Zoroastrisme

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Religion: Le Zoroastrisme

Le zoroastrisme, aussi appel mazdisme, est une religion monothiste, dont Ahura Mazd est le Dieu, seul responsable de la mise en ordre du chaos initial, le crateur du ciel et de la terre. Elle a t cre et prophtise par Zarathoustra, dont le nom a t transcrit Zoroastre par les Grecs (, Zroastrs). Elle a t fonde au cours du Ier millnaire av. J.-C (voir 2me). dans l'actuel Kurdistan iranien (Iran occidental), et est devenue la religion officielle des Perses sous la dynastie des Sassanides (224-651), jusqu' ce que la conqute arabe importe l'islam. Les zoroastriens respectent le feu comme symbole divin. Zoroastre prchait un dualisme reposant sur la bataille entre le Bien et le Mal, la Lumire et les Tnbres, dualisme prsent dans le culte chiite duodcimain . Le principe de Zoroastre est qu'il existe un esprit saint (Spenta Mainyu), premier fils de Ahura Mazd, et un esprit mauvais (Angra Mainyu) assimil Ahriman, deuxime fils de Ahura Mazd, opposs car reprsentant le jour et la nuit, la vie et la mort. Ces deux esprits coexistent dans chacun des tres vivants.

Les zoroastriens, ou mazdens, sont appels dans le Coran, "Majus". Ils sont voqus je crois dans le Coran, mais je ne sais plus trs bien en quels termes. L'hritage zoroastrien qui est le plus voyant est celui de la conception du Firdaws -terme d'origine persane, et qui donna "paradis"- dcrit dans le Coran. La description du Paradis dans le Coran, rpond la conception zoroastrienne. Petite prcision: Zarathoustra (que l'on appelle comme cela surtout depuis le texte de Nietzsche -avant plus connu sous le nom de Zoroastre, comme l'appelait les Grecs-), est le rformateur de la religion mazdenne, du nom de Ahura Mazda, le Dieu du Bien. Cette religion est monothiste selon certains, mais plus vraissemblablement, dualiste. Elle est devenue dualiste depuis, justement, la rforme de Zarathoustra. Avant, Ahura Mazda tait le seul Dieu, Dieu du bien, il combat Ahrimann, qui n'est pas Dieu, mais principe du mal. Tous deux sont aids des Angra Mayniu (Esprit du Mal, contradiction du Saint Esprit), et Spanta Mayniu (Esprit du Bien/ Saint-Esprit). Lien intressant en anglais: http://www.allaahuakbar.net/parsi/muhammad%20_in_parsis.htm

La doctrine de Zartocht (en persan) fut dvi par les moines perses en un dualisme, les textes en Avesta et Dari (l'ancien perse) ayant t modifis. Dieu et le diable ayant des forces comparables l'un n'existant pas sans l'autre dans la nouvelle doctrine de Zartocht (zoroastre?). L'Islam corrige aussi cette vision du dualisme et rejette ce dogme. Pourtant il existait semble t'il des monothistes purs parmis les Zartochtis (en persan toujours).

C'est pourquoi le Coran les reconnait et reconnait le message de Zartocht. Aujourd'hui encore il existe des Zartochtis en Iran, mais ils sont trs peu nombreux; l'immense majorit des iraniens ayant adopte, le culte chiite duodcimain malheureusement. ---------L'Avesta L'Avesta (en avestique avesta) est l'ensemble des textes sacrs de la religion mazdenne et forme le livre sacr, le code sacerdotal des zoroastriens. Il est parfois connu en Occident sous l'appellation errone de Zend Avesta. Il est rdig en plusieurs tats de l'iranien ancien, dsigns sous le nom d'avestique. Les parties les plus anciennes, celles des gathas, sont dans une langue aussi archaque que celle du Rig Veda (sanskrit vdique), le gathique , les autres en avestique tardif. Le tout est crit dans l'alphabet avestique. Du texte initial qui comptait 21 livres ou gathas (en avestique ga?a), des hymnes tant la fois des traits et des pomes, seul le quart, ce qui reprsente un millier de pages, a t transmis jusqu' nous : les autres livres ont disparu ou ont t dtruits l'poque des conqutes d'Alexandre lors de l'incendie de la bibliothque de Perspolis et lors des invasions arabo-musulmanes au VIIe sicle (cela reste encore voir).

Avestique L'avestique est une langue indo-iranienne archaque et celle de l'ancien livre sacr des Iraniens zoroastriens, l'Avesta. C'est une parente du vieux perse.

La langue de l'Avesta Ce texte prsente nombre de similitudes avec les textes vdiques indiens du Rig Veda, car les Indiens et les Iraniens sont issus des mmes souches culturelles et religieuses. Toutefois, les deux textes sont assez diffrents : autant la grammaire vdique est bien connue, autant la grammaire avestique est relativement difficile comprendre, en raison des mauvaises conditions de transmission de ce livre sacr. La langue avestique est donc surtout celle d'un livre sacr et d'un auteur, Zoroastre. Elle apparat en deux moutures: * le gathique, la langue des gathas (chants), partie la plus ancienne de l'Avesta, datant de Zoroastre, langue la plus ancienne et la plus proche du vdique, que l'on peut faire remonter au IIe millnaire av. J.-C.. Elle est hautement flexionnelle et trs archaque, la manire du vdique, ce qui explique les difficults d'interprtation que l'on peut rencontrer la traduction ; * l'avestique rcent, utilis pour la majeure partie de l'Avesta, dont il existe une version

dite artificielle , plus rcente mais qui imite de manire archasante la langue d'autrefois. L'avestique rcent remonte au VIIIe sicle av. J.-C., l'avestique rcent artificiel lui est postrieur. Si la premire version est vraisemblablement l'volution du gathique, la seconde n'a pour ainsi dire jamais t parle : c'est une langue purement liturgique utilise par les prtres alors que le peuple ne parlait plus avestique. L'indianiste Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron est le premier donner une traduction franaise de l'Avesta en 1771.

criture L'avestique ne s'est crit que tardivement (aux alentours du Ve ou VIe sicle de l're chrtienne, sous les Sassanides, mais le plus vieux manuscrit qu'il nous reste ne date que du XIIIe sicle), et ce au moyen d'un alphabet driv de la phlev, qui note de manire phontique (et non phonologique) les moindres dtails de la prononciation. On l'crit de droite gauche. On transcrit l'avestique au moyen d'une notation latine traditionnelle complexe quand il est plus question de translittration que de transcription relle, dans laquelle le fait le plus notable est la reprsentation des fricatives issues de la spirantisation d'une occlusive aspire au moyen de lettres grecques. L'alphabet utilis pour la translittration comporte les lettres suivantes: Voyelles: a a ? ? e e o o a i i u u Consonnes: k g ? x xv c j t d d ? t? p b f ? ?v ? n n m y v r s z ?? z h

Divers * code ISO 639-1 : ae ----------------------------------

En parlant du Dhoul Qarnayn du Coran (que nous avons identifi Cyrus II le Perse), nous avons dit un mot de sa religion : il adorait Dieu l'Unique, selon le culte monothiste que Zoroastre avait prch en Iran. Nous voudrions donc ici dire un mot de ce dernier personnage, Zoroastre, et du message qu'il a laiss aux Perses.

L'Iran ancien et sa religion dualiste (de l'an 2000 avant l're chrtienne environ jusqu'au VIme sicle avant l're chrtienne environ)

"L'Iran antique nat vers 2000 av. J.-C. avec l'invasion des cavaliers aryens venus du Turkestan. Et il ne prend fin qu'avec la conqute musulmane, en 642 apr. J.-C. Sa vie religieuse se dveloppe et se transforme donc pendant 2 500 ans sur un territoire immense au contact d'autres grandes civilisations, celle de Babylone par exemple" (Mmo Larousse, p. 297). Le Mmo Larousse nous raconte aussi comment les anciens Iraniens croyaient en un crateur de l'univers, Ahura-Mazd, mais croyaient galement en d'autres divinits qu'ils adoraient : Mithra (dieu-pasteur), Anhita (desse des sources), Haoma (dieu du haoma, plante enivrante)... Pour les Iraniens, toutes ces divinits formaient les forces du Bien, au monde de qui s'opposait l'empire des Tnbres et du Mal, dont Ahriman (appel au dbut Angra Mainyu) tait considr le chef (Mmo Larousse, p. 297). Le Mmo Larousse nous enseigne galement que les Iraniens honoraient Ahura-Mazd par le feu qu'ils faisaient rayonner au sommet des tours cultuelles ; qu'ils offraient la plupart de leurs divinits des sacrifices sanglants ; qu'ils buvaient le haoma et tombaient dans une ivresse extatique ; qu'ils se racontaient les exploits des hros qui avaient consacr leur vie lutter contre les forces du Mal.

La rforme religieuse de Zoroastre (VIme sicle avant l're chrtienne environ) Au VIme sicle avant l're chrtienne environ, apparat un rformateur, Zoroastre (Zarathushtra), qui prche dans la rgion de Bactriane. Il enseigne que Ahura-Mazd est le seul Dieu, qui a tout cr, bien et mal. Il a ainsi cr deux tres invisibles, l'un du bien, l'autre du mal, et ce sont eux qui tentent, avec la permission de Dieu, d'influencer l'homme. Ce dernier doit donc choisir, et est responsable de ses choix. Adorer Dieu, enseigne Zoroastre, c'est garder le coeur pur, dlaisser les idoles et leurs sacrifices sanglants, abandonner l'ivresse du haoma, honorer Dieu par le moyen de la prire (le feu n'en tant plus qu'un accompagnement). A celui qui respecte ces enseignements, Ahura-Mazd donnera le bonheur ternel le jour o il se manifestera dans un embrasement de l'univers. (Ces lments sont tous extraits du Mmo Larousse, p. 297.) D'aprs le savant musulman indien As-Syohrw, les empereurs Cyrus II, son fils Cambyse II et son petit-fils Darios suivaient tous trois l'enseignement authentique de Zoroastre (Qassas ul Qur'n, tome 3 pp. 169). D'ailleurs, l'poque de Zoroastre soit prcde de peu, soit concide avec celle de Cyrus II (qui rgna de 556 530 approximativement avant le dbut de l're chrtienne).

Un nouveau tournant (du IVme sicle avant l're chrtienne environ jusqu' l'arrive de l'islam): Pendant quelques dcennies, de nombreux Iraniens demeurent fidles l'enseignement de Zoroastre. Mais peu peu, au fil du temps, ils se mettent ne plus suivre que partiellement

le message qu'il a laiss. En effet, polythisme, culte du feu, sacrifices sanglants, recours la magie se poursuivent. C'est l'poque de l'autorit des confrries de mages. Oublieux de la prdication de Zoroastre, le monde iranien fait bientt de Mithra le premier des dieux, et le culte de celui-ci se rpandra au fil des sicles jusque chez les Romains. Ce qu'on appelle la "religion zoroastrienne" (et qui deviendra la religion officielle de l'empire Perse Sassanide) est en fait une religion qui mlange des lments extrieurs ceux du message originel et authentique de Zoroastre. Cette religion "hybride" est galement appele parfois "mazdisme". Il est noter ici qu'une autre religion se forme galement en Perse. Prsente chez les Iraniens depuis fort longtemps, la croyance en le dualisme revient sous la forme du "manichisme", cr par Mani au IIIme sicle aprs le dbut de l're chrtienne, et qui sera bientt combattu par les autorits sassanides. (La plupart de ces lments sont extraits du Mmo Larousse, p. 297.) Le zoroastrisme (ou mazdisme) se diffuse quant lui parfois mme jusque sur les pourtours du monde iranien. Ainsi, l'poque du Prophte Muhammad (sur lui la paix) (VIIme sicle aprs le dbut de l're chrtienne), une minorit arabe convertie au zoroastrisme habite Hajar, sur la cte orientale de l'Arabie qui est borde par le golfe Persique. Elle sera place sous la protection (dhimma) des musulmans par le Prophte lui-mme (rapport par AlBukhr). Un verset du Coran (22/ 17) voque d'ailleurs les zoroastriens ("al-majs"). Aujourd'hui, en Iran, une minorit zoroastrienne continue de vivre et de pratiquer son culte du feu. Sur la cte occidentale de l'Inde galement (surtout Bombay), une autre minorit zoroastrienne existe, dont les membres sont connus sous le nom de "Parsis" (qui signifie "originaires de la Perse").

