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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 359 Afrique, santé publique & développement Recherches originales Épidémiologie et facteurs de risque des intoxications volontaires au Mali Epidemiology and risk factors for voluntary intoxication in Mali Tidiane Diallo 1,2 , Hinde Hami 1 , Ababacar Maiga 2 , Boubou Coulibaly 3 , Diadié Maiga 4 , Abdelrhani Mokhtari 1 , Rachida Soulaymani 5 , Abdelmajid Soulaymani 1 û Résumé Introduction : l’intoxication volontaire est un problème médical et social majeur des pays en voie de développement. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidé- miologiques et cliniques des intoxications aigües volontaires au Mali, ainsi que les facteurs de risque liés à l’évolution de ces intoxications, en vue de diminuer la morbidité et la mortalité liées à cette problématique. Méthodes : une étude rétrospective des cas d’intoxications volontaires, enregistrés entre 2000 et 2010, dans les dossiers médicaux et les registres de consultation des 15 hôpitaux au Mali, a été réalisée. Résultats : pendant la période d’étude, 884 cas d’intoxication (233 hommes et 651 femmes) ont été identifiés, soit 28 % de l’ensemble des intoxications déclarées durant la même période. L’âge moyen de victimes était de 23 ± 8,9 ans. Selon nos résultats, les tentatives de suicide et l’avortement par l’inges- tion volontaire de produits toxiques sont les circonstances les plus communes (respectivement 62,8 % et 29 % de cas). Les médicaments sont les principaux produits employés par les victimes (74,5 %), particulièrement la chloroquine (65 %), suivis par des produits industriels (9,1 %). Les produits indus- triels utilisés sont l’acide hydrochlorique (26,7 %), l’hypochlo- rite sodium (l’eau de javel) (22,2 %) et l’acide sulfurique (15,6 %). Les symptômes d’empoisonnement variaient selon les substances impliquées, la quantité ingérée et le retard de traitement. Parmi les 877 cas dont l’évolution était connue, 86 d’entre eux sont décédés. Conclusion : le nombre réel d’intoxication volontaire est probablement sous-estimé, à cause des cas non diagnostiqués et non signalés. Mots-clés : Intoxication volontaire ; Épidémiologie ; Médicament ; Mali. û Summary Introduction: Voluntary intoxication is a major medical and social problem in developing countries and the most common method of suicide attempt. The purpose of this paper is to describe the main characteristics of voluntary intoxication in Mali and the risk factors associated with the outcome of poisoning. More generally, the aim is to contribute to the reduction of morbidity and mortality associated with self-poisoning. Methods: We conducted a retrospective descriptive study of the cases of deliberate self-poisoning recorded between 2000 and 2010 in 15 Malian hospitals. Results: 884 cases of self-poisoning (233 men and 651 women) were identified during the period of study, representing 28% of all cases of poisoning reported during this period. The mean age of the victims was 23 ± 8.9 years. The available data indicate that the most common cases were suicide attempts and self-induced abortion using toxic substances (respectively 62.8% and 29% of all cases). The most common methods were drugs (74.5%), especially chloroquine (65%), followed by industrial products (9.1%). The most commonly used industrial products were hydrochloric acid (26.7%), sodium hypochlorite (bleach) (22.2%) and sulphuric acid (15.6%). The findings suggest that poisoning symptoms vary depending on the type of substance, the amount ingested and the delay before treatment. 86 of the 877 cases with known outcome resulted in death. Conclusion: The number of cases of poisoning is probably underestimated since many cases remain undiagnosed and unreported. Keywords: Deliberate poisoning; Epidemiology; Drug; Mali. 1 Laboratoire de Génétique et Biométrie Faculté des Sciences Université Ibn Tofail Kénitra Maroc. 2 Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie Université de Bamako Bamako Mali. 3 Pharmacie de la Côte Bamako Sogoniko Bamako Mali. 4 Direction de la Pharmacie et du Médicament Bamako Mali. 5 Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc Rabat Maroc. Correspondance : T. Diallo Réception : 27/11/2012 – Acceptation : 31/01/2013 [email protected]

