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Mutame Essentiel N°54

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Protection sociale : retraites Mutuelles : Congrès de la Mutualité Médecine : Accompagner la fin de vie Santé : Il n'ya pas d'âge pour porter des lentilles Jardinage : La taille des rosiers

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Pris en otage

Depuis quelques temps, les mutuelles sont la cible privilégiée de

certains professionnels de santé contestataires.

Ceux-ci souhaitent imposer aux systèmes mutualistes la prise en

charge intégrale de leurs dépassements d'honoraires, ce que nous

refusons. Les mêmes veulent interdire aux mutuelles de créer des

réseaux de santé mutualistes, alors que ce droit existe pour les

organismes d'assurance.

La mutuelle garantit aux adhérents un accès à des soins efficaces

et maîtrisés ce qui sous-entend : conventionnement et solidarité.

L'incompréhension est totale, d'un côté des professionnels de santé

persuadés d'être mal considérés par l'assurance maladie et de

l'autre des organismes complémentaires convaincus d'être pris en

otage au cœur d'une querelle de société où plus encore aujourd'hui

qu'hier, règne le pouvoir de l'argent.

Dans cette critique, quel est l'intérêt du patient, exposé et soumis

aux revendications de professionnels qui considèrent devoir

bénéficier de privilèges incompatibles avec les moyens d'un système

solidaire.

Quelle sera la conclusion de cette contestation ?

Heureusement, de nombreux professionnels de santé ne partagent

pas les idées de leurs confrères contestataires.

Nous aspirons tous à un système de soins de qualité, nous avons

tous besoin de professionnels de santé compétents et disponibles :

militons ensemble pour.

Daniel Lemenuel

Édito Sommaire

Magazine trimestriel édité par Mutame Mutualité des agents territoriaux et membres extérieurs.Directeur de la publication : Daniel LemenuelResponsable de la rédaction : Gilles LedoyenArticles : Mutame, Mutuelles, France MutualitéCrédit photos : Fotolia.com - FNMFCouverture : © Phovoir.com, Nathanaël Mergui - FNMFConception et réalisation : C.A.G., Paris.Impression : PRN - ZI Ouest

28, rue du PoirierBP 90180 - 14652 Carpiquet

Tirage : 42 000 exemplaires - Dépôt légal : à parutionN° de CPPAP : 0216 M 07699N° ISSN Édition nationale : 1763-6574 N° ISSN Édition locale : précisé sur les pages spéciales régionales jointes.

Union Mutame63, boulevard de Strasbourg - 75010 ParisUnion régie par le livre II du code de la mutualité SIREN N° 784 854 499

Toute correspondance doit être adressée à : Mutame - B.P. N° 61 - 75 462 Paris Cedex 10

© Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans leconsentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (art. L.122-4 du code de la propriété intellectuelle). Toute copie doit avoir l’accord du Centrefrançais d’exploitation du droit de copie, (20, rue des Grands Augustins - 75 006 Paris).

Daniel LemenuelPrésident

04Retraites : du nouveaupour ceux qui ont commencéà travailler jeunes

0640e congrès des mutuelles :une complémentaire santépour tous, tout au long de la vie

08Accompagnerla fin de vie

10Il n’y a pas d’âgepour porter des lentilles

11Le taille des rosiers

Médecine

Santé

Jardinage

Protection sociale

Mutualité

Jointes à l’édition nationale Mutame Essentiel, des pages spéciales régionales numérotées de 1 à 4.

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été a débuté avec une bonnenouvelle », se souvientPatrick, 58 ans. Ce dessi-nateur industriel auxerroispensait jusqu’alors devoir

travailler jusqu’à 61 ans et des poussières.Mais depuis le 3 juillet 2012, il sait qu’ilpourra officiellement prendre sa retraiteà partir de 60 ans s’il le souhaite.

