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Radiothérapie et sarcomes des tissus mous

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Page 1: Radiothérapie et sarcomes des tissus mous

Radiotherapie et sarcomes des tissus mous

M.-P. Sunyach

Service oncologie-radiotherapie, centre Leon-Berard, 28, rue Laennec, F-69373 Lyon Cedex 08, France

Correspondance : e-mail : [email protected]

Resume :Depuis 1982 et les travaux

de Rosenberg, il est acquit que pour

les sarcomes des membres, une

chirurgie conservatrice suivie

d’une radiotherapie etait equiva-

lente a une chirurgie radicale. Par

la suite, deux etudes randomisees

ont mis en evidence un benefice de

la radiotherapie en terme de

controle local apres chirurgie

conservatrice des membres sans

toutefois modifier la survie. Pour

les sarcomes du retroperitoine, du

sein, de la sphere ORL, et de

l’uterus, il n’existe pas de preuve

de l’efficacite de la radiotherapie

mais certaines etudes mettent en

evidence une tendance a l’amelio-

ration du controle local grace a la

radiotherapie. La radiotherapie

meme a forte dose ne permet pas

de gommer l’effet deletere d’une

chirurgie incomplete. Si les doses

se limitent a 50 Gy en postopera-

toire et lorsque la chirurgie est

macroscopiquement complete, il

semble que des doses de plus de

64 Gy soient necessaires en cas de

chirurgie incomplete. Actuellement,

differentes techniques sont disponi-

bles et ameliorent les possibilites

therapeutiques dans les sarcomes.

Mots cles : Sarcomes – Radiothera-

pie – Curietherapie – Controle local

Soft tissue sarcoma: treatment

and perspective

Abstract: Since the Rosenberg

studies of 1982, soft tissue sar-

coma in the extremities has been

treated with conservative surgery

and postoperative radiotherapy.

Two randomized trials highlight

the benefit of postoperative radio-

therapy to local control. No

advantage in survival after radio-

therapy has been established. For

retroperitoneal, head and neck,

breast and trunk sarcoma, the

effectiveness of radiotherapy has

not been demonstrated, although

a number of retrospective studies

have indicated the beneficial

aspects of this treatment moda-

lity. Radiation therapy will never

replace surgery. After complete

surgery, the dose of radiation is

usually 50 Gy, but, in the case of

residual disease, doses greater

than 64 Gy are appropriate. New

radiation technologies have

become very useful in treating

soft tissue sarcoma.

Keywords: Sarcoma – Radio-

therapy – Brachytherapy – Local

control

Indications

Les sarcomes des membres

La radiotherapie a une place bien

etablie dans le traitement des

sarcomes des membres. La pre-

miere etude prospective randomi-

see est celle de Rosenberg en

1982. Cette etude portant sur

43 patients ne montre pas de diffe-

rence de survie entre les patients

traites par chirurgie conservatrice

suivie d’une radiotherapie et ceux

traites par amputation [1].

Deux etudes prospectives ran-

domisees ont par la suite compare

chirurgie conservatrice avec ou

sans radiotherapie postoperatoire

et mis en evidence une diminution

du taux de recidives locales grace a

la radiotherapie postoperatoire. La

premiere a ete realisee par Yang [2].

Cette etude porte sur 141 patients

porteurs de sarcomedes extremites

traites par chirurgie conservatrice,

91 d’entre eux presentaient une

tumeur de haut grade et ont recu

une chimiotherapie. Une reprise

chirurgicale etait realisee si neces-

saire. L’etude comporte une relec-

ture des pieces histologiques. La

stratification des patients est reali-

see selon le grade et les marges

chirurgicales. La radiotherapie deli-

vre une dose de 63 Gy en fractions

de 1,8 Gy. Apres un suivi median de

9,6 ans on note une recidive parmi

les 70 patients irradies versus 17

parmi les 71 patients du groupe

temoin p = 0,0001. Cette difference

en terme de controle local existe

aussi bien chez les patients presen-

tant une tumeur de haut grade (0/44

recidive dans le groupe radiothera-

pie et 9/47 dans le groupe temoin

p = 0,003) que chez les patients

presentant une tumeur de bas

grade (1/26 recidive dans le groupe

radiotherapie et 8/24 dans le groupe

controle p = 0,016). Cette etude ne

met pas en evidence de difference

en terme de survie ni en terme de

survie sans metastases. En ce qui

concerne la toxicite dans cette

etude, les patients irradies presen-

tent plus souvent des lymphœde-

mes, une amyotrophie, une

limitation d’amplitude articulaire

sans que cela retentisse sur l’auto-

nomie des patients et donc sur leur

qualite de vie.