Épidémiologie et facteurs de risque des intoxications volontaires … Santé publique volume25/N 3-mai-juin2013 359 Afrique, santé publique & développement Recherches originales

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 359

Afrique, santé publique & développement Recherches originales

Épidémiologie et facteurs de risque des intoxicationsvolontaires au MaliEpidemiology and risk factors for voluntary intoxication in MaliTidiane Diallo1,2, Hinde Hami1, Ababacar Maiga2, Boubou Coulibaly3, Diadié Maiga4, Abdelrhani Mokhtari1,Rachida Soulaymani5, Abdelmajid Soulaymani1

ûRésuméIntroduction : l’intoxication volontaire est un problèmemédical et social majeur des pays en voie de développement. Lebut de cette étude était de décrire les caractéristiques épidé-miologiques et cliniques des intoxications aigües volontairesau Mali, ainsi que les facteurs de risque liés à l’évolution de cesintoxications, en vue de diminuer la morbidité et la mortalitéliées à cette problématique.Méthodes : une étude rétrospective des cas d’intoxicationsvolontaires, enregistrés entre 2000 et 2010, dans les dossiersmédicaux et les registres de consultation des 15 hôpitaux auMali, a été réalisée.Résultats : pendant la période d’étude, 884 cas d’intoxication(233 hommes et 651 femmes) ont été identifiés, soit 28 % del’ensemble des intoxications déclarées durant lamêmepériode.L’âge moyen de victimes était de 23 ± 8,9 ans. Selon nosrésultats, les tentatives de suicide et l’avortement par l’inges-tion volontaire de produits toxiques sont les circonstances lesplus communes (respectivement 62,8 % et 29 % de cas). Lesmédicaments sont les principaux produits employés par lesvictimes (74,5 %), particulièrement la chloroquine (65 %),suivis par des produits industriels (9,1 %). Les produits indus-triels utilisés sont l’acide hydrochlorique (26,7 %), l’hypochlo-rite sodium (l’eau de javel) (22,2 %) et l’acide sulfurique(15,6 %). Les symptômes d’empoisonnement variaient selonles substances impliquées, la quantité ingérée et le retard detraitement. Parmi les 877 cas dont l’évolution était connue,86 d’entre eux sont décédés.Conclusion : le nombre réel d’intoxication volontaire estprobablement sous-estimé, à cause des cas non diagnostiquéset non signalés.Mots-clés : Intoxication volontaire ; Épidémiologie ; Médicament ;Mali.

ûSummaryIntroduction: Voluntary intoxication is a major medical andsocial problem in developing countries and the most commonmethodof suicide attempt. Thepurpose of this paper is to describethemain characteristics of voluntary intoxication inMali and therisk factors associated with the outcome of poisoning. Moregenerally, the aim is to contribute to the reduction of morbidityand mortality associated with self-poisoning.Methods: We conducted a retrospective descriptive study of thecases of deliberate self-poisoning recorded between 2000 and2010 in 15 Malian hospitals.Results: 884 cases of self-poisoning (233 men and 651 women)were identified during the period of study, representing 28% ofall cases of poisoning reported during this period. The mean ageof the victims was 23 ± 8.9 years. The available data indicate thatthe most common cases were suicide attempts and self-inducedabortion using toxic substances (respectively 62.8% and 29% ofall cases). The most common methods were drugs (74.5%),especially chloroquine (65%), followed by industrial products(9.1%). The most commonly used industrial products werehydrochloric acid (26.7%), sodiumhypochlorite (bleach) (22.2%)and sulphuric acid (15.6%). The findings suggest that poisoningsymptoms vary depending on the type of substance, the amountingested and the delay before treatment. 86 of the 877 cases withknown outcome resulted in death. Conclusion: The number ofcases of poisoning is probably underestimated since many casesremain undiagnosed and unreported.

Keywords: Deliberate poisoning; Epidemiology; Drug; Mali.

