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Panneau 1 :Taureau Pie : Louvre, ©photo RMN-H. Lewandowski. Calculi :Louvre, ©photo RMN-Chuzeville. Tablette pictographique acte
de propriété : Louvre, ©photo RMN-Jean et J. Schormans.Tablette économique apport de bovins : Louvre, ©photo RMN.
Panneau 2 :Papyrus funéraire au nom d’Ousirour : Louvre, ©photo RMN-
H. Lewandowski. Le scribe accroupi : Louvre, ©photo RMN-H. Lewandowski. PLM et JM (moulage
du Musée Champollion de Figeac).
Panneau 3 :Sceau de l’empereur Kang-Hi : musée des Arts asiatiques
Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. L’acteur Ichikawa Ebizo :musée des Arts asiatiques Guimet (Paris),
©photo RMN-Arnaudet.Musée national des Beaux-Arts de Kaohsuing (Taïwan).
Panneau 4 :Relief avec inscription trilingue de Protomacus : Louvre,
©photo RMN. Petite tête féminine : Louvre, ©photo RMN-Fr. Raux. Platon, J. de Gand et B. Pedro : Louvre, ©photo
RMN-Arnaudet. Mosaïque romaine : Centre des arts ettraditions populaires de Tunis, ©photo RMN-Arnaudet.
Panneau 5 :Page de Coran : musée des Arts d’Afrique et d’Océanie
(Paris), ©photo RMN-J. G. Berizzi. Grand albarello :musée national de la Céramique (Sèvres), ©photo RMN-
C. Jean. Rouleau d’Esther : © musée d’art et d’histoiredu Judaïsme (Paris), photo M. Goldman. PLM.
Panneau 6 :Le scribe Nebmertouf et le singe Thot : Louvre, ©photo
RMN-G. Blot. Verso Annonciation /recto Début desHeures de la Vierge, Ecole flamande (XVe siècle) : musée
du Moyen Age de Cluny (Paris), ©photo RMN. Leçond’écriture en 1900 : musée national de l’Education-
I.N.R.P. (Rouen).
Panneau 7 :Manufacture de papier en Auvergne, P. P. Sevin :
Bibliothèque de l’Institut (Paris), ©photo RMN-G. Blot.Tablette d’écolier… : Louvre, ©photo RMN-Chuzeville.
Portrait de femme écrivant, J. Doucet de Surini : Louvre,D.A.G., ©photo RMN-G. Blot. Rouleau protecteur :
musée des Arts d’Afrique et d’Océanie (Paris), ©photoRMN-G. Vivien. PLM.
Panneau 8 :Caractères d’imprimerie : musée des Arts asiatiques
Guimet (Paris), ©photo RMN-Ravaux. Portrait deGutenberg et presse, gravure et premier livre français
imprimé : musée de l’Imprimerie (Lyon). PLM (rotative deLe Monde Imprimerie, Ivry-sur-Seine).
Panneau 9 :Lettre S avec une miniature de la Nativité de la Vierge, Ecoleitalienne (XVe siècle) : Louvre, D.A.G., ©photo RMN-G. Blot.Livre d’Heures à l’usage de Metz : : musée du Moyen Age de
Cluny (Paris), ©photo RMN-G. Blot. PLM.
Panneau 10 :Main lisant du braille : photo B. Pellerin-Association Valentin
Haüy pour le bien des aveugles et des malvoyants (5, r. Duroc,75343 Paris Cedex 07-Tél. : 01 44 49 27 27). PLM.
Panneau 11 :Portrait d’Emile Verhaeren, Th. Van Rysselberghe :
musée d’Orsay, ©photo RMN-H. Lewandowski. Cybook : ©Cytale-D. Pijselman. PLM.
Panneau 12 :©G.P.L.I.-A. Djerrahian. PLM et PM.
Crédits photographiques
édit
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s
SEP A
Ville de SEVRAN
Fédération Internationaledes Professeurs de Français
Quandl’écrit vint...
