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2 septembre 2015
PREFACES : F. Ranaivo, A. Velompanahy, Mgr. B.M. Ramaroson .................................................... 3
RESUME ............................................................................................................................................... 7
1- INTRODUCTION .......................................................................................................................... 8
1.1- « Le Malagasy souffre de faim devant un grenier bien rempli » ................................................. 8
1.2- Du potentiel minier connu et enregistré ....................................................................................... 9
1.3- Il en reste encore suffisamment de ressources minérales ........................................................... 10
1.4- Des produits de valeurs inestimables par la population malagasy ............................................. 11
1.5- Une recette fiscale de 150 Millions de Dollars par an ? ............................................................. 13
1.6- Cependant, Madagascar reste un des Pays les plus pauvres du monde ...................................... 13
1.7- Alors qu’est-ce qu’on propose dans le cadre de la Trilogie Durable? ........................................ 14
1.8- Rappel : Economie Sociale et Solidaire (ESS) .......................................................................... 15
2- LES PRINCIPAUX ACTEURS SOCIAUX ET SOLIDAIRES.................................................... 16
2.1- L’Association « VOARABE POUR MADAGASCAR » .......................................................... 16
2.2- L’Association « MOSAIC MADAGASCAR » ......................................................................... 18
3- GEMSMADA : « première source de richesse pour le peuple » au sein d'une Trilogie Durable ... 19
3.1- Genèse de GEMSMADA .......................................................................................................... 19
3.2- Activité principale : « des services de valorisation » ................................................................. 20
3.3- Avec une structure simple ......................................................................................................... 21
3.4- Avec des activités très recherchées et accessibles ..................................................................... 21
3.5- Avec des outils et des données disponibles ............................................................................... 26
3.6- Avec des " primes de valorisation" pour accompagner les autochtones locaux ......................... 26
3.7- Avec des sous-traitances pour les jeunes géologues « super motivés » ..................................... 27
3.8- Dans un cadre de Trilogie Durable : exemples du « GUIDE » et de « ASSUM » ..................... 28
4- MOSAIC-GEMSMADA-VOARABE : une solution radicale pour le KERE du Sud ................... 31
4.1- Combien de morts par an ? « GENOCIDE » lent et silencieux ? .............................................. 31
4.2- Pourtant des ressources minières convoitées principalement par le monde et par la Capitale.... 33
4.3- D’où l’idée d’une vision d’irrigation ambitieux mais réalisable ................................................ 34
4.4- Avec une "éventuelle" intégration des corps militaires dans le programme ............................... 35
5- CONCLUSION: COMMENT PARTICIPER ? ............................................................................ 36
5.1- Les étapes du projet : où en sommes-nous actuellement? .......................................................... 36
5.2- Devenez "ACTIONNAIRES-ASSOCIES SOLIDAIRES" ........................................................ 37
5.3- Participez au « Crowdfunding » - Augmentation de capital de GEMSMADA .......................... 38
5.4- Remplissez les formulaires ........................................................................................................ 39
ANNEXE : LE LIVRET POTENTIEL MINIER DE MADAGASCAR .............................................. 41
GENERALITES ............................................................................................................................... 43
A- LA GEOLOGIE DE MADAGASCAR, BASE DE LA POTENTIALITE MINIERE .......... 43
B- DES ETUDES QUI CONFIRMENT LES POTENTIELS ................................................... 45
DES GISEMENTS STRATEGIQUES REPERTORIES .................................................................. 47
A- LE PETROLE ...................................................................................................................... 47
B- LE NICKEL ......................................................................................................................... 49
C- LE NICKEL – COBALT LATERITIQUE D’AMBATOVY-ANALAMAY ....................... 50
D- LES PLATINOÏDES ............................................................................................................ 51
E- LE FER (SOALALA)........................................................................................................... 52
F- L’URANIUM ET LES TERRES RARES ............................................................................ 53
G- LES CHROMITES ............................................................................................................... 54
H- LE CUIVRE ......................................................................................................................... 55
I- L’OR .................................................................................................................................... 56
J- LES CORINDONS (SAPHIR ET RUBIS) ........................................................................... 60
K- LA KIMBERLITE (ROCHE PORTEUSE DE DIAMANT) ................................................ 63
L’INITIATEUR DE LA TRILOGIE DURABLE ................................................................................ 70
4 septembre 2015
À ce jour La leçon, que je tire des expériences de ma vie
est : « Entraidons-nous toujours », chaque fois que «Madagascar et
son Peuple » sont concernés. Voilà pourquoi, j'ai accompagné depuis
ses prémices « Brice BABAKOTO », et je soutiens aussi
personnellement ce Livre à découvrir.
Francine RANAIVO, Présidente Fondatrice AIFM
(Alliance Internationale des Femmes de France et de Madagascar)
5 septembre 2015
Les auteurs du présent document se
sont fixés comme un des principaux objectifs de
leurs projets la redistribution directe, aux
membres des collectivités de base, des richesses
engendrées par la valorisation et l’exploitation
des ressources géologiques et minérales issues
du territoire où résident les personnes
intéressées.
Par ailleurs, les auteurs proposent
également, pour commencer, de mettre en œuvre
ces projets dans les régions du sud de Madagascar pour éradiquer à
tout jamais la famine chronique (ou le KERE) qui y sévit depuis
plusieurs décennies.
Etant originaire de la région concernée, et ayant
toujours cru que la solution radicale contre la famine dans cette
zone aride existe et sera un jour trouvée, je ne peux qu’encourager
l’initiative.
L’ambition des auteurs mérite d’être soutenue, ils
demandent la contribution de tout un chacun, car ensemble nous
serons plus forts et mettrons ainsi de notre côté toutes les chances
de gagner la lutte contre la pauvreté à Madagascar et permettrons,
tout simplement, à plusieurs milliers de personnes de vivre
décemment. Je suis sûr que nous pouvons compter sur vous pour mener
à bien les projets décrits dans le document.
Pour terminer, j’emprunte les mots de Martin Luther King:
« Le vrai pacifisme n’est pas la non-résistance au mal, mais une
résistance non-violente opposée au mal. Elle n’est ni une soumission
ni une résignation. Elle n’est pas une stratégie que l’on peut se
contenter d’utiliser en fonction des circonstances ; la non-violence
est au bout du compte un mode de vie que les hommes embrassent pour
la simple raison qu’elle se veut morale. Voilà pourquoi elle
nécessite à la fois du courage, de la lucidité et de la maîtrise de
soi»
Bon courage pour ce noble combat.
Aristide VELOMPANAHY
Ray amandreny (Doyen)
6 septembre 2015
Ô Dieu des pauvres,
aide-nous à secourir les abandonnés
et les oubliés de cette terre
qui valent tant à tes yeux.
Encyclique Laudato Si' (246)
Pape François
Dans son Encyclique Laudate Sì, le Pape
François souligne qu’on doit mettre en
place une « écologie intégrale » qui
englobe toutes les dimensions humaines et
sociales (cf n°Laudate sì n° 137 à 162).
Justement c’est le défi que je constate dans cette
Trilogie. Mais seuls, les auteurs et les acteurs ne pourront pas
arriver à ce noble objectif. Je vous invite ainsi à être leurs
« compagnons de route ». Dans ce livre, ils expliquent leur
principe, fruit de leur foi chrétienne.
C’est ce que rappelle le Saint Père aux jeunes réunis aux
JMJ au Brésil en 2013 : « Jésus n’a pas dit : Va, mais Allez : nous
sommes envoyés ensemble. Quand nous affrontons ensemble les défis,
alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne
pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés,
il les a appelés pour former un groupe, une communauté ».
Enfin, j’aimerai m’adresser à vous, membres de la
Trilogie : « souvenez-vous de ce qui s’est passé à Cana en Galilée
raconté par l’Evangéliste St Jean (Jn 2) ». Nous nous rappelons
fortement de cette scène. C’est Elle, Marie, qui s’est adressée à
son Fils Jésus pour prier « Ils n’ont plus de vin »…. Ensuite elle
s’est adressée aux gens qui ont servi : « faites tout ce qu’il vous
dira »… C’était le premier signe et ils ont cru… (Jn 2, 11). Mais il
a fallu remplir les « cruches »… C’est ce que je vous recommande de
faire avec les gens dans ce concept d’Economie Sociale et Solidaire
(ESS).
La majorité des malagasy vivent actuellement au-dessous
de seuil de pauvreté malgré les potentialités autour d’eux. Comme
Pasteur je ne peux alors qu’encourager les membres de la Trilogie
dans sa démarche qui suit l’enseignement social de l’Eglise et que
le Pape développe dans sa dernière Encyclique. J’implore la
bénédiction de Dieu sur chacun des acteurs pour qu’ils puissent
réaliser ce projet pour le bien des plus démunis.
Que la Sainte Vierge vous soutienne dans cette
« mission » que le Seigneur vous confie et qu’elle intercède avec St
Vincent de Paul pour Madagascar pour que la paix règne pour un
développement stable et durable. Sur cette terre bénie de Dieu,
nous sommes unis comme une seule famille: OLO ARAIKY SIKA JIABY.
«Maison commune » nous souligne le Pape dans son Encyclique.
+ Benjamin Marc RAMAROSON, c.m.
Archevêque d’Antsiranana
7 septembre 2015
RESUME
Madagascar est une île qui fait plus de 592.000 Km2 de superficie avec plus
de 22 millions d’habitants. C’est un Pays qui est connu par l’extrême pauvreté de sa
population, mais également reconnu comme à forts potentiels en ressources naturelles,
notamment en Mines.
Le programme de développement durable trilogique : MOSAIC–
GEMSMADA-VOARABE (MGV) que nous portons est un ensemble de projets qui auront
pour finalité la redistribution directe au peuple Malagasy de chaque collectivité, des richesses
engendrées par l’exploitation des ressources géologiques et minérales sur chaque territoire de
la Grande Île.
L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est le fondement de notre démarche. En
Effet deux (2) Associations et une (1) Entreprise sont mises en place :
(i) MOSAIC MADAGASCAR, ou Mutuelle d’Organisations Sociétales - Actions
Individuelles ou Communautaires ; a pour taches de satisfaire les besoins des Malagasy
en santé, en éducation, en habitat, en emploi, en prévention de l’exclusion, en équité,
etc…
(ii) L’Association VOARABE POUR MADAGASCAR ou Actions Universelles de
Partages et d’Education Citoyenne a pour objectif de préserver la diversité des espèces,
des ressources naturelles et énergétiques de la Grande Île.
(iii) Quant à GEMSMADA ou Geomatic Engineering and Mining Services in Madagascar,
en intégrant comme actionnaires les 2 Associations citées ci-dessus, elle se définit
comme une Entreprise Sociale Solidaire, dont l’objectif est de créer des richesses et
améliorer les conditions de vie matérielles du peuple adhéré de chaque territoire.
Nous avons choisi le territoire du KERE comme région pilote. C’est la région
du Sud de la Grande Île, qui est sévie par une famine récurrence annuelle depuis une
décennie. Ce choix se défini par trois (3) paramètres : (i) La motivation et l’engagement des
personnes originaires de la région ; (ii) Le fort potentiel en ressources géologiques et
minérales du territoire ; (iii) Et la disponibilité, ainsi que la maitrise des informations sociales
et scientifiques utile pour le programme. Par ailleurs, très prochainement, nous mettrons en
place à Madagascar le « GUIDE » (Groupement Universel des Institutions du Domaine de
l’Equitable) et l’« ASSUM » (Artisanat Sociale, Solidaire et Universel de Madagascar)
comme structures annexes du programme.
Accompagné en Annexe du livret « potentiel minier de Madagascar », ce
présent document est ainsi réalisé afin de nous présenter succinctement le concept de la
Trilogie Durable « MGV », mais il servira également de support pour toutes celles et tous
ceux qui seraient intéressés de s’engager aux investissements solidaires et équitables des
secteurs géologique et minier à Madagascar.
8 septembre 2015
1- INTRODUCTION
1.1- « Le Malagasy souffre de faim devant un grenier bien rempli » 1
En 2006, en prospection sur le terrain dans le Sud de Madagascar, avec quatre
collègues géologues étrangers, comme habituellement, nous sommes logés chez l’habitant
dans un village du Sud de Madagascar. Ce soir-là, le village est en émoi (Fig.1). La fille de 13
ans de l ‘instituteur est très malade : une fièvre jaune ; des antibiotiques la sauveraient.
Malheureusement, la famille n’a pas d’argent pour la transporter à l’hôpital ni
pour acheter les médicaments. De plus, le seul dépositaire de médicaments du village est
fermé pour ravitaillement. Il n’en existe aucun autre à 100 kms à la ronde, le premier centre
de santé de base est également à plus de 100 kms du village ; et c’est urgent... notre trousse de
secours n’en contient pas.