1 Laboratoire de Génétique et Biométrie – Faculté des Sciences – Université Ibn Tofail – Kénitra –Maroc.2 Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie – Université de Bamako – Bamako –Mali.3 Pharmacie de la Côte Bamako – Sogoniko – Bamako –Mali.4 Direction de la Pharmacie et du Médicament – Bamako –Mali.5 Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc – Rabat –Maroc.Correspondance : T. Diallo Réception : 27/11/2012 – Acceptation : 31/01/[email protected]

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013360

T. Diallo, H. Hami, A. Maiga, et al.

Introduction

Les intoxications aiguës accidentelles ou volontairesreprésentent une charge de travail importante pour lamédecine pré-hospitalière, les services d’accueil desurgences et les services de réanimation, dans la plupart despays dumonde. Les facteurs de risque liés aux intoxicationsvolontaires sont multiples et variés, on peut citer entreautres : problèmes sociaux ou scolaires et pathologiespsychiatriques.En 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aenregistré 345814 cas de décès par intoxications dans lemonde, soit 5,4 décès pour 100000 habitants [1].À Bamako, Diallo et al. (2012) ont trouvé que 37 % desintoxications étaient volontaires [2]. Au Maroc, les intoxica-tions volontaires représentent 26,4 % de l’ensemble desintoxications [3].AuCentreantipoisonduQuébecentre1989et 2007, les appels téléphoniques pour intoxication de typevolontaire ont représenté 15,6% de l’ensemble des intoxi-cations [4]. En 2006, les Centres anti poison et de toxicovi-gilanceenFranceontenregistréune fréquencede15,7%[5].D’aprèsHana, l’atteinte narcissique et la perte de l’estimede soi précipitent le passage à l’intoxication volontaire [6].Notre étude est une première, ses résultats vont sûre-ment apporter un grand éclaircissement aussi bien auxpersonnels de santémaliens qui cherchent àdévelopper lesmoyens de la prise en charge des intoxications médicales,qu’aux autorités compétentes dont le souci majeur est lacréation d’un centre anti poison national au Mali.Cette étude vise à déterminer les caractéristiques épidé-miologiques et cliniques des intoxications aigües volon-taires au Mali, ainsi que les facteurs de risque liés àl’évolution de ces intoxications, en vue de diminuer lamorbidité et la mortalité liées à cette problématique.MéthodesUne étude rétrospective a étémenée sur les cas d’intoxi-cations volontaires enregistrés au Mali entre 1er janvier2000 et 31 décembre 2010.Après l’obtention de l’avis favorable du comité éthiquepour la réalisation de l’étude. Nous avons réalisé successi-vement notre collecte des données dans les CentresHospitaliers Universitaires (CHU) Gabriel Touré, Point G etKati, dans les 6 Centres de Santé de Référence (CSRéf) deBamako ainsi que dans les hôpitaux régionaux de Kayes,Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.

Les données ont été collectées dans les structures sani-taires à l’aide des dossiers médicaux et des registres deconsultation. Enfin de mieux clarifier nos résultats, l’ana-lyse statistique a concerné les paramètres suivants : larépartition dans le temps (années, saisons et mois), ladistribution dans l’espace (milieu, régions, provenance etservices), les caractéristiques du patient intoxiqué (sexe,âge), les caractéristiques du toxique (famille, toxique lui-même), les caractéristiques de l’intoxication (unique ourépétée, isolée ou collective, circonstances, lieu de l’intoxi-cation, symptomatologie, traitement et évolution).Pour évaluer les facteurs de risque, nous avons utilisédeux tests statitiques : Analyse en Composantes principales(ACP), le Risque Relatif (RR) ainsi que la létalitéspécifique.L’analyse en composantes principales est une méthodede statistique descriptive multivariée qui consiste à trans-former des variables liées entre elles en de nouvellesvariables décorrélées les unes des autres, ces nouvellesvariables sont appelées « composantes principales ».Elle a pour but de représenter sous forme graphique l’es-sentiel de l’information contenue dans un tableau dedonnées quantitatives, dans un tableau de données à xvariables, les individus se retrouvent dans un graphiqued’espace x dimensions.Le principe de l’ACP est basé sur une approche géomé-trique et statistique. L’approche géométrique permet lareprésentation graphique des variables dans un nouvelespace géométrique selon des directions d’inertie maxi-male. L’approche statistique est, quant à elle, basée sur larecherche d’axe expliquant aumieux la variance ou la varia-bilité des données.Quant au risque relatif (RR), il se définit comme le risquede survenue d’un évènement. Dans notre étude, nousl’avons calculé pour le risque d’évoluer vers la mort dechaque variable (sexe, âge, origine). Il correspond aurapport de l’incidence chez les exposés (Ie) sur les inci-dences des non exposés (Ine).• Si la valeur 1 appartient à l’Intervalle de Confiance (IC)RR 95 %, il n’y a pas de relation statistiquement signi-ficative entre l’exposition au facteur étudié et lamaladie.• Si la valeur 1 n’appartient pas à l’IC RR 95 %, et que le RRest significativement supérieur à 1, il existe un excès derisque dans le groupe exposé. Le facteur peut être consi-déré comme un facteur de risque.• Si la valeur 1 n’appartient pas à l’IC RR 95 %, et que le RRest significativement inférieur à 1, il existe un risquesignificativement réduit dans le groupe exposé. Le facteurpeut être considéré comme un facteur protecteur [7].

