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PAGE 1 SUR 40 INFOFICHE QUARTIERS DURABLES 31/01/2015 Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE « METHODOLOGIE DE CONCEPTION » FICHE INFORMATIVE DE L’OUTIL DE GESTION EAU PLUVIALE À L’ÉCHELLE DU QUARTIER RECOMMANDATION GEQ01 - Méthodologie de conception d’un « quartier durable eau » Cette fiche propose, une méthodologie en vue de concevoir un projet de quartier incluant particulièrement une gestion durable de l’eau. Cette fiche est illustrée par un projet hypothétique mais basé sur une situation réelle, le contrat de quartier durable « Axe Louvain » à Saint-josse-ten-Noode. 1. LES ENJEUX DE LA GESTION DE L’EAU URBAINE La conception d’un quartier durable intégrant la gestion durable de l’ eau nécessite une compréhension globale des enjeux et des répercussions du cycle de l’eau en ville ainsi que des différentes méthodes et techniques existantes pouvant être appliquées pour sa saine gestion. Les différentes techniques alternatives pour la gestion de l’eau de pluie sont présentées dans les info-fiches suivantes en lien avec l’outil de gestion de l’eau de pluie sur la parcelle 1 . OGE 01 - La Noue OGE 02 - Le bassin sec OGE 03 - Le Bassin en eau OGE 04 - Le fossé OGE 05 - Le massif : tranchée, structure réservoir, surface drainante & poreuse OGE 06 - Le puits OGE 07 - Les toitures stockantes : toiture verte extensive, toiture verte intensive, toiture en eau, toiture à gravier OGE 08 - Les citernes : citerne de récupération, citerne d’orage Ces fiches sont complétées par les infos fiches suivantes : GEQ 08 - les arbres de pluie GEQ 09 - les ouvrages de prétraitement De plus, le thème de l’eau présente une réelle opportunité de créer des synergies avec d’autres enjeux urbains (biodiversité, mobilité, convivialité…) souhaités pour assurer la soutenabilité des quartiers, ainsi que de suggérer une participation citoyenne fondée sur la gestion d’une ressource pour la vie. Outre les questions directement en lien avec la gestion de l’eau, la méthodologie proposée rassemble différentes questions qui portent l’attention sur divers aspects du quartier non directement orientés sur la question de l’eau mais qui ont un lien avec celle-ci ou qui présente un potentiel de synergie. 2. UN MANIFESTE POUR L’EAU EN VILLE Cette méthodologie offre un cadre de réflexion destinée à accompagner les concepteurs ou décideurs lors de la phase d’avant-projet de toute intervention dans un quartier existant, plus particulièrement dans le cadre de la gestion durable de l’eau. Elle vise la stimulation d’une créativité informée, permettant de multiplier les plurifonctionnalités de ces interventions (techniques, sociales, esthétiques, fonctionnelles, etc.). Il s’agit de maximiser les opportunités 1 Comparaison de mesures alternatives pour gestion des eaux de pluie à l’échelle de la parcelle, disponible en ligne en français à l’adresse internet suivante : http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/Informer.aspx?id=32554

Méthodologie de conception d’un « quartier durable eau · (exemple : intégration de jeux d’eau pour enfants dans les espaces collectifs) Y a-t-il des stationnements de grande

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

FICHE INFORMATIVE DE L’OUTIL DE GESTION EAU PLUVIALE À L’ÉCHELLE DU QUARTIER

– RECOMMANDATION GEQ01 -

Méthodologie de conception d’un « quartier durable eau »

Cette fiche propose, une méthodologie en vue de concevoir un projet de quartier incluant particulièrement une gestion durable de l’eau. Cette fiche est illustrée par un projet hypothétique mais basé sur une situation réelle, le contrat de quartier durable

« Axe Louvain » à Saint-josse-ten-Noode.

1. LES ENJEUX DE LA GESTION DE L’EAU URBAINE

La conception d’un quartier durable intégrant la gestion durable de l’eau nécessite une compréhension globale des enjeux et des répercussions du cycle de l’eau en ville ainsi que des différentes méthodes et techniques existantes pouvant être appliquées pour sa saine gestion. Les différentes techniques alternatives pour la gestion de l’eau de pluie sont présentées dans les info-fiches suivantes en lien avec l’outil de gestion de l’eau de pluie sur la parcelle

1.

OGE 01 - La Noue

OGE 02 - Le bassin sec

OGE 03 - Le Bassin en eau

OGE 04 - Le fossé

OGE 05 - Le massif : tranchée, structure réservoir, surface drainante & poreuse

OGE 06 - Le puits

OGE 07 - Les toitures stockantes : toiture verte extensive, toiture verte intensive, toiture en eau, toiture à gravier

OGE 08 - Les citernes : citerne de récupération, citerne d’orage

Ces fiches sont complétées par les infos fiches suivantes :

GEQ 08 - les arbres de pluie

GEQ 09 - les ouvrages de prétraitement

De plus, le thème de l’eau présente une réelle opportunité de créer des synergies avec d’autres enjeux urbains (biodiversité, mobilité, convivialité…) souhaités pour assurer la soutenabilité des quartiers, ainsi que de suggérer une participation citoyenne fondée sur la gestion d’une ressource pour la vie. Outre les questions directement en lien avec la gestion de l’eau, la méthodologie proposée rassemble différentes questions qui portent l’attention sur divers aspects du quartier non directement orientés sur la question de l’eau mais qui ont un lien avec celle-ci ou qui présente un potentiel de synergie.

2. UN MANIFESTE POUR L’EAU EN VILLE

Cette méthodologie offre un cadre de réflexion destinée à accompagner les concepteurs ou décideurs lors de la phase d’avant-projet de toute intervention dans un quartier existant, plus particulièrement dans le cadre de la gestion durable de l’eau. Elle vise la stimulation d’une créativité informée, permettant de multiplier les plurifonctionnalités de ces interventions (techniques, sociales, esthétiques, fonctionnelles, etc.). Il s’agit de maximiser les opportunités

1 Comparaison de mesures alternatives pour gestion des eaux de pluie à l’échelle de la

parcelle, disponible en ligne en français à l’adresse internet suivante : http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/Informer.aspx?id=32554

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

saisies lors de leur conception afin de leur donner une valeur ajoutée aux yeux des citoyens, les rendant dès lors plus pérennes. Par exemple, un puits d’infiltration profonde pour l’eau de ruissellement, simple dispositif technique visant à résoudre un problème ponctuel, peut devenir, en adoptant une meilleure intégration synergique, le point focal d’une place publique, un lieu de rassemblement pour la communauté locale, permettant la liaison de deux secteurs isolés de la ville.

À terme, tout laisse à croire qu’une appropriation de l’eau en ville par les citoyens passe par des interventions où celle-ci n’est pas seulement envisagée comme une nuisance, mais comme un vecteur de développement rendant la ville plus agréable et aussi plus durable.

3. CONSTRUCTION DE LA MÉTHODOLOGIE

Une checklist fait office de guide pour la recherche et la réflexion. Celle-ci est structurée en trois échelles d’intervention : (1) l’échelle de la région (macro-échelle); (2) l’échelle du quartier; (3) l’échelle locale (échelle du détail).

Ces échelles et leurs subdivisions en thèmes permettent un balayage ample des enjeux, des répercussions et des opportunités reliées au contexte d’implantation.

4. COLLECTE DE DONNÉES ET ANALYSE: L’OUTIL CHECKLIST

La checklist est structurée en trois blocs de questions qui correspondent aux trois échelles selon lesquelles il convient d’étudier le quartier. La macro-échelle, c’est-à-dire à l’échelle de la région Bruxelles-Capitale, permet d’observer la situation du quartier par rapport à des phénomènes larges, tels que la topographie, la géologie et la biodiversité. L’échelle du quartier est une aide directe à la conception en soulevant des opportunités d’amélioration de la qualité de vie des citoyens. L’échelle du détail est celui des ouvrages techniques et de leurs enchaînements successifs.

Pour chaque échelle, la méthodologie est détaillée sur quatre colonnes. Tout d’abord, une série de thèmes permettant de circonscrire le problème urbain. Puis, les questions en tant que telles qui cherchent à pousser la réflexion dans les directions pertinentes afin de permettre au décideur ou au concepteur de réfléchir à toutes les opportunités qui se présentent à lui et qui pourraient être combinées avec le projet de gestion de l’eau. Finalement, la dernière colonne fait une liste des outils utiles pour mener à bien l’investigation.

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Méthodologie de conception d’un « quartier durable eau » : Checklist synthèse

1 Thèmes Caractérisation Opportunités Outils

1.1 Bassins versants et topographie Dans quel(s) bassin(s) versant le projet se situe-t-il? Quel est son exutoire? La rivière (ou

les rivières) de ce(s) bassin(s) versant et son(leur) exutoire(s) sont-ils toujours visibles, à

ciel ouvert ou accessibles?

Au sein du bassin versant, où sont les crêtes, les pentes et le talweg?

Où se situe le périmètre du quartier dans le bassin versant et ses caractéristiques

topographiques?

1.2 Pédologie et géologie Quelles sont les caractéristiques géologiques et pédologiques du périmètre du quartier

durable? (exemple: perméabilité du sol et du sous-sol)

Quels sont les taux moyen d'imperméabilisation du sol du secteur et du quartier?

Quelle est la profondeur de la nappe souterraine?

1.3 Biodiversité Quels sont les corridors écologiques les plus proches?

Y a-t-il des espaces verts d'envergure (y compris en intérieur d'îlot)?

Où sont-ils situés en rapport au projet de quartier durable?

1.4 Aménagement du territoire Y a-t-il présence de coupures urbaines (ex.: voies de chemin de fer, routes très

fréquentées, etc.)?

Peut-on améliorer la connectivité dans la ville à travers le quartier?

Y a-t-il un intérêt pour le développement de chemins privilégiant la mobilité douce pour

relier certains endroits particuliers du quartier ou vers l’extérieur du périmètre défini?

Le quartier durable s’inscrit-il dans un plan d’aménagement à plus grande échelle?

1.5 Le périmètre du projet est-il bien défini en fonction de l’échelle macro et des opportunités qui peuvent découler de son étude?

2 Thèmes Caractérisation Opportunités Outils

2.1 Histoire Comment les cours d'eau et la topographie ont-ils évolué à travers l'histoire dans les

environs du quartier? Faire l'analyse des cartes historiques du quartier.

La topographie résultant des anciennes zones humides constitue-t-elle une opportunité de

captage et de rétention d'eau? Peut-on les réintégrer dans la connaissance collective?

Les anciens cours d'eau et zones humides sont-ils toujours présents dans le quartier? Si

non, la topographie actuelle réflète-t-elle toujours la présence antérieure de l'eau?

La toponymie des rues et des places dans le quartier a-t-elle un rapport avec des

techniques de gestion de l’eau ou des usages de l’eau?

2.2 Comment peut-on revaloriser les lieux collectifs délaissés?

Y a-t-il la possibilité de réaménager les espaces publics existants afin d'y intégrer un système

de gestion de l’eau mis de l’avant?

