 40 cantons.

• Le Val-de-Marne, d’une superficie de 24 411 hectares, est composé de 47 communes, d’une préfecture à Créteil, de deux sous-préfectures (l’Hay-les-Roses et Nogent-sur-Marne) et de 49 cantons.

• Le Val-d’Oise, d’une superficie de 124 857 hectares, est composé de 185 communes, d’une préfecture à Cergy-Pontoise, de trois sous-préfectures (Argenteuil, Montmorency et Pontoise) et de 39 cantons Située au carrefour des échanges européens et mondiaux, l’Île-

de-France représente le pôle de développement principal de la France et l’un des plus importants au niveau européen. Elle est l’une des plus importantes métropoles mondiales.

ÉCONOMIE Industrie

Figurant parmi les premières régions industrielles européennes, l’Île-de-France est ouverte aux échanges et aux influences du monde entier. Elle est la première région industrielle de France. L’Île-de-France se caractérise par une prépondérance des industries de consommation et d’équipement. Le secteur a pour branches d’activités majeures dans la région la métallurgie et l’équipement électrique et électronique (30 %), l’imprimerie-édition (14 %), mais aussi l’industrie automobile (14 %), la construction aéronautique et spatiale, et l’industrie pharmaceutique.

Le secteur industriel francilien se caractérise surtout par ses très petites entreprises (moins de 2 personnes), qui représentent 48 % des établissements industriels franciliens. L’avenir industriel tient pour beaucoup dans la capacité des petites et moyennes industries à renforcer leur compétitivité et à rechercher de nouveaux marchés à

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l’exportation dans le cadre du marché européen. Les effectifs salariés de l’industrie représentent près de 20 % des salariés franciliens.

Artisanat L’Île-de-France compte 125 884 entreprises artisanales, soit

15,8 % des entreprises franciliennes. Ces entreprises emploient 435 000 personnes, soit 8,7 % de la population active d’Île-de-France. Cependant, 40,7 % d’entre elles n’ont aucun salarié.

Pôle d’activités tertiaires Centre de décision politique, économique, administrative, Paris

exerce une influence considérable sur la vie nationale. La ville est le siège du gouvernement, des assemblées parlementaires, des administrations centrales. L’Île-de-France concentre aussi les ¾ des sièges sociaux de banques, de compagnies d’assurance et des 500 plus grandes entreprises du pays. Les activités tertiaires occupent plus de 80 % des actifs franciliens contre 70,8 % pour la France entière.

Agriculture

L’agriculture couvre près de 50 % du territoire régional mais elle n’occupe que 15 000 agriculteurs et salariés agricoles (0,3 % de la population active). La proximité du premier marché de France (près de 11 millions de consommateurs), la fertilité des sols, la technicité agricole, le niveau de formation des exploitants, le développement de la qualité font que l’Île-de-France demeure une grande région agricole.

Les grandes cultures (céréales, protéagineux, oléagineux), parmi les meilleurs rendements du pays, constituent avec la betterave sucrière l’essentiel de la production. Les cultures maraîchères ou horticoles occupent 20 % de la population active agricole. La production animale ne représente que 5 % de la valeur de la production agricole francilienne.

La Seine-et-Marne est de loin le département le plus agricole: il consacre à l’agriculture 58 % de son territoire d’où provient près de 60 % de la production de blé régionale.

L’industrie agro-alimentaire place l’Île-de-France au 1er rang des régions françaises pour son chiffre d’affaires et sa valeur ajoutée. Elle compte 414 établissements de production.

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Échanges extérieurs Les échanges extérieurs sont orientés à près de 60 % vers les

partenaires européens. L’Allemagne est le premier fournisseur (15 % des importations) et l’Espagne le premier acheteur (13 % des exportations). Les courants d’échanges déployés avec l’Amérique du Nord se révèlent supérieurs (12 %) à la moyenne nationale (10 %). La plate-forme exceptionnelle que constituent les aéroports parisiens, le potentiel offert par les capacités technologiques et universitaires régionales et la productivité régionale, de 30 % supérieure à la moyenne nationale, attirent les entreprises nord-américaines de haute-technologie.

TOURISME ET LOISIRS Le tourisme joue un rôle important dans la vie économique de

l’île de France.

Parmi les sites culturels les plus visités en France, 14 se situent

en Île-de-France. La répartition n’est pas uniforme: 60 % d’entre eux se trouvent au centre de la capitale (du Ier au VIIIème arrondissement). En dehors de Paris, c’est en Seine-et-Marne et dans les Yvelines que l’on trouve le plus grand nombre de musées. Parmi les lieux les plus fréquentés du pays sont: Disneyland Paris (Marne-la-Vallée), Futuroscope de Poitiers, Parc Aquaboulevard et, bien sûr, le Louvre et la Tour Eiffel.

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PARIS

Paris est la capitale de la France, la plus grande ville française et

le chef-lieu de la région Île-de-France. Elle est construite sur une boucle de la Seine et comprend une rive gauche et une rive droite. Connue dans le monde entier pour ses monuments et sa vie artistique et culturelle, Paris est aussi un symbole historique fort, un centre économique important et un point de passage pour les transports inter-européens.

La devise de Paris est Fluctuat nec mergitur, soit «Il tangue mais

ne coule pas»: il s’agit de scilicet le navire représenté sur le blason de la ville et la symbolisant. La patronne de la ville est Sainte Geneviève, qui symbolise la résistance de la ville à Attila, au Ve siècle.

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SITUATION GEOGRAPHIQUE Selon certaines hypothèses, Paris est initialement implantée sur

la Seine, où se situent deux îles qui constituent le cœur historique la ville:

• l’île de la Cité, où se trouvent aujourd’hui la Conciergerie (palais de justice), la préfecture de Paris, l’Hôtel-Dieu (assistance publique) et la cathédrale Notre-Dame de Paris;

• l’île Saint-Louis, à l’est de la première. Les deux îles, très proches, seraient reliées entre elles par un

pont. De là, la ville s’étendrait sur les deux rives du fleuve jusqu’à atteindre ses limites actuelles. À l’extérieur de cette limite, Paris s’étend également sur deux grands espaces boisés, qui ont été aménagés progressivement au cours des travaux d’Haussmann sur des communes voisines, puis rattachés à Paris:

• le bois de Vincennes, d’une superficie de 995 hectares, rattaché au XIIe arrondissement, à l’est de Paris;

• le bois de Boulogne, d’une superficie de 846 hectares, rattaché au XVIe arrondissement, à l’ouest de Paris. Les principaux autres parcs et espaces verts de la ville sont: le

jardin des Tuileries, le jardin du Luxembourg, le parc des Buttes-Chaumont, le parc Monceau, le parc Montsouris, le parc de Belleville.

La ville est traversée par la Seine qui forme comme un arc de

cercle, entrant dans la ville par le sud-est, remontant vers le centre, puis

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redescendant pour sortir au sud-ouest. De ce fait, la rive droite (partie de la ville située au nord du fleuve), est environ deux fois plus étendue que la rive gauche (partie située au sud). Trente cinq ponts permettent de franchir la Seine dans Paris.

De part et d’autre du fleuve, plusieurs reliefs forment de petites collines, comme Montmartre et les Buttes-Chaumont sur la rive droite, la Butte-aux-cailles ou la montagne Sainte-Geneviève sur la rive gauche. Les autres cours d’eau qui traversent la ville sont:

• la Bièvre, qui arrive du sud de Paris, aujourd’hui entièrement souterraine;

• le Canal Saint-Martin (en partie souterrain), qui part de la Seine à l’Arsenal, près de la Bastille, pour remonter vers le nord-est, jusqu’au bassin de la Villette, puis vers le canal de l’Ourcq. La température: parfois différence de plus de 10 oC entre centre

et périphérie. La température moyenne a monté de 1 oC en 100 ans au centre, 1 oC à Orly, est restée stable à Villacoublay. La température est variable suivant l’orientation du vent.

HISTOIRE Antiquité. Paris est fondée par les Parisii, un peuple Gaulois,

entre 250 et 200 avant J.-C. En 52 avant J.-C., lorsque Labienus, lieutenant de Jules César, prend Paris, elle est appelée Lutetia par les Romains (traduit plus tard en français par Lutèce – «ville des blancheurs» (du grec leukos – blanc) ou «ville des loups» (lukos – loup) ou «ville du dieu Lug» (Lug est un dieu irlandais). Le rôle de capitale de la Gaule est alors dévolu à Lugdunum (Lyon). On ne connaît pas aujourd’hui avec certitude l’emplacement de la cité gauloise. On a longtemps pensé qu’elle se trouvait sur l’Île de la Cité mais cette hypothèse très discutée actuellement est de placer le village gaulois d’origne non loin du mont Valérien à Nanterre.

La cité romaine se construit au Ier siècle avant notre ère sur la rive gauche. On pense qu’elle s’étend approximativement du boulevard Saint-Germain au Val-de-Grâce et de la rue Descartes au jardin du Luxembourg. Lutèce est construite autour de la rue Saint-Jacques selon un plan organisé en rues perpendiculaires. À l’est de la ville, une rivière aujourd’hui disparue, la Bièvre, traverse à cette époque le XIIIe

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arrondissement pour se jeter dans la Seine au niveau de l’Île de la Cité et de l’Île Saint-Louis.

Époque médiévale. Paris prend son nom actuel au IVe siècle et Clovis, Mérovingien et roi des Francs, s’y établit pour en faire sa capitale en 486, suite à sa victoire sur les Romains. Dès le VIe siècle, on note la présence d’un lieu de culte implanté sur la rive droite: l’église Saint-Gervais (aujourd’hui située derrière l’Hôtel de ville). La rive gauche est entièrement détruite par les Normands en 885. Quand la couronne échoit aux Capétiens, en 987, Paris est une des deux grandes villes de leur domaine personnel (avec Orléans). Les premières agglomérations de la rive droite datent du XIe siècle.

Les rois se fixent progressivement à Paris à partir de Louis VI (1108), et plus encore de Philippe-Auguste (1190–1220). Paris devient alors définitivement la capitale du royaume. La rive gauche de la ville n’est véritablement reconstruite qu’au XIIe siècle. Par la suite, Paris s’étend surtout sur la rive droite.

Époque moderne. Au XVIIe siècle, l’enceinte de Louis XIII (1617–1676) englobe sur la rive droite l’ensemble couvert aujourd’hui par les quatre premiers arrondissements. Au XVIIIe siècle, le mur des Fermiers Généraux comprend l’ensemble des onze premiers arrondissements actuels. Cependant, la ville ne s’étend alors que sur la superficie couverte aujourd’hui par les six premiers arrondissements, le jardin du Luxembourg marquant la limite de la ville.

Époque contemporaine. C’est à Paris, sur l’actuelle place de la

Bastille, que commence la Révolution française, le 14 juillet 1789, avec le soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine et la

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Prise de la Bastille. La Commune de Paris joue alors un rôle de radicalisation. Sous la monarchie de Juillet, la ville s’agrandit brutalement jusqu’au mur des Fermiers Généraux.

Sous le second Empire, le 1er janvier 1860, onze communes sont

annexées: Auteuil, Passy, Les Batignolles, Montmartre, La chapelle, La Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Vaugirard et Grenelle. La capitale française passe de douze à vingt arrondissements et de 3 288 à 7 088 hectares. Depuis Haussmann et le second Empire, la politique des autorités consiste essentiellement à essayer de chasser les classes les plus défavorisées de la capitale. Du 26 mars au 22 mai 1871, Paris est le siège d’un pouvoir insurrectionnel: la Commune de Paris qui s’oppose au Gouvernement provisoire conduit par Adolphe Thiers et qui siège à Versailles.

Paris accueille de nombreuses expositions universelles. La Tour Eiffel est construite pour celle de 1889, et le métro parisien est inauguré à l’occasion de celle de 1900.

En 1910, une crue de la Seine provoque l’une des plus graves inondations de Paris.

Paris est occupée par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1944. À l’approche des troupes alliées arrivant de Normandie, une rébellion commence le 19 août 1944. À l’arrivée de la deuxième division blindée du général Leclerc, le 25 août

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le commandant de la garnison, le général Dietrich von Choltitz, capitule sans exécuter les ordres qui lui enjoignaient de détruire la ville (seul le central téléphonique militaire de la rue Saint-Armand est détruit).

En 1976, l’État accorde pour la première fois une municipalité autonome à la capitale. Paris est aussi la ville organisatrice des Jeux Olympiques en 1900 et en pour les organiser à nouveau à la fin 1924. Elle est candidate à plusieurs reprises du XXe et au début du XXIe siècle.

ORGANISATION ADMINISTRATIVE Depuis la loi du 10 juillet 1964 sur la réorganisation de la région

parisienne, entrée complètement en vigueur le 1 janvier 1968, la ville de Paris est à la fois un département et une commune. Auparavant, depuis 1790, Paris était le chef-lieu du département de la Seine.

Le département de la Ville de Paris n’a pas d’autre subdivision que la seule commune qui le compose. La commune est divisée en 20 arrondissements municipaux, créés lors de sa dernière extension territoriale, en 1860, en remplacement des 12 arrondissements qui existaient auparavant – depuis le 11 octobre 1795.

Le statut de la ville a changé plusieurs fois: • Du 26 mars au 22 mai 1871, Paris est le siège d’un pouvoir

insurrectionnel: la Commune de Paris avec une assemblée démocratiquement élue.

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• La Troisième République dirigée par des conservateurs effrayés par l’épisode de gestion démocratique de la Commune, édictent la loi du 5 avril 1884 qui donne le pouvoir exécutif au préfet de Paris et les pouvoirs de police au préfet de police. Le conseil de Paris, élu lors des élections municipales, désigne chaque année un président dont le rôle est principalement représentatif. Paris n’a alors pas de maire. Le budget de la ville devait être approuvé par l’Etat.

• La loi du 31 décembre 1975, entrée en vigueur lors des élections muncipales de 1977, instaure un conseil de Paris, à la fois conseil municipal et conseil général, comptant 109 membres, qui élisent un maire. Des commissions d’arrondissements, dont les membres sont choisis à parts égales par les électeurs, le maire de Paris et le conseil de Paris, ont un rôle consultatif et d’animation. Le préfet de police, nommé par l’état, conserve les pouvoirs de police.

• La loi du 31 décembre 1982, entre en vigueur à Paris lors des élections municipales de 1983. Elle porte à 163 le nombre de conseillers de Paris et étend ses pouvoirs, principalement en matière budgétaire. Le maire est désormais impliqué dans la politique de sécurité, même si les pouvoirs en ce domaine restent entre les mains du préfet de police.

• Les élections municipales se déroulent par arrondissement. Chaque arrondissement élit ses conseillers d’arrondissement (517 au total), dont une partie deviennent ensuite conseillers de Paris. Les conseils d’arrondissement élisent les maires d’arrondissement une semaine après le scrutin. Le conseil de Paris ayant simultanément les attributions d’un

conseil municipal (à la tête de la commune) et d’un conseil général (à la tête du département), il n’y a pas de cantons, et pas d’élections cantonales à Paris. Cependant, dans des buts statistiques, en particulier dans les nomenclatures de l’Insee décrivant le découpage administratif de la France, les arrondissements de Paris sont souvent considérés comme des cantons.

Maires de Paris depuis 1977: 1977–1995 – Jacques Chirac (réélu en 1983 et en 1989); 1995–2001 – Jean Tiberi; 2001 – Bertrand Delanoë.

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POPULATION Au recensement de 1999, la population de Paris est de 2 125 246

habitants, pour une superficie de 10 540 ha, soit une densité de 20 164 habitants par km². L’agglomération comprend 396 communes et totalise 9 644 507 habitants, ce qui en fait la 23e agglomération du monde. Son aire urbaine, incluant des communes situées dans une zone d’influence forte de la capitale, atteint 11 174 743 habitants, débordant largement les limites de la région Île-de-France.

Vers 1800, Paris compte déjà environ 500 000 habitants. Au cours du XIXe siècle, sa population augmente considérablement grâce à l’arrivée massive d’habitants de toutes les régions de France: c’est l’exode rural. Elle dépasse le million d’habitants dès les années 1840. Le 16 juin 1859, une loi annexe à Paris plusieurs communes voisines, étendant ainsi les limites de la commune jusqu’à la ligne de fortifications qui entoure la ville et ses faubourgs. Cette loi prend effet le 1 janvier 1860, et marque la continuité d’une série de grands travaux, dirigés par Haussmann (préfet de la Seine de 1853 à 1870), pour moderniser la ville et reconstruire les quartiers les plus.

L’annexion des faubourgs apporte à Paris près de 500 000 nouveaux habitants, et la croissance continue de façon ininterrompue jusqu’au début du XXe siècle. À la veille de la Première Guerre mondiale, Paris a près de 2 900 000 d’habitants. Dans les décennies suivantes, en raison de la régression démographique, très touchée par les deux guerres mondiales et par une forte chute de la natalité (inférieure à la mortalité dès 1935), et aussi parce que la ville surpeuplée n’a plus la place d’accueillir de nouveaux habitants, la population stagne puis baisse légèrement.

Après la Seconde Guerre mondiale, la population tombe à 2 725 374 habitants (recensement de 1946). Elle connaît une nouvelle reprise (2 850 189 habitants en 1954) grâce à la croissance économique et démographique propre à toute la France. Cependant, dès la fin des années 1950, le phénomène de saturation se manifeste à nouveau. Paris surpeuplée recommence à se vider à partir du centre vers la périphérie. De nombreux programmes immobiliers transforment des appartements en bureaux, contribuant à cette baisse de la population, qui est particulièrement rapide dans les années 1960 et 1970. La population

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passe de 2 790 091 en 1962 à 2 299 830 en 1975. La baisse, ininterrompue, s’est cependant fortement ralentie depuis 1980 environ, et les prévisions qui annonçaient moins de deux millions d’habitants n’ont pas été vérifiées.

Population active résidente: 1 132 419 dont ayant un emploi 1 018 644 (dont hommes – 526 771, femmes – 491 873).

Part des actifs parisiens ayant un emploi: à Paris 73 %, en banlieue 25,6, en province 1,4.

Étrangers (en 1990): 422 034 dont Afrique du Nord – 127 920; CEE – 122 791; Afrique noire – 52 963; Europe sauf CEE – 32 267; Moyen-Orient – 25 226; Asie-Extrême-Orient – 18 612; Amérique latine – 11 939; Amérique du Nord – 11 057 (dont USA 9 526); Océanie – 483; à déterminer – 2 388.

ÉCONOMIE Les atouts de Paris, capitale centralisatrice. Paris est une ville

importante dès le Moyen Âge. Située à proximité des confluences de la Marne et de l’Oise avec la Seine, la ville a su valoriser sa situation de carrefour, surtout à une époque où les transports de marchandises étaient essentiellement fluviaux. La prédominance du ravitaillement par le fleuve donna d’ailleurs un pouvoir important à la confrérie des marchands de l’eau, qui forma l’embryon du pouvoir municipal au XIVe siècle.

Son enrichissement est dû aussi à sa position de capitale, choisie dès le Ve siècle par Clovis, puis en 987 par les Capétiens. A partir du XVIe siècle, l’accroissement du pouvoir royal s’accompagne du renforcement du pouvoir de la capitale sur le reste du royaume. A l’époque des rois absolutistes du XVIIe siècle, de grands travaux prestigieux embellissent les palais royaux, favorisent la vie culturelle, scientifique (l’Observatoire, l’Académie) et même économique, grâce aux investissements royaux dans les manufactures (Gobelins).

La vie artisanale se développe. Les menuisiers et ébénistes du faubourg Saint-Antoine, les ateliers de faïence, de textile, de fonderie, bénéficient des commandes des riches abbayes, des palais royaux et des aristocrates. De cette tradition provient aujourd’hui la place de la haute couture, de la bijouterie, des industries du luxe (même si la haute couture, peu rentable, est surtout maintenue par prestige).

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L’industrie a quitté Paris pour la périphérie. Au XIXe siècle, la France s’engage lentement dans la première révolution industrielle. Paris reçoit la plus grande part de l’exode rural provoqué par la modernisation des campagnes et par l’industrialisation. Pour subsister ou réussir, il faut désormais monter à Paris, ce que le chemin de fer permet dorénavant plus facilement. D’ailleurs, Paris est la seule ville de France où tous les chemins de fer sont des terminus.

Tous les investissements de transport se sont d’ailleurs faits en étoile autour de la capitale, qui a vu son poids s’accroitre au fur et à mesure que se construisaient les chemins de fer, les routes nationales, les aéroports, les autoroutes, les trains à grande vitesse. C’est seulement depuis 10 ans que de nouveaux tronçons autoroutiers et des gares d’interconnexion du TGV permettent de contourner la capitale.

Paris est une grande ville attractive grâce à sa proximité du pouvoir, sa main d’oeuvre bien formée, son important marché de consommation, ses centres de recherche. Ces atouts ont permis le développement d’usines de haut niveau, notamment automobiles: Renault était installé dans l’île Séguin de Boulogne-Billancourt (aujourd’hui l’usine est vide depuis 1992), Citroën en bordure du XVe arrondissement (transformé en parc André Citroën).