Cette nuit a été longue et agitée, on se sent démunis mais plein d’espoir. Hélas,
le lendemain matin, des cris et des pleurs déchirent le silence, l’enfant est décédé.
Comme le veut la coutume malgache, nous rendons visite à la famille
endeuillée pour leur présenter en prières la condoléance. Alors que nous prions avec la
famille, nous remarquons dans la pièce principale, parmi d’autres objets de décoration du
meuble, un verre en cristal rempli de pierres précieuses et semi-précieuses brutes de toutes
couleurs, au centre desquelles est posé un saphir, roulé de la taille d’un pouce : une pierre
précieuse d’une valeur marchande estimative minimum de 10 millions d’Ariary Malagasy
(environs 3500€), « Et dire que cette famille ne le savait pas ! ».
Cette fille est décédée faute d’argent. Pourtant, sa famille ignorait qu’elle était
« riche ». Combien de malagasy sont-ils dans ce cas ? Combien de malgaches vivent dans la
misère alors que leur sous-sol regorge de richesses dont ils ignorent l’existence et la valeur?
Combien sont-ils à se faire escroquer par des « businessmen » peu scrupuleux qui leur
achètent leurs pierres précieuses à des prix dérisoires?
Figure1: Un réveil matinal à Madagascar, assombri par le deuil de la fille de l’instituteur du
village.
1 Extrait du rapport de la Conférence Episcopale de Madagascar (CEM), 1985
9 septembre 2015
1.2- Du potentiel minier connu et enregistré
En juin dernier, en collaboration avec différentes Associations, à l’occasion du
55ème
Anniversaire de l’indépendance de Madagascar, j’ai publié un livret sur le potentiel
minier de Madagascar. Dans ce livret figure à la fois des descriptions qualitatives que des
essais de quantifications (couverture du livret en Figure2). Plusieurs substances y sont
présentées : Le pétrole, le Nickel, Le Nickel-Cobalt d’Ambatovy, les Platinoïdes, le Fer de
Soalala, l’Uranium et les Terres Rares, les Chromites, Le Cuivre, L’Or, Les Corindons
(Saphirs et Rubis), et la Kimberlite (roche porteuse de Diamant).
Ce livret est fourni plus bas, en Annexe de ce livre.
Figure2 : Présentation du livret « Le potentiel minier de Madagascar », fourni en Annexe.
10 septembre 2015
1.3- Il en reste encore suffisamment de ressources minérales
Actuellement, nombreux sont ceux qui se pose la question du pourquoi et du
comment de toutes ces ressources minérales de Madagascar et surtout est-ce qu’il en resterait
encore? Afin de répondre à vos questions, voici en Figure 4 un graphique assez explicite.
(i) D’une part, il faut savoir que géologiquement Madagascar se subdivise en 2
grands complexes : le 1/3 Ouest des ensembles sédimentaires et les 2/3 Est du socle cristallin.
Et ce socle sur lequel nous marchons ainsi actuellement est très vieilles de centaines de
millions d’années voir en milliards d’années pour certains endroits. C'est-à-dire qu’une grande
partie (de 30 à 40 km dans le Sud) de roches qui étaient au-dessus est érodé. La figure de
gauche (Fig.3a) représente une coupe théorique d’un socle cristallin, et remarquez donc qu’à
Madagascar, notamment dans le Sud, on n’observe que des roches intrusives et
métamorphiques, et donc selon la science, des roches dont les profondeurs exactes de
cristallisation sont à environs 30 à 40 Km.
Figures3 : (a) à gauche, coupe théorique d’un socle cristallin, ou une croute continentale. J’ai
repéré par les 3 petits hommes le niveau de surface actuel dans le Sud de Madagascar. (b) en
haut à droite, modélisation en 3 dimensions du 1/3 Sud de Madagascar. On identifie clairement
des zones alignées correspondant aux différentes zones de cisaillements (défini dans le texte).
(c1) en bas à droite, Sur le terrain les ZC s’identifie par les roches aplaties de géométries
subverticales, et au niveau des échantillons, on observe parfois des grenats de forme étirés (c2).
(ii) D’autre part, la science a aussi démontré, à l’exemple de ma thèse de doctorat
(soutenue en 2009), qu’à cette profondeur, les roches ne sont pas durs, ni liquides, mais sont
généralement dans un état ductile (entre le liquide et le solide) ; et dans ces conditions, c’est le
11 septembre 2015
comportement mécanique qui définit leur géométrie et leur forme quand elles se cristallisent.
Attendu que Madagascar s’est trouvé au centre du bloc continental Gondwanien, notre croute
continentale aurait ainsi enregistré les différentes déformations anciennes. Plus précisément,
on observe dans le Sud de Madagascar des zones de dimensions kilométriques où se seraient
concentrées les déformations, appelées communément en science comme des Zones de
Cisaillements (ou ZC). En recherche minières, ces zones sont très intéressantes car elles
concentrent la circulation des fluides minéralisées. Les ZC sont identifiables sur images
satellites en zones kilométriques allongées (image obtenue par la modélisation des reliefs,
Fig.3b) ; mais aussi sur le terrain, les ZC sont identifiées par certaines géométries physiques :
roches aplaties subverticales (Fig.3c1), et parfois même jusqu’au niveau des échantillons, on
peut observer ces ZC : exemple ici des grenats étirés comme du chewing-gum. (Fig.3c2).
(iii) Par ailleurs, il faut savoir que Madagascar reste une terre de découverte
car petit à petit, d’année en année, on trouve sur notre Grande Île de nouveau minéral. A titre
d’exemple en 2004, l’italien Pezzota a découvert dans le Sud un béryl riche en Césium et qui
aurait alors été nouveau dans le registre des minéraux et donc il l’a fait porter son nom :
Pezzotaite (Fig.4a). Plus récemment (en 2010), toujours dans le Sud, un nouveau minéral
inconnu a été identifié et présenté par des compagnies étrangères lors d’un séminaire (Fig.4b).
Il faut savoir que nous disposons actuellement pour tout Madagascar une base de données
d’indice minéral composé de 209 types de substances sur 7016 points (Fig.4c). L’intérêt d’un
tel type de base de données numérique cartographique est qu’il est devenu facile de localiser
les points d’indices (par simple question au programme) : par exemple, sur cette image, nous
avons sélectionné dans le tableau un indice de « Wolframite » et ce dernier se sélectionne
aussi directement sur la carte.
1.4- Des produits de valeurs inestimables par la population malagasy
A Madagascar, en 2009, le degré d’alphabétisation est de 64,48%2. L’Internet
ne se trouve que dans les grandes villes. Il est ainsi devenu impossible pour la population de
connaitre réellement la valeur de leurs ressources sur le marché international.
A titre d’exemple, la photo de droite sur la Figure5 a circulé sur internet et les
personnes qui ont découvert la pierre m’ont contacté personnellement pour me demander la
valeur réelle de ce minéral. J’ai mis ici sur la gauche, une capture d’écran d’un site web qui
vend les 1,62 carats de grenat Démantoïde taillé à 3443 €. Alors si le carat équivaut à 0,20
grammes, à combien pourrait-on estimer la valeur de cette pierre découverte par cet
autochtone du Nord ? Brute ou si elle serait taillée !
2 % d’adultes âgés de plus de 15 ans, source :
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=MDG&codeStat=S
E.ADT.LITR.ZS&codeStat2=x
12 septembre 2015
Figures4 : (a) en haut à gauche, échantillon de Pezzotaite, (b) en haut à droite, échantillon
inconnu présenté en 2010 par des compagnies étrangères en prospection à Madagascar. (c) en
bas, carte numérique des indices minérales de Madagascar, les points sont enregistrés à la fois
dans un tableau numérique d’information que sur la carte et les informations sont liées
(exemple, la sélection du Wolframite sur le tableau entraine directement sa sélection sur la
carte).
13 septembre 2015
Figures5 : (a) à gauche, capture d’écran d’un site commercial de pierre précieuse, affichant le
prix d’un modèle de Grenat Démantoïde de Madagascar. (b) à droite, gros minéral de grenat
Démantoïde découvert par des autochtones du Nord de Madagascar.
1.5- Une recette fiscale de 150 Millions de Dollars par an ?
En décembre 2012, un représentant de la Banque Mondiale a présenté à Paris
lors d’un séminaire dédié aux ressources minérales de Madagascar, le graphique ci-dessous
(Fig.6). La redevance minière est de 2% de la première vente des produits extraits de la mine
industrielle. L’Etat malagasy enregistrerait alors une recette annuelle pouvant dépasser
actuellement les 150 Millions de Dollars.
Figure6 : Courbe d’évolution des recettes fiscales annuelles provenant de la mine industrielle à
Madagascar (extrait d’une présentation d’un responsable de la Banque Mondiale, à Paris en
2012).
1.6- Cependant, Madagascar reste un des Pays les plus pauvres du monde
En 2014, Madagascar occupe le 5ème rang du classement des Pays qui
produisent le moins de richesses par habitant (475,4 Dollars de PIB3). Gagnant ainsi deux
places par rapport à l’année précédente. Pourtant le PIB par Malgache a progressé de 2,6% sur
un an et a presque doublé en dix ans. Et le secteur extractif contribue à peine entre 0,5 et 1,5%
du PIB ces dernières années (source site web du Ministère des Mines, Madagascar).
3 Source : http://www.journaldunet.com/economie/magazine/pays-pauvres/madagascar.shtml
14 septembre 2015
1.7- Alors qu’est-ce qu’on propose dans le cadre de la Trilogie Durable?
Madagascar est jusqu’à ce jour un pays à vocation agricole et le secteur
élevage y occupe une importance sociale, culturelle et économique. Toutefois comme on le
voit sur le calendrier de la Figure7 ci-dessous, pour des raisons climatiques (saisons sec et
froid, absence de pluies), l’agriculture n’est pratiquée que 6 mois sur 12.
Nous proposons ainsi, L’ACTIVITE MINIERE, PROFESSIONNELLE ET
REGLEMENTEE POUR TOUS LES MALAGASY DU TERRITOIRE, PENDANT LA
PERIODE D’INACTIVITE AGRICOLE.
Figure7 : Calendrier des activités à Madagascar. Nous proposons de compléter par des activités
minières, professionnelles et règlementées les périodes où la population ne pratique pas
l’agriculture.
Et comme je le dis plus haut, 35,5 % de la population malgache reste
analphabète, il faudrait ainsi impérativement les unir au sein d’une structure règlementée,
exemple de Coopérative ou Association ; afin que le peuple Malagasy puisse devenir et rester
acteur sur son territoire : de la production à la transformation jusqu’aux ventes. D’où la mise
en place de la Trilogie Durable « MOSAIC Madagascar - GEMSMADA - VOARABE pour
Madagascar » ou « MGV ».
Sous le modèle d’Economie Sociale et Solidaire (ESS), l’Association
« MOSAIC Madagascar », a pour rôle de satisfaire les besoins des malagasy en santé, en
éducation, en habitat, en emploi, etc…Quand à l’Association « VOARABE pour
Madagascar », elle a pour but de préserver la diversité des espèces, des ressources naturelles
15 septembre 2015
et énergétiques à Madagascar. Enfin, pour garantir la création de richesses et afin d’améliorer
les conditions de vie matérielles de la population malagasy de chaque territoire, nous avons
mis en place le projet d’Entreprise « GEMSMADA ».
1.8- Rappel : Economie Sociale et Solidaire (ESS)
L’ESS est un mode d’entreprise auquel adhèrent des personnes morales de
droit privé (Société, Association, Syndicat, Coopérative) et qui remplissent les conditions
suivantes :
(i) Un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;
(ii) Une gouvernance démocratique prévoyant la participation des parties prenantes
aux réalisations de l’entreprise définie et organisée par les statuts ;
(iii) Une gestion conforme au principe que les bénéfices sont majoritairement
consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de
l’entreprise.
L’Economie Sociale et Solidaire représente 14% de l’emploi privé en France,
soit 2,33 millions de salariés4(Fig.8). C’est un secteur important qui place l’humain au cœur
de ses actions.
Dans notre démarche pour le secteur minier de Madagascar, nous nous
intéressons plus particulièrement aux Coopératives et/ou aux Entreprises Sociales. Ce sont des
modèles d’entreprises démocratiques, des sociétés de personne, qui se différencient des
entreprises dites « classiques » par leur gouvernance fondée sur le principe « une personne,
une voix » et la double qualité de ses membres qui sont à la fois associés et clients,
producteurs, salariés ; que nous appliquerons ainsi sur tout le territoire de Madagascar, là où il
a des ressources minérales exploitables.
Figure8 : Les principales branches de l’ESS en France, et leur répartition sur une base de 2,33
millions de salariés (4).
