8
Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Le sens du nom “Italia„ Author(s): S. P. Cortsen Source: Latomus, T. 2, Fasc. 3 (Juillet-Septembre 1938), pp. 157-163 Published by: Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41515464 . Accessed: 14/06/2014 13:46 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Latomus. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le sens du nom “Italia„

Embed Size (px)

Citation preview

Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Le sens du nom “Italia„Author(s): S. P. CortsenSource: Latomus, T. 2, Fasc. 3 (Juillet-Septembre 1938), pp. 157-163Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41515464 .

Accessed: 14/06/2014 13:46

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toLatomus.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le sens du nom '

Italia

Je voudrais, a propos d'un article recent de K. Olzscha (1), reprendre a mon tour le probleme pose par le nom Italia .

Dans la bibliotheque d'Apollodore (2), nous trouvons ce seignement: Tupprivol... hoikbv tov Taupov IxaXecrav. F. Skutsch ne cite pas le passage dans son article de Pauly-Wissowa (3). Heyne et Wagner (4) declarent le passage faux. II reste en tout cas chez Apollodore le temoignage d'une tentative ancienne pour expliquer le nom de Tltalie : le pays se serait appele ainsi d'apres un des taureaux qui se serait detache du troupeau enleve a Geryon par Hercule et qui .aurait nage vers la Sicile et Tltalie. Une autre version nous est donnee, d'apres Timee, par Varron (5) : Graecia... antiqua tauros vocabat focuXou*;, a quorum multitudine et pulchritudine et foetu vitulorum Italiam dixerunt. Enfin il faut citer Thypothese faisant deriVer Italia de vitulus, que nous voypns attribuee a Hellanikos par Denys d'Halicarnasse (6) et pretee a Pison par Varron (7) : Denique Italia a vitulis, ut scribit Piso.

Le mot h = « tete de betail » n'existant nulle part dans la litterature grecque, il faut considerer Thypothese de Timee comme tout a fait invraisemblable.

S^lon Lackeit (8) et Walde (9) la derivation de l'italique vitulus est suspecte : « Ankniipfung an vitulus , umbr. vitiuf, vitulos, als « das kalberreiche » ist verdaclitig ». II faudrait sup- poser, disent Lackeit et Olzscha (10), que le mot serait parvenu aux Romains par 1* intermediate des Grecs de l'ltalie meridio-

(1) Der Name Italia und Etruskisch Ital dans Studi Etruschi, t. X (1936), pp. 263-275.

(2) II, 5, .10, 9. (3) Real Enc., art. Etrusker , t. VI, col. 775 sq. (4) Apud Olzscha, op. cit., p. 263, n. 1. (5) De re rustica, II, 5, 3. (6) I, 35. (7) De re rustica , II, 1, 17. (8) Pauly-Wissowa, Real Enc., Suppl. Ill, col. 1246. (9) Ldt. etym. Worterbuch, 2« 6d., art. Italia. (10) Pour ce qui suit, Olzscha, op. cit., p. 264-265.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

158 S. p. CORTSEN

nale et aurait ainsi perdu son v- initial. Je reviendrai plus loin sur cette conclusion qui me semble completement erronee et je suivrai pour 1* instant le raisonnement d* Olzscha qui declare que 1'< on n'a plus besoin de ce detour, si Ton fait deriver Italia de Tetrusque ital ». Ce qui gene un peu Olzscha, c'est que, dans les monnaies osques, nous trouvons Vtteliu = Italia ; mais ce pourrait etre une formation nouvelle du dictionnaire osque, causee par la theorie de vitulus. Ainsi, il faudrait donner le premier rang a Thypothese d'Apollodore : 1* Italic est un « Rin- derland ». On pourrait s'etonner que les Etrusques aient prete un tel mot a leurs voisins qui cultivaient la terre tandis qu'eux- memes n'en faisaient rien; mais il est impossible de faire le compte des mots empruntes.

