L'hebdo des socialistes n°757-758

8/10/2019 L'hebdo des socialistes n757-758

1/24

1,5

N757-758DU 6 AU 12 DCEMBRE2014

10, rue de Solfrino75333 Paris Cedex 07Tl. : 01 45 56 77 52

[email protected]

DIRECTRICE DE LA RDACTIONET DIREC-TRICE DE LA PUBLICATION Sarah ProustCO-DIRECTRICE DE LA PUBLICATIONFlorence Bonetti RDACTRICE EN CHEF Sarah Nafti PHOTOPhilippe Grangeaud,Olivier Clment MAQUETTEFlorent Chagnon (79 44)

FLASHAGE ET IMPRESSIONPGE (94)Saint-Mand N DE COMMISSION PARITAIRE:1118P11223 ISSN127786772Lhebdo des socialistes est ditpar Solf Communications,tir 29 000 exemplaires

dess

ocialistes

Dbats

TABLES RONDESTHMATIQUESPage 10-20

Discours

JEAN-CHRISTOPHECAMBADLISPage 2-5

AGENDA

La Charte est le socle

de notre reconstruction

Les tats gnraux se sont achevs par un grand rassemblementsamedi 6 dcembre Paris. Pour Jean-Christophe Cambadlisc'est un processus indit qui arrive son terme : ouvert, militant,dmocratique, riche, fondamental.Le Premier secrtaire se rjouit de ce moment d'unit dont nousdevons tre fiers, qui a abouti l'laboration d'un texte novateur,cohrent et rassembleur.

1erfvrier 2015Rassemblementdes secrtairesde sections

14 janvier 2015Vux la pressede Jean-ChristopheCambadlis


2/242

DISCOURS

Cher-e-s camarades, mes cher-e-s ami-e-s,Une journe importante touche sa fin. Mais, plus quune

journe, ce sont des semaines, des mois de travail consi-drable qui sachvent. La premire phase de la remise enforme du Parti socialiste se termine. Nous aurons la semaineprochaine la modernisation organisationnelle du PS. Nousaurons ensuite, fin janvier, le grand rassemblement des se-crtaires de section qui traitera de la fracture territoriale etbauchera notre programme pour les dpartementales et lesrgionales qui seront, avec notre Congrs, les grands rendez-vous de 2015.Cest un processus indit qui arrive son terme : ouvert, mili-tant, dmocratique, riche, fondamental. Cest un succs quivient couronner un moment de rflexion collective sans com-mune mesure dans notre histoire. Un moment dunit dontnous devons tre fiers et dont on voudra sous-estimer lim-portance, mais qui fera date parce que ce texte est novateur,cohrent et rassembleur. Il fait sens et porte les nouvellescouleurs du PS.Alors, mes chers amis, je le redis, mais je ne le redirais ja-

mais assez : Merci.Merci toutes celles et tous ceux qui se sont engags dansces tats Gnraux. Merci tous les militants qui ont donnleur temps et ont pris la plume pour exposer leur point devue et, disons-le, sexposer un peu au regard de leurs cama-rades, ce qui nest jamais facile. Ils ne sont pas tous prsentsphysiquement aujourdhui mais ils sont l, reprsents parleurs ides et par leurs propositions qui sont rassemblesdans notre Charte. Merci aussi celles et ceux qui ont renduces trois mois et ces 5 600 contributions possibles : GuillaumeBachelay, Henri Weber, Alain Bergounioux et lensemble ducomit de pilotage. Merci toutes les sensibilits du PS quiont jou le jeu malgr un environnement propice la disper-sion. Merci aux experts et aux acteurs de la socit qui ontpartag leurs visions et leurs expriences. Merci aux perma-nents nationaux et fdraux, sans qui les 1 500 vnementsdes tats Gnraux nauraient pas pu avoir lieu, y compris cebel vnement de clture ici Paris, dans le 19earrondisse-ment, dont je salue trs chaleureusement le maire FranoisDagnaud. Merci Johanna Rolland, maire de Nantes, qui il-

lustre le renouvellement du PS. Merci aussi aux intervenantsdaujourdhui pour leur clairage et leur tmoignage. Je saluegalement Thomas Mulcair, le prsident du Nouveau Partidmocrate, chef de lopposition au Canada et, nous lesp-rons, le prochain premier ministre du Canada. Je tiens enfin saluer les ministres qui sont venus se ressourcer avec nous.Quelle formation politique est capable de conduire un teldbat ? Quelle formation politique a cette maturit dmo-cratique pour dbattre et se rassembler ? Cette dmocratiecitoyenne, inclusive est une autre innovation aprs les pri-maires. Vous verrez, nous serons imits !Mes chers camarades, mes chers amis,Pendant des mois, loin du tumulte, nous nous sommesconcentrs sur lessentiel : sur nos valeurs, ces vritablesraisons dtre socialiste. Les valeurs ce ne sont pas que des mots-valises comme jai pu le lire ici ou l. Nous voulonsle retour aux valeurs, aux principes qui guident laction. Lesvaleurs, cest lessence de notre engagement et le sens denotre action. Les valeurs sont aussi le moteur de notre com-bat contre lidologie du bloc ractionnaire qui se renforce

chaque jour un peu plus. force de dlaisser le combat pourles valeurs, force de technocratiser la politique, force desubstituer aux dbats dides ou de projets le seul dbat co-nomique, on laisse un vide et celui-ci est investi par dautres.En moins de 10 ans, ce qui se vendait dans des boutiquesobscures sous le manteau a aujourdhui pignon sur les ruesmdiatiques. La haine de la gauche, la dtestation de lga-lit, la hantise du mtissage, la thorie du grand remplace-ment, la stigmatisation des liberts individuelles, le ddainpour la fraternit, ou encore le souverainisme xnophobe.Vous le savez, cest avant tout pour cela que jai propos cestats Gnraux : pour sonner le branle-bas de combat gn-ral, le retour de notre projet de socit comme identit. Nosvaleurs, commencer par notre passion pour lgalit, sontbattues en brche face au principe didentit. La catastropheque certains pointent, elle a dj eu lieu, dans les esprits. Elleporte un nom : la zemmourisation. Le Suicide franaisest lenouveau brviaire des ractionnaires. Une plume trempedans le dclinisme y redessine une France aigrie et rabou-grie, une France en rgression. Oui le bloc ractionnaire a

JEAN-CHRISTOPHE CAMBADLIS


3/243

trouv son concept-cl : le mythe du grand remplacement .Or, en politique, une ide fausse est un fait vrai. Sil devientdominant et sil sempare des citoyens, il devient une forcematrielle. Et au bout il y a une sorte de grande sparation qui, elle, serait bien relle. Sparation de ceux qui pensent,qui mangent et qui croient diffremment. Sparation qui vi-derait la Rpublique de toute substance et la France de toutavenir. Oui, la guerre culturelle pourrait dboucher un joursur une guerre civile. Et ce ne sont pas les enrags du Djihadqui nous aideront pacifier les dbats. Ne comptons pas nonplus sur loligarchie financire qui se satisfait trs bien dunpeuple dpolitis, sans volont. Une oligarchie qui nauraitaucun mal saccommoder dun gouvernement de grandesparation.Mes chers camarades, mes chers amis,Lheure du rveil a sonn, le rarmement idologique sim-pose. Pour affronter deux ennemies : lhgmonie raction-naire mais galement la thatchrisation de la droite. Nesous-estimons pas la porte de la nouvelle priode politiquequi souvre. Nous en avons eu un aperu prcis tout au longde la journe : il va falloir se battre sur tous les fronts pourtre fidles nos valeurs. Mais, dun autre ct, ces mmes

valeurs sont notre meilleure arme pour affronter ces tempsnouveaux aux vents parfois si mauvais. La Charte que nousvenons dadopter est le socle de notre reconstruction, le pre-mier moment de notre redploiement. Il fallait commencerpar elle et redfinir nos valeurs fondamentales pour pouvoirmener ce combat vital.Les valeurs. Visiblement, cela inspire peu les commenta-teurs. Il faut dire que nous avons t odieux avec eux : nousne nous sommes pas charps. Imaginez : pas de vote contreau Bureau national. Pas de batailles ranges. Pas de foulesenrages. Mme pas de siffletsNon, dcidment, avec les tats Gnraux, nous navons past de bons clients . Nous avons rflchi, chang ensembledans un moment dunit. Ce nest pas un hasard. Les valeursfont lunit, les valeurs sont lunit. La plus importante, celleque lon recherche sans cesse entre le rel et lidal, quil nefaut jamais sparer et quil faut perptuellement tenter de

joindre, oui, dunifier. Ainsi, tout naturellement, il y a eu deuxtypes de contributions pendant ces tats Gnraux : cellesqui mettaient laccent sur la ractualisation de nos valeurset celles qui se concentraient sur le moment politique quenous traversons. Cest normal, les socialistes ne vivent pas

dans lther et sont peu laise dans le formol. Sils ont desvaleurs, cest pour orienter le rel mais pour que ces valeursgardent leur force, il faut les frotter au rel. Cette dialectiquesest naturellement retrouve dans nos contributions.

