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8/19/2019 Ontologie Du Devenir
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Philosophie des sciences biologiques et médicales
Mme A nne F-L, membre de l’Institut( A ca démie des sciences), professeure
L’enseignement de l’a nnée 2008-2009 inclut un cours sur l’ontologie du dev enir(suite), f a it à Pa ris du 29 ja nv ier a u 27 ma rs 2009 (les jeudis, de 10 h 30 à 12 h 30),suiv i de deux cours déloca lisés à Brux elles (les ma rdis 21 et 28 a v ril, de 14 h à 16 h) ; un sémina ire sur les méthodologies de la recherche en psy chia trie, qui s’esttenu en deux demi-journées, à Pa ris, les 10 a v ril et 5 ma i 2008 ; et une conférenceinterna tiona le qui a eu lieu le 5 ma i 2009 a u Collège de Fra nce, sur le thème
« De la chimie de sy nthèse à la biologie de sy nthèse ».
C
Ontologie du devenir, 3
Le cours comporta it cinq leçons données à Pa ris (10 heures) et deux leçonsdonnées à Brux elles (4 heures). Seules les leçons pa risiennes sont ici résumées. Undocument éta it mis à la disposition des pa rticipa nts (et a ffiché a près cha que leçon
sur les sites w eb du C
ollège de F
ra
nce). C
e document donna it, outre les gr
a ndeslignes de la leçon (reproduites ci-a près), et quelques illustra tions (dont certa ines
sont reproduites ci-a près), des indica tions bibliogra phiques déta illées (nonreproduites ici).
1) Penser sub specie durationis (29.01.2009)
« le rés ul t a t q ue chaq ue ins t ant présent dépend de cel ui q u’offraient les ins t ant s précédent s, e t infl ue s ur cel ui des ins t ant s q ui doi v ent le s ui v re » (Condorcet , 1793).
Intr. Ra ppel des thèmes précédemment abordés : être c’est dev enir, les v iv a ntsév oluent, les sciences du v iv a nt sont des sciences historiques. Cours de 2006-07 :
contributions philosophiques à la pensée du dev enir. Cours de 2007-08 : a pportsscientifiques à la conna issa nce du dev enir. Cours de 2009 (a nnée Da r w in) : de
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l’ontologie à la cosmologie. Une percée ma jeure en sciences de la v ie : la
reprogra mma tion cellula ire (cellules iPS), en a ttenda nt la possible découv erte deformes de v ie sur les quelque 300 ex opla nètes déjà repérées.
« Wha t e v er f ur t her concl usions w e ma y come t o in regard t o t he order of t he uni v erse, t his much ma y be regarded as solidl y es t ablished, t ha t t he w orld is not a mere chance-medle y . B ut w he t her t he w orld makes an e x ac t poem or not , is anot her q ues t ion » (Peirce, Collec t ed Papers ).
« Il es t clair q ue nous de v ons renouv eler e t dé v elopper l’épis t émologie dans une direc t ionhis t oriq ue e t cont e xtuelle - cont e xtuelle parce q u’his t oriq ue » (Grene, 2007).
1.1. Le 22e Congrès Mondia l de Philosophie, Séoul, a oût 2008 ( WCP 2008)
Premier congrès mondia l de philosophie da ns un pa y s a sia tique. Thème ducongrès : « R ethinking philosophy toda y ». Dia logue des cultures, div ersité destra ditions philosophiques. Discours d’ouv erture de Peter K emp. Sommes-nous entra in de dev enir post-post-modernes ? Pra gma tisme occidenta l et éco-éthique duphilosophe ja pona is Ima michi.
« We mus t re t hink philosoph y according t o an eco-e t hics, an e t hics of our w orld as oikos, as d w elling for our good life t oge t her » (Kemp, WCP 200 8 ).
« La v er tu de modes t ie é t ai t t out à fai t inconnue dans l’é t hiq ue classiq ue de l’ant iq ui t é occident ale. Le mendiant comme s y mbole de la v er tu, c’es t une inv ent ion de Jés us-Chris t . ...On doi t donc reconnaî t re q u’il y a dans l’his t oire a u moins un e x emple de l’inv ent ion d’ une v er tu q ui v a cont re l’a x iologie d u passé. » (Imamichi, 1992).
« Eco-e t hics is claiming t ha t one nov el and f undament al fea ture of t he w a y t he w orld is t oda y is i t s recent l y globali z ed int erconnec t edness t hrou gh t he t echnological conj unc ture. Beca use t his
fea ture is ne w , no pre v ious e t hics has e v er t hema t i z ed t his fea ture, or could ha v e. And beca use t his fea ture is f undament al, a ne w e t hics t oda y mus t t hema t i z e i t » (McCormick , 2008).
« Le f utur de l’h y permoderni t é se joue là, dans sa capaci t é à faire t riompher l’é t hiq ue de la responsabili t é s ur les compor t ement s irresponsables » (Charles, in : Lipovetsk y , 2004).
1.2. L’év idence du dev enir
« Da ns un monde où rien ne dure... » Pa r crises, ou pa r a ltéra tions insensibles,notre monde cha nge ; d’où le sentiment d’insécurité, ou l’ex cita tion joy euse de la nouv ea uté. Le « scéna rio ca ta strophe » ha nte les temps de crise. « Fina nce,puissa nces... le monde ba scule » ( Monde diploma t iq ue , Ja n 09 bis). « Effondrementou méta morphose » (Morin) ? Entendu sur les ra dios le jour de l’inv estiture duPr. Oba ma : que le réel est gros de possibles ; que l’espéra nce na ît de la perceptiondes possibles imma nents a u réel, pa rce que souda in on v oit qu’on peut ( y es w e can) ; qu’il y a nécessité v ita le de cha ngement.
« t here is no t r ue s t abili ty . Wha t looks like s t abili ty is a rela t i v el y slow process of a t rophied deca y . The s t able uni v erse is slipping a w a y from under us » ( Whitehead, 1929).
« La précari t é es t a u jourd’hui par t out ... La précari t é affec t e profondément cel ui ou celle q ui la s ubi t ; en rendant t out l’a v enir incer t ain, elle int erdi t t out e ant icipa t ion ra t ionnelle e t , en
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par t ic ulier, ce minimum de cro y ance e t d’espérance en l’a v enir q u’il fa ut a v oir pour se ré v ol t er,
s ur t out collec t i v ement , cont re le présent , même le pl us int olérable » (Bourdieu, 1998).« la haine d u passé s u ppléai t à la concept ion de l’a v enir » (Comte, 1851) [il s’a git de la rév olution de 1789]
« La v ie a souv ent é t é t roublée s ur ce tt e t erre par des é v énement s effro y ables. Des ê t res v i v ant s sans nombre ont é t é v ic t imes de ces ca t as t rophes ; les uns, habi t ant s de la t erre sèche, se sont vus englout is par des dél u ges ; les a ut res, q ui pe u plaient le sein des ea ux , ont é t é mis à sec a v ec le fond des mers s ubi t ement rele v é ; le urs races mêmes ont fini pour jamais, e t ne laissent dans le monde q ue q uelq ues débris à peine reconnaissables pour le na turalis t e » (Cuvier, 1825).
« Si la ci v ilisa t ion ind us t rielle ent re v raiment en décadence, ce sont les ci t adins, soi t la moi t ié des habi t ant s de la planè t e, q ui seront les pl us vulnérables. E t nous pourrions perdre ainsi l’essent iel de not re sa v oir si d urement gagné. “Ce ux q ui ont le moins à perdre sont les pa y sans
pra t iq uant l’agric ul ture de s ubsis t ance”, précise Yaneer Bar-Yam » (MacKenzie, 2008).
1.3. La résista nce du sujet (occidenta l ?) à se penser sous l’a ngle du dev enir
A dmettre que les v iv a nts ont év olué est une chose, se sentir soi-même emportéda ns le coura nt év olutif en est une a utre. Q ue l’év olution biologique huma ine sepoursuiv e a été mis en doute. Nietzsche se pense comme le « premier philosophetra gique » lorsqu’il croit être a llé plus loin qu’Héra clite da ns la lucidité. CommentNietzsche est dev enu da r w inien, sa ns le sa v oir...
« À obser v er le progrès des vues t ransformis t es depuis le siècle dernier, on es t s urpris de cons t a t er
combien naï v ement na turalis t es e t ph y siciens ont pu s’imaginer d’abord échapper e ux -mêmes a u courant uni v ersel q u’ils v enaient de s urprendre. Presq ue inc urablement , s u je t e t obje t t endent à se séparer l’ un de l’a ut re, dans l’ac t e de la connaissance. Des choses e t des é v énement s q ui nous ent ourent nous sommes cont inuellement enclins à nous isoler, comme si nous les regardions d u dehors, bien abri t és dans un obser v a t oire où ils ne sa uraient nous a tt eindre :spec t a t e urs, e t non élément s, de ce q ui se passe » (Teilhard, 1955).
« cont rairement à ce q ue pensent cer t ains biologis t es éminent s, l’é v ol ut ion de l’Homme n’es t pas ache v ée » (Chaline, 1982).
« J’ai le droi t de me considérer moi-même comme le premier philosophe tragique ... a v ant moi, ce tt e t ransposi t ion d u dion y sien en une émot ion philosophiq ue n’a pas e x is t é. La sagessetragique faisai t défa ut . J’en ai v ainement cherché les t races... Un dout e me res t ai t a u s u je t
d’Héracli t e, dans le v oisinage de q ui je sent ais un cer t ain bien-ê t re, une cer t aine chale ur q ue je n’ai rencont rés nulle par t aille urs. L’affirma t ion de l’anéant issement e t de la des t r uc t ion,..l’approba t ion de la cont radic t ion e t de la g uerre, le devenir a v ec la néga t ion radicale de la concept ion même de l’ être, dans t out cela il fa ut q ue je reconnaisse, en t out cas, ce q ui ressemble le pl us à mes idées a u milie u de t out ce q ui f ut jamais pensé » (Niet zsche, Ecce Homo).
