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Nom: Univers social société iroquoienne vers 1500 société algonquienne vers 1500 société inca vers 1500 société iroquoienne vers 1745 Jacinthe Morin, CSDN, 2019 recueil de textes

Nom: Univers social - ÉCOLE SAINT-DOMINIQUE

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Nom:

Univers social

société iroquoienne vers 1500

société algonquienne vers 1500

société inca vers 1500

société iroquoienne vers 1745

Jacinthe Morin, CSDN, 2019

recueil de textes

Tout le crédit des textes et des images en l ien avec l ’univers social revient aux créateurs et aux col laborateurs du site http://pr imaire.recitus.qc.ca/

Ce document ne peut pas être commercialisé ou modifié.

Jacinthe Morin, CSDN, 2019

Iroquoiens

Jacinthe Morin, CSDN, 2019

univers social

les

le territoire 1

la population 2

la langue 3

le gouvernement 4

l’alimentation 5

les habitations 6

l’économie 7

les moyens de transport 8

les croyances 9

les vêtements 10

les objets 11

les loisirs 12

vers

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territoire

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Iroquoiensvers 1500

Une terre et un climat pour

cultiver

Sur le territoire des Iroquoiens, la terre est fertile puisque nous sommes dans les basses-terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs et le climat continental humide y est favorable à l’agriculture. Les Iroquoiens cultivent principalement du maïs et cueillent des petits fruits qui poussent en quantité et une grande variété de plantes.

De l’eau, des forêts et des animaux

De nombreux cours d’eau arrosent leur territoire. C’est très pratique pour se déplacer en canot. En plus, ils regorgent de poissons et de tortues. Plusieurs espèces d’arbres peuplent les forêts : le bouleau, le chêne, l’orme, le sapin et le pin. On dit que c’est une forêt mixte, parce qu’il y a des conifères et des feuillus. On compte plusieurs espèces d’animaux tels les castors, les chevreuils, les ours et les loups.

Des ressources naturelles pour vivreToutes ces ressources naturelles permettent aux Iroquoiens de trouver autour d’eux ce dont ils ont besoin pour se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner et se divertir.

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population

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Il y a environ 100 000 Iroquoiens vers 1500, en Iroquoisie, avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord. Nous ne pouvons pas savoir exactement combien il y a d’habitants, car il n’existe aucun recensement fait par les Iroquoiens. C’est une société sans écriture, qui possède plutôt une tradition orale.

Divisés en plusieurs nations

Les Iroquoiens sont des Amérindiens qui partagent des langues qui se ressemblent, mais ils ne forment pas un seul groupe uni. Ils sont divisés en plusieurs nations. Ils se faisaient d’ailleurs souvent la guerre. Encore aujourd’hui, les Huron-Wendat de Québec et les Mohawks (des Cinq Nations) de Montréal sont bien connus. En 1500, il y a, au total, une trentaine de nations iroquoiennes. Chacune possède un territoire et est répartie dans un ou plusieurs villages. Le tableau ci-haut présente quelques nations.

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langue

Les langues parlées par les nations iroquoiennes sont issues d’une langue commune, mais cette langue s’est transformée avec le temps, selon chaque nation et selon le territoire qu’elle habite. C’est un peu comme le français, l’italien et l’espagnol qui sont des langues latines

Transmission orale des savoirs

En 1500, les Amérindiens n’ont pas de système d’écriture. Les choses du passé et les savoirs se transmettent par la parole, c’est ce qu’on appelle la tradition orale. Les jeunes enfants comprennent très tôt l’importance d’écouter les récits des personnes plus âgées. De cette façon, ce qui est raconté d’une génération à l’autre n’est pas oublié. Parmi les récits transmis de génération en génération, les légendes occupent une place importante. C’est une façon qu’ont les Iroquoiens d’expliquer des phénomènes naturels ou, encore, des événements comme la création du monde. Les légendes amérindiennes mettent souvent en scène des animaux.

Des mots toujours présents

Aujourd’hui, plusieurs langues amérindiennes ont disparu. On en retrouve tout de même des traces en regardant certains toponymes de lacs, de rivières ou de montagnes au Québec, car, comme nous, les Amérindiens donnaient des noms aux lieux qui les entouraient. Bien que les Européens aient souvent renommé les lieux qu’ils visitaient et les cours d’eau qu’ils parcouraient, plusieurs noms amérindiens ont survécu. On ne peut pas tous les nommer ici, car il y a environ 10 000 toponymes amérindiens dans toute la province de Québec. La plupart sont toutefois des noms algonquiens.

Quelques noms iroquoiens subsistent. L’un d’eux est même très connu, le nom « Canada » signifiait alors « village » ou « gros village ». Hochelaga est aussi un mot encore présent. Il signifiait « chaussée des castors » ou « gros rapides », en référence aux rapides de Lachine, situés près du village des Iroquoiens du Saint-Laurent sur l’île de Montréal.

ayant la même origine. C’est la même chose pour les nations iroquoiennes. Elles font partie de la même famille linguistique, mais elles ne se comprennent pas tout le temps.

gouvernement

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Pour les Iroquoiens, l’appartenance au clan est très importante. Ce sont des sociétés matriarcales, c’est-à-dire que les enfants appartiennent au clan de leur mère. Ils vivent avec la famille de leur mère dans une maison longue. La femme la plus âgée est la mère de clan. Le clan,

lui, est formé du regroupement de quelques maisons longues.

Le clan est à la base de l’organisation de la société. Il représente une grande famille pour les Iroquoiens. Les membres d’un clan ont tous une même ancêtre lointaine et s’entraident. Chaque clan se distingue par un symbole qui le représente, soit un animal ou un oiseau comme le clan du loup, du héron ou de la tortue.

chef de guerre. Le chef civil est un homme et il est choisi par les mères du clan. Il sait s’exprimer avec facilité et il est capable d’amener les gens à s’entendre sur des décisions. Celles-ci ne sont pas imposées, elles sont prises en groupe. Le chef devient le porte-parole du clan dans les assemblées de conseils ou lors de rencontres avec d’autres nations. Le chef de guerre possède des qualités différentes: il doit avoir prouvé ses talents de guerrier.

Les nations iroquoiennes ont une organisation politique bien définie. Pour t’aider à comprendre, prenons l’exemple du Clan de l’Ours.

1. Le conseil du Clan de l’Ours (les mères) élit un chef civil.2. Le conseil de nation Mohawk (chefs civils) se rencontre pour discuter.3. Dans le cas des Cinq Nations, le conseil de la confédération (chefs civils de

chaque nation) se rencontre pour parler d’enjeux politiques et économiques.

Chaque clan a deux chefs: un chef civil, qui s’occupe des affaires courantes, et un

Les chefs

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alimentation

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Une chose importante les distingue toutefois : les nations iroquoiennes pratiquent l’agriculture et sont donc sédentaires et vivent au même endroit. Cultiver nécessite beaucoup de travail, du printemps jusqu’à l’automne. Il faut donc une présence constante dans les champs. Ils peuvent rester sur place pendant vingt ans, tant que la terre produit suffisamment de nourriture. Lorsqu’elle s’appauvrit, ils déménagent.

Du maïs au quotidien

Les Iroquoiens se nourrissent principalement du maïs, des courges et des haricots que l’on appelle les trois soeurs. En les cultivant ensemble, ces trois plantes s’entraident : les haricots se servent des tiges du maïs pour grimper et les feuilles du maïs protègent les courges du vent et du soleil.

Les Iroquoiens pratiquent certaines activités de subsistance comme la cueillette de petits fruits (bleuets, fraises et framboises qui poussent en quantité et de plantes médicinales), la chasse et la pêche.

Ce sont les femmes qui préparent les repas. Le maïs est à la base des plats quotidiens, comme la bouillie de maïs parfois accompagnée de viande, de poisson ou de courge appelée sagamité par les Européens. Les femmes fabriquent aussi un pain de maïs, en forme de galette, qu’elles cuisent sous la cendre chaude. Le mortier et le pilon en bois sont utilisés pour moudre le maïs.

