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L’atelier Carver Maître d’ouvrage : Philippe Lardaud Ouverture de l’atelier printemps 2015 Premières productions printemps 2016 Production Compagnie Facteurs Communs http://facteurscommuns.jimdo.com/ Philippe Lardaud 06 61 62 36 55 [email protected] Emmanuelle Grama 06 62 53 21 78 [email protected]

L’atelier Carver...station orbitale. Un cycle théâtral Urbi et… orbite ! Les trois formes s’inscrivent à l’intérieur d’un premier dispositif spectaculaire, l’observation

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L’atelier CarverMaître d’ouvrage : Philippe Lardaud

Ouverture de l’atelier printemps 2015 Premières productions printemps 2016

Production Compagnie Facteurs Communs

http://facteurscommuns.jimdo.com/

Philippe Lardaud 06 61 62 36 55 [email protected]

Emmanuelle Grama 06 62 53 21 78 [email protected]

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2 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

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Biographie

Naissance misère, trajectoire naufrage, exis-tence chaotique, reconnaissance tardive mais éclair : la vie de Carver ressemble à l’une de ses histoires. Rarement vie et œuvre ont autant fait corps, cette dernière – cinq recueils de nouvelles et des poèmes - étant l’une des plus bouleversante qui soit.

Dans une Amérique loin des clichés d’Hol-lywood, une Amérique exsangue, désen-chantée de son propre rêve, Carver parle du quotidien. Il prend les gens à la sortie du su-permarché, devant la télé, arrêtés en voiture, attendant que le feu passe au vert. Des gens ordinaires : chômeurs, secrétaires, employés, toute une faune travaillée par l’ultra solitude et l’humiliation ordinaire.

Les personnages de Carver ressemblent à des feuilles mortes en quête d’un destin. Ils passent leur vie à exposer à leurs pareils la manière dont ils vont s’y prendre pour être heureux. Parfois ces tragédiens mineurs ont le pressentiment d’un fatum, quand une conversation anodine, un incident, paraissent susceptibles de bouleverser le cours de leur destinée mais ils s’aperçoivent qu’ils ne peu-vent donner le nom de destin à cet enchaîne-ment de faits étriqués.

En apparence rien ne se passe dans les his-toires de Carver, ou presque rien. Mais sous ce rien, persiste un décalage discret, un léger

dérapage dans les rouages de l’existence, comme une marche vers une révélation inex-primée.

De cette matière pathétique, Carver fait un ré-cit sobre, sans lyrisme mais où vibre toujours une émotion qui donne le frisson. Sa devise d’écriture tient en trois mots : « Entrer, sortir, ne pas s’attarder ». Avec un minimum de mots, des phrases courtes, d’une apparente pauvre-té, il condense, il précipite chaque situation. Travailleur et styliste acharné, maître de l’el-lipse, il creuse le sillon d’une voix lancinante et d’une magie inexpliquée.

Raymond Carver est mort le 2 août 1988 des suites d’un cancer du poumon, il n’avait pas cinquante ans. On dit de lui qu’il est le « Tchekhov américain ». Son héritage est im-mense. En distillant une autre façon de voir le monde alentour, de regarder les siens, de les sortir de leur anonymat, il a fait mieux que réinventer la nouvelle, il a réussi une autre fa-çon de raconter la vie.

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4 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

L’atelier Carver

Atelier : nom masculin (ancien français astelier, tas de bois, chantier). Local où travaille manuellement quelqu’un pour son métier artisanal ou pour son plaisir. Secteur où travaillent des ouvriers; ensemble des ouvriers qui y travaillent. Groupe de travail constitué autour d’une activité, d’un thème. Ensemble des collaborateurs, aides ou élèves d’un artiste.Larousse.

Les nouvelles de Raymond Carver sont sur ma table de chevet depuis plus de quinze ans. Je n’ai rien lu de semblable ailleurs. Le regard qu’il pose sur nous me touche, et ce qu’il scru-te : l’opacité de notre quotidien, le mystère de nos vies les plus humbles. Sa voix est unique. Une voix « blanche », qui dit autant l’écart que le banal, le détail que l’indétermination, le silence que la menace. C’est une œuvre qui parle du désespoir mais qui n’est jamais dé-sespérée. C’est une œuvre de la dignité. En ces temps de souffrance où l’homme semble avoir perdu sa légende, nous avons plus que jamais besoin, je crois, de son immense pou-voir de consolation.