« Héracli t e a nié la d uali t é des mondes, “il a nié l’ê t re l ui-même”. Bien pl us : il a fai t d ude v enir une affirmation. Or il fa ut long t emps réfléchir pour comprendre ce q ue signifie faire d u de v enir une affirma t ion. Sans dout e es t -ce dire, en premier lie u : il n’ y a q ue le de v enir.
Mais on affirme a ussi l’ê t re d u de v enir, on di t q ue le de v enir affirme l’ê t re ou q ue l’ê t re s’affirme dans le de v enir. Héracli t e a de ux pensées, q ui sont comme des chiffres : l’ une selonlaq uelle l’ê t re n’es t pas, t out es t de v enir ; l’a ut re selon laq uelle l’ê t re es t l’ê t re d u de v enir ent ant q ue t el. Une pensée ouvrière qui affirme le devenir, une pensée contemplative qui affirme l’être du devenir » (Deleuze, 1962).
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1.4. La condition d’incertitude
La double prise de conscience, de la responsabilité huma ine da ns l’év olution, etdes a léa s de la prév ision da ns un univ ers cha otique, recomma ndent en pra tique unusa ge ra isonné du principe de préca ution, et sur le pla n spécula tif une distinctionsoigneuse entre les hy pothèses scientifiquement confirmées ou réfutables, lesex tra pola tions risquées ma is utiles, et la f abula tion, surtout lorsqu’elle est sousinfluence idéologique.
« There is high agreement and much evidence t ha t w i t h c urrent clima t e change mi t iga t ion policies and rela t ed s us t ainable de v elopment prac t ices, global green house gas (GHG) emissions w ill cont inue t o grow ov er t he ne xt fe w decades... Cont inued GHG emissions a t or abov e c urrent ra t es w ould ca use f ur t her w arming and ind uce man y changes in t he global clima t e
s y s t em d uring t he 2 1s t centur y t ha t w ould very likely be larger t han t hose obser v ed d uring t he 20t h centur y » (IPCC, 2007).
« t he w orld, epis t emologicall y , is li t erall y a different place t o a bott om-u p empiricis t . We don’ t ha v e t he l uxur y of si tt ing dow n t o read t he eq ua t ion t ha t gov erns t he uni v erse ; w e j us t obser v e da t a and make an ass umpt ion about w ha t t he real process might be, and ‘calibra t e’ b y adj us t ing our eq ua t ion in accordance w i t h addi t ional informa t ion. As e v ent s present t hemsel v es t o us, w e compare w ha t w e see t o w ha t w e e x pec t ed t o see. I t is us uall y a humbling process,
par t ic ularl y for someone a w are of t he narra t i v e fallac y , t o discov er t ha t his t or y r uns for w ard,not back w ard » (Taleb, 2007).
Concl. La décision ra tionnelle repose en principe sur un ca lcul risque/a v a nta ge.Le principe de préca ution est un recours da ns les ca s où ce ca lcul est impra ticable.
« Da ns le doute abstiens-toi », conseille la sa gesse commune. Ma is les situa tionsda ns lesquelles il f a ut a gir muni de sa v oirs ra dica lement insuffisa nts sont nombreuseset f a milières (pa r ex emple, en médecine).
« Pour prot éger l’env ironnement , des mes ures de préca ut ion doi v ent ê t re largement appliq uées par les E t a t s selon le urs capaci t és. En cas de risq ue de dommages gra v es ou irré v ersibles,l’absence de cer t i tude scient ifiq ue absol ue ne doi t pas ser v ir de pré t e xt e pour reme tt re à pl us t ard l’adopt ion de mes ures effec t i v es v isant à pré v enir la dégrada t ion de l’env ironnement »(Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement , 1992).
2) Ontologie vs. cosmologie (05 02 09)
« Science s u gges t ed a cosmolog y ; and w ha t e v er s u gges t s a cosmolog y , s u gges t s a religion. [...]The final principle of religion is t ha t t here is a w isdom in t he na ture of t hings »( Whitehead, 1926).
Intr. Da r w in sa v a it que la découv erte de l’év olution a v a it un impa ct sur la religion. Selon R enouv ier (1885) la notion d’é v ol ut ion éta it a u principe despremières cosmogonies pa r lesquelles les penseurs pré-socra tiques ont essa y é de sereprésenter l’engendrement du monde, et ces tenta tiv es de réflex ion na turalis t e coex ista ient a v ec les my thes v éhiculés pa r la pra tique religieuse ; on a ura it pu enrester à une coex istence pa cifique en ca ntonna nt la religion da ns les limites del’irréfutable ; la situa tion a dégénéré à ca use de la « témérité spécula tiv e » des
philosophes et théologiens qui ont inv enté la notion de créa t ion e x nihilo. Ma is la « témérité spécula tiv e » est a ussi bien du côté des scientifiques...
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« You t ell me y ou do not see w ha t is ne w in Sir J. Herschel’s idea about t he chronolog y of t he
old Tes t ament being w rong. - I ha v e used t he w ord Chronolog y in d ubious manner, i t is not t he da y s of Crea t ion w hich he refers, but t o t he lapse of y ears since t he firs t man made his w onderf ul appearance on t his w orld - As far as I know e v er y one has y e t t hou ght t ha t t he si x t housand odd y ears has been t he right period but Sir J. t hinks t ha t a far grea t er number mus t ha v e passed since t he Chinese, ... t he Ca ucasian lang uages separa t ed from one s t ock »(Darw in, 1837).
« Res t e à env isager l’origine, l’é v ol ut ion e t le des t in de l’Uni v ers dans son ensemble. Telle es t l’ambi t ion de la cosmologie. Au-delà des m yt hes q ue l’homme s’es t t ou jours forgés pour cons t r uire un uni v ers compréhensible e t rass urant , le cosmologis t e moderne dispose de fai t s obser v a t ionnels q ui, mo y ennant des int erpré t a t ions cohérent es a v ec les acq uis de la ph y siq ue t héoriq ue, l ui perme tt ent de recons t i tuer l’his t oire passée de l’ uni v ers e t de calc uler son f utur. »(Luminet , 2006).
2.1. La recherche sur les origines de la v ie
Cournot note que si le présent est « gros de l’a v enir », il ne l’est pa s du pa ssé,dont les tra ces peuv ent être irrémédiablement perdues. La recherche scientifiquesur le pa ssé de la v ie terrestre se f a it pa r deux v oies : 1) historique, 2) technologique.La pa léontologie v ise à reconstituer l’histoire de la v ie sur la Terre (étude des restesfossiles ; depuis la fin du 20e siècle phy logénie molécula ire, construction d’a rbresphy létiques). La chimie depuis le début du 19e siècle a réa lisé la sy nthèse denombreux composés org a niques ; nonobsta nt le triomphe de Pa steur da ns la controv erse a v ec Pouchet sur la généra tion sponta née, l’a mbition de (re)construirele v iv a nt technologiquement reste d’a ctua lité. Elle s’a ppuie sur la conv iction qu’ily a des lois généra les de l’év olution.
« q uelq ue bi z arre q ue l’asser t ion puisse paraî t re a u premier cou p d’oeil, la raison es t pl us apt e à connaî t re l’a v enir q ue le passé » (Cournot , 1851).
S’il es t un point s ur leq uel un consens us es t à pe u près acq uis, c’es t q ue les ê t res q ui pe u plent a u jourd’hui la t erre ont une origine uniq ue. L’ unici t é de le ur code géné t iq ue en es t la s u ffisant e
pre uv e. À défa ut de nous int erroger s ur l’origine de la v ie en général, nous pouv ons chercher q uelles ont é t é les é t apes ini t iales de la v ie s ur la Terre . [...] Récapi tulons le parcours probable :le RNA a ‘inv ent é’ les prot éines, ens ui t e les prot éines ont ‘inv ent é’ le DNA, enfin le DNA a s u pplant é le RNA comme por t e ur d u message géné t iq ue » » (Te y ssèdre, 2002).
« Pendant presq ue t out e la moi t ié d u 20 e siècle, ce problème [de l’origine de la v ie] f ut ignoré de la science. On pensai t q u’il é t ai t impossible d’en réaliser l’approche e x périment ale e t q u’il appar t enai t pl ut ôt a u domaine de la foi q u’à cel ui de la connaissance. Cependant les progrès énormes des sciences de la na ture permirent d’acq uérir la conv ic t ion q ue l’appari t ion de la v ie s ur la Terre n’é t ai t pas ‘ un hasard he ure ux ’, comme on le pensai t précédemment , mais q u’elle de v ai t ê t re considérée comme un phénomène inséparable de l’é v ol ut ion générale de not re
planè t e » (Oparin, tr fr 1965).
« Scient is t s t oda y w ho s tud y t he origin of life do not share Dar w in’s pessimism about our abili ty t o recons t r uc t t hose earl y moment s. “Now is a good t ime t o be doing t his research,beca use t he prospec t s for s uccess are grea t er t han t he y ha v e e v er been”, sa y s John S ut herland, a chemis t a t t he Uni v ersi ty of Manches t er in t he UK. He and ot hers are addressing each of t he s t eps inv ol v ed in t he t ransi t ion t o life : w here t he ra w ma t erials came from, how comple x
organic molec ules s uch as RNA formed, and how t he firs t cells arose. In doing so, t he y are inching t heir w a y t ow ard making life from scra t ch » (Zimmer, 2009).