Au-del de ce distinguo, toutes les contributions ont rappe-l une chose fondamentale concernant les socialistes : lessocialistes aiment le dbat. Cette forte envie de dbattredoit tre entendue. Aussi, nous avons dcid de publier1 500 propositions issues de nos travaux pour continuer ladiscussion. Ces propositions que nous disent-elles ? Uneexigence : pas de fausses querelles. Aucun socialiste nedfend la fuite des dficits ou la chute du Gouvernement.Tous les socialistes dfendent une gauche de gauche,rformiste mais pas contorsionniste. Cette orientation seressent dans chacune de ces 1 500 propositions : sur lademande dune vraie rforme fiscale, sur le financementdes collectivits territoriales ou sur le ciblage des aidesaux entreprises qui en ont le plus besoin. Ce sont les idesque les socialistes veulent dfendre. Ce sont donc lesides que je porterai. Je les porterai car je veux que la voixdu Parti socialiste porte. Je les porterai car elles sont lefruit dun processus militant et dun dbat constructif. No-

tez donc que lorsque les socialistes dbattent de maniresereine et responsable, ils deviennent audibles. Cest unequestion de dosage. Il ne sert rien de dire amen tout oude dire non tout. Cest ainsi : le Parti socialiste nest pasla rsultante de pressions conjointes entre du suivisme etdu sinistrisme.

Alors, oui, vive le dbat ! Le dbat, jen suis convaincu, cestle socle de lunit. En discutant, en changeant dans lerespect et dans la dure, les socialistes construisent leurunit, ce talisman. Oh ! Non ! Croyez-moi, ce nest pas unvain mot. Et ce nest dailleurs pas la moindre des contri-butions de ces tats Gnraux davoir permis de nous ras-sembler pendant ces derniers mois. Car, au fond, lunitest la valeur qui rend toutes les autres valeurs possibles.Sans unit, pas daction, pas de transformation. Lunit dessocialistes permet de peser sur la fin de ce quinquennat,sur les contours du prochain. Ce que disent les militants,cest quaprs le temps de lassainissement, du redresse-ment, le temps est venu de dclarer la guerre aux inga-lits et dagir cologiquement. Nous voulons souligner ceque nous avons russi, corriger ce qui na pas fonctionn.


4/244

Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades, la priode nouvellequi souvre renforce encore un peu plus limportance et lur-gence de lunit de la gauche. Le tripartisme nest plus seu-lement un lment de contexte, cest une contrainte forte.Sans unit, la dfaite de la gauche est garantie. Dans lunit,la victoire redevient possible. La gauche si elle se divise, elledvisse. 31 %. La gauche dans son ensemble se trouve dansun moment de recul idologique et lectoral considrable.Les formations se dlitent, les syndicats sont la peine, lemouvement social est la trane. Ce qui me fait dire quuneffondrement du PS ne serait pas un moment de recompo-sition de la gauche mais de sa dcomposition et de sa mar-ginalisation.Avec ces tats Gnraux, nous avons aussi voulu travaillerau rassemblement essentiel de la gauche. Les valeurs quenous mettons en avant dans notre Charte sont aussi un ter-ritoire commun avec nos partenaires. Proposer une socitde progrs pour lopposer une socit de march, huma-niser la mondialisation et rsister loligarchie et bien srrpondre au pril cologique : Oui, tout cela est aussi unecontribution au rassemblement de la gauche. Et cela nerelve pas de la cosmtique. Cette Charte est le texte solen-nel dans lequel nous revendiquerons, partir daujourdhui,

un co-socialisme qui place lavenir de la plante et le d-veloppement durable au niveau de la question sociale etrpublicaine. Cette nouvelle approche tait indispensablepour dfendre le progrs humain dans ce monde nouveauet en pril. Ce combat pour la domestication cologique etsociale de lconomie de march est un le marqueur centralde notre Charte.Celui qui naccepte pas la rupture avec le dsordre colo-gique, avec les ravages de la socit capitaliste sur la na-ture, celui-l je le dis, il ne peut pas tre adhrent du Partisocialiste.Lenjeu est colossal, car il faut tout revoir : notre modle desocit doit tre repens et avec lui nos modles de produc-tion, de transport, de dveloppement. De matres et posses-seurs de la nature nous devons devenir des soldats de la

prservation de la plante comme le dit le prsident Fran-ois Hollande. Souvenez-vous, la maison brlait et nousregardions ailleurs. Aujourdhui, tous regardent la maisonmais la maison brle toujours. Les socialistes emboterontdsormais la question sociale et la question cologique. Toutdabord parce que la cause est la mme : un systme capita-liste financiaris qui place le profit au-dessus de tout et seraitprt vendre terre et mer pour quelques actions supplmen-taires. Ensuite, parce que la solution est la mme : le progrshumain comme but et le volontarisme politique comme m-thode. Nous voulons un monde plus quilibr, plus humainet une socit plus dcente, plus durable, plus circulaire, qui

allie protection sociale et protection cologique.Oui, mes chers amis, ce programme fondamental est desplus exigeants, car les enjeux sont vitaux. Pourtant, il sembleen faire sourire certains, qui samusent dfinir notre Chartecomme lexpression dun socialisme des bons sentiments .Cest trs condescendant de dire cela, symptomatique sur-tout de la pense cynique, cette nouvelle pense unique. Ce

jugement provient de commentateurs qui pargnent dail-leurs de plus en plus souvent les sombres sentiments portspar le bloc ractionnaire. Le Parti socialiste, parti des bonssentiments ? Mais, quoi, dfendre le progrs humain ce se-rait bent ? Affronter de face le pril cologique ce serait trenaf ? Combattre les ingalits sociales, scolaires, les inga-lits salariales femmes/hommes, les ingalits territorialesce serait ingnu ? Se battre pour le vivre ensemble et se dres-ser contre la xnophobie ce serait candide ? Si dfendre toutcela cest incarner les bons sentiments , alors, oui, noussocialistes, nous sommes fiers de porter ces sentiments. Quisont bons, qui sont beaux, qui sont forts, qui rendent fiers !Oui, nous sommes fiers dtre socialistes !

Nous sommes fiers aussi davoir inscrit dans notre Chartelexigence dune mondialisation humaine. Nous sommesfiers de vouloir nous battre pour une alter-Europe, une Eu-rope qui reconnat le danger de la dflation et permet de re-prendre le chemin de la croissance, autrement et durable-ment. Nous sommes fiers, aussi, de dfendre les droits dessalaris et un droit au travail qui protge. Oui, nous pouvonstre fiers de notre Charte, qui porte en elle une nouvelle so-cial-dmocratie, une autre gauche de gauche, cest--dire

une autre vision du progrs, lducation tous les ges dela vie, la modernisation de ltat protecteur sans la dr-gulation, la socit du bien vivre, la dmocratie accomplie,la Rpublique toujours recommence. travers vos contri-butions, vous avez voulu que ces valeurs soient reconnuessolennellement. Voil qui est fait. Cela les renforce car celales aurole dune lgitimit dmocratique, celle des socia-listes runis en tats Gnraux.