4 Source : http://www.anact.fr/web/dossiers/performance-durable/qvt?p_thingIdToShow=36617648
16 septembre 2015
2- LES PRINCIPAUX ACTEURS SOCIAUX ET SOLIDAIRES
2.1- L’Association « VOARABE POUR MADAGASCAR »
« VOARABE POUR MADAGASCAR » ou « Actions Universelles de Partages
et d’Education Citoyenne » (loi 1901-N° : W802010701-Préfecture de La Somme-France) est
une Association citoyenne internationale dont les activités sont axés sur l’écologie humaine.
« VOARABE POUR MADAGASCAR » regroupe 3 types de membres (Fig.9), et se compose
de 3 organes (Fig.10, le détail est fourni dans les Statuts de l’Association).
« VOARABE POUR MADAGASCAR » œuvre dans le but de renforcer
l’autonomie professionnelle et intellectuelle des acteurs du développement territorial citoyen
et durable à Madagascar, en créant une éthique et une dynamique de réseau, de respect, de
dialogue-concertations, d’échanges et de partenariats solidaires en inter-régions.
L’Association travaille principalement dans la recherche des moyens, notamment
matériels et immatériels, pour faire émerger et développer tous les projets écologiques
territoriaux. Et l’Association s’engage à redistribuer ses gains pour financer ses activités sur le
territoire de la Grande île.
A ce jour, on dénombre à Madagascar 20 départements où siègent des Associations
et des Coopératives déjà des partenaires de « VOARABE POUR MADAGASCAR » (Fig11).
Ces Associations et Coopératives constituent les « Filiales de l’Association VOARABE ».
Différents projets sont ainsi actuellement en cours d’études.
Figure9 : Types de membres au sein de l’Association « VOARABE POUR MADAGASCAR » ;
au centre : emblème de l’Association VOARABE POUR MADAGASCAR ; Explication: toutes
décisions et toutes actions doivent être prises en consultation de la population de base concernée.
Madagascar est composé de 6 provinces, soit les 6 branches de l’arbre vert (symbole du respect de
l’homme et de son environnement) ; et des 22 régions (comme devise : la paix). Le système fonctionne
dans un cadre du respect de la mondialisation. La couleur bleue est le symbole de la sagesse et de la
sérénité, et l’orange est le signe du changement.
17 septembre 2015
Figure10 : Les différents organes de l’Association « VOARABE POUR MADAGASCAR » avec
leurs compositions respectives.
Figure11 : Carte de situation des Départements où siègent les Associations et les Coopératives,
actuellement en partenariat avec l’Association « VOARABE POUR MADAGASCAR » (en
rouge 20 sur les 356 Départements existants).
18 septembre 2015
2.2- L’Association « MOSAIC MADAGASCAR »
Pour Satisfaire les besoins des Malagasy : en santé, éducation, habitat, emploi,
prévention de l’exclusion, équité, intergénérationnelle ; nous avons également mis en place
pour l’international, l’Association « MOSAIC MADAGASCAR » ou Mutuelle
d’Organisations Sociétales - Actions Individuelles ou Communautaires (loi 1901-N° :
W872010653-Préfecture de La Haute-Vienne) ; emblème sur la Figur12. « MOSAIC
MADAGASCAR » est une Association qui a pour but de regrouper mondialement toutes
personnes physiques ou morales, motivées par la promotion de Madagascar. Elle travaille
principalement dans la recherche des moyens pour développer en international, tous les
projets types « Economies Sociales et solidaires – ESS sur la Grande Île ».
Figure12: Logo représentatif de l’association « MOSAIC MADAGASCAR ». Explication: la
couleur verte de l’île représente toujours l’objectif écologique des programmes ; le symbole de cœur
signifie que les engagés font leurs actions par amour du Pays ; et c’est une action qui fait intervenir
tout sexes, générations et origines confondus.
Actuellement, dans le monde, plus de 250 membres adhèrent à « MOSAIC
MADAGASCAR », dont : en Asie (Sri Lanka, Indonésie, Thaïlande, Malaisie), au Canada,
aux USA, et en Europe : en France, en Belgique, en Espagne, en Italie, en République
Tchèque, et en Russie (Fig13a). En France, les membres de l’Associations « MOSAIC
MADAGASCAR » sont répartis dans 8 départements dont : La Somme, L’Ile de France, La
Loire Atlantique, La Haute-Vienne, L’Isère ; Le Hérault, La Haute-Garonne, et La Pyrénées-
Orientales (Fig13b).
Figures13 : (a), à gauche, carte de localisation des différents Pays de l’Europe, (b) à droite, des
Départements de la France, où résident les premiers membres de l’Association « MOSAIC
MADAGASCAR ».
19 septembre 2015
3- GEMSMADA : « première source de richesse pour le peuple » au sein
d'une Trilogie Durable
3.1- Genèse de GEMSMADA
L’été 2010, je suis parti en vacances en famille à Madagascar. A une semaine de
notre retour en France, un opérateur minier malagasy est venu me voir pour me demander de
l’aider à prospecter des poches de Pegmatites à Marotsipohy (Fig.14a) dans une région où ils
en auraient déjà trouvés avec des minéralisations en Béryls verts (Fig.14b).
Je note que Marotsipohy se trouve dans la région Analamanga, mais aussi à
environ 150Kms d’Andriamena, qui est un site connu par ses gisements de Chromites.
Je leur ai ainsi fait cette proposition : « je vous aide à trouver des poches de
pegmatites, et en contrepartie, vous céder le titre minier (rectangle bleu sur la Figure14a) au
nom de mon épouse, et si je trouve du minéral autre que le Béryl, ça m’appartiendrait, et je
vous fais la prestation gratuitement ». Dans ma requête, je fais référence à la Chromite car il
faut comprendre que la couleur verte de ce Béryl provenait de la contamination en Chrome de
la poche de Pegmatite.
Figures14 : (a) Localisation du site Marotsipohy au sein de la région Analamanga, (b) une poche
de pegmatite avec du béryl vert ; (c) des chromites disséminées.
La mission de terrain a duré 5 jours : les 3 premiers jours nous avons bien trouvé
d’autres poches de Pegmatites ; mais ce qui est extraordinaire c’est que nous avons aussi
observé durant les 2 jours restants, sur plusieurs endroits des gites de Chromites disséminés
(Fig.14c) ainsi que partout au sein des mêmes carreaux (titres) miniers, tous les petits chenaux
sont contaminés par le chrome, ce pourquoi le riz ne pouvait plus pousser dans les rizières.
Une fois de retour à la capitale, à Antananarivo, j’ai pris une journée entière pour
écrire un rapport technique de valorisation de 20 pages afin de présenter la zone. Par la suite,
20 septembre 2015
j’ai présenté une annonce dans un quotidien national. 5 compagnies ont pris contact pour faire
des propositions et en 2 semaines de négociation, nous avons pu signer un contrat de 3.000€
uniquement pour l’achat du rapport technique et une proposition d’achat du titre, négociée à
13.000€. Je rappelle que ce titre fait une surface totale de 3 x 2,5 x 2,5 Km2 =18,75Km2.
3.2- Activité principale : « des services de valorisation »
«GEMSMADA» ou : Geomatic Engineering and Mining Services in Madagascar
est un projet d’entreprise qui a pour activité principale : valoriser les ressources géologiques
et minières de Madagascar par la production et la vente de cartes et de rapports techniques à
différentes échelles (pouvant atteindre le 1/25.000ème), par tranche de surface de 10 Km2 à
25 Km2 au maximum (Fig.15). Ce sont des rapports compréhensibles par toutes personnes
souhaitant s’investir dans le domaine des mines et des sciences de la Terre à Madagascar.
Il s'agit pour «GEMSMADA» de créer une valeur ajoutée aux titres miniers (ou les
concessions) préalablement identifiés comme potentiels en commercialisant les résultats
d'expertises (des rapports techniques, des cartes, et éventuellement des documents annexes),
principalement à des investisseurs soucieux du solidaire, de l’équitable et de l’écologie.
Figure15: Représentation géographique de Madagascar, avec un zoom sur la région de Diego
(présentation des carreaux miniers délivrés par le BCMM= 625m x 625m). La surface de
valorisation de «GEMSMADA» est de 10Km2 à 25Km
2, soit environ 25 carreaux.
21 septembre 2015
3.3- Avec une structure simple
«GEMSMADA» serait une PME qui serait installé dans la région de l’Isère
(éventuellement sur la commune de La Tronche), en France. Elle emploierait 5 personnes en
France et 11 consultants à Madagascar (Tableau1).
Nombre PERSONNELS
5 SALARIES en France
1 Coordinateur Général
1 Responsable Affaires Socio-Culturelle
2 Responsable Relation Clientèle
1 Responsable Administratif et Financier
1 Assistant juridique
11 CONSULTANTS MADAGASCAR
6 Géologues (3 cartographes+ 3 gemmologues)
1 Chauffeur - Responsable logistique
2 Responsable Commercial (pour Madagascar / pour l’Etranger)
1 Responsable de Communication
1 Responsable Administration / Systèmes Informatiques et Réseaux
Tableau1 : Liste et nombre de postes, salaires mensuels prévisionnels des premiers personnels de
«GEMSMADA».
3.4- Avec des activités très recherchées et accessibles
Madagascar a traversé une crise politique de 2009 jusqu’à la fin 2013. Durant cette
période de transition, aucun titre minier n’aurait été attribué. On peut ainsi utiliser la base de
données informatisée de 2009 sur la situation des cadastres miniers du Pays (Fig16) comme
base d’analyse reste ainsi d’actualité pour notre projet. On voit ici sur cette figure, qu’en
novembre 2009, la moitié de la surface de Madagascar est concernée par des permis (ou titres)
miniers. Si la surface de la Grande île est de 591.464 km2 (= La France métropolitaine+ La
Belgique), les titres miniers confondus qui sont déjà attribués occupent précisément les 55%
de la surface dont les 48% par des PR (Permis de Recherche).
Un titre peut être composé d’un ou de plusieurs carreaux ; et qu’un carreau minier
fait actuellement 625m x 625m. L'analyse géostatistique des données sur cette carte montre un
nombre total de 2136 Titres de type PRE enregistrés sur tout le territoire, avec des surfaces
moyennes de 12,4Km2 (Fig.17).
Contrairement aux modes de travail des grandes sociétés (type PE = Permis
d’Exploitation) ; pour les PRE (Permis Réservés aux petits Exploitants) et pour la plupart des
PR (Permis de Recherche) ; l'exploration reste artisanale à Madagascar: les ouvriers
prospectent par tâtonnement, et il suffit d'une trouvaille d’indices ou d'échantillons en
affleurement pour que tous les autres exploitants et ouvriers (sexes confondus) y accourent ; à
l’exemple de l’exploitation des saphirs dans la commune de Didy (Fig.18).
22 septembre 2015
Figure16: Répartition spatiale des titres et permis miniers de Madagascar, en Novembre
2009 (source BCMM).
Figure17: Analyse géostatistique des titres miniers type PRE: on observe que la moyenne des
surfaces est de 12,4 km2 (un carreau minier fait 625m x 625m).
23 septembre 2015
Figure18: Prospection de saphir à Didy (à l’Est de Madagascar), un gite de saphir récemment
découvert5.
De récentes communications des responsables du BCMM annonce que plus de
7000 nouvelles demandes de titres miniers seraient actuellement en attente de traitement. Il
va donc y avoir bientôt de nouveaux AERP (Autorisation Exclusive de Réservation de
Périmètre) et de PRE (Permis Réservés aux petits Exploitants). En effet, au sein de
«GEMSMADA», nous allons nous intéresser dans un premier temps à ces titres types PRE,
où les gens exploitent par tâtonnements, qui compte ainsi au total 2136 titres dans notre
base d’étude (en taches noirs sur la Fig16, Stat. sur Fig.17).
Nous allons également mettre en place « MAZOLI BOUTIQUE » (MArché du
ZOma en LIgne – ma jolie boutique). Dans les zones rurales de Madagascar, les gens
consacrent encore une journée de marché public par semaine ; généralement c’est le vendredi
(ZOMA) qui est choisi dans plusieurs endroits. Nous allons alors prendre de préférence ce
même jour pour réaliser le « premier marché international en ligne des ressources
minérales de Madagascar », le numérique sera donc au rendez-vous.
Des kiosques de « MAZOLI » seront installés dans les différents villages, en
partenariat avec les différentes épiceries existantes, et nous commenceront dans les
départements où sont déjà installées les Associations et Coopératives filiales de l’Association
« VOARABE POUR MADAGASCAR ». Chaque individu ayant découvert des pierres ou des
gisements pourront, grâce aux antennes kiosques, être directement en contact avec les
potentiels clients en internationaux.