La seconde etude est celle de

Harrison [3]. Il s’agit d’une etude

randomisee evaluant la place de la

curietherapie postoperatoire apres

chirurgie conservatrice chez des

patients presentant des sarcomes

des tissus mous des membres ou

de la paroi thoracique. Cette etude a

ete conduite entre 1982 et 1987 au

Memorial Sloan Kettering Cancer

Center de New York.

Les sarcomesOncologie (2007) 9: 126–130© Springer 2007DOI 10.1007/s10269-006-0547-3

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Page 2: Radiothérapie et sarcomes des tissus mous

Cent vingt-six patients ont ete

randomises apres chirurgie

macroscopiquement comple te

entre curietherapie et surveil-

lance. Il s’agissait d’une curiethe-

rapie a bas debit de dose qui

delivrait une dose de 42-45 Gy,

quatre a six jours apres la chirur-

gie. Le suivi median est de

66 mois. Le controle local a cinq

ans est de 82 % dans le groupe

curietherapie et de 67 % dans le

groupe controle p = 0,049. Si on

limite l’analyse aux sarcomes de

haut grade, le controle local a cinq

ans devient 90 % dans le groupe

curietherapie et 65 % dans le

groupe temoin p = 0,013. En

revanche, aucune amelioration

de la survie ou de la survie

sans metastase n’a ete mise en

evidence.

Au total l’irradiation ameliore

le controle local apres chirurgie

conservatrice des membres mais

il n’a pas ete mis en evidence de

gain en survie.

Sarcomes tissus mous horsmembres

Peut-on etendre les indications

de radiotherapie aux autres

localisations ?

Strander [4] a realise une revue de

la litterature traitant de la radio-

therapie dans les sarcomes des

tissus mous. Cent dix articles

entre 1994 et 2001 ont ete reper-

tories. Trente-neuf ont ete selec-

tionnes, 27 sont des e tudes

retrospectives. En ce qui concerne

la place de la radiotherapie adju-

vante, les auteurs concluent qu’il

existe un benefice en terme de

controle local a irradier les sarco-

mes des membres, mais qu’au-

cune amelioration de la survie n’a

pour l’instant ete mise en evi-

dence. Pour les sarcomes du

retroperitoine, du sein, de la

sphere ORL et de l’uterus, il

n’existe pas de preuve de l’effi-

cacite de la radiotherapie mais

certaines etudes mettent en evi-

dence une tendance a l’amelio-

ration du controle local grace a la

radiotherapie.

Benefices de la radiotherapieen fonction du caracterecomplet ou non de l’exerese

L’existence de marges positives

meme de facon microscopique

est un facteur pronostic pejoratif

majeur pour le controle local et la

survie avec ou sans radiotherapie

[4]. Zagars a rapporte la serie du

MD Anderson [22]. Sept cent

soixante-quinze patients ont ete

traites par chirurgie conservatrice

suivie par une radiothe rapie

externe entre 1960 et 1999. Apres

relecture anatomopathologique,

132 patients presentent des mar-

ges envahies, 231 patients ont des

marges saines. Le controle local a

cinq ans est de 65 % en cas de

marges positives et de 75 % si les

marges sont negatives. Le fait

d’avoir des marges microscopi-

quement envahies est un facteur

de mauvais pronostic indepen-

dant en analyse multivariee [4].

La radiotherapie permet de dimi-

nuer le risque de recidive locale

par rapport a la chirurgie seule

mais les resultats seront meilleurs

si les marges sont negatives.

L’irradiation est donc une bonne

option en cas de marges micros-

copiquement envahies mais elle

ne doit etre debutee qu’apres

avoir verifie l’absence de possibi-

lite de reprise chirurgicale. Dans

la serie de Geer [5] les patients qui

ont une tumeur de moins de 5 cm

mais des marges positives ont un

controle local a cinq ans de 56 %

sans radiotherapie versus 88 %

avec radiotherapie p = 0,01. De la

meme facon dans l’e tude du

Royal Marsden rapportee par

Stotter, le taux de rechute locale

est de 11 % apres chirurgie large

et radiotherapie, 29 % apres chi-

rurgie large sans radiotherapie,

34 % apres chirurgie marginale

et radiotherapie et 56 % apres

chirurgie marginale seule [6].

