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Research Collection Doctoral Thesis Etudes sur le dosage pharmaceutique de quelques drogues à mucilages Author(s): Aellig, Raymond Publication Date: 1952 Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-000131811 Rights / License: In Copyright - Non-Commercial Use Permitted This page was generated automatically upon download from the ETH Zurich Research Collection . For more information please consult the Terms of use . ETH Library

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Research Collection

Doctoral Thesis

Etudes sur le dosage pharmaceutique de quelques drogues àmucilages

Author(s): Aellig, Raymond

Publication Date: 1952

Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-000131811

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Prom. No. 2028

Etudes sur le dosage pharmaceutique

de quelques drogues à mucilages

THÈSE

présentée à l'Ecole Polytechnique Fédérale, Zurich

pour l'obtention du

grade de Docteur es Sciences Naturelles

par

RAYMOND AELLIG, pharmaciende Frutigen (Berne)

Rapporteur : Prof. Dr. H. Fluck

Corapporteur : Prof. Dr. H. Deuel

1952

Juris-Verlag, Zurich

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A mes chers parents

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TABLE DES MATIERES

Page

Introduction 9

I. Notions générales sur les mucilaginosa 11

1) Introduction 11

2) Propriétés thérapeutiques des mucilaginosa 11

3) Botanique et chimie des mucilaginosa d'origine végétale ...14

A) Les mucilages 14

B) Les gommes 20

C) Les hémicelluloses 21

D) Les substances pectiques 22

4) Propriétés physiques et colloïdales des macromolécules linéaires . 23

A) L'hydratation 23

B) Le gonflement 24

C) La viscosité 26

D) Comportement avec l'eau des mucilages des drogues végétales 27

5) Dosage des mucilages des drogues 27

II. Etudes spéciales sur les mucilages 31

1) Plan du travail 31

2) Recherches sur le gonflement du gel 32

A) Dosage du gel par le facteur de gonflement 32

a) Méthode 32

b) Généralités sur la méthode 33

c) Mise au point de la méthode 34

B) Influence sur le gonflement de facteurs pouvant intervenir dans

le tube digestif 39

a) Influence de la température 39

b) Influence du pH 43

c) Influence des ions 47

d) Influence de l'alcool 53

C) Influence de la température, du pH, des ions et de l'alcool sur

la valeur thérapeutique des cataplasmes 55

3) Recherches sur la viscosité du sol 58

A) Dosage du sol par la viscosité 59

a) Méthode 59

b) Généralités sur la méthode 60

c) Mise au point de la méthode 60

B) Influence sur la viscosité de facteurs pouvant intervenir dans le

tube digestif 71

a) Influence de la température à laquelle ont été préparés les

sols 71

b) Influence du pH 74

c) Influence des ions 77

d) Influence de l'alcool 82

e) Discussion des résultats des chapitres 2) et 3) . • .86

5

Page

4) Recherches diverses sur le sol 87

A) La tension superficielle 87

a) Introduction 87

b) Influence de la température d'extraction 89

c) Influence du pH 91

d) Influence des ions 92

e) Discussion des résultats des mesures de la tension superficielle 92

B) Le pH 94

a) Influence de la température d'extraction 94b) Influence du pH du liquide d'extraction sur le pH des sols 95

C) Influence de la concentration alcoolique sur la floculation. . 96

a) Semen Lini 97

b) Semen Psylli 98

c) Semen Cydoniae 98

d) Discussion des résultats 100

D) Oxydation par l'acide chromique 101

5) Recherches physiologiques in vitro. 102

A) Le gonflement 103

a) Suc gastrique artificiel 103

b) Sucs intestinaux artificiels 104

c) Discussion des résultats 104

B) Rétention d'eau contre la pression osmotique 106

6) Propositions pour le dosage des drogues à mucilages de la Pharma¬

copée Helvétique V et du Supplément I 109

A) Le facteur de gonflement 109

B) La viscosité 111

C) Discussion des résultats 113

D) Valeurs minima du facteur de gonflement proposées pour la

Pharmacopée Helvétique V et le Supplément I 114

III. Etudes sur les saponines et autres substances hemolysantes de quelquesdrogues à mucilages 116

1) Plan du travail 116

2) Généralités sur les saponines 116

A) Propriétés physiques et constitution chimique des saponines . . 116

B) Méthodes d'identification et de dosage des saponines . . . 117

3) Partie expérimentale 119

A) Pouvoir hémolytique de Semen Foenugraeci 119

B) Pouvoir hémolytique de Semen Cydoniae 124

C) Pouvoir hémolytique des autres drogues à mucilages . . . 128

D) Comparaison entre la tension superficielle des sols et le pouvoirhémolytique 129

IV. Résumé 131

Index bibliographique 135

6

AVANT-PROPOS

Ce travail a été fait à l'Institut Pharmaceutique de l'Ecole Polytechnique

Fédérale à Zurich, sous la direction de M. le Professeur Dr. H. Fliick. Je

tiens à lui exprimer ma profonde gratitude pour l'intérêt qu'il a montré

et les précieux conseils qu'il m'a donnés pendant toute la durée du travail.

Je tiens également à remercier ici les maisons S. A. anct. B. Siegfried

(Zofingue), Sandoz S. A. (Bâle), Geigy S. A. (Bâle), E. I. Du Pont de Ne¬

mours (New York) et son représentant en Suisse Cellpack S. A. (Wohlen),

Carbide and Carbon (New York) et son représentant en Suisse Union

Carbide Europa S. A. (Genève), Dixa S. A. (St. Gall), Sulger S. A. (Zurich),

Bohny S. A. (Bâle), Lehner Sueur S. A. (Bâle) pour la bonté qu'elles ont

eu de nous procurer des drogues et du matériel nécessaire pour nos re¬

cherches.

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INTRODUCTION

Les drogues à mucilages constituent un groupe de drogues qui pour

la plupart n'ont été jusqu'à aujourd'hui que très peu étudiées. Cela pro¬

vient probablement du fait qu'elles sont douées d'activité thérapeutique

faible, n'ayant pour cette raison pas présenté le même intérêt que d'autres

drogues comme celles à alcaloïdes par exemple. Cependant il nous a paru

tout de même nécessaire de mettre au point une méthode de dosage de ces

drogues, car elles trouvent tout de même une application non négligeable

en médecine.

Notre travail s'est ainsi porté sur la mise au point d'une méthode de

dosage des mucilages de ces drogues, ainsi que sur certaines études permet¬

tant de tirer des conclusions quant à l'activité thérapeutique. Le fait

d'avoir trouvé dans quelques-unes de ces drogues des substances douées

d'action hémolytique nous a conduit à une deuxième série de travaux,

où nous avons mis au point des méthodes de dosage de ces substances hé-

molysantes.

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I. Notions générales sur les mucilaginosa

1) Introduction

On entend par mucilaginosa, des substances d'origine végétale ou ani¬

male dont le principe actif est un produit de nature macromoléculaire

résultant, dans la plupart des cas, de la polymérisation d'hydrates de car¬

bone pour les premières et d'acides aminés pour les secondes. Avec l'eau,ces substances s'hydratent et gonflent en s'entourant d'une enveloppe de

molécules d'eau et en donnant des solutions visqueuses ou des gels. Ces

propriétés sont en relation étroite avec la structure de ces substances, la¬

quelle se présente en général sous forme d'une chaîne principale linéaire

de molécules polymérisées sur laquelle peuvent être fixées ou pas des

chaînes latérales plus ou moins nombreuses et de longueur variable. Les

chaînes principales peuvent dans certains cas être réunies entre-elles par

des ponts, ce qui expliquerait la moins grande solubilité des produits ainsi

formés.

Notre étude s'est portée uniquement sur les mucilages des plantes, les¬

quels constituent une des variétés de mucilaginosa se rencontrant dans le

règne végétal. Ces mucilages des plantes présentent, comme les autres mu¬

cilaginosa, la propriété de gonfler avec l'eau et de former des solutions

colloïdales visqueuses et des gels. Suivant surtout l'état de polymérisation,les mucilages, à la température ordinaire, ne feront que gonfler en donnant

un gel ou dans beaucoup de cas formeront une solution colloïdale ou sol.

Théoriquement il existe trois possibilités quant au comportement des mu¬

cilages envers l'eau:

1) Tout le mucilage gonfle et donne un gel.2) Tout le mucilage se dissout colloïdalement en donnant un sol.

3) Le mucilage contient une partie donnant un gel et une partie donnant

un sol.

Pour un même mucilage, la possibilité de former un gel ou un sol dé¬

pend également de la température, du pH, ainsi que d'autres facteurs.

Du point de vue thérapeutique, le gel et le sol auront une action dif¬

férente dont nous tiendrons compte.

Nous avons également pris en considération dans notre travail la lo¬

calisation du mucilage dans la plante.

2) Propriétés thérapeutiques des mucilaginosa (* à 18>

En médecine, on désigne sous le nom de substances mucilagineuses ou

mucilaginosa, toute substance qui comme les mucilages des plantes, la

gomme arabique, la pectine, l'amidon, la gélatine, etc. forment avec l'eau

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des solutions visqueuses ou des gels. Dans les drogues d'origine végétale,lesquelles représentent les mucilaginosa les plus employées, d'autres substan¬

ces, comme le plasma par exemple, sont aussi susceptibles de gonfler et de

renforcer dans une faible mesure l'action thérapeutique de ces plantes.Du point de vue thérapeutique, le sol et le gel des mucilaginosa ont une

action différente. Le sol est spécialement utilisé pour la protection des

muqueuses enflammées alors que le gel, dans une plus faible mesure le

sol également, joue le rôle principal dans l'action laxative de ces substances

ainsi que lors de la préparation de cataplasmes.Les propriétés thérapeutiques des mucilaginosa sont dues aux propriétés

qu'ont ces substances de s'hydrater, de gonfler et de donner des solutions

visqueuses et des gels. On peut les classer comme suit:

A) Diminution de la sensation de douleur et du goût

Leur propriété de diminuer la sensation de la douleur est prouvée par

l'expérience suivante faite avec une grenouille décapitée:Si l'on plonge la patte postérieure de la grenouille dans une solution

0.1 n d'acide chlorhydrique, l'animal la retire immédiatement alors que

si l'on ajoute à la même solution un mucilage, il ne la retire pas tout de

suite, voire pas du tout.

De même dans le cas d'inflammations des muqueuses des voies respira¬toires ou digestives, les substances mucilagineuses ont une action adoucis¬

sante de par le fait qu'elles forment sur la muqueuse une couche protectriceempêchant l'accès de substances irritantes.

On les utilise également en douches vaginales, urèthrales, etc. pour cal¬

mer les douleurs et les inflammations.

Les solutions mucilagineuses ont également la propriété de diminuer dans

une assez forte mesure la sensation du goût, spécialement du goût acide.

Ainsi, d'après Wasicky <18), pour les fruits du framboisier (Rubus idaeus)la présence de mucilage empêche la perception de l'acidité, alors qu'enréalité ces fruits contiennent plus d'acide que ceux du groseillier à grappes

(Ribes Rubrum), lesquels sont nettement acides, vu la teneur inférieure en

mucilage.

B) Rétention d'eau et application prolongée de chaleur humide

On utilise très frécsuemment les drogues à mucilages sous forme de cata¬

plasmes de farine de lin, de fenugrec, de feuilles de mauve par exemple. Le

but est de produire une accumulation de chaleur et d'humidité, surtout sur

les inflammations d'origine infectieuse et aussi d'origine rhumatismale, en

provoquant ainsi une hypérémie locale qui permet au corps de mieux

lutter contre les bactéries et les autres causes de la maladie. L'applicationde cataplasmes aqueux a l'avantage sur ceux à base d'huiles ou de matières

grasses que l'eau possède une chaleur spécifique plus élevée que ces dernières

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et que pour cette raison l'action du cataplasme aqueux sera de plus longuedurée. D'autre part, la macération de la peau par l'humidité à tempéra¬ture élevée augmente Phypérémie, ce qui est moins le cas lors de l'appli¬cation de cataplasmes gras.

Ceci nous montre que le grand pouvoir de rétention de l'eau des droguesà mucilages est de première importance pour l'obtention d'un bon cata¬

plasme.

C) Pouvoir adsorbant et antidiarrhoïque

De par leur nature colloïdale, les substances mucilagineuses sont douées

d'un certain pouvoir adsorbant sur beaucoup de substances. On peut ainsi

les utiliser pour empêcher la résorption de poisons par l'intestin.

Les propriétés antidiarrhoïques des mucilaginosa sont dues en partie à

leur faculté d'adsorber dans l'intestin les substances irritantes, et, ce qui est

encore discuté, même les bactéries. D'autre part on explique également cette

action en pensant qu'une forte dose de drogues mucilagineuses agit commeun «bouchon» chassant devant lui le foyer d'infection diarrhoïque.

D) Action laxative

Cette action est due aux propriétés qu'ont les substances mucilagineusesde retenir l'eau, de gonfler sous son action et de créer ainsi une certaine

pression de gonflement. De cette façon elles vont augmenter le volume du

bol intestinal et de par la pression qu'elles exercent sur la paroi intestinale,elles provoquent par voie réflexe l'augmentation des mouvements péristal-tiques, ce qui contribue à faciliter l'élimination des selles. D'autre part,

chaque obstipation est accompagnée d'une perte anormale d'eau qui passe

de l'intestin dans le corps, ce qui provoque un épaississement et un dur¬

cissement du bol intestinal. La faculté des substances mucilagineuses de

retenir l'eau diminue cette perte d'eau et maintient une consistance normale

du bol intestinal. En même temps, le mucilage agit comme glissant, facili¬

tant ainsi l'élimination des selles.

E) Autres utilisations des substances mucilagineuses

a) Applications pharmaceutiques

En galénique on les utilise, mélangées à d'autres médicaments, pour dimi¬

nuer l'action irritante de ces derniers, pour en corriger le goût ou encore

pour en empêcher la résorption trop rapide. Mélangés aux sérums sanguinsartificiels, on utilise leur propriété de retenir l'eau et de l'empêcher ainsi

de sortir du système circulatoire.

On les utilise également souvent dans la fabrication des tablettes comme

désagrégeants, dans la préparation des émulsions comme stabilisateurs en

tant que colloïdes protecteurs, ainsi que dans les bases de pommades, pâtesdentifrices, etc.

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b) Applications non pharmaceutiques

En bactériologie, on utilise couramment certaines substances mucilagineu-ses comme milieux de cultures (Agar-Agar, gélatine). En technique, on les

utilise dans l'appréture, l'imprimerie, dans la fabrication du papier, de la

colle, d'émulsions techniques telles les huiles à parquet, les émulsions de

goudron, etc.

Dans l'industrie alimentaire, elles trouvent une application dans la pré¬paration de sauces, gelées, pâtisseries, etc.

Enfin, on les utilise encore en coiffure pour faire les permanentes.

3) Botanique et chimie des mucilaginosa d'origine végétale

Dans ce chapitre, nous ne traiterons que les mucilaginosa d'origine végé¬tale, en ne faisant que citer ici l'existence de mucilaginosa d'origine ani¬

male, telle la gélatine.Ce groupe est constitué par les mucilages des plantes, sur lesquels nous

nous étendrons le plus longuement, car ils constituent la matière principalede ce travail, les gommes, les hémicelluloses et les matières pectiques.L'amidon et ses produits de dégradation (dextrines) sont parfois aussi

rangés parmi les mucilaginosa d'origine végétale, mais nous ne les traiterons

pas dans notre travail, vu que ces substances gonflent très peu à froid et

ne donnent des gels qu'à chaud. Dans notre étude, nous avons tenu compte

de l'origine, de la localisation ainsi que de la nature chimique des mucila¬

ginosa végétales.

A) Les mucilages

Les mucilages proprement dits montrent des rapports biochimiques étroits

lors de leur formation et quant à leur structure chimique. On les trouve

dans des drogues telles que: Radix et Folium Althaeae, Folium Malvae,Semen Lini, Semen Psylli, Semen Fcenugraeci, Semen Cydoniae, etc.

Le rôle des mucilages serait pour les Ophridées et pour la racine d'althaea,

par exemple, celui de substances de réserves que la plante utiliserait au mo¬

ment voulu, voire avant l'amidon selon Jaretzky et Bereck(w). Dans beau¬

coup d'autres cas on leur attribue le rôle de réservoirs d'eau. Cette affinité

pour l'eau et le pouvoir de gonfler seraient mis à profit lors de la germi¬nation des graines de lin, coing, etc.

a) Classification botanique (2°)

D'après la formation et la localisation dans la plante, on distingue quatre

espèces de mucilages:

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a) Mucilages formés par la lamelle moyenne

Chez les algues, notamment chez les Phaeophycées et les Rhodophycées,le mucilage provient du développement considérable de la lamelle moyenne,

laquelle est capable de gonfler au contact de l'eau. Ce gonflement peutêtre très considérable et augmenter de plusieurs fois le volume de la drogue.

Les substances gonflantes de la lamelle moyenne constituent le mucilagede drogues telles que Stipes Laminariae, Fucus, Carrageen. Isolées à l'état

plus ou moins pur d'autres espèces de Phaeophycées et Rhodophycées, ces

substances forment les Alginates et l'Agar-Agar.Au point de vue de la localisation, ces mucilages sont enfermés dans le

tissus de ces algues. La forme plus ou moins applatie de ces plantes et

l'excellente perméabilité de leurs tissus ne nécessitent pas toujours la pulvé¬risation de la drogue pour l'extraction du mucilage.

Les mucilages des canaux schizogènes des Laminariacées seront traités

sous lettre ô).

j3) Mucilages déposés sur la membrane

Ces mucilages sont ainsi nommés parce-qu'ils s'accumulent contre la

lamelle cellulosique en formant en quelque sorte une couche supplémen¬taire.

Ces cellules à mucilages peuvent également, par dissolution de la

membrane cellulaire, se réunir entre-elles et former des lacunes mucilagi-neuses ou des canaux mucilagineux, comme on le voit, d'origine lysigène.

Ces mucilages se trouvent spécialement chez les Dicotylédones, parmilesquelles les familles dont les mucilages sont les plus utilisés en pharmaciesont:

Les Ulmacées, Urticacées, Lauracées, Crucifères, Rosacées, Légumineuses,Linacees, Malvacees, Tiliacées, Sterculiacées, Guttiferae, Borraginacées et

Plantaginacées.La genèse de ces mucilages est, d'après Jaretzky et Ulbrich (21\ expliquée

comme suit: l'amidon est transformé en mucilage par une action fermen-

taire et ce dernier s'accumule ensuite contre la lamelle cellulosique.Quant à l'importance de la localisation, on peut dire qu'en général la

membrane des cellules parenchymateuses est assez mince et que la pressionde gonflement provoquée par le mucilage à l'intérieur des cellules, si ces

dernières ne sont pas entourées et serrées par d'autres cellules, suffit pourles faire sauter. Si donc les cellules à mucilages sont localisées dans l'épi-derme, le gonflement et l'extraction de la partie sol peuvent se faire sur la

drogue entière. Si par contre les cellules se trouvent incluses à l'intérieur

des tissus, les cellules avoisinantes qui ont des parois cellulosiques ou même

lignifiées d'épaississement normal peuvent empêcher soit en partie soit pres¬

que entièrement le gonflement et l'extraction de la partie sol. Il en résulte

qu'aussi bien pour les travaux analytiques que pour l'emploi pharmaceu¬tique, il est important de pulvériser préalablement ces drogues.

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y) Mucilages déposés dans le plasma

Ce sont les mucilages qui sont formés à l'intérieur des cellules, d'aprèsJaretzky et Bereck t19) à partir de l'amidon, et déposés dans le plasma,lequel, à la fin, ne forme plus qu'un fin réseau de fils dans la masse muci-

lagineuse.On trouve ces mucilages surtout chez les Monocotylédones. Parmi ce

groupe, le mucilage des Ophridees joue un certain rôle en pharmacie, ceci

dans Tuber Salep.Chez certaines familles, particulièrement chez les Liliacées, Amaryllida¬

cées, Commélinacées et Dioscoréacées, le mucilage entoure des paquets de

raphides, ce qui a poussé certains auteurs à l'appeler mucilage de raphides.Au point de vue de la localisation, on peut dire que le mucilage des

drogues de ce groupe a toujours été rencontré dans des cellules à paroicellulosique normale et que ces cellules se trouvent toujours en dessous de

l'épiderme, plus ou moins réparties dans le tissus fondamental de la drogue.Il en résulte qu'au point de vue analytique et pharmaceutique, il est tou¬

jours nécessaire de pulvériser préalablement la drogue.

ô) Mucilages provenant de glandes schizogènes

On les trouve chez les Phanérogames chez les Cycadacées par exemple et

parmi les Cryptogames chez les Phaeophycées (voir sous lettre a).Ces mucilages sont sécrétés par les cellules épithéliales dans l'espace inter¬

cellulaire et forment des canaux mucilagineux d'origine schizogène.Cette dernière catégorie de mucilages se trouve toujours localisée à

l'intérieur des tissus et il est donc évident qu'une pulvérisation préalablede ces drogues est nécessaire avant leur dosage ou leur emploi pharma¬ceutique.

b) Classification chimique (22 à 25)

La classification chimique des mucilages est basée ordinairement d'aprèsles produits d'hydrolyse, c'est-à-dire d'après les monoses, acides uroniqueset autres produits obtenus.

Nous donnons ci-dessous un bref aperçu de cette classification en indi¬

quant pour chaque groupe les drogues pharmaceutiques y relatives.

ce) Hexosanes

Dans ce groupe on trouve par exemple les mucilages du salep, fenugrecet caroubier. Dans notre travail, nous n'avons fait aucune recherche sur

le mucilage du caroubier; cependant nous le traiterons également ici, vu

que c'est le mucilage de ce groupe qui a fait l'objet des recherches les plusrécentes et dont la constitution chimique est la mieux connue.

a 1) Mucilage du salep (26> 27) : C'est un mannane constitué par la poly¬mérisation d'un seul héxose, le mannose.

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az) Mucilage du fenugrec <28 i31): Ce mucilage serait un mannogalactanecontenant du mannose et du galactose en quantités plus ou moins équi¬valentes.

a 3) Mucilage du caroubier <32 à 34> : Le mucilage du caroubier (CeratoniaSiliqua) appelé caroubine est selon Smith t32' et Hirst et Jones <33) un ga-

lactomannane contenant environ 80 % de d-mannose formant la chaîne

principale de la molécule et environ 20 % de d-galactose formant des

groupes latéraux fixés à la chaîne principale comme nous le montrons

dans la figure 1.

ch2oh

d-mannoie

d-galâcK»»

Figure 1: Structure chimique du mucilage du caroubier.

/?) Pentohexosanes

Le représentant le plus important au point de vue pharmaceutique est

le mucilage de la racine d'althaea qui est selon von Friedrichs (35> un gly-coxylane et se dédouble par hydrolyse en glucose et xylose. Il est probableque le mucilage des autres organes de la plante, tels feuilles et fleurs, ait

la même composition que celui des racines. Selon SchirmerW ce mucilageserait à classer dans les hexosanes, cet auteur ayant trouvé dans les produitsd'hydrolyse du galactose et du glucose.

y) Polyuronides

Dans ce groupe nous traiterons les mucilages des graines de lin, de coinget de psyllium. On y trouve également les alginates.

71) Mucilage de la graine de lin: Selon Anderson et LoweW le consti¬

tuant principal des produits d'hydrolyse du mucilage de la graine de lin

est un acide aldotétronique polymérisé, qui serait constitué par:

(Acide d-galacturonique-l-rhamnose-l-galactose-d-xylose)x

17

La forme des liaisons osidiques et les points de soudure des sucres ne sont

pas précisés; on ignore aussi quels sont les hydroxyles qui se condensent

pour donner le polymère; il est toutefois probable que le d-xylose n'entre

pas dans la chaîne principale, car l'hydrolyse le libère longtemps avant les

autres sucres. Pour certains auteurs <38 à 41) plus anciens que ceux cités plushaut, l'hydrolyse partielle du mucilage de la graine de lin a donné un

acide aldobionique, composé d'une molécule de 1-rhamnose et d'une molé¬

cule d'acide 1-galacturonique, et l'hydrolyse totale du galactose, de l'acide

galacturonique, du 1-rhamnose, du d-xylose, du 1-arabinose et du d-glucose.

yi) Mucilage de la graine de coing: Ce mucilage contient selon Renfrewet Cretscher (42> des sels inorganiques, un reste cellulosique, de petites quan¬

tités d'arabinose, un mélange d'acides aldobioniques, ainsi qu'un mélangecomposé d'acides hexuroniques sous forme méthylée et non méthylée liés

à du xylose.

73) Mucilage de la graine de Psyllium: Selon Nelson et Percival (43>, le

mucilage de Plantago Indica L. (syn. Plantago Arenaria Waldst. et Kit.)donne par hydrolyse à l'acide oxalique à 3 % de l'arabinose, du xylose et

un acide aldobionique composé de d-xylose et d'acide d-galacturonique. Ces

mêmes auteurs donnent comme composition approximative des unités chi¬

miques: 9 xylopyranoses et 1 galactopyranose comme groupes finaux, des

chaînes de 10 xylopyranoses, des restes de 8 xyloses, des groupes OH libres

fixés sur les C2 des points de ramifications de la macromolécule et des

restes de 2 acides galacturoniques, lesquels semblent former une combinai¬

son plus stable avec le xylose qu'avec le galactose ou l'arabinose. D'aprèsAnderson et Firemann (44), le mucilage de la graine de Psyllium est un

mélange de polyuronides de composition variable suivant le mode de pré¬paration. L'hydrolyse a donné de l'acide d-galacturonique, de l'arabinose

ainsi que 75 à 90 % de d-xylose. Il y aurait par molécule de mucilagede 7 à 35 molécules de xylose. Les auteurs ci-dessus ont en outre trouvé

1,5 à 2,5 % d'une substance indéfinie et insoluble.

6) Esters sulfuriques de polysaccharides

Dans les mucilages de quelques Rhodophycées (Carrageen, Agar-Agar)quelques monoses de la chaîne de ces polymères sont estérifiés avec l'acide

sulfurique. Ces monoses estérifiés se retrouvent à des intervalles plus ou

moins réguliers dans la chaîne de ces polymères.

ô 1) Mucilage de VAgar-Agar: Les substances mucilagineuses de l'Agar-Agar sont parfois aussi appelées gélose, terme qui pourrait faire croire que

nous avons à faire à une seule substance bien définie. Pourtant la com¬

position de l'Agar-Agar peut varier suivant le mode de préparation et nous

préférons utiliser le terme de mucilage plutôt que celui de gélose.

18

Comme produits d'hydrolyse, Jones et Plat <45' n'ont trouvé que du

galactose et de l'acide sulfurique. Des auteurs plus anciens t46'47' ont en

outre mis en évidence de petites quantités d'autres monoses. D'après Joneset PlatW la substance principale de l'Agar-Agar est un ester sulfuriqued'un polysaccharide lié à du calcium. Ce polymère est une molécule en

chaîne composée d'unités se répétant plusieurs fois et dont la structure est

indiquée à la figure 2.

H H

0 h\hso4ç#H H

8

Figure 2: Structure chimique du mucilage de l'Agar-Agar.

ô 2) Mucilage du Carrageen <48 à 54). Il se composerait d'au moins deux

substances mucilagineuses qui seraient des esters sulfuriques d'un ou plu¬sieurs polysaccharides, probablement sous forme de sels de Ca. Les hydratesde carbone composant ce mucilage ne sont actuellement pas encore con¬

nus, mais il est très probable que l'un d'eux soit un galactane, car on a

déjà trouvé depuis longtemps du galactose comme produit d'hydrolyse. Il y

aurait également de l'azote comme composant régulier de ce mucilage, mais

les recherches ne sont pas poussées assez loin pour décider si la matière

azotée est combinée d'une manière définie au polysaccharide, raison pour

laquelle nous n'avons pas classé le Carrageen également dans le groupe e.

)Mucilages de polysaccharides contenant des

matières protéiques

Pour le mucilage de Tamus Communis (Dioscoréacée), Holzach et

Fliick <55) ont trouvé qu'il contient, à part des monoses (Arabinose, glucose,mannose et traces de rhamnose) et des acides uroniques (traces d'un acide

uronique, probablement l'acide glucuronique), des acides aminés (Glycine,acide glutamique, valine, leucine ou isoleucine). Les auteurs cités n'ont pas

pu décider si les acides aminés se trouvaient tels quels ou combinés sous

forme de polypeptides et si la liaison avec le polysaccharide était formée

par des valences principales ou secondaires.

y ) Mucilages de composition inconnue

La composition de certains mucilages, comme ceux de Folium Malvae,Flos Tiliae et Flos Farfarae par exemple, n'a pas encore été étudiée jusqu'à

H OH

19

ce jour. Toutefois, d'après leur position dans la botanique systématique,on peut en déduire avec une certaine assurance que leur composition doit

être de même nature que celle des mucilages des groupes a, /? et y.

B) Les gommes(2; 24; 25; 56)

Les gommes sont des substances qui ne se distinguent des mucilages que

par leur genèse, laquelle résulte ordinairement de lésions pathologiques, et

de ce qu'elles donnent le plus souvent des solutions visqueuses collantes et

tirant des fils alors que les solutions de mucilages ne sont pas ou peu col¬

lantes et ne tirent pas de fils. Il semble que toutes les parties de la plantepeuvent prendre part à la formation de la gomme, mais on ne sait pasexactement jusqu'à quel point il se produirait une transformation de la

membrane cellulaire. Cependant dans certains cas la gommose apparaîtcomme un phénomène physiologique normal. Cette production naturelle nerésulte alors en effet d'aucun traumatisme visible, étant donné que les tissus

qui entourent les lacunes gommeuses demeurent manifestement intacts.

Dans les gommes-résines se trouvent aussi des polysaccharides du typedes mucilages et des gommes, lesquels sont appelés ici gommes. Comme le

rôle pharmaceutique de ces polysaccharides n'est pas le même que celui des

produits traités dans ce travail, nous ne nous étendrons pas plus longtempssur ce sujet.

Le rôle attribué aux gommes proprement dites est des plus divers. Cer¬

tains les considèrent comme des substances de déchet, d'autres leur attri¬

buent le rôle de substances de réserve. Elles interviennent en outre active¬

ment ou passivement dans la cicatrisation des plaies.

Chimie des gommes ('• S7~>

Nous ne traiterons ici que la gomme arabique et la gomme adragante quisont les plus importantes au point de vue pharmaceutique.

a) Gomme arabique (23>58 à 64>

La gomme arabique est composée, selon Normann (59>, par un polymérisat(= acide arabique) lié en proportions variables à des alcalis et des alca-

lino-terreux, dans lequel des molécules d'arabinose sont fixées glucosidique-ment à un noyau composé d'un anhydrogalactane et d'un acide anhydrou-ronique, les quantités de galactose, arabinose et acide uronique étantvariables. Butler et CretscherW, Heidelherger et Kendall^ ainsi que

Haworth, Challinor et Hirst ^ ont par hydrolyse de la gomme arabiqueobtenu un acide aldobionique, l'acide galactoglucuronique. Hirst <64) dans

ses recherches, a trouvé que la gomme arabique était constituée de d-galac-tose, 1-arabinose, l-rhamnose et acide d-glucuronique arrangés comme le

montre la figure 3.

20

A3

1

lGal A3

1

lGal

Gall

Rl-

3 Gai 1 -

6

1

•3 Gai

6

6

3 Gai 1

Ri

- 3 Gai 1

6

1

3 Gai

6

6

3 Gai l

RI-

3 Gai

6

1

3 Gai

6

1

Glu

4

1

A

1

Gin

4

1

Glu

4

1

A

Gai = d-galactopyranose R = 1-rhamnopyranoseGlu — acide d-glucuronique A = 1-arabofuranose

Figure 3: Structure chimique de la gomme arabique.

A part cela il faut noter la présence d'environ 1 % d'un polymèred'hydrates de carbone qui ne fait que gonfler sans se dissoudre dans l'eau,de traces de tannin, d'oxydases et de peroxydases, de substances azotées,

d'amylase, dans la gomme arabique.

b) Gomme adragante <58- 63> 65 à 68)

La gomme adragante est formée d'hydrates de carbone, avec des radicaux

acides, qui sont en grande partie sous forme de sels de Ca, Mg et K.

Cette gomme est composée d'une partie soluble dans l'eau, la tragacanthine(5 à 10 %), et d'une partie insoluble mais fortement gonflante, la bassorine

(60 à 75 %). D'après Normann C65), la tragacanthine se compose d'un an¬

neau de trois molécules d'acide glucuronique avec une molécule d'arabinose

auquel est liée une chaîne latérale comprenant deux molécules d'arabinose.

L'hydrolyse de la gomme adragante a donné d'après van der Haar (66) du

1-arabinose, du xylose, du fucose, du d-galactose et de l'acide d-galacturo-nique. Ehrlich <67) a en outre trouvé 2,3 % d'acide acétique et Rosentha-

ler (6g) 3—6 % de méthoxyle. La gomme adragante ne contient pas d'oxy¬dases.

C) Les hémicelluloses (24> 5é> 57>69- 70>

Sous ce nom on groupe toutes sortes de substances ressemblant à la

cellulose. Elles occupent une place intermédiaire entre cette dernière et les

21

mucilages. Beaucoup du reste, de par leur mode de formation et leurs ré¬

actions chimiques, sont très proches des mucilages et il est parfois difficile

de marquer une ligne de séparation entre les deux; cependant les hémi¬

celluloses sont ordinairement insolubles dans l'eau. Elles apparaissent dans

la plante comme des épaississements secondaires de la paroi cellulaire. Au

point de vue biologique ont distingue deux groupes d'hémicelluloses: Le

premier comprend les hémicelluloses à fonction mécanique et le second

celles de réserve.

Chimie des hémicelluloses

La chimie des hémicelluloses est encore très peu connue. Les principauxreprésentants des hémicelluloses se classent parmi les pentosanes et les

hexosanes.

a) Hémicelluloses formées de pentosanes: On les rencontre sous forme

de polymères du xylose, les xylanes. C'est dans ce groupe que se trouvent

les hémicelluloses à fonction mécanique.b) Hémicelluloses formées d'hexosanes: Elles ressemblent à la cellulose,

mais sont plus solubles et se trouvent spécialement sous la forme d'hémi¬

celluloses de réserve, utilisées lors de la germination. On les rencontre sous

forme de mannanes et de galactanes.

D) Les substances pectiques (25,57>69 à 73'

On rencontre les substances pectiques chez tous les Phanérogames. Elles

se trouvent particulièrement dans la lamelle moyenne (sel de Ca insoluble)et en contact étroit avec la cellulose dans la membrane primaire des cel¬

lules (Protopectine). Il n'y en a que très peu dans la membrane secon¬

daire. A part le collenchyme, les tissus parenchymatiques de beaucoup de

fruits et racines en sont riches. Les substances pectiques sont surtout éla¬

borées par les tissus jeunes, mais on ne connaît pas le mode de cette éla¬

boration. Le rôle le plus important de ces substances est probablement ce¬

lui de servir de substances de soudure entre les cellules, leur destruction

amenant en effet l'effondrement des tissus. Elles jouent peut-être égalementun rôle dans la rétention de l'eau, l'échange des cations et la régulationdu pH.

Chimie des substances pectiques

Au point de vue chimique, les substances pectiques sont des polyuronidesprovenant de la polymérisation d'un grand nombre d'acides d-galacturo-niques. Sous le nom de protopectine on désigne une substance que l'on a

considérée jusqu'à ces derniers temps comme composée d'un grand nombre

de molécules de pectine réunies entre-elles par des ponts de calcium, ce

qui expliquerait le peu de solubilité de ce produit. Mais les derniers tra-

22

vaux de Deuel, Huber et Anyas-Weisz <72) ont montré que la théorie de

la présence de ponts de calcium n'était pas soutenable. La pectine elle-

même serait un ester méthylique partiel d'un acide polygalacturoniqueappelé acide pectique, lequel se présente sous la forme d'une longue mo¬

lécule en chaîne semblable à la cellulose, avec des groupes latéraux acides.

4) Propriétés physiques et colloïdales des macromolécules

linéaires (74 * 76'

L'explication donnée pour les propriétés physiques des substances ma¬

cromoléculaires a subi au cours de ces dernières années une grosse évo¬

lution sur laquelle nous ne nous étendrons pas. Comme on a rencontré

jusqu'à aujourd'hui dans les substances mucilagineuses végétales que des

macromolécules linéaires plus ou moins ramifiées, nous ne traiterons dans

cet exposé que les propriétés physiques se rapportant à ce type de macro¬

molécules, ceci en nous limitant encore aux phénomènes importants pour

l'emploi thérapeutique.Les macromolécules linéaires ont la propriété de se solvatiser, c'est-à-dire

de s'entourer d'une enveloppe constituée par des molécules du milieu de

dispersion, ce phénomène portant alors le nom d'hydratation si le milieu

de dispersion est de l'eau. Dans notre travail nous ne traiterons que l'hydra¬tation qui seule nous intéresse en ce qui concerne les mucilages des plantesque nous avons étudiées. D'autres propriétés des macromolécules linéaires

sont celles de gonfler au contact de solvants et de donner des solutions très

visqueuses.Dans notre exposé nous avons traité tout d'abord les propriétés physiques

générales citées ci-dessus des macromolécules linéaires. Ensuite nous avons

en outre indiqué le comportement avec l'eau, c'est-à-dire la faculté de

donner un sol, un gel ou les deux à la fois, ceci uniquement pour les

mucilages des drogues que nous avons étudiées dans ce travail.