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2.2. Le processus év olutif
« Il na ît plus d’indiv idus qu’il n’en peut v iv re », consta te Da r w in (1858, ch 3).Le schéma da r w inien v a ria tion/sélection implique une micro-év olution lente,continue, a da pta tiv e, progressiv e et div ergente. La génétique et la biologie despopula tions ont intégré ce schéma (« sy nthèse moderne »), qui a été discuté surtrois points (« trépied da r w inien »), rela tifs à la cible de la sélection, a u ry thme del’év olution, et à la légitimité d’ex tra poler un principe gra dua liste de cha ngement à l’ensemble des tra nsforma tions év olutiv es. La ma cro-év olution (créa tion d’espèces)a ura it un ry thme différent : réorg a nisa tion génétique ra pide a u sein d’une petitepopula tion, puis sta se év olutiv e et jeu de la compétition entre espèces (« équilibresponctués »). En ma rge du scéna rio domina nt, d’a utres méca nismes év olutifs ont
été étudiés : le tra nsfert horizonta l de ma tériel génétique s’observ e chez les ba ctéries,la sy mbiose offre un schéma év olutif conv ergent, l’hérédité épigénétique dérogea ux ca nons de la génétique mendélienne.
« La sélec t ion na turelle ... [implique l’élimina t ion des v aria t ions nuisibles , et] la conser v a t ionde v aria t ions accident ellement prod ui t es, q uand elles sont a v ant age uses à l’indi v id u dans les condi t ions d’e x is t ence où il se t rouv e placé ». [...] « La sélec t ion na turelle cond ui t à la di v ergence des carac t ères e t à l’e xt inc t ion complè t e des formes int ermédiaires e t moins perfec t ionnées »(Darw in, 1859).
« Thèse 2 . Une t ransforma t ion décisi v e a marq ué l’his t oire de la v ie s ur t erre ent re 39 00 e t 38 00 Ma. Un modèle non-dar w inien d’aj us t ement biologiq ue à l’env ironnement , dominé par les échanges hori z ont a ux ent re génomes, a é t é remplacé par un modèle dar w inien d’é v ol ut ione t de sélec t ion dans leq uel a) les t ransfer t s la t éra ux de gènes e t d’opérons s ubsis t ent mais sont s ubordonnés a ux lignes d’ascendance v er t icale ; b) une mul t iplici t é de parcours mé t aboliq ues s ubsis t e, mais l’ un d’e ux , cel ui q ui se fonde s ur le c y cle de Cal v in-Benson, a acq uis la prima ut é.Ce second modèle nous apparaî t à Is ua (Groenland) v ers 38 00 Ma. C’es t cel ui q ui a persis t é
j usq u’à nos jours » (Te y ssèdre, 2002).
« The uni v ersal ph y logene t ic t ree is no ordinar y t ree, and i t s root no ordinar y root . Under condi t ions of e xt reme hori z ont al gene t ransfer (HGT), t here is no (organismal) ‘ t ree’. E v ol ut ionis basicall y re t ic ula t e » ( Woese, 2004).
« Dans l’ uni v ers dar w inien, une ent i t é pe ut ê t re considérée comme un agent é v ol ut ionnis t e...s’il es t possible de l ui reconnaî t re les carac t éris t iq ues d’ un indi v id u. [...] Les espèces...
fonc t ionnent comme d’e x cellent s indi v id us dar w iniens parce q ue les élément s q ui les composent
(les organismes) deme urent é t roi t ement liés les uns a ux a ut res par la possibili t é de croisement ent re e ux , à l’e x cl usion des membres d’a ut res espèces » (Gould, 2002).
« In shor t , t here are mul t iple possible sol ut ions for man y e v ol ut ionar y challenges, e v en t hou ghall of t hem are compa t ible w i t h t he Dar w inian paradigm. The lesson one mus t learn fromt his pl uralism is t ha t in e v ol ut ionar y biolog y s w eeping generali z a t ions are rarel y correc t »(Ma y r, 1997).
2.3. L’a nticipa tion du futur
Prolonger v ers l’a v enir l’a llure de l’év olution : sciences de la complex ité ? La ma rck v oit l’échelle des êtres comme a lla nt du plus simple a u plus composé . Pour Da r w in,
la sélection na turelle f a it oe uv re de perfec t ionnement . Ma is ce qu’on a ppelle ‘progrès’év olutif, souligne Ma y r, est le résulta t mécaniq ue de la sélection na turelle, et
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n’indique a ucune t endance des v iv a nts à progresser. Dennett s’a tta che à penser
toutes choses sous l’a ngle de l’év olution, et a pplique une stricte grille de lectureda r w inienne non seulement à la biologie (comprise comme ingénierie ), ma is a ussia ux productions culturelles (comme la mora le). R olston lui oppose que cela n’ex plique pa s la créa t i v i t é c y berné t iq ue des v iv a nts, cà d la f a çon dont ils ont inv entéet ca pita lisé l’informa tion. Cela n’ex plique pa s non plus leur tenda nce à sereprod uire . Gould s’a g a ce de l’a nthropocentrisme qui fit ima giner une év olutionlinéa ire culmina nt a v ec l’homme, a lors qu’elle est mieux comprise comme unprocessus buissonna nt de prod uc t ion d’espèces . Q ua nt à Ed w a rd W ilson, il ra ppelleque l’urgence a u 21e siècle sera de trouv er comment nourrir une popula tionhuma ine toujours croissa nte, sa ns dév a ster la biosphère.
« À l’égard des corps q ui jouissent de la v ie, la na ture a t out fai t pe u à pe u e t s uccessi v ement :il n’es t pl us possible d’en dout er ... J’essa y erai de faire v oir, en ci t ant par t out des fai t s reconnus,q u’en composant e t compliq uant de pl us en pl us l’organisa t ion animale, la na ture a créé
progressi v ement les différent s organes spécia ux , ainsi q ue les fac ul t és dont les anima ux jouissent »(Lamarck , 1809).
« On pe ut dire, par mé t aphore, q ue la sélec t ion na turelle recherche, à chaq ue ins t ant e t dans le monde ent ier, les v aria t ions les pl us légères ; elle repousse celles q ui sont nuisibles, elle conser v e e t acc umule celles q ui sont ut iles ; elle t ra v aille en silence, insensiblement , par t out e t t ou jours, dès q ue l’occasion s’en présent e, pour améliorer t ous les ê t res organisés rela t i v ement à le urs condi t ions d’e x is t ence organiq ues e t inorganiq ues » (Darw in, 1859).
« Heredi
ty is abo
ut t he
t ransmission, no
t of ma
tt er and energ
y , b
ut of informa
t ion ... The concept of informa t ion is cent ral bot h t o gene t ics and e v ol ut ion t heor y » (Ma y nard Smith,
1995).
« One should posi t , sa y s Daniel Denne tt , ‘cranes’, not ‘sk y hooks’, for t he building u p of e v ol ut ionar y his t or y (Dennett , 1995). Tha t cont ras t of me t aphor seems ini t iall y pers uasi v e ...When w e pinpoint t he iss ue, how e v er - w ha t account t o gi v e of t his remarkable negent ropic,c y berne t ic self-organi z ing t ha t charac t eri z es t he life s t or y on ear t h - t he me t aphor becomes more
pejora t i v el y rhe t orical t han anal yt icall y pene t ra t ing. There is t he repea t ed discov er y of informa t ion how t o redirec t t he dow nhill flow of energ y u pw ard for t he cons t r uc t ion of e v er more ad v anced, higher forms of life, buil t on and s u ppor t ed b y t he low er forms » (Rolston,1999).
« The cent ral problem of t he ne w centur y , I ha v e arg ued, is how t o raise t he poor t o a decent s t andard of li v ing w orld w ide w hile preser v ing as much of t he res t of life as possible » ( Wilson,2002).
Concl. L’informa tion est la source de la répétition, donc des régula rités dudev enir, qui pour la prév ision sont a ussi importa ntes que l’év entua lité de f a itsémergents. Ma is le déba t cosmologique s’est ég a ré da ns un « comba t de géa nts »entre ceux qui « pla cent la réa lité da ns les formes », et ceux qui « ra mènent toutde force v ers les corps », comme l’écriv a it Pla ton da ns le Sophis t e , où l’Étra ngermontre à Théétète comment on peut les mettre d’a ccord en les ra pa tria nt v ersl’ontologie. Les fils de la terre concèdent que la « puissa nce d’a gir » (ou de pâ tir
- v ulnérabilité) est une réa lité ; les a mis des formes a dmettent que conna ître, c’ests’ex poser à être modifié, et à modifier l’ob jet connu. Et l’Étra nger de conclure que
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‘être’ se définit comme pouv oir, ou puissa nce d’a gir (ou de pâ tir). Si être, c’est
dev enir, ce qui opère la tra nsition entre le pa ssé et l’a v enir (ce qui fai t de v enir ),c’est l’a ction ca usa le. L’a ction ca usa le (ca usa t ion) est l’être du dev enir.
« This means t ha t t he essence of being is t o be implica t ed in ca usal ac t ion on ot her beings »( Whitehead, 1933).
3) La biosphère et la question de la responsabilité humaine (12 02 09)
« The w orld looks so different af t er learning science. For e x ample, t rees are made of air, primaril y . When t he y are burned, t he y go back t o air, and in t he flaming hea t is released t he flaming hea t of t he s un w hich w as bound in t o conv er t t he air int o t ree » (Fe y nman,1966).