L’atelier répond chez moi à un besoin de tra-vailler cette œuvre sur le long terme.

J’ai ressenti chez le public, au cours de mes travaux précédents, un même besoin de conti-nuité, d’assiduité. Je veux considérer l’œuvre

dans sa totalité et penser sa relation avec le public en terme de « fréquentation » plus que de « représentation ».

L’atelier proposera une pratique de l’œu-vre de Carver au sens large. Elle en sera à la fois le sujet, l’objet, la source d’inspiration et l’outil.Raymond Carver n’a écrit que des nouvelles et des poèmes. Son œuvre est fragmentaire, morcelée, syncopée. « L’Atelier » travaillera la forme brève. Forme dense, libre par excel-lence, créative par nécessité.

Je désire que chaque nouvelle abordée trouve sa propre expression, invente ses propres rè-gles, forge ses propres outils. Chaque histoire porte en elle un projet, qui peut être un désir de spectacle ou de toute autre nature.

L’atelier sera pluridisciplinaire. Je le veux ouvert au métissage de formes variées d’ex-pressions : installations, performances, vidéo, photo, théâtre, danse, musique.

J’inviterai des artistes à venir travailler avec moi. Nous mêlerons nos pratiques. Je signerai certaines propositions. Pour d’autres, je n’en serai que le maître d’œuvre.

A partir de ces formes brèves, L’atelier fera des propositions artistiques de natures, de durées, de dimensions différentes.

Ces « propositions » seront modulables selon les territoires et les lieux d’accueil. Je voudrais que la rencontre avec le public s’organise le plus possible selon un principe de « parcours de spectateur ».

Philippe Lardaud, mars 2015.

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Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015 5

Les propositions de l’atelier

sont hybrides, protéiformes, modulaires. Elles varieront en fonction des lieux et des modes de fréquentation qu’on souhaite offrir au public. Elles pourront être combinées ensemble dans le but de créer un événement Carver original à l’échelle d’un lieu, d’une ville ou d’un terri-toire.

Elles sont structurées en deux catégories.

Les cyclesUn cycle regroupe plusieurs nouvelles se-lon des poétiques communes. Le format des cycles est ce qui se rapproche le plus d’une soirée théâtrale tout en gardant une certaine modularité.

Les électrons libresPerformances, installations, expo-photo, en « outdoor » ou in situ, projets participatifs … Ces formes libres s’élaborent en lien étroit avec le territoire où elles se dé-roulent.

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6 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

Adieu ma bien aimée

Cycle du couple

Récital musico-théâtral.

Création 2016

Chez Carver, il n’y a pas de couple heureux. Les rares qui manifestent une complicité véritable sont frappés par le malheur.

Comme le dit Claudine Verley dans une étude sur Carver, « le couple semble multiplier par deux le potentiel de destruction de chacun. Ce n’est pas une union mais un attelage affolé qui se rue vers le désastre au milieu des cris, des insultes et des actes aberrants. ».

Et pourtant, l’amour est là, en négatif. Il a été ba-foué, déçu mais il n’est question que de lui, de sa recherche, de son manque. Ce qui est beau à voir chez Carver c’est cette étincelle de courage -« the glint of courage »- qui anime tous ses anti-héros. C’est leur formidable capacité de résiliance, leur obsession à vouloir accéder au bonheur et par là, à notre reconnaissance.

Et jamais Carver ne les juge, ne se moque. Pas d’ironie et même une certaine tendresse, un cer-tain humour… dans l’aveuglement de ce père qui croit qu’en se débarrassant du chien de la famille, il se débarrassera de tous ses problèmes, dans l’obsession de cet homme à voir (et à faire voir) maigrir sa femme, dans les actes insensés de ce mari séparé revenu chez sa femme le jour de Noël pour « parler sérieusement ». Tous se prennent

les pieds dans le tapis d’une réalité à laquelle ils achoppent à donner un sens.

C’est drôle, touchant, bouleversant et chacun d’eux porte une part de nous.