En effet, le gouvernement a décidé d’éten-dre le dispositif « carrières longues » auxpersonnes qui ont commencé à travailleravant 20 ans. Auparavant, cela ne concer-nait que ceux dont la carrière a débutéavant leur 18 ans. Pour cela, il faut remplir des conditionsprécises : non seulement avoir réuni lenombre de trimestres nécessaires pour une

retraite à taux plein (ce nombre varie selonvotre année de naissance, voir tableau enencadré) mais en plus justifier d’au moins5 trimestres au 31 décembre de l’année deses 20 ans (4 trimestres si vous êtes néentre le 1er octobre et le 31 décembre).Pour Patrick, le compte est bon : « Je suisné en 1954, j’ai déchargé des camions quandj’étais étudiant durant les étés 1970, 1971,1972 et 1973 et j’ai donc validé un trimestreà chaque fois. Et j’ai commencé mon métierà temps plein le 1er octobre 1974. Ce quime fait mon cinquième trimestre ! »Comme lui, ils seraient 110 000 à pouvoirbénéficier de ce dispositif. Selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine,27 000 demandes ont été déposées finseptembre, 80 % d’entre elles ont reçuune réponse positive.

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Jusqu’alors, seuls les salariés ayant démarré leurcarrière avant 18 ans pouvaient bénéficier d’un départà la retraite anticipée. Un décret du 3 juillet 2012 aétendu cette possibilité à ceux qui ont commencé àtravailler avant 20 ans. Vous êtes peut-être concerné.

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Retraites : du nouveau pour ceux

qui ont commencéà travailler jeunes

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certifie définitivement vos droits à uneretraite anticipée. Après examen de votredossier, elle vous enverra une attestationde situation vis-à-vis de la retraite antici-pée. Sans ce document, impossible d’ou-vrir vos droits à la retraite. Vous devriezl’obtenir sous 15 jours.Soyez bien conscient qu’aucune retraiten’est accordée automatiquement. Vousdevez faire la démarche de demander la« liquidation » de votre pension. Pour cela,vous devrez compléter un imprimé, de pré-férence trois ou quatre mois avant la dateque vous avez choisie pour votre départ.Concernant la retraite complémentaire,vous devrez aussi faire la demande auprèsde vos caisses de retraite Arrco et Agirc.

Virginie Plaut

Tous les trimestresne se valent pas !

Si vous voulez vous lancer dans ces calculssavants, sachez que tous les trimestresn’ont pas la même valeur. « Ce sont les trimestres cotisés, ceux pour lesquels une par-tie de votre paie a été prélevée, qui sont prisen compte, précise Florence Barat-Payraud,du GIP Info-retraite. Il faut y ajouter ceux“réputés cotisés”. Il s’agit des trimestresvalidés au titre du service national (dans lalimite de quatre), du chômage indemnisé(deux au plus pour l’ensemble de la carrière),des périodes indemnisées au titre de la mala-die, de la maternité ou des accidents du travail (quatre au maximum au total). »Peuvent s’y additionner également deuxtrimestres supplémentaires pour mater-nité (un seul par enfant). Ces derniers,tout comme ceux concernant le chômageindemnisé, ont été introduits par la

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réforme de juillet dernier : une manièrede compenser les désavantages des sala-riés à la carrière discontinue – le plus sou-vent des femmes.Ces trimestres « réputés validés » ontrendu un fier service à Patrick : « Entremes quatre trimestres du service militaire,les quatre relevant de la maladie et les deuxissus de mon chômage indemnisé, cela mefait gagner deux ans et demi ! » Attention,les trimestres rachetés au titre des étudesne sont pas pris en compte.S’agissant des régimes de retraite Agirc etArrco, ils se sont alignés sur le régime géné-ral en la matière : si vos droits sont ouvertspour votre retraite de base, ils le serontaussi pour la retraite complémentaire.

Faites vos calculs

Reste à savoir comment bénéficier d’unetelle retraite. Vous pouvez appeler le 3960 pour faire le point. Un entretieninformation retraite pourra vous permettrede rencontrer un conseiller pour vérifierque vous remplissez les critères. Il n’estpas nécessaire de le faire avant vos 55 ans.En effet, mieux vaut attendre d’avoir reçul’estimation indicative globale de votreretraite (IEG). Six mois, au plus tôt, avant la date envi-sagée pour votre départ à la retraite,demandez à votre caisse régionale qu’elle

Année de naissance Nombre de trimestresNé en 1952 164Né en 1953 165Né en 1954 165Né en 1955 166A partir de 1956 Fixé par décret l’année de votre 56e anniversaire

Tous les régimes sont concernés

Cette mesure concerne l’ensemble des assurés relevant des régimes obligatoiresde base : régime général, régimes des trois fonctions publiques, régimes agricoles(travailleurs salariés et non salariés), régime social des indépendants, régimedes cultes, régimes des professions libérales, régimes des avocats ainsi que tousles régimes spéciaux à l’exception de ceux de la SNCF et de l’Etablissement nationaldes invalides de la Marine (Enim).

