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Prise en charge du paludisme DU Thérapeutiques anti-infectieuses de Grenoble 25 Mars 2021 Dr Fabrice Bruneel Service de Réanimation - Centre Hospitalier de Versailles Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines [email protected]

Prise en charge du paludisme - Infectiologie

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Page 1: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Prise en charge

du paludisme

DU Thérapeutiques anti-infectieuses de Grenoble

25 Mars 2021

Dr Fabrice Bruneel

Service de Réanimation - Centre Hospitalier de Versailles

Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines

[email protected]

Page 2: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

• Epidémiologie

• Physiopathologie

• Paludisme simple

• Paludisme grave

• Prévention

Page 3: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

229 millions de cas en 2019

409 000 décès dont 94% en Afrique

enfants < 5 ans (84%)

P. falciparum (99%)

Epidémiologie Au plan mondial , des bonnes nouvelles… mais

[WHO. World Malaria Reports 2020]

Page 4: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Situation

En

2015

Projection

Pour

2030

[Newby G et al. Lancet 2016;387:1775-84]

Page 5: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Epidémiologie En France et pays de non endémie : paludisme d’importation

France = 1er pays concerné

Environ 5500 cas/an

12 à 14% d’accès grave

Afrique sub saharienne : 98%

P. falciparum : 87%

[Malaria 2015. ECDC 2018] [Rapport annuel 2019 - CNR Paludisme]

Page 6: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Physiopathologie un bref survol…

Page 7: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

1-

2- -

3-4-

Le cycle parasitaire : un parasite, un hôte, un vecteur

Page 8: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Physiopathologie du paludisme grave : complexe et multifactorielle

Un élément central L’hématie parasitée

[V. Laurent, et al. Lettre de l’Infectiologue 2012 ; Tome XXVII : 222-26] [F. Gay et al. Rev Neurol 2012]

Page 9: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[F. Gay et al. Rev Neurol 2012]

Page 10: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Paludisme simple

[Revision 2007 of the 1999 Consensus Conference. Med Mal Infect 2008 ; 38 : 39-53 / 54-67 / 68-117] [Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 11: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Un message qui reste primordial

Tout symptôme évocateur de retour d’une zone impaludée :

*Est un paludisme jusqu’à preuve du contraire

*Doit avoir un diagnostic microbiologique

*Puis doit être traité rapidement

Page 12: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Conséquences

Toujours chercher

la notion d’un voyage

en zones tropicales

Les signes cliniques sont aspécifiques et inconstants

– Fièvre fréquente, isolée (20%), …mais aussi absente ou < 38°C

– Frissons (absents dans 50%)

– Troubles digestifs … peuvent être trompeurs

– Asthénie, myalgies, céphalées, « douleurs », toux

– A fortiori … signes de gravité

[Med Mal Infect 2008 ; 38 : 39-53 / 54-67 / 68-117]

Page 13: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Quels ex microbiologiques ?

• Frottis + GE OU Frottis + PCR

• En pratique l’association frottis + TDR Ag HRP-2 est une

alternative ; mais moins sensible… donc si résultat négatif ou

douteux, refaire à 12-24h… voire centre de référence (PCR)

• Le résultat doit être disponible en moins de 2 heures,

afin de débuter le traitement en urgence +++

• Ne pas oublier les hémocultures

Page 14: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Accès simple

1) Si tous les critères vérifiés : Traitement possible en ambulatoire

2) Si un seul critère non vérifié : Hospitalisation nécessaire

En pratique en France… quelques dérives… dans les 2 sens

Et des disparités de prise en charge entre les pays européens

[Med Mal Infect 2008 ; 38 : 39-53 / 54-67 / 68-117] [Askling HH, et al. Malar J 2012;11:328]

Page 15: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Traitement de l’accès simple

En 1

les ACT

Artemisinin

Combination

Therapy

En 2ème

ligne

En 3ème

ligne

[Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 16: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Définition

Paludisme grave d’importation Adaptation de la définition de l’OMS : les recommandations françaises

[Bruneel F et al. MMI 2020] [Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 17: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

• Diagnostic parasitologique positif avec présence de formes

asexuées de Plasmodium falciparum (plus rarement autres espèces)

• Et au moins un critère clinique ou biologique de gravité

Cas sévères possibles avec :

Plasmodium vivax [PLoS Med 2008.17;5(6):e128]

Plasmodium knowlesi [CID 2008;46(2):165-71]

Plasmodium malariae [EID 2009;15 n°5]

Plasmodium ovale [Malar J 2013;12:389]

Page 18: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[Bruneel F. Rev Neurol 2019]

Page 19: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Aspects cliniques

Page 20: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[Leopold SL et al. PLoS Med 2019]

• Six études

• 9040 patients

• 5635 enfants

• 3405 adultes

• 1980-2016

• Afrique-Asie

• A et Q iv

• Mortalité : 13%

En zones d’endémie

Page 21: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[Bruneel F et al. PLoS ONE 2010]

• 400 patients, période 2000-2006 => quinine iv

• Mortalité = 10,5% (n=42)

En zones non endémiques

Page 22: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[Laurent V et al. Slide Session P-568 / ICAAC septembre 2012]

400 accès graves 129 neuropaludisme (32%)

36 décès (28%)

Imagerie : 48%

Anormale : 34%

Page 23: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Autres critères de gravité ?