A) L'hydratation

L'hydratation est surtout due à l'interaction des groupes polaires de la

substance colloïdale en question et de ceux de l'eau. La particule colloïdale

ou la molécule s'entoure d'une enveloppe d'eau dont les dipôles com¬

parables à de petites aiguilles aimantées convergent vers la particule.Comme la force d'orientation diminue avec la distance, il n'y a pas sé¬

paration nette entre l'enveloppe d'hydratation et l'eau libre. De telles par¬

ticules colloïdales sont très stables car n'ayant pas de surface libre, leur

énergie superficielle est nulle. Si l'on ajoute de l'alcool, il est alors possibled'enlever peu à peu l'enveloppe d'hydratation, la zone extérieure contenant

les molécules d'eau orientées en tous sens, ou couche aqueuse diffuse, dispa¬raissant la première. A ce stade de deshydratation il ne reste donc plus que

la zone des molécules d'eau orientées, ou couche aqueuse concrète, et la

23

particule ou molécule possède alors une surface nette qui a une certaine

énergie superficielle; comme cette dernière tend toujours vers une valeur

minimum, elle provoque alors la fusion des couches aqueuses concrètes des

particules qui malgré la perte de leurs enveloppes individuelles n'entrent

pas encore en contact et conservent ufte certaine indépendance. Ce phéno¬mène porte le nom de coacervation. Un coacervat est un liquide riche en

colloïdes formés par deshydratation, dans lequel les particules colloïdales

conservent la même répartition que dans le sol-mère. La deshydratationtotale (alcool, acétone, sels neutres) amène la coagulation ou floculation de

la particule ou molécule colloïdale (voir figure 4).

Figure 4: Hydratation et déshydratation

Nous rappelons ici qu'il est également possible de faire floculer la parti¬cule colloïdale en la déchargeant à l'aide d'électrolytes acides ou alcalins.

B) Le gonflement

Une propriété importante commune à beaucoup de corps macromolé¬

culaires est celle de gonfler lorsqu'on les traite avec des solvants. C'est sur

la mesure de ce phénomène qu'est basée la détermination du facteur de

gonflement des drogues à mucilages introduit dans la Pharmacopée Hel¬

vétique V Supplément I <77). Parmi les phénomènes importants caractéristi¬

ques du gonflement il faut signaler l'augmentation de volume, la diminu¬

tion de la solidité et l'augmentation de l'extensibilité. L'augmentation de

volume au cours du gonflement est en relation étroite avec la pression de

gonflement qui se calcule d'après la pression qu'il faut exercer pour expri¬mer le liquide du gel. Cette pression peut atteindre des valeurs con¬

sidérables.

Les théories sur les causes du gonflement sont assez nombreuses. Ainsi

les uns réservent le nom d'hydratation à la formation de la couche aqueuse

concrète et attribuent le nom de gonflement à la formation de la couche

aqueuse diffuse (voir figure 4). D'autres donnent le nom de gonflement à

l'ensemble des deux phénomènes. Staudinger (75> dans ses travaux rend

24

responsable du gonflement uniquement la structure de la molécule et non

pas l'enveloppe de solvatation. D'après les recherches de cet auteur sur les

macromolécules synthétiques, il existe deux sortes de gonflements: le

gonflement illimité et le gonflement limité.

a) Colloïdes à gonflement illimité

D'après Staudinger (75) tous les colloïdes susceptibles de gonfler appar¬tiennent aux colloïdes linéaires. Le gonflement dépend de la longueur des

molécules. En effet, dans une série polymère, les hémicolloïdes à courte

chaîne se dissolvent sans gonfler et les mésocolloïdes, de poids moléculaire

supérieur à 10.000, ne gonflent que très peu; ce ne sont que les eucolloïdes,de poids moléculaire supérieur à 100.000, qui montrent de forts gonfle¬ments, leurs longues molécules solvatisées ne pouvant pas passer en so¬

lution. En effet, le champ d'action d'une molécule linéaire est plus grandque son propre volume; il est proportionnel au carré de la longueur de la

chaîne. Une de ces molécules linéaires doit donc être suffisamment éloignéede sa voisine pour pouvoir passer en solution. Il se forme d'abord un gel,dans lequel les longues molécules ne sont pas encore mobiles; puis, par ad¬

jonction de solvant, on obtient une solution très visqueuse de gel (Gel-Lôsung) dans laquelle les molécules sont encore très peu mobiles et dont le

mouvement brownien est encore freiné. Ce n'est qu'avec de très grandesquantités de solvant que l'on arrive à une solution où les molécules sont

tout à fait libres.

b) Colloïdes à gonflement limité

La différence d'avec ceux du type précédent est, d'après Staudinger (75>,

de nature chimique. Dans ce cas, les longues molécules sont réunies entre-

elles par des ponts, ce qui explique qu'elles peuvent être solvatisées mais ne

peuvent pas passer en solution. Le gonflement dépend alors de la longueurdes chaînes entre deux ponts. Plus il y a de ponts, moins la substance gonfle.Si l'on élimine les ponts entre les molécules, le composé se transforme alors

en un colloïde à gonflement illimité.

D'après Frey-Wyssling (76), les molécules linéaires forment dans le gelune sorte de «cadre» ou «réseau» (framework) et sont réunies entre-elles

par des «points d'attache» (Haftpunkte). Cet auteur laisse ouverte la

question si ces «points d'attache» sont constitués par des valences principa¬les ou secondaires, ou encore d'autres forces. Il dépend de la résultante des

forces de solvatation d'une part et des forces de cohésion d'autre part, pour

que le «réseau» reste intact ou soit détruit. Les «points d'attache» dûs à

des valences principales ne pourront pas être détruits par les forces de

gonflement.

25

C) La viscosité

On nomme viscosité, la résistance de frottements intérieurs qui s'opposeaux mouvements des molécules. Les solutions de substances à poids molécu¬

laire élevé ont en général une viscosité élevée. La viscosité diminue à

mesure que la température augmente; aussi est-il nécessaire d'indiquerchaque fois celle-ci pour avoir des résultats reproduisables et comparablesentre-eux. Alors que la viscosité des solutions à faible poids moléculaire

dépend principalement de la concentration et de la température, celle des

macromolécules dépend encore d'une série de facteurs tels: la forme des

molécules, leur possibilité de former des groupements, le degré de disper¬sion, la solvatation, la charge électrique, les traitements mécaniques et

thermiques préalables, le vieillissement.

Viscosité des macromolécules linéaires

Dans le cas des macromolécules linéaires, Staudinger^ a montré que

dans une série homologue de polymères, la viscosité croît avec la longueurdes molécules, ceci proportionnellement avec le nombre des membres de la

chaîne principale. Le volume actif d'une de ces molécules n'est pas égal à

son propre volume comme chez les sphériques; il représente bien plus le

volume d'une couche mince ayant pour rayon la moitié de la longueur de

la molécule et pour hauteur le diamètre de celle-ci. Le champ d'action

d'une de ces molécules est donc proportionnel au carré de sa longueur. Il

suffira de faibles concentrations de la substance pour que son volume actif

dépasse déjà celui de la solution elle-même. Dans de telles solutions, les

molécules, quoique solvatisées, ne sont pas libres de leurs mouvements

comme dans les solutions très diluées; c'est ce qui explique les énormes

viscosités de ces solutions.

Ces solutions présentent en outre des anomalies de viscosité dites linéai¬

res ou de structure, ainsi nommées car elles sont dues à la forme de ces

molécules. Par l'écoulement de la solution, les longues molécules s'orientent

dans le sens de l'écoulement d'autant plus facilement qu'elles sont plus lon¬

gues. Plus la vitesse d'écoulement est grande, plus les molécules s'orientent

dans la même direction et plus la viscosité baisse. Il faut donc avoir des

vitesses d'écoulement faibles pour que les molécules ne s'orientent que très

peu, de façon à obtenir des résultats que l'on puisse comparer à ceux des

solutions de faible poids moléculaire, lesquelles ne subissent pas ce phéno¬mène d'orientation. D'autres sources de modification de la viscosité sont

données par la formation de micelles et par la présence de groupes disso¬

ciables (COOH, NH2, etc.) pouvant agir soit par leur charge soit en for¬

mant des réactions chimiques.Ces phénomènes d'orientation, d'association et de transformation chi¬

mique demandent toujours un certain temps pour se faire et portent pour

cette raison le nom général de vieillissement.

26

D) Comportement avec l'eau des mucilages des drogues végétales

Comme nous l'avons déjà dit page 11, suivant surtout l'état de poly¬mérisation, les substances mucilagineuses des drogues peuvent donner théo¬

riquement:

1) Seulement un sol.

2) Seulement un gel.3) Un sol et un gel en même temps; ceci en proportions variables.

Cette possibilité de former un sol ou un gel dépend en outre de facteurs

tels la température, le pH, etc.

En réalité, les substances mucilagineuses naturelles sont d'après les con¬

naissances actuelles des mélanges de corps à différents états de polyméri¬sation, de sorte que la plupart d'entre-elles sont du type 3).Pour la plupart des drogues, la relation entre gel et sol formés avec de

l'eau distillée à la température ordinaire n'est pas encore connue. En ce

qui concerne les drogues que nous avons étudiées dans notre travail, nous

pouvons dire que dans les conditions mentionnées ci-dessus, Semen Cy-doniae forme presque uniquement du sol alors que Semen Psylli et Traga-cantha donnent surtout du gel. Pour les autres drogues, il y a formation

de sol et de gel en proportions variables.

5) Dosage des mucilages des drogues

Comme les drogues à mucilages sont plutôt d'une action douce et pas

toxique, les pharmacopées se sont contentées assez longtemps de déter¬

miner seulement l'identité de la drogue et d'exclure les falsifications et

impuretés par des méthodes macroscopiques, microscopiques et des réactions

chimiques qualitatives, sans s'occuper d'un dosage des principes actifs. Un

premier essai de normalisation des drogues à mucilages a été celui de la

détermination du pouvoir gélifiant après refroidissement de décoctions de

concentration déterminée (78) (Agar-Agar, Carrageen). Cependant cette

dernière méthode, tout en donnant une indication sur la valeur thérapeutique,ne constitue cependant qu'une détermination limite.

Dafert et Fuchsgelb <79' ont montré dans leurs travaux que la préci¬pitation du mucilage par l'alcool selon la méthode préconisée par Kirch-

ner et Tollens (8°), de même la précipitation soit par des sels selon Pohl (81)

ou l'acétate de plomb selon Mulder (82), ainsi que l'utilisation d'alun, de

chlorure ferrique, d'acétate d'alumine, ne sont pas utilisables. La précipi¬tation n'est en effet pas quantitative et dépend de la façon de travailler.

De plus, les précipités obtenus ne sont pas seulement formés par le muci¬

lage et il est très difficile de les laver pour les purifier. Une purificationpar electrodialyse s'est montrée inutilisable, car au cours de cette longueopération, les solutions de mucilages sont modifiées par des réactions enzy-

27

matiques, bactériennes, ou autres. Des essais faits par les mêmes auteurs

pour normaliser les mucilages d'après le poids spécifique des solutions ont

montré que celui-ci restait très proche de celui de l'eau. De même des

essais sur la détermination du pouvoir rotatoire de la solution de mucilagehydrolysée ou pas ne sont pas utilisables, car, d'une part, le pouvoir ro¬

tatoire du mucilage est très faible et, d'autre part, il se trouve facilement

faussé par d'autres substances optiquement actives se trouvant dans la so¬

lution. De même des essais de dosage des pentoses libérés par hydrolysen'ont pas conduit à des résultats concluants. Notons tout de même ici quePritzker et Jungkunz (83> 84> ont utilisé la précipitation par l'alcool pourle dosage du mucilage de la graine du caroubier et de celui de la grainede coing, en obtenant de bons résultats. Balavoine (85' dans sa détermina¬tion en mucilages de quelques plantes muco-pectiques a utilisé une méthode

basée sur les méthodes générales d'analyse de Kônig <86), en éliminant l'ex¬

traction éthérée puis en déterminant les substances solubles dans l'eau quicontiennent le mucilage, celles solubles dans HCl à 2 % et le résidu.

Le gros inconvénient de toutes les méthodes critiquées et citées ci-dessus

est celui de ne pas. doser la partie gel du mucilage. D'autre part, elles ne

tiennent pas assez compte des fonctions thérapeutiques des substances mu-

cilagineuses. Nous avons en effet vu au chapitre 2) que les facteurs im¬

portants du point de vue thérapeutique sont:

1) Viscosité de la solution aqueuse (sol).2) Le gonflement (gel).3) Pouvoir de rétention d'eau.

Les premières méthodes de dosage des mucilages dont les résultats soient

intéressants au point de vue thérapeutique ont été celles de la mesure de

la viscosité des solutions aqueuses préparées dans des conditions bien dé¬

terminées. Il existe un grand nombre de travaux basés sur cette méthode

(par exemple: 79, 87à9o); les plus importants sont ceux de Waldstàtten <91)

et de Waldstàtten et Feuer (9Z). Les mesures viscosimétriques permettentoutre le dosage du sol, également celui du gel, ceci à l'aide soit de vis-

cosimètres (par exemple: 92 à 99^ so{t de méthodes spéciales dans lesquellesla viscosité intervient partiellement, telles la mesure de la force de main¬

tenir une suspension, consistant à déterminer le temps mis par une poudreneutre (Carbonate de calcium, bolus) mélangée au gel pour sédimenter (94>

10°), ou la détermination de l'angle que forme la surface d'un gel contenu

dans un verre après avoir renversé ce dernier sur le côté (101), ou la pré¬paration de gels de telle façon qu'ils ne coulent presque plus (102) ou qu'unegoutte mette un temps déterminé avant de tomber (103).

Cependant, si les mesures viscosimétriques donnent des résultats intéres¬

sants au point de vue thérapeutique lors du dosage du sol, ceux concernant

le dosage du gel le sont beaucoup moins. Il en est de même pour les mé¬

thodes dont le principe est de déterminer la consistance du gel à l'aide

d'appareils tels le gélomètre de Bloom <104), le Tarr-Baker-Geltester (105), le

28

Ridgelimètre (106), le Cox - Higby - Ridgelimètre (107), l'appareil de Va-

lenta (108), le scléromètre de Ludwig(109), l'appareil de Jullander-Sâver-born (n°), etc. En effet, du point de vue thérapeutique, la propriété la plusimportante du gel est celle de gonfler et toutes les méthodes indiquées ci-

dessus ne donnent aucun renseignement à ce sujet.Les seules méthodes de dosage du gel permettant d'obtenir des ren¬

seignements du point de vue thérapeutique sont celles basées sur la déter¬

mination du pouvoir de gonflement du gel. Ces méthodes font l'objet de

plusieurs propositions (77> m à 124). Les unes mesurent en quelque sorte la

pression de gonflement en déterminant le déplacement d'un piston de

poids déterminé <m) ou l'écoulement de petites billes de verre (112) placéssur la drogue; les autres (n3 à 124) déterminent le facteur de gonflement sui¬

vant des méthodes très proches de celles introduites dans le SupplémentIC77) de la Pharmacopée Helvétique V et dans le National Formularyédition 8 <123) et édition 9 (124). Ces dernières ne diffèrent entre-elles que

par des données relatives à la grandeur des cylindres utilisés, au temps

d'agitation et de repos. Leur principe consiste à faire gonfler une quantitédéterminée de drogue placée dans un cylindre gradué contenant de l'eau.

Après un temps d'agitation suivi d'un temps de repos déterminés, on fait

simplement la lecture du volume occupé par la drogue gonflée; le chiffre

obtenu, calculé pour 1 gr de drogue, est le facteur de gonflement de la

drogue.La troisième propriété importante des mucilages, au point de vue théra¬

peutique, est leur pouvoir de rétention d'eau. Blythe, Gulesisch et Tu-

thill (125> dans leurs travaux, mesurent ce pouvoir, d'une part en faisant

gonfler la drogue avec un volume déterminé d'eau, puis après séparationet mesure du volume du liquide non absorbé, on déduit par différence la

quantité d'eau utilisée par la drogue pour gonfler, d'autre part par mesure

de la rétention d'eau contre la pression osmotique, ceci à l'aide d'un os-

momètre de construction spéciale. La première de ces méthodes présentele désavantage que lors de l'utilisation de drogues en poudre spécialement,il est très difficile de séparer exactement l'eau absorbée de celle qui ne

l'est pas. De plus, la seconde méthode a l'avantage de reproduire in vitro

les conditions naturelles dans l'intestin.

Dans notre travail, nous avons utilisé la méthode viscosimétrique pourle dosage du sol et la détermination du facteur de gonflement pour celui

du gel. La mesure du pouvoir de rétention d'eau a été faite à l'aide d'une

méthode osmotique basée sur celle indiquée plus haut.

Dans tout dosage, ce qui est le plus important c'est d'être sûr d'avoir

dosé tout le principe actif. Dans le cas des drogues à mucilages, le degréde division, comme le montrent les travaux de Wratschko et Welzel (*'),joue alors un grand rôle. La nécessité de diviser la drogue dépendra de

la localisation botanique du mucilage (épiderme, intérieur des tissus, etc.),de la perméabilité des parois cellulaires, de la solubilité du principe actif,de la formation de complexes. De même les conditions pendant le dosage

29

(température, etc.) jouent un grand rôle. Dans notre travail, nous avons

tenu compte des points de vue cités ci-dessus et en avons exposé le détaildans la partie spéciale.Un gros avantage du dosage du gel par la détermination du pouvoir

de gonflement ainsi que par la mesure du pouvoir de rétention d'eau

contre la pression osmotique par rapport à toutes les autres méthodes de

dosage soit du sol soit du gel citées dans cet exposé, est celui de ne pasavoir besoin de s'occuper si tout le mucilage a été extrait ou pas.

30

II. Etudes spéciales sur les mucilages

1) Plan du travail

Dans le travail qui suit nous avons étudié les drogues à mucilages sui¬

vantes: Agar-Agar, Carrageen, Tragacantha, Tuber Salep, Semen Lini,Semen Psylli (Plantago Indica L. syn. Plantago Arenaria Waldst. et Kit.),Semen Foenugraeci, Semen Cydoniae, Radix Althaeae, Folium Althaeae

et Folium Malvae. Toutes ces drogues nous ont été livrées par différents

grossistes en drogues.Dans la partie générale nous avons vu que l'action thérapeutique des

mucilages dépend surtout des propriétés physiques dont les principalessont le gonflement pour le gel et la viscosité pour le sol. Nous basant sur

ces deux propriétés nous nous sommes alors efforcés de mettre au pointune méthode de dosage du gel et du sol et d'étudier l'influence de facteurs

pouvant intervenir dans le tube digestif. (Température, pH, ions, présenced'alcool.)En ce qui concerne les propriétés laxatives, nous avons vu qu'elles dé¬

pendent principalement du gonflement et du pouvoir de rétention d'eau,ce qui nous a conduit à faire des recherches physiologiques in vitro en

étudiant l'action du suc gastrique et du suc intestinal sur le gonflementet la rétention d'eau contre la pression osmotique dans le suc intestinal.

Pour certains emplois des drogues, la tension superficielle et le pH des

sols peuvent jouer un certain rôle, raison pour laquelle nous avons aussi

déterminé ces facteurs. Des sauts subits de la tension superficielle nous ont

amené à en chercher la cause ce qui nous a conduit à un deuxième travail

concernant la recherche des saponines et autres substances hémolysantesde ces drogues.

Comme pour le sol la partie active peut être déterminée par précipi¬tation à l'alcool, nous avons cherché la relation entre cette précipitationet la viscosité. Par la même méthode nous avons également mesuré la

teneur en mucilage de sols provenant d'extractions successives du même

échantillon de drogue.Pour avoir une autre donnée quantitative sur nos drogues, nous avons

également déterminé dans les sols la quantité de matières oxydables par

l'acide chromique. Mais cette détermination n'est pas en relation avec les

propriétés thérapeutiques et nous n'avons pas étendu cette recherche.

Dans un autre chapitre nous avons enfin formulé des propositions pour

le dosage des drogues à mucilages de la Pharmacopée Helvétique V et du

Supplément I.

Notes importantes: Dans chaque recherche nous avons indiqué la tem¬

pérature à laquelle elle a été faite, la quantité de drogue utilisée ainsi

que son degré de division en cas de poudre.

31

Sous la rubrique «remarques», nous avons groupé des constatations

importantes ainsi que des traitements spéciaux concernant certaines

drogues.Tous les chiffres indiqués dans ce travail sont les moyennes de dix

essais et plus dans chaque cas.

2) Recherches sur le gonflement du gel

La première partie de ce chapitre consiste en la mise au point d'une

méthode de dosage du gel par la détermination du facteur de gonflement.Dans la deuxième, nous avons étudié l'influence sur le gonflement de fac¬

teurs pouvant intervenir dans le tube digestif. (Température, pH, ions,

présence d'alcool.)

A) Dosage du gel par le facteur de gonflement

Dans la partie générale nous avons vu que de toutes les méthodes pro¬

posées pour le dosage du gel, seules celles basées sur la détermination du

gonflement permettaient d'obtenir des renseignements utiles quant aux

propriétés thérapeutiques.Dans notre travail nous avons utilisé et mis au point la méthode de

dosage du gel par le facteur de gonflement introduite dans le Supplé¬ment I de la Pharmacopée Helvétique V.

a) Méthode

Le Supplément I de la Pharmacopée Helvétique V donne pour le fac¬

teur de gonflement la définition et la méthode de détermination suivantes:

La Pharmacopée entend par facteur de gonflement le nombre de ce.

qu'occupe 1 gr. de drogue gonflée dans l'eau, y compris le mucilage quiy adhère.

La détermination se fait dans un cylindre gradué à bouchon de verre,

de 25 ce, dont la graduation, partant du bas, occupe une hauteur de

100—125 mm et dont la subdivision est de 0,2 ce. au moins. Mélangezsoigneusement la quantité de drogue prescrite par agitation dans ce cy¬

lindre, avec 25 ce. d'eau à 15—20 °. Agitez le mélange avec soin mais

pas trop énergiquement pendant 1 heure au total, tout d'abord fré¬

quemment puis de temps à autre. Abandonnez au repos pendant 4 heures

entre 15° et 20°. Mesurez ensuite le volume occupé par la drogue, y

compris le mucilage qui y adhère. Si la détermination n'a pas été exécutée

avec 1 gr. de drogue, le volume obtenu sera calculé pour 1 gr. de

drogue.

32

b) Généralités sur la méthode

Dans la méthode de détermination du facteur de gonflement citée ci-

dessus il est très important de faire les mesures à l'aide de cylindres con¬

formes à ceux exigés. Les travaux de Clevenger (iu\ Youngken(ny> et

Greenberg (m) montrent en effet que l'utilisation de cylindres plus petitsconduit à des résultats plus faibles.

En ce qui concerne les drogues il est important de tenir compte pour

chacune d'elles de la localisation du principe actif lors de la détermination

du facteur de gonflement. Il est évident que pour le cas où le mucilagese trouve dans l'épiderme et où l'organe est surtout utilisé à l'état entier,le dosage se fera si possible sur la drogue entière. (Semen Lini, Semen

Psylli.) Pour la graine de lin que l'on utilise non seulement entière mais

également sous forme de poudre lors de la préparation des cataplasmes,il est donc nécessaire de faire des mesures sur ces deux formes. Quantaux graines de coing, lesquelles forment des paquets et empêchent par

cette raison le mucilage de gonfler régulièrement en formant des masses

trop inhomogènes, nous avons quand-même dû pulvériser la drogue bien

que le mucilage se trouve aussi dans l'épiderme. Pour tous les cas où le

mucilage est enfermé entièrement ou partiellement dans les tissus et aussi

pour les cas où il est présent sous forme de masses (Tragacantha) la

drogue doit être pulvérisée avant la détermination du facteur de gonfle¬ment. C'est le cas pour toutes les autres drogues étudiées dans ce travail.

(Agar-Agar, Carrageen, Tragacantha, Tuber Salep, Semen Foenugraeci,Radix Althaeae, Folium Althaeae, Folium Malvae.)Cependant il ne suffit pas de pulvériser une drogue pour faire les mesu¬

res mais il faut également tenir compte du degré de division de la poudre. Nosessais préliminaires nous ont en effet montré que le choix d'une poudretrop grossière conduisait à des résultats trop faibles en général alors

qu'une poudre trop fine sédimentait très lentement, voire presque pas, con¬

duisant ainsi à des valeurs tout à fait irrégulières quant au facteur de gon¬

flement <126). Pour les drogues étudiées dans ce travail notre choix s'est

porté sur une poudre de tamis IVa, sauf pour Tuber Salep où la poudre VIs'est montrée plus appropriée; en effet cette dernière drogue, sous forme de

poudre IVa donne un gel solide ne permettant pas une agitation ration¬

nelle; cependant dans le chapitre concernant les propositions pour le

dosage des drogues à mucilages, nous avons indiqué les résultats obtenus

avec les deux formes de poudres de Tuber Salep.Pour les drogues difficilement mouillables, soit Folium Althaeae et

Folium Malvae, nous avons fait quelques recherches pour trouver un agent

mouillant qui n'influence aussi peu que possible le gonflement. Dans ce

but, nous avons déterminé le facteur de gonflement selon les cinq métho¬

des suivantes:

1) Avec de l'eau, selon la méthode du Supplément I.

2) Avec de l'eau contenant des quantités croissantes de Mouillant Geigy,selon la méthode du Supplément I.

33

3) En humectant la drogue avec 2 ce. d'eau, puis ajouter le reste d'eau.

Suite de la méthode selon le Supplément I.

4) En humectant la drogue avec 1 ce. d'alcool, puis ajouter le reste

d'eau. Suite de la méthode selon le Supplément I.

5) En humectant la drogue avec 1 ce. d'acétone, puis ajouter le reste

d'eau. Suite de la méthode selon le Supplément I.

Les méthodes 1) et 2) ne sont pas utilisables car en effet la drogue flotte

à la surface de l'eau et ce n'est qu'avec de grosses concentrations en Mouil¬

lant Geigy que l'on obtient un facteur de gonflement utilisable mais tropfaible. Quant aux méthodes 3) 4) et 5) elles donnent des résultats identi¬

ques. (Voir les tableaux de ce chapitre.) Cependant, spécialement pour Fo-

lium Malvae, les lectures sont plus difficiles dans la méthode 3); l'eau

dans les cylindres a beaucoup plus tendance à rester trouble et la surface

de la drogue gonflée est beaucoup moins nette que dans les deux autres

cas. Cependant dans toutes nos recherches nous avons toujours appliquéces trois méthodes, car dans le cas des mesures viscosimétriques il est im¬

portant de savoir si la présence d'alcool ou d'acétone, même en quantitésfaibles, joue un rôle.

La méthode de détermination du facteur de gonflement du Supplé¬ment I indique «d'agiter le mélange avec soin mais pas trop énergique-ment pendant une heure au total, tout d'abord fréquemment puis de tempsà autre». Il nous a paru alors utile de comparer les résultats que l'on

obtient d'une part en procédant comme ci-dessus d'autre part en agitantmécaniquement. Ces essais ont été faits sur Semen Lini et Semen Psylli,drogues pour lesquelles la possibilité de séparer le gel par agitation tropviolente est plus grande que pour les drogues où le mucilage est inclus dans

les tissus. Comme agitation mécanique nous l'avons faite aux vitesses de

150, 200 et 250 agitations par minute pendant respectivement lA, lA, %

et 1 heure. Pour Semen Lini, les résultats obtenus par agitation à la main

ou à la machine ont été dans tous les cas identiques. Pour Semen Psylli,l'agitation à la main a donné les mêmes résultats qu'une agitation à la

machine pendant % et 1 heure aux trois vitesses mentionnées plus haut,alors que les agitations à la machine pendant 14 et l/2 heure ont donné des

résultats plus faibles. Etant donné d'une part que la détermination du fac¬

teur de gonflement doit être exécutable dans le laboratoire du pharmacienqui ne dispose ordinairement pas d'installations mécaniques et que d'autre

part les résultats obtenus par agitation à la main et mécanique sont iden¬

tiques, nous avons, dans notre travail, procédé uniquement par agitationà la main.

c) Mise au point de la méthode

Nous étant décidés sur les principes de la méthode, il est nécessaire d'é¬

tudier pour chaque drogue les influences de différents facteurs qui peu¬

vent intervenir pendant l'opération ainsi que de déterminer la valeur de

l'erreur moyenne de la méthode.

34

a) Influence de la fréquence et de la durée de

F agitation

Des essais préliminaires nous ont montré que par exemple une seule

agitation initiale n'est pas suffisante parce-que la drogue se prend en masse

et montre un gonflement incomplet ce qui nous a déterminé à étudier l'in¬

fluence de la fréquence et de la durée de l'agitation.Pour étudier l'influence de la fréquence de l'agitation sur le gonflement

nous avons déterminé ce dernier après agitation pendant une heure, respec¬

tivement toutes les 2, 6 et 10 minutes. L'influence de la durée de l'agitationa été déterminée en mesurant le facteur de gonflement après agitationtoutes les dix minutes pendant une heure dans le premier cas et pendantdeux heures dans le deuxième.

Remarques: 1) Deux drogues, soit Semen Cydoniae et Tragacantha, don¬

nent avec l'eau un liquide plus ou moins fluide suivant la concentration en

drogue et en occupant ainsi pour chaque concentration tout le volume

d'eau à leur disposition, il est impossible de déterminer par la méthode

officinale un facteur de gonflement pour ces deux drogues, vu qu'il n'appa¬raît à aucun moment une ligne de séparation nette entre le gel et le sol.

2) Pour les drogues difficilement mouillables, soit Folium Althaeae et

Folium Malvae, nous avons déterminé le facteur de gonflement suivant

les méthodes 3) 4) et 5) citées page 34.

Les résultats de l'influence de l'agitation sur le gonflement on été grou¬

pés dans les deux tableaux suivants.

Ces résultats nous permettent de conclure que pour la détermination du

facteur de gonflement, une agitation pendant une heure toutes les dix

minutes est suffisante, méthode que nous avons appliquée dans la suite de

nos travaux.

Tableau 1: Influence de la fréquence de l'agitation sur le gonflement.

Température: 18 ° — 20 ° (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsyîli

SemenFoenugr.

RadîxAlthaeae

FoliumAlthaeae

-f

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeae+

1

ce

Spirit.FoliumAlthaeae+

1

ce

Aeeton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aeeton.

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI — IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Fact. de gonflementAgit, ttes les 2'.

Fact. de gonflementAgit, ttes les 6'.

Fact. de gonflementAgit, ttes les 10'.

16,8 15,0 6,5 4,8 7,4 12,8 5,8 9,7 6,9 6,7 6,7 6,4 6,7 6.5

17,0 14,8 6,5 4,8 7,5 12,6 6,2 9,5 6,7 6,6 6,8 6,5 6,5 6,4

17,0 15,0 6,5 4,8 7,5 12,8 6,0 9,5 6,9 6,8 6,9 6,4 6,5 6,5

35

Tableau 2: Influence de la durée de l'agitation sur le gonflement.Température: 18°— 20° (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylh

SemenFoenugr

Radix

AlthaeaeFohumAlthaeae+

2

ce

Aq

FohumAlthaeae+

1

ce

Spirit

FohumAltliaeat+

1

ce

AcetonFohumMalvae+

2

ce

Aq

FohumMalvae

-f-

1

ce

Spirit

FohumMalvae+

1

ce

Aceton

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI — IVa — IVa IVa IVa IVa (Va IVa IVa IVa

Fact de gonflementAgit 1 heure

Fact de gonflementAgit 2 heures

17,0 15,0 6,5 4,8 7,5 12,8 6,0 9,5 6,9 6,8 6,9 6,4 6,5 6,5

17,0 15,2 6,5 4,8 7,8 13,0 6,1 9,5 7,0 6,8 6,9 6,6 6,5 6,5

/S) Influence de la durée du temps de repos

Comme le montrent les travaux de Baeschlin (126), la vitesse de sédimen¬

tation d'une drogue dépend surtout du degré de division de celle-ci. La

méthode de détermination du facteur de gonflement du Supplément I

demande de faire les lectures après 4 heures de repos; cependant nous

avons jugé important de voir si après ce temps la sédimentation est

bien terminée, raison pour laquelle nous avons également fait les lectures

après 20 heures de repos. Cette façon de procéder permet également de

voir si 4 heures de repos suffisent pour que le gonflement d'une droguesoit terminé ou s'il est nécessaire de laisser la drogue reposer plus longtemps

Remarques: Les mêmes que sous a).

Tableau 3: Influence sur le gonflement de la durée du temps de repos.

Température: 18 ° — 20 °. (Ordinaire.)

Drogues

Agar-Agar Carrageen TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylh

SemenFoenugr

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae+

2

ce

Aq

FohumAlthaeae

-h

1

ce

Spirit

FoliumAlthaeae

-}-

1

ce

AcetonFohumMalvae+

2

ce

Aq

FohumMalvae+

1

ce

Spirit

FohumMalvae+

1

ce

Aceton

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Fact de gonflement

Après 4 il de repos

Fact de gonflementAprès 20 h de repos

17,0 15,0 6,5 4,8 7,5 12,8 6,0 9,5 6,9 6,8 6,9 6,4 6,5 5,5

16,0 14,0 5,1 4,5 9,0 12,8 8,0 9,7 6,7 6,7 6,7 6,5 6,5 6,5

Dans le tableau 3 nous donnons les valeurs du facteur de gonflementdes drogues mesurées respectivement après 4 et 20 heures de repos.

36

D'après ce tableau, on voit que certaines drogues, Semen Lini et Semen

Foenugraeci, ne semblent pas avoir atteint leur maximum de gonflementaprès 4 heures, alors que d'autres, Agar-Agar, Carrageen et Tuber Salep,montrent un facteur de gonflement plus faible après 20 heures de repos.

Pour les autres drogues il n'y a pour ainsi dire pas de différences entre

les valeurs obtenues après 4 ou 20 heures.

Dans la suite de nos travaux, nous donnerons, chaque fois pour toutes

les drogues, les valeurs du facteur de gonflement après 4 et 20 heures de

repos.

;') Influence de la concentration en drogue

Cette recherche a eu pour but de voir s'il y a proportionnalité entre

la quantité de drogue et le gonflement correspondant. Nous avons par là

voulu contrôler si dans la méthode de détermination du facteur de gonfle¬ment introduite dans le Supplément I le passage qui dit que «Si la dé¬

termination n'a pas été exécutée avec 1 gr. de drogue, le volume obtenu

sera calculé pour 1 gr. de drogue», est réellement bien fondé.

Remarques: Les mêmes que sous a).

Tableau 4 Influence de la concentration en drogue sur le gonflement.

Température 18 0 — 20°. (Ordinaire.)

Les résultats ci-dessus nous permettent de classer nos drogues en trois

groupes:

37

1) Celles qui comme Semen Lini, Semen Psylli, Agar-Agar, Radix

Althaeae, Folium Althaeae et Folium Malvae donnent un sol relativement

peu visqueux, présentent une proportionnalité entre la concentration en

drogue et le facteur de gonflement déjà après 4 heures.

2) Celles qui comme Carrageen et Semen Foenugraeci, dont le sol est

très visqueux, où la proportionnalité n'est atteinte qu'après 20 heures de

repos, la poudre mettant beaucoup plus de temps pour sédimenter et at¬

teindre le volume réel correspondant au facteur de gonflement. Pour une

concentration de 1,5 gr. de drogue et plus, le sol est si visqueux que

même après 20 heures, il n'y a pas encore eu sédimentation et la poudrereste suspendue dans le volume total du sol.

3) Dans le cas de Tuber Salep, dont le sol n'est pas particulièrementvisqueux, mais où la proportionnalité entre la concentration en drogue et

le facteur de gonflement n'est atteinte qu'après 20 heures pour des con¬

centrations en drogue de 1,5 gr. et plus, il faut attribuer ce phénomèneà la finesse de la poudre qui met pour cette raison également plus de

temps pour sédimenter (126). Pour les concentrations de 0,5 et 1,0 gr. de

drogue, la proportionnalité est déjà atteinte après 4 heures. Il semble donc

que l'augmentation de viscosité qui se produit en passant de 1,0 à 1,5 gr.de drogue est suffisante pour provoquer une assez grande différence dans

la vitesse de sédimentation.

Les résultats ci-dessus nous permettent tout de même de conclure qu'ily a proportionnalité entre la quantité de drogue et le gonflement cor¬

respondant, ceci après 4 heures pour les drogues à sol peu visqueux et après20 heures ou plus pour les drogues à sol très visqueux ou celles dont le

degré de division est très grand.