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 361

ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTOXICATIONS VOLONTAIRES AU MALI

Les analyses statistiques ont concerné aussi le calcul dela létalité spécifique des victimes en fonction des produits,qui se réalise par le calcul du nombre de décès causé parl’intoxication et le nombre des intoxiqués.Ont été incluses dans notre étude les intoxications dontle diagnostic était convenable à une circonstancevolontaire.Les données ont été saisies dans une base de données desintoxications duMali. L’analyse des résultats a été effectuéeau moyen du logiciel statistique Epi info.Résultats

Durant la période d’étude, nous avons collecté 884 casd’intoxications volontaires sur un ensemble de 3158 casd’intoxications collectées, soit 28 % de l’ensemble desintoxications enregistrées durant la même période. L’âge

moyendes intoxiqués était de 23±8,9 ans, avec un sex-ratio(F/H) de 2,8. La tranche d’âge 15-30 ans était majoritaire,avec 77,6 % des cas. Les caractéristiques sociodémogra-phiques des patients étaientmultiples et variées (tableau I).La répartition géographiquemontre que tout le pays étaittouchémais avec une prédominance au district de Bamako(74 %) suivie par la ville de Sikasso (10 %), Kayes (6 %),et Ségou (4 %). Les victimes étaient essentiellement desélèvesetétudiants (38%)ainsi quedesmenagères (22,7 %).L’intoxication était causée par un ou plusieurs produits :médicaments, produits industriels, drogues, pesticides...(figure 1).L’analyse des circonstances de l’intoxication montre queles tentatives de suicide étaient majoritaires (62,8 %)suivies par les avortements clandestins (29, %) et la toxi-comanie (6 %). Les victimes utilisent souvent des produitsnon identifiés pour ces circonstances (tableau II).Les médicaments sont principalement utilisés par lesvictimes (74,5 %), en particulier la chloroquine (65 %) etles antipyrétiques-antalgiques (12 %).Les produits industriels (9,1 %), les plus utilisés étaientl’acide chlorhydrique (26,7 %), l’hypochlorite de sodium(eau de Javel) (22,2 %) et l’acide sulfurique (15,6 %). Lescirconstances d’intoxications par ces produits industrielsétaient essentiellement des tentatives suicidaires.Les deux cas d’intoxication alimentaire avaient pourcirconstance l’une criminelle et l’autre une tentative desuicide. L’unique cas de plantemédicinale était une circons-tance d’avortement clandestin.Les produits comme le bleu de méthylène, le savon, lecolorant de teinture textile, la poudre de pile électrique,l’eau de javel, le pétrole lampant, la soude caustique, legrésil désinfectant, le dissolvant sont utilisés pour les tenta-tives suicidaires ou les avortements clandestins.Ces produits toxiques étaient pris par voie orale dans98 % des cas. La majorité des intoxications étaient isolées(99,7 %) et à domicile dans 94 % des cas.

