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Marie Julien 1 , Maureen MacMahon 1 , Jean-Michel Fortin 1 , D re Céline Lamarre 1,2 , D re Nicole Beaudoin 1,2 , Zoé Miranda 2,3 , Dorothy Barthélemy 2,3 1 Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal (IRGLM); 2 Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR — IRGLM); 3 École de réadaptation, Université de Montréal. Montréal (Québec) Journée scientifique REPAR, Québec QC : 17 mai 2013 RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES Position naturelle La posture optimale a des effets positifs sur le contrôle respiratoire et la production de la parole L’activité électromyographique est plus importante lors de la tâche de tenue vocalique chez le sujet dysarthrique 1 2 DISCUSSION Alors que les effets de la posture sont minimes pour les sujets sains, une posture optimale améliore plusieurs paramètres de la parole des sujets dysarthriques. Activation EMG semble plus longue chez le sujet atteint que chez le sujet sain et suggère que le sujet atteint a besoin de plus d'effort pour effectuer une tâche similaire. Reflète peut- être que le sujet atteint a de la difficulté à contrôler sa posture afin de produire le son. Chez le sujet sain, on voit une activité anticipatoire et une courte activité associée à la respiration après la tenue vocalique. Ainsi, il y aurait une stabilité musculaire avant et pendant la production de la parole qui serait absente chez le sujet atteint. Conception et réalisation infographiques : Paule Samson, 2013 CONCLUSION Les résultats préliminaires vont dans le sens de notre hypothèse de départ selon laquelle la posture du tronc a un lien direct avec la production de la parole chez le sujet dysarthrique. IMPLICATIONS CLINIQUES Importance pour l’orthophoniste de tenir compte de la posture Ce qui semble spécifique à l’orthophoniste est aussi imputable aux autres intervenants Importance d’établir des objectifs transdisciplinaires qui tiennent compte du contrôle optimal de la posture Position redressée Enregistrement de la pression appliquée sur le siège d’un patient lors des positions naturelle et optimale Le code de couleur au centre indique que lorsque la couleur sur le capteur passe du bleu au vert au jaune et finalement au rouge, plus de pression est appliquée sur le tapis. Dans l’exemple ci-dessus, le patient met principalement son poids sur son coccyx et sur son côté parétique en position naturelle (couleur verte n’est retrouvée que d’un côté). En position optimale, le poids est réparti de manière plus symétrique entre les deux côtés. Les photographies de face et de côté ainsi que le capteur de pression permettent d’assurer une correction optimale de la posture du sujet atteint et inclus les points suivants : Pieds à plats au sol Légère lordose lombaire et cyphose dorsale Alignement du tronc de la tête et de la nuque Mise en charge symétrique Position naturelle Position optimale Expansion thoracique 4 cm 4,8 cm Manométrie à 5 cm 8 sec 12 sec Onde et périodicité Spectrogramme Transcription Durée Analyse de la parole à l’aide du logiciel Praat Chez le sujet dysarthrique, la posture optimale a des effets positifs sur : L’expansion thoracique La durée de l’expiration prolongée Chez le sujet dysarthrique, la posture optimale a des effets positifs sur : le contrôle des pauses respiratoires, la durée de chaque expiration et du nombre de syllabes par expiration lors de la production des phrases; la durée et la régularité de la tenue vocalique (non illustré); le nombre, la régularité et la durée des séries diadococinésiques (non illustré); l’intensité de la voix projetée (non illustré). Pas d’effet notable pour la tonalité ni la qualité de la parole. Sujet sain en position redressée à 6m Sujet atteint en position redressée à 6m SUJET SAIN Activité EMG débute principalement avant la phonation (synchronisé avec un ajustement postural anticipatoire au moment de l’inspiration). Activité EMG augmente aussi vers la fin de la phonation. Possiblement parce qu’il est plus difficile de soutenir la voix à la fin de la tenue vocalique. Très légère activation des muscles thoraciques suite à la tenue vocalique (probablement