Olzscha pense done que vitulus et ital sont lies etymologique- ment : le sens et la forme sont approximativement les memes. Olzscha cite encore Macrobe (1): Sunt qui aestiment Idus ab ove « iduli » dictas , quam hoc nomine vocant Tusci et omnibus Idibus immolatur a flamine. Ce texte nous donnerait, d'apres Olzscha, un etrusque *itul ; mais un tel mot ne se trouve nulle part dans les textes etrusques. Le passage de Macrobe semble devoir eclairer une expression incomprehensible de la langue des sacrifices : ovis idulis. Mais Olzscha suppose que *ifu/ est a rapprocher de ital (2) malgre la difference de forme et de sens, et qu'il a existe un mot etrusque *it(i) = « taureau » a cote de Titalique vitulus .

Le mot etrusque ital se trouve dans la deuxieme section de la grande inscription de Santa Maria di Capua, lignes 9-10 (3); je citerai le passage d'apres la lecture de Vetter qui n est pas encore publiee (4) : snuza in . tehamai. 0i cuveis . caftnis. f(a)n/ir(i) marza in. tehamai. 0i ital. sacriu. tus. e.cun. zai. itial. yuscuv. se.

II n'existe aucun doute sur le sens du mot utuse (je pense que utus ecun est mis pour utuse ecun)= « donnez ». Olzscha (5) compare - et peut-etre avec raison - sacri utuse avec le latin

(1) Sat., I, 15, 16. (2) La presence d'une voyelle flottante en syllabe non accentuee inai-

querait l'origine 6trusque. (3) Cf. Cortsen, Inhalt der etruskischen Tontafel von S. Maria di Capua

Vetere dans Studi Etruschi, t. VIII (1934), pp. 227-246. (4) A deux reprises, imm6diatement avant et immediatement apres le

passage que je cite, figurent lee mots riQnai tul tei qui signifient peut-etre : « Pour don, posez ceci ».

(5) Op. cit., p. 268.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

LE SENS DU NOM « ITALIA » 1 59

sacrificare; f(a)nari est une sorte de gerondif qui veut dire a peu pres la meme chose que utuse; le sens de Timperatif scuvse est analogue (1).

Tous les etruscologues considerant cuveis et ital ( itial ) comme des offrandes, la glose d'Apollodore nous donne, d'apres Olzscha (2), une base solide pour la traduction; ital signifie « taureau » et itial en est une variante orthographique, due a une faute d'ecriture ou se referant a la forme originale *it(i). En outre, comme cuveis de la ligne 9 se trouve au meme endroit qu' ital de la ligne 10, Olzscha admet que la traduction de Trombetti (« vache ») est vraisemblable (3) bien qu'il vienne d'appeler cette traduction « eine Kuriositat » (4) parce qu'elle est due a une fausse etymologie. Les dernieres pages de 1* article d'Olzscha ne contiennent que des idees fantaisistes.

Je crois que itial nest pas du a une faute orthographique; il faut y reconnaitre la forme primitive dont ital est la contraction : dans bien d'autres textes, nous trouvons la voyelle double et la voyelle simple ensemble parce que Tetrusque revele partout la tendance a la contraction des voyelles.

Quant a tehamai, Olzscha traduit ce mot, d'apres le contexte seulement, par « rite » (5). 11 faut a ce propos citer un passage de Caton (6) : hamae, urnae oleariae, urcei aquarii, urnae Vina - riae, alia vasa ahenea Capuae, Nolae. Comme les mots de I' instrumentarium sont en grande partie les memes en Italie, en Grece, en Asie Mineure, etc. et que -i est en etrusque une desinence de locatif, on serait en droit de traduire tehamai « dans une ecuelle de bronze » (te ? en tout cas nom de matiere) (7), d'autant plus que le texte de Capoue contient plusieurs autres denominations d'ecuelles, de vases, etc. (8).