De la variété

Pour égayer et varier leur alimentation à base de maïs, les Iroquoiens ajoutent : de l’eau d’érable, de jeunes fougères, de l’ail des bois, des petits fruits comme les mûres, les groseilles et les atocas ainsi que des noix. Une partie des récoltes est séchée et conservée pour plus tard. Le poisson accompagne souvent la bouillie de maïs, de même que des viandes comme le dindon sauvage (disparu), la perdrix et la tourte (disparue). Les poissons et les viandes sont fumés, bouillis, cuits ou séchés.

habitations

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les

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Le village doit être près d’une source d’eau potable et d’une forêtpour se nourrir, se déplacer et se chauffer.

Certains habitent de petits villages qui ne comptent que de cinq à quinze maisons longues., mais certains villages regroupent une cinquantaine de maisons. Ces grands villages sont souvent entourés d’une palissade pour se protéger des autres nations. C’est le cas du village d’Hochelaga, sur l’île de Montréal, habité par des Iroquoiens du Saint-Laurent.

Imagine que tu habites avec toute ta famille : tes parents, tes frères et soeurs, tes grands-parents, tes oncles et tes tantes et leur propre famille. C’est pourtant ainsi que vivent les Iroquoiens. Ils habitent dans une maison longue. Il peut y avoir entre 25 et 60 personnes dans une seule maison!

Une maison pour les sédentairesComment font-ils pour vivre tous ensemble? D’abord, le nom le dit bien : la maison est longue. Elle peut s’agrandir facilement, car elle est faite de bois et d’écorce. Elle compte deux portes, une à chaque bout, mais pas de fenêtre. À l’intérieur, chaque famille a un espace bien à elle. Comme les Iroquoiens sont sédentaires, ils bâtissent des maisons solides qui durent longtemps.

La division de la maisonVoici comment la maison est divisée. Au centre, dans le sens de la longueur, il y a une allée centrale où on retrouve les foyers qui servent à cuire la nourriture et à se réchauffer. Au-dessus de chaque foyer, il y a un trou d’aération au plafond pour laisser sortir la fumée. De chaque côté de l’allée, un aménagement qui ressemble à des lits superposés : en bas, les lits et, en haut, des banquettes qui servent

d’espaces de rangement. Des enfants peuvent aussi dormir en haut. Des murs d’écorce séparent l’espace entre chaque famille et deux familles se partagent un foyer.

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économie

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Les matériaux et les ressources varient selon la région habitée par chaque nation. Les échanges permettent donc à des nations d’obtenir des biens et des ressources qu’elles ne peuvent trouver ou fabriquer sur leur territoire. Les Hurons, par exemple, peuvent échanger du maïs, qu’ils cultivent en grande quantité, contre du poisson séché, fourni par des Algonquins. Ainsi, chaque nation y trouve son compte.

Un autre exemple? Lorsque Jacques Cartier ramène Donnacona en France en 1535, il remarque que le chef a un couteau en cuivre, mais on ne trouve pas de cuivre dans la région de Québec, où habite le chef. Il n’y en a qu’à un endroit : près du lac Supérieur. Observe sur une carte la distance entre le lac Supérieur et Québec, c’est très loin. Les Iroquoiens du Saint-Laurent ont obtenu des objets en cuivre par un réseau d’échanges.

Les échanges ont généralement lieu en été, lorsqu’il est plus facile de se déplacer sur de grandes distances. Ce sont des moments de fêtes pour les Amérindiens. Les nations qui sont regroupées en confédération, comme les Hurons et les Cinq Nations, rendent plus faciles ces échanges.

Le troc : des échanges entre nations

À une époque où les moyens de transport sont limités à la marche, à la raquette et au canot, on imagine mal les nations amérindiennes parcourir de longues distances pour s’échanger des produits. Et pourtant, c’est bien le cas en 1500.

moyens de transport

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De bons marcheurs

Les Iroquoiens sont de bons marcheurs, car leurs jambes sont unde leur principal moyen de transport. Il n’y a aucun cheval pourfaciliter leurs déplacements vers 1500. Pour s’orienter, ils saventobserver ce qui les entoure dans la nature, par exemple la moussedes arbres, le vent, le soleil. Des sentiers forestiers guident aussileurs pas.

Des canots pour les nombreux cours d’eau

Que font-ils pour de plus longues distances? Ah! LesIroquoiens ont mis à profit les nombreux cours d’eau queparcourent leur territoire. Grâce aux canots d’écorce queles hommes fabriquent, ils peuvent voyager à peu prèspartout. Comme pour les raquettes, les canots diffèrent unpeu selon les nations. Les Hurons, par exemple, utilisent

Des raquettes en hiver

L’hiver, pour empêcher que leurs pieds ne s’enfoncenttrop profondément dans la neige et ne ralentissent leurmarche, ils fabriquent des raquettes. Elles ont des formeslégèrement différentes d’une nation à l’autre, mais elles onttoutes la même fonction : rendre les déplacements sur laneige plus faciles et plus rapides.

l’écorce de bouleau, alors que les Iroquois utilisent surtout l’orme, car il n’y a pas de bouleau sur leur territoire. Les qualités de leurs canots ne sont donc pas les mêmes.

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croyances

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Des esprits et un chaman

Selon les croyances des Amérindiens, chaque personne, animal, plante et objet est habité par un esprit. Au cours de leur vie, les Amérindiens entrent en contact avec plusieurs esprits et il est très important pour eux d’avoir une relation harmonieuse avec les esprits autour d’eux.

Chaque nation possède un ou plusieurs chamans. Le chaman est un spécialiste du monde des esprits. Grâce aux rituels qu’il accomplit, il peut entrer en contact avec les esprits et en tirer de grands pouvoirs. D’après les croyances amérindiennes, le chaman pouvait prévenir la maladie et suggérer des remèdes aux malades. Certains chamans étaient spécialisés dans certains domaines comme trouver des personnes ou des objets disparus ou trouver du gibier pour la chasse.

Les Iroquoiens croient qu’il existe des forces surnaturelles qui se manifestent dans tout ce qui est vivant autour d’eux, comme les animaux, mais aussi dans ce qui est inanimé, comme l’eau. Toute leur vie quotidienne se trouve ainsi touchée par leur univers religieux. C’est pourquoi, ils prennent soin de leur environnement.

Les rêves ont pour les Iroquoiens une grande importance: c’est une façon que choisissent les esprits pour s’exprimer. L’aide du chaman est parfois nécessaire pour les interpréter. Le chaman est réputé pour ses talents spéciaux qui lui permettent de communiquer avec les esprits. Il est aussi un guérisseur qui connaît le pouvoir médicinal des plantes.

Pour obtenir les faveurs des esprits ou pour les apaiser, les Iroquoiens organisent des festins, des danses, des offrandes et des rites. Ils peuvent organiser des danses en l’honneur du maïs ou offrir du tabac pour apaiser des eaux agitées par la tempête ou encore, procéder à un rite particulier pour guérir un malade.

Dans la religion amérindienne, la mort est le prolongement de la vie. Lorsqu’une personne meurt, son esprit va retrouver les autres Amérindiens, les animaux et les plantes qui font partie du monde des esprits. Ils pourront chasser et pêcher. Le mort est d’ailleurs enterré avec ses objets personnels pour qu’il ne manque de rien dans l’au-delà.

vêtements

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Des vêtements pour toutes les saisons

Le cuir et la fourrure des animaux sont bien utiles aux Iroquoiens quand vient letemps de fabriquer des vêtements. La peau du cerf est particulièrement recherchée,car elle est résistante, souple et plus imperméable que la peau d’autres animaux. Cesont les hommes qui chassent les animaux et les femmes qui préparent les peaux etconfectionnent les vêtements. Elles les décorent de perles ou brodent des motifs àl’aide de piquants de porc-épic ou de poils d’orignal.