Par ailleurs, d’une part, en partenariat avec l’association « MOSAIC
MADAGASCAR », nous créerons également dans plusieurs villes du monde entier des
boutiques de « MAZOLI » (programmes ESS dans les Pays localisés sur les Figures13). Les
mines seront en premier lieu les produits de ventes de ces boutiques, mais nous les
diversifierons avec d’autres produits artisanaux.
D’autre part, chaque jour, «GEMSMADA» multiplient les contacts avec ses
sources fournisseurs. Je rappelle ici que sources fournisseurs sont également ceux qui sont
5 Source de l’image : http://fr.allafrica.com/stories/201206220459.html
24 septembre 2015
propriétaires des titres miniers à valoriser. L’internet et les réseaux sociaux (notamment
Facebook) seront des instruments de base pour communiquer avec ces SF. Ce choix se justifie
par le fait que la connexion à Facebook est gratuite pour toute personne détentrice de ligne
téléphonique à Madagascar quel que soit l’opérateur (à condition évidemment d’avoir un
appareil adapté, ce qui est actuellement courant sur la Grande Île, de par la venue des produits
de Chine à bon marché).
J’ai ainsi isolé ici sur cette Figure19 en polygones rouge, toutes les communes où
sont localisés les points de distribution des réseaux téléphoniques à Madagascar6. On voit
également sur la même figure que ces points longent les routes nationales.
Figure19 : Carte de localisation des premières zones d’activités de «GEMSMADA» (en polygone
rouge) avec localisation des points de distribution des réseaux téléphoniques et carte des routes
nationales. En principe, Facebook et Skype peuvent être utilisés dans les zones en rouge.
6 Sources : données en ligne Telma, Orange, Airtel. Juin 2013
25 septembre 2015
Nous avons décrit plus haut que les premières cibles de «GEMSMADA» sont les
titres de type PRE. Nous avons vu également sur les Figures 16&17 que ces PRE font en tout
un nombre total de 2136 titres avec une surface moyenne de 12,4Km2. Nous avons également
pointé sur la figure19 la localisation des premières zones cible de «GEMSMADA». J’ai ainsi
isolé sur la Figure20 ci-dessous tous les titres miniers enregistrés au sein de ces surfaces
accessibles par Internet. Et on enregistre 2990 titres dont 1079 sont de type PRE, 1703
sont des PR et 208 sont des PE.
Figure20: Carte des titres miniers localisés dans la zone d’activité principale de «GEMSMADA»
(on dénombre 2990 titres avec 1079 PRE, 1703 PR et 208 PE).
26 septembre 2015
3.5- Avec des outils et des données disponibles
Dans le cadre de mes activités professionnelles, de mes recherches et de mes
études antérieures, j’ai acquis et analysé toutes les informations et données géo-scientifiques
sur la géologie et les mines de Madagascar, notamment celles du tiers Sud de la Grande Île
(cf. chapitre sur l’initiateur du projet). Ces dernières seraient ainsi disponibles pour le projet
«GEMSMADA». Ce sont notamment:
Des cartes géologiques numériques à différentes échelles, qui couvrent tout le
territoire de la grande île.
Des cartes topographiques numériques à différentes échelles, qui couvrent
également tout le territoire de la grande île.
Des données numériques d'indices miniers.
Des images satellites.
Des données numériques de terrain, de très haute résolution (90 m et 30m).
Des données géophysiques (gravimétrie, aéromagnétique, spectrométrie gamma).
Et des articles, des revues, des thèses et des publications de toutes sortes et
actualisées.
3.6- Avec des " primes de valorisation" pour accompagner les
autochtones locaux
Depuis le début de l'année 2010, les petits exploitants miniers (détenteurs des titres
types PRE), regroupés au sein de plusieurs coopératives se sont plaints sur leurs difficultés à
payer les frais d’administration (FA). Ces frais correspondent aux droits à payer par les
opérateurs miniers auprès du BCMM. En effet, ils ont été augmentés selon le décret n°023 du
25 janvier 2010, arrêtés n° 162, 181 et 83 de 2010, Ministère des mines de Madagascar. Ce
décret a augmenté pour les PRE, de 1€ à 2,10€ les FA d'un carreau minier (de dimension
plane 625m x 625m) au cours de la première et la deuxième année d’exploitation; et il est de
3€ pour la troisième année.
Dans ce contexte, «GEMSMADA» va aider les petits exploitants miniers en leur
fournissant une "prime de valorisation" correspondant à 15% du prix de vente du rapport
technique réalisé, soit l’équivalent d’une somme approximative minimum de cinq cent
vingt-cinq Euros (525€) : c’est à dire l’équivalent approximatif à la valeur de FA annuel
pour 250 carreaux . Cette prime constituera ainsi un soutien direct des petits exploitants
miniers face à leurs difficultés financières actuelles.
Cette démarche rentre dans une stratégie de développement décentralisé de
Madagascar car elle encourage le peuple malagasy lambda (l'équivalent des 80% de la
population) à se formaliser dans l'activité minière. Je rappelle que dans 8 cas sur 10, ce sont
les villageois sur place qui découvrent à Madagascar les premiers indices sur les grands sites
miniers identifiés et connus. Mais par la suite, ce sont évidemment les compagnies privées
multinationaux qui acquièrent les droits et les titres pour l’exploitation. Et donc avec cette
« prime de valorisation », le malgache lambda pourra acquérir des titres.
27 septembre 2015
3.7- Avec des sous-traitances pour les jeunes géologues « super
motivés »
Madagascar compte 6 provinces. Nous avons vu dans les Tableaux 2 & 3 ci-dessus
que de septembre en décembre 2015, «GEMSMADA» va sous-traiter ses travaux d’expertises
avec 12 à 18 géologues (et donc une moyenne de 2 à 3 par province). Principalement, cette
sous-traitance se fera avec « des jeunes géologues fraichement sortis d’universités, niveau
de License, Master, ou d’Ingénieur ». En effet, chaque année une cinquantaine de jeunes
diplômés en géologie sortent des Universités de Madagascar ; et 3 points ambitionnent ces
jeunes:
Pouvoir décrocher une bourse d’étude à l’extérieur
A Madagascar, le premier rêve de tous les jeunes fraichement diplômés est de
pouvoir décrocher une bourse d’étude à l’extérieur. En sciences, l’aptitude à réaliser des
articles internationaux est fondamentale pour avoir une bourse d’étude postuniversitaire ; et
en géologie, les travaux de terrain, principalement l’analyse des échantillons sont
primordiaux. «GEMSMADA» s’engage ainsi s’il y a des opportunités, pour chaque
valorisation, à réaliser des collaborations avec des universitaires ou des chercheurs
internationaux, afin de permettre à ces jeunes géologues sous-traitants de poursuivre des
activités postuniversitaires s’ils le souhaitent.
Avoir leur propre structure d’entreprise
Aussi, petit à petit, actuellement, nombreux sont les jeunes malgaches qui désirent
avoir leur propre structure d’entreprise ; mais évidemment, il manque à Madagascar des
organismes qui accompagneraient ces jeunes et il leur manque les moyens matériels et
financiers.
«GEMSMADA» s’engage ainsi à franchiser sa structure pour toutes les personnes
ayant travaillé au minimum 6 mois en sous-traitance avec elle, et qui respectent également la
déontologie de l’entreprise. Dans cet engagement, «GEMSMADA» payera tous les frais
d’établissement des structures franchisées, tout en restant minoritaire dans les actions des
entreprises filiales (franchises) créées.
Recherche de ressources financières stables
Enfin durant leurs années d’études universitaires, les jeunes malgaches sont
généralement financés par leurs parents ou familles. Ainsi, après l’université, un de leurs
premiers soucis est la recherche de ressources financières stables qui leur permettraient
d’être totalement autonomes.
28 septembre 2015
3.8- Dans un cadre de Trilogie Durable : exemples du « GUIDE » et de
« ASSUM »
"On ne peut pas tout faire, on ne peut être que complémentaires"; en plaçant
« GEMSMADA » dans le contexte du développement durable (Fig.21), l’Entreprise aura ainsi
pour objectif de créer des richesses et améliorer les conditions de vie des Malagasy.
Comment? En effet, en faisant des Associations « MOSAIC MADAGASCAR » et
« VOARABE POUR MADAGASCAR », des actionnaires au sein de l’Entreprise (Fig.22), le
programme pour la valorisation des ressources minérales de Madagascar devient « un
programme viable et équitable » pour tous les participants, notamment pour la population de
base regroupé au sein des Associations et des Coopératives, les filiales de « VOARABE
POUR MADAGASCAR ».
Figure21: La Trilogie de développement Durable : MOSAIC Madagascar – GEMSMADA –
VOARABE pour Madagascar.
Par exemple, pour cette activité de « valorisation », ci-dessous dans le Tableau de
la Figure22, la prévision sur la redistribution des « résultants nets » de l’Entreprise pour les 3
premières années d’activités de GEMSMADA. L’Association « VOARABE POUR
MADAGASCAR », avec ses 51% d’actions prévisionnels pourrait acquérir en 3 ans d’activité
un total de 471.000 Euros, un fond suffisant pour développer les différents projets et objectifs
de l’Association.
Sans compter qu'à chaque Chiffre d'Affaire de vente de "GEMSMADA", 5% va
aussi directement aux "GUDE" (Fig.23a, Groupement Universel des Institutions du Domaine
29 septembre 2015
de l’Equitable). C’est une structure filiale de l'Association "VOARABE POUR
MADAGASCAR" qui se met déjà actuellement en place petit à petit sur tout le territoire de
Madagascar, et qui regroupera toutes les ressources intermédiaires.
Figure22: (a) en haut : Parts des actionnaires au sein de «GEMSMADA» ; (b) en bas :
redistribution des résultats nets pour chaque actionnaire, pour les 3 premières années d’activités
de valorisation.
Par ailleurs, avec l'Association "MOSAIC Madagascar", on va également
développer le programme « ASSUM » (Fig.23b, Artisanat Sociale, Solidaire et Universel de
Madagascar). C’est un programme à 2 volets : (i) Education / Formation et (ii) Entreprise
sociale.
« GEMSMADA » et « MOSAIC MADAGASCAR » ont déjà entrepris lors des
différents déplacements en France et en internationale, des rencontres protocolaires avec des
professionnels de la formation de sculpteurs. En effet, on identifie sur la Grande Île une
centaine de matières minérales et rocheuses pouvant être sculptées : à l’exemple du marbre
blanc (Fig.24).
Une enquête sur le terrain auprès des sculpteurs malagasy démontre la faisabilité
du projet. Avec un SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) à 133.000 Ar (soit
environ 41 euros), nous proposons à nos sculpteurs un salaire mensuel de 300 Euros. Le taux
de marge brut de l’activité est calculé à 30%. Le sculpteur doit ainsi dégager plus de 1000
Euros de Chiffre d’Affaire mensuel s’il veut assurer (= 700€ + 300€). En sachant qu’un
sculpteur peut réaliser 1 produit (type Fig24) par jour ; avec 20 jours d’activités par mois, il
peut ainsi fabriquer 20 produits par mois. Et pour assurer les 300€ de salaire, on doit ainsi
vendre le produit à 50€ (=1000€ / 20).
30 septembre 2015
Figures23: Symboles de représentation de: (a) à gauche, "GUIDE" (Groupement Universel des
Institutions du Domaine de l’Equitable), une structure filiales de "VOARABE pour
Madagascar" qui accompagne "GEMSMADA" Logo représentatif du programme ASSUM
(Artisanat Sociale, Solidaire et Universel de Madagascar).
Figure24: Marbre blanc sculpté de la région d’Ambatofinanadrahana. Photo prise lors d’un
entretien avec des sculpteurs, organisé par les membres responsables du programme ASSUM à
Madagascar.
Je note que ce calcul a été réalisé sur la base du travail des roches plus malléables
telle le marbre ou les calcites, mais il est également possible de l’appliquer sur d’autres
matières plus difficile à travailler tel le quartz (exemple du quartz rose de la Figure25). Et par
la suite, on peut aussi étendre le programme sur les travaux de lapidairerie, soit la taille des
pierres fines et pierres précieuses.
Figure25: Quartz rose : (a) à gauche, à l’état brut ; et (b) à droite, sculpté.
31 septembre 2015
4- MOSAIC-GEMSMADA-VOARABE : une solution radicale pour le
KERE du Sud
4.1- Combien de morts par an ? « GENOCIDE » lent et silencieux ?
La famine menace la vie de toutes les familles dans le Sud de la Grande Île.