Mais une grande ville dense a aussi des inconvénients: le manque de place, la cherté des terrains, les difficultés de circulation, les mesures anti-pollution ont provoqué le départ de l’industrie depuis 30 ans. Les usines se sont surtout déconcentrées en périphérie. Certaines se sont décentralisées en province en bénéficiant des aides de l’Etat, notamment les entreprises publiques qui devaient donner l’exemple.

Il reste désormais seulement des petites industries spécifiques à la grande ville comme des imprimeries. Souhaitant encourager le maintien de petites industries innovantes et non polluantes, la Ville mène depuis 15 ans une politique d’accueil dans des hôtels industriels (hôtel Berlier).

Le tertiaire. Capitale politique, administrative, économique, financière, culturelle, universitaire, Paris occupe 80 % de ses habitants dans le secteur tertiaire. La ville concentre les institutions politiques, les ambassades, une grande partie des grandes administrations, des organismes internationaux (OCDE, Unesco), de nombreux sièges sociaux concentrés autour des quartiers d’affaires des champs Elysées,

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de l’Opéra et de la Bourse, une place boursière deuxième d’Europe après Londres, des universités prestigieuses et des implantations touristiques notoires (Disneyland). Paris intra-muros rassemble 40 % des emplois de l’agglomération alors qu’elle ne regroupe que 23 % de la population.

Cependant, de nombreuses implantations ont été déconcentrées à la Défense, dans les villes nouvelles ou dans le reste de l’agglomération (des administrations, des sièges sociaux, les grandes écoles comme Polytechnique, Centrale) ou en province (ENA). Les embouteillages dus aux déplacements de travail restent néanmoins considérables, malgré un réseau de transport en commun dense et performant.

Paris connaît un fort contraste sociologique et économique entre l’est et l’ouest de la ville, qui s’est en partie propagé à la couronne. Cela s’expliquerait, comme pour Londres par la volonté des «bourgeois» de ne pas subir les fumées des usines rabattues par les vents d’ouest dominants. En fait la coupure s’est faite au moment ou Henri IV choisit le Louvre comme résidence au début du XVIe siècle. En effet la cour se déplace avec le roi et commence а édifier de beaux hôtels particuliers dans le faubourg Saint-Honoré. Le faubourg Saint-Germain, situé sur la route de Versailles prend la relève à la fin du XVIIe siècle.

Globalement, la ville est caractérisée par une surreprésentation de la main d’œuvre qualifiée. Le pourcentage des cadres, des professions libérales, des artistes, des étudiants, des chercheurs est supérieur aux 3,4 % que représente sa population.

Relations internationales

• Jumelage: Paris n’est jumelé qu’avec Rome (Italie), et ce depuis 1956.

• Partenariats avec la Russie: 1992 – Moscou; 1997 – Saint-Pétersbourg.

VIE CULTURELLE EN CHIFFRES Ateliers d’art et d’expression culturelle: Ateliers et centres des

beaux-arts de la Ville de Paris (arts plastiques): 21; centres culturels: 56. Bibliothèques: 64, dont spécialisées 7.

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Cabarets-dancings: 68. Cinémas: Salles – plus de 300. Les premières salles en nombre

d’entrées: la Géode (1 000 000), grande salle du Grand Rex (643 000), salle 1 UGC Normandie (411 000), grand écran Gaumont Italie (387 000). Plus grand complexe en nombre de fauteuils: Grand Rex (4 314 fauteuils, 8 salles dont 1 de 2 821 fauteuils). Complexe ayant le plus grand nombre d’écrans: UGC Ciné Cité les Halles (15). Programmation hebdomadaire totale des salles: en moyenne 300 films.

Cirques: 4. Conservatoires municipaux d’arrondissement (musique, danse,

art dramatique): 17. Galeries: 400 environ. Musées: 134 dont municipaux – 15, nationaux – 14. Music-halls: 27. Orchestres: 10. Parcs et jardins: 397. Salles des concerts de la Ville de Paris: théâtre musical de Paris

(Châtelet), Auditorium St-Germain, Auditorium des Halles. Salles de Spectacles: salles 168 dont théâtres nationaux – 8,

opéras – 3, théâtres municipaux – 8, cafés-théâtres – 20, théâtres de chansonniers – 2.

Quelques grandes salles parisiennes: Pleyel, Palais des Congrès, Palais omnisports de Bercy, Palais des Sports.

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LA LORRAINE

Supérf ic ie: 23 547 km 2 Populat ion: 2 311 000 habi tan ts Densité moyenne: 99 habi tan ts /km 2 Départements: 4 Chef- l ieu: Metz

SITUATION GEOGRAPHIQUE La Lorraine occupe une

position géographique privilégiée en Europe. Seule région française à partager ses frontières avec trois pays européens – Belgique, Luxembourg et Allemagne – La Lorraine est une porte d’entrée exceptionnelle sur l’Union Européenne. La Lorraine se trouve au cœur d’une gigantesque concentration urbaine et économique. Axe majeur de développement à l’échelle du monde, la grande dorsale européenne concentre, entre Londres et Milan, les plus forts potentiels industriels, technologiques et

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scientifiques d’Europe. Dans un rayon de 500 km, elle est au centre d’un marché de 125 millions de consommateurs. La Lorraine apparaît comme une vaste campagne d’une centaine de kilomètres de large insérée entre les forêts de l’Argonne et le massif Vosgien. La Lorraine correspond à l’extrémité est du Bassin Parisien, qui est composé de couches sédimentaires concentriques, relevées aux extrémités. A l’époque secondaire, des couches sédimentaires dures et souples se sont déposées successivement. Au quaternaire (ère glaciaire), les changements climatiques associés aux mouvements tectoniques, ont engendré la formation de cuestas ou côtes (front de côte raide et plateau doucement incliné en sens inverse). On peut donc décomposer la région Lorraine en de trois grands ensembles: – Le Pays des Côtes est situé à l’extrémité du Bassin Parisien et orienté vers l’ouest. Ses affleurements parsemés d’arbres et ses légères dépressions, correspondant à l’endroit où coulent la Moselle et la Meuse, ont été formés par des couches sédimentaires successivement dures (calcaire et grès) et souples (argile et marne). Les côtes du Barrois et de Meuse sont principalement constituées de marne et les côtes de Moselle, de grès. – Le Plateau Lorrain, plutôt calcaire, est orienté vers l’est argileux, vallonné et boisé. Il s’étend de la côte de Moselle pour se relever graduellement sur le versant occidental des Vosges. – Le Massif Vosgien, au socle cristallin et à l’enveloppe gréseuse, est une chaîne hercynienne de montagnes fortement érodées, où se sont formés des sommets arrondis appelés Ballons.La Lorraine est une région forestière de première importance. La forêt couvre 36 % de son sol contre 21 pour l’ensemble de la France, offrant ainsi à la Lorraine un paysage verdoyant et plein de charme.

CLIMAT Malgré l’éloignement de l’océan, le peu de relief du bassin

parisien favorise l’arrivée des précipitations poussées par les vents d’ouest. Par contre, quand les vents ne sont pas suffisamment puissants, c’est le climat continental qui domine. Il se caractérise par des nuits froides et des journées très ensoleillées. Les saisons sont contrastées et bien marquées mais dans une même saison, du fait de la double influence océanique et continentale, peuvent se succéder du jour

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au lendemain des périodes de fortes précipitations et des périodes de canicule ou de froid sec.

Comme les 40 autres parcs de France, le Parc naturel régional de

Lorraine est un territoire reconnu et labellisé par le Ministère de l’Environnement pour ses richeses naturelles et culturelles. Créé et institué en 1974, il regroupe environ 200 communes de Meurthe-et-Moselle, de Meuse, de Moselle en association avec les trois départements, la Région Lorraine, la ville de Metz, la Communauté Urbaine du Grand Nancy, et les grandes organisations socio-professionnelles régionales.

Son territoire couvre une superficie de 206 000 hectares soit près de 10 % de la région Lorraine et compte environ 60 000 habitants. Le Parc naturel régional de Lorraine est un des rares de France à s’étendre sur deux zones distinctes.

De part et d’autre du sillon mosellan, il s’insère naturellement dans une Lorraine contrastée: Lorraine des villes et des industries, Lorraine des campagnes, des champs, des prairies et des forêts.

Grâce à son climat, qui peut être défini comme un climat océanique à influences continentales, la Lorraine est une région verdoyante. Climat océanique car à l’échelon du continent européen, Pont-à-Mousson (siège de la Maison du Parc) n’est situé qu’à 350 Km de la mer du Nord. Les vents dominants qui viennent de l’ouest et du sud-ouest apportent des masses d’air douces et humides. Du point de vue géologique, la Lorraine correspond à la bordure orientale du bassin parisien. Depuis l’ère secondaire, il y a deux cents millions d’années, des couches de sédiments se sont accumulées au fond des mers, telle une pile d’assiettes et ceci sur plus de 1000 mètres d’épaisseur. Au cour du

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tertiaire et au quaternaire, mouvements tectoniques et systèmes d’érosion se sont combinés pour créer, dans ces couches essentiellement calcaires, argileuses ou maneuses un relief typique de cuesta.

Ce relief est caractérisé par une succession de plateaux (revers de côte) et de plaines ou de vallées (dépression) séparés par des talus (front de côte) bien visibles dans le paysage. Le Parc naturel régional de Lorraine est formé de paysages caractéristiques de la Lorraine de plaine: les Côtes, les grands étangs qui sont des zones humides internationalement réputées pour la richesse de l’avifaune qu’elles hébergent, les massifs forestiers, et les petits milieux originaux comme les vallons froids, les mares salées ou les pelouses calcaires.

UN PEU D’HISTOIRE Si on compare les territoires des anciens peuples Celtes aux

actuelles frontières de la Lorraine, on constate que 3 000 ans d’histoire n’auront pas suffit à éroder l’identité lorraine. Au regard des différentes implantations humaines et de l’ensemble des voies de communication, ces mêmes 3 000 ans d’histoire n’auront fait que renforcer les rôles économiques, politiques et culturels de cette région. Ainsi, très tôt, de par sa géographie particulière et par la richesse de son histoire, s’est exprimée la vocation européenne de la Lorraine. C’est au coeur de la Communauté Européenne que cette vocation prend aujourd’hui tout son sens.

La région constitue, à partir du VIe

siècle le cœur de l’Austrasie (cap. Metz). Le traité de Verdun (843) l’attribue à Lothaire Ier. Lors du partage de son domaine (855), elle revient à Lothaire II pour qui est crée le royaume de Lotharingie. Ce royaume, disputé entre la France et la Germanie, est integré au royaume de Germanie (925) dont il constitue un duché. En 960, la Lotharingie est divisée en Haute Lotharingie (futur duché de Lorraine) et Basse Lotharingie (futur duché de Brabant). Le duché de Lorraine est déchiré à partir du XIVe s. entre les influences

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rivales de la France, de la Bourgogne et du Saint Empire. La France s’empare les Trois-Evêchés, Metz, Toul et Verdun en 1552. Elle se fait céder en 1766 la Lorraine, qui avait été attribuée en 1738 à Stanislas Leszczynsky, beau-père de Louis XV.

En 1790 La Lorraine, les Trois-Évêchés et le Barrois sont divisés en quatre départements: Meuse, Meurthe, Moselle et Vosges.

LE TERRITOIRE IMPERIAL D’ALSACE-LORRAINE Suite à la guerre franco-prussienne, la

France est vaincue et doit céder en 1871 une partie de la Lorraine qui formera avec l’Alsace un territoire à statut particulier dans l’Empire allemand: le Territoire Impérial d’Alsace-Lorraine. La population protestera contre cette annexion en refusant le drapeau allemand noir-blanc-rouge et en pavoisant avec le drapeau tricolore. Comme le drapeau français

ainsi que celui de la Lorraine deviennent interdits, un besoin d’emblèmes locaux propres se fait alors sentir, surtout par rapport aux autres états de l’Empire allemand. Il est proposé de reprendre les armoiries des villes de Strasbourg, chef-lieu du Territoire Impérial et de Metz, chef-lieu du district allemand de Lorraine, pour former les armoiries de l’Alsace-Lorraine, mais cette solution est rejetée et ce sera finalement un autre emblème qui sera officialisé par l’Empereur. Celui-ci combinait les armoiries des deux districts alsaciens avec les armoiries lorraines. L’écu était surmonté d’une couronne princière et reposait sur l’aigle impérial, elle même surmontée d’une couronne impériale. Ces armoiries seront critiquées en raison du fait que les armoiries de Lorraine présentes ici et représentant le district allemand de Lorraine (actuellement, département de la Moselle) n’avaient aucune justification historique et ne pouvaient prétendre symboliser qu’une partie seulement de la Lorraine. Les autorités du Territoire Impérial se verront aussi accorder

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par l’Empereur un drapeau propre: celui-ci était le drapeau de l’Empire allemand noir-blanc-rouge avec les armoiries impériales et l’écu des armoiries du Territoire Impérial dans le canton. Bien que réservé aux autorités, il sera aussi utilisé par la population. L’Empereur ne reconnaîtra aucun drapeau local pour l’Alsace-Lorraine, ce territoire étant considéré comme un territoire particulier, soumis à l’Empereur et non souverain comme les autres Etats allemands. Cependant, des drapeaux locaux, non officiels, seront utilisés par les Alsaciens-Lorrains: l’un, présent dans les deux districts alsaciens était rouge et blanc, l’autre, présent dans le district allemand de Lorraine, avait deux bandes horizontales bleue et blanche. Les origines de ce dernier sont mystérieuses. Il est possible que ce drapeau ait été un emblème de protestation des habitants du district contre l’annexion à l’Empire allemand, ce drapeau bleu et blanc n’étant en fait qu’un drapeau français tronqué, ce qui aurait permis de contourner l’interdiction du drapeau tricolore et de marquer ainsi un profond attachement de la population à la France.Lorsqu’en 1911, le Territoire Impérial d’Alsace-Lorraine obtient une nouvelle constitution lui donnant plus d’autonomie, les députés de l’assemblée locale choisissent un drapeau propre pour marquer le nouveau statut du territoire. Ce drapeau est le drapeau rouge-blanc alsacien avec une croix de Lorraine jaune dans le canton. Il devait refléter la volonté de considérer l’Alsace-Lorraine comme un membre à part entière de l’Empire allemand avec les mêmes droits que les autres états impériaux. La reconnaissance et l’officialisation du drapeau par l’Empereur ne se feront jamais. L’affaire de Saverne en novembre 1913 et la première guerre mondiale qui s’ensuivront sonneront le glas d’un drapeau officiel pour les Alsaciens-Lorrains.

ENTRE FRANCE ET ALLEMAGNE L’Alsace-Lorraine redevient en 1919 territoire français suite à

l’application du traité de Versailles. Le drapeau français a de nouveau droit de cité dans ce qui est devenu le nouveau département de la Moselle. Les emblèmes du Territoire Impérial sont interdits. Le drapeau lorrain aux trois alérions fera son retour dans le département de la Moselle, alors qu’il avait toujours été présent dans les autres

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départements lorrains durant la période de l’annexion. Ce drapeau a vraisemblablement été plus toléré par la France que le rouge et blanc alsacien-lorrain trop allemand. Les armoiries de Lorraine, sans être officielles, apparaîtront elles sur divers supports tels que des affiches pour des expositions. En 1940, la Lorraine est de nouveau démembrée suite à l’annexion de la Moselle par le Troisième Reich allemand. Tous les drapeaux de France et de Lorraine sont prohibés, seuls les emblèmes nazis sont officiels. Toute forme d’identité lorraine est totalement niée.

La Lorraine a reçu la personnalité morale par la loi du 5 juillet 1972 sous la forme d’un Etablissement Public Régional (EPR).

LES ORIGINES DES ARMOIRIES LORRAINES Les armoiries de la Lorraine se

blasonnent: «D’or à la bande de gueules chargée de trois alérions d’argent». Cet emblème est très ancien puisqu’il apparaît déjà en 1183 sur le sceau de Simon II, duc de Lorraine. Il figurera dès lors sur tous les sceaux et armoiries des ducs de Lorraine jusqu’au rattachement définitif du duché à la France en 1766. L’origine des armoiries serait légendaire. En effet, à la fin du

Moyen Âge, la croyance était que les ducs de Lorraine descendaient du célèbre Godefroy de Bouillon. Celui-ci aurait tué lors de la prise de Jérusalem par les croisés en 1099 trois oiseaux d’une seule flèche. Cet évènement extraordinaire devait être le signe que Godefroy deviendrait le roi de cette ville et pour mémoire, il aurait ajouté ces oiseaux, appelés alérions, sur la bande rouge de son écu. Cette légende est vraisemblablement basée sur des poèmes épiques écrits au milieu du XIIe siècle sur la conquête de Jérusalem où Godefroy de Bouillon «apparaissait comme un héros légendaire, tuant d’un seul trait de son arc trois oiseaux qui allaient se jeter sur d’innocentes colombes.» Ce fait va être repris et amplifié au cours des siècles suivants et pour les historiens de la Renaissance qui voient dans les ducs de Lorraine les successeurs de Godefroy de Bouillon, il est très naturel que les alérions des armoiries lorraines soient les trois oiseaux tués par Godefroy.

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Le premier logo du Conseil Régional de Lorraine, adopté en 1986, n’avait absolument rien de lorrain: il représentait un hexagone, la France, d’où émergeait un arc-en-ciel. Chacune des couleurs de cet arc-en-ciel symbolisant un

département lorrain, l’arc tourné vers l’est représentant la volonté d’ouverture de la région. Ce logo, expression d’une jeune institution, tout juste née de la décentralisation, faisait partie de ces logos régionaux, sans véritable âme, qui se bornaient à reprendre sous une forme plus ou moins stylisée la carte de France.En 1993, le nouveau Président de la Région Lorraine, souhaita changer le logo et un cadre de réflexion fut adressé le 17 mai à sept agences de communication afin de créer une nouvelle identité pour le Conseil Régional. Le nouveau logo devait avoir l’exigence de symboliser toute la région et s’inspirer du blason de la Lorraine, l’un des rares à être largement connu et reconnu en Lorraine et à l’extérieur.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF Les départements de la Lorraine sont: Meuse, Moselle, Meurthe-

et-Moselle, Vosges. Le chef-lieu de la région est Metz. La population lorraine approche les 2 311 000 habitants. Après

vingt-cinq ans de repli, la région ne perd plus ses habitants. Sa population s’accroît même très légèrement (+ 4 650 habitants). Les résultats par départements confirment le rôle important des agglomérations de Metz (Moselle) et Nancy (Meurthe-et-Moselle) dans le regain démographique.

Metz doit à ses atouts et à sa tradition de commandement d’être déclarée capitale administrative de

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la Région Lorraine: pôle majeur de la Lorraine du nord, Metz continue de renforcer ses fonctions métropolitaines. En complémentarité avec son environnement, Metz a les atouts pour devenir un véritable pôle européen.

Metz, chef-lieu de la Région Lorraine et du département de la Moselle, se trouve sur la Moselle à 329 km à l’est-nord-est de Paris. Dans cette ville il y a 123 920 habitants (Messins). Sous les Mérovingiens, Metz fut la capitale de l’Austrasie. Elle fut aquise par la France en fait en 1559, en droit en 1648.

Metz est le centre industriel (industrie automobile) et culturel de la région. Ici se trouve la cathédrale gothique Saint-Etienne XIIIe–XVIe s. (vitraux) et autres églises; place d’Armes (XVIIIe s.), un riche musée d’Art et d’Histoire.

Nancy, chef-lieu du département de Meurthe-et-Moselle est situé sur la Meurthe et le canal de la Marne au Rhin à 306 km à l’est de Paris; 102 410 Nancéiens habite cette ville. C’est le centre administratif, commercial et industriel (constructions mécaniques, textile, chassures). La ville garde d’intéressants monuments: église des Cordeliers (XVe s.), porte de la Graffe (XIVe–XVe s.), palais ducal (début du XVIe s.), cathédrale (XVIIIe s.), la place de la Carrière, le palais du Gouvernement et la gracieuse place Stanislas, musée des Beaux-Arts (peinture).

Dans cette region beaucoup d’homme célèbres ont été nés, parmi lesquels:

• le poète P. Verlaine • l’ecrivain E. Goncour • le mathématicien H. Poincaré • le footballeur M. Platini

L’ECONOMIE LORRAINE L’économie lorraine a, durant de longs siècles, reposé sur le

commerce et l’agriculture. Au XIXe siècle, la Révolution industrielle a fait de la Lorraine une région-clé de l’essor économique français. C’est en effet de ses mines qu’ont été extraits le charbon et le fer, indispensables au développement de l’industrie. La mine et l’industrie (métallurgique, textile, chimique) se sont révélés être un remarquable moteur du dynamisme et de la prospérité lorraine durant près d’un

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siècle. Néanmoins, dans les années 80, la Lorraine a dû faire face au déclin de ses activités historiques. Le pari de la reconversion a été mené avec conviction et pragmatisme et a permis à la Lorraine de renouer avec le succès. Aujourd’hui, l’économie lorraine, plus diversifiée, repose encore sur des secteurs traditionnels tels que l’agriculture et la forêt, l’agroalimentaire, l’industrie (Saint-Gobain Canalisations, Sollac), la chimie (Solvay, Rhône-Poulenc), l’automobile (usine Smart à Hambach) et les sous-traitants automobiles, en privilégiant la technologie et la valeur ajoutée. D’autres activités dans des secteurs nouveaux tels que la cosmétique, le médical, l’aéronautique, les services aux entreprises, les services aux particuliers et le tourisme se sont rapidement développées; particulièrement celles liées à la position géographique de la région: logistiques et services clientèle. Elles confortent le dynamisme retrouvé d’une région volontaire et ouverte sur l’Europe

Les voies ferrées en Lorraine

Des liaisons ferroviaires directes et fréquentes relient la Lorraine à toutes les métropoles européennes. En l’an 2007, le Train à Grande Vitesse (TGV) de la nouvelle génération, encore plus moderne et plus rapide, augmentera notablement la rapidité de ces liaisons. Au plan local, le Métrolor, train express régional, relie toutes toutes les heures

Nancy à Luxembourg via Metz. La Lorraine représente plus de 20 % du fret SNCF et dispose du premier triage français de wagons à Woippy, relié aux principaux centres de tri français et européens. Enfin, la Plate-forme Logistique Multimodale de Nancy-Nord, proche de ce triage, dessert toute la Lorraine et les trois pays frontaliers.