Y a-t-il une manière ludique d’introduire l’eau dans les habitudes et l’imaginaire collectif?

(exemple : intégration de jeux d’eau pour enfants dans les espaces collectifs)

Y a-t-il des stationnements de grande envergure dans le périmètre ou à proximité? Ces stationnements peuvent-ils être investis pour y intégrer des dispositifs de gestion de

l'eau? Peut-on en profiter pour améliorer leur qualité?

Y a-t-il des zones en friche dans le périmètre ou à proximité? Les terrains vacants ou friches temporaires offrent-ils un potentiel quant à l’intégration de

l’eau à la ville? (exemple : entente menant à la création d’un jardin potager sur un site privé

jusqu’au commencement des travaux)

2.3 Maillage bleu existant et historique Y a-t-il un maillage bleu à proximité? Existe-t-il des possibilités de reconnexion à ce maillage bleu? Peut-on s'en servir comme

support à la gestion de l'eau de pluie?

Carte et information sur le maillage bleu, carte des bassins

versants, topographie, voiries.

Quels sont les risques d’inondations répertoriés en lien avec le périmètre du quartier

durable? Quels sont les risques d'inondation répertoriés en lien avec les quartiers voisins

du quartier durable en conception, spécialement ceux dans les zones en creux du bassin

versant?

Carte des aléas inondations de Bruxelles-Environnement

Y a-t-il des zones humides dans le secteur? Peut-on intégrer ces zones humides dans la stratégie globale de gestion de l'eau? Carte des zones humides (Bruxelles-Environnement),

recensement sur le terrain

2.4 Maillage vert et espaces verts Le quartier est-il traversé par un maillage vert désigné par Bruxelles-Environnement? Le quartier durable présente-t-il une opportunité d'extension du maillage vert?

Peut-on faire la promotion, voire la réinsertion d’espèces végétales locales menacées dans

les aménagements?

Carte des espaces verts, arbres d'alignement, images

satellites

Y a-t-il des espaces verts, zones agricoles, forestières, boisées à proximité ? Ces zones peuvent-elles être conservées et valorisées par la stratégie de gestion de l'eau de

pluie? Peuvent-elles servir de point d'ancrage pour les nouvelles interventions?

Carte des usages du bâti recensement sur le terrain

Y a-t-il des jardins communautaires? Où sont-ils situés? Peut-on créer des jardins communautaires dans les espaces libres, les jardins privés et les

toits-terrasses? www.potagersurbains.beCes lieux peuvent-ils accueillir des dispositifs de gestion de l'eau ludiques pouvant servir

d'exemple pour l'amélioration de lieux semblables ou la création de nouveaux?

2.5 Mobilité douce et transports en

commun

Où sont situées les lignes de transport en commun? Quelle est la fréquence de passage

de ces différentes lignes?

Le projet présente-t-il des opportunités de reconnexion avec les différents réseaux de la ville,

en profitant du réaménagement des dispositifs de gestion d'eau pour y intégrer des voies de

transport en commun, par exemple?

Carte du réseau des transports en commun.

Où sont situées les voies cyclables? Existe-t-il l’opportunité d’améliorer l’offre en matière de mobilité douce? (exemple: nombre

accru de pistes cyclables)

Urbis, recensement sur le terrain, images satellites

Le quartier durable présente-t-il une opportunité de continuité de corridor écologique en

reconnectant, par exemple, des espaces verts ou bleus préexistants?

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Carte des bassins versant, carte topographique, carte du

maillage bleu de la Région de Bruxelles-capitale

Carte géologique, carte des zones potentielles d'infiltration

d'eau pluviale et données sur la densité du bâti de la Région

de Bruxelles-capitale.

Cartes Urbis et vues aériennes : corridors écologiques,

espaces verts, arbres d'alignement.

Cartes Urbis (limites communales, rues, chemins de fer, corps

d’eau...). Carte topographique (pentes fortes). Visite sur place

et avis des habitants.

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Places publiques et espaces ouverts

Cartes historiques, carte des voiries avec nom des voiries

Urbis, vue aérienne, plan cadastral, recensement sur le terrain

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif.

FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Où sont les places publiques? Où les gens se réunissent-ils?

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Peut-on rendre la mobilité douce plus accessible et plus sécuritaire (exemple: en séparant les

pistes cyclables des rues très fréquentées avec un aménagement gérant l'eau)?

Urbis, recensement sur le terrain, images satellites

Peut-on en profiter pour intégrer des abris pour vélos, des abris de bus/tram afin d’améliorer

l’offre alternative à l’utilisation de la voiture?

Serait-il possible d’aménager des espaces partagés (absence de séparations entre la voie

carrossable et le trottoir - ni changement de niveau, ni bordure, ni potelet - et absence de

signalisation et de marquages routiers)?

Peut-on réduire l’imperméabilisation des surfaces sur la voie publique? (exemple: choix plus

judicieux de surfaces mieux reliées à l'usage)

Y a-t-il des endroits d'arrêt, de pause, d'immobilité vs mobilité? (exemple : dilatation

d’une section de trottoir, place publique, banc, parc, petite placette, banc, lieu de rendez-

vous, jeu, etc.) Où sont les espaces de mobilité et d’immobilité? Faire une carte

représentant ces deux types d'espaces.

Peut-on intégrer des zones de pause dans les nouveaux aménagements reliés à la gestion

de l'eau?

Urbis, recensement sur le terrain, images satellites

Les équipements et les services sont-ils accessibles aux personnes à mobilité réduite? Comment peut-on rendre les équipements et les services plus accessibles aux personnes à

mobilité réduite?

Recensement, images satellites

2.6 Caractéristiques sociales Peut-on distinguer la présence de différentes communautés ethniques, culturelles ou socio-

économiques au sein du quartier?Comment le quartier durable peut-il répondre aux besoins de différents groupes d'habitants

en matière de gestion de l'eau dans les espaces publics et collectifs?

Recensement

Quel est la pyramide des âges de la population du quartier? Recensement

Le quartier s’adresse-t-il à une population ciblée ou plutôt mixte? Peut-on utiliser le levier de la gestion de l’eau pour promouvoir la mixité sociale?

Y a-t-il de nombreux visiteurs dans le quartier (travailleurs, flâneurs provenant d'autres

quartiers, touristes, etc.)?

Y a-t-il un potentiel de visibilité, d'identification, d'appropriation des espaces collectifs par le

biais des dispositifs de gestion de l'eau? Comment faire en sorte que l'usage des ouvrages

de gestion de l'eau soit compréhensible par tous les usagers des lieux?

Recensement

Quelle proportion des gens fréquentant le quartier y habitent? L'appropriation de la ressource eau par les habitants serait-elle perçue à l'échelle du quartier

ou de la ville?

Recensement

2.7 Gestion de l'eau Y a-t-il des fontaines publiques dans le périmètre du quartier durable? Urbis

Au sein des espaces collectifs, y a-t-il des sources d’eau potable mises à la disposition de

la population?

Serait-ce possible d'intégrer des sources d'eau potables collectives dans le projet de quartier

durable?

Observations et recensement sur le terrain

Y a-t-il des bassins de rétention ou des bassins d’orage existants? Quel est le volume

d’eau que peuvent emmagasiner ces bassins? En quelle années ont-ils été mis en

fonction?

Est-il possible de rendre la présence de ces ouvrages existants dans l'imaginaire urbain? Vivaqua (bassins d'orage et de rétention)

Où sont les plaques d'égout? Quel est le fonctionnement du système d'assainissement du

quartier?

Vivaqua (système d'assainissement)

Y a-t-il présence d’une citerne de réutilisation collective? Quel est le volume d’eau potentiel

emmagasiné? En quelle année a-t-elle été mise en fonction?

Peut-on stocker l’eau de pluie pour la réutilisation dans l’espace collectif? Quels pourraient

être les usages collectifs d’une réutilisation de l’eau de pluie dans l’espace collectif? (ex.: jeu

pour les enfants, station de lavage de vélo/voiture, arrosage de potagers, etc.)

Communes, recensement sur le terrain, recensement auprès

des habitants

2.8 Ouvrages existants ou futurs Quels sont les ouvrages en sous-sol dans le périmètre et à proximité du projet? Quelles

sont leurs profondeur et superficie respectives? À quel niveau ces ouvrages se retrouvent-

ils dans la nappe souterraine?

Peut-on récupérer l'eau issue du pompage d'assainissement de la nappe souterraine, s'il y a

lieu?

Urbis

Y a-t-il de grandes toitures plates (plus de 200 m2)

dans le périmètre du quartier durable? Est-il possible de valoriser les grandes toitures plates en y instaurant par exemple un

système de récupération des eaux pluviales, des toitures vertes ou en y aménageant des

potagers en bacs?

Urbis

Y a-t-il des sources de pollution potentielles? (exemple : garages, industries, artisanat,

etc.)

Comment peut-on limiter l'impact environnemental de ces sources au sein du quartier

durable?

Usages bâtis, images satellites, recensement sur le terrain

Y a-t-il des travaux en cours ou prévu dans le périmètre ou à proximité? Ces travaux offrent-ils des possibilités de mise en commun des stratégies de gestion de l'eau

de pluie?

Communes, recensement sur le terrain

3 Explications Outils

3.1 Ces espaces "généreux" permettent l'implantation de mesures de gestion de l'eau

ponctuelles à effet local sur leur bassin versant.

urbis, visite de site

3.2 Ce bassin versant permet de saisir l'ampleur du territoire géré par l'ouvrage situé à l'endroit

identifié à l'étape 1.

Urbis, courbes de niveau

3.3 ex.) Noues, puits, bassins secs et en eau. Attention! Les données des cartes d'infiltration

sont indicatives seulement. Une analyse de sol est obligatoire pour connaître le sol du site

d'implantation

Urbis, infiltration profonde et superficielle, info-fiches

techniques de gestion de l'eau

3.4 Les opportunités de gestion ultra-locales permettent de répartir les efforts de gestion de l'eau

(et donc de réduire la quantité d'eau à gérer dans les espaces ponctuels déterminés à l'étape

1).

Urbis, courbes de niveau

3.5 Pour les noues: TR 10 ans ≈ 1/15 surface, TR 100 ans ≈ 1/10 surface Outil de gestion parcelle?

3.6 Travail créatif et synthétique d'architecte. Trouver des réponses locales créatives à

l'implantation de mesures techniques en un lieu spécifique.

Urbis

3.7 Cette cartographie permet de vérifier et de communiquer l'efficacité des mesures de gestion

de l'eau prises dans les étapes précédentes.

3.8 Dimensionnement final des ouvrages de gestion de l'eau. Outil gestion de l'eau sur l'espace public.

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Établir une cartographie du chemin de l’eau: plan général de débordements successifs pour tout le sous-bassin-versant

local selon le temps de retour de pluie.

Faire un dimensionnement plus fin avec l’outil "Gestion de l'eau sur l'espace public"

Établir les possibilités techniques de gestion de l’eau en se servant des données pédologiques et géologiques.