Chaque année, plusieurs Départements dans les Régions Androy et Anosy sont désormais
touchés par cette famine, suite à une sécheresse d’une ampleur exceptionnelle. Chaque année,
les populations des districts d’Amboasary-Atsimo, Bekily, Tsihombe, Ambovombe et Beloha
sont en situation de crise. Pour survivre, et pour calmer un peu leur faim, elles en viennent à
manger ce qu’elles trouvent (des Raketa, des Vihy, des fakitra…). Le BNGRC7 a déjà
déployé des opérations d’urgence pour sauver des vies dans cette région. Cette année, les
sinistrés de Bekily ont eu droit à 100 tonnes de riz ainsi que d’autres nourritures et
équipements ; mais, ces dons ne suffisent pas à couvrir les besoins alimentaires de la
population, et surtout pour résoudre radicalement la situation. Cette situation reste ainsi
récurrente, et aucune solution pérenne n’a été prise jusqu’à maintenant.
Par ailleurs, il est encore impossible de dire combien de personnes réellement sont
victimes de ce problème de malnutrition dans le Sud de Madagascar. Toutefois, le BNGRC a
publié récemment cette carte (en Fig.26) que nous allons essayer d’analyser ensemble en nous
basant sur ce que pourrait être le taux de mortalité dans cette Région. J’ai rajouté sur la Figure
le nombre de la population estimé pour chaque district en 2010 (source INSTAT8).
Cette carte, publiée en ce 2015, présente en effet : d’une part en polygones colorés
les risques de dégradation de la sécurité alimentaire dans les 5 Districts cités plus haut. Mais
d’autre part, cette carte montre également sur des points colorés l’estimation de la
« population à risque ».
En considérant qu’ici on parlerait de « risque de mortalité à cause de la
famine ? », nous allons ainsi essayer d’analyser les valeurs publiées sur la carte :
On identifie sur cette carte, pour les 5 districts, environs 40 points bleus (1 point bleu =
entre 2000 et 7000 populations à risque) ; soit pour les 40 points, un total entre 80.000 et
280.000 populations à risque.
La photo d’enfants en illustration sur la Figure26 nous montre l’état réel sur le terrain de
la population concernée.
En tenant compte de cette photo, ainsi que des différents témoignages dont ceux de
Zafimaneva MBASALALA (Originaire de la région, fondateur du mythique groupe
SALALA9, Président du Conseil d’Administration de l’Association « MOSAIC
Madagascar ») ; si on estimerait que 10% seulement des personnes à risque seraient tuées
par la Famine, les calculs nous ramèneraient à une mortalité annuelle variant de 8.000 à
28.000 personnes.
7 http://www.bngrc.mg/ 8 http://instat.mg/ 9 « ny lanitra mangamanaga », groupe SALALA : https://youtu.be/8pxVeujzYcw
32 septembre 2015
Depuis que j’ai été au Collège (en 1985, il y a 30 ans), j’ai entendu parler du KERE.
Alors en 30 ans, ON POURRAIT ESTIMER entre 240.000 et 840.000 LE NOMBRE
DE POPULATIONS QUI SERAIENT TUEES DANS LE SUD PAR LE KERE.
Par Définition, un « Génocide » est l’extermination systématique d'un groupe
humain de même race, de même langue, de même nationalité ou de même religion ; mais on
définit aussi de « Génocide », la destruction d’un peuple, d’une ethnie ou d’une population
entière10.
Un classement des 10 pires génocides de l’histoire est publié sur internet11, dans
lequel 200.000 personnes auraient été tuées pour le dixième rang.
Dans notre cas de KERE à Madagascar, comme il s’agit de la population Malagasy
d’ethnie ANTANDROY, et que les chiffres (bien que exhaustifs mais flagrants) dépasseraient
les 240.000 personnes depuis 30 ans, avec un cycle approximatif de 8000 personnes par AN,
ne pourrait-on pas classer ce fléau de «GENOCIDE»?
Figure26: Extrait de carte publiée par le BNGRC
8, présentant la situation du KERE (famine)
dans les 5 districts du Sud de Madagascar, les plus touchées : Bekily, Amboasary-Sud,
Ambovombe, Tsihombe, Beloha. J’ai rajouté sur la carte les données démographiques et une
photo d’enfants au cœur du fléau.
10 Source : http://www.cnrtl.fr/definition/g%C3%A9nocide 11 http://amytop.fr/culture-9/les-pires-genocides-de-lhistoire-89/
33 septembre 2015
4.2- Pourtant des ressources minières convoitées principalement par le
monde et par la Capitale.
Je rappelle que dans le cadre de ce projet de Trilogie Durable, c’est cette région de
KERE qui a été choisie comme « zone pilote ». Nous disposons ainsi déjà de plusieurs
informations sur le potentiel minier de la région. Cependant, pour illustrer le sujet, je trouve
plus explicite de vous présenter la situation cadastrale minière des 5 districts (données du
novembre 2011, source BCMM), car la présence d’investisseurs sur le territoire prouverait le
potentiel de la région.
En effet, comme on le voit sur la carte ci-dessous (Fig.27), le territoire du KERE
est couvert de permis miniers, notamment des titres de type PR (230 Permis de Recherche).
Les petits exploitants miniers (Permis de type PRE) sont moins nombreux (ce sont
principalement les petits entrepreneurs Malagasy), ils sont au nombre de 107 Permis délivrés.
Et il existe même déjà 21 Permis d’Exploitation (PE) dans les 5 Districts concernés. Ce qui
est extraordinaire dans le système mis en place au sein du BCMM, c’est que
« informatiquement, les informations sont règlementées pour être accessibles à tout public » :
En isolant ainsi uniquement dans la base de données les 21 Permis d’Exploitations
délivrés, j’ai répertorié les Substances exploitées par les Entreprises (du moins ce que ces
dernières déclarent), et voici ce qu’on trouve (cf. Tableau à gauche de
l’image) :Amazonite, Chrysobéryl, Saphir, Rubis, Grandidiérite, Apatite, Diopside,
Komérupine, Saphirine, Grenat, Labradorite, Mica, Cristal, Tourmaline, Calcite,
Graphite, Spinelle, Quartz, Citrine, et même de l’Urano-thorianite (que j’ai sélectionné en
bleue).
Figure27: Carte de la situation en cadastre minier des Districts Bekily, Amboasary-Sud,
Ambovombe, Tsihombe, Beloha (Données du BCMM, décembre 2011). Dans le Tableau à
gauche, extrait de la liste des substances exploitées par les Permis miniers de type PE (Permis
d’Exploitation). PRE = Permis d’Exploitation pour les petits exploitants miniers ; PR= Permis
de Recherche.
34 septembre 2015
Mais encore plus flagrant, si on lance une REQUETE INFORMATIQUE SUR LES
ADRESSES DES TITULAIRES DE CES TITRES MINIERS (faisable au service
informatique du BCMM), AUCUN DE CES TITULAIRES NE SERAIT DE LA
REGION CONCERNEE PAR LE KERE? et plus précisément ce sont des étrangers
venus s’installer en Capitale qui en sont les principaux propriétaires. Cela signifierait-il
que les Malagasy ANTANDROY de la région KERE seraient exclus des droits de
l’exploitation des ressources de leurs terres ? ou tout simplement, personne ne leur
informe de leurs droits ?
4.3- D’où l’idée d’une vision d’irrigation ambitieux mais réalisable
Le problème fondamental du KERE est le manque d’eau dans la région. C’est très
anecdotique car à moins de 20 Kilomètre au Nord de la Région se trouve plusieurs sources
d’eau (Fig.28), mais que les rivières et les fleuves qui en découlent s’orientent soient vers
l’Est soit vers l’Ouest : par exemple, on connait tous la grande rivière Mangoky – Onilahy qui
déverse vers le Canal de Mozambique à l’Ouest.
Figure28: Carte des réseaux hydrographiques de la Région du KERE, avec un spectre de
couleur du relief en fond de carte. J’ai également mis sur la carte les grandes Zones de
Cisaillements que j’ai identifiés lors de mes recherches en Doctorat 200912. J’ai également mis à
gauche de la Figure, pour comparaison, une illustration du Canal de Suez.
Le défi serait alors de pouvoir irriguer la région du KERE en créant un (ou
plusieurs) canal qui prendrait (ou prendraient) source au Nord de la Région concernée.
12 Randrianasolo, E. B. (2009). "Nouvelles méthodes de cartographie sur le socle protérozoïque du Sud de
Madagascar; nature et géométrie de la croûte continentale d'un domaine orogénique en convergence,
implications économiques." Thèse; Géologie Alpine - Mem. H.S. 53(ISSSN 0993-796X): 306.
35 septembre 2015
Je ne suis pas un expert en Hydrogéologie, non moins en hydrologie, mais mes
connaissances des structures de Zones de Cisaillements (cf. Introduction) et l’analyse des
données cartographiques disponibles (carte numérique des rivières, images satellites, données
de relief, etc..) me permettent de proposer de focaliser tout le projet d’irrigation sur la grande
« Zone de Cisaillement de Beraketa ». De plus, si le programme de « Trilogie Durable
MGV » se met en place sur cette région, la population autochtone serait alors propriétaire en
partie des exploitations minières existante de la région. Il leur serait alors possible de financer
CONTINUELLEMENT LA REALISATION DE CE CANAL.
Evidemment, c’est un défi, d’où la comparaison que je fais sur la Figure, avec le
Canal de Suez, qui a été réalisé en 10 ans en Egypte.
4.4- Avec une "éventuelle" intégration des corps militaires dans le
programme
Dans ce programme de « Trilogie Durable MOSAIC-GEMSMADA-
VOARABE », je propose également l’intégration de certains « corps ou unités militaires »,
comme acteurs au même niveau que les Fokonolona regroupés : « HO TOMPONY FA TSY
HANGATAKA ATINY».
Ici le but serait alors de proposer à l’Etat Malagasy, soit aux Dirigeants décideurs,
la création d’une nouvelle unité militaire qui sera rattachée spécifiquement au programme
« Trilogie Durable MGV ». Ce dossier est encore actuellement en cours d’études avec des
officiers et des sous-officiers intéressés et / ou engagés. Et la finalité serait que cette nouvelle
unité puisse être reconnue sur tout le territoire et donc les voir participer un jour au défilé
national de chaque année (illustration sur la Figure 29) est notre deuxième challenge. C’est
une unité qui sera totalement autofinancée par ce programme.
Figure29: Photo prise sur internet, illustration du défilé militaire du 26 juin (fête de
l’indépendance).
36 septembre 2015
5- CONCLUSION: COMMENT PARTICIPER ?
5.1- Les étapes du projet : où en sommes-nous actuellement?
En juin 2010, après avoir enseigné 2 ans comme ATER (Attaché Temporaire
d’Enseignement et de Recherche), j’ai obtenu ma qualification aux concours de Maitre de
Conférences en France. Cependant, en septembre 2010, afin de réaliser ce projet, j’ai décidé
de changer d’orientation et de m’enregistrer comme demandeur d’emploi en France afin de
pouvoir bénéficier d’un stage de création d’entreprise (programme IDECLIC, financé par la
région Rhône-Alpes). Ce stage m'a permis de maitriser tous les systèmes ainsi que les
fonctionnements d’une Entreprise.
En Mai 2011, à l’issue de ce stage, Jean-Luc ACHARD, Mouloud MOHANDI,
David RAHARIMANANTOANINA, Carole BALDINO et Maurice Elysée RARISON se
sont investis pour m’accompagner dans la création de «GEMSMADA» et l’initiation de la
« Trilogie Durable MGV ». J’ai ainsi pu réaliser à Madagascar, notamment dans le Sud, 4
mois de missions de terrain pour des études de faisabilités, ainsi que pour l'identification des
cibles.
En décembre 2011, après avoir présenté en détail le projet au (feue) Père Marc
RANAIVOSON, celui-ci s’est engagé à parrainer la mise en place du projet d’entreprise
MICS SAS (Fig30, Mining and Industrial Catholic Services), avec un capital prévisionnel de
200.000€, MICS, dans un cadre de programme durable, devait avoir pour activités principales
la vente d’objets et effigies religieux sculptés avec des pierres précieuses, semi-précieuses et
industrielles de Madagascar. Ce projet a pu obtenir le soutien de l’Evêque de Grenoble, ainsi
que de quelques Evêques de Madagascar.
Mais Marc RANIVOSON fut décédé en janvier 2012, et le projet fut abandonné
car beaucoup se sont désistés.
Figure30 : Entête du premier Procès-verbal réalisé le 11 décembre 2011, ici à Grenoble, avec le
père Marc RANAIVOSON et l’équipe organisateur.
37 septembre 2015
De Janvier 2012 jusqu’en mars 2015 : soutenu par le Conseil Général de l’Isère,
j’ai continué à perfectionner le projet, notamment le dossier «GEMSMADA». En exemple de
soutiens, financé par le Pôle-Emploi de Grenoble, j’ai à nouveau bénéficié de la prestation
« Cap projet professionnel ». Toujours financé par la région de l’Isère, c’est un
accompagnement qui permet d’élaborer un projet avec l’appui d’un professionnel de
l’orientation.
En Mars 2015 : nous avons mis en place officiellement l’Association « MOSAIC
Madagascar ».