Dans un dispositif simple, le spectacle obéit aux règles du tour de chant. Les récits s’enchainent comme des sets de jazz. Ils sont autant de varia-tions sur le thème discordant de la crise et de la séparation. La musique accompagne le rythme si particulier de cette prose réputée sèche mais qui instille dans ses blancs la vibration d’une mélodie bouleversante.

Sur scène, un duo. Une image du couple. C’est lui qui prête vie à Earl et Doreen, Al et Betty, Burt et Vera, Lloyd et Inez… lui qui va soudain animer, au creux de la narration, une Ronde théâtrale à la Schnitzler où chaque geste, chaque inflexion de la voix se scrute à la loupe et au micro. Je souhai-terais que l’espace soit un carré magique, un sol doué de mémoire qui aurait le pouvoir de fixer toutes les traces du parcours de ces couples, tou-tes leurs trajectoires, leurs écarts, leurs impasses, leurs tentatives.

Pour ce cycle, L’atelier Carver s’ouvre à la col-laboration d’Eric Thomas, musicien-compositeur, qui apporte à ce récital son jeu et son écoute au plateau, si fine et sensible et à Isabelle Ronayette, qui prête son humanité et sa voix à toutes ces figu-res de femmes dans la tourmente.

On pourrait dire qu’en épousant une femme, on se dote d’une histoire. Et s’il en est ainsi, j’en déduis que désormais je suis en dehors de l’histoire, relégué au rang de l’anecdote (…) On pourrait dire aussi que c’est mon his-toire qui m’a quitté. Que je vais devoir conti-nuer à vivre sans histoire, ou que l’histoire va devoir se passer de moi désormais (…) C’est là qu’une idée germe en moi : celle que l’autobiographie est l’histoire du pau-vre. Et que c’est à l’histoire que je dis adieu.Adieu, ma bien-aimée.

« Sur le bout des doigts » R.C.

Propositions de l’atelier / cycles

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Propositions de l’atelier / les cycles

La vitesse foudroyante du passé

Cycle du temps

Les trois nouvelles ont pour « percept » commun une expérience critique du temps. Trois histoi-res qui mettent en crise la notion de durée. Trois spectacles qui appellent à l’invention d’un théâ-tre non-euclidien… et qui ont pour partenaire une station orbitale. Un cycle théâtral Urbi et… orbite !

Les trois formes s’inscrivent à l’intérieur d’un premier dispositif spectaculaire, l’observation en direct de notre planète par vidéo-streaming HD transmise depuis la station orbitale internationale (ISS-International Space Station).

La rotation de notre planète nous rappelle au pré-sent de la représentation. Elle bat le rythme de notre cœur de spectateur mais elle dicte aussi le temps imaginaire du spectacle. Depuis la station orbitale la nuit ou le jour dure environ 45 minutes. A l’intérieur du planétarium, obscurité et lumière obéissent à ce tempo. Les trois nouvelles, selon la fable, attendent leur mo-ment pour être racontée: soir, jour, matin... La lecture du spectacle se fait dans le perpétuel va-et-vient entre ces deux réalités relatives, dans l’interaction poétique de ces deux temps « fabu-leux ».

Toutes les petites choses que j’ai pu voir.

Performance musicale et théâtrale pour un musicien, une actrice et une station or-bitale (aube).

Une femme se réveille pendant la nuit. Elle n’est pas sure d’avoir fermé le portillon du jardin. Elle sort de chez elle en peignoir. Dehors, la pleine lune baigne le monde d’une lumière surréelle. Durant cette « sortie », la femme éprouve le pouvoir d’une vision ultra précise des choses autour d’elle. Cette expérience en premier lieu agréa-ble va finalement lui devenir insupportable. C’est que ce don de « clairvoyance » porté d’abord sur le monde visi-ble qui l’entoure, finit par se porter sur sa vie...

De quoi on parle quand on parle d’amour.

Spectacle pour quatuor d’acteurs et une station orbitale (crépuscule).