Du scribeau traitement
de texte
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Réalisation : Éditions Sépia Rédaction : Karine Elsener Conception graphique : Philippe Gérardin
Enmarge
de l’écriture
CRDPDE L’ACADÉMIEDE CRÉTEIL
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La premièreécriture connue
Des calculiaux coins
Les plus anciennes tracesécrites connues ont étéexécutées par les Sumériens,en Mésopotamie, il y a environ5 500 ans. Leur civilisation futl’une des plus grandes del’Antiquité. Très commerçants,ils mirent au point un systèmede dessins, ou pictogrammes,pour fixer les informationsqu’ils s’échangeaient.
Ils façonnèrent d’abord des jetonsde compte, pris dans une bouled’argile : les calculi. Puis ilsgravèrent directement desencoches sur la boule, plustard aplatie en tablette. Cesencoches évoluèrent ensuite enpictogrammes symboliques : unevache pour le mot « vache ». Enfin,réalisés par des empreintes en
forme de coins et de clous,les signes devinrent abstraits.
– 3300
Première écritureconnue
À SAVOIRD’où vient l’adjectif
« cunéiforme » ?En latin, « coins »
se dit cuneus. C’estpourquoi cette
écriture est dite« cunéiforme ».
Le nom deMésopotamie
signifie en grec« le pays entre
deux fleuves ».
Le rébusL’écriture cunéiforme se déchiffrait sur ce principe :
un pictogramme n’évoquait plus l’objet qu’ilreprésentait mais un autre objet au nom
phonétiquement voisin.
Un acte de propriété d’esclaves
sur une tablette du 4e millénaire
avant J.-C.
Un apport debovins au palaissur une tablettedu 3e millénaire
avant J.-C.
Un calameLes Sumériens écrivaient sur destablettes d’argile qu’ils laissaient
sécher au soleil. Ils traçaient leurssignes au moyen de tiges de
roseau taillées (calames) quiimprimaient des marques en
forme de clous et de coins.
Les signes ont évolué au fil du tempsLes pictogrammes se sont transformésen caractères cunéiformes vers -2800.
-3300
La vacheLe blé
-700
Des tablettesd’argile
Taureau Pie en bronze et argent, 2500 av. J.-C.
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Lessignes cunéiformes
de Sumer
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La pierre de RosetteEn 1822, Champollion déchiffra les hiéroglyphes grâce à
la pierre de Rosette, trouvée dans le delta du Nil. Un décretde Ptolémée V – souverain grec qui régna sur l’Égypte –,
de 196 av. J.-C., y était gravé en hiéroglyphes, endémotique (écriture égyptienne populaire) et en grec. Le Français interpréta les hiéroglyphes grâce au grec.
Le papyrusLe grand papyrus poussait dans les eauxdu Nil. Les tiges étaient découpées enfines lamelles et tissées entre elles puisbattues et lissées. Les hiéroglyphesétaient dessinés à l’aide d’une tige deroseau taillée et trempée dans une encrenoire à base de suie.
Les hiéroglyphes sont vivants etcolorés. Ils s’adaptent au décorpour l’embellir. Des cartouches
entourent le nom dessouverains.
– 3200
Apparition deshiéroglyphes
égyptiens
À SAVOIRDans quel sensdoit-on lire leshiéroglyphes ?
On le sait enrepérant les
dessins d’êtresanimés
(hommes ouanimaux) qui
regardenttoujours vers le
début de laligne.
L’écriture des dieuxLes Égyptiens pensaient que l’écriture leur venait du dieu Thot. Les hiéroglyphes possédaient doncune valeur magique et glorifiaient les dieux sur les murs des temples.Mais l’écriture servait aussi aux tâchesprofanes : comptabilité, rédactiondes lois et contrats, inventaires descrues du Nil, des récoltes, des impôts,des soldats, littérature…
Le principe des hiéroglyphesL’écriture hiéroglyphique comprenden réalité trois sortes de signescomplémentaires : certains dessins,faciles à deviner, représentent unechose ou un être (pictogrammes) ;d’autres expriment une action ou uneidée proches de ce qu’ils représentent(idéogrammes) ; d’autres encorereflètent des sons(phonogrammes).
Leshiéroglyphes
égyptiens
Le scribeaccroupi
La plupart des Égyptiens ne savaient ni lireni écrire ! Il fallait des années d’études
difficiles pour intégrer la caste puissantedes scribes, rédacteurs professionnels.