Existe-t-il un sous-groupe

chez lequel on peut se passer

de radiotherapie ?

Certaines series remettent en

question la place de la radiothe-

rapie dans des sous-groupes de

patients se lectionnes. Citons

l’e tude randomisee conduite

entre 1982 et 1992 au Memorial

Sloan Kettering Hospital et rap-

portee par Pisters et al. [7]. Cent

cinquante-cinq patients presen-

tant un sarcome de faible grade

des extremites ou de la paroi

thoracique sont traites par chirur-

gie complete et randomises entre

curietherapie (iridium 40-45 Gy)

ou surveillance. On ne note

aucune difference entre les deux

groupes. En effet, 6/23 patients

ont presente une recidive locale

dans le groupe curietherapie et

5/22 dans le groupe temoin. Cette

etude a ete critiquee du fait du

faible nombre de patients inclus

limitant sa puissance statistique.

De plus elle est en contradiction

avec celle de Yang [2] qui conclue

a une amelioration du controle

local grace a la radiotherapie

postoperatoire quel que soit le

grade. Une etude du NCI portant

sur 80 patients presentant un

sarcome de faible grade mais de

taille superieure a 5 cm montre

l’interet de la radiotherapie. En

effet, dans cette etude 30 % des

patients n’ayant pas ete irradies

presentent une recidive contre

4,5 % des patients irradies [8].

En ce qui concerne les sarco-

mes de haut grade mais de petit

volume, Alektiar a publie une

serie de 204 patients traites entre

1982 et 1998 pour un sarcome des

tissus mous des membres de haut

grade au Memorial Sloan-Ketter-

ing Cancer Center New York [9].

Tous remplissent les criteres sui-

vants : traitement chirurgical

conservateur ; taille inferieure a

5 cm, tumeur primitive et marges

saines. Quatre-vingt-huit patients

ont recu de la radiothe rapie

(43 %). Il s’agissait de curiethera-

pie chez 47 patients, de radio-

therapie externe chez 35 patients

et d’association de radiotherapie

externe et curietherapie chez six

patients. La taille et le site tumoral

sont egalement repartis entre le

groupe avec et sans radiothera-

pie. En revanche, dans le groupe

radiotherapie un plus grand nom-

bre de patients presente des

tumeurs profondes. Le controle

local a cinq ans n’est pas modifie

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Page 3: Radiothérapie et sarcomes des tissus mous

par la radiotherapie : 84 % dans le

groupe radiotherapie et 80 %

dans le groupe temoin. Il s’agit

d’une etude non randomisee.

Actuellement, la Federation

nationale des centres de lutte

contre le cancer recommande

une radiotherapie pour les sarco-

mes des tissus mous traites par

chirurgie conservatrice sauf les

sarcomes de moins de 5 cm et

de localisation superficielle et de

bas grade.

Cas particulierdu retroperitoine

Lemauvais pronostic des sarcomes

retroperitoneaux est lie au mauvais

controle local. La radiotherapie des

sarcomes retroperitoneaux se

heurte a la mauvaise tolerance des

organes intra abdominaux: les

reins, l’estomac, le foie, la moelle

epiniere et surtout l’intestin grele.

Le risque de grele radique est

significatif apres 46 Gy en fraction

de 2 Gy alors que des doses

superieures a 55 Gy semblent

necessaires [10]. Stoeckle [11] a

rapporte l’experience de la Federa-

tion nationale des centres de lutte

contre le cancer. Cent quarante-cinq

patients traites pour des sarcomes

retroperitoneaux non metastati-

ques ont ete repertories. Quatre-

vingt-quatorze avaient beneficie

d’une exerese chirurgicale

complete. Soixante ont ete irradies.

La survie sans recidive locale apres

radiotherapie est de 53 versus 23 %

sans radiotherapie p = 0,002.

D’autres auteurs rapportent une

experience similaire. Citons par

exemple Heslin et al. [12].

Les techniques d’irradiation

peroperatoire ont ete develop-

pees dans le but de limiter la

dose aux organes sains. La radio-

therapie peroperatoire peut etre

delivree par technique de curie-

therapie a haut debit de dose ou

grace a des champs d’electrons.

Alektiar a publie une serie de

32 patients traites par chirurgie

plus curietherapie peroperatoire

(15-20 Gy) associe a une radio-

therapie externe postoperatoire

(45-50 Gy) chez 25 patients [13].