synchronisé avec une nouvelle inspiration). SUJET DYSARTHRIQUE Durée de la phonation plus courte que celle du sujet sain. Activité EMG reflète l’activation du diaphragme tout au long de la phonation. Activation prolongée des muscles suite à la phonation (probablement synchronisé avec une inspiration prolongée et récupération de l’effort). Pas d’ajustement postural ou respiratoire anticipatoire. Résumé : Durée de la phonation plus courte chez le sujet dysarthrique. Activité EMG absente pendant la tenue vocalique du sujet sain sauf à la toute fin de la phonation. Activité EMG tout le long de la tenue vocalique chez sujet atteint (effort plus important?). Activité préparatoire avant le début de la phonation chez sujet sain. Cette activité est absente chez sujet atteint. Activité post-phonation plus importante chez sujet dysarthrique (probablement récupération de l’effort). REMERCIEMENTS Les auteurs tiennent à remercier la Fondation Lindsay et la Fondation IRGLM pour leur soutien financier ainsi que la DTR, Nabil Ilmane, Radhya Iyer et Christian Larivière. Participants 10 sujets sains (5 sujets tests, 5 sujets pairés) 5 participants avec dysarthrie à la suite d’un trouble neurologique acquis. MÉTHODOLOGIE Données préliminaires sur : 4 sujets tests pour mettre en place le protocole expérimental. 2 personnes dysarthriques Tâches La parole sera évaluée alors que le sujet s’adressera à un interlocuteur placé à 1m (voix normale) et 6m (projetée) de lui dans les 2 conditions suivantes : 1- Posture adoptée naturellement pour les sujets atteints ou affalée pour les sujets sains; 2- Position assise optimale pour les sujets atteints et redressée pour les sujets sains. Le sujet effectuera les tâches suivantes : Prolongation de voyelles /Ə/, /i/ et /a/ Phrase : « SVP, j’ai besoin d’aide ! » Mesures Expansion thoracique et durée de l’expiration (manométrie) Évaluation de la posture : Marqueurs (photographie) : de profil : lobe d’oreille, acromion, crête iliaque, grand trochanter, interligne articulaire du genou, malléole externe; de face: menton, lobes d’oreille, fourchette sternale, apophyse xyphoide, acromions, nombril, épines iliaques antéro-supérieures. Coussin capteur de pression : Excursion du centre de pression et symétrie de la distribution du poids. Évaluation qualitative de la posture. Électromyographie : Enregistrement bilatéral : Noraxon telemetric system (30-500Hz; vitesse d’acquisition: 2000Hz) : Erector spinae (ES) au niveau des vertèbres C4 et T8; Sterno-cleïdo-mastoïdien (SCM); Muscles intercostaux en latéral. Mesures de parole (logiciel PRAAT : http://praat.en.softonic.com) : pauses respiratoires et nombre de syllabes par expiration; intensité; tonalité; Mesure de capacité/performance et d’effort : Échelle NER21 (Gerber, Imhof & Julien, sous presse). débit; durée. Série diadococinésique (SD) : /pƏ-tƏ-kƏ/ et /vƏ-zƏ-jƏ/ Analyses Les données obtenues seront comparées entre : position affalée (naturelle) vs position redressée (optimale); interlocuteur à 1m vs 6m. Pour chacune des variables, un test de Student’s t pairé sera utilisé pour déterminer si les changements sont significatifs ou non. Le test de corrélation de Pearson sera utilisé pour évaluer les associations entre les mesures de posture, de qualité de parole et de capacité respiratoire. INTRODUCTION La dysarthrie acquise est un trouble de la parole résultant de perturbations neuromusculaires. La majorité des personnes affectées présente aussi des déficits du contrôle postural. La dysarthrie peut survenir chez des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme craniocérébral (TCC). Il est reconnu que le contrôle postural a un effet significatif sur la rééducation des mouvements des membres supérieurs et inférieurs (Massion, 1992; Dickstein et al., 2004). Toutefois, les effets sur la dysarthrie ne sont pas démontrés (Sellars et al., 2005). BUT ET HYPOTHÈSE Le but de cette étude pilote est de démontrer qu’il existe une corrélation entre la qualité de production de la parole et la posture du tronc. L’hypothèse est que la production de la parole sera améliorée en position assise optimale vs en position adoptée naturellement chez les sujets atteints.