Le réseau routier et autoroutier de Lorraine Depuis l’antiquité, la Lorraine est un carrefour européen. Les

grands axes autoroutiers nord-sud et est-ouest s’y croisent et la relient sans rupture à tous les pays d’Europe. L’autoroute A4 traverse la Lorraine d’ouest en est, relie Paris à Metz, Strasbourg, Sarrebruck.

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L’autoroute A31 traverse l’Europe du Nord au Sud relie Bruxelles et Luxembourg à Metz et Nancy, sans péage, puis à Lyon, Marseille, Barcelone et Milan. La nationale N4, qui relie Paris à Strasbourg, via Nancy est à quatre voies sur presque toute sa traversée de la Lorraine.

Les voies navigables en Lorraine Liaison fluviale à grand gabarit, la Moselle canalisée raccorde la

Lorraine aux grands axes européens de navigation. Elle ouvre ainsi le passage aux barges de 1500 tonnes (3000 t. en poussée), sans rupture de charge, jusqu’au Rhin et la Mer du Nord (Amsterdam, Rotterdam et Anvers). Ce réseau à grand gabarit est complété par un réseau de canaux accessibles aux péniches de 300 tonnes.

Voici quelques recettes de la bonne cuisine lorraine

pleine de traditions paysannes Soupe а la farine

200 g. de lard maigre, de poitrine fumé, 3 carottes, 2 navets, 1 gros poireau, 2 coeurs de laitue, 3 pommes de terre. Sel, poivre. Bouquet garni Mettre 100 g. de beurre dans une casserole et faire fondre à feu doux. Ajouter lentement la farine en tournant à la cuillère de bois. Laisser cuire 5 minutes. Lorsque le roux aura pris une couleur légèrement brune, ajouter l’eau en une seule fois et battre vivement au fouet. Porter à l’ébullition sans cesser de remuer. Laisser cuire 15 minutes à feu modéré en remuant très souvent. Eplucher et émincer les oignons. Faire fondre le reste du beurre. Lorsqu’il est doré, ajouter les oignons et laisser prendre couleur. Saler, poivrer. Ajouter les oignons dans le potage et laisser cuire encore 5 minutes. Couper les tranches de pain de mie en quatre. Les faire dorer à lapoкle. Les mettre dans la soupière. Recouvrir de crème fraîche. Ajouter le potage.

Gâteau au chocolat de METZ

125 g de chocolat, 125 g de farine fine, 250 g de sucre en poudre, 4 oeufs, une tasse à café de crème douce.Battez le sucre avec les oeufs, puis ajoutez, toujours en battant doucement, le chocolat, la farine et la crème. Beurrez un plateau et mettez au four doux.

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LE NORD-PAS-DE-CALAIS

Superf ic ie: 12 414 km 2 Populat ion: 4 026 000 habi tan ts Densité moyenne: 324 habi tan ts /km 2 Départements: 2 Chef- l ieu: L i l le

SITUATION GEOGRAPHIQUE Le Nord-Pas-de-Calais se trouve tout au nord de la France. La superficie du Nord-Pas-de-Calais est de 12 414 km2, soit

2,3 % du territoire français. Sa bordure littorale est importante: 140 km. Cette region a 350 km de frontières avec la Belgique.

Elle est située entre le 50ème et le 51ème parallèle, c’est-à-dire la même latitude que Cracovie, Prague, le nord de la Chine, Vancouver.

Son faible relief en fait une voie de communication naturelle entre Europe du nord et du sud, en particulier par le seuil de Bapaume. La barrière de la crête de l’Artois, d’à peine 100 mètres de dénivelé, a servi de rivage lors d’invasions marines au Tertiaire

D’autre part, la région est ouverte au détroit le plus fréquenté du monde, le Pas-de-Calais. Sa très proche voisine, la Grande-Bretagne (35 km), lui assure naturellement une place de premier rang dans le transit européen.

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Le climat régional ne présente pas de grande originalité. En fait, le Nord-Pas-de-Calais subit les mêmes influences que la majeure partie de la France, mais sa position plus septentrionale rend le temps plus instable, expliquant un ensoleillement plus faible: moins de 1 600 heures.

Située à la même latitude que St Pierre-et-Miquelon, la région n’en connait pas les excès climatiques grâce au courant marin chaud qui frôle l’Europe de l’Ouest, la dérive Nord-atlantique. Cette influence maritime apparaît nettement en janvier: ce n’est qu’aux abords des Ardennes que le nombre de jours de gelées s’élève de façon notable.

L’influence de l’Atlantique favorise également la pureté de l’atmosphère et la concentration d’iode qui sont à l’origine de la qualité de l’air respiré sur le littoral.

Il pleut nettement plus sur les reliefs, surtout s’ils sont boisés, selon leur orientation face aux vents dominants de sud-ouest. Ainsi les zones très arrosées sont l’Artois, le Haut Boulonnais et l’Avesnois, tandis que certains secteurs flamands sont aussi secs que la Côte d’Azur.

Les dangers liés à la météo sont relativement peu fréquents: verglas et neige persistent rarement (18 jours de neige en moyenne) tandis que la nébulosité gène la visibilité 81 jours par an à Lille (contre 28 à Calais). C’est le vent, dernier grand acteur du climat régional, qui se charge bien souvent de balayer le ciel, et ce dans toutes les directions.

Les reliefs de la region sont faibles, tout ça explique la nature des sols. Il suffit par exemple que le sol soit crayeux, donc perméable, pour que certains territoires soient secs: c’est le cas en artois. D’autre part, l’évaporation dans les zones plates où l’eau paresse et la consommation des plantes riveraines (saules, peupliers, etc.) soustraient les ¾ des précipitations à l’utilisation humaine. Tout à fait logiquement, l’eau dévale des hauteurs, et le point de départ du cours détermine son type d’existence, dans le sens de la pente.

La Canche et l’Authie nées sur le versant Sud de l’Artois, courent sur des routes rectilignes et parallèles à la mer. Leur vallée est nettement encaissée (parfois plus de 50 mètres de dénivelé), large, au fond marécageux. Ces deux rivières ont toujours été des obstacles importants pour la circulation Nord-Sud. Les autres bassins importants naissent sur les versants nord de l’Artois, du Cambrésis et du Hainaut.

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HISTOIRE DE LA REGION Les premiers peuples se sont installés dans la région au rythme

des glaciations et ont laissé quelques vestiges de leur passage, essentiellement sur les plaines calcaires.

La région était alors une steppe, peuplée de rennes. Les progrès seront lents, en agriculture et en métallurgie (premiers témoignages du Néolithique vers – 3700), mais le sol fertile favorise des implantations vers 3000 ans avant J.-C., le climat plus sec fait reculer la forêt et l’arrivée de nouvelles populations venues du sud provoque les premières guerres connues de l’histoire régionale et à l’âge du bronze, vers – 1500.

A l’époque celte, aux IIIe et IIe siècles avant J.-C., les Belges qui sont assimilés en partie au monde celte, conservent pourtant des idiomes et des habitudes de la vie germanique s’installent dans la région. La réputation de prospérité des territoires du Nord attisa la convoitise de Jules César. Les batailles furent alors fréquentes et meurtrières. L’écrasement des Nerviens en – 57 ne soumit pas toute la région à la pax romana. La résistance ne s’éteindra que peu à peu pour devenir définitive avec l’exil des plus irréductibles en Angleterre. La Belgique vaincue, dévastée, connaîtra le destin des frontières (les «Marches») de l’Empire romain pendant plus de quatre siècles.

Les autres envahisseurs viendront par la suite essentiellement de l’est. Ces nomades s’adaptèrent et s’intégrèrent aux populations sédentaires et la culture de la région s’en trouva très enrichie.

Aux temps gallo-romains, la région est englobée dans le vaste ensemble appelé Belgique et divisée en cités. La vie y reste essentiellement rurale, axée sur deux ressources principale que sont le blé et la laine. Si la christianisation est fragile, le latin élimine progressivement le celtique, sauf à l’extrême nord. La prospérité se traduit par un développement démographique important, même si la hantise des invasions reste très présente et freine la vie économique.

Au IIIe siècle les Francs et les Alamans envahissent et pillent le territoire. Les dévastations sont si importantes qu’il faut recoloniser la région. La région est fortement touchée par la révolte des Bagaudes. Dans le même temps, le rivage (de Dunkerque à Saint-Omer et Montreuil-sur-Mer) qui peut être attaqué par des invasions maritimes

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est abandonnée aux pillards. Les Angles et les Saxons s’y sont installés, comme en témoignent les noms de quelques villages ou ceux de légendes du littoral comme Sainte-Godeleine, Wierre-Effroy, Quentovic et bien d’autres.

Au début du IVe siècle, avec l’aide des Francs déjà installés, la tranquillité est restaurée dans la région pour une cinquantaine d’années. Les villes qui sont des places fortes stratégiques et administratives, ne peuvent se développer vraiment tandis que les grands établissements ruraux se transforment en agglomérations dynamiques. Mais les invasions constituent encore un frein au développement. Les Huns d’Attila, par exemple, assiègent Bavay en 358. Au début du Ve siècle, de très nombreux envahisseurs balaient l’armée romaine et le christianisme; ils sont Anglo-saxons, Vandales, Hasdingues, Suèves, Alains ou encore Francs. L’un d’eux, Clovis en chef ambitieux, s’élance de Tournai pour conquérir la Gaule en sa quasi totalité, tandis que l’Empire romain d’Occident s’effondre en 476. Du VIIe au XIIe siècle ce sont les pays de Tournai, Cambrai, Arras et de Vermand qui fournissent les principaux revenus domaniaux aux dynasties franques, mérovingiennes et carolingiennes. La région est donc l’un des pays où l’autorité a la place la plus importante. Le territoire reste tout de même bilingue avec le roman et le germanique. En 843, l’empire de Charlemagne est divisé entre ses petits-fils lors du traité de Verdun. Cette division sera lourde de conséquences pour la région puisque l’avenir du Hainaut et du Cambrésis sera différent de celui de l’Artois et des Flandres pour plusieurs siècles. En 1347 à la suite d’un très long siège, la ville de Calais fut contrainte de se rendre au roi d’Angleterre Edouard III. Six notables prêt à faire le sacrifice de leur vie, acceptèrent de porter au roi les clefs de la ville et du château. Ils se présentèrent pieds nus, la corde au cou afin de sauver la population affamé. Leur bravure fut récompancée et la Reine d’Angleterre leur accorda la vie sauve.

Dans les années 1600–1700 les règnes de Louis XIII et Louis XIV seront une nouvelle ère de près de quatre-vingt dix ans de combats, de sièges, de pillages, de dépeçages diplomatiques et de misère. De 1688 à 1713, la population régionale, française malgré elle, doit subir les assauts des Hollandais soucieux de reconquérir ce qu’ils considèrent comme leurs terres. Après plusieurs défaites importantes, la bataille de

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Denain sauve la quasi totalité des acquis français et le dernier traité qui concerne le tracé des frontières régionales sera celui d’Utrecht. Le Nord-Pas de Calais est dessiné selon une frontière complexe qui est défavorable à ses intérêts économiques pourtant, les habitants, d’abord hostiles, finissent par accepter leur nouvelle identité française qui ne cessera de s’affirmer au fil des guerres et des épopées économiques.

La première trace de l’intégration française dans la région est militaire, ce sont les citadelles de Vauban qui ponctuent le «Pré Carré». Le roi, Louis XIV, soucieux de passer outre les multiples découpages des pouvoirs politiques, religieux ou judiciaires de la région impose un premier cadre administratif très simplifié. Jusqu’en 1788, la prospérité économique retrouvée ne concerne pas le peuple mais seulement la haute société car l’indigence reste si grande que la moindre variation de l’économie entraîne un désastre qui est amplifié car la croissance démographique est importante. Donc, après les disettes répétées depuis 1740, la crise alimentaire qui s’étend dans le royaume en cette année pré-révolutionnaire touche énormément la région.

En 1789, la Révolution française aura peu de répercussions sur le territoire régional même si le zèle révolutionnaire s’acharne sur les symboles de l’Église en détruisant de nombreux trésors artistiques et en vendant les biens du clergé dans l’indifférence. La fin des privilèges ruine de nombreuses cités et la création des deux départements en 1790 avec leur découpage ou le choix des préfectures, suscitent de graves querelles. De 1792 à 1794, la région est par deux fois envahie par l’armée autrichienne. Le siège de Lille aboutira à sceller le sentiment patriotique qui restera par la suite très important. Ce sont les armées révolutionnaires qui libèrent le territoire et envahissent les provinces belges, lesquelles seront françaises jusqu’en 1814.

En 1799, Napoléon Bonaparte est accueilli par une région écœurée de la violence de la Terreur et est encore profondément rurale, illettrée et avide de paix. En 1810, grâce au blocus continental, l’économie du Nord-Pas-de-Calais décolle et est assurée par le développement de l’industrie cotonnière, de la recherche minière et de la nouvelle culture de la betterave à sucre, qui remplace le sucre de canne. Pourtant, la conscription, le chômage et la misère attisent la haine des populations contre Napoléon, mais en 1815, la région se soumet facilement à une armée d’occupation pour les trois ans

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suivants. Enfin en 1830, les provinces belges des Pays-Bas voisins se révoltent pour former un état souverain avec les provinces belges françaises.

Pendant la Première Guerre mondiale en 1914–1918, la région est une nouvelle fois envahie. Pendant quatre ans, la population va devoir apprendre à vivre avec «le Front» et toutes ses horreurs, ses privations, ses angoisses, ou avec l’occupation, les brutalités, les pillages, les bombardements. Cette période noire décime les hommes. En 1929, la crise économique mondiale va frapper le colosse régional en chacune de ses faiblesses. C’est au tour des habitants du Nord-Pas de Calais d’émigrer, par milliers, jusqu’en 1936 avec l’arrivée le Front populaire qui durcit évidemment le climat politique régional. Les grands patrons et les syndicats s’affrontent sans merci avec l’exemple du député socialiste Roger Salengro qui victime d’une campagne calomnieuse et dégradante, se suicide.

En 1940, avec le début de la Seconde Guerre mondiale une nouvelle épreuve pour la région apparaît. L’invasion allemande est si rapide qu’elle provoque une véritable psychose collective et c’est l’exode. Le réembarquement des soldats britanniques entraîne l’acharnement des bombardements sur le port de Dunkerque qui est quasiment rayé de la carte. De 1940 à 1944 l’occupation la mettra hors de la juridiction française. Cette «zone interdite» est alors rattachée à la Belgique et devient un lieu de production industrielle massive adaptée aux besoins du IIIe Reich, et une zone stratégique de première importance comme le prouve le Mur de l’Atlantique, les aéroports militaires, les bases de lancement de fusée V-1 et V-2. Si les destructions dues aux sabotages des résistants et aux bombardements des Alliés ne sont que ponctuelles, elles scellent néanmoins un sentiment nationaliste face à l’envahisseur, entre les différentes sensibilités de la Résistance.

Dès 1944 avec la reconstruction, les Houillères sont nationalisées pour favoriser la bataille du charbon avec les autres pays européens. La sidérurgie est restructurée en 1948 avec la constitution d’Usinor. L’amélioration des infrastructures, la reconstruction des villes et l’accroissement démographique contribuent à assurer le redémarrage. Dans les années 1960, la période de prospérité cache mal les faiblesses de l’économie régionale mais progressivement. En 1973,

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les chocs pétroliers et la crise économique dans laquelle le monde s’enlise ravagent les anciennes zones industrielles. 1994 marque le début d’une série extraordinaire de grands travaux qui aboutit à la mise en exploitation du TGV Nord-Europe, d’Eurostar, de Thalys et du Tunnel sous la Manche. Dans le même temps, les dynamismes locaux se structurent pour créer les conditions d’un développement maîtrisé. Lentement la région oublie son rôle de frontière stratégique et efface les cicatrices profondes de l’industrialisation forcenée dont les traces persistent avec les anciennes usines, les terrils ou les maisons ouvrières.

Aujourd’hui, le Nord-Pas-de-Calais se trouve au centre de l’Union européenne et la région augmente le nombre de mesures pour améliorer le devoir de mémoire en reconstruisant les villages gaulois, les citadelles, les tranchées... Il est aussi à noter que depuis que l’espace Schengen existe, la région est plus proche de la Belgique voisine et que les aménagements (routiers, par exemple) se font désormais en commun.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF Cette région administrative groupe les départements du Nord et

du Pas-de-Calais. Le Nord est le département français le plus septentrional, ce qui

est à l’origine de son nom. C’est le département le plus peuplé de France, et avec le Pas-de-

Calais, il constitue la région Nord-Pas-de-Calais. Le Pas-de-Calais doit son nom au détroit qui le sépare de

l’Angleterre. Le Pas-de-Calais fut l’un des 83 départements créés à la

Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789. Il fut constitué de plusieurs pays: le Boulonnais, le Calaisis, l’Artois et une partie du Ponthieu.

Lille est une grande ville française, chef-lieu de la région Nord-Pas-de-Calais et préfecture du département du Nord qui se trouve à 218 km de Paris. Ses habitants sont appelés les Lillois.

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Lille c’est le centre commercial, les industries textiles et metellurgiques y sont bien dévéloppées. Cette ville est riche en curiosités. Ici se trouve l’Ancienne Bourse de 1652, citadelle de Vauban; le musée de Beau-Arts, un de plus riches de France (peintures flamande, hollandaise, française etc.); le musée de l’hospice Comptesse

et d’autres. Lille fut incorporée à la France en 1667. Devenue le chef-lieu du département du Nord elle prit rang au XIXe s., parmi les grandes métropoles industrielles. Lille est le 3ème port fluvial français.

Elle doit son nom à son emplacement historique sur une île au milieu de la Deûle. Comme en ancien français (L’isle), les dénominations néerlandaise (Rijsel) et flamande (Ryssel) de la ville indiquent son origine insulaire.

La communauté urbaine regroupe plus d’un million d’habitants. Elle forme une conurbation avec les villes de Roubaix, Tourcoing et Villeneuve-d’Ascq rassemblant 40 % de la population de l’agglomération.

L’aire urbaine de Lille déborde des frontières nationales,

incluant notamment Courtrai, Mouscron et Menin en Belgique, soit un total de 1 727 525 habitants, ce qui fait de Lille la troisième métropole francophone du monde, après Paris et Montréal.

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L’ECONOMIE La région, longtemps la plus industrialisée de la France (acier,

textile, charbon) est devenu aujourd’hui la victime de la crise des industries traditionnelles et une terre d’émigration. Le dernier puits de mine a été fermé en 2004. Le Nord-Pas-de-Calais a perdu des centaines de milliers d’emploi et s’est donc profondement transformée, mais le taux de chômage reste supérieur à la moyenne nationale.

Malgré la présence de grandes entreprises (aliminium, verrerie, construction autumobile) et la création de petites unités utilisant de nouvelles technologie, le taux de chômage reste supérieur à la moyenne nationale.

La région a su dévélopper une importante industrie agro-alimentaire (8 % de la production nationale), une agriculture à haute productivité occupe des superficies réduites et un peu plus de 4 % de la population active; elle fournit d’importantes quantités de betterave, de viande (porcins) et de lait (élevage bovin). L’agriculture de Nord-Pas-de-Calais est la 3e region légumière de France. (1 producteur mondial d’endives et de chicorée; 2e producteur français de céréales).

La région a conservé une place de choix dans l’industrie textile et la sidérurgie avec la firme, la premiere en Europe et la seconde dans le monde.

Elle détient également le premier rang européen pour la vente par correspondance, avec 21 entreprises qui réalisent 75 % du chiffre d’affaire national. Enfin, elle bénéficie du réseau nord-européen du TGV qui met Lille à une heure de Paris et à une demi-heure de Bruxelles.

La région Nord-Pas-de-Calais avec l’ouverture du tunnel sous la Manche a tourné une page très importante de son histoire. Le Nord-Pas-de-Calais est désormais vraiment au coeur de l’Europe.

Le Nord-Pas-de-Calais est la premère région française pour les investissement étrangers. Elle est au 3e rang des régions françaises exportatrices après l’Ile-de-France et Rhône-Alpes; 30 % de la production totale régionale est exportée. L’Allemagne est le premier client et le Bénélux est le premier fournisseur.