Comment considrer Zoroastre par rapport aux enseignements des sources musulmanes? Vous avez pu vous rendre compte des troublantes similitudes qu'offre l'enseignement authentique de Zoroastre avec les fondements de l'enseignement de Muhammad (sur lui la paix). Pour le musulman, il n'y a l rien d'tonnant puisque l'islam n'enseigne pas que le monothisme ait t une amlioration, imagine par les Fils d'Isral, du polythisme, mais au contraire que le polythisme a t une chute de l'homme, qui a oubli le monothisme, l'attitude naturelle de tous les hommes. D'ailleurs, si l'islam enseigne que les Fils d'Isral ont eu l'honneur de compter de trs nombreux messagers de Dieu parmi eux, il enseigne galement que tous les peuples ayant vcu sur la terre ont reu au moins un messager venu leur rappeler le monothisme originel. Dieu affirme dans le Coran : "Et chaque peuple Nous avons envoy (dans le pass) (au moins) un messager leur disant : "Adorez Dieu et prservezvous d' (couter) le Rebelle" (Coran 16/36) ; "Dis (aux hommes, Muhammad) : Je ne suis pas une nouveaut en terme de messager..." (Coran 46/9) ; "Et Nous n'avons pas envoy avant toi de messager sans lui rvler ceci : "Pas de divinit en dehors de Moi. Adorez-Moi donc" (Coran 21/25) ; "Muhammad n'est le pre d'aucun d'entre vous, mais il est le messager

de Dieu et le dernier messager" (Coran 33/40) ; " vous les Gens du Livre, croyez en ce que Nous avons fait descendre (sur Muhammad), qui confirme ce que vous aviez dj..." (Coran 4/47).

Les messages originels reus de Dieu par diffrents messagers ont tous communiqu les mmes choses en matire de fondements (monothisme, croyances fondamentales, principes principaux du culte et de la vie en socit) : "Dieu vous a donn en matire de religion ce qu'Il avait enjoint No, ce que Nous t'avons rvl ( Muhammad), ainsi que ce que Nous avions enjoint Abraham, Mose et Jsus" (Coran 42/13). Des diffrences ont cependant exist entre ces multiples messages propos de certains points secondaires, comme les modalits du culte rendu Dieu, etc. : "... A chacun (des peuples ayant reu un message de Dieu) parmi vous, Nous avons donn un type (spcifique) de voie et un code" (Coran 5/48). Ces diffrences taient d'autant plus justifies qu'avant le message de Dieu communiqu au dernier messager, Muhammad, les autres messages de Dieu taient destins prioritairement un peuple particulier. A l'occasion de chaque nouvelle rvlation, le message le plus rcent abrogeait alors le message plus ancien. Je dis bien "prioritairement" parce que ceux d'un autre peuple vivant alors au voisinage du peuple destinataire pouvaient et devaient suivre le message communiqu ; c'est bien pourquoi Mose et Aaron invitrent le Pharaon de leur temps ne plus adorer que Dieu (Coran 79/18), et qu'un gyptien de la famille du Pharaon avait accept le message de Mose (Coran 40/28).

Il est possible que Zoroastre ait t un Messager de Dieu au monde iranien de l'Antiquit. Il est cependant difficile d'en tre sr au point de le dclarer formellement. En effet, faire une telle affirmation demande des preuves plus approfondies, que nous ne possdons pas. Nous prfrons donc nous contenter de dire ici que l'enseignement de Zoroastre tait apparemment conforme celui des messagers de Dieu. C'est globalement la position du savant musulman indien As-Syohrw (Qassas ul Qur'n, tome 3 pp. 167-171). "Et ( Muhammad,) Nous avons envoy (aux hommes) d'autres messagers avant toi : il y en a dont Nous t'avons racont l'histoire (dans le Coran), et il y en a dont Nous ne t'avons pas racont l'histoire" (Coran 40/78).

Dieu sait mieux. Que Ses bndictions soient sur tous Ses Messagers, ceux dont nous avons connaissance et ceux dont Il ne nous a pas racont l'histoire.

Note: Nous voudrions souligner ici que les thmes dvelopps par l'Allemand Nietzsche dans son clbre pome philosophique Ainsi parlait Zarathushtra ne correspondent pas forcment tous l'enseignement originel du rformateur. Nietzsche n'a d'ailleurs voulu, en faisant ainsi, que prsenter sa thse du Surhomme en la prtant un personnage qui l'a fascin. ------------------------------------------------------

Zoroastre, Zarathushtra ou Zarathoustra (Zara?utra en avestique, ?????st??? en grec), a t un personnage religieux important, connu comme prophte et fondateur du Zoroastrisme, ancienne religion de la Perse. Il est difficile, tant donn l'poque et l'importance du personnage, sources de nombreuses affabulations, de donner des dates et des lieux prcis son sujet. On suppose qu'il est n au nord de l'Iran, mais certaines traditions le font natre Balkh dans le nord de ce qui est aujourd'hui l'Afghanistan. On connat quelques bribes de sa vie, travers les hymnes gathiques de l'Avesta, rdigs dans une langue indo-iranienne archaque, vieille d'entre 2500 et 3000 ans, l'avestique. Celle-ci se montre trs proche des textes vdiques indiens du Rig Veda, o l'on retrouve le mme type de grammaire que dans le livre saint de Zoroastre. On le connat aussi travers la tradition qui rapporte un rcit pique de la vie de Zoroastre, tel un scnario exemplaire empli d'vnements surnaturels et de miracles. On considre gnralement Zoroastre en tant que personnage historique, mais les dates son sujet sont trs discutes. La version la plus courante est de considrer qu'il a vcu aux alentours de l'an -600, mais d'autres estimations le font natre plus tt (-1000) ou plus tard (-400).

Le nom de Zoroastre Le nom zara?-utra est un compos Bahuvrihi en avestique de zar?ta- "ancien, faible" et de utra "chameau", qui se traduit par "celui qui a de vieux chameaux". Une ancienne traduction errone rapprochait zar?ta- de zaray (or ou jaune) qui donnait "celui qui possde les chameaux jaunes" - traduction certes plus romantique, qui a, par cumul d'erreurs, amen des traductions encore plus fantaisistes : "le porteur de l'aurore dore" (zaray ushas). D'autre part utra devenu ashtar en persan ancien, puis shotor en persan actuel (chameau), pourrait signifier en mme temps l'astre (en franais), star en anglais et star en persan actuel. La relation pouvait venir du voyage de l'astre dans le ciel, en comparaison de celui du chameau sur la terre comme seul moyen de dplacement et de voyage de cette poque. Ainsi, la composition zara? = or et utra = astre, pouvait donner l'astre dor, et en mme temps le chameau dor. Bien que ces dernires fantaisies n'aient pas t trs correctes, elles semblent dmontrer un certain dsir de grandeur, au-del de "celui qui a de vieux chameaux". Une autre traduction propose le conducteur de chameaux. En persan moderne, le nom de Zoroastre prend la forme Zartot ou Zardot (?????) ; En kurde moderne, le nom de Zorastre prend la forme de Zerdust ou Zerdest. De l pourrait dcouler d'autres significations. zer (jaune en kurde) dcoule du mot zr qui signifie "or" ;

dest signifie "plaine" mais il a peut-tre volu et originellement le terme tait peut-tre dest qui signifie "main". Ainsi, Zerdest pourrait tre "Celui la main d'or" en raison des miracles qu'ils auraient accomplis. Ou bien, Zerdest pourrait tre l'homme des "plaines dores".

Les dbuts du zoroastrisme Zoroastre, d'aprs la tradition, aurait commenc sa vie comme prtre de la religion alors rgnante en Perse, le mithrasme, qui comportait entre autres de nombreux rites sacrificiels, en particulier d'animaux. Il aurait alors eu une srie de visions, dans lesquelles il voit Ahura Mazda, la divinit suprme. Il commence alors une prdication passionne, prchant : * la venue du Royaume de Justice, la coopration l'uvre de Dieu (Ahura Mazda), sous peine de chtiment total ; * le dieu Ahura Mazda, lev au rang de dieu suprme, relguant les autres divinits de la religion un rang secondaire ; * la critique des pratiques de la religion traditionnelle notamment le culte de Mithra ce qui lui attire les foudres des prtres , car ses sacrifices d'animaux taient particulirement cruels (du fait de sa conviction qu'eux aussi possdaient une me)[1] et qu'il constituait une source de revenus pour les dirigeants religieux ; * la condamnation de la consommation de boissons enivrantes, haoma (cf. le soma, voir: sanskrit), qui empche l'homme de rflchir avec clart et qui avait cours dans le mithrasme. L'ancienne religion perse tait soutenue essentiellement par les familles aristocratiques guerrires. Or les arguments de justice et de conscience personnelle heurtrent profondment les coutumes et les mentalits de ces mmes vieilles familles. Non seulement ses ides ne plurent pas, mais surtout elles remettaient en cause le pouvoir tabli. Pourchass par le peuple, il dut s'enfuir pour sauver sa vie. Aprs plusieurs annes d'exil au cours desquelles il aurait eu des entretiens mystiques avec Ahura Mazda, il finit par trouver Bactres un protecteur puissant, Hystaspe, le pre de Darius Ier. Hystaspe suivra son enseignement travers un parcours initiatique. Cette premire victoire de Zoroastre va en engager d'autres : Hystaspe contraint ses sujets, puis les sujets qu'il a vaincus la guerre, se convertir au zoroastrisme. La religion s'tendit, surtout en Perse et chez les Parthes qui en firent une religion officielle, et la dotrent d'une vritable institution ecclsiastique la caste des Mobads qui eut une grande influence dans les affaires de l'tat.

Zoroastre dans l'Histoire

Encore une fois, les dates de naissance et de mort de Zoroastre sont des donnes imprcises et discutes, qui varient grandement selon les sources. * Dans la mythologie perse, notamment le ahnama, mais galement dans ce que l'on peut entendre de la tradition orale, Zoroastre aurait vcu entre l'an -1000 et l'an -400. * Zoroastre tait clbre durant l'Antiquit pour avoir fond la religion des Mages. Son nom est cit par Xanthus, Platon, Plutarque, Pline l'Ancien et Diogne citations rvlatrices d'une certaine influence philosophique. Les estimations grecques, influences par la mythologie perse, prtendent que Zoroastre a vcu au cours du VIIe sicle av. J.-C. C'est galement une datation reconnue par les Prs.[2] * Les preuves archologiques remettent en cause les thories religieuses : Asgarov (1984) dmontre partir d'excavations en Ouzbkistan que Zoroastre aurait vcu aprs -2000. * L'analyse linguistique du Gathas, seuls textes directement lis Zoroastre, et la comparaison avec les langues actuelles et passes de l'Iran, notamment le sanskrit, donnent une estimation globale autour du premier millnaire avant J.-C. ; entre -1400 et -1000 (Mary Boyce, A History of Zoroastrianism, 1989). * L'approche historique compare les coutumes sociales dcrites dans le Gathas celles connues par l'tude historique mais cause du caractre sotrique du Gathas, qui est donc sujet l'interprtation libre, l'estimation est plus difficile. Les estimations actuelles situent l'poque de Zoroastre autour de -1000 (Gherardo Gnoli). * Le Bundahin (Cration), un texte important du zoroastrisme, indique que Zoroastre vivait 258 ans avant la conqute de la Perse par Alexandre le Grand (en -330), c'est--dire en -588. * Certains chercheurs ont postul des dates plus tardives, aujourd'hui contestes : l'estimation l'an -100 (Darmesteter) est rejete depuis 1938.

