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Un traitement minute pour guérir du paludisme ?

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Page 1: Un traitement minute pour guérir du paludisme ?

REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MAI 2011 - N°432 // 21

Le diagnostic étiologique des encéphalites reste trop souvent méconnu. Un diagnostic précoce est pourtant crucial en regard de la gravité potentielle de ces atteintes, et pourrait sauver le patient par la mise en place rapide d’une prise en charge thérapeutique adaptée.Une étude prospective, qui a inclus la tota-lité des patients ayant présenté des symp-tômes d’encéphalites aiguës pendant deux ans dans 24 hôpitaux britanniques, a visé à préciser l’étiologie et la présentation clinique de ces affections. L’étude a retenu 203 cas d’encéphalite, pour lesquels une batterie de tests microbiologiques, immunologiques et moléculaires a été pratiquée. Ces tests étaient réalisés de façon séquentielle, portant dans une première étape sur les principales causes infectieuses ou auto-immunes connues, éven-tuellement complétés en cas de négativité par la recherche de causes infectieuses plus rares.Les étiologies retrouvées variaient significati-vement selon l’âge des patients inclus, mais non selon le sexe. Les encéphalites étaient principalement infectieuses (42 %), avec par ordre décroissant : encéphalite herpétique (19 %), encéphalite tuberculeuse (5 %) ou liée au virus de la varicelle-zona (5 %) et au streptocoque (2 %). Dans 21 % des cas, l’origine était un désordre immunitaire. Le pronostic restait globalement sévère, avec une mortalité moyenne de 12 %, plus éle-vée dans cette série en cas d’encéphalite tuberculeuse, zostérienne ou auto-immune, ou si l’encéphalite survient sur un terrain immunodéprimé.En revanche, la mise en place précoce d’un traitement par acyclovir par voie intravei-neuse devrait considérablement améliorer le pronostic d’un quart de ces encéphalites, à savoir celles dues au Virus Herpes Simplex. Des progrès restent néanmoins à faire dans ce cadre de l’encéphalite herpétique, puisque si la mortalité est relativement limitée (11 %), seuls 39 % des sujets atteints récupèrent de la maladie sans séquelles neurologiques.Il faut enfin noter qu’en dépit des procé-dures étiologiques extensives utilisées dans l’étude publiée, 37 % des cas d’encépha-lites inclus restaient sans diagnostic, ces cas portant essentiellement sur les encéphalites de l’enfant.

Granerod J, Ambrose HE, Davies NW, et al. Lancet Infect Dis 2010;10(12):835-44.

Encéphalites : tableau étiologique précis établi en Grande Bretagne

Un traitement minute pour guérir du paludisme ?

Calculs rénaux calciques

Le paludisme demeure en 2011 un fléau responsable tous les ans d‘au moins 2 mil-lions de décès. Les traitements actuels sont notamment limités par leur tolérance et, pour certains d’entre eux, par leur coût et le risque d’apparition de chimiorésistance, notamment développée par le parasite responsable des formes les plus sévères : Plasmodium falciparum.Une nouvelle molécule pourrait détruire ce parasite en une seule prise, ce qui constituerait une avancée majeure dans la prise en charge thérapeutique des accès palustres, et peut-être également dans leur prévention. Cet antipaludéen, l’OZ439, est un dérivé peroxydique entièrement synthétique et de faible coût. Il présente des propriétés pharmacocinétiques et anti-malariques remarquables, associées à une bonne tolérance chez l’homme et chez l’animal.Ainsi, l’OZ439 détruit rapidement le parasite à tous les stades de son développement dans le sang, avec des concentrations inhi-bitrices 50 (CI 50) comparables à celles des dérivés synthétiques de l’artémisinine les

plus puissants. Il est parfaitement toléré à des doses allant jusqu’à 1 600 mg, et pourrait surtout être utilisable en une prise unique, de par sa longue demi-vie plasmatique. Dans un modèle de souris infecté par Plasmodium berguei, une dose unique de 20 mg/kg, administrée oralement, guérit l’animal. Cette modalité est particulièrement attractive dans les zones reculées difficilement accessibles à un suivi médical prolongé.L’OZ439 présente également des propriétés préventives supérieures à celles de la méflo-quine, qui est la molécule la plus utilisée à cet effet dans le monde. Ces propriétés, attestées chez l’animal et dans des essais de phase 1 chez l’homme, résultent d’une modi-fication synthétique du dérivé, stabilisant dans l’organisme le peroxyde responsable de la destruction du parasite. Les premiers essais de phase 2, notamment soutenus par la Fondation Bill Gates et le Wellcome Trust, ont débuté en Thaïlande.

Charman SA, Arbe-Barnes S, Bathurst IC, et al. Proc Natl Acad Sci USA 2011; Feb 7 [Epub ahead of print].

Le cas clinique relaté dans le New England Journal of Medicine concerne un homme de 43 ans qui se présente dans le service de néphrologie d’un hôpital de Chicago pour des calculs rénaux récidivants. Le premier épisode de calcul rénal remonte à 9 ans et depuis deux autres épisodes symptoma-tiques se sont manifestés.L’analyse du premier et du dernier calcul révèle un contenu en oxalate de calcium de 80 % et de phosphate de calcium de 20 %. L’analyse des urines des 24 heures révèle un taux de calcium de 408 mg (10,2 mmol), un taux d’oxalate de 33 mg (367 μmol), un pH urinaire de 5,6 pour un volume de 1,54 litre. Ce patient a donc été traité par 20 à 40 mmol de citrate de potassium chaque jour depuis le premier épisode de calcul urinaire.Aux États-Unis, la prévalence des calculs rénaux a beaucoup augmenté depuis ces trente dernières années. On estime qu’à l’âge de 70 ans 11 % des hommes et 5,6 % des femmes sont porteurs de calculs rénaux symptomatiques. Le risque parmi les sujets de race blanche est approximativement trois fois plus élevé que parmi ceux de race noire. Environ 80 % des calculs sont composés

d’oxalate de calcium avec des quantités variables de phosphate de calcium. Le dia-gnostic de calcul calcique nécessite une analyse du calcul.Après évacuation d’un calcul, le risque de récurrence est d’environ 40 % à cinq ans et de 75 % à vingt ans. Parmi les patients affectés de calculs calciques récidivants, de nouveaux calculs se sont formés chez 43 à 80 % de ces sujets dans les trois années suivantes. Les hospitalisations, la chirurgie et les congés maladie coûtent plus de 5 milliards de dollars chaque année aux États-Unis. En outre, la formation de calculs est associée à une augmentation du taux de pathologies rénales chroniques et d’hypertension artérielle.Bien que nombre de pathologies soient associées à des calculs rénaux d’origine calcique, la plupart de ceux-ci sont idio-pathiques. La majorité des patients ayant des calculs d’origine idiopathique ont au moins une anomalie métabolique identifiée par analyse des urines des 24 heures.

Worcester E, Coe FL. N Engl J Med 2010;363:954-63.