Diagnostiquer les espaces "généreux" ponctuels, c'est-à-dire les parcs, stationnements, rond-points, parvis, places, rues

exagérément larges, etc., qui sont actuellement sous-utilisés au niveau de leurs usages urbains.

Prendre ces espaces un par un, de l’amont vers l’aval: définir le bassin versant local de ce lieu (même s'il sort des limites

du quartier définies).

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif.

FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Méthodologie de conception

Faire un premier dimensionnement à l'aide des moyennes ci-jointes.

Établir un design local.

Découper le bassin versant en sous-bassins versants, qui permet de voir les opportunités de gestion "ultra-locales" (ex.:

noues en pied de rue)

Quelle est la proportion de la superficie réservée à la mobilité douce par rapport au réseau

viaire global?

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

5. ÉTUDE DE CAS: SAINT-JOSSE-TEN-NOODE

Nous présentons ici une étude de cas fictive permettant d’illustrer pas-à-pas la démarche que nous tentons de mettre en l’avant à travers la checklist présentée auparavant. Il s’agit d’un exemple illustratif, et non-exhaustif. Il a le même but que la checklist, c’est-à-dire de stimuler la créativité des acteurs qui auront à agir sur la ville, et plus particulièrement sur les quartiers durables en milieu existant.

Le contrat de quartier durable de la région Bruxelles-Capitale « axe Louvain », a été choisi comme sujet de cette étude de cas. Son périmètre est situé en plein cœur de la région Bruxelles-Capitale, tout juste à l’extérieur de la petite ceinture. Il s’agit d’un milieu à première vue peu favorable à des interventions de gestion de l’eau de pluie étant donné sa grande densité et son importante imperméabilisation de surface. De plus, le quartier chevauche différentes compositions géologiques et plusieurs conditions topologiques.

Il s’agit toutefois d’une occasion de démontrer qu’il est possible d’améliorer la relation eau-ville-citoyens, même dans ce qui semble être de mauvaises conditions de départ.

Nous reprendrons donc dans les pages suivantes les différents thèmes présents dans la checklist pas à pas.

6. ILLUSTRATION DE LA MÉTHODOLOGIE PAS À PAS

1. MACRO- ECHELLE: REGION DE BRUXELLES-CAPITALE

La macro-échelle, étudiée à l’échelle de la région Bruxelles-Capitale, permet d’analyser le quartier dans des phénomènes larges, tels que les écoulements naturels des eaux de ruissellement et des cours d’eau (bassins-versants et topographie), la géologie des sols et sous-sols, la biodiversité et l’aménagement du territoire.

1.1. Bassins versants et topographie

Afin de situer le quartier dans ses logiques hydrologiques et topographiques, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

dans quel bassin versant de la Région Bruxelles-capitale le projet se situe?

quel est son exutoire?

si le projet est inclus dans un seul bassin-versant ou sur plusieurs bassins-versant?

si la rivière (ou les rivières) du bassin-versant et son (leur) exutoire sont toujours visibles, à ciel ouvert ou accessibles?

au sein du bassin versant, où sont les crêtes, les pentes et le talweg?

où se situe le quartier dans le bassin versant et ses caractéristiques topographiques?

Les réponses à ces questions permettent une vision globale régionale de l’écoulement naturel de l’eau de ruissellement dans et à proximité du quartier à l‘étude. D’autres données permettront plus tard d’avoir une vision plus locale de ce même sujet.

Outils

A cette fin, les cartes des bassins-versant, la carte topographique et la carte du maillage bleu de la Région de Bruxelles-capitale seront nécessaires.

Cas d’étude

A. BASSINS VERSANT

Le quartier se trouve dans le bassin versant du Maelbeek. Ce cours d’eau a été voûté à la fin du XIX

e siècle et n’est donc plus visible. Il se jetait anciennement dans la Senne, et se jete

actuellement dans le canal de Charleroi. L’entièreté du quartier est inclus dans le même bassin versant.

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

B. TOPOGRAPHIE

Le quartier est situé à cheval sur le fond de vallée et ses coteaux. Son extrémité ouest est très proche de la crête. Le quartier est donc caractérisé par une topographie variée comportant des zones de pentes importantes et des zones plus planes correspondant au fond de vallée et à l’ancien lit du Maelbeek. Par conséquent, le type d’ouvrage de gestion de l’eau sera choisi différement selon les pentes et les vitesses d’écoulement de l’eau.

Situation du quartier « Axe Louvain » à Saint-josse-ten-Noode.

Carte des bassins versant de la Région de Bruxelles-capitale où sont représentés : les bassins-versant, les rues, les limites communales, les corps d’eau (étangs, canaux, cours d’eau).

Bassins versant : a. de la Senne b. du Maelbeek c. de la Woluwe

Carte des bassins versant de la Région de Bruxelles-capitale (zoom de la carte précédente).

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

1.2. Géologie, infiltration d’eau pluviale et imperméabilisation des sols

Afin de comprendre le comportement de l’eau de ruissellement au contact avec le sol et le sous-sol, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

quelles sont les caractéristiques géologiques et pédologiques du quartier?

quels sont les taux moyens d'imperméabilisation du sol du secteur et du quartier?

à quelle profondeur se situe la nappe souterraine?

Les réponses à ces questions permettront de définir les types d’ouvrage de gestion de l’eau de ruissellement possibles ou recommandés ainsi que les objectifs hydrologiques à atteindre par l’aménagement des ouvrages de gestion de l’eau de ruissellement.

Outils

A cette fin, la carte géologique2, la carte des zones potentielles d'infiltration d'eau pluviale

3 et

les données sur la densité du bâti4 de la Région de Bruxelles-capitale seront nécessaires.

L’information sur la profondeur des nappes est utile pour compléter les connaissances du terrain. Des études de sol approfondies sont requises avant tout projet d’aménagement en vue de préciser les caractéristiques du sous-sol. Les cartes géologiques et des zones potentielles d'infiltration d'eau pluviale n’ont qu’une valeur indicative au niveau du degré de perméabilité des sols.

Cas d’étude

A. GEOLOGIE

Le cas d’étude présente trois zones géologiques différentes : (a) argile avec horizons silteux, (b) sable hétérogène, (c) sable fin gris. Les sables fins à grossiers présentent une perméabilité

2 Geologische Kaart van Belgie, Vlaams Gewest, Kaartblad 31-39, Brussel-Nijvel, Schaal

1:50.000, Kaart opgemaakt door F.V. Matthijs-Buffel, Geological Service Company, 2002.

3 Info-fiche GEQ06 - l’infiltration d’eau pluviale et carte des zones potentielles d'infiltration d'eau

pluviale de la Région de Bruxelles-capitale

4 Monitoring des quartiers, IBSA, Brussels UrbIS, 2006, part des surfaces imperméables

Points importants : a. talwegs b. crêtes

Carte topographique de la Région de Bruxelles-capitale où sont représentés : les courbes de niveau (tous les 2 mètres), les rues, les bassins versant.

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élevée; de l’ordre de 20 à 500 mm/h, tandis que l’argile présente de faible capacité à l’infiltration, largement inférieure à 20 mm/h

5.

Une zone peu perméable correspondant au fond de vallée coupe le quartier en deux parties. De chaque côté, se présente une zone de sable à priori perméable et, à l’extrême est du quartier, une zone de sable fin très perméable. Ces horizons perméables se situent à une certaine profondeur qu’il convient de vérifier par des essais de sols.

Ces indications de perméabilité sont à préciser par des études de sol approfondies requises avant tout projet d’aménagement. Dans le cadre de cette illustration, les études appronfondies n’ont pas été réalisées. La perméabilité dans les sables (zones b et c) sera estimée à 20mm/h, tandis au’elle sera considérée comme presque nulle dans le fond de la vallée (zone a).

B. INFILTRATION D’EAU PLUVIALE

Le cas d’étude présente les trois zones de la carte d’infiltration d’eau pluviale de la Région de Bruxelles-capitale :

Zone a (en bleu) où la nature du sol présente une infiltration d'eau pluviale difficile et qui nécessite des études de sous-sol très approfondies. Cette zone (bleue) correspond au lit majeur du Maelbeek. Ce fond de vallée est typiquement une zone d’alluvions de surface qui sont généralement peu perméables (argile, limon argileux) et où l'eau souterraine se situe proche de la surface du sol. Cette zone ne se prête peu à la mise en place d'ouvrages d'infiltration. Il faudra choisir des ouvrages de rétention avec temporisation de l’écoulement des eaux de pluie.

Zone b (en vert) où la nature du sol présente une infiltration d'eau pluviale possible par des ouvrages superficiels de type noues, fossés, bassins.

Zone c (en orange) où la nature du sol présente une infiltration possible de l’eau par ouvrages superficiels et profonds de type noues, fossés, bassins, tranchées, puits.

5 Info-fiche OGE11 - Caractéristiques du terrain

Carte géologique de la Région de Bruxelles-capitale où sont représentés les différents faciès géologiques.

Zones : a. Argile avec horizons silteux b. Sable hétérogène c. Sable fin gris

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C. IMPERMEABILISATION

Saint-Josse-ten-Noode est un quartier très imperméable (80% en 20066). Ses environs le sont

légèrement moins, à l’exception du centre de Bruxelles. Il est souhaitable que l’intervention réduise l’imperméabilité de cette partie de la Région ou, au moins, les conséquences de son imperméabilisation.

6 Etude sur l’imperméabilisation en Région bruxelloise, IGEAT, 2006.

Carte d’infiltration d’eau pluviale de la Région de Bruxelles-capitale où sont représentés : les différentes zones d’infiltration, les rues, les corps d’eau (étangs, canaux, cours d’eau).

Zones : a. Infiltration d'eau pluviale difficile, nécessite des études de sous-sol très approfondies b. Infiltration par ouvrages superficiels conseillée (noues/fossés, bassins). c. Infiltration par ouvrages superficiels et profonds conseillée (noues/fossés, bassins, tranchées, puits)

Carte de l’imperméabilisation des surfaces de la Région bruxelloise (IGEAT, 2006).

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D. DEFINITION DES OBJECTIFS HYDROLOGIQUES

Après avoir observé le potentiel d’infiltration d’eau pluviale et l’imperméabilisation du quartier, il est déjà possible de définir les objectifs hydrologiques à atteindre selon le tableau tiré de l’info-fiche GEQ07 – Objectifs hydrologiques, Objectifs de dimensionnement.

Le quartier présente une imperméabilisation moyenne supérieure à 77,5%. Le projet concerne une situation de rénovation urbaine. Le sol présente les trois zones de potentiel d’infiltration d’eau pluviale A, B et C. Selon ces trois zones de potentiel d’infiltration d’eau pluviale, les objectifs hydrologiques à atteindre sont les suivants :

1.3. Biodiversité

Plusieurs types d’ouvrages de gestion des eaux de pluie présentent un caractère végétal ou aquatique: noue, fossé, bassin sec, bassin en eau, toitures vertes, arbres d’alignement. Outre leurs fonctions d’infiltration d’eau dans le sol ou de régulation des débits de ruissellement, ils

Monitoring des quartiers, IBSA, Brussels UrbIS, 2006, part des surfaces imperméables (%).