Mes chers camarades,Nous aurons besoin de ces valeurs raffirmes et renforcespour affronter lennemi que dnonce notre programme fon-damental : La nouvelle hgmonie culturelle du bloc rac-tionnaire anti-rpublicain, mme si notre adversaire est la

droite thatchrienne.Nous adoptons notre Charte dans un contexte politique trsparticulier o le Front national sest enracin et lUMP vientde se redonner Monsieur Sarkozy. Commenons par cedernier. Il se voulait au-dessus des partis et le voici lest dunparti cribl de dettes, cibl par les juges et en proie aux divi-sions. Dcidment son retour ne se passe pas comme prvu.Mais cela nempche pas ses envoles ractionnaires. cou-tez ce chapelet de meetings en meetings :

Le 15 novembre Aulnay : abrogation du mariagepour tous

Le 2 octobre Saint Julien les Villas : abrogationde la rforme territoriale. Il remet a le 6 octobre Villacoublay et le 19 novembre Mulhouse.

Le 22 novembre Bordeaux, aprs avoir fait sifflerAlain Jupp, cest labrogation des rythmes scolaires.

Le 8 octobre Toulouse, cest labrogation de la loi Alur.Le 21 octobre Nice cest labrogation des accords

de Schengen.Le 28 octobre Marseille, cest labrogation du statut

de la fonction publique.

Mes chers amis, dfaut de trouver un programme, lex-prsident a trouv un surnom : Abrogator . Mais ne croyezpas quAlain Jupp est loin. Il avance masqu, il vient dersumer son programme Dakar en estimant que la sup-riorit des Chinois rside dans le fait quils travaillent 7 jours

sur 7 la diffrence des Franais. Et quil faudrait que lesFranais sy mettent. Quant Monsieur Fillon, cest simple :Il avale tout cru la ligne du FN sur limmigration.Tous dfendent un projet thatchrien dune violence inouecontre notre modle social et rpublicain. Cette thatch-risation est lexact oppos de notre Charte et la contrediten tous points. Cest dailleurs la raison pour laquelle jaipropos un dbat au nouveau dirigeant du premier partidopposition. Je le redis Monsieur Sarkozy : o vous vou-lez, quand vous voulez. Jai entendu la raction de son amide toujours, Monsieur Hortefeux, mprisant souhait, ceMonsieur qui trouve quil y a trop dAuvergnats en France. Ildit que je ntais pas au niveau de Monsieur Sarkozy Il araison. Cest vrai. Comment le nier ? Monsieur Sarkozy napas dgal. Je ne serai jamais au niveau du Karcher, de sesdficits, du discours de Grenoble, des allusions sur lhomo-phobie. Oui, il excelle dans tous ces registres. Inutile de lecacher : jamais, non jamais, je natteindrai ce niveau. Mais,

je suis tout de mme prt dbattre. Pourquoi refuse-t-il le


5/245

dbat ? Mais tout simplement parce quil ne veut pas quonlui rappelle Monsieur Sarkozy, quon leur rappelle Mes-sieurs Jupp, Fillon leur bilan, car cest leur boulet.En face, nous lavons dit, il y a un ennemi, redoutable, djen ordre de bataille pour 2017. Oui, en face, il y a aussi leFront National, cette petite PME familiale aux ramificationsinternationales. Leur championne est toute dsigne : cesera Madame le Pen. La ligne politique est toute trace : lesouverainisme xnophobe. Pas de question l-dessus nonplus. Concernant le Front National, la seule interrogationfinalement, cest le financement. Tous les jours on dcouvreun prt sous un ancien prt et ainsi de suite. Un vrai sys-tme de poupes russes ce financement. Madame Le Penhurle pour camoufler son prt poutinien. Mais MadameLe Pen, publiez les refus des banques franaises. Publiezles refus des banques europennes. Vous mentez et vousprenez les Franais pour des idiots. Vladimir Poutine vousfinance parce que vous tes un pion dans sa stratgie pourfaire clater lEurope.Au del du souverainisme xnophobe, de la coupure de la

France en deux, de la grande sparation des Franais desouche et des Franais de papiers , de la haine de lautreet du mpris du peuple. Le Front national sintgre dansune stratgie qui veut rduire linfluence de la France surle continent europen. Le Front national est non seulementlennemi de la Rpublique mais aussi de lintrt national.Mes chers camarades, chers amis,Une belle tape sachve. Une belle victoire dtape. Unevictoire du collectif, une tape qui est un point dappui pourla suite. Dautres tapes se profilent en effet, je viens delvoquer, et ce ds la semaine prochaine, lors du Conseilnational consacr la modernisation de notre formationpolitique. Il sagira de proposer une feuille de route pour unparti plus ouvert, plus connect, plus participatif, plus effi-cace, plus offensif. En un mot : un parti rarm. Fin janvier,autre tape, ce sera le dbat sur le programme des lec-tions dpartementales et rgionales. Ces lections permet-tront de dire ce que notre projet de progrs signifie pourle quotidien de nos concitoyens : plus de solidarit, plus

dgalit, plus dcologie, plus de proximit. En un mot, desterritoires humains. Enfin, en juin viendra notre congrs,tape essentielle sur le chemin de notre rarmement ido-logique et le renforcement continu de notre poids politique.Oui, le but mes chers camarades, cest davoir un parti quipse dans la destine de notre pays. Je souhaite donc quenous ayons un congrs utile au parti socialiste et utile laFrance. Un congrs qui souligne les russites, qui corrige cequi ne fonctionne pas, qui propose un nouveau cours la findu quinquennat, qui dclare la guerre aux ingalits et quimne la lutte contre la fracture cologique et numrique.Nous avons aussi besoin dun congrs plus ouvert : il faudraque tous les militants puissent suivre les discussions et yparticiper au maximum.Un dernier mot, mes chers amis, pour conclure. Ne sous-estimons pas la dimension historique de la priode quenous traversons. La nouvelle poque est une immensepreuve qui permettra de tester notre courage, de mesurernos forces et daffiner notre projet. Nous navons pas droit lchec, car si nous venions chouer nous emmnerionsavec nous toute la gauche. Cest notre diffrence notable

avec toutes les autres forces de gauche.Oui, la gauche se retrouverait sans avenir. Plus grave en-core : la Rpublique se retrouverait sans dfenses. Lamenace est relle mais le cataclysme nest pas invitable.Cest pour cela que nous avons organis nos tats gn-raux : pour nous remettre en mouvement, pour faire faceet pouvoir lemporter. Ce qui sannonce, ce nest pas unecatastrophe, cest un combat.Nos ides et nos valeurs ne mneront pas ce combat toutesseules. Alors, prenons ces contributions et ces propositions,allons les porter ! Allons convaincre ! Allons chercher lepoint douverture du cur de nos concitoyens. Vous verrezque nos valeurs y rsonnent dun bel cho.Oui, le socialisme est une ide forte qui se construit sanscesse, au fil des preuves et au fil du temps. Une uvre ma-gnifique qui a besoin de vous, ses artisans ! Oui, le monde abesoin du socialisme et le socialisme a besoin de vous pourentrer dans le monde !Vive le socialisme ! Vive la Rpublique ! Vive la France !


6/246

Chers amis, chers camarades, cher Jean-Christophe Cam-badlis, notre rassemblement est un aboutissement et uncheminement. Laboutissement dun trimestre de rflexionset de contributions pour redfinir ensemble notre identit,un trimestre qui sinscrit dans un cheminement, celui dusocialisme dmocratique. Jamais il na t un corps de doc-trines fig. Il a toujours t un projet articulant des valeurspermanentes et un monde en mutation constantes, voil lesens des trois mois qui viennent de scouler, cest le sensde lengagement socialiste. Lors des universits dt, nousnous tions donn 100 jours pour nous rinventer traversnos tats gnraux. Ils ont marqu un moment dinnovationet de participation. Linnovation lvidence, car ce sont lesmilitants et les sympathisants de faon individuelle, maisaussi collective qui ont fait vivre la dynamique et permis lacharte approuve mercredi soir. Les ides sont venues devous, pour revenir vous, les militants. Cest une dmarche

collaborative, transparente aussi puisque les textes qui nousont t adresss figurent sur le site Internet conu pour cetemps fort. Quel autre parti ferait cela ? Quel autre parti a faitcela ? Internet a t au cur des tats gnraux parce que ladmocratie et le numrique doivent davantage se conjuguer,et les formations politiques nen sont quaux prmisses. Laplateforme sur laquelle les contributions ont t publies apermis de partager les points de vue. Prs de 120 000 visiteset plus de 6 000 tweets en tmoignent. Il y a des moteurs derecherche, nous y avons tabli un moteur dinvention. Cettemthode cooprative qui sappuie sur chacun doit inspirer, jele crois, plus encore lavenir notre fonctionnement. Prenonsla mesure de ce qui a t accompli et soyons-en fiers. Cettevolont dexprimenter des formes de participation est unerichesse pour nous-mmes, mais aussi une rponse parmidautre la mfiance qui sexprime.

