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Prise en charge des pneumonies
DIU Thérapeutiques anti-infectieuses
Grenoble 24 Mars 2021
-
Mathieu Blot, MD, PhD
MCU-PH, Département de Maladies Infectieuses, DIJON
Center for Experimental and Molecular Medicine, AMSTERDAM
Définition(s) clinico-radiologique
• Pas de définition consensuelle!
1. infection aigue du parenchyme pulmonaire < 1 sem? < 3 sem?
2. symptômes et signes d’infection aigue des voies respiratoires bassesToux, crachats productifs
Dyspnée, respiration sifflante
Douleur thoracique
Fièvre et/ou frissons
3. infiltrat pulmonaire radiologiqueBartlett CID 2000Mandell. CID 2007Levy ML. Prim Care Respir J. 2010
Définition et physiopathologie
Ramirez JA
Vue macro/micro: exemple de la pneumopathie à pneumocoque
Alvéoles fines, absence d’infiltrat cellulaire Infiltrat massif, hémorragie alvéolaire
Poumon normal Pneumopathie grave extensivePneumopathie
Alvéoles infiltrées (PNN, œdème)
NécrotiqueHépatisation
Pneumonie Vascularite septique
Absence d’infection Pneumopathie
Infiltrat cellulaire des couches endothéliales-> évolution vers la thrombose intravasculaire-> Artères: ischémie pulmonaire, veines: EP
D’autres dénominations…
• Selon l’agent microbien• Bactérienne; Atypique? (terme incorrectement utilisé)• Fongique• Virale• Co-infections+++
• Selon le site• Broncho-pneumopathie• Trachéo-broncho…• Pleuro-pneumopathie
• Selon l’acquisition• Communautaire• Associée aux soins (terme abandonné)• Acquise à l’hôpital (= nosocomiale)• Acquise sous ventilation (=nosocomiale en réanimation)
• Selon la présentation radiologique?• Interstitielle• Alvéolaire, lobaire..
• Selon le terrain • Immunodépression• risque d’inhalation…
• ….
Un véritable fardeau humain (et financier)
• 1ere cause de décès d’origine infectieuse dans le monde,
• 4ème cause toutes causes confondues
WHO
• Incidence
1,7-11,6 cas pour 1000 personnes par an
• Mortalité
35 décès / 100 000 personnes par an
2,5 Millions de décès/an
• Cout
Ex: pneumonie à pneumocoque (Etude Pneumocost) 7300 euros (hospitalisation)
+ 1200 euros (suivi)
Welte T. Thorax 2012GBD 2017. Lancet 2018Saba G. Eur J Health Econ 2018
Impact sur la survie à plus long terme
Eurich DT, AJRCCM 2015
Sujets contrôles sans pneumopathieAjusté sur l’âge et le sexeN=29 402
Patients ayant présenté une pneumopathieN=6078
Patients hospitalisés pour unePAC (n=388 406)
Ce qui pèse le plus: l'âge+++
Ewig. Thorax 2008Torres A. Thorax 2013Weir CMI 2015
↗ incidence ↗ mortalité↗ risque cumulatif
avec les comorbidités
80% des décès liés aux pneumonies > 65 ans
Facteurs de risque de pneumonie
Torres A. Thorax 2013
(de loin le plus important de tous)
∆ une multitude de déficit immunitaires différents ….De sévérité différente… ne prédisposant pas à tous les pathogènes respiratoires:
-> Asplénie, hypocomplémentémie, hypogammaglobulinémie: pneumocoque, Haemophilus influenzae-> …
= la plus fréquemment retrouvée
Etiologies des PAC en Europe
Welte Thorax 2012Torres A. Eur J Clin Microbiol Inf Dis 2014
Pneumocoque 12 - 85%
La plupart des pneumonies non documentées
Virus peu représentés (mais études anciennes, virus peu recherchés)
Jain, NEJM 2015
Etudes plus récentes: virus plus fréquemment retrouvés
• Adultes hospitalisés pour une PAC
• Oui… mais nous savons désormais mieux rechercher les virus (avènement de la PCR)
• Mais nous ne sommes pas meilleur pour rechercher les bactéries (sous diagnostiquées)
• Co-infections virales/bactériennes?
Saisonnalité des pneumonies: rôle des virus respiratoires
Jain, NEJM 2015
Pneu
moco
ccus
Influ
enza
RSV
0
10000
20000
30000
400000
420000
440000
460000
480000
500000
Death
s
adults > 70 years
GBD 2016. Lancet Inf Dis 2018
20 x
Mais finalement, qui est le plus responsable de la mortalité?