Les meilleures écoles formaient aussibien l’écrivain public que le futur haut
fonctionnaire.
Papyrus funéraire au nom d’Ousirour, période gréco-romaine
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– 2000Débuts de l’écriture
chinoise
À SAVOIRLes écritures
japonaise, coréenneet vietnamienne
sont des« descendantes »
de l’écriturechinoise. Les
peuples voisins de la Chine
adaptèrent, eneffet, certains
idéogrammeschinois pour noter
leurs languesrespectives.
Au XVIIe siècle, le vietnamien
abandonna les idéogrammes
pour l’alphabetlatin.
Une écriture âgée deplusieurs millénairesCas unique dans l’histoire, lessignes que les Chinois lisent etécrivent aujourd’hui sont à peuprès les mêmes que ceux qu’ilsutilisaient il y a trois mille ans,même s’ils ont été légèrementsimplifiés.
Les caractèresLes caractères chinois ne sont pasles lettres d’un alphabet mais desidéogrammes : chaque mot, ouidée, est représenté par un symbole,un caractère. En combinant diverscaractères, on fabrique des motsdifférents. Pour lire et écrire lechinois, il faut connaître environ2 000 caractères, mais il en existeplus de 40 000 en tout. Descaractères sont créés pour chaquenouvel objet ou nouvelle idéeentrant dans la langue chinoise.
Un sceau impérialchinois en céramique
Bâtonnets d’encreJadis, l’encre était fabriquée avec de
la suie de pin ou de la suie grasse.Aujourd’hui, elle est faite à l’aide de
pigments importés.
Calligraphie en « cursive rapide »
Les pinceaux sont faits de poilsd’animaux : sanglier, lièvre,
loup, chèvre, duvet de poulet...On les choisit selon le type
d’écriture et de papier. Il enexiste de tailles et de
longueurs différentes.
Estampejaponaise,
XVIIIe siècleComme les Chinois, les
Japonais pensent que laqualité du tracé est aussi
importante que ce que l’on veut dire.
Caractères chinoisanciens et modernes
A l’origine, les caractères ressemblaientplus ou moins à l’objet évoqué.
soleil
montagne
arbre
porte
Le chinois actuel se litde gauche à droite
mais le chinois savantou poétique se lit de
haut en bas et dedroite à gauche.
Calligraphie en« écriture des fonctionnaires »
La calligraphie ou l’émotion dans le tracé
Lesidéogrammes
chinois
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Une inventionphénicienneUn peu avant l’an 1000 av. J.-C.,
au bord de la Méditerranée,
vivaient les Phéniciens, grands
marchands et navigateurs. Pour
communiquer, ils inventèrent un
système d’écriture simple, de 22
signes. Au lieu de correspondre à
un mot ou à une syllabe, chaque
signe était une lettre qui
représentait un son. En
combinant les lettres, on pouvait
exprimer tous les sons d’une
langue. L’alphabet était né.
La naissance de notre alphabetLes relations commerciales
contribuèrent à diffuser cet
alphabet qui engendra les
alphabets hébreu, arabe,
indien... Les Grecs adaptèrent le
système phénicien à leur propre
langue en créant un alphabet de
24 lettres. Puis ils le transmirent
aux Romains, installés en Italie,
qui en tirèrent l’alphabet latin :
le nôtre.
– 1000Alphabet phénicien
– 800Alphabet grec
– 400Alphabet latin
À SAVOIRLe plus grand alphabet
du monde est l’alphabetkhmer, au Cambodge,
avec 74 lettres. Le pluscourt est le rotokas des
îles Salomon avec 11lettres. L’alphabet
français en compte 26.
L’alphabet phénicien
L’alphabet grecAu début, les Grecs écrivaient enchangeant de direction à chaqueligne. Puis ils écrivirent de gaucheà droite, ce qui était plus facile !
