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Rapports 89 La physiopathologie précise reste encore mal connue, mais elle semble être multifactorielle. Ces manifestations pourraient être liées au relargage de gadolinium libre et du chélate dans la peau. La plus forte fréquence de la FNS avec l’Omniscan ® serait liée à une constante de dissociation plus faible de ce type de gadolinium (chélates linéaires) qu’avec les chélates non linéaires. De plus, le patient insuffisant rénal serait plus à risque en raison d’une demi-vie très prolongée des chélates du gadolinium chez ce type de patient. Cette imputabilité de certains chélates du gadolinium a conduit à de nouvelles recommandations. Ainsi, le gadodiamide (Omniscan ® ) et l’acide gadopentétique (Magnevist ® ) sont maintenant contre- indiqués en France chez le patient dont la clairance de la créatinine est inférieure à 30 ml/min. Il a par ailleurs été indiqué pour tous les gadoliniums qu’il fallait peser leur indication chez le patient insuffisant rénal. On soulignera qu’à ce jour il n’a pas été rapporté de fibrose systémique néphrogénique après administration seule de dérivé macrocyclique tel le dotarem. Il ne faut donc pas remplacer les IRM par des examens comportant l’injection d’un PCI chez le patient insuffisant rénal. doi:10.1016/j.jmv.2008.12.118 Que reste-t-il des indications de revascularisation des artères rénales ? C. Jacquot , A.-H. Reboux , G. Lebrun , C. d’Auzac , A. Karras Service de néphrologie, université Paris-Descartes, hôpital européen Georges-Pompidou, 75015 Paris, France Mots clés : Angioplastie ; Artères rénales L’angioplastie donne régulièrement des résultats excellents dans l’hypertension artérielle (HTA) par fibrodysplasie des artères rénales ; il n’en est pas de même dans les sténoses athérosclé- reuses (Saar). Les essais Drastic (49 pts) et Emma (106 pts), qui n’ont inclus que des patients à fonction rénale normale ou peu alté- rée, ont montré que l’angioplastie permet, au mieux, de réduire le nombre de médicaments nécessaires pour maîtriser l’HTA, mais n’a pas d’effet sur la fonction rénale. Les résultats préliminaires de l’essai Astral (806 pts dans 56 centres) montre que la revas- cularisation n’apporte aucun bénéfice en termes d’événements rénaux, cardiovasculaires et de mortalité par rapport à un traite- ment médicamenteux « optimisé ». Faut-il pour autant renoncer à corriger toutes les Saar ? Certainement pas ! La plupart des grandes études ont inclus l’ensemble des Saar supérieures à 50 % alors que seules les Saar supérieures à 70 % et bilatérales ou sur rein unique, c’est-à-dire les moins fréquentes, réduisent le flux sanguin rénal. Les Saar s’accompagnent de lésions de néphroangiosclérose et d’embolies de cristaux de cholestérol (EC) dans le rein d’aval qui sont responsables en elles-mêmes d’une réduction importante du débit sanguin rénal. Ainsi, seules les sténoses les plus serrées (> 70/80 % ?) ont un retentissement sur la fonction rénale. Aucun essai prospectif randomisé n’a concerné cette cible. Toutefois, plu- sieurs séries rétrospectives suggèrent que l’angioplastie doit être proposée en cas de Saar supérieures à 70/80 % bilatérales ou sur rein unique et si la fonction rénale se dégrade rapidement, et si la hauteur du rein d’aval est supérieure à 75 mm. Une augmenta- tion supérieure à 30 % de la créatinine sérique lors de l’introduction d’IEC ou de sartans, la survenue d’œdèmes pulmonaires répétés sur une courte période malgré un traitement médical optimal et les Saar très serrées avec retentissement hémodynamique majeur doivent faire discuter l’angioplastie. L’angioplastie sur ce terrain améliore la fonction rénale dans environ 30 % des cas, la stabi- lise dans 30 % des cas et ne l’empêche pas de s’aggraver dans 30 % des cas. Dans 10 % des cas, elle déclenche des EC. La déci- sion d’angioplastie sur ce terrain doit donc être prise au cas par cas et repose sur la meilleure évaluation possible du rapport béné- fice/risque. doi:10.1016/j.jmv.2008.12.119 Pronostic cardiovasculaire du transplanté rénal et impact du rein transplanté A. Karras Service de néphrologie, hôpital européen Georges-Pompidou, 75015 Paris, France Mots clés : Insuffisance rénale ; Dialyse ; Transplantation rénale Le patient insuffisant rénal est aujourd’hui reconnu comme un patient à haut risque cardiovasculaire. Ce risque est à la fois secondaire aux différents facteurs de risque ayant conduit à l’insuffisance rénale (HTA, diabète, dyslipidémie), mais aussi lié à la dysfonction rénale et ses conséquences métaboliques (troubles phosphocalciques, accumulation de toxines urémiques, hyperho- mocystéinémie). Les maladies cardiovasculaires sont désormais la première cause de morbidité et de mortalité chez le patient en insuffisance rénale, que ce soit au stade prédialytique ou au stade de la dialyse chronique. L’athérosclérose, altération de l’intima artérielle liée aux facteurs de risque classiques de la maladie vasculaire (tabac, dyslipidémie, diabète), explique en partie seulement l’augmentation du risque cardiovasculaire global du patient insuffisant rénal. Plusieurs études réalisées ces dernières années ont montré que l’artériosclérose, maladie de la média vasculaire était également très importante sur ce terrain. L’insuffisance rénale est une situation dans laquelle on observe un vieillissement accéléré de la paroi vasculaire, abou- tissant à un épaississement pariétal et une dilatation des troncs artériels. La rigidité artérielle contribue de fac ¸on majeure à la morbimortalité cardiovasculaire, influenc ¸ant le risque cardiovascu- laire indépendamment des modifications de la pression artérielle. Les calcifications artérielles du média, rencontrées chez le patient insuffisant rénal préterminal ou dialysé, jouent vraisemblablement un rôle important dans cette majoration de la rigidité artérielle. Une étude récente a montré que ces modifications fonctionnelles de la paroi artérielle survenaient dès les phases précoces de la néphro- pathie et étaient directement corrélées au degré d’insuffisance rénale, expliquant possiblement l’augmentation de la morbimorta- lité cardiovasculaire dès les phases initiales de la maladie rénale. La transplantation rénale, méthode de choix dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique, a été associée à une amélioration significative de la mortalité cardiovasculaire. Cet avantage par rapport à la dialyse chronique semble associé à l’amélioration globale de la fonction rénale, au meilleur contrôle du métabo- lisme phosphocalcique et notamment de l’hyperparathyroïdie, à l’absence de variations brutales de la volémie comparative- ment à l’hémodialyse chronique. Malgré cela, les traitements immunosuppresseurs, nécessaires pour maintenir un greffon rénal fonctionnel au long cours, sont associés à l’augmentation de l’incidence d’un certain nombre de facteurs de risque cardiovas- culaire classiques, comme l’HTA, le diabète et la dyslipidémie. La maladie cardiovasculaire, bien que réduite après la greffe, reste une préoccupation de premier ordre chez le patient transplanté rénal, puisque la première cause de perte du rein greffé reste le décès cardiovasculaire du patient, alors que le greffon est encore fonctionnel. doi:10.1016/j.jmv.2008.12.120 Maladie thromboembolique veineuse (Vendredi 20 mars 2009 —– 14 h 30 — 17 h 30) Stratégies de la TVP et EP chez la femme enceinte et dans le post-partum M. Righini