« Si la grippe condamne, l'infection secondaire exécute … » L. Cruveilhier. Annales de l'institut Pasteur, 1919
Les virus respiratoires compromettent notre immunité et favorisent:
Blot M. Med Mal Inf 2019Van de Veerdonk FL. AJRCCM 2017
Surinfections bactériennes> 80% dans les series autopsiques
(grippe)
Autres infections opportunistesAspergillose pulmonaire…
Hers. Lancet 1958Morens DM. JID 2009McCullers. Nat Rev Microb 2014
Prise en charge d’une pneumonie
1. Apprécier la gravité
2. Faire un bon diagnostic (clinique + radiologique)
3. Démarche étiologique
4. Antibiothérapie
5. Support et autres traitements
1. Gravité
2. Complication
3. Contexte particulier
4. Fdr de mortalitéAge > 65 ans+++
1. Arbre décisionnel
Recommandations AFFSAPS/SPILF/SPLF 2010
1. Scores pronostiques: score de FINE (Pneumonia Severity Index)
• Basés sur des critères cliniques et de comorbidités
Stade Points Mortalité Orientation
I Absence de facteurs ≈0,2% Ambulatoire
II ≤70 ≈0,6% Ambulatoire
III 71-90 ≈3% +/- Hospitalisation brève
IV 91-130 ≈8% Hospitalisation
V >130 ≈30% Hospitalisation
Un des scores les mieux validés, Le meilleur prédicteur de mortalité,mais nombreuses variables (Age, sexe, antécédents, signes cliniques, examens paracliniques)…
Fine MJ NEJM 1997
1. D’autres scores pronostics: CRB, CRB65, quickSOFA, mSOFA6874 patients avec une PAC
Ranzani. AJRCCM 2017
CRB65:Confusion Respiratory rate ≥ 30 c/minBP: syst < 90 ou diast ≤ 60 mmHgAge ≥ 65 y
Ambulatoire Hospitalisation
CRB ou CRB65: Utilisable en ville 0 = PEC ambulatoire possible
Au final:PSI = le plus performant, mais complexe
(pour les études?)
CRB65, qSOFA = simples +++
• Ne doivent pas remettre en cause le « bon sens clinique »
• Prédiction des patients qui vont décéder
≠ identifier les patients qui vont nécessiter des soins de support
1. Limites de ces scores
Apprécier la gravité / prédire le devenir
Scores pronostics??
1. NEWS (National Early Warning Score)-2
Prédire la détérioration clinique
1. Critères d’admission en réanimation (ATS/IDSA 2007, repris par les recommandations américaines de 2019)
Metlay. AJRCCM 2019
Soit 3 des 9 critères mineurs
Fréquence respiratoire ≥ 30/min Leucopénie < 4000/mm3
PaO2/FiO2 ≤ 250 Thrombopénie < 100 000/mm3
Atteinte multilobaire Hypothermie < 36°C
Confusion/désorientation Hypotension nécessitant un remplissage
Urémie (≥7 mmol/L)
Soit 1 des 2 critères majeurs
Choc septique nécessitant des vasopresseurs
Insuffisance respiratoire aigue nécessitant une intubation
1. De quoi meurt-on au cours de la PAC?
Garcia-Vidal. ERJ 2008
Cause de décès Décès précoce (<48h)1/3
Décès tardif2/3
Détresse respiratoire 67% 50%
Choc septique/défaillance multi-organe
25% 17%
Insuffisance cardiaque/arythmie
7% 12%
Infection nosocomiale 6%
Autre 1% 16%
Conséquences du SEPSIS
Rôle des COMORBIDITES
Cohorte de 2457 patients (PAC hospitalisée)
2. Poser un bon diagnostic de pneumopathieDiagnostic clinique … mais aussi radiologique!!
• Imagerie thoracique systématique (PAC ambulatoire ou hospitalisée)
• Radiographie thoracique (en 1ere intention?)• Variabilité inter-observateur
• Dépiste les complications (atélectasie, abcès…)
• Diagnostic alternatif ou associé (cancer, tuberculose…)
319 patients avec une PAC suspectée cliniquement
Claessens et al. AJRCCM 2015Upchurch CP. Chest 2018
1/3
Rx Thorax + TDM thoracique (gold standard)
1/3 1/3
Rx Thorax = infiltratTDM = 0
Rx Thorax = 0TDM = infiltrat
Rx Thorax = infiltratTDM = infiltrat
2. Diagnostic radiologiquePerformance médiocre de la radiographie thoracique
1. Immunodépression++++
2. Incertitude -> diagnostique ->
-> contexte évocateur TB, EP, PHS, Cancer….