Une mosaïque romaine
Le philosophe grec Platon,tableau du XVe siècle
Femmephénicienne
en terre cuite, Ier millénaire
Relief avec inscription en latin, en grec et en phénicien
Lepremieralphabet
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IXe siècleApparition de
l’écriture cyrillique
À SAVOIRLes écritures indiennes
sont nombreuses car leslangues officielles le
sont aussi ! L’écriturebrahmi est à l’origine
du devanâgari (« dieude la ville »), qui
transcrit la languesacrée d’une grande
partie du pays, lesanscrit, ainsi que
l’hindi.
Ecritures disparues,écritures vivantesCertaines écritures, parfois
anciennes, sont toujours usitées :
hébraïque, arabe, cyrillique,
indiennes… D’autres ont disparu
avec les peuples qui les utilisaient :
le nahuatl aztèque, les glyphes
mayas, les runes vikings…
Ecritures mystérieusesDes chercheurs consacrent
toute leur vie au déchiffrement
d’écritures hermétiques :
linéaire A (crétois), étrusque,
inscriptions de l’île de Pâques,
disque de Phaïstos…
Ecritures récentesLa culture de l’Afrique noire passe
pour orale. En fait, il existe
plusieurs alphabets (vaï, mendé,
bamoun, bassa…), récents,
souvent inventés par une
personnalité, parfois inspirés de
systèmes graphiques anciens mais
empruntant à d’autres écritures,
pour la plupart transcrits en
lettres latines au XXe siècle,
et peu utilisés.
Le disque de PhaïstosDécouvert en 1908 en Crète, ce disque
d’argile est gravé de 45 signes en spiraleque, jusqu’à ce jour, on ne peut rapprocher
d’aucune autre écriture connue !
Glyphes mayasRetrouvés sur des stèles, et datés du IVe siècle av. J.-C.,ils transcrivaient, en Amérique centrale, une trentaine
de langues mayas. Seule une partie a été déchiffrée.
Rouleau d’Esther, XIXe siècleL’écriture hébraïque a peu changédepuis 2 000 ans. C’est une écriturecarrée, qui se lit de droite à gauche,et ne note que les consonnes.
Grand albarello de Syrie, XIVe siècleL’écriture arabe s’écrit de droite à gauche et ne note
que trois voyelles (a, i, u). La religion musulmaneinterdisant la représentation de tout être animé
(Dieu et le prophète inclus), les somptueusesarabesques et enluminures de la calligraphie
compensent cette absence.
Icône russeL’écriture cyrillique,
issue du grec, transcritles langues slaves,
celles de nombreuxpeuples de l’ancienneURSS et des Mongols.
Cet alphabet tient sonnom du saint Cyril qui
l’introduisit en Russie.
Page du Coran, Maghreb, XV e siècle
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Ecrituresd’hier et
d’aujourd’hui
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400Apparition
du codex commeforme de livre
À SAVOIRL’écriture a longtemps
revêtu un caractèresacré. C’était le cas
des hiéroglyphes.Certains textes sont
toujours considéréscomme sacrés.
Quand les Chrétiensparlent de l’Ecriture
ou des Ecritures, ils’agit de la Bible.
Dans le Coran,l’écriture est la
parole de Dieu,dictée au prophète
Mohamed. La Torah est
l’expression de laparole de Dieu dans
la religion juive.
L’écriture, un privilègeLe cunéiforme, les hiéroglyphes et
les caractères chinois transcrivent
des mots ou des syllabes. Pour les
comprendre, il fallait connaître des
centaines de signes et de
caractères. La lecture et l’écriture
étaient donc le privilège de savants,
souvent de prêtres. L’alphabet
permit de tout écrire avec une
trentaine de lettres. Le savoir
devint plus accessible.
Mais la transition fut lente.
Scribes et copistesDans l’Europe médiévale, seuls les
moines savaient écrire, surtout le
latin, langue des érudits et de
l’Église. En fait, ils recopiaient, d’où
leur nom de « moines copistes ».
Jusqu’au XIIe siècle, ce furent des
livres religieux. Puis des scribes
laïques apparurent et les textes
varièrent : traités de philosophie,
mathématiques, astronomie,
médecine, romans... Au XVe siècle,
l’imprimerie élimina la copie.
Un moine copisteLe scriptorium était chauffé —
seule pièce du monastère à l’être— afin que l’encre ne gèle pas !
Pour orner leurs manuscrits, lesmoines exécutaient des
enluminures : ils les décoraient depersonnages, de paysages ou
embellissaient certaines lettres, engénéral les premières d’une page
ou d’un paragraphe.
Les premiers livresSuccédant aux rouleaux, le codex est l’ancêtre du livre.
Il était fait de feuillets empilés les uns sur les autres puis reliés.
Un métier d’hommesLe scribe Nebmertouf et le singeThot, dieu égyptien de l’écriture.
Les études de scribe étaientexclusivement réservées aux
hommes.
« L’Annonciation/Début des Heures de la Vierge »
Un exemple de l’enrichissement que lesartistes apportaient aux récits religieux sur
cette enluminure flamande du XVe siècle.
Un volumen Un rotulus Un codex
Démonstration d’écriture à la plume en 1900
L’écriture,un savoir etun pouvoir
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Les outils del’écriture
105Invention du
papier en Chine
1795Apparition du
crayon à papier
1884Stylographe
de l’AméricainWaterman
À SAVOIR
Les Égyptiens et les Chinois
confectionnaient del’encre noire avec dela suie, de l’eau et dela gomme arabique.
Les Égyptiensutilisaient une encre
rouge à base deminéraux pilés et
d’eau pour les titreset noms de dieux. Lesencres modernes, de
toutes les couleurs,contiennent de
l’acrylique.
Les instrumentsavant le styloLe roseau des Égyptiens fut
remplacé, au temps des Grecs et
des Romains, par une tige de fer
ou d’ivoire : le style. La plume
d’oie apparut vers 500 av. J.-C. et
était encore utilisée aux XVIIe et
XVIIIe siècles. La plume d’acier se
généralisa au siècle suivant.
Les supportsavant le papierIls furent nombreux : argile,
métal, pierre, marbre, bois,
bambou, os, feuilles de palmier,
soie, cire... Le premier matériau
comparable au papier fut le
papyrus. Puis vint le parchemin,
qui permit l’utilisation de la
plume d’oie et la conception des
premiers livres. Le papier rendit
l’écriture et l’imprimerie plus
rapides, plus faciles et moins
chères. Il fut, jusqu’au XIXe siècle,
fabriqué à la main avec des
chiffons, puis à partir d’arbres
tels que l’épicéa et le pin.
Un matériel égyptienDe quoi écrire au temps despharaons : un papyrus, unetablette d’écolier, un couteau à papyrus, une palette de scribeet un godet à encre.
Miniature sur ivoire,XVIIIe siècle
L’écriture mécaniqueLa première machine à écrire datede 1808 mais le premier prototypemoderne fut fabriqué en 1874 parRemington aux Etats-Unis. Vinrent
ensuite la machine électrique(1920), la machine électronique(1964) et le traitement de texte.
Le parcheminC’était une peau tannée dechèvre, de mouton ou deveau sur laquelle on écrivaitau pinceau ou à la plumed’oie et que l’on pouvait plieret coudre. L’Occident ne futpas le seul à l’utiliser,comme le montre ce rouleauéthiopien du XIXe siècle.
Manufacture de papier en Auvergne, XVIIe siècle
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XVIe siècleMise au point de
notre ponctuationactuelle
À SAVOIRLes écritures qui
partagent l’alphabetlatin ont leurs
spécificités,d’accentuation et de
ponctuationnotamment : en
espagnol, parexemple, les « ! »
et « ? » sont placéstête en bas en
début de phrase et tête en haut
à la fin...
Le caractère « Tory »Le caractère « Tory », du nom du
Français qui le dessina au début duXVIe siècle, utilise les proportions
du corps humain.
La graphologieEtude de l’écriture, elle se fonde sur l’idée que notre façond’écrire reflète notre personnalité. Nombre d’entreprisesutilisent la graphologie avant de recruter quelqu’un. Ici,
l’écriture d’une personne droite et simple...
La tombe de La FontaineLa majuscule « quadratamonumentale », héritée du styleromain, est universellementutilisée pour les inscriptionsofficielles sur les monuments.
Le « gothique »Ce style est né à la fin duXIIe siècle. Ici, le « Livre
d’Heures à l’usage de Metz ».