De cette innovation dmocratique, les militants socialistesont t les prcurseurs comme nous lavons t au coursdes dernires annes pour la parit. En tmoigne le mode

de scrutin pour les lections dpartementales. Nous avonst prcurseurs pour le non cumul des mandats, nous allonstendre la loi. Les socialistes ont toujours lutt pour appro-fondir la dmocratie, nos tats gnraux en sont une nou-velle et une belle preuve. Dynamique dinnovation, car dyna-mique de participation. Un grand merci, un immense merciaux 5 634 contributeurs qui ont pris de leur temps pour crirece que signifie leurs yeux tre socialiste au 21esicle. Lacharte correspond notre nouvelle carte didentit, elle estnotre rfrence collective, elle se dcline en grande direc-tions dactions. Puis va venir un cahier des tats gnrauxque nous allons publier, qui recensera les propositions qui ensont issues et qui auront toute leur place dans les prochainsrendez-vous du parti. La lettre et lesprit des tats gnrauxsouffleront bien au-del du vote du 3 dcembre et au-delde notre rassemblement aujourdhui Paris. Les textes descontributeurs ont t de semaines en semaines lus, recen-

ss, tudis par votre serviteur et lquipe de collaborateur dusige national qui se sont totalement consacrs cette mis-sion, rdigeant des synthses hebdomadaires sur les douzethmes de rflexion. Quils en soient, ainsi que les perma-nents fdraux, les membres du comit de pilotage qui montpaul, quils en soient tous chaleureusement remercis. Etmerci galement celles et ceux qui ont uvr et participaux quelques 1 500 runions qui se sont droules autour denos tats gnraux, en mtropole et dans les Outre-mer, ain-si que dans les fdrations ltranger. Voil ce quest la vie,la force, lnergie du Parti socialiste. Je me rjouis que notreinitiative soit regarde avec intrt par des camarades au seinde linternational socialiste, des dlgations trangres sontdailleurs prsentes parmi nous ce samedi. Nous les saluons.

Je veux dire que nous avons engag aussi un dialogue avecdes personnalits universitaires, entrepreneurs, respon-sables de mouvements de jeunesse ou dorganisation nongouvernementales, membres dinstitution internationales.Ces personnalits ont accept de donner leur analyse du

GUILLAUME BACHELAY

DISCOURS


7/247

monde actuel, de ses opportunits, dfis, menaces, et de li-vrer leur point de vue sur ce que sont, ce que doivent et ce quepeuvent les socialistes. Quinze auditions passionnantes ontt organises Solferino et mises en ligne. Elles ont parldes transformations gopolitiques, conomiques, agricoles,culturelles, avec Jean Jouzel, qui est co-Prix Nobel de la paix.Avec Justin aussi qui dirige le centre danalyse et de prven-tion de stratgie du ministre des affaires trangres.Nous avons dbattu des ingalits et des moyens de com-battre par lcole.Les enjeux de la mondialisation avec Mathilde Dupr notam-ment.Les ressorts de la confiance dans les socits dmocra-tiques, avec des philosophes.Les aspirations de la jeunesse avec la secrtaire nationale la

jeunesse, Laura Slimani, prsidente des jeunes socialistes, etFranois Chrque, prsident de lagence du service civique.Limpratif de la rindustrialisation avec Louis Gallois, le rlede l'tat, sa modernisation, avec des conomistes.La rorientation de l'Europe avec Pervenche Brs et le cher-cheur Renaud Thillaye.La socit civile fait lobjet dattaques virulentes de la droite, ilfaut dbattre de notre identit avec dautres, cest au cur de

notre engagement.Les tats gnraux ont t possiblesgrce la mobilisation et lexpres-sion militante, par les cris, le clic, ledbat, le suffrage, lUMP, cela sembletenir de la rvlation. Il y a une dizainede jours, jai not sa dclaration, sonancien futur nouveau chef dclaraitque sur les ides, je cite : le vote doitdevenir la rgle dans un parti mo-derne. Esprons que dautres dcou-vertes surviendront dans les siclesprochains. Par exemple, au frontnational, que ce ne soit pas la mmefamille. Dans la manire de faire de lapolitique, affirmons le clivage et por-tons haut, adosss aux tats gn-raux, ltendard que nous portons dedmocratie politique. Les citoyensnous le demandent.

Lide socialiste se dploie depuis plusdun sicle et demi, et elle na jamaisperdu de sa force, cest son projet, etson projet, cest lmancipation. Desans ont men avant nous cette tche

exigeante. Avec le temps, nos valeurs ont conserv leur per-tinence, ces valeurs de gnration en gnration, malgr lacomplexit du monde, ladversit, les socialistes se battenttoujours pour elle, la libert et la justice, la fraternit, la soli-darit, la lacit et la responsabilit, l'Europe et le dveloppe-ment. Ces valeurs magnifiques ont fond des luttes et forgentdes lois, elles jalonnent notre histoire et clairent notre ac-tion, elles donnent du sens nos vies et reprsentent lespoirdes hommes et des femmes sur tous les continents. Nousdevons faire vivre ces valeurs dans un monde qui ne nousattendra pas, et dont les bouleversements sont de vritableschambardements.

La plante atteint un point de non retour cologique et lag-gravation du changement climatique est d lactivit hu-maine. Le capitalisme hier national et industriel est dsor-mais global et financiaris, ce qui implique pour le dominer etle domestiquer que les rgulations se dploient dans le cadredes tats nations, mais aussi lchelle europenne et inter-nationale, pour combattre les paradis fiscaux, lutter contre

la spculation, garantir la diversit culturelle et linguistiqueou encore abolir la peine de mort dans le tiers des tats quila pratiquent encore dans le monde. Autre mutation, cellede lindividualisme contemporain, qui prend trop souvent levisage de lgosme et du court-termiste, alors que pour trepleine, une vie doit tre collective, comme le disait Jaurs.Les forces cratrices, les salaris et entrepreneurs sontaux prises de la concurrence mondiale, lacclration deschanges et des technologies. Dautres volutions redfi-nissent les conditions historiques de laction, comme de nou-velles puissances en Afrique, en Asie, qui portent un regardoptimiste sur lavenir, je pense aux ingalits qui se mani-festent entre catgories sociales, mais aussi en leur sein.Et des groupes terroristes mergent dans le monde auxmoyens indits. Notre charte interprte le monde pour mieuxle transformer. Dans ce monde en mouvement, confus, com-plexe, connect, lidentit socialiste donne du sens, pour hu-maniser la mondialisation, pour fixer des rgles et des limitesau march, puisque nous croyons la puissance publique,l'tat, l'Europe, les collectivits locales, cette Alter-Europe.Le socialisme a toujours dans son histoire li la production etla redistribution. Et pour permettre lmancipation.