Venant chacun d’horizons différents, ayant eu chacun « une vie » avant d’être ensemble, deux couples, échouent à une table de cuisine. Ils boivent des coups en tentant de définir pour eux ce qu’est le vrai, le seul, le grand « Amour ». Mais aiment-ils comme ils le disent? Les esprits s’échauffent, les bouteilles se vident, puis le jour décline, les passions aussi, les esprits s’obscurcissent, l’alcool et les mots se tarissent. Il faudrait partir, bouger, continuer… Tous sont figés dans le crépuscule comme des lapins pris dans des phares. L’insoutenable inertie de l’être...

La femme de l’étudiant

Forme musicale poétique et dansée, avec des poèmes de Rainer Maria Rilke… et une station orbitale (nuit).

Réveillée dans son premier sommeil par un songe an-goissant, une femme lutte pour ne pas se rendormir. Elle fait tout pour que son mari qui lit à ses côtés veille avec elle. Quand celui-ci finit par succomber au sommeil, elle se retrouve seule. Livrée à des pensées délétères, aban-donnée par le sommeil même qui ne veut plus d’elle, elle se retrouve au milieu de la nuit comme au milieu d’un gué. Son existence la submerge. Tous les termes de sa vie se mélangent sans valeur de passé, de présent, et sans valeur d’avenir, non plus. Tout s’achève -ou tout commence- pour elle, par l’aube blafarde d’un lende-

main qu’il va bien falloir affronter.

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8 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

Les électrons libres sont des formes qui s’élaborent en lien étroit avec le territoire où elles se déroulent.

Performances, installations, expositions pho-tos, en « outdoor » ou in situ, projets partici-patifs …

Le bout des doigtsProposition d’une visite-fiction dans les mu-sées, lieux et monuments historiques.

Si vous dansiez ?Performance - Exposition photos - Edition.

Les chapelles d’écouteParcours de lecture animé par des amateurs après des ateliers de lecture à haute voix.

Carver dans la villeSous forme de jeux de piste, des nouvelles ont été disséminées dans la ville. Une carte permet de les retrouver.

Carver sous casqueDispositif d’écoute de nouvelles pour lieux collectifs.

Selon notre principe de « fréquentation », ces électrons libres offrent au public des entrées transversales dans l’univers de l’auteur. Ils peuvent graviter autour des cy-cles ou voyager librement dans l’espace.

Le bout des doigts Proposition d’une visite-fiction dans les musées, lieux et monuments histo-riques.

La nouvelle est le monologue d’un homme qui, passionné par la grande Histoire et doué d’une incroyable mémoire des dates et faits, tente de comprendre l’ordinaire histoire de son couple. Un évènement reste pour lui un fait inexplicable : le départ de sa femme, un soir après manger.

La visite-fiction En nous adaptant à chaque site, nous proposerons une vraie - fausse visite guidée. Un comédien se présentant comme un guide du lieu, mêlera pe-tit à petit aux commentaires officiels de sa visite la confession intime de ce bouleversant monolo-gue. De cette confusion entre petite et grande Histoire-naît un sentiment poignant : celui de l’incroyable ténuité de l’histoire de nos vies.

Le processus Une journée de repérage et de rencontre avec un ou plusieurs guides conférenciers permet de dé-couvrir le site et de choisir le parcours, les oeuvres sur lesquelles s’appuyer.Une écriture spécifique est faite pour chaque lieu..Quelques objets, éléments scénographiques lé-gers et/ou vidéo-projections sont choisis et instal-lés sur le parcours. Le public est convié pour une visite particulière d’environ 45mn.

Propositions de l’atelier / électrons libres

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Si vous dansiez ?Performance - Expo photos - Edition

La nouvelleUn homme divorcé veut faire table rase de son mariage en se débarrassant de l’ensemble de son mobilier. Il vide sa maison dans son jardin, recons-titue dehors son intérieur, allant jusqu’à brancher lampes, télé et appareils ménagers. Un couple de jeunes s’arrête …La situation crée une image saisissante, riche en significations, en implications et en retentisse-ments.

La performance Nous invitons plusieurs personnes à pratiquer cette expérience troublante où la sphère du privé devient publique : déménager une pièce de son intérieur, si possible dans son intégralité vers l’ex-térieur, le jardin, un parking, un trottoir, une rue. En lien avec la nouvelle, nous apporterons d’abord une réflexion sur la notion d’intérieur : mon in-térieur est-il mon intériorité ? Quelle nouvelle conscience ai-je de mon intérieur quand il est à l’extérieur, ? Comment le rapport avec chaque objet est-il subitement ravivé ? Quel est mon re-gard sur cette intimité subitement exposée ?