La vie de Zoroastre Ce que l'on sait de la vie de Zoroastre nous vient principalement de l'Avesta, du Gathas, des textes grecs, de la tradition orale, et des preuves archologiques. Le Spena Nask, 13e section de l'Avesta, dcrit la vie de Zoroastre. Ce chapitre, transmis oralement, n'a plus aucune cohrence. Les biographies dans les sept livres du Denkard (IXe sicle) et le ahnama ont t dmontres comme fausses. Il est ais cependant d'affirmer que Zoroastre a vcu au nord-est de l'Iran actuel. Les Grecs s'y rfrent en l'appelant le Bactrien (un habitant de la Bactriane, l'actuel Afghanistan du nord, un Mde ou un Perse d'il y a 5000 ans). Sa femme est dnomme Hvovi.

Ils ont trois filles : Freni, Friti et Pourucista, ainsi que trois fils : Isat Vastar, Uruvat-Nara et Hvare Ci?ra. Sa mre s'appelait Dughdova ; son pre tait Pourushaspa Spitama. Son grand-pre s'appelait Haecadaspa Spitama. Zoroastre aurait eu une illumination Mazda, l'ge de 30 ans. Il cra les bases de sa religion et y convertit sa femme, ses enfants et son cousin Maidhyoimangha. Les Grecs ont beaucoup fabul sur sa vie et notamment son enfance. D'aprs Pline, Zoroastre aurait ri le jour de sa naissance et vcu dans la sauvagerie. Plutarque le compare Lycurgue et Numa Pompilius (Numa, 4). Dion Chrysostome compare l'Ahura Mazda de Zoroastre Zeus. Plutarque, en s'inspirant de Thopompe, compare le zoroastrisme et l'histoire dIsis et Osiris. Le Gathas est un recueil de prophties et d'admonitions sous forme potique, qui relate un dialogue entre le Dieu et les Am?a Sp?ntas Immortels (en pahlavi Amahraspandan). Cependant, ces textes contiennent des allusions personnelles sa difficult transmettre la religion, les insultes de l'entourage Il est important de reconnatre deux personnages diffrents, ou plutt deux diffrentes visions du personnage : le Zoroastre tel que dcrit dans l'Avesta, et le Zoroastre du Gathas. Dans l'Avesta, on le dcrit se battant avec les Daeva (dmons immortels, en pahlavi Dewan), et, dans le Nouveau Testatement, il est tent par Ahriman qui lui demande de renoncer sa foi (Yasht, 17,19). Le personnage historique, cependant, n'a plus rien de lgendaire. Le Gathas en fait un prophte. Le Vendidad relate les dialogues entre Ahura Mazda et Zoroastre. Ce sont les dernires traces de son discours au sujet de sa doctrine expose la cour du Roi Vitaspa.

Zoroastre dans la culture europenne Zoroastre est plus connu comme un sage, un magicien, dans la culture moderne, bien qu'on ne dcouvrit ses ides qu' la fin du XVIIIe sicle. On l'associait alors avec les franc-maons et autres groupes prtendant que Zoroastre avait atteint un "savoir". Un personnage nomm Sarastro apparat dans l'opra La Flte enchante de Mozart, et reprsente l'ordre et la morale par opposition la Reine de la Nuit. Les crivains et philosophes des Lumires, dont Voltaire, engagrent des travaux sur le Zoroastrisme, y voyant une forme de disme clair, prfrable au christianisme dogmatique. Avec la transcription de l'Avesta par Abraham Anquetil-Duperron, l'tude du zoroastrisme put rellement dbuter. Au XIXe sicle, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche utilisa, de faon parodique, le nom de Zoroastre dans son livre Ainsi parlait Zarathoustra. Nietzsche en fait un personnage dramatique et critique envers ses uvres et prtentions philosophiques, dveloppe la mort de Dieu. Pote-prophte, Zarathoustra se retire dans la montagne et revient parmi les hommes pour leur parler : des vertus, du Surhomme, de l'ternel retour, des prdicateurs de la mort, des faibles et des forts, des

nobles et des esclaves... Nietzsche parodie le personnage de Zoroastre, l'associant au manichisme. Il aurait, selon lui, invent le dualisme moral, sous la forme de la Daeva (les forces naturelles) et de l'Ahuras (la raison, le "bien" et le "mal", la morale). C'est ce dualisme que Nietzsche proposa d'abolir. Richard Strauss, inspir par Nietzsche, crivit l'Opus 30, nomm galement Also sprach Zarathustra. La squence d'ouverture est reste clbre pour avoir mis en musique le film de Stanley Kubrick, 2001, l'odysse de l'espace.

Zoroastre dans les arts * Zoroastre est le titre d'une tragdie lyrique de Jean-Philippe Rameau ; * Ainsi parlait Zarathoustra est une uvre philosophique de Friedrich Nietzsche (1885) ; * Ainsi parlait Zarathoustra est une uvre musicale de Richard Strauss ; * Ainsi dansait Zarathoustra est un Beau Livre traitant de l'uvre chorgraphique de Maurice Bjart en rapport avec l'influence qu'ont eu Zoroastre et Nietzsche sur son travail ; * Sarastro est un personnage de la Flte enchante de Mozart ; * Freddie Mercury (chanteur du groupe Queen) s'est inspir des textes de Zoroastre pour crire The Prophet's Song (1974) ;

Notes 1. dans l'Encyclopdie des religions de Gerhard J. Bellinger 2. Noorbakhsh Rahimzadeh, The first monotheist prophet , dans Vahooman, nnbsp;14 (May 23, 1998). lire en ligne

Bibliographie * duBreuil, Paul; Zarathoustra ou le renouveau du monde chrtien * Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron, Zend Avesta, ouvrage de Zoroastre contenant les ides religieuses thologiques de ce lgislateur les crmonies du culte religieux et plusieurs traits relatifs l'histoire ancienne des Perses, 1771, 3 in-4 (Discours prliminaire rdit en 1997). * Boyce, Mary. Textual Sources for the Study of Zoroastrianism, University of Chicago Press, 1984. * Gnoli, Gherado. Zoroaster in History, Biennial Yarshater Lecture Series 2, Bibliotheca Persica 2000. * Gnoli, Gherardo. "Agathias and the Date of Zoroaster," Eran ud Aneran, Festrschrift Marshak, 2003. [1]

* Humbach, Helmut. The Gathas of Zarathushtra, Heidelburg, 1991. * Shapur Shahbazi, Ali Reza. The Traditional Date of Zoroaster Explained, BSOAS, Vol 40, No. 1. London. [2] * Boyce, Mary: Zoroastrians. Their Religious Beliefs and Practices. London: Routledge 2001 (orig. 1979) * Brentjes, Burchard: Die Iranische Welt vor Mohammed. Koehler & Amelang Verlag, Leipzig. 1967 * Brnner, Elisabeth: Die Zarathustralegende in der zoroastrischen Tradition, Hamburg: Kovac 1999 (Studien zur Geschichtsforschung des Altertums 4) * Christensen, Arthur: Handbuch der Altertumswissenschaft. Kulturgeschichte des Alten Orients. 3. Abschnitt, 1. Lieferung. Kleinasien, Die Iranier. C. Beck Verlag, Mnchen. 1933. * Derakhshani, Jahanshah: Die Arier in den nahstlichen Quellen des 3. und 2. Jahrtausends v. Chr.. Teheran 1998. ISBN 964-90368-1-4 * Frye, Richard, N.: Zarathustra in: Die Stifter der groen Weltreligionen. Herder Verlag. 1998. ISBN 3-451-04669-5 * Hinz, Walther: Zarathustra. W. Kohlhammer Verlag. 1961 * Koch, Heidemarie: Es kndet Dareios der Knig. diteur Philipp von Zabern, Mainz. 1992 * Schlerath, Bernfried (Hg.): Zarathustra. Wege der Forschung 159. WB, Darmstadt, 1970 * Stausberg, Michael: Die Religion Zarathushtras: Geschichte - Gegenwart - Rituale, Stuttgart, Berlin, Kln: Kohlhammer 2002. * Widengren, Geo: Iranische Geisteswelt. Holle Verlag. Baden-Baden. 1961 * Widengren, Geo: Die Religionen Irans, Kohlhammer, Stuttgart, 1965 * Friedrich Nietzsche : Also sprach Zarathustra. Ditzingen, 1978

Source: wikipdia

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Sommaire ----------------------------------------------------------------* 1 Histoire o 1.1 Gense o 1.2 Le zervanisme o 1.3 Le zoroastrisme l'poque Achmnide o 1.4 Le zoroastrisme sous les Sassanides o 1.5 Le Zoroastrisme et l'arrive de l'islam * 2 Principes et textes du Zoroastrisme

o 2.1 Les principes o 2.2 L'Avesta

+ 2.2.1 Les Gths + 2.2.2 Les Yasht o 2.3 Rites * 3 Le zoroastrisme et la socit * 4 Les Parsis * 5 Influences gnres * 6 Annexes o 6.1 Notes et rfrences o 6.2 Bibliographie o 6.3 Pour aller plus loin + 6.3.1 Articles connexes + 6.3.2 Zoroastriens clbres + 6.3.3 Liens externes ----------------------------------------------------------------GenseLe zoroastrisme se prsente comme une rforme de la religion pratique par des tribus de langue iranienne qui se sont installes dans l'Iran occidental entre le IIe et le Ier millnaire av. J.-C.. Ces tribus taient troitement apparentes aux Indo-Aryens, lesquels ont apport le sanskrit et toutes ses langues drives en Inde du Nord, partir de l'an 1700 avant l're chrtienne. Ces peuples constituent une famille dite indo-iranienne. La comparaison du zoroastrisme avec la religion indienne est donc utile pour comprendre sa gense. Ces deux religions avaient un dieu appel Mitra par les Indiens et Mithra par les Iraniens (o th est prononc comme en anglais), qui signifie le soleil ou dieu soleil. Il a volu de manire trs divergente chez ces deux peuples. Chez les Indiens, selon Franois Cornillot, le Mitra originel s'est scind en trois dieux, Mitra, Aryaman et Varuna. Chez les Iraniens, ce dieu a en revanche gard son unit. Dieu souverain, il tait le fils d'Ahura Mazd, qui semble avoir t le Ciel. Les zoroastriens se sont efforcs d'liminer le culte de Mithra au profit de celui d'Ahura Mazd, justifiant le nom de mazdisme donn parfois leur religion. La Perse antique, sous la dynastie des Achmnides, n'tait pas vraiment mazdenne : elle vnrait autant Mithra qu'Ahura Mazd. Les Grecs considraient ce dernier comme quivalent Zeus, leur dieu cleste. Selon Hrodote (I, 131), la coutume des Perses est de monter sur les plus hautes montagnes pour offrir des sacrifices Zeus, dont ils donnent le nom toute l'tendue du ciel . Quant Mithra, il tait troitement apparent au Soleil. Il faut remarquer que le terme ahura tait galement connu des Indiens, qui le prononaient asura. Ce sont les Iraniens qui ont transform le s originel en un h. Dans les passages les plus anciens du Rig-Veda, le mot asura reprsente l'tre suprme, comme chez les Iraniens. Plus tard, changeant de sens, il s'est appliqu aux anti-dieux, aux dmons. Le culte du sauma tait commun aux Indiens et aux Iraniens. Ce terme est devenu soma chez les premiers et haoma chez les seconds. Au sens propre, ce mot dsignait une plante,

l'phdra, que l'on utilisait pour prparer une boisson hallucinogne. Pensant qu'elle permettait aux dieux de conserver leur immortalit, on la leur offrait lors de sacrifices. Les participants en buvaient eux-mmes et accdaient au monde divin, une immortalit provisoire . Dans une langue iranienne parle l'est de l'Afghanistan, le wakh, l'phdra est appel yimk, terme provenant de *haumaka-. Selon le Rig-Veda, l'lment de base du soma est un champignon, substitution qui s'explique par le fait qu'en Inde, il n'y a pas d'phdra. Dans l'actuel Turkmnistan mridional (ancienne Margiane), l'archologue russe Viktor Sarianidi a fouill les ruines d'un btiment dit de Togolok-21. Il s'agissait d'un temple o l'on pratiquait le culte du feu et o l'on prparait le haoma. Ce btiment faisait partie d'une culture, dite bactro-margienne, date de -2200 -1700, qui s'tendait l'est jusqu' la Bactriane, le long du cours de l'Amou-Daria. Sur tout le territoire de cette culture, on a trouv des amulettes avec des reprsentations de lutte entre des serpents et des dragons ayant une attitude nettement agressive, avec des yeux normes et une gueule grande ouverte. C'tait une reprsentation primitive de la lutte entre la lumire et les tnbres, entre la vie et la mort, qui caractrisait la religion indo-iranienne et que le zoroastrisme conserverait. Il semble que la culture bactro-margienne ait plutt t indo-aryenne. Elle contenait galement un substrat culturel non indo-europen difficile cerner, comme le prouve le fait mme de construire des temples : les vrais Indo-Iraniens ont longtemps prfr les sanctuaires en plein air.

