39
Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique (PAVM) Dr Balick-Weber Claude-Charles Réanimation médicale CHRU Bordeaux

Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique (PAVM) · Le lavage broncho alvéolaire sous fibroscopie: ... Selon le Canadian Critical ... réadaptation rapide de l’antibiothérapie

Embed Size (px)

Citation preview

Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique (PAVM)

Dr Balick-Weber Claude-CharlesRéanimation médicale CHRU

Bordeaux

définition

Pneumopathie apparaissant au moins 48 heures après l’intubation et la mise sous ventilation mécanique.

Épidémiologie (1)

Pathologie fréquente en réanimation.

Retrouvé

chez 8 à

28% des patients bénéficiant d’une ventilation invasive.

Selon les facteurs de risques du patients, l’intubation et la mise sous ventilation mécanique multiplie le risque de pneumopathie de 3 à

21.

Épidémiologie (2)

Le risque de PAVM augmente avec la durée de la ventilation, de 5 % pour les patients ventilés 1 jours à

69 % pour les patients ventilés plus de 30 jours.

Épidémiologie (3)•

Mortalité

très élevée: 24 à

50 % pouvant monter jusqu’à

71 % chez des patients avec des risques de mortalité élevé. L’existence d’une PAVM multiplie le risque de

décès du patients par 2 à

10.

J Chastre, J Y Fagon et al. State of the Art. Ventilator-associated

pneumonia. Am J Respi

Crit

Care Med. 2002

Épidémiologie bactérienne (1)

principalement des bacilles grams négatifs et du staphylocoque aureus.

Risques accru d’infections à: –

Haemophilus

influenzae,Moraxella

catarrhalis

streptocoque pneumoniae

si patients BPCO.–

Pseudomonas

aeruginosa

et Staphylocoque

aureus si fibrose pulmonaire.–

Staphylocoque aureus si patients traumatisé

et/ou neurologique.

Épidémiologie bactérienne (2)

Différence entre:–

Les PAVM précoces (<7 jours de ventilation) :•

Haemophilus

influenzae.

Streptocoque pneumoniae.•

Staphylocoque méti

sensible.

Les PAVM tardives (>7 jours de ventilations) :•

Pseudomonas

aeruginosa.

Acinetobacter.•

Staphylcoque

aureus méti

résistant.

BGN multi résistants.

Épidémiologie bactérienne (3)

J Chastre, J Y Fagon et al. State of the Art. Ventilator-

associated

pneumonia. Am J Respi

Crit

Care Med. 2002

J Chastre, M Wolff, J Y Fagon et al.Comparison

of 8 vs 15 days

of antibiotic

therapy

for ventilator-

associated

pneumonia

in adult. JAMA, novembre 2003.

Facteurs de risques de PAVM

J Chastre, J Y Fagon et al. State of the Art. Ventilator-associated

pneumonia. Am J Respi

Crit

Care Med. 2002

Prévention des PAVM•

Hygiène +++

Position proclive, limiter les déplacements du patient.

Limiter la durée de la sédation et de la ventilation invasive.

Limiter les réintubations.

Éviter d’augmenter le pH gastrique. Le Sucralfate diminuerait le risque de colonisation gastrique et de

PAVM par rapport aux antiacides et aux anti-H2. sans augmenter le risque de complication grave liée à

un

ulcère gastrique. (Très discuté)

La décontamination digestive par une antibiothérapie initiale pourrait diminuer le nombre de PAVM et diminuer la mortalité

d’environs 3 %

SDD: céfotaxime

IV avec amphotéricine

B, tobramycine et colimycine

en topique pendant une durée de 4

jours.–

SOD application en oropharyngé

de la même solution

bactéricide

«

Chez l’adulte, il faut probablement recommander la décontamination digestive sélective (DDS) associée à

une antibiothérapie

systémique. Cependant, sa mise en oeuvre nécessite encore d’en préciser les modalités (choix et posologies des molécules, durées de la DDS et de l’antibiothérapie) et la population cible. Le recours à

cette stratégie impose une surveillance renforcée de l’écologie

bactérienne du service. Il ne faut probablement pas recommander son utilisation dans les unités à

forte prévalence de

staphylocoques résistant à

la méthicilline

ou entérocoques résistant à

la vancomycine. L’impact à

long terme de cette

stratégie sur l’écologie bactérienne nécessite encore d’être évaluée.

»

Diagnostic (1)

Le Gold Standard: histologie du poumon atteint:• Foyers constitués de PNN dans les bronchioles et

les alvéoles adjacents.• Invasif++, difficile à réaliser en pratique clinique.

Diagnostic clinique ?

Diagnostic difficile à

réaliser cliniquement.

Pris isolément, les critères cliniques manquent de sensibilité

et de spécificité.

Pile ou face ?

M Komplas. Does

this

patient have vantilator-associated

pneumonia? JAMA 2007.