La dmocratisation de la culture, laconqute de nouveaux droits. Toutau long de notre journe, avec lescamarades qui se succderont, nousvoquerons ces questions, et beau-coup dautres, qui traduisent dansla charte un double devoir dinventi-vit, de conviction et dimagination. Jesouhaite insister sur trois principauxenjeux dune nouvelle sociale dmo-cratie comme nos tats gnraux ladessinent. Et dabord, lco-socia-lisme. Le Parti socialiste est n de lapremire mondialisation, et il a tconfront deux grandes questions,la question sociale et la question d-mocratique. Ces questions perdurentmme si elles se renouvellent, maisune troisime est venue sajouter :lurgence cologique. 2014 devrait trelanne la plus chaude depuis la fin du19esicle, et cette anne, la dette co-logique, la dette partir de laquelle vit crdit, elle a t atteinte le 19 aot,il y a 15 ans, en lan 2000, ctait le 1ernovembre. Nous sommes la derniregnration qui peut agir et cest pour-

quoi la sociale cologie a inspir notre dclaration de prin-cipe, nos projets. La charte qui nous rassemble conforte cetapport la doctrine socialiste. Le facteur environnement, lefacteur travail et capital, cest par eux que doivent se forgerles compromis sociaux, les politiques publiques, sagissantde lamnagement, des transports, de la sant, de la citoyen-net. Nous sommes un an de la confrence de Paris surle climat, qui doit permettre de faire prvaloir le droit pourtous les habitants de la terre vivre dans un monde o lefutur nest pas compromis par lirresponsabilit du prsent.Lco-socialisme nous mobilise tous les niveaux de lactionpublique et sont insparables pour nous le social et lenvi-ronnemental, ils sont les dimensions dune mme exigence,dune mme existence.

Lautre dfi, cest videmment li, cest laspiration unenouvelle croissance. Dans leurs contributions, les militantsont formul chacun une conviction, pour quil y ait de nou-veau la croissance, il faut une croissance nouvelle. Le capita-lisme dans sa forme actuelle ne peut ni rduire les ingalits

LE FACTEURENVIRONNEMENT,LE FACTEUR TRAVAILET CAPITAL, CEST PAREUX QUE DOIVENT SEFORGER LES COMPROMIS

SOCIAUX, LES POLITIQUESPUBLIQUES, SAGISSANTDE LAMNAGEMENT,DES TRANSPORTS,DE LA SANT,DE LA CITOYENNET.

GUILLAUME BACHELAY


8/248

sociales ni rsoudre le problme cologique. Nous voulonsun modle de croissance plus qualitatif. Qualit de la pro-duction des process des circuits dapprovisionnement etdexport, de la formation, du dialogue social, de la repr-sentation des salaris dans lentreprise, des investisse-ments vers des filires davenir, dabord la transition num-rique, qualit des infrastructures, qualit prise en comptepour mesurer la richesse dun pays, ce sont les leviers de lareconqute industrielle, de la cration demplois, de la mon-te en gamme, et de la lutte contre la pauvret et les inga-lits. Une croissance comptitive et cooprative, voil ce quianime les socialistes partout o ils se trouvent, et qui passepar une puissance publique, l'tat, mais pas seulement, ac-tive, stratge, rgulatrice, qui fait toute sa place la person-nalisation, lvaluation de ces rponses. Le troisime dfi,cest la dmocratie, et cest la Rpublique. Elle doit faireface au communautarisme, lindividualisme, mais aussi la dmagogie, lextrmisme, la dictature de linstant, aumarch qui voudrait investir tous les champs de la socit etde la vie. Nous affirmons la Rpublique sociale, laque, quetant de contributions dfendent et clbrent parce quelle le

joyau dune communaut de principes parce que sa force in-tgratrice est immense, parce quelle est le ciment du vivre

ensemble, elle est la libert pour chaque citoyen de croireou de ne pas croire, elle spare la politique du religieux pourrassembler autour de mmes droits et de mmes devoirs.La Rpublique, cest aussi lgalit femme/homme effec-tive. Car le socialiste est un fministe. Notre charte laffirmecomme elle plaide pour la dmocratie participative, sociale,territoriale, numrique, nous y reviendrons. La dmocratie,cest notre mthode et cest notre cause. Mes camarades,cette volont, cette nergie, cette impatience parfois aus-si qui nous anime et qui nous rassemble, cela sappelle leprogrs humain et cest donc le titre de notre charte. Pourtoutes les raisons que je viens dvoquer et pour une autre,lide de progrs doit faire face aujourdhui une offensiveractionnaire. Ses manifestations sont multiples et en dres-

ser linventaire demanderait plusieurs heures et plusieurslivres. Disons que se dploie en France et en Europe un blocractionnaire qui tente de substituer la dynamique identi-taire la dynamique ractionnaire.

Ce bloc ractionnaire naime pas le futur, il ne gote que trspeu le prsent, il ne jure que par le pass, mme le passsimplifi. Il prospre dans les classements des meilleuresventes en librairie, en dnonant le mariage pour tous, larforme des rythmes scolaires, la recherche mdicale, lemodle social franais, lindpendance des magistrats.Alors oui, nous devons raffirmer le moteur du progrs faceaux idologies comme celles-ci, qui nont dautre projet quedexacerber les malheurs pour progresser.

Le courage du politique nest pas de nier les peurs ou lesdifficults que suscite le monde qui change, il est de lessurmonter et pour cela de mobiliser laudace, la gn-rosit, les atouts, les nergies, la volont, jajoute la rai-son, comme le dit notre charte, et largumentation face la violence des mots et des comportements. En mmetemps, et cest un point fondamental, aprs le 20esicle,face lurgence climatique, cologique du 21e sicle, nous

disons que le combat pour le progrs nest pas sparabledu dbat sur son sens, ses limites. Cest lappel la me-sure de Camus dans lhomme rvolt, il est dune totalemodernit. Oui, vouloir le progrs, cest savoir que si lesavances de la science et de la technique contribuent lpanouissement collectif et individuel, elles doivent ser-vir prserver la plante, lutter contre la misre, fairereculer les prjugs et loppression. Voil le sens de nostats gnraux, de notre charte, de notre rassemblement,et le sens de notre engagement. Il donne la valeur de nosvaleurs, cette charte et les contributions nous porte etnous renforce, elle nous oblige et nous rassemble, ellerappelle que le socialisme est un chemin qui vient de loinet qui va loin.


9/249

VOTE DE LA CHARTE DES SOCIALISTESPOUR LE PROGRS HUMAIN

Inscrits : 157 522.

Votants : 51 191.

Exprims 50 247. Participation de 32,5%,

Pour : 3 90433, soit 78,48%,

Contre : 3 486, soit 6,84%

Abstention, 7 328, soit 14,67%.

La charte est adopte.


10/2410

LES TABLES RONDES


11/2411

Il y a urgence pour la plante , constate Clothilde Valter,dpute du Calvados, en introduction de la table ronde btir lco-socialisme . Notre charte prcise que btirlco-socialisme fait rfrence un changement de modlequi simpose pour mettre en harmonie le dveloppementconomique, la dmarche cologique et la justice sociale ,ajoute-t-elle.

Le rchauffement est sans quivoque et li sans aucun

doute aux activits humaines, au premier rang desquellesnotre utilisation de lnergie fossile, cest trs clair , rap-pelle Jean Jouzel, glaciologue expert au GIEC, prix Nobelde la Paix. Si on ne fait rien pour lutter contre le rchauf-fement climatique, nous irions jusqu un rchauffement de4 ou 5 degrs en moyenne la fin du sicle . Or, pour quelhumanit puisse sadapter au rchauffement, malgr,notamment, llvation du niveau de la mer, il faut le limi-ter 2 degrs par rapport au niveau pr-industriel. Cestlobjectif qui tait fix par laccord de Cancun en 2010.Jean Jouzel espre que la confrence de Paris sur le cli-mat permettra dentriner cet objectif, mais il souligneque cela ncessite un changement de comportement : Si on veut russir cette transition, il faut laisser sous nos

pieds prs de 80% de ce qui est accessible actuellement (ennergies fossiles). Il relve pour cela limportance de laloi sur la transition cologique en passe dtre adopteen France.

Pour Christine Revault dAllonnes, dpute europenne,lco-socialisme ce nest pas quune identit, un projet,mais aussi une ralit, qui sancre totalement dans desaspects conomiques, de dveloppement durable et dem-

ploi . Elle plaide par exemple que tous les investisse-ments dtats en terme de transports soient dduits ducalcul des dficits publics. Travailler sur lco-socialismeet le dveloppement durable, cest faire en sorte quon

puisse investir, crer des emplois dans ce sens-l, en tenantcompte de la situation des tats.