[Bruneel F et al. ICM 2016] [Bruneel F et al. PLoS ONE 2010]

Soluble Triggering Receptors

Expressed on Myeloid cells

Page 24: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Prise en charge

2010

2015

Management and prevention

of imported malaria.

Update of the 2007 French

clinical guidelines.

[Bruneel F et al. MMI 2020] [Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 25: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Critères d’admission

en réanimation

Very Severe

Malaria

Less Severe

Malaria

Page 26: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Hospitalisation en unité « lourde » Very severe malaria

• coma (score de Glasgow < 11)

• convulsions répétées

• toute défaillance respiratoire

• toute défaillance cardio-circulatoire

• acidose métabo et/ou hyperlactatémie

• hémorragie grave

• insuffisance rénale imposant l’EER

• hyperparasitémie isolée > 15%

[Bruneel F et al. Med Mal Infect 2020]

Page 27: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Hospitalisation en USC Less severe malaria

Les patients moins sévères mais à risque d’aggravation rapide :

simple confusion/obnubilation, convulsion isolée, hémorragie

mineure, ictère franc isolé, hyperparasitémie isolée (> 4%),

insuffisance rénale modérée, anémie isolée bien tolérée

Dans ce type d’unité, pourront aussi être pris en charge

initialement les patients sans signe de gravité stricto sensu mais

fragiles : patient âgé, patient avec comorbidités, infection

bactérienne associée

Voire traitement par quinine IV (vomissement, grossesse…)

Page 28: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Paludisme grave d’importation

• TTT curatif

• TTT symptomatique

• Surveillance

• TTT adjuvants (?)

Page 29: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

L ’artésunate iv est supérieur

à la quinine et la remplace !

• Arguments physiopathologiques

• Arguments cliniques d’efficacité

• Arguments cliniques de tolérance

• Plus grande facilité d’utilisation

Artemisinine

[Bruneel F et al. MMI 2020]

Page 30: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Arguments physiopathologiques

[NEJM 2008;358:1829-36]

ARTESUNATE

QUININE

[NEJM 2011;365:12]

Une clairance parasitaire

plus rapide : AS > Q

1

2

3 AS inhibe plus vite et plus fortement la cytoadhérence

Page 31: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Artésunate Quinine OR (IC95%) P

Aquamat 2010

Afrique/Enfants

230/2712

(8,5%)

297/2713

(10,9%)

0,75 (0,63-

0,90)

0,002

Seaquamat

2005

Asie/Adultes

107/730

(14,7%)

164/731

(22,2%)

0,60 (0,45-

0,79)

0,0002

Méta Analyse

7 études

356/3626

(9,8%)

511/3663

(13,9%)

0,69 (0,57-

0,84)

< 0,00001

[Dondorp A et al. Lancet 2010]

Arguments cliniques

Potentiel de 200000 vies sauvées par an

en zone d’endémie palustre

Page 32: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

2011-2017 / 1544 patients / AS iv = 1084 vs Q iv = 460 / Mortalité = 3,2%

[Elket N et al. CID 2019]

2 [1-3] vs 3 [2-5] days p=0,03

Page 33: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

• En ATU nominative a confirmation différée pour accès palustre grave

• Fabrication « agricole » exclusive essentiellement en Chine

• Malacef® flacon de 60mg, poudre et solvant (1 mL)

• Artésunate iv : 2,4 mg/kg à H0 H12 et H24, puis une dose / j (max=7j) puis cure systématique d’ACT de 3 jours par Eurartesim® ou Riamet®

• Minimum = 3 premières doses iv puis selon amélioration et si voie digestive fonctionnelle : relais systématique par Eurartesim® ou Riamet®

Artésunate iv en France

Disponible depuis mi-2011

[Bouchaud O et al. MMI 2020] [Bruneel F et al. MMI 2020]

Page 34: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

[Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 35: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Merci à Eric Kendjo [Rapport annuel 2018 - CNR Paludisme 2019]

Artésunate

Quinine

Page 36: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Que doit on surveiller sous artésunate ?