Les trimestres exigés pourune retraite à taux plein

Votre départ à la retraite à taux pleindépend du nombre de trimestrespour lesquels vous avez cotisé (outrimestres « réputés cotisés »). Unnombre qui varie selon votre annéede naissance.

Retraite anticipée pour handicap :

les fonctionnaires aussi

Les fonctionnaires et les ouvriers de l’État reconnus

comme travailleurs handicapés peuvent bénéficier

d’un départ à la retraite dès 55 ans. Un décret paru

au Journal officiel du 19 septembre dernier fixe les

conditions d’accès à cette retraite.

Au même titre que les salariés, les fonctionnaires

n’ont plus à justifier d’une incapacité permanente de

plus de 80 %. Pour cela, ils doivent néanmoins avoir

validé une durée d’assurance minimale.

À SAVOIR

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Une complémentaire santé pour tous,

tout au long de la vie

40e congrès des mutuelles

e « zéro renoncement auxsoins » ! C’est pour le pré-sident de la MutualitéFrançaise «  la seuleréponse à apporter à la

banalisation de l’exclusion, à son accepta-tion, à la résignation, qui, sinon, conduirontinévitablement à miner la cohésionsociale ». Face aux « mécanismes de

solidarité qui tendent à s’effriter », c’est « l’objectif majeur du mouvement mutua-liste », a résumé son président, ÉtienneCaniard, le 20 octobre à Nice, en clôturedu 40e congrès des mutuelles, qui aréuni 2 500 délégués.Cette conviction est partagée par le chefde l’État, qui s’est engagé devant lescongressistes à permettre à tous les

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Français d’accéder à une « couverture com-plémentaire de qualité à l’horizon 2017 ».Pour François Hollande, l’enjeu est majeur,tant il est risqué de « laisser le marchélibre, libre de sélectionner entre malades etbien portants, libre d’augmenter sans limitele coût de la couverture en fonction de l’âge.Cette liberté a un nom : c’est la privatisa-tion ! ». Tout le monde doit pouvoir béné-ficier d’une « protection sociale élargie, arti-culant régimes obligatoire et complémentairesolidaire tout au long de la vie, dans uncadre cohérent, organisé et régulé », affirmeÉtienne Caniard.

Devant 2 500 militants mutualistes, le président de laMutualité Française, Étienne Caniard, a rappelé le20 octobre, lors du 40e congrès des mutuelles, quel’objectif majeur de ces organismes est le « zérorenoncement aux soins » en réduisant au maximum lessommes restant à la charge des malades. Uneconviction partagée par François Hollande. Le présidentde la République s’est engagé à permettre à tous lesFrançais d’accéder à une « couverture complémentairede qualité à l’horizon 2017 ».

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Garantir la cohérence

Mais le mouvement mutualiste estimequ’il appartient aux pouvoirs publics degarantir cette cohérence : « Il ne faut paschercher ailleurs la raison pour laquelle lesmutualistes se sont mobilisés en masse cesderniers mois contre la taxe sur la santé [taxesur les conventions d’assurance (TSCA),NDLR] qu’ils ont jugée inefficace, incohé-rente, injuste », a-t-il expliqué. Rappelonsque la pétition de la Mutualité Françaisecontre cet impôt « déguisé » sur la santéa recueilli plus de un million de signa-tures.Sensible aux arguments de solidarité dela Mutualité Française, le président de laRépublique s’est dit également prêt à favo-riser les couvertures santé complémen-taires vertueuses, autrement dit lescontrats responsables et solidaires desvraies mutuelles.Ainsi, le chef de l’État propose « unemodulation beaucoup plus forte » de la taxesur la santé, « afin que les contrats dits“responsables” deviennent véritablementattractifs ». « La politique menée ces der-nières années a alourdi sans mesure cettetaxe. En appliquant ces hausses de manièreindistincte, elle a fait perdre au contrat res-ponsable tout son attrait », a-t-il affirmé.Une « première traduction » de cette nou-velle modulation sera inscrite dans le pro-jet de loi de financement de la Sécuritésociale (PLFSS) pour 2014, a annoncéFrançois Hollande. « Je souhaite que le

contenu des contrats responsables soit amé-lioré pour favoriser les parcours de soins etpermettre un meilleur remboursement dessoins optiques et dentaires », a-t-il indiqué.