(1) Sur ces verbes, cf. Cortsen, op. cit., p. 242. (2) Op. cit., p. 267. (3) Trombetti, La lingua etrusca (Elorence, 1928), 204. (4) Olzscha, op. cit., p. 266. (5) Ibid., p. 274. (6) De agric., 135. (7) Sur tehamai, cf. Cortsen, op. cit., p. 239. Walde, L.E.W., : « ama,

richtiger hama « Feuereimer » ( seit Cato), ap.t< « Nachttopf », &p.vtov « Opferschale », apiT) « Schaufel », von * sem schopfen ». II me semble que le contexte de Caton interdit la traduction « puits d'incendie »; ce doit 6tre it peu pr&s la m§me chose que chez Plaute : « puieoir ». Mais les mote de cette esp6ce s'emploient souvent dans des sens tout k fait diffSrents, par exemple qpidtXr] ; (^)ama = « recipient » ee trouve encore au moyen &ge, Atti di S. Bene- detto di Orleans (ann6e &25) : minister ingressus cellarium invenit evanuisse vinum, exceptis tribus hamis.

(8) Cf. Cortsen, op. cit., p. 237-240.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

l6o S. P. CORTSEN

ca0n(i), que nous trouvons si souvent dans la section X de Inscription d'Agram (1), a ete traduit « lait » par Bugge. Je prefererais, pour ma part, adopter le sens de « miel » ; en tout cas, il s'agit d'une boisson; sur les bandelettes de la momie nous trouvons (2) : eriac esi. caftnis. heci= « alors placez ( heci ) une ecuelle (esi) avec du cathni ».

0z est un adjectif specialement lie au mot vacl=libatio et signifiant « bon » ou quelque chose d'analogue (3).

zai dans 1' inscription de Capoue, se trouve le plus souvent dans la formule tur zai(i)s ^a0ce = date vas meri, ou il est sub- stantif; il est pris ici comme adjectif =« pur » (4).

A la ligne 21 du meme texte, dans le passage timavilu tule i/tir , le mot itir a l'air d'un pluriel et je Tai compare avec it(i)al que j'ai traduit « Traubengetrank » (5) (itir= « des rai- sins ») ; it(i)al doit etre une sorte de vin. 11 est d'ailleurs a noter que vin(u)m de Inscription d'Agram ne se rencontre pas dans 1* inscription de Capoue.

Dans snuza et marza j'incline, comme Olzscha, a voir des adverbes « premierement, alors, puis ».

La traduction que je tenterai ici est naturellement tres incer- taine; mais on verra, j'espere, qu'il n'y a pas la moindre raison de supposer la presence de i>oms de betes dans notre texte : « Pour commencer, dans une ecuelle de bronze posez du bon miel frais ( 7 cuveis), alors dans une ecuelle de bronze offrez en sacrifice du bon vin, donnez (versez) ce vin pur a la terre

(??^u) (6) ». II me semble aussi que la traduction de it(i)al par « taureau »

s'accorde mal avec T autre texte ou nous trouvons le mot, a savoir Tinscription d'un vase bien connu de la Tomba del Duce a Vetulonia. Cette fois, c'est la forme i0aZ que nous trouvons, mais on sait combien -t et -0 se substituent souvent l'un a 1* au- tre et parfois alternent dans un meme texte (7). Cette inscrip- tion de la coupe de Vetulonia, nous devons surement la lire en separant les mots ainsi (8) rtac eme uru f0aZ 0iZ en iftal iy eme

(1) Cette seotion donne dee regies pour les eacrifices aux morts. (2) X, T, 4. (3) CORTSEN, OP. Clt., p. 241. (4) p. 240. (5) Ibid., p. 241. (6) Cf. funde humi. (7) De m§me Pallottino, dans le lexique qui fait suite a ses Eiemenii ai

lingua etrusca (Florence, 1936) p. 93, aub verbo : it! 0a/. (8) Lee mots se suivent sans solution de continuite.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