Zones : a. Imperméabilisation supérieur à 80% b. Imperméabilisation comprise entre 70 et 80% c. Imperméabilisation comprise entre 70 et 80%

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permettent également le développement d’une faune et d’une flore en milieu urbain. Il est donc intéressant d’analyser la situation du quartier à l’étude selon le point de vue de la biodiversité à l’échelle de la Région afin d’envisager un projet de quartier qui supporte des connexions de corridors écologiques éventuels en reconnectant, par exemple, des espaces verts ou bleus préexistants.

Afin de situer le quartier dans la trame de biodiversité de la Région, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

s’il existe des corridors écologiques proches?

s’il y a des espaces verts d'envergure (y compris en intérieur d'îlot) dans et à proximité du quartier?

et où sont-ils situés par rapport au projet de quartier?

Les réponses à ces questions permettent une vision globale régionale des possibilités de conservation, de renforcement et/ou de reconnexion de corridors écologiques existants.

Outils

A cette fin, les données Urbis et les vues aériennes présentant les corridors écologiques, les espaces verts et les arbres d'alignement sont utiles. Les cartes du maillages vert et du maillage bleu sont également sources d’information.

Cas d’étude

Il n’y a pas d’espace vert d’envergure dans le quartier, mais bien aux alentours, tels qu’indiqués sur la légende. Un corridor écologique majeur accompagne la voie de chemin de fer traversant le quartier,en provenance du parc Josaphat.

De nombreux axes comportent des arbres d’alignement jouant un rôle de corridor écologique mineur. Ceux-ci sont parfois interrompus et le projet peut avantageusement envisager la connexion ou la continuité des ces différents corridors par la verdurisation des tronçons manquants.

1.4. Aménagement du territoire

L’échelle d’aménagement d’ouvrages de gestion d’eau de ruissellement rejoint souvent celle de la mobilité douce (piétons, vélos…). De plus, la logique de débordement successif des ouvrages de gestion de l’eau nécessite de prévoir l’enchaînement de ces ouvrages. Cet

Carte Urbis où sont représentés : les espaces verts, les arbres d’alignement, les rues, les corps d’eau (étangs, canaux, cours d’eau).

Parcs : 1. Parc Royal 2. Parc Josaphat 3. Parc Albert 4. Square Ambiorix 5. Square Marie Louise 6. Parc du Cinquantenaire 7. Parc Léopold

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enchaînement implique d’assurer une continuité du chemin de l’eau en fonction de la topographie des lieux. Par conséquent, en vue d’une synergie des actions dans l’espace public, ces chemins de l’eau peuvent être pensés parallèlement à l’implantation de chemins dédiés à la mobilité douce. Dans ce sens, l’aménagement d’un ensemble d’ouvrages de gestion des eaux de pluie pourraient également supporter le franchissement ponctuel de certaines coupures urbaines.

Il est donc utile de situer le quartier à l’étude dans la structure urbaine générale et dans les projets d’aménagement de la Région en précisant et en comprenant :

s’il y a présence de coupures urbaines (par exemple des voies de chemin de fer, des routes très fréquentées, etc.),

si le développement de chemins privilégiant la mobilité douce est pertinent et judicieux pour relier certains endroits particuliers du quartier ou vers l’extérieur du périmètre défini,

si le quartier s’inscrit dans un plan d’aménagement à plus grande échelle.

Les réponses à ces questions permettent d’aider à la suturation ponctuelle d’éventuelles coupures urbaines par des connections piétonnes et/ou cyclistes, par exemple, ou certaines interventions, petites ou importantes, dans l’espace public. En fonction du quartier et de la perception des habitants, il faudra considérer, lors de la conception du projet, s’il est souhaitable et possible de (re)connecter des zones urbaines coupées.

Outils

A cette fin, les données Urbis sont utiles pour situer les limites communales, les rues, les chemins de fer et les corps d’eau; et la carte topographique est utile pour situer les pentes importantes. Une visite approfondie sur place et les avis des habitants permettent de confirmer et compléter cette analyse.

Cas d’étude

Des coupures urbaines majeures se trouvent à proximité du quartier. La petite ceinture correspond à la crête et à la limite du bassin versant. La chaussée de Louvain peut être considérée comme une coupure urbaine majeure, en tous les cas, jusqu’en-dessous du boulevard Clovis, là où les deux parties du quartier « axe Louvain » se touchent. Les aménagements liés à la gestion de l’eau pourraient être dessinés de sorte à permettre un franchissement plus aisé (plus sécuritaire et plus convivial) de la chaussée de Louvain par la mobilité douce.

Le chemin de fer en tranchée agit comme une coupure urbaine au nord du quartier mais, puisque couvert au sein du quartier, il n’y présente pas de coupure, mais plutôt une reconnexion déjà exploitée dans le tissu urbain.

L’enchaînement des rues suivant l’ancien tracé supposé du Maelbeek se trouvent dans le fond de la vallée et suit la ligne du talweg. Ce fil présente une pente douce et une continuité traversant plusieurs communes et quartiers de la Région. Cette topographie douce et cette continuité longue de plusieurs kilomètres rendent ce tracé très propice à l’aménagement d’un chemin pour la mobilité douce. Ce projet doit néanmoins être porté par la Région et les communes traversées. Dans ce cas, l’aménagement des ouvrages de gestion de l’eau pourrait renforcer un tel projet régional et intercommunal de trame douce dans la ville.

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1.5. Sommaire

Une synthèse des différentes dimensions analysées dans cette première partie permet de vérifier si le périmètre du projet de quartier est bien défini en fonction de l’échelle macro et des opportunités qui peuvent découler de son étude.

Il est possible que les limites prévues à l’origine du projet ne correspondent pas parfaitement aux logiques d’une gestion de l’eau. Quelques adaptations sont parfois souhaitables.

Cas d’étude

Le périmètre à l’étude constitue un milieu très dense et très imperméabilisé. Son sol a des caractéristiques diverses exigeant de nombreux tests de terrain. Vu la diversité de sa constitution, différents types de techniques de gestion de l’eau seront choisies.

Le périmètre du bassin versant a une grande importance sur le choix des limites du quartier si on veut gérer adéquatement l’eau de ruissellement. Au vu de la proximité de la crête (limite du bassin versant), il serait souhaitable d’étendre le périmètre du quartier jusqu'à la limite ouest du bassin versant du Maelbeek (à la frontière avec le bassin versant de la Senne) afin de gérer l'eau depuis son sommet/crête (voir carte ci-après). Par contre, au vu de l’éloignement de la limite est du bassin versant, il est inenvisageable dans le cas présent d’étendre la limite vers l’est jusqu’à la crête est. Puisqu’il aura une incidence sur la gestion de l’eau du quartier, il faudra évaluer le comportement de l’eau de ruissellement en amont du quartier, sans que celui-ci ne fasse partie du quartier proprement dit, et faire des hypothèses de son aménagement futur.

Carte Urbis où sont représentés : les espaces verts, les rues, les corps d’eau (étangs, canaux, cours d’eau), les limites communales.

Coupures urbaines :

a. chemin de fer

b. petite ceinture

c. moyenne ceinture

d. autoroute A3

e. rue de la Loi

f. chaussée de Louvain

Tracé supposé du Maelbeek (g)

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2. ECHELLE DU QUARTIER

L’analyse à l’échelle du quartier est une aide directe à la conception du quartier en soulevant les opportunités d’amélioration de la qualité de vie des citoyens par synergie avec les contraintes et possibilités hydrologiques. Les enjeux macroscopiques à l’échelle de la Région sont pris en compte, approfondis et complétés afin de dégager les spécificités de la zone d’intervention et de son contexte immédiat. Y sont analysés l’histoire de l’hydrographie du quartier, les caractéristiques des espaces publics et des espaces privés ouverts, la présence et le potentiel de développement des maillages bleu et vert, la politique et les possibilités en matière de mobilité douce et des transports en commun, les caractéristiques sociales du

Carte Urbis où sont représentés : les espaces verts, les rues et axes structurants, les corps d’eau (étangs, canaux, cours d’eau), les limites communales, la carte d’infiltration d’eau pluviale.

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quartier, l’existence d’une attention particulière à la gestion rationnelle de l’eau, la présence d’ouvrage de gestion de l’eau de ruissellement existants ou futurs.

1.1. Histoire

L’analyse de l’histoire de l’hydrographie du quartier permet de prendre connaissance de certaines particularités de la vallée utile au dessin d’un aménagement de gestion contemporaine de gestion des eaux de ruissellement. Cette analyse permet de comprendre l’impact de l’hydrographie dans le développement du tissu urbain, d’associer la qualité des sols avec les usages que l’histoire et le présent ont donné à ceux-ci, de repérer l’emplacement des zones humides anciennes, de comprendre où se situent les parties de la ville les plus vulnérables en matière d’inondation pluviale.

Afin d’analyser l’histoire de l’hydrographie du quartier, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

comment les cours d'eau et la topographie ont évolué à travers l'histoire dans les environs du quartier en faisant l'analyse de cartes historiques du quartier.

si les anciens cours d'eau et zones humides sont toujours présents dans le quartier. Si non, la topographie actuelle réflète-t-elle toujours la présence antérieure de l'eau?

si la toponymie des rues et des places dans le quartier en rapport avec des techniques de gestion de l’eau (étangs, moulin, digue, canal, bief, nom de ruisseau ou d’affluent éventuel…) ou des usages de l’eau (vivier, poissonnerie, tannerie…) peuvent suggérer une information complémentaire sur l’histoire hydrologique du quartier.

Les réponses à ces questions donneront un supplément d’information pour aider au design d’aménagement du quartier en matière de gestion des eaux pluviales.

Outils

A cette fin, des cartes historiques sont nécessaires. Elles peuvent être trouvées via différentes sources, dans les communes, bibliothèques, archives selon le quartier et devront être géoréférencées à l’aide de points communs (bâtiments subsistants, axe de voiries, carrefours, lieux-dits…) entre la carte et la situation existante pour pouvoir être comparées avec le plan actuel des voiries. Pour la toponymie, un plan des voiries avec leur nom suffit.

Cas d’étude - Carte de 1550

Carte de 1550 avec indication du périmètre du quartier Indication des éléments relatifs à l’eau sur la carte actuelle

La carte de 1550 indique que les rues de la Pacification et Saint-Josse suivent la trace du cours principal du Maelbeek dans son dessin très ancien. Il y avait présence de nombreux étangs dans le quartier le long du cours d’eau dont un très grand au sud, ancêtre de l’étang Marie-Louise. Un fond plus foncé semble indiquer le lit majeur de la rivière à l’intérieur duquel se

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situent l’ensemble des étangs. Celui-ci présente une excroissance entre le grand étang au sud et l’actuelle rue des Moissons, incluant la place Saint-Josse. De légères taches bleutées pourraient y indiquer la présence de zones humides.