Plusieurs volontaires se prêteront à l’expérience dans un périmètre restreint, une rue, un quartier. Toute une zone sera donc exposée aux regards des passants créant l’étonnement...

Dans cette performance, il est évidemment ques-tion d’image. En écho, un photographe captera l’étrangeté des situations. Les clichés seront ex-posés et pourront donner lieu à une édition.

Le processus Rencontre avec un groupe de personnes pour une lecture de la nouvelle et une discussion autour de

la performance.Visite des pièces qui seront installées dehors. Prise de vues.Performance sur une journée. Prise de vuesAprès les ré emménagements, on se retrouve pour discuter de l’expérience.Exposition photos, sans doute un mixte de petits et de grands formats qui rendent compte des dif-férentes échelles. Un projet d’édition pourra y être associé.

Création automne 2015 ou printemps 2016 en par-tenariat avec le Théâtre Ici et Là de Mancieulles

Les chapelles d’écouteParcours de lecture animé par des ama-teurs après des ateliers de lecture à haute voix.

«Ray pratiquait une forme d’art qui implique un cer-tain rapport d’échange et d’écoute voisin de celui qui s’installe dans un confessionnal. Il était persua-dé que s’il s’y adonnait de tout son cœur, cela aurait des répercussions dans la vie de ses lecteurs. » Tess Gallagh

La performance Les spectateurs sont invités à suivre un parcours de lecture qui les amènera dans des lieux inédits ou réinventés : à domicile, dans une chambre, un bureau ou dans les recoins réaménagés d’un théâ-tre. Autant de lieux pensés comme des chapelles d’écoute. Chaque spectateur écrira son parcours au hasard des rendez-vous qu’il choisira.

Le processus Après un stage de lecture, nous proposerons à une quinzaine de participants de lire chez eux, seul ou à plusieurs, une nouvelle.Nous travaillerons sur les conditions, les lieux et les rituels d’écoute : choix du lieu chez soi, de la posture, des conditions d’accueil pour un ou plu-sieurs spectateurs, selon quelle adresse ...Toutes les questions qui conditionnent, accompa-gnent, révolutionnent la perception d’un texte. .

Propositions de l’atelier / électrons libres

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10 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

Propositions de l’atelier / électrons libres

Carver dans la ville Sous forme de jeux de piste, des nouvel-les ont été disséminées dans la ville. Une carte permet de les retrouver

La performance Des nouvelles de Carver sont disséminées dans la ville. Elles offrent autant de points de lecture in situ. On les trouve sous des formes et sur des supports différents : affiches collées sous un pont, courrier à retirer dans une boîte aux lettres, his-toires proposées à la carte d’un café, feuilles ac-crochées à un arbre, ... Une carte permet de partir à la recherche de ces « topos » pour une expérience de lecture sauvage au rythme de la ville. Pour les gens non informés la découverte de ces textes sera fortuite…et bien-venue.

Le processus Trois rdv seront prévus avec les équipes des lieux d’accueil. Mise en commun de leur connaissance du terri-toire : urbanisme, tissu social, partenaires… Elaboration des supports artistiques : nature des supports, graphismes, communication. Choix des nouvelles en échos avec les « topos » sélectionnés. Pour les partenaires qui le désirent nous fournirons des supports déjà élaborés.

Carver sous casqueDispositif d’écoute de poèmes accompa-gnés de traitement électro-acoustiques-pour lieux collectifs.La performance Le dispositif sous casque permet d’aller chuchoter au creux de l’oreille des gens. Il favorise la per-ception d’une double réalité : celle que je vois et celle que j’entends. Il donne l’illusion de pouvoir discerner parmi le brouhaha du restaurant ou du hall la voix singulière des pensées d’un homme, d’une femme. Sans bouger, il invite, par le son et la musique, à suivre ces pensées, à partir ailleurs, à s’évader. C’est faire l’expérience poétique et troublante d’une « réalité augmentée ».

