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Panneau 1 : Taureau Pie : Louvre, ©photo RMN-H. Lewandowski. Calculi : Louvre, ©photo RMN-Chuzeville. Tablette pictographique acte de propriété : Louvre, ©photo RMN-Jean et J. Schormans. Tablette économique apport de bovins : Louvre, ©photo RMN. Panneau 2 : Papyrus funéraire au nom d’Ousirour : Louvre, ©photo RMN- H. Lewandowski. Le scribe accroupi : Louvre, ©photo RMN- H. Lewandowski. PLM et JM (moulage du Musée Champollion de Figeac). Panneau 3 : Sceau de l’empereur Kang-Hi : musée des Arts asiatiques Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. L’acteur Ichikawa Ebizo : musée des Arts asiatiques Guimet (Paris), ©photo RMN-Arnaudet. Musée national des Beaux-Arts de Kaohsuing (Taïwan). Panneau 4 : Relief avec inscription trilingue de Protomacus : Louvre, ©photo RMN. Petite tête féminine : Louvre, ©photo RMN- Fr. Raux. Platon, J. de Gand et B. Pedro : Louvre, ©photo RMN-Arnaudet. Mosaïque romaine : Centre des arts et traditions populaires de Tunis, ©photo RMN-Arnaudet. Panneau 5 : Page de Coran : musée des Arts d’Afrique et d’Océanie (Paris), ©photo RMN-J. G. Berizzi. Grand albarello : musée national de la Céramique (Sèvres), ©photo RMN- C. Jean. Rouleau d’Esther : © musée d’art et d’histoire du Judaïsme (Paris), photo M. Goldman. PLM. Panneau 6 : Le scribe Nebmertouf et le singe Thot : Louvre, ©photo RMN-G. Blot. Verso Annonciation /recto Début des Heures de la Vierge, Ecole flamande (XV e siècle) : musée du Moyen Age de Cluny (Paris), ©photo RMN. Leçon d’écriture en 1900 : musée national de l’Education- I.N.R.P. (Rouen). Panneau 7 : Manufacture de papier en Auvergne, P. P. Sevin : Bibliothèque de l’Institut (Paris), ©photo RMN-G. Blot. Tablette d’écolier… : Louvre, ©photo RMN-Chuzeville. Portrait de femme écrivant, J. Doucet de Surini : Louvre, D.A.G., ©photo RMN-G. Blot. Rouleau protecteur : musée des Arts d’Afrique et d’Océanie (Paris), ©photo RMN-G. Vivien. PLM. Panneau 8 : Caractères d’imprimerie : musée des Arts asiatiques Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. Portrait de Gutenberg et presse, gravure et premier livre français imprimé : musée de l’Imprimerie (Lyon). PLM (rotative de Le Monde Imprimerie, Ivry-sur-Seine). Panneau 9 : Lettre S avec une miniature de la Nativité de la Vierge, Ecole italienne (XV e siècle) : Louvre, D.A.G., ©photo RMN-G. Blot. Livre d’Heures à l’usage de Metz : : musée du Moyen Age de Cluny (Paris), ©photo RMN-G. Blot. PLM. Panneau 10 : Main lisant du braille : photo B. Pellerin-Association Valentin Haüy pour le bien des aveugles et des malvoyants (5, r. Duroc, 75343 Paris Cedex 07-Tél. : 01 44 49 27 27). PLM. Panneau 11 : Portrait d’Emile Verhaeren, Th. Van Rysselberghe : musée d’Orsay, ©photo RMN-H. Lewandowski. Cybook : ©Cytale-D. Pijselman. PLM. Panneau 12 : ©G.P.L.I.-A. Djerrahian. PLM et PM. Crédits photographiques éditions SEP A Ville de SEVRAN Fédération Internationale des Professeurs de Français Quand l’écrit vint... Du scribe au traitement de texte Sépia : 6, av. du Gouverneur-Général-Binger 94100 Saint-Maur-des-Fossés Tél. : 01 43 97 22 14 Réalisation : Éditions Sépia Rédaction : Karine Elsener Conception graphique : Philippe Gérardin En marge de l’écriture CRDP DE L’ACADÉMIE DE CRÉTEIL

Ville de SEVRAN - mediatheque.var.fr · du 3e millénaire avant J.-C. Un calame Les Sumériens écrivaient sur des tablettes d’argile qu’ils laissaient sécher au soleil. Ils

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Panneau 1 :Taureau Pie : Louvre, ©photo RMN-H. Lewandowski. Calculi :Louvre, ©photo RMN-Chuzeville. Tablette pictographique acte

de propriété : Louvre, ©photo RMN-Jean et J. Schormans.Tablette économique apport de bovins : Louvre, ©photo RMN.