Cas d’étude - Carte de 1858 :

Carte de 1858 avec indication du périmètre du quartier Indication des éléments relatifs à l’eau sur la carte actuelle

Le cours principal du Maelbeek n’est plus indiqué sur la carte de 1858 et laisse penser que celui-ci y a déjà été vouté (période de voutement entre 1856 et 1872). De petits biefs du Maelbeek semblent encore couler à ciel ouvert dans le fond de vallée. Les nombreux étangs ont été progressivement asséchés sous la pression de l'urbanisation, à l’exception d’un petit étang au niveau de l’actuelle rue Verboekhaven et du grand étang qui donnera naissance au square Marie-Louise.

Cas d’étude - Carte de 1880 :

Carte de 1880 avec indication du périmètre du quartier Indication des éléments relatifs à l’eau sur la carte actuelle

A l’exception de l’étang Marie-Louise et d’une portion très courte de ruisseau au nord du quartier, la carte de 1880 ne représente plus les ruisseaux et ses biefs qui ont probablement été tous enfouis et éventuellement détournés dans le réseau d’assainissement souterrain construit

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au fur et à mesure de l’urbanisation du quartier. On observe aussi sur cette carte la frontière franche du chemin de fer marquant une coupure dans le développement urbain vers l’extérieur de la ville.

Synthèse des cartes historiques :

Le fond de vallée ne se limite pas à l’ancien tracé supposé du Maelbeek, mais à une zone plus large, d’environ 200 mètres. Les rues Saint-Josse, Braemt, de Bruyn, des Guildes et Verbroekhaven résultent de la présence des différents cours d’eau, biefs et digues dans une zone assez plate de fond de vallée, correspondant probablement au lit majeur du ruisseau. La détermination de cette largeur est importante car on peut noter que, même si le ruisseau a entièrement diparu de la surface, la topographie du quartier subsiste: l’ensemble des rues sus-mentionnées se situe dans un fond de vallée plat où les caractéristiques de ruissellement sont différentes que sur les pentes. Les vitesses de l’eau y sont naturellement plus faibles et génèrent plus naturellement des zones humides potentielles, sujettes à une rétention d’eau et une possible stagnation de l’eau de ruissellement.

Étude de cas - Toponymie des rues et places

On retrouve dans le quartier la rue du Vallon, la rue Hydraulique et la rue du Moulin qui témoignent de la présence ancienne de corps d’eau. Une recherche historique appronfondie permettrait d’en saisir une meilleure compréhension: y avait-il présence d’un ouvrage hydraulique particulier, et lequel, dans l’axe de la rue Hydraulique, un moulin sur l’axe de la rue du Moulin?

Indication des éléments relatifs à l’hydrographie des trois cartes sur la carte actuelle.

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1.2. Places publiques et espaces privés ouverts

L’aménagement d’ouvrages de gestion des eaux de ruissellement gagne à être visible afin d’y assurer plus facilement un entretien, une surveillance aisée par les habitants, une mécanisation moindre (avec moins de risque de panne) et d’y offrir une possibilité de plurifonctionnalité d’usages des infrastructures. Ces ouvrages à ciel ouverts nécessitent de l’espace alors que la pression foncière en ville rend celui-ci couteux et rare. La plurifonctionnalité des aménagements est donc essentielle afin d’offrir des usages alternatifs dans ces espaces aménagés pour la gestion de l’eau de ruissellement. Les grands espaces telles les places, les friches et les stationnements, sont des lieux où un aménagement plurifonctionnel est à privilégier et à trouver. Ceux-ci constituent des endroits privilégiés pour des interventions de plus grande importance (construction de bassins, de noues, d’étangs, etc.), car ce sont des endroits où l’espace y est plus “généreux” qu’ailleurs et parfois sous-exploités. Beaucoup d’entre eux présentent une importance particulière dans la ville comme lieu de rassemblement ou d’activités ludiques. Leur rayonnement large signifie qu’une intervention fédératrice à de tels endroits peut servir à dynamiser un quartier, mais aussi qu’il faut traiter ces espaces avec doigté.

Afin de prendre connaissance des espaces publics et des espaces privés ouverts, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

où sont les places publiques et où les gens se réunissent,

s’il y a des stationnements de grande envergure dans le périmètre ou à proximité, publics ou privés,

s’il y a des zones en friche dans le périmètre ou à proximité.

Une analyse approfondie de ces lieux permet :

d’en vérifier la possibilité de réaménagement en y intégrant un système de gestion de l’eau,

de pointer les lieux collectifs éventuellement délaissés, d’en comprendre les raisons et d’envisager l’aménagement d’ouvrages de gestion des eaux comme une opportunité éventuelle (ou non) de redynamisation des lieux,

d’envisager une manière ludique d’introduire l’eau dans les habitudes et l’imaginaire collectif (exemple : intégration de jeux d’eau pour enfants dans les espaces collectifs),

d’envisager un aménagement des stationnements pour y intégrer des dispositifs de gestion de l'eau et pour en profiter pour améliorer leur qualité et réduire leurs nuisances éventuelles,

de dégager le potentiel des terrains vacants ou friches temporaires quant à l’intégration de l’eau en la ville (exemple : entente menant à la création d’un jardin potager sur un site privé jusqu’au commencement des travaux).

a : rue du Moulin

b : rue du Vallon

c : rue Hydraulique

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Outils

A cette fin, une analyse par vue aérienne, plan cadastral, plan des voiries et des visites sur place pour un recensement in situ seront des outils utiles.

Cas d’étude

Quelques places publiques et autres espaces ouverts sont situés dans le périmètre ou à proximité, tels qu’indiqués sur la carte ci-dessus. Chacun présente des caractéristiques propres en termes de flux (quantité, rapidité, tracés), d’imperméabilisation, de type de population. Certains, comme la place Madou et la place Saint-Josse, sont très minéralisés et traversés par des flux (piétons, véhicules, vélos, transport public...) plus rapides. D’autres, comme le parc de Liedekerke, le square Félix Delhaye et le square Armand Steurs, sont plus végétalisés et offrent des espaces de loisirs, de commémoration, de promenade... où les flux sont différents et à vitesse plus faible. Il est à noter que les squares Félix Delhaye et Armand Steurs couvrent le chemin de fer et ne sont pas infiltrables. La fontaine du square Armand Steurs présente un monument à la gloire de l’eau. Chacun de ces espaces offrent des possibilités différentes d’aménagement d’ouvrages superficiels de gestion des eaux de ruissellement.

1.3. Maillage bleu existant et historique

La présence d’un maillage bleu existant permet d’envisager celui-ci comme l’exutoire du réseau de surface formé par les différents ouvrages de gestion des eaux de ruissellement, plutôt que du réseau d’assainissement. Cela permet de décharger le réseau d’assainissement de cette eau dite « parasite » qui, certes, facilite, dans certains cas, l’écoulement des eaux usées mais la dilue et rend son traitement à la station d’épuration plus complexe.

La présence importante d’eau de pluie dans les eaux usées réduit, en effet, le rendement des stations d’épuration et peut dans certains cas provoquer un déséquilibre important dans le processus biologique épuratoire. L’eau usée, pauvre en matière organique, peut engendrer un dysfonctionnement complet du processus de digestion de la matière organique présente dans les eaux usées et engendrer un ralentissement, voire un arrêt de ce processus biologique aux stations. Dans ce cas, les installations doivent être arrêtées, curées et remises en fonction avec de nouvelles boues actives non diluées. Les boues qui s’accumulent alors doivent être évacuées, souvent par camions, vers des sites de gestion de boue. C’est ce qui s’est passé fin de l’année 2010 à la station d’épuration nord (STEP nord) de la RBC avec une fermeture complète de la station pendant plusieurs jours engendrant un coût environnemental (déversement des eaux usées directement dans le Senne) et un coût financier du à la prise en charge nécessaire des boues et leur déplacement par camion. En cas de grosses pluies, une seconde filière de traitement est souvent prévue dans les stations d’épuration (c’est le cas de la

a. Place Saint-Josse

b. Place Madou

c. Square Armand Steurs

d. Parc de Liedekerke

e. Square Félix Delhaye

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STEP nord de la RBC) avec injection de produits chimiques afin d’accélérer le processus épuratoire. Quand la station d’épuration atteint ses capacités de gestion des eaux, l’eau usée excédentaire arrivant n’est pas traitée et est directement rejetée au milieu, la Senne dans le cas de Bruxelles. Par conséquent, que ce soit sous forme d’une perte de rendement des STEP, voir un arrêt complet, d’ajout massif de produits chimiques couteux ou d’un rejet vers le milieu naturel, le rejet de l’eau de pluie vers le réseau d’assainissement devrait être évité.

Un rejet des eaux de ruissellement vers un maillage bleu est donc une opportunité à saisir, tout en veillant bien entendu à y rejeter une eau de pluie de qualité admissible pour le milieu naturel. Il sera peut-être nécessaire de prévoir un traitement primaire avant rejet vers le milieu naturel (dégrillage et déshuilage).

En ville dense, il est probable que le maillage bleu à ciel ouvert n’existe plus, soit parce qu’il a été canalisé et enterré, soit parce que, très pollué, il a été transformé en aqueduc du réseau d’assainissement.

La transposition des informations collectées au point 2.1 (histoire) à l’échelle stricte du périmètre du quartier renseigne plus précisément sur la préexistence d’un maillage bleu, sur l’emplacement plus précis des zones humides potentielles préexistantes, tout en tenant compte d’une marge d’erreur possible due au géoréférençage des cartes historiques. L’analyse comparée de ces indications historiques avec la situation actuelle (représentée par des cartes des voiries ou aérienne, par exemple) renseigne sur la situation probable de cet ancien maillage bleu (cours d’eau et zones humides) et sur son potentiel à être remis à ciel ouvert ou à être partiellement recréé afin de gérer au mieux, en fond de vallée, la temporisation des pics de crues des eaux de ruissellement par fortes pluies et éviter le rejet de leurs eaux à l’égout.

Afin de prendre connaissance de la présence actuelle ou potentielle d’un maillage bleu, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

s’il y a un maillage bleu à proximité et où se situe,

quels sont les risques d’inondation répertoriés en lien avec le périmètre du quartier ou avec les quartiers voisins, spécialement ceux dans les zones en creux du bassin versant,

s’il y a ou s’il y a eu des zones humides dans le quartier.

Les réponses à ces questions donneront une d’information pour envisager les possibilités de reconnexion au maillage bleu, sur les manières de s'en servir comme support à la gestion de l'eau de pluie et sur les possibilités d’intégrer ces zones humides, existantes ou potentielles, dans la stratégie globale de gestion de l'eau.

Outils

A cette fin, une analyse des informations relatives au maillage bleu de la RBC, des limites de bassins versant, de la topographie, des voiries et un recensement in situ seront des outils utiles, de même que les informations données par les cartes des aléas inondations (Bruxelles-Environnement) et des zones humides (Bruxelles-Environnement).