Intr. En 1922-23, inv ité pa r P. A ppell, le minéra logiste russe W .I. V erna dsk y f a it des cours à la Sorbonne. Il ex plique que la biosphère repose sur des processusbio-géo-chimiq ues . Son liv re sur la Géochimie , publié en fra nça is (1924), dév eloppeles a spects techniques de ses tra v a ux . Le philosophe E. Le R oy élu professeur a uCollège de Fra nce en 1921, et le pa léontologue P. Teilha rd de Cha rdin suiv ent lescours de V erna dsk y , ils en discutent. Teilha rd a v a it lu Suess l’a nnée précédente.Entre deux v oy a ges en Chine, Teilha rd a chèv e a lors une licence de sciencesna turelles, et soutient son doctora t. Le R oy , disciple de Bergson, aborde da ns sesleçons a u Collège le thème de l’év olution des espèces v iv a ntes. Son cours de1926-27, publié en 1927, introduit le concept de noosphère , issu de ses écha ngesa v ec Teilha rd, et a dopté pa r V erna dsk y . En 2007, 80 a nnées plus ta rd, l’a pprochebiogéochimique est tenue pour scientifiquement fructueuse, en dépit des problèmesde frontières liés à la multidisciplina rité.
« L’his t oire d u phénomène cosmiq ue apparaî t comme une v éri t able énigme, parado x ale e t presq ue scandale use dans la perspec t i v e idéalis t e, car elle semble nous cont raindre à l’a v e u de premières origines t out es ma t érielles » (Le Ro y , 1927).
« Le but de ce rappor t es t de mont rer q ue l’approche biogéochimiq ue cons t i tue un cadre uni t aire pour gérer a u mie ux l’env ironnement de la planè t e e t en par t ic ulier de la planè t e anthropisée... [c’est-à -dire] de mont rer comment une meille ure connaissance d u
fonc t ionnement biogéochimiq ue ser t à préser v er les milie ux s u perficiels de la planè t e, t out en
ass urant une prod uc t ion de biomasse, q ui soi t en rappor t - à la fois dans le domaine aliment aire e t dans le domaine énergé t iq ue - a v ec les besoins f uturs de l’humani t é » ( Aca Sci, 2007).
3.1. L’a pport de W la dimir I. V erna dsk y
Le circ ul um v i t al est noté pa r La v oisier, et connu des médecins (Bicha t, Berna rd).Le concept de biosphère est a nticipé pa r La ma rck (1802), le mot a ppa ra ît chezSuess (1875). Q uel est l’a pport de V erna dsk y ? Grinev a ld pa rle de « rév olutioninv isible ». L’a pproche est globa le et sy stémique. La v ie terrestre est solida ire ducosmos . La biosphère est la « f a ce de la Terre », pellicule à l’interf a ce entre influencescosmiques et ca illou terrestre. Tra nsforma nt l’énergie sola ire en énergie chimique,
la ma tière v iv a nte entretient da ns la croûte terrestre un perpétuel tourbillond’a tomes (migra tion biogène) qui porte la v ie et tend à s’intensifier (la ma sse de
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ma tière v iv a nte a ugmente : pression de la v ie), modifia nt la croûte terrestre.
V erna dsk y a ex plicité sa méthode : éca rter les théories, généra liser à pa rtir des f a its(induction), et identifier les processus stables (équilibres dy na miques) a v a nt demettre en év idence les cha ngements significa tifs : oxy géna tion de l’a tmosphère,inv ention du squelette (migra tion a ccélérée du Ca ), remodela ge technologique del’env ironnement. L’év olution est une généralisa t ion empiriq ue .
« Les anima ux se nourrissent ou des v égé t a ux , ou d’a ut res anima ux , en sor t e q ue les ma t ières q ui les forment sont t ou jours, en dernier rés ul t a t , t irés de l’air e t des minéra ux . Enfin la
ferment a t ion, la put réfac t ion e t la combus t ion rendent cont inuellement à l’air de l’a t mosphère e t a u règne minéral les principes q ue les v égé t a ux e t les anima ux le ur ont empr unt és. Par q uels
procédés la na ture opère-t -elle ce tt e mer v eille use circ ula t ion ent re les t rois règnes ? »(Lavoisier, 1794).
« 4°. Q uelle es t l’infl uence des corps v i v ans s ur les ma t ières q ui se t rouv ent à la s urface d u globe t erres t re e t q ui composent la croût e dont il es t recouv er t , e t q uels sont les rés ul t a t s généra ux de ce tt e infl uence ? » (Lamarck , 1802).
« L’a ut e ur a t ent é de considérer a ut rement l’impor t ance géologiq ue des phénomènes v i t a ux . Il ne cons t r ui t a uc une h y pot hèse. Il t âche de deme urer s ur un t errain solide e t ferme, cel ui des
généralisa t ions empiriq ues » ( Vernadsk y , 1926).
« No li v ing organism e x is t s in a free s t a t e on Ear t h. All of t hese organisms are inseparabl y and cont inuousl y connec t ed – firs t and foremos t b y feeding and brea t hing – w i t h t heir ma t erial-energe t ic env ironment » ( Vernadsk y , 1943).
« L’infl uence énorme e x ercée par la ma t ière v i v ant e s ur l’his t oire de l’a t mosphère se t rouv e en
rela t ion non a v ec sa présence immédia t e dans le milie u ga z e ux , mais a v ec son échange ga z e ux ,a v ec la créa t ion biogène de nouv ea ux ga z e t a v ec le ur migra t ion dans l’a t mosphère »( Vernadsk y , 1929).
« Le milie u o xy dant de la pellic ule d u fond [des océa ns] change complè t ement l’his t oire t erres t re d u calci um. ... Il se dégage annuellement a u moins 6 × 10 14 grammes de carbona t es dans l’Océan. Il y a 10 18 à 10 19 grammes de calci um à l’é t a t de migra t ion incessant e dans le c y cle v i t al de la ma t ière v i v ant e, cons t i tuant une par t ie déjà not able d u calci um t ot al de l’écorce t erres t re (à pe u près 7 × 10 2 4 grammes) e t une par t ie t rès considérable d u calci um de la biosphère » ( Vernadsk y , 1929).
« Thou ght is not a form of energ y . How t hen can i t change ma t erial processes ? Tha t q ues t ionhas not as y e t been sol v ed. As far as I know , i t w as firs t posed b y an American scient is t born
in Lv ov , t he ma t hema t ician and bioph y sicis t Alfred Lot ka. B ut he w as unable t o sol v e i t »« Mankind t aken as a w hole is becoming a mighty geological force » ( Vernadsk y , 1945).
3.2. L’UNESCO (1968) : « usa ge ra tionnel » et conserv a tion de la biosphère. Lesa nnées 1970
En septembre 1968 à Pa ris l’UNESCO réunit 238 délégués de 63 pa y s membres,et 88 ex perts d’org a nisa tions interna tiona les ou non-gouv ernementa les, pour uneConférence sur les fondements scientifiques d’un usa ge ra tionnel et d’une sa gegestion des ressources de la biosphère. La définition donnée de la biosphère estfidèle a ux enseignements de V erna dsk y (dont les liv res sont cités). Les déba ts
montrent une cla ire prise de conscience du souci d’a v oir à nourrir une popula tionhuma ine en forte a ugmenta tion, et à protéger un env ironnement qui se détériore
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(la poll ut ion est une conséquence du dév eloppement), ma is on est a ssez confia nt
da ns la ca pa cité huma ine à produire suffisa mment sa ns enta mer le ca pita l, et mêmeen l’a méliora nt. Les recomma nda tions fina les incluent un double progra mme derecherche et d’enseignement. En 1970, da ns un numéro spécia l de la rev ue Scient ific
American, un a rticle de Hutchinson ex plique les cy cles de la biosphère, la f a çondont pa r la photosy nthèse les pla ntes conv ertissent l’énergie sola ire en énergiechimique stockée sous forme de sucres et rela rguent de l’oxy gène, et l’hy pothèsede Ma rgulis sur la forma tion des cellules euca ry otes comme réa ction à l’a ugmenta tionde la teneur en oxy gène de l’a tmosphère. Le ton est a la rmiste ; l’a rticle est sous-titré « tous ces cy cles sont a ctuellement perturbés pa r l’a ctiv ité huma ine ». A ucours des a nnées ’70 Lov elock la nce a v ec Ma rgulis « l’hy pothèse Ga ia » : la Terre
est un super-org a
nisme, notre intelligence collectiv e est son cerv ea u.
Ma is cesspécula tions restent en ma rge des coura nts scientifiques domina nts, même s’il
ex iste des progra mmes de recherche da ns cette mouv a nce, comme le GEM, quiv isa it à modéliser les effets sur le clima t d’une a lgue productrice de ca lca ire,nommée Emiliana hux lei .
« I t w as recogni z ed t ha t t he biosphere is t ha t t hin shell a t t he int erface of t he a t mosphere,h y drosphere and li t hosphere, w here life and i t s prod uc t s e x is t ; t ha t li v ing organisms manifes t t heir charac t eris t ics b y cons t ant int errela t ions w i t h t he env ironment ; and t ha t in doing so t he int erac t ions t hemsel v es crea t e a degree of s y s t ema t ic order » (UNESCO, 1970).
« As t he w orld popula t ion increases, t he t opographical limi t a t ions of t he spaceship Ear t h and t he ine v i t able e x ha us t ion of i t s na tural resources w ill ine v i t abl y req uire t ha t i t s econom y be based on s t ric t ecological principles. This impera t i v e necessi ty , how e v er, is not y e t w idel y recogni z ed » (UNESCO, 1970).
« The di v ersi ty of li v ing organisms, w hich has de v eloped now in t he course of long e v ol ut ion,cons t i tut es one of t he mos t impor t ant condi t ions of t he biospheric s t abili ty in t ime . » « I t is impossible t o define an env ironment opt imum for man if one has onl y man in mind.Ecologicall y , man is par t of t he t ot al env ironment ... [Env ironmenta l hea lth] implies not onl y t he s ur v i v al of t he s y s t em but i t s abili ty t o e v ol v e in a desirable direc t ion so t ha t man can alsoe v ol v e. Becoming is a t leas t as impor t ant as being » (UNESCO, 1970).