L’été

En été, l’habillement des Iroquoiens est léger. Un pagne ou une chemise sansmanches qui descend sur les cuisses pour les hommes et une robe ou une jupe pourles femmes. Ils se promènent pieds nus ou chaussés de mocassins courts faits defeuilles de maïs tressées ou de peaux qui ont déjà été portées, pour qu’elles soientplus souples.

L’hiver

Lorsque le temps froid arrive, tous se couvrent les jambes et s’enveloppent le corpsd’une cape de fourrure ample et chaude. Les mocassins d’hiver aussi sont pluschauds, ils sont rembourrés de fourrure et ils sont plus longs.

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objets

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Des objets pour répondre à leurs besoins

Si quelqu’un te donnait des feuilles de maïs séchées, penserais-tu à les utiliser pour te fabriquer une poupée? Et une dent de castor, t’en ferais-tu un couteau?

Les Iroquoiens ont trouvé mille et une utilités à ce qui les entoure dans la nature. Ils font preuve de débrouillardise, car ils n’ont accès à aucun magasin ni épicerie pour se procurer ce dont ils ont besoin en 1500.

Ils se fabriquent des objets avec des matières premières. Le bois et l’écorce sont particulièrement utiles : ils les utilisent pour construire des maisons, des canots, des toboggans, des paniers, des bols, des louches, et bien d’autres choses encore. Le cuir des animaux se transforme en vêtements, en sacs, en couvertures. Les pierres deviennent des pointes de flèche, des haches ou des pipes. Les femmes savent extraire une colle de certains poissons. Avec l’argile, elles produisent des vases et des pots qui servent à préparer, à cuire et à entreposer la nourriture. Ces pots sont soigneusement décorés.

Ils fabriquent les objets qui répondent à leurs besoins, que ce soit pour l’alimentation, l’habillement, l’agriculture, les loisirs, le logement ou les transports. Ces objets ne sont pas seulement pratiques. Les Amérindiens aussi aiment les belles choses et décorent leur poterie et leurs vêtements. Ils créent également plusieurs objets qui sont utilisés pour les rites religieux.

loisirs

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Jouer et se divertir

Nous, les Iroquoiens, nous vivons au rythme des saisons. La nature est parfois capricieuse et nous devons lutter pour notre survie. Nous travaillons fort, mais ne va surtout pas t’imaginer que nous travaillons tout le temps! Nous avons aussi des temps libres.

Que nous soyons enfants ou adultes, nous aimons jouer, fêter, discuter et pratiquer

des sports. Ah! Tu te demandes à quoi jouent les enfants? Peut-être certains jeux

ressemblent-ils aux tiens? Jouer à la poupée, au bilboquet, à la guerre et à la chasse,

courir, s’amuser avec les chiens, imiter les grands, voilà quelques-uns des passe-

temps des petites Iroquoiennes et des petits Iroquoiens.

Notre sport préféré? La crosse. C’est un sport de compétition qui se joue en

équipe. À l’aide d’un bâton muni d’un filet, nous nous lançons une balle qu’il faut faire

entrer dans le but adverse. Nous aimons aussi les jeux de hasard avec des dés ou

des pailles.

Et il y a aussi les fêtes… Certaines reviennent à toutes les saisons, d’autres à

certaines occasions, par exemple si un chaman a fait un rêve particulier. Lors

de ces fêtes, nous dansons, nous mangeons et nous chantons.

algonquiens

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univers social

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le territoire 15

la population 16

la langue 17

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les tâches 26

vers

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territoire

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montagneuses. Les territoires plus au nord où vivent les Algonquiens ont des températures assez froides à cause du climat subarctique et vivent des hivers plus longs. Ceux qui vivent plus au sud profitent d'un été assez chaud grâce au climat continental humide.

Le Bouclier canadien

La plupart des nations algonquiennes vivent dans la région qu'on appelle le Bouclier canadien. Il est difficile de faire de l'agriculture dans cette région, parce qu'il y a beaucoup de pierres et de forêt. Les Algonquiens se nourrissent donc du gibier comme le lièvre ou la perdrix qu'ils peuvent trouver dans les forêts et du poisson qui vit dans les nombreux lacs et rivières du Bouclier canadien. La majeure partie du territoire des Algonquiens est recouverte d'une forêt boréale, où on retrouve principalement des conifères (sapins, épinettes, etc.). Ceux qui vivent plus au nord sont entourés d'une forêt subarctique dans laquelle on retrouve de petits conifères espacés.

Le territoire habité par les Algonquiens est très grand. Il s'étend de l'océan Atlantique jusqu'aux montagnes Rocheuses. La plupart des habitants vivent dans les régions de la côte de l'Atlantique, de la Baie d'Hudson et dans les régions qui entourent l'Iroquoisie. La majeure partie de ce territoire est couverte de forêts, mais certaines régions sont plus

Le bois et l'écorce sont utilisés par les Algonquiens pour construire les wigwams.

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population

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la

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Algonquiensvers 1500

En 1500, les Algonquiens sont environ 70 000 dans l'est du Canada. En comparant la grandeur du territoire qu'ils occupent et leur nombre, on les imagine très dispersés. Sachant qu’ils doivent souvent se déplacer pour trouver de la nourriture, on comprend mieux pourquoi leur territoire est si vaste. Il est difficile de connaître le nombre exact d'Algonquiens. Pourquoi? Parce qu'ils ne faisaient pas de recensement comme nous les faisons aujourd’hui.

Un regroupement de clans

Les Algonquiens sont des Amérindiens qui partagent des langues qui se ressemblent, mais ils ne forment pas un seul groupe uni. Ils sont divisés en plusieurs nations. Les nations qui font partie des Algonquiens, ont en commun une langue, des habitudes, un mode de vie nomade (se déplace) et une culture semblable. Par contre, chaque nation a ses particularités. Chacune d'entre elles est composée de quelques bandes, qui sont des groupes de 35 à 75 personnes de deux ou trois familles. Parmi les Algonquiens, on retrouve les nations suivantes : les Abénakis, les Algonquins, les Atikameks, les Béothuks, les Cris, les Malécites, les Micmacs, les Innus et les Naskapis.

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la langue

Algonquiensvers 1500

Nous avons très peu d'informations concernant les Amérindiens, parce qu'ils n'avaient pas d'écriture. Les choses du passé et les savoirs se transmettent par la parole, c'est ce qu'on appelle la tradition orale. Il est donc difficile de savoir quelles étaient les personnes importantes pour les Algonquiens, parce qu'ils n'ont pas laissé de traces écrites.

Les Algonquiens font tous partie d'une même famille linguistique, c'est-à-dire que toutes les différentes langues parlées par les nations algonquiennes proviennent d'une même langue commune. Avec le temps, chaque nation a développé ses propres mots, ses propres expressions, ce qui fait qu'elle a fini par utiliser des mots différents des nations voisines. C'est un

peu comme le français, l'italien et l'espagnol qui sont des langues latines ayant la même origine. Certains mots se ressemblent beaucoup comme le mot « nuit » qui se dit « notte » en italien et « noche » en espagnol. C'est la même chose pour les nations iroquoiennes. Elles font partie de la même

Le sens des mots

Les noms que donnent les autochtones aux choses et aux endroits ont toujours un lien avec l'activité qu'on y pratique. C'est particulièrement le cas pour les éléments importants de leur territoire comme les lacs, rivières et montagnes.

famille linguistique, mais elles ne se comprennent pas tout le temps. Les Amérindiens utilisent aussi une langue commune à toutes les nations, à toutes les familles linguistiques pour pouvoir se comprendre lorsqu'ils se rencontrent et font du commerce.

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gouvernement

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le

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communs. Elles sont formées de 35 à 75 personnes provenant de deux ou trois familles. Ils se déplacent ensemble durant l'hiver.

Les Algonquiens sont patrilinéaires, c'est-à-dire que c'est le père qui établit le lien de parenté. Lorsqu'un couple se marie, la femme se joint à la famille de l'homme et va vivre avec lui. On peut dire que l'homme est considéré comme le chef de la famille.

