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Compte-rendu de la séance du 5 et 6 décembre 2003 VENDREDI 5 DÉCEMBRE 2003 THÈME : «LA LANGUE TUMORALE ET FONCTIONNELLE » COORDONNATEUR :PROFESSEUR J.CH.BERTRAND (PARIS) Introduction du professeur J.Ch. Bertrand ANATOMIE — PHYSIOLOGIE Anatomie de la langue chez le foetus humain G. Toure, C. Vacher (Hôp. Villeneuve St. Georges — Hôp. Beaujon — Paris) Résumé : L’étude de l’anatomie de la langue est difficile à appréhender chez l’adulte en raison de l’intrication des fibres musculaires qui la constituent. Chez le fœtus, il est plus facile d’étudier la morphologie linguale et de séparer les différents muscles qui la constituent. Nous avons réalisé des coupes fron- tales semi-sériées d’une langue de fœtus âgé de 32 semaines post-conceptionnelles. Cette étude permet de mettre en évi- dence des particularités de la langue foetale et de mieux com- prendre la morphologie de la langue adulte. Étude anatomique des anastomoses nerveuses intra- linguales par la méthode de Sihler G. Toure, C. Vacher (Hôp. Villeneuve St. Georges, Hôp. Beaujon, Paris) Résumé : Alors que les nerfs moteurs et sensitifs de la langue sont connus depuis longtemps, le trajet de ces nerfs dans la langue et les anastomoses qui les réunissent dans la langue ont été très peu étudiés. Nous avons utilisé pour la première fois chez l’homme la méthode de Sihler qui est une technique de coloration des nerfs et d’éclaircissement des autres tissus asso- ciés à une dissection de ces nerfs dans la langue pour mettre en évidence leur trajet et leurs anastomoses. Les anastomoses sont multiples entre les nerfs moteurs glosso-pharyngien et hypo- glosse et même entre le nerf hypoglosse et le nerf lingual à l’intérieur de la langue. L’intérêt fondamental et clinique de ces anastomoses est discuté. Étude morphométrique du nerf hypoglosse. Applications à l’anastomose hypoglosso-faciale C. Vacher, G. Toure, MC. Dauge (Hôpital Beaujon, Hôp. Villeneuve St. Georges, Hôp. Bichat- Paris) Résumé : Le nerf hypoglosse est encore utilisé régulièrement dans la réanimation des paralysies faciales. Compte tenu des conséquences du prélèvement de la totalité du nerf sur la langue, d’autres techniques de prélèvement partiel ont été proposées. Pour étudier l’intérêt de ces différentes techniques, une étude morphométrique de la surface fasciculaire du nerf hypoglosse au niveau de la partie proximale et de la partie distale du tronc du nerf et au niveau de l’anse cervicale a été effectuée. Elle montre que la surface fasciculaire présente des variations individuelles importantes, et que notre étude ne plaide pas pour l’utilisation de l’anse cervicale dans la neurotisa- tion du nerf facial. Des techniques de prélèvement partiel du nerf hypoglosse paraissent anatomiquement valides. Langue et goût B. Ruhin (Hôp. de la Salpêtrière, Paris) LANGUE DU NOUVEAU NÉ Langue et oralité S. Bennaceur, J. Chauve, E. Bourrat, S. Louafi, A.S. Petavy-Blanc (Hôp. Robert Debré, Paris) Lésions linguales de l’enfant E. Bourrat, A.S. Petavy-Blanc, J. Chauve, S. Louafi, S. Bennaceur (Hôp. Robert Debré Paris) Hamartome lingual et syndrome oro-digito-facial B. Michel — G. Couly (Hôp. Necker, Paris) Résumé : Une lésion hamartomateuse linguale chez le nouveau-né associée à une dysmorphie oro-faciale particulière doit faire évoquer un syndrome orodigitofacial. Les syndromes orodigitofaciaux (ODF) sont actuellement subdivisés en 11 ty- pes. Les plus représentés sont le syndrome ODF I ou le syndrome de Papillon-Leage et Psaume et le syndrome ODF II ou syndrome de Mehr-Claussen. Ces deux syndromes diffèrent essentielle- ment par l’atteinte des extrémités et par leur mode de transmis- sion. Ces syndromes ont des manifestations orales et linguales spéci- fiques qu’il est nécessaire de connaître (langue polylobée, anky- loglossie, hamartomes linguaux, freins vestibulaires multiples, fente palatine, agénésies dentaires, fente médiane de la lèvre...) Le pronostic ne tient pas tant aux anomalies buccales ou des membres mais aux anomalies cérébrales souvent associées et au retentissement psychomoteur ou intellectuel qui en découle. A partir de quelques cas cliniques et d’une revue de la littérature, les auteurs font un rappel sur ce syndrome rare. Imperforation congénitale du canal de Wharton : quel traitement proposer ? B. MicheL, P. Lekassa, G. Couly (Hôp. Necker, Paris) Résumé : L’imperforation congénitale du canal de Wharton est une pathologie rare. Son diagnostic clinique est réalisé le plus souvent à la naissance. Il n’existe pas à l’heure actuelle de réel consensus sur le mode de prise en charge : abstention, simple incision ou marsupialisation. A partir de leur propre expérience et d’une revue de la littérature, les auteurs exposent leur proto- cole thérapeutique : simple incision précoce sous anesthésie locale. Rev. Stomatol. Chir. Maxillofac. 188