Panneau 2 :Papyrus funéraire au nom d’Ousirour : Louvre, ©photo RMN-

H. Lewandowski. Le scribe accroupi : Louvre, ©photo RMN-H. Lewandowski. PLM et JM (moulage

du Musée Champollion de Figeac).

Panneau 3 :Sceau de l’empereur Kang-Hi : musée des Arts asiatiques

Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. L’acteur Ichikawa Ebizo :musée des Arts asiatiques Guimet (Paris),

©photo RMN-Arnaudet.Musée national des Beaux-Arts de Kaohsuing (Taïwan).

Panneau 4 :Relief avec inscription trilingue de Protomacus : Louvre,

©photo RMN. Petite tête féminine : Louvre, ©photo RMN-Fr. Raux. Platon, J. de Gand et B. Pedro : Louvre, ©photo

RMN-Arnaudet. Mosaïque romaine : Centre des arts ettraditions populaires de Tunis, ©photo RMN-Arnaudet.

Panneau 5 :Page de Coran : musée des Arts d’Afrique et d’Océanie

(Paris), ©photo RMN-J. G. Berizzi. Grand albarello :musée national de la Céramique (Sèvres), ©photo RMN-

C. Jean. Rouleau d’Esther : © musée d’art et d’histoiredu Judaïsme (Paris), photo M. Goldman. PLM.

Panneau 6 :Le scribe Nebmertouf et le singe Thot : Louvre, ©photo

RMN-G. Blot. Verso Annonciation /recto Début desHeures de la Vierge, Ecole flamande (XVe siècle) : musée

du Moyen Age de Cluny (Paris), ©photo RMN. Leçond’écriture en 1900 : musée national de l’Education-

I.N.R.P. (Rouen).

Panneau 7 :Manufacture de papier en Auvergne, P. P. Sevin :

Bibliothèque de l’Institut (Paris), ©photo RMN-G. Blot.Tablette d’écolier… : Louvre, ©photo RMN-Chuzeville.

Portrait de femme écrivant, J. Doucet de Surini : Louvre,D.A.G., ©photo RMN-G. Blot. Rouleau protecteur :

musée des Arts d’Afrique et d’Océanie (Paris), ©photoRMN-G. Vivien. PLM.

Panneau 8 :Caractères d’imprimerie : musée des Arts asiatiques

Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. Portrait deGutenberg et presse, gravure et premier livre français

imprimé : musée de l’Imprimerie (Lyon). PLM (rotative deLe Monde Imprimerie, Ivry-sur-Seine).

Panneau 9 :Lettre S avec une miniature de la Nativité de la Vierge, Ecoleitalienne (XVe siècle) : Louvre, D.A.G., ©photo RMN-G. Blot.Livre d’Heures à l’usage de Metz : : musée du Moyen Age de

Cluny (Paris), ©photo RMN-G. Blot. PLM.

Panneau 10 :Main lisant du braille : photo B. Pellerin-Association Valentin

Haüy pour le bien des aveugles et des malvoyants (5, r. Duroc,75343 Paris Cedex 07-Tél. : 01 44 49 27 27). PLM.

Panneau 11 :Portrait d’Emile Verhaeren, Th. Van Rysselberghe :

musée d’Orsay, ©photo RMN-H. Lewandowski. Cybook : ©Cytale-D. Pijselman. PLM.

Panneau 12 :©G.P.L.I.-A. Djerrahian. PLM et PM.

Crédits photographiques

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SEP A

Ville de SEVRAN

Fédération Internationaledes Professeurs de Français

Quandl’écrit vint...

Du scribeau traitement

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Réalisation : Éditions Sépia Rédaction : Karine Elsener Conception graphique : Philippe Gérardin

Enmarge

de l’écriture

CRDPDE L’ACADÉMIEDE CRÉTEIL

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La premièreécriture connue

Des calculiaux coins

Les plus anciennes tracesécrites connues ont étéexécutées par les Sumériens,en Mésopotamie, il y a environ5 500 ans. Leur civilisation futl’une des plus grandes del’Antiquité. Très commerçants,ils mirent au point un systèmede dessins, ou pictogrammes,pour fixer les informationsqu’ils s’échangeaient.

Ils façonnèrent d’abord des jetonsde compte, pris dans une bouled’argile : les calculi. Puis ilsgravèrent directement desencoches sur la boule, plustard aplatie en tablette. Cesencoches évoluèrent ensuite enpictogrammes symboliques : unevache pour le mot « vache ». Enfin,réalisés par des empreintes en

forme de coins et de clous,les signes devinrent abstraits.

– 3300

Première écritureconnue

À SAVOIRD’où vient l’adjectif

« cunéiforme » ?En latin, « coins »

se dit cuneus. C’estpourquoi cette

écriture est dite« cunéiforme ».

Le nom deMésopotamie

signifie en grec« le pays entre

deux fleuves ».

Le rébusL’écriture cunéiforme se déchiffrait sur ce principe :

un pictogramme n’évoquait plus l’objet qu’ilreprésentait mais un autre objet au nom

phonétiquement voisin.

Un acte de propriété d’esclaves

sur une tablette du 4e millénaire

avant J.-C.

Un apport debovins au palaissur une tablettedu 3e millénaire

avant J.-C.

Un calameLes Sumériens écrivaient sur destablettes d’argile qu’ils laissaient

sécher au soleil. Ils traçaient leurssignes au moyen de tiges de

roseau taillées (calames) quiimprimaient des marques en

forme de clous et de coins.

Les signes ont évolué au fil du tempsLes pictogrammes se sont transformésen caractères cunéiformes vers -2800.

-3300

La vacheLe blé

-700

Des tablettesd’argile

Taureau Pie en bronze et argent, 2500 av. J.-C.

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Lessignes cunéiformes

de Sumer

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La pierre de RosetteEn 1822, Champollion déchiffra les hiéroglyphes grâce à

la pierre de Rosette, trouvée dans le delta du Nil. Un décretde Ptolémée V – souverain grec qui régna sur l’Égypte –,

de 196 av. J.-C., y était gravé en hiéroglyphes, endémotique (écriture égyptienne populaire) et en grec. Le Français interpréta les hiéroglyphes grâce au grec.

Le papyrusLe grand papyrus poussait dans les eauxdu Nil. Les tiges étaient découpées enfines lamelles et tissées entre elles puisbattues et lissées. Les hiéroglyphesétaient dessinés à l’aide d’une tige deroseau taillée et trempée dans une encrenoire à base de suie.

Les hiéroglyphes sont vivants etcolorés. Ils s’adaptent au décorpour l’embellir. Des cartouches

entourent le nom dessouverains.

– 3200

Apparition deshiéroglyphes

égyptiens

À SAVOIRDans quel sensdoit-on lire leshiéroglyphes ?

On le sait enrepérant les

dessins d’êtresanimés

(hommes ouanimaux) qui

regardenttoujours vers le

début de laligne.

L’écriture des dieuxLes Égyptiens pensaient que l’écriture leur venait du dieu Thot. Les hiéroglyphes possédaient doncune valeur magique et glorifiaient les dieux sur les murs des temples.Mais l’écriture servait aussi aux tâchesprofanes : comptabilité, rédactiondes lois et contrats, inventaires descrues du Nil, des récoltes, des impôts,des soldats, littérature…

Le principe des hiéroglyphesL’écriture hiéroglyphique comprenden réalité trois sortes de signescomplémentaires : certains dessins,faciles à deviner, représentent unechose ou un être (pictogrammes) ;d’autres expriment une action ou uneidée proches de ce qu’ils représentent(idéogrammes) ; d’autres encorereflètent des sons(phonogrammes).