LE SENS DU NOM « ITALIA » l6l

mesnamer tansina mulu (1). A propos de ce texte qui semble tres peu favorable a sa traduction de ital, Olzscha ecrit (2) : « Vielleicht kommt das Wort ital als fOaZ auch in der beriihm- ten Inschrift auf der Tasse von Vetulonia vor; dann wiirde es sich um ein Gleichnis von der Kraft des Stieres handeln En ce qui me concerne, je m'avoue incapable de traduire 1* in- scription d'une maniere sure; seuls les mots tansina mulu me paraissent of f rir une certitude complete : «T ansina (3) donna» ; mais j'incline a croire qu'il s'agit d'un voeu pour celui qui rece- vra le vase comme present : « Quand tu bois en moi (eme) du bon vin, que le vin reconforte comme (iy) Tansina a fait (donne) des voeux en moi (comme Tansina le desire, le souhaite) ».

Pour conclure, je considere done comme certain que ital desi- gne une chose offerte en sacrifice ; quant a la traduction « tau- reau » elle n'est rien moins que sure; il semble plutot qu'il faille voir dans le mot une sorte de breuvage, peut-etre du vin.

Par ailleurs je m'etonne qu'Olzscha n'ait pas examine com- ment sa theorie pouvait s'accorder avec la tradition historique. Ce point de vue est cependant tres important. II me parait done bon de presenter quelques observations a ce propos.

Je citerai d'abord Aristote (4): <J>a<rl yap oi Xoyiqi... 'kalov Ttva yevsaOat, (3a<n)ia t9)<; 0£v(OTp(a<;, a<p' o5 to ts ovojxa |Ji£Ta(3aX6vTa<; 'Ito&Xouc <xvt' OivwTpwv x)v7i97jvai xal t r^v ax-iV tocuty^v ttJs Eupcoiciric 'lTa)iav Toiivojjia Xa^eJv, oar' T£Tuyy)xev £vto^ otica toG xoXtcou tou ExuXX^twoO xal toO Aa^riTUOU' ditiyzi 8e Tauxa arc' a 6oov

Tifjiepac;. Strabon (5) nous donne une phase plus tardive de cette tra-

dition: ̂ (rl o"Avt ioyos T(j) lufiplT?^ 'ha/ia; <ruyypafJifJiaTt. TauTYjV 'Ixa^iav x^Qyivai, xal xspl Tatars <xuyypa<p£t.v, irpOTspov o' OJvwxpiav xpocayopeueaOau "Opiov o'auT*ri<; airocpaivei xpo; [xev t<J) Tuppyivixcj) icfiXayfii to auTO oir&p xal tt^ BpeTTavta? ecpajjiev, tov Aaov TroTaji.ov, arpoq os T(j) Swehxy TO MeTawovTiov. TrjV ok TapavT (v^v, rt <ruvs yjr'$ T(j) MeTaxovTitj) £xto; ttJ? 'kaXia; dvo|xa^ei., 'Iairuya; xaXwv. "En

S'avwTepov OfvwTpoii? T£ xal 'ka^ou; fjiovous if r' xoLkzieftca t ou<; £vto; ToO 'I<t9{JL0U TTpOq TOV HlXsXlXOV X£x)a|Jl£VOU^ TCOpOjAOV .

Ainsi « Italie » etait a Torigine le nom de cette partie de la peninsule qui etait situee le plus au sud, approximativement la

(1) Le texte a souvent 6t6 citS. On le trouvera par exemple dans P allot- ting, op. cit., p. 85.

(2) Op. cit., p. 274. (3) Cf. le nom latin Tanusius. (4) Polit., 1329, b, 9 sq. (5) VI, 254, 4.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

l6 2 s. P. CORTSEN

Calabre actuelle. De la le nom s'etendit toujours davantage vers le nord et, pour commencer, vers la Grande Grece. Mais en ce qui concerne les Etrusques, nous ne savons rien de la Calabre pas plus que de la Sicile. II faut done reprendre Thypothese de vitulus que Lackeit a trouvee suspecte.