Chez les Algonquiens, la vie politique est organisée autour des nations et des bandes. Chaque nation est divisée en plusieurs bandes indépendantes les unes des autres. Elles partagent une même langue, des coutumes et un mode de vie semblables, mais ils ont chacun leur territoire de chasse, de pêche et de cueillette. Les bandes regroupent les membres de familles qui ont des ancêtres

Chez les Algonquiens, chaque nation est gouvernée par un chef et un conseil. Le chef est choisi, parce qu'il possède des qualités comme la force, l'habileté, le courage, la sagesse et la générosité. Il est aussi un bon chasseur. Malgré toutes ces belles qualités et le pouvoir qu'il possède, le chef ne peut pas prendre de décisions seul. Il doit convaincre les membres du conseil que sa décision est la bonne avant d'agir. C'est ce qu'on appelle le consensus, tout le monde doit être d'accord pour qu'une décision soit prise. On doit parfois avoir de longues discussions avant que tout le monde soit d'accord et on doit prévoir beaucoup de temps pour prendre des décisions importantes.

Le chef doit donc être un excellent communicateur et mériter le respect des autres. Pour cela, il doit faire preuve d'une grande générosité envers les membres de la tribu, parce que c'est la qualité la plus admirée par les Amérindiens chez un chef.

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l’ alimentation

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Algonquiensvers 1500

La cueillette

La forêt regorge de plantes, de fruits et de légumes qui servent d'aliments, d'épices et de remèdes. Par exemple, les Algonquiens utilisent l'ail des bois et la quenouille pour en faire des remèdes. Ils cueillent aussi du riz sauvage et des fruits comme les bleuets, les fraises, les framboises et les mûres.

retrouve également du plus petit gibier comme le lièvre, le castor, l'écureuil, le raton laveur et la perdrix. Les hommes chassent avec un arc, une massue ou une lance, selon le gibier recherché. Lorsqu’un chasseur attrape un animal, il le partage avec les autres membres de la bande.

La chasse et la pêche

Pour se nourrir, les Algonquiens comptent sur les ressources des forêts, des lacs et des rivières de leur territoire. Dans les forêts, ils peuvent chasser du gros gibier: l'orignal, le caribou et l'ours noir. On

Dans les nombreux lacs et rivières qui les entourent, les Algonquiens pêchent des poissons comme la truite, le brochet, la carpe et le saumon. Les Algonquiens pêchent surtout l’été. Ils pêchent également lorsqu’ils se déplacent en canot en laissant traîner une ligne à pêche derrière le canot. Ils utilisent un os en forme de crochet comme hameçon.

Le mode de vie des Algonquiens

Les Algonquiens sont nomades. Ils se déplacent pour trouver leur nourriture. En été, ils forment de grands groupes et s'établissent près d'une rivière ou d'un lac où ils se nourrissent de poissons. L'hiver, lorsque les lacs et les rivières sont gelés, ils vont s'établir, en petites bandes, dans la forêt. Ils chassent le petit et le gros gibier. Il est plus facile pour eux de chasser le gros gibier comme l'orignal, parce qu'il se déplace lentement dans la neige épaisse.

Dès qu'il n'y a plus de gibier à un endroit, ils se déplacent vers un endroit où la chasse est meilleure. Dans un même hiver, les Algonquiens déplacent plusieurs fois leur campement et ne restent pas plus de 15 ou 20 jours au même endroit.

habitations

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Vivre dans un wigwam

Les habitations des Algonquiens s'appellent des wigwams. Ceux-ci ressemblent un peu à de grandes tentes en forme de cône ou de dôme. Il peut avoir de 3 à 6 mètres de large et 3 mètres de hauteur. Normalement, un wigwam est assez grand pour abriter de 10 à 20 personnes. Il est fabriqué avec de grandes perches de bois qu'on recouvre de peaux et d'écorce et sont cousues ensemble à l'aide de racines d’épinette ou de sapin.. L'hiver, il est recouvert de peaux d'animaux. Le sol est recouvert de branches de sapin ou d'épinette afin de le rendre confortable et isolant. Un feu est entretenu en permanence au centre, la fumée s'échappe par un trou de cheminée.

Le wigwam est très pratique pour des nomades comme les Algonquiens, parce qu'il est facile à monter, à démonter et à transporter. Lorsqu'une bande a choisi l'emplacement de son campement, les femmes sont capables de monter le wigwam en une heure environ. Lorsqu'on change d'endroit, on emporte seulement les peaux et l'écorce parce que c'est assez léger. On trouvera d'autres perches au prochain endroit où le camp sera établi.

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l’ économie

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Algonquiensvers 1500

Le troc est très important pour les Amérindiens, particulièrement pour les

Algonquiens, parce qu'il leur permet d'obtenir des produits qu'ils ne peuvent pas

fabriquer eux-mêmes. Les Algonquiens, qui font de la chasse et de la pêche,

échangent des peaux, des fourrures et de la viande avec d'autres nations qui n'en

ont pas. En échange, ils reçoivent surtout des Iroquoiens des produits agricoles

comme du maïs, des courges, des fèves, des haricots et du tabac. Par exemple, la

nation des Algonquins (qui fait partie de la famille des Algonquiens) échange parfois

du poisson séché, qu'elle se procure par la pêche, contre du maïs cultivé par la

nation des Hurons (qui fait partie de la famille des Iroquoiens).

Les foires

Comme les Algonquiens voyagent beaucoup, ils ne rencontrent pas souvent d'autres

bandes. Ils organisent donc des foires où ils vont rencontrer des membres des

autres nations et bandes pendant quelques jours pour échanger des produits, c'est-

à-dire faire du troc. C'est un peu comme aller au marché.

Les wampums sont échangés lors de rencontres politiques et servent aussi de

monnaie d’échanges.

moyens de transport

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Algonquiensvers 1500

Les Algonquiens se déplacent beaucoup, puisqu'ils sont nomades. Ils se déplacent généralement sur les cours d'eau lorsqu'ils ne sont pas gelés. Le transport en canot est une façon rapide et efficace de se déplacer au printemps, pour aller rejoindre le camp d'été et à l'automne, pour retourner vers les territoires de chasse.

Des moyens de transport pour nomades

Les Algonquiens ont développé des moyens de transport adaptés à leur mode de vie. Ils leur permettent de se déplacer facilement et rapidement, ils sont légers et faciles à réparer avec des matériaux accessibles. Le canot d'écorce, par exemple, est solide (il peut transporter

deux adultes, deux enfants et 150 kilos de matériel à son bord), mais assez léger pour faire du portage lorsque c'est nécessaire. Le toboggan, qui est une sorte de traîneau, permet aux Algonquiens de transporter facilement leurs

bagages sur la neige l'hiver.

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les croyances

Algonquiensvers 1500

offensé ces esprits par un comportement inapproprié envers la nature. Ils devaient utiliser l'animal chassé dans toute son entièreté, sans rien gaspiller de sa carcasse, et ne chasser que pour combler leurs besoins.

La place du rêve

Le rêve a une signification particulière dans la croyance algonquienne. Si une personne a rêvé d'une chose, elle devra inévitablement se produire. Par exemple, si un chasseur rêve qu'il chassera un animal, il croit que cela arrivera. Pour celui-ci, il est nécessaire de rêver qu'il trouvera un animal, s'il veut en trouver un. Le chasseur chante même ses rêves, car il croit que ce rituel les amènera à devenir réalité. On chante habituellement en jouant du tambour.

Le chaman et les rituels

Le chaman est celui qui peut communiquer avec les esprits de la nature. Le chaman est à la fois sage, conseiller, guérisseur et voyant. Il arbore des parures et pratique souvent dans le secret. Dans les religions algonquiennes, le rituel de la tente à sudation vise particulièrement à accroître l'efficacité de la chasse.

Les Algonquiens croyaient que s'ils faisaient bonne chasse, c'était grâce aux esprits-maîtres des animaux. Ils s'adressaient donc à ces esprits afin de pouvoir trouver du gibier. S'ils n'arrivaient pas à trouver suffisamment de quoi se nourrir, ils croyaient qu'ils avaient

La tente de sudation est un sauna rituel. Dans l'acceptation générale, cette cérémonie permettait de parler directement aux esprits, ou plus simplement, une occasion de parler et de partager leurs émotions, positives comme négatives.