3. Echec de traitement
4. Recherche d’une complication (abcès, ep pleural)
Loubet P. CMI 2020
17% 88%
2. Place du scanner
Sensibilité 73%Spécificité 89%
EmpyemeQui nécessite un drainage
Abcès pulmonaireIntérêt du scanner: diagnostic + et suivi de la guérison
2. Place de l’échographie pulmonaire?
Mojoli F. AJRCCM 2019
Diagnostic +-> consolidation pulmonaire
(bronchogramme)
Diagnostic des complications-> épanchements pleuraux
-> adhérences au sein d’une pleurésie purulente
Scanner (ultra) low-dose Echographie (No-dose)
• Sensibilité 80-90%
• Spécificité 70-90%
2. Aux urgences: scanner (ultra) low dose ou échographie?
Ultra low dose Protocole classique
=
3 Rx thorax
=
120 Rx thorax
Ludes Press Med 2016; Messerli M. 2017; Hata Medicine 2019
Reissing. Chest 2012Bourcier Am J Emerg Med 2014Nazerian. Am J Emerg Med 2015Llamas-Álvarez. Chest 2015
3. Quel bilan étiologique?
• L’imagerie est elle discriminante?
• Bilan biologique
• Bilan microbiologique: quels examens, pour quels patients?
Cas n°1
Antigénurie pneumocoque +ATP: pneumocoqueNasopharynx: PCR+ Grippe A
• Mr V. 77 ans, février 2020
• Tabac actif, BPCO
• Toux puis dyspnée d’apparition rapide depuis 3 jours
• Détresse respiratoire fébrile
Cas n°2
• Mr C. 61 ans
• IDM il y a 8 ans (stents)
• SAOS, tabac sevré
• OH chronique
• Détresse respiratoire fébrile
• Diarrhée, creat 170, CRP 424, PCT 49
Antigénurie légionelle +
A l’admission
15/07Lors de l’IOT
• Jeune femme 18 ans
• Obésité
• Tabac
• Dyspnée progressive sur 1 semaine
• Transfert en réanimation pour détresse respiratoire
Cas n°3
ATP Filmarray + Mycoplasma pneumoniae
Buda AJRCCM 2021
-> pas de discrimination claire selon l’agent microbiologique
Pas toujours si simple!
Bellew S. CID 2019Andreo. Eur J Clin Inf Dis 2009Kohler J Clin Microb 1984Sopena Eur J Clin Inf Dis 2002
3. Antigénuries, en pratique!
-> Simple, résultat rapide
-> Fréquence de positivité très faible
-> Bénéfice?
Antigénurie pneumocoque
-> Spécificité 94-99% (mauvaise chez l’enfant)
-> Durée de positivité: 20% > 2 mois après l’épisode
-> Pneumocoque toujours couvert par l’antibiothérapie probabiliste: intérêt?