Cas d’étude - Maillage bleu existant

Le maillage bleu est actuellement absent du quartier. La rivière Maelbeek a été entièrement canalisée en un aqueduc entérré qui fait partie intégrante du réseau d’assainissement. La très mauvaise qualité de ses eaux ne permet pas une remise à ciel ouvert. Les seuls points d’eau à proximité sont l’étang du square Marie-Louise et la fontaine du square Armand Steurs. Cette partie de la ville, initialement sillonnée de nombreux ruisseaux, biefs et étangs, souffre actuellement d’une absence complète de son ruisseau et de ses annexes hydrauliques qui ont fait l’essor du quartier par le passé. Une ré-introduction de la présence d’eau dans le quartier présenterait une valeur symbolique forte. Cependant, cette réintroduction de l’eau ne pourra pas se faire par la réouverture du lit du Maelbeek mais potentiellement par l’aménagement adéquat d’ouvrages de temporisation des eaux de ruissellement sur les surfaces imperméables. Ce projet devrait idéalement s’inscrire dans un projet plus large incluant tout le fond de la vallée du Maelbeek.

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Cas d’étude - Maillage bleu historique

On remarque que l’eau avait autrefois une place importante dans le quartier et que les anciens tracés de la rivière et de ses étangs correspondent parfois au réseau viaire, comme on l’a vu plus tôt. Les anciens cours d’eau correspondent approximativement à la bande de sol non-infiltrable indiqué par les pointillés de la carte d’infiltration d’eau pluviale.

Il faut se demander s’il est possible d’exposer ces faits à la connaissance collective dans le projet. De cette manière, le projet acquiert une dimension communicatrice permettant de recréer des liens entre la vie urbaine et la présence de l’eau.

1.4. Maillage vert

Plusieurs types d’ouvrages de gestion des eaux de pluie introduisent de la végétation dans leur design: noue, fossé, bassin sec, toitures vertes, arbres d’alignement. Outre leurs fonctions d’infiltration d’eau dans le sol ou de régulation des débits de ruissellement, ils permettent le développement d’une flore accrue en milieu urbain. Il est donc utile de saisir au mieux les opportunités de verdurisation de la ville, en transformant des espaces mal ou sous-utilisés en espaces conviviaux comme des parcs, des jardins communautaires ou autres activités à générer avec les habitants.

Ce point complète le point 1.3 relatif à la biodiversité. Il s’en distingue par son échelle : la biodiversité faunique nécessite d’être analysée à une échelle dépassant les frontières du quartier afin de diagnostiquer les possibles corridors écologiques et les opportunités de continuité grâce aux interventions dans le quartier. L’analyse du maillage vert à l’échelle du quartier permet de compléter ce relevé d’opportunités en pointant plus précisément les espaces potentiels du quartier susceptibles d’y répondre.

Questions de la checklist:

Afin de prendre connaissance de la présence actuelle ou potentielle d’un maillage bleu, il est nécessaire de préciser et bien comprendre :

si le quartier est traversé par le maillage vert désigné par Bruxelles-Environnement,

s’il y a des espaces verts, espaces agricoles, forestiers, boisés dans le quartier,

s’il y a des jardins communautaires et où ils sont situés.

Les réponses à ces questions permettent d’envisager si le quartier présente une opportunité d'extension du maillage vert, s’il est possible de faire la promotion, voire la réinsertion, d’espèces végétales locales menacées dans les aménagements futurs, si ces espaces répertoriés peuvent être conservés et valorisés par la stratégie de gestion de l'eau de pluie ou

Indication des tracés des corps d’eau des cartes de 1550 et de 1858 sur la carte actuelle.

Attention, ces tracés sont approximatifs. De légères erreurs peuvent résulter du géoréférencage des cartes anciennes.

Limites des zones de la carte d’infiltration d’eau pluviale

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

s’ils peuvent servir de point d'ancrage pour les nouvelles interventions, si des jardins communautaires peuvent être crées dans les espaces libres, les jardins privés et les toits-terrasses mettant la gestion de l’eau de pluie à profit, si des lieux peuvent accueillir des dispositifs de gestion de l'eau ludiques pouvant servir d'exemple pour l'amélioration de lieux semblables ou la création de nouveaux.

Outils

A cette fin, l’information relative au maillage vert de Bruxelles-Environnement, la carte des espaces verts, des arbres d'alignement, les images satellites, la carte des usages du bâti, un recensement sur le terrain et le site des potagers urbains de Bruxelles (www.potagersurbains.be) sont utiles.

Cas d’étude

Quelques espaces verts se trouvent dans le quartier, notamment la coulée verte coincidant avec le chemin de fer. Des arbres d’alignement sont présents, mais sont parfois discontinus. Ils s’agit d’opportunités de re-connexion de corridors écologiques qu’il serait intéressant de saisir lors de l’implantation de dispositifs techniques de gestion de l’eau.

Le quartier ne présente pas d’espace agricole, forestier, boisé, ni de jardins communautaires.

1.5. Mobilité douce et transports en commun

Comme mentionné plus avant, l’échelle d’aménagement des ouvrages de gestion d’eau de ruissellement rejoint souvent celle du piéton et de la mobilité douce. On entend aussi par piéton celui qui, immobile, attend un bus ou tout autre transport en commun.

Par ailleurs, au vu de la pression foncière, il est attendu que les ouvrages de gestion de l’eau soient le plus possible multifonctionnels. Cette multifonctionnalité augmente l’usage de ces espaces et aussi l’attention sur leur entretien régulier.

Les ouvrages de gestion d’eau peuvent, au-delà de leur fonction hydrologique, servir à d’autres services dans l’espace public : espaces d’agrément à proximité d’un arrêt de bus, occasion pour placer un ou deux bancs, séparation de la voirie entre voies véhiculaires et pistes cyclables (en vue d’une augmentation de la sécurité des cyclistes), occasion pour placer un stationnement pour vélos, etc.

Il est donc utile de situer dans le quartier ces différentes opportunités en précisant et en comprenant :

où sont situées les lignes de transport en commun, la fréquence de passage de ces différentes lignes, les arrêts de bus actuels,

Arbres d’alignement existants

Opportunités de reconnexion des corridors écologiques

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où sont situées les voies cyclables, quelle est la proportion de la superficie réservée à la mobilité douce par rapport au réseau viaire global,

s’il y a des endroits d'arrêt, de pause, d'immobilité versus mobilité? (exemple : dilatation d’une section de trottoir, place publique, banc, parc, petite placette, banc, lieu de rendez-vous, jeu, etc.), où sont les espaces de mobilité et d’immobilité,

s’il y a l’équipement et les services requis pour le déplacement des personnes à mobilité réduite.

Les réponses à ces questions permettent de pointer différentes opportunités ponctuelles de multifonctionnaliser les ouvrages de gestion de l’eau qui dervont être aménagés dans le quartier :

Le projet présente-t-il des opportunités de reconnexion avec les différents réseaux de la ville, en profitant du réaménagement des dispositifs de gestion d'eau pour y intégrer des voies de transport en commun, par exemple?

Existe-t-il l’opportunité d’améliorer l’offre en matière de mobilité douce (par exemple, le nombre accru de kilomètres de pistes cyclables)?

Peut-on rendre la mobilité douce plus accessible et plus sécuritaire (par exemple, en séparant les pistes cyclables des rues très fréquentées avec un aménagement gérant l'eau de ruissellement)?

Peut-on en profiter pour intégrer des abris pour vélos, des abris de bus/tram afin d’améliorer l’offre alternative à l’utilisation de la voiture et de manière plus conviviale?

Serait-il possible d’aménager des espaces partagés (absence de séparations entre la voie carrossable et le trottoir - ni changement de niveau, ni bordure, ni potelet - et absence de signalisation et de marquages routiers)?

Peut-on réduire l’imperméabilisation des surfaces sur la voie publique? (par exemple, choix plus adéquat de matériaux de surface mieux adaptés à l'usage)

Peut-on intégrer des lieux de pause dans les nouveaux aménagements reliés à la gestion de l'eau (pour permettre aux piétons de se reposer, de discuter, d’observer…)?

Comment peut-on rendre les équipements et les services plus accessibles aux personnes à mobilité réduite?

Outils

A cette fin, la carte du réseau des transports en commun, les données Urbis, les images satellites et un recensement sur le terrain sont utiles.

Cas d’étude

Voies cyclables

Arrêt de bus

Station de métro

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Le quartier est bien désservi par le transport en commun mais présente peu de voies cyclables en site propre. Lors de l’élaboration d’un projet visant l’amélioration de la gestion durable de l’eau, il faudra considérer si les modifications apportées au quartier pourraient favoriser la mobilité douce en améliorant le confort des lieux d’attente ou en donnant plus d’espace pour les cyclistes ou des espaces plus sécures.

1.6. Caractéristiques sociales

L’installation d’ouvrages de gestion des eaux de ruissellement représente une innovation dans l’aménagement de l’espace public. Ces ouvrages peuvent surprendre, susciter des questionnements, de l’incompréhension ou des critiques de la part des usagers de l’espace public. Or ces ouvrages nécessitent le respect de quelques règles simples et un entretien régulier pour pouvoir assurer pleinement leurs fonctions hydrologiques sans désagrément pour les usagers. Idéalement, l’aménagement de ce type d’ouvrage nécessite une compréhension de leur fonctionnement par les usagers. Dans le cas d’un quartier d’habitation, il est envisageable d’enseigner ce fonctionnement aux habitants lors de réunions d’information, d’activités ludiques, etc. Par contre, dans des lieux plus commerciaux ou à vocation tertiaire, la population qui fréquente l’espace public est très variée et changeante : l’enseignement des enjeux de ces ouvrages est plus complexe, voir impossible. Il convient alors de choisir soigneusement le type d’ouvrage, de dessiner leurs détails d’exécution de sorte qu’ils passent inaperçus ou, au contraire, qu’ils prennent une place importante dans l’espace public avec un fonctionnement évident et compréhensible par tout un chacun sans explication savante.

Par conséquent, le type de population rencontrée dans le quartier peut impacter très fortement sur le choix et le design des ouvrages de gestion de l’eau. Selon le type de population du quartier et selon les possibilités de monter un groupe local, bénévole ou non, organisant des activités ludiques, le concepteur d’un ouvrage devra choisir le type d’ouvrage le plus adéquat, décider s’il est pertinent de rendre l’aménagement de ses ouvrages plus inaperçu, plus simple, plus explicite par différents détails, de placer des panneaux d’explication, etc. Le designer doit juger de l’adéquation ou non de placer des ouvrages dans certains espaces particuliers.

Il est donc nécessaire d’analyser le type de population et sa fréquence d’usage de l’espace public du quartier en précisant et en comprenant :

la présence de différentes communautés ethniques, culturelles ou socio-économiques au sein du quartier,

la pyramide des âges de la population du quartier,

si le quartier s’adresse à une population ciblée ou plutôt mixte,

s’il y a de nombreux visiteurs dans le quartier (travailleurs, touristes, flâneurs provenant d'autres quartiers, etc.), et quelle en est leur fréquence,

quelle proportion des gens fréquentant le quartier y habitent.