Des pierres sont chauffées dans un feu extérieur, puis placées dans le sol de la hutte à l'intérieur d'un puits central. Parfois arrosées pour créer de la vapeur d'eau, les pierres produisent une chaleur faisant transpirer les participants ayant pris place à l'intérieur de la hutte et permettant la cérémonie.

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vêtements

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les

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Algonquiensvers 1500

Les Algonquiens fabriquent leurs vêtements à partir des matériaux qu’ils peuvent trouver autour d’eux. La plupart de leurs vêtements sont fabriqués à partir de la peau et de la fourrure des animaux qu’ils chassent comme le castor, l’écureuil noir, la loutre, l’orignal, le caribou ou le renard. Pour que les vêtements soient robustes, on nettoie les peaux pour enlever les résidus de graisse et de chair, puis on les coud ensemble en utilisant des tendons d’orignal et de caribou. Les femmes algonquiennes font des tuniques, des pagnes (en peau d’orignal ou de chevreuil), des capes (en fourrure d’ours), des jambières, des mocassins et des mitaines.

Des vêtements pratiques

Les vêtements que portent les Algonquiens sont très pratiques, parce qu’ils gardent au chaud et qu’ils sont durables. Lorsqu’il fait très froid, les Algonquiens portent un « capot long », qui est un manteau long fait de sept ou huit peaux de castor. Les vêtements des hommes et des femmes sont très semblables et il n’est pas rare qu’ils

les échangent entre eux.

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les objets

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Algonquiensvers 1500

Des armes

Les Algonquiens fabriquent tout ce dont ils ont besoin à partir des matériaux qui les entourent. Les outils et les armes (des lances, des couteaux et des aiguilles par exemple) sont fabriqués avec du bois, de la pierre, de l’os et de l’écorce. Les lames qu’ils fabriquent pour les armes sont aussi efficaces que des lames de métal!

D’autres outils

Les Algonquiens utilisent les arbres et les plantes de la forêt. Avec le bois, ils font du feu et fabriquent des pagaies, des bâtons, des flèches, des arcs et des cadres de raquettes. Avec les tiges, les racines, les fleurs et les feuilles, ils font de la corde, des teintures et des remèdes. Avec l’écorce de bouleau, les Algonquiens fabriquent des canots, des abris, des wigwams et des contenants de toutes sortes qui servent à transporter des objets, à ramasser l'eau d'érable et à conserver les petits fruits et les aliments.

tâches

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les

Algonquiensvers 1500

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vie de la bande. Chez les Algonquiens, les hommes et les femmes ont chacun leurs tâches et il est très rare qu'une femme effectue la tâche d'un homme et vice versa.

Les tâches des hommes

La principale tâche des hommes est de s'assurer d'avoir assez de nourriture pour toute la bande. Ce sont eux qui se chargent de la chasse et de la pêche. Les hommes sont également responsables du commerce avec les autres bandes et nations. Lorsque les Algonquiens sont en guerre, ce sont les hommes qui vont se battre. Lorsque la bande se déplace, les hommes ne transportent presque pas de bagages, mais gardent leurs armes à portée de la main pour chasser le gibier qu'ils croisent en chemin.

Les tâches des femmes

De manière générale, les femmes algonquiennes s'occupent de tout ce qui concerne le camp. Ce sont elles qui s'occupent de construire les habitations, de trouver du bois de chauffage et de conserver les aliments. Elles s'occupent aussi de fabriquer les vêtements et de faire la cueillette des fruits sauvages. Quand les tribus se déplacent, ce sont les femmes qui transportent les bagages pour permettre aux hommes de partir rapidement à la chasse s'ils aperçoivent une proie intéressante.

Les enfants jouissent d’une grande liberté et vont apprendre à faire leurs tâches en imitant les adultes et en expérimentant. Dès l’âge de 10 ans, les jeunes garçons apprendront à chasser tandis que les filles apprendront les tâches effectuées par leur mère.

Tous les membres d'une nation algonquienne sont égaux. Les femmes sont donc des membres à part entière de la tribu et jouent un rôle important dans la

Incas

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univers social

les

le territoire 29

la population 30

la langue 31

le gouvernement 32

l’alimentation 33

les habitations 34

les objets 35

les vêtements 36

l’économie 37

les moyens de transport 38

les croyances 39

les tâches 40

vers

1500

territoire

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le

Incasvers 1500

Le territoire des Incas est difficile à exploiter, parce qu’il renferme beaucoup de hautes montagnes. L’empire inca est traversé par les Andes, la plus grande chaîne de montagnes d’Amérique. Les Incas ont donc accès à des mines renfermant plusieurs métaux précieux comme l’or, l’argent et le cuivre. Sur le bord de l’océan, plusieurs endroits très secs rendent l’agriculture difficile à cause du manque d’eau.

Le climat est presque toujours chaud, mais il varie d’une région à l’autre, tout comme la végétation. Dans les montagnes, il fait chaud le jour et froid la nuit et il n’y a pas beaucoup d’arbres. C’est très différent de la forêt amazonienne où il fait très chaud et humide et où on retrouve plusieurs espèces de plantes.

En 1500, l’empire inca recouvre un grand territoire qui s’étend sur environ 3500 kilomètres de long et 800 kilomètres de large. Ce territoire est une bande de terre qui longe l’océan Pacifique et qui couvre une partie de l’Amérique du Sud.

Le lama et l’alpaga

Le lama et l’alpaga sont deux animaux qui vivent dans la région des Andes. Ils se ressemblent beaucoup et appartiennent à la même famille que le chameau. Le lama et l’alpaga sont des animaux très importants pour les Incas, puisqu’ils les utilisent pour le transport et l’agriculture. Ils en emploient aussi la laine pour tisser des vêtements.

Régions très différentes

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population

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la

Incasvers 1500

La population de l’empire inca est très nombreuse. Vers 1500, on recense 8 millions de personnes. C’est environ la population actuelle du Québec. Les Incas vivent partout sur le territoire et même dans les montagnes. Beaucoup vivent sur le flanc des montagnes où ils pratiquent l’agriculture. Par contre, la population est très concentrée dans les villes où les Incas sont installés de façon permanente, puisqu’ils sont sédentaires. Cuzco, la capitale de l’empire, compte 60 000 habitants.

Plusieurs communautés rassemblées

Pour devenir si grand et puissant, l’empire inca a conquis plusieurs villages et communautés par la force des armes. Il a forcé les habitants de ces communautés à se joindre à l’empire et à parler le quechua. Donc, à l’intérieur de l’empire, on retrouve plusieurs groupes différents qui ont chacun leurs particularités.

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la langue

Incasvers 1500

L’empire inca est formé de plusieurs communautés qui ont chacune leur langue, mais tout le monde doit connaître le quechua, la langue officielle. Le Sapa Inca oblige toutes les communautés à apprendre le quechua pour unifier l’empire. Même si chaque région possède sa propre langue, on peut ainsi communiquer avec des gens des autres régions grâce à cette langue commune.

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Le quipu

Même si la société inca est très bien organisée, elle ne possède pas d’écriture. À défaut d’écrire, les Incas utilisent le quipu pour conserver les informations. Le quipu est un fil de laine ou de coton dans lequel on fait des noeuds de différentes formes et de différentes tailles. Selon sa forme, sa couleur et sa longueur, le quipu donne des informations très précises sur la population, la production agricole ou le bétail. C’est à l’aide de cet outil que les Incas font les recensements.

Voici quelques mots utilisés dans la langue quechua :Femme : se dit warmiHomme : se dit runaManger : se dit mikhu-yBoire : se dit upya-y

gouvernement

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le

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Incasvers 1500

Le chef du gouvernement et le chef de la religion sont la même personne, le SapaInca. Il peut ainsi prendre des décisions qui concernent la société en fonction de sescroyances religieuses. Dans ce genre de gouvernement, la religion est présentepartout dans la société et influence la prise de décision.