Rachid Temal, premier fdral du Val dOise ajoute qu ilest important que le Parti socialiste porte nouveau unelogique politique globale et quon cesse cette logique desous-traitance, il faut une vision densemble et globale. ()Oui lco-socialisme, mais il faut faire en sorte que ce soitla matrice du dveloppement conomique et donc, cratricedemplois.

BTIR LCO-SOCIALISME


12/2412

tre socialiste, cest tre socialiste europen , note PhilipCordery, dput et SN lEurope, dans la table ronde consa-cre lalter-Europe. L'Europe nest plus, aujourdhui, justeune matire de politique trangre. Cest lintrieur de toutesnos politiques, conomique, environnementale, industrielle, in-trieure. Pour cette raison, la rorientation, qui est en coursdepuis 2012, de nos politiques europennes doit aujourdhuisacclrer sous limpulsion des socialistes estime-t-il.

Isabelle Thomas, dpute europenne, relve que si on veutsortir de la stagnation, voire mme si lon veut viter une plusgrande rcession, alors cest en Europe que a se passe. LaFrance seule ne pourra pas mettre en uvre un plan dinvestis-sement public qui pourrait la faire sortir et repartir vers la crois-sance. Ce sont les socialistes europens qui, les premiers,

avaient propos lide dun plan dinvestissements finalementadopt par la commission europenne. Mais dans ce plan(Juncker), malheureusement, nous avons trs peu dinvestis-sements publics. Or, nous savons quaujourdhui, pour relanceraussi linvestissement priv, il faut de linvestissement public. Car les socialistes veulent davantage dinvestissements dans la transition nergtique, le transport public, lisolation ther-mique des btiments, bref, beaucoup dinvestissements qui nesont pas des investissements rentables et qui ncessitent doncnormment dinvestissement public. Les socialistes plaidenteux pour un fonds plus ambitieux, de 400 milliards deuros,avec deux fonds de garantie pour permettre des initiativesmoins risques.

De son ct, Gilles Pargneaux, dput europen, insistesur la ncessaire orientation de l'Europe en matire defiscalit , dont les premires mesures seraient une fisca-lit europenne commune et une directive de lutte contreloptimisation fiscale. Nous voulons aussi lutter contrelvasion fiscale. Chaque anne, plus de 1 000 milliardsdeuros manquent aux budgets des tats-membres pourcette raison. Gilles Pargneaux voudrait la cration dunoutil au niveau du parlement europen et imposer plus detransparence dans les donnes bancaires . Quant la miseen place dune taxe sur les transactions financires, ellerapporterait 35 milliards deuros de recettes par an . En-fin il souhaite la mise en dune taxe carbone aux frontiresde l'Europe, permettant ainsi tous ces produits venant delextrieur de l'Union europenne, quils puissent avoir une

fiscalit permettant l encore dtre dans cette protectionenvironnementale .

BTIR UNE ALTER-EUROPE


13/2413

Les socialistes ne sont pas des dcroissants. Ils ne sont pasnon plus des productivistes borns. Ils sont pour une nouvellecroissance distincte de la croissance ingalitaire du sicledernier, mais qui permet nanmoins dassurer une crois-sance durable, respectueuse des intrts des gnrationsfutures et de lenvironnement, et qui permet de reconqurirle plein emploi et le bon emploi. Cest ainsi quHenri We-ber rsume la pense socialiste en introduction de la tableronde sur une nouvelle croissance.

Pour Marie Vorgan Le Barzic, dlgue gnrale de las-sociation Nouma, spcialiste des start-up, lenjeu est decoordonner le travail des start-up et celui des organisa-tions tablies. Les start-up proposent une nouvelle faon

pour les citoyens de sorganiser dans la socit . Cela boule-

verse les organisations tablies, mais cest crateur dunenouvelle nergie . Elle cite lexemple de Blablacar, site decovoiturage entre particuliers, qui peut, dans certains cas,concurrencer la SNCF. On est un moment charnire de lasocit, il faut que ces modles se rencontrent .

Karine Berger, dpute des Hautes-Alpes et SN lco-nomie, constate limportance du nombre de contributionssur les questions de croissance et dconomie. La crois-sance de demain pour les socialistes, ce nest pas la socit

de lavoir, cest la socit du savoir, ce nest pas largent roi,cest la capacit que nous aurons crer, inventer et faireconfiance aux ingnieurs et entrepreneurs qui veulent ima-giner demain , exprime-t-elle. Elle retient galement laquestion de la fiscalit. Limpt, cest les socialistes destats gnraux qui le martlent, le consentement limptdes citoyens, comme des entreprises, est un pilier de notreRpublique. Il sagit de faire en sorte que ce pays soitchang vers la solidarit dans les deux prochaines annes .

De son ct, Emmanuel Maurel, dput europen, insistepour que le dbat entre socialistes ne soit pas hors sol .Il veut des actes en adquation avec ce qui est dit dansla charte. Dans le texte, on dit qu on redistribue des ri-chesses, notamment en utilisant loutil des salaires, de la

fiscalit, et de la dpense publique . Donc une nouvellecroissance ne passe pas par le gel des salaires et la baissedes dpenses publiques . Et en Europe, cest une bataillede tous les jours pour la relance de linvestissement publicau niveau europen, pour lharmonisation sociale, car on ne

pourra pas construire une Europe de la croissance si on or-ganise la concurrence fiscale et sociale entre les peuples. Pour Emmanuel Maurel, se battre pour le modle social,

pour les citoyens, cest au cur de notre identit et notre ADNde socialistes.

UNE NOUVELLE CROISSANCE


14/2414

Au cur du projet socialiste, il y a la justice, la questiondgalit, de la libert, qui sont trois grands sujets que nousallons beaucoup voquer, mais il y a aussi le fait de construireensemble la socit du bien vivre , explique Sarah Proust,SN la communication. Une socit bienveillante, o laculture est accessible, o lducation permet de russir

Guillaume Garot, dput de Mayenne, remarque quonvit actuellement dans une socit de mfiance, dingali-ts, dindiffrence . Si on veut tre dans la socit du bienvivre, a veut dire quil faut tre capable de refonder un nou-veau vivre ensemble. Et ce nest pas simplement une his-

toire de croissance, mais il faut penser autrement le rapport autrui. Il cite lexemple de la lutte contre le gaspillagealimentaire, dont tout le monde peut tre acteur. Lut-ter contre le gaspillage alimentaire, ce nest pas tre dans

une socit de la privation, ou de la tristesse, cest tout aucontraire tre dans une socit plus responsable et plus soli-daire sans doute. Cette socit dpend de nous et commencemaintenant.

Notre socit est confronte des mutations cono-miques, sociales, technologiques culturelles et une mon-te de lindividualisme , constate Hussein Bourgi, premierfdral de lHrault. Il y a galement de la dfiance, lgard de lautorit, des lus, des politiques . Pour retisserle lien social, il propose de travailler sur trois axes : ldu-cation nationale, publique et laque, la culture et laction

associative. Pour rpondre la sgrgation sociale et larelgation territoriale, nous avons besoin de service publicfort et un soutien aux fdrations dducation populaires ,estime-t-il.

UNE SOCIT DU BIEN VIVRE


15/2415

En prambule de la table ronde humaniser la mondialisa-tion , Jean-Marc Germain invoque Jean Jaurs, sa luttecontre la guerre, son appel linternationale socialistepour tenter de lviter. Pour le dput des Hauts-de-Seine notre capacit matriser la mondialisation permettra de

poursuivre nos objectifs du socialisme qui sont profondmentlis la solidarit internationale, mais aussi de rsoudre des

problmes auxquels nos concitoyens sont confronts .