« Man y people, how e v er, are concl uding on t he basis of mount ing and reasonabl y objec t i v e e v idence t ha t t he leng t h of life of t he biosphere as an inhabi t able region for organisms is t o be meas ured in decades ra t her t han in hundreds of millions of y ears. This is ent irel y t he fa ul t of our ow n species. I t w ould seem not unlikel y t ha t w e are approaching a crisis t ha t is comparable t o t he one t ha t occ urred w hen free o xy gen began t o acc umula t e in t he a t mosphere »(Hutchinson, 1970).
« The s t ar t of t he Gaia h y pot hesis w as t he v ie w of t he Ear t h from space, re v ealing t he plane t as a w hole, but not in de t ail » (Lovelock , 1979).
« La forma t ion d u calcaire dégage d u ga z carboniq ue dans l’a t mosphère, ce q ui cont ribue à l’effe t de serre e t a u récha u ffement de not re planè t e. Emiliana prod ui t également des s ubs t ances
organiq ues q ui absorbent d u CO 2 , ce q ui diminue l’effe t de serre e t t end à cont rebalancer l’effe t d u calcaire » ( Westbroek , 1996).
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3.3. Les tra v a ux du GIEC (IPCC, depuis 1988) et le Ra pport Stern (2006).
Science, éthique, politiqueLe philosophe Ha ns Jona s écriv a it en 1979 que l’homme est désorma is responsable
de la surv ie de l’huma nité, donc de la biosphère, et que cela implique à la fois undev oir de conna issa nce (pour a gir a u mieux ), et une conscience du « gouffre » entrele sa v oir prév isionnel et le pouv oir de f a ire (d’où : heuristique de la peur, etpréca ution). En 1998 V erna dsk y est enfin tra duit et publié en a ngla is. Plusieursprogra mmes mondia ux font le bila n des ressources v iv a ntes, et a v ertissent desda ngers (ex . a cidifica tion des océa ns, IGBP, 30 01 2009). Le groupeintergouv ernementa l sur l’év olution du clima t dév eloppe une « personna lité »,a ffirme son impa rtia lité, reste neutre sur les choix politiques à f a ire. Le ra pport Stern
v a plus loin, tente de prédire l’impa ct du récha uffement clima tique sur lespopula tions huma ines,etdéfinitlesgra ndes lignesd’une politique de « stabilisa tion ».L’a v enir de la biosphère se modélise, se construit...
« Il n’es t pl us insensé de se demander si l’é t a t ... de la biosphère dans sa t ot ali t é, e t dans ses par t ies q ui sont maint enant soumises à not re pouv oir, n’es t pas de v enu, de fai t , un bien confié à l’homme,e t q ui a q uelq ue chose comme une pré t ent ion morale à not re égard - non se ulement pour not re
propre bien, mais également pour son propre bien e t de son propre droi t . Si c’é t ai t le cas, cela réclamerai t une ré v ision non négligeable des fondement s de l’é t hiq ue [...] Auc une é t hiq ue d u
passé (religion mise à par t ) ne nous a préparés à ce rôle de chargés d’affaires » ( Jonas, 1979).
« A grow ing int ellec tual circle considers Vernadsk y ’s The Biosphere as a classic of scient ific t hou ght on a le v el eq ual t o Dar w in’s Origin of Species » (Grinevald, 1998).
« L’his t oire de la chasse a ux grands Cé t acés es t un e x cellent e x emple de l’ingéniosi t é e t de l’habile t é t echniq ue de l’homme à e x ploi t er une richesse na turelle, en même t emps q u’ undéplorable e x emple de l’a v e u glement e t de l’a v idi t é de ce ux q ui ont délibérément choisi de sacrifier le long t erme a ux profi t s immédia t s, a v ec le risq ue t rès réel de cond uire à l’e xt inc t iont ot ale des espèces embléma t iq ues, dont les ma t ières premières sont t out es remplacées a u jourd’hui
par des prod ui t s s y nt hé t iq ues, moins chers e t souv ent de meille ure q uali t é » ( Aca Sci, 2003).
« I t is t he e t hos, t he w ork c ul ture and t he proced ures and r ules es t ablished b y t he IPCC t ha t ha v e prov ided i t w i t h a uniq ue q uali ty t o f ull y ens ure t he polic y rele v ance of t he w ork t ha t t he Panel does, but a t t he same t ime scr u pulousl y adheres t o a high le v el of objec t i v i ty and credibili ty in all t ha t i t prod uces » (Pachauri, 2004).
« The impac t s of clima t e change are not e v enl y dis t ribut ed - t he poores t count ries and people
w ill s u ffer earlies t and mos t . And if and w hen t he damages appear i t w ill be t oo la t e t o re v erse t he process. Thus w e are forced t o look a long w a y ahead » (Stern Review , 2006).
Concl. Où pa ssent les frontières entre science, mora le et politique, et en quoicela importe a u philosophe
« Scient is t s mus t now t ake a s t ep back t o ens ure t ha t t heir ne w found poli t ical ac t i v ism does not compromise t heir scient ific int egri ty » (Nature, 29 Ja n 2009).
4) La noosphère et le world wide web (05 03 09)
« [Historica l foresight] is faced w i t h tw o sources of diffic ul ty , w here science has onl y one.Science seeks t he la w s onl y , but foresight req uires in addi t ion d ue emphasis on t he rele v ant
fac t s from w hich t he f uture is t o emerge. Of t he tw o t asks req uired for foresight , t his selec t ionamid t he w el t er is t he more diffic ul t » ( Whitehead, 1933).
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Intr. Le terme ‘noosphère’, qu’on trouv e dès 1927 chez Le R oy , est employ é
coura mment pa r Teilha rd « pa r commodité et sy métrie » [a v ec le terme ‘biosphère’]pour désigner une « env eloppe pla néta ire » que d’a utres a ppelleront ‘technosphère’.L’ob jectif est de ca ra ctériser le phénomène de domestica tion de la Terre pa r l’homme,ou ‘a nthropisa tion’ de la f a ce de la Terre. L’org a nisa tion socia le qui sous-tend la mondia lisa tion éta nt souv ent décrite en termes biologiques, le risque est de v oir la Terre se tra nsformer en fourmilière huma ine. D’où la question : « comment sortirde la méta phore sa ns tomber da ns les identifica tions ridicules et simplistes quifera ient de l’huma nité une sorte de gra nd a nima l v iv a nt ? » (Teilha rd, 1947).
« I ne v er see t he colon y [of lea fcutter a nts] as an yt hing more t han an organic machine. Le t me q ualif y t ha t me t aphor. The leafc utt er colon y is a s u perorganism.[...] The s u perorganism’s
brain is t he ent ire socie ty ; t he w orkers are t he cr ude analog ue o f i t s ner v e cells »( Wilson, 1984).
« In m y lec ture a t t he Sorbonne in Paris in 19 22 - 23, I accept ed biogeochemical phenomena as t he basis of t he biosphere. The cont ent s of par t of t hese lec tures w ere published in m y book,Studies in Geochemistry , w hich appeared firs t in French, in 19 2 4, and t hen in a R ussiant ransla t ion, in 19 27 . The French ma t hema t ician Le Ro y , a Bergsonian philosopher, accept ed t he biogeochemical founda t ion of t he biosphere as a s t ar t ing point , and in his lec tures a t t he Collège de France in Paris, int rod uced in 19 27 t he concept of t he noösphere as t he s t age t hrou gh w hich t he biosphere is now passing geologicall y . He emphasi z ed t ha t he arri v ed a t s ucha not ion in collabora t ion w i t h his friend Teilhard de Chardin, a grea t geologis t and
palaeont ologis t , now w orking in China. The noösphere is a ne w geological phenomenon onour plane t . I n i t for t he firs t t ime man becomes a large-scale geological force »
( Vernadsk y , 1945).
4.1. Le R oy et Teilha rd de Cha rdin : le concept de noosphère
Da ns son cours de 1926, publié en 1927, Le Ro y a v a it cité V erna dsk y (La géochimie ) et mentionné la noosphère comme aboutissement év olutif de la biosphère. Les trois premières leçons de son cours de 1927, publié en 1928,ex posent des v ues sur la noosphère dont il a v oue qu’il en a si souv ent discuté a v ecTeilha rd qu’il ne peut plus dire a uquel des deux elles a ppa rtiennent. Teilha rdn’a y a nt encore rien publié sur ce sujet, Le R oy a nnonce ses emprunts : « f a isa ntpa rfois office de simple ra pporteur, j’ex ploitera i jusqu’à des inédits ». Il s’a git deca ra ctériser le tourna nt pris pa r la v ie a v ec l’a ppa rition de l’homme. Zoologiquementproche des a utres singes, il est pourta nt une singula rité da ns la biosphère : inv a sif,et « ca pable de rév olte ». Teilhard reprend en déta il, a v ec la précision dupa léontologue, les éta pes de l’a v enture huma ine, resituée da ns l’histoire cosmique ;« prolongea nt la courbe » il tente d’a nticiper l’a v enir du groupe huma in, endécriv a nt l’émergence (déjà perceptible), pa r « confluence na turelle des gra ins depensée » (indiv iduels), d’une « na ppe pensa nte » de dimension pla néta ire, d’un« esprit de la terre », bref, d’une conscience pla néta ire globa le (1955).