Dans Touvrage de Nissen, qui a parle lui aussi de Temploi antique du terme « Italie » (1), nous voyons cites les noms Tauris, Taurocini, Taurianum ( Tauromen(i)um), etc. qui souli- gnent l'exactitude de Thypothese de vitulus (2). Si on admet celle-ci, 1' Italie entre dans une longue serie de noms ethniques d'origine religieuse. Nous savons en effet que le dieu taureau etait venere comme un pere commun par les tribus osco-sabel- liques. Rappelons aussi que la tradition religieuse est la plus sure de toutes. Par consequent, il faut supposer qu'une tribu adorant le taureau a habite en Calabre. Elle nous y a laisse le nom de Mamertium. Comme il est demontre qu'en Italie - dans d'autre pays aussi d'ailleurs - les tribus ont porte un nom avant les provinces, Itali doit etre plus ancien qu' Italia, C'est ce qui explique egalement 1' absence de termes comme Marsia, Paelignia, etc., tandis qu'on a toujours eu Marsi, Pae -

ligni, etc. Le nom Itali /Italia s'appuye sur un fondement reli- gieux et historique, parce que, dans la phase religieuse ou se trouvaient les vieux Italiques ainsi que les Romains, les adofa- teurs d*un dieu se faisaient les descendants de ce dieu : Romu- lus et Remus sont les descendants du loup et, ainsi que le veut P. Kretschmer, il est probable que Picentes signifie « les jeunes pics », les descendants de Picus. Ainsi tout concorde : Itali veut dire « les jeunes taureaux ». Et lorsqu'on veut localiser dans la Calabre actuelle une tribu adorant le taureau, les noms de la forme Tauro- sont particulierement convaincants.

On comprend egalement par la Tosque Vtteliu et les noms Vitellius, Vitellia, etc. (3).

II n'est pas difficile d'expliquer comment le v- initial a dis- paru. Si I* on suppose que le terme « Italie » a ete adopte par les Grecs de la Grande Grece avant 400 approximativement, cette lettre devait etre eliminee comme tous les autres F du grec occidental. Les Romains, eux, ont admis Italia sans -v,

(1) Italische Landeskunde, t. I (Berlin, 1883), p. 57 eqq., p. 86 eqq. (2) Sur la question, cf. en dernier lieu Whatmough, The foundations of

Roman Italy , p. 337. (3) Monnaies avec Viteliu : Conway, n° 199 sqq. ; Catalogue des monnaies

du British Museum (Geuebbe), II, 327, n° 18 (cf. nos 41-42). Les monnaies sont du temps de la guerre sociale.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

LE SENS DU NOM « ITALIA » 1 63

parce qu'ils etaient lies avec les Grecs civilises (1) et non avec les pasteurs de Calabre (2). Quant a e/a et e/f (*Vete- lia/ Italia), il n'y a pas la matiere a difficultes (3).

Mes conclusions sont done les suivantes : si ital signifie «tau~ reau» en etrusque, il s'agit d'un mot emprunte aux Italiques et le passage d'Apollodore ne presente par consequent aucune valeur; mais il est bien plus vraisemblable que 1' etrusque it(i)al est un tout autre mot et qu'il designe une boisson, peut-etre du vin.

Copenhague. S. P. CORTSEN.

(1) A ce propos, on peut peneer k l'importance culturelle d© la cit6 de Cumes.

(2) J'avais pens6 pendant un moment a une correspondance entre T6trusque ital= « du vin (?) » et Olvu)xpta Mais les t^moignagee histo- riques m'ont montr6 rimpossibilit6 de cette hypothfcse. L'OtvuJTpta doit avoir 6t6 occup^e par des Grecs dans le pays desquels la vigne ne croiesait pas si abondamment que dans la Calabre, dont lee vins sont encore c£lfebres aujourd'hui.

(3) S'ar e/a, cf. Krahe, dans Indogermanische Forschungen, t. XLIX, p. 163 eqq. ; eur e/i, Whatmough, op. cit., p. 336 et aussi Blumenthal, Die Iguvinischen Tafeln, p. 66.

This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 13:46:14 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions