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Un modèle pour étudier chez la Drosophile la toxicité induite par Aβ42
de la maladie d’Alzheimer
A. Finelli, A. Kelkar, HJ. Song, H. Yang, M. Konsolaki
Cambridge
Céline Pellentz
Marianne Simon
06/08, longévité et vieillissement
Molecular and cellular neuroscience, 2004
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
La maladie d’Alzheimer: une brève présentation
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
La maladie d’Alzheimer: une brève présentation
Stade modérétroubles de la mémoire (noms des proches, évènements récents), difficulté
d’expression et de compréhension des mots, désorientation spatiale et temporelle (chez lui, mois, saison…), hallucinations et/ou des délires
Stade tardiffaiblesses physiques, vulnérabilité à diverses infections (souvent cause de décès),
disparition de la mémoire à long terme, expression orale limitée à quelques mots (voire mutisme total), difficultés à se mouvoir, incontinence
Durée
Environ 10 ans
Stade symptomatique
Phase non symptomatiqueDurée
Environ 20-30 ans
Stade précocePerte de la mémorisation, troubles du langage ( périphrases ) et
de l’orientation spatiale et temporelle, angoisses (voire de dépression)
Maladie d’Alzheimer maladie neurodégénérative du système nerveux central 60 à 80% des démences chez les plus de 65ans, forme familiale dans 1% des cas
1906 Aloïs Alzheimer décrit des altérations anatomiques observées post-mortem sur une femme atteinte de démence, d’hallucinations et de trouble de l’orientation
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
La maladie d’Alzheimer: mécanisme moléculaire et traitements
Plaque amyloide
Dégénérescence neurofibrillaire
Thérapie génique avec le NGFsiRNA contre
-sécrétaseInhibiteurs de
ou -sécrétase -sheetbreakers
En recherche…
Limiter les facteursde risque
Inhibiteurs de canaux NMDA
Inhibiteurs de cholinestérase
Traitements
Vaccin anti-A
Chélateur du cuivre
Diagnostic précoce (IRM,TEP)
En essai clinique
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Les modèles de la maladie d’Alzheimer
Problème non résolu par ces modèles : rôles respectifs de Ab40 etAb42 dans la pathologie ?
•les singes âgés :
troubles cognitifs et de la mémoire, anomalies cellulaires (dépôt d'amylose, anomalie du cytosquelette des neurones) dans le cortex et l'hippocampe
•Souris transgéniques pour APP, PS1 ou TAU muté
plaque amyloïde, dégénérescence fibrillaire, activation des astrocytes.
principal modèle MAIS conséquences comportementales difficiles à caractériser, temps et coût
•C. Elegans : expression de A42 avec une séquence signal extracellulaire dans le muscle
paralysie, plaque amyloïde Intérêt : phénotype rapide, crible génétique possible
•Drosophile : possède APPL (mais pas la partie A), -sécrétase mais pas -sécrétase
APP humain : problème de développement
APP+-sécrétase : production de peptide A et neurotoxicité
Intérêts: peut regarder rapidement les phénotypes (longévité,dégénérescence de l’œil, locomotion, mémoire) + peut observer l’effet de produits létaux dans l’oeil
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
La création de souches exprimant le peptide Aβ
Embryons [yeux blancs] déchorionné
stade blastoderme syncitial
PA
X [yeux blancs] non transfectée
Mouche transgénique
Pour chaque individu aux yeux pigmentés (souche indépendante)
Détermination du chromosome où a eu lieu l’insertion (grâce aux chromosomes balanceurs)
Établissement de souche homozygote ou hétérozygote
Croisements de souche
Promoteur Site
d’expression
Transgène Marqueur Nom des
souches
GMR Œil
A40
Gène white
[yeux pigmentés]
Dose dépendant
L1
A42 K1,K3,K52,K53
Ø 1
UAS
(+elavGal4)neurones
A42 H29.3
C99 I8
GFPInjection du plasmide d’intérêt avec la transposase
[yeux blancs]
Transposition dans le noyau d’une
cellule germinale
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Possibilité d’avoir un phénotype observable aisément?
Expression dans l’œil
pGMR-42K3
homozygote
Rouge ponceauWB Anti-A
Témoin positif
Témoin négatif
Témoin négatif(Plasmide vide pGMR)
Augmentation de la dégénération parallèlement à l’accumulation de A
Mouches exprimant A42
pGMR-A42K1
homozygotepGMR-A42
K52 homozygote
K52
/K52
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Expression d’ Aβ42 dans le cerveau
50%
% de survie
jours
UAS-C99I8 hétérozygote + elavGal4C155
elavGal4C155
UAS-A42H29.3 hétérozygote
UAS-A42H29.3 hétérozygote + elavGal4C155
Longévité en présence d’A42 dans le cerveau
Longévité des témoins
L’expression de A42 dans le cerveau diminue la longévité des Drosophiles
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Des « phénotypes » semblables à la pathologie humaine
Aβ42 s’agrège à l’extérieur des cellules
extraits protéiques de tête de mouches GMR-Aβ42
K3 – Western Blot
ponceau
La majorité des peptides Aβ42 présents dans la
tête des Drosophiles est sous forme insoluble
Test Elisa de la présence d’Aβ dans le surnageant de cellules de Drosophiles
transfectées par UAS-Aβ40.
Le peptide Aβ40 - et donc sans doute Aβ42
(même séquence signal) - est sécrété par les cellules l’exprimant
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Des « phénotypes » semblables à la pathologie humaine
La sévérité du phénotype est fonction de la dose d’Aβ42 agrégé
immunomarquage du peptide Aβ42 sur des cryosections horizontales d’œil de Drosophile adultes (4-5 jours).
corrélation quantité de peptide / degré de désorganisation?
wt
Aβ42K10
témoin
Aβ42K3
homozyg
Aβ42K10
homozyg
L’intensité du phénotype croit avec la quantité de peptide accumulé
Bleu de toluidine
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Des « phénotypes » semblables à la pathologie humaineLa sévérité du phénotype augmente avec l’âge
Mouches GMR-Aβ42K3 hétérozygotes.
Comptage du nombre de mouches dans chaque catégorie phénotypique au cours de l’âge.
Shift wt/mild -> mild/moderate
Plus d’évolution après le 32ème jour
La sévérité du phénotype croit avec l’âge, jusqu’au
32ème jour.
Ponceau
Western Blot d’extraits protéiques de têtes de Drosophiles GMR-Aβ42
K3 à 0-2 ou 35 jours.
L’augmentation de la sévérité du phénotype avec l’âge doit être due à
une accumulation croissante d’Aβ
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Recherche de gènes modulateurs du phénotype sur ce modèle
Sélection d’un mutant surexprimant la néprisiline
2000 souches EP d’une banque publique (expression des
insertions EP dans les cellules où Aβ est exprimé grâce à eyGal4)
Souches GMR-Aβ42
23 souches ayant un effet modificateur et n’entrainant aucun
phénotype au niveau de l’œil en absence d’Aβ
Dont un suppresseur du phénotype le plus sévère
Nature de cette souche et étude plus précise de son effet sur le
phénotype d’Aβ42
Insert EP inséré en amont du Drosophila neprilysin 2 gene => upregulation de sa
transcription
L’insertion EP entraine une multiplication par 5-6 de l’activité
de nep2
Démarche du crible Nature de la souche sélectionnée
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Recherche de gènes modulateurs du phénotype sur ce modèle
Effet de la surexpression de nep2 sur l’accumulation du peptide Aβ42
Nep2 code une protéase
Western Blot d’extraits protéiques de têtes de Drosophiles GMR-Aβ42K3 hétérozygotes ou GMR-Aβ42K3
hétérozygotes ; EP(3)3549nep2
Ponceau
La surexpression de nep2 entraine une diminution de
l’accumulation de peptide Aβ42
Effet de la surrexpression de nep2 sur le phénotype durée de vie
Coexpression dans le SNC induite par Gal4 de
Aβ42H29.3 et de nep2
La surexpression de nep2 atténue le
phénotype « raccourcissement de la durée de vie »
50%
témoin
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Bilan: La Drosophile, un bon modèle…
Un modèle plutôt fidèle à la pathologie
humaine, au moins au niveau moléculaire.
Permettant une caractérisation
phénotypique aisée
Sur lequel on peut mettre en œuvre des
outils efficaces
D’où de possibles réponses aux questions
que l’on peut poser à un tel modèle
•Aβ sous forme d’oligomères insolubles et de plaques extracellulaires
Aβ42 semble être sécrété et être retrouvé sous forme insoluble
•Oligomères responsables de la neurotoxicité
Phénotype croissant avec la quantité d’Aβ accumulé
• Symptômes à évolution progressive
La sévérité du phénotype s’accroit avec l’âge.
Toxicité d’Aβ pour les photorecepteurs => phénotype très marqué dans l’œil
Toxicité pour les neurones du SNC mesurable par la diminution de la durée de vie
Crible de gènes modulateurs, ici par banque gain de fonction
Identification d’un gène connu en modèle Souris
•Relation entre agrégation d’Aβ et toxicité?
•Cible cellulaire de la toxicité d’Aβ?
•Réponse cellulaire à Aβ?
•Pourquoi la pathologie AD est elle âge-dépendante?
•Quel est le mécanisme de la toxicité médiée par tau? Link, 2005
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
… Mais avec ses limites
Un modèle qui ne pourra pas tout expliquer
•Maladie d’Alzheimer = maladie complexe, origines variées
Ne modélise que la cascade amyloïde (implication de tau)
Des différences au niveau moléculaire même qui
peuvent mettre en doute les conclusions
•Homologue Appl d’APP n’a pas de domaine Aβ-like.
•Pas d’activité β-sécrétase.
Présence des intervenants du mécanisme moléculaire chez l’homme?
•Aβ40 présent dans les plaques amyloïdes
Instable dans le modèle, même en présence de peptide Aβ42.
Bon modèle pour les premières études des mécanismes moléculaires (cribles impossibles chez un mammifère)
Mais tous les résultats sont à vérifier en modèle Mammifère = garder en mémoire que ce n’est qu’un modèle
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Analyse critique
Des méthodes expliquées un peu succinctement (Ponceau), comme la caractérisation des souches.
Des changements de souche étudiée rendant parfois l’interprétation un peu « hasardeuse »
Ex: étude de la sévérité des phénotypes en fonction de la quantité de peptide accumulé,
-Immunomarquage d’Aβ sur des coupes d’yeux homozygotes pour Aβ42K3 ou
Aβ42K10
-observation de l’organisation des ommatidies dans des souches Aβ42K3
hétérozygotes et homozygotes ou Aβ42K52 hétérozygotes.
Étude de la sécrétion du peptide Aβ40 au lieu du peptide Aβ42.
-> Même séquence signal mais comportement très différent
-> Aβ42 a une séquence signal clivée dans la mouche mais chez le C. elegans Aβ s’accumule DANS les cellules bien que sa séquence signal soit clivée (Link 1995)
Présentation du sujet et Problématique
Les expériences et résultats
Synthèse
Conclusion
Utilisations ultérieures du modèle
Perspectives
•Ce modèle a été utilisé pour des tests :
•De mémoire (olfaction)
•De locomotion
•De survie
L’accumulation de A40 ou A42 peut altérer la mémorisation
MAIS seule A42 est capable de faire des plaques amyloïdes, de provoquer la dégénérescence des neurones, de causer des problèmes locomoteurs et enfin une mort prématuré. (Liima and al. 2004)
Ce modèle de Drosophile peut servir de crible pour trouver des pistes thérapeutiques ciblant les plaques amyloïdes et leurs conséquences.
BONUS
Le modèle UAS-Gal4
hypothèse de la cascade amyloïde