Leshiéroglyphes

égyptiens

Le scribeaccroupi

La plupart des Égyptiens ne savaient ni lireni écrire ! Il fallait des années d’études

difficiles pour intégrer la caste puissantedes scribes, rédacteurs professionnels.

Les meilleures écoles formaient aussibien l’écrivain public que le futur haut

fonctionnaire.

Papyrus funéraire au nom d’Ousirour, période gréco-romaine

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– 2000Débuts de l’écriture

chinoise

À SAVOIRLes écritures

japonaise, coréenneet vietnamienne

sont des« descendantes »

de l’écriturechinoise. Les

peuples voisins de la Chine

adaptèrent, eneffet, certains

idéogrammeschinois pour noter

leurs languesrespectives.

Au XVIIe siècle, le vietnamien

abandonna les idéogrammes

pour l’alphabetlatin.

Une écriture âgée deplusieurs millénairesCas unique dans l’histoire, lessignes que les Chinois lisent etécrivent aujourd’hui sont à peuprès les mêmes que ceux qu’ilsutilisaient il y a trois mille ans,même s’ils ont été légèrementsimplifiés.

Les caractèresLes caractères chinois ne sont pasles lettres d’un alphabet mais desidéogrammes : chaque mot, ouidée, est représenté par un symbole,un caractère. En combinant diverscaractères, on fabrique des motsdifférents. Pour lire et écrire lechinois, il faut connaître environ2 000 caractères, mais il en existeplus de 40 000 en tout. Descaractères sont créés pour chaquenouvel objet ou nouvelle idéeentrant dans la langue chinoise.

Un sceau impérialchinois en céramique

Bâtonnets d’encreJadis, l’encre était fabriquée avec de

la suie de pin ou de la suie grasse.Aujourd’hui, elle est faite à l’aide de

pigments importés.

Calligraphie en « cursive rapide »

Les pinceaux sont faits de poilsd’animaux : sanglier, lièvre,

loup, chèvre, duvet de poulet...On les choisit selon le type

d’écriture et de papier. Il enexiste de tailles et de

longueurs différentes.

Estampejaponaise,

XVIIIe siècleComme les Chinois, les

Japonais pensent que laqualité du tracé est aussi

importante que ce que l’on veut dire.

Caractères chinoisanciens et modernes

A l’origine, les caractères ressemblaientplus ou moins à l’objet évoqué.

soleil

montagne

arbre

porte

Le chinois actuel se litde gauche à droite

mais le chinois savantou poétique se lit de

haut en bas et dedroite à gauche.

Calligraphie en« écriture des fonctionnaires »

La calligraphie ou l’émotion dans le tracé

Lesidéogrammes

chinois

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Une inventionphénicienneUn peu avant l’an 1000 av. J.-C.,

au bord de la Méditerranée,

vivaient les Phéniciens, grands

marchands et navigateurs. Pour

communiquer, ils inventèrent un

système d’écriture simple, de 22

signes. Au lieu de correspondre à

un mot ou à une syllabe, chaque

signe était une lettre qui

représentait un son. En

combinant les lettres, on pouvait

exprimer tous les sons d’une

langue. L’alphabet était né.

La naissance de notre alphabetLes relations commerciales

contribuèrent à diffuser cet

alphabet qui engendra les

alphabets hébreu, arabe,

indien... Les Grecs adaptèrent le

système phénicien à leur propre

langue en créant un alphabet de

24 lettres. Puis ils le transmirent

aux Romains, installés en Italie,

qui en tirèrent l’alphabet latin :

le nôtre.

– 1000Alphabet phénicien

– 800Alphabet grec

– 400Alphabet latin

À SAVOIRLe plus grand alphabet

du monde est l’alphabetkhmer, au Cambodge,

avec 74 lettres. Le pluscourt est le rotokas des

îles Salomon avec 11lettres. L’alphabet

français en compte 26.

L’alphabet phénicien

L’alphabet grecAu début, les Grecs écrivaient enchangeant de direction à chaqueligne. Puis ils écrivirent de gaucheà droite, ce qui était plus facile !