Le processus Par un dispositif adapté à chaque lieu, les «pas-sants» signalent leur désir d’écouter une nouvelle : un casque est mis à leur disposition.Deux comédiens munis de micros HF et un musi-cien jouent en direct et mixent musique et texte dit. Ils sont visibles et discrets, ils se fondent dans ce quotidien comme une humanité anonyme : seuls les auditeurs entendront les monologues in-térieurs, sans forcément voir d’où ils viennent. A certains moments, comme des apparitions, les comédiens hanteront l’espace, venus d’un autre temps, d’une autre vie, d’un autre lieu, puis conti-nueront leur chemin.L’histoire est finie, l’auditeur enlève son casque, la réalité se simplifie.

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Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015 11

Philippe Lardaud metteur en scène et comédien

Formé à l’ENSATT puis au Conservatoire National Su-périeur d’Art Dramatique, son parcours de comédien est marqué par plusieurs compagnonnages. Celui de Jacques Lassalle, sous la direction de qui il joue Piran-dello, Labiche, Molière et Jon Foss, de Christophe Mal-tot au TGP d’Orléans et celui de Jean Boillot, directeur du Nest-CDN de Thionville-Lorraine, qui le dirige dans un grand nombre de ses spectacles.

Il intègre en 2010 la Compagnie Facteurs-Communs au côté de Fred Cacheux et David Martins, structure collégiale au sein de laquelle il développe ses propres projets.

Mon désir de mise en scène est né d’un parcours d’ac-teur comblé. Ayant souvent la faveur des grands plateaux, j’ai ressenti le besoin de travailler sur des formes légè-res permettant d’aller à la rencontre d’autres publics, sur d’autres terrains. Cette attention portée à la représenta-tion comme « rencontre » me conduit vers le choix d’un théâtre narratif, un théâtre « de plain-pied » où l’acteur est dans une adresse directe avec le public. J’ai besoin d’appuyer ce théâtre du « dit » sur des écritures fortes. J’ai besoin de la voix singulière d’un auteur pour dire le monde qui m’entoure. Je ne cherche pas à mettre en scène un texte en lui-même, mais ses jeux d’échos en nous, ses effets de lecture. Je veux faire en sorte que le spectateur accède naturellement à cette écriture au tra-vers d’une expérience sensible, sensorielle, qui le place en son cœur même.En 2006, après une commande de lecture, je découvre le pouvoir performatif de la langue de Jean Giono, sa gran-de oralité. S’ensuit la création d’Un roi sans divertis-sement, un feuilleton théâtral de forme égère fait pour «battre la campagne », jouée une cinquentaine de fois..En 2014, avec Les gens de Dublin, banquet théâtral d’après James Joyce, je poursuis mon engagement dans un théâtre de proximité tout en l’enrichissant d’une ré-

flexion sur l’hospitalité et d’une proposition participa-tive. Avec Joyce, je découvre une littérature de l’intime, une écriture « épiphanique » qui nous éveille à une révé-lation qualitative du monde.

Isabelle Ronayettecomédienne

D’abord formée à l’École Régionale d’acteurs de Cannes (Intervenants : Andrezj Seweryn, Jean Claude Penchenat, Peter Brook, Robert Cantarella, Dominique Liquière…), puis au Conservatoire National supérieur d’Art Dramatique dans la classe de Philippe Adrien, Daniel Mesguich, Catherine Heigel, atelier avec Jac-ques Nichet. Elle a ensuite suivi une formation à l’Institut Nomade sur la technique de la scène au théatre de Strasbourg et des stages de mise en scène avec Jacques Lassalle et Lev Dodin.

Elle a mis en scène « Sextuor Banquet » de Armando Lla-

mas en 1996 ; « les Muses Orphelines » de Michel-Marc

Bouchard en 1999, « On ne badine pas avec l’amour » de Alfred de Musset en 2002. Elle a joué sous la direction de Jean Boillot, Frank Hof-fmann, Laurent Laffargue, Pierre Laneyrie, Jacques Ni-chet; Hans Peter Cloos, André Tardy, Eugène Green.