Le zervanisme Les fondements de cette cole sont contenus dans l'enseignement de Zarathushtra luimme, puisqu'il affirme que le Bon et le Mauvais Esprits taient jumeaux. Les Achmnides se sont pos la question de savoir qui tait leur pre. Certains pensaient que c'tait l'Espace (Thwasha en avestique), d'autres que c'tait le Temps (Zrvan). La seconde opinion s'est impose et les Sassanides l'ont adopte ds le dbut de leur dynastie. Le zervanisme est une doctrine philosophique, mais elle s'est teinte de mythes. On raconte que Zurvn, le dieu primitif, faisait des sacrifices dans l'espoir d'obtenir un fils. Puisqu'il n'obtint rien durant un millier d'annes, il eut des doutes sur l'utilit de ses sacrifices. Le fils tant espr arriva enfin. Ce fut Ahura Mazd, dont le nom tait prononc Ohrmazd l'poque sassanide. Mais les doutes de Zurvn dotrent Ohrmazd d'un jumeau qui tait Ahriman (Angra Mainyu). Les Iraniens considrent soit que Zurvn a tout seul donn naissance aux jumeaux, soit que c'est sa femme Khvashzagh qui les a mis au monde. Ahriman sortit le premier. Son pre lui demanda : Qui es-tu ? . Ahriman lui rpondit qu'il tait son fils, mais Zurvn rpliqua : Mon fils est d'une odeur suave, et il est lumineux, et toi, tu es tnbreux et puant . Ohrmazd s'tant prsent et ayant une odeur suave, Zurvn le reconnut pour fils. Mais puisqu'Ahriman tait sorti le premier, il put dominer le monde et Ohrmazd fut oblig de lutter contre lui. On pensait que sa victoire aurait lieu 9 000 ans plus tard. Les zervanistes ont de la sorte une conception pessimiste du monde. Contrairement

Zarathushtra, ils attribuent une mauvaise nature aux femmes. Ds leur cration par Ohrmazd, elles se rendirent auprs d'Ahriman. Celui-ci leur ayant permis de demander ce qu'elles voudraient, Ohrmazd craignit qu'elle ne voulussent avoir des rapports avec les justes et qu'il n'en rsultt du mal pour eux. Il eut alors l'ide de crer le dieu Nars et le mit tout nu derrire Ahriman afin d'orienter vers lui le dsir des femmes. Ce fut effectivement ce qui se produisit. La thologie zervaniste est connue par des textes comme le Bundahishn et par des tmoignages d'Arabes. On sait ainsi que la Lumire a produit un certain nombre de personnes faites de lumire, d'une nature divine, et que Zurvn tait la plus grande d'entre elles. Il fait galement partie d'une ttrade : Ashqr celui qui rend viril , Frashqr celui qui rend clatant , Zarqr celui qui rend vieux et Zurvn, qui regroupe ces trois aspects puisqu'il comprend la pubert, la maturit et la vieillesse. Parfois aussi, on lui donne deux aspects, qui sont le Temps illimit (Zurvn akanragh) et le Temps la longue domination (Zurvn drang-khvadhy) correspondant une priode de 12 000 ans. Le zoroastrisme l'poque Achmnide Cyrus le Grand et la plupart des souverains de la Perse antique, ont voulu viter d'imposer leur religion lors des conqutes. Au contraire, ils ont laiss aux peuples le libre choix de leur foi et l'ont respect. C'est sur la base de cette doctrine que lors de la conqute de Babylone la charte des droits des nouveaux sujets de Cyrus le Grand stipulait : Je n'ai autoris personne malmener le peuple et dtruire la ville. J'ai ordonn que toute maison reste indemne, que les biens de personne ne soient pills. J'ai ordonn que quiconque reste libre dans l'adoration de ses dieux. J'ai ordonn que chacun soit libre dans sa pense, son lieu de rsidence, sa religion et ses dplacements, que personne ne doit perscuter autrui . Alexandre le Grand, aprs la dfaite des Achmnides, ordonna d'incendier les bibliothques de la Perse, pensant ainsi dtruire la pense zoroastrienne. Mais dsirant, cependant, faire profiter les Grecs de la science et de la philosophie des Iraniens, il ordonna de traduire, avant de les faire dtruire, un nombre important de traits se trouvant dans les bibliothques. Ces traits ont constitu une partie des fondements de la science et de la philosophie occidentale. Le zoroastrisme sous les Sassanides On peut dire qu'avec l'avnement de la dynastie des Sassanides en Perse, en 224, commence la priode de gloire du zoroastrisme : il devient trs officiellement religion d'tat. Le grand-pre d'Ardashr I, le fondateur de cette dynastie, avait t prpos au temple de la grande desse iranienne Anhit, dans la ville de Stakhr (non loin de Perspolis). son fils Shapur I, Ardashr dclare : mon fils, la religion et l'tat sont surs. Elles ne peuvent pas survivre l'une sans l'autre. La religion est le contrefort de l'tat et l'tat est son protecteur. Et ce qui est priv de son support s'croule et ce qui n'est pas dfendu est perdu. Temple du Feu de Yazd.

Les prtres de rang suprieur taient alors appels des mbadh. La Perse tait divise en districts ecclsiastiques confis des mbadh. Tous taient placs sous l'autorit du mbadhn mbadh, qui tait l'quivalent exact du shahanshah dans le domaine lac, c'est-dire du roi des rois , l'empereur des Perses. Cette unification fut surtout l'uvre du mbadh Kartir, dont la carrire commena sous le rgne de Shapur I et qui devint mbadhn mbadh sous le rgne de son successeur. un rang infrieur, se trouvaient les mgh, terme qui est devenu magus chez les auteurs grco-latins, puis mage en franais, et qui a servi dsigner tous les prtres iraniens. Les mghn mgh taient des prposs des grands temples. Certains considrent que le zoroastrisme joua en Perse un rle encore plus important que le catholicisme dans l'Europe du Moyen ge [1], tant la religion imprgnait la vie des gens. Le Zoroastrisme et l'arrive de l'islam L'arrive des conqurants arabes qui a eu lieu lors de l'expansion de l'Islam, au milieu du VIIe sicle, a provoqu la dfaite des sassanides. L'Islam considre les Zoroastriens comme Gens du livre, au mme titre que les Juifs et les Chrtiens, cependant pour imposer l'Islam, ils ont ordonn, partout o ils pouvaient trouver un trait ou un crit, de le dtruire par le feu ou par l'eau. De ce fait, il y eut une progressive diminution en importance de la culture perse, cette dernire ne formant plus qu'une des multiples facettes de l'immense empire islamique, qui s'tendait des Pyrnes l'Indus. La majorit des Perses se convertirent donc graduellement l'islam, mais il subsiste encore aujourd'hui une communaut zoroastrienne en Iran (environ 40 000 fidles) essentiellement dans la ville de Yazd. Cette uvre d'oppression se poursuivit longtemps en Iran, jusqu' l'poque du Chah Reza Pahlavi, qui mit officiellement fin l'oppression contre les zoroastriens et les adeptes des minorits religieuses. Aujourd'hui il n'y a plus, environ, que 200 000 zoroastriens dans le monde, essentiellement en Inde (les Prs), en Iran et dans les diasporas aux tats-Unis et en Grande-Bretagne. Le zoroastrisme reste, cependant, un lment important de la civilisation iranienne, et a jou un rle important dans l'histoire politique et religieuse du Proche-Orient pendant plus d'un millnaire. Par ailleurs de nombreuses traditions iraniennes ainsi que le calendrier iranien ont des origines zoroastriennes. Des lments de cette religion survivent dans le parsisme, un dveloppement autonome du zoroastrisme dans le monde, qui se situe aujourd'hui en Inde.

Principes et textes du Zoroastrisme Au dbut, la doctrine de Zoroastre s'est transmise oralement, comme d'autres. Puis lorsqu'un alphabet adquat fut dvelopp, l'Avesta, ensemble de textes sacrs, a t crit. Mais, du texte initial, seul le quart est arriv jusqu' nous : les manuscrits ont t perdus ou dtruits une premire fois lors de l'invasion d'Alexandre le Grand qui fit brler la bibliothque du palais de Perspolis et une seconde fois lors de l'invasion arabe au VIIe

sicle. Malgr tout l'quivalent d'un millier de pages sont parvenus jusqu' notre poque. Les textes les plus sacrs sont dix-sept Gathas ou hymnes sacrs reconnus comme de Zoroastre lui-mme, et tmoignant de sa personnalit. Ils sont rdigs dans la langue la plus ancienne et la plus difficile interprter. Les principes Zoroastre n'a jamais prtendu tre un prophte, il s'est content de donner des directions de recherche spirituelle. Les zoroastriens considrent que leur Dieu n'a pas besoin d'adoration, pas besoin d'intermdiaires, ne les menace pas de l'enfer pour leur promettre le paradis et ne joue pas de l'ignorance des peuples. Dans la doctrine de Zoroastre, chaque personne rpond de ses actes en vertu de la nature de son Fravahr , l'quivalent du karma hindouiste. La doctrine se rsume en une maxime : Humata, Hukhta, Huvarshta ("Bonnes Penses, Bons Mots, Bonnes Actions"). Zoroastre a condamn les rites et les sacrifices traditionnels offerts aux dieux par les Perses, mais il a gard la tradition du culte du feu. Il a fond sa doctrine sur la bonne pense , la bonne parole et la bonne action . Il s'tait rendu compte que toute l'volution du monde tait base sur l'action et la raction , donc la rponse toute attitude charitable lui parut tre la bonne action . Si en socit, les gens s'adonnent la bont ils ne rcolteront que la bont et s'ils se livrent la mchancet, ils seront envahis par le mal. Selon Zoroastre, la bont est quelque chose comme une lumire qui vient du fond de soi, et cette bont est inhrente l'homme. Il y a en tout homme deux tendances l'une qui le porte au bien, l'autre qui le porte au mal ; ce que propose Zoroastre, c'est de toujours choisir le ct du bien, et cela se fait par une constante dialectique. Mais c'est l'homme qui choisit ; il n'y a pas d'obligation et celui qui remplit sa responsabilit pleine et entire envers les autres est un Saoshyant. Zoroastre a nomm son dieu Ahura Mazda, force cratrice du monde et des quatre lments, l'eau, la terre, le feu et l'air, lments que les zoroastriens vnrent et respectent au plus haut point puisque venant du Dieu. Il a aussi cr l'homme en lui donnant son libre arbitre afin qu'il puisse toujours choisir ce qu'il a faire entre le bien et le mal. Tout homme est l'ouvrier du Dieu pour transfigurer le monde. Les trois commandements zoroastriens sont : bonne pense , bonne parole , bon acte , mais dans le monde, il n'y a qu'une voie, c'est la voie de la droiture . Les zoroastriens admettent une vie aprs la mort et un jugement des mes; chaque tre humain tant jug selon ses mrites. Le fravahr est un des symboles de la doctrine de Zoroastre : c'est l'esprit de l'homme pr-existant sa naissance et qui perdurera aprs sa mort et il ne peut se substituer ce Dieu. Si les bonnes actions l'emportent sur les mauvaises, l'me monte au ciel par un pont au-del duquel l'attend le Seigneur de la Lumire. Dans le cas contraire, il s'agit d'une descente en Enfer. Mais lorsqu'enfin l'Enfer lui-mme sera purifi, le royaume du Dieu s'installera sur Terre. Il existe donc toujours une

possibilit de rdemption relle des plus mchants . Un autre thme important du zoroastrisme est donc sa promesse d'une vie ternelle aprs la mort, o les mes seront dpartages lors de la traverse du Pont de Chinvat , et finissent soit au Paradis, soit en Enfer soit au Purgatoire. La notion de rsurrection existe, celle-ci surviendra la fin des temps avec l'avnement du Saoshyant qui rtablira la justice par une rgnration du monde. Le zoroastrisme prfigure ainsi l'avnement du christianisme.