ô) Valeur de l'erreur moyenne

Pour pouvoir discuter les résultats obtenus, il est important pour chaqueméthode de connaître la valeur de l'erreur moyenne. Cette dernière n'a

pas encore été déterminée pour le facteur de gonflement. De plus, les

travaux de Burlage (117) et de Greenberg (116> ayant montré des variations

assez considérables de ce facteur, nous avons jugé nécessaire de déterminer

l'erreur moyenne des résultats obtenus dans nos travaux.

La valeur de l'erreur moyenne pour chaque mesure se calcule selon la

formule (!27):

f = ± 1/ 2it dans laquelle:

d = Ecart de chaque résultat d'avec la moyenne des résultats.21 à2 = Somme des carrés des écarts d'avec la moyenne,n = Nombre des mesures.

Il va de soi que plus le nombre des mesures est grand plus l'erreur

moyenne diminue. Dans notre travail, la valeur de n est de 10 et plus.

38

Dans le tableau 5 nous donnons pour l'ensemble de nos drogues la va¬

leur de l'erreur moyenne de la détermination du facteur de gonflementselon la méthode choisie, c'est-à-dire en agitant toutes les dix minutes

pendant une heure et en laissant ensuite reposer pendant 4 heures.

Tableau 5: Valeur de l'erreur moyenne du facteur de gonflement.

Température: 18° — 20°. (Ordinaire.)

Le tableau 5 montre que les résultats de la détermination du facteur de

gonflement, sans être de haute précision, sont tout de même suffisants

pour la pratique pharmaceutique, vu qu'il s'agit du dosage de substances

relativement peu actives.

Vu les résultats ci-dessus, nous proposons que la mesure du facteur de

gonflement se fasse à l'aide de trois déterminations au moins. Dans notre

travail, le nombre des déterminations a été de 10 au minimum.

B) Influence sur le gonflement de facteurs pouvant intervenir

dans le tube digestif

Dans cette partie de notre travail nous avons étudié l'influence de la

température, du pH, des ions et de l'alcool sur le gonflement.

a) Influence de la température

Dans cet essai nous avons étudié l'influence de températures variant de

18° — 20° (Ordinaire) à 90°.

Les mélanges de drogue et d'eau dans les cylindres ont tous été préparésà la température ordinaire et mis ensuite immédiatement dans une étuve

chauffée à la température voulue. 11 a fallu en moyenne 1 heure pour

que l'eau des cylindres atteigne la température de l'étuve.

Remarques: Les mêmes que sous c) a), page 35.

39

Tableau 6: Influence de la température sur le gonflement.

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae+

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeae+

1

ce

Spirit.FoliumAlthaeae+

1

ce

Aceton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - IVa — IVa IVa IVa iVa IVa IVa IVa IVa

Fact. de gonfl 4 h

Temp.18O-200 2Qh(ordinaire)

Fact. de gonfl. 4 h

Temp.25 « 20 h

Fact. de gonfl. 4 h

Temp.37° 20 h

Fact. de gonfl. 4 h

Temp.50 » 20 h

Fact. de gonfl. 4 h

Temp.75 » 20 h

Fact. de gonfl. 4 h

Temp.90» 20 h

17,0 15,0 6,5 4,8 7,5 12,8 6,0 9,5 6,9 6,8 6,9 6,4 6,5 6,5

16,0 14,0 5,1 4,5 9,0 12,8 8,0 9,7 6,7 6,7 6,7 6,5 6,5 6,5

17,0 15,0 6,5 4,8 7,4 13,0 6,4 9,5 6,8 6,7 6,7 6,4 6,4 6,4

16,0 14,4 5,0 4,5 8,9 12,8 8,0 9,7 6,7 6,4 6,5 6,5 6,5 6,5

19,0 18,0 6,4 4,8 8,0 13,8 8,8 9,8 6,7 6,7 6,9 6,5 6,5 6,5

17,4 15,0 5,0 4,5 9,0 13,5 9,0 mF°nr;é 6,5 6,5 6,7 6,5 6,3 6,3

23,0 16,0 6,4 4,8 7,8 14,0 9,0 10,0 6,8 6,6 6,8 6,6 6,3 6,5

21,2 14,2 4,7 4,5 7,8 11,5 9,0 9,9 6,5 6,2 6,5 6,1 6,1 6,2

29,0 15,5 5,8 4,2 9,0 11,2 10,0 12,6 6,9 6,7 6,7 6,5 6,5 6,6

27,0 13,2 5,4 4,0 8,5 4,6 9,6 12,0 6,0 6,2 6,0 6,2 6,2 6,3

—> 14,0 5,4 4,0 10,0 4,5 12,0 14,0 6,8 6,8 6,7 6,6 6,5 6,6

18,0 12,4 5,1 3,5 9,5 3,6 10,0 9,2 5,8 6,1 5,5 5,6 5,5 5,5

Les résultats du Tableau 6 nous permettent de tirer les conclusions

suivantes:

a) Facteur de gonflement après 4 heures de repos

On distingue 4 groupes:

1) Drogues dont le facteur de gonflement diminue avec l'augmentationde la, température.

Il n'y a que Semen Lini sous forme de drogue entière et Tuber Salepqui présentent ce phénomène.

2) Drogues dont le facteur de gonflement reste constant avec l'augmen¬tation de la température.On trouve ici Folium Althaeae et Folium Malvae. En effet les variations

du gonflement de ces deux drogues sous l'influence de la température ont

toutes été dans les limites d'erreur.

40

3) Drogues dont le facteur de gonflement croît avec l'augmentation de

la température.Les représentants de ce groupe sont: Agar-Agar, Semen Foenugraeci,

Semen Lini pulvis et Radix Althaeae.

4) Drogues dont le facteur de gonflement après augmentation jusqu'à370 — 50° redescend ensuite pour les températures plus élevées.

On trouve ici Semen Psylli et Carrageen.

Diagramme 1: Influence de la température sur le gonflement. (Après4 heures de repos.)

14.

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§12. — Semen Lin!

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Température

j3) Facteur de gonflement après 2 0 heures de repos

Nous avons repris ici les groupes cités sous a) et fait pour chaquedrogue une comparaison entre les résultats obtenus après 4 heures et 20

heures de repos.

Groupe 1)Semen Lini: Les valeurs sont toutes inférieures à celles obtenues après

4 heures et diminuent dans le même sens.

Tuber Salep: Toutes les valeurs sont inférieures à celles obtenues après4 heures de repos. Elles ont tendance à se grouper autour d'une valeur

constante, de sorte qu'après 20 heures il semble que la température n'ait

plus d'influence sur le facteur de gonflement.

41

Groupe 2)Pour Folium Althaeae et Folium Malvae le facteur de gonflement après

20 heures est le même qu'après 4 heures jusqu'à 37 °— 50 °, puis il di¬

minue.

Groupe 3)Pour Semen Foenugraeci et Semen Lini pulvis, jusqu'à 37 °

— 50 ° il y

a augmentation par rapport aux valeurs obtenues après 4 heures, puis il

y a diminution, mais la forme générale de la courbe reste tout de même

ascendante.

Agar-Agar: Jusqu'à 75 °, les valeurs, quoique inférieures à celles ob¬

tenues après 4 heures, suivent la même courbe montante, puis il y a chute

du facteur de gonflement à 90 °.

Radix Althaeae: Jusqu'à 37°, il y a égalité ou légère augmentation du

facteur de gonflement, puis jusqu'à 75 °, il y a diminution par rapport

aux valeurs obtenues après 4 heures, la courbe restant tout de même

ascendante. A 90 ° il y a chute du facteur de gonflement.Il est intéressant de noter que pour chaque essai à 37° il y a eu fer¬

mentation après 20 heures. Un contrôle fait sur 6 autres échantillons de

drogue nous a permis de constater le même phénomène chez 3 d'entre

elles, alors que les 3 autres n'ont pas fermenté. Il semble donc que ce

phénomène soit assez courant mais probablement pas normal et provien¬drait d'une fermentation due soit à des bactéries, soit à des ferments de

la drogue, soit à une autre cause.

Groupe 4)Pour Semen Psylli et Carrageen les résultats après 20 heures sont dans

tous les cas inférieurs à ceux obtenus après 4 heures, mais l'allure de la

courbe est la même.

Nous voyons par les résultats qui précèdent que l'influence de la tempé¬rature sur le facteur de gonflement n'est pas la même pour chaque drogue,mais qu'il est tout de même possible de faire certains groupements de

drogues pour lesquelles cette influence est identique.Il reste à noter la curieuse différence de comportement entre Semen Lini

sous forme de drogue entière dont le gonflement diminue avec l'augmen¬tation de la température et Semen Lini pulvis pour laquelle il y a augmen¬

tation du gonflement. Nos essais ne permettent pas d'expliquer ce com¬

portement opposé. Toutefois il est possible que le contenu des cellules

(protéines etc.) et les substances membraneuses des tissus intérieurs mis en

liberté par la pulvérisation aient un comportement différent de celui des

mucilages.Du point de vue thérapeutique, si l'on considère la valeur du facteur de

gonflement à la température de 37 °, nous pouvons dire que pour l'en¬

semble des drogues le gonflement est meilleur à la température du corps

qu'à la température ordinaire (Tableau 7) et que ce n'est dans tous les cas

pas ici qu'il faut chercher la source pouvant expliquer une diminution

éventuelle des propriétés thérapeutiques.

42

Tableau 7: Variation en °/o du gonflement de quelques drogues à 37 ° par rapportau gonflement à 18 0—20 0. (Après 4 heures de repos.)

6D

O

iJS rt

Drogues W

< ageen.r

Salen

Lînîm) n

Psy!n

Foers

Althm

ti

3 |s E e "O

< U H cn^i en '-O tf

Variation en % + 11,7°/© + 20,0°/o — 1,5% 0,0 <7o + 7,8°/o + 46,6°/o + 3,1%

è,) Influence du pH

Dans ce chapitre nous avons étudié la variation du facteur de gonfle¬ment sous l'influence de pH variant de 2 à 11.

Nous avons préparé une série de solutions tampons aux pH désirés selon

les données de Wiedemann (128>. Cette série de tampons au Veronal-Na-

Na-Acétate a le gros avantage d'être utilisable sur une grande échelle de

pH, d'avoir une concentration ionique presque constante avec variation

d'une seule composante soit HCl jusqu'au pH 10; pour pH 11, nous avons

remplacé HCl par la quantité nécessaire de NaOH. Nous avons ainsi une

série de pH s'étalant presque également du côté acide que du côté alcalin.

Pour faire les mesures de pH nous avons utilisé un pH-mètre de

précision à indication directe Type E 157 de la maison Métrohm AG.

Herisau (129>. Avant chaque série de mesures, nous avons jaugé l'appareilà l'aide d'une solution saturée de bitartrate de potassium dont le pH est

de 3,57 (± 0,02) selon les données de Lingane (n°>.

Note importante: Dans le travail qui suit nous avons désigné la réaction

des solutions en utilisant les mêmes expressions que celles utilisées par la

Pharmacopée Helvétique V, soit:

Très fortement acide: pH <2,0Fortement acide: pH 2,0 à 3,8

Faiblement acide: pH 3,8 à 6,0

Neutre: pH 6,0 à 7,5

Faiblement alcalin: pH 7,5 à 8,6Très alcalin: pH >8,6

Remarques: Les mêmes que sous c) a), sauf que pour Semen Cydoniae il

été possible de déterminer un facteur de gonflement (voir page 35).

43

Tableau 8; Influence du pH sur le gonflement.Température: 18°—20 0 (ordinaire).

ph de la solution tampon,(sang mucilage)

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Agar-Agar

0,5 IVa

14 h

20 h

11,0

11,8

11,6

11,6

11,4

11,6

12,5

12,8

13,6

13,6

13,6

13,6

13,0

13,0

11,4

12,0

10,6

10,8

10,4

10,6

Carrageen

0,5 IVa

4 h

20 h

14,8

14,0

/

15,8

14,4

13,2

13,8

13,0

11,8

11,6

11,4

11,2

10,0

10,0

8,0

8,4

7,4

7,6

7,4

7,6

7,2

7,4

Tuber Salep

1,0 VI

4 h

20 h

13,5

5,7

7,0

5,0

6,5

5,3

7,0

5,2

8,0

5,0

19,5

5,5

24,0

6,4

25,0

7,2 9,2

Semen Lini

1,0 -

4 h

20 h

4,0

4,5

4,0

4,4

4,1

4,2

4,0

4,0

4,1

4,1

4,1

4,0

4,1

4,1

4,0

4,0

4,0

4,0

4,0

4,0

Semen Liai

1,0 IVa

4 h

20 h

5,0

4,8

5,8

5,6

6,2

5,7

6,0

5,6

5,8

5,4

5,6

5,4

5,8

5,6

9,5

7,5

11,2

8,8

11,7

9,1

Semen Psyllî

1,0 —

4 h

20 h

6,8

6,8

7,3

7,4

7,6

7,6

7,8

7,8

7,8

8,0

7,0

7,4

6,9

7,0

7,0

7,2

7,0

7,0

6,7

6,8

Semen Foenugraeci 4 h

0,5 IVa 20 h

9,2

8,4

9,0

8,4

9,0

8,4

9,6

8,8

10,8

10,6

11,2

11,8

11,0

9,6

10,6

10,4

11,2

11,2

11,0

10,8

Semen Cydoniae

0,5 IVa

4 h

20 h

7,0

7,0

18,8

17,8

19,2

19,2

19,0

18,4

20,0

20,0

22,6

21,0

22,6

21,0

25,0

23,0

25,0

23,0

26,224,0

Radix Althaeae

1,0 IVa

4 h

20 h

7,8

7,6

8,0

7,8

8,0

7,8

8,4

8.2

9,4

9,0

10,6

10,0

11,0

10,5

11,3

10,7

11,0

10,7

11,0

10,8

Folium Althaeae

+ 2 ce Aq.1,0 IVa

4 h

20 h

6,0

6,1

6,4

6,5

6,6

6,6

6,8

6,7

6,8

6,7

6,4

6,3

6,2

6,1

6,5

6,6

6,6

6,6

6,2

6,2

Folinm Althaeae

-f-1 ce Spiritus1,0 IVa

4 h

20 h

6,1

6,1

6,3

6,5

6,6

6,5

6,8

6,8

6,7

6,7

6,5

6,4

6,4

6,3

6,4

6,3

6,4

6,4

6,2

6,2

Folium Althaeae

H- lec Aceton.

1,0 IVa

4 h

20 h

6,2

6,1

6,4

6,4

6,6

6,5

6,7

6,8

6,9

6,8

6,5

6,5

6,4

6,4

6,5

6,4

6,4

6,4

6,1

6,2

Folium Malvae

+ 2 ce Aq.

1,0 IVa

4 h

20 h

5,0

5,2

5,2

5,4

6,0

6,0

5,8

5,6

6,2

6,1

6,4

6,1

6,6

6,5

6,5

6,3

6,5

6,4

6,4

6,5

Folium Malvae

+- 1 ce Spiritus1,0 IVa

4 h

20 h

5,1

5,1

5,3

5,4

6,1

6,0

6,1

6,1

6,2

6,1

6,4

6,2

6,6

6,5

6,5

6,6

6,6

6,6

6,5

6,6

Folium Malvae

-f- 1 ce Aceton.

1,0 IVa

4 h

20 h

5,1

5,0

5,2

5,3

6,1

6,1

6,0

6,2

6,3

6,2

6,4

6,4

6,6

6,6

6,6

6,6

6,5

6,6

6,6

6,5

D'après les résultats du Tableau 8 nous pouvons dire que le facteur de

gonflement des drogues étudiées se comporte dans les lignes généralesidentiquement après 4 heures qu'après 20 heures de repos, soit en gardantplus ou moins la même valeur dans certains cas, soit en prenant des va¬

leurs un peu plus faibles après 20 heures dans la plupart des cas.

Selon leur comportement vis-à-vis du pH, nous pouvons classer nos dro¬

gues en cinq groupes.

1) Drogues pour lesquelles le pH est pratiquement sans influence sur le

gonflement.Nous ne trouvons ici que Semen Lini sous forme de drogue entière.

Après 20 heures de repos, cette drogue semblerait du reste plutôt appar¬

tenir au groupe 5).

2) Drogues pour lesquelles le facteur de gonflement augmente en pas¬

sant de la zone fortement acide à la zone faiblement acide pour diminuer

ensuite du côté de la zone très alcaline.

Dans ce groupe nous trouvons Semen Psylli, Folium Althaeae et Agar-Agar. Pour cette dernière drogue, nos résultats correspondent à ceux trou¬

vés par Fairbrother et Mastin (131).

3) Drogues pour lesquelles le facteur de gonflement augmente en passant

de la zone fortement acide à la zone très alcaline.

C'est le groupe le plus important. On y trouve Semen Lini pulvis,Semen Foenugraeci, Semen Cydoniae, Radix Althaeae et Folium Malvae.

4) Drogues pour lesquelles le facteur de gonflement est le plus granddans les zones fortement acide et très alcaline et se trouve à son minimum

dans la zone faiblement acide.

Nous trouvons ici une seule drogue, soit Tuber Salep. Notons qu'après20 heures de repos, le facteur de gonflement subit une grosse chute sur

toute l'échelle des pH, mais que l'allure de la courbe reste la même.

5) Drogues pour lesquelles le facteur de gonflement diminue en passant

de la zone fortement acide à la zone très alcaline.

Le représentant de ce groupe est Carrageen.

45

Diagramme 2: Influence du pH sur le gonflement. (Après 4 heures de repos)..

25

r"* 25 /G

Semen Llni /

g 21. Semen Paylli '

Semen Foenugraecl /t4

g 19. — Tuber Salep /u

— Carrageen /

5 17. » /| 15.

O

1S. "•

U.

9.

7.

\ ^J 'n

-

5.

3-

1

7 8 9 lo 13

pS de la solution tampon

En résumé nous pouvons dire que l'influence du pH sur le facteur de

gonflement n'est pas la même pour toutes les drogues à mucilages, mais

qu'il est tout de même possible de faire certains groupements de droguespour lesquelles cette influence est identique.Notons encore que, comme nous l'avons déjà vu lors de l'influence de

la température sur le gonflement, nous retrouvons une différence de com¬

portement entre Semen Lini sous forme de drogue entière dont le gonfle¬ment reste constant sous l'influence des différents pH et Semen Lini pul-vis pour laquelle le gonflement augmente en passant de la zone fortement

acide à la zone très alcaline. Les causes de cette différence de comporte¬

ment sont probablement les mêmes que celles citées page 42 où nous avions

noté une différence de comportement du gonflement de ces deux droguessous l'influence de la température.Du point de vue thérapeutique, si l'on compare entre elles les valeurs

du facteur de gonflement aux pH 2 et 8, qui correspondent à peu de

chose près à ceux de l'estomac et de l'intestin, nous pouvons dire que,

sauf pour Carrageen et Tuber Salep, le gonflement est plutôt meilleur

au pH de l'intestin qu'à celui de l'estomac (Tableau 9). De même la

comparaison des gonflements aux pH 7 et 8 montre que pour toutes les

drogues, sauf les deux exceptions citées plus haut, le pH alcalin de 8 donne

46

de meilleurs résultats que le pH neutre. Ceci est très important pour les

drogues utilisées pour leurs propriétés laxatives et nous pouvons conclure

que le pH intestinal a pour toutes les drogues, sauf pour Carrageen et

Tuber Salep, une action favorisante sur le gonflement, et, par conséquent,sur les propriétés laxatives de ces drogues.

Tableau 9: Variation en % du gonflement de quelques drogues au pH 8 par rap¬

port au gonflement au pH 2. (Après 4 heures de repos.)

60

3 oniae aeaeDrogues r-Agar rageen. er

Saleen

LiniLim) en

Psyen

Foeien

Cycix

Alth

taii ys S S a T3

< U H c/j-ii W) wi « a!

Variation en % + 18,0«/o -46>0°/o > -22,0°/g + 2,5% + 1,4% + 19,5% + 22,3% + 41,0%

c) Influence des ions

Nous avons cherché à déterminer l'influence que pouvaient avoir sur

le gonflement les cations alcalins Li, Na, K, les cations alcalino-terreux

Mg, Ca, Ba ainsi que le cation NH4, d'une part, et les anions SO4, Cl,

Br, NO3, I, d'autre part.

Il ne faut pas oublier que les drogues elles-mêmes contiennent des ions,

mais ces derniers se trouvent en quantités minimes et peu variables. Dans

le travail qui suit, nous avons en quelque sorte étudié l'influence d'ions

supplémentaires sur le gonflement.

Nous avons préparé des solutions 0,1 Mol. de différents sels ayant soit

le même anion pour des cations variables, soit le même cation pour des

anions variables, dans lesquelles nous avons déterminé le facteur de gon¬

flement de nos diverses drogues. Comme nous l'avons vu au chapitre pré¬cédent, le pH a également une influence sur le gonflement ce qui nous

a déterminé à mesurer le pH des solutions d'ions; cependant ce dernier

c'est montré à peu de chose près identique d'une part à celui des sols des

drogues dans l'eau distillée (tableau 47, page 94) d'autre part à celui des

sols des drogues dans les solutions de ions. Nous pouvons donc conclure

que dans nos recherches le pH a une action constante et égale à celle dans

l'eau distillée et que nous avons donc uniquement mesuré l'action des ions

sur le gonflement. Les résultats obtenus ont été groupés dans les tableaux

10, 11, 12 et 13 qui suivent.

Remarques: Les mêmes que sous b), page 43.

47

Tableau 10: Influence des cations alcalins Li, Na, K et du cation NH4 sur le gon¬

flement. Anion commun: Cl.

Température: 18°—200 (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSaîep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

SemenCydoniae

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae+

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeae+

1

ce

Spirit.Folium

Althaeae+

1

ce

Aceton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Eau distillée4 h

— 20 h

4 h

Sol. 0,1 Mol. LiCl.

pH 5,9 20 h

Sol. 0,1 Mol. NaCl4 h

PH 5,9520h

Sol. 0,1 Mol. KC14 h

pH 6,7 20 h

Sol. 0,1 Mol. NH4CI4 h

pH 6,8 20 h

17,0 15,0 6,5 4,8 7,5 12,8 6,0 — 9,5 6,9 6,8 6,9 6,4 6,5 6,5

16,0 14,0 5,1 4,5 9,0 12,8 8,0 — 9,7 6,7 6,7 6,7 6,5 6,5 6,5

15,0 15,0 6,4 4,5 5,3 8,0 10,8 23,0 9,2 7,1 7,0 7,1 6,8 6,9 6,8

15,0 13,6 5,1 4,3 5,4 8,2 9,2 21,6 8,5 7,0 7,0 7,1 6,5 6,6 6,7

15,0 13,6 6,4 4,5 5,3 7,8 10,0 22,0 9,1 6,5 6,6 6,5 6,8 6,8 6,7

15,0 13,0 5,1 4,4 5,5 7,8 9,2 21,0 8,5 6,3 6,5 6,4 6,6 6,8 6,7

14,6 10,2 6,1 4,2 5,0 7,8 10,0 21,4 9,0 6,5 6,5 6,6 6,0 6,1 6,2

14,6 10,0 4,8 4,0 5,1 7,6 9,0 19,6 8,6 6,4 6,5 6,5 6,2 6,2 6,2

14,4 13,2 6,1 4,1 4,6 7,0 10,0 19,0 8,8 6,5 6,5 6,5 5,7 5,8 5,9

14,2 12,4 4,8 3,9 4,8 7,5 9,2 19,0 8,5 6,5 6,4 6.5 6,0 5,8 5,8

Le tableau 10 montre que les cations alcalins diminuent le gonflementdans l'ordre suivant:

Li — Na — K

L'action du cation NH4 permet de le situer après le K, sauf pour Car¬

rageen où il se trouve entre le Na et le K.

Cette différence d'action des cations alcalins est du reste très peu mar¬

quée dans la plupart des cas et pour certaines drogues il y a même sou¬

vent égalité d'action entre plusieurs cations successifs, comme par exemple

pour Li et Na dans Semen Lini ou pour Na, K et NH4 dans Semen Foe-

nugraeci, etc.

48

Tableau 11: Influence des cations alcalino-terreux Mg, Ca et Ba sur le gonflement.Anion commun: Cl.

Température: 18°—20° (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

SemenCydoniae

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae+

2

ce

Aq

FoliumAlthaeae+

1

ce

Spirit.FoliumAlthaeae

-h

1

ce

Aceton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Sol. 0,1 Mol MgClî 6Aq4 h 12,6 10,4 6,8 3,6 4,6 7,5 8,4 12,6 7,8 6,5 6,6 6,6 5,4 5,5 5,5

PH 5,15 20h 12,4 10,4 5,1 3,5 4,7 7,5 7,4 12,8 7,4 6,4 6,5 6,6 5,4 5,6 5,7

Sol. 0,1 Mol CaClr6Aq A h 12,4 8,4 6,3 3,4 4,5 7,4 7,6 11,0 6,5 6,0 6,2 6,2 5,0 5,1 5,2

pH 5,16 20 h 12,4 8,4 4,7 3,4 4,5 7,3 6,8 11,6 6,6 6,0 6,0 6,1 5,0 5,3 5,4

Sol. 0,1 Mol BaCls 6Aq.4 h 12,2 7,6 6,1 3,3 4,0 7,4 6,8 10,8 6,1 5,9 6,0 5,9 4,5 4,6 4,7

pH 5,8 20 h 12,2 7,4 4,7 3,4 3,9 7,4 5,8 11,0 6,2 5,5 5,8 5,7 4,6 4,6 4,6

Diagramme 3: Influence des cations alcalins Li, Na, K, du cation NH4 et des ca¬

tions alcalino-terreux Mg, Ca, Ba sur le gonflement. (Après 4 heures

de repos.)

15 . Semen Llnl

c 14.

s<D

C0

«3 12

\

\

\

Semen PsylliSemen Foenugraecl

Carrageen

«D

'il.U

310

1

V

\\

_

\ / ^^\JA/ \/ \

/ v

O

"•

9

8

\\7

^ _—^^___

6,

1

5

4.

3

Aqua

deat.

L1C1 NaCl KC1 NH^Cl MsCla CaCl2 B«0126Aq. 6Aq. 2Aq.

Solutions o.l Mol.r

Le tableau 11 montre que les cations alcalino-terreux diminuent le

gonflement dans l'ordre suivant:

Mg — Ca — Ba

Cette diminution du gonflement sous l'influence des cations alcalino-

terreux, quoique peu marquée dans certains cas, l'est tout de même beau¬

coup plus que pour les cations alcalins pour la plupart des drogues.

Tableau 12: Influence des anions SO4, CI, Br, NO3 et I sur le gonflement. Cation

commun: Na.

Température: 18°—20° (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

Semen

CydoniaeRadix

AlthaeaeFoliumAlthaeae+

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeaef

1

ce

Spirit.ToliumAlthaeae+

1

ce

Aceton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1.0

Tamis IVa IVa VI - IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Sol. 0,1 Mol. Na2S04siccum

4 h 15,0 14,2 6,4 4,4 5,1 7,8 9,6 19,6 8,8 7,0 7,1 7,0 6,8 6,8 6,9

pH 6,7 20 h 15,0 13,0 5,2 4,3 5,3 7,7 9,6 18,4 8.6 7,0 7,0 7,0 6,6 6,7 6,7

Sol. 0,1 Mol. Na2S04• 10 Aq.

pH 6,52

4 h

20 h

15,2

15,0

14,0

13,0

6,4

5,1

4,4

4,4

5,2

5,3

8,0

8,0

10,0

9,6

19,6

18,8

8,9

8,5

7,0 7,0

7,0 7,0

7,1

6,9

6,5

6,4

6,7 6,7

6,5 6,6

Sol. 0,1 Mol. NaCl. 4 h 15,0 13,6 6,4 4,5 5,3 7,8 10,0 22,0 9,1 6,5 6,6 6,5 6,8 6,8 6,8

pH 5,95 20 h 15,0 13,0 5,1 4,4 5,5 7,8 9,2 21,0 8,5 6,3 6,5 6,5 6,6 6,7 6,6

Sol. 0,1 Mol. NaBr 4 h 15,2 14,0 6,5 4,4 5,0 7,8 10,2 22,0 9,2 6,5 6,5 6,5 6,8 6,9 6,8pH 6,1 20 h 15,2 13,0 5,1 4,2 5,4 7,8 9,2 22,2 9,3 6,4 6,5 6,5 6,4 6,6 6,5

Sol. 0,1 Mol. NaN03 4 h 15,2 14,0 6,5 4,4 5,2 7,7 10,2 21,6 9,2 6,6 6,5 6,6 7,0 6,9 7,0

pH 6,1 20 h 15,2 13,2 5,1 4.2 5,3 7,8 9,2 21,0 9,0 6,6 6,5 6,4 6,6 6,7 6,7

Sol. 0,1 Mol. Nal 4 h 15,0 16,0 6,4 4,5 5,0 7,7 10,0 22,0 9,3 6,5 6,6 6,5 6,8 6,8 6,8pH 6,52 20 h 15,0 14,4 5,2 4,3 5,2 7,8 9,4 22,0 8,9 6,3 6,4 6,5 6,8 6,7 6,8

50

Tableau 13: Influence des anions SO4, Cl, Br, N03 et I sur le gonflement. Cation

commun: K.

Température: 18°—200 (ordinaire).

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

SemenCydoniae

Radix

AlthaeaeFoliumAlthaeae+

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeae+

1

ce

Spirit.FoliumAlthaeae+

1

ce

Aceton.FoliumMalvae+

2

ce

Aq.

FoliumMalvae

-+-

1

ce

Spirit.FoliumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - IVa - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Sol. 0,1 Mol. K2SO44 h 14,2 10,0 6.1 4,2 4,8 7,8 10,0 19,6 8,8 7,0 7,0 7,1 6,1 6,2 6,2

pH 6,95 20 h 14,4 9,6 4,8 4,1 5,0 7,6 9,0 19,0 8,6 6,8 6,9 6,8 6,3 6,2 6,2

Sol. 0,1 Mol. KC1 4 h 14,6 10,2 6,1 4,2 5,0 7,8 10,0 21,4 9,0 6,5 6,6 6,5 6,0 6,2 6,1

pH 6,7 20 h 14,6 10,0 4,8 4,0 5,1 7,6 9,0 19,6 8,6 6,4 6,6 6,4 6,2 6,3 6,1

Sol. 0,1 Mol. KBr4 h 14,4 10,2 6,2 4,2 5,0 7,8 9,6 22,0 9,1 6,4 6,6 6,5 5,9 6,0 6,1

pH 6,72 20 h 14,6 10,4 5,1 4,1 5,0 7,9 8,4 21,2 9,0 6,2 6,3 6,4 6,0 6,1 6,1

Sol. 0,1 Mol. KNO34 h 14,4 10,4 6,1 4,1 4,8 7,8 9,6 22,0 9,0 6,6 6,6 6,6 5,9 5,9 6,0

pH 6,62 20 h 14,4 10,2 5,1 3,8 4,9 7,9 8,6 22,0 8,9 6,5 6,6 6,5 6,1 6,0 6,1

Sol. 0,1 Mol. Kl 4 h 14,6 12,6 6,2 4,1 4,8 7,8 10,0 22,0 9,1 6,5 6,5 6,6 5,8 5,9 6,0

pH 6,9 20 h 14,6 12,2 5,1 3,9 4,8 7,9 9,8 21,6 8,6 6,6 6,5 6,6 5,8 6,0 5,9

L'examen des tableaux 12 et 13 permet de constater que l'influence des

anions SO4, Cl, Br, NO3 et I sur le gonflement est pour presque toutes

les drogues à peu de chose près égale.Cependant pour Folium Althaeae, il semble que l'anion SO4 favorise

plus fortement le gonflement que les autres anions, alors que pour Semen

Cydoniae ce serait le contraire.

De même dans le cas de Carrageen, c'est l'anion I qui donne le meilleur

gonflement.Nous voyons également que les sels de Na des anions ont pour Semen

Lini, Folium Malvae, Tuber Salep, Semen Lini pulvis, Agar-Agar et Car¬

rageen une action plus favorisante du gonflement que les sels de K cor¬

respondants. Pour les autres drogues il n'y a pour ainsi dire pas de diffé¬

rence d'action entre les deux séries de sels.

L'étude comparative entre le gonflement dans l'eau distillée d'une part

et dans les solutions salines 0,1 Mol. d'autre part (tableaux 10, 11, 12, 13)nous permet de classer les drogues comme suit:

51

1) Drogues pour lesquelles les ions ont une action inhibitrice sur le

gonflement.Ce sont: Agar-Agar, Carrageen, Semen Psylli, Semen Lini (drogue en¬

tière), Semen Lini pulvis, Tuber Salep, Radix Althaeae, Folium Althaeae.

De même Semen Cydoniae, vu que pour cette drogue, la présence de ions

fait apparaître un gel permettant la détermination d'un facteur de gonfle¬ment, ce qui peut être considéré comme une action inhibitrice.

Une drogue, soit Folium Malvae, semble occuper une place intermédiaire

entre ce groupe et le suivant. En effet les cations Li, Na et les sels de

Na des anions ont eu une action plutôt favorisante sur le gonflement,alors que pour les cations K, Mg, Ca, Ba et les sels de K des anions le

gonflement a été plus faible que dans l'eau distillée.

2) Drogue pour laquelle les ions ont une action favorisant le gonfle¬ment.

Le seul représentant de ce groupe est Semen Foenugraeci. Pour cette

drogue il est cependant intéressant de noter que, dans le cas des cations

alcalino-terreux, le facteur de gonflement plus grand que celui dans l'eau

distillée après 4 heures, était cependant plus petit après 20 heures.

En comparant nos travaux concernant l'action des ions sur le gonfle¬ment des drogues à mucilages avec ceux de Hofmeister^7^ sur le gonfle¬ment de la gélatine sous l'influence des mêmes ions, nous pouvons dire

qu'en ce qui concerne les cations alcalins et alcalino-terreux nous avons

obtenu les mêmes séries lyotropes que cet auteur. Pour ce qui est des

anions, leurs actions ont été si peu variables de l'un à l'autre qu'il ne

nous est pas possible d'établir une série et que nous considérons leurs in¬

fluences comme identiques, à part les trois exceptions citées page 51.

Du point de vue thérapeutique nous pouvons dire que les ions se trou¬

vant dans le tube digestif auront pour toutes les drogues, sauf peut-êtrepour Semen Foenugraeci, une action inhibitrice sur le gonflement (tableau14), ce qui se traduit par une diminution des propriétés thérapeutiquesqui dépendent de ce dernier.

Tableau 14: Variation en % du gonflement de quelques drogues dans des so¬

lutions 0,1 Mol. de NaCl et BaCl2 • 2 Aq. par rapport au gonflementdans de l'eau distillée. (Après 4 heures de repos.)

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLinî

(totum) SemenPsylli

SemenFoenugr.

Semen

CvdoniaeRadix

Althaeae

Variation en. %

Sol. 0,1 Mol. NaCl.

Variation en %

Sol. 0,1 Mol. BaCIî'2 Aq.

— 11,7% - 9,3% -1,5% - 6,2% -39,0% +66,6% >-12,0% - 4,2%

-28,2% -49,3% -6,1% -31,2% -42,1% +13,3% >-56,8% -35,7%

52

d) Influence de l'alcool

Nous avons jugé intéressant d'étudier l'influence de l'alcool sur le gon¬

flement, vu qu'il constitue le moyen le plus utilisé pour précipiter les

mucilages.Pour faire cette étude, nous avons préparé des solutions de concentration

croissante en alcool, dans lesquelles nous avons fait gonfler les drogues.

Note importante: L'alcool utilisé a été un alcool Ph. H. V. titrant

92,5 % en poids. Pour chaque concentration nous avons indiqué le pour

cent réel en poids d'éthanol pur pour 100 gr. de solution.

Remarques: 1) Toutes les drogues, sans exceptions, ont permis la dé¬

termination d'un facteur de gonflement. En effet, à partir de certaines

concentrations alcooliques, il est également apparu un gel pour Semen

Cydoniae et Tragacantha, ce qui nous a permis de déterminer un facteur

de gonflement pour ces deux drogues.

2) Le gonflement de Folium Althaeae et Folium Malvae a été déter¬

miné de la même façon que pour les autres drogues, c'est-à-dire, sans

humecter préalablement avec de l'eau, alcool ou acétone.

Diagramme 4: Influence de la concentration alcoolique sur le gonflement.

(Après 4 heures de repos.)

-

15-

\ Semen 1.1 ni Semen Cydoniae12 . \ Semen Pajlll Tragacantha

•* \\

\a \

Clo .

+ 38.6c \

jo \xi 9 , \ *

'

o *^T)

_

„&- \ 1

\3

» 7\ \\

o \\ce

*•

6\ W\ v

K\ \

5

4 .

s. \

\ \ W-.3

^"-^s^^^

"

'

~""~

2 .

