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P.110 Impact pronostique du dépistage systématique du carcinome hépatocellulaire (CHC) : étude rétrospective d’une cohorte hospitalière de 229 patients

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Page 1: P.110 Impact pronostique du dépistage systématique du carcinome hépatocellulaire (CHC) : étude rétrospective d’une cohorte hospitalière de 229 patients

A74 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

P.110 Impact pronostique du dépistage systé-matique du carcinome hépatocellulaire(CHC) : étude rétrospective d’une cohortehospitalière de 229 patients

A Dobrin (1), C Richou (1), T Thevenot (1), I Doras (1), EMonnet (1), JP Cervoni (1), AC Dupont-Gossart (1), V DiMartino (1)(1) Besançon.

Introduction : Le bénéfice d’un programme de dépistagesystématique du CHC chez le cirrhotique reste controversé,particulièrement en cas de cirrhose alcoolique. L’objectifprincipal de ce travail était d’évaluer l’impact du dépistagedu CHC sur la survie et l’accès au traitement quelle que soitl’étiologie de la cirrhose.

Patients et Méthodes : Les dossiers consécutifs des patientsatteints de CHC et hospitalisés dans le service d’hépatologieentre janvier 2004 et décembre 2006 ont été repérés par lesdonnées PMSI et examinés rétrospectivement avec recueil de186 variables (données démographiques, histoire et étiologiede la cirrhose, circonstances de diagnostic, prise en chargethérapeutique, survie). Les patients dont le CHC avait étédiagnostiqué dans le cadre d’un dépistage semestriel consti-tuaient le groupe dépisté. Les autres constituaient le groupenon dépisté. Les analyses statistiques ont utilisé le modèle deKaplan-Meier et le modèle de Cox.

Résultats : Durant la période de l’étude, 229 patients (89 %d’hommes) ont été étudiés. 96 étaient dépistés, 133 nondépistés dont 83 symptomatiques et 50 de découverte fortuite.L’étiologie de la cirrhose était alcoolique (77 %), virale C(22 %), dysmétabolique (11 %), virale B (8,3 %), ou autre(3 %). L’âge moyen au diagnostic de cirrhose était de63 ± 11 ans. Les patients Child-Pugh A, B et C représentaientrespectivement 67, 25 et 8 % des cas. L’âge au diagnostic deCHC était comparable dans les 2 groupes (65 ± 11 ans) ainsique la fréquence d’une alpha-fœtoprotéine (AFP) anormale(44 % vs 57 %, NS). En revanche, comparés aux patients nondépistés, les patients dépistés avaient plus souvent une cir-rhose non alcoolique (30 % vs 18 %, p = 0,049), étaient plussouvent des femmes (16 % vs 7 %, p < 0,01) et avaient unscore de Child-Pugh moins élevé (6 ± 1,5 versus 6,6 ± 1,8,p = 0,037). Les CHC dépistés étaient significativement pluspetits que ceux diagnostiqués dans le groupe non dépisté(3,4 ± 2,4 cm versus 6,5 ± 4,1 cm ; p < 0,001), satisfaisaientplus fréquemment les critères de Milan (62 % vs 34 % ;p < 0,001), étaient moins fréquemment associés à une éléva-tion de l’AFP à plus de 200 ng/ml (16 % vs 42 % ; p < 0,001)et ont bénéficié plus fréquemment d’un traitement à viséecurative (61 % vs 39 % ; p = 0,001). La survie à 1 et 5 ansétait respectivement de 83 % et 35 % dans le groupe dépistéversus 45 % et 17 % dans le groupe non dépisté (p < 0,001).En analyse multivariée ajustée sur l’âge, le sexe, et l’étiologiede la cirrhose, trois facteurs étaient indépendamment associésà la survie : l’AFP inférieure à 20 ng/mL (RR = 3,67,p < 0,001), le respect des critères de Milan (RR = 3,70,p < 0,001) et le dépistage systématique (RR = 1,78, p = 0,022).