En Avril 2015, l’Association « VOARABE pour Madagascar » a également été
mis en place officiellement.
De Mai 2015 en Aout 2015, au nom de la Trilogie Durable, nous avons réalisé une
dizaine de conférences sur le territoire de la France dont notamment à Nantes, à Limoges, à
Montpellier, à Toulouse, et à Paris. L’objectif a été de présenter le programme à tous ceux qui
s’intéressent à Madagascar. A chaque conférence, 95% des personnes présents adhèrent au
programme et 75% s'engagent dans les structures.
Nous prévoyons pour septembre - octobre 2015, une courte mission à
Madagascar. Les objectifs ici seront doubles :
Réaliser les premières activités de l’Entreprise GEMSMADA, avec un contact direct avec
les opérateurs économiques et groupements sociaux malagasy susceptibles de s'intéresser
au programme;
Et également la mise en place des différentes structures filiales telles "ASSUM" et
"GUIDE".
Et au retour de Madagascar, soit à partir d’octobre 2015, nous reprendrons les
tournées internationales afin d'inviter toutes personnes physiques ou morales dans le monde,
œuvrant dans le modèle Economique Sociale et Solidaire (ESS), à s'investir avec nous dans ce
programme. L'Allemagne, L'Italie, l'Espagne, La Russie et la République Tchèque sont les
priorités en Europe. Le Canada, les USA sont également dans nos prévisions; et des missions
en Chine et en Thaïlande sont également en préparation.
5.2- Devenez "ACTIONNAIRES-ASSOCIES SOLIDAIRES"
La photo ci-dessous (Fig.31) est un modèle type de quotidien du peuple Malagasy.
Toute la famille : du grand-père aux petits enfants ont décidé de voyager ensemble derrière un
camion afin de pouvoir assister à la fête du "Famadihana ou retournement des morts"13.
Comme on voit sur cette photo, le peuple Malagasy est ainsi encore très loin de la civilisation
technologique actuelle; une technologie qui permet pourtant l'optimisation de toutes les
activités existants: commerciales, industrielles et même artisanales (par exemple, un simple
13 C’est une coutume funéraire que l'on rencontre dans la plupart des tribus de
Madagascar.(https://fr.wikipedia.org/wiki/Famadihana)
38 septembre 2015
artisan peut actuellement faire connaitre ses produits dans le monde grâce à l'informatique,
notamment grâce aux réseaux sociaux).
Au sein de cette famille, seule la fille de 12 ans (photo encadrée par le cercle
blanc) va à l'école.
Dans le cadre du programme « Trilogie Durable MGV », nous vous invitons ainsi
où que vous soyez dans le monde (Malagasy et/ou Etrangers), à devenir membre de
l'Association "MOSAIC MADAGASCAR". L'association s'occupera par la suite à faire de
vous des "Associés ou des Actionnaires directes avec ce peuple analphabète" pour les
différentes activités dont à commencer « les MINES ».
Dans un « accord règlementé », on établira un partage des parts basé sur 40% pour
le collectif de Malagasy et 60% pour les intéressés. Mais le rôle de ces derniers : "les Associés
Solidaires", sera de défendre les intérêts communs avec les Malagasy, puisque en dehors du
territoire Madagascar, nous avons tous accès plus facilement à l’information et à la
technologie. De plus, nous sommes plus aptes à négocier équitablement puisqu’on a plus
facilement accès à la valeur marchande réelle des ressources (si on le souhaite).
Figure31 : Modèle type de quotidien d’une famille Malagasy: En juillet 2011, sur la RN44, toute
la famille : du grand-père aux petits enfants ont décidé de voyager ensemble dans un camion
afin de pouvoir assister à la fête du "Famadihana ou retournement des morts". Seule la fille de
12 ans va à l'école, j'ai entouré de cercle blanc sa photo.
5.3- Participez au « Crowdfunding » - Augmentation de capital de
GEMSMADA
Ce septembre 2015 (avant la courte mission à Madagascar), "GEMSMADA" sera
mis en place officiellement en France, avec un capital de 30.000€. Et nous avons établi un
Business Plan d'augmentation de capital pouvant aller jusqu'à 300.000€.
Avec un taux de marge brute annuel de 57%, le retour en investissement qui
est calculé pour tout au plus de 2 ans.
39 septembre 2015
A ce jour, le système de « Crowdfunding » (ou financement participatif) est en
pleine expansion. Voici ainsi dans le Tableau2, la prévisionnelle modélisation des
financements d'augmentation de capital suivant le nombre de participants.
L'augmentation de capital de GEMSMADA pourra ainsi se faire de 3
manières :
(A) Soit « par emprunts » (individuel ou participatif) avec un taux de 4,5%
remboursable en 5 ans ; les valeurs de remboursement sont ainsi affichées dans la
troisième colonne selon le nombre d’épargnants.
(B) Soit « en investissements directs » (individuel ou participatif) et donc
l’appropriation directe des 51% de parts sociales de l'Entreprise; voici dans les
colonnes 4, 5, et 6 ce que seraient les gains pour chaque épargnant, pour les 3
premières années d’activités.
(C) Soit (A) + (B), et dans ce cas, il faut revoir ensemble le partage des parts sociales.
GAINS ANNUEL 51%
Nombre APPORT REMBOURSEMENTS 2014-2015 2016 2017
1 310 155 € 324 112 € 147 127 € 160 179 € 208 057 €
100
3 102 € 3 241 € 1 471 € 1 602 € 2 081 €
200
1 551 € 1 621 € 736 € 801 € 1 040 €
400
775 € 810 € 368 € 400 € 520 €
500
620 € 648 € 294 € 320 € 416 €
1000
310 € 324 € 147 € 160 € 208 €
Tableau2: Apport /Valeurs de remboursement/ et gains annuels suivant le nombre d’épargnants.
En cases jaunes le schéma le plus probable actuel après enquête auprès d'une centaine
d'intéressés (schéma de 400 épargnants).
5.4- Remplissez les formulaires
Si vous seriez alors convaincu du projet, et que vous souhaiteriez participer
directement au programme, voici ci-dessous les formulaires d’engagements disponibles qui
sont de 3 sortes :
(i) Vous pouvez participer directement en faisant des Dons afin de financer les
différents programmes sociaux et humanitaires, ainsi que le fond de roulement pour
nos activités.
(ii) Vous pouvez également directement participer au projet d’actionnariat avec le
peuple (fokonolona).
(iii) Enfin, il vous est aussi possible de participer à l’augmentation de capital de
l’Entreprise GEMSMADA.
43 septembre 2015
Source des données :
- Universités de Madagascar,
- Service géologique / Ministère des Mines / Ministère des Finances de Madagascar.
- Séminaires, articles, mémoires et thèses sur la géologie et les mines de Madagascar, web.
- Conférences :
• avec l’OMNIS sur le pétrole en septembre 2012,
• avec la SGF sur les mines de Madagascar en décembre 2011 (cercle scientifique).
GENERALITES
Les mines sont définies comme des gîtes renfermés dans le sein de la terre ou existant à
la surface susceptible de contenir des substances : principalement la houille, le lignite, les sels de
sodium et de potassium, les sulfates, les hydrocarbures, les métaux (fer, bauxite, cuivre, plomb,
zinc, argent, or…) le gaz carbonique.
Sont également considérés comme des mines, les gîtes géothermiques renfermés dans le
sein de la terre dont on peut extraire de l’énergie sous forme thermique ; les autres gîtes contenant
des substances ou matériaux non mentionnés précédemment appelés carrières.
A- LA GEOLOGIE DE MADAGASCAR, BASE DE LA POTENTIALITE MINIERE
Image 1
Le potentiel minier d’une zone géographique dépend en partie de l’épaisseur et de l’âge
de « sa » croûte continentale. Si la terre fait 6000 Km de rayon, il faut savoir que Madagascar
présente encore en croûte continentale, une couche sous-jacente très ancienne de plus de 30 Km
d’épaisseur.
44 septembre 2015
Pour avoir une idée de grandeur, prenons comme référence, l’un des plus hauts sommets
de Madagascar, le Pic Boby (du Mont Andringitra), situé au Centre-Sud de Madagascar. Il
représente environ 3 Km d’altitude.
Autre référence possible, le bloc de marbre ci-dessus (sorti d'Ambatofinandrahana) qui
équivaut environ en hauteur à la taille d'un homme. Ce bloc existerait ainsi sur plus de 30 Km de
profondeur.
Image 2
La carte ci-dessus est une représentation synthetique de la géologie de Madagascar. Le
socle cristallin magmatique y est en violet, le volcanisme est en noir et le reste, les roches
sédimentaires sont en différentes couleurs.
45 septembre 2015
Toutes les sédimentations qu’a connues la terre sont à priori visibles à Madagascar.
Nous pourions ainsi trouver selon l’emplacement choisi, des minerais ou des hydrocarbures
associées à chaque couche existante.
En effet, s’agissant plus particulièrement des hydrocarbures (ou du pétrole), il importe
de savoir que les roches sédimentaires sont propices à leur formation.
B- DES ETUDES QUI CONFIRMENT LES POTENTIELS
Image 3
Pour nous donner un ordre d'idée sur la potentialité minière de Madagascar, ainsi que
de la valeur de ces ressources, limitons nous dans ce livret à l'exemple du quartz.
La carte à gauche montre clairement que les 22 régions de Madagascar sont porteuses
d’indices de quartz.
Et observons que le quartz rose à l’état brut (figure de droite en haut), une fois sculpté
(en bas), gagne en qualité, donc en valeur. Il en est ainsi de même de tous les autres minéraux ou
pierres.
46 septembre 2015
Image 4
La figure cartographique ci-dessus est l’extrait d’une publication dans le journal
Malaza sur quelques potentialités minières de Madagascar. A part l’or, l’uranium et le petrole,
trente substances très connues sur le marché ont été également isolées : (1) barytine à
Andavakoera ; (2) des veines de cuivres/quartz à Iharana, (3) de l’iménite sur les plages et dunes à
Sambava ; (4) de la bauxite (minérai d’Aluminum) à Marangaka ; (5) de la chromite à Mahakiry ;
(6) du plomb à Besakay ; (7) de l’ilménite sur les plages en face de l’Ile Sainte Marie ; (8) de la
chromite à Andriamena ; (9) de la chromite à Ranomena ; (10) du graphite à Ambalarondra ; (11)
du fer/nickel à Ambatovy ; (12) du graphite à Marovintsy ; (13) de la lignite/schistes bitumineux à
Sambaina ; (14) du fer à Fasintsara ; (15) du nickel à Valozoro ; (16) du cuivre à Besakoa ; (17) de
l’ilmenite, de la monazite et du zircon sur les plages et dunes de Fort Dauphin ; (18) de la kaolin-
ulinite à Ampotaka ; (19) du graphite, manganèse, grenat à Ampanihy ; (20) du fer à Betioky Sud ;
(21) du charbon à Sakoa ; (22) du fer à Bekisopa ; (23) du beryl-columbite à Ampandramaika-
Malakialina ; (24) du cuivre à Ambatovarahina ; (25) de la biotentale et des gemmes à Antsirabe-
Itasy ; (26) de la bitume à Bemolanga ; (27) du gypse à Ankay ; (28) du fer à Soalala ; (29) du
béryl-columbite à Berere ; et (30) de la bauxite à Analavory.
47 septembre 2015
DES GISEMENTS STRATEGIQUES REPERTORIES
Vous l’avez compris, les minerais sont diversifiés sur le sol malgache, économiquement
importants ou pas, attirant ainsi la convoitise de nombreux prospecteurs privés ou publics. Nous
nous arrêterons plus particulièrement sur quelques-uns de ces gisements.
A- LE PETROLE
Image 5
Madagascar possède 988 000 km2 de bassins sédimentaires (région potentielle pour
générer des hydrocarbures), 445 000 km2 sont couverts par des travaux de recherche soit 45 %
seulement. Le potentiel en hydrocarbures reste ainsi énorme même si des recherches approfondies
devraient être effectuées. Ce qui n’empêche pas de s’interroger parallèlement sur l’atteinte à
l’environnement.
48 septembre 2015
Image 6
DONNEES 2009- 2012
SISMIQUE
2D 91 358 km
3D 7 085 km²
AEROMAGNETIQUES 192 467 km
MICROMAG 10 808 km
MAGNETIQUES 32 770 km
GRAVIMETRIQUES 87 116 km
AGG 16 700 km
ERT 477 km
Concernant la recherche pétrolière, bien que le Pays soit en crise politique et sociale
majeure, l’exploration du pétrole continue inexorablement son chemin. Plusieurs études
géophysiques listées ci dessous ont été réalisées de 2009 en 2012.
Image 7
En ce qui concerne le bitume, une analyse cartographique de la zone de Sambaina
(Antsirabe) a été publiée dans le journal national Lakroa Madagascar le 14 avril 2013.