1

G 9,25 18,5 27,75 37 46,25 55,5 64,75 74 83,25 92.5

% poids d'éthanoJ

53

Tableau 15: Influence de la concentration alcoolique sur le gonflement.Température: 18° — 20 0 (ordinaire).

% en poids d'éthaxiol. 0 9,25 18,50 27,75 37,00 46,25 55,50 64,75 74,00 83,25 92,50

Agar-Agar 4 h 17,0 — 15,0 — 10,4 — 4,6 — 3,2 — —

0,5 IVa 20 h 16,0 — 15,0 — 10,4 — 4,3 ~ 3,0 — —

Àgar-Agar 4 h 16,8 — 15,0 — 10,4 — 4,3 — 3,4 — —

1,0 IVa 20 h 16,5 — 14,9 — 10,4 — 4,3 — 3,2 — —

Carrageen 4 h 15,0 — 8,0 — 5,0 — 2,4 — 1,4 — —

0,5 IVa 20 h 14,0 — 8,0 5,0 — 2,2 — 1,4 — —

Carrageen. 4 h /_ 8,1 - 4,7 — 2,4 — 1,8 — —

1,0 IVa 20 h 15,0 — 7,6 — 4,8 — 2,2 — 1,8 — —

Tragacantha 4 h _

s* /* *7,2 — 4,4 — 3,2 — 2,8

0,5 IVa 20 h — s* s* s* 7,0 — 4,4 — 2,8 — 2,6

Tragacantha 4 h _

S* S <* 7,3 — 4,5 — 3,2 — 2,7

1,0 IVa 20 h — s* A /f 7,2 — 4,4 — 2,8 — 2,6

Tuber Salep 4 h 6,5 — 5,2 — 3,7 — 3,2 — 3,0 — —

1,0 VI 20 h 5,1 — 5,1 — 3,7 — 3,2 — 3,0 — —

Semen Lini 4 h 4,8 3,6 3,3 3,2 2,8 2.5 2,1 2,0 2,0 2,0 1,7

1,0 — 20 h 4,5 3,5 3,3 3,2 2,8 2,5 2,0 2,0 2,0 2,0 1,8

Semen Lini 4 h 7.5 — 4,9 — 4,7 — 4,1 — 3,7 — 2,7

1,0 IVa 20 h 9,0 — 5,0 — 4,7 — 4,0 — 3,5 — 2,6

Semen Psylli 4 h 12,8 10,4 6,3 3,2 3,0 2,7 2,7 2,3 2,0 1,7 1,6

1,0 - 20 h 12,8 10,2 6,5 3,2 3,2 2,8 2,6 2,3 2,0 1,5 1,6

Semen Foenugraeci 4 h 6,0 6,0 4,8 4,8 4,8 4,8 4,4 3,2 3,0 2,8 2,0

0,5 IVa 20 h 8,0 8,0 5,8 4,8 5,0 4,8 4,4 3,2 3,0 3,0 2,0

Semen Cydoniae 4 hS< / ' 38,6 5,4 4,0 — 3,8 — 3,2

0,5 IV a 20 h - / / ^32,0 5,0 3,4 — 3,0 — 2,6

Semen Cydoniae 4 h - / / / S 5,6 4,0 — 3,7 — 3,2

1,0 IVa 20 h - / / / / 5,1 3,5 — 3,4 — 2,6

Radix Althaeae 4 h 9,5 — 8,5 — 4,8 — 4,0 — 3,6 — —

1,0 IVa 20 h 9,7 - 8,1 — 4,8 — 4,0 — 3,6 — —

Folium Althaeae 4 h 6,8 — 5,5 — 4,7 — 4,2 — 3,8 — —

1,0 IVa 20 h 6,7 — 5,5 — 4,7 — 4,2 — 3,8 — —

Folium Malvae 4 h 6,5 — 4,7 - 3,7 — 3,5 — 3,4 — —

1,0 IVa 20 h 6,5 — 4,7 — 3,6 — 3,5 — 3,4 — "

L'étude du tableau 15 et du diagramme 4 nous montre que plus la con¬

centration alcoolique augmente, plus le gonflement diminue, et ceci dans

de fortes proportions. On voit également que pour les différentes droguesil existe certaines concentrations alcooliques pour lesquelles le gonflementfait une chute rapide; c'est le cas par exemple pour Semen Psylli dont le

facteur de gonflement passe de 10,4 à la concentration alcoolique de 9,25 %à 6,3 à la concentration alcoolique de 18,5 %.Pour Carrageen, Agar-Agar, Semen Cydoniae et Tragacantha nous avons

déterminé le gonflement dans l'alcool pour 0,5 et 1,0 gr. de drogue; les

résultats sont concordants, ce qui nous permet de déduire que dans l'alcool,le gonflement est proportionnel à la quantité de drogue. Cette constatation

est importante spécialement pour Tragacantha, car pour cette drogue nous

avons, dans le chapitre concernant les propositions pour le dosage des dro¬

gues à mucilages, mis au point une méthode de détermination du facteur de

gonflement dans une solution alcoolique, vu qu'il n'est pas possible de le

faire dans l'eau distillée et dans les solutions de ions.

Du point de vue thérapeutique, les résultats de l'influence de l'alcool sur

le gonflement nous permettent de dire que lors de l'utilisation de droguesà mucilages comme médicaments à être pris per os, il faut éviter l'ab¬

sorption d'alcool si l'on veut avoir un bon gonflement des drogues.

Tableau 16: Variation en % du gonflement de quelques drogues dans une solution

à 74 % d'éthanol par rapport au gonflement dans de l'eau distillée.

(Après 4 heures de repos.)

<u

<U

Drogues< igeen. acantha

r

Salep 'S

c Ë n

Psyllin

Foenugn

Cydonis

Ahhaea60 rt

«D !° S E E -a

< U H H </}-£• vi co en tf

Variation en % -81,1% -90,6% > -87,2% -53,8% -58,3% -84,3% —50,0% >-84,8% -62,1%

C) Influence de la température, du pH, des ions et de l'alcool

sur la valeur thérapeutique des cataplasmes

Dans la partie générale nous avons vu que le principe de l'action théra¬

peutique d'un cataplasme est l'application prolongée de chaleur humide.

Cette dernière dépend d'une part de la faculté de la drogue de retenir

l'eau, ce qui est en relation directe avec le gonflement et, d'autre part,

de la faculté de retenir la chaleur.

Il nous a paru alors utile de discuter les résultats trouvés sous B):a), b), c) et d), concernant l'influence de la température, du pH, des ions

et de l'alcool sur le gonflement, ceci par rapport à la préparation des

cataplasmes.

55

L'étude qui suit se rapporte à Semen Lini pulvis, Semen Foenugraecipulvis et Folium Malvae pulvis qui représentent les drogues à mucilagesles plus couramment utilisées sous forme de cataplasmes.

a) Influence de la température

Sous l'influence de la température, le gonflement de Semen Lini pulvis et

de Semen Foenugraeci pulvis est augmenté alors que celui de Folium Mal¬

vae pulvis est peu influencé. Nous pouvons conclure que dans tous les cas

la chaleur, même élevée, ne diminue pas les propriétés gonflantes de ces

trois drogues et qu'il n'y a pas de restrictions à faire dans ce domaine en

ce qui concerne la préparation des cataplasmes.

Tableau 17: Variation en % du gonflement à 90° par rapport au gonflement à

180—20°. (Après 4 heures de repos.)

Drogues Semen Foenugr. Se,me.n .L'm Folium Malvae(pulvis)

Variation en % + 100 °/o + 33,3 o/o 0 °/o à + 9,3 °/o

Pour ce qui est de la faculté de retenir la chaleur, Heiz W dans ses

recherches, montre qu'un cataplasme de farine de lin met 75 minutes pour

passer de 70 ° à 38 °. Le même auteur montre en outre que l'utilisation de

farine de lin deshuilée ou pas conduit aux mêmes résultats. Il en résulte

donc que la rétention de la chaleur dépend uniquement de la rétention

d'eau et que, par conséquent, la détermination du facteur de gonflementpermet également, en quelque sorte, de mesurer la rétention de la chaleur.

b) Influence du pH

Le tableau 18 nous montre que pour les trois drogues étudiées le gonfle¬ment est le meilleur dans le milieu alcalin. Nous pouvons donc dire que

lors de la préparation de cataplasmes, l'adjonction de médicaments ou de

substances à réaction acide aura tendance à diminuer le gonflement alors

que cela sera le contraire pour ceux de réaction alcaline.

Remarquons ici que le pH des cataplasmes formés uniquement de la

drogue + eau distillée (tableau 47 page 94) se trouve dans la zone

faiblement acide. (pH 5 à 6.)

Tableau 18: Variation en % du gonflement au pH 11 par rapport au gonflementau pH 2. (Après 4 heures de repos.)

Drogues Semen Foenugr. S'mef H"' Folium Malvae(pulvis)

Variation en % + 19,5 °/o + 134,0 »/o + 19,5 °/o

56

c) Influence des ions

Pour ce qui est de l'influence des ions, nous pouvons dire qu'ils dimi¬

nuent le gonflement de Semen Lini pulvis et de Folium Malvae pulvisalors qu'ils ont plutôt tendance à augmenter celui de Semen Foenugraecipulvis; ceci nous permet de dire que pour les deux premières drogues il est

préférable d'éviter la présence de ions lors de la préparation de cata¬

plasmes alors que cela n'est pas le cas pour Semen Foenugraeci pulvis.

Tableau 19: Variation en °/o du gonflement dans des solutions 0,1 Mol. de

NaCl et BaClo 2 Aq. par rapport au gonflement dans de l'eau distillée.

(Après 4 heures de repos.)

Drogues Semen Foenugr. , ...Folium Malvae

(pulvis)

Variation en %

Sol. 0,1 Mol. NaCl.

Variation en %

Sol. 0,1 Mol. BaCla-2 Aq.

+ 66,6 °/o — 29.3 °/o + 6,2 °/o

+ 13,3 °/o — 46,6 °/o — 29,6 */0

De l'examen des résultats trouvés sous b) et c) nous pouvons conclure

que lors de la préparation d'un cataplasme de fenugrec il serait préférabled'ajouter un sel de réaction alcaline pour avoir un optimum de gonflement.En ce qui concerne les cataplasmes de feuilles de mauves et de farine de

lin, il est encore à étudier jusqu'à quel point l'adjonction d'une substance

alcaline augmente le gonflement d'une part, tout en le diminuant de parla présence des ions ainsi ajoutés.

d) Influence de l'alcool

Les résultats de l'influence de l'alcool sur le gonflement nous permettentde dire qu'il est préférable d'éviter l'adjonction d'alcool ou de médica¬

ments à base d'alcool au cataplasme si l'on veut lui conserver un bon pou¬

voir de gonflement.

Tableau 20: Variation en % du gonflement dans une solution à 74 °/o d'ethanol

par rapport an gonflement dans de l'eau distillée. (Après 4 heures

de repos.)

Drogues Semen Foenugr. ?emen ,L,m Folium Malvaeb (pulvis)

Variation en % — 50 °/o — 50,6 °/o — 47,6 °/o

57

3) Recherches sur la viscosité du sol

La première partie de ce chapitre consiste en la mise au point d'une mé¬

thode de dosage du sol par la viscosité. Dans la deuxième nous avons

étudié l'influence sur la viscosité de facteurs pouvant intervenir dans le

tube digestif. (Température, pH, ions, présence d'alcool.)Les viscosimètres utilisés ont été ceux d'Ostwald et de Hôppler, dont

nous donnons une courte description ci-dessous.

Viscosimètre d'Ostwald: Cet appareil a la forme d'un tube en U dont

l'une des branches est un tube capillaire.On calcule le temps mis par un volume déterminé de liquide pour

s'écouler à travers le capillaire.La température ayant une grande influence sur la viscosité, on doit la

maintenir constante, ce que nous avons fait en plongeant l'appareil dans

un grand bêcher rempli d'eau à température constante.

Le calcul de la viscosité se déduit de la loi de Poiseuille, dont la for¬

mule de la viscosité absolue est:

n . r4 •

P • t

8 • V • 1

V = viscosité absolue.

r = rayon du capillaire en cm.'

1 = longueur du capillaire en cm.

p = pression en Dynes par ce.

t = temps d'écoulement en secondes.

V = volume en ce écoulé en t secondes.

En pratique on compare la viscosité du liquide étudié à celle d'un autre

liquide connu; c'est la viscosité relative. La formule est:

y^

t • d

n' f d'

î) = viscosité cherchée, en Poises.

V'

= viscosité du liquide de comparaison en Poises.

t = temps d'écoulement du liquide à étudier,

t' = temps d'écoulement du liquide de comparaison,d = poids spécifique du liquide à étudier à la température

de la recherche,

d' = poids spécifique du liquide de comparaison à la températurede la recherche.

En prenant comme liquide de comparaison l'eau, dont la viscosité abso¬

lue est 0,01 Poise et la densité d = 1 à 20,2°, et en remplaçant dans la

formule on a:

t • d • rt' t • d • 0.01 t • d t d

58

On obtient ainsi la viscosité, exprimée en valeur absolue, du liquideétudié, en mesurant une viscosité relative.

Viscosimètre de Hôppler: Cet appareil se compose en principe d'un

tube de verre, entouré d'un bain - marie à température constante,

dans lequel on met le liquide à étudier. On calcule le temps mis par une

bille pour descendre dans le liquide et parcourir une certaine distance se

trouvant entre deux marques.

Le calcul de la viscosité est basé sur la loi de Stokes sur la chute d'une

bille dans un liquide visqueux.La formule finale de la viscosité en Centipoises (1 Poise = 100 Centi-

poises) calculée pour le viscosimètre de Hoppler est:

n = F X (Sk - S,) X K

V = viscosité en cpoises.F = temps de chute de la bille.

Sk = poids spécifique de la bille.

Sj = poids spécifique du liquide.K = constante de la bille.

Les valeurs de Sk et de K sont données par des tableaux accompagnant

l'appareil. Pour celui que nous avons utilisé, ces constantes sont:

N° de la bille Sk K

I 2,416 0,009814II 2,402 0,07635III 8,108 0,1332IV 8,108 1,190

Note importante: Dans chaque mesure viscosimétrique il faut indiquerla température à laquelle on a travaillé.

A) Dosage du sol par la viscosité

Dans la partie générale nous avons vu que de toutes les méthodes pro¬

posées pour le dosage du sol, seules celles basées sur la détermination de

la viscosité permettaient d'obtenir des renseignements utiles quant aux

propriétés thérapeutiques.Dans notre travail nous avons utilisé et mis au point la méthode in¬

diquée ci-dessous.

a) Méthode

Afin de pouvoir comparer exactement les valeurs du facteur de gonfle¬ment du gel avec celles de la viscosité du sol correspondant, nous avons

déterminé cette dernière chaque fois sur le liquide se trouvant dans les

cylindres servant à la détermination du facteur de gonflement. Nous

59

avons tout d'abord décanté le sol que nous avons ensuite filtré sur papierfiltre; ce dernier a dans bien des cas dû être changé plusieurs fois au cours

de l'opération. Vu le peu de sol que fournit chaque cylindre, nous n'avons

pu utiliser pour ces mesures que le viscosimètre d'Ostwald, lequel permet

de travailler avec 5 ce de solution, alors que le viscosimètre de Hôpplerexige un minimum de 30 ce.

Ces mesures de viscosité ont été effectuées sur toutes les drogues, sauf

pour Semen Lini pulvis, où nous nous sommes contentés des résultats

donnés par le facteur de gonflement. En effet, cette dernière drogue est

utilisée le plus souvent en cataplasmes pour lesquels seul le gonflementprésente une certaine importance, vu que la partie sol n'existe pas dans ce

cas. Cependant au chapitre concernant les méthodes de dosage que nous

proposons pour la Pharmacopée, nous avons tout de même effectué des

mesures de viscosité du sol de Semen Lini pulvis, ceci pour établir les re¬

lations existant entre le sol et le gel de cette drogue.Pour quelques recherches particulières sur la viscosité elle-même, nous

n'avons pas procédé selon la méthode indiquée plus haut, mais préparédes macérations des drogues, ce qui nous a permis alors d'utiliser égalementle viscosimètre de Hôppler.

b) Généralités sur la méthode

Pour les déterminations viscosimétriques comme pour celles du facteur

de gonflement, la grandeur des cylindres, la localisation du principe actif

dans les drogues et leur degré de division (88> ainsi que le fait d'agiter à

la main ou à l'aide d'une machine ont une influence sur les résultats obtenus.

Cependant toutes ces données ont été fixées par le fait que nous avons

fait nos mesures sur les sols se trouvant dans les cylindres où nous avons

en même temps déterminé le facteur de gonflement.Pour les drogues difficilement mouillables, soit Folium Althaeae et Fo-

lium Malvae, la comparaison entre les valeurs de la viscosité des sols ob¬

tenus par les méthodes 3), 4) et 5), page 34, a montré que la présenced'alcool ou d'acétone comme agents mouillants confère au sol une vis¬

cosité plus élevée que celle obtenue en humectant avec de l'eau. (Voirtableaux de ce chapitre.) Cette différence n'est du reste due très probable¬ment non pas à la présence d'une plus grande quantité de mucilage mais

uniquement à la présence d'alcool ou d'acétone, lesquels ont également le

pouvoir d'augmenter la viscosité de l'eau. Des solutions à 4 % vol. d'al¬

cool et d'acétone, concentration qui correspond à celle dans les cylindresont en effet donné respectivement 1,13 et 1,10 epoises comme valeurs de

la viscosité.

c) Mise au point de la méthode

La première partie des travaux qui suivent est constituée par les mêmes

problèmes soulevés lors de la mise au point de la détermination du facteur

60

de gonflement (page 34) ainsi que par la détermination du moment où

l'on doit faire les mesures viscosimetriques.La deuxième comprend des recherches sur la variation de la viscosité

elle-même lors de la dilution des sols et du changement de la tempéra¬ture des mesures.

a) Première partie

ai) Influence de la fréquence et de la durée de l'agitation. Les mesures

de la viscosité ont été faites sur les sols fournis par les recherches indi¬

quées sous a) page 35 l'influence de la fréquence de l'agitation étant dé¬

terminée par comparaison des résultats obtenus en agitant pendant une

heure respectivement toutes les 2, 6 et 10 minutes, celle de la durée de

l'agitation par comparaison des résultats obtenus après 1 heure, respective¬ment 2 heures d'agitation toutes les 10 minutes, le tout suivi de 4 heures

de repos de façon que les mesures viscosimetriques soient faites en même

temps que celles du facteur de gonflement.

Remarques: 1) Semen Cydoniae et Tragacantha n'ayant pas donné

de facteur de gonflement pour ces recherches, nous n'avons également pas

indiqué les valeurs correspondantes de la viscosité des sols.

2) Pour Folium Althaeae et Folium Malvae, dont le facteur de gonfle¬ment a été déterminé en humectant avec de l'eau, alcool et acétone, nous

avons déterminé la viscosité dans les trois cas.

Les résultats de l'influence de l'agitation ont été groupés dans les

tableaux 21 et 22.

Tableau 21: Influence de la fréquence de l'agitation sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

61

L'examen du tableau 21 montre que comme déjà trouvé en ce qui con¬

cerne le facteur de gonflement, la fréquence de l'agitation est sans in¬

fluence sur la viscosité, ce qui justifie notre décision de n'agiter que toutes

les 10 minutes.

Ces résultats sont du reste concordants avec ceux trouvés par Wald-

stâtten <") en ce qui concerne Radix Althaeae, seule drogue sur laquellecet auteur ait effectué une mesure semblable.

Tableau 22: Influence de la durée de l'agitation sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

y <u

rt O Si Ga> « A

JS 3et JS n y > £$ > S

Drogues WD

d 2£ 0

^C

« <£ <^ U S<<

uA

3u §3 Ë g IB S «

3"

v- 6 B Ë H3 J3 CN '-• -3 '-l -^31~" J ''""'

< u H A Si ir- £ + £+ £+ u*~r £+ £+

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Viscosité en cpoises

Agit. 1 heure1,62 32,60 1,70 2,75 1,S4 4,54 1,80 1,67 1,72 1,73 1,27 1,32 1,37

Viscosité en cpoises

Agit 2 heures1,65 32,80 1,70 2,78 1,84 4 5> 1,83 1,67 1,72 1,74 1,28 1,32 1,38

On voit par le tableau 22 qu'un temps d'agitation double se traduit soit

par une égalité soit par une légère augmentation de la viscosité. Mais

dans tous les cas, cette augmentation se trouve dans les limites d'erreurs et

permet de conclure qu'une agitation d'une heure est suffisante pour ex¬

traire la plus grande partie du mucilage donnant un sol. Ces résultats sont

en concordance avec ceux trouvés au tableau 2 page 36, où nous avions

étudié l'influence de la durée de l'agitation sur le facteur de gonflementet correspondent également aux travaux de Waldstatten (91) à ce sujet.

a.2) Intervalle de temps, après la fûtration du sol, dans lequel la mesure

viscosimétrique doit être effectuée. Pour déterminer l'intervalle de temps

dans lequel la mesure de la viscosité doit être faite, nous avons déterminé

celle-ci la première fois comme dans les recherches précédentes, directement

après la filtration, puis une nouvelle fois après 5, 10 et 20 heures, ceci pour

les sols fournis par agitation toutes les 10 minutes pendant 1 heure suivie

de 4 heures de repos.

Remarques: Les mêmes que sous a i) page 61.

62

Tableau 23: Intervalle de temps, après la filtration du sol, dans lequel la mesure

viscosimétrique doit être faite.

Température des mesures: 20 °.

En accord avec les travaux de Schmid (,33)> Rojahn et Bohm (89), Gutbier

et Huber <134) et Dafert et Fuchsgelb <79), on voit par le tableau 23 que la

viscosité reste égale pour certaines drogues, mais que dans la plupart des

cas elle diminue avec le temps. La diminution la plus forte a été pour Tu-

ber Salep. Dans tous les cas nous pouvons dire que les meilleures valeurs de

la viscosité sont obtenues si l'on fait les mesures directement après la fil¬

tration, méthode que nous avons du reste appliquée dans la suite de nos

travaux.

On pourrait peut-être expliquer cette diminution de la viscosité avec

le temps par le fait que les longues molécules des mucilages se trouveraient,directement après la filtration, d'une façon désordonnée dans le sol, alors

qu'avec le temps elles auraient tendance à se ranger parallèlement, ce quia pour effet de diminuer la viscosité. Peut-être intervient-il aussi un phéno¬mène bactérien ou auto-fermentaire lequel scinderait les longues molécules

en molécules plus courtes, ce qui a également pour effet de diminuer la

viscosité.

0:3) Influence de la durée du temps de repos. Nous avons comparé ici

les résultats de la viscosité mesurée sur les sols filtrés d'une part après4 heures, d'autre part après 20 heures de repos. Ces recherches correspon¬dent à celles faites sur le facteur de gonflement sous /3) page 36.

La seule différence entre ces travaux et ceux faits au paragraphe précé-

63

dent (Tableau 23) c'est qu'ici le sol est resté en contact avec le gel pen¬

dant 20 heures alors que précédemment le sol avait été filtré après 4 heu¬

res et ensuite laissé reposer 5, 10 et 20 heures sans rester en contact avec

le gel.

Remarques: Les mêmes que sous ai) page 61.

Tableau 24: Influence de la durée du temps de repos sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

Le tableau 24 montre que la viscosité du sol, même si ce dernier reste

en contact avec le gel, diminue avec le temps. Mais cette diminution est du

reste relativement faible dans la plupart des cas, sauf pour Tuber Salepoù elle est un peu plus forte. Pour les explications concernant cette

diminution de la viscosité avec le temps, nous renvoyons au texte de la

page 63.

Dans les travaux qui suivent, les mesures de viscosité ont été effectuées

dans la plupart des cas après 20 heures, ceci pour une raison de commo¬

dité. En effet, les drogues dont le sol était encore plus ou moins trouble

après 4 heures présentaient un liquide limpide après 20 heures et la décan¬

tation ainsi que la filtration étaient ainsi plus aisées. De plus, comme nous

venons de le voir au tableau 24, les différences de viscosité sont si faibles

que cela justifie parfaitement notre décision. Dans un seul cas, celui où

nous avons étudié l'influence de la température sur la viscosité (page 71),cette dernière a été mesurée après 4 heures, car nous nous sommes aperçus

qu'après 20 heures, ceci spécialement pour les hautes températures, les va¬

leurs obtenues n'étaient dans beaucoup de cas pas utilisables, soit parce quele mucilage était détruit par hydrolyse, ce qui provoquait une forte chute de

la viscosité, soit parce qu'une partie du gel se mélangeait d'une façon inho-

64

mogène au sol, ce qui provoquait de grosses irrégularités de viscosité. Nous

avons du reste pour tous les tableaux à venir indiqué après quel temps les

mesures ont été faites.

En ce qui concerne Tragacantha, nous citerons ici les travaux de Wald-

stàtten et Feuer (92>, Chambers C), Gabel (95> et Nichols <135) qui tous s'ac¬

cordent pour dire que la viscosité de ce mucilage, au contraire de celle

des autres drogues à mucilages, augmente avec le temps et que ceci est pro¬bablement dû au fait que la gomme adragante ne s'hydrate que très lente¬

ment, et que ce n'est qu'au moment où ce phénomène est terminé que la

viscosité atteint sa valeur la plus grande.

a 4) Influence de la concentration en drogue: Cette recherche a eu pourbut de voir s'il y avait proportionnalité entre la quantité de drogue et

l'augmentation de viscosité du sol correspondant. Nous avons fait les me¬

sures sur les sols obtenus sous y) page 37.

Remarques: Les mêmes que sous ai) page 61.

Tableau 25: Influence de la concentration en drogue sur la viscosité.

Température des mesures: 20°.

Moment des mesures: Après 20 heures.

Dans le tableau 25, si nous considérons l'augmentation de viscosité que

les mucilages confèrent à celle de l'eau, soit A = V — 1, nous pouvons

classer les drogues en deux groupes.

. 1) Drogues pour lesquelles l'augmentation A est proportionnelle à la

concentration.

Ce sont Semen Lini, Semen Psylli, Folium Althaeae, Folium Malvae et

Tuber Salep.

65

En ce qui concerne Tragacantha, nous citerons ici les travaux de Wald-

stàtten et Feuer <92) lesquels ont trouvé, pour des concentrations de 0,03 à

0,08 %, que la viscosité augmentait proportionnellement à la concen¬

tration.

2) Drogues pour lesquelles l'augmentation A croît beaucoup plus vite

que la concentration.

Nous trouvons ici Agar-Agar, Carrageen, Semen Foenugraeci et Radix

Althaeae.

A titre de contrôle, nous avons préparé des sols de concentration plusélevée pour les drogues du premier groupe et moins élevée pour celles du

second.

Les résultats de ces essais sont groupés dans le tableau 26.

Tableau 26: Influence de la concentration en drogue sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures.

Quantitéde drogue 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50

Concentration de drogueen% 0,2 »/o 0,4 o/o 0,6 »/o 0,8 »/o l°/o 2»/o 4°/o 6°/o 8°/o 10°/o

Agar-Agar IVa

Carrageen IVa

Tuber Salep VI

Semen Lini —

Semen Psylli *—

Semen Foenugraeci IVa

Radix Althaeae IVa

Folium Althaeae IVa

+2 ce Aq.

Folium Malvae IVa

+ 2 ce Aq.

— 1,11 1,17 1,25 1,30 1,59 2,50 — — —

2,23 3,44 3,70 — — 32,18 Trè^ — — —

' 'grande

— — — — — 1,23 1,48 1,68 1,95 2,60

— — — —— 1,90 2,70 3,72 4,80 7,80

— — — — — 1,36 1,77 2,20 — —

1,25 1,49 1,72 1,99 2,60 4,51 18,03 — — —

— — 1,10 1,12 1,15 1,30 1,76 2,46 4,08 —

— — — — — 1,32 1,65 2,07 2,40 3,01

— — — — — 1,15 1,26 1,40 1,51 1,73

D'après le tableau 26 nous voyons que pour chaque drogue il existe une

concentration limite au-dessous de laquelle la viscosité croît proportion¬nellement à la concentration et au-dessus de laquelle ce n'est plus le cas,

la viscosité croissant beaucoup plus vite que la concentration, ce qui semble

alors correspondre à ce que nous avons dit dans la partie générale, où nous

avons vu que la viscosité des hauts polymères dont la forme de la molécule

est une longue chaîne croissait suivant une fonction ne dépendant pas

seulement de la concentration mais également de la longueur de la chaîne.

66

En considérant la valeur de la concentration limite nous pouvons clas¬

ser les drogues en deux groupes.

1) Celles dont la viscosité est proportionnelle à la concentration pourdes valeurs en-dessous de 1 à 2 °lo.

Ce sont Agar-Agar, Carrageen, Semen Foenugraeci et Radix Althaeae.

2) Celles dont la viscosité est proportionnelle à la concentration pour des

valeurs en-dessous de 8 à 10"lo.

Ce sont Tuber Salep, Semen Lini et Folium Althaeae.

Pour Semen Psylli, nous avons obtenu des valeurs de la viscosité pro¬

portionnelles à la concentration jusqu'à 6 °/o, mais nous n'avons pas pu

dépasser cette valeur, car au-dessus de 6 %>, le gel absorbe tout le liquideet il n'y a plus de sol pour mesurer la viscosité.

En ce qui concerne Folium Malvae, jusqu'à la concentration de 10 %>

nous n'avons pas encore atteint la concentration limite et la viscosité est

restée proportionnelle à la concentration jusqu'à cette valeur.

«5) Valeur de l'erreur moyenne. La littérature indique que la valeur

de l'erreur moyenne des mesures faites avec le viscosimètre d'Ostwald est

de 2 °/o et de 0,2 %> avec le viscosimètre de Hôppler (136>. Dans nos re¬

cherches, à part l'erreur provenant des appareils il y a encore celle due

à la variation de la viscosité des sols provenant de l'extraction d'un

même échantillon de drogue.Pour l'ensemble des drogues, la valeur de l'erreur moyenne totale cal¬

culée d'après la formule indiquée page 38 a été de ± 4 à 6 %> en centi-

poises, résultats suffisants pour la pratique pharmaceutique.Il va de soi que plus le nombre des mesures est grand, plus l'erreur

moyenne diminue. Dans notre travail nous avons pour tous les échantil¬

lons de drogues préparé chaque fois au minimum 10 sols, sur chacun des¬

quels nous avons fait en moyenne 10 lectures de viscosité.

/?) Deuxième partie

/?i) Influence de la dilution sur la viscosité: Le but de ces recherches

a été de voir s'il y avait proportionnalité entre la viscosité et la dilution

et s'il serait ainsi possible, connaissant la viscosité à une certaine con¬

centration de la calculer pour une autre concentration.

Les mesures ont été faites sur les sols provenant des cinq extractions

successives de Semen Lini, Semen Psylli et Semen Cydoniae faites sous C)

page 96 où nous avons étudié l'influence de la concentration alcooliquesur la floculation.

Chaque sol a été dilué successivement au V2, V4, et Vs avec de l'eau

distillée et la viscosité mesurée à la température de 20° à l'aide du vis¬

cosimètre de Hôppler.Les tableaux 27, 28, 29 et 30 qui suivent, donnent les résultats de ces

mesures.

67

Tableau 27: Influence de la dilution sur la viscosité des sols de Semen Lini. Macé¬

ration de départ à 10 % de drogue.

Température des mesures: 20 °.

Dilution 7i Vi V. V.

le macération à 10 %

pendant 20 heures

8,210Bille II

3,640Bille II

2,310Bille

1,700Bille 1

2e macération à 20 %

pendant 20 heures10,630Bllls II

4,520Bille II

2,801 .

Bille 1

1,887Bille 1

3e macération à 20 %

pendant 20 heures

3,658Bille II

2,360Bille 1

1,685Bille 1

1,351Bille 1

4e macération à 20 %

pendant 20 heures

1,849Bill* 1

1,452Bille 1

1,222Bille 1

1,125Bille 1

5e macération à 20 %

pendant 20 heures

1,559Bille 1

1,270Bille 1

1,130Bille 1

1,070Bille 1

Tableau 28: Influence de la dilution sur la viscosité des sols de Semen Psylli. Macé¬

ration de départ à 5 °/o de' drogue.

Température des mesures: 20 0.

Dilution Vi v« v« v«

le macération à 5 %

pendant 20 heures

2e macération à 10 %

pendant 20 heures

(gel)

3e macération à 10 %

pendant 20 heures

4e macération à 10 %

pendant 20 heures

5e macération à 10 %

pendant 20 heures

2,626 à 2,445vise, de structure 1,653 1,356 1,201

Bille 1 Bille 1 Bille l Bille 1

21,293 à 14,338 2,447 à 2,264 L64o 1,332vise, de structure vise, de structure B'llla , B'me ,

Bille II aille 1

1,186 1,102 1,061 1,035Bille 1 aille 1 Bille 1 Bille 1

1,179 1,090 1,046 1,022Bille 1 Bine l Bille 1 Bille 1

1,025 1,016_ _

Bille 1 Bille 1

68

Tableau 29: Influence de la dilution sur la viscosité des sols de Semen Cydoniae(torum). Macération de départ à 1 % de drogue.

Température des mesures: 20 °.

Dilution Vi v» v. V»

le macération à 1 %

pendant 20 heures

2e macération à 2 %

pendant 20 heures

3e macération à 2 %

pendant 20 heures

4e macération à 2 %

pendant 20 heures

5e macération à 2 %

pendant 20 heures

8,817 à 8,132 3)870 2,140 1,556(vise de structure)

B(||e „Bille II

3,870 2,073 1,500 1,247Bille II Bille 1 Bille 1 Bille 1

1,117 1,058 1,032 1,017

Bille 1 Bille 1 Bille 1 Bille 1

1,056 1,028 1,015

Bille 1 Bille 1 Bille 1

1,022 1,014Bille 1 Bille 1

Tableau 30: Influence de la dilution sur la viscosité des sols de Semen Cydoniae(totum). Macération de départ à 2 °/o de drogue.

Température des mesures: 20°.

Dilution Vi '/« »/« Vs

le macération à 2 %

pendant 20 heures

2e macération à 4 %

pendant 20 heures

3e macération à 4 %

pendant 20 heures

4e macération à 4 %

pendant 20 heures

5e macération à 4 %

pendant 20 heures

22,680 à 19,795 7.850 à 7,381 3 740 2 387(vise de structure) (vise de structure) a w

«',,

Bille II Bille IIB'"e " B'"e '

19,660 à 17,330 7,120 à 6,822 g 512 2 2n(vise de structure) (vise, de structure)

' '

Bille II Bille IIBlMe " Bllle '

1,617 1,301 1,172 1,083Bille 1 Bille 1 Bille 1 Bille 1

1,160 1,080 1,044 1,021Bille 1 Bille 1 Bille 1 Bllle 1

1,075 1,040 1,023Bille 1 Bllle 1 Bille 1

Si dans les tableaux 27, 28, 29 et 30 nous considérons l'augmentationde la viscosité que la présence de mucilage confère à l'eau distillée, soit:

A = rç — 1

A = augmentation de la viscosité

V = viscosité du sol

69

bous voyons, comme nous l'avons du reste déjà constaté lors de l'étude

de l'influence de la concentration en drogue sur la viscosité (page 65),qu'il existe une concentration limite en mucilage au-dessus de laquelle la

viscosité augmente plus rapidement que la concentration. Pour Semen Lini,Semen Psylli et Semen Cydoniae nous constatons ce phénomène pour les

deux premières macérations jusqu'à la dilution de Vs dans la plupart des

cas et V\ dans certains cas. Au-dessous de la concentration limite, la vis¬

cosité varie proportionnellement à la concentration, ce que nous constatons

dans les deux premières macérations à partir des dilutions llt et Vi, ainsi

qu'à partir de la troisième macération.

La viscosité mesurée sur l'eau distillée nous a donné 1,011 cpoises. Nous

voyons donc que pour Semen Psylli et Semen Cydoniae les dernières ma¬

cérations, et à plus forte raison leurs dilutions, ne contiennent pour ainsi

dire plus de mucilage, alors que pour Semen Lini, cinq macérations ne

sont pas suffisantes pour extraire tout le mucilage formant un sol. Nous

sommes du reste déjà arrivés à la même constation lors de l'étude de l'in¬

fluence de la concentration alcoolique sur la floculation (page 96)./?2) Influence de la température des mesures sur la viscosité: Le but de

ces recherches a été, d'une part, de déterminer le sens de la variation de

la viscosité par augmentation de la température des mesures, d'autre part,de voir, ceci par retour à la température initiale, si le mucilage a subi une

modification au cours de l'opération.Les drogues étudiées ont été Semen Lini et Semen Psylli que nous avons

macérées à la concentration de 4 °/o pendant 5 heures. Les mesures ont été

faites à l'aide du viscosimètre de Hôppler sur les sols filtrés.

Les résultats de cette recherche ont été groupés dans le tableau 31.

Tableau 31: Influence de la température des mesures sur la viscosité des sols de

Semen Lini et Semen Psylli.