La solution: associer les critères cliniques:le CPI score

M Komplas. Does

this

patient have ventilator-associated

pneumonia? JAMA 2007.

Bronchoaspiration

La limite de significativité

est à

106

bactéries/ml

Peu sensible et peu spécifique.

Plutôt une image de la colonisation trachéobronchique

Ça ne suffit pas.

Autre techniques peu invasives

Mini LBA et prélèvement distal protégé

à

l’aveugle.

Plus spécifique, pas forcément plus sensible.

Limite significativité

du mini-LBA: 10 4 bactéries/ml

Limite significativité

du prélèvement distal protégé: 10³

bactéries/ml

Plus une

image de ce

qui se passe

réellement

dans

l’alvéole.

Pas trés

sensible cela

ne va

pas forcément

sont

les bactéries.

Techniques invasives•

Le lavage broncho alvéolaire sous fibroscopie: seuil de significativité

à

10 4

bactéries/ml.

Prélèvement par brosse protégée sous fibroscopie: seuil de significativité

de 10³

bactéries/ml.

Très sensible et surtout très spécifique.

Permet de prélever dans la zone du poumon atteinte par la pneumopathie ce qui augmente la sensibilité

du prélèvement.

Risque de complications surtout si patient instable: saignements, désaturations, bradycardie…

M Komplas. Does

this

patient have ventilator-associated

pneumonia? JAMA 2007.

Type de prélèvements Sensibilité m±ds (extrêmes)

Spécificité m±ds (extrêmes)

Aspiration

trachéale

qualitative

(57%-88%) (14%-33%)

Aspiration

trachéale

quantitative ≥106

76±9% (38%-82%)

75±28% (72%-85%)

Echantillonnage distal

non

fibroscopique

PDP, mini-

LBA(≥103)

(63%-100%) (66%-96%)

BTP

sous fibroscopie

≥103 66±19% (33%-100%)

90±15% (50%-100%)

LBA

sous fibroscopie≥104 73±18% (42%-93%)

82±19% (45%-100%)

texte de la SFAR: pneumopathie acquise sous ventilation :publié en 2009.

1. Guidelines for the management of adults with hospital-acquired, ventilator-associated, and healthcare-associated pneumonia. Am J Respir Crit Care Med. 2005 ; 171:388-416. 2. Francioli P, Chastre J, Langer M, et al. Ventilator-associated pneumonia-Understanding epidemiology and pathogenesis to guide prevention and empiric therapy. Clin Microbiol Infect 1997 ; 3:S61-76

Les prélèvements invasifs sont plus sensibles et plus spécifiques mais aussi plus risqués:

Que faut-il faire ?

La clinique est souvent insuffisante et les méthodes non invasives manquent de sensibilité

et de spécificité.

Pas de différence de mortalité.•

Pas de différence notable de consommation antibiotique.

Mais–

Exclusion des patients immunodéprimés

Exclusion de tout patient avec des facteurs de risques de BMR

Difficile de savoir quelle est la meilleur approche à

avoir: invasive ou non invasive ?

Selon Fagon et Chastre

l’utilisation de la méthode invasive par LBA permet de diminuer la consommation d’antibiotique et de réadapter rapidement.

Selon le Canadian Critical

Care Trial Group le type de méthode diagnostic ne change ni la mortalité

ni la consommation antibiotique si

réadaptation rapide de l’antibiothérapie.

La prise en charge invasive permet:

de diminuer la consommation totale antibiotique

de diminuer la mortalité

globale

Pas de réponse claire: «

The ultimate

choice

of

strategy used

to diagnose

VAP will be

dependent

on

consideration

of

local expertise

and

availability

of

personnel

to

perform the procedure,

»

Taux différents de germes réellement ou potentiellement BMR:

ce ne sont pas les mêmes patients

en France si on se tient à

ce que dit la SFAR c’est la méthode invasive qui semble la plus intéressante:

«

En dépit des controverses, la stratégie «

invasive

» avec prélèvements sous fibroscopie (LBA, BTP,

combicath) est supérieure en terme de qualité

de l’antibiothérapie (moins d’antibiothérapie initiale, réduction de la consommation d’antibiotiques) et permet de diagnostiquer plus fréquemment des infections extra-pulmonaires.

»

texte de la SFAR: pneumopathie acquise sous ventilation publié en 2009.

traitement•

Traitement antibiotique, il faut:–

Taper juste :

Taper vite (surtout si existence d’un sepsis

sévère ou choc septique)

J Chastre, J Y FAGON et al. State of the Art. Ventilator-

associated

pneumonia. Am J Respi

Crit

Care Med. 2002

A Kumar, D Roberts et al.

Duration of hypotension before initiation of effective antimicro

therapy is the critical determinant of survival in human septic shock.Crit

Care Med. 2006.