Construire ensemble une« solidarité commune élargie »

Il nous faut aujourd’hui « dépasser nossolidarités spécifiques pour construire unesolidarité commune élargie », préciseÉtienne Caniard. Ce « pacte solidaire à

construire ensemble » lierait le mouvementmutualiste, « les pouvoirs publics, l’assu-rance maladie et les professionnels desanté », mentionne la résolution du40e congrès, adoptée le 20 octobre parles militants mutualistes.Cette évolution implique « un engagementfort de l’Etat, qui réponde à un triple défi ».En quoi consiste ce dernier ? « A rendreeffectif le droit à une complémentaire soli-daire tout au long de la vie, à définir claire-ment le rôle des mutuelles et des organismescomplémentaires dans la régulation de l’offrede soins et enfin à éviter de pénaliser ceuxqui font déjà preuve de solidarité dans leurspratiques et leurs comportements », énumère Étienne Caniard. Trois domainessur lesquels François Hollande a apportéun certain nombre de gages.

Ghislaine Trabacchi

Taxe sur les mutuelles : une mesure injuste pour les malades

Jusqu’à 2010, les contrats responsables des complémentaires santé ont été exonérésde la taxe sur les conventions d’assurance (TSCA). Pourquoi ? Pour inciter les assuréssociaux à suivre le parcours de soins coordonnés et le dispositif du médecin traitantdu gouvernement. Raison pour laquelle ces contrats sont qualifiés de « vertueux ».Mais début 2011, le gouvernement de François Fillon a décidé de taxer ces contratsà hauteur de 3,5 %. Cette première mesure a rapporté 1,1 milliard d’euros à l’Etatsur l’année pleine. Une deuxième taxation à 7 % des complémentaires santé a vule jour fin août 2011, à l’initiative du même gouvernement. Dénonçant une mesure« injuste, incohérente et inefficace » qui pénalise les assurés sociaux, la MutualitéFrançaise a lancé une vaste pétition sur son site Internet : www.mutualite.fr.

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Mieux comprendre les contrats responsables

Les contrats responsables des mutuelles sont en vigueur depuis le 1er janvier 2006. Ces garanties complémentaires ont été ins-taurées pour accompagner le dispositif du médecin traitant. Leur but est de « responsabiliser » les patients et leur complémentairesanté, d’où leur nom. Pour être reconnus, ces contrats doivent respecter un certain nombre de conditions : ils ne peuvent notamment pas compenser la baisse de remboursement de l’assurance maladie en cas de non-respect du parcours de soins dela Sécurité sociale. La prise en charge du forfait de 1 euro, instauré au 1er janvier 2005, est également exclue.Mais ces critères ne se résument pas à des restrictions. Les contrats responsables se traduisent également par des bénéficespour les adhérents. Ils garantissent un bon niveau de remboursement complémentaire sur des prestations importantes :consultations en cabinet de ville, médicaments à vignette blanche, biologie et analyses médicales.Les contrats responsables des mutuelles comprennent également la prise en charge d’au moins deux prestations de préventiondepuis le 1er juillet 2006.

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l arrive un jour où ce n’estplus possible, où le traite-ment n’est plus efficace,où le médecin ne voit plusd’espoir de guérison. Ce

peut être un cancer, la maladie d’Alzheimerou une insuffisance cardiaque. Il arrivealors que le médecin décide, après concer-tation avec le malade, ses proches et lesautres soignants, d’arrêter certains trai-tements jugés déraisonnables. En attendant que la fin approche, on adou-

se pose en France (voir encadré). Depuistrente ans, l’accès aux soins palliatifsconstitue une réponse possible. À défautd’aider à mourir, on aide à mieux vivreses derniers jours.

À l’hôpital ou à domicile

Vers qui se tourner ? En théorie, tous lesservices de médecine sur le territoire peu-vent proposer des soins palliatifs. « L’orien-tation vers un dispositif plus spécialisé se fait

cit les jours. C’est là tout l’enjeu des soinspalliatifs : « Tout ce qui peut être fait pourla personne malade et ses proches lorsqu’ildevient impossible de contrôler l’évolutionde la maladie », comme les définit Marie-Odile Frattini, médecin au Centre nationalde ressources soin palliatif (CNDR SP).C’est sans doute parce que la fin de vieest un sujet éminemment complexe, quinous touche tous intimement, qu’elle sus-cite autant de débats. Régulièrement, laquestion de la légalisation de l’euthanasie

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Les services de soins palliatifs existent en France depuis trente ans. Ilsaccompagnent les malades en fin de vie et leurs proches dans tous les aspectsdes soins et du quotidien. Avec pour double objectif de soulager les douleurset de préserver la dignité de la personne jusqu’au bout.