DroguesSemen Lini

macér. 4 %

Semen Psyllimacér. 4 %

Température 3,022 1,76420° Bille I Bille I

Température 1,458 0,92050° Bille I Bille I

Température

20°

(refroidi)

2,992 1,761Bille I Bille I

L'examen du tableau 31 montre que la viscosité diminue si l'on augmentela température à laquelle on fait les mesures. En ce qui concerne le mu¬

cilage, on peut dire que dans tous les cas jusqu'à la température de 50 °

il ne subit aucune modification, vu que par refroidissement à la tempé-

70

rature initiale nous retrouvons à peu de chose près les mêmes valeurs pour

la viscosité. Cependant il faut ajouter ici que la température de 50 ° 'n'a

été maintenue que pendant une heure environ et que peut-être un temps

-plus long aurait tout de même conduit à une modification du mucilage.

B) Influence sur la viscosité de facteurs pouvant intervenir

dans le tube digestif

Dans cette partie de notre travail nous avons étudié l'influence de la

température à laquelle ont été préparés les sols, du pH, des ions et de

l'alcool sur la viscosité.

a) Influence de la température à laquelle ont été préparés les sols

Nous avons étudié ici la variation de la viscosité des sols fournis par

les recherches faites sur le facteur de gonflement sous a) page 39.

Toutes les mesures ont été effectuées après 4 heures de repos pour les

raisons indiquées page 64.

Remarques: Les mêmes que sous ai) page 61.

Tableau 32: Influence sur la viscosité de la température à laquelle ont été préparésles sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 4 heures.

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae

4-

2

ce

Aq.

FoliumAlthaeae

-f-

1

ce

Spirit.FoHumAlthaeae+

1

ce

Aceton.FoliumMalvae

-f

2

ce

Aq.

FoliumMalvae+

1

ce

Spirit.FoHumMalvae+

1

ce

Aceton.

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa V! —— IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Viscosité en cpoises.

Temp. 18—20 ° (ordinaire)

Viscosité en cpoises.

Température 25 °

Viscosité en cpoises.

Température 37 °

Viscosité en cpoîses.

Température 50 °

Viscosité en cpoises.

Température 75 °

Viscosité en cpoises.

Température 90 °

1,62 32,60 1,70 2,75 1,84 4,54 1,80 1,67 1,72 1,73 1,27 1,32 1,37

1,70 36,06 1,72 2,75 1,82 4,53 1,83 1,66 1,72 1,72 1,26 1,33 1,37

1,87 46,85 2,02 3,01 2,40 4,57 1,83 1,66 1,70 1,72 1,25 1,31 1,34

2,18 42,26 2,53 3,61 2,82 4,86 1,98 1,66 1,68 1,70 1,24 1,30 1,32

viscos.

ie 41,31 5,30 4,14 4,00 6,00 2,00 1,50 1,65 1,64 1,20 1,27 1,28struct.

gei. 28,70 5,60 4,39 6,40 6,00 2,16 1,51 1,64 1,64 1,20 1,25 1,29vise, de

structure

71

L'étude du tableau 32 nous permet de diviser les drogues en trois

groupes:

1) Drogues pour lesquelles la viscosité augmente avec la températured'extraction.

Ce sont: Agar-Agar, Tuber Salep, Semen Lini, Semen Foenugraeci, Ra¬

dix Althaeae et Semen Psylli.

2) Drogues pour lesquelles la viscosité diminue avec la températured'extraction.

Nous trouvons ici les deux drogues de feuilles, soit Folium Althaeae et

Folium Malvae.

La diminution de la viscosité n'est du reste pas très grande, spécialementpour Folium Malvae où elle se trouve juste à la limite de l'erreur moyenne.

3) Drogue pour laquelle la viscosité augmente jusqu'à la températured'extraction de 37° pour redescendre ensuite aux températures d'extraction

plus élevées.

La seule drogue de ce groupe est Carrageen.

Diagramme 5: Influence sur la viscosité de la température à laquelle ont été pré¬parés les sols. (Après 4 heures de repos.)

* 6ooa

°5o

C

©

S 30 \u

m

S 2o

lo

7

5

4 .

3

2

1

CarrageenSemen Llnl

Semen PsylliFolium Althaeae(+Aq. )

lo' 20* 25' 37* 5o' 75' 9o*

Température d'extraction.

Si nous comparons l'influence de la température d'extraction sur la

viscosité avec celle de la température sur le gonflement nous voyons que

pour Semen Foenugraeci, Agar-Agar, Radix Althaeae et Carrageen cette

influence est identique, en ce sens que pour les trois premières drogues, la

72

viscosité et le gonflement augmentent continuellement avec l'accroissement

de la température et que pour Carrageen il y a augmentation jusqu'à37°—50° puis diminution aux plus hautes températures. Pour Semen

Psylli, qui présentait le même comportement que Carrageen quant au gon¬

flement, la viscosité du sol augmente continuellement avec l'accroissement

de la température d'extraction et présente aux hautes températures des

irrégularités d'écoulement dues au passage de gel dans le sol; ce dernier

phénomène permet du reste de comprendre pourquoi, aux hautes tempéra¬tures, le gonflement diminue alors que la viscosité augmente. Pour Semen

Lini et Tuber Salep, le gonflement diminue alors que la viscosité augmentesous l'influence de la température d'extraction; il se peut qu'il y ait ici un

phénomène analogue à celui de Semen Psylli, mais il ne nous a pas été

possible de déterminer avec certitude la présence de gel dans le sol aux

hautes températures. Pour Folium Althaeae et Folium Malvae, dont le

gonflement est constant alors que la viscosité diminue avec la températured'extraction, cela provient vraisemblablement du fait que le mucilage du

sol serait partiellement hydrolyse aux hautes températures, ce qui provoquenaturellement la chute de la viscosité.

Les travaux de Gabel <95>, Brindle et Burlinson <94' et de Chambers (")

au sujet de l'influence de la température d'extraction sur la viscosité de la

gomme adragante, sont en accord pour dire que cette dernière augmenteavec la température. Cependant la température ne doit pas dépasser une

certaine valeur et son action ne doit pas être trop longue, sinon la viscosité

diminue au lieu d'augmenter.Du point de vue thérapeutique, si l'on considère les valeurs de la vis¬

cosité des sols obtenus à 37 °, nous pouvons dire que pour l'ensemble des

drogues, elle est soit égale soit supérieure à celle des sols obtenus à la

température ordinaire et que par conséquent les propriétés thérapeutiquesqui dépendent de la viscosité auront tendance a être augmentées par la

chaleur du corps. Cependant il ne faut pas oublier que comme nous

l'avons vu page 70, la viscosité elle-même diminue avec la température et

que par conséquent elle sera plus faible à la température de 37 ° qu'à 20 °

qui est celle de nos mesures. Ainsi la viscosité des sols dans le corps sera

la résultante des deux actions que nous venons de citer.

Tableau 33: Variation en cpoises, pour quelques drogues, de la viscosité des sols

obtenus à 37 ° par rapport à la viscosité des sols obtenus à 18—20 0

(après 4 heures de repos).

U

M>

Drogues Agar Salep 'J Psylli Foenu Althat< Car Tub S

(A

E Sem

Variation en cpoises. + 0,25 + 3,46 + 0,32 + 0,26 + 0,98 + 0,03 + 0,03

73

b) Influence du pH

Ces mesures ont été faites sur les sols fournis par les recherches faites

sous b) page 43.

La viscosité moyenne à 20 ° des solutions tampons utilisées a été de

1,016 cpoises, donc à peu de chose près égale à celle de l'eau, raison pour

laquelle nous n'en avons pas tenu compte dans nos calculs.

Note importante: Nous rappelons ici que dans notre travail nous avons

désigné la réaction des solutions en utilisant les mêmes expressions que

celles utilisées par la Pharmacopée Helvétique V. (voir détail page 43).

Tableau 34: Influence du pH sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures.

pH de la solution tampon

(sans mucilage)2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Agar-Agar0,5 IVa 1,34 1,40 1,40 1,43 1,41 1,32 1,26 1,26 1,24 1,23

Carrageen0,5 IVa 19,90 19,70 20,00 14,30 12,90 12,94 12,67 12,06 12,67 11,33

Tuber Salep1,0 VI

Très

grande2,95 1,70 1,38 1,37 1,48 2,29 3,68 4,06 6,40

Semen Lini

1,0 —

1,63 1,63 1,63 1,64 1,63 1,63 1,60 1,61 1,56 1,56

Semen Psylli1,0 _

1,22 1,22 1,24 1,26 1,26 1,24 1,24 1,23 1,23 1,23

Semen Foenugraeci0,5 IVa 5,82 5,10 4,64 3,51 3,45 3,17 4,55 6,75 7,10 7,14

Semen Cydoniae0,5 IVa 1,07 1,28 1,37 1,45 1,45 1.45 1,48 1,53 1,52 1,53

Radix Althaeae

1,0 IVa 1,47 1,50 1,50 1,54 1,53 1,53 1,54 1,54 1,55 1,55

Folium Althaeae

+ 2 ce Aq.1,0 IVa

1,72 1,73 1,75 1,75 1,74 1,55 1,46 1,47 1,46 1,44

Folium Althaeae

+ 1 ce Spîrit. 1,76 1,78 1,80 1,81 1,80 1,61 1,50 1,50 1,49 1,491,0 IVa

Folium Althaeae

+ 1 ce Aceton. 1,75 1,79 1,81 1,82 1,83 1,62 1,52 1,50 1,50 1,481,0 IVa

Folium Malvae

+ 2 ce Aq. 1,20 1,22 1,24 1,24 1,25 1,25 1,25 1,25 1,26 1,27

1,0 IVa

Folium Malvae

+ 1 ce Spîrit. 1.25 1,28 1,28 1,29 1,31 1,30 1,31 1,32 1,34 1,33

1,0 IVa

Folium Malvae

1 + 1 ce Aceton. 1,24 1,28 1,27 1,28 1,30 1,32 1,32 1,34 1,34 1,35

1 10 IVa

74

Remarques: Les mêmes que sous a 1) page 61, sauf pour Semen Cydoniae,drogue sur laquelle nous avons pu mesurer la viscosité du sol, vu que lors

de la détermination du facteur de gonflement nous avons obtenu une

fraction gel et une fraction sol.

D'après le tableau 34 nous pouvons diviser les drogues en quatre

groupes.

1) Drogues pour lesquelles la viscosité augmente en passant de la zone

fortement acide à la zone faiblement acide, pour diminuer ensuite du côté

de la zone très alcaline.

Ce groupe comprend les drogues suivantes: Agar-Agar, Semen Psylli et

Folium Althaeae.

Pour Semen Psylli, la variation est du reste très faible et se trouve à

l'intérieur de la valeur de l'erreur moyenne.

Pour Agar-Agar et Folium Althaeae, l'augmentation de la viscosité entre

les zones fortement acide et faiblement acide se trouve juste à la limite

de l'erreur moyenne. Par contre la diminution de la viscosité du côté

très alcalin est nettement plus accusée.

2) Drogues pour lesquelles la viscosité augmente en passant de la zone

fortement acide à la zone très alcaline.

Nous trouvons ici Radix Althaeae, Folium Malvae et Semen Cydoniae.Pour les deux premières drogues citées, cette diminution est du reste très

faible et se trouve juste à la limite de la valeur de l'erreur moyenne alors

que pour Semen Cydoniae, la diminution est plus forte.

3) Drogues pour lesquelles la viscosité eu la plus grande dans les zones

fortement acide et très alcaline et se trouve à son minimum dans les zones

faiblement acide à neutre.

Les représentants de ce groupe sont Tuber Salep et Semen Foenugraeci.

4) Drogues pour lesquelles la viscosité diminue en passant de la zone

fortement acide à la zone très alcaline.

Nous trouvons ici Carrageen et Semen Lini; pour cette dernière, la

diminution est du reste faible et se trouve juste à la limite de l'erreur

moyenne.

En ce qui concerne l'influence du pH sur la viscosité de Tragacantha,les travaux de Schon et Furst (137) ont montré que cette drogue présente un

maximum de viscosité au pH 8 et qu'elle diminue rapidement des deux

cotés de ce pH. Ce comportement est du reste très proche de celui des dro¬

gues du groupe 1).

75

Diagramme 6: Influence du pH sur la viscosité. (Après 20 heures de repos.)

0 18.

1 «2.16.

\

\\

\„^ \

S 14.

o IJ.2 12.

S u.

£ 10 Semen Cydonlae> 9 Semen Foenugraeci

8. Carrageen7.

6.

5.

4.

3-|2

1.

0

7 B 9 lo 11

•pH de la solution tampon

L'étude comparative de l'influence du pH sur la viscosité du sol, d'une

part, et sur le gonflement du gel, d'autre part (page 43), nous permet de

conclure que les drogues se comportent identiquement dans les deux cas.

La seule exception serait Semen Foenugraeci, drogue pour laquelle le fac¬

teur de gonflement augmente régulièrement avec le pH, alors que la

viscosité commence par diminuer jusque dans la région du neutre, pour

augmenter ensuite du côté de la zone très alcaline.

Du point de vue thérapeutique, si l'on compare entre-elles les valeurs de

la viscosité aux pH 2 et 8 qui correspondent à peu de chose près à ceux

de l'estomac et de l'intestin, nous pouvons dire que pour Semen Lini,

Semen Psylli, Radix Althaeae et Agar-Agar il n'y a pratiquement pas de

différence entre les valeurs obtenues. Par contre, Carrageen, Tuber Salepet Semen Foenugraeci ont une meilleure viscosité au pH de l'estomac alors

que c'est l'inverse pour Semen Cydoniae.

76

Tableau 35: Variation en cpoises, pour quelques drogues, de la viscosité des sols

obtenus au pH 8 par rapport à la viscosité de ceux obtenus au pH 2

(après 20 heures de repos).

4>

Drogues -Agarc

tar

Salepn

linin

Psyllin

Foenugn

Cydonis

Althaeaï3 E e Ë e -a

<: U H en en en en tA

Variation en cpoises. — 0,08 — 7,23Grosse chute

de la viscosité— 0,03 + 0,02 — 1,27 + 0,41 + 0,07

c) Influence des ions

Ces recherches ont été effectuées sur les sols obtenus sous c) page 47.

La viscosité des solutions salines seules a été dans la plupart des cas

égale à celle de l'eau, sans dépasser la valeur maximum de 1,03 cpoisesdans quelques cas. Dans nos calculs nous n'avons pas pris en considération

cette petite différence et nous avons admis que les solutions salines avaient

toutes la même viscosité que l'eau, soit 1 epoise.

Remarques: Les mêmes que sous b) page 74.

Tableau 36: Influence des cations alcalins Li, Na, K et du cation NH4 sur la

viscosité. Anion commun: Cl.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures.

IU

W).2

«

rt" « J

12 30 « .S 2 > J>.ïï J* 2

Drogues Wl

ajC

"4>*

£O

•5 ô*<< z? °*

<< I-?n

C G C c *ë y la M go Pu

S, 1- S E E Ë T3 ;- (N i— -H ^3^ 3H

< u H en en en

UJ

en a £+ £+ £+ £+ u--r u,-r

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Solution 0,1 Mol. LiCl 1,42 30,70 1,40 1,90 1,27 3,90 1,66 1,80 1,67 1,70 1,72 1,28 1,35 1,37

Solution 0,1 Mol. NaCl 1,42 28,18 1,40 1,60 1,24 3,45 1,65 1,58 1,58 1,61 1,63 1,25 1,30 1,30

Solution 0,1 Mol. KC1 1,40 15,61 1,36 1,60 1,20 3,40 1,51 1,51 1,54 1,60 1,60 1,24 1,28 1,28

Solution 0,1 Mol. NH4CI 1,40 26,06 1,36 1,43 1,18 3,40 1,37 1,49 1,53 1,59 1,58 1,22 1,25 1,25

77

Le tableau 36 nous montre que la viscosité diminue sous l'influence des

cations alcalins, ceci d'une façon plus ou moins marquée, dans l'ordre

suivant:

Li — Na — K

L'influence du cation NH4 se situe pour toutes les drogues après le K,sauf pour Carrageen, où il se trouve entre le Na et le K.

Tableau 37. Influence des cations alcalino-terreux Mg, Ca et Ba sur la viscosité.

Anion commun- Cl.

Température des mesures- 20°.

Moment des mesures: Après 20 heures.

Drogues

Agar-Agar Carrageen TuberSalep

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr

SemenCydoniae

RadixAlthaeae

FoliumAlthaeae+

2

ce

Aq

FohumAlthaeae+

1

ce

Spirit

FohumAlthaeae+

1

ce

AcetonToliumMalvae+

2

ce

Aq

FohumMalvae+

1

ce

Spirit

FohumMalvae+

1

ce

Aceton

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI '—— IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Solution 0,1 Mol

MgCh 6 Aq

Solution 0,1 Mol

CaCls 6 Aq

Solution 0,1 Mol

BaCh 2 Aq

1,3? 10,52 1,40 1,37 1,15 3,40 1,41 1,40 1,44 1,48 1,47 1,22 1,25 1,25

1,30 7,82 1,35 1,18 1,10 3,20 1,30 1,34 1,36 1,40 1,40 1,19 1,21 1,21

1,30 6,55 1,30 1,03 1,09 2,97 1,28 1,29 1,34 1,39 1,38 1,10 1,15 1,16

Les cations alcalino-terreux diminuent la viscosité des sols dans l'ordre

suivant:

Mg — Ca — Ba

On constate également que ces cations bivalents diminuent plus forte¬

ment la viscosité que les cations alcalins monovalents.

78

Diagramme 7: Influence des cations alcalins Li, Na, K, du cation NH4 et descations alcalino-terreux Mg, Ca, Ba sur la viscosité. (Après 20 heures

de repos.)

32 -....

31

03°

0 29 .

01

* 28 .

2.27'"-t.

026 .

S 25

0 24 .

S 23 .

S 22

g 21

g 20

19

18 .

17 .

16 .

15 •

14 ,

13 •

12 . Agar-Agar11 . Carrageenlo . Semen Llni

9 . Semen Foenugraecl8 .

7 •

6 .

"-

5 •

4 .

3

2

""—---.

•s.

1""

._.

Aqua

de st.

UC1 NaCl MSC19 CaCl

6Aq. 6Aq.BaCl„2Aq.

Solutions 0,1 Kol.

L'examen des tableaux 38 et 39 montre que la différence d'action d'un

anion à l'autre sur la viscosité des sols est ordinairement très faible et que

l'on peut considérer leurs influences comme identiques dans la plupart des

cas. Les seules exceptions marquantes sont Folium Althaeae, pour laquellela viscosité en présence de SO4 est plus grande qu'en présence des autres

anions, alors que c'est juste le contraire pour Semen Cydoniae, et Carrageen

pour lequel la viscosité la plus grande est obtenue en présence de l'anion I.

Dans tous les cas, il ne nous a pas été possible d'établir une série des

anions étudiés qui soit la même pour toutes les drogues, comme nous avions

pu le faire en ce qui concerne les cations.

79

Tableau 38 Influence des anions SO4, Cl, Br, NO 5 et I sur la viscosité. Cation

commun Na

Température des mesures 20 °

Moment des mesures Après 20 heures

0 „ 0

J=. 3 0 rt jâ> > S J5 2

Drogues 6B

eB

e

£C

u 5•5 v<<

"5 s.<<

«5 O1rt -,

5 (X s<< OC

u

C c XE u

3U ES ë S

3^

3U

S « i«rt L, E E P E -0

—^ .", *— T^l '"' _- <N J3 '"'

< u H11

in c/> do_i_ 0 1 £ + £+ £+ B.+

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa IVa

Solution 0 1 Mol

NaaSOé si^cum1,44 27,27 1,40 1,57 1,20 3,40 1,43 1,60 1,75 1,78 1,76 1,38 1,41 1,40

Solution 0,1 Mol

Na2S04 10 Aq1,42 27,21 1,40 1,57 1,26 3,45 1,43 1,60 1,80 1,80 1,81 1,37 1,40 1,37

Solution 0 1 Mol

NaCl1,42 26,06 1,40 1,60 1,24 3,45 1,65 1,58 1,58 1,62 1,63 1,26 1,30 1,30

Solution 0,1 Mol

NaBr1,43 26,05 1,40 1,64 1,25 3,40 1,56 1,54 1,60 1,62 1,64 1,27 1,31 1,29

Solution 0,1 Mol

NaNOs1,45 27,68 1,38 1,66 1,30 3,40 1,55 1,54 1,60 1,64 1,63 1,25 1,29 1,29

Solution 0 1 Mol

Nal1,44 33,93 1,38 1,68 1,30 3,40 1,56 1,53 1,60 1,63 1,64 1,26 1,30 1,28

Nous voyons également que les sels de K diminuent plus fortement la

viscosité que les sels de Na correspondants, ce qui justifie les résultats que

nous avons trouvés lorsque nous avons étudié l'influence de ces deux

cations alcalins sur la viscosité (page 77).

Par rapport à l'eau distillée la viscosité dans les solutions salines s'est

montrée ordinairement plus faible, sauf dans quelques cas, soit LiCl pour

Radix Althaeae, Folium Althaeae et Folium Malvae, Na2SÛ4 pour Folium

Althaeae et Folium Malvae, K2SO4 pour Folium Althaeae et Nal pour

Carrageen, où la viscosité a été égale ou quelque peu supérieure à celle

dans l'eau distillée.

En comparant les résultats trouvés sous c) page 47 au sujet de l'influence

des ions sur le gonflement du gel avec ceux trouvés ci-dessus concernant

cette même influence sur la viscosité du sol, nous pouvons dire que, dans

les grandes lignes, le gel et le sol se comportent identiquement vis-à-vis des

ions. Notons ici que pour Semen Foenugraeci, le gonflement était plusgrand dans les solutions salines que dans l'eau alors que c'est le contraire

80

pour la viscosité; cependant le sens des variations sous l'influence des ions

est le même dans les deux cas.

Nos résultats sont du reste concordants avec ceux de Gutbier et Htr

ber (m), de Jong et Gwan <138) au sujet de Carrageen, de Schemjakin (139),Schemjakin et DHnin(l*°ï au sujet de Semen Lini, et de Janek et Jirgen-sons <141) au sujet d'Agar-Agar, lesquels ont tous montré que la viscosité de

ces drogues était diminuée par la présence de sels.

En ce qui concerne Tragacantha, nous citerons les travaux de GabelW

lequel a trouvé que la viscosité de cette drogue était fortement diminuée en

présence de chlorure de sodium.

Du point de vue thérapeutique, nous pouvons dire que les ions se trou¬

vant dans le tube digestif auront pour toutes les drogues une action inhibi-

trice sur la viscosité, ce qui se traduit par une diminution des propriétésthérapeutiques qui dépendent de la viscosité des sols.

Tableau 39: Influence des anions SO4, Cl, Br, NO3 et I sur la viscosité. Cation

commun: K.

Température des mesures: 20 0.

Moment des mesures: Après 20 heures.

81

Tableau 40: Variation en cpoises, pour quelques drogues, de la viscosité des sols

obtenus dans des solutions 0,1 Mol. de NaCl et BaCl2 • 2 Aq. par

rapport à la viscosité des sols obtenus dans de l'eau distillée. (Après20 heures de repos.)

ugr. ri

u -d

Drogues r-Aga er

Sai U3s

S,

en

Fo <

bou

3S Ë e t3

< U H <S) <S1 C/) cd

Variation en cpoises.Solution 0,1 Mol. NaCl

— 0,17 - 4,0 — 0,08 — 1,10 — 0,53 — 1,06 — 0,18

Variation en cpoises.Solution 0,1 Mol. — 0,29 — 25,63 — 0,18 — 1,67 — 0,68 — 1,54 — 0,47BaCl2 2 Aq.

d) Influence de l'alcool

Ces recherches ont été faites sur les sols fournis par les recherches effec¬

tuées sous d) page 53.

En ce qui concerne la viscosité des solutions alcooliques seules, nous

sommes arrivés aux mêmes résultats que Hôppler (,36> et Schrader (132>.

Dans le tableau 41 nous donnons les valeurs de la viscosité de quelquessolutions alcooliques mesurées à l'aide des viscosimètres d'Ostwald et de

Hôppler.

Tableau 41: Viscosité de quelques solutions alcooliques.

Température des mesures: 20 °.

% en poidsd'éthanol 9,25 18,50 27,75 37,00 46,25 55,50 64,75 74,00 83,25 92,50

Viscosité en epoises.Viscosim. d'Ostwald.

Viscosité en epoises.Viscosim. de Hôppler.

1.45 2,04 2,57 2,86 2,81 2,68 2,47 2,19 1,83 1,53

1.46 2,07 2,60 2,85 2,84 2,74 2,48 2,20 1,88 1,53

Le tableau 41 montre que les mesures faites avec les viscosimètres d'Ost¬

wald et de Hôppler sont identiques et que la courbe de la variation de la

viscosité pour des solutions d'alcool de °/o croissant est une courbe en

cloche avec un maximum pour une concentration de 42 °/o en poids d'étha¬

nol. (Voir Diagramme 8 page 84.)

82

Remarques: 1) La viscosité a pu être mesurée sur les sols de toutes les

drogues. En effet, ceci à partir de certaines concentrations alcooliques,Semen Cydoniae et Tragacantha ont également donné une fraction gel et

une fraction sol.

2) Folium Althaeae et Folium Malvae n'ont pas été humectées préalable¬ment avec de l'eau, alcool ou acétone, mais directement traitées avec la

solution alcoolique étudiée, comme nous l'avons fait pour les autres

drogues.

Tableau 42: Influence de la concentration alcoolique sur la viscosité.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures.

°/o en poidsd'éthanol

0 9,25 18,50 27,75 37,00 46,25 55,50 64,75 74,00 83,25 92,50

Agar-Agar0,5 IVa 1,59 — 3,10 — 3,50 — 2,72 — 2,19 _ _

Carrageen

0,5 IVa 32,18 —. 13,42 — 7,35 — 2,67 — 2,18 — —

Tragacantha

0,5_ IVa— — — — 4,25 — 2,73 — 2,18 — —

Tuber Salep1,0 Vi

'

1,48 — 2,40 — 3,20 — 2,76 — 2,19 — —

Semen Lini

1,0 —

2,70 1,84 2,08 2,55 2,85 2,81 2,66 2,47 2,19 1,84 1,53

Semen Psylli1,0 _

1,77 2,25 2,31 2,55 2,86 2,81 2,66 2,46 2,19 1,84 1,54

Semen Foenugraeci0,5 IVa 4,51 2,06 2,05 2,56 2,85 2,81 2,69 2,49 2,20 1,83 1,53

Semen Cydoniae0,5 IVa

— — — — 4,11 2,89 2,69 — 2,19 — 1,53

Radix Althaeae

1,0 IVa 1,76 — 3,15 — 2,86 — 2,67 — 2,18 — —

Folium Althaeae

1,0 IVa 1,65 — 2,45 — 2,85 — 2,66 — 2,19 — —

Folium Malvae

1,0 IVa 1,26 — 2,31 — 2,84 — 2,69 — 2,19 — —

83

Diagramme 8: Influence de la concentration alcoolique sur la viscosité.

(Après 20 heures de repos.)

Etbanol

S.Llnl

S.PsylllS. foenugraeci

S.iyûonlasTràgacantha

i polda d'éthanoX

Si dans le tableau 42 nous considérons l'augmentation de la viscosité

que confère la présence de mucilage à la solution alcoolique seule cor¬

respondante, soit:

A = n-n'

A — augmentation de la viscosité

V = viscosité de la solution alcoolique contenant le mucilagev' — viscosité de la solution alcoolique seule correspondante

nous voyons que la viscosité diminue avec la concentration alcoolique et

que le sol se comporte donc comme le gel (voir sous d) page 53).De plus nous voyons qu'à partir de 18,5 à 27,75 °/o d'éthanol, Semen

Lini, Semen Psylli et Semen Foenugraeci ne donnent rien à l'alcool de

84

ces concentrations car la viscosité est la même que celle des solutions al¬

cooliques seules correspondantes. Il en est de même pour Radix Althaeae,Folium Althaeae et Folium Malvae à partir de 37 °/o, pour Semen Cy-doniae à partir de 46,25 °/o et pour les autres drogues à partir de 55,5 °/o

d'éthanol.

Dans le tableau 43, nous avons indiqué dans la première colonne

l'augmentation A' = y — 1 de la viscosité que le mucilage confère à

l'eau et dans les autres colonnes l'augmentation A = V—v' (voir page 84)qu'il confère à la solution alcoolique. La valeur de A n'a été indiquéeque jusqu'à la concentration de 37% d'éthanol, vu qu'au-dessus elle de¬

vient pour toutes les drogues pratiquement nulle.

Tableau 43: Valeurs de A et A'.

°/o en poids d'éthanol 0 9,25 18,50 27,75 37,00

Agar-Agar0,5 IVa 0,59 — 1,05 — 0,64

Carrageen0,5 IVa 31,18 — 11,40 — 4,49

Tuber Salep1,0 VI 0,48 — 0,35 — 0,34

Semen Lini

1,0 ^-1,70 0,40 0,04 0,00 0,00

Semen PsyJli1,0 0,77 0,80 0,30 0,00 0,00

Semen Foenugraeci0,5 IVa 3,51 0,60 0,01 0,00 0,00

Radix Althaeae

1,0 IVa 0,76 — 1,10 — 0,00

Folium Althaeae

1,0 IVa 0,65 — 0,40 — 0,00

Folium Malvae

1,0 IVa 0,26 — 0,27 — 0,00

Le tableau 43 nous permet de faire le classement suivant:

1) Drogues pour lesquelles A est pour toutes les concentrations alcooli¬

ques inférieur à A'.

Nous trouvons ici: Carrageen, Tuber Salep, Semen Lini, Semen Foenu¬

graeci et Folium Althaeae.

85

Dans ce groupe se trouvent très probablement également Tragacanthaet Semen Cydoniae, drogues pour lesquelles nous n'avons pas la valeur de

A', la viscosité de leurs sols dans l'eau aux concentrations de drogue in¬

diquées étant très grande et impossible à mesurer à l'aide du viscosimètre

d'Ostwald.

2) Drogues pour lesquelles A est égal ou supérieur à A' jusqu'à une

concentration alcoolique déterminée.

Nous voyons que pour Semen Psylli jusqu'à la concentration de 9,25 °/o

en éthanol et pour Folium Malvae jusqu'à la concentration de 18,5 °/o,

A est égal à A'. Pour des concentrations alcooliques supérieures, A diminue

et devient nul.

Pour Radix Althaeae jusqu'à la concentration de 18,5 à 27,75 °/o en

éthanol et pour Agar-Agar jusqu'à la concentration de 37 °/o, A est su¬

périeur à A' puis sa valeur diminue jusqu'à O pour une concentration de

37 °/o pour la première drogue et de 55,5 °/o pour Agar-Agar (voir tableaux

42 et 43).

En résumé nous pouvons dire que pour les drogues du groupe 1), la

présence d'alcool diminue nettement la viscosité par rapport à celle de

l'eau. Pour les drogues du groupe 2), au contraire, la présence d'alcool,

jusqu'à une concentration déterminée, augmenterait plutôt la valeur de

la viscosité, ce qui correspond du reste aux résultats des travaux de Janeket Jirgensons (141) en ce qui concerne Agar-Agar. Cependant la présenced'une grande concentration alcoolique diminue également la valeur de la

viscosité des drogues du groupe 2) par rapport à celle de l'eau.

En ce qui concerne les propriétés thérapeutiques qui dépendent de la

viscosité du sol, les résultats de l'influence de l'alcool sur la viscosité nous

permettent de dire que lors de l'utilisation de drogues à mucilages comme

médicaments à être pris per os, la présence d'alcool en quantité pas trop

élevée ne sera dans tous les cas pas néfaste pour les drogues du groupe 2)alors que pour celles du groupe 1) il faut éviter l'absorption d'alcool si

l'on veut avoir une bonne viscosité du sol.

e) Discussion des résultats des chapitres 2) et 3)

Si nous comparons entre-eux les résultats obtenus en mesurant l'influence

du temps et de la durée de l'agitation, de la concentration en drogue, de

la température d'extraction, du pH, des ions et de la concentration al¬

coolique sur le gonflement du gel, d'une part, et sur la viscosité du sol,

d'autre part, nous pouvons dire que les propriétés physiques du gel et du

sol des mucilages sont très semblables pour chaque drogue, mais qu'ellesvarient d'une drogue à l'autre, spécialement dans le cas de l'influence de

la température d'extraction et du pH, alors qu'elles sont relativement

égales pour les autres influences étudiées.

86

En nous basant sur les résultats des travaux de Staudinger<-75'> concer¬

nant les macromolécules synthétiques, il semble donc que le gel et le sol

de chaque drogue soient de nature assez semblable, leurs molécules étant

de constitution plus ou moins identique, celles du sol étant seulement pluscourtes, ce qui expliquerait leur passage en solution colloïdale, alors queles molécules plus longues du gel ne pourraient que gonfler sans passer en

solution. De plus il est très probable que la longueur et le nombre des

chaînes latérales jouent également un rôle. Holzach et Fliick^5') dans leurs

travaux sur le mucilage de Tamus communis sont du reste arrivés à des

conclusions analogues en disant que les différences entre gel et sol ne

proviennent probablement pas de la présence de monoses différents mais

plutôt de la présence de quantités variables de chacun des sucres et de la

structure de la molécule. (Ramifications, longueur des chaînes principaleset latérales.)La variation du gonflement et de la viscosité semble être en relation

étroite avec l'état d'hydratation du mucilage, lequel est plus ou moins

favorisé sous certaines influences. Ceci est caractéristique dans le cas du

gonflement où nous avons dans chaque cas la même quantité de gel, alors

que pour le sol il intervient en outre le fait que les diverses influences

modifient non seulement l'état d'hydratation mais également la solubilité

des substances formant un sol, de sorte que nous n'avons pas dans chaquesol la même quantité de ces substances.

En ce qui concerne la discussion concernant les propriétés thérapeuti¬ques, nous renvoyons le lecteur à chacune des séries de recherches, où cette

question a été traitée.

4. Recherches diverses sur le sol

A) La tension superficielle

a) Introduction

Considérons un liquide homogène limité par la surface de séparationdes milieux liquides et gazeux. A l'intérieur du liquide, une molécule est

attirée par ses voisines dans toutes les directions uniformément. A mesure

que la molécule se rapproche de la surface, la force d'attraction dans

cette direction diminue pour devenir nulle (les forces d'attraction des mo¬

lécules gazeuses sont très faibles et nous pouvons les négliger) lorsque la

molécule se trouve à la surface. L'équilibre est donc rompu et la molécule

se trouve attirée vers l'intérieur sous l'action des forces internes qui ten¬

dent à rétrécir la surface. Les molécules superficielles se rapprochent des

molécules plus profondes et il en résulte une augmentation de la densité

superficielle par rapport à la densité interne, provoquant ainsi une dif¬

férence d'homogénéité. Il en est de même à la surface de séparation de

deux liquides.

87

C'est cette force qui tend à rapetisser la surface de la couche super¬

ficielle qui constitue la tension superficielle. On l'exprime en Dynes/cm.Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la tension superficielle. Celle

que nous avons utilisée consiste à comparer le nombre de gouttes que

donne un volume déterminé du liquide étudié avec celui donné par le

même volume d'eau pure. En effet si l'on fait écouler un liquide déterminé

par le même orifice, toutes les gouttes se détachent au moment où leur

poids est égal à la tension superficielle du liquide exercée sur le pourtourde l'orifice du compte-goutte. La masse de toutes les gouttes est donc la

même. Si maintenant nous faisons écouler des liquides différents, leur

masse variera proportionnellement aux tensions superficielles de ces li¬

quides, ou encore, le nombre de gouttes fournies par une même masse de

différents liquides est en raison inverse des tensions superficielles de ces

liquides.Comme compte-goutte nous avons utilisé une pipette selon les données

de Duclaux (142) dont la contenance est de 5 ce et donnant pour l'eau à

15° 100 gouttes. A 20° nous avons 101 gouttes, car en effet, la tension

superficielle diminue avec l'augmentation de la température. Il existe un

autre appareil, le Stalagmomètre de Traube (74> dont le principe de la

mesure de la tension superficielle est le même que celui de la pipette de

Duclaux. Pour l'eau à 20° la tension superficielle est de 73 Dynes/cm.La formule suivante nous permet de calculer la tension superficielle d'un

liquide en connaissant le nombre Z de gouttes que fournit un volume dé¬

terminé de ce liquide et le nombre Zw de gouttes donné par le même vo¬

lume d'eau pure.

Zwa = -=— X s X 73 Dynes/cm

a = Tension superficielle en Dynes/cm du liquide étudié.

s = poids spécifique du liquide.Z = nombre de gouttes donné par un volume déterminé du liquide.

Zw = nombre de gouttes donné par le même volume d'eau pure.73 Dynes/cm = Tension superficielle de l'eau.