Une mosaïque romaine

Le philosophe grec Platon,tableau du XVe siècle

Femmephénicienne

en terre cuite, Ier millénaire

Relief avec inscription en latin, en grec et en phénicien

Lepremieralphabet

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IXe siècleApparition de

l’écriture cyrillique

À SAVOIRLes écritures indiennes

sont nombreuses car leslangues officielles le

sont aussi ! L’écriturebrahmi est à l’origine

du devanâgari (« dieude la ville »), qui

transcrit la languesacrée d’une grande

partie du pays, lesanscrit, ainsi que

l’hindi.

Ecritures disparues,écritures vivantesCertaines écritures, parfois

anciennes, sont toujours usitées :

hébraïque, arabe, cyrillique,

indiennes… D’autres ont disparu

avec les peuples qui les utilisaient :

le nahuatl aztèque, les glyphes

mayas, les runes vikings…

Ecritures mystérieusesDes chercheurs consacrent

toute leur vie au déchiffrement

d’écritures hermétiques :

linéaire A (crétois), étrusque,

inscriptions de l’île de Pâques,

disque de Phaïstos…

Ecritures récentesLa culture de l’Afrique noire passe

pour orale. En fait, il existe

plusieurs alphabets (vaï, mendé,

bamoun, bassa…), récents,

souvent inventés par une

personnalité, parfois inspirés de

systèmes graphiques anciens mais

empruntant à d’autres écritures,

pour la plupart transcrits en

lettres latines au XXe siècle,

et peu utilisés.

Le disque de PhaïstosDécouvert en 1908 en Crète, ce disque

d’argile est gravé de 45 signes en spiraleque, jusqu’à ce jour, on ne peut rapprocher

d’aucune autre écriture connue !

Glyphes mayasRetrouvés sur des stèles, et datés du IVe siècle av. J.-C.,ils transcrivaient, en Amérique centrale, une trentaine

de langues mayas. Seule une partie a été déchiffrée.

Rouleau d’Esther, XIXe siècleL’écriture hébraïque a peu changédepuis 2 000 ans. C’est une écriturecarrée, qui se lit de droite à gauche,et ne note que les consonnes.

Grand albarello de Syrie, XIVe siècleL’écriture arabe s’écrit de droite à gauche et ne note

que trois voyelles (a, i, u). La religion musulmaneinterdisant la représentation de tout être animé

(Dieu et le prophète inclus), les somptueusesarabesques et enluminures de la calligraphie

compensent cette absence.

Icône russeL’écriture cyrillique,

issue du grec, transcritles langues slaves,

celles de nombreuxpeuples de l’ancienneURSS et des Mongols.

Cet alphabet tient sonnom du saint Cyril qui

l’introduisit en Russie.

Page du Coran, Maghreb, XV e siècle

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Ecrituresd’hier et

d’aujourd’hui

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400Apparition

du codex commeforme de livre

À SAVOIRL’écriture a longtemps

revêtu un caractèresacré. C’était le cas

des hiéroglyphes.Certains textes sont

toujours considéréscomme sacrés.

Quand les Chrétiensparlent de l’Ecriture

ou des Ecritures, ils’agit de la Bible.

Dans le Coran,l’écriture est la

parole de Dieu,dictée au prophète

Mohamed. La Torah est

l’expression de laparole de Dieu dans

la religion juive.

L’écriture, un privilègeLe cunéiforme, les hiéroglyphes et

les caractères chinois transcrivent

des mots ou des syllabes. Pour les

comprendre, il fallait connaître des

centaines de signes et de

caractères. La lecture et l’écriture

étaient donc le privilège de savants,

souvent de prêtres. L’alphabet

permit de tout écrire avec une

trentaine de lettres. Le savoir

devint plus accessible.

Mais la transition fut lente.

Scribes et copistesDans l’Europe médiévale, seuls les

moines savaient écrire, surtout le

latin, langue des érudits et de

l’Église. En fait, ils recopiaient, d’où

leur nom de « moines copistes ».

Jusqu’au XIIe siècle, ce furent des

livres religieux. Puis des scribes

laïques apparurent et les textes

varièrent : traités de philosophie,

mathématiques, astronomie,

médecine, romans... Au XVe siècle,

l’imprimerie élimina la copie.

Un moine copisteLe scriptorium était chauffé —

seule pièce du monastère à l’être— afin que l’encre ne gèle pas !