Le Nord-Pas-de-Calais possède de 3 ports maritames: Boulogne (1er port de pêche français; 1er centre européen du traitement des

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produits de la mer); Calais (1er port de voyageurs de l’Europe continentale; 9 millions de voyageurs par an); Dunkerque (3e port de commerce français, 1er port de marchandises sèches).

TRADITIONS POPULAIRES Bien que le français soit la langue officielle, on y parle aussi le

Ch’timi ou Ch’ti, le dialecte local légèrement différent du Picard. On l’entend parfois par les personnes agées ou dans les bistrots, et l’accent est assez présent partout.

Moulins Il y a dans le Nord-Pas-de-Calais deux détails importants dans la

nature des choses. Un: les rivières coulent lentement. Deux: le vent a du souffle. Et voilà les deux conditions réunies pour avoir des moulins, une variété de moulins. − Les moulins à eau: du côté de l’Audomarois, sur l’Aa et l’Authie, et

plus loin sur la Sambre, on trouve encore des dizaines de moulins à eau, parfois près de leur bief. Il y en a, il y en avait surtout, grosso modo, de deux espèces. Les sereins (roue en dessus), qui laissaient gentiment le courant tourner leur roue à aubes, et les têtus (roue en dessous), pour qui il fallait installer des systèmes de bacs ou autres pour que l’eau leur tombe dessus pour qu’ils daignent moudre. Il y en avait même quelques dissidents, de ce manichéisme meunier, et qui ont la roue sur le côté.

− Les moulins à vent: alors là, ça restaure. Et là aussi, il en reste une bonne trentaine. Des moulins à tour, du côté de Lille et des frontières de l’Artois, et des moulins à pivot dans les monts et les plaines flamandes. Pour le moulin à tour, les ailes sont sur le toit et c’est le toit qui tourne. À l’intérieur, c’est beau comme dans une horloge de géant. Quant aux moulins à pivot, c’est tout le moulin qui tourne ou qui tournait.

Le jeu de bouchons: il s’agit d’abattre des bouchons (aujourd’hui en bois) avec des palets de métal. Grande adresse requise.

Le jeu de javelot: c’est le jeu de fléchettes en plus grand. Les flèches font soixante centimètres et la cible est un mannequin de paille.

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Le jeu de billon: là, il s’agit de balancer un rond de bois de quatre kilos et d’un mètre de diamètre à neuf mètres, le plus près possible du but, en l’occurrence un poteau. Comme jeux de lancer, on citera encore la crosse (qui est l’ancêtre du golf) et les quilles (ancêtres du bowling).

Le tir à la perche: en haut de la perche se trouve le papegai. Un papegai gros comme un roitelet. On a vu abattre d’une première volée une prune à trente-trois mètres, par des porteurs de carquois flamands.

Le tir à l’arbalète: à voir absolument, pour la beauté des instruments et l’adresse exceptionnelle des tireurs. Ils vous feraient bouler un lièvre à la course.

La Sainte Barbe

(4 décembre) Le 4 décembre est depuis de nombreuses années, la fête des

mineurs. C’est aussi celle des pompiers, des artificiers...

Autrefois, dans les mines, on ne travaillait pas ce jour là et les

mineurs passaient leur journée à s’amuser: c’était leur fête, on leur souhaitait.

C’était l’occasion de se retrouver ensemble dans un autre lieu que celui du travail.

Aujourd’hui, les mines ont fermé, mais Sainte Barbe est restée une journée de tradition et de culture régionale.

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LES HOMMES CELEBRES Charles de Gaulle (1890–1970), général et homme politique,

ancien président de la France. Jean Bart (1650–1702), le plus grand des corsaires français. Maximilien de Robespierre (1758–1794), homme politique

français. L’abbé Prévost (1697–1763), auteur du célèbre Manon Lescaut. Charles Sainte-Beuve (1804–1869), le plus grand des critiques

littéraires. Saint Patrick (vers 389–461), patron de l’Irlande et des gens

intelligents. Charles de l’Écluse: c’est lui qui a introduit la pomme de terre

en France à la fin du XVIe siècle. Louis Blériot (1872–1936), le premier aviateur à avoir traversé

la Manche. Frédéric Sauvage (1786–1857), inventeur de l’hélice. Antoine Watteau (1676–1721), peintre fameux. Henri Matisse (1869–1954): le plus grand fauve de la peinture

mondiale et d’autres.

LA CUISINE Certes, il n’y a pas de spécificité fort marquée dans la cuisine du

Nord-Pas-de-Calais, mais elle est dessinée par deux grandes influences. L’influence flamande au nord-est et l’influence picarde elle-même sous l’influence normande à l’ouest et au sud, par exemple, la bière au nord et le beurre au sud. Mais la cuisine du Nord-Pas-de-Calais est plus qu’ailleurs marquée par la géographie, c’est sûr, par l’Histoire surtout.

Il existe une cuisine de la mer et une cuisine des champs. Mais quand même avec quatre bases incontournables: le hareng, le lapin, les patates et la bière.

De l’occupation espagnole, les Flandres françaises ont hérité de la cannelle en plus de certaines filles aux yeux noirs. Les Anglais ont laissé aux bourgeois leurs chemises à Calais mais aussi le Welsh rarebit et le Christmas pudding. Les Polonais sont arrivés à Lens avec dans la poche gauche leur missel et dans la poche droite la recette de la choucroute de Varsovie. Et la laborieuse classe ouvrière maghrébine du

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Nord a fait accepter ici comme ailleurs les merguez et les tajines. Mais dans les temps de paix, la cuisine vaut Bourgogne et Lyonnais. Il faut goûter la carbonade et le lapin aux pruneaux, le boudin à la cannelle ou la soupe à l’oseille. Et voilà le pot-au-feu du dimanche, qu’on appelle bouillon dans les Flandres et hochepot ailleurs. Et là-bas, dans chaque port, sinon une femme, du moins une soupe différente. Et encore le waterzoï, cette bouillabaisse qui parle ch’ti un jour et flamand le lendemain.

Et ce n’est pas tout. Parce que dans les Nords, juste après la poire, il y a tous les fromages. Le fromage de Bergues qu’on ne fait plus que dans les fermes et le Vieux Lille. Et n’oublions pas le fromage des moines trappistes, les boulettes rouges d’Avesnes, les boulettes fraîches de Cambrai et les boulettes si affinées de la Thierache et le fromage appelé aussi Hollande parce qu’il est fait à Lille et que les bataves l’ont copié.

Bières et autres boissons − La bière est au Nordiste ce que le vin est aux papes. Sacrée.

Il y a cent ans, il restait encore une brasserie par village ou une brasserie par quartier.

− Le genièvre: c’est la goutte d’ici. À boire avec modération. Alcool de céréales (orge, blé, seigle, avoine) fermenté puis distillé dans un alambic garni de graines de genévrier. Les plus connus sont faits à Loos et à Wambrechies.

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LA NORMANDIE

Normandie (-Haute) Normandie (-Basse)

Supérficie: 12 317 km2 Supérficie: 17 589 km2 Population: 1 737 247 habitants Population: 1 391 318 habitants Densité moyenne: 128 habitants/km2 Densité moyenne: 74 habitants/km2 Départements: 2 Départements: 3 Chef-lieu: Rouen Chef-lieu: Caen

SITUATION GÉOGRAPHIQUE La Normandie s’étend de L’île-de-France jusqu’à la Manche,

de la Picardie à la Brétagne sur la façade occidentale du Bassin parisien. La mer joue un très grand rôle dans la vie des Normands. Elle conditionne aussi le climat de ce pays qui est doux, frais et humide. A présent, on divise la Normandie en deux régions la Haute Normandie (la

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partie orientale) et la Basse Normandie (sa partie occidentale). Le paysage le plus typique de toute la Normandie est le bocage. Les chênes et les frênes forment des haies vives sur les hauts talus qui entourent chaque parcelle.

Sur le blason normand on peut voir deux léopards passants, d’or,

sur le champ de gueules. Henri II Plantagenêt a choisi le blason avec «léo-pard» («léo»-lion et «pard»-panthére). On a adopté ce blason après le couronnement de Charles V, roi de France en 1365.

HISTOIRE DE LA NORMANDIE L’histoire de la Normandie commence voici

plus de mille ans, mais au paléolithique, c’est-à-dire au premier âge de la préhistoire, l’homme se promène déjà dans la forêt normande et s’abreuve dans ses cours d’eau. En témoignent les abris sous roche au néolithique (il y a quelques cinq mille

ans). Les habitants de la région domestiquent les chèvres, les cochons, les équidés et surtout se lancent dans «l’érection» d’énormes pierres que l’on appellera pierres plantées, graviers de Gargantua – toujours aussi mystérieux l’on pense généralement que ce sont des sépultures.

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Al’âge du bronze, les occupants du sol deviennent experts dans la fusion du cuivre et de l’étain.

L’histoire devient gauloise après être passée par les Celtes venus d’Europe Centrale. Les Gaulois se forment en tribus: Véliocasses dans le Vexin, Lexiviens à Lisieux, Eburovices à Evreux, etc...

Les Gaulois, bons laboureurs et bons soldats, sont de nature indisciplinée et turbulente et leur manque de cohésion fera que les légionnaires de César arriveront rapidement à se rendre maîtres de la région.

Ils se laisseront civiliser par les Romains et ce pour quatre siècle au moins; finis les vieux chemins gaulois tracés au gré de la fantaisie; les routes sont tracées de manière droite et rectiligne pavées d’allées et bordées d’arbres; temples et thermes se construisent, l’organisation romaine se met en place, les gaulois changent et ils s’adaptent même au latin.

Ensuite, grande bousculade d’envahisseurs: les Francs, les Saxons, les Alains et bien d’autres vont tour à tour envahir la Gaule romaine.

En 820, les paysans de la baie de Seine aperçoivent une dizaine de curieux bâtiments, Snekkar ou Knorr selon les hommes du Nord, Drakkar à cause de l’animal sculpté sur la proue et la poupe, en réalité un dragon.

Ces énormes barques qui se meuvent avec aisance, soit à la rame, soit à la voile contiennent parfois jusqu’à cinquante hommes ainsi que des animaux; les Northmen ne s’embarrassaient pas de leurs femmes, ils les trouvaient sur place.

Jurant par Thor et par Odin, les Vikings vont piller, violer, massacrer et ce jusqu’en 911 où sera signé le fameux traité de Saint Clair sur Epte entre le roi Franc Charles le Simple et Rollon ou Rolf, chef des Northmen; il est vrai que les incursions réitérées sur Paris ont fait réfléchir le roi Charles.

Dès ce jour, cette province devient la Normandie, les envahisseurs se calment et s’embourgeoisent pour un temps. Bientôt, l’heure de Guillaume le Conquérant va sonner et le 14 Octobre 1066, il gagnera et la bataille d’Hasting et un royaume pendant que la Reine Mathilde fait de la tapisserie...

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Les Héritiers de Guillaume prendront le nom bucolique de Plantagenêts et règneront désormais sur le Normandie et l’Angleterre.

En 1189 Richard, dit Coeur de Lion ceint la double couronne. Il sera tout au long de sa vie en lutte avec Philippe Auguste, roi de France qui regarde avec concupiscence la belle Normandie. Pour la protéger, il construira en 1197 la forteresse de Château Gaillard sur un rocher dominant la Seine – trois grosses tours entourées d’un large fossé taillées dans la roche.

Les rois de France ne cesseront de «loucher» vers la belle province essayant par tous les moyens de l’annexer soit par les armes, soit par ruses diverses. En 1315, Louis X le Hutin fera rédiger la charte aux Normands dans laquelle il leur fera maintes promesses, entre autres faire de l’Echiquier de Rouen, une cour souveraine de comptes et de justice. Les Normands sont persuadés qu’ils ont gagné et en réalité, la page est tournée. La Normandie des Vikings n’est plus, une ère nouvelle s’installe de calme et de prospérité.

Mais les périodes de paix ne durent jamais bien longtemps et Anglois et François guerroyeront allègrement pendant cent ans. Jeanne d’Arc y gagnera son statut de sainte, elle sera brûlée sur le bûcher à Rouen, le 30 Mai 1431, sur la place du Vieux Marché. Sainte pour les uns, sorcière pour d’autres, elle a donné semble-t-il un regain de courage au malheureux roi de France Charles VII qui le 10 Novembre 1449 entre à Rouen en vainqueur.

Dès 1530, la réforme se répand en Normandie, Luther et Calvin font des émules. La guerre civile au nom de Dieu n’épargne pas la province qui sera divisée en deux et aura de ce fait deux parlements, l’un à Caen protestant tandis que Rouen sera du côté des ligueurs ultra-catholiques.

C’est ainsi que nous trouverons Henri IV le couvre-chef hardiement empanaché face aux ligueurs du Duc de Guise qu’il bat le 14 Mars 1590 à la célèbre bataille d’Ivry.

L’on ne peut évoquer l’histoire normande sans parler du Mont-Saint-Michel. Abbaye bénédictine du XIIe siècle, déjà prison à l’époque des Godons (déformation de Goddam juron des Anglais) pendant la guerre de cent ans. Elle accueille successivement les Calvinistes et

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ceux qui osent faire de l’ombre au «Roi Soleil». C’est Napoléon III qui, en 1863, supprimera définitivement cette prison.

La guerre de 1870 n’épargne pas la Normandie, elle est largement occupée par l’armée prussienne.

Juin 1944, après quatre années d’occupation nazie, c’est par la Normandie que débarquent les troupes alliées pour libérer l’Europe du joug fasciste. Les Normands paieront un lourd tribut pour cette liberté retrouvée: villes rasées, campagnes dévastées par l’US Air Force et la Royal Air Force (plus de 3.000 civils havrais furent sacrifiés aux stratégies militaires).

Le mémorial de Caen est le témoin pacifique de cette ultime page guerrière de l’histoire de la Normandie.

«Toujours, sans doute, dans la suite des siècles, il est resté quelqu’un dans les villages normands pour voir, sur le chemin, passé selon les caprices de la guerre, l’envahisseur: Vikings roux, leudes de Guillaume couverts de mailles, archers anglais à la casaque rouge, hommes d’armes de Dunois, écuyers de Philippe Auguste, de Richard Coeur de Lion, huguenots de Montgomery, ligueurs de Mayenne, Gascons de Henri IV, chouans de Frotté, Prussiens de 1870. Comme eux, les allemands d’aujourd’hui ne feront que fouler la moisson en herbe et passer. Derrière eux, il y aura toujours des Normands pour recommencer l’emblavure...»

DIVISION ADMINISTRATIVE La supérficie de la Normandie est 29 906 km2. La population

totale de la Normandie à peu près 3 200 000 habitants. Elle est constitué aujourd’hui de 2 régions et de 5 departements. La Haute-Normandie: Eure (Evreux) et Seine Maritime (Rouen). La Basse-Normandie: Calvados (Caen), Manche (Saint-Lô), Orne (Alençon).

Les Chefs – lieux de la Normandie

Rouen Le chef-lieu de la Haute-Normandie, magnifiquement situé sur

les bords de la Seine, à 123 km au nord-ouest de Paris, riche de ses splendides panoromas, de ses nombreux monuments, témoin d’un préstigieux passé, Rouen est aussi le quatriéme port en France.

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C’est un métropole économique, au port et au commerce très actifs.

La cité de 105 470 habitants, Rouen est la capitale historique de la Normandie et administrative de la région Haute-Normandie.

Rouen possède de très beaux musées parmi lequelles le musée des Beaux-Arts, accueillant toutes les écoles dont celle des impressionistes; le musée de Ferronnerie le Secq des Tournelles, unique en son genre; le musée de la Céramonique avec ses célèbres faiences de Rouen.

La ville conserve de remarcables monuments: la cathédrale gothique (XIIe–XVIe s.), les églises Saint-Ouen et Saint-Maclou, le Gros- Horloge, le palais de justice gothique, la vicille avec la place du marché où fut brulée Jeanne d’Arc.

Caen

La capitale de la Basse-Normandie, métropole de près de 200 000 habitants, Caen ville jeune et universitaire, pole de recherche et de développement économique, est toujoure prêt à découvrir son patrimoine et son histoire.

Entre 1050 et 1063 le duc Guillaume et son épouse Mathilde de Flandres ont fondé le château et deux abbayes: ainsi naît Caen tel qu’un le connaît aujourd’hui.

Pour se faire pardonner de s’être mariés malgré l’interdiction du pape, Guillaume et Mathilde de Flandres fondèrent au XIe siècle les deux abbayes bénédictines de Caen. Guillaume devient le Conquérent puis roi d’Angleterre et fit de Caen l’une des cités les plus puissantes de son époque.

La construction de l’Abbaye aux hommes débuta en 1064. Sa façade et sa tour offrent un ensemble architecturale harmonieux et d’une grande splandeur.

L’Abbaye aux Dammes fut bâtie entre 1060 et 1080. Admirablement réstauré, il forme aujourd’hui un ensemble majestueux souligné par un jardin «à la française».

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Le musée de Normandie et le musée des Beaux-Arts sont situés dans le château, fondé par Guillaume en 1050. Le musée de Normandie illustre avec talent, par ses collections archéologiques et ethnographiques, l’histoire de la civilisation Normande de ses origines à nos jours.

L’Université de Caen Basse-Normandie, riche de cinq siècles d’histoire, assure aujourd’hui, au bénéfice d’un nombre croissant d’étudiants, une formation de qualité soutenue par un rechercheur de haut niveau.

LES DEPARTEMENTS DE LA NORMANDIE L’Eure a une surface de 6047 km2 et une population de 514 000

habitants. L’Eure est un département maritime grâce à 5 km de rivage au niveau de Berville-sur-Mer. Le département est composé surtout de plaines vallonées ponctuées par quelques plateaux. De nombreuses rivières ajoutent une note bucolique à sa campage verdoyante, parmis celle-ci on peut se promener très agréablement auprès de l’«Eure (riv)», la «Risle», l’«Oison».

La Seine-Maritime est un département de plus de 1 223 400 habitants et de 6275 km2. C’est donc le département le plus peuplé de Normandie. Il y a de nombreux plateaux qui dans le sud du département laisse place à La Vallée de la Seine, voie de communication très importante entre Paris et la Mer.

Le Calvados est un departement du nord-ouest de la France qui fait 5536 km2. Il est bordé par la mer au nord et les départements de l’Eure à l’est, l’Orne au sud et la Manche à l’ouest. Le député Delaunay a proposé le nom Calvados pour éviter l’appellatio Orne-inférieure. C’est le nom de hauts- fonds situés devant Arromanches-les-Bains. Ici il y a 626 584 habitants, dont 380 000 habitants en zone urbaine, 4 arrondissements, 38 cantons, 705 communes.

La Manche est un département de 5938 km2 et plus de 479 636 habitants et est bordé par la mer et les départements du Calvados et de l’Orne à l’est et la Mayenne et l’Ille-et-Vilaine au sud. La péninsule du Cotentin qui forme le département se termine par le Cap de la Hague. La partie nord est un plateau peu élevé qui se transforme en plaine dans l’est et en collines dans le sud. On y dénombre plusieurs rivières

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navigables telles que le Couesnon, la See, la Vire, la Taute et la Douve. Les principales ressources agricoles sont céréalières, mais il y a également des cultures de pommes de terre et de pommes pour le cidre. L’élevage y est également important.

Orne a une surface de 6103 km2 et une population de plus de 293 204 habitants. Bordés par le Calvados et l’Eure au nord et l’Eure et Loire à l’est, la Sarthe et la Mayenne forment la frontière au sud et la Manche à l’Ouest. Le département est composé par un grand plateau sur lequel on peut trouver la forêt d’Ecouves. L’Orne est une grande région céréalière. On y trouve également le fameux percheron, cheval de trait, qui fut développé dans le Perche. Ce département comprend un des plus grands haras nationaux, le Haras du Pin.

LA PSYCHOLOGIE DU NORMAND La psychologie du Normand est un ensemble de traits conjugués

qui forment un tout entièrement original. Le Normand parait être avant tout un réaliste qui a le sens d’un

intérêt matériel. Mais en même temps, et ce n’est pas contradictoire, c’est un homme (ou une femme) qui a horreur des abstractions et qui a un sens extraordinaire des nuances. Ceci l’amène à posséder un libéralisme foncier, en ce sens qu’il n’est jamais un fanatique et qu’il déteste les doctrinaires et les fanatiques. Ceci l’amène aussi par fidélité à l’expérience et par habitude à être un homme qui a le sens de la durée, qui aime la valeur du temps. L’une de ses plus charmantes qualités est d’être fidèle. Et puis, c’est la contradiction la plus étonnante, c’est un homme d’un individualisme un peu jaloux qui est remarquablement égalitaire et qui, cependant, a le respect des hiérarchies établies.

L’ECONOMIE DE LA NORMANDIE La Normandie, situé au coeur de l’Europe sur l’axe de

communication maritime est le plus emprunté au monde. L’estuaire de la Seine fait partie des axes prioritaires d’aménagement du Territoire. Dans le but de dévélopper les qualités des entreprises normandes au niveau international, l’association «Normandie Métropole» a été

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fondée par les villes de Caen – Rouen – Le Havre. Rouen, le Havre et Cherbourg sont les plus importants ports de la Normandie.