L'Avesta oiseau VAREGHNA reprsentant la "Xvarnah", la gloire royale, le culte d'Ahura Mazd est aniconique Les Gths La partie la plus ancienne de l'Avesta, le texte sacr des zoroastriens, est constitue d'hymnes, les Gth, censs avoir t composs par Zarathushtra lui-mme. Il y apparat nettement comme un prtre. Ahura Mazd lui aurait donn la mission de rnover l'ancienne religion, s'affirmant comme le seul dieu du Bien, incarnation de la lumire, de la vie et de la vrit. Zarathushtra condamne le culte du haoma (tant entre autres, le culte de sacrifice du Taureau qui est l'animal le plus sacr reconnu par Zarathushtra), Ahura Mazd tant immortel par lui-mme, ainsi que la pratique des sacrifices sanglants. Il enlve au Feu sa condition divine pour en faire un symbole concret de la Lumire. Ce n'est dsormais plus en tant que dieu que le Feu est vnr, mais en tant qu'aspect minent d'Ahura Mazd. L'enseignement de Zoroastre se prsente sous la forme de 17 "hymnes" appels Gths. Un combat cosmique entre Aa "La Vrit" (pahlavi : Ahlyh) et Druj "Le Mensonge" (pahlavi : Druz) est prsent comme base de toute existence. C'est un paradigme comparable au combat entre le "bien" et le "mal", l'"ombre" et la "lumire". Les deux forces en prsence sont Ahura Mazd (Ohrmazd), alias Dieu, et Ahriman : le Bien et le Mal incarns. Zoroastre dcrit Ahura Mazd en une srie de questions rhtoriques: Qui tablit la course du Soleil et des toiles?, Qui nourrit et abreuve les plantes?, Qui cra l'ombre et la lumire?, A travers qui existent l'aurore, le crpuscule et la nuit? (Yasna 44, 4-6). D'autres immortels de premier plan sont Geush Urvan, dfenseur des animaux et Sraa (pahlavi : Sr) Obissance . Les Gth parlent des relations entre Ahura Mazd et six catgories divines appeles les Amesha Spenta, Immortels Bnfiques. Ce sont:

: le principe du bon ;).

* Vohu Man : Bonne Pense (Vohu Manu (pahlavi : Wahman), bonne me

* Asha Vahishta : Meilleure Rectitude (A m, aprs A m Vahitm (pahlavi : Ardwahit) : droit , vrit et incarnation de ce qui est vrai , bon et juste , la loi et les rgles). meilleure rgle , le pouvoir et le royaume d'Ahura Mazd, gardien des mtaux). * Spenta Armaiti : Bnfique Pense Parfaite (Spnta- rmatay-, (pahlavi : Spandarmad) : pense sacre : l'immortelle incarnation de la Terre). * Haurvatt : Intgrit (Haurvatat : perfection ). * Amerett : Non-Mort (Amrtatt (pahlavi : Amurdd) : immortalit , le gardien de la nourriture et des plantes). Ces Immortels ne sont pas dissociables les uns des autres dans les Gth et ne sont pas personnifis. Il ne s'agit pas de polythisme. Trs proche de Vohu Man, se trouve Spenta Mainyu, l'Esprit Bnfique, lequel est oppos Angra Mainyu, l'Esprit Mauvais, incarnation des tnbres et de la mort. Bien qu'ennemis, ces deux Esprits sont jumeaux. l'poque des Sassanides, Spenta Mainyu sera identifi Ahura Mazd. Angra Mainyu est aid par des dmons, les dava. Leur nom provient de l'ancienne dnomination indo-europenne des dieux, prononce deva en sanskrit et avestique, qui a acquis un sens ngatif dans la totalit du monde iranien (en faisant rfrence la force du mal gouverne par Angra Mainyu, avec une double face qui est le symbole du mensonge, contrairement au monde indien qui a gard son sens positif), donc une poque assez recule. N'ayant plus de mots pour dsigner les (bons) dieux, les Iraniens ont d en inventer un autre, qui a t yazata(Yazata signifie "digne d'tre ador"). Les six Amesha Spenta sont qualifis de yazata.

* Xshathra Varya : Empire Dsirable (Xa ra- Vairya- (pahlavi : ahrewar) :

Les Yasht Les autres parties de l'Avesta sont clairement postrieures aux Gth. C'est en particulier le cas d'hymnes appels les Yasht, o l'on voit resurgir tout un panthon que Zarathushtra avait voulu liminer. Ils sont la plus importante source d'information sur la mythologie iranienne. Le dixime Yasht est tout entier dvou la glorification de Mithra. Que s'est-il donc pass ? La tentation de Zarathushtra d'imposer une forme d'hnothisme a-t-elle chou ? Malgr leur contradiction, les Gth et les textes de l'Avesta rcent sont vnrs de la mme manire par les zoroastriens. Le pays o Zarathushtra aurait prch est appel airynem vaj le domaine des Aryens par l'Avesta. Ce n'est pas trs riche en renseignements, car Airya possde une vaste signification : c'est l'auto-ethnonyme de tous les Iraniens. Les spcialistes s'accordent situer ce pays plus prcisment dans le Turkestan occidental. Les Gth ont srement t composs une poque pr-Achmnide, donc avant le VIe sicle av. J.-C.. Ils dpeignent une socit rurale d'leveurs et de cultivateurs sdentaires conservant un systme de relations claniques et tribales. On y trouve une protestation contre l'apparition d'une lite dominante. L'Avesta connat le bronze, mais pas le fer. Il convient de remarquer la langue des Gth est si proche de celle du Rig-Veda que leurs locuteurs pouvaient sans doute se

comprendre. D'aprs une cole de spcialistes, il n'y a pas de diffrence fondamentale entre le Rig-Veda et les Gth, le culte d'Ahura Mazd tant le rsultat d'une lente volution. Cela permet de nier l'existence de Zarathushtra. ce sujet, Bernard Sergent a dmontr que les pisodes de sa vie, tels qu'ils sont raconts dans les textes iraniens, sont mythiques : ce personnage ne serait rien d'autre que le modle du prtre indo-europen, modle d'une telle anciennet qu'on le retrouve chez les Celtes, en la personne de Merlin ( Merlin et Zarathushtra , Bruxelles, Ollodagos, Actes de la socit belge d'tudes celtiques, Vol. XIX, 2005, pp. 7-50). Dans ce cas, le terme de mazdisme devrait tre prfr celui de zoroastrisme .

Rites Chez les Zoroastriens les rites sont assez lgers : prier cinq fois par jour pour se rappeler que la droiture est une bonne chose, que le bien est une bonne chose; faire une fte une fois par mois, plus cinq jours pour prparer le nouvel an. En se purifiant, prendre le repas avec nappe, nourriture, pains et fleurs. La naissance d'un Parsi n'est pas vraiment accompagne de rites religieux. Durant son premier anniversaire, il peut effectuer sa Prsentation au Temple, o le prtre le marque au front avec de la cendre du Feu sacr et rcite des bndictions. Ce n'est pas une crmonie obligatoire, tout au contraire du naojote, qui doit tre effectu au maximum l'ge de 15 ans, tant pour les garons que pour les filles. C'est l'initiation, qui marque l'arrive du Parsi l'ge adulte. Chez lui, et non dans un temple, le Parsi reoit une tunique blanche, le sudreh, noue la taille par un cordon de laine, le ksti. Un Parsi pieux ne devrait jamais rester sans tunique, et lorsqu'il faut la changer, il devrait rciter des prires appropries. Sans cette initiation, son me resterait dans un tat en quelque sorte virtuel et il vivrait comme un paria. Chez les Parsis, le mariage est obligatoire et la strilit est conue comme une maldiction. Certains rites remontent au plus lointain pass indo-europen, comme le bain de la marie. Les Parsis ne se marient qu'entre eux. Ce n'est pas une coutume nouvelle : dans la Perse sassanide, il tait interdit d'pouser un non-zoroastrien. Bien plus, le contact avec des infidles est source de souillures. Si l'on a mang de la nourriture prpare par un nonzoroastrien ou si l'on a effectu un voyage, il est ncessaire d'effectuer des rites de purification. La vie tant conue comme un don d'Ahura Mazd, la mort ne peut tre considre qu'avec horreur. On pense que la dcomposition du corps est l'uvre d'un dmon. Des Parsis formant une sorte de caste, les Naslsar sont chargs d'emmener les morts dans des Tours du Silence , appeles dakhm par les Parsis. Le Rite funraire se droule ainsi, les dfunts y sont dposs, dnuds, afin d'y tre dvors par les vautours, de faon ne pas souiller la terre, par inhumation, et le feu, par crmation. Leurs parents les accompagnent jusqu' la Tour mais n'y entrent pas. Ils se rassemblent dans une petite chapelle btie

proximit de la Tour et y rcitent des prires. L'me du mort reste trois jours dans la Tour. Le quatrime jour, elle la quitte, mais elle doit alors franchir un pont. Il se produit une sorte de jugement: l'me du juste franchit le pont et accde la Maison des chants, tandis que celle du mchant tombe dans les Enfers. Cependant, toutes les mes jouiront de l'instauration d'un Paradis terrestre conscutive la victoire d'Ahura Mazd sur l'Esprit du Mal. Il s'agit d'une rsurrection qui diffre de celle des chrtiens. L'enfer des zoroastriens est donc plutt un purgatoire o l'on attend sa rsurrection. La pratique du dcharnement des corps remonte un lointain pass et se retrouve dans les hauts villages du Tibet.

Le zoroastrisme et la socit Dans la doctrine de Zoroastre toute personne doit rpondre de ses actes par la bonne pense, or la bonne pense est directement lie la culture, les adeptes de cette doctrine ne doivent donc pas mettre en uvre une parole quelconque de Zoroastre qui ne correspondrait pas la science moderne. Les prceptes de Zoroastre sur la morale collective et les liens qui attachent les hommes restent encore aujourd'hui d'actualit, alors que la plupart des religions ne leur ont pas accord d'importance. Par exemple : * L'galit des hommes et des femmes a t souligne maintes reprises dans les Gathas et ralise dans l'histoire de la Perse antique par l'avnement au pouvoir de femmes telle que Pourandokht. * Prserver la puret de l'eau, de la terre, de l'air et du feu est un autre prcepte des adeptes de cette religion. Cependant, comme l'air, l'eau et la terre sont les lments divins qui existent sans le concours de l'tre humain alors que le feu est l'lment divin qui a besoin du concours de l'homme pour tre entretenu, pour continuer d'exister, les Zoroastriens vnrent plus que tout le feu sacr car il exprime mieux que tout le vhicule de communication entre Ahura Mazda et les hommes. * L'esclavage et la soumission de l'tre humain, prsents dans d'autres religions, sont compltement rejets dans la doctrine de Zoroastre. * Cette doctrine met l'accent sur l'importance de la rcolte et rejette toute ide de paresse, de vivre au crochet d'autrui, de voler le bien d'autrui. Chacun doit vivre de ses efforts et pouvoir bnficier de sa propre rcolte. * L'idoltrie, l'adoration de la pierre ou tout autre lieu construit, sont prohibes dans la pense de Zoroastre. La maison de Dieu n'est pas celle construite par l'homme mais le cur et l'esprit de ce dernier. * Aucune oppression ne peut tre admise l'gard des hommes, et si ncessaire, il faut se soulever pour l'liminer. * Aucun mal ne doit tre commis l'gard des animaux et leur sacrifice doit tre considr comme un crime des hommes l'gard des animaux. Dans le calendrier zoroastrien, chaque mois tait divis en deux priodes de 7 jours et deux

priodes de 8 jours, donc en 30 jours qui portaient tous des noms de divinits. Ces quatre priodes commenaient respectivement par les jours d'Ohrmazd, d'dhur (le Feu), de Mihr (Mithra) et de Dn, la religion mazdenne personnifie (Dn mazdayasn, aussi appele Bdukht fille de Dieu ). On voit que l'hnothisme de Zarathushtra n'tait pas plus vivant dans la Perse sassanide qu'aux poques antrieures, et cela d'autant plus que les rois des rois continuaient vnrer Mithra. Cependant, six jours de la premire priode portaient les noms des Amesha Spenta. Elle s'achevait par le jour Dadhv le Crateur (Ohrmazd), qui clturait galement les deux priodes suivantes. Le principe de ce dcoupage est dcrit dans le chapitre III du Bundahishn la Cration Originelle, ouvrage probablement compil la fin de la dynastie des Sassanides (au VIIe sicle). C'est un trait qui parle de cosmologie, d'astronomie et d'eschatologie, et qui donne galement des listes de rivires, de montagnes et de plantes. Les douze mois portaient galement des noms de divinits. On y reconnat les noms des Amesha Spenta:

2. Urdvahisht (Asha Vahishta) 3. Khvarddh (Haurvatt) 4. Tr (Tishtrya, le dieu des Pluies) 5. Amurddh (Amerett) 6. Shahrvar (Xshathra Vairya) 7. Mihr 8. bhn ( les eaux , Anhit) 9. dhur 10. Dadhv 11. Vahman (Vohu Man) 12. Spandarmadh (Spenta Armaiti) Les fravarshi taient des esprits tutlaires des morts, la partie protectrice de leurs mes, qui revenaient durant les cinq derniers jours de l'anne. C'tait alors la fte de Fravardghn, aussi appele Hamaspathmadaya. Il s'agissait de cinq jours supplmentaires, nomms d'aprs les noms des cinq Gth, qui s'ajoutaient aux 12 mois de 30 jours. Cette fte, au caractre carnavalesque, tait suivie par le Naurz, le Nouvel An, le 1er Fravardn. Malgr la conversion des Perses l'islam et l'adoption du calendrier musulman, le Naurz est toujours rest vivant. Il est clbr l'quinoxe du printemps. Une autre grande fte tait celle de Mihr, Mihrgn, au jour de Mihr (le 16e) du mois de Mihr. Elle avait lieu l'automne et concidait avec le dbut de l'anne avant l'poque des Sassanides. On peut galement mentionner six ftes de cinq jours rparties sur toute l'anne, le Hamaspathmadaya tant la dernire. On les appelait les Ghanbr (phases de cration). Tout temple, quel que soit le dieu (ou les dieux) auxquels il tait consacr, comprenait un autel du feu. Il tait plac dans une pice sombre, afin que le feu sacr ne ft pas touch par les rayons du soleil. Les prtres l'entretenaient selon un rituel extrmement strict. Trois temples jouaient un rle majeur : celui du Feu de Farnbagh, qui se serait trouv dans la

1. Fravardn (les fravarshi)

ville de Kriyn (rgion du Fars), celui du Feu de Gushnasp, Gandjak dans l'actuel Azerbadjan, et celui du Feu de Burzn-Mihr, au nord-ouest de Nishapur. Ces feux taient respectivement celui des prtres, celui des rois et celui des agriculteurs. Ils correspondent aux trois fonctions reconnues par Georges Dumzil chez tous les peuples indo-europens : la fonction clricale, la fonction guerrire ( laquelle se rattachaient les rois) et la fonction de production. Ainsi, l'Avesta rcent reconnat trois tats, celui des prtres, celui des guerriers et celui des agriculteurs. Quand un empereur montait sur le trne, il effectuait une visite solennelle au Feu de Gushnasp. Il lui demandait galement son aide pour vaincre ses ennemis.

Les Parsis Icne de dtail Articles dtaills: Parsis et Parsisme. Les Arabes entreprirent la conqute de la Perse partir de 636. La dynastie sassanide s'effondra en 651 la mort de son dernier souverain, Yazdgird III. Les Perses, contraints par les envahisseurs Arabes, abandonnrent le culte zoroastrien au profit de l'islam ; seules Yazd et Kerman, au centre du plateau iranien, demeurrent des fiefs de leur ancienne religion. Les Arabes appelrent ces zoroastriens des Gaur Infidles, terme qui est devenu Gubres en France. Aujourd'hui, il en resterait environ 30 000, dont 6 000 Yazd. Cependant, de nombreux pratiquants s'installrent dans le nord de l'Inde actuelle o ils sont connus sous le nom de Prs. Ce terme n'est qu'une traduction en perse, du mot Persan. Aujourd'hui, les deux tiers de la communaut se trouvent Mumbai.

Influences gnres La profondeur intellectuelle de son systme a exerc une grande influence sur les doctrines judo-chrtiennes (influence mentionne dans le Manuel de discipline trouv parmi les rouleaux de la mer Morte ). On retrouve tous les thmes du Zoroastrisme sous une forme semblable dans le judasme, le christianisme et l'islam. L'empereur perse Cyrus le Grand mit fin l'exil des juifs, en librant Jrusalem de la domination babylonienne et en autorisant la construction du Second Temple. La plupart des textes judaques traitant de la vie aprs la mort appartiennent la priode de domination perse en Palestine, ce qui laisse penser une influence zoroastrienne. Ils ne sont attests dans les crits juifs que postrieurement la captivit de Babylone (597 538 av. J.-C.), priode pendant laquelle les lites juives, en exil Babylone, entrrent en contact avec la Perse et les religions iraniennes et kurdes. Plusieurs auteurs et penseurs musulmans, tels Sohrawardi (1155-1191), initiateur du courant des Ishraqiyoun , ont tent d'intgrer Zarathoustra la ligne prophtique abrahamique (il tait rellement un prophte, et les zoroastriens sont mentionns dans le Saint-Coran: "al-majs"), mais il s'agit l d'une tentative de rcupration. On peut aussi retrouver la source de certaines pratiques musulmanes dans le zoroastrisme. Par exemple dans le

chapitre 138 du Livre I de Hrodote : ...c'est le prt qu'ils dtestent, car ils pensent que ceux qui empruntent seront obligs parfois de mentir . Le changement des murs que les zoroastriens veulent, ils travaillent l'obtenir par la droiture, par des actes justes et bons, et de ce fait le Zoroastrisme a eu aussi une grande influence sur le plan philosophique en occident : Platon, Voltaire, Nietzsche, mais aussi Plutarque, Pythagore, Aristote, Montaigne, rasme, Goethe, Hegel, et mme Karl Marx.

Notes et rfrences 1. http://www.paris.fr/portail/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=23461 [archive] Dossier de presse de l'exposition "LES PERSES SASSANIDES, FASTES D'UN EMPIRE OUBLIE" au muse Cernuschi, p.12 Bibliographie * Du Breuil Paul, Zarathoustra et la transfiguration du monde, Editions Payot, Paris 1978. * Terapiano Georges, La Perse secrte - Aux sources du Mazdisme. Le Courrier du Livre, 1978 * Zoroastre Les Gathas de Zoroastre transcrites en prose rythme par Carlos Bung, Les Editions Mazdennes, Paris 1933. * Josef Wiesehfer: Das antike Persien. Von 550 v. Chr. bis 650 n. Chr. Dsseldorf 2005. * Manfred Hutter: Religionen in der Umwelt des Alten Testaments I. Babylonier, Syrer, Perser. Kohlhammer, Stuttgart, Berlin, Kln 1996 (vgl. die umfangreiche Bibliographie zu vielen Einzelaspekten des Zoroastrismus) * Burchard Brentjes: Die Iranische Welt vor Mohammed. Koehler & Amelang Verlag, Leipzig 1967. * Gerd Gropp (Hrsg.).Zarathustra und die Mithras-Mysterien. Katalog der Sonderausstellung des Iran Museum im Museum Rade, Reinbek bei Hamburg (31.3 -27.6.1993). Edition Temmen. Bremen, 1993, ISBN 3-86108-500-3 * Walther Hinz: Zarathustra. Kohlhammer, Stuttgart 1961. * Michael Stausberg: Die Religion Zarathushtras. Geschichte - Gegenwart - Rituale. 3 Bde., Kohlhammer, Stuttgart 20022004. o Die Religion Zarathushtras : Geschichte-Gegenwart-Rituale ; Band 1 Online als PDF [archive] * Michael Stausberg: Zarathustra und seine Religion, Mnchen 2005 * Ervad Sheriarji Dadabhai Bharucha: A Brief sketch of the Zoroastrian Religion and Customs * Dastur Khurshed S. Dabu: A Handbook on Information on Zoroastrianism * Dastur Khurshed S. Dabu: Zarathustra an his Teachings A Manual for Young Students * Jivanji Jamshedji Modi: The Religious System of the Parsis * R. P. Masani: The religion of the good life Zoroastrianism * P. P. Balsara: Highlights of Parsi History * Maneckji Nusservanji Dhalla: History of Zoroastrianism; dritte Auflage 1994, 525 p, K.

R. Cama, Oriental Institute, Bombay * Dr. Ervad Dr. Ramiyar Parvez Karanjia: Zoroastrian Religion & Ancient Iranian Art * Adil F. Rangoonwalla: Five Niyaeshes, 2004, 341 p. * Aspandyar Sohrab Gotla: Guide to Zarthostrian Historical Places in Iran * J. C. Tavadia: The Zoroastrian Religion in the Avesta, 1999 * S. J. Bulsara: The Laws of the Ancient Persians as found in the "Matikan E Hazar Datastan" or "The Digest of a Thousand Points of Law", 1999 * M. N. Dhalla: Zoroastrian Civilization 2000 * Marazban J. Giara: Global Directory of Zoroastrian Fire Temples, 2. Auflage, 2002, 240 p, 1 * D. F. Karaka: History of The Parsis including their manners, customs, religion and present position, 350 p, illus. * Piloo Nanavatty: The Gathas of Zarathushtra, 1999, 73 p, (illus.) * Roshan Rivetna: The Legacy of Zarathushtra, 96 p, (illus.) * Dr. Sir Jivanji J. Modi: The Religious Ceremonies and Customs of The Parsees, 550 Seiten * Mani Kamerkar, Soonu Dhunjisha: From the Iranian Plateau to the Shores of Gujarat, 2002, 220 p * I.J.S. Taraporewala: The Religion of Zarathushtra, 357 p * Jivanji Jamshedji Modi: A Few Events in The Early History of the Parsis and Their Dates, 2004, 114 p * Dr. Irach J. S.Taraporewala: Zoroastrian Daily Prayers, 250 p * Adil F.Rangoonwalla: Zoroastrian Etiquette, 2003, 56 p * Rustom C Chothia: Zoroastrian Religion Most Frequently Asked Questions, 2002, 44 p -----------------------------------------------------http://www.gatha.org/french/articles/000094.html