Pour orner leurs manuscrits, lesmoines exécutaient des

enluminures : ils les décoraient depersonnages, de paysages ou

embellissaient certaines lettres, engénéral les premières d’une page

ou d’un paragraphe.

Les premiers livresSuccédant aux rouleaux, le codex est l’ancêtre du livre.

Il était fait de feuillets empilés les uns sur les autres puis reliés.

Un métier d’hommesLe scribe Nebmertouf et le singeThot, dieu égyptien de l’écriture.

Les études de scribe étaientexclusivement réservées aux

hommes.

« L’Annonciation/Début des Heures de la Vierge »

Un exemple de l’enrichissement que lesartistes apportaient aux récits religieux sur

cette enluminure flamande du XVe siècle.

Un volumen Un rotulus Un codex

Démonstration d’écriture à la plume en 1900

L’écriture,un savoir etun pouvoir

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Les outils del’écriture

105Invention du

papier en Chine

1795Apparition du

crayon à papier

1884Stylographe

de l’AméricainWaterman

À SAVOIR

Les Égyptiens et les Chinois

confectionnaient del’encre noire avec dela suie, de l’eau et dela gomme arabique.

Les Égyptiensutilisaient une encre

rouge à base deminéraux pilés et

d’eau pour les titreset noms de dieux. Lesencres modernes, de

toutes les couleurs,contiennent de

l’acrylique.

Les instrumentsavant le styloLe roseau des Égyptiens fut

remplacé, au temps des Grecs et

des Romains, par une tige de fer

ou d’ivoire : le style. La plume

d’oie apparut vers 500 av. J.-C. et

était encore utilisée aux XVIIe et

XVIIIe siècles. La plume d’acier se

généralisa au siècle suivant.

Les supportsavant le papierIls furent nombreux : argile,

métal, pierre, marbre, bois,

bambou, os, feuilles de palmier,

soie, cire... Le premier matériau

comparable au papier fut le

papyrus. Puis vint le parchemin,

qui permit l’utilisation de la

plume d’oie et la conception des

premiers livres. Le papier rendit

l’écriture et l’imprimerie plus

rapides, plus faciles et moins

chères. Il fut, jusqu’au XIXe siècle,

fabriqué à la main avec des

chiffons, puis à partir d’arbres

tels que l’épicéa et le pin.

Un matériel égyptienDe quoi écrire au temps despharaons : un papyrus, unetablette d’écolier, un couteau à papyrus, une palette de scribeet un godet à encre.

Miniature sur ivoire,XVIIIe siècle

L’écriture mécaniqueLa première machine à écrire datede 1808 mais le premier prototypemoderne fut fabriqué en 1874 parRemington aux Etats-Unis. Vinrent

ensuite la machine électrique(1920), la machine électronique(1964) et le traitement de texte.

Le parcheminC’était une peau tannée dechèvre, de mouton ou deveau sur laquelle on écrivaitau pinceau ou à la plumed’oie et que l’on pouvait plieret coudre. L’Occident ne futpas le seul à l’utiliser,comme le montre ce rouleauéthiopien du XIXe siècle.

Manufacture de papier en Auvergne, XVIIe siècle

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XVIe siècleMise au point de

notre ponctuationactuelle

À SAVOIRLes écritures qui

partagent l’alphabetlatin ont leurs

spécificités,d’accentuation et de

ponctuationnotamment : en

espagnol, parexemple, les « ! »

et « ? » sont placéstête en bas en

début de phrase et tête en haut

à la fin...

Le caractère « Tory »Le caractère « Tory », du nom du

Français qui le dessina au début duXVIe siècle, utilise les proportions

du corps humain.

La graphologieEtude de l’écriture, elle se fonde sur l’idée que notre façond’écrire reflète notre personnalité. Nombre d’entreprisesutilisent la graphologie avant de recruter quelqu’un. Ici,

l’écriture d’une personne droite et simple...

La tombe de La FontaineLa majuscule « quadratamonumentale », héritée du styleromain, est universellementutilisée pour les inscriptionsofficielles sur les monuments.

Le « gothique »Ce style est né à la fin duXIIe siècle. Ici, le « Livre

d’Heures à l’usage de Metz ».