Le dernier Sapa Inca

Huayna Capac a été l’empereur inca de 1493 à 1527. On le surnommait le « Grand » ou le « Conquérant », parce que sous son règne, l’empire inca a atteint le plus grand territoire de son histoire. Durant son règne, il a conquis plusieurs régions et on dit qu’il menait lui-même ses troupes à la guerre. Il est mort de la variole en 1527 alors qu’il menait ses armées dans le nord de l’empire.

Après sa mort, ses deux fils se sont disputés le pouvoir de l’empire. L’empire s’est affaibli par la lutte entre les deux frères et lorsque les Espagnols sont arrivés en 1532, l’empire inca était désorganisé et s’est écroulé devant les attaques des conquistadors.

Même si les Incas n’avaient pas d’écriture, nous connaissons aujourd’hui la vie d’Huayna Capac, parce qu’il est mort très peu de temps avant l’arrivée des Espagnols qui ont recueilli les histoires de sa vie et les ont écrites.

La société inca est un peu comme une pyramide. Le Sapa Inca est tout en haut et chaque couche de la société sous lui applique ses décisions.

Le Sapa Inca s’occupe de fairerégner l’ordre et la justice, mais ils’occupe également de distribuerles biens dans la société pour quepersonne ne manque de quoi quece soit. Lorsqu’un Sapa Incameurt, on choisit son successeurparmi ses fils. C’est généralementle fils aîné qui devient empereuraprès son père.

Politique et structure sociale

Le gouvernement et la société inca sont dirigés par l’empereur, qu’onappelle le Sapa Inca. Son autorité est absolue. Il n’a pas à consulter quique ce soit lorsqu’il prend une décision. Cette décision est appliquéepar les prêtres et les gouverneurs des grandes villes.

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l’ alimentation

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Incasvers 1500

Tous les Incas doivent participer aux travaux dans l’empire. En échange de leur travail, un fonctionnaire donne des terres à toutes les familles selon leurs besoins pour pratiquer l'agriculture. C'est la base de leur mode de vie sédentaire.

Une terre partagée

Les terres de chaque village sont divisées en trois. Les habitants cultivent les trois parties, mais les produits de la première vont à l'empereur pour qu'il les redistribue. Les produits de la deuxième partie vont aux prêtres. Les paysans gardent pour eux les produits de la dernière partie. Les produits agricoles et les biens que nous fabriquons, pour le compte de l’empire, sont redistribués à ceux qui en ont le plus besoin, soit parce qu’ils sont malades, parce que les récoltes ont été mauvaises ou parce que les habitants ne peuvent fabriquer ou cultiver un produit dans la région qu’ils habitent. Il faut aussi répartir la nourriture entre tous ceux qui ne sont pas paysans et ne pratiquent pas l’agriculture, car ils sont occupés à d’autres tâches, comme les artisans par exemple.

Toutefois, l’agriculture en montagnes n’est pas de tout repos. Les Incas doivent aménager le territoire en construisant des terrasses. Ils construisent des murs de deux à trois mètres de haut, puis remplissent de terre l'espace entre le mur et la montagne. En utilisant les paliers, ils peuvent donc cultiver.

Sur ces terres, ils peuvent cultiver des fruits et des légumes et élever les lamas. Les Incas cultivent surtout des pommes de terre, des tomates, des haricots, du maïs, des piments et des cacahuètes. Les Incas mangent rarement la viande du lama ou de l’alpaga. Pour se nourrir, ils élèvent plutôt des cochons d’Inde et des canards.

habitations

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les

Incasvers 1500

Mon nom est Huayna Capac et je suis le Sapa Inca. Je vis à Cuzco, la capitale de mon empire. À Cuzco, nous avons construit plusieurs grands bâtiments comme des forteresses, des temples et des palais

Les maisons de briques

Les habitants de mon empire construisent aussi des maisons très solides. Ces maisons sont formées de quatre murs de brique, d’un toit fabriqué avec du

avec un matériau qui est partout autour de nous, la pierre des montagnes. Nous avons utilisé de grosses pierres que nous avons taillées et polies pour faire les murs de ces bâtiments. Les pierres sont si bien taillées et si bien placées que les murs sont presque parfaits et très solides. Ces grandes constructions en pierre sont la fierté de mon empire!

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bambou ou de la paille et ne comptent qu’une porte et quelques fenêtres. Avec ces murs de brique épais, la température à l’intérieur de la maison reste assez constante même si la température extérieure varie beaucoup. Les habitants construisent des maisons solides, parce qu’ils sont sédentaires et habitent toujours au même endroit.

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les objets

Incasvers 1500

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Le lama et l’alpaga

Le lama et l’alpaga sont des animaux très importants dans la vie des Incas. Ils les élèvent d’abord pour leur laine qui sert à tisser la plupart des vêtements. On utilise leur peau pour faire du cuir et confectionner des sandales et des sacs. Puis, on se sert des os pour fabriquer des aiguilles qui servent au tissage

Les Incas fabriquent plusieurs objets d'artisanat. Les plus importants de ces objets sont les tissus et les tapisseries multicolores. Les pièces tissées par les Incas sont très belles et on leur accorde une grande valeur. On les donne souvent en cadeau à l'occasion des mariages. Les Incas fabriquent aussi plusieurs bijoux et décorations avec des métaux précieux comme l'or et l'argent. Les Incas sont également très

des vêtements. On utilise également le lama et l’alpaga pour les travaux sur la terre et pour le transport.

habiles pour faire de la poterie. Ils fabriquent des objets en argile qu'ils utilisent dans la vie de tous les jours et lors des rituels religieux, comme récipients pour mettre les liquides.

vêtements

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les

Incasvers 1500

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Nous, les Incas, fabriquons la plupart de nos vêtements à partir de la laine des animaux que nous élevons : les lamas et les alpagas. Nous utilisons leur laine pour le tissage des vêtements. Les techniques que nous utilisons nous permettent de fabriquer des tissus d’une très grande qualité.

Les vêtements que nous fabriquons sont de couleurs très vives et sont décorés de plusieurs formes et symboles. Pour leur donner ces couleurs vives, nous fabriquons des teintures à l’aide de plantes, d’arbres, de coquillages, de minéraux et d’animaux. Par exemple, le rouge éclatant de nos vêtements provient de la cochinea, un petit insecte qui vit sur les cactus.

Des vêtements pour les gens importants

Les gens importants de notre communauté, comme les prêtres ou les chefs de village, portent des vêtements qui sortent de l’ordinaire. Leurs habits sont plus colorés et plus décorés que ceux des paysans. Chez nous, les vêtements sont une façon de montrer notre importance dans la communauté.

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l’ économie

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Incasvers 1500

Le commerce et le troc

Chez les Incas, la plupart des biens échangés le sont par l'empereur qui s'assure

que chaque région obtient tous les produits dont elle a besoin. Les paysans peuvent

tout de même aller échanger des biens dans les marchés des villes, surtout contre

des produits précieux comme l'or, l'argent ou les plumes. On fait du troc, parce qu'il

n'y a pas de monnaie chez les Incas.

moyens de transport

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les

Incasvers 1500

Même si les Incas ne connaissent ni la roue ni le cheval, ils ont développé un impressionnant réseau routier qui facilite le transport à travers l’empire. On estime que ce réseau mesurait environ 20 000 kilomètres (environ 5 fois la longueur du Canada). Ces routes sont pavées de pierres et sont utilisées pour le transport des biens qui se fait à dos d’homme ou de lamas.

Des ponts

Pour que les routes puissent traverser des terrains difficiles comme les montagnes et les marécages, les Incas ont construit des ponts et des tunnels. Les ponts sont faits de lianes tressées. Des lattes de bois ou de bambou forment le plancher. Pour fabriquer les ponts et les tunnels, les Incas ont emprunté des techniques qui existaient déjà chez des peuples qu’ils ont conquis et les ont mises en pratique à travers tout l’empire.