La Normandie est une région qui «respire à pleins poumons» et qui devient un «acteur» priviligié dans les relations économiques. Des entreprises de haute technologie (SEP, Vernon) aux secteurs de l’agriculture en passant par l’industrie, c’est un grand panel d’activités d’aujourd’hui.

Haute-Normandie Le pays des vergers, la Haute-Normandie est par excellance le

pays du cidre. Les principales activités économiques se trouvent le long de la

Seine avec des industries récemment installés comme l’automobile, l’électronique ou la pharmacie.

Autour du Havre (2e port français) et de Rouen s’est crée une puissante industrie pétro-chimique. L’agriculture est aussi importante (l’élevage, la production de céréales) et surtout la production des fromages, les pommes.

Basse-Normandie L’agriculture tient une grande place dans la région, nottamment

l’élevage qui donne lieu à une veritable industrie de la viande et du lait. On produit ici le fromage Camembert,des pommes et du Calvados.

La vache normande n’en est pas moins une «actrice» importante de l’économie régionale; pour sa viande mais aussi son lait avec lequel on produit crème, beurre et les «héros» des plateaux de fromages comme le Camembert, le Pont-l’Evêque, le Livarot etc.

La Normandie possède de quelques stations balnéaires connus: Deauville, Trouville, Cabourg.

LA CULTURE DE LA NORMANDIE Le patrimoine culturel de la Normandie est riche, lié aux noms

de beaucoup d’écrivains, de peintres et de musiciens célèbres. Pierre Corneille (1606–1684) est né et a vecu une grande partie

de sa vie à Rouen. Ses oeuvres les plus connus sont: «Cid», «Horace» et d’autres.

André Maurois (1885–1967) romancier, essayiste et historien français est né aussi en Normandie, à Elbeuf-sur-Seine. Ses oeuvres

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sont: «Olympio ou la vie de Victor Hugo», «Histoire de la France», «A la recherche de M. Proust», «Prométhée ou la vie de Balzac» et d’autres.

Jean-François Millet (1814–1875). Peintre, pastelliste, dessinateur, et graveur français est né à Cherbourg.

Jean Dubuffet (1901–1985). Peintre, sculpteur et écrivain français est né au Havre, et c’est là qu’il va passer la majeure partie de sa jeunesse.

Des circuits de découvertes qui permettent de mieux apprécier les paysages et l’histoire de cette province sont:

Maison du Parc (Notre-Dame-de-Bliquetuit), La Forge (Sainte-Opportune-la-Mare), Four à Pain (La Haye-de-Routot), Musée du Sabot (La Haye-de-Routot), Moulin (Hauville), Maison de la Pomme (Sainte-Opportune-la-Mare), Maison des Métiers (Bourneville), Maison du Lin (Routot), Musée de la Marine de Seine (Caudebec-en-Caux), Musée de la Nature (Allouville-Bellefosse), Musée du Pays de Caux (Yvetot), Monde Merveilleux des Abeilles (Le Mesnil-sous-Jumièges), Château d’Etelan (Saint-Maurice-d’Etelan), Musée Victor Hugo (Villequier), Abbaye Saint-Georges-de-Boscherville, Abbaye de Jumièges, Abbaye de Saint-Wandrille

Ma Normandie Quand tout renaît à l’Espérance Et que l’hiver fuit loin de nous Sous le beau ciel de notre France Quand le soleil revient plus doux, Quand la nature est reverdie, Quand l’hirondelle est de retour J’aime à revoir ma Normandie C’est le pays qui m’a donné le jour. Il est en âge dans la vie Où chaque rêve doit finir, Un âge où l’âme recueillie A besoin de se souvenir; Lorsque ma muse refroidie Aura fini ses chants d’amour J’irai revoir ma Normandie C’est le pays qui m’a donné le jour.

Frédéric Bérat

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LES FETES NORMANDES Sur une terre de traditions, le calendrier normand est fleuri en

bouquet de fête. Fêtes gourmandes de la pomme, du cidre, du boudin ou de la tripière d’or sous l’autorité des confréries soucieuses de la qualité des produits veillant au maintien du savoir-faire. Fêtes du cheval dans une région célèbre par la qualité de son élevage et le prestige de ses haras.

• Fête de la foi, bénédiction de la mer et des marins offrant leur ex voto à Notre-Dame, cortège des charitons au son des tintenelles, pittoresque et respectable confrérie qui, comme aux jours les plus sombres des grandes épidémies, œuvre charitablement au nom de l’amour chrétien.

• Fête de Jeanne à Rouen. • L’Eure en fleur. • Fête des grandes assemblées. • Fête de la foire de Lessay qui, à n’en pas douter, est de toutes

la plus ancienne, jusqu’ aux marchés des villes et des campagnes mêlant en de somptueux étalages, odeurs, bruits et couleurs.

• Festivals d’été, de chant, danse, théâtre et musique s’enrubanne l’année normande d’heures joyeuses en jours de têtes.

La cuisine de la Normandie est simple et saine: andouilles,

boudin blanc, tripes en brochettes. La Normandie est le pays du beurre et de la crême fraîche, du fromage (camembert, pont-l’évêque, livarot), du calvados (alcool de cidre).

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LES PAYS DE LA LOIRE

Supérf ic ie: 32 082 km 2 Populat ion: 3 289 811 habi tan ts Densité moyenne: 100 habi tan ts /km 2 Départements: 5 Chef- l ieu: Nantes

SITUATION GEOGRAPHIQUE La région des Pays de la Loire s’étend sur 32 082 km². Elle tire

son nom du fleuve qui la traverse (uniquement 2 départements sur 5). Avant de se jeter dans l’océan Atlantique, la Loire, dont les derniers affluents irriguent la région: la Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne qui se rassemblent pour former la Maine à Angers, l’Erdre, au nord; le Thouet et la Sèvre Nantaise au sud. Au total, on recense 18 000 kilomètres de cours d’eau.

La région possède un cadre de vie apprécié, qui repose notamment sur la grande richesse de ses milieux naturels et de son patrimoine: 15 % du territoire régional sont identifiés au titre des milieux naturels remarquables, en grande partie liés à l’eau: la Loire et ses affluents, les grandes zones humides d’importance nationale, les 400 km de littoral (10 % du littoral français).

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Le relief de la région est constitué par des collines, ultimes contreforts du Massif Central en Vendée, et par le Massif Armoricain au nord, qui a son point culminant au Mont des Avaloirs (417 mètres), en Mayenne.

La région est bordée par l’océan Atlantique sur une longueur de 368 kilomètres, dont deux îles importantes, Noirmoutier et l’île d’Yeu. Les côtes sont alternativement rocheuses et sablonneuses, Côte Sauvage au nord de l’embouchure de la Loire, Côte de Jade entre la Loire et l’île de Noirmoutier, Côte de Lumière en Vendée.

Caractérisé par la présence de la Loire, le relief de la région nantaise présente des espaces vallonnés et de bocage: prairies et champs bordés de lignes d’arbres, de haies vives.

CLIMAT ET VEGETATION Sur un relief relativement doux, le climat tempéré océanique,

fortement influencé par la proximité de la côte, ne marque pas de grandes différences d’un lieu à un autre.

• La présence de vents de nord, de nord-ouest et d’ouest est fréquente. La direction des vents de sud-ouest et nord-est à est-nord est plutôt rare.

• Les hivers sont doux et pluvieux (environ 5° en moyenne) et les étés sont chauds sans excès (18,5° en moyenne).

Total annuel des précipitations: 820 mm. Température moyenne annuelle: 12°. Ces particularités s’expliquent par la présence de l’océan tout

proche. L’influence de ce climat océanique est favorable sur la végétation. Le tapis végétal résulte de la polyculture sur de vastes zones, dans un paysage de semi-bocage. D’importantes superficies sont utilisées pour la culture de la vigne et le maraîchage.

UN PEU D’HISTOIRE Il est difficile de séparer l’histoire des Pays de la Loire et celle

de leur chef-lieu – Nantes. Le développement urbain de Nantes, depuis ses origines, est conditionné par un site naturel favorable aux échanges entre les hommes, lieu de convergence des voies terrestres et maritimes. La situation entre la France du nord et la France du midi a

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déterminé son destin. Au XIIe et XIIIe siècles les provinces qui font partie de cette région avaient des liens étroits avec l`Angleterre et étaient la propriété des Plantagenêts qui régnaient de l`Angleterre à l`Espagne. Terre de passage et d`accueil,de travail et de loisir, la région Pays de la Loire est célèbre par ses monuments. Au VIIe siècle le style Plantagenêt ouvre le gothique,propre au Moyen Age. Au XVIe siècle Joachim du Bellay immortalise son pays dans un poème célèbre. Voici quelques grandes dates qui jalonnent l’histoire de la ville:

• Arrivée des Celtes – Entre 500 et 100 av. J.C. • Christianisation de Nantes – IIIe siècle. • Les Francs envahissent Nantes – Vers 500. • Renaissance de l’Université de Nantes – 1962.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF La région des Pays de la Loire est une région artificielle, née en

1972. Elle comporte 5 départements, elle est composée de 192 cantons et de 1503 communes:

Loire-Atlantique Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars

1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de la province de Bretagne. Il s’appelait alors Loire-Inférieure (1790–1957) et prit son nom actuel le 9 mars 1957;

Sa préfécture est Nantes, sous-préféctures – Ancenis, Châteaubriant, Saint Nazaire.

La population – 1 134 266 habitants, la supérficie – 6 815 km2. Les habitants de la Loire-Atlantique sont dans une proportion

importante des Nantais et, en dépit du découpage régional de 1960 peuvent légitimement se qualifier de Hauts-Bretons ou de Bretons.

Maine-et-Loire

Le département a été créé le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, et correspond à la province d’Anjou. Il s’appelait initialement Mayenne-et-Loire, et devint Maine-et-Loire le 12 décembre 1791;

Sa préfécture – Angers, sous-préféctures – Cholet, Saumur, Segré.

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La population – 732 943 hab., la supérficie – 7 166 km². Les habitants de Maine-et-Loire sont appelés Angevins (par

analogie entre le département actuel et l’ancienne province d’Anjou qui lui correspondait).

Mayenne

Le département a été créé le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de la province du Maine;

Sa préfécture – Laval, sous-préféctures – Château-Gontier, Mayenne.

La population – 285 338 hab., la supérficie – 5 175 km².

Sarthe Le département a été créé le 4 mars 1790 en application de la loi

du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de la province du Maine; Sa préfécture – le Mans, sous-préféctures – La Flèche, Mamers. La population – 529 851 hab., la supérficie – 6 206 km². Les habitants de Sarthe sont appelés Sarthois.

Vendée Le territoire de la Vendée était occupée dans l’Antiquité par le

peuple gaulois. Le département a été créé le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de la province du Poitou;

Sa préfécture – La Roche-sur-Yon, sous-préféctures – Fontenay-le-Comte.

La population – 539 664 hab., la supérficie – 6 720 km². Les habitants de Vendée sont appelés Vendéens.

POPULATION La région Pays de la Loire compte plus de 3,2 millions

d’habitants et se distingue par un maillage important de petites villes qui lui confère une bonne répartition de la population, un bon équilibre territorial et un grand dynamisme. Cette région dispose de deux atouts principaux: la jeunesse de sa population et une densité de population peu élevée.

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On trouve utilisé Ligériens pour les habitants de la région Pays de la Loire comme pour les habitants du département de la Loire en région Rhône-Alpes. Pour éviter toute ambiguïté on suggère Ligerlandais sur le modèle Pays-Bas / Néerlandais.

C’est une région en croissance démographique: • Cinquième région française par la population. • La population a progressé de plus de 5 % en 10 ans, pour une

moyenne nationale de 3,4 %. • La population reste jeune, elle comprend plus de 36 % de

moins de 25 ans. Nantes, chef-lieu des Pays de la Loire, est située à 383 km au

sud-est de Paris sur la Loire et l’Erde où il y a 252 029 habitants (Nantais).

Nantes est une ville d`origine gauloise. Les Romains l`ont occupé et ont augmenté son importance. Au IVe siècle les Bretons se sont emparés de Nantes et ont fait de cette ville leur capitale, mais vers la fin du XVe siècle, quand Anne de Bretagne a épousé Louis XII, Nantes, comme toute la Bretegne, a été réuni à la France.

Nantes attegnit son apogée au XVIIIe siècle; c’était la ville des riches marchands qui s’occupaient de la traite des esclaves qui avait pour titre un commerce «triangulaire». De Nantes des navires partaient pour les côte d’Afrique, pour la Guinée nottament. Leur équipages raflaient des hommes forts et de belles femmes, les entassaient à fond de cale et allaient les vendre. Ces nègres destinés à devenir esclaves de planteurs, étaient appelés «des bois d’ébène». Dix mille esclaves étaient transportés chaque année sur une quarantaine de navires nantais. Le commerce «du bois d’ébène» est la honte de ces temps pour l’homme blanc d’Europe et, particulièrement, pour Nantes.

Nantes est un port construit sur un fleuve, la Loire, il est un des premiers ports en France et ses chantiers navals bouillonnent d`une vie intense. Sur la place de Bretagne on peut voir la Tour qui abrite le centre de Communication de l`Ouest. On y découvre un veritable vitrine économique de la region, exposée en permanence sur deux étages.

Toute personne qui arrive à Nantes peut trouver là ce qui répond à son gout car, outre les activités industrielles, financiers et

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commerciales, la ville est un grand centre touristique, une ville d`art. Les curiosités de Nantes sont: château des ducs de Bretagne (XVe – XVIe s.), cathédrale en partie du XVe s., urbanisme du XVIIIe s. Importants musées, dont celui de Beaux-Arts, le Musée Dobrée (archéologie, art du Moyen Age, arts décoratifs); le Muséum. Seconde capitale des ducs de Bretagne, qui y résidèrent au XVe siècle.

LES PERSONNALITÉS NANTAISES Jules Verne, écrivain Né à Nantes le 8 février 1828, Jules Verne est l’auteur français le

plus traduit dans le monde. La Ville de Nantes possède depuis 1981 plusieurs manuscrits du célèbre auteur, dont certains inédits, achetés avec l’aide de la région des Pays de la Loire, du département de Loire-Atlantique et de la Fondation Jules-Verne.

Jacques Demy, cinéaste Nantes est, bien sûr, pour Jacques Demy, la ville de l’enfance,

mais c’est bien plus que ça. En 1986, Jacques Demy déclarait: «J’ai découvert l’amour à

Nantes. J’y ai aussi découvert le cinéma. J’y ai eu de grands chocs qui font que j’aime cette ville et que j’ai envie d’y retourner».

Ces manuscrits sont entreposées à la Bibliothèque municipale de Nantes.

Le politique G. Clémanceau, le couturier Coco Chanel, le poète J. du Bellay et beaucoup d’ autres sont aussi nés aux Pays de la Loire.

ÉCONOMIE C’est une région qui se trouve au centre de la façade atlantique,

mais éloignée des grands marchés européens. La région des Pays de la Loire se caractérise, comme l’ensemble du grand ouest, par sa situation périphérique par rapport aux principaux flux économiques et décisionnels centrés sur la dorsale européenne. Placée au centre de la Façade Atlantique, la région, et en particulier l’estuaire de la Loire, n’est pas encore suffisamment reconnue dans ce rôle. Parmi cinq départements qui composent la région des Pays de la Loire:

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• la Mayenne et la Vendée ont encore un caractère rural affirmé, avec des atouts spécifiques tels, par exemple, un faible taux de chômage pour le premier, une vitalité économique pour le second;

• la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe, où sont situées les principales agglomérations de la région, disposent, chacune avec ses spécificités, d’une palette étendue d’activités économiques.

Pays de la Loire est une région attractive sur le plan économique, avec des filières d’excellence reconnues au niveau national. L’emploi régional se répartit ainsi: 64 % dans le tertiaire, 26 % dans l’industrie, 5 % dans le BTP, 5 % dans l’agriculture.

Industrie

Cette région se classe quatrième région industrielle de France: • Le produit intérieur brut régional représente 4,7 % du PIB

national, les Pays de la Loire se classant à la 10ème place. • L’industrie régionale dispose de filières au poids important

dans le savoir-faire national: la mode, l’agro-alimentaire, la mécanique et les matériaux, l’électronique, l’informatique, l’aéronautique, le génie naval et la plaisance.

Le tissu économique composé essentiellement de PME-PMI est handicapé par un taux d’encadrement et des qualifications insuffisants. Les exportations ne sont pas assez développées et l’investissement industriel demeure encore а un faible niveau.

Agriculture

La région des Pays de la Loire se classe seconde pour l’agriculture. L’agriculture des Pays de la Loire constitue une force économique de poids et un facteur essentiel d’occupation et d’équilibre du territoire régional:

• L’agriculture occupe plus de 67 % du territoire régional. • L’industrie agroalimentaire est née sur le terreau de

l’agriculture régionale et devenue un secteur primordial pour l’économie régionale. Avec environ 4 500 entreprises et plus de 46 000 salariés, l’agroalimentaire est le premier employeur industriel des Pays de la Loire.

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• La région Pays de la Loire est la 1ère région française pour la production de viande bovine, volailles label rouge, lapins, canards, plantes à massifs et plantes de pépinières. Elle est la 2ème région française pour la production de lait, volailles, porc et pommes de tables.

VIE CULTURELLE «La Loire est une reine et les rois l’ont aimée». Grand itinéraire utilisé depuis des siècles, la vallée de la Loire

formée par le plus grand fleuve français a été fréquenté par les rois de France qui, avec les Capétiens, fixèrent leur dynastie naissante а Orléans avant de choisir Paris pour capitale. La vallée des Rois est le site au monde à réunir un si grand nombre de Hauts Lieux exceptionnels. L’histoire, la vraie vie spirituelle et culturelle faisant surgir maints châteaux, manoirs, églises abbayes. Il suffit ainsi de longer le fil de l’eau pour voyager dans le temps, s’emplir les yeux des merveilles, s’imprégner de cet art de vivre raffiné qui fut le moteur économique et culturel de cette région bénie par les dieux.

Tout au long de l’année de grands événements illustrent l’effervescence culturelle et la folie artistique de Nantes, cité jeune qui a lancé le festival des Allumées, les Folles journées.

• La Folle Journée – Trois journées de concerts, rencontres autour des œuvres d’un ou plusieurs compositeurs de musique classique.

• Carnaval – Les chars des carnavaliers paradent au cœur de la ville pour le plaisir des grands et petits.

• Tissé Métisse – Fête intercuturelle à la cité des Congrès avec concerts, musiques, danses…

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Châteaux et palais Château de Monhoudou: Château de Monhoudou est situé au

carrefour des axes Paris Bretagne et le Nord de l’Europe et le sud de la France. Château du XVIe et XVIIIe s. au coeur d’un parc à l’Anglaise est peuplé d’animaux familiers tels que chevaux, moutons, cygnes, paons. La région est verte, entourée de forêts: Perseigne, Ecouves, Bellême et Sillé.

Château du Plessis-Brézot: au coeur du vignoble nantais et

surplombant la Sèvre Nantaise, le Plessis-Brezot vous enchantera. Cette magnifique demeure du XVIIIe siècle avec son parc, sa piscine et ses chambres entièrement restaurées est un havre de détente et de repos. Une étape également pour s’initier à la dégustation du vin.

Le Tricot: hôtel particulier du XVIIIe siècle dans la Cité

Médiévale de Guérande, à l’intérieur des remparts de l’ancien château. Récemment restaurées, les chambres allient le charme d’autrefois et le

confort d’aujourd’hui. Elle s’ouvrent sur la quiétude du jardin où on pourra se détendre au milieu de plantes de collection et respirer le parfum des roses anciennes.

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Palais de Briau: le Palais de Briau est une somptueuse demeure italienne dominant la vallée de la Loire entre Nantes et Angers. Cette maison construite par un ingénieur de Chemins de Fer sous Napoléon III a conservé son mobilier d’origine et vous étonnera par les innovations technologiques de son époque. Un magnifique parc en terrasses est l’écrin de ce joyau. Il renferme les ruines d’un château féodal peint par Turner durant son périple le long de la vallée de la Loire.

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LA PICARDIE

Supérf ic ie: 19 399 km 2 Populat ion: 810 700 habi tants Densité moyenne: 96 habi tan ts /km 2 Départements: 3 Chef- l ieu: Amiens

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SITUATION GEOGRAPHIQUE La région géographique de Picardie est située aux confins de la

Bresle, de la Canche, du Thérain et de l’Oise. La Picardie est formée du nord du Bassin parisien. C’est un plateau crayeux, qui reste une région de plaines. On y trouve notamment les villes d’Abbeville ou d’Amiens.