Antigénurie Légionnelle
-> Intérêt si contexte évocateur ou PAC grave
-> Sensibilité 70-90%, Spécificité 99%, si Lp sérogroupe 1
-> Positivité < 2 mois, mais parfois plus prolongée chez les immunodéprimés
AgU SP = seulement si graveAgU LP = si contexte évocateur ou grave
3. Hémocultures
Toutes PAC, positivité 0-14% (revue systématique 15 études)
1. Pneumocoque 50 à 91% des pathogènes retrouvésPénicilline résistant dans 0 à 20% des cas
2. Staph aureus 3 à 23%
Impact très limité sur l’adaptation de l’antibiothérapie
- Résistance -> adaptation 0-1% des cas (7% si hémoc+)
- Désescalade -> 0-3% des cas (30% si hémoc +)
Afshar N. J Hosp Med 2009Campbell Chest 2003
Afshar N. J Hosp Med 2009
3. Hémocultures: facteurs prédictifs de positivité
25000 patients avec une PAC
Hépatopathie
GRAVITE++
Metersky ML. AJRCCM 2003
3. La qualité des prélèvements conditionne la performance des tests
• Coloration de Gram des crachats: revue systématique • 23 études, 4533 patients
• En cas de crachat de bonne qualité
• Identification d’un pathogène bactérien• 73% (26-96) si crachat de bonne qualité• 36% (22-53) pour toute qualité confondue
Ogawa H. CID 2019
S. pneumoniae Haemophilus Influenzae
Sensibilité 69% 76%
Spécificité 91% 97%
ECBC
Contamination salive > 50%
Rinçage de la bouche à l’eau+
Effort de toux +/- induit (kiné…)+++
Evaluation biologique de la qualité:
C épithéliales Leucocytes Interprétation Culture
> 25 < 25 salivaire non
< 25 > 25 douteux oui
< 25 > 25 purulent oui
Prélèvements profonds
+ Seuil bactériologique ≥ 107 UFC/ml
Seuil adapté au risque de contamination pour chaque examen
ATP ≥ 105 UFC/ml
LBA ≥ 104 UFC/ml
Prélèvement distal protégé ≥ 103 UFC/ml
flore respiratoire
3. Recherches spécifiques <-> appelez votre microbiologiste préféré(e)++++
PCR spécifiques (Nocardia, BK, Aspergillus, PCP) -> attention à l’interprétation : colonisation?
Legionella -> immunofluorescence + milieux spécifique
Nocardia, actinomyces -> culture prolongée
Aspergillus -> examen mycologique
Pneumocystis jirovecii -> IF + PCR
Mycobactéries -> direct + culture en milieu spécifique
…..
Ecouvillons Nez/Pharynx++++
Aspiration nasopharyngée,
ATP, LBA
Chartrand C. Ann Int Med 2017
Sensibilité virus A/B Spécificité Avantages/Inconvénients
Tests de diagnostic rapide 50%> 98%
Rapide mais n’élimine pas si -
PCR 95% Précision/cout plus élevé
CABINET+++
3. Diagnostic des virus respiratoires
Importance de la qualité du prélèvement+++++
Bellew S. CID 2019SPILF 2010
3. Diagnostic microbiologiquela bonne pratique
Hopital
En USI/réa
HémoculturesECBC
PCR virus respiratoires(si période épidémique)
+/- AgU Lp1*
Idem +AgU Lp1 + Sp
+/- ATP (si intubé)Ambulatoire
Aucun(PCR SARS-CoV-2 / tests antigéniques
<-> situation épidémique)
* Lp1 = Antigéne urinaire Legionella pneumophila sérogroupe 1 (à réaliser si tableau évocateur)
Discrimination « virale pure » vs. Bactérien/co-infection?Un véritable challenge!!
PCR nasopharyngée + Influenza B
VIRALE PURE? CO-INFECTION VIRALE/BACT ?
Fièvre+ toux, dyspnée
Gadsby et al CID 2016
PCR Multiplex nvelle génération (VIRUS + BACTERIES)
PAC confirmées radiologiquementAvec crachats de bonne qualité ou aspirations endotrachéales
(n=323)
Analyses de routine
Détection d’un pathogène
39 % 87 %
Bactérie 32 % 81 %
Virus 30 % (82% = co-infection!)
3. PCR Multiplex « bactéries + virus » : utile?
Pourrait être utile, mais seulement si prélèvement proximal de bonne qualité!!!
3. Procalcitonine?
• PAC grave: l’antibiothérapie ne pourra jamais être guidée par un seul biomarqueur
• PAC non graves? • Cutoff ≤ 0,1 ug/L => viral?
• ≥ 0,25 ug/L => bactérienne
• En cas d’incertitude?• En vrai vie, ne permet pas de réduire les initiations et
durées d’ATBie
Metlay AJRCCM 2019
Infections respiratoires non graves (50% hospitalisées)
Incertitude antibiothérapieStratégies
PCT (n=826) Usual Care (n=830)