Technique des mesures: 1) Lors de l'écoulement des gouttes il faut tenir

la pipette bien verticalement. Les travaux de Gans et Harkins t143' ont

montré que jusqu'à un angle de 3°, la tension superficielle n'était pasinfluencée.

2) Si la dernière goutte ne s'échappe pas de la pipette mais est assez

volumineuse, on la compte comme entière. Dans les cas contraire on comptecomme 1h goutte tout le liquide qui reste retenu dans la pipette par les

phénomènes de capillarité.3) L'écoulement doit avoir lieu à l'air libre et non en présence de va¬

peurs d'alcool ou de toute autre substance de grande activité superficielle.La pipette doit également être au moment des mesures exempte de toutes

traces de substances pouvant fausser les résultats.

88

4) Comme l'a montré BuchU1**) la vitesse d'écoulement joue un rôle;

si l'on va trop vite, les gouttes sont plus légères.

Dans les travaux qui suivent, nous avons étudié l'influence sur la tension

superficielle des sols de trois facteurs pouvant intervenir dans le tube di¬

gestif ou jouer un rôle lors de certaines utilisations des drogues à muci¬

lages, soit la température d'extraction, le pH et les ions. Nous avons cal¬

culé la tension superficielle en Dynes/cm uniquement dans les cas impor¬tants. Dans les autres cas nous nous sommes contentés d'indiquer le nombre

de gouttes fourni par les 5 ce de la pipette. Les mesures ont été effectuées

à la température de 20 °sur les sols sur lesquels nous avons fait les mesures

de viscosité au chapitre 3), page 58.

Remarques: 1) Pour Semen Cydoniae et Tragacantha, les mêmes que

sous a) page 71, b) page 74 et c) page 77.

2) Pour Folium Aithaeae et Folium Malvae nous n'avons mesuré la

tension superficielle que sur les sols provenant des essais où la drogue a

été humectée avec de l'eau.

b) Influence de la température d'extraction

Tableau 44: Influence de la température d'extraction sur la tension superficielledes sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 4 heures de repos.

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenPsylH

SemenFoenugr.

Radix

AithaeaeFoliumAithaeae

FoliumMalvae

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa IVa

Température 18 0—200

(ordinaire^Nombre de gouttes

Température 25 °

Nombre de gouttes

Température 37 °

Nombre de gouttes

Température 50 °

Nombre de gouttes

Température 75 °

Nombre de gouttes

Température 90 °

Nombre de gouttes

104,0 97,0 104,0 103,0 102,0 126,5 107,0 119,0 126,0

104,0 98,0 103,0 101,0 103,0 127,0 106,0 119,0 125,0

103,0 96,0 103,0 100,0 98,0 128,0 106,0 118,0 124,0

104,0 96,0 104,0 100,0 98,0 128,0 107,0 118,0 125,0

103,0 98,0 104,0 98,0 gel 129,0 108,0 120,0 126,0

103,0 97,0 105,0 98,0 gel 129,0 108,0 121,0 129,0

89

Le tableau 44 montre que la température d'extraction est sans influence

sur la tension superficielle des sols d'Agar-Agar, Carrageen, Tuber Salepet Radix Althaeae. Pour Semen Lini et Semen Psylli, il y aurait plutôtune légère augmentation de la tension superficielle avec la température d'ex¬

traction alors que pour Semen Foenugraeci, Folium Althaeae et Folium

Malvae plutôt une légère diminution. Les différences sont cependant très

faibles de sorte que nous pouvons dire que la température d'extraction est

pratiquement sans influence sur la tension superficielle des sols.

D'après la tension superficielle de leurs sols, nous pouvons classer les

drogues en deux groupes.

1) Drogues dont la tension superficielle est sensiblement égale à celle de

l'eau.

Pour Semen Lini, Semen Psylli et Carrageen, la tension superficielle, très

proche de celle de l'eau, est tout de même légèrement plus élevée dans la

plupart des cas et varie de 71 à 74 Dynes/cm pour les deux premières dro¬

gues, alors qu'elle est en moyenne de 74 Dynes/cm pour Carrageen.Pour Agar-Agar, Tuber Salep et Radix Althaeae, la tension superficielle

est également très proche de celle de l'eau, tout en étant plutôt plus basse

et en moyenne de 67,5 à 71 Dynes/cm.2) Drogues dont la tension superficielle est plus basse que celle de l'eau.

Pour Semen Foenugraeci la moyenne a été de 57 Dynes/cm, pour Fo¬

lium Althaeae 60,8 et pour Folium Malvae 58 Dynes/cm.

Diagramme 9 Influence du pH sur la tension superficielle des sols.

14o.

13o.

12o

llo .

loo

/

— Agar-AgarTuber Salep

3. Uni

S.Cydonlae5.Foenugraeci

6 7 8 9 Lo 11

pH de la solution tampon

90

Tableau 45: Influence du pH sut la tension superficielle des sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures de repos.

pH de la solution tampon(sans mucilage)

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Agar-Agar0,5 IVa

110,0 110.0 110,0 109,0 109,0 108,5 107,0 106,0 106,5 105,0

Carrageen0,5 IVa

104,0 103,0 103,0 104,0 106,0 106,0 106,0 105,0 104,0 103,0

Tuber Salep1,0 VI

117,0 117,0 118,0 118,0 118,0 120,0 118,0 119,0 115,0 110,0

Semen Lîni

1,0106,0 106,0 105,0 107,0 105,0 105,5 105,0 106,0 104,0 105,0

Semen Psylli1,0

104,0 103,0 105,0 104,0 106,0 105,0 104,0 104,0 105,0 105,0

Semen Foenugraeci0,5 IVa

131,0 132,0 134,0 136,0 136,0 140,0 138,0 137,0 136,0 135,0

Semen Cydoniae0,5 IVa

114,5 114,5 113,0 113,0 114,0 114,5 123,0 133,0 142,0 145,0

Radix Althaeae

1,0 IVa118,0 116,0 116,0 117,0 119,0 123,0 126,0 124,0 123,0 121,0

Folium Althaeae

1,0 IVa130,0 128,0 128,0 129,0 128,0 126,0 126,0 126,0 125,0 123,0

Folium Malvae

1,0 IVa125,0 125,0 126,0 126,0 129,0 129,0 134,0 134,0 133,0 134,0

c) Influence du pH

Les solutions tampons utilisées pour ces recherches ont donné une valeur

de la tension superficielle égale à celle de l'eau.

Le tableau 45 et le diagramme 9 montrent que d'une façon générale,la tension superficielle a été plus basse dans les solutions tampons que dans

l'eau distillée. Quant à l'influence du pH, elle est nulle pour Semen Lini

et Semen Psylli; pour Carrageen, Tuber Salep, Semen Foenugraeci et Ra¬

dix Althaeae, il semble que la tension superficielle soit plus petite dans la

région du neutre que du côté acide ou alcalin; pour Agar-Agar et Folium

Althaeae, la tension superficielle a plutôt eu tendance à diminuer de la

zone très alcaline à la zone fortement acide, alors que cela semble être le-

contraire pour Folium Malvae et Semen Cydoniae; pour cette dernière

drogue, la différence a du reste été très grande en passant de 64 Dynes/cmau pH 2 à 50,3 Dynes/cm au pH 11.

En résumé nous pouvons dire que le pH a relativement peu d'influence

91

sur la tension superficielle des sols des drogues étudiées, exception faite de

Semen Cydoniae. La diminution générale de la tension superficielle dans

les solutions tampons est très probablement due à l'action des ions constitu¬

ant le tampon, leur présence dans le sol provoquant la diminution de la

tension superficielle de ce dernier, BanerjHui) étant du reste égalementarrivé à la conclusion que l'adjonction d'électrolytes diminuait la tension

superficielle de la gomme adragante.

d) Influence des ions

La tension superficielle des solutions 0,1 Mol. seules des différents sels

étudiés a dans tous les cas été égale à celle de l'eau.

Le tableau 46 montre que pour chaque drogue, la valeur de la tension su¬

perficielle en présence des ions à la concentration de 0,1 Mol. est très prochede celle obtenue dans l'eau distillée (Tableau 44, page 89) en étant tout

de même plutôt légèrement plus basse. Il semble donc que la présence de

ions ait tendance à faire diminuer la tension superficielle des sols, mais que

la concentration de 0,1 Mol. soit trop faible pour que cette diminution

soit très marquée. Nous avons du reste vu au tableau 45 page 91 en étu¬

diant l'influence du pH sur la tension superficielle, que la présence d'une

concentration plus grande que 0,1 Mol. de ions dans le sol provoquait une

diminution assez notable de la tension superficielle des sols.

e) Discussion des résultats des mesures de la tension superficielle

Les recherches précédentes nous permettent de dire que les mucilages des

drogues sont des substances capillairement inactives, comme l'ont montré

Agar-Agar, Carrageen, Tuber Salep, Semen Lini et Semen Psylli. Pour les

autres drogues, l'abaissement de la tension superficielle ne provient très

probablement pas du mucilage, mais du passage dans le sol d'autres sub¬

stances qui elles sont capillairement actives. Nous renvoyons ici à une

autre partie de ce travail concernant les saponines et autres substances

hémolysantes de ces drogues (page 116).

Nous pouvons également dire que la température d'extraction et le pHsont sans influence marquante sur la tension superficielle. Pour une seule

drogue, Semen Cydoniae, la tension superficielle est subitement tombée à

partir de pH 8, ce qui correspond, comme nous le verrons dans le chapitreconcernant les saponines et autres substances hémolysantes (page 116), au

passage dans le sol d'une substance capillairement active. Quant aux ions,nous pouvons dire que leur présence dans le sol des mucilages provoque un

abaissement de la tension superficielle en général.

92

Tableau 46: Influence des ions sur la tension superficielle des sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures de repos.

Drogues

gar-Agar arrageen. uber

Salep:men

Lini

imen

PsylHmen

Foenugr, c

0

>.

U

c

c idix

Althaeae«

«

<

3 ïlium

Malvae< U H m C/î C/) tr ai u< n<

Quantitéde drogue

0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa IVa IVa

Sol. 0,1 Mol.

LiCl103,0 98,0 109,0 104,0 104,0 132,0 106,0 109,0 123,5 126,0

Sol. 0,1 Mol.

NasSCU siccum104,0 97,0 107,0 104,0 103,0 133,0 108,0 110,0 121,0 125,5

Sol. 0,1 Mol.

NasSOé • 10 Aq.103,0 97,0 108,0 103,0 102,0 131,0 107,0 108,0 122,0 124,0

Sol. 0,1 Mol.

NaCl104,0 96,0 108,5 105,0 104,0 130,0 105,0 107,0 123,0 126,0

Sol. 0,1 Mol.

NaBr102,0 96,0 109,0 103,0 103,0 132,0 106,0 109,0 122,0 125,0

Sol. 0,1 Mol.

NaNOa104,0 97,0 108,0 102,0 101,0 131,0 107,0 109,0 123,0 125,0

Sol. 0,1 Mol.

Nal102,0 98,0 108,0 102,0 103,0 132,0 107,0 107,0 122,0 125,0

Sol. 0,1 Mol.

K2SO4103,0 96,0 107,0 103,0 104,0 133,0 108,0 108,0 122,0 124,0

Sol. 0,1 Mol.

KC1104,0 96,0 107,0 102,0 102,0 130,0 105,0 107,0 123,5 125,0

Sol. 0,1 Mol.

KBr104,0 97,0 107,5 103,0 103,0 131,0 106,0 109,0 121,0 124,0

Sol. 0,1 Mol.

KNOs103,0 97,0 108,0 103,0 102,0 132,0 106,0 107,0 121,0 126,0

Sol. 0,1 Mol.

Kl104,0 98,0 109,0 102,0 101,0 132,0 106,0 108,0 122,0 125,0

Soi. 0,1 Mol.

NH4CI104,0 97,0 109,0 104,0 103,0 132,0 107,0 109,0 123,0 126,0

Sol. 0,1 Mol.

MgCla • 6 Aq.102,0 97,0 107,0 102,0 102,0 131,0 105,0 107,0 123,0 124,0

Sol. 0,1 Mol.

CaCb 6 Aq.104,0 96,0 107,0 102,0 102,0 130,0 107,0 107,0 122,0 124,5

Sol. 0,1 Mol.

BaCls • 2 Aq.104,0 97,0 107,0 103,0 104,0 131,0 107,0 108,0 122,0 124,0

93

B) Le PH

Le but de ce chapitre a été d'étudier la variation du pH des sols sous

l'influence de deux facteurs pouvant intervenir dans le tube digestif ou

lors de certaines utilisations des drogues à mucilages, soit, d'une part, la

température d'extraction, et, d'autre part, le pH du liquide servant à pré¬parer les sols.

Les mesures de pH ont été faites à l'aide du pH-mètre de la maison

Métrohm AG déjà cité page 43, ceci dans les sols où nous avons fait les

mesures de viscosité au chapitre 3) page 58.

Remarques: 1) Pour Semen Cydoniae et Tragacantha, les mêmes que

sous a) page 71 et b) page 74.

2) Pour Folium Althaeae et Folium Malvae nous n'avons mesuré le pH

que dans les sols provenant des essais où la drogue a été humectée avec de

l'eau.

a) Influence de la température d'extraction

Tableau 47: Influence de la température d'extraction sur le pH des sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 4 heures de repos.

Drogues

>-" Si ?! w

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g. ._3 g J | £

^ C r~ C Ë

rt ^ -û P P G "O ^ _£," ,3 3 « g * a a

^^

*-- ^ j-< en ^ ti.

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 1,0 1,0 1,0

Tamis IVa IVa VI — — IVa IVa IVa IVa

Température 18—20 °

(ordinaire)pH

Température 25 °

pH

Température b7 °

PH

Température 50 °

pH

Température 75 °

PH

Température 90 °

pH

6,30 6,20 5,50 5,90 6,80 6,20 6,00 6,35 5,90

6,30 6,20 5,50 5,80 6,80 6,18 6,00 6,40 5,90

6,30 6,10 5,45 5,80 6,70 6,15 5,95 6,25 5,90

6,20 6,00 5,35 5,80 6,70 6,10 5,95 6,25 5,90

6,10 5,60 5,15 5,60 5,90 5,60 5,25 5,12 5,00

6,00 5,50 5,10 5,40 5,60 5,50 5,10 5,10 4,90

94

Le tableau 47 montre que le pH des sols de toutes les drogues se trouve

du côté acide, aux environs de pH 6.

Il en est du reste de même pour Tragacantha et Semen Cydoniae, dro¬

gues pour lesquelles il a été trouvé un indice d'acidité de 2,0 pour la

première et de 2,2 pour la deuxième drogue <3), l'indice d'acidité étant le

nombre de mgr de K.OH nécessaires pour neutraliser 1 gr de mucilage.En ce qui concerne l'influence de la température d'extraction, nous

voyons que l'augmentation de cette dernière provoque une diminution du

pH pour toutes les drogues.En conclusion nous pouvons donc dire que l'acidité des sols augmente

avec la température d'extraction.

b) Influence du pH du liquide d'extraction sur le pH des sols

Tableau 48: Influence du pH du liquide d'extraction sur le pH des sols.

Température des mesures: 20 °.

Moment des mesures: Après 20 heures de repos.

pH du liquided'extraction

(solution tampon sans

mucilage)

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Agar-Agar0,5 IVa 2,10 3,12 3,85 4,80 5,80 6,70 7,70 8,60 9,30 10,15

Carrageen.0,5 IVa 2,30 3,50 4,40 4,80 5,80 6,70 7,55 8,50 8,85 9,40

Tuber Salep1.0 VI 3,50 3,70 4,20 4,85 5,65 6,00 7,60 8,00 8,10 8,40

Semen Lini

1,0 —

2,85 3,70 4,20 5,10 5,97 6,90 7,85 8,35 8,55 9,10

Semen Psylli1,0 _

2,45 3,60 4,20 5,20 6,10 6,90 7,85 8,40 8,65 9.05

Semen Foenugraec:

0,5 IVa4,00 4,10 4,45 5,20 5,90 6,55 7,50 7,90 8,00 8,30

Semen Cydoniae0,5 IVa

2,15 3,95 4,40 5,02 5,80 6,40 7,50 8,10 8,30 8,50

Radix Althaeae

1,0 IVa3,65 4,20 4,60 5,25 5,90 6,38 7.40 7,80 7,80 7,85

Folium Althaeae

1,0 IVa4,60 5,00 5,10 5,65 6,20 6,65 7,50 7,80 7,85 8,10

Folium Malvae

1,0 IVa4,60 4,80 5,10 5,45 5,95 6,20 7,00 7,45 7,35 7,35

95

Le tableau 48 et le diagramme 10 montrent que les drogues ont pré¬senté sur toute l'échelle des pH étudiés, une action tampon plus ou moins

fortement marquée, les pH inférieurs à 5—6 ayant été augmentés et les

supérieurs ayant été diminués.

Krantz (146) a du reste dans ses travaux trouvé une action semblable,

particulièrement marquée entre les pH 3 et 10, en ce qui concerne la

gomme arabique et la gomme adragante.

Diagramme 10' Influence du pH du liquide d'extraction sur le pH des sols

2 3 4 5 6 7 6 9 10 11

, pH de la solution tampon

C) Influence de la concentration alcoolique sur la floculation

Nous avons vu dans la partie générale que l'on pouvait précipiter les

mucilages à l'aide d'alcool. Il nous a paru alors utile de voir si cette pré¬cipitation était proportionnelle à la quantité d'alcool utilisée et quelle était

la quantité d'alcool nécessaire pour précipiter tout le mucilage du sol.

D'autre part, en mesurant la viscosité des sols et en la comparant à la

quantité de mucilage séché obtenu par précipitation à l'alcool, il nous a été

permis de déterminer la relation entre ces deux facteurs.

Dans cette série de recherches nous n'avons travaillé que sur trois dro¬

gues sous forme de drogues entières, soit Semen Lini, Semen Psylli et Semen

Cydoniae.

96

Chacune de ces drogues a été macérée successivement 5 fois pendant20 heures aux concentrations indiquées plus loin. Sur les sols filtrés ainsi

obtenus nous avons déterminé, d'une part, la viscosité à l'aide du viscosi-

mètre de Hôppler, d'autre part, l'influence de la concentration alcooliquesur la floculation, selon la méthode ci-après.

Méthode: On prépare une série de béchers de 200 ce contenant des quan¬

tités croissant de 20 en 20 ce d'alcool concentré, ceci de 20 ce à 100 ce.

Dans chacun des béchers on verse ensuite, en agitant, 50 ce des sols filtrés.

Le mucilage flocule aussitôt. Après un repos de 20 heures, on recueille le

mucilage sur un creuset filtrant Jena G3 exactement taré puis on le met

sécher à l'étuve à 105°, ceci jusqu'à poids constant. On multiplie le poidsde mucilage sec ainsi obtenu par 2 pour ramener la valeur à 100 ce de sol.

a) Semen Lini

La première macération a été faite à 10 % de drogue pendant 20 heu¬

res. Puis la même drogue a encore été extraite successivement 4 fois pen¬

dant 20 heures sous forme de macérations à 20 %.La filtration du sol a été faite une première fois sur gaze, ceci sans pres¬

ser sur la drogue, puis une seconde fois sur coton hydrophile, une filtration

sur papier filtre s'étant avérée impossible, spécialement pour les premièresmacérations.

Nous donnons dans le tableau 49 les valeurs de la viscosité et le poidsde mucilage sec, calculé pour 100 ce de sol, qui a flocule sous l'influence

de quantités croissantes d'alcool concentré.

Tableau 49: Influence de la concentration alcoolique sur la floculation du sol de

Semen Lini.

Viscosité epoises

Temp. 20 0

Viscos. Hôppler

Poids de

20 ce

Alcool

mucilage40 ce

Alcool

sec en gr.60 ce

Alcool

calculé pou80 ce

Alcool

r 100 CC

100 ce

Alcool

le macération à 10 %

pendant 20 heures

8,210Bille II

0,0080 0,1130 0,1950 0,2308 0,2790

2e macération à 20 %

pendant 20 heures

10,630Bille II

0,0450 0,1902 0,2686 0,2906 0,3284

3e macération à 20 %

pendant 20 heures

3,658Bille II

— 0,1072 0,1884 0,2194 0,2314

4e macération à 20 %

pendant 20 heures

1,849

Bille I— — 0,1118 0,1248 0,1274

5e macération à 20 %

pendant 20 heures

1,559Bille I

— — 0,0922 0,1138 0,1260

97

b) Semen Psylli

La première macération a été faite à 5 % de drogue pendant 20 heures.

Puis la même drogue a encore été extraite successivement 4 fois pendant20 heures sous forme de macérations à 10 %.

La filtration des sols a été effectuée de la même façon que pour Se¬

men Lini.

Nous devons dire ici que sur la deuxième macération nous avons fait

en réalité une détermination sur le gel. En effet lors de la filtration de

cette macération sur la gaze, il n'a rien filtré. Nous avons alors remué

avec une baguette de verre et le gel a entièrement passé à travers la gaze.

Nous donnons dans le tableau 50 la viscosité et le poids de mucilage sec

calculé pour 100 ce de sol, respectivement de gel pour la deuxième macé¬

ration, qui a floculé sous l'influence de quantités croissantes d'alcool con¬

centré.

Tableau 50: Influence de la concentration alcoolique sur la floculation du sol, respec¬

tivement du gel pour la deuxième macération, de Semen Psylli.

Viscosité epoises

Temp. 20 0

Viscos. Hôppîer

Poids de mucilage sec en gr. calculé pour 100 ce

20 ce 40 ce 60 ce 80 ce 100 ce

Alcool Alcool Alcool Alcool Alcool

le macération à 5 %

pendant 20 heures

2e macération à 10 %

(gel)pendant 20 heures

3e macération à 10 %

pendant 20 heuics

4e macération à 10 ^

pendant 20 heures

5e macération à 10 9T

pendant 20 heurts

2,626 à 2,445vise, de structure

Bille 1

21,293 à 14,338vise, de structure

Bille II

1,186

Bille I

1,179

Bille I

1,025

Bille I

0,0036 0,0051 0,0076 0,0128 0,0154

0,0622 0,0658 0,0722 0,0728 0,0832

— — 0,0114 0,0118 0,0122

c) Semen Cydoniae

Pour cette drogue nous avons fait deux séries de macérations.

Première série:: La première macération a été faite à 1 % de drogue pen¬

dant 20 heures. Puis la même drogue a encore été extraite successivement

4 fois pendant 20 heures sous forme de macérations à 2%.

Deuxième série: Nous avons procédé comme pour la première série, la

macération de départ ayant été à 2 % et les quatre suivantes ramenées à

4 % de drogue.

98

La filtration des sols a été effectuée de la même façon que pour

Semen Lini.

Dans les tableaux 51 et 52, se rapportant le premier à la première série,le deuxième à la deuxième, nous donnons la viscosité et le poids de muci¬

lage sec calculé pour 100 ce de sol.

Tableau 51: Influence de la concentration alcoolique sur la floculation du sol de Semen

Cydoniae. Macération de départ à 1 %.

Viscosité epoises

Temp. 20 °

Viscos. Hôppler

Poids de20 ce

Alcool

mucilage sec en gr.40 ce 60 ce

Alcool Alcool

calculé po80 ce

Alcool

ur 100 ce

100 ce

Alcool

le macération à 1 %

pendant 20 heures

8,817 à 8,132

vlsc.de structure

Bille II

0,0026 0,0306 0,0546 0,0618 0,0644

2e macération à 2 %

pendant 20 heures

3,870

Bille II— — 0,0158 0,0272 0,0284

3e macération à 2 %

pendant 20 heures

1,117

Bille I— — 0,0016 0,0040 0,0044

4e macération à 2 %

pendant 20 heures

1,056

Bille I— — — — —

5e macération à 2 %

pendant 20 heures

1,022Bille I

— — — — —

Tableau 52: Influence de la concentration alcoolique sur la floculation du sol de

Semen Cydoniae. Macération de départ à 2 %.

Viscosité epoises Poids de mucilage sec en gr. calculé po ur100 ce

Temp. 20 °

Viscos. Hoppler20 ce

Alcool

40 ce

Alcool

60 ce

Alcool

80 ce

Alcool

100 ce

Alcool

le macération à 2 %

pendant 20 heures

22,680 à 19,795

vtsc. de structure

Bille II

0,0136 0,0556 0,1044 0,1248 0,1280

2e macération à 4 %

pendant 20 heures

19,660 à 17,330

vise, de structure

Bille II

0,0222 0,0626 0,1204 0,1218 0,1218

3e macération à 4 %

pendant 20 heures

1,617

Bille I

—— 0,0132 0,0150 0,0166

4e macération à 4 %

pendant 20 heures

1,160

Bille I

—— 0,0048 — 0,0060

5e macération â 4 % 1,075

pendant 20. heures Bille I

99

d) Discussion des résultats

L'examen des tableaux 49, 50, 51 et 52 nous permet de tirer les con¬

clusions suivantes:

1) La floculation du mucilage augmente avec la concentration al¬

coolique, mais il n'y a aucune proportionnalité entre les deux.

2) La présence de 80 à 100 ce d'alcool semble suffisante pour précipitertout le mucilage contenu dans les 50 ce de sol. Les résultats sont du reste

la plupart du temps très proches et l'adjonction d'alcool aux filtrats n'a

dans tous les cas produit aucune nouvelle floculation.

3) Les valeurs de la viscosité et le poids du mucilage qui a floculé

varient dans le même sens d'une extraction à l'autre, mais sans pro¬

portionnalité. Du reste le manque de proportionnalité entre la vis¬

cosité et le poids de mucilage qui a floculé nous permet de dire,ceci à l'appui des théories de Staudinger (7i\ que ces mucilages sont des

macromolécules de nature linéaire. En effet, de très faibles quantités de

mucilages, ce qui nous est indiqué par le poids de mucilage qui a floculé,suffisent à déterminer des viscosités très grandes; c'est là une des proprié¬tés fondamentales des macromolécules linéaires; en outre, nous voyons que

pour chaque drogue, la viscosité croît beaucoup plus vite que la quantitéde mucilage qui la détermine; à ce sujet nous avons en effet vu dans la

partie générale que pour les macromolécules linéaires, la viscosité croissait

beaucoup plus vite que la concentration, suivant, d'après Staudinger (75>,une fonction dépendant de la longueur des molécules. De plus il semble

que les mucilages de Semen Psylli et de Semen Cydoniae soient formés de

molécules plus longues que celles de Semen Lini. En effet, de faibles quanti¬tés de mucilage des deux premières drogues ont donné des viscosités plusélevées que de plus grandes quantités de mucilage de Semen Lini, et,

puisque comme nous l'avons vu plus haut, la viscosité dépendrait de la

longueur des molécules, il faut donc que les molécules des mucilages de

Semen Psylli et de Semen Cydoniae soient plus longues que celles du

mucilage de Semen Lini pour pouvoir expliquer cette différence de com¬

portement, vis-à-vis de la viscosité, des mucilages de ces trois drogues. Il

est également très probable que la présence ou l'absence dans ces mucilagesde chaînes latérales plus ou moins nombreuses et de longueurs variables

jouent également un rôle.

4) Nous voyons que pour Semen Psylli et Semen Cydoniae, après cinqmacérations successives, il ne reste pratiquement plus de mucilage formant

un sol, alors que pour Semen Lini, le même nombre de macérations n'est

pas encore suffisant pour extraire tout le mucilage donnant un sol.

100

D) Oxydation par l'acide chromique

Nous ne ferons que citer rapidement ces recherches, sans indiquer de

chiffres, car les résultats que l'on obtient nous donnent simplement un

aperçu de la quantité de matières oxydables totale, y compris le mucilage,qui se trouve dans les sols, sans pour cela nous permettre de tirer des con¬

clusions en ce qui concerne le mucilage proprement dit.

De chacune des drogues nous avons fait des macérations de 6 heures à

2,5, 5 et 10 % pour Semen Lini, Folium Althaeae et Folium Malvae,à 2,5 et 5 % pour Semen Foenugraeci, Radix Althaeae, Semen Psylli et

Tuber Salep, à 1 et 2 % pour Semen Cydoniae, Agar-Agar et Carrageenet à 0,5 et 1 % pour Tragacantha.

Après filtration nous avons effectué le dosage du sol obtenu suivant une

méthode basée sur celle du dosage de la glycérine indiquée dans le Supplé¬ment I de la Pharmacopée Helvétique V pour le dosage des suppositoiresà la glycérine.

Méthode de dosage: Dans un ballon d'Erlenmeyer, chauffez au bain-

marie pendant une heure 10 ce du filtrat (mesurez exactement) avec 20 ce

de bichromate de potassium environ n (mesurez exactement) et 20 ce d'un mé¬

lange de 1 vol. d'acide sulfurique concentré + 3 vol. d'eau. Laissez re¬

froidir, puis introduisez la solution dans un ballon jaugé de 250 ce et

complétez au trait avec de l'eau ayant servi à rincer le ballon d'Erlen¬

meyer. Mélangez 25 ce de la solution ainsi diluée (mesurez exactement)avec 1 gr d'iodure de potassium solide et 5 ce d'acide chlorhydrique con¬

centré et titrez immédiatement à l'hyposulfite de sodium 0,1 n jusqu'à co¬

loration vert-clair (microburette). Vers la fin du titrage ajoutez 20 gouttesde solution d'amidon. Faites de façon identique, un essai à blanc avec 10 ce

d'eau, 20 ce de la même solution de bichromate de potassium environ n

(mesurez exactement) et 20 ce d'un mélange de 1 vol. d'acide sulfuriqueconcentré + 3 vol. d'eau. La différence entre le nombre de ce d'hypo-sulfite de sodium 0,1 n utilisés pour les deux titrages est proportionnelleà la quantité de matières oxydables contenues dans les sols. On multipliece chiffre par 10 pour avoir la valeur correspondant à 100 ce de sol.

Les résultats que nous avons obtenus avec les sols étudiés nous per¬

mettent de dire que dans les limites de concentrations étudiées, il y a pour

chaque drogue proportionnalité entre la quantité de drogue utilisée pour

faire les macérations et la quantité de matières oxydables par l'acide chro¬

mique se trouvant dans les sols correspondants.Cependant nous n'avons trouvé aucune relation entre la viscosité des

sols et la teneur en matières oxydables, et des sols comme ceux de Radix

Althaeae, Folium Althaeae et Folium Malvae ont montré des valeurs

d'oxydation par rapport à celles de la viscosité beaucoup plus grandesque ce ne fut le cas pour les autres drogues. Il semble donc que pour les

trois drogues ci-dessus, il passe dans le sol, outre le mucilage, beaucoupplus d'autres substances que dans le cas des autres drogues.

101

5) Recherches physiologiques in vitro

Dans la partie générale nous avons vu qu'en thérapeutique les mucilagesétaient entre autres utilisés comme laxatifs, propriété découlant de leur fa¬

culté de gonfler et de retenir l'eau dans l'intestin. Il nous a paru alors

de premier intérêt d'étudier in vitro les drogues à mucilages, ceci dans des

conditions imitant le plus possible les conditions naturelles dans l'intestin.

Nous avons ainsi mesuré le gonflement dans un suc intestinal artificiel

maintenu à 37°. Vu que les drogues à mucilages sont prises dans la plu¬part des cas per os, et passent ainsi par l'estomac avant d'arriver dans

l'intestin, nous avons également mesuré le gonflement dans un suc gastri¬que artificiel.

La faculté de retenir l'eau dans l'intestin et de l'empêcher de passer à

travers la paroi intestinale dans le sang a été imitée en mesurant la réten¬

tion d'eau contre la pression osmotique d'une solution hypertonique sé¬

parée de la drogue à mucilage se trouvant dans du suc intestinal artificiel

par une membrane semi-perméable représentant la paroi intestinale.

Comme suc intestinal artificiel nous avons adopté celui indiqué par

Brenner (U7\ Abbott et Allport (148) ainsi que par Maney et Kuever (149>.

Cependant vu que cette formule ne tient pas compte de la présence de

bile dans l'intestin, nous avons également préparé des sucs intestinaux con¬

tenant des concentrations de ^soo* ^2000 et ^10 000 Mol. d'un sel biliaire

défini, le sel de sodium de l'acide glycocholique, que nous avons préféréà de la bile, car comme l'a montré Bauer (15°) dans ses travaux, cette der¬

nière constitue un facteur inconstant.

Comme suc gastrique artificiel nous avons trouvé dans la littérature

plusieurs formules, les unes ne tenant compte que de l'acidité et de la

pepsine, les autres prenant en outre en considération la présence de sels.

Nous avons préféré une formule du deuxième type, car nous avons vu

que les ions ne sont pas sans influence sur le gonflement. Le suc gastriqueartificiel que nous avons utilisé a été celui proposé par Abbott et All¬

port <148' ainsi que par Maney et Kuever (H9).

Suc intestinal artificiel.Pancreatinum 2,8 gr.

Natrium bicarbonicum 15,0 gr.

Natrium glycocholicum 0,x\wo, '/îooo, 1/10 000 Mol.

Aqua destillata ad 1000,0 ce.

Suc gastrique artificiel.Natrium chloratum 1,4 gr.Kalium chloratum 0,5 gr.Calcium chloratum (hydrat.) 0,12 gr.

Pepsinum (BP-USP.) 3,2 gr.Acidum hydrochloricum n approx. 190,0 ce.

Aqua destillata ad 1000,0 ce.

102

On met la quantité d'acide chlorhydrique n nécessaire pour que le pHsoit de 1,6 (±0,1).

Les drogues étudiées ont été Agar-Agar, Carrageen, Tuber Salep, Semen

Lini, Semen Psylli, Semen Foenugraeci, Radix Althaeae, Semen Cydoniaeet Tragacantha, cette dernière uniquement en ce qui concerne la rétention

d'eau contre la pression osmotique, vu qu'en ce qui concerne le gonflementcette drogue ne donne pas de séparation nette entre le gel et le sol.

Notre travail se divise en deux parties, la première se rapportant au

gonflement dans les sucs intestinaux et gastrique et la deuxième au pou¬

voir de rétention de l'eau contre la pression osmotique.

A) Le gonflement

A l'aide du suc gastrique et des sucs intestinaux indiqués précédemmentnous avons déterminé le facteur de gonflement des drogues de la même

façon que nous l'avons fait dans l'eau distillée. La température a été main¬

tenue à 37 °en plaçant les cylindres dans une étuve chauffée à cette

température.

a) Suc gastrique artificiel

Tableau 53: Influence du suc gastrique artificiel sur le gonflement.Température: 37 °.

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuherSalep

SemenLini

jemenPsylli

SemenFoenugr.

Semen

CyâomaeRadix

Althaeae

Quantitéde drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa

Fact. de gonflementaprès 4 heures

Fact. de gonflementaprès 20 heures

12,0 15,0 23,0 4,0 5,8 7,0 11,0 8,0

12,0 14,2 6,0 4,2 5,3 6,3 14,5 7,5

Fact. de gonflementdans l'eau distillée à 37 °

après 4 heures

Fact. de gonflementdans l'eau distillée à 37 °

après 20 heures

19,0 18,0 6,4 4,8 13,8 8,8 — 9,8

17,4 15,0 5,0 4,5 13,5 9,0 — Fermenté

103

b) Sucs intestinaux artificiels

Tableau 54: Influence des sucs intestinaux artificiels sur le gonflement.

Température: 37 °.

Drogues

Agar-Agar Carrageen. TuberSalep

SemenLini

SemenPsylli

SemenFoenugr.

Semen

CydoniaeRadixAlthaeae

Quantité de drogue 0,5 0,5 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 1,0

Tamis IVa IVa VI - - IVa IVa IVa

Fact. de gonflementaprès 4 heures

sans sel biliaire13,6 8,8 16,5 4,2 8,4 13,5 26,4 10,6

Fact. de gonflementaprès 20 heures

sans sel biliaire

13,0 9,0 5,2 4,3 8,8 9,2 25,0 Fermenté

Fact. de gonflementaprès 4 heures

^10 oooMol. Na-Glycochol.

13,8 8,2 15,7 V 8,6 13,4 25,0 9,7

Fact. de gonflementaprès 20 heures

^loooo Moi. Na-Glycochol.12,4 10,0 5,0 4,2 9,0 9,0 24,0 Fermenté

Fact. de gonflementaprès 4 heures

3/2ûoo Mol. Na-Glycochol.12,8 8,4 16,0 3,9 8,5 13,0 26,3 10,4

Fact. de gonflementaprès 20 heures

1/2000 Mol. Na-Glycochol.13,0 9,0 5,5 4,2 9,0 9,5 25,2 Fermenté

Fact. de gonflement

après 4 heures

1lh00 Mol. Na-Glycochol.13,0 8,4 16,4 4,1 8,5 12,6 24,8 9,8

Fact. de gonflementaprès 20 heures

i/500 Mol. Na-Glycochol.12,0 8,4 V 4,2 9,3 8,9 24,0 Fermenté

c) Discussion des résultats

L'examen des tableaux 53 et 54 nous fait voir que pour la plupart des

drogues, le gonflement est plus grand dans le milieu intestinal que dans

le suc gastrique, deux drogues, Carrageen et Tuber Salep, faisant exceptionen présentant le phénomène inverse. Si nous examinons le tableau 8

104

page 44, concernant l'influence du pH sur le gonflement, nous retrouvons

du reste exactement le même comportement des drogues en comparant les

valeurs du gonflement indiquées au pH 2 avec celles au pH 8. Il sembledonc qu'en ce qui concerne le gonflement, le pH est plus important quela présence de pepsine ou de pancréatine. De même la présence en quanti¬tés variables ou l'absence de glycocholate de sodium dans le suc intestinal

est sans influence marquante sur le gonflement.