Région de climat océanique, marquée de nuances continentales vers l’intérieur, la Picardie s’ouvre sur la Manche par une courte façade littorale de part et d’autre de la baie de Somme. Au Sud, s’étendent les plateaux tertiaires du bassin de Paris: Tardenois, Valois, Soissonnais, surmontés de buttes et fortement compartimentés; ils portent d’opulentes campagnes ouvertes mais aussi de vastes forêts (Compiègne, Senlis, Villers-Cotterêts) et se terminent, à l’Ouest, sur la boutonnière bocagère du pays de Bray. Au Nord, les plaines et les collines de craie abritent de beaux openfields sur les limons (Santerre, Vermandois, Laonnois), alors que les zones argileuses ont un paysage plus boisé et verdoyant (Vimeu, Amiénois); on ne trouve cependant le vrai bocage qu’au Nord-Est, en Thiérache. Traversant la région en diagonale, la vallée de l’Oise est le grand axe de peuplement et de passage.

Des sols particulièrement riches autorisent de grandes cultures au sein d’espaces spacieux.

Ils sont recouverts de limon et portent de riches cultures comme la betterave ou le blé.

Ces étendues sont entrecoupées par les vallées de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme. Elles sont modérément encaissées et recouvertes de marécages et de tourbières. Elles ont été très souvent transformées en zones de cultures légumières et maraîchères appelées hortillonnages.

La Picardie est aussi représentée par son littoral. Elle est construite de hautes falaises ou d’immenses étendues ouvertes aux marées, comme en Baie de Somme. La côte est jalonnée de stations climatiques comme Berck et balnéaires comme Le Touquet-Paris-Plage. La forêt reste la bénéficiaire des domaines de chasse princiers comme les forêts de Chantilly, de Compiègne, de Crécy et d’Halatte.

La région est située à un emplacement privilégié. Dans le cadre de l’extension de l’Europe, la Picardie est une région de carrefour. Sur

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le plan géographique, l’activité économique est contrastée entre le Nord et le Sud. Au Nord, Amiens se montre le principal pôle. Au Sud, l’influence de l’Ile-de-France la rend très dépendante. Moins d’un salarié sur deux travaille dans une entreprise industrielle dont le siège social est en Picardie.

UN PEU D’HISTOIRE Au XIIIe siècle une «nation picarde» regroupe à l’université de

Paris les étudiants ordinaires du Nord du royaume, ils ont en commun leur langue. Le nom de «Picardie» désigne ensuite les territoires contrôlés par le roi de France au nord de la capitale, avec comme axe principal la vallée de la somme. Au sud des collines d’Artois s’étendent les vastes horizons picards.

La Picardie est une ancienne province de France. Elle comprenait la région d’Amiens, le Boulonnais, le Ponthieu,

le Sancerre, la Thiérache, le Valois et le Vermondois, la capitale étant Amiens.

En 1185, elle est occupée en partie par Philippe-Auguste. Pendant la guerre de Cents Ans, elle fut l’enjeu des rivalités

franco-anglaises, puis franco-bourguignonnes. En 1477, après la mort de Charles le Téméraire, elle fut réunie

irrévocablement à la couronne. Durant la première Guerre mondiale, elle fut le théâtre de batailles:

la bataille de la Somme en 1916, la bataille de Montdidier en 1918.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF Départements: – l’Aisne 537 300 hab. – l’Oise 725 600 hab. – la Somme 547 800 hab.

Le chef-lieu du département de la

Somme et la capitale de la Région Picardie, Amiens est située sur la Somme; 136 234 habitants (env. 156 000 habitants dans l’agglomération).

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Voici un extrait d’«Une ville idéale, Amiens en l’an 2000» qui caractérise ce chef-lieu:

«Oui, Oui, cher client, c’est Amiens! Ah! si nous avions le temps de monter à la flèche de la cathédrale, vous reconnaîtriez bien la capitale de notre Picardie, défendue maintenant par ses forts détachés! Vous reconnaîtriez ces charmantes vallées de la Somme, de l’Avre, de la Selle, ombragées par ces beaux arbres, qui ne rapportent plus que cinq sous par an, mais qu’une édilité généreuse nous a conservés intacts! Vous reconnaîtriez ces boulevards extérieurs, qui franchissent la rivière sur deux ponts magnifiques et lui font une verdoyante ceinture...»

Le département de la Somme fait partie de la région Picardie. Il est situé au nord de la France, A mi-chemin de Paris, Londres et Bruxelles. Il est traversé par le fleuve qui lui a donné son nom: la Somme.

La baie de Somme offre des

espaces grandioses et envôutants dans une lumière douce et changeante.

Les étangs sont le long de la Somme.

La Somme a creusé une ample vallée, riante et accueillante. Au gré de ses caprices, elle a donné la vie a des milliers d’étangs, paradis des oiseaux, des pêcheurs et des promeneurs.

L’ECONOMIE REGIONALE La Picardie a une économie qui repose principalement sur la

production agricole. On l’appelle «le pays des piocheurs». Les importants regroupements des exploitations et une

mécanisation poussée lui permet des rendements supérieurs à la moyenne nationale.

La Picardie est un pôle de l’agro-alimentaire de part ses conserveries et ses sucreries. Le marché le plus porteur est au sein des dérivés «sucres et céréales». Bonduelle est implanté à Péronne, Findus à Beauvais et Sapad-Nestlé à Saint-Quentin.

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La Picardie tient le premier rang régional pour la production de légumes destinés aux conserveries. Elle est aussi la première productrice de sucre de betterave. Elle représente 10

1 de la production européenne et ⅓ de la production française.

Les ⅔ de la fabrication française de parfums sont réalisés en Picardie. Les grandes marques telles que Bourgeois, Chanel, Givenchy ou Yves-Saint-Laurent y sont présentés.

A Beauvais on fabrique la moitié des éponges utilisées dans le monde.

La région est leader dans la fabrication des brosses à dents. La véritable vitalité de la Picardie reste l’industrie. Elle emploie

un salarié sur trois. La région regroupe de nombreuses sociétés industrielles. Elles

appartiennent à des groupes prestigieux et réputés. Pour les établissements de plus de 500 salariés, la Picardie est au

4-ème rang national. À l’image de l’Île-de-France voisine, l’agriculture est dominée

par les grandes cultures: betterave (premier rang national), céréales, pomme de terre, fourrage, légumes de plein champ (haricots, pois); l’élevage laitier s’impose en pays de Bray et en Thiérache et occupe une place importante à l’Ouest de la région, alors que la polyculture des Bas-Champs et du Marquenterre ainsi que les hortillonages d’Amiens rappellent la tradition flamande. Une importante industrie agroalimentaire s’est développée sur ces productions variées. Marquée par l’influence de la région industrielle du Nord (foyers d’industries lourdes de Creil-Montataire et de Chauny-Tergnier), forte de traditions locales vivaces (verrerie de Saint-Gobain, serrurerie et métallurgie du Vimeu), la Région a bénéficié de la décentralisation d’activités parisiennes (automobile, chimie, pneumatiques, matériel de bureau, électro-ménager) qui ont diversifié le tissu industriel. Le tourisme ne joue qu’un rôle modeste, les stations importantes du littoral de la Manche étant extérieures à la Région. La Picardie jouit d’une position stratégique dans les échanges européens; elle est le passage obligé pour les liaisons entre le Benelux, l’axe transmanche et le Sud de la C.E., et dispose, à ce titre, d’un réseau de transport trés performant. Pourtant, la Région affirme difficilement son autonomie et souffre de n’être trop

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souvent qu’une zone de passage entre Paris et les puissants ensembles économiques de l’Europe du Nord.

L’industrie est présente dans le verre avec Saint-Gobain à Mers-les-Bains et à Thourotte.

L’équipement automobile est représenté par les sociétés Valéo et Magneti-Marelli, à Amiens.

Goodyear à Amiens et Uniroyal à Compiègne travaillent le caoutchouc. Massey-Ferguson à Beauvais réalise l’équipement agricole.

La fabrication de cycles est faite à Saint-Quentin, la sidérurgie est à Montataire avec la société Sollac, l’électroménager est fabriqué par Whirlpool à Amiens. Hoescht, Atochem dans l’Oise et Rhône-Poulenc avec plusieurs établissements sur la région sont des sociétés qui travaillent dans le secteur de la chimie.

La parachimie est présentée notamment avec à Clermont, Colgate-Palmolive à Compiègne, Procter et Gamble à Amiens. Saint-Quentin accueille le groupe l’Oréal.

A Harly, CEG-Unelec fabrique du matériel électrique. La construction aéronautique est à Meaulté avec l’Aérospaciale. Le nombre de sociétés industrielles à participation étrangère est supérieur en Picardie à la moyenne nationale, soit 20,5 % au lieu de 18,8 %. Cela représente environ 32 % des emplois salariés de l’industrie.

La Picardie a d’autres atouts. La recherche se repose sur d’authentiques pôles d’excellence.

Ce sont le Centre Technique des Industries Mécaniques ou C.E.T.I.M à Senlis, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques ou I.N.E.R.I.S à Verneuil-en-Halaltte et l’I.N.S.S.E.T ou l’Institut National Supérieur des Sciences et Techniques à Saint-Quentin.

Les universités sont brillamment représentées par l’Université Jules-Vernes à Amiens et l’Université de Technologie de Compiègne ou U.T.C. Il existe un tissu de technologies fort innovantes. Elles sont présentées dans la transformation des matières plastiques et dans la métallurgie de pointe.

A Compiègne, la première usine française de diester ou «le carburant vert», a été mise en service. (C’est une énergie de substitution. Elle est fabriquée à partir du colza.)

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La Picardie recense de grandes écoles. l’ESC est à Compiègne et l’UTC à Beauvais.

Amiens héberge Sup de Co, l’ISTP ou Institut Supérieur des Travaux Publics, mais aussi l’ITII ou Institut des Techniques de l’ingénieur de l’Industrie.

LES CURIOSITÉS ET LA VIE CULTURELLE La Cathédrale Gothique (XIIIe siecle)

La Cathédrale d’Amiens est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Avec ses 145 m de longueur, une hauteur de flèche de 112 m et sous voûte de 42 m, un volume intérieur de 200000 m3, c’est un des plus hauts et des plus vastes édifice jamais élevés. Elle est la plus vaste église de France, avec une statuaire remarquable (Beau Dieu).

La Tour Perret Haute de 104m, construite

par Auguste Perret pour la reconstruction du quartier de la gare après la guerre de 1940–1944, elle reste un exemple typique d’architecture en béton armé.

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Les Hortillonnages Au cœur d’Amiens, 300 hectares de terre fertiles ou l’on accède

en barque par des «rieux». Le Musée de Picardie Construit de 1855 à 1867 par

ordre de Napoleon III, le musée de Picardie figure parmi les dix plus grands musées Francais de province pour la richesse de ses collections (archéologie, peintures, sculptures)

Le tombeau de Jules Verne Jules VERNE repose au cimetière de

La Madeleine (Amiens). Il était élu à l’académie d’Amiens en 1872, conseiller municipal de la ville d’Amiens (élu en 1888, 1892, 1896 et 1900).

Le Quartier St-Leu Né au moyen age sur les bras de la Somme, ce quartier situé au

pied de la cathédrale accueille aujourd’hui des cafés, des artisans, des artistes, des boutiques ainsi que des activités universitaires scientifiques. On y vit le jour et la nuit...

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DES HOMMES ILLUSTRES Que de personnalités sont nées ou ont vécu en Picardie! Certains

le sont de naissance, d’autres le sont d’adoption, mais ont marqué néanmoins la région de leur présence, de leurs faits ou travaux. La plupart des noms de rues en témoigne. En voici quelques-uns.

Jean Mermoz (1901–1936) Aviateur né à Aubenton près d’Hirson (Aisne). Il créa les lignes

France-Amérique du Sud. Il disparut à bord de son hydravion «La Croix du Sud».

Saint Vincent de Paul (1581–1660) Passe plusieurs années sur les terres du Duc de Gondi à

Folleville (Somme) dans les débuts de son apostolat au services des pauvres. Il fut canonisé en 1737.

Edouard Branly (1844–1940) Né à Amiens. Physicien père de la T.S.F., il met au point la

première transmission radio grâce à son «cohéreur», tube radioconducteur à limaille. Il s’intéresse aux piles, aux décharges électriques, aux ultra-violets.

Jeanne Hachette (née à Beauvais, 1454–?) Une légende veut que Jeanne, accompagnant son oncle, Maître

Herselin, orfèvre à Paris, se vit confier par le roi Louis XI, lors de l’entrevue de Péronne, d’un message adressé aux liégois belliqueux. Un traître, Messire du Fau, attaché à Charles le Téméraire, essaya par tous les moyens d’empêcher ce message d’arriver et fit assassiner l’orfèvre sur la route de Liège.

Maître Herselin confia le message à Jeanne qui courut à travers les bois en direction de Péronne. Epuisée, tremblante de peur et de froid, pourchassée par les cavaliers, elle rencontra une horde de loups affamés. Elle invoqua la Vierge et la vit, là, devant elle sur un tronc d’arbre ouvert... Les loups l’entouraient... Il étaient calmes... Elle caressa la tête du chef de meute, et fit face à ses poursuivants. Les loups alors s’élancèrent sur les hommes du Fau et les déchiquetèrent. Jeanne en profita pour voler un cheval et entrer dans la cour du château de Péronne.

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Le roi, qui avait été arrêté, eut la vie sauve. Jeanne, à cette époque, était amoureuse du porte-bannière du duc de Bourgogne, Robert Cottereau. Elle défiera à 30 ans les Bourguignons et entraînera les femmes de Beauvais à se soulever, s’armant comme elles le purent.

Quand les Bourguignons pénétrèrent dans la ville, ils furent reçus de façon imprévue. Jeanne en massacra quelques-uns de ses propres mains, armée d’une hachette. C’est de ce jour qu’on la surnomma Jeanne Hachette.

Robert de Luzarches (? – vers 1223) Architecte de la cathédrale d’Amiens. Au XIXe siècle, Viollet le

Duc la dotera d’une flèche élancée lors de sa restauration.

Jules Verne (1828–1905) Né à Nantes, il fut picard d’adoption. C’est à Amiens qu’il fera

la connaissance d’Honorine, jeune veuve de 26 ans, fille d’un militaire en retraite et ayant deux enfants en bas âge. Afin de pouvoir l’épouser, il s’établira comme agent de change à Paris. A l’époque de la naissance ce son fils Michel, le 3 août 1861, il concevra les récits de ses «Voyages Extraordinaires». Ces titres connaîtront le succès. La santé de son fils l’amènera à louer une villa au Crotoy à l’embouchure de la Somme. Aimant la mer, il fera aménager un bateau, l’équipera et lui viendra l’idée d’écrire «Vingt mille lieues sous les mers».

Puis en viendront d’autres tout aussi imaginaires et visionnaires du futur. Jules Verne mènera de front ses activités littéraires et boursières. Il s’installera au Crotoy et le petit Michel ira en pension à Abbeville. Vers la fin 1869, il louera une maison à Amiens, inquiet de la menace de la guerre. En 1870, la guerre déclarée, il sera mobilisé, recevra la croix de la Légion d’Honneur et ramènera sa famille à Amiens. Il continue d’écrire des romans au Crotoy ou sur son bateau.

La paix revenue, de retour à Amiens (qu’il trouve cordiale et lettrée, assez près de Paris sans le bruit et l’agitation), il sera élu membre de l’Académie d’Amiens, poursuivra son œuvre d’abord dans une maison boulevard de Longueville (aujourd’hui boulevard Jules Verne) puis en octobre 1882, il s’établira au 2, rue Charles Dubois, à deux pas de son ancienne maison.

Il inaugurera le Cirque d’Amiens en 1889. Malgré une cataracte, son activité intellectuelle ne ralentit pas. Le 16 mars 1905, une crise de

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diabète le terrassera et il mourra le 24 mars. Il est enterré au cimetière de la Madeleine où le sculpteur Albert Roze l’immortalisera en ornant la tombe du buste de Jules Verne, la main tendue vers le ciel.

Jean Racine (1639–1699), poète tragique français. Né à La Ferté Milon en 1639. Ayant suivi ses études à Beauvais,

il se liera à Boileau, Molière et La Fontaine et écrira des tragédies. Sa femme fut la fille d’un trésorier des finances d’Amiens

Jean de La Fontaine (1621–1695), poète français, sera baptisé le 8 juillet 1621 à Château-Thierry. Il y meurt en 1695 après avoir vendu sa maison pour payer ses dettes.

Alexandre Dumas (père) (1802–1870) Le premier des «Trois Dumas», fils d’un colon et d’une fille de

couleur, devint général et fut disgracié par Napoléon Ier. Son fils Alexandre, le futur romancier, avait quatre ans quand il mourut après s’être retiré à Villers-Cotterêts, pays de sa femme. Né le 24 juillet 1802, Alexandre rongea son frein pendant vingt ans chez un notaire cotterézien avant de conquérir Paris par son talent de romancier où il fut auteur fécond de 300 oeuvres («Le comte de Monte Cristo», «Les Trois Mousquetaires»...). Il est enterré au cimetière de Villers-Cotterêts où il repose parmi les siens. La Société des Amis de Dumas veulent le faire transférer au Panthéon.

Son fils naturel fut lancé par «La Dame aux camélias».

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UNE RECETTE DE CUISINE PICARDIENNE FILET DE VEAU AU LARD A LA CREME DE MAROILLES

(Une recette de M. Basset, RESTAURANT DE LA FORET, Montgrésin 60560 ORRY LA VILLE)

i l f a u t: - 600 g de filet de veau paré - 10 tranches fines de poitrine

fumée - 1 dl de bière picarde - 200 gr de maroilles - 80 g de beurre - Bouillon de veau - 2 dl de crème

- Barder le filet de veau des tranches de poitrine. - Faire revenir le filet puis enfourner à 120°, température à coeur 65°

Préparation de la crème de maroilles: - Faire fondre le maroilles avec la bière puis ajouter la crème; saler,

poivrer. - Napper le fond de l’assiette avec la crème de maroilles, dresser

dessus 3 tranches de filet par personne, décorer avec du cerfeuil; disposer les légumes de votre choix.

- Tamiser, monter au beurre. - Mettre les suprêmes au four à 180° pendant 15 mn avec une

noisette de beurre. Au dressage, couper les suprêmes en trois et napper de sauce.

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ÉPREUVE

1. Lisez la poésie de Louis Aragon et discutez les qustions suivantes: a) En quoi consiste l’idée maîtresse de cette poésie. b) Qu’est-ce que l’auteur à reussi à montrer. c) Qu’est-ce qu’il decrit dans cette poésie. d) Quel sentiment prédomine dans cette poésie. e) Par quels détails peut-on prouver que l’auteur aime son pays natal. f) Qu’est-ce qui vous a plu dans cette poésie.

Je vous salue ma France

Je vous salue ma France où les vents se calmèrent La France de toujours que la géographie Ouvre comme une paume aux souffles de la mer Pour que l’oiseau du large y vienne et se confie.

Patrie également à la colombe ou l’aigle De l’audace et du chant doublement habitée Je vous salue ma France où les blés et les seigles Mûrissent au soleil de la diversité.

Je vous salue ma France où le peuple est habile A ces travaux qui font les jours émerveillés Et que l’on vient de loin saluer dans sa ville Paris mon cœur trois ans vainement fusillé.

L. Aragon

2. Faites le portrait de la région d’après le plan suivant: 1) la situation géographique 2) les paysages 3) le climat 4) les principales villes; le chef-lieu 5) la vie économique (industrie, agriculture) 6) la vie culturelle 7) les principaux sites touristiques 8) les traditions 9) les spécialités gastronomiques

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3. Commentez l’évolution du problème des régions à partir de la

Révolution de 1789 et jusqu’à nos jours.

4. Analisez les facteurs qui sont à l’origine de l’évolution actuelle des problèmes régionaux.

5. Sur une carte de la France indiquez les anciennes provinces

historiques. Voyez s’il y a une correlation entre les régions actuelles et les anciennes provinces. Expliquez: – pourquoi et quand les provinces ont été remplacées par les départements; – comment le département était gouverné et administré avant 1982; – quel rôle a joué le préfet dans le département; – quel rôle il joue aujourd’hui dans les divisions administratives; – quel est la plus petite unité administrative de la France; – quelle nouvelle collectivité territoriale a apparu selon la Loi de décentralisation de 1982.

6. Donnez votre avis: la distribution spaciale de la population

témoigne-t-elle de l’importance du déséquilibre régional?

7. On dit que la France ne ressemble pas à ses voisins europeens. Donnez le pour et le contre de cette affirmation.

8. Sur une carte de la France indiquez les principales productions

industrielles et agricoles par région. Faites des conclusions.

9. Supposons qu’on doit tourner un film documentaire sur les régions françaises, et l’on a chargé un groupe de cinéastes d’écrire un scénario pour ce film. Pour le faire, divisez les devoires entre vous et vos copins. Discutez ensuite le scénario avec vos amis et trouvez la meilleure variante d’après laquelle on va tourner le film.

10. Supposons que pendant les vacances vous êtes allés en France et

l’agence Transtour a organisé pour votre groupe une visite guidée

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des régions françaises. Jouez cette excursion avec vos amis. Utilisez des photos, des albums, des livres, des diapositives, vidéo-films sur ces régions à partir desquels le guide vous donnera des explications. Choisissez le guide vous-mêmes.

11. Choisissez une attraction touristique et faites en la présentation.

12. Admettons que vous devez parler de l’organisation du territoire

français à une conférence scientifique. Comment le ferriez-vous. Faites un plan de votre exposé.