Moy = 4,2 ±5,8 jours
Moy = 4,3 ±5,6 jours
p=0,87
Un biomarqueur ne dois jamais remplacer le bon sens clinique
Huang NEJM 2018
1939 PAC (CAPO study)
3. Des signes prédictifs de légionellose?
37 (1,9%)Légionelloses
594 (29%)autres causes
1343 (69%)sans étiologie
Comparaison Légionelloses (37) vs autres (1902)-> 6 variables associées à la légionellose-> score prédictif (0-6 items)
AUC of 0.91 (95% CI, 0.87-
0.94).≥ 4 items Sp>92%, Se<30%
Aubitz S. Am J Med 2014
4. Traitement des pneumopathies
Shindo Y. Lancet Inf Dis 2015
Diminution de la mortalité en cas d’antibiothérapie:
1) précoce 2) appropriée
Cohorte 18 209 CAP↘ mortalité J30 si ATB administrés < 4h après l’admission
aOR 0.85 (IC95% [0.76-0.95])
Houck. Arch Int Med 2004
Et
Recommandations: PAC ambulatoire
Sujet jeune sans comorbidités
Amoxicilline+++
Macrolide
Si suspicion de bactérie « atypique »:
1ère intention => Pneumocoque!! Echec à 48-72h
Macrolide
AmoxicillineOu pristinamycine
Sujet âgé ou avec comorbidités
AugmentinOu Ceftriaxone
Hospitalisation
La cible = pneumocoque
98% des souches invasives sensibles à l’amoxicilline
Centre National de Référence du Pneumocoque –2018
100% sensibles à la pristinamycine∆ 76% sensibles à l’érythromycine-> pas de monothérapie macrolide en probabiliste d’une PAC
Choix des sérotypes vaccinaux = sérotypes virulents et résistantsImpact des stratégies (vaccinales/plan antibiotique) sur l’épidémiologie de la résistance
PAC hospitalisée
Amoxicilline
Début brutalFièvre, Dyspnée
Jeune sans comorbidités
Agé, comorbidités
AugmentinOu Céfotaxime
Ou FQAP
GRAVE/REA
C3G + MacrolideOu C3G + FQAP
Post Grippe
Pneumonie sévère: cas particuliers
B-lactamine anti-pyo(Tazocilline, Céfépime, Pénem…)
+ Amikacine+ Macrolide ou FQAP
Fdr Pseudomonas (DDB, ATCD exacerbation BPCO Pyo…)
Pneumonie gravissimenécrosante +/- post grippal
Suspicion Staph PVL+???
Multiples nodules
C3G + Linézolide*ou C3G + Glycopeptide + Clindamycine*
(ou Rifampicine*)
* Action anti-toxinique (PVL)
Activité anti-toxinique des antibiotiques
Hodille. Clin Microb Review 2017
↗ expression
↘ expression
Association d’un anti-toxinique pour limiter les effets pro-toxiniques des B-lactaminesEvidence surtout basée sur des données in-vitroAucun essai clinique disponible (trop compliqué à mener, incidence faible…)
Les co-infections virales/bactériennes, y penser si:
• Mesures barrières
• Oseltamivir 75 mg x 2 / jour
Période épidémique Symptomatologie Gravité
36% des PAC graves = recherche de virus +
Syndrome grippalContexte familial…
Choi AJRCCM 2012
Traitement de la légionellose
En médecine En USI
En probabiliste Légionelle confirmée
non grave GraveOu ID
Macrolide Macrolide ou FQAP + C3G
Macrolide Monothérapie FQ*(levofloxacine)
Ou Association de 2 (FQ, Macrolide, Rifamp; grade C)
Synthèse SPILF 2013*Supériorité FQ vs Macrolide (uniquement in vitro + modèle animal)
Azoulay. Intensive Care Med 2020
PAC sur terrain d’immunodépression
1) Histoire infectieuse du patient?+++
2) TDM thoracique systématique
3) +/- Prélèvements profonds +++
4) Chaque ID est ≠- VIH <-> pneumocystose
- Neutropénie <-> Aspergillose invasive
- Splénectomie/hypogammaglobulinémie/déficit en complément
<-> bactéries capsulées (pneumocoque++)
5) Sérologie VIH en urgence devant
- PAC grave avec sd interstitiel (PCP?)
Sur des critères cliniques?
L’utilisation de biomarqueurs?
Peut on réduire la durée d’antibiothérapie?
Pourquoi? Comment?