Les réponses à ces questions permettent d’affiner les décisons en matière d’aménagement de l’espace public et d’élargir la réflexion en se demandant :

comment le quartier durable peut répondre aux besoins de différents groupes d'habitants en matière de gestion de l'eau dans les espaces publics et collectifs,

comment le projet pourrait utiliser le levier de la gestion de l’eau pour promouvoir la mixité et l’interaction sociale si elle est désirée,

s’il y a un potentiel de visibilité, d'identification, d'appropriation des espaces collectifs par le biais des dispositifs de gestion de l'eau et comment faire en sorte que l'usage des ouvrages de gestion de l'eau soit compréhensible par tous les usagers des lieux,

s’il y a, par la diversité des usagers de l’espace, un potentiel de diffusion de ce nouveau concept de gestion des eaux de pluie en ville au reste de la ville et de la Région.

Outils

A cette fin, un recensement de population et plusieurs visites sur place sont nécessaires.

Cas d’étude

Une étude sociologique approfondie n’a pas été faite dans le cadre de cette étude de cas. Cependant, une observation du terrain indique :

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une grande diversité de type de lieux : La place Madou et la partie ouest de la chaussée de Louvain sont très fréquentées en journée de semaine et le samedi par des personnes habitants l’extérieur du quartier et profitant des infrastructures tertiaires de la petite ceinture ou des commerces. Les petites rues voisines sont plutôt résidentielles mais sont également fréquentées par les personnes soucieuses de trouver un stationnement pour leur voiture. La place Saint-Josse est très animée par différents types de population (habitants du quartier ou proches, travailleurs pendulaires, etc.). Les rues à l’est sont plus calmes et à vocation plus résidentielle,

Il y a plusieurs endroits très fréquentés dans le quartier où une intervention aurait le plus d’impact sur la vie du quartier (voir carte ci-dessous), voire de la ville s’il s’agit d’un quartier pilote en matière de gestion de l’eau.

1.7. Gestion de l’Eau

Le quartier a déjà peut-être intégré des ouvrages de gestion des eaux de ruissellement, privés ou publics, individuels ou collectifs. Afin d’en tenir compte dans le projet, il est utile d’en dresser l’inventaire en précisant et en comprenant :

s’il y a des fontaines publiques dans le périmètre du quartier durable,

si, au sein des espaces collectifs, il y a des sources d’eau potable mises à la disposition de la population,

s’il y a des bassins de rétention ou des bassins d’orage existants, quel est leur volume de stockage potentiel d’eau de ruissellement, quand ils ont été mis en fonction, où se situent leur point d’injection (entrée) et de trop plein (sortie), qui les entretient.

s’il y a présence de citernes privées, publiques ou collectives, quel est leur volume de stockage potentiel d’eau de ruissellement, quand elles ont été mises en fonction, où se situent leur point d’injection (entrée), de pompage pour la réutilisation et de trop plein (sortie), qui les entretient.

comment fonctionne le système d'assainissement du quartier.

Les réponses à ces questions permettent d’intégrer les ouvrages existants dans le projet et de rendre leur présence plus explicite (si possible). Il est possible d’élargir la réflexion en se demandant :

s’il serait possible d'intégrer des sources d'eau potables collectives dans le projet de quartier durable,

s’il est possible de rendre la présence d’ouvrages existants dans l'imaginaire urbain,

Espaces animés

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s’il est possible de stocker l’eau de pluie pour une réutilisation dans l’espace collectif et comment (par exemple, jeux pour les enfants, station de lavage de vélo/voiture, arrosage de potagers, etc.)

Outils

A cette fin, les données Urbis, des observations et un recensement sur le terrain et auprès des habitants, la consultation des données de Vivaqua (pour les bassins d'orage, de rétention et du réseau d’assainissement) sont utiles.

1.8. Ouvrages existants et futurs

Les infrastructures enterrées, dont le niveau inférieur est plus bas que le niveau de la nappe phréatique, peuvent perturber le fonctionnement hydrologique originel des eaux dans le sol. Mis à sec par pompage, ces infrastructures génèrent souvent des eaux dites parasites qui sont renvoyées à l’égout et génèrent des nuisances aux stations d’épuration. D’autres infrastructures peuvent présenter un risque de pollution des sols par migration de certains polluants grâce au processus d’infiltration des eaux dans le sol. D’autres infrastructures, toitures plates, peuvent présenter des opportunités de gestion alternative des eaux de ruissellement.

Par conséquent, il est utile de dresser l’inventaire de ces grandes infrastructures ayant un potentiel impact sur la gestion des eaux en sous-sol ou présentant un haut potentiel de gestion des eaux pluviales, en précisant et en comprenant :

s’il y a des ouvrages en sous-sol dans le périmètre et à proximité du projet, quelles sont leurs profondeur et superficie respectives, à quel niveau ces ouvrages se retrouvent-ils dans la nappe souterraine,

s’il y a un pompage des eaux de la nappe pour une mise en sec de ces ouvrages et oùu vont ces eaux,

s’il y a de grandes toitures plates (plus de 200 m2) dans le périmètre du quartier,

s’il y a des sources de pollution potentielles (par exemple : garages, industries, artisanat),

s’il y a des travaux en cours ou prévu dans le périmètre ou à proximité.

Les réponses à ces questions permettent d’envisager des adaptations en vue d’une meilleure gestion des eaux. Il est possible d’élargir la réflexion en se demandant :

s’il est possible de récupérer l'eau issue du pompage d'assainissement de la nappe souterraine des ouvrages enterrés et dont le niveau inférieur est sous le niveau de la nappe phréatique en vue d’irriguer les ouvrages de gestion de pluie ou pour toute autre valorisation,

s’il est possible de valoriser les grandes toitures plates en y instaurant par exemple un système de récupération des eaux pluviales, des toitures vertes ou en y aménageant des potagers en bacs,

si on peut limiter l'impact environnemental des sources de pollution au sein du quartier,

si ces travaux offrent des possibilités de mise en commun des stratégies de gestion de l'eau de pluie.

Outils

A cette fin, les données Urbis, les données sur les usages du bâti, les images satellites, le recensement sur le terrain, la consultation des données communales sont utiles.

Cas d’étude

Un inventaire rapide des grandes toitures plates, des ouvrages en sous-sol et des sources de pollution potentielles a été réalisée et inscrit sur cette carte. Celle-ci montre les endroits où il serait possible de détourner de grandes quantités d’eau de ruissellement de l’espace privé, ainsi que les endroits où une attention particulière devra être portée au bâti existant en termes de pollution éventuelle des sols et de la nappe (garage, etc.). Cette liste résulte d’un recensement sur le terrain. Elle nécessite donc une recherche appronfondie pour être complète.

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1.9. Sommaire

Après l’analyse point par point proposée à l’échelle du quartier, il est utile de synthétiser toutes ces opportunités découlant des données observées afin d’en dégager d’éventuelles associations.

Cas d’étude

Plusieurs opportunités de multifonctionalité des interventions de gestion de l’eau apparaissent suite à l’analyse du quartier et ce, même s’il s’agit d’un contexte très dense et très imperméable. En voici une liste partielle:

Dynamisation d’espaces publics délaissés

Verdurisation de l’espace public

Aménagement de jeux d’eau dans les places publiques et les parcs

Aménagement de lieux d’attente et d’arrêt conviviaux (transport en commun, placettes, terrasses)

Infrastructure potentiellement polluante

Grandes toitures plates

Infrastructure en sous-sol

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Reconnexion du maillage vert par l’introduction d’arbres d’alignement en fosse de captage

Récupération de l’eau de grandes toitures

Intégration d’espaces dédiés aux cyclistes

Introduction de fontaines d’eau potable accessibles aux citoyens

Introduction de citernes publiques de récupération de l’eau de pluie et de stations d’utilisation de cette eau (car-wash, bike-wash, etc.)

Il est surtout primordial de saisir l’opportunité de ré-introduire l’eau dans l’imaginaire urbain. Une meilleure compréhension par les citoyens de son interaction avec la ville permettra à terme une meilleure contextualisation de la place de la ville comme faisant partie d’un écosystème global, et donc une plus grande responsabilisation des différents acteurs (décideurs, équipes d’entretien, simples citoyens) vis-à-vis des infrastructures de gestion de l’eau.

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3. ÉCHELLE DU DÉTAIL

Une méthodologie de conception générale a été développée. Celle-ci souligne clairement la nécessité de penser les interventions ponctuelles dans un contexte plus large, soit celui de son bassin versant. Elle sera détaillée et illustrée dans les pages suivantes :

1) Diagnostiquer les espaces "généreux" ponctuels, c'est-à-dire les parcs, stationnements, ronds-points, parvis, places, rues exagérément larges, etc., qui sont actuellement sous-utilisés au niveau de leurs usages urbains.

2) Prendre ces espaces un par un, de l’amont vers l’aval: définir le bassin versant local de chacun de ces lieux (même s'il sort des limites du quartier).

3) Établir les possibilités techniques de gestion de l’eau en se servant des données pédologiques et géologiques.

4) Découper le bassin versant en sous-bassins versants, qui permet de voir les opportunités de gestion "ultra-locales" (ex.: noues en pied de rue).

5) Faire un premier dimensionnement à l'aide des moyennes ci-jointes: Pour des noues de 20 cm de hauteur : TR 10 ans ≈ 1/15 surface

TR 100 ans ≈ 1/10 surface 6) Établir un design local. 7) Établir une cartographie du chemin de l’eau: plan général de débordements successifs pour

tout le sous-bassin-versant local selon le temps de retour de pluie. 8) Faire un dimensionnement plus fin avec l’outil de gestion de l’eau pluviale à l’échelle du

quartier.

1.1. Diagnostic des « espaces généreux »

Suite à une visite sur le terrain, des endroits privilégiés pour l’implantation de mesures techniques de gestion de l’eau de pluie ont été identifiés pour leur positionnement stratégique et pour l’espace disponible à ces endroits. Ils ont été identifiés sur les cartes et les photos ci-dessous.

a. Place Saint Josse

b. Fourche Scailquin/Louvain

c. Square Félix Delhaye

d. Carrefours rue des Guildes

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Parallèlement, sur base des analyses préliminaires, une stratégie générale de gestion de l’eau de pluie peut être dressée sur une carte. Les lieux d’intervention sont inventoriés, principalement en fonction des caractéristiques de leur sol, des pentes et des espaces urbains disponibles.

a b

c d

Stockage en surface

Infiltration de surface ou profonde

Infiltration de surface

Ralentissement

Lieux d’intervention

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Ainsi, par exemple, une rue où l’espace n’est pas disponible pour infiltrer l’eau peut être un lieu privilégié pour le ralentissement de l’écoulement de l’eau de ruissellement, qui pourra être stockée en surface ou infiltrée dans les rues adjacentes. Les endroits situés dans un sol infiltrable en profondeur où il y a suffisamment d’espace pour une intervention peut devenir un lieu privilégié pour un dispositif d’infiltration profonde comme un puits.