Tableau I : Caractéristiques sociodémographiques des patientsintoxiqués

Caractéristiques (n = 884) Effectifs (%)

Tranches d’âge

Nouveau né [0-1 mois[ 2 (0,2)

Nourrisson [1-12 mois[ 1 (0,1)

Bébé marcheur [1-5 ans[ 2 (0,2)

Enfant [5-15 ans[ 32 (3,6)

Adolescent [15-20 ans[ 317 (35,9)

Adulte [20-75 ans[ 504 (57,0)

Personne âgée ≥ 75 ans 1 (0,1)

Inconnus 25 (2,8)

Sexe

Féminin 651 (73,6)

Masculin 233 (26,4)

Situation matrimoniale

Célibataire 659 (74,6)

Marié(e) 208 (23,5)

Veuf(ve) 4 (0,4)

Inconnu 13 (1,5)

Situation obstétricale (n = 651)

Enceinte 275 (42,2)

Non enceinte 376 (57,8)

Figure 1 : Répartition des cas d’intoxications en fonction du typede produit toxique impliqué

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013362

T. Diallo, H. Hami, A. Maiga, et al.

Tableau II : Classification des produits les plus incriminés en fonction des circonstances

Produits Classes Sous classes ou Molécule Circonstances Nombre (%)

Médicaments 649 (74,5 %)

Antipaludéen 242 (64,9 %) Chloroquine 242 (64,9)Avortement 121 (50)Tentative de suicide 102 (42,1)Suicide 19 (7,9)

Antipyrétique 46 (12,4 %)Paracétamol 39 (10,5)

Tentative de suicide 32 (82,1)Suicide 4 (10,3)Avortement 3 (7,7)

Aspirine Avortement 7 (1,9)

Benzodiazépine 36 (9,7 %)

Diazépam 10 (2,7 %)

Tentative de suicide 5 (50)Criminelle 2 (20)Toxicomanie 2 (20)Suicide 1 (10)

Amitriptyline Tentative de suicide 5 (1,3)Clorazépate dipotassique Tentative de suicide 5 (1,3)Bromazepam Toxicomanie 4 (1,1)Clobazam Toxicomanie 3 (0,8)Levomepromazine Tentative de suicide 2 (0,5)Carbamazepine Tentative de suicide 2 (0,5)Autres Tentative de suicide 5 (1,3)

Produits Industriels et Ménagers147 (16,9 %)

Acide 61 (41,5 %)Acide chlorhydrique 39 (26,7)

Tentative de suicide 31 (79,5)Suicide 7 (17,9)Criminelle 1 (2,6)

Acide Sulfurique 22 (15,6)Tentative de suicide 15 (68,2)Criminelle 7 (31,8)

Base 38 (25,9 %) Soude caustique 38 (25,9)Tentative de suicide 29 (76,3)Suicide 9 (23,7)

Désinfectant 35 (23,8 %)Eau de javel Tentative de suicide 33 (22,2)Savon Avortement 2 (1,4)

Hydrocarbure 8 (5,5 %)Pétrole lampant Tentative de suicide 6 (4,1)Essence Tentative de suicide 2 (1,4)

Autre 6 (3,4 %)Poudre de pile Tentative de suicide 3 (2)Grésil Tentative de suicide 1 (0,7)Dissolvant Tentative de suicide 1 (0,7)

Drogue 45 (5,2 %)

Plante 29 (64,4 %)

Datura stramonium 17 (37,7)Toxicomanie 9 (52,9)Tentative de suicide 5 (29,4)Criminelle 3 (17,6)

Chanvre Indien Toxicomanie 9 (20)Pavot Toxicomanie 2 (4,4)Cannabis Toxicomanie 1 (2,2)

Composé organique 8 (17,7 %)Alcool Toxicomanie 5 (11,1)Solvant organique Toxicomanie 3 (6,6)

Autre 8 (17,7 %) Inconnues Toxicomanie 8 (17,7)

Pesticides 21 (2,4 %)Organophosphoré 8 (38,1 %) Inconnues

Tentative de suicide 7 (87,5)Suicide 1 (12,5)

Insecticide 1 (4,7 %) Endrine Suicide 1 (4,7)Autre 12 (57,1 %) Inconnus Tentative de suicide 12 (57,1)

Monoxyde de carbone 6 (0,7 %)Gaz 4 (66,6 %) Lacrymogène Criminelle 4 (66,6)Fumée 2 (33,3 %) Charbon du bois Suicide 2 (33,3)