Conclusion : En dépit des recommandations, le dépistagesystématique ne concernait que 42 % des patients vus pourCHC en CHU. L’impact bénéfique du dépistage sur la surviea été observé dans cette population. Néanmoins, seuls 61 %des patients dépistés ont eu accès à un traitement curatif et letaux de survie à 5 ans des patients dépistés n’était que de35 %.

P.111 Caractéristiques cliniques et histologi-ques, traitement et survie de 40 patientsatteints de carcinome hépatocellulaireen l’absence de cirrhose

AM Marion-Audibert (1), E Morineaux (1), P Merle (1), BBancel (1), S Radenne (1), C Ducerf (1), JC Souquet (1),F Zoulim (1)(1) Lyon.

Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) survientessentiellement sur foie cirrhotique. Dans 10 à 25 % des cas,il est cependant diagnostiqué en l’absence de cirrhose. Peu dedonnées sont disponibles sur ce sujet dans la littérature.L’objectif de notre étude était de préciser les caractéristiquesépidémiologiques, le traitement et la survie de tels patients.

Patients et Méthodes : Etude rétrospective incluant tous lespatients atteints de CHC, hospitalisés dans notre institution(hépatologie et chirurgie viscérale) entre 1996 et 2007. Lescritères d’inclusion étaient un CHC prouvé histologiquementdéveloppé sur foie non fibreux ≤ F2 (selon le score METAVIR)avec relecture histologique centralisée. Les critères d’exclu-sion étaient l’absence de données histologiques du CHC et/oudu foie adjacent, une fibrose hépatique > F2 et des signesradiologiques ou endoscopiques de cirrhose.

Résultats : 40/648 patients étaient inclus (6,2 %). La moyenned’âge était de 60,1 ans. Les facteurs de risque spécifiques ou nondu foie étaient : alcool > 30 g/j (10 cas) et/ou hépatites virales Bet/ou C actives ou guéries (5 cas) et/ou hyperferritinémie (1 cas)et/ou adénomes hépatiques (4 cas) et/ou exposition médicamen-teuse ou toxique (8 cas) et/ou syndrome métabolique (10 cas). Al’histologie, la tumeur était très bien ou bien différenciée pour 26cas, avec présence d’emboles vasculaires dans 17 cas. La fibrosehépatique était significativement plus élevée chez les patientsavec syndrome métabolique vs hépatites virales vs consommationexcessive d’alcool (respectivement 80 % F2 vs 66 % vs 60 %)(p < 0,05). La stéatose était significativement plus élevée chez lespatients avec syndrome métabolique et consommation excessived’alcool vs patients avec hépatites et adénomes (% médian destéatose 23 % vs 5 %) (p < 0,05). Aucun patient ne présentait destéatohépatite (NASH) selon la classification de Kleiner [1].L’imagerie montrait une tumeur unique dans 30 cas (75 %) avecune taille tumorale moyenne de 13,4 cm. Le traitement était chi-rurgical dans 37 cas dont 3 transplantations hépatiques. 3 patientsont bénéficié d’une chimio-embolisation exclusive. 16 patientsont eu un traitement complémentaire (radiofréquence 1, chimio-embolisation 2, lipiodol 12, chimiothérapie 1). Au terme du suivi(médiane 47 mois) 17 patients étaient décédés et 23 vivants. Lamédiane de survie sans progression était de 24 mois. La médianede survie globale était de 51 mois. A 3 ans, les probabilités desurvie sans progression et de survie globale étaient respective-ment de 45 et 56 %.

Conclusion : Dans notre série, 25 % des carcinomes hépato-cellulaire sur foie non cirrhotique étaient associés à un syn-drome métabolique (isolé ou associé à un autre facteur derisque), soulignant son potentiel rôle hépatocarcinogène avantle stade de fibrose sévère. Le traitement était chirurgical avecune survie semblant supérieure à celle des patients atteints deCHC de même taille sur foie cirrhotique, en raison probable-ment des bonnes fonctions hépatiques sous-jacentes. Ces don-nées à confirmer pourrait conduire à une surveillance précocedes patients présentant un syndrome métabolique.

Référence

1. Kleiner DE et al. Hepatology 2005;41:1313.