Néogène N1
Néogène N2
1 2
3
49 septembre 2015
Le résultat montre la présence d’indice de bitume14 sur un point marqué ici par l’étoile
noire, au sein de la roche "Néogène N1". La carte montre que sur de vastes surfaces kilométriques
s’étend une roche "Néogène N2". Les images satellites nous montrent également la présence de très
longues fractures (en tirets noirs sur la figure).
Tout ceci est d’importance car logiquement sous une couche "Néogène N2" se trouve
toujours en principe une couche "Néogène N1" . Il est donc possible de se dire que, sous cette vaste
surface "Néogène N2" qui existe de Sambaina à Antsirabe, sur plus de 30 Km de long et de 8 Km
de large, se trouverait une couche "Neogène N1", et la question est : serait elle aussi porteuse de
bitume ?
B- LE NICKEL
Image 8
A ce jour, quinze régions potentielles en nickel ont été découvertes. La plus connue, et
qui est en phase d’exploitation est celle d’Ambatovy (Nord Est de la ville de Moramanga à l’Est de
la Capitale Antananarivo).
14 Bitume = indice d’hydrocarbures (de pétrole)
50 septembre 2015
C- LE NICKEL – COBALT LATERITIQUE D’AMBATOVY-ANALAMAY
Image 9
(a) L’ « Entreprise Ambatovy" représente un investissement de 6,3 Milliards de $, avec une
production prévisionnelle de 60.000 tonnes de nickel raffiné, 5.600 tonnes de cobalt, et 210.000
tonnes d’engrais de sulfate d’ammonium par an15.
(b) On estime ainsi à plus de 125 Millions de Tonnes la production totale de minerais de cette
entreprise avec une teneur de 1,04% de nickel et de 0,1% de cobalt. L’exploitation durerait 30 ans.
(c) Les 100Kg de nickel Cash London sont estimés à 1157€, et le lb16 de Cobalt est estimé à
9,81€17.
Ambatovy devrait ainsi générer annuellement 694 200 000 € pour le nickel et de
124 908 825 € pour le cobalt. Sur 30 ans d'exploitation, nous aboutissons à un total approchant les
24 500 000 000 €.
15http://www.ambatovy.com/docs/wp-content/uploads/factsheetVF3_Update_Nov2012.pdf 16 1 lb est égale à 0,4535Kg 17 http://www.zonebourse.com/; http://bourse.lesechos.fr/; juin 2013
(a) (b)
(c)
51 septembre 2015
D- LES PLATINOÏDES
Image 10
Le platinoïde existe bel et bien à Madagascar, et est recensé à ce jour sur 4 régions : à
Antsahabe, à Lavatrafo, à Anosibe Anala et à Ambodilafa (cf. carte à droite).
A Ambodilafa, on estimerait la production jusqu’à quatre grammes par tonne. Ce qui
représente une manne financière considérable, lorsqu’on sait que la valeur sur le marché du
platinoïde excède celle de l’or : 1671$ l’once18.
En estimant qu’un camion équivaut à dix tonnes de minerais, avec une teneur de 2,2g
par tonne, on pourrait estimer à 1671$ la production d’un camion de minerais.
En sachant que le platine s’associe à d’autres substances telles que l’or, le nickel, le
cuivre, etc... ; Ces dernières peuvent ainsi également être récupérées.
Si l’on suppose qu’on n’aboutisse qu’à trois camions par semaine, on estimerait ainsi
uniquement pour le platinium, une production minimum de 250.000$ l’année pour Ambodilafa.
18 Dans notre calcul, nous estimons une once à 22g
52 septembre 2015
E- LE FER (SOALALA)
Image 11
Selon les connaissances actuelles à Madagascar, Sept régions présentent un potentiel
en fer. On les identifie sous 3 types de gisement, dont 2 très connus : (i) Le minerais de fer
proprement dit comme le cas de Soalala et (ii) les cuirasses sur grès ferrugineux à l'exemple de
celles identifiées dans la région de Betioky.
Le site de Soalala offre officiellement une potentialité de plus de 360 millions de
tonnes de minerais à une teneur de 35% de fer. En considérant le prix à 50€ la tonne, on pourrait
produire 6 milliards 300 millions d’euros pour le seul gisement de Soalala.
53 septembre 2015
F- L’URANIUM ET LES TERRES RARES
Image 12
Plusieurs compagnies sont actuellement installées à Madagascar en vue d’exploiter
l’uranium de la grande île. La localisation des zones exploitées est représentée par les polygones
rouges19.
L'analyse cartographique des données du BCMM (novembre 2009) montre quant à elle,
que les titres miniers en uranium couvrent 2,3% de la surface de Madagascar.
La manne financière attendue est considérable lorsqu’on connait le prix de l’uranium :
variable entre 80$ à 140$ le kilo20 en prenant les exploitations au Niger et au Kazakhstan comme
références.
Par ailleurs, des indices de terres rares ont également été découverts21. Dans la région
d’Ambatofinadrahana, des chercheurs annoncent sur un site précis une potentialité pouvant aller
jusqu’à 1 200 000 tonnes de minerais22.
19 http://www.alexis-villain.com/articles-presse/madagascar-articles/economie/uranium-un-secteur-qui-manque-
d%E2%80%99energie/) 20 http://www.gauche-anticapitaliste.org/content/niger-pourquoi-luranium-nest-pas-achete-son-juste-prix 21 Les indices de terres rares sont représentés par les points noirs sur la carte de la Figure 17.
54 septembre 2015
Considérant le prix à 50$ le Kilo23, on pourrait ainsi avancer une production à plus de 1
914 000 000 $ uniquement pour les terres rares d’Ankazoambo.
G- LES CHROMITES
Image 13
Cinq sites ont été identifiés comme potentiels en chromites à Madagascar. Parmi eux
figure, le plus connu et exploité depuis 1968 : le gisement d’Andriamena.
La production totale de la région d'Andriamanena est officiellement estimée à plus de
150 000 tonnes par an.
Ankazontaolana, un point du site Andriamena, produirait à lui seul, jusqu’à plus de 4
millions de tonnes de minerais. La teneur en chrome est estimée à environ 43%24.
Avec un cours du chrome de 1,85€ le Kilo, de façon très simplifiée, on estimerait ainsi à
3 182 000 000€ la production pour Ankazontaolana.
22 Les terres rares d’Ambatofinandrahana présentent un taux de 3,19% de Tr2O3 ; cf. extrait d'article sur la Figure 17. 23 http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-parier-terres-rares-semble-plus-en-plus-risque-florent-detroy-
732479.html 24 http://madarevues.recherches.gov.mg/IMG/pdf/rev-geo18_1_.pdf
55 septembre 2015
H- LE CUIVRE
Image 14
Un géologue de renom malgache a établi en juillet 2011 que la région Nord-Ouest
d’Antsalova est prometteuse en cuivre, notamment en malachite25. La région qu’il a étudiée s’étale
sur une petite surface de 8 Km2.
Dans cette région, la malachite (localisée par les étoiles vertes sur la coupe, Figure3) est
associée à une roche volcanique : du basalte fissural26, qui est représenté ici par les ensembles
colorés en rouge (Figure 2a et Figure 3). En effet, en 1998, le Docteur Rasolofomanana27 a précisé
que lors de l’ouverture du canal de Mozambique, vers les 180 millions d’années avant Jésus-Christ,
un volcanisme fissural s’est mis en place dans la région.
En comparant la région avec d’autres contextes mondiaux d’exploitation de cuivre, on a
pu identifier que le gite d’Antsalova est comparable à celui de Michigan (USA)28, exploité de 1844
25 La Malachite est une espèce minérale utilisée principalement pour en extraire du cuivre. 26 http://www.universalis.fr/encyclopedie/volcanisme-fissural/ 27 Rasolofomanana, A. H. e. a. (1998). « Les complexes annulaires de la province Magmatique du Cap Saint‐André
(Madagascar): Géologie, Pétrologie et Géodynamique. » Thèse, Pétrologie, Université Blaise Pascal, Clermont
Ferrand.: 180. 28 Swenson, J. B. and M. Person (2000). « The role of basin‐scale transgression and sediment compaction in stratiform
copper mineralization: implications from White Pine, Michigan, USA. » Journal of Geochemical Exploration 69‐70(0):
239‐243.
56 septembre 2015
en 1969, qui peut expliquer le phénomène décrit sur la Figure3 : un volcanisme se met en place
pendant l’ouverture du canal de Mozambique, ensuite, le cuivre circule avec les fluides pour
s’accumuler avec d’autres éléments et composer la malachite.
Pour ce qui est des quantités en jeu, supposons simplement que dans cette région,
l’épaisseur moyenne des minerais soit de 4m. Soit on aurait un volume de minerais
de 32.000.000.000.000 cm3 uniquement pour la petite surface étudiée.
Si on évalue à 2,3g par cm3 la masse de la malachite, on estimerait ainsi à 73.600.000
tonnes le minerai qui en serait extrait de cette petite surface.
Il est connu, sur le marché international, qu’à partir d’une teneur de 0,4%, le minerai de
malachite est commercialisable. Pour le cas d’Antsalova, sa teneur est estimée à plus de 1%.
Au total, on devrait ainsi extraire 736.000 tonnes de cuivre de la petite surface étudiée.
Avec un prix moyen de 7740$ la tonne, on devrait ainsi générer plus de 5 milliards 500 millions
de Dollars, uniquement pour la petite surface de 8km2.
En se concentrant sur l’échelle de la carte de la Figure 2a et 2b, on constate que la
longueur du volcanisme fissural cartographié fait plus de 200Km pour une largeur de 30Km, ce qui
permet d’imaginer les volumes en cause.
I- L’OR
Image 15
L’indice d’or s’identifie un peu partout sur la Grande Ile, notamment dans les régions
Centre et Est de Madagascar : deux mille deux cent quatre-vingt-huit (2288) points d’indices
d’or plus précisément. On rappelle que le prix de l’or sur le marché varie de 41€ à 31€ le
57 septembre 2015
gramme29. Trois zones potentielles sont représentées sur la carte de la Figure 19, et voici leur
description :
- MANANJARY (SUD-EST DE MADAGASCAR)
Image 16
A une altitude allant jusqu’à plus de 1000 mètres, la région de Mananjary, a toujours été
connue par ses potentialités en or.
Des rapports techniques datant de 1910-1912 présentent une production d'or estimée à
581Kg par an, pouvant aller jusqu’à 1 tonne.
Avec un prix estimatif arrondi à 30€ le gramme30, on pourrait ainsi s’attendre à une
production de 18 000 000 € par an pour la région de Mananjary.
29 http://www.goldprice.org/ 30 Le prix de l’or sur le marché varie de 31€ à 41€ le gramme.
58 septembre 2015
- DABOLAVA (SUD-EST DE MIANDRIVAZO)
Image17
Un autre endroit connu à Madagascar comme potentiel en or est la région de
Dabolava31.
Sur Dabolava, des études récentes sont disponibles au sein du Ministère des Mines de
Madagascar. Elles décrivent la région comme une « mountain of gold ». L’image de gauche
présente la localisation exacte de cette « mountain of gold » avec un fond d’image satellite afin de
préciser les reliefs.
Par ailleurs, des communications récentes réalisées par des consultants de la Banque
Mondiale (secteur minier Madagascar) présentent pour la région de Dabolava une potentialité de
205 Kg d’or récoltés en 1910. Plusieurs études récentes ont également été menées sur cette région;
mais les données ne sont pas disponibles pour le grand public.
Ainsi, en nous basant uniquement sur ces 205 Kg l’année, on devrait ainsi s’attendre à
plus de 6 150 000 € de production d'or annuel uniquement pour la région de Dabolava.
31 Dabolava se localise à l’Est du plateau Tsingy de Bemaraha (au Sud-Est de Miandrivazo.
59 septembre 2015
- AMBOLAMENA (A L’EST D’AMBANJA)
Image18
En 1912, le chercheur Levat a identifié dans la région d’Ambanja (au Nord de
Madagascar) des indices d’or. Cependant, ses indications n’ont pas été reprises dans les cartes
publiées dans les années 1950.
La région s’appelle « Ambolamena », ce qui signifie en français « là où il y a de l’or ! ».
15
60 septembre 2015
J- LES CORINDONS (SAPHIR ET RUBIS)
Image 19
Pour pouvoir comprendre les contextes géologiques de la mise en place des corindons
(saphir et rubis32) au sein du Gondwana, dans le cadre de la thèse de Randrianasolo (2009), une
reconstitution paléogéographique33 du supercontinent Gondwana a été réalisée.
On dispose actuellement 131 points d’indices de saphir et de rubis cartographiés sur le
territoire de Madagascar, mais aussi d’une vingtaine de points sur l’Afrique et également sur
l’Inde. Ces indices sont représentés sur la figure par des points rouges34.