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Accompagner

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par le médecin traitant ou en accord aveclui », précise la Dre Frattini. Ainsi, desunités de soins palliatifs existent dans desétablissements de santé. Des équipesmobiles, quant à elles, agissent soit dansdivers services et hôpitaux, soit à domicile,pour venir appuyer et conseiller leséquipes référentes. Il existe également des réseaux de santéou des hospitalisations à domicile quicontribuent au maintien des personnesen fin de vie chez elles. Toutes ces moda-lités et les structures utiles sont réperto-riées sur le site Internet de la Société fran-çaise d’accompagnement et de soinspalliatifs. De même, la plate-forme natio-nale d’écoute « Accompagner la fin de lavie » répond chaque jour aux personnesqui ont besoin de s’informer et de parlerde leur situation.La prise en charge peut être multiple.Comme l’explique Marie-Odile Frattini,elle consiste « à soulager les douleurs ou

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toute source d’inconfort, préserver la dignitédu malade, lui apporter une aide psycholo-gique ou soutenir ses proches. La dimensionspirituelle n’est pas non plus absente ». C’est bien l’individu dans sa globalité quiest ici considéré, lui comme son entou-rage. « Jusqu’au bout, le malade reste unepersonne », ajoute le médecin. Rien n’estlaissé au hasard, tout est pensé, jusqu’àla gestion financière. Il existe des aidesspécifiques pour payer, par exemple, certains produits d’alimentation ou d’hy-dratation très chers. Un congé familial d’accompagnement a également été misen place.

Refuser « l’obstinationdéraisonnable »

Aujourd’hui, la loi française stipule quechaque département doit être doté d’unréseau de soins palliatifs. Plusieurs circu-laires et lois ont été promulguées en cesens. La loi Kouchner, en 1999, a reconnula première les soins palliatifs comme undroit des malades. Suite à la mission Leo-netti en 2002, la loi relative aux droits desmalades et à la fin de vie, promulguée en2005, définit le droit au refus de « l’obsti-nation déraisonnable ». Il s’agit de discernerle moment où le maintien en vie d’unepersonne peut glisser vers l’acharnementthérapeutique et de proposer de cessercertains traitements pour se focaliser surle confort du malade et l’accompagnementde ce dernier et de ses proches.« C’est un sujet complexe, reconnaît BettySaada, psychanalyste au CNDR. L’annoncede l’arrêt des traitements curatifs peut êtrevécue comme un choc par les familles. C’est

très difficile d’accepter le fait qu’il n’y a plusd’espoir de guérison. » Un processus depré-deuil se met alors en route. « C’estune étape très importante : elle permet aux

familles de se préparer à la mort prochainedu malade, ce qui va faciliter le deuil. C’estaussi un temps où l’on peut s’autoriser àredire son amour et son affection, se récon-cilier, pardonner, partager des non-dits. » Et contrairement aux idées reçues, l’arrêtdu traitement n’est pas synonyme dedépression pour la personne malade. Aucontraire : les jours passés aux côtés desproches deviennent plus précieux encore.Comme le souligne Betty Saada, « le désirde vie est là jusqu’au bout ».

Bartholomé Girard

Le débat sur l’euthanasie continue

Avec leur ouvrage Euthanasie. Enjeux humain et social (éditions Pascal/Mutualité Française, collection Tapage), le Dr Claude Brous-souloux et le journaliste Étienne Charles entendent contribuer au débat vif sur cet enjeu de santé publique. Les deux auteursanalysent, chapitre après chapitre, les multiples questions soulevées par l’euthanasie : quel est l’état du droit en France sur la fin devie ? Comment encadrer cette pratique ? Comment la distinguer du suicide assisté ? Les soins palliatifs sont-ils une réponse suffisante et adéquate ? Le livre rappelle combien le corps médical reste partagé sur la question de l’accompagnement de la fin de vieet livre ainsi un ensemble d’arguments et de données pour ceux qui souhaitent s’informer et se faire une opinion sur le sujet.