Le téléphone arabe

Les Incas n’ont pas d’écriture et ne peuvent donc pas envoyer de lettres. Pour que le Sapa Inca soit rapidement mis au courant de tout ce qui se passe dans l’empire, les Incas ont créé un service de messagers qui peut faire parvenir l’information rapidement partout dans l’empire.

Il y a donc des coureurs un peu partout sur la route. Lorsque le premier d’entre eux reçoit un message, il court jusqu’au messager suivant, et ainsi de suite jusqu’à ce que le destinataire ait reçu le message. Ainsi, les messagers ne se fatiguent pas à courir sur une longue distance et le service est très rapide.

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courir de longues distances. Les messagers pouvaient aussi avoir à transmettre des quipus, qui conservaient des informations utiles à l'administration de l'empire.

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les croyances

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Incasvers 1500

Le Sapa Inca (l’empereur) est le fils du Soleil et est considéré comme un dieu lui aussi et comme le représentant du dieu Soleil.

Plusieurs dieux

Les Incas croient aussi qu’il y a plusieurs autres dieux, moins puissants que le Soleil, mais qui sont très importants dans la vie de tous les jours. Ils croient que des dieux et des esprits habitent les objets et les lieux comme les montagnes, les rivières et les édifices. Ils font de nombreux rituels pour plaire aux esprits, pour qu’ils les aident dans leur vie, dans leur travail.

Les temples du soleil

Pour rendre hommage au dieu Soleil, les Incas ont construit plusieurs temples. Ils sont décorés d’or, d’argent et de pierres précieuses. On y retrouve aussi un grand disque en or qui représente le Soleil. Les temples sont le lieu où les Incas pratiquent les rituels religieux, mais également les mariages et les funérailles.

Les prêtres

Les prêtres sont des personnes très importantes dans la société inca, parce qu’ils font le lien entre le peuple et les dieux et les esprits. Le culte du Soleil est dirigé par un Grand prêtre qui contrôle les temples et nomme les prêtres. Le rôle des prêtres est de diriger les rituels et les sacrifices. Grâce à leur contact avec les dieux, ils peuvent prédire l’avenir en lisant dans le vol des oiseaux, dans les feuilles de coca ou même dans le feu. Les prêtres sont généralement des hommes, mais certaines femmes (les vierges du Soleil) consacrent aussi leur vie à servir le dieu Soleil.

Toute la religion inca est basée sur le culte du dieu Soleil. C’est le dieu le plus puissant et il est considéré comme une source de chaleur, de vie et de fertilité. Pour les Incas, le Soleil est un dieu qui les a choisis. Ils croient que le Soleil est leur père et qu’ils sont tous ses descendants.

tâches

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les

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Incasvers 1500

leur village. Quand elles sont jeunes, elles aident leur mère à faire les travaux domestiques. Une fois devenues adultes, les femmes font plusieurs travaux qui sont utiles à la communauté. Elles font surtout du tissage et du filage pour les vêtements des villageois. Les Incas accordent une place importante aux femmes, car ce sont elles qui donnent naissance aux enfants, accroissant ainsi la population de l’empire.

Quelques femmes sont choisies dès leur jeune âge pour consacrer toute leur vie au dieu Soleil. Elles vivent dans les temples et servent les prêtres. On dit qu’elles portent les plus beaux vêtements de tout l’empire inca.

Les hommes

Les hommes occupent les fonctions importantes de la société inca : prêtres, chefs de villages et hauts dirigeants. Ils s’occupent de la plupart des travaux difficiles : l’élevage des lamas, l’agriculture et plusieurs autres travaux utiles à la communauté. Dans la société inca, l’homme est considéré comme le chef de la famille. C’est une société patrilinéaire.

Tout comme les femmes, les hommes sont divisés en neuf catégories d’âge. Lorsqu’ils sont jeunes, ils aident leur père dans l’élevage des lamas. À partir de 20 ans, ils font des travaux plus difficiles comme réparer les routes, être messager ou devenir soldat. À 25 ans, les hommes deviennent officiellement des adultes et pensent à fonder une famille.

Les femmes

La vie dans la société inca est entièrement structurée. Les hommes comme les femmes sont divisés en neuf catégories d’âge qui déterminent les tâches qu’ils doivent accomplir pour la société. Selon leur âge, les femmes sont responsables de certaines tâches pour aider

Les Incas élèvent surtout des lamas et des alpagas. Parce qu’ils sont sédentaires, ils aménagent des espaces réservés à l’élevage. Tout le village participe aux tâches qui y sont reliées. C’est d’ailleurs une des principales activités des hommes.

Iroquoiens

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univers social

les

le territoire 43

la population 44

la politique 45

l’économie 46

l’alimentation, les vêtements et les objets

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les habitations 48

les croyances 49

vers

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territoire

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le

Iroquoiensvers 1745

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Pétuns dans la région des Grands-Lacs, mais ils sont peu nombreux et n’habitent plus le même territoire qu’en 1500. Enfin, il y a des Iroquoiens dans des villages de la vallée du Saint-Laurent, près des villes de Québec et de Montréal.

Des Européens en Amérique du Nord

La vie des nations amérindiennes a été bouleversée par l’arrivée et l’établissement des Européens en Amérique du Nord. En 1745, les Français sont bien implantés dans la vallée du Saint-Laurent. Ils se sont installés sur des terres où vivaient autrefois des Amérindiens ou sur des terres qui faisaient partie de leurs territoires de chasse.

Des nations disparues ou dispersées

La seule nation iroquoienne qui vivait dans la vallée du Saint-Laurent en 1500, a disparu : ce sont les Iroquoiens du Saint-Laurent. En 1745, cette nation n’existe plus.

D’autres nations iroquoiennes ont connu des difficultés à la suite de guerres et ont changé de territoire. Les Hurons et les Pétuns ont été les premiers à être chassés de leur territoire par les Iroquois. Peu après, les Neutres, les Ériés, puis les Andastesl’ont aussi été.

Des villages amérindiens dans la vallée du Saint-Laurent

Des Hurons et des Iroquois, membres des Cinq Nations iroquoises, sont venus s’établir dans des villages près des colons français. On retrouve sept villages amérindiens au total dans la vallée du Saint-Laurent. On appelle les Amérindiens de ces villages les « domiciliés ».

En 1745, le territoire des Iroquoiens n’est plus ce qu’il était en 1500. Il est beaucoup plus petit et il se trouve morcelé en trois. Les Cinq Nations iroquoises sont les seules à occuper pratiquement le même territoire qu’en 1500. C’est cette partie qu’on appelle toujours l’Iroquoisie. Il y a des Hurons -

population

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la

Iroquoiensvers 1745

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Ils étaient près de 100 000 Iroquoiens en 1500. Ils ne sont plus que 12 000 en 1745. Ce nombre comprend les Cinq Nations iroquoises qui occupent toujours leur territoire ancestral (au sud du lac Ontario, dans ce qui fait aujourd’hui partie de l’État de New York aux États-Unis), les Hurons-Pétuns qui ont été dispersés et qui se trouvent dans la région des lacs Huron et Michigan, ainsi que les Iroquois et les Hurons catholiques des villages amérindiens de la vallée du Saint-Laurent. Ces derniers sont au nombre d’environ 4 500.

Des maladies qui tuent

Toutes les nations amérindiennes ont été durement touchées par les maladiesintroduites en Amérique du Nord par les Européens, comme la variole, le typhus, larougeole et la grippe. Les Amérindiens n’avaient pas les anticorps nécessaires pourse protéger, ils étaient donc plus vulnérables. Partout où vont les Français, desépidémies se déclarent. Les Français ne les provoquent pas volontairement, mais lerésultat est vraiment catastrophique pour les Amérindiens.

Des guerres et des prisonniers

Les nations amérindiennes se battentpour devenir les principaux fournisseursde fourrures et détenir ainsi le rôle leplus important auprès des Européensdans le commerce. Donc, les guerressont plus nombreuses et font plus demorts depuis l’arrivée des Européens.Elles servent aussi à faire desprisonniers. Chez les Iroquois, cesprisonniers sont adoptés et remplacentles nombreuses morts provoquées parles épidémies.