Quelques polices de caractères et styleskuenstler trixie garamond futura freestyle

gras gras gras gras

italique italique

corps12 corps 12 corps 12 corps 12 corps 12

corps 10 corps 10 corps 10 corps 10 corps 10

corps 8 corps 8 corps 8 corps 8 corps 8

Lettrine S sur une miniature religieuse du XVe siècle

La calligraphieLe mot « calligraphie » signifie

« la belle écriture ». Il existe

différents styles de lettres : simples,

sophistiqués, austères, amusants,

ornementés... Si leur forme a, au

cours des siècles, beaucoup évolué,

l’écriture mécanique celle des

machines et ordinateurs l’a plus

ou moins figée.

La typographieDans l’édition, les familles de

lettres portent toutes un nom et

s’appellent des « polices de

caractères ». Les premières

imitaient l’écriture manuscrite.

Depuis, des centaines de formes

ont été imaginées et le sont encore

aujourd’hui, y compris par les

concepteurs de logiciels

informatiques.

L’évolutiondes lettres

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XVe siècleLes chiffres arabes

sont préférés auxchiffres romains

1824Invention de

l’alphabet braille

À SAVOIRPas facile de s’y

retrouver dans cettemultitude d’écritures

qui ne répondent pastoutes à la même

logique ! Pour savoircomment un mot

étranger doit êtreprononcé, les

linguistes ont crééun alphabetphonétique

international.

Le système denotation de la

musique est, luiaussi, international.

Le mot « chiffre »vient de l’arabe sifr,« vide », qui était lenom du zéro. Le mot

« zéro » vient del’italien zefiro.

Les chiffres romainsInspirés de lettres grecques,les chiffres romains sontencore utilisés aujourd’huipour des usages particuliers(en histoire, en bibliographie…).

Tags et graffitisVandalisme ou art de la rue ? Certaines

inscriptions, très sophistiquées,habillent agréablement des

environnements sinistres. D’autressouillent portes anciennes et façades en

pierre de taille…

La sténo,écriture à grande vitesseGrâce à un procédé d’écriture formé designes abréviatifs et conventionnels, on transcrit la parole aussi rapidementqu’elle est prononcée.

« Toute la sagesse n’est pascontenue dans les livres. »

Les chiffres dansquelques langues

I (1)V (5)

X (10)L (50)

C (100)M (1000)

L’alphabet brailleEncore utilisé aujourd’hui, le braille est tapé sur une

machine à écrire spéciale.

Un message pour initiés...

L’alphabet des aveuglesC’est le Fran ais Louis Braille,aveugle lui-même, qui inventacette écriture en relief que l’onsent avec les doigts. Elle est aussiapplicable aux chiffres, à lamusique et à la sténographie.

Les chiffresLes chiffres « arabes » sont enfait d’origine indienne et datentdu Ve ou VIe siècle ap. J.-C. Ils ontété introduits en Europe par lesArabes au Xe siècle.

Les murs parlentLes graffitis et les tags jouentavec les murs, les fenêtres, lesrideaux de fer de magasins… Le tag est une signature stylisée,répétée, qui marque un territoireet n’est compréhensible que parles initiés. Le graffiti, ou« graff », est un dessin. Interditspar la loi, ils peuvent exprimer lacolère, la révolte, des messagescodés entre bandes, ou bien unerecherche picturale.

D’autresformes

d’écritures

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Sépia

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Fin des années60

Développement d’Internetpar l’armée américaine

1995Accès du grand public

à Internet

À SAVOIRPlus besoin de taper son

texte sur un clavier :l’ordinateur peut

reconnaître la voix ! Il vientaussi en aide à certains

handicapés qui peuvent lui« dicter » un texte grâce à

leur seul regard !

Quelques termesen Net-écriture :

ASV (âge, sexe, ville) : pour décliner son identité.

A+ ou @+ : à plus tard.AFK (away from keyboard) :

loin du clavier ouen cas d’absence.

BRB (be right back) :à tout de suite.

KOA ou KOI : quoi ?4U (for you) : pour toi.