Pour en savoir plus

Le site Internet de la Société françaised’accompagnement et de soins pallia-tifs : www.sfap.orgLa plate-forme nationale d’écoute Accompagner la fin de la vie ; s’infor-mer, en parler : 0811 020 300, du lundiau vendredi, de 14 heures à 18 heuresou site Internet du Centre national deressources soin palliatif  www.soin-palliatif.org

Un congé familiald’accompagnement a également été mis

en place.

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Souples ou rigides ?

Bien souvent, on ne se pose même pasla question du choix entre lentilles soupleset lentilles rigides : 95 % des lentilles por-tées sont souples. Pourtant, les lentillesrigides présentent des atouts évidents.« Certes, elles sont moins confortables,admet le Pr Jean-Claude Hache. La pre-mière fois qu’on les met, on a l’impressiond’avoir un corps étranger sur l’œil, maisensuite elles se font oublier. »Une correction par lentilles rigides esttoujours préférable, selon ce médecin,surtout chez des adolescents s’ils accep-tent cette contrainte initiale, parcequ’elles ont une durabilité plus longue etsurtout elles n’entraînent pas d’infections

oculaires. « À la moindre altération, lalentille rigide devient inconfortable et onl’enlève, on la lave, explique-t-il. La lentillesouple, en revanche, sert de pansementet peut cacher des infections graves, desabcès de la cornée aux conséquences par-fois irréversibles sur l’acuité visuelle. » Parailleurs, les lentilles rigides s’entrétiennentplus facilement et sont préférables en casd’hyposécrétion lacrymale (yeux secs).

l’instar des adultes, beau-coup d’adolescents trouventun grand confort dans leport des lentilles. « Dès quej’ai appris que j’étais myope,

à la fin du primaire, j’ai rêvé d’avoir des lentilles,raconte Ludivine, 17 ans, lycéenne dans lesYvelines. Je trouvais que les lunettes me don-naient un air trop sérieux. Quand j’ai eu deslentilles à 15 ans, j’ai redécouvert avec plaisirune vision panoramique sans la limite des mon-tures. J’ai aussi pu enfin pratiquer le judo avecune vue parfaite, puisque je pouvais conservermes lentilles. » « Les lentilles sont des dispositifs optiques souplesou rigides qui modifient la courbure de la cornéepour donner une meilleure acuité visuelle »,rappelle le Pr Jean-Claude Hache, ophtal-mologiste. Dès l’adolescence, leur port estpossible, pourvu qu’on respecte quelquesrègles d’hygiène. Mais à tout âge, mêmenourrisson, on peut être équipé en lentilles. Dans certains cas particuliers, elles sont pro-posées au moment où la pathologie estdétectée, même à de jeunes enfants. « Ellessont indiquées lorsqu’il existe une anisométropie,c’est-à-dire une différence importante de lavision entre les deux yeux, afin d’éviter d’avoirdes verres d’épaisseur dissemblable, de corrigerl’œil faible pour ne pas que l’autre devienneparesseux – ce qu’on appelle “amblyopie” –et de prévenir des troubles de la vision binocu-laire, poursuit le Pr Hache. De fortes myopiesou hypermétropies, un kératocône – déforma-tion de la cornée – nécessitent le port de lentillesquel que soit l’âge. »

Aucun problème dès 12 ans

Parmi les troubles visuels habituels, la myo-pie est bien corrigée par les lentilles et elleest l’indication principale à partir de 12 ans.« L’astigmatisme et l’hypermétropie, dès lors

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qu’ils sont forts, sont également des indications,note l’ophtalmologiste. Avant 22 ans, il n’existepas de possibilité de recourir à la chirurgie laseret les lentilles sont donc le seul moyen de sepasser de lunettes. Dès 12 ou 13 ans, elles neposent aucun problème. » A cet âge, ellessont généralement davantage réclaméespar les filles, pour des raisons esthétiques.Quel que soit le sexe, elles offrent plus desouplesse dans les activités sportives queles lunettes. Elles garantissent aussi unecorrection en continu dans la journée à desmyopes qui porteraient leurs lunettes demanière irrégulière. Or cette constance

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limite la vitesse d’évolution de la myopie. « Pour porter et gérer seul ses lentilles à partirde 12 ans, il faut simplement que l’adolescentait eu une formation de base sur le lavage desmains, obligatoire avant toute manipulation,la pose des lentilles et leur entretien, expliquele Pr Hache. Les lentilles à port permanent (sixjours sur sept), rendu possible grâce aux progrèsconsidérables des matières utilisées, peuventnéanmoins être une bonne solution pour lesjeunes, car elles évitent les manipulations. » Les parents ont un rôle important à jouer :si l’œil est rouge, ils doivent faire enlever leslentilles pour éviter une infection oculaire,plus fréquente avec les lentilles souples (voirencadré), et emmener leur enfant chez l’oph-talmologiste. De même, en cas d’allergie, sila conjonctive et les paupières sont irritées,il ne faut pas mettre les lentilles. « Mais sil’allergie est bien gérée par des antihistami-niques, la lentille, au contraire, protège l’œildans la journée », rassure le spécialiste.