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la politique

Iroquoiensvers 1745

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nomment leurs chefs et le clan continue d’être la base deleur société. Les Cinq Nations sont toujours regroupés en confédération.

Cependant, les Amérindiens et les Européens ne voient pas toujours les choses de lamême façon.

La vision des Iroquoiens domiciliés

Les Hurons et les Iroquois domiciliés se voient comme des alliés des Français. Ils nese considèrent pas comme étant soumis au roi de France. Ils sont autonomes. Legouverneur de la Nouvelle-France est comme un chef qui s’occupe des affairescourantes dans leur société. Il amène les gens à s’entendre, mais il ne peut pasforcer quelqu’un à lui obéir ou à être d’accord avec lui.

La vision des Français

Les Français, eux, voient les choses différemment. Ils pensent que les Amérindiensdoivent leur être soumis, qu’ils doivent obéir à leurs lois. Ils se voient comme lesmaîtres du territoire. Mais comme ils ont besoin des Amérindiens, que ce soit pour lecommerce des fourrures ou pour la protection de la colonie, ils doivent souventfaire des compromis.

Les relations entre les Amérindiens domiciliés et les Français ne sont donc pastoujours faciles.

En 1745, les Iroquoiens ont une organisation politique semblable à celle de 1500. Il en va de même pour les Hurons et les Iroquois domiciliés qui habitent près de Québec et Montréal. Ils sont établis dans leur village avec leur conseil. Ils conservent leur organisation politique et leurs lois. Ils

économie

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l’

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Iroquoiensvers 1745

.

adoptent certains produits européens généralement faits de matériaux plus solides, plus résistants que ceux qu’ils fabriquent eux-mêmes.

Un rôle d'intermédiaire économique

voyageurs pour le compte de marchands européens.

L’agriculture demeure importante pour les Iroquoiens. Les Hurons font toutefoisface à un problème de taille lorsqu’ils s’installent à Jeune-Lorette (Wendake). Eux, quiétaient des agriculteurs renommés lorsqu’ils habitaient la région des Grands Lacs, seretrouvent devant des terres beaucoup moins fertiles. Comme la terre est moinspropice à l’agriculture, la chasse prend plus d’importance pour eux. Pour les Iroquoisaussi, la chasse est une activité essentielle. Ils quittent leur village parfois pendant delongues périodes pour aller à la chasse, pour subvenir à leurs propres besoins oupour le commerce de fourrures.

Il y a aussi des Amérindiens qui travaillent pour des colons français sur leurs terres.D’autres vont vendre les objets qu’ils fabriquent : des canots, des produits de leuragriculture ou de la chasse. Ils se rendent alors dans les villes comme Québec etMontréal.

Le troc

Le commerce des fourrures amène les Amérindiens à pratiquer le troc avec les Français, c’est-à-dire à échanger leurs fourrures contre des produits européens. Les Amérindiens peuvent ainsi se procurer des marchandises qui n’existaient pas chez eux. Ils.

En 1745, les Amérindiens impliqués dans le commerce des fourrures sont nombreux, aussi bien les Iroquoiens domiciliés que les Hurons-Pétuns des Grands Lacs et les Iroquois des Cinq Nations. Ces derniers font surtout le commerce avec les colonies anglaises, alors que les autres échangent plus avec les marchands français. Certains Amérindiens sont trappeurs, d’autres commerçants ou

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l’alimentation vêtements objets

Iroquoiensvers 1745

les

et

les

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Un quotidien facilité par les produits européens

Les produits échangés contre les fourrures sont variés. Les tissus européens représentent plus de la moitié des biens échangés. Ils sont particulièrement recherchés, car ils sont plus pratiques que le cuir. Par exemple, la laine permet de conserver la chaleur même lorsqu’elle est mouillée, contrairement au cuir.

Les objets de métal sont aussi très populaires. Les Amérindiens se procurent, par exemple, des haches, des couteaux et des chaudrons de cuivre. Ceux-ci simplifient la préparation des repas. Leur alimentation s’enrichit aussi de nouveautés, comme les biscuits, les galettes, les raisins, les pruneaux, le sucre, la farine et les épices.

Les Amérindiens adoptent également le mousquet comme nouvel outil de chasse. Celui-ci leur permet d’atteindre leur cible d’une plus grande distance et tue généralement la proie du premier coup. En utilisant l’arc, ils doivent tirer de plus proche en plus de courir après les animaux blessés qui résistent. Les mousquets sont aussi utilisés par certaines tribus pour faire la guerre à d’autres tribus concurrentes et garder le monopole du commerce des fourrures avec les Européens.

Des inconvénients

Les Amérindiens découvrent également l’alcool, un nouveau produit que beaucoup d’entre eux adorent. Comme l’alcool est le produit de troc le moins cher, les Amérindiens s’en procurent souvent et en abusent. Les Européens leur en offrent souvent en cadeau pour maintenir de bonnes relations. L’abus d’alcool nuit à la vie des communautés amérindiennes.

habitations

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amérindiens qui existent encore aujourd’hui.

Les Hurons de Wendake

Les Hurons sont les premiers Iroquoiens à venir trouver refuge près de Québec en 1650. C’est à Wendake que les Amérindiens ont le mode de vie qui ressemble le plus à celui des habitants d’origine française. Ils sont nombreux à avoir délaissé la maison longue pour une maison « canadienne ». Leurs habits sont aussi semblables à ceux des habitants de la ville de Québec.

Les villages iroquois de Kahnawake, Kanesatake et Akwesasne

Les Iroquois arrivent dans la vallée du Saint-Laurent à partir des années 1660. Le premier village et le plus important est Kahnawake. Vers 1745, dans les villages iroquois, les maisons sont encore majoritairement des maisons longues. À Kanesatake, on commence toutefois à voir des maisons canadiennes. À la façon des colons, les Amérindiens sont de plus en plus nombreux à élever des animaux domestiques et à posséder des chevaux, particulièrement à Kahnawake. Les Iroquois de ces villages restent en contact étroit avec les Iroquois des Cinq Nations qui sont restés sur leur territoire et qui ne se sont pas convertis à la religion catholique

Des missionnaires français sont présents dans tous les villages. Ils font construire une chapelle. La religion catholique occupe une place importante dans la vie de la

communauté. Les Français voient la présence des villages amérindiens d’un bon oeil, car les Amérindiens domiciliés aident à protéger la colonie et ils participent au commerce de fourrures.

À compter des années 1650, plusieurs Amérindiens convertis à la religion catholique viennent s’installer dans la vallée du Saint-Laurent, près des établissements des colons français, près de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal. On les appelle les Amérindiens domiciliés. Ce sont sept villages

Jacinthe Morin, CSDN, 2019

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les croyances

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les entoure.

Par contre, les Amérindiens qui habitent les villages de la vallée du Saint-Laurent sont tous convertis à la religion catholique. Ils prient régulièrement, assistent à la messe et pratiquent les rites catholiques. Dans leurs nations, ceux qui pratiquaient la religion catholique n’étaient pas toujours bien traités par ceux qui continuaient à croire à leur religion ancestrale. C’est pourquoi certains ont quitté leur territoire pour venir s’installer près des villes françaises.

Des catholiques dans la vallée du Saint-Laurent

Les Iroquois des Cinq Nations et les Hurons-Pétuns des Grands Lacs pratiquent toujours en majorité la religion qu’ils pratiquaient en 1500. C’est une religion faite de croyances en des forces surnaturelles dans tout ce qui

La religion catholique pratiquée par les Amérindiens convertis diffère un peu de celle pratiquée par les Français, car elle est imprégnée de leurs anciennes croyances. Ils adaptent parfois certaines pratiques de leur ancienne religion à leur nouvelle religion. Les chapelets deviennent des objets très convoités, comme l’étaient auparavant les amulettes, un genre de porte-bonheur censé posséder de grands pouvoirs. Mais plusieurs autres rites amérindiens ont perdu de l’importance et ont fini par disparaître, comme l’enterrement d’un mort avec ses objets personnels.