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 363

ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTOXICATIONS VOLONTAIRES AU MALI

Le délai moyen de consultation (temps écoulé depuis lecontact de la victime avec le toxique et son admission dansune structure sanitaire) était de 16,8 ± 11,7 heures. Leservice des urgences a enregistré 94,3 % des intoxiquésavec une moyenne de quatre signes cliniques.Les patients intoxiqués étaient asymptomatiques dans13,1 % des cas et symptomatiques dans 86,9 %. Ces signescliniques étaient dominés par des troubles hépato-digestifset des troubles de l’état général.

La conduite à tenir des praticiens hospitaliers étaitmultiple et variée, on peut citer entre autres des traite-ments symptomatiques (41,1 %), évacuateurs (42,1 %), et/ou antidotiques (2,2 %). Ces traitements étaient accompa-gnés d’examens complémentaires (2,2 %) et d’analysesbiologiques (6,8 %).Nous avons effectué une analyse en composantes princi-pales sur l’origine des patients et leur évolution, il y avaitplus de décès dans les régions qu’à la capitale. Les régionsde Ségou, Sikasso, Kayes étaient plus à risque de décès(tableau III et figure 2).Les analyses statistiques sur les facteurs de risque etl’analyse en Composantes Principales ont montré que lesexe féminin, les enfants de 15 ans ainsi que les habitantsdes régions étaient plus à risque de décès dû aux intoxica-tions volontaires (tableau IV).Les patients ont séjourné dans les structures sanitairesen moyenne 46 ± 26 heures. La létalité spécifique liée auxproduits est donnée par le tableau V. Sur les 866 patientsdont l’évolution était connue, 86 patients sont décédés, soit9,7 % des cas.Discussion

Dans cette étude, nous avons collecté 884 cas d’intoxica-tions volontaires sur une période de 11 ans. Ce nombre estsous-estimédu fait de la difficulté d’exploitation de certainsdossiers médicaux et registres de consultation. Comptetenu du caractère rétrospectif de notre étude, elle estexposée aux risques de perte de données et d’informationserronées.

Tableau III : Table de correlation correspondant à l’Analyse en Composantes Principales de l’évolution et les origines des intoxications

Variable Fact. 1 Fact. 2 Fact. 3 Fact. 4 Fact. 5 Fact. 6 Fact. 7 Fact. 8

Bamako 0,660662 0,743024 0,014493 - 0,026529 - 0,019602 - 0,007334 - 0,010102 0,099937

Gao - 0,060360 - 0,263868 - 0,054677 0,204606 0,741880 - 0,478030 - 0,152049 0,282594

Kati - 0,063181 - 0,207078 - 0,052939 0,139467 0,312209 0,875181 0,164669 0,200850

Kayes - 0,153894 - 0,465297 - 0,400510 - 0,714322 - 0,185718 - 0,057369 0,053635 0,220211

Mopti - 0,087875 - 0,369722 - 0,105577 0,639052 - 0,565062 - 0,112868 0,095861 0,307939

Ségou - 0,394872 - 0,000011 - 0,565907 0,228883 0,108091 0,008636 0,101938 - 0,670289

Sikasso - 0,486623 - 0,304322 0,760966 - 0,093293 - 0,021291 - 0,012804 0,018564 - 0,286096

Toumbouctou - 0,007979 - 0,111355 - 0,006235 0,056625 0,091960 0,058731 0,964281 0,206268

Décès - 0,867050 0,445751 - 0,034404 - 0,017501 - 0,018612 - 0,005874 - 0,015798 0,217740

Favorable 0,867050 - 0,445751 0,034404 0,017501 0,018612 0,005874 0,015798 - 0,217740

1,0

décèsBamako

SégouSikasso

ToumbouctouKatiGaoMoptiKayes favorable

0,50,0

Fact2:15,20%

– 0,5– 1,0 – 1,0 – 0,5 0,0 0,5 1,0Fact 1 : 23,72 %

Figure 2 : Représentation de l’Analyse en Composantes Principalesde l’évolution et les origines des intoxications