Quelques polices de caractères et styleskuenstler trixie garamond futura freestyle
gras gras gras gras
italique italique
corps12 corps 12 corps 12 corps 12 corps 12
corps 10 corps 10 corps 10 corps 10 corps 10
corps 8 corps 8 corps 8 corps 8 corps 8
Lettrine S sur une miniature religieuse du XVe siècle
La calligraphieLe mot « calligraphie » signifie
« la belle écriture ». Il existe
différents styles de lettres : simples,
sophistiqués, austères, amusants,
ornementés... Si leur forme a, au
cours des siècles, beaucoup évolué,
l’écriture mécanique celle des
machines et ordinateurs l’a plus
ou moins figée.
La typographieDans l’édition, les familles de
lettres portent toutes un nom et
s’appellent des « polices de
caractères ». Les premières
imitaient l’écriture manuscrite.
Depuis, des centaines de formes
ont été imaginées et le sont encore
aujourd’hui, y compris par les
concepteurs de logiciels
informatiques.
L’évolutiondes lettres
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XVe siècleLes chiffres arabes
sont préférés auxchiffres romains
1824Invention de
l’alphabet braille
À SAVOIRPas facile de s’y
retrouver dans cettemultitude d’écritures
qui ne répondent pastoutes à la même
logique ! Pour savoircomment un mot
étranger doit êtreprononcé, les
linguistes ont crééun alphabetphonétique
international.
Le système denotation de la
musique est, luiaussi, international.
Le mot « chiffre »vient de l’arabe sifr,« vide », qui était lenom du zéro. Le mot
« zéro » vient del’italien zefiro.
Les chiffres romainsInspirés de lettres grecques,les chiffres romains sontencore utilisés aujourd’huipour des usages particuliers(en histoire, en bibliographie…).
Tags et graffitisVandalisme ou art de la rue ? Certaines
inscriptions, très sophistiquées,habillent agréablement des
environnements sinistres. D’autressouillent portes anciennes et façades en
pierre de taille…
La sténo,écriture à grande vitesseGrâce à un procédé d’écriture formé designes abréviatifs et conventionnels, on transcrit la parole aussi rapidementqu’elle est prononcée.
« Toute la sagesse n’est pascontenue dans les livres. »
Les chiffres dansquelques langues
I (1)V (5)
X (10)L (50)
C (100)M (1000)
L’alphabet brailleEncore utilisé aujourd’hui, le braille est tapé sur une
machine à écrire spéciale.
Un message pour initiés...
L’alphabet des aveuglesC’est le Fran ais Louis Braille,aveugle lui-même, qui inventacette écriture en relief que l’onsent avec les doigts. Elle est aussiapplicable aux chiffres, à lamusique et à la sténographie.
Les chiffresLes chiffres « arabes » sont enfait d’origine indienne et datentdu Ve ou VIe siècle ap. J.-C. Ils ontété introduits en Europe par lesArabes au Xe siècle.
Les murs parlentLes graffitis et les tags jouentavec les murs, les fenêtres, lesrideaux de fer de magasins… Le tag est une signature stylisée,répétée, qui marque un territoireet n’est compréhensible que parles initiés. Le graffiti, ou« graff », est un dessin. Interditspar la loi, ils peuvent exprimer lacolère, la révolte, des messagescodés entre bandes, ou bien unerecherche picturale.
D’autresformes
d’écritures
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Fin des années60
Développement d’Internetpar l’armée américaine
1995Accès du grand public
à Internet
À SAVOIRPlus besoin de taper son
texte sur un clavier :l’ordinateur peut
reconnaître la voix ! Il vientaussi en aide à certains
handicapés qui peuvent lui« dicter » un texte grâce à
leur seul regard !
Quelques termesen Net-écriture :
ASV (âge, sexe, ville) : pour décliner son identité.
A+ ou @+ : à plus tard.AFK (away from keyboard) :
loin du clavier ouen cas d’absence.
BRB (be right back) :à tout de suite.
KOA ou KOI : quoi ?4U (for you) : pour toi.