INTRODUCTION RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES - Accueilluciebruneau.qc.ca/data/luciebruneau/files/file/Carrefour_des_con... · La posture optimale a des effets positifs sur le contrôle

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Marie Julien1, Maureen MacMahon1, Jean-Michel Fortin1, Dre Céline Lamarre1,2, Dre Nicole Beaudoin1,2, Zoé Miranda2,3, Dorothy Barthélemy2,3

1Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal (IRGLM); 2Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR — IRGLM);

3École de réadaptation, Université de Montréal. Montréal (Québec)

Journée scientifique REPAR, Québec QC : 17 mai 2013

RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES  

Position naturelle

La posture optimale a des effets positifs sur le contrôle respiratoire et la production de la parole

L’activité électromyographique est plus importante lors de la tâche de tenue vocalique chez le sujet dysarthrique

1 2

DISCUSSION◼  Alors que les effets de la posture sont minimes pour les sujets sains, une posture optimale

améliore plusieurs paramètres de la parole des sujets dysarthriques. ◼  Activation EMG semble plus longue chez le sujet atteint que chez le sujet sain et suggère

que le sujet atteint a besoin de plus d'effort pour effectuer une tâche similaire. Reflète peut-être que le sujet atteint a de la difficulté à contrôler sa posture afin de produire le son.

◼  Chez le sujet sain, on voit une activité anticipatoire et une courte activité associée à la respiration après la tenue vocalique. Ainsi, il y aurait une stabilité musculaire avant et pendant la production de la parole qui serait absente chez le sujet atteint.

Conception et réalisation infographiques : Paule Samson, 2013

CONCLUSION◼  Les résultats préliminaires vont dans le sens de notre hypothèse de départ selon laquelle la

posture du tronc a un lien direct avec la production de la parole chez le sujet dysarthrique.

IMPLICATIONS CLINIQUES◼  Importance pour l’orthophoniste de tenir compte de la posture ◼  Ce qui semble spécifique à l’orthophoniste est aussi imputable aux autres intervenants ◼  Importance d’établir des objectifs transdisciplinaires qui tiennent compte du contrôle optimal

de la posture

Position redressée

Enregistrement de la pression appliquée sur le siège d’un patient lors des positions naturelle et optimale ◼  Le code de couleur au centre indique que lorsque la couleur sur le capteur passe du

bleu au vert au jaune et finalement au rouge, plus de pression est appliquée sur le tapis. ◼  Dans l’exemple ci-dessus, le patient met principalement son poids sur son coccyx et sur

son côté parétique en position naturelle (couleur verte n’est retrouvée que d’un côté). En position optimale, le poids est réparti de manière plus symétrique entre les deux côtés.

◼  Les photographies de face et de côté ainsi que le capteur de pression permettent d’assurer une correction optimale de la posture du sujet atteint et inclus les points suivants :

◼  Pieds à plats au sol ◼  Légère lordose lombaire et cyphose dorsale

◼  Alignement du tronc de la tête et de la nuque

◼  Mise en charge symétrique

Position naturelle Position optimale

Expansion thoracique 4 cm 4,8 cm

Manométrie à 5 cm 8 sec 12 sec

Onde et périodicité

Spectrogramme

Transcription

Durée

Analyse de la parole à l’aide du logiciel Praat

Chez le sujet dysarthrique, la posture optimale a des effets positifs sur : ◼  L’expansion thoracique ◼  La durée de l’expiration prolongée

Chez le sujet dysarthrique, la posture optimale a des effets positifs sur : ◼  le contrôle des pauses respiratoires, la durée de chaque expiration et du nombre

de syllabes par expiration lors de la production des phrases; ◼  la durée et la régularité de la tenue vocalique (non illustré); ◼  le nombre, la régularité et la durée des séries diadococinésiques (non illustré); ◼  l’intensité de la voix projetée (non illustré).

Pas d’effet notable pour la tonalité ni la qualité de la parole.

Sujet sain en position redressée à 6m

Sujet atteint en position redressée à 6m

SUJET SAIN ◼  Activité EMG débute principalement avant la

phonation (synchronisé avec un ajustement postural anticipatoire au moment de l’inspiration).

◼  Activité EMG augmente aussi vers la fin de la phonation. Possiblement parce qu’il est plus difficile de soutenir la voix à la fin de la tenue vocalique.

◼  Très légère activation des muscles thoraciques suite à la tenue vocalique (probablement synchronisé avec une nouvelle inspiration).

SUJET DYSARTHRIQUE ◼  Durée de la phonation plus courte que

celle du sujet sain. ◼  Activité EMG reflète l’activation du

diaphragme tout au long de la phonation.

◼  Activation prolongée des muscles suite à la phonation (probablement synchronisé avec une inspiration prolongée et récupération de l’effort).

◼  Pas d’ajustement postural ou respiratoire anticipatoire.