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013364

T. Diallo, H. Hami, A. Maiga, et al.

D’autre part les raisons de cette sous-estimation sontdues au taux de fréquentation des structures sanitaires auMali, estimé à5,5 % [8]. Cette sous-fréquentation des struc-tures sanitaires est liée au pouvoir d’achat de la populationainsi qu’à l’attachement de la population à la médecinetraditionnelle.L’intoxication volontaire auMali répresente un problèmesocio-sanitaireavecun tauxde28 %.Nosrésultats semblentélevés par rapport à d’autres travaux effectués à travers lemonde,mais nous avons noté une similarité avec une étuderéalisée au Maroc (tableau VI).L’étude des caractéristiques des patients montre unelarge prédominance des femmes (74 %). Ce résultat estsimilaire à ceux de Hami et al. (2010) avec 62 % [12],Attazagharti et al. (2009) soit 68 % [13], ainsi queMégarbane et al. [14]. Cette prédominance est due auxtentatives de suicide et avortements clandestins.

À la lumière de nos résultats, la tranche d’âge 15-30 ansétait la plus touchée. En cette période transitoire (entreadolescence et adulte) de nombreux jeunes mènent desactivités à risque. Selon Hana 2012 [6], la forte prévalancede la tranche des adolescents et des adultes jeunes peutêtre due aux comportements déviants de ces derniers quise manifestent par un désir de tester ses limites et sesdoutes face à l’avenir, la société, ainsi que la mort.En cequi concerne le lieude résidencedes intoxiqués, nosrésultats montrent qu’ils résidaient majoritairement àBamako, soit 74 % des cas. Ceci est très cohérent car c’estla capitale du pays, elle est la plus peuplée et se caractérisepar divers brassages culturels. Par contre, dans nos régionsla vie de la société est plutôt traditionnelle avec une éduca-tion basée sur nos coutumes et mœurs qui sont autant defacteurs qui ne favorisent pas les déclarations des intoxi-cations volontaires.Dans notre étude, les médicaments étaient les plus incri-minés dans les intoxications avec 74,5 % des cas. Cela

Tableau IV : Facteurs de risque de l’évolution des cas d’intoxications volontaires au Mali, 2000-2010

Variables n Guérison Décès Khi-deux P RR IC 95 %

Âge

Enfant ≤ 15 ans 84 82 2 5,79 0,01 (S) 0,20 0,05-0,85

Adulte > 15 ans 793 709 84

Sexe

Féminin 644 592 52 8,21 0,004 (HS) 1,9 1,22-3,08

Masculin 233 199 34

Origine

Région 236 188 48 40,50 0,0001 (HS) 4,05 2,56-6,39

Capitale 641 603 38

n : Nombre de cas, Si p > 0,05 : liaison non significative ; 0,01 < p ≤ 0,05 : liaison significative (à 5 %) ; 0,001 < p ≤ 0,01 : liaison très significative (à 1 %), RR : RisqueRelatif, IC : Intervalle de Confiance.

Tableau V : Létalité spécifique en fonction des produits utilisés encas d’intoxications volontaires au Mali, 2000-2010

Produits Nombre dedécès

Nombrede cas

d’intoxication

Létalitéspécifique

Médicaments 45 649 6,9

Produits Industriels etMénagers 20 147 13,6

Drogue 10 45 22,2

Inconnus 4 13 30,8

Monoxyde de carbone 4 6 66,7

Pesticides 2 21 9,5

Plantes médicinales 1 1 100

Tableau VI : Étude comparative de notre série avec d’autres études

Lieu Intoxicationsaccidentelles

Intoxicationsvolontaires Auteurs

Mali 72 28 Notre série

Maroc 73,6 26,4 L. Ouammi (2009)[3]

France 82,5 15,7 A. Villa (2006)[5]

Suisse 77,3 21,4 H. Kupferschmidt (2007)[9]

Belgique 78,3 11,7 M. Mostin (2010)[10]

Québec 70,6 15,6 G. Lebel[4]

Australie 78 11 D. MacLeod(2007)[11]