« l’humani t é couv re les cont inent s d’ un résea u presq ue cont inu de cons t r uc t ions ; elle perce les mont agnes e t fai t communiq uer les mers ; elle modifie les clima t s, les régimes d’érosion, la
dis t ribut ion géographiq ue des espèces v i v ant es ; elle répand à flot s, dans la circ ula t ion na turelle,d’innombrables s ubs t ances q ui, j usq ue là, n’ y jouaient a uc un rôle. Bref, elle change la face de
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la t erre e t l’économie d u monde v i v ant , dans des propor t ions q ui nous apprennent , sans dout e
possible, q ue son appari t ion marq ue, pour not re planè t e, les début s d’ une phase nouv elle. E t je dis bien : ce n’es t q u’ un début » (28). » (Le Ro y , 1928).
« la Noosphère t end à se cons t i tuer en un se ul s y s t ème clos, - où chaq ue élément pour soi v oi t ,sent , désire, sou ffre les mêmes choses q ue t ous les a ut res à la fois. Une collec t i v i t é harmonisée des consciences, éq ui v alent e à une sor t e de s u per-conscience. La t erre non se ulement se couv rant de grains de pensée par m y riades, mais s’env eloppant d’ une se ule env eloppe pensant e, j usq u’à ne pl us former fonc t ionnellement q u’ un se ul v as t e grain de pensée, à l’échelle sidérale. La
pl urali t é des réfle x ions indi v id uelles se grou pant e t se renforçant dans l’ac t e d’ une se ule réfle x ionunanime » (Teilhard, 1955).
« Bien ent end u, je ne s uis pas prophè t e. E t , bien ent end u a ussi, je sais par profession combienil es t dangere ux , scient ifiq uement , de prolonger une courbe a u-delà des fai t s, c’es t -à-dire d’e xt rapoler » (Teilhard, 1941).
« Le flot descendant de l’ent ropie doublé e t éq uilibré par la marée mont ant e d’ une noogenèse »(Teilhard, 1941).
[cérébra lisa tion collectiv e :] « Après l’inv ent ion ‘pri v ée’, fr ui t d u t â t onnement soli t aire,l’inv ent ion collec t i v e, rés ul t a t de la recherche t ot alisée » (Teilhard, 1956).
4.2. L’indiv idua tion collectiv e v ue pa r Simondon,la communa uté communica tionnelle v ue pa r A pel
Les a lterna tiv es à l’hy pothèse de la noosphère abondent, en philosophie dessciences comme en philosophie politique. Le schéma k a ntien d’une « fédéra tion
d’éta ts libres » et d’un « droit cosmopolitique » a ssura nt les conditions d’une« hospita lité univ erselle » a été connu des rév olutionna ires fra nça is. La « régénéra tionuniv erselle » conçue pa r A uguste Comte comme substitution a ux théocra ties duculte de l’Huma nité - « gra nd org a nisme » dont il dessine minutieusement la structure et le fonctionnement, a inspiré des constructions politiques réelles. Ons’intéresse ici a u processus ontogénétique pa r lequel a dv ient ce que GilbertSimondon conçoit comme une indiv idua tion psy cho-socia le, et à ce que Ka rl-Otto A pel nomme le « fondement » de la communa uté communica tionnelle. Simondoncroit possible le pa rta ge de contenus culturels (significa tions) v ia l’a dhésion à desgroupes, ma is il doute que ces contenus soient univ ersa lisables, sa uf pa r la média tion
d’a ctiv ités qui font entrer da ns la rela tion le réel na turel. Pour Apel les contenussont toujours discutables, ma is pour discuter il f a ut communiquer, et les conditionsde possibilité de la communica tion sont ce qui fonde la communa uté huma ineuniv erselle : (« le diable ne peut se rendre indépenda nt de Dieu qu’ens’a utodétruisa nt »).
« ... faire naî t re parmi les hommes, cont re le ur int ent ion, l’harmonie d u sein même de le urs discordes » (Kant , (1795).
« Le t ransindi v id uel ne localise pas les indi v id us, il les fai t coïncider ; il fai t communiq uer les indi v id us par les significa t ions : ce sont les rela t ions d’informa t ion q ui sont primordiales, nonles rela t ions de solidari t é » (Simondon, in : 2005).
« [les ob jets techniques] sont appelés à de v enir média t e urs de la rela t ion de l’homme a umonde. ... Ent re la communa ut é e t l’indi v id u isolé s ur l ui-même, il y a la machine, e t ce tt e
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machine es t ouv er t e s ur le monde. Elle v a a u-delà de la réali t é communa ut aire pour ins t i tuer
la rela t ion a v ec la na ture » (Simondon, in : 200
5).« Il n’ y a pas d’e x emple pl us ty piq ue de la ‘non-simul t anéi t é’ des sec t e urs de la c ul ture humaine q ue le déséq uilibre q ui e x is t e ent re l’e x pansion des capaci t és scient ifiq ues e t t echniq ues e t l’iner t ie des morales spécifiq ues de grou pe » « Une é t hiq ue de la responsabili t é solidaire q ui serai t uni v erselle, c’es t -à-dire int ers ubjec t i v ement v alide, semble... nécessaire e t impossible »( Apel, 1967).
« che z K.-O. Apel, la fonda t ion de l’é t hiq ue env isage bien l’e xt ension plané t aire. L’ uni v ersali t é de la norme é t hiq ue doi t ê t re fondée de t elle sor t e q u’elle puisse ê t re opposée à t ous les indi v id us e t à t out es les na t ions d u monde. [...] La v ale ur poli t iq ue de l’é t hiq ue doi t alors ê t re mes urée d’après sa capaci t é à cons t i tuer un ‘ordre mondial’ sous les principes de la pl us ha ut e ra t ionali t é ac tuellement pensable » (Ferr y , 1987).
4.3. La toile, W ikipedia , et la notion de communa uté huma ine
La technologie est un support de la globa lisa tion, elle n’en est pa s l’â me (qu’est-cequ’une â me ?) Du côté des institutions interna tiona les (OMC, FMI, ...) ou de la recherche techno-scientifique, on peut discerner des signes d’une communa utéhuma ine globa le émergente, ma is ces forma tions g a rdent un ca ra ctère élitiste ouspécia lisé. On a pourta nt déjà du ma l à comprendre pa r quelle a lchimie deschercheurs tra v a illa nt ensemble peuv ent a v oir une meilleure productiv itéscientifique que l’a ddition de ces mêmes chercheurs tra v a illa nt sépa rément, d’a uta ntqu’on g a rde à l’esprit l’ima ge du sa v a nt génia l et solita ire. L’essor de l’ency clopédie
W ikipedia fournit un modèle de communa uté qui produit et répa n d de la conna issa nce sa ns être un collectif d’ex perts, et qui s’a méliore à mesure qu’un plusgra nd nombre de ses v isiteurs s’y implique. La fiabilité de W ikipedia a été mise endoute pa r les ex perts. Un récent numéro de la rev ue Epis t èmè a soumis W ikipedia à un ex a men épistémologique serré. Il en ressort que ce dév eloppement pa rticipa tif du w eb est plus prometteur que le projet plus a mbitieux d’un « w eb séma ntique »,pa rce que jusqu’ici, a uta nt qu’on puisse dire, « les seules ma chines séma ntiques,c’est nous ». Ce qui signifie que la pla nète unifiée, si elle se f a it un jour, ne sera pa s une termitière.
« On v oudrai t , ici comme aille urs, une pensée cent rale, organisa t rice...» (Bergson, 1932)
« Pour la première fois de ma v ie, je crois à la possibili t é d’ une sor t e d’ union plané t aire. Un‘gouv ernement mondial’ ne se cant onnerai t pas à une coopéra t ion ent re les na t ions. Ce serai t une ent i t é dot ée des carac t éris t iq ues d’ un E t a t , q ui s’appuierai t s ur des lois. L’Union e uropéenne a déjà créé un gouv ernement cont inent al pour 27 pa y s, s y s t ème q ui pourrai t ser v ir de modèle »(Rachman, 2008).
« Wikipedia has challenged t radi t ional not ions about t he role of e x per t s in t he int erne t age.[...] Perhaps i t t hrea t ens t o undermine a sor t of int ellec tual hegemon y t ha t e x per t s ha v e long enjo y ed. SoWikipedia is bot h celebra t ed and re v iled as embod y ing an egali t arian epis t emological re v ol ut ion. If so, t his re v ol ut ion w ould t ake place not in t he academic field ... but in socie ty a t large. Increasingl y , w e are codif y ing know ledge in an egali t arian, open, bott om-u p w a y ,using Wikipedia and a v arie ty of ot her open resources. Wha t are w e t o make of t his ? Is i t a
good t hing ? Where do w e go from here ? These are ul t ima t el y philosophical q ues t ions, and t he y need t he a tt ent ion of philosophers » (Sanger, 2009).
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« Web 2 .0 is t he w eb crea t ed b y semant ic engines for semant ic engines, b y rel y ing on t he
cont ribut ions of legions of users » « The f ull semant ic w eb is a w ell-defined mis t ake, w hereas t he w eb 2 .0 is an ill-defined s uccess. The y are bot h int eres t ing ins t ances of a larger phenomenon,w hich ma y be defined as t he cons t r uc t ion and defragment a t ion of t he infosphere »(Floridi, 2009).
Concl. Si la recherche scientifique et technique est une « force civ ilisa trice » etunifica trice détermina nte, un long chemin nous sépa re encore d’un a v enir mondia lgloba lisé.
« Bot h Vernadsk y and Teilhard w ere cosmic prophe t s of globalisa t ion. If Teilhard w as a ‘cosmic m y s t ic’, Vernadsk y defined himself as a ‘cosmic realis t ’. The y shared a belief in science and t echnolog y as a uni v ersal, peacef ul and ci v ili z ing force » (Grinevald, 1998).