Apres un suivi median de 33 mois,

le controle local est de 62 % et la

survie de 45 %. Les patients trai-

tes en recidive ont un moins bon

controle local que ceux irradies en

premiere intention (74 % a cinq

ans versus 54 %). Les complica-

tions de ce type de traitement

sont principalement des neuropa-

thies. Dans la serie rapportee par

Alektiar, il est rapporte 6 % de

neuropathie. Une serie de

55 patients traites par radiothera-

pie preoperatoire suivie de curie-

therapie a ete publiee par Jones.

La survie a deux ans est de 72 %

mais les toxicites graves sont

observees dans 7 % dont deux

deces toxiques [14].

Modalites de la radiotherapie

Quel volume cible ?

La definition du volume cible a

irradier peut-etre anatomique par

exemple dans le cas de sarcomes

de localisation musculaire pro-

fonde. Le volume cible est alors

constitue de la loge musculaire et

limite par les aponevroses mais

sans inclure les insertions tendi-

neuses qui sont peu vascularisees

et donc ne constituent pas un

volume a risque. Pour d’autres

auteurs la definition du volume

se fait de facon geometrique en

appliquant des marges qui varient

selon les auteurs : Suit preconise

des marges de 10 cm [15]. Pour

d’autres auteurs des marges de

5 cm sont suffisantes [16-18]. Au

total, il n’y a pas de standard dans

la definition des marges de secu-

rite [19]. Les cicatrices et drains

sont a inclure dans le volume a

irradier.

Il faut cependant noter les

bons resultats de certaines etudes

de curietherapie dans lesquelles

le volume irradie ne comporte ni

les drains, ni la cicatrice et les

marges sont reduites en general a

1,5 cm de part et d’autre du site

operatoire [3].

La curietherapie a bas debit de

dose a ete utilisee, soit de facon

exclusive, soit sous forme de

surdosage apres radiotherapie

externe. Les avantages sont le

court intervalle de temps entre la

chirurgie et l’irradiation ainsi que

la possibilite de mieux epargner

les tissus sains. La curietherapie

semble permettre d’obtenir un

controle local equivalent a la

radiotherapie externe dans les

sarcomes des tissus mous des

membres [4].

Dose

Dans la serie du MD Anderson

de ja citee ci dessus et qui

comporte 775 patients traites par

chirurgie conservatrice et radio-

therapie externe pour un sarcome

[20], l’analyse multivariee en utili-

sant la dose de radiotherapie

comme variable montre que les

doses elevees (> 64 Gy) benefi-

cient aux patients qui presentent

des tumeurs profondes ou ORL,

des recidives, des marges positi-

ves ou incertaines mais pas aux

patients qui n’ont pas de facteurs

defavorables. Les marges positi-

ves restent un facteur de pronos-

tic defavorable ce qui permet de

dire que la mauvaise qualite de la

chirurgie n’est pas rattrapee par la

radiotherapie meme a forte dose.

De la meme facon, Tepper [21]

obtient 18 % de controle local

avec une dose de 50 Gy et 83 %

avec une dose de 60 Gy.

Une seule etude randomisee

conduite par le NCI dans les

sarcomes re trope ritoneaux a

inclus 27 patients [22]. Quinze

ont recu une irradiation de 20 Gy

peroperatoire et 35 a 40 Gy de

radiotherapie externe, 20 ont recu

une radiotherapie externe a la

dose de 50 a 55 Gy. Le control

local est de 40 versus 64 % en

faveur du groupe combine.

Radiotherapie preoperatoireversus postoperatoire

Il existe une etude randomisee qui

compare la radiotherapie pre-et

postoperatoire. Entre 1994 et

1997, 190 patients presentant un

sarcome des membres non

metastatique ont ete randomises

entre radiotherapie pre- et post-

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Page 4: Radiothérapie et sarcomes des tissus mous

operatoire. Le critere de jugement

principal portait sur la toxicite. La

radiotherapie comportait un pre-

mier temps une dose de 50 Gy sur

un volume comportant le volume

tumoral et des marges de 5 cm

dans le sens tete pied et de 2 cm

dans les autres directions. Un

surdosage de 16-20 Gy etait sys-

tematiquement delivre en cas de

radiotherapie postoperatoire. En

cas de radiotherapie preopera-

toire, seules les tumeurs avec

des marges microscopiquement

envahies recevaient le boost. Il a

ete constate plus de complica-

tions postoperatoires dans le

groupe radiotherapie preopera-

toire. Il n’y a pas de difference en

terme de recidive locale entre les

deux groupes, en revanche on

note une survie meilleure dans le

groupe radiotherapie preopera-

toire p = 0,04. Cette meilleure

survie peut e tre mise sur le

compte d’une diminution de la

moindre mobilisation des cellules

tumorales en per operatoire du

fait de la radiotherapie, mais une

confirmation de ce resultat est

necessaire [23].