Résumé : ◼  Durée de la phonation plus courte chez le sujet dysarthrique. ◼  Activité EMG absente pendant la tenue vocalique du sujet sain sauf à la toute fin de la phonation.

Activité EMG tout le long de la tenue vocalique chez sujet atteint (effort plus important?). ◼  Activité préparatoire avant le début de la phonation chez sujet sain.

Cette activité est absente chez sujet atteint. ◼  Activité post-phonation plus importante chez sujet dysarthrique (probablement récupération de

l’effort).

REMERCIEMENTS ◼  Les auteurs tiennent à remercier la Fondation Lindsay et la Fondation IRGLM pour leur soutien financier ainsi que la DTR,

Nabil Ilmane, Radhya Iyer et Christian Larivière.

Participants ◼  10 sujets sains (5 sujets tests, 5 sujets pairés) ◼  5 participants avec dysarthrie à la suite d’un trouble neurologique acquis.

MÉTHODOLOGIE

Données préliminaires sur : ◼  4 sujets tests pour mettre en place le protocole expérimental. ◼  2 personnes dysarthriques

Tâches ◼  La parole sera évaluée alors que le sujet s’adressera à un interlocuteur placé à 1m

(voix normale) et 6m (projetée) de lui dans les 2 conditions suivantes : 1- Posture adoptée naturellement pour les sujets atteints ou affalée pour les sujets sains; 2- Position assise optimale pour les sujets atteints et redressée pour les sujets sains.

◼  Le sujet effectuera les tâches suivantes : ● Prolongation de voyelles /Ə/, /i/ et /a/ ● Phrase : « SVP, j’ai besoin d’aide ! »

Mesures ◼  Expansion thoracique et durée de l’expiration (manométrie) ◼  Évaluation de la posture : ● Marqueurs (photographie) :

▸ de profil : lobe d’oreille, acromion, crête iliaque, grand trochanter, interligne articulaire du genou, malléole externe; ▸ de face: menton, lobes d’oreille, fourchette sternale, apophyse xyphoide, acromions, nombril, épines

iliaques antéro-supérieures. ● Coussin capteur de pression :

▸ Excursion du centre de pression et symétrie de la distribution du poids. ● Évaluation qualitative de la posture.

◼  Électromyographie : ● Enregistrement bilatéral : Noraxon telemetric system (30-500Hz; vitesse d’acquisition: 2000Hz) :

▸ Erector spinae (ES) au niveau des vertèbres C4 et T8; ▸ Sterno-cleïdo-mastoïdien (SCM); ▸ Muscles intercostaux en latéral.

◼  Mesures de parole (logiciel PRAAT : http://praat.en.softonic.com) : ● pauses respiratoires et nombre de syllabes par expiration; ●  intensité; ● tonalité;

◼  Mesure de capacité/performance et d’effort : Échelle NER21 (Gerber, Imhof & Julien, sous presse).

● débit; ● durée.

● Série diadococinésique (SD) : /pƏ-tƏ-kƏ/ et /vƏ-zƏ-jƏ/

Analyses ◼  Les données obtenues seront comparées entre : ● position affalée (naturelle) vs position redressée (optimale); ● interlocuteur à 1m vs 6m.

◼  Pour chacune des variables, un test de Student’s t pairé sera utilisé pour déterminer si les changements sont significatifs ou non.

◼  Le test de corrélation de Pearson sera utilisé pour évaluer les associations entre les mesures de posture, de qualité de parole et de capacité respiratoire.

INTRODUCTION ◼  La dysarthrie acquise est un trouble de la parole résultant de perturbations

neuromusculaires. La majorité des personnes affectées présente aussi des déficits du contrôle postural.

◼  La dysarthrie peut survenir chez des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme craniocérébral (TCC).

◼  Il est reconnu que le contrôle postural a un effet significatif sur la rééducation des mouvements des membres supérieurs et inférieurs (Massion, 1992; Dickstein et al., 2004). Toutefois, les effets sur la dysarthrie ne sont pas démontrés (Sellars et al., 2005).

BUT ET HYPOTHÈSE ◼  Le but de cette étude pilote est de démontrer qu’il existe une corrélation entre la

qualité de production de la parole et la posture du tronc. ◼  L’hypothèse est que la production de la parole sera améliorée en position assise

optimale vs en position adoptée naturellement chez les sujets atteints.