5) Recherche scientifique et devenir de la philosophie des sciences (12.03.09)
« ‘ W e build too ma ny w a lls a nd not enough bridges’ (New ton) ... Rien d’a ut re q ue des descriptions ne pe ut ê t re connu de manière int ers ubjec t i v e, ni des ent i t és fac tuelles e xt érie ures à t out e connaissance, ni des phénomènes res t és non-décri t s » (Mugur-Schächter, 2006).
Intr. Bref ra ppel. Le doma ine d’inv estig a tion est la philosophie des sciences dela v ie, sous l’a ngle 1) épistémologique (découv rir, prouv er, ex pliquer),2) a nthropologique (l’impa ct des a v a ncées bio-médica les sur notre conception del’homme, 3) ontologique. À l’inv ita tion de Bergson, on s’est ex ercé à « penser sousl’a ngle du dev enir ». Cette dernière leçon s’essa ie à tirer de l’ex ercice quelques
conséquences toucha nt la recherche, et les ra pports entre science et philosophie.« habi tuons-nous ... à v oir t out es choses sub specie dura tionis » (Bergson, 1911).
« à la grande oe uv re de créa t ion q ui es t à l’origine e t q ui se pours ui t sous nos y e ux nous nous sent irons par t iciper, créa t e urs de nous-mêmes » (Bergson, 1930).
« l’homme l ui-même es t menacé d’obsolescence » ( Jonas, 1979).
5.1. Cla ude Berna rd (1865) : « [les philosophes sont] l’e x pression de le ur t emps »
Da ns le dernier cha pitre de son Int rod uc t ion à l’é tude de la médecine e x périment ale ,Cl. Berna rd situe le médecin ex périmenta teur pa r ra pport a u médecin clinicien
d’une pa rt, a u philosophe d’a utre pa rt. Chercheurs et pra ticiens coopèrent da ns la construction de la médecine scientifique (la science est oeuv re collectiv e). La seulesa nction des hy pothèses scientifiques éta nt celle de l’ex périence, le chercheurrev endique sa liberté à l’ég a rd de tout sy stème ou doctrine (scientifique ouphilosophique, y compris le positiv isme). À cette condition (que cha cun reste« libre et ma ître chez lui »), science et philosophie v iv ent une « union fra ternelle »,le commerce a v ec les philosophes stimula nt chez le chercheur un « espritphilosophique » qui le pousse à se poser des questions hors cha mp, et la fréquenta tionde la science empêcha nt la philosophie de div a guer. Berna rd dénie à la philosophietoute v oie d’a ccès a u réel indépenda nte de la science, et tout droit de prescrire à
la science une méthode de tra v a il. La v ision du monde du philosophe est donca u mie ux modelée (et limitée) pa r l’éta t de la conna issa nce scientifique. Il y a da ns
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cette a na ly se un point a v eugle. Berna rd a ffirme fièrement la v isée interv entionniste
d’une science qui pénètre da ns la « ma chine v iv a nte » et v a « modifier et régler sesressorts ca chés » : cette effica cité opéra toire, une fois reconnue, lui v a udra d’êtresoumise à ex a men critique, enca drée, et a ccompa gnée. Le philosophe G. Hottoisa ex plicité la « sa gesse » collectiv e qui préside à l’inscription de la RDTS (rechercheet dév eloppement techno-scientifique) da ns un projet de société.
« Comme e x périment a t e ur, j’é v i t e ... les s yt èmes philosophiq ues, mais je ne sa urais pour cela repousser ce t esprit philosophique q ui, sans ê t re nulle par t , es t par t out , e t q ui, sans appar t enir à a uc un s y s t ème, doi t régner non se ulement s ur t out es les sciences, mais s ur t out es les connaissances humaines » (Bernard, 1865).
« il fa ut chercher à briser les ent ra v es des s y s t èmes philosophiq ues e t scient ifiq ues, comme on
briserai t les chaînes d’ un escla v age int ellec tuel. La v éri t é, si on pe ut la t rouv er, es t de t ous les s y s t èmes, e t pour la découv rir l’e x périment a t e ur a besoin de se mouv oir librement de t ous les côt és sans se sent ir arrê t é par les barrières d’ un s y s t ème q uelconq ue. La philosophie e t la science ne doi v ent donc point ê t re s y s t éma t iq ues : elles doi v ent ê t re unies sans v ouloir se dominer l’ une l’a ut re. Le ur sépara t ion ne pourrai t ê t re q ue nuisible a ux progrès des connaissances humaines.La philosophie t endant sans cesse à s’éle v er, fai t remont er la science v ers la ca use ou v ers la source des choses. Elle l ui mont re q u’en dehors d’elle il y a des q ues t ions q ui t ourment ent l’humani t é, e t q u’elle n’a pas encore résol ues. Ce tt e union solide de la science e t de la philosophie es t ut ile a ux de ux , elle élè v e l’ une e t cont ient l’a ut re. Mais si le lien q ui uni t la philosophie à la science v ient à se briser, la philosophie, pri v ée de l’appui ou d u cont repoids de la science,mont e à per t e de vue e t s’égare dans les nuages, t andis q ue la science, res t ée sans direc t ion e t sans aspira t ion éle v ée, t ombe, s’arrê t e ou v og ue à l’a v enture » (Bernard, 1865).
5.2. L’« élément his t oriq ue » de nos conna issa nces : A . A . Cournot
En distingua nt l’élément his t oriq ue de l’élément t héoriq ue de nos conna issa nces,Cournot oppose a ux f a its régulièrement reproductibles, que l’on peut ex pliquer etprédire da ns le ca dre d’une théorie (ex . mouv ement des ma rées) les f a its isolés,a ccidentels (ex . chute de météorite), que leur irrégula rité rend imprév isibles, mêmesi leur influence sur le cours des év énements est si profonde qu’on peut durablementen suiv re la tra ce. Tout en reconna issa nt que da ns les sciences du v iv a nt l’élémenthistorique est omniprésent, Cournot ma intient que seule la donnée théorique estscientifique, ta ndis que la donnée historique n’est ex ploitable qu’a u serv ice d’un
récit prêta nt à la spécula tion philosophique (ou à la poésie). Cet éta t de f a it est lié,pour Cournot, à la réa lité du ha sa rd, défini comme rencontre de séries ca usa lesindépenda ntes (cà d a ppa rtena nt à des ordres différents, da ns un univ ers comporta ntdes discontinuités). L’a uteur d’un liv re sur la t héorie des chances e t des probabili t és sa it pourta nt que l’a na ly se sta tistique permet, jusqu’à un certa in point, de tester la solidité d’un lien présumé ca usal , ou discerner une t endance da ns une sériechronologique de mesures, ce qui dev ra it permettre de sa isir comment les sciencesdu v iv a nt ne peuv ent être scientifiques qu’« à la lumière de l’év olution » (selonl’ex pression de Dobzha nsk y , 1973). Un modèle se cherche, qui montre la f a isabilitéd’une science à la fois historique et théorique.
« [pour les phénomènes de la v ie] « l’his t oire d u passé de v ient le complément indispensable de la connaissance de l’é t a t ac tuel » (Cournot , 1875).
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« La not ion d u hasard ... a son fondement dans la na ture, e t n’es t pas se ulement rela t i v e à la
faiblesse de l’espri t humain. Il fa ut en dire a ut ant de la dis t inc t ion ent re la donnée historiquee t la donnée théorique. Une int elligence q ui remont erai t bien pl us ha ut q ue nous dans la série des phases q ue le s y s t ème plané t aire a t ra v ersées, rencont rerai t comme nous des fai t s
primordia ux , arbi t raires e t cont ingent s (en ce sens q ue la t héorie n’en rend pas raison), e t q u’il l ui fa udrai t accept er à t i t re de données his t oriq ues, càd comme les rés ul t a t s d u concours accident el de ca uses q ui ont agi dans des t emps encore pl us rec ulés. S u pposer q ue ce tt e dis t inc t ionn’es t pas essent ielle, c’es t adme tt re q ue le t emps n’es t q u’ une ill usion » (Cournot , 1851).
« les crises rénov a t rices des sciences ont é t é les se ules crises ut ilement rénov a t rices de la philosophie » (Cournot , 1875).
« il y a une mul t i tude de fai t s dont la raison es t purement his t oriq ue ; q ui se lient his t oriq uement e t non scient ifiq uement les uns a ux a ut res ; q ue la philosophie grou pe, comme t ous les fai t s de l’his t oire proprement di t e, d’après des ind uc t ions probables, sans pouv oir les soume tt re à des lois précises, s uscept ibles de confirma t ion e x périment ale » (Cournot , 1851).
« Si la science marq ue s ur t out le t riomphe de la raison s ur les choses, e t l’his t oire la re v anche q ue prennent les fai t s s ur la raison, le problème des rappor t s de la science e t de l’his t oire pourra ser v ir de t i t re a u drame q ui se joue dans la pensée de Cournot » (Lévêque, 1938).
« Le mécanisme compliq ué de cons t r uc t ion des organismes por t e les marq ues d’ une his t oire comple x e . [...] Les différent es par t ies des organismes ont des his t oires différent es, e t ... l’é tude
précise des t rai t s ac tuels des organismes nous apprend bea ucou p s ur les v oies cont ingent es de le ur cons t r uc t ion. Ce tt e v éri t é, à peine perç ue, é t ai t a u coe ur des concept ions biologiq ues de Dobz hansk y . C’es t là une v éri t é biologiq ue profonde » (Burian, 2007).