Rhodi Mellek, membre du conseil national kurde, est ve-nue tmoigner des violences dont est victime son peupleau cur de la guerre en Syrie. Les femmes kurdes bnfi-cient dun statut dgal lhomme, qui a toujours t remisen cause en Syrie notamment. Aujourdhui, les units dau-todfense kurdes se battent contre ltat islamique. Rap-

pelons que dans les rgions conquises par ltat islamique, lacharia soumet les femmes lun des statuts les plus dvalori-sants de la plante. On retrouve des femmes vendues commeesclaves de lArabie saoudite jusquau Pakistan. Cet esclava-gisme est dabord dordre sexuel, et pour viter la souffranceces femmes se suicident souvent par groupes entiers. Le violest recommand, comme dans lEst du Congo, comme armede guerre, ce qui permet de dstructurer les communautsvictimes de ces violences. Les femmes kurdes sont halal, etcest grce cette impunit totale dassouvir toutes ces pul-sions sur des malheureuses victimes que l'tat islamiquerecrute des dlinquants et des malades mentaux du mondeentier.Sur le terrain 40% des combattants kurdes sontdes combattantes.

Dans ce dossier, la France a la responsabilit dessayer detrouver une issue au conflit, estime Jean-Marc Germain,qui rappelle que lintervention voulue par Franois Hol-lande na pas t possible parce quon a un systme dorga-nisation autour de lONU, notamment le conseil de scurit,

qui permet certains pays de bloquer des rsolutions . Ilappuie la volont de Laurent Fabius de rformer le conseilde scurit de lONU avec un systme dauto-dessaisisse-ment par les membres du conseil permanent quand il y ades massacres dans un pays.

De son ct Corinne Narassiguin est revenue sur lco-so-cialisme, une proccupation au cur des contributions desmilitants. Il est vident quil faut agir du plus local au plusglobal, que ce soit pour le dveloppement durable, la gestiondes ressources naturelles, la lutte contre le changement cli-matique, et la France prend toute sa place dans ce combat,elle a donn lexemple en Europe avec la loi sur la transitionnergtique et la croissance verte, elle a permis dtre unesource dinspiration pour le paquet nergie climat, qui fixe

des objectifs trs ambitieux pour 2030, et surtout, la France ala responsabilit de russir la COP 21, fin 2015. Cette res-ponsabilit est dautant plus importante que mme sur lesquestions de solidarit internationale la question colo-gique est toujours au centre des problmes (accs leaupotable, pandmies, rfugis climatiques)Pour favoriser le co-dveloppement, deux grandes me-sures sont souvent revenues dans les propositions demilitants : la cration dun impt mondial sur le capital etdune taxe sur les transactions financires pour financer ledveloppement dans les pays les plus pauvres et les projet de

prservation du climat .

Selon Roberto Romero, vice-prsident de la rgion le-de-France, l'Europe a une responsabilit particulire au niveauinternational, cest celle de proposer un modle, alternatif tout ce qui se fait aujourdhui, ou de faire muter un modlesocial centr sur les services publics qui puisse tre uneimage, une perspective pour le reste du monde, peut-tre un

paradigme .

HUMANISER LA MONDIALISATION


16/2416

Colombe Brossel, SN lducation, rappelle que les socia-listes veulent lducation tous les ges de la vie, parce quelducation, cest ce qui permet lmancipation individuelle etcollective, et ce qui permet de lutter contre la reproductiondes ingalits, sociales, culturelles, cest ce qui nous permetde faire socit ensemble, de construire la Rpublique.

Laura Slimani, prsidente du MJS, regrette que la crise touche les jeunes de plein fouet , et sinterroge sur la fa-

on de rpondre la dsillusion dmocratique des jeunes,qui sexprime par une abstention massive et un vote Frontnational . Les jeunes ne sont pas apolitiques, mais esti-ment aujourdhui que ce nest pas le systme politique qui

peut leur apporter des rponses. Notre priorit est donc dereconqurir les jeunes, de leur donner des rponses. Pourelle la gauche au pouvoir a une responsabilit : savoir

pour qui et pourquoi elle est l, savoir si elle coute pluttle MEDEF ou les syndicats de salaris, plutt les associa-tions qui luttent contre les discriminations ou les syndicatsde policiers, plutt les institutions financires et la commis-sion europenne de droite, ou les citoyens qui ont besoindes services publics parce que cest leur seul patrimoine.Donc, la baisse des dpenses publiques, on doit la refuseraujourdhui.

Fabrice Seichet, enseignant, revient sur les consquences dela loi sur la refondation de lcole, vote en 2012. Le nombrede postes est reparti la hausse, et nous, enseignants, sommesde nouveau considrs , se rjouit-il. Il y a de lambition. Ilsouligne lide de lisser le passage entre le premier et le se-cond degr , mais aussi lassistance aux directeurs dcole , la lutte contre le dcrochage .

Pour Alain Bergounioux, directeur de la Revue socialiste,

Il y a deux grandes dimensions lambition de la refondation delcole , la rduction des ingalits et construire une Edu-cation nationale de qualit. Il insiste sur lcole institutionde la Rpublique , cest--dire le lieu o se construisentdes citoyens, do limportance de lenseignement de lamorale laque. Je suis trs frapp devant la grande ignorance

par rapport au sens des valeurs de la Rpublique et de la la-cit. Pour beaucoup de jeunes, notamment dans les collgeset les lyces, notamment des banlieues, la lacit, ce sont des

principes interdictifs. Or, la lacit dans le sens rpublicain, dela loi de 1905, cest une libert. Cest la libert de croire, de ne

pas croire. Et cest la garantie des liberts individuelles et col-lectives. Pour Alain Bergounioux, il nest pas tout de luttercontre les ingalits et pour la qualit de lducation, il fautaussi redonner un sens celle-ci.

LDUCATION

TOUS LES GES DE LA VIE


17/2417

Alors que lconomie de march est porteuse dun cer-tain nombre dingalits, quelles sont les marges demanuvre du politique, sinterroge Juliette Madel,porte-parole du PS, en ouverture de la table ronde Une

puissance publique active . Nous proposons un nouvelinterventionnisme public dans lconomie. Il est celui quidfinit la puissance publique comme la seule lgitime pourorienter lconomie de march, pour lencadrer et en corri-ger les ingalits, et pour lengager sur le chemin de la tran-

sition nergtique. Quand nous disons que la puissance publique doit reprendrela main, nous ne sommes pas des passistes nostalgiquesdon ne sait trop quel glorieux pass social, conteste SylvieSabouret, militante de lHrault.Nous sommes des gens delavenir, puisque ces thories nolibrales nous ont conduitsdans le mur. La puissance publique apparat aujourdhuicomme la seule puissance de long terme, puisque le marchne sintresse qu ce qui rapporte de largent dans le courtterme. tre socialiste pour elle cest donc rsister auxinjonctions austritaires qui nous demandent de rduire lenombre de fonctionnaires.

Dans notre charte, nous plaidons pour un nouvel inter-ventionnisme de la puissance, qui doit concevoir des instru-ments pour les services publics, dun tat-stratge, pourmener aussi la bataille stratgique pour lamnagement delespace public, et pour participer durablement au capital

dentreprises stratgiques pour notre souverainet et pourlavenir , renchrit Marie-Nolle Lienemann, snatricede Paris, qui regrette toutefois labandon du terme na-tionalisation . La question du capital public est majeure,dautant plus que nous vivons dans une conomie ouverte.Car si nous ne refermons pas les frontires, qui possde le

pouvoir de linstallation dune entreprise, de la mutation dece secteur ? Cest bien le capital. Non seulement il a le pou-voir, mais il est de mieux en mieux rmunr par rapport au

travail. Et par exemple, aujourdhui, plus de 60% du CAC 40est dtenu par des capitaux trangers. Comme ce CAC 40capte lessentiel des dividendes verss en France, et quellesexplosent dans le temps, lessentiel de ces richesses pro-duites par ces grandes entreprises, qui ont parfois maltraitleurs sous-traitants part ltranger. Quand on voit quon aun problme de rpartition des richesses dans notre pays,on peut quand mme penser dans certains cas que le capital

public nous prserverait dune certaine forme de prdation.

Emeric Brhier, dput et SN la formation, note queltat-stratge, cela ne veut pas dire que ltat dcide seul.Nous avons t, nous, les socialistes, favorables lmer-gence dautres acteurs puissants de la puissance publiqueque sont les collectivits locales. Et nous y travaillons en-core aujourdhui lorsque nous travaillons sur les nouvellescomptences des rgions, des intercommunalits, parce quenous considrons que ce sont des acteurs essentiels pourune puissance publique qui encadre l'conomie de march.