Virginie Merlinscénographe et costumière

Diplomée en scénographie de l’école des arts décora-tifs de Paris, à partir de 1995, elle travaille comme scé-nographe avec entre autre : Pierre Ascaride, Philippe Delaigue, Michel Didym, Cécile Backès, Jean Boilot et parallèlement comme costumière au CNSAD pour leur «journèe de juin» avec de nombreux professeurs met-teur en scène.Depuis 2006 elle travaille régulièrement à la création de costume à la Comédie Française, L’innattendue de F.Melquiot ; m/s T.Hancisse, La mégère apprivoisée de Shakespeare ; m/s O.Korsunovas, La dispute de Mari-vaux ; m/s M.MayetteMystères et fabulages de Dario Fo ; m/s M.Mayette, Le loup d’après M.Aymé ; m/s V.Vella, Andromaque de J.Racine ; m/s M.Mayette, Bérénice de J.Racine ; m/s M.Mayette, Une histoire de la comédie française de C.Barbier ; m/s M.Mayette, Phèdre de J.Racine ; m/s M.Marmarinos. Elle réalise la scénographie et les costumes pour Les gens de Dublin, banquet théâtral. ..

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12 Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015

Eric Thomasmusicien, compositeur

Musicien, compositeur, programmateur artistique, desi-gner sonore, artiste touche-à-tout ... ce qui fait son(s) !Début 80, formation aux techniques du son dans la cui-sine familiale : démontage de magnétophones, sou-dures à l’étain, premiers essais de multidiffusion. En-registrements et montages sur bandes 6.25. Premières cartes postales sonores. Puis un ZX 81, comme premier ordinateur personnel. Dans la foulée, une formation musicale autodidacte débutée avec une basse électri-que. 1983. Après plusieurs groupes montés au lycée et à la fac, plusieurs bandes sons pour des films de copains, des enregistrements live et studio (sur 4 pistes), il se lance professionnellement. Il sera tour à tour et tout à la fois, réalisateur de courts-métrages de fiction, com-positeur, recorder, perchman, ingénieur du son fiction et documentaire, comédien, guitariste, chanteur… Tout ce qui fait son l’enchante, le berce, le séduit. Il trouve ainsi naturellement sa place dans des projets trans-genre, où il fait le lien entre musique(s) et son(s), en-registrements et live, matière sonore et autres champs artistiques: théâtre, danse, texte… 90. Il se tourne vers l’utilisation d’outils électroniques et vers une pratique plus poussée de l’improvisation . Commence à apparaître également une démarche ar-tistique propre (performances/ expos). Il continue de-puis à mettre à mal les étiquettes, à travailler en solo comme en équipe, en France comme à l’international. Ainsi, on l’a vu enregistrer/bruiter/mixer des films de Bollywood, produire des disques, en réaliser d’autres, imaginer et mettre en place des systèmes de multi-dif-fusion, co-écrire des scénarios… mais aussi bien sûr préparer sa guitare électrique sur un plateau de théâ-tre ou composer des musiques de films.

«Je veux trouver la musique, pas la composer», trouve-t-on dans un ouvrage du compositeur Tom Johnson. Depuis

toujours, cette phrase interroge ma façon de travailler,

d’appréhender les choses.

Emmanuelle Gramamédiation culturelle, production

Son goût et sa pratique du chant et de l’improvisation vocale l’amène à accompagner professionnellement des projets artistiques à partir de 2000. Elle collabore entre autre avec Serge de Laubier Puce Muse, Roland Auzet, Alexis Forestier Les endimanchés, le festival Wormholes dirigé par Didier Petit. François Pilon et Catherine Dubois Inextenso93... et actuellement avec la compagnie Ouïe/Dire. Elle a été en charge de l’ad-minstration de L’ANRAT (2002/2003) et de l’Echangeur à Bagnolet (2005/2007). Depuis 2008, elle administre la compagnie Facteurs Communs, Elle intervient particulièrement pour les projets parti-cipatifs dans Le Photomaton de la cie Théâtre à Grande Vitesse en tournée CCAS... et avec Frédéric Le Junter, collection de Sons de bouche, ciné-concert Calais.doc, Faites des Petits Bateaux en résidence au Bateau Feu scène nationale de Dunkerque, traversée de L’Ecluse, Derrière le hublot – Capdenac, Les gens de Dublin, banquet théâtral mise en scène Philippe Lardaud.. Elle accompagne les projets tant pour l’administration de production que pour la médiation culturelle en ima-ginant à chaque fois la rencontre entre public, environ-nement et création.