Durée d’ATB excessive-> 2/3 des patients -> chaque jour en trop = ↗ 5% du risque d’effets secondaires associés
Vaughn. Ann Intern Med 2019
Uranga et al. JAMA Intern Med 2016
PAC - PSI 4-5 = 40%
N=150 Control group
N=162Intervention group
STOP si1) T ≤ 37,8°C depuis 48h2) ≤ 1 signe d’instabilité
PAS < 90 mmHgFC > 100/minFR > 24/minSaO2 < 90%
STOP à la discrétion du
clinicien
5 jours d’antibiotiques
Succès clinique
day 1
0
day 3
0
0
20
40
60
80
100Control group
Intervention group
p = 0,18
p = 0,33
Clin
ical su
ccess (
%)
Durée antibiothérapie (jours)p<0,001
0
5
10
15Control group
Intervention groupIQR (10-11)
IQR (5-6,5)
Du
rée a
nti
bio
théra
pie
Schuetz et al. Lancet Inf Dis 2018Schuetz et al. Cochrane Database Syst Rev 2017
PCT pour guider l’initiation ou la durée du traitement ATB:- ↘ consommation d’ATB de 2,4 jours- ↘ effets secondaires liés aux ATB (16 vs 22%, p<0.0001)
Stratégie PCT ne fait pas mieux qu’une stratégie clinique?
Metlay JP et al AJRCCM 2019
Etudes en coursPTC (NCT01963442)
Evolution des recommandations: … le retour à la clinique!!!
Traitements associés?
Macrolides?
Nouveaux antibiotiques?
Stratégies non antibiotiques?
• Mortalité à J90
B-lactam monotherapy (9%)
B-lactam + Macrolide (11,1%)
Fluoroquinolone (8,8%)
Monothérapie B-lactamine
non inférieure
à une association avec un macrolide
Postma et al . NEJM 2015Williams DJ. JAMA Pediatr 2017
Intérêt de l’addition systématique d’un macrolide dans les PAC non graves?
Essai de non infériorité
PAC sans argument pour une Légionellose
Monothérapie β-lactamine
vs. bithérapie avec un macrolide
Garin. JAMA Int 2014
Nouveaux antibiotiques
• Lefamulin 5 jours vs Moxifloxacine 7 jours• Non infériorité• Essais LEAP I (File et al. CID 2019) + LEAP II (Alexander E. JAMA 2019)• Approuvé par la FDA
• Solithromycine 5 jours vs Moxifloxacine 7 jours• Non infériorité• Essai SOLITAIRE-ORAL (Barrera et al. Lancet Inf Dis 2016)
• Omadacycline vs Moxifloxacine (7 à 14 jours)• Non infériorité• Essai OPTIC (Stets et al. NEJM 2019)
PLEUROMUTILIN
MACROLIDE 4ème génération
CYCLINE
Intérêt des corticoïdes au cours de la PAC grave (hors COVID)?
• Plusieurs méta-analyses soutiennent un possible intérêt• Mais nombreux biais++++
• Critères de jugements critiquables
• 2 essais thérapeutiques en cours, donc attendons ….
Siemieniuk RA. Ann Intern 2015Wan. Chest 2016Stern A. Cochrane 2017Briel CID 2018Blot M. CMI 2017
Vaccination = le pilier de la PEC des pneumonies
Vaccin antigrippal Vaccin anti-pneumococcique
• Efficacité imparfaite (40-60%), mais un vaccin qui protège
• Faire une grippe en étant vacciné:• ↘ Pneumonies
• ↘ Hospitalisation (↘ 50%)
• ↘ Mortalité
Nichol et al. NEJM 2007Arriola C. CID 2017Ferdinands JM (HAIVEN) JID 2019
• Immunodéprimés +++
• Non immunodéprimés à risque:• insuffisance (respiratoire, cardiaque, rénale,
hépatique)
• BPCO, asthme sévère
• Diabète
• Brèche ostéo-méningée ou implant cochléaire
Bonten. CAPITA Study. NEJM 2015HCSP 2017
Cas n°4
• Mr C. 81 ans (ACFA)
• Retour d’une croisière sur le Nil le 16/02/20
• Syndrome grippal depuis le 11/02
• Cs son MT au retour-> Clamoxyl
• SAU le 21/02• Détresse respiratoire fébrile
• Optiflow
• Claforan + Rovamycine
• Recherche virus respi -
Infection à COVID-19 compliquée de SDRA=> Pneumopathie sévère d’origine virale
COVID-19 Ce que nous connaissions
Ce que nous avons appris
Ce que nous allons apprendre
COVID-19: ce que nous connaissions (exemple du modèle de la Grippe)
• Virus pandémique = • Population non immune
• ↗ formes symptomatiques • ↗ formes graves
• … des formes a(pauci)symptomatiques• Terrains prédisposants aux formes graves
(âge, obésité, métabolique…)
• SDRA • Surrisque de thromboses/EP• …avec une incidence supérieure
• Manifestations extra-respiratoiresHelms Intensiv Care Med 2020Gupta. Nat Med 2020Blot M. Rev Med Int 2019
Gupta. Nat Med 2020
Une physiopathologie différente?