Le langage informatiqueLe langage informatique est

d’abord celui de la

programmation. C’est aussi

celui qu’utilisent les « surfeurs »

d’Internet et les adeptes du

courrier électronique (e-mail en

anglais abrégé) : une langue

natale ou l’anglais, dans un style

à la fois télégraphique,

mathématique et très... parlé !

L’orthographe, déjà malmenée,

serait-elle perdue ?

Internet et l’écritGrâce à Internet, toute personne

équipée d’un ordinateur

connecté peut consulter articles

de journaux, livres et archives du

monde entier. L’interactivité

permet même de changer le

cours d’un roman ! Si pas plus

que l’imprimerie, l’informatique

ne condamne l’écriture

manuelle, elle l’influencera

certainement.

Le livre électroniqueL’e-book (ici, le Cybook de Cytale) est un outil

de lecture. Connecté à une librairie en ligne sursimple prise téléphonique, sans ordinateur,

il permet de télécharger un ou plusieursouvrages en quelques minutes et peut stocker

jusqu’à 15 000 pages.

Le CD-ROMLe disque compact à mémoire morte

(compact disc read only memory) est né en1985. Non réinscriptible, il peut stocker du

texte, des images et du son. Il estparticulièrement adapté à la conservation

des données et concurrence les microfilms.

Les écrivains face à l’ordinateurCertains préfèrent encore les ratures manuelles.D’autres apprécient les facilités du traitement detexte et vont jusqu’à mettre en ligne leur dernier

roman avant même sa publication. De quoiinquiéter les éditeurs…

Ce petit signe, qui sert aujourd’hui àlibeller les adresses Internet, est une

abréviation latine, déjà connue auXVIIe siècle. Elle correspond à lapréposition ad (« à ») qui indique ladirection. Son vrai nom, « a rond

bas », vient de l’imprimerie, « bas »signifiant bas-de-casse ou minuscule.

@

A l’heuredu cybertexte

Le poète Emile Verhaeren, par Van Rysselberghe (1915)

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Des hommessans écriture

2000On compte 876

millions d’illettrés,âgés de plus de 15 ans,

dans le monde.

(Source : Annuaire statistiquede l’Unesco 1999)

À SAVOIRQu’appelle-t-on

« écriture » ?Les Incas utilisaient

des cordelettes ànœuds, les

« quipu », pourreprésenter des

chiffres, et peut-êtredes consonnes. Les

Akan du Ghanaexpriment un

proverbe par un seulsymbole graphique.

Ces systèmes sont-ilsdes écritures ?

Les spécialistesdivergent…

Des peuples à tradition oraleCertains vécurent tels les Incas

du Pérou ou vivent encore tels

les Boschimans d’Afrique sans

écriture. On compte aujourd’hui

3 000 langues dans le monde pour

une centaine d’écritures

seulement. Sans écriture ne signifie

pas sans culture : c’est par la

parole que les contes et légendes

traversent les siècles. Même en

Occident, les secrets de métiers et

de fourneaux ne sont pas tous

dans les livres !

L’analphabétisme et l’illettrismeD’autres hommes ne savent pas

écrire dans une société où

l’écriture est omniprésente.

Tel est le cas de nombreuses

personnes dans les pays pauvres…

mais aussi dans un pays comme le

nôtre, où savoir lire et écrire va, en

apparence, de soi.

Toute la ville se « lit »Affichages publicitaires comme icià New York, ardoises de marchés,

étiquettes de magasins, « unes »de journaux... Difficile de se sentir

à l’aise quand tous ces signesrestent mystérieux !

Des pictogrammescompréhensibles par tous

Près de nous, dans des pays modernes, des millions depersonnes sont encore illettrées (incapables de

maîtriser la lecture d’un texte simple), voireanalphabètes (qui ne savent ni lire ni écrire).

Cultures oralesMême si certains d’entre euxont élaboré des systèmesgraphiques ou des alphabets,les peuples d’Afrique ontprivilégié d’autres modesd’expression, tels que ladanse par exemple.

Un coursd’alphabétisation pour adultesAu sein de sociétés fondées surl’écriture, ne savoir ni lire ni écrirecomplique péniblement la viequotidienne. Mais qu’il s’agisse de sapropre langue ou de celle d’un paysd’accueil, il n’est jamais trop tardpour apprendre !

Information santé en Inde