• Surveillance :

– Parasitologique (OMS) : J3 ; J7 ; J28

– NFS pour dépister PADH : J7 ; J14 ; J21 ; J28

– ECG quotidien

Page 37: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Le mystère du PANDHA

Post Artesunate Non-parasitemic Deffered

Hemolytic Anemia = PANDHA

Lien entre Pitting et PANDHA

Les GR parasités épargnés par le pitting

en début de traitement sont éliminés

quelques jours plus tard…

Page 38: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

2016

Page 39: Prise en charge du paludisme - Infectiologie
Page 40: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Ashley EA et al. N Engl J Med 2014;371:411-423.

Location of Study Sites and

Proportions of Patients with Artemisinin Resistance

Page 41: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Paludisme grave d’importation

• TTT curatif

• TTT symptomatique

• Surveillance

• TTT adjuvants (?)

[F. Bruneel et al. MMI 2020]

Page 42: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Neuroréanimation

• IOT précoce du patient comateux

• Neuroprotection protocolisée (modèle ACSOS)

– PAS / PaO2 / PaCO2 / T°C / Position 30°- 45°

– Glycémie / Natrémie

– Taux d’hémoglobine…

• PIC non recommandée mais mise en place parfois au cas par cas…

• Pas de traitement anticonvulsivant systématique mais sédation fréquente par midazolam…

• Pas de traitement anti-oedémateux systématique si œdème cérébral faible à modéré, mais utilisé ponctuellement en « sauvetage » sur aggravation brutale (œdème majeur avec signe d’engagement)

• Améliorer le neuromonitoring – Imagerie cérébrale / DTC / EEG continu

[Bruneel F et al. Med Mal Infect 2020]

Page 43: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Défaillance cardio-circulatoire

• Déshydratation plurifactorielle : réhydratation prudente par cristalloïdes

• Lactate : aussi un reflet de la séquestration parasitaire, son évolution n’a donc pas la même valeur qu’au cours du CS « habituel »

• Une expansion volémique excessive au cours de l’APG, induit un risque important d’aggravation de l’œdème pulmonaire favorisée par l’augmentation de la perméabilité vasculaire => monitoring HD +++

• Choc le plus souvent vasoplégique : NAD

• En cas d’état de choc et/ou détresse respiratoire une co-infection bactérienne est fréquente => antibiothérapie probabiliste en urgence après plvts (au moins 2 hémocultures) : minimum C3, voire pipéracilline/tazobactam ou carbapénèmes selon contexte (risque BMR…)

[CCM 2013;41:972-81] [NEJM 2011;364:2483-95] [BMC Med 2013,11:68] [Bruneel F et al. Med Mal Infect 2020]

Page 44: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Autres défaillances

• SDRA : recommandations habituelles (de la ventilation protective jusqu’à

l’ECMO), en prenant garde aux apports hydro-sodés et en éliminant une

co-infection (bactéries > virus > champignons…)

• Au plan métabolique :

– Avoir l’EER facile pour contrôler rétention hydrosodée, urémie et natrémie…

– Attention à l’hypophosphorémie fréquente

– Attention aux posologies des médicaments dans un contexte d’insuffisance

rénale aiguë et d’anomalies hépatiques (dosages des ATB…)

• Stratégie transfusionnelle mal connue au cours de l’APG

– GR selon recommandations habituelles…

– PFC si CIVD (rare) ± saignement…

– Plaquettes si saignement significatif, et à discuter au cas par cas si pas de

saignement et < 10000 - 20000/mm3…

[Chest 2012;142:492-505] [Bruneel F et al. Med Mal Infect 2020]

Page 45: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Place des antibiotiques ?

• Doxycycline ou clindamycine

• Inhibe la synthèse protéique du parasite

• Action lente et « parasitostatique »

• Association obligée à un schizonticide

• Perte de pertinence vue la clairance parasitaire sous AS iv

• Contre indications / effets secondaires

• Etudes contrôlées : pas de supériorité

• Non recommandés en France (sauf retour du Sud Est Asiatique...)

• Mais disparité des recommandations en Europe

[Bruneel F et al. Med Mal Infect 2020]

Page 46: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

• Exsanguinotransfusion : pas de supériorité et risques ++ – [Riddle MSJ et al. CID 2002 / Tan KR et al. CID 2013]

• Anti-TNF : pas d’effet … sauf sur la fièvre

• Pentoxyfylline, déféroxamine : échec mais séduisant

• Corticoïdes délétères mais fortes doses / études anciennes

• Héparine : augmentation risque hémorragique

• N-Acétyl-Cystéine : échec [Dondorp A et al. CCM 2009]

Traitements adjuvants

les anciens

Donc NON

[Expert Rev Anti Infect Ther 2010;8:997-1008 / Expert Rev Anti Infect Ther 2011;9:803-19]

Page 47: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

• Inhibiteurs de la cytoadhérence : échec du levamisole – [Maude RJ et al. JID 2013]

• Immunomodulateurs (rosiglitazone…) [J Infect Dis. 2009;199:1536-45]

• Donneurs de NO (arginine…), NO inhalé [Malar J 2015;14:421]

• Neuroprotecteurs – EPO [Bienvenu AL, Picot S. Methods Mol Biol 2013;982:315-24]

– citicoline…

Traitements adjuvants : l’avenir ?