Que reste-t-il des indications de revascularisation des artères rénales ?

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La physiopathologie précise reste encore mal connue, mais ellesemble être multifactorielle. Ces manifestations pourraient êtreliées au relargage de gadolinium libre et du chélate dans la peau.La plus forte fréquence de la FNS avec l’Omniscan® serait liée àune constante de dissociation plus faible de ce type de gadolinium(chélates linéaires) qu’avec les chélates non linéaires. De plus, lepatient insuffisant rénal serait plus à risque en raison d’une demi-vietrès prolongée des chélates du gadolinium chez ce type de patient.Cette imputabilité de certains chélates du gadolinium a conduit àde nouvelles recommandations. Ainsi, le gadodiamide (Omniscan®)et l’acide gadopentétique (Magnevist®) sont maintenant contre-indiqués en France chez le patient dont la clairance de la créatinineest inférieure à 30 ml/min. Il a par ailleurs été indiqué pour tousles gadoliniums qu’il fallait peser leur indication chez le patientinsuffisant rénal. On soulignera qu’à ce jour il n’a pas été rapportéde fibrose systémique néphrogénique après administration seule dedérivé macrocyclique tel le dotarem. Il ne faut donc pas remplacerles IRM par des examens comportant l’injection d’un PCI chez lepatient insuffisant rénal.

doi:10.1016/j.jmv.2008.12.118

Que reste-t-il des indications de revascularisationdes artères rénales ?C. Jacquot , A.-H. Reboux , G. Lebrun , C. d’Auzac , A. KarrasService de néphrologie, université Paris-Descartes, hôpitaleuropéen Georges-Pompidou, 75015 Paris, France