COVID-19: généralisation du scanner thoracique
• Phénotype radiologique• Outil étiologique
• Dépistage des complications• EP
• Vers une utilisation plus large du scanner dans les pneumonies communautaires… ?
• -> Scanner low dose+++?
• Taux de co-infections à l’admission• Patients hospitalisés: 6,9%1
• Réanimation: 8,1%1
• Mais jusqu’à 28% de co-infections bactériennes2
• Mais prescriptions antibiotiques systématiques (72%)
• Sous estimation ?
• Non représentatif de l’ensemble du monde?
• Quel bilan étiologique réalisé?
COVID-19: co-infections?
1 Langford BJ. CMI 20202 Contou D. Ann Int Care 20203 Sieswerda E. CMI 2021
Nécessité de rationaliser les prescriptions-> Pneumopathie grave: OUI-> Patient hospitalisé: non systématique, réévaluation à 48h +/- arrêt
COVID long
• 50% ont au moins un symptôme (nouveau) persistant après 4 mois (asthénie, déclin cognitif, dyspnée…)
• Lésions pulmonaires persistantes (fibrose?)
• Physiopathologie ?• Prise en charge?
Convalescent plasma antibody
mAb therapyAntiviral drug
Cible 1: le virus
• Anticorps antiviral (anti-Spike)• Si précoce dans la maladie
• En association!
• Réduction de la charge virale
• Impact clinique à démontrer
Weinreich. NEJM 2021Joyner. NEJM 2021
• Lopinavir/ritonavir
• Interferon β1α
• Hydroxychloroquine
• Remdesivir
• Baricitinib…
Essais négatifs
Ader F. PreprintKalil NEJM 2021
Cible 2: la réponse immunitaire
• Anticorps anti-cytokines• Anti-IL6; IL6R
• Tocilizumab, Sarilumab…
• Plusieurs essais… résultats discordants…
Blot M. AJRCCM 2021Blot M. J Transl Med 2020
Anti-IL6
Placebo
non-COVID
-19
COVID
-19
10
100
1000
10000
100000
1000000 p = 0.0003
IL-6
(p
g/m
L)
• Est-ce qu’IL-6 est la bonne/meilleure cible?
REMAP-CAP. NEJM 2021 = essai positifStone NEJM 2020 = essai négatifRosas NEJM 2021 = essai négatifLescure FX. Lancet Respir Med 2021 = essai négatif
GM-CSF
non C
OV
ID-1
9
CO
VID
-19
0
200
400
600
800Student t Test p=0.015
Mann-Whitney U Test p=0.09
GM
-CS
F (
pg
/ml)
CXCL10
non C
OVID
-19
CO
VID
-19
100
1000
10000
100000
Student t Test p=0.74Mann-Whitney U Test p=0.04
CX
CL
10 (
pg/m
l)
IL-6
Tous
Ventilation Mécanique Oxygène Air ambiant
28-day mortality PLACEBO / DEXA
25.7% / 22.9%RR 0.83 (0.75-0.93)
41.4% / 29.3%RR 0.64 (0.51-0.81)
26.2% / 23.3%RR 0.82 (0.72-0.94)
14.0% / 17.8%RR 1.19 (0.92-1.55)
Recovery trial. NEJM 2021
Cible 3: prévention des thromboses?
• Stratégies anti-coagulantes et anti-agrégantes en cours d’évaluation-> Impact sur le devenir?
-> Survenue de complications hémorragiques?
Helms. ICM 2020
Cible 4: la vaccinationUne prouesse scientifique Une efficacité remarquable L’acceptation…
Polack FP. NEJM 2020
• Reste un véritable fardeau humain et financier• Evolution de la pandémie COVID-19?
• Tournant dans (la considération et) la PEC des pneumonies
• Bien évaluer: 1) gravité?, 2) sur quel terrain?
• Les challenges de demain• Meilleur diagnostic microbiologique (bactéries)• Implémenter la réduction des durées d’antibiothérapie• PAC sévère: immunomodulation? Prévention systématique des thromboses?• Optimiser la prévention / avènement de nouvelles stratégies vaccinales?
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Merci pour votre attention