Etudes en cours ou à venir

Passer de l’expérimental… à la pratique

[Varo R et al. Malar J 2018]

Page 48: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

En France

• Améliorer la chimioprophylaxie

• Un message simple (grand

public/médecins)

• Diagnostic plus rapide

• Pour traiter plus vite

• ACT pour les APS

• Artésunate iv pour les APG

• Améliorer la réanimation

• Recherche

Dans le Monde

• Renforcer programmes en place

• Financements pérennes (6 Mrds $/an!)

• ACT pour APS, AS iv pour APG

• Surveiller résistance à l’artésunate

• Améliorer réanimation

• Recherche

• Vaccins… (EV de 17 à 36%)

• Vers éradication en 2050 (?)

[RTS,S CTP. Lancet 2015] [White NJ, et al. Lancet 2014] [NEJM 2011;365:1863-75] [NEJM 2012;367:2284-95]

Mortalité paludisme grave : 3 à 20%

Comment progresser ?

Page 49: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Prévention

Page 50: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

La prévention du paludisme repose sur 3 mesures complémentaires :

o protection personnelle contre les moustiques la nuit,

o chimioprophylaxie si le risque le justifie,

o connaissance du risque palustre imposant au retour d’envisager

systématiquement et en urgence le diagnostic devant toute fièvre

Des différentes mesures de protection contre les moustiques c’est la moustiquaire

imprégnée qui est la plus efficace

[Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 51: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Les indications de la chimioprophylaxie doivent reposer sur la balance bénéfice-

risque : dans les situations de faible risque palustre, la balance n’est pas en faveur

d’une prescription.

Le risque d’acquérir un paludisme est globalement 1000 fois plus important pour un

séjour en Afrique sub-Saharienne que pour un séjour en Asie ou Amérique tropicale

A l’inverse de l’Afrique sub-Saharienne, les séjours touristiques « conventionnels »

(séjours de moins d’un mois avec nuitées en zone urbaine) d’Asie et d’Amérique

tropicales exposent à un risque faible où la balance bénéfice/risque n’est pas en faveur

d’une chimioprophylaxie.

[Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

« Chimioprophylaxie en bref »

Afrique = OUI / Autres pays = NON

Page 52: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Tableau 5.4 : critères de choix entre les 3 principaux antipaludiques utilisables en

chimioprophylaxie (voir posologies et modalités de prise tableau 5.5)

coût tolérance** particularités

atovaquone-

proguanil

moyen* ++ particulièrement adaptée aux

séjours courts (poursuite

seulement 7 jours après le retour)

doxycycline faible ++ particulièrement adaptée aux

voyageurs à budget limité

méfloquine moyen + particulièrement adaptée aux

séjours prolongés (prises

hebdomadaires)

* : prix variable selon les pharmacies et la durée du séjour (boite de 12 cp)

** : ++ = globalement bonne avec très rares effets indésirables graves ; + : globalement

moins bonne avec quelques effets indésirables graves

[Bouchaud O et al. Med Mal Infect 2020]

Page 53: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Points clefs

• Parmi les infections graves de retour d’une zone exotique : prédominance +++ du paludisme, particulièrement retour d’Afrique sub-Saharienne

• Tout symptôme évocateur de retour de zone d’endémie est un paludisme jusqu’à preuve du contraire => diagnostic précoce pour traitement rapide

• L’artésunate iv est devenu le traitement de référence du paludisme grave

• Paludisme grave : importance de la réanimation symptomatique (neuroréanimation, SDRA, choc, EER)

• Dans les formes les plus sévères de paludisme, fréquence des co-infections bactériennes (risque élevé de BMR)

• La prévention est une mesure d’amont primordiale mais mal appliquée

Page 54: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

Merci de votre attention

Page 55: Prise en charge du paludisme - Infectiologie

La quinine dans l’APG

• Urgence, voie IV initiale

• Dose de charge initiale en l’absence de traitement antérieur : 16 à 20 mg/kg en 4H puis arrêt 4H

• Relais par 24 à 30 mg/kg/j en continu

• Quininémie optimale : 12 mg/L

• Durée : 7 jours

• Relais per os si voie digestive fonctionnelle : J4

• Agit surtout sur les formes matures du parasite

• Risque principal = hypoglycémie

• Toxique (cardio-vasculaire) quand > 16-20 mg/L

• Si patients conscients le cinchonisme diminue l’observance

• Maniement difficile en zones d’endémie (douleurs au point d’injection, calcul de doses, préparation, vitesse d’infusion IV…)