Quest ce que tudes zoroastriennes? Les tudes zoroastriennes sont des champs de recherche bien tablis depuis longtemps dans les sphres acadmiques occidentales. La plupart des universits europennes ou amricaines enseignent cette matire. Leur but est dtudier les ides, luvre, linfluence et la langue dun des personnages les plus fascinants de lHistoire, celui que les Perses appelaient Zarathoustra et les Grecs Zoroastre. En effet, depuis plus de 3.000 ans, Zarathoustra est entr dans les mythologies et dans linconscient collectif tant de lEurope que de la Perse et des pays de lAsie centrale. Depuis les temps anciens, le nom de Zarathoustra a t utilis constamment par les philosophes grecs en tant que symbole de connaissance. Beaucoup dentre eux ont mme fait abriter leurs travaux scientifiques ou philosophiques sous le couvert de lautorit de Zarathoustra. Pythagore se disait son lve et Aristote affirmait que son matre Platon tirait de lui toutes ses connaissances. Pratiquement tous les grands philosophes grecs

taient senss avoir tudi lcole de Zarathoustra. (voir entre autres J. DuchesneGuillemin: The Western Response to Zarathustra ; Oxford 1958; .M Afnan ; Zoroasters Influence on Greek Thought ; New York 1965; J.A.Farrell;The Influence of Zarathustra and Zoroastrianism on Western Culture, Sydney 1977). A cette poque, les Perses administraient les affaires du monde et la pense de Zarathoustra, devenue leur fermant spirituel, fascinait les Grecs. En effet, partir du Ve sicle av.J.C., les Perses ont constitu le premier empire universel de lHistoire, comprenant quarante- six nations, dont la Grce, lEgypte et lInde. LOrient et lOccident taient pratiquement unifis et cela allait durer plus de deux cents ans. Grce la rforme zoroastrienne, les Perses ont propag de faon compltement indite les ides les plus tolrantes et les plus humanistes dans ce vaste empire, en contraste total avec la barbarie qui les prcdait. Ils avaient appris que la vrit nappartient aucun peuple, aucun pays, aucune race . ( voir ; Gerard Israel ; Cyrus le Grand ; Fondateur de lempire Perse, Paris 1987 ; R. Ghirshman ; Les Perses; Paris, Gallimard 1967 ; Platon ; Les Lois, III 693, 694 ; Xenophon ; Cyropedie, Paris,Flammarion 1967). Dans cette atmosphre zoroastrienne, qui a permis dabandonner tous les dogmes et tous les formalismes religieux, la premire dclaration des droits de lhomme fut rdige au 6e sicle av.JC, sous Cyrus, premier roi des Perses. Selon cette charte, dcouverte au 19e sicle en Msopotamie, grave en ancien persan sur un prisme dargile et conserve aujourdhui au British Museum, les peuples de lempire jouissaient dune libert totale de croyance, de langue et de coutumes : Jai accord tous les hommes la libert dadorer leurs propres dieux et ordonn que personne nait le droit de les maltraiter pour cela. Jai ordonn quaucune maison ne soit dtruite. Jai garanti la paix, la tranquilit tous les hommes. Jai reconnu le droit de chacun vivre en paix dans le pays de son choix . ( voir ;W. Eilers, le texte cuniforme du cylindre de Cyrus, Acta Iranica, tome II 1974 ; I.Quiles Analyse des principes noncs dans le Cylindre de Cyrus, Acta Iranica, TomeI, 1973 J.Israel ;Cyrus le Grand, op.cit. pp268-269 ) Ctait la premire rvolution humaniste et libratrice de lHistoire, autant pour les femmes que pour les hommes. En ce qui concerne les femmes, le grand spcialiste de Zarathoustra Paul du Breuil crit les femmes perses jouissaient dune libert unique dans lAntiquit grce la reforme de Zarathoustra avant qui la femme arya tait une vritable esclave, comme pour Aristote chez qui la femme relve dun statut proche de lesclavage ( Paul du Breuil, Histoire de la philosophie zoroastrienne, p.110, Paris 1984). Cest aussi durant cette priode que le temple de Jrusalem, dtruit au 7e sicle av.JC. par le Babylonien Nabuchodonosor, fut rebti par Cyrus et ses successeurs, et que les juifs dports en Babylonie purent regagner leur pays. Cyrus entra ainsi dans la Bible. Les prophtes hbreux, tels que Isaie, Ezchiel, Daniel et Jrmie lappelrent le Sauveur et lEnvoy de Dieu. (voir; E. Yamauchi, Persia and Bible, NewYork 1990 ; Gerard Israel ;

Cyrus le Grand, op. cit.pp.267-271 ; R.de Vaux,Les dcrets de Cyrus et de Darius sur la reconstruction du Temple; Paris 1937). La libration du peuple juif par Cyrus, la reconstruction du temple de Jrusalem par Darius et le rassemblement des traditions de la Torah par Artaxerxs - les trois rois zoroastriens de la Perse - et le retour massif des juifs de leur captivit babylonienne, ont produit une remise en question salvatrice des anciennes lois juives. Les prophtes dIsral ont alors fait pntrer, avec un grand lyrisme, la vision zoroastrienne de lexistence dans les Nouvelles Lois. (G. Israel; Cyrus le Grand,op.cit .pp.270-295,

Au dbut du VIIme sicle avant J.-C. Zaratoustra, Zoroastre en franais, voulut rformer la vieille religion utilitaire de l'Iran, qu'on appelle mazdeisme en l'honneur du dieu principal, Mazda. Il nous sera utile de connatre un peu cette religion, pour mieux apprcier la rforme zoroastrienne. Outre Mazda, les mazdens adoraient d'autres divinits, par exemple Mithra. Les "mages", prtres et devins, leur offraient des sacrifices d'animaux, l'instar de tous les prtres de l'Antiquit. Devins, ils buvaient une drogue appele "haoma" - analogue au "soma" hindou. galement sorciers, ils pratiquaient la magie. Ils imposaient aux fidles des rites, tout cela ayant pour but d'obtenir des avantages matriels. Cette religion ne proposait aucun idal moral.

ZOROASTRE Nous nous intressons au fondateur du zoroastrisme parce que plusieurs lments de cette nouvelle religion ont pass plus tard dans le judasme puis dans le christiannisme. Autrefois, on n'avait que des ides fantaisistes sur ce Sage iranien. Mais les recherches des orientalistes, ds le XVIIIme sicle, ont permis la dcouverte et l'tude critique des manuscrits de l'Avesta, Ecriture Sainte des anciens iraniens avant l'arrive de l'islam en 652. Or l'Avesta est la source essentielle de ce que nous savons de Zoroastre et de sa religion. La partie la plus ancienne, intitule Gathas, nous a conserv des paroles du Prophte rformateur lui-mme. Zoroastre est n autour de l'an 700 avant notre re dans une famille de riches leveurs installs l'est de l'ancien Iran, rgion agricole arrose par l'Oxus, faisant aujourd'hui partie de l'Afghanistan. Ses parents taient aussi des potes sacrs et des chantres. Le jeune Zoroastre se rvla bientt un bon lve, dot d'un caractre non seulement doux et pacifique, mais galement altruiste, sensible aux injustices dont les paysans avaient souffrir de la part des nomades pillards et des seigneurs gostes. Zoroastre aimait beaucoup les btes, surtout les bovins, dont la vie humaine dpendait, comme aujourd'hui

chez nous. Ds l'ge de quinze ans, Zoroastre commena dire tout haut ce qu'il ressentait, blmant les injustices, demandant l'abolition des sacrifices de bovins, ce qui ne pouvait que dplaire aux mages. Son audace gna sa famille. Il s'isola de plus en plus, adopta une nourriture vgtarienne. Pour finir, il alla en Bactiane, o il passa une dizaine d'annes dans la montagne, ayant pour seul compagnon son cousin Madiomaha, scon premier disciple. Et c'est dans cette retraite que Zoroastre bnficia d'une exprience religieuse, sous la forme d'entretiens mystiques avec Ahoura Mazda, en qui il voyait le dieu unique, Seigneur du Ciel et de la Terre. Son Dieu, il le prie ainsi:

"Toi dont le regard protecteur veille de toute ternit sur l'Ordre et la Bonne Pense, 0 Mazda Ahoura, de ta bouche cleste enseigne-moi les Lois du monde."

Zoroastre veut tout savoir: D'o vient la mchancet, ce qui est juste, et aussi la cause des phases de la lune ou la marche des astres au firmament. C'est ainsi que Zoroastre, au cours de longues mditations, conut une nouvelle religion : le zoroastrisme, que nous allons maintenant dcrire et illustrer par des extraits de l'Avesta.

1) Monothisme moral et universel " Tu es le Premier et le Dernier, O Mazda, Toi, Pre de la pense bonne, Toi, le vritable instructeur de l'Ordre et de la Droiture, le Matre des manifestations de la Vie."

2) Pacifisme et Altruisme "Je loue la bonne religion de Mazda, qui repousse les querelles et fait dposer les armes ... Il fait rgner le Seigneur, celui qui secourt les pauvres."

3) Primat de l'activit agricole (Ahoura Mazda rp0ndit Smile

"Celui qui veut du bien au juste, au parent, au confrre et au serviteur, et qui veille activement sur le bien du troupeau, celuil prend parti pour le Bien. Il est un collaborateur de la Bonne Pense." (...) L'homme qui rjouit la Terre, c'est celui qui sme le plus de bl, de lgumes et d'arbres fruitiers, O Zaratoustra, galement celui qui irrigue ou qui draine, selon les cas."

4) Abolition du sacrifice des animaux Zoroastre demande aussi l'interdiction de la chasse pour le seul plaisir. Il prconise le vgtarisme.

5) Abolition de la magie et des idoles Magie et rites des Mages sont illusoire une exploitation de la crdulit populaire. En outre, Mazda Ahoura ne peut tre reprsent par une idole, car il est le Seigneur du Ciel. Son seul symbole est le feu, que les zoroastriens entretiennent dans les sanctuaires - les pyres.

6) Victoire finale du Bien Dans le monde cr par Ahoura Mazda, deux nergies antagonistes sont l'oeuvre : le Saint Esprit (Spenta Maniou) aid des angesgardiens, contre le Mauvais Esprit (Ara Maniou, plus connu sous le nom d'Ahriman), chef des dmons hostiles aux humains. Tous les maux drivent de cette lutte. Mais Zoroastre annonce une bonne nouvelle : Ahoura Mazda veut et obtiendra la victoire du Bien sur le Mal. En consquence, chaque tre humain aurait intrt a bien choisir son camp. Le Prophte appelle donc les "mal partis" se convertir. Ecoutons-le :

"Que le pcheur s'amende. Qu'il craigne la redoutable gloire victorieuse engendre par Mazda, gloire qui accompagnera le Sauveur le Sochiante - et ses compagnons, lorsqu'il fera un monde nouveau ou l'on ne connatra ni la viellesse ni la mort ..."

7) Rsurrection des morts et jugement

"Alors, les morts se veront et l'immortalit leur sera donne. Le monde se renouvellera souhait. Les cratures bnies du Bien seront soustraites la mort. Quant au Trompeur (Ahriman), il tombera et sera dtruit."

Par ce sens donn l'histoire, avec cette perspective d'urie vie heureuse possible aprs la mort, Zoroastre lanait une vritable rvolution religieuse.

Diffusion de la nouvelle religion

Descendu de sa montagne, Zoroastre vint prcher sa religion nouvelle Bactres, touchant bientt la Cour du prince-gouverneur et quelques nobles. L'un de ceux-ci lui donna mme sa fille en mariage. Ses disciples propagrent leur foi dans les alentours, en dpit de l'opposition bien naturelle des Mages. Aprs la mort du fondateur, le zoroastrisme diffusa lentement vers l'ouest, atteignant finalement l'entourage des rois de Perse. Si bien que de 520 225 environ, une srie de Grands Rois adoptrent le zoroastrisme. Tmoin en est cette inscription de Darius 1er:

"Le mal qui fut fait, en bien je le changeais. Les nations qui s'entretuaient ont cess de se battre, par la grce d'Ahoura Mazda, afin que celui qui est fort ne frappe ni ne dpouille le pauvre"

Au cours des sicles, comme toute autre religion, le zoroastrisme volua, surtout sous la pression du ritualisme des Mages traditionnels. Aprs la conversion de l'Iran l'islam, des groupes rests fidles aux grandes ides de Zoroastre n'eurent pas la vie facile ! Aussi, beaucoup d'entre eux s'en allrent en Inde, ou ils prosprrent sous le nom de Parsis.

INFLUENCE SUR LE JUDASME Pendant les deux sicles de la domination perse sur le Proche-Orient, de -539 -330 environ, bien des juifs eurent l'occasion d'entrer en contact avec le zoroastrisme. Ils en apprcirent le monothisme moral, qui leur rappelait celui des grands prophtes hbreux, d'Amos Jremie. Et ils en vinrent adopter la vision zoroastrienne d'une humanit soumise une lutte entre les foces du Bien et celles du Mal, avec la promesse d'un Jugement et d'une juste rtribution post mortem, notions nouvelles pour ces juifs. Minoritaires, ils durent longtemps rester dans la clandestinit parmi leurs compatriotes, car, Jrusalem comme dans la Diaspora juive, la soumission au lgalisme et au ritualisme de la caste sacerdotale tait de rigueur. Toutefois, des "nouveauts" empruntes au zoroastrisme purent gagner du terrain en Isral. durant l'occupation de la Palestine par des rois grecs, mais en se mlant des notions hbraiques. C'est alors que, vers l'an -200 eniron, apparurent les premiers crits juifs contenant ces nouveauts : anges et archanges, le "Fils de l'homme", Fin du monde, etc. Citons en particulier le livre c'Henoch (env.-190) et le livre de Daniel (-160)

Voici quelques textes illustrant l'introduction en Isral ces ides nouvelles: 1) Les anges "Quelqu'un sembable un homme cria : Gabriel, explique-lui la vision qu'il a eue." (Dan. 6 :16) "Mikal, l'un des princes de premier rang, vint mon aide." (Dan. 10 :13) Ainsi, les messagers anonymes de jadis sont devenus des anges gardiens pourvus de noms hbreux. Ils sont si nombreux qu'ils sont hirarchiss. A leur tte voici les archanges : Gabriel, Mikal, Raphal et Ouriel.