Les zones de cisaillements35 sont représentées ici en traits noirs. On observe que les
indices de saphir et de rubis se localisent ainsi principalement le long de ces zones de
cisaillements36.
Cette technique permet également de comparer côte à côte les reliefs de chaque
continent et par la suite comprendre les liens potentiels avec les minéralisations : par exemple, on
observe que les points d’indices de corindons se localisent principalement partout en Afrique, à
Madagascar et en Inde, aux environs de 600m à 1000m d’altitude.
32 Le Rubis (corindon rouge) s’identifie en place comme sur la photo de la figure 24. 33 On observe par exemple ici clairement la continuité des blocs continentaux sous-marins (en couleur marron sur la
figure) principalement, du côté du canal de Mozambique (marge Ouest de Madagascar). On y observe une continuité de
Madagascar et de Mozambique. 34 Les indices de corindons sont visibles sur chaque bloc de continent 35 Les zones de cisaillements ont été définies sur la Figure2, et elles sont aussi identifiées sur l’Afrique et sur l’Inde 36 Exemple pour Madagascar, on observe principalement les indices le long des zones de cisaillement de l’Est et du Sud
61 septembre 2015
Image 20
Toujours dans le cadre de la thèse de Randrianasolo (2009), voici en Figure 24, une
coupe géologique synthétique, réalisée dans la région d’Ihosy-Zazafotsy37.
Nous avons décrit précédemment38 que toutes les roches qui se trouvent actuellement
en surface au Sud de Madagascar39 sont des roches qui se sont formées à plus de 40 Km de
profondeur dans un état ductile40. Lors de leur cristallisation41, les roches ont ainsi été affectées
par les mouvements lors de la formation du Gondwana. Chaque roche réagit ainsi avec un
comportement mécanique approprié et spécifique. On identifie ici de couleur rouge sur la coupe et
de couleur marron sur la carte (au niveau du point B) les blocs de roches les plus durs.
En se déplaçant vers l’Ouest (vers le point A), on rencontre la zone rose orangée, des
roches plus fragiles (plus tendres). Ces dernières sont intercalées par les zones de cisaillements42.
Au sein de ces ensembles roses se retrouvent également des zones grises et jaunes,
d’autres unités géologiques plus dures.
Ainsi, dans le Sud de Madagascar, la minéralisation en corindons (saphir et rubis) peut
être identifiée sur quatre modèles mécaniques :
37 Le lieu-dit « porte du Sud » est localisée sur la Figure, photo prise du village Zazafotsy. 38 Description de la Figure 2. 39 Les roches cartographiées en couleur violette sur la Figure3. 40 Pour rappel, état entre le solide et le liquide. 41 Pour rappel : formation des roches par refroidissement. 42 Pour rappel : Les zones de cisaillements sont les zones où se seraient concentrées les déformations lors de la
formation du Gondwana.
62 septembre 2015
- Soit, les corindons se localisent dans les grandes zones de cisaillements majeures,
représentées par l’étoile bleue sur la coupe.
Soit, ils sont dans les zones de cisaillements mineures, représentées par l’étoile verte.
Soit, ils se trouvent au niveau des charnières de plis (des ensembles gris) ; représentées par
l’étoile rouge.
Soit, on les identifie au niveau des zones de contact des ensembles plus résistants (en rouge)
avec les ensembles plus tendres (en rose).
Image 21
En 2006, Madagascar a obtenu la première place pour la production mondiale de
saphir. Actuellement de nombreux chercheurs scientifiques du monde entier travaillent sur la
géologie des saphirs et des rubis de Madagascar. Est représenté ici à gauche43 un extrait de la carte
de localisation de l’étude du Docteur Rakotosamizanany.
Ambondromifehy est une des zones qu'elle a étudiées. Cette région, située au Nord de
Madagascar, au Sud-est du massif d’Ambre est connue pour ses potentialités en saphir bleu étoilé.
Et l’exploitation y est encore artisanale.
43 La vue rapprochée en bas à droite de la Figure 25 permet de préciser la localisation des gisements
63 septembre 2015
K- LA KIMBERLITE (ROCHE PORTEUSE DE DIAMANT)
- LA KIMBERLITE, LA LAMPROÏTE OU LA LAMPROHYRE?
Image 22
Les diamants, quelle que soit leur couleur n’arrivent pas en surface d'eux-mêmes. Ils
sont incrustés dans des roches spécifiques qu’on appelle kimberlites ou lamproïtes ou lamprophyres
(exemples sur les photos ci-dessus).
Image 23
Les kimberlites ou lamproïtes ou lamprophyres sont des roches comme tant d’autres
(granite, basalte, gabbro, etc..) ; mais qui sont caractérisées par deux points :
- elles se trouvent à l’état de magma liquide à plus de 200Km de profondeur,
- elles n’arrivent, à l'état solide en surface que par du volcanisme (Figure 28 ci-dessus).
Les types de volcanismes kimberlitiques, qui concernent le cas de Madagascar sont
ceux liés à de grands évènements tectoniques tels l’ouverture du canal de Mozambique ou
l’ouverture de l’Océan Indien. De tels mouvements tectoniques cassent les croûtes continentales
jusqu’à plus de 200 Km de profondeur et donc peuvent faire remonter en surface les magmas
kimberlitiques avec les diamants( ?)
64 septembre 2015
En effet, si la remontée kimberlitique croise les zones à diamants, on aurait ainsi la
possibilité d'avoir du diamant en surface44.
Les « pipes kimberlitiques »45 de type « lamproïtes » peuvent aussi avoir plusieurs
racines, ce qui ferait augmenter les chances d’avoir les diamants.
Image 24
Bien qu’on en parle peu, la prospection du diamant a toujours existé officiellement à
Madagascar. Certaines compagnies affirment même avoir découvert du diamant sur la Grande Ile, à
l’exemple de la Société Pan African Mining sur le plateau d’Ihorombe.
44 Sur la Figure 28, le premier épanchement le plus à gauche n’a pas été en contact avec les zones à diamants, et donc il
est stérile. 45 Le « pipe kimberlitique » est le nom donné à une tête d’éruption volcanique type kimberlitique.
65 septembre 2015
Image 25
Des ressemblances géométriques46 ont été constatées entre les gisements de kimberlites
diamantifères identifiées en Mozambique (figure de gauche) et certaines structures géologiques à
Madagascar.
De par les différentes analyses des données géophysiques, des images satellites, et des
cartes ; des régions potentielles en kimberlites ont été identifiées au Sud de Madagascar.
46 Des zones numérotées 4 et 5 sur la Figure de gauche (carte des dykes en Mozambique) coïncident, dans leur
prolongement, avec les zones identifiées comme potentielles à Madagascar (Figure à droite). Sur la Figure de droite, les
couleurs correspondent aux différents ensembles géologiques (cf. pour les détails, la thèse de Randrianasolo, 2009). Les
zones de cisaillements sont en rouge et les dykes (filons) kimberlitiques sont en traits fins bleus.
66 septembre 2015
- SATROKALA (PLATEAU D’IHOROMBE)
Image 26
Pour comprendre les probables « pipes kimberlitiques » à Satrokala, observons les
premières figures ci-haut : au Lesotho, grâce à l’analyse des images aéromagnétiques (en haut, à
gauche), un « pipe kimberlitique » a été identifié. Le gite a été anciennement exploité en méthode
artisanale. Le « pipe » ressemble singulièrement à tout son entourage.
67 septembre 2015
A Madagascar, grâce aux analyses d’images disponibles, sur le plateau d’Ihorombe, un
fort signal aéromagnétique47 est également identifié sur Satrokala (en forme arrondie rouge, au
milieu de la Figure de droite).
Ce signal coïncide avec une géomorphologie d’ancienne caldeira48, identifiée sur la
carte topographique de gauche.
De plus, on observe sur le plateau de Satrokala de petits lacs isolés dans un
environnement sableux49.
Il est important de remarquer qu’en Afrique du Sud, du basalte50 peut être identifié en
bordure de cratère de « pipe kimberlitique ». Et couvert de sédiments, on pourrait ne pas reconnaitre
de suite la kimberlite51.
- TSIAZOMBOALAVO (A L’OUEST DE NOSY VARIKA)
Image 27
47 En analyse d’images aéromagnétiques, la couleur rouge violacée est attribuée de manière universelle aux plus forts
signaux, et la bleue aux plus faibles. 48 Une caldeira est le nom donné à une ancienne tête de volcan 49 En principe le sable ne retient pas l'eau, et donc seule une lithologie autre que le sable pourrait retenir l'eau 50 Le basalte est aussi une roche volcanique comme la kimberlite 51 Comme le montre le point 3 de la Figure30.
68 septembre 2015
Plus récemment, des observation détaillées des cartes et des images satellites
disponibles de la forêt à l’Est de Madagascar (region Nosy Varika) ont également permis
d’identifier « Tsiazomboalavo », comme une zone qui serait aussi potentielle en kimberlite.
Les observations de la carte montrent une structure d’accumulation d’eaux. Une vue
rapprochée du sol (sur image satellite de Google) présente des points noirs entourés de taches plus
claires : des altérations de roches potentiellement volcaniques kimberlitiques.
- AMBATOFINANDRAHANA
Image 28
Une autre zone aussi potentielle est la région d’Ambatofinandrahana. Dans cette région,
des indices de kersantites ont été signalées sur les cartes géologiques disponibles, et ils sont
présentés ici par des points rouges.
Or par définition, une kersantite est une variété de lamprophyre52.
52 Pour rappel: lamproïte = lamprophyre = kimberlite, le volcanisme à plusieurs racines, le plus à droite sur la Figure
28.
70 septembre 2015
L’INITIATEUR DE LA TRILOGIE DURABLE
Docteur en géologie ;
Spécialités : SIG – Géomatique – Imagerie géophysique – Gitologie
Qualifié aux concours de Maître de conférences en France
(Juin 2010 - N° de qualification: 10223209924)
40 ans.
J’ai une formation d’ingéniorat en géologie, de l’Ecole
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (2000), et ceci est doublé d’un
Doctorat en Sciences de la Terre et de l’Univers, de l’Université Joseph-
Fourrier de Grenoble-France (2009). J’ai comme expertise la Géomatique et
l’analyse cartographiques des données géologiques, à l’exemple des
informations géophysiques : des données qui sont principalement utiles pour les
prospections métalliques, en hydrocarbures et en Gaz. Je maitrise également la
gestion d’entreprise (j’ai été formé dans un cadre de financement de la Région
Rhône-Alpes, France).
J’ai travaillé au Bureau du Cadastre Minier de Madagascar (BCMM)
de décembre 2000 à septembre 2003, en tant qu’ingénieur cadre, responsable
des données informatiques cartographiques et aussi responsable de la
communication. A cette époque, j’ai accompagné le ministère des Mines pour
les promotions du secteur minier malgache : par exemple, en 2001, j’ai participé
activement à la préparation de l’INDABA assisté par Madagascar en Afrique du Sud. Toujours en 2001, avec une
équipe de 4 personnes, j’ai mis en place au sein du BCMM le couplage des données géologiques avec les données
cadastrales. Ce couplage de données a permis aux investisseurs internationaux de cibler leurs centres d’intérêts
respectifs et donc a permis une croissance en exponentiel des chiffres d’affaires du BCMM (Figure ci-dessous).
Nombre de demandes cadastrales à Madagascar (1991-2006). J’ai rajouté en zone rouge, mes temps d’activités au
BCMM (Source du graphique de fond : rapport Banque mondiale, p.6353)
Parallèlement, de 2000 à 2003, j’ai été enseignant vacataire à l’école supérieur polytechnique
d’Antananarivo, au département de géologie. J’ai enseigné le système d’information géologique et la
télédétection pour des niveaux de 3ème
, 4ème
et 5ème
année.
Et durant mon séjour en France, pendant 2 ans (de 2008 à 2010), j’ai aussi enseigné dans 2
Universités : à l’Université de Savoie et à l’Université de Saint Denis (Paris), comme Attaché Temporaire
d’Enseignement et de Recherche (ATER), pour des niveaux de Licences et de Master. C’est en juin 2010 que j’ai
obtenu ma qualification aux concours de Maitre de Conférences en France (N° de qualification : 10223209924).
Cependant, de par mes passions pour Madagascar, j’ai décidé de changer mon orientation en
devenant depuis 2011 un consultant en géomatique et en prospection géoscientifique. J’accompagne
principalement tous ceux qui veulent s’investir dans le domaine de la recherche géologique et minière, notamment
à Madagascar mais aussi en international. Et ceci m’a rendu plus disponible pour Madagascar.
53http://siteresources.worldbank.org/INTOGMC/Resources/French_version_Mining_Cadastre_Cvr_Txt.pdf