13. Supposons que vous avez invité des journalistes français qui vous

parlent de la situation géographique, de l’histoire, de la culture, des coutumes et des traditions des régions françaises. Vous leur posez toutes sortes de questions auxquelles ils répondent volontiers. Distribuez les rôles et jouez cette rencontre avec vos amis.

14. Imaginez que vous êtes un (une journaliste) et que vous devez faire

un reportage sur une des régions françaises. Pour le réaliser vous interviewez les originaires de cette région. Inventez votre entretien avec eux. Jouez cette scène avec vos amis.

15. Admettons que pour la Journée de la Francophonie vous vouliez

faire un journal mural consacré aux régions françaises. Jouez la scène du conseil de la rédaction qui discute le contenu des articles et la présentation du journal.

16. Supposons qu’un groupe des étudiants français est en visite dans

votre université. Parlez leur de la région où vous habitez.

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Test (ALSACE) 1. L’Alsace devient effectivement française en

a) 1012. b) 1678. c) 1434. 2. L’Alsace est …

a) la plus petite région de la France. b) la plus grande région de la France. c) la plus petite région de la France lointaine.

3. A l’époque de Jules Cesar la première ville alsacienne s’est

developpée autour … a) d’une petite ville germanique. b) d’ un avant-post de latinité. c) d’un camp militaire.

4. Le nom d’ «Alsace» est signalé par la première fois dans la cronologie

a) à la période du Saint Empire germanique. b) à l’époque celtique. c) au temps médiéveaux.

5. Choisissez la ville alsacienne

a) Plénef Val-André. b) Lisieux. c) Dijon.

6. Strasbourg abrite le siège a) du Conseil de l’Europe. b) de la Comission européenne. c) de l’UNESCO.

7. Le fromage alsacien est a) roquefort. b) camembert. c) Munster.

8. La langue alsacienne vient … a) de l’italien. b) de l’ espagnole. c) du germanique primitif.

9. Le «winstub» signifie: a) un café. b) un restaurant. c) un petit débit de vins.

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10. On appelle les vins d’ Alsace …

a) selon le cépage. b) selon la localité d’origine. c) selon les chateaux.

Test (BOURGOGNE) 1. Depuis quelle année les Burgondes se sont-ils installés sur le

territoire bourguignon? a) En 52 avant J.-C. b) Vers 480. c) En 534.

2. Où se trouve le point culminant de la Bourgogne? a) Dans le Charolais. b) Dans le Morvan. c) Dans la Bresse.

3. Auxerre, c’est le chef-lieu de... a) la Côte-d’Or. b) la Nièvre. c) l’Yonne.

4. Quelle rivière de la Bourgogne est irrégulière? a) la Loire. b) La Saône. c) L’Yonne.

5. En quelle année a-t-on créé le Parc Naturel Régional du Morvan? a) 1960. b) 1970. c) 1980.

6. Qu’est-ce que c’est le Creusot? a) Bassin minier de Montceau-les-Mines. b) L’entreprise industrielle. c) Les ressources charbonnières du bassin de Blanzy et de la Nièvre.

7. «Basse-Bourgogne», c’est-à-dire… a) la Saône-et-Loire. b) l’Yonne. c) la Côte-d’Or.

8. «Haute-Bourgogne», c’est-à-dire… a) la Côte-d’Or. b) la Nièvre. c) la Saône-et-Loire.

9. Quelle fête du vignoble bourguignon existe-t-il en Bourgogne? a) Tastevin. b) des Hospices de Beaune. c) Saint-Vincent tournante.

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10. Quand des «Journées gourmandes du Morvan» ont lieu en Bourgogne?

a) Au mois de mai. b) Au mois de juillet. c) Au mois d’octobre.

Test (CHAMPAGNE-ARDENNES) 1. Quel est le chef-lieu de la Marne ?

a) Châlon-en Champagne. b) Langres. c) Chaumont. d) Troyes.

2. Où se trouve l’essentiel des vignobles de Champagne ? a) Sur les plaines marneuses. b) Dans la Champagne crayeuse. c) Au sud du département. d) Dans la Champagne pouilleuse.

3. Quelle est la temperature moyenne du janvier doux? a) 5°. b) 2°. c) 8°. d) 10°.

4. Quelle est la supérficie de Champagne-Ardennes ? a) 52 290 km². b) 25 606 km². c) 28 606 km². d) 31 585 km².

5. A partir de quel siècle la Champagne a commencé à trouver une unité ?

a) IXe s. b) XIe s. c) Xe s. d) XIXe s.

6. Dans quelle cathédrale a eu lieu le sacre de Louis XIV ? a) de Chaumont. b) de Troyes. c) de Reims. d) de Langres.

7. Pendant combien d’années la Champagne a été occupée lors la Seconde Guerre mondiale ?

a) 2 ans. b) 1 ans. c) 5 ans. d) 4 ans.

8. Où se trouve la fonderie Citroen ? a) À Langres. b) À Charleville-Mézières. c) À Troyes. d) À Bar-sur-Aube.

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9. Pour quoi est renommé Châlons-en-Champagne ? a) Horlogerie. b) Produits laitiers. c) Industrie du bois. d) Sucrerie.

10. Combien de parcs naturels possède la région de Champagne-Ardennes ?

a) 3 b) 1 c) 5 d) 2

Test (CORSE) 1. Quand l’homme prend-il pied en Corse?

a) À la fin du Néolithique. b) Dès la période du Prénéolithique. c) À l’époque des Romains.

2. Quelle place occupe cet île dans la Méditerranée? (d’après sa superficie)

a) Deuxième. b) Troisième. c) Quatrième.

3. Quel est le point culminant de la Corse? a) La zone du Niolo. b) Le mont Cinto. c) Les sommets schisteux du Tavignano.

4. La Corse a reçu le statut de la collectivité territoriale en…

a) 1960. b) 1991. c) 1972.

5. Ou se trouve la maison Bonaparte? a) Bastia. b) Calvi. c) Ajaccio.

6. Quel est le problème essentiel de cet île? a) Écologie. b) Démographie. c) Chômage.

7. Le long de ces côtes se trouvent de nombreuses... a) cathédrales. b) citadelles. c) menhirs.

8. Qu’est-ce qui donne à la charcuterie corse son goût particulier? a) Les herbes du maquis. b) La camomille. c) Le châtaignier.

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9. Quelle boisson peut-on trouver en Orezza? a) Eau minérale gazéifiée. b) Des vins d’orange de pêche et de noix. c) Des liqueurs de myrte, de cédrat, d’arbouse.

10. Quand le parc naturel régional a-t-il apparu en Corse? a) 1970. b) 1971. c) 1975.

Test (ÎLE-DE-FRANCE) 1. A qu’elle époque est apparu pour la première fois le nom d’Île-de-

France? a) Xe s. b) XIVe s. c) XVIIe s.

2. Les rois se fixent à Paris à partir de… a) Louis VI. b) Clovis. c) Charlemagne.

3. A qu’elle époque la cour royale a délaissé Paris pour Versailles? a) XIXe s. b) XVe s. c) XVIIe s.

4. Combien de Parcs Naturels Régionaux y a-t-il dans la région? a) 5. b) 3. c) 6.

5. Le secteur industriel francilien se caractérise surtout par ses… a) petites entreprises. b) moyennes entreprises. c) grandes entreprises.

6. Quelle rivière qui arrive du sud de Paris, aujourd’hui est entièrement souterraine?

a) Ourcq. b) Bièvre. c) Marne.

7. La ville de Paris est divisé aujourd’hui en a) 12. b) 20. c) 8 arrondissements.

8. Paris est jumelé avec… a) Rome. b) Londres. c) Génève.

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9. Quelle est la plus grande salle de cinéma à Paris? a) Grand Rex. b) Gaumont Italie. c) Géode.

10. Quel musée est le plus visité à Paris?

a) Orsay. b) Cluny. c) Louvre.

Test (LORRAINE) 1. Le climat de la Lorraine est…

a) continental. b) océanique à influence continental. c) tropical.

2. La population lorraine compte les ... habitants a) 1 500 000 b) 2 760 000 c) 2 311 000 d) 2 457 000

3. Avec quel héros légendaire est liée l’apparition des armoiries lorraine ?

a) Godefroy de Bouillon. b) Louis XVI. c) Vercingétorix. d) Charlemagne.

4. Le chef-lieu du département du Meurthe-et-Moselle est… a) Nancy. b) Metz. c) Thionville. d) Sarrebourg.

5. La date de l’apparition des 4 départements de la Lorraine: … a) 1790. b) 1871. c) 1918. d) 1972.

6. La Lorraine partage ses frontères avec les pays européens… a) Belgique. b) Pologne. c) Italie. d) Espagne.

7. Pendant quelle période la Lorraine est-elle devenue une région de l’essor économique français ?

a) XXe s. b) XIXe s. c) XVIIIe s. d) XVIIe s.

8. Quand la France a-t-elle dû céder une partie de la Lorraine à l’Allemagne?

a) 1892. b) 1795. c) 1956. d) 1871.

9. Quand l’Alsace-Lorraine est redevenu le territoire français? a) 1871. b) 1919. c) 1945. d) 1939.

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10. La première apparition de l’actuel drapeau remonte au sceau de...

a) Godfroy de Bouillon. b) Vercingétorix. c) Seigneur Ferride Bitche. d) Louis XV.

Test (NORD-PAS-DE-CALAIS) 1. Lille fut incorporée à la France sous le règne de…

a) François I. b) Louis XIV. c) Louis XII.

2. Le Nord-Pas-de-Calais est le cœur de l’Europe grâce … a) aux réseaux ferrés b) au tunnel sous la Manche c) aux ports maritimes

3. Le jeu traditionnel de la région est… a) tir à l’arbalète. b) pelote basque. c) pétanque.

4. Le Nord-Pas-de-Calais est située la même latitude que… a) Berlin. b) Rome. c) Cracovie.

5. La Canche et l’Authie prennent la sourse… a) dans les Alpes. b) dans le Massif Central. c) sur le versaut Sud de l’Artois.

6. Aux temps gallo-romains la région portait le nom… a) Normandie. b) Belgique. c) Flandre.

7. Le Nord-Pas-de-Calais est située… a) sur les plateaux. b) dans les montagnes. c) sur les plaines.

8. Ce territoir est divisé en 2 départements… a) pendant la Révolution française. b) à l’époque de Napoléon. c) sous le règne de Clovis.

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9. «Les bourgeois de Calais», sculpture d’Auguste Rodin est consacré…»

a) au courrage de 6 Bourgeois pendant la guerre de Cent ans. b) à l’époque gallo-romaine. c) à l’âge du bronze.

10. Le tunnel sous La Manche a été ouvert en… a) 2000. b) 1994. c) 1965.

Test (NORMANDIE) 1. Jeanne d’Arc fut brûlée vive le 30 Mai 1431 à …

a) Rouen. b) Paris. c) Caen. d) Cherbourg.

2. Qui est entré le 10 Novembre 1449 à Rouen en vainqueur à l’aide de Jeanne d’Arc?

a) Charles VI. b) Charles VII. c) Charles VIII.

3. Une métropole du Calvados c’est… a) Caen. b) Rouen. c) Strasbourg. d) Paris.

4. Le paysage est le plus typique de toute la Normandie est … a) bocage. b) maquis. c) désert.

5. Le Parc Naturel Régional existe pour protéger: … a) monuments. b) terroir. c) nature.

6. Le département le plus peuplé de la Normandie … a) Eure. b) Manche. c) Seine-Maritime.

7. La Normandie est constituée de … départements. a) 3 b) 4 c) 5 d) 2

8. Le climat de cette région est … a) chaud. b) sec. c) humide.

9. Normandie-Métropole a été fondée par les villes: … a) Caen. b) Rouen. c) Havre. d) Paris.

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10. … est une grande région céréalière. a) Orne b) Calvados c) Manche

11. Les Normandes, sont-ils … ? a) conservateurs b) légers c) imprudents

12. Le roi … signe en 911 un traité avec Rollon. a) Henri II b) Charles le Simple c) Charles II le Chauve

Test (PAYS DE LA LOIRE) 1. Combien de départements y a-t-il dans la région des Pays de la

Loire? a) 5. b) 8. c) 3. d) 1.

2. Quel est le nom ancien de la Loire-Atlantique? a) Atlantiquité. b) Loire-Inférieure. c) La vieille Loire.

3. Quelle est la date de naissance de l’Université de Nantes? a) 1760. b) 1589. c) 1460.

4. Quel nom utilise-t-on pour les habitants de la région Pays de la Loire?

a) Loiriens. b) Ligériens. c) Ligerlandais.

5. Combien d’habitants compte-on dans la région Pays de la Loire? a) 800 000. b) 1 950 000. c) 3 289 811.

6. Quel palais a été construit par un ingénieur de Chemins de Fer sous Napoléon III ?

a) Palais de Briau. b) Palais du Tricot. c) Palais des Bourbons.

7. Quels sont les hivers des pays de la Loire? a) Doux et pluvieux. b) Secs. c) Très chauds.

8. La christianisation de Nantes, quand s’est-elle passée? a) Vers 500. b) Entre 900 et 600 av.J.C. c) IIIe siècle.

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Test (PICARDIE) 1. En combien de departements la Picardie est-elle divisée?

a) 2. b) 3. c) 4.

2. Préfecture de la région est... a) Compiègne. b) Dijon. c) Amiens.

3. La Picardie est formée du nord… a) du bassin Parisien. b) du bassin Acquitain. c) du sillon Rhodanien.

4. Pendant cette guerre, Picardie etait le théâtre de batailles… a) de Cents Ans. b) franco-prussienne. c) première Guerre mondiale.

5. L’economie régionale repose principalement sur la production… a) agricole. b) parachimique. c) pétrochimique.

6. Les hortillonages d’Amiens rappellent la tradition… a) Gallo-romaine. b) Gérmanigue. c) Flamande.

7. Pourquoi la Picardie occupe-t-elle la position stratégique dans les échanges européens?

a) Son réseau de transport est trés performant. b) Elle regroupe de nombreuses sociétés industrielles. c) Elle est le passage obligé pour les liaisons entre le Benelux.

8. La société Procter et Gamble se trouve à… a) Amiens. b) Saint-Quentin. c) Mers-les-Bains.

9. La plus vaste église de France est construite au … a) 11ème siecle. b) 13ème siecle. c) 16ème siecle.

10. Le Musée de Picardie est construit par l’ordre de… a) Napoléon I. b) Louis XVI. c) Napoléon III.

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Test «REGIONS FRANÇAISES» 1. En Bretagne il y a le pays de la mer, dont le nom est …

a) l’Argoat b) l’Armor c) le Finistère

2. Arthur Rimbaud est né ... a) en Provence b) en Bretagne c) en Champagne

3. Le drapeau breton est ... a) noir et blanc b) bleu, blanc, rouge c) rouge et vert

4. A l’intérieur de la cathédrale de Reims se trouve la statue de ... a) Jeanne d’Arc b) la Vénus de Milo c) Charles VII

5. Le palais des Papes se trouve à ... a) Paris b) Avignon c) Arles

6. Deuxième région touristique en France après Paris est ... . a) la Champagne b) la Bretagne c) la Provence

7. Coco Chanel est née à Saumur, une ville de ... . a) Provence b) Champagne c) Pays de la Loire

8. Quel mot français est d’origine bretonne? a) le goéland b) le mois c) le juillet

9. La patrie de Mireille Mathieu est ... . a) la Bretagne b) la Provence c) le Pays de la Loire

10. F. Rabelais appelais cette ville «la ville sonnante». a) Rennes b) Nantes c) Avignon

11. Quand a lieu le festival de Cannes? a) en automne b) au printemps c) en été

12. Où est née Jeanne d’Arc? a) A Domrémy b) à Paris c) à Orléan

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13. La capitale de la Bretagne c’est ... . a) Rennes b) Brest c) Rouen

14. L’empire du soleil d’après Mistral a) la Pays de la Loire b) la Bretagne c) la Provence

15. La ville natale de Jules Verne est ... . a) Nantes b) Rennes c) Marseille

16. La Loire est le plus long fleuve de la France avec ses ... . a) 1020 km b) 1300 km c) 1000 km

17. L’arbre symbole de la Provence: a) le pommier en fleurs b) le peuplier c) l’olivier

18. Où se déroulent les festivales de théâtre? a) à Arras b) à Avignon c) à Arles

19. La «perle» de la côte d’Azur est ... . a) Nice b) Cannes c) Toulon

20. Où se trouve le pont de Van Gogh? a) à Paris b) à Arles c) à Nîmes

21. Azay le Rideau, Chenonceaux, Amboise, Blois, Chambord sont les châteaux de …

a) la Seine b) la Loire c) la Garonne

22. La ville s’appelait Durocortorum à l’époque romaine a) Châlons-sur-Marne b) Reims c) Nantes

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CONNAISSEZ-VOUS CES PROVINCES DE FRANCE? Servez-vous de cette carrte blanc de la France et donnez le nom

aux provinces indiquées.

1. Cette province est située au nord-ouest du pays. Son économie

est très marquée par la présence de la mer. Ses habitants sont agriculteurs et marins. Le tourisme y est bien développé. Toute la côte est semée de stations balnéaires, de ports de plaisance. C’est une très vieille province, le pays des légendes et des fêtes folkloriques, le pays

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des grands monuments préhistoriques faits avec d’énormes pierres mises debout 3 500 et 1 000 ans avant notre ère. On les appelle les menhirs. La plupart de ces menhirs se trouvent à Carnac. Sur la frontière de cette province avec la voisine, sur une île, se trouve le Mont-Saint-Michel. Pour l’originalité de sa situation géographique, son histoire et la beauté de son architecture on l’appelle «la merveille de l’Occident».

2. C’est une des plus grandes provinces françaises. Son climat est humide et doux. Les pommiers en fleurs sont le symbole de cette province. Elle a de nombreuses industries: alimentaire, textile, métallurgique, chimique et d’autres. Cette province française a beaucoup souffert pendant la seconde guerre mondiale. En 1944, ici ont eu lieu de durs combats quand les troupes alliées ont débarqué en France. Le nom de cette province a été adopté par les aviateurs français qui ont lutté contre les nazis sur le front soviétique.

3. On appelle cette région «le jardin de France». Son passé est riche en événements historiques. C’est ici qu’est né un art nouveau – la Renaissance qui se caractérise par son humanisme, par son amour de la vie et de la beauté. Les châteaux de cette région sont situés sur les deux rives du plus grand fleuve de France. Leur architecture frappe par leur grandeur, leur élégance et leurs vives couleurs.

4. Cette province est appelée «l’empire du soleil». Ici il y a des chaînes calcaires, des jardins et des plaines fertiles, des plateaux, de grandes forêts et montagnes. Le climat y est doux. L’été est très chaud et dure longtemps. L’hiver est tempéré. Un vent violent, froid et sec qu’on appelle «le mistral» y souffle souvent.

L’agriculture y est bien développée: on y produit des vins nombreux, on y cultive du blé, on en exporte des miliers de tonnes de fruits et de légumes. On s’occupe aussi de l’élevage. Dans ce pays il reste jusqu’à nos jours de nombreux monuments. Ce sont des temples romains, des arcs de triomphe, des arènes, des théâtres. Ces traces de l’époque romaines font aujourd’hui la gloire de cette région.

5. Cette région est une partie de la Provence qui se trouve au bord de la Méditerranée. C’est un pays au climat très doux et aux lieux pittoresques, toujours plein de touristes.

6. C’est la plus grande île de France. Elle se trouve dans la Méditerranée, à la distance de 200 km du continent. Napoléon

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Bonaparte y est né. L’expression «prendre le maquis», c’est-à-dire, lutter contre les occupants nazis, est née dans cette île.

7. Cette province se trouve entre les Vosges et le Rhin. Elle a une grande activité commerçante et industrielle. Sa capitale est le quatrième port fluvial de France.

C’est une de deux provinces qui, depuis le Xe siècle, étaient tantôt françaises, tantôt allemandes. En 1944, après de durs combats, elle devient définitivement française.

8. Ce pays de vieilles montagnes se trouve au cœur de la France. Il représente un plateau morcelé par de profondes vallées avec des sommets, des lacs, des volcans. On l’appelle «le monde des volcans éteints». La Loire y prend sa source.

9. Cette province est une des première régions industrielles de France. Elle est très riche en houille, en fer et en sel. La sidérurgie y occupe la première place. Les vallées de Meuse et de Moselle se trouvent dans cette province.

10. Cette région française correspond à l’ancienne Région parisienne (jusqu’en 1976). Aujourd’hui c’est une région administrative formée de huit départements: Essone, Hauts-de-Seine, Paris, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise et Yvelines.

11. Quelles provinces françaises ont donné leur nom aux vins connus dans le monde entier?

Textes à compléter 1. Le pays de la Loire a un climat très doux. Avec son climat doux,

son ciel bleu et ses rivières cette région est souvent appelée ... 2. Marseille est le port français le plus important. Sur une petite île

près de Marseille se trouve ..., décrit dans le roman d’Alexandre Dumas «Le comte de Monte-Cristo».

3. A l’époque romaine cette ville était la capitale de la tribu des Rèmes. C’est aussi à ... que fut signé l’armistice entre l’Allemagne et la France le 7 mai 1945.