UNE PUISSANCE PUBLIQUE ACTIVE


18/2418

une poque o le foss entre politiques et citoyens necesse de se creuser, on a besoin de solidifier le pacterpublicain, de protger nos concitoyens , juge KamelChibli, SN la lutte contre lexclusion. Pour Reda Didi,dlgu gnral de Graines de France , un think tanksur les quartiers populaires, il est ncessaire de re-donner confiance en ltat, redonner de la proximit avecles administrs, et rendre des comptes aux citoyens .

Ltat doit galement, tre prsent et agir sur les terri-toires o la fracture est la plus importante, cest--dire lesquartiers populaires et les milieux ruraux, entre autres .La premire chose faire selon lui, cest essayer dima-giner des outils qui les aide construire un agenda poli-tique et stratgique centr sur leurs problmes person-nels, et leurs conditions de vie . Ensuite, il faut redonnerdu souffle la mobilisation citoyenne. La mobilisationdes habitants ne vise pas seulement rpondre leurs

problmatiques individuelles, mais recrer du collectifet de faire croire nouveau en la capacit des politiques etdes dcideurs de l'tat agir sur la problmatique. PourReda Didi, cest en repartant des problmes quotidiensdes Franais que lon pourra trouver les outils pour lesremobiliser.

Patrick Ardoin insiste sur la situation du march du tra-vail : On est dans une situation de chmage, de prcarit,de gnralisation de CDD, des temps partiels subis, celagnre une rgression du droit du travail. Il est nces-saire selon lui davoir, au niveau de l'tat protecteur,une pense gnrale sur la relation au travail et la relationau loisir . Ltat doit avoir cette fonction de redistribuer,de partager le travail, ce nest que comme a quon pourra

terme faire voluer les choses. Pour nous, les socialistes, la question de l'tat protec-teur, de l'tat rgulateur et redistributeur, passe en partie

par la question des services publics , ajoute Claude Roi-ron, SN la parit. Nous avons entrepris de regardercomment nous allons organiser les collectivits locales,cette question est importante, parce que le service public,cest l'tat, quest-ce qui va rester du service rgalien ?Lducation, la formation, cest dj partag avec les col-lectivits locales, quelles sont les grandes sphres del'tat nation et des collectivits locales ? Cest un dbatqui est indispensable.

DVELOPPER ET MODERNISER

LTAT PROTECTEUR


19/2419

Marie-Pierre de la Gontrie, SN la justice, le rappelle : Nous avons besoin dune communaut de valeurs, de prin-cipes, nous avons besoin de vivre ensemble, avec la lacit. Et nous, socialistes, nous dfendons cette conception g-nreuse, ouverte, de la nation, nous refusons et combattonstoutes les formes de discrimination, de racisme, dantismi-tisme, de xnophobie, de discrimination de genre ou sociale,tout cela, cest la Rpublique.

Elsa Di Mo, SN aux sports et lue Frjus, travailledans un territoire o on voit trs concrtement com-ment la Rpublique est mise mal et mise en danger .Face au Front national, il est ncessaire de raffirmernos valeurs. Plus que jamais, la question des valeurssincarne travers la Rpublique et les socialistes sontceux qui sont le cur battant du progrs humain. Je croisque la Rpublique, cest la pierre angulaire du projet dessocialistes et je suis trs fire que nous puissions le por-ter de nouveau.

Invit comme tmoin, Vincent Autin a t le premier ma-ri homosexuel, symbole de limportance de la loi Taubirapour lgalit entre les citoyens. La loi Mariage pour tous,68% des Franais y sont favorables, un an aprs, remarque-t-il. Donc lengagement politique, la responsabilit politique,cest dtre audacieux, cest doser, dtre enthousiaste, etsrement pas apeur ou de reculer. Je ne peux que recom-mander aux personnes aujourdhui qui peuvent changer le

visage de la France, de tout faire. Olivier Faure, dput de Seine-et-Marne et porte-paroledu PS, acquiesce lide que la politique doit avoir delaudace. Il propose lui de crer un droit damendementcitoyen . Il permettrait chacun, sous rserve quil soitaccompagn par des cosignataires, la possibilit de voir d-battues ses propositions au Parlement, pour rintroduire delinteractivit entre des citoyens qui sont spectateurs dundbat politique auquel ils ne participent plus . Pour le d-put, il ne doit plus y avoir de dbats interdits.

LA RPUBLIQUE

TOUJOURS RECOMMENCE


20/2420

Florence Augier, SN la vie associative, constate, enFrance et dans toute lEurope une abstention croissante,un dsintrt pour les partis politiques, un discrdit, unedfiance envers la classe politique et les institutions . Pourelle, il appartient aux socialistes dinverser la tendance .Cela passe par lencouragement de la dmocratie soustoutes ses formes et notamment, la dmocratie participa-tive qui suppose une plus grande ouverture en direction dumonde associatif, des collectifs citoyens, des corps interm-diaires . Il nous faut raffirmer qulu nest pas un mtier,

il faut crer un statut de llu, une scurisation de son par-cours, lui permettant notamment un retour lemploi. Nousdevons rflchir ensemble la mise en place dorganisationscitoyennes pour le contrle de laction politique afin dassocieret de responsabiliser les individus.

La dmocratie accomplie, pour moi, cest redonner de la cr-dibilit laction politique, donc de lefficacit aux politiques

publiques, redonne du sens aux politiques publiques pourquelles soient efficaces pour chaque territoire, pour rompreles chanes dingalits. , estime Erika Bareigts secrtairenationale aux Outre-mer. Elle remarque par exemple de

grandes poches dingalits dans les territoires ultra-marins, notamment en terme dducation. 30 75% des

jeunes de 18 ans ont des difficults en lecture, alors quela moyenne nationale est de 10%. En outre, le taux de ch-mage des jeunes atteint les 60%. Elle plaide pour lexp-rimentation, qui permet ltat et aux collectivit de co-construitre des politiques plus adaptes aux territoires .

Pour Gatan Gorce, snateur de la Nivre, les socialistesdoivent se persuader que la dmocratie, la dcision prise

collectivement peut et doit sopposer quand cest ncessaire,quand lintrt collectif est en jeu, aux lois du march . Ilveut rveiller le thme de la planification dmocratique, qui doit sappuyer sur la mobilisation des citoyens, limpli-cation des lus, la conscience collective des actions meneret de la socit que nous voulons construire. En outre, ilrappelle que la dmocratie, ce nest pas seulement rendrele pouvoir aux citoyens, cest donner les moyens de fonction-ner . Ainsi, il juge important de lutter contre lendogamiedes lites : il faut renouveler nos dirigeants conomiques,sociaux, politiques, et nous devons nous battre contre lesrentes de situation .

UNE DMOCRATIE ACCOMPLIE


21/2421

NOTES


22/2422

NOTES


23/2423

NOTES


24/24

INSCRIVEZ-VOUSSUR LES LISTES LECTORALES

En 2015, nous votons pour choisir nos lu-e-sdans les dpartements et les rgions. Culture,solidarit, transports et formation professionnellefont partie des comptences des conseilsdpartementaux et rgionaux.

Pour voter, il faut tre inscrit sur les listes lectoralesavant le 31 dcembre 2014

Pour voter en 2015, il faut :tre g-e de 18 ans ou pluset bnficier de la citoyennetfranaise ou europenne.

Se rendre dans sa mairie muni-edune pice didentitet dun justificatif de domicileou sur mon.service-public.fr

Effectuer ces dmarchesavant le 31 dcembre 2014.

r Je souhaite prendre contact avec les socialistes

r Je dsire adhrer au Parti socialiste

r Je verseeuros pour soutenir laction du PS(chque lordre de AFPS)

Nom ......................................................................................................

Prnom ..................................................................................................Email .....................................................................................................

Tl .........................................................................................................

REJOIGNEZ LE PARTI SOCIALISTE

18

31/12

ans

Documents

L'hebdo des socialistes n°757-758