2) Satan et les dmons "L'ange du seigneur et le Satan se tenaient aux cts du grand-prtre Josue. L'ange dit au Satan :Que le Seigneur te fasse taire." (Zach. 3 : 1-2, texte dat -520) "Satan fut hostile Isral et poussa David faire le recensement d'Isral." (Chron. 21 :1) Autrefois Satan tait un serviteur de Dieu (cf. Job 1 : 6) de mme le "mauvais esprit" envoy Sal (I Sam. 16 :14). Les dmons, ansemts de l' Ancien Testament., apparaissent dans les livres apocryphes et joueront un grand rle autemps de Jsus.

3) Le Jugement dernier "En ce temps-l, la terre rendra son dpt, le Chol rendra ce qu'il. a reu (...) Le Seigneur des Esprits fera asseoir son Elu sur un trne de Gloire pour juger toutes les oeuvres des Saints (...) Ceux qui seront sauvs ne verront plus la face des pcheurs et des mchants. Le Seigneur des Esprits demeurera avec eux. Ils revtiront des vtements blancs. La douleur viendra sur eux (les mchants), oui, la douleur les saisira lorqu'ils verront le le Fils de l' Homne , assis sur son trne de gloire. (Henoch, extraits des ch. 61-62) En ce temps-la, Mikal, le grand prince, celui qui veille sur les enfants de ton peuple, interviendra. Ce sera un temps d'angoisse tel qu'il n'y en a encore jamais eu, mais ton peuple en rchappera, ainsi que tous ceux que l'on trouvera inscrits dans le Livre. Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussire se relveront, les uns pour la Vie ternelle, les autres pour l'Horreur ternelle." (Dan. 12 : 1-2) Le haut-clerg et tous ceux intresss au statu quo rejetrent la croyance de la rsurrection et au Jugement; ils formrent le parti des Sadducens. Ces conservateurs concevaient la vie aprs la

mort comme une vie morne et tranquille dans le Cheol tnbreux, qui rassemblait sans distinction riches et pauvres, bons et mchants. (cf. Job 14 : 7-12) Le Fils de l'homme d'Hnoch, c'est le Sochiante de zoroastre charg d'adresser un ultime appel la conversion puis de prsider au Jugement. L'image du Fils de l'homme s'asseyant sur le trne sera reprise par Jsus : "Quand le fils de l'homme viendra, accompagn de tous les anges, alors il s'assira sur son trne de gloire." (Matt. 25 : 31) 4) Qui sera admis au Royaume de Dieu? Pour Jsus et Jean-Baptiste, comme pour zoroastre, ce seront les coeurs purs, les pacifiques, les misricordieux. (Les batitudes, Matt 5 : 3-12) Les juifs pharisiens, par contre, comptaient obtenir leur salut par l'observance fidle des rites et des tabous ordonns par la Loi. les Essniens, eux, se fiaient leurs rites de purification. Quant aux Judens nationalistes, ils n'espraient pas un jugement des individus, mais le salut collectif de leur peuple, sous la forme d'une victoire du Messie sur les trangers hostiles Israel, une libration politique et le rtablissement de l'indpendance, aprs quoi viendrait le bonheur. Ps. de Salomon 17 : 23-32, 35-36 : "Seigneur, suscite-leur pour roi un fils de David; ceins-le de force pour craser les dominateurs impies ! purifie Jrusalem de tous ces trangers qui la foulent. (---) Et lui, le Roi juste enseigne de Dieu, les gouvernera. Il ne se commettra aucune injustice en ces jours-l, car tous seront saints, et leur Roi sera le Messie." De tels sentiments agitaient le peuole au temps de Jsus et plusieurs personnages se prsentrent comme Messie lbrateur se heurtant l'imparable puissance romaine. Ce qui profita la conception pharisienne du salut.

CONCLUSION: JSUS ET ZOROASTRE Entre Jsus et Zoroastre, que de points communs! et aussi des diffrences !

Points communs Tous deux recherchaient la relation directe avec Dieu sur la montagne loin de la foule. Ces entretiens mystiques ralisaient et nourrissaient lleur amour pour le Seigneur et nourrissaient leur amour pour les tres numains. C'est l qu'ils laborrent leur enseignement.

Ils prchrent la bont, et critiqurent l'illusion de ceux qui croyaient plaire Dieu au moyen de pratiques. Ils rejetrent la magie. Tous deux conurent l'histoire de l' humanit comme une lutte des anges contre Satan et ses dmons, lutte se termlnant un jour par la victoire Biem, la rsurrection gnrale des morts, un Jugement et une juste rtribution, selon des crltres d'ordre moral.

Diffrences Jsus, au contraire de Zuroastre, n'a pas explicitement demand l'abolition des sacrifices d'animaux, mme s'il a prdit la chute du Temple. Il ne se dclara pas vgtarien et n'accorda pas une importance primordiale l'agriculture parmi les activits de l'homme D'autr part. Jesus eut une vie courte et ne se maria pas, tandis que Zoroascre fonda un foyer et semble avoir vcu assez longtemps. Ceci peut expliquer le fait que l'Avesta ne rapporte rien de precis sur sa mort. Tout au conraire, les vangilrs racontent en dtail la Passion de Jsus et sa crucifixion. De plus, ils nous parlent de sa rsurrection, de ses apparitions et de son ascension, Et mme de son retour sur terre pour instaurer son Royaume. Rien de tel propos de Zoroastre. Concernant la prdication, nous constatons une autre diffrence, non pas de fond mais de forme. Zoroastre nous a laiss des hymnes et des prceptes, conservs dans l'Avesta. Leur diffusion ne dpassa gure les frontires de l'ancien iran. Jsus, quant lui, utilisa admirablement les ressources de la posie smitique, avec ses rythmes et ses paraboles. Enfin, et c'est trs important, les paroles de Jsus furent non seulement mmorises mais mises par crit dans la langue universelle de l'poque, le grec. Le monde entier peut les lire aujourd'hui, ce qui est loin d'tre le cas des paroles de Zoroastrre. J'espre avoir montr par quelle filire certaines doctrines, lances en Iran au VIIme sicle avant notre re sont parvenues jusqu' nous, travers le judaisme; Jsus et le christianisme.

Roger SAUTER Genve le 2 fvrier 1995

BIBLIOGRAPHIE DU BREUIL, Paul, Le zoroastrisme, PUF, Paris, 1982. AUTRAN, Charles, Mithra, Zoroastre et la prhistoire aryenne du christianisme, Payot, Paris, 1906.

Nous pouvons, nous poser beaucoup de questions. Les trois religions monothistes semblent avoir leur fondement en Afghanistan et en Iran. -----------------------------------------------------On aimerait connaitre de notre vivant la sagesse de cette socit des temps anciens. Je me permets d'extraire ces aspects qui font rfrence la dualit de l'existence: Ce qui ressortait des Gathas pouvait tre rsum comme suit: Le but de la vie est de mener une existence heureuse et joyeuse (plus de 75 fois, les deux mots bonheur et joyeux sont rpts dans les Gathas). Le bonheur individuel dpend du bonheur de la socit, et la socit ne peut tre heureuse que si tous les tres qui la composent, y compris les animaux et les plantes, peuvent mener une existence paisible et panouie. Cependant, pour obtenir et surtout maintenir cet tat de bonheur, il faut que les hommes et les femmes apprennent les fondements des lois qui rgissent leur existence. Ces lois comportent trois principes de base: 1) La vie est conditionne par des forces opposes qui, chaque instant, en agissant sur nos penses et nos sentiments, mnent en nous et en dehors de nous une lutte sans merci. La joie et la tristesse, lamour et la haine, la justice et linjustice, la vrit et le mensonge, la quitude et lanxit, lharmonie et le dsordre, la connaissance et lignorance, louverture desprit et lobscurantisme ainsi que dinnombrables autres forces contradictoires, nous tiraillent chaque instant vers eux. La source do manent les forces positives, celles qui nous mnent vers le bonheur et la paix intrieure, est appele Ahura Mazda, qui veut dire force de la sagesse. Quant aux forces ngatives, celles qui mnent vers le malheur et lanxit, elles sont appeles angra maynu, ce qui signifie anxit, angoisse. 2) Pour exister, chaque force cre aussitt son contraire. Dans ce monde, aucune force ne peut avoir de sens sans celle qui lui est oppose. Bon sans mauvais, quitude sans anxit, amour sans haine, vrit sans mensonge, etc. nont aucun sens. Chaque force se dfinit donc par rapport son contraire. 3) Dans ce combat existentiel entre le bien et le mal, les hommes et les femmes ont la libert de choisir entre les forces antagonistes. Ils peuvent choisir entre la joie et la tristesse, entre lamiti et linimiti, entre la vrit et le mensonge, entre la justice et linjusticeetc. Et cette libert de choix entre le bien et le mal les rend aussi responsables. Dans les Gathas, des mots tels que justesse et rectitude de pense, parole et acte sont constamment utiliss et la phrase- cl est la pense juste, la parole juste et laction juste .

Lessence des ides de Zarathoustra, nonces plus de 3.000 ans auparavant, fut brillamment reprise en 1883, cest--dire quelques annes seulement aprs la redcouverte des textes des Gathas par lun des plus grands philosophes de notre temps, FriedrichWilhelm Nietzsche, dans son livre Ainsi parlait Zarathoustra. Cet ouvrage bouleverse radicalement la pense europenne des temps modernes ( Voir, James Farrell ; The Influence of Zarathustra on Western Culture, op.cit.)). -------------------------------------------------Prs Les prs ou parses - de Prashika, peuple de Perse - sont les adeptes du parsisme, confession drive du zoroastrisme, qui fuirent au VIIIe sicle une Perse conquise par les Arabes et s'installrent en Inde. Les prs s'installrent tout d'abord dans le Sind et dans le Saurshtra au Gujarat. Il profitrent ds 716 (ou 735) de la protection du raj Shlhra Ji qui rgnait sur les tats de Thana prs de l'actuelle Mumbai. Comme les Juifs installs en Inde de longue date, ils purent ds lors pratiquer leur culte librement et sans contrainte. Ils participrent depuis trs largement la vie conomique de la rgion, en particulier la formation de la ville de Mumbai (anciennement Bombay), o ils occuperont une place importante dans l'administration et la culture. Les prs vnrent le feu (parce que c'est le seul lment divin qui requiert le concours humain - voir zoroastrisme) et ne pratiquent pas la crmation comme les hindous, pour ne pas le souiller. Les corps ne sont pas inhums pour les mmes raisons mais exposs dans les tours du silence ou dakhm de faon tre dcharns par les vautours. Comme les femmes juives indianises, les femmes prs portent le sari, mais en le drapant sur l'paule droite. La population prs dcrot, elle est passe de 114 000 en 1941 76 000 en 1991, soit une chute de 33% en 50 ans. Ceci s'explique par le fait qu'ils refusent les conversions et ne doivent se marier qu'entre eux (ce qui tait une des conditions de leur intgration lorsqu'ils se rfugirent en Inde). La majeure partie d'entre eux, soit 56 000, vit dans la ville de Mumbai. Les prs de plus de 65 ans reprsentent 29% de la population comparer aux 5% de la population gnrale en Inde. Parmi les prss clbres, on trouve les famille d'industriels Tata, Dubash, Godrej, Pandole, Karkaria , le chef d'orchestre Zubin Mehta et le chanteur de rock Freddie Mercury. Ainsi que Feroze Gandhi, mari d'Indira Gandhi. --------------------