4. La champagne, dont le nom signifie ... est réputée pour ses vignes.

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Phrases à corriger

1. La capitale de la Provence est Nice. 2. La région Champagne-Ardennes se compose de 4 départements:

Ardennes, Aube, Haute-Marne, Basse-Marne. 3. La capitale régionale du Pays de la Loire est Angers. 4. Santons «les petits saints» sont une des gloires de l’artisanat breton. 5. François Rabelais, le créateur de Panurge et de Gargantua est né en

Champagne. 6. Carnaval est une fête typique au Pays de la Loire. 7. Korrigan est un lutin provençal qui peut être gentil ou méchant. 8. La pointe du Raz est située en Normandie. 9. Aix-en-Provence, baptisée «la Rome des Gaules» est une très belle

ville.

Faites des mots croisés Horizontalement. 1. C’est une province qui est située entre la mer et les montagnes au

sud de la France. Le climat y est très doux. Le premier port maritime et deuxième ville de France s’y trouve.

2. Cette province se trouve à l’ouest de la France. Son climat n’est pas très bon: il n’y a pas beaucoup de soleil, et il pleut souvent. On y cultive les pommes de terre, le blé et les légumes. C’est un pays de marins.

3. Cette province est célèbre par ses vignobles et son vin. Au XIIIe siècle, on y a trouvé le moyen de transformer le vin blanc en vin mousseux (пенистое).

4. La ville de Strasbourg, deuxième port fluvial français, est la capitale de cette province. En 1870, après la guerre franco-prussienne, cette province a été occupée par les Prussiens.

5. C’est une province industrielle, réputée par ses gisements (залежи) de houille et de fer. Cette province a été aussi occupée par les Prussiens pendant guerre franco-prussienne.

6. Une région du sud de la France dont la nature est très belle où viennent se reposer les hommes riches de tous les pays du monde. Il y a beaucoup de soleil, beaucoup de fleurs, d’hôtels et de villa luxueux. Dans la plus grande ville de cette province on organise des fêtes de fleurs.

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7. Cette province française se trouve au nord-ouest du Bassin parisien. On y cultive le blé et la betterave à sucre. L’élevage y est bien développé. Amiens, un grand centre commercial et industriel, s’y trouve.

8. Cette province occupe le centre du Bassin parisien. La capitale de la France se trouve dans cette province.

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Verticalement. 9. Cette province se trouve au nord-ouest de la France. Ses paysages

sont très variés:des collines, des plaines, la mer, les rivières. Le deuxième port de commerce de France se trouve dans cette province. Cette province a donné à la France les écrivains Corneille, Flaubert et Maupassant.

10. C’est une île qui se trouve dans la Méditerranée. Napoléon est né dans cette île.

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COMMENTAIRES ALSACE

Alamands – confédération de tribus germaniques établies sur la rive droite du Rhin au IIIe s. Leur progression fut brisé en Alsace par Clovis (496 ou 506).

Francs – peuple germanique, originaire peut-être du pays de la Baltique, qui donna son nom à la Gaule romaine après avoir conquise au Ve et VIe s.

Général Leclerc – maréchal de France, débarqué en Normandie (1944), il libéra Paris puis Strasbourg à la tête de la 2e division.

Guerre de Trente Ans – guerre qui ravagea l’Empire et surtout le Saint Empire de 1618–1648 et qui se prolongea entre la France et l’Espagne jusqu’en 1659. Les causes essentielles – l’antagonisme des protestants et des catholiques.

Réforme (la) – mouvement religieux qui, au XVIe s., a soustrait une partie de l’Europe à l’obédience du catholicisme romain et donné naissance aux Eglises protestantes.

Reich – mot allemand, signifiant empire, on distingue le Ier Reich ou Saint Empire romain germanique (962–1806), fondé par Otton Ie le Grand (962), le IIe Reich (1871–1918) et le IIIe Reich (1933–1945).

Traité de Verdun (843) signé à Verdun par les 3 fils de Louis le Pieux, qui partagea l’Empire carolingien en 3 ensembles territoriaux.

BOURGOGNE

Bernard de Clairvaux (saint) – moine, théologien et docteur de l’Eglise

Bourgondes – ancient peuple germanique d’origine scandinave, établi au Ve s. en Gaule et en Germanie.

le 18 Brumaire (coup d’Etat du ~) [9 nov. 1799] – coup d’Etat par lequel Bonaparte renversa le régime du Directoire.

Charles II le Chauve – roi de France (843–877) et empéreur d’occident (875–877)

Charles le Téméraire – duc de Bourgogne (1467–1477) Empire – régime politique de la France (mai 1804 – avr. 1814) Flandres – région de France et de Belgique sur la mer du Nord Jacobin – Républicain partisan d’une démocratie centralisée. Louis XI – roi de France (1461–1483)

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la Monarchie de Juillet – régime politique de la France de 1830 à 1848.

Philippe II le Hardi – duc de Bourgogne (1363–1404) la Restauration – régime politique de la France d’avril 1814 à juillet

1830 Scandinavie – région du nord de l’Europe. Vézelay – chef-lieu de c. de l’Yonne.

CHAMPAGNE- ARDENNE Habsbourg – maison qui régna sur le Saint Empire romain germanique. Louis XIV – roi de France ( 1643–1715) Navarre – ancien royaume correspondant aujourd’hui à deux regions:

la Basse Navarre et la Haute Navarre ou Navarre espagnole. Le royaume de Navarre est fondé au IXe siècle, unie à la France en 1284.

Philippe IV le Bel – roi de France (1285–1314) Richelieu – Armand Jean du Plessis, prélat et homme d’Etat français,

cardinal (1622), le chef et principal ministre.

CORSE Aragonais – habitants de la communauté (Aragon) autonome du Nord-

est de l’Espagne. Etrusques – peuple apparu à la fin du VIIIe s. av. J.-C. en Toscane,

groupé en confédérations, gouverné par des rois, puis par des oligarchies. Génois – habitants de Gênes, ville d’Italie. Ibères – peuples, peut-être originaire du Sahara qui occupaient à la fin

du néolithique la plus grande partie de la péninsule Ibérique. Pasqual Paoli – patriote Corse, proclamé chef de l’île en 1755. Phocéens, de Phocée, Phocée – ancienne ville d’Ionie (côte ouest

del’Asie Mineur) qui eut, dès le VIIe s. av. J.-C., une grande importance commerciale.

Pisans – habitants de la Pise, en ital. Pisa, ville d’Italie (Toscane). Sarrasins – nom par lequel les Occidentaux du Moyen Age

désignaient les musulmans.

ILE-DE-FRANCE Ancien Régime – régime politique et social de la France depuis le

XVIe s. jusqu’à la Révolution de 1789. Antiquité – période de l’histoire que l’on situe des origines des temps

historiques à la chute de l’Empire romain.

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Auguste (Philippe) – empereur romain (Rome, 63 av. J.C., Nola 14 apr. J.-C.)

Clovis Ier – roi des Francs (481–511). Capétiens – dynastie de rois qui régnèrent sur la France de 987 à 1328 Etats Généraux – sous l’Ancien Régime, assemblée convoquée par le

roi. Froissart (Jean) – chroniqueur français Hausmann (Georges, baron) – administrateur français (Paris, 1809–

1891), préfet de la Seine (1853–1870). Henri IV – roi de Navarre (Henri III), roi de France (1589–1610) Jules César – homme d’Etat romain (Rome, 100 ou 101-id, 44 av. J.- C.) Louis VI le Gros – roi de France (1108–1137) Louis XIII le Juste – roi de France (1610–1643) Révolution française (1789–1799) – ensemble de mouvements

révolutionnaires qui mirent fin, en France, à l’Ancien Régime. Troisième République – régime politique de la France du 4 septembre

1870 au 10 juillet 1940.

LORRAINE Godefroy de Bouillon – duc de Basse-Lorraine (1089–1095) Louis XV – roi de France (1715–1774) Louis XVI – roi de France (1774–1791), puis roi des Français (1791–

1792) Lothaire Ie – empereur d’Occident (840–855) Mérovingiens – nom donné à la dynastie des rois francs qui régnèrent

sur la Gaule de 481 à 751. Premier Empire – régime politique de la France (mai 1804 – avril

1814)

NORD-PAS-DE-CALAIS Alains – barbares issus de la Caspienne qui, réfoulés par les Huns,

envahirent la Gaule en 406. Angles – peuple germanique venu du Schleswing (Nord de

l’Allemagne). Artois – ancienne province du nord de la France. Attila – roi des Huns (433–453) Bagaudes – groupes de paysans ruinés de deserteurs et de barbares. Cambrésis – pays du nord de la France. Charlemagne – ou Charles Ier le Grand, roi des Francs (768–844),

empereur d’Occident (800–814).

Page 81: FraRegions

163

Flandre ou Flandres – région de la France et de la Belgique sur la mer du Nord.

Hainaut – région historique, située partie en France, partie en Belgique. (les) Huns – ancien peuple nomade de Haute Asie, probablement

d’origine mongole. Louis XIV – roi de France (1643–1715) Saxons – peuple germanique qui habitait la Frise et les pays de

l’embouchure de l’Elbe. Suèves – ensemble de populations germaniques habitant entre la

Baltique et le Danube. Utrech – ville des Pays-Bas au Sud du Zuiderzce. Vandales – peuple germanique établi au sud de la Baltique au Ier s.

apres J.-C. Vauban – maréchal de France (1633–1707), commissaire général des

fortifications 1678.

NORMANDIE Calvin (Jean) – réformateur et écrivain français Calvinisme (le) – branche du protestantisme Charles V le Sage – roi de France (1364–1380). Charles VII – roi de France (1422–1461). Guillaume Ier le Conquerant – duc de Normandie (1035–1087) et roi

d’Angleterre (1066–1087) Henri II Plantagenêt – roi d’Angleterre (1154–1180). Henri IV – roi de Navarre (Henri III); roi de France (1589–1610) Jeanne d’Arc – sainte, dite la Pucelle d’Orléans, héroïne française

(Domrémy 1412 – Rouen 1431). Louis X le Hutin – roi de France (1314–1316) et de Navarre (Louis Ier) Luther (Martin) – réformateur allemand Luthéranisme (le) – branche du protestantisme Odin – premier des dieux Ases des anciens Germains et Skandinaves. Reine Mathilde – reine d’Angleterre par son mariage avec le futur

Guillaume Ier le Conquerant. Saxons – peuple germanique, au Ve s. ils envahirent le sud de

l’Actuelle Grande Thor (Tor) – dieu de la mythologie scandinave, fils d’ Odin qui préside aux activités guerrières.

Vikings – nom, donné aux peuples germains, originaires de Skandinavie.

164

PAYS DE LA LOIRE Anne de Brétagne – duchesse de Brétagne (1488–1514), fille du duc

François II. Capétiens – dynastie de rois qui régnèrent sur la France de 987 à 1328.

Egalement appelée «dynastie des Capétiens directs», elle fut fondée par Hugues Capet et succéda aux Carolingiens.

Celtes – ensemble de peuples de même civilisation et parlant une langue indo- européenne, individualisés vers le IIe millénaire, occupèrent une partie de l’Europe ancienne.

Gaulois(e) – de Gaule, nom donné dans l’Antiquité aux régions comprises entre le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées et l’Atlantique, appelé par les Romains Gaule.

Joachime du Bellay – poète francais, ami et collaborateur de Ronsard, il rédigea le manifeste de la Pléïade (1549).

Louis XII – roi de France (1498–1515) Plantagenêt – branche de la maison d’Anjou qui a regné sur

l’Angleterre de 1154 à 1485. Elle doit son nom au comte d’Anjou Geoffroi V surnommé «Plantagenêt», dont le fils Henri II devient roi d’Angleterre en 1154.

Turner (William) – peintre britannique, essentiellement paysagiste.

PICARDIE Charles le Teméraire – duc de Bourgogne (1467–1477), fils de

Philippe le Bon. Guerre de Cent Ans – la série de conflits, séparés par des trêves plus

ou moins longues, qui ont opposé aux XIVe et XVe s. la France des Valois à l’Angleterre des Plantagenêts, puis des Lancastres.

Napoléon Ier, Napoléon Bonaparte – empéreur des Français (1804– 1814 et 1815).

Napoléon III – empéreur des Français (1852–1870), Louis Napoléon Bonaparte, neuveu de Napoléon Ier.

Philippe-Auguste – roi de France (1180–1223), fils de Louis VII et d’Adèle de Champagne.

Page 82: FraRegions

165

ABREVIATIONS

AOC – Appelation d’origine controlée. P.L.M., PLM, P.-L.-M. – Paris-Lyon-Méditérannée P.M.E. – Petites et moyennes entreprises. P.M.I. – Protection maternelle et infantile. P.I.B. – Produit inférieur brut. B.T.P. – Bâtiments, travaux publics. D.A.T.A.R. – Délégation à aménagement du territoire et à l’action

régionale. UNESCO – United Notions Educational, scientific and cultural

organization. Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

F.R.A.M. – Fond Régional d’Acquisition des Musées. C.E. – Centre-Europe. C.E.T.I.M. – Centre Technique des Industries Mécanique. I.N.E.R.I.S. – Institut National Supérieur des Sciences et Techniques U.T.C. – Université de Technologie de Compagne I.S.T.P. – Institut Supérieur des Travaux Publics I.T.I.I. – Institut des Techniques de l’ingénieur de l’Industrie. SAU – surface agricole utilisée RBE – revenus bruts par exploitation. UNIT – Union interprofessionnelle textile de Champagne IAA – industrie agroalimentaire SDRIF – Société de développement régional Ile-de-France OCDE – Organisation de coopération et de développement économique ENA – Ecole national d’Agriculture U.G.C. – Union générale cinématographique C.E.E. – Communauté économique européenne. TGV – Train à Grande Vitesse.

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ANNEXE Clés (Alsace)

1 b 2 c

3 c 4 a

5 a 6 a

7 c 8 c

9 c 10 a

Clés (Bourgogne)

1 b 2 b

3 c 4 a

5 b 6 a

7 a 8 a

9 c 10 a

Clés (Champagne-Ardennes)

1 c 2 a

3 b 4 b

5 c 6 c

7 d 8 b

9 a 10 d

Clés (Corse)

1 b 2 c

3 b 4 b

5 c 6 b

7 b 8 c

9 a 10 c

Clés (Île de France, Paris)

1 b 2 b

3 c 4 b

5 a 6 b

7 b 8 a

9 a 10 c

Clés (Lorraine)

1 b 2 c

3 a 4 a

5 a 6 a

7 b 8 d

9 b 10 c

Page 84: FraRegions

Clés (Nord-Pas-de-Calais)

1 b 2 b

3 a 4 c

5 c 6 b

7 c 8 a

9 a 10 b

Clés (Normandie)

1 a 2 b

3 a 4 a

5 c 6 c

7 c 8 c

9 a, b, c 10 a

11 a 12 b

Clés (Pays de la Loire)

1 a 2 b

3 c 4 c

5 c 6 a

7 a 8 c

Clés (Picardie)

1 b 2 c

3 a 4 c

5 a 6 c

7 c 8 a

9 b 10 c

Clés («Régions françaises»)

1 b 2 c 3 a 4 a

5 b 6 c 7 c 8 a

9 b 10 c 11 b 12 a

13 a 14 c 15 a 16 a

17 c 18 b 19 a 20 b

21 b 22 b

Clés (textes à compléter)

1. «Le jardin de France» 2. le Château d’If 3. Reims 4. «champ ouvert»

Clés (phrases à corriger)

1. Marseille 2. Marne 3. Nantes

4. provençal 5. au Pays de la Loire 6. en Provence

7. breton 8. Bretagne 9. Arles

Solutions Connaissez-vous ces provinces de France? 1. La Bretagne. 2. La Normandie. 3. Le Val de Loire. 4. La

Provence. 5. La Côte-d’Azur. 6. La Corse. 7. L’Alsace. 8. Le Massif Central. 9. La Lorraine. 10. L’Île-de-France. 11. La Champagne, la Bourgogne.

Faites des mots croisés Horizontalement: 1. Provence. 2. Bretagne. 3. Champagne.

4. Alsace. 5. Lorraine. 6. Côte d’Azur. 7. Picardie. 8. Île de France. Verticalement: 9. Normandie. 10. Corse.

Page 85: FraRegions

BIBLIOGRAPHIE 1. Cluzeau C., Dubeaux D. Tableau de l’économie française. – P.,

1995. 2. Mauchamp N. La France d’aujourd’hui. Civilisation. – P., 1987. 3. Mauchamp N. La France de toujours. Civilisation. – P., 1991. 4. Mermet G. Francoscopie. – P.: Larousse, 1995. 5. Monnerie A. La France aux cent visages. – P., 1996. 6. Steel R. Civilisation progressive du Français. – P., 2002. 7. Dictionnaire encyclopédique pour la maîtrise de la langue française,

la culture classique et contemporaine. – P.: Larousse, 2001. 8. Dictionnaire Hachette encyclopédique SPADEM, ADAGB. – P.,

1995. 9. Encyclopédie des jeunes. Histoire de France. –P.: Larousse, 1997.

Sources Internet

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24. www.cr-alsace.fr 25. www.alsacewine.com 26. www.alsace-nature.net 27. www.photo-alsace.com 28. www.abrege.com 29. www.terroirs-france.com

Bourgogne

30. http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/cl/cl_1829_p0.html (les données encyclopédiques)

31. http://217.167.233.73/ (bourgogne.fr – le portail de la région Bourgogne)

32. www.bourgogne-tourisme.com/ 33. www.inra.fr/ 34. www.cnrs.fr/ 35. www.paris.ensam.fr/ 36. www.cea.fr/ 37. www.educagri.fr/ 38. www.u-bourgogne.fr/ 39. www.inserm.fr/ 40. www.bourgognedeveloppement.com/ 41. www.cesg.cnrs.fr/ 42. www.morvan.com/ 43. www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/ 44. www.parcdumorvan.org/ 45. www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/ 46. www.ecole-plus.com/

Champagne-Ardenne

47. www.guid.fr 48. www.anephot.chez.com 49. www.wikipedia.org

Corse

50. http://www.wcorsica.com/ 51. http://www.jdcorse.com/ 52. http://www.corsica-online.com/

Page 86: FraRegions

53. www.club-corsica.com/annuairecorse.free.fr 54. http://www.wcorsica.com/tourisme/corse/ 55. http://www.corsica.net/ 56. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/corsefra.htm 57. www.terroirs-of-france.net/francais/regions/corse/carte.htm

Lorraine

58. www.cr-lorraine.fr 59. http://fr.dir.yahoo.com 60. http://members.lycos.fr 61. http://persolite.francite.com 62. http://france-pittoresque.com 63. www.guide-genelogie.com 64. www.cuisine-lorraine.fr 65. www.pnr-lorraine.fr 66. www.sdtefp-lorraine.fr

Normandie

67. www.normandienet.tm.fr

Île de France, Paris 68. http://obsdeparis.nouvelobs.com/ 69. http://paris-communiques.com/ 70. http://www.ben-vauter.com/ 71. http://www.ciup.fr/ 72. http://www.cr-ile-de-france.fr/ 73. http://www.culture.fr/ 74. http://www.festival-ile-de-france.com/ 75. http://www.france.diplomatie.fr/ 76. http://www.idftriathlon.com/ 77. http://www.ile-de-france.chambagri.fr/ 78. http://www.iledefrance.fr/ 79. http://www.ile-de-france.pref.gouv.fr/ 80. http://www.paris.culture.fr/ 81. http://www.paris.fr/ 82. http://www.paris.org/ 83. http://www.parisbalades.com/

84. http://www.paris-ile-de-france.com/ 85. http://www.parisparis.com/ 86. http://www.tc-iledefrance.com/

Nord-Pas-de-Calais

87. http://www.crt-nordpasdecalais.fr 88. www.pas-de-calais.pref.gouv.fr

Pays de la Loire

89. http://anephot.chez.tiscali.fr/ 90. http://fr.wikipedia.org/ 91. http://paysdelaloire.free.fr/ 92. http://www.culture.paysdelaloire.fr/ 93. http://www.frenchwayoflife.net/ 94. http://www.geo.nantes.fr/ 95. http://www.nantes.fr/ 96. http://www.nantes.inra.fr/ 97. http://www.pays-de-la-loire.drire.gouv.fr/ 98. http://www.paysdelaloire.fr/ 99. http://www.pays-de-la-loire.pref.gouv.fr/

Picardie

100. http://www.u-picardie.fr 101. http://www.terroirsdepicardie.com/ 102. http://annuairepicardie.free.fr/

Page 87: FraRegions

Sommaire

Présentation générale ..................................................................................6 L’Alsace....................................................................................................14 La Bourgogne ...........................................................................................23 La Champagne-Ardenne ...........................................................................42 La Corse....................................................................................................52 L’Ile-de-France .........................................................................................62 La Lorraine ...............................................................................................83 Le Nord-Pas-de-Calais..............................................................................94 La Normandie .........................................................................................107 Les Pays de la Loire................................................................................118 La Picardie ..............................................................................................128

ÉPREUVE.....................................................................................................140 COMMENTAIRES.......................................................................................160 ABREVIATIONS .........................................................................................165

ANNEXE ......................................................................................................176

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................179

Les régions françaises

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