Corinne Renou-Nativel

Les enfants, et surtout les adolescents, veulent souvent remplacer leurs lunettes par des lentilles.C’est tout à fait possible, notamment pour des troubles courants comme la myopie. Cette formede correction est aussi recommandée, pour certaines pathologies, à de très jeunes enfants.

SantéIl n’y a pas d’âge pour porter des lentilles

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En fin de floraison, supprimez 1/3 desbranches ayant fleuri en coupant au niveaud’un bourgeon tourné vers l’extérieur.- Éclaircissez l’arbuste. Pour ce faire, com-mencez par enlever toutes les branchesqui s’entrecroisent au centre de l’arbuste,de telle sorte qu’un oiseau puisse y faireson nid.- Coupez ensuite toutes les branchesmortes situées à la base. Votre rosierpourra alors bien “respirer” et son piedprofiter au maximum de la lumière.

Rosiers buisson non-remontants : au débutde l’automne ou à la fin hiver

Ces rosiers ont une floraison unique. Lesfleurs s’épanouissent sur les branchesâgées d’un an. Il faut donc les tailler audébut de l’automne ou à la fin de l’hiver.- Supprimez, le plus bas possible, tousles rameaux ayant déjà fleuri. Prenez gardede ne pas couper ceux qui n’ont pasencore produit de fleurs.- Supprimez également quelques vieillesbranches ainsi que le bois mort.- Procédez ensuite au palissage, mais pasavant le mois de mars. Attachez tous lesrameaux en les arquant le plus possible,sans pour autant les casser. Cette méthodefavorise la production de fleurs.

Rosiers grimpantsremontants : à l’automne

Ce type de rosier est palissé contre unmur. On conserve sans les tailler 5 à6 rameaux principaux, qui constituerontles branches charpentières.En revanche, les pousses latérales serontrabattues à 5 ou 6 yeux (soit 30 à 40 cm).

Rosiers grimpantsnon-remontants :fin de floraison début août

On conserve 6 à 7 branches principales,alors que l’on rabat à 2 yeux toutes lesbranches latérales, de façon à favoriser lamise à fleurs.

Daniel Courval,Président de Mutame

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Rien ne sert de se précipiter, il faut attendre la chute desfeuilles donc le repos végétatif pour tailler les rosiers. Lapériode idéale débute en novembre, selon les régions et courtjusqu’en mars. Rappelez-vous qu’il n’est pas recommandéde travailler en cas de gelées.

Dans la nature, les rosiers sauvages (ditsbotaniques) ne reçoivent aucun soin exté-rieur. Cependant, ils fleurissent chaqueannée. En revanche, tous les rosiershybrides à grosses fleurs ont besoin d’unnettoyage des branches mortes et d’unetaille annuelle, pour développer une flo-raison abondante. Qu’ils soient arbustifs,buissonnants, remontants ou non, grim-pants ou encore sur tige, chaque type derosier requiert une taille appropriée. Àl’aide d’un sécateur dont les lames sonttranchantes, coupez les branches ni trop

La taille des rosiers

près ni trop loin d’un bourgeon. Orientezla contre-lame de votre sécateur vers lapartie à couper alors que la contre-lameécrase le rameau qui tombe ; Ceci permetune coupe plus nette, qui cicatrisera mieux.

Rosiers buisson remontants :une taille stimulante,à l’automne

Les rosiers remontants fleurissent plu-sieurs fois sur des branches de l’année.La taille automnale va favoriser le départ

des nouveaux rameaux pourl’an prochain. Le but est de conserverquelques branches princi-pales (3 à 7). La taille doitréduire les poussesligneuses et favoriser lesjeunes pousses. On coupedonc à 3 à 5 yeux, soit unedistance moyenne de 15 à20 cm avec le point degreffe.

Jardinage

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