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Facteurs Communs / L’atelier Carver / mars 2015 13

Au quotidien, la compagnie Facteurs Communs, à l’op-posé du désir de troupe, cherche à créer un outil de rencontre et de partage, tisser des collaborations avec des institutions, des acteurs, des metteurs en scène, des auteurs, des musiciens, des plasticiens... Nous souhaitons faire entendre la singularité d’écri-tures contemporaines et classiques, éloignées dans le temps et l’espace, font résonner différemment notre univers quotidien.C’est un travail en équipe, un engagement dans le sen-sible qui relève pour nous du poétique et politique. C’est l’héritage d’une idée de décentralisation théâtra-le : aller sur place, s’engager sur le terrain et converser avec les gens, dans la durée. La compagnie Facteurs Communs veut favoriser l’es-pace du débat, de la parole et de la réflexion. Elle s’ins-crit dans un large réseau, le réseau informel des artis-tes appartenant à une même génération, qui tentent de rester en dialogue, en travail, en lecture, en éveil.

2003 Création de MOJO, de Jez Butterworth, mise en scène Fred Cacheux, joué plus de 80 fois.

Festival d’Avignon 2004 : Fédération réunissant dans un même lieu 6 spectacles dans un projet de mutua-lisation.

2007, Création Pourquoi mes frères et moi on est par-ti… Mise en scène Vincent Primault, d’Hédi Tillette de Clermont Tonnerre, résidence d’écriture Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, coproduction Fédération des Amis du Théâtre Populaire (FATP) soutien Minis-tère de la Culture – DMDTS et de l’ADAMI.

2008, Création Port du Casque Obligatoire de Klara Vidic, Mise en scène Fred Cacheux, créée au Théâtre de L’Aquarium, Soutiens : SACD, DRAC, ADAMI.

De 2009 à 2011 Résidence au théâtre de Chelles et à Act Art 77 créations et nombreuses actions sur le ter-ritoire.

2009 Mammouth Toujours ! Créé au théâtre de Chel-les, écrit collectivement par David Martins, Fred Ca-cheux et Philippe Lardaud avec la complicité de David Maisse et les oreilles bienveillantes de Frédéric Le Jun-ter. Plus de 50 représentations, Scènes rurales Act Art 77, Scène conventionnée de Troyes, Théâtre municipal

de Montluçon, Musées de la préhistoire de Nemours, Solutré, les Eyzies, Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq, tournées CCAS …

2009-2011 Collection de Sons de bouches, projet par-ticipatif de Frédéric Le Junter assisté de Emmanuelle Grama, Festival Excentrique, Les Tombées de la nuit, La Dynamo de Banlieues Bleues.

2010, L’Histoire du Tigre, Dario Fo. Un projet de David Martins, mise en scène Fred Cacheux et David Maisse crée au Théâtre de Chelles en tournée dans les Scènes Rurales Act Art 77.

2011 2012 Faites des Petits Bateaux projet participatif de Frédéric Le Junter assisté d’Emmanuelle Grama, en résidence au Bateau Feu, scène nationale de Dunker-que.

2011 Reprise de Un Roi sans divertissement de Jean Giono théâtre récit, mise en scène Philippe Lardaud. Créé en 2004 pour le réseau des médiathèques de Poi-tiers et du Doubs, il est repris à la librairie La Galcante, la maison de Jean Giono à Manosque, Centre culturel de Sousse …

2012 L’écluse, projet participatif de Frédéric Le Junter assisté d’Emmanuelle Grama.

2014 Les Gens de Dublin, banquet théâtral, d’après la nouvelle The dead de James Joyce, mise en scène Philippe Lardaud, projet participatif crée au Théâtre Ici et Là de Mancieulles, en tournée au théâtre de Chelles, Scènes rurales d’Act Art, …

2015 Comédiens permanents au TNS pendant plusieurs années, Fred Cacheux et David Martins retrouvent une activité plus importante au sein de la compagnie.

2015 Ouverture de L’atelier Carver par Philippe Lar-daud.

2016 Création Le Cabaret DAC, mise en scène Fred Cacheux d’après des textes de Pierre Dac, humoriste alsacien.

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