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013 365

ÉPIDÉMIOLOGIE DES INTOXICATIONS VOLONTAIRES AU MALI

s’explique par la facilité d’obtention et de consommationdes médicaments dans notre société à travers la vente illi-cite des médicaments.Cette étude rapporte qu’au Mali contrairement à beau-coup de pays, le bleu de méthylène, le savon, le colorant deteinture textile sont utilisés pour les avortementsclandestins.La poudre de pile électrique, l’eau de javel, le pétrolelampant, la soude caustique, le grésil désinfectant, le dissol-vant sont utilisés pour les tentatives suicidaires.Par ailleurs, au Maroc les médicaments constituent ladeuxièmecause d’intoxication avec 23 %dont près de52 %des cas sont volontaires [15].En analysant les circonstances d’intoxication, on obtientque les intoxications suicidaires étaient majoritaires avec62,8 % des cas. Ce phénomène méconnu par la sociétémalienne est très probablement dû aux rencontres descivilisations à travers la télévision, l’internet...Selon Hana (2012), les tentatives suicidaires et lessuicides peuvent être dus entre autres à l’échec scolaire,aux conflits familiaux ou encore à des difficultés socialesainsi qu’à des troubles psychiques. [6]Ce problèmea été signalépar Saviuc et al. (1999), l’intoxi-cation médicamenteuse représente 13 % des causes desuicide (dont 8 % chez les hommes contre 24 % chez lesfemmes) et 90 % des tentatives de suicide [16].Les avortements clandestins représentaient 29,4 % desmotifs d’intoxications volontaires, ils sont pratiqués auMaliafin d’éviter la naissance d’un enfant illégitime, source dehonte et de déshonneur pour la femme et sa famille. Ils sonteffectués en général dans des endroits non médicalisés etsouvent par des personnes non qualifiées, utilisant desproduits divers, ce qui entraîne des complications graves etparfoismortelles. Ce problèmea étédéjà signalépar l’Orga-nisation Mondiale de la Santé [17] selon laquelle 44 % desfemmes, qui meurent chaque année dans le monde, suite àun avortement clandestin non médicalisé, sont africaines,soit 300000 femmes.Durant notre séjour dans les différentes structures sani-taires, nous avons constaté l’inexistence d’analyse toxicolo-gique et la rareté des traitements antidotiques (4 %), desexamens complémentaires (4 %) ainsi que les analysesbiologiques (6 %). Ces insuffisances peuvent être sourcesde difficultés dans la prise en charge des intoxications. Cecis’explique par l’absence d’un laboratoire de toxicologiespécialisé et d’un Centre Anti poison.Grâce à ses services d’expertises toxicologiques (réponsetéléphonique, analyses toxicologiques ), un Centre Antipoison permet de diminuer considérablement le taux demorbiditéetdemortalité liéesaux intoxicationsdansunpays.

Le risque élevé de décès des femmes enceintes et dansles différentes régions s’explique entre autres par des avor-tements non médicalisés pour les unes et pour les autrespar une meilleure prise en charge dans les CHU et lescentres de référence de la capitale par rapport aux régions.Dans notre étude, l’évolution était défavorable chez86 patients, soit 9,8 %des cas sur 877 patients. Nous avonsenregistré plus de décès avec les intoxications volontairesqu’avec les intoxications accidentelles. Ceci reste logiquepuisqu’elles concernent des actes mortels, et le refus desvictimes de recourir au traitement, sauf en cas de compli-cation grave.Cette étude nous a permis de montrer que les intoxica-tions volontaires existent dans notre pays et sont parfoisfatales. Leur prise en charge nécessite des soins médicauxd’urgence guidés par des connaissances toxicologiquesfiables.Cependant, la sensibilisation du public sur le danger d’in-toxication volontaire et la formation des professionnelssanitaires sur la prise en charge thérapeutique pourrontdiminuer l’ampleur du problème.Aucun conflit d’intérêts déclaré

RemerciementsNous tenons à remercier toutes les institutions et personnesqui ont participé à la réalisation de ce travail. Un grandhommage enfin aux différents directeurs des 15 structuressanitaires pour la constante conviction et le dévouement aveclesquels ils ont contribué à ce travail.

Références

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Santé publique volume 25 / N° 3 - mai-juin 2013366

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