Mots clés : Angioplastie ; Artères rénalesL’angioplastie donne régulièrement des résultats excellents dansl’hypertension artérielle (HTA) par fibrodysplasie des artèresrénales ; il n’en est pas de même dans les sténoses athérosclé-reuses (Saar). Les essais Drastic (49 pts) et Emma (106 pts), quin’ont inclus que des patients à fonction rénale normale ou peu alté-rée, ont montré que l’angioplastie permet, au mieux, de réduirele nombre de médicaments nécessaires pour maîtriser l’HTA, maisn’a pas d’effet sur la fonction rénale. Les résultats préliminairesde l’essai Astral (806 pts dans 56 centres) montre que la revas-cularisation n’apporte aucun bénéfice en termes d’événementsrénaux, cardiovasculaires et de mortalité par rapport à un traite-ment médicamenteux « optimisé ». Faut-il pour autant renoncer àcorriger toutes les Saar ? Certainement pas ! La plupart des grandesétudes ont inclus l’ensemble des Saar supérieures à 50 % alorsque seules les Saar supérieures à 70 % et bilatérales ou sur reinunique, c’est-à-dire les moins fréquentes, réduisent le flux sanguinrénal. Les Saar s’accompagnent de lésions de néphroangioscléroseet d’embolies de cristaux de cholestérol (EC) dans le rein d’avalqui sont responsables en elles-mêmes d’une réduction importantedu débit sanguin rénal. Ainsi, seules les sténoses les plus serrées(> 70/80 % ?) ont un retentissement sur la fonction rénale. Aucunessai prospectif randomisé n’a concerné cette cible. Toutefois, plu-sieurs séries rétrospectives suggèrent que l’angioplastie doit êtreproposée en cas de Saar supérieures à 70/80 % bilatérales ou surrein unique et si la fonction rénale se dégrade rapidement, et sila hauteur du rein d’aval est supérieure à 75 mm. Une augmenta-tion supérieure à 30 % de la créatinine sérique lors de l’introductiond’IEC ou de sartans, la survenue d’œdèmes pulmonaires répétéssur une courte période malgré un traitement médical optimal etles Saar très serrées avec retentissement hémodynamique majeurdoivent faire discuter l’angioplastie. L’angioplastie sur ce terrainaméliore la fonction rénale dans environ 30 % des cas, la stabi-lise dans 30 % des cas et ne l’empêche pas de s’aggraver dans

30 % des cas. Dans 10 % des cas, elle déclenche des EC. La déci-sion d’angioplastie sur ce terrain doit donc être prise au cas parcas et repose sur la meilleure évaluation possible du rapport béné-fice/risque.

doi:10.1016/j.jmv.2008.12.119

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ronostic cardiovasculaire du transplanté rénal etmpact du rein transplanté. Karras

Service de néphrologie, hôpital européen Georges-Pompidou,5015 Paris, France

ots clés : Insuffisance rénale ; Dialyse ; Transplantation rénalee patient insuffisant rénal est aujourd’hui reconnu comme unatient à haut risque cardiovasculaire. Ce risque est à la foisecondaire aux différents facteurs de risque ayant conduit à’insuffisance rénale (HTA, diabète, dyslipidémie), mais aussi lié àa dysfonction rénale et ses conséquences métaboliques (troubleshosphocalciques, accumulation de toxines urémiques, hyperho-ocystéinémie). Les maladies cardiovasculaires sont désormais laremière cause de morbidité et de mortalité chez le patient ennsuffisance rénale, que ce soit au stade prédialytique ou au stadee la dialyse chronique.’athérosclérose, altération de l’intima artérielle liée aux facteurse risque classiques de la maladie vasculaire (tabac, dyslipidémie,iabète), explique en partie seulement l’augmentation du risqueardiovasculaire global du patient insuffisant rénal. Plusieurs étudeséalisées ces dernières années ont montré que l’artériosclérose,aladie de la média vasculaire était également très importante

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aire indépendamment des modifications de la pression artérielle.es calcifications artérielles du média, rencontrées chez le patientnsuffisant rénal préterminal ou dialysé, jouent vraisemblablementn rôle important dans cette majoration de la rigidité artérielle.ne étude récente a montré que ces modifications fonctionnelles de

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l’absence de variations brutales de la volémie comparative-ent à l’hémodialyse chronique. Malgré cela, les traitements

mmunosuppresseurs, nécessaires pour maintenir un greffon rénalonctionnel au long cours, sont associés à l’augmentation de’incidence d’un certain nombre de facteurs de risque cardiovas-ulaire classiques, comme l’HTA, le diabète et la dyslipidémie. Laaladie cardiovasculaire, bien que réduite après la greffe, reste

ne préoccupation de premier ordre chez le patient transplantéénal, puisque la première cause de perte du rein greffé reste leécès cardiovasculaire du patient, alors que le greffon est encoreonctionnel.

oi:10.1016/j.jmv.2008.12.120

aladie thromboembolique veineuseVendredi 20 mars 2009 —– 14 h 30 — 17 h 30)

tratégies de la TVP et EP chez la femme enceintet dans le post-partum. Righini