Il est intéressant de noter que pour Radix Althaeae, ceci uniquementdans le milieu alcalin du suc intestinal et après 20 heures, nous constatons

exactement le même phénomène de fermentation à la température de 37°

que nous avions déjà, trouvé au tableau 6 page 40 (voir également tableau

53) concernant l'influence de la température sur le facteur de gonflement.Un contrôle fait sur 6 autres échantillons de drogue nous a donné égale¬ment fermentation pour 3 d'entre-eux, alors que les 3 autres n'ont pasfermenté. Il semble donc, comme nous l'avons déjà dit page 42, que le

phénomène soit assez courant, mais probablement pas normal, et provien¬drait d'une fermentation due soit à des bactéries, soit à des ferments de

la drogue, soit à toute autre cause, la fermentation étant bloquée en milieu

très acide.

Vu les données discutées ci-dessus, on pourrait se demander s'il ne serait

pas recommandable de faire la détermination du facteur de gonflementdans des conditions semblables à celles de l'intestin. Il faut tout de même

tenir compte du fait que quelques drogues sont aussi employées comme

cataplasmes et qu'il faudrait alors pour ces drogues ou bien déterminer

deux facteurs de gonflement ou bien adopter un milieu semblable à celui

de la préparation prescrite pour faire les cataplasmes. D'autre part, il faut

aussi tenir compte du fait que pour toutes les drogues, excepté Semen

Foenugraeci et Tuber Salep, le gonflement est inférieur dans le suc in¬

testinal que dans l'eau, c'est-à-dire que la majeure partie des drogues se

comportent, au moins qualitativement, de la même manière. Quant à la

grandeur de la différence du gonflement dans l'eau et dans le suc in¬

testinal, nous trouvons d'assez grandes variations (diminution de 34 °/o

pour Semen Psylli et de 12,5 % pour Semen Lini, par exemple). En tenant

compte des considérations faites ci-dessus, il nous semble quand-mêmeplus convenable du point de vue pratique, et bien admis du point de vue

théorique, de faire la détermination du facteur de gonflement dans de

l'eau, sans ajustement aux conditions soit de l'intestin, soit du cataplasme.Dans le cas de Semen Foenugraeci, où l'augmentation du gonflement dans

le pH alcalin (milieu intestinal) et sous l'influence de sels peut atteindre

le double, nous estimons que là encore un procédé exceptionnel ne soit pas

justifié et qu'on peut accepter que le médecin et le pharmacien soient

orientés sur le comportement extraordinaire de cette drogue. Pour ce quiest de Tuber Salep, nous voyons que seul le gonflement après 4 heures

présente une grandeur énorme, alors qu'après 20 heures il se retrouve dans

les limites de celui dans l'eau distillée. Il s'agit donc ici d'un phénomène

105

de sédimentation, les pH acides et alcalins provoquant l'augmentation de

la viscosité du sol, de sorte que ce n'est qu'après 20 heures que la poudrea terminé de sédimenter. Ici également nous préférons la mesure du fac¬

teur de gonflement dans l'eau, vu que dans ce cas il ne se produit pas les

énormes variations dues à la viscosité du sol.

B) Rétention d'eau contre la pression osmotique

Cette méthode est à peu de choses près la même que celle proposée par

Blythe, Gulesich et Tuthill <125) dans leurs travaux. Elle est basée sur le

fait que les propriétés laxatives seraient proportionnelles à la faculté de

retenir l'eau et de l'empêcher de passer à travers la paroi intestinale dans

le sang. On mesure pour cela la rétention de l'eau contre la pression os¬

motique d'une solution hypertonique séparée du mucilage par une mem¬

brane semi-perméable, dans notre cas, une feuille de cellulose 600 PUT

de la maison E. I. Du Pont de Nemours (New York). L'osmomètre que

nous avons utilisé est un appareil dont les détails de construction sont in¬

diqués à la Fig. 5. La solution hypertonique est constituée par une co¬

lonne de 170 mm d'une solution à 30 °/o de Carbowax 4000 W, dont la

tonicité, calculée d'après l'abaissement du point de congélation de 2,96°,est de 5,3. Les grosses molécules de Carbowax offrent l'avantage sur

d'autres substances de passer difficilement à travers la membrane, à raison

de pas plus de 1,1 °/o après 72 heures selon les auteurs cités plus haut.

Mode opératoire: Dans un bêcher de 250 ce on fait macérer pendant5 heures, en agitant de temps en temps, la quantité de drogue prescriteavec 100 ce de suc intestinal artificiel. Après ce temps, on introduit l'os¬

momètre, rempli de la solution de Carbowax, dans la macération et on

le fixe, à l'aide d'un bouchon, sur le bêcher de façon que la membrane se

trouve à 2,5 cm du fond du bêcher. Si nécessaire, on ajoute encore la

quantité de solution de Carbowax nécessaire pour que cette dernière com¬

mence juste à s'écouler de l'appareil. S'il y a des bulles d'air sur la face

inférieure de la membrane, on les chasse en penchant légèrement l'appareil.On recueille alors le liquide s'écoulant de l'appareil dans un cylindregradué de 50 ce et on lit le volume écoulé après 20 heures.

Nous avons appelé %> de liquide retenu après 20 heures par le mucilageet par le suc intestinal seul, la différence A = 100 — b, b étant le volume

de liquide écoulé après 20 heures.

Le % spécifique de liquide retenu par le mucilage est alors égal à la

différence A' — A", où A' = % de liquide retenu après 20 heures parle mucilage et A" = %> de liquide retenu après 20 heures par le suc in¬

testinal seul.

Valeur de l'erreur moyenne: Comme nous avons travaillé sur chaquedrogue avec 10 osmomètres en même temps, l'erreur moyenne dépendradonc également des petites variations possibles d'un osmomètre à l'autre.

106

Pour l'ensemble des drogues, l'erreur moyenne calculée d'après la formule

indiquée page 38 a été en moyenne de ± 1,5 °/o pour le liquide retenu après20 heures, ou de ± 4 %> pour le liquide écoulé après 20 heures. Les résultats

que donne cette méthode sont donc suffisants pour la pratique phar¬maceutique.

Figure 5: Montage pour mesurer la rétention d'eau contre la pression osmotique.

9,5 « un

25 mu

4 3 mm

48 mm

Cylindre 50 oc

Liquide écoulé.

Tuyau de verre pour

équilibre de pres¬

sions.

17o mm

Bouchon pour diminuer

certes par évapora-tion et fixer l'ap¬pareil.

4!> mm

Sol.Carbowax 4ooo W

30 f,

Bêcher 250 ce

Mucilage.

Membrane 600 PUT

Du Pont de Nemours.

107

Tableau 55 Rétention d'eau contre ia pression osmotique.

Température 18—20° (ordinaire)

Mesures Après 20 heures

Drogues

v. rt v

% a s

s -s 1 s =5. s i 4 Suc

j? S SJ5J(2£U< intestinal

: 2 a S S g g g S «•«'

Ssa-iEESE-sï, , , T

U « « 1)

Quantité de drogue macérée dans

100 ce de suc intestinal 2,0 2,0 1,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 —

Tamis IVa IVa IVa VI — — IVa IVa IVa —

% de liquide retenu après 20 h

Sue intestinal sans sel biliaire

% spécifique de liquide retenu par

le mucilageSue intestinal sans sel biliaire

% de liquide retenu après 20 h

VjoooqMoI Na-Glycochol

% spécifique de liquide retenu pit¬

ié mucilage

1/loooo Mol Na-Glycochol

% de liquide retenu après 20 h

^2000 Mol Na-Glycochol

% spécifique de liquide retenu p%r

le mucilage

1/2000 Mol Na Glycochol

% de liquide retenu après 20 h

Vsoo Mol Na-Glycochol

% spécifique de liquide retenu par

le mucilage

1/500 Mol Na-Glycochol

73,5 72,2 78,0 76,2 74,0 76,5 74,5 75,0 74,5 71,0

2,5 1,2 7,0 5,2 3,0 5,5 3,5 4,0 3,5 —

75.1 74,5 79,5 77,6 75,8 78,8 76,8 76,8 76,2 73,0

2.1 1,5 6,5 4,6 2,8 5,8 3,8 3,8 3,2 —

76.2 75,4 80,8 78,9 76,8 80,0 77,4 77,9 77,2 74,0

2.2 1,4 6,8 4,9 2,8 6,0 3,4 3,9 3,2 —

77,0 76,4 81,6 79,8 77,8 80,7 78,6 79,0 78,3 75,0

2,0 1,4 6,6 4,8 2,8 5,7 3,6 4,0 3,3 —

Le tableau 55 permet de constater que Tragacantha montre la plus forte

rétention d'eau et Carrageen la plus faible. Les autres drogues se situent

entre ces deux valeurs limites d'une façon régulière dans l'ordre décrois¬

sant suivant:

Tragacantha - Semen Psylli - Tuber Salep - Semen Cydoniae - Semen

Foenugraeci - Radix Althaeae - Semen Lim - Agar - Carrageen.Nous voyons également ici, que l'adjonction de sel biliaire est pratique¬

ment sans influence sur les résultats, si ce n'est une augmentation générale

108

de la quantité de liquide retenu, provenant de ce sel lui-même, comme nous

pouvons le constater en comparant entre-eux les résultats des sucs intesti¬

naux seuls. On sait en effet que la pression osmotique dépend de la diffé¬

rence de concentration entre les deux phases séparées par la membrane.

L'adjonction de sel biliaire augmente donc la concentration de la phasecontenant le mucilage et la différence de concentration est ainsi diminuée

de même que la pression osmotique. On voit donc que la méthode utilisée,tout en mesurant la rétention d'eau des mucilages, dépend en outre de la

concentration du sol en mucilage, laquelle est variable d'une drogue à

l'autre. Cependant les résultats que nous avons trouvés sont tout de même in¬

téressants en ce sens qu'ils nous montrent in vitro comment se comportent des

quantités de drogues égales ou de moitié dans le cas de Tragacantha, vis-

à-vis de la pression osmotique, les résultats dépendant alors de la quantitéde mucilage contenue dans la drogue et du pouvoir de rétention de l'eau.

Nous avons ainsi comparé entre-elles les valeurs laxatives dues à la

rétention d'eau dans l'intestin, des drogues à mucilages telles qu'elles sont

ordinairement prises par le patient.

6) Propositions pour le dosage des drogues à mucilages de la

Pharmacopée Helvétique V et du Supplément I

Dans ce chapitre nous avons étudié parallèlement plusieurs échantillons— désignés dans le texte sous le nom d'échantillons A, B, C, etc. — de

chacune des drogues à mucilages. Toutes ces drogues nous ont été livrées

par différents grossistes en drogues. Pour Semen Psylli, où la Pharmaco¬

pée admet Plantago Psyllium L. et Plantago Indica L. (syn. Plantago Are-

naria Waldst. et Kit.), un contrôle microscopique fait selon les indications

de Skyrme <151) a montré que tous les échantillons étaient composés, dans

tous les cas dans leur plus grande partie, par les graines de PlantagoIndica L.

Les mesures ont porté sur la détermination du facteur de gonflement du

gel et de la viscosité du sol, cette dernière mesurée avec le viscosimètre

d'Ostwald.

Les drogues ont été traitées dans le même ordre que leurs positionsrespectives dans la Pharmacopée.

A) Le facteur de gonflement

Méthodes de détermination du facteur de gonflement

a) Agar-Agar, Carrageen, Radix Althaeae, Semen Foenugraeci

Pour ces drogues, le facteur de gonflement a été déterminé sur 0,5 gr de

drogue pulvis IVa, de la même façon que celle indiquée dans le Supplé¬ment I.

109

b) Semen Lini, Semen Lini pulvis IVa, Semen Psylli

Le facteur de gonflement a été déterminé de la même façon qu'indiquéau Supplément I, ceci sur 1 gr de drogue.

c) Tuber Salep

Les déterminations ont été faites sur 0,5 gr de drogue sous forme de

poudres IVa et VI.

Pour la poudre VI, la méthode a été la même que celle indiquée au

Supplément I.

Pour la poudre IVa, nous avons procédé comme suit:

On mélange soigneusement la drogue avec l'eau dans le cylindre, puison laisse gonfler et reposer pendant 5 heures. Après ce temps on fait la

lecture du facteur de gonflement.Il est en effet inutile d'agiter pendant une heure, car la drogue forme

immédiatement un gel solide sur lequel l'agitation n'a aucune influence et

ne modifie pas les résultats. Il va de soi que si l'on agite très violemment,les résultats que l'on obtient sont différents. Le gel est alors arraché et

passe en partie dans le sol. Mais les résultats obtenus de cette façon n'ont

aucune valeur et seule la méthode indiquée plus haut permet d'obtenir des

chiffres constants.

d) Folium Althaeae et Folium Malvae

Les essais préliminaires ont montré que si l'on humecte la drogue avec

de l'acétone plutôt qu'avec de l'eau, on obtient des facteurs de gonfle¬ment beaucoup plus nets et des solutions plus limpides. De plus, pour cer¬

tains échantillons humectés avec de l'eau, il a été impossible de mesurer

un facteur de gonflement, la drogue ayant flotté à la surface du liquide.Ce phénomène ne s'est pas produit en humectant avec de l'acétone. Les

résultats que l'on obtient avec ces deux méthodes sont du reste identiques,ce que nous avions déjà constaté au cours de notre travail.

Nous avons donc déterminé le facteur de gonflement sur 1 gr de droguepulvis IVa, humectée préalablement avec 1 ce d'acétone, suivant la mé¬

thode du Supplément I.

e) Semen Cydoniae

La drogue ne donnant pas de séparation nette entre le gel et le sol dans

l'eau distillée, nous avons, à l'appui de nos travaux sur l'influence des ions

sur le gonflement (page 47) utilisé une solution 0,1 Mol. de NaCl

(0,5846 gr NaCl pour 100 ce) pour la détermination du facteur de gonfle¬ment, ceci sur 0,5 gr de drogue pulvis IVa. A part cette modification du

solvant, la méthode est la même que celle du Supplément I.

110

f) Tragacantha

Cette drogue ne donnant pas de séparation nette entre le gel et le sol

dans l'eau distillée ni dans les solutions salines, nous nous sommes appuyéssur les constatations faites au sujet de l'influence de l'alcool sur le gonfle¬ment (page 53) pour déterminer le facteur de gonflement.Le facteur de gonflement a été déterminé sur 0,5 gr de drogue pulvis

IVa dans un mélange hydro-alcoolique de 4 P Spiritus + 6 P Aquacomme solvant, selon la méthode indiquée dans le Supplément I.

Tableau 56: Facteur de gonflement des drogues à mucilages.

Echantillon A B C D E F G H

Agar-Agar0,5 dans l'eau IVa 19,0 30,0 24,0 26,0 27,2 21,0 17,5 17,0

Carrageen0j5 dans l'eau IVa 15,4 11,0 12,6 12,0 10,4 9,0 11,8 15,0

Folium Althaeae

1,0 + 1 ce Aceton. IVa 7,6 8,5 14,0 6,2 16,0 6,7 7,0 6,9

Folium Malvae

1,0 + 1 ce Aceton. IVa 6,4 8,0 8,8 7,0 6,2 4,8 7,0 6,4

Radix Althaeae

0,5 dans l'eau IVa 9,4 11,6 44,0 9,4 7,6 17,0 10,0 9,5

Semen Cydonîae0,5 dans sol. 0,1 Mol. NaCl IVa 23,2 10,0 6,6 48,0 16,8 12,6 18,0 13,0

Semen Foenugraeci0,5 dans l'eau IVa 6,5 6,4 7,2 10,0 7,2 5,6 11,6 8,0

Semen Lini (totum)1,0 dans l'eau —

4,8 4,6 4,5 4,4 4,3 4,3 4,4 4,7

Semen Lini (pulvis)1,0 dans l'eau IVa 7,0 4,6 17,5 5,0 4,6 8,1 6,2 6,6

Semen Psylli (totum")

1,0 dans l'eau —13,8 14,8 15,2 14,2 14,2 14,3 16,4 12,5

Tragacantha0,5 dans sol. hydro-alcoolique IVa 7,2 5,6 5,0 14,0 8,4 7,6 11,0 7,2

Tuber Salep0,5 dans l'eau IVa 8,8 7,6 8,6 9,0 7,8 8,4 9,2 7,0

Tuber Salep

0,5 dans l'eau VI6,4 4,8 36,0 5,6 6,0 5,4 7,2 10,0

B) La viscosité

La viscosité a été mesurée à l'aide du viscosimètre d'Ostwald, à la

température de 20°.

111

Méthodes de détermination de la viscosité

a) Semen Foenugraeci et Carrageen

Pour mesurer la viscosité nous avons préparé des macérations de la

même façon que pour la détermination du facteur de gonflement, mais

avec 0,1 gr de drogue pour Carrageen et 0,2 gr de drogue pour Semen

Foenugraeci, ceci pour obtenir des sols dont la viscosité soit plus facilement

mesurable. Les mesures ont été faites sur les sols filtrés.

b) Autres drogues

Pour les autres drogues, la viscosité a été mesurée sur les sols filtrés

obtenus lors de la détermination du facteur de gonflement.

Tableau 57: Viscosité du sol des drogues à mucilages.

Echantillon A B c D E F G H

Agar-Agar0,5 dans l'eau IVa

1,71 2,03 1,73 1,75 1,77 1,72 1,68 1,62

Carrageen0,1 dans l'eau IVa

3,90 2,30 3,44 2,53 2,59 2,16 2,65 3,56

Folium Althaeae

1,0 + 1 ce Aceton. IVa1,69 1,60 2,08 1,14 2,30 1,64 1,70 1,72

Folium Malvae

1,0 + 1 ce Aceton. IVa1,31 1,40 1,40 1,37 1,25 1,19 1,35 1,30

Radîx Althaeae

0,5 dans l'eau IVa1,29 1,34

Grosse

viscosité1,30 1,25 2,70 1,36 1,30

Semen Cydoniae0,5 dans sol. 0,1 Mol. NaCI IVa

1,48 1,24 1,21Grosse

viscosité1,40 1,31 1,50 1,31

Semen Foenugraeci0,2 dans l'eau IVa

1,47 1,31 1,50 1,54 1,37 1,18 1,99 1,52

Semen 1 ini (totum)1,0 dans l'eau —

3,08 3,05 2,32 2,42 2,23 2,16 2,27 2,75

Semen Lini (pulvis)1,0 dans l'eau IVa

1,62 1,26 2,32 1,54 1,14 2,10 1,58 1,56

Semen Psylli (totum)1,0 dans l'eau —

2,06 2,55 2,11 2,34 2,30 2,40 2,78 2,00

Tragacantha0,5 dans sol. hydro-alcoolique IVa

4,20 3,91 3,24 5,90 4,30 4,38 4,42 4,36

Tuber Salep0,5 dans l'eau IVa

1,14 1,09 1,10 1.18 1,11 1,14 1,20 1,09

Tuber Salep0,5 dans l'eau VI

1,90 2,00 6,80 2,12 2,02 1,85 2,21 2,42

112

C) Discussion des résultats

Les tableaux 56 et 57 nous montrent que la quantité de mucilage pré¬sent dans une drogue est très variable d'un échantillon à l'autre. Cependantil ne faut pas oublier qu'au cours d'une même année, ainsi que d'une année

à l'autre, les qualités des drogues varient énormément et dépendent de di¬

vers facteurs tels les conditions climatiques, etc.

Pour ce qui est de Tuber Salep, si nous comparons les résultats obtenus

avec la poudre IVa avec ceux obtenus avec la poudre VI, nous voyons

qu'en général, la poudre plus fine, excepté l'échantillon C dont les va¬

leurs sont en dehors de toute limite, donne de moins bons résultats, en ce

qui concerne le facteur de gonflement. En ce qui concerne la viscosité, au

contraire, les résultats sont plus élevés pour la poudre VI que pour la

poudre IVa; mais cela provient très probablement uniquement que dans

un cas (poudre VI) nous avons agité pendant une heure alors que dans

l'autre (poudre IVa) nous n'avons pas agité. Du reste Peyer (87> dans ses

travaux a également constaté que les poudres très fines de Tuber Salepcontiennent ordinairement moins de mucilage que les poudres grossières,ceci provenant du fait que les cellules à mucilages de cette drogue sont

très dures et difficilement pulvérisables, de sorte que lors de la préparationde poudres très fines, ces cellules à mucilages restent sur le tamis, leur dia¬

mètre de 0,15—0,5—0,7 mm étant plus grand que la largeur des mailles

du tamis. (Tamis IVa: 0,32—0,45 mm; tamis VI: 0,17—0,27 mm.)

Les tableaux 56 et 57 montrent également que le rapport entre la vis¬

cosité du sol et le facteur de gonflement du gel n'est pas constant d'un

échantillon à l'autre. Cependant nous pouvons dire qu'une drogue ayant un

grand facteur de gonflement n'a jamais un minimum de viscosité et vice-

versa, qu'à une faible viscosité ne correspond jamais un maximum pour le

facteur de gonflement.

Les constatations que nous avons faites ci-dessus correspondent du reste

à celles de Schmid (133> dans ses travaux sur les mucilages des écorces des

Gênera Tilia et Ulmus. Cet auteur a en effet trouvé qu'au cours d'une

année la quantité de gel et de sol du mucilage était variable et pas dans

un rapport constant, mais que l'allure générale des courbes indiquantl'augmentation et la diminution du gel et du sol était cependant la même.

Nous pouvons conclure en disant que:

Si une drogue forme un gel à bon facteur de gonflement, elle donne

également un sol de bonne viscosité. Il suffira donc de mesurer le facteur

de gonflement pour doser la drogue.

113

D) Valeurs minima du facteur de gonflement proposées

pour la Pharmacopée Helvétique V et le Supplément I

Nous basant sur la conclusion de la discussion des résultats faite sous

lettre C) et sur le fait qu'au cours de notre travail nous avons pu constater

que le gel et le sol des mucilages se comportaient d'une façon générale iden¬

tiquement, nous proposons de ne prendre en considération que la déter¬

mination du facteur de gonflement pour le dosage des drogues à mucilages,la détermination de la viscosité du sol devenant inutile puisque ses résultats

varient dans le même sens.

Pour la détermination des valeurs minima du facteur de gonflement,nous avons tenu compte du fait que la Pharmacopée doit tout de

même exiger une bonne qualité des drogues et que pour cette raison on ne

doit pas se baser sur les valeurs les plus faibles des drogues examinées.

D'autre part, il faut aussi penser au fait que les qualités des drogues va¬

rient au cours d'une année et d'une année à l'autre, de sorte qu'en exigeantde trop hautes qualités, il serait certaines années (conditions climatiques,etc.) impossible de fournir des drogues conformes à la Pharmacopée.

Ci-dessous nous donnons les valeurs minima du facteur de gonflementque nous proposons pour la Pharmacopée.

a) Agar-Agar

Le facteur de gonflement d'Agar-Agar déterminé sur 0,5 gr de droguepulvis IVa doit être au minimum de 20.

b) Carrageen

Le facteur de gonflement de Carrageen déterminé sur 0,5 gr de droguepulvis IVa doit être au minimum de lt.

c) Folium Althaeae

Le facteur de gonflement de Folium Althaeae déterminé sur 1 gr de

drogue pulvis IVa humectée préalablement avec 1 ce d'acétone doit être au

minimum de 7.

d) Folium Malvae

Le facteur de gonflement de Folium Malvae déterminé sur 1 gr de

drogue pulvis IVa humectée préalablement avec 1 ce d'acétone doit être

au minimum de 6,5.

e) Radix Althaeae

Le facteur de gonflement de Radix Althaeae déterminé sur 0,5 gr de

drogue pulvis IVa doit être au minimum de 10.

114

f) Semen Cydoniae

Le facteur de gonflement de Semen Cydoniae déterminé sur 0,5 gr de

drogue pulvis IVa dans une solution 0,1 Mol. de chlorure de sodium

(0,5846 gr NaCl pour 100 ce) doit être au minimum de 15.

g) Semen Foenugraeci

Le facteur de gonflement de Semen Foenugraeci déterminé sur 0,5 gr de

drogue pulvis IVa doit être au minimum de 6.

Le Supplément I de la Pharmacopée exige pour Semen Foenugraeci un

facteur de gonflement minimum de 8. Nous estimons cette valeur trop

élevée, car, comme le montre le tableau 56, la plupart des échantillons ont

un facteur de gonflement inférieur à 8. C'est pour cette raison que nous

proposons d'exiger un minimum de 6.

h) Semen Lini

Le facteur de gonflement de Semen Lini déterminé sur 1 gr de drogueentière, respectivement de drogue pulvis IVa, doit être au minimum de 4

pour la première et de 6 pour la seconde.

Le Supplément I exige respectivement 4 et 5 comme valeurs minima

du facteur de gonflement. Nous proposons donc la même valeur pour la

drogue entière et 6 au lieu de 5 pour la drogue en poudre.

i) Semen Psylli

Le facteur de gonflement de Semen Psylli déterminé sur 1 gr de drogueentière doit être au minimum de 12.

Le Supplément I exige pour cette drogue un minimum de 10. Nous

proposons donc de hausser cette valeur à 12.

k) Tragacantha

Le facteur de gonflement de Tragacantha déterminé sur 0,5 gr de dro¬

gue pulvis IVa dans un mélange hydro-alcoolique de 4 P Spiritus + 6 P

Aqua doit être au minimum de 7,5.

I) Tuber Salep

Le facteur de gonflement de Tuber Salep déterminé sur 0,5 gr de dro¬

gue pulvis VI doit être au minimum de 5,5.Pour la poudre IVa, on fait la détermination du facteur de gonflement

en mélangeant soigneusement 0,5 gr de drogue avec l'eau dans le cylindre.Puis on laisse reposer 5 heures sans agiter. Le facteur de gonflement me¬

suré après ce temps doit être au minimum de 8.

115

III. Etudes sur les saponines et autres substances hémoly-santes de quelques drogues à mucilages

1 ) Plan du travail

Nous avons vu page 87, lors de l'étude de la tension superficielle des

sols, que ceux d'Agar-Agar, Carrageen, Tuber Salep, Semen Lini (drogueentière) et Semen Psylli ne montraient aucune activité superficielle parti¬culière. Par contre Radix Althaeae, Folium Althaeae, Folium Malvae et

surtout Semen Foenugraeci donnaient des sols dont la tension superficielleétait plus ou moins fortement abaissée. De même les sols de Semen Cy-doniae présentaient, ceci uniquement en milieu alcalin à partir de pH 8,

une diminution subite de la tension superficielle.Les constatations ci-dessus nous ont alors déterminé à rechercher dans

les drogues la présence éventuelle de saponines, ces dernières ayant égale¬ment la propriété d'abaisser la tension superficielle. Pour Semen Foenu¬

graeci où nous avons pu confirmer la présence d'une saponine d"jà signaléepar d'autres auteurs et pour Semen Cydoniae où il semble également qu'ily en ait une, nous avons alors mis au point une méthode de dosage parle pouvoir hémolytique. Les autres drogues n'ayant pas montré la présencede saponines, nous nous sommes contentés d'indiquer la présence ou

l'absence de substances hémolysantes.

Remarques: 1) Dans les tableaux, le signe + indique une hémolyse to¬

tale et le signe — une hémolyse négative ou incomplète.2) Dans les travaux qui suivent, les % indiqués pour les extractions et

solutions de drogues s'entendent toujours en poids de drogue pour volume

de liquide extracteur ou de solvant. De même dans le cas de Semen

Cydoniae, le % de bicarbonate de sodium ajouté est en poids de ce der¬

nier pour volume de liquide.3) Toutes les drogues ont été utilisées sous forme de poudre IVa.

2) Généralités sur les saponines

Nous ne donnerons ici qu'un bref résumé sur les propriétés physiqueset la constitution chimique des saponines ainsi que sur leurs méthodes

d'identification et de dosage.

A) Propriétés physiques et constitution chimique des saponines

Les saponines sont des substances de nature hétérosidique généralementamorphes, toutefois bon nombre d'entre-elles ont été obtenues à l'état

cristallisé. Leurs propriétés principales sont:

116

1) De former avec l'eau des solutions colloïdales moussant fortement

par agitation.2) D'abaisser la tension superficielle.3) Elles sont douées pour la plupart d'action hémolysante puissante.

Cependant un grand nombre d'autres substances comme par exemple les

sels biliaires, les venins de serpents et d'abeilles, les phytotoxines, l'hydro¬gène arsénié, l'acide helvellique, diverses toxines (152), les graisses (153)> et

les essences (154) peuvent aussi établir l'hémolyse.

Sous l'action hydrolysante de certains ferments spécifiques ou d'acides

minéraux dilués, les saponines se dédoublent en donnant un glucide et un

aglycon appelé sapogénine. Suivant la nature chimique de la sapogénine,on distingue deux groupes de saponines (7°) :

1) Le premier donne par déhydrogénation du y-méthyl-cyclopentano-phénanthrènc, démontrant une parenté chimique étroite avec les stérols

(saponines stcroïdiques).2) Le deuxième donne par déhydrogénation par le sélénium du sapo-

talène ou triméthyl-l-2-7-naphtalène isolé aussi de certaines combinaisons

triterpéniques (saponines triterpéniques).

B) Méthodes d'identification et de dosage des saponines

a) Méthodes d'identification des saponines

Parmi les méthodes d'identification des saponines nous avons choisi celle

préconisée par Kofler (155) consistant à fixer la saponine sur une bande de

papier filtre sous forme de cholestéride. Après élimination des substances

étrangères par lavage à l'eau, on scinde le cholestéride par chauffage dans

du xylol, ce qui régénère la saponine. La présence de saponine est alors

prouvée si l'on obtient une hémolyse positive dans un mélange de sang et

de gélatine.Les autres méthodes d'identification, comme par exemple celles basées

sur des réactions de colorations, ne sont pas suffisamment spécifiques, rai¬

son pour laquelle nous les avons laissées de côté.

b) Méthodes de doscge des saponines

Pour le dosage des saponines, nous avons laissé de côté toutes les mé¬

thodes chimiques et biologiques sur les animaux et avons appliqué la

méthode hémolytique proposée par Biichi, Dolder et Hippenmeyer (156)

pour le dosage des drogues à saponines de la Pharmacopée Helvétique Vet du Supplément I. Dans cette méthode, le calcul de l'index hémolytiquese fait d'après la formule:

117

Index hémolytique = S X —

b

S = Index hémolytique de la saponine standard = 25 000

a = poids de saponine standard qui hémolyse encore complètement 1 ce

de suspension d'hématies,

b = poids de drogue ou de préparation de drogue qui hémolyse encore

complètement 1 ce de suspension d'hématies.

Nous ne citerons ici que l'une des solutions utilisées dans cette méthode,vu que nous l'avons également utilisée pour certaines extractions des

drogues.

Solution tampon isotonique de pH env. 7,4: On sèche à 103—105 °

jusqu'à poids constant env. 17 gr de phosphate de sodium secondaire

deshydraté. 16 gr de ce sel séché et 4,4 gr de phosphate de sodium primairesont ensuite dissous dans de l'eau au volume de 1 litre, dans un ballon

jaugé.

Cependant la méthode ci-dessus n'indique que la présence ou l'absence

d'hémolyse, sans tenir compte si cette hémolyse est due à une saponineou à toute autre substance hémolysante. Pour nous assurer que l'hémolyseest provoquée par une saponine vraie, nous avons toujours examiné si

l'action hémolytique est bloquée par le cholestérol, ceci selon la méthode

suivante indiquée par Kofler (I55).

On agite la solution aqueuse de saponine avec une solution acétoniqueou éthérée de cholestérol puis on met le mélange Vs heure dans un ther¬

mostat à 50 °. Ensuite, le reste d'acétone ou d'éther est chassé au bain-

marie à 60 °. Puis on filtre le précipité obtenu. S'il y a une saponine, le

filtrat devra donner une hémolyse négative, alors que la solution aqueuse

non traitée au cholestérol sera positive. Si le filtrat au lieu d'être négatifreste positif, on peut conclure à la présence d'une substance hémolysanteautre qu'une saponine.

Etant donné que bien d'autres substances peuvent aussi avoir une action

hémolysante, parmi lesquelles il faut surtout citer certains constituants

des graisses et des essences, les acides biliaires, etc. qui sont tous liposo-lubles, nous avons pour deux drogues, pour lesquelles nous avons trouvé

de très grands index hémolytiques, fait un deuxième contrôle sur la présencede saponines en extrayant préliminairement la drogue par un solvant des

lipides, soit l'éther de pétrole. La plupart des saponines sont lipoinsolubles;cependant il faut noter qu'il en existe quelques-unes solubles dans l'éther (2).

Comme nos résultats nous l'ont du reste démontré, il existe des substances

hemolysantes dont l'action est bloquée par le cholestérol et qui sont d'autre

part liposolubles, ce qui rend donc vraisemblable l'existence de saponinesliposolubles dans ces deux drogues. (Semen Foenugraeci et Semen Cydoniae).La constatation ci-dessus démontre que la définition des saponines n'est

pas encore bien fixée et qu'il est souhaitable que cette question soit tran¬

chée d'une manière plus nette.

118

3) Partie expérimentale

A) Pouvoir hemolytique de Semen Foenugraeci

Plusieurs auteurs <153>157' 158>159) ont déjà constaté la présence de sapo-nine dans Semen Foenugraeci. Marker et collaborateurs (159) ont en outre

montré qu'en réalité il y avait dans cette drogue trois saponines du groupedes stéroïdes, ceci dans les proportions de 1 gr de diosgénine, 0,1 gr de

gitogénine et de traces de tigogénine par K de graines sèches.

Nos essais avec la gélatine au sang nous ont également conduit à la

conclusion de la présence de saponine dans cette drogue. Nous avons alors

jugé utile de mettre au point une méthode d'extraction des saponines per¬

mettant d'obtenir le plus grand index hemolytique. Dans ce but nous avons

fait des recherches en utilisant comme liquides d'extraction soit la solution

tampon isotonique soit des solutions alcooliques de concentrations diffé¬

rentes. Nous avons également extrait, d'une part, en chauffant au réfri¬

gérant à reflux sur bain-marie, d'autre part, par macérations plus ou moins

prolongées. De plus nous avons aussi étudié la différence des résultats

obtenus en évaporant l'extraction dans un exsiccateur à vide comme l'in¬

dique Scheidegger1-'160') ou directement sur un bain-marie. Enfin nous avons

encore étudié l'influence que pouvait avoir sur l'index hemolytique, l'éli¬

mination des substances liposolubles par extraction de la drogue avec

l'éther de pétrole.

a) Recherches préliminaires sur la concentration en drogue,le liquide d'extraction et le mode d'extraction à utiliser

Nous avons préparé des extractions à 10 %> de drogue, d'une part, en

chauffant Vs heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie bouillant, d'autre

part, par macérations de 6 heures, en utilisant des solutions à 40 °/o vol.

et 70 % vol. d'alcool comme liquide d'extraction. Après filtration et éva-

poration de ces extractions au bain-marie, nous avons dissous le résidu

dans de la solution tampon isotonique de façon à obtenir des solutions

correspondant à 10% et 1 °/o de drogue. D'autre part nous avons égale¬ment préparé par macérations de 6 heures, des extractions directes de la

drogue dans la solution tampon isotonique; ces macérations ont été pré¬parées à 1 % et 0,5 °/o de drogue, car, de par la présence de mucilage, des

extractions de concentrations plus élevées présentaient trop de difficultés

lors de la filtration.

L'ensemble des extractions filtrées obtenues par les différentes méthodes

indiquées ci-dessus a ensuite été soumis à l'hémolyse. Les résultats obtenus

sont indiqués dans le tableau 58.

119

Tableau 58: Valeur hémolytique des extractions des essais préliminaires.

°/o en drogue de l'extraction 10°/o l°/o

Nombre de ce d'extraction de drogue 0,2 0,5 1,0 0,2 0,5 1,0

Liquide d'extraction: Alcool 40 % vol.

1/2 heure réfrig. à reflux.

Liquide d'extraction: Alcool 40 % vol.

Macération 6 heures

Liquide d'extraction: Alcool 70 % vol.

1/2 heure réfrig. à reflux.

Liquide d'extraction: Alcool 70 % vol.

Macération 6 heures

+ + +

+ + +

+ + +

+ + +

— + +

— + +

+ + +

+ + +

°/o en drogue de l'extraction l°/o 0,5 °/o

Nombre de ce d'extraction de drogue 0,2 0,5 1,0 0,2 0,5 1,0

Liquide d'extraction: Sol. tampon isotoniqueMacération 6 heures

L'étude du tableau 58 montre que l'utilisation de solution tampon iso¬

tonique comme liquide d'extraction est à éliminer, de même celle d'alcool

à 40 % vol. Les meilleurs résultats sont obtenus avec l'alcool à 70 % vol.