Lésions linguales de l’enfant

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Compte-rendu de la séancedu 5 et 6 décembre 2003VENDREDI 5 DÉCEMBRE 2003

THÈME : « LA LANGUE TUMORALE ET FONCTIONNELLE »COORDONNATEUR : PROFESSEUR J.CH. BERTRAND (PARIS)

Introduction du professeur J.Ch. Bertrand

ANATOMIE — PHYSIOLOGIE

Anatomie de la langue chez le foetus humain

G. Toure, C. Vacher

(Hôp. Villeneuve St. Georges — Hôp. Beaujon — Paris)

Résumé : L’étude de l’anatomie de la langue est difficile àappréhender chez l’adulte en raison de l’intrication des fibresmusculaires qui la constituent. Chez le fœtus, il est plus faciled’étudier la morphologie linguale et de séparer les différentsmuscles qui la constituent. Nous avons réalisé des coupes fron-tales semi-sériées d’une langue de fœtus âgé de 32 semainespost-conceptionnelles. Cette étude permet de mettre en évi-dence des particularités de la langue foetale et de mieux com-prendre la morphologie de la langue adulte.

Étude anatomique des anastomoses nerveuses intra-linguales par la méthode de Sihler

G. Toure, C. Vacher

(Hôp. Villeneuve St. Georges, Hôp. Beaujon, Paris)

Résumé : Alors que les nerfs moteurs et sensitifs de la languesont connus depuis longtemps, le trajet de ces nerfs dans lalangue et les anastomoses qui les réunissent dans la langue ontété très peu étudiés. Nous avons utilisé pour la première foischez l’homme la méthode de Sihler qui est une technique decoloration des nerfs et d’éclaircissement des autres tissus asso-ciés à une dissection de ces nerfs dans la langue pour mettre enévidence leur trajet et leurs anastomoses. Les anastomoses sontmultiples entre les nerfs moteurs glosso-pharyngien et hypo-glosse et même entre le nerf hypoglosse et le nerf lingual àl’intérieur de la langue. L’intérêt fondamental et clinique de cesanastomoses est discuté.

Étude morphométrique du nerf hypoglosse. Applicationsà l’anastomose hypoglosso-faciale

C. Vacher, G. Toure, MC. Dauge

(Hôpital Beaujon, Hôp. Villeneuve St. Georges, Hôp. Bichat-Paris)

Résumé : Le nerf hypoglosse est encore utilisé régulièrementdans la réanimation des paralysies faciales. Compte tenu desconséquences du prélèvement de la totalité du nerf sur lalangue, d’autres techniques de prélèvement partiel ont étéproposées. Pour étudier l’intérêt de ces différentes techniques,une étude morphométrique de la surface fasciculaire du nerfhypoglosse au niveau de la partie proximale et de la partiedistale du tronc du nerf et au niveau de l’anse cervicale a étéeffectuée. Elle montre que la surface fasciculaire présente des

variations individuelles importantes, et que notre étude neplaide pas pour l’utilisation de l’anse cervicale dans la neurotisa-tion du nerf facial. Des techniques de prélèvement partiel dunerf hypoglosse paraissent anatomiquement valides.

Langue et goûtB. Ruhin

(Hôp. de la Salpêtrière, Paris)

LANGUE DU NOUVEAU NÉLangue et oralitéS. Bennaceur, J. Chauve, E. Bourrat, S. Louafi, A.S. Petavy-Blanc(Hôp. Robert Debré, Paris)

Lésions linguales de l’enfantE. Bourrat, A.S. Petavy-Blanc, J. Chauve, S. Louafi, S. Bennaceur(Hôp. Robert Debré Paris)

Hamartome lingual et syndrome oro-digito-facialB. Michel — G. Couly(Hôp. Necker, Paris)Résumé : Une lésion hamartomateuse linguale chez lenouveau-né associée à une dysmorphie oro-faciale particulièredoit faire évoquer un syndrome orodigitofacial. Les syndromesorodigitofaciaux (ODF) sont actuellement subdivisés en 11 ty-pes. Les plus représentés sont le syndrome ODF I ou le syndromede Papillon-Leage et Psaume et le syndrome ODF II ou syndromede Mehr-Claussen. Ces deux syndromes diffèrent essentielle-ment par l’atteinte des extrémités et par leur mode de transmis-sion.Ces syndromes ont des manifestations orales et linguales spéci-fiques qu’il est nécessaire de connaître (langue polylobée, anky-loglossie, hamartomes linguaux, freins vestibulaires multiples,fente palatine, agénésies dentaires, fente médiane de la lèvre...)Le pronostic ne tient pas tant aux anomalies buccales ou desmembres mais aux anomalies cérébrales souvent associées et auretentissement psychomoteur ou intellectuel qui en découle. Apartir de quelques cas cliniques et d’une revue de la littérature,les auteurs font un rappel sur ce syndrome rare.

Imperforation congénitale du canal de Wharton :quel traitement proposer ?B. MicheL, P. Lekassa, G. Couly(Hôp. Necker, Paris)Résumé : L’imperforation congénitale du canal de Wharton estune pathologie rare. Son diagnostic clinique est réalisé le plussouvent à la naissance. Il n’existe pas à l’heure actuelle de réelconsensus sur le mode de prise en charge : abstention, simpleincision ou marsupialisation. A partir de leur propre expérienceet d’une revue de la littérature, les auteurs exposent leur proto-cole thérapeutique : simple incision précoce sous anesthésielocale.

Rev. Stomatol. Chir. Maxillofac.

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