Place de la radiotherapieapres membre isole perfuse

La technique du membre isole

perfuse permet d’augmenter le

nombre de chirurgies conservatri-

ces en rendant operables des

tumeurs qui ne l’etaient pas. La

question de la radiotherapie post-

operatoire se pose alors de facon

differente en terme d’indication et

de toxicite. L’experience de Thijs-

sens est donc interessante et utile

dans notre pratique courante [24].

Entre 1991 et 2003, 73 patients

presentant un sarcome des tissus

mous localement avances au

niveau des membres ont ete trai-

tes par membre isole perfuse

avec TNF alpha et hyperthermie.

Une radiotherapie postoperatoire

a e te realisee chez tous les

patients qui ont une reponse his-

tologique avec moins de 95 % de

necrose, des exereses marginales

ou des marges positives. La dose

de radiotherapie est de 50 Gy en

fraction de 2 Gy suivie d’un boost

de 10 Gy en cas d’exerese micro-

scopiquement complete et 20 Gy

en cas de residu microscopique.

Une reponse complete a ete obte-

nue dans 25 % des cas, une

reponse partielle dans 69 % des

cas. Vingt-sept patients ont ete

irradies et 37 n’ont pas recu de

radiotherapie. Le controle local a

cinq ans est de 96,5 % dans le

groupe radiotherapie contre 52 %

dans le groupe sans radiothera-

pie. La toxicite ne semble pas

majeure dans cette etude.

Les nouvelles techniquesd’irradiations

La modulation d’intensite

Les nouvelles techniques de

radiotherapie externe comme

l’IMRT peuvent ameliorer la dis-

tribution de dose de la radiothe-

rapie. Pezner [25] a realise une

etude dosimetrique dans laquelle

il met en evidence un gain en

terme de diminution de la dose a

l’intestin et aux reins grace a

l’IMRT. Le volume de femur irra-

die peut egalement etre significa-

tivement reduit dans le cas de

sarcomes des membres grace a

l’IMRT [26].

L’hadrontherapie

Schwartz et al. [27] ont rapporte

l’experience du Washington

Medical Center comportant

73 patients presentant un sar-

come des tissus mous inoperable

ou en exerese macroscopique-

ment incomplete traites par neu-

tron therapie exclusif ou associe a

un traitement par photon. Le trai-

tement etait realise a visee cura-

tive dans 42 cas, et dans 31 cas a

visee palliative. La survie sans

recidive locale a quatre ans etait

de 68 % [IC 61-69 %] dans le

groupe curatif et de 62 % a un an

dans le groupe palliatif [67-100 %].

De la meme facon, Schmitt et al.

[28] ont rapporte l’experience

d’Essen en Allemagne. Quatre-

vingt-quatorze patients inoperables

ou R2 ont ete traites par neutrons

exclusifs. Avec un suivi median de

cinq ans, 6 % [CI 45,8-66,6 %] des

tumeurs sont controlees et 25 [CI

17-35,6 %] des patients sont en vie

sans evolution locale.

La difficulte du traitement par

neutron est d’une part liee a leur

faible disponibilite (par exemple en

France les neutrons sont disponi-

bles uniquement a Orleans), d’autre

part lie a la toxicite plus importante

des neutrons si on compare avec

les photons (en particulier pour le

poumon les organes digestifs et

le systeme nerveux central) cela

induit un certain nombre de

contre-indications.

Les protons permettent eux un

meilleur ciblage mais ne presen-

tent pas d’avantages en terme de

radiobiologie par rapport aux

photons ils peuvent etre utilises

dans les zones ou il existe des

organes critiques comme la base

du crane mais sont surtout eva-

lues dans les chordomes et chon-

drosarcomes.

Les ions carbones sont essen-

tiellement developpes au Japon, il

existe plusieurs projets europeens

en cours qui allient les avantages

radiobiologiques des neutrons a la

pression des protons.

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