Le langage informatiqueLe langage informatique est
d’abord celui de la
programmation. C’est aussi
celui qu’utilisent les « surfeurs »
d’Internet et les adeptes du
courrier électronique (e-mail en
anglais abrégé) : une langue
natale ou l’anglais, dans un style
à la fois télégraphique,
mathématique et très... parlé !
L’orthographe, déjà malmenée,
serait-elle perdue ?
Internet et l’écritGrâce à Internet, toute personne
équipée d’un ordinateur
connecté peut consulter articles
de journaux, livres et archives du
monde entier. L’interactivité
permet même de changer le
cours d’un roman ! Si pas plus
que l’imprimerie, l’informatique
ne condamne l’écriture
manuelle, elle l’influencera
certainement.
Le livre électroniqueL’e-book (ici, le Cybook de Cytale) est un outil
de lecture. Connecté à une librairie en ligne sursimple prise téléphonique, sans ordinateur,
il permet de télécharger un ou plusieursouvrages en quelques minutes et peut stocker
jusqu’à 15 000 pages.
Le CD-ROMLe disque compact à mémoire morte
(compact disc read only memory) est né en1985. Non réinscriptible, il peut stocker du
texte, des images et du son. Il estparticulièrement adapté à la conservation
des données et concurrence les microfilms.
Les écrivains face à l’ordinateurCertains préfèrent encore les ratures manuelles.D’autres apprécient les facilités du traitement detexte et vont jusqu’à mettre en ligne leur dernier
roman avant même sa publication. De quoiinquiéter les éditeurs…
Ce petit signe, qui sert aujourd’hui àlibeller les adresses Internet, est une
abréviation latine, déjà connue auXVIIe siècle. Elle correspond à lapréposition ad (« à ») qui indique ladirection. Son vrai nom, « a rond
bas », vient de l’imprimerie, « bas »signifiant bas-de-casse ou minuscule.
@
A l’heuredu cybertexte
Le poète Emile Verhaeren, par Van Rysselberghe (1915)
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Des hommessans écriture
2000On compte 876
millions d’illettrés,âgés de plus de 15 ans,
dans le monde.
(Source : Annuaire statistiquede l’Unesco 1999)
À SAVOIRQu’appelle-t-on
« écriture » ?Les Incas utilisaient
des cordelettes ànœuds, les
« quipu », pourreprésenter des
chiffres, et peut-êtredes consonnes. Les
Akan du Ghanaexpriment un
proverbe par un seulsymbole graphique.
Ces systèmes sont-ilsdes écritures ?
Les spécialistesdivergent…
Des peuples à tradition oraleCertains vécurent tels les Incas
du Pérou ou vivent encore tels
les Boschimans d’Afrique sans
écriture. On compte aujourd’hui
3 000 langues dans le monde pour
une centaine d’écritures
seulement. Sans écriture ne signifie
pas sans culture : c’est par la
parole que les contes et légendes
traversent les siècles. Même en
Occident, les secrets de métiers et
de fourneaux ne sont pas tous
dans les livres !
L’analphabétisme et l’illettrismeD’autres hommes ne savent pas
écrire dans une société où
l’écriture est omniprésente.
Tel est le cas de nombreuses
personnes dans les pays pauvres…
mais aussi dans un pays comme le
nôtre, où savoir lire et écrire va, en
apparence, de soi.
Toute la ville se « lit »Affichages publicitaires comme icià New York, ardoises de marchés,
étiquettes de magasins, « unes »de journaux... Difficile de se sentir
à l’aise quand tous ces signesrestent mystérieux !
Des pictogrammescompréhensibles par tous
Près de nous, dans des pays modernes, des millions depersonnes sont encore illettrées (incapables de
maîtriser la lecture d’un texte simple), voireanalphabètes (qui ne savent ni lire ni écrire).
Cultures oralesMême si certains d’entre euxont élaboré des systèmesgraphiques ou des alphabets,les peuples d’Afrique ontprivilégié d’autres modesd’expression, tels que ladanse par exemple.
Un coursd’alphabétisation pour adultesAu sein de sociétés fondées surl’écriture, ne savoir ni lire ni écrirecomplique péniblement la viequotidienne. Mais qu’il s’agisse de sapropre langue ou de celle d’un paysd’accueil, il n’est jamais trop tardpour apprendre !
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