5.3. La philosophie des sciences et son dev enir Ja cques Merlea u-Ponty , qui da ns sa thèse a v a it réfléchi sur le principe de
rela tiv ité, insista it sur le f a it que le cogi t o, l’épochè , ou (quel que soit son nom)l’a cte pa r lequel on ent re en philosophie , loin d’être solipsiste, comme on le croitsouv ent, implique l’int ers ubjec t i v i t é ; il pensa it que la ma nière collectiv e, intera ctiv e,dont les scientifiques tra v a illent, dev ra it serv ir de modèle a ux philosophes. Cela pa ra ît év ident pour la philosophie des sciences, du f a it de ce que B. Sa int-Sernina a ppelé le « nouv ea u régime de la ra tiona lité ». L’esprit post-moderne ne croit plusà l’inf a illibilité de Lumières ég a lement distribuées entre les hommes. Et si, jusqu’a u18e siècle, il fut possible à un esprit d’intérioriser tous les sa v oirs a cquis jusque là ,
c’est dev enu impossible a u 20e siècle. Le meilleur spécia liste peine à se tenir a ucoura nt de ce qui est publié da ns son doma ine, et doit se fier pour le reste à uneinforma tion seconde. Les zones frontières entre disciplines sont ex plorées a u mieux en collabora tion interdisciplina ire. On crut un temps que la logique éta it entre lesma ins des philosophes l’a rme absolue, a pte à tra ncher entre science et non-sens.Ma is la logique n’épuise pa s les questions d’épistémologie (la Cochra neCollabora tion – Ja mes Lind Libra ry – juge importa nts le t ri et la s y nt hèse despublica tions de recherche) ; et les scientifiques ne produisent pa s que des énoncés :ils produisent des ê t res qui modifient le monde - ce qui a ppelle une ‘méta ’-réflex ionsur les ob jectifs de la RDTS. Depuis 1994 l’Union européenne encoura ge les
« huma nités » à s’org a niser a utour de thèmes collabora tifs. Son progra mme-ca drea ctuel (FP7, 2007-13, theme 8) dema nde des projets innov a nts et ‘policy -oriented’,
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i.e . qui puissent a v oir un impa ct sociéta l. Les unions interna tiona les (IUHPS,
ISHPSSB) réunissent des congrès et publient des A ctes, ma is sa ns ob jectif derecherche. La recherche en philosophie des sciences n’a pa s encore trouv é la v oiede sa « pla nétisa tion ».
« Q uiconq ue v e ut v raiment de v enir philosophe de v ra, une fois dans sa v ie, se replier s ur soi-même e t , a u-dedans de soi, t ent er de renv erser t out es les sciences admises j usq u’ici e t t ent er de les recons t r uire » (Husserl, 1929).
« Al t hou gh i t is w idel y agreed t ha t science is c umula t i v e, people ha v e onl y v er y recent l y beg unt o acknow ledge t ha t scient is t s ha v e a responsibili ty t o c umula t e scient ificall y » (Chalmers e t al , 2002).
« Le v éri t able corréla t de la t echnoscience e t de la ci v ilisa t ion t echnoscient ifiq ue es t le cosmos,
l’ uni v ers, e t non pas la Terre, q ui es t son bercea u » (Hottois, 2004).
« Theme 8 of t he Specific Programme Coopera t ion is foc used on a tt rac t ing humani t ies researchw hich could ha v e a pot ent iall y t ransforma t i v e role in t he research a t t he E uropean le v el »(EUR 22843, 2007).
Concl. Si la recherche est notre a v enir, la complex ité mobile et créa tiv e d’unmonde en év olution a ppelle une a pproche de la conna issa nce et de l’a ction elle-même inv entiv e et ca pable de se penser « sub specie dura tionis ».
« The essent ial connec t ednes of t hings can ne v er be safel y omi tt ed. This is t he doc t rine of t he t horou ghgoing rela t i v i ty w hich infec t s t he uni v erse and w hich makes t he t ot ali ty of t hings as
i t w ere a recept acle uni t ing all t ha t happens » ( Whitehead, 1933).
Les cours prononcés à Brux elles porta ient respectiv ement sur « Ontologie dudev enir et a nthropologie » (21 a v ril 2009) et « Épistémologie : les sciences duv iv a nt comme sciences historiques » (28 a v ril 2009).
S
IItinéraires de recherche en ps y chiatrie (suite)
Da ns le prolongement des séa nces de 2007-2008, sous la forme de deux demi-journéesde tra v a il, le sémina ire a entendu qua tre ora teurs témoigna nt cha cun d’une f a çon d’aborderla recherche psy chia trique.
08 10 08, 14 h-17 h 30, CDF, sa lle 5 : cette séa nce sur les troubles psy chotiques éta itcoordonnée pa r Berna rd Pa choud (Pa ris-7 & CREA ) et A rna ud Pla gnol (Pa ris-8 LPN &IHPST). Berna rd Granger (Pa ris-5 psy chia trie & Cochin-Ta rnier) retra ce l’év olution de la recherche sur les a nti-psy chotiques, en montra nt l’hétérogénéité entre ex plica tionfonda menta le et ob jectifs de soins. Louis Sass (R utgers Univ ersity ) ex plique la nécessitéd’intégrer une a pproche phénoménologique à la recherchephy siologique ou comportementa le,en s’a ppuy a nt sur son a na ly se de la v ie a ffectiv e des schizophrènes. V oir : Le tt re d u CDF ,n° 26, p. 8.
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18 12 08, 14 h-17 h 30, CDF, sa lle 5 : Georges Chapouthier (CNRS, biologie &
philosophie) et P
ierre-H
enri Castel (CNRS
, philosophie) la
ncent une discussion a
nimée surl’intérêt et les limites des modèles a nima ux en psy chia trie biologique.
IIDe la chimie de s y nthèse à la biologie de s y nthèse / From S y nthetic
Chemistr y to S y nthetic Biolog y Conférence internationale, Collège de France, amphi Halbw achs, 5 mai 2009
Conçue pa r Cha rles Ga lperin et A nne Fa got-La rgea ult, a v ec le concours de Fra nçoisGros, cette journée d’étude f a isa it suite à une journée sur l’histoire de la chimie a u Collègede Fra nce (4 ma i), les deux év énements éta nt org a nisés conjointement pa r les cha ires de
philosophie des sciences biologiques et médica les, et de chimie de la ma tière condensée( Ja cques Liv a ge).Sy nthétiser la v ie est un rêv e a ncien. A ujourd’hui ce n’est plus un rêv e, c’est un progra mme
de recherche. Ce qu’on a ppelle biologie de sy nthèse (s y nt he t ic biolog y ), c’est à la foisl’ingénierie biologique, et l’étude de la v ie pa r la v oie de la sy nthèse. Ma rc Fonteca v e, Stev enBenner, Ja cques R eisse, A ntoine Da nchin, Pa trick Forterre, Jea n-Ma rie Lehn, Berna rdMeunier, Fra nçois K épès, Dre w Endy et Ma ureen O’Ma lley en ont ex ploré les réa lisa tionset discuté les a mbitions. L’enregistrement (a udio et v ideo) de leurs écha nges est en ligne surle site du CDF. Le contenu des présenta tions est résumé da ns la Le tt re d u Collège de France ,n° 26, juin 2009, p. 35-36. Publica tion prév ue sous la forme d’un numéro spécia l desCompt es Rend us de l’Académie des sciences , Pa ris, série Chimie.
A
Conférences invitées
2008-09-04 : ‘Ev olution éthique a u reg a rd de la réflex ion interna tiona le’, a u colloque« V ingt a ns de recherche biomédica le en Fra nce », Ministère de la sa nté & Conférencena tiona le des CPP, Pa ris.
2008-09-22 : ‘K urt Goldstein, Frederik Buy tendijk, Ma urice Merlea u-Ponty ’, a u colloquepour le Centena ire de la na issa nce de M. Merlea u-Ponty (1908-1961), « Le corps en a cte »( A . Berthoz, org.), CDF, Pa ris.
2008-10-03 : ‘Stem Cells : Society , Ethics a nd Philosophy / Cellules souches : philosophie,
éthique et société’, Ma ster of Cell a nd Dev elopmenta l Biolog y , UP6, Pa ris.2008-10-10 : ‘La recherche sur l’embry on huma in et les cellules embry onna ires’,Univ ersité de Tunis, à l’inv ita tion du Pr. Z. Bensa ïd Cherni.
2008-10-22 : ‘L’indiv idua tion biologique’, Univ ersité Pa ris- X Na nterre, à l’inv ita tion duPr. M. de Ga udema r (prépa ra tion à l’a grég a tion ex terne de philosophie, 2e épreuv e).
2008 11 07 : ‘L’esprit d’inv ention selon Cha rles Nicolle’, a u Colloque « L’ima gina tion etl’intuition da ns les sciences » (C. Debru & P. Buser, org.), A ca démie des sciences / A k a demieder Na turforscher Leopoldina , Pa ris.
2008-11-13 : ‘La réception des idées év olutionnistes : a perçus contra stés’, a ux Journéesorg a nisées pa r l’INRP « Enseigner l’év olution », A telier 5 - « La ma rche des idées / l’histoiredes idées », a v ec J.-M. Drouin et P.-H. Gouy on, Cité des sciences, Pa ris.
2008-11-21 : ‘Fra gments d’histoire’, à la 18e Journée d’éthique médica le Ma urice Ra pin,« R echerche clinique da ns les pa y s du sud : un pa rtena ria t équitable ? », Institut Montsouris,Pa ris.
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2009-02-17 : a udition a u Séna t, Pa la is du Lux embourg, pa r la Commission des a ff a ires
socia
les (P
rés. N
icola
s Ab
out), G
roupe de tra v a
il séna
toria
l sur la
fin de v
ie.2009-03-30 : ‘L’oblig a tion de résulta t : un défi à la déontologie, ou une a tteinte à la
déontologie ?’, à �