En ce qui concerne la concentration en drogue, celle de 1 %> est dans tous

les cas suffisante pour permettre le dosage. On voit également qu'il ne

semble pas y avoir grande différence entre les résultats que l'on obtient

par extraction au réfrigérant à reflux ou par macération de 6 heures.

b) Influence de la concentration alcoolique et des méthodes d'extraction

et d'évaporation sur la valeur de l'index hémolytique

Nous basant sur les indications du tableau 58, nous avons dans cette

partie de notre travail mis au point les questions suivantes:

1) Contrôler si une solution à 70 °/o vol. d'alcool constitue le meilleur

liquide d'extraction, ceci par comparaison avec les résultats obtenus en

utilisant des solutions alcooliques à 60 % vol. et 80 Vo vol.

2) Comparer les résultats obtenus par macérations de 4, 6 et 24 heures

avec ceux obtenus par extraction V* heure au réfrigérant à reflux sur

bain-marie bouillant.

120

3) Voir si les résultats sont influencés par le fait d'évaporer les ex¬

tractions sur le bain-marie plutôt que dans l'exsiccateur à vide.

Les extractions ont été faites à 1 % de drogue à l'aide des solutions

alcooliques indiquées sous 1) et par les méthodes citées sous 2). Les so¬

lutions filtrées ainsi obtenues ont ensuite été évaporées à sec, une moitié

au bain-marie et l'autre moitié dans l'exsiccateur à vide. Les résidus ont

été repris par des volumes égaux de solution tampon isotonique. Ces so¬

lutions, qui correspondent donc à 1 % de drogue, sont ensuite filtrées puissoumises à l'hémolyse. Les résultats obtenus ont été groupés dans le ta¬

bleau 59.

Tableau 59: Influence de la concentration alcoolique et des méthodes d'extraction et

d'évaporation sur la valeur de l'index hémolytique.

Index hémolytique Index hémolytiqueMéthode d'extractio.i Liquide d'extraction en évaporant en évaporant dans

au bain-marie l'exsiccateur à vide

Alcool 60<7o vol. 875 875

Réfrigérant à

reflux ilï heure Alcool 70°/o vol. 875 875

sur bain-marie

Alcool 80 °/o vol. 875 875

Alcool 60°/o vol. 795 795

Macération 4 heures Alcool 70°/o vol. 795 795

Alcool 80 »/o vol. 795 795

Alcool 60°/o vol. 875 875

Macération 6 heures Alcool 70°/o vol. 875 875

Alcool 80 Vo vol. 875 875

Alccol 60°/o vol. 875 875

Macération 24 heures Alcool 70°/o vo'. 875 875

Alcool 80 °/o vol. 875 875

Le tableau 59 nous permet de dire qu'il n'y a aucune différence entre

les valeurs obtenues en utilisant des solutions alcooliques à 60 9c vol., 70°/o

vol. ou 80 % vol. De même le fait d'évaporer les extractions au bain-

marie ou dans l'exsiccateur à vide ne produit aucune modification des

résultats. En ce qui concerne la méthode d'extraction à appliquer, nous

121

voyons qu'une extraction V* heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie

donne les mêmes résultats qu'une macération pendant 6 heures et qu'unemacération plus courte conduit à des résultats plus faibles alors qu'unemacération plus longue n'améliore pas les résultats.

c) Mise au point de la méthode de dosage

Nous basant sur les résultats du tableau 59, nous proposons de procédercomme suit lors de la détermination de l'index hémolytique de Semen

Foenugraeci.

1) Faire l'extraction de la drogue avec de l'alcool à 70 % vol. ce quicorrespond à l'alcool dilué (Spiritus dihitus) de la Pharmacopée.

2) Comme mode d'extraction nous proposons pour le travail en labora¬

toire, l'extraction pendant lA heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie

bouillant et pour le travail dans le laboratoire d'une pharmacie, la macé¬

ration pendant 6 heures qui, quoique plus longue, ne nécessite pas le mon¬

tage d'un appareil.3) D'évaporer les extractions au bain-marie, méthode plus simple et plus

rapide et donnant du reste les mêmes résultats que l'évaporation dans l'ex-

siccateur à vide.

Afin d'obtenir des résultats plus précis, nous avons préparé des extrac¬

tions à 0,8 % de drogue par macération de 6 heures et par chauffageV2 heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie. Après filtration et éva-

poration au bain-marie, nous avons repris les résidus par le volume double

de solution tampon isotonique de façon à obtenir des solutions correspon¬dant à 0,4 % de drogue. Une fraction de ces solutions a une seconde fois

été diluée de moitié avec la solution tampon isotonique de façon à donner

des solutions correspondant à 0,2 % de drogue. Les solutions ainsi obtenues

ont été, après filtration, soumises à l'hémolyse. Les résultats sont groupésdans le tableau 60.

Tableau 60: Détermination de l'index hémolytique de Semen Foenugraeci.

Méthode d'extraction

Index hémolytique Index hémolytiquepour sol. corresp. pour sol. corresp.

à 0,4 % de drogue à 0,2 % de drogue

Réfrigérant à reflux

1/2 heure

sur bain-marie

Macération 6 heures

900 975

900 1025

122

L'examen du tableau 60 nous permet de conclure en disant que l'index

hémolytique de l'échantillon de Semen Foenugraeci que nous avons étudié

est d'environ 1000.

d) Influence de la présence de cholestérol sur le pouvoir hémolytique des

extractions de Semen Foenugraeci

Cette recherche a été faite dans le but de voir si nous nous trouvons

réellement en présence d'une saponine dans Semen Foenugraeci.Nous avons soumis à l'action d'une solution à 1 % de cholestérol dans

l'acétone, selon la méthode indiquée page 118, toutes les extractions faites

sous c). Dans chaque cas, l'hémolyse a été bloquée, ce qui permettrait de

conclure à la présence d'une saponine dans Semen Foenugraeci.

e) Influence sur le pouvoir hémolytique du dégraissage de la drogueà l'éther de pétrole

Dans les généralités nous avons vu que les graisses, essences ainsi qu'unefoule d'autres substances étaient également capables d'établir l'hémolyse.De plus, les saponines ayant également le pouvoir d'émulsionner les grais¬ses, il se pourrait donc que de cette façon une partie de la graisse de Semen

Foenugraeci passe dans l'extrait aqueux et augmente la valeur de l'index

hémolytique. Ces constatations nous ont alors déterminé à éliminer la graisseet les autres substances liposolubles de la drogue par extraction à l'éther

de pétrole, ceci jusqu'à ce que ce dernier ne donne plus de résidu pon¬

dérable après évaporation. Ensuite nous avons évaporé le reste d'éther de

pétrole par séchage de la drogue à l'étuve à 60—80 °. Puis nous avons fait

une extraction à 1 % de drogue dans l'alcool à 70 % vol. par chauffageVa heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie et par macération pendant6 heures. Les liquides d'extraction filtrés ont été ensuite évaporés à sec au

bain-marie et le résidu redissous dans le même volume de solution tampon

isotonique. L'index hémolytique obtenu à l'aide de cette dernière solution a

été de 200 env. Comme contrôle, nous avons fait une deuxième extraction

à l'éther de pétrole du même échantillon de drogue et procédé une seconde

fois comme ci-dessus. Ce nouveau traitement n'a apporté aucun change¬ment dans la valeur de l'index hémolytique.Un essai fait en bloquant la saponine à l'aide de cholestérol a donné

un résultat négatif à l'hémolyse, ce qui indique que nous avons bien à faire

à une saponine.Conclusions: On voit par les résultats ci-dessus que la plus grande partie

du pouvoir hémolytique de Semen Foenugraeci est due à des substances

extrayables par l'éther de pétrole et que sur un index hémolytique total de

1000 env. la fraction correspondant à la partie lipoinsoluble (saponinevraie?) n'est que de 200 env. De plus nous avons vu sous d) que l'index

hémolytique total (fraction liposoluble + fraction lipoinsoluble) peut être

bloqué par le cholestérol.

123

Ces constatations nous semblent ouvrir une discussion assez importante.En effet, dans la plupart des travaux qui s'occupent des saponines on

trouve mentionné que ces dernières sont lipoinsolubles et d'autre part on

demande que l'action soit bloquée par le cholestérol, ceci pour différencier

les saponines des autres substances hémolysantes. Dans le cas qui nous

intéresse, nous avons trouvé une ou plusieurs substances hémolysantes quisont en même temps liposolubles et dont le pouvoir hémolytique est bloquépar le cholestérol. Ces données posent la question de l'existence de sapo¬

nines liposolubles dans Semen Foenugraeci, à moins qu'il ne s'agisse de

substances liposolubles tout à fait différentes des saponines, ayant comme

ces dernières des propriétés hémolytiques bloquables par le cholestérol.

Seule une étude chimique appronfondie de ces substances permettra d'éclair-

cir cette question.

B) Pouvoir hémolytique de Semen Cydoniae

Dans la littérature, nous ne trouvons aucune indication concernant la

présence d'une saponine dans Semen Cydoniae; au contraire, selon Ro-

berg (153), il n'y en aurait pas. Nos essais avec la gélatine au sang n'ont

également pas été concluants, certains essais étant positifs et les autres

négatifs. Cependant, dans le chapitre concernant la tension superficielle(page 87), nous avons vu que celle des sols de Semen Cydoniae diminue

subitement en milieu alcalin à partir de pH 8, indiquant ainsi que le pHjoue un grand rôle pour l'extraction d'une éventuelle saponine présente, la¬

quelle serait donc une saponine acide. Cette constatation nous a alors

déterminé à mettre au point une méthode de détermination du pouvoirhémolytique tenant compte du pH du liquide d'extraction. Pour les autres

recherches concernant la mise au point de la méthode nous avons procédéde la même manière que pour Semen Foenugraeci.

a) Recherches préliminaires sur la concentration en drogue, le liquided'extraction, le pH et le mode d'extraction à utiliser

Nous basant sur les recherches déjà faites en ce qui concerne Semen

Foenugraeci, nous avons procédé comme suit.

1) Pour fixer la concentration en drogue nécessaire, nous avons préparédes extractions de départ à 1 % de drogue.

2) Pour ce qui est du liquide d'extraction à utiliser, nous avons pu

immédiatement éliminer la solution tampon isotonique et la solution

alcoolique à 40 % vol. dans lesquelles le mucilage de la drogue constitue

un obstacle pour la suite des opérations. Nous avons alors comparé les

résultats obtenus en utilisant des solutions alcooliques à 70 % vol. et

95 % vol.

3) En ce qui concerne l'influence du pH, nous avons utilisé du bicarbo¬

nate de sodium comme agent alcalinisant, ceci à la concentration de 0,25 %

124

et comparé les résultats ainsi obtenus avec ceux des extractions ne contenant

pas de bicarbonate.

4) Quant au mode d'extraction, nous avons, comme dans le cas de

Semen Foenugraeci, comparé les résultats obtenus par macération de

6 heures et par extraction au réfrigérant à reflux sur bain-marie pendantV2 heures.

Les extractions obtenues selon les indications ci-dessus ont été filtrées

puis évaporées au bain-marie. Les résidus ont été redissous dans de la

solution tampon isotonique de façon à obtenir des solutions à 0,5 % de

drogue pour les extractions sans bicarbonate et à 0,2 % de drogue pour

celles en présence de bicarbonate. Ces solutions filtrées ont ensuite été sou¬

mises à l'hémolyse. Les résultats obtenus ont été groupés dans le tableau 61.

Tableau 61 Index hémolytique des recherches préliminaires.

Mode (T^.s.'-ri nonCo CC 1 i ^O -ino

Concent-,01 lndcx

ilcooliqie en drogue L[1 bu-arbonnehtm0Iynquc

d •• idi im

Réfngéiam'

refku

su b i 1ii ie

7n0/ , 0/.% 0'\, 100070 u/o vol

0,ï< "0 0,25 °

0 5000

95°/» vol 0,2 °io 0,25 «o 1382

Macc*"u oi6Lua 70% vol. 0,2 % 0,25 °/o 2500

L'examen du tableau 61 nous montre que les meilleurs résultats sont

obtenus par extraction V2 heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie à

l'aide d'alcool à 70 % vol. contenant 0,25 % de bicarbonate. Le pH de

cette solution est de 8,2 alors que celui de la solution ne contenant pas de

bicarbonate est de 6,1.En conclusion, les résultats du tableau 61 nous permettent d'éliminer

comme moins bonnes, les méthodes utilisant la macération comme mode

d'extraction et l'alcool à 95 % vol. comme liquide d'extraction. De plus,nous voyons qu'il est donc nécessaire d'ajouter un agent alcalinisant pour

obtenir une meilleure extraction des substances hémolysantes.

b) Influence sur l'index hémolytique de auantités variables de bicarbonate

de sodium et du mode d'évaporation du liquide d'extraction

A l'appui des résultats du tableau 61, nous avons voulu voir ici l'in¬

fluence que pouvait avoir sur l'index hémolytique, l'adjonction de quanti¬tés variables de bicarbonate de sodium au liquide d'extraction. Nous avons

également tenu à contrôler si l'évaporatioi du liquide d'extraction au bain-

125

marie ou dans l'exsiccateur à vide conduisait à des résultats identiques,comme nous l'avons trouvé dans le cas de Semen Foenugraeci. Le mode

opératoire a été le suivant:

Nous avons préparé des extractions à 1 % de drogue, en chauffant

V2 heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie, avec de l'alcool à 70 %vol. contenant successivement 0,1, 0,25, 0,5 et 1 % de bicarbonate de

sodium et dont les pH respectifs ont été 7,95, 8,2, 8,4 et 8,65. Les solutions

filtrées ont été évaporées, une partie au bain-marie, l'autre dans l'exsicca¬

teur à vide. Les résidus ont ensuite été redissous dans de la solution tam¬

pon isotonique de façon à obtenir des solutions correspondant à 0,2 % de

drogue. Ces solutions filtrées ont ensuite été soumises à l'hémolyse. Les résul¬

tats obtenus sont indiqués dans le tableau 62.

Tableau 62: Influence sur l'index hémolytique de quantités variables de bicarbonatede sodium et du mode d'évaporation du liquide d'extraction.

Concentration

en alcool

Concentration Index hémolytique Index hémoly¬Mode d'extraction en bicarbonate

de sodium

en évaporantau bain-marie

tique en évapor.dans I'exsîc. à vide

0,10 °/o 2250 2250

Réfrigérant 0,25 o/o 5000 5000

à reflux 1h heure

sur bain-marie

70»/o vol.0,50 o/o 5000 5000

1,00 °/o 3750 3750

Le tableau 62 montre qu'une concentration de 0,25 à 0,5 % de bicarbo¬

nate donne les meilleurs résultats, alors que des quantités plus fortes ou

plus faibles donnent de moins bons résultats. On voit également que,

comme nous l'avons déjà constaté pour Semen Foenugraeci, l'évaporationdu liquide d'extraction au bain-marie ou dans l'exsiccateur à vide conduit

aux mêmes résultats.

L'index hémolytique de l'échantillon de Semen Cydoniae étudié est de

5000 env.

c) Influence de la présence de cholestérol sur le pouvoir hémolytiquedes extractions de Semen Cydoniae

Cette recherche a été faite dans le but de voir si nous nous trouvons

réellement en présence d'une saponine dans Semen Cydoniae.Nous avons soumis à l'action d'une solution à 1 % de cholestérol dans

l'acétone, selon la méthode indiquée page 118, toutes les extractions faites

sous b). Dans chaque cas, l'hémolyse a été bloquée, ce qui permettrait de

conclure à la présence d'une saponine dans Semen Cydoniae.

126

d) Mise au point de la méthode de dosage

Nous basant sur les résultats du tableau 62, nous proposons de procédercomme suit lors de la détermination de l'index hémolytique de Semen

Cydoniae.

1) Faire l'extraction de la drogue avec de l'alcool à 70 % vol. contenant

0,25 % de bicarbonate de sodium.

2) L'extraction doit être faite au réfrigérant à reflux sur bain-marie

bouillant pendant Vs heure.

3) Evaporer les extractions au bain-marie, méthode plus simple, plusrapide et donnant du reste les mêmes résultats que l'évaporation dans

l'exsiccateur à vide.

e) Influence sur le pouvoir hémolytique du dégraissage de la drogueà l'éther de pétrole

Les raisons qui nous ont poussé à faire cette recherche sont les mêmes

que celles indiquées page 123 concernant Semen Foenugraeci.Nous avons dégraissé la drogue à l'éther de pétrole jusqu'à ce que ce

dernier ne donne plus de résidu pondérable après évaporation. Ensuite nous

avons évaporé le reste d'éther de pétrole par séchage de la drogue à l'étuve

à 60—80 °. Puis nous avons fait une extraction à 1 % de drogue dans

l'alcool à 70 °/o vol. contenant 0,25 %> de bicarbonate de sodium, par chauf¬

fage Vs heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie. Le liquide d'extrac¬

tion filtré a été ensuite évaporé à sec au bain-marie et le résidu redissous

dans le même volume de solution tampon isotonique. Cette solution filtrée,soumise à l'hémolyse, nous a donné un index hémolytique d'environ 175.

Comme contrôle, nous avons fait une deuxième extraction à l'éther de

pétrole du même échantillon de drogue et procédé une seconde fois comme

ci-dessus. Ce nouveau traitement de la drogue n'a apporté aucun change¬ment dans la valeur de l'index hémolytique.Un essai fait en bloquant la saponine à l'aide de cholestérol a donne

un résultat négatif à l'hémolyse, ce qui indique que nous avons bien à

faire à une saponine.Conclusions: On voit par les résultats ci-dessus que, comme dans le

cas de Semen Foenugraeci, la plus grande partie du pouvoir hémolytiquede Semen Cydoniae est due à des substances extrayables par l'éther de

pétrole et que sur un index hémolytique total de 5000 env. la fraction

correspondant à la partie lipoinsoluble (saponine vraie?) n'est que de 175

env.

Cependant, vu le bloquage du pouvoir hémolytique total (fraction lipo-soluble + fraction lipoinsoluble) par le cholestérol dans les recherches

faites sous c), il resterait donc à contrôler la présence éventuelle d'une

saponine liposoluble dans Semen Cydoniae, ceci pour les mêmes raisons

qu'indiquées page 124, en ce qui concerne Semen Foenugraeci.

127

C) Pouvoir hémolytique des autres drogues à mucilages

Dans cette série de recherches nous avons contrôlé les autres droguesà mucilages étudiées dans ce travail, soit Agar-Agar, Carrageen, Traga-cantha, Tuber Salep, Semen Lini, Semen Psylli, Radix Althaeae, Folium

Althaeae et Folium Malvae, quant à leur pouvoir hémolytique.Les travaux de Roberg (,53> et de Kofler et Steidl (154> donnent pour les

drogues citées ci-dessus des résultats négatifs quant à la présence de sapo-

nine. Nos essais avec la gélatine au sang ont également conduit à des

résultats négatifs. Cependant nous avons tout de même procédé à un con¬

trôle du pouvoir hémolytique, ceci de la façon suivante:

Nous avons préparé des extractions à 1 °/o de drogue dans l'alcool à

70 % vol. en chauffant 1/t heure au réfrigérant à reflux sur bain-marie.

Après filtration et évaporation au bain-marie du liquide d'extraction, nous

avons redissous les résidus dans de la solution tampon isotonique au même

volume. Nous avons donc des solutions correspondant à 1 % de drogue.De chacune de ces solutions, nous avons traité 10 ce avec une solution à

1 % de cholestérol dans de l'acétone, selon la méthode indiquée page 118.

Les résultats du pouvoir hémolytique de toutes ces solutions, les unes

traitées et les autres non traitées avec le cholestérol, sont indiqués au

tableau 63.

Tableau 63 Pouvoir hémolytique de quelques drogues à mucilages

Pom oir hémolytique des

extractions de drogues

Pouvoir hémolytique des

extractions de droguestraitées par sol \ 1 %

de cholestérol

Nombre de c

de. liquide d extraction0,20 0,50 1,00 0,50 1,00

A^ar Agar

t irrageen

Folium Althaeae

folium Malvae

Radix Althaeae

Semen Lini

Semen Ps>lh

Tragacantha

Tuber Salep

+

+ f -r

- +

— — +

1

1

+

+

+

+

1

1

1

!

1

++1

1

1

1

1

128

Dans le tableau 63 nous voyons qu'Agar-Agar, Carrageen, Tragacantha,Tuber Salep et Semen Psylli ne contiennent aucune substance hémolysante.Quant à Semen Lini, Radix Althaeae, Folium Althaeae et Folium Malvae,elles contiennent des substances hémolysantes non bloquables par le cho¬

lestérol.

Les résultats ci-dessus n'excluent cependant pas la possibilité de la pré¬sence de saponines qui, comme la bétasaponine par exemple (161\ ne seraient

pas bloquées par le cholestérol ou, comme la solanine par exemple <56),n'auraient pas de pouvoir hémolytique.

D) Comparaison entre la tension superficielle des sols

et le pouvoir hémolytique

Nous avons fait cette comparaison pour voir s'il y avait une relation

entre la tension superficielle des sols et le pouvoir hémolytique.Si nous considérons les drogues qui au chapitre de la tension super¬

ficielle (page 87) n'ont montré aucune activité superficielle particulière, soit

Agar-Agar, Carrageen, Tuber Salep, Semen Psylli et Semen Lini (drogue en¬

tière), nous voyons que pour les quatre premières le pouvoir hémolytique a

également été négatif. Quant à Semen Lini, sous forme de poudre, la ten¬

sion superficielle d'une solution préparée à 1 % de drogue dans de l'eau

distillée a donné 125 gouttes avec la pipette de Duclaux, ce qui indiquedonc un abaissement de la tension superficielle; le pouvoir hémolytique de

cette drogue a du reste également été positif. Nous pouvons donc dire que

pour Semen Lini, le fait de pulvériser la drogue permet l'extraction de

substances abaissant la tension superficielle et douées d'action hémolytique.Pour Tragacantha, dont le pouvoir hémolytique est négatif, une solution

à 0,1 % de cette drogue dans l'eau distillée n'a également pas montré

d'activité superficielle particulière. En ce qui concerne Radix Althaeae,Folium Althaeae et Folium Malvae, drogues dont les sols ont montré un

certain abaissement de la tension superficielle, l'hémolyse a également été

positive. Pour les drogues dont la tension superficielle des sols a été le

plus fortement abaissée, soit Semen Foenugraeci et Semen Cydoniae, cette

dernière en milieu alcalin à partir de pH 8, les résultats de l'hémolyseont également été positifs, conduisant du reste à la présence certaine chez

Semen Foenugraeci et presque certaine chez Semen Cydoniae d'une sa-

ponine. Il est intéressant de remarquer ici que pour Semen Cydoniae, c'est

également dans le milieu alcalin (pH env. 8) que l'hémolyse a donné les

meilleurs résultats, ce qui indique que la saponine de cette drogue serait

une saponine acide.

Nous voyons donc par les résultats ci-dessus que toutes les drogues dont

les sols ont présenté un abaissement de la tension superficielle ont égale¬ment donné une hémolyse positive, ce qui permettrait au premier abord

129

de conclure à la présence de saponines dans ces drogues. Cependant, nos

travaux sur le pouvoir hémolytique ont montré qu'uniquement Semen

Foenugraeci et peut-être Semen Cydoniae contenaient une saponine «sensu

strictu», alors que pour les autres drogues il devait s'agir d'autres substan¬

ces hémolysantes. Il resterait pourtant à faire des recherches plus pousséesque les nôtres, spécialement en ce qui concerne la présence éventuelle de

saponines liposolubles, de saponines n'étant pas bloquées par le cholestérol

ou de saponines privées d'action hémolytique, dans les drogues que nous

avons étudiées.

130

IV. Résumé

Le travail qui précède consiste en l'étude du dosage pharmaceutique des

drogues à mucilages suivantes: Agar-Agar, Carrageen, Tragacantha, Tuber

Salep, Semen Lini, Semen Psylli, Semen Foenugraeci, Semen Cydoniae,Folium Malvae, Folium Althaeae et Radix Althaeae.

1) Etudes sur les mucilages

A) Méthodes de dosage

La fraction gel a été dosée par la détermination du facteur de gonfle¬ment et la fraction sol par la viscosité. Vu la grande parallélité de com¬

portement entre le gel et le sol, la méthode de dosage proposée pour la

Pharmacopée est basée uniquement sur la détermination du facteur de

gonflement; elle se fait pour toutes les drogues, sauf Semen Cydoniae et

Tragacantha, dans de l'eau distillée. Pour Semen Cydoniae et Tragacantha,la séparation nette d'un gel permettant la détermination d'un facteur de

gonflement se fait en utilisant une solution 0.1 Mol. de NaCl pour la

première drogue et un mélange de 4 P Spiritus + 6 P Aqua pour Traga¬cantha.

B ) Influences diverses sur le gonflement du gel et la viscosité du sol

a) Influence de la température d'extraction

Pour Agar-Agar, Semen Foenugraeci et Radix Althaeae, le gonflementet la viscosité augmentent avec l'accroissement de la température. Pour

Carrageen, il y a augmentation du gonflement et de la viscosité jusqu'à37—50°, puis diminution pour les températures plus hautes. Pour Semen

Psylli, qui présente le même comportement que Carrageen quant au gonfle¬ment, la viscosité augmente continuellement avec la température et pré¬sente aux hautes températures des irrégularités d'écoulement dues au passagede gel dans le sol. Pour Semen Lini et Tuber Salep, le gonflement diminue

alors que la viscosité augmente sous l'influence de la température; il se

peut qu'il y ait ici un phénomène analogue à celui de Semen Psylli. Pour

Folium Althaeae et Folium Malvae, le gonflement reste constant alors que

la viscosité diminue avec la température.

b) Influence du pH:

Pour Agar-Agar, Semen Psylli et Folium Althaeae, le gonflement et la

viscosité augmentent de la zone fortement acide (pH 2—4) à la zone faible¬

ment acide (pH 4—6), puis diminuent du côté très alcalin. Pour Semen

131

Gydoniae, Folium Malvae et Radix Althaeae, il y a augmentation conti¬

nuelle de la zone fortement acide à la zone très alcaline. Pour Tuber Salep,le gonflement et la viscosité sont les plus grands dans les zones fortement

acide et très alcaline et les plus faibles dans les zones faiblement acide à

neutre (pH 4—7). Pour Carrageen et Semen Lini, il y a diminution conti¬

nuelle en passant de la zone fortement acide à la zone très alcaline. Une

seule drogue, Semen Foenugraeci, a présenté une différence de comporte¬

ment entre le gel et le sol, en ce sens que le gonflement a augmenté régu¬lièrement en passant de la zone fortement acide à la zone très alcaline,

alors que la viscosité a présenté le même phénomène que pour Tuber

Salep.

c) Influence des ions

Les cations alcalins et alcalino-terreux suivent les séries de Hofmeisteret ont une action inhibitrice croissante sur le gonflement et la viscosité

suivant les séries:

Li — Na — K et Mg — Ca — Ba

L'action du cation NH4 s'est située pour toutes les drogues après le K,

sauf pour Carrageen où il se trouve entre le Na et le K.

Les variations de l'influence des anions SO4, Cl, Br, NO3 et I sur le

gonflement et la viscosité sont très faibles et identiques.Le gonflement et la viscosité ont été pour toutes les drogues, pour Semen

Foenugraeci uniquement la viscosité, inférieurs en présence de ions que

dans l'eau distillée; seul le gonflement de Semen Foenugraeci fait excep¬

tion, cette drogue gonflant jusqu'à deux fois plus en présence de ions que

dans l'eau.

d) Influence de l'alcool

L'alcool a eu pour l'ensemble des drogues une influence inhibitrice sur

le gonflement et la viscosité, ceci particulièrement aux grandes concen¬

trations alcooliques. Pour chaque drogue, il existe une concentration al¬

coolique pour laquelle le gonflement diminue subitement; de même les

mesures de la viscosité montrent qu'à partir de certaines concentrations

alcooliques, les drogues ne donnent rien à l'alcool, car la viscosité est la

même que celle des solutions alcooliques seules correspondantes.

C) Recherches particulières sur le sol

a) La tension superficielle

Les mucilages sont sans action sur la tension superficielle. Un abaisse¬

ment éventuel de la tension superficielle des sols provient d'autres substan¬

ces (saponines, etc.).

132

b) Le pH

Le pH des sols est de 5 à 6. Les sols sont doués d'une action tampon

plus ou moins marquée.

c) Précipitation par l'alcool

Il n'y a aucune proportionnalité entre la concentration alcoolique et la

quantité de mucilage précipité. La comparaison entre la quantité de muci¬

lage précipité et la viscosité des sols permet de confirmer la nature ma¬

cromoléculaire des mucilages.

D) Etudes en relation avec les propriétés thérapeutiques

a) Préparation des cataplasmes

Les résultats de l'influence de la température d'extraction, du pH, des

ions et de l'alcool sur le gonflement de Semen Foenugraeci, Folium Malvae

et Semen Lini (les trois drogues sous forme de poudre IVa), permettent de

conclure qu'en ce qui concerne la préparation des cataplasmes, la tempéra¬ture, même élevée, ne nuit pas au gonflement, alors que les ions, ceci sauf

pour Semen Foenugraeci, et l'alcool, le diminuent. Quant au pH, le meil¬

leur gonflement est obtenu dans les pH alcalins.

b) Propriétés Laxatives

Les propriétés laxatives dépendent principalement du pouvoir de réten¬

tion d'eau, lequel est en relation étroite avec le gonflement. Le gonflementest pour toutes les drogues, sauf Tuber Salep et Carrageen, plus granddans le suc intestinal artificiel que dans le suc gastrique artificiel. La

pepsine du suc gastrique et le glycocholate de Na (en remplacement de

bile) du suc intestinal sont sans influence marquante sur le gonflement,lequel n'est influencé que par le pH et les sels de ces sucs. Quant au pou¬

voir de rétention d'eau, il diminue dans l'ordre ci-dessous:

Tragacantha — Semen Psylli — Tuber Salep — Semen Cydoniae —Semen Foenugraeci — Radix Althaeae — Semen Lini — Agar — Carrageen.

2) Etudes sur les saponines et autres substances hémolysantes

Les travaux ont montré que la définition actuelle des saponines n'est

pas satisfaisante et qu'il serait nécessaire de revoir cette question.

133

A) Pouvoir hémolytique de Semen Foenugraeci

Nous avons pu confirmer l'existence d'une saponine dans cette drogue.Index hémolytique (bloquable par le cholestérol): env. 1000.

Index hémolytique (après extraction à l'éther de pétrole de la fraction

liposoluble) : env. 200.

Il y a très probablement une saponine liposoluble dans cette drogue.

B) Pouvoir hémolytique de Semen Cydoniae

Il y a très probablement une saponine acide dans cette drogue, vu

qu'il faut ajouter du bicarbonate de sodium pour obtenir un plus grandindex hémolytique.

Index hémolytique (bloquable par le cholestérol): env. 5000.

Index hémolytique (après extraction à l'éther de pétrole de la fraction

liposoluble): env. 175.

Il y a très probablement une saponine liposoluble dans cette drogue.

C) Pouvoir hémolytique des autres drogues

Semen Psylli, Tuber Salep, Tragacantha, Agar-Agar et Carrageen ne

contiennent aucune substance hemolysante. Quant à Radix Althaeae, Se¬

men Lini, Folium Malvae et Folium Althaeae, elles contiennent des substan¬

ces hémolysantes non bloquables par le cholestérol. Ceci n'exclut cepen¬dant pas la possibilité de la présence de saponines qui ne seraient pas

bloquées par le cholestérol ou de saponines n'ayant pas de pouvoir hémo¬

lytique.

134

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

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Greenberg: J. Amer, pharm. Ass. 37, 139. (1948.)Bu ri âge: J. Ass. off. agric. Chemists 19, 532. (1936.)Anonyme: Cyprus Agr. J. 29, 98. (1934.)Skyrme et Wallis: Quart. J. Pharm. Pharmacol. 9, 198. (1936.)Anonyme: J. Ass. off. agric. Chemists 19, 104. (1936); ref. Quart. J. Pharm.Pharmacol. 9, 708. (1936.)Neva et Fischer: J. Amer, pharm. Ass. 38, 34. (1949.)Weber: Dtsch. Apoth. Ztg. 52, 1619. (1937.)National Formulary. Eight Edition p. 400. (1946.)National Formulary. Ninth Edition p. 391- (1950.)

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(1934); 54, 699. (1934.)

133) Schmid: Pharmakognostische Untersuchungen von Rinden der Gênera

Tilia und Ulmus. Diss. ETH 1948.

137

134) Gutbier et Huber: Kolloid-Z. 30, 20. (1922.)

135) Nichols: J. Amer, pharm. Ass. 28, 98. (1939.)

136) Littérature spéciale accompagnant le viscosimètre de Hôppler.137) Schon et Fiirst: Dansk Tidsskr. Farm. 15, 34. (1941.)

138) de Jong et Gwan: Kolloid-Beih. 29, 436. (1929.)

139) Schemjakin: Chem. J. Ser. A. J. allg. Chem. (Russ.) 3, 13. (1933);réf. C. I, 676. (1934.)

140) Schemjakin et Dunin: Kolloid-Z. (Moscou) 45, 146; réf. C. II,

1194. (1928.)141) Janek et Jirgensons: Latvijas Farm. Zurnals 3, 9 pages séparées.

(1927); réf. C. I, 1375. (1928.)

142) Duel aux: Ann. Chim. et phys. 21, 378. (1870.)

143) Gans et Harkins: J. Amer. chem. soc. 52, 2287. (1930.)144) Bùchi: Pharm. Acta Helv. 11, 165. (1936.)145) Banerji: Proc. Nat. Acad. Sci. India 6, 317. (1936); réf. C. //, 1329-

(1937.)146) Krantz: J. Amer, pharm. Ass. 18, 471. (1929); 19, 1181. (1930.)147) Brenner: Ueber die Herstellung und Priifung der Pillen. Diss. ETH

1942.

148) Abbott et Allport: Quart. J. Pharm. Pharmacol. 16, 183. (1943.)149) Maney et Kuever: J. Amer, pharm. Ass. 30, 276. (1941.)150) Bauer: J. Amer, pharm. Ass. 36, 109; 119; 123. (1947.)151) Skyrme: Quart. J. Pharm. Pharmacol. 8, 609. (1935.)152) Compendium Roche. (1949.)153) Roberg: Arch. Pharm. 275, 84; 145; 328. (1937.)154) Kofler et Steidl: Arch. Pharm. 270, 398. (1932); 272, 300. (1934.)155) Kofler: Dans Klein, Handbuch der Pflanzenanalyse. Band III/2 p. 1095.

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156) Biichi, Hippenmeyer et Dolder: Pharm. Acta Helv. 25, 143.

(1950.)157) Wunschendorff: J. Pharm. Chim. 20, 183. (1919.)

158) Soliman et Mustafa: Nature, London 151, 195. (1943.)159) Marker et collaborateurs: J. Amer. chem. soc. 65, 1247. (1943);

69, 2242. (1947.)160) Scheidegger: Diss. Med. Fac. Univ. Bern. (1947.)

161) Rehorst: Ber.dtsch. chem. Ges. 62, 519. (1929.)

138

CURRICULUM VITAE

Raymond Aellig, de Frutigen (Berne), né le 17 décembre 1922 à St-Gall,

fils d'Oscar Aellig et de sa femme Rosa née Diilly. Après avoir habité

successivement à St-Gall, Aarau, Genève et Berne, je suis arrivé à Lau¬

sanne en 1930, ville dans laquelle j'ai fait mes études primaires et secon¬

daires (Collège Scientifique et Gymnase Scientifique) jusqu'à l'obtention

de la maturité en 1941. Puis je suis entré à l'Ecole de Pharmacie de

l'Université de Lausanne où j'ai fait après 3 semestres l'examen de sciences

naturelles, ceci après avoir passé à Fribourg l'examen complémentaire de

latin. J'ai fait les 3 semestres de stage dans deux pharmacies de Lausanne

où j'ai également passé l'examen d'assistant. Après avoir effectué l'année

d'assistance dans une pharmacie de Berne et après avoir poursuivi mes

études à l'Ecole de Pharmacie de l'Université de Lausanne, j'ai obtenu le

diplôme de pharmacien en 1947. Puis j'ai travaillé un an comme gérant

d'une pharmacie de l'Oberland bernois et en décembre 1948 j'ai commencé

ma thèse auprès de M. le Professeur Dr Flûck à l'Institut Pharmaceutique

de l'Ecole Polytechnique Fédérale à Zurich. De mars 1950 à février 1951,

j'ai été également assistant de la Commission Fédérale de la Pharmacopée.

Ce travail a été fait pendant 5 semestres et terminé en mars 1951.

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