Toutes ces stratégies sont toutefois conditionnelles à une analyse expérimentale de sol plus poussée.

1.2. De l’amont vers l’aval : définition du bassin versant local

L’illustration par le cas d’étude se concentrera, pour la suite, sur l’aménagement de la fourche au carrefour à l’angle de la chaussée de Louvain et de la rue Scailquin, qui avait été identifié plus tôt comme un lieu privilégié pour y établir une technique de gestion de l’eau de pluie.

La première étape consiste en déterminer le sens d’écoulement de l’eau dans les rues à proximité du point d’intérêt à l’aide des courbes de niveau. Il est utile de préciser de quel côté de la voirie les eaux vont naturellement s’écouler. Pour cela, une visite sur place est nécessaire afin d’évaluer le profil en travers de chaque rue. Il faut déterminer le parcours de l’eau en remontant, de proche en proche, depuis l’espace généreux vers l’amont jusqu’à la limite du bassin versant. On obtient ainsi le bassin versant local du point d’intérêt (espace « généreux »).

1.3. Détermination des possibilités techniques

Le carrefour choisi se trouvant dans une zone d’infiltration où sont conseillés des ouvrages superficiels de type noues, fossés, bassins secs. L’espace étant assez restreint, il faudra (voir plus loin) envisager d’augmenter sa capacité de stockage par creusement de puits peu profonds.

Les espaces en amont de ce point ne présentent pas d’espace de grande envergure. De plus petits ouvrages d’infiltration superficielle et de retenue ponctueront les rues.

1.4. Découpage en sous-bassins versants locaux

En découpant le bassin versant en sous-bassins versants locaux, il devient plus aisé d’analyser le parcours de l’eau et de proposer des solutions adéquates à chaque rue selon ses caractéristiques (voirie plate, voirie à pente axiale, voirie à pente transversale ou une combinaison de plusieurs caractéristiques). C’est aussi ce niveau de découpage qui est requis pour encoder le projet dans l’outil de gestion de l’eau pluviale à l’échelle du quartier.

Espace « généreux » = espace d’opportunité

Courbe de niveau (tous les 2m)

Sens d’écoulement de l’eau

Bassin versant de l’espace généreux

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Chaque tronçon de rue devient un sous-bassin versant pour lequel on évalue si l’eau s’écoule transversalement, axialement ou selon une combinaison des deux. Deux exemples plus précis seront détaillés, celui de la chaussée de Louvain et celui de la rue du Vallon.

Chaussée de Louvain

L’écoulement d’eau à cet endroit se fait de manière axiale. Une technique adaptée est l’installation de noues le long de la chaussée dans lesquelles l’eau de pluie pourrait être ralentie par des sections autonomes (voir info-fiche OGE 01 - La Noue).

La chaussée de Louvain est assez large à cet endroit pour en permettre l’aménagement. Ces noues se trouvant dans une zone où le sol a une bonne perméabilité (sous réserve d’un test de perméabilité du sol), elles auront la double fonction d’infiltrer et de retarder l’eau de pluie dans sa progression. En aménageant ces noues, différentes opportunités peuvent être saisies :

Rue Léopold Lenders : Voirie à pente transversale Chaussée de Louvain : Voirie à forte pente axiale Rue du Vallon : Combinaison d’une voirie plate (au sud) et d’une voirie à pente transversale et axiale (au nord)

Aménagement de noues

Opportunités :

Aménagement de parkings à vélo

Aménagement de terrasses conviviales et d’espaces d’attente

Verdurisation de l’axe Louvain et ajout d’arbres

Arrêts de bus conviviaux

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La rue étant en pente forte, il faudra idéalement prévoir une subdivision de chaque noue afin de casser la pente en terrassements successifs du fond de la noue.

Rue du Vallon

La rue du Vallon présente la combinaison d’une voirie plate (au sud) et d’une voirie à pente transversale et axiale (au nord).

Selon les caractéristiques de la rue, il est envisageable de prévoir, par exemple, l’aménagement d’arbres en fosse de captage et de citernes publiques. Les arbres sont situés dans la partie basse de la rue pour que l’eau de pluie s’y déverse naturellement. Une fois le sol gorgé d’eau, celle-ci sera évacuée par évapotranspiration. Seules quelques places de parkings sont supprimées pour le réaménagement de la rue.

Comme dans le cas précédent, on peut profiter de ce réaménagement pour saisir des opportunités connexes :

Verdurisation de la rue

Reconnexion d’un corridor écologique

Citerne en aval de rue avec pompe manuelle pour « car-wash » et « bike-wash » utilisant l’eau captée et stockée.

1.5. Premier dimensionnement

Un premier dimensionnement peut être fait à cette étape pour estimer l’espace nécessaire pour les techniques de gestion de l’eau de pluie.

Pour les noues d’une profondeur de 20 cm : Temps de retour de pluie de 10 ans ≈ 1/15 surface Temps de retour de pluie de 100 ans ≈ 1/10 surface

Aménagement d’arbres en fosse de captage

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Chaussée de Louvain

1.6. Design local

Après avoir prédimensionné tous les rues et espaces publics en amont du point d’intérêt, assez d’informations ont été recueillies pour procéder à un design local du point d’intérêt tenant compte du contexte local et des opportunités qu’il est possible de saisir. Un aménagement est proposé dans les planches ci-dessous :

Surfaces publiques du sous-bassin versant : ~ 3000 m²

Pour un temps de retour de pluie de 10 ans, il faudra compter environ 200 m² de noues d’une profondeur de 20 cm pour gérer localement l’eau ruissellement produite par la voirie et les trottoirs.

Si les noues ont 2m de largeur, il faut 100m linéaires de noues, soit par exemple, 5 tronçons de 20m.

Une fois achevée la faisabilité globale de l’aménagement du quartier, un dimensionnement plus précis des ouvrages devra être fait à l’aide de l’outil de gestion de l’eau pluviale à l’échelle du quartier

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Notre exemple est constitué in fine d’un bassin d’infiltration et de puits filtrants permettant d’augmenter la capacité de stockage de l’ensemble. L’eau de ruissellement arrivant de l’amont est ralentie par une série de noues, puis s’accumule dans le bassin, dont les différentes sections s’inondent graduellement. L’eau peut s’infiltrer dans le sol du bassin sec et être stockée dans les puits pour ensuite s’infiltrer dans les sols.

Malgré qu’il s’agisse d’un aménagement à usage fondamentalement technique de contrôle de l’eau de pluie, une grande attention a été portée au contexte et aux opportunités permettant d’améliorer la convivialité de son espace d’implantation. Les circulations piétonnes et cyclistes ont été soignées. Une grande terrasse à l’usage des commerces avoisinants a été dessinée. Des passerelles et des pas japonais surdimensionnés permettent aux usagers de s’approcher de l’eau, de son dispositif de gestion et d’en prendre connaissance. Des supports à vélo sont implantés dans des rues verdurisées. Une grande sculpture sur flotteur indique le niveau d’eau dans le bassin, révélant ainsi sa présence aux citoyens.

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Bruxelles-Environnement exige une attention particulière à l’implantation de puits car ceux-ci présentent une source potentielle de pollution des sols et de la nappe phréatique. Il faut donc veiller à ce que l’eau de ruissellement qui s’y infiltre soit de qualité suffisante et qu’aucun risque de pollution accidentelle ne puisse avoir lieu. Le risque majeur présent dans ce contexte serait l’écoulement accidentel d’un camion de mazout (ou autre liquide polluant) sur la voirie et l’introduction de polluant dans les sols et la nappe via les puits. On peut imaginer qu’en cas de pareil accident, les entrées de ruissellement vers le bassin sec et les puits devraient pouvoir être obstruées. Le détail des orifices d’injection vers le bassin sec doit être réalisé pour permettre une obstruction volontaire. Cependant, pour satisfaire les conditions de limitation des risques de pollution, il est nécessaire de prévoir cette fermeture dans les procédures d’urgence contre le risque de pollution par les services concernés (pompiers…).

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

Coupe AA’

Coupe BB’

Coupe CC’

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1.7. Cartographie du chemin de l’eau: plan général de débordements successifs pour tout le sous-bassin-versant local selon le temps de retour de pluie.

Chemin de l’eau selon la topographie précise des lieux.

L’eau peut traverser les voiries en empruntant l’espace réservé sous les passages pour piétons surélevés.

Coupe DD’

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Evaluation des techniques alternatives pour une gestion des eaux pluviales sur l’espace collectif. FICHE INFORMATIVE – « METHODOLOGIE DE CONCEPTION »

7. RÉFÉRENCES

[1] Comparaison de mesures alternatives pour gestion des eaux de pluie à l’échelle de la parcelle, disponible en ligne en français à l’adresse internet suivante : http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/Informer.aspx?id=32554

[2] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE01 – La noue.

[3] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE02 – Le bassin sec.

[4] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE03 – Le bassin en eau.

[5] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE04 – Le fossé.

[6] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE05 – Le massif : tranchée, structure réservoir, surface drainante & poreuse.

[7] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE06 – Le puits.

[8] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE07 – Les toitures stockantes : toiture verte extensive, toiture verte intensive, toiture en eau, toiture à gravier.

[9] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE08 – Les citernes : citerne de récupération, citerne d’orage.

[10] Bruxelles Environnement – Fiche quartiers durables – Fiche informative de l’outil de gestion eau pluviale à l’échelle du quartier GEQ08 – Les arbres de pluie, 2014.

[11] Bruxelles Environnement – Fiche quartiers durables – Fiche informative de l’outil de gestion eau pluviale à l’échelle du quartier GEQ09 – Les ouvrages de prétraitement, 2014.

[12] Carte géologique de la Région de Bruxelles-capitale, Kevin and Claeys.

[13] Bruxelles Environnement – Fiche quartiers durables – Fiche informative de l’outil de gestion eau pluviale à l’échelle du quartier GEQ06 – L’infiltration d’eau pluviale, 2014.

[14] Monitoring des quartiers, IBSA, Brussels UrbIS, 2006, part des surfaces imperméables.

[15] Bruxelles Environnement – Fiche écoconstruction – Fiche informative outil de gestion eau de pluie OGE11 – Caractéristiques du terrain.

[16] Etude sur l’imperméabilisation en Région bruxelloise, IGEAT, 2006.

[17] Bruxelles Environnement – Fiche quartiers durables – Fiche informative de l’outil de gestion eau pluviale à l’échelle du quartier GEQ07 – Objectifs hydrologiques, Objectifs de dimensionnement, 2014.

8. CREDITS

Info-fiche réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement par l’Université de Montréal (UdeM) dans le cadre de l’étude QuaDEau [Etablissement de recommandations techniques et méthodologiques pour la gestion durable de l’eau à l’échelle du quartier en région bruxelloise] en collaboration avec Architecture et Climat / Université Catholique de Louvain (UCL), Earth System Sciences (ESSC) / Vrije Universiteit Brussel (VUB) et le Centre d’Etudes et de Recherches Urbaines (ERU).