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Galerie Delko 2007 1 76

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Archive de la Galerie Delko

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Colophon

DirectionDavid CoquelinEstelle B. Cariou

GraphismeDavid Coquelin - Studio Delko

Conception de l’édition «2007-2011»Baptiste Péron

TextesArtistesGalerie DelkoAdeline LacombeCollectif DIS/PAREREMarika Zamojska

PhotosArtistesGalerie DelkoThomas Dellys

Développement webPierre-Yves Gautrais

Régie expositionsVivien BertinTimothée ChesninFregant CloarecThomas DellysAntoine DenisFlorent Texier

PartenairesAudiovisitClark MagazineCultures Electroni[k]GrolschKiblindLes Éditions Anaick MoriceauMinistry of Culture and National HeritageRadio Campus RennesWik

Galerie Delko28, place des lices35000 Rennes (fr)T +33 (0)2.56.51.45.06M [email protected] www.galeriedelko.com

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Préface

C’est cette énergie de la création que souhaite mettre en avant les artistes Estelle B. Cariou et David Coquelin. Une dynamique qui s’enrichit de par les collaborations extérieures comme l’invitation de jeunes curateurs à investir le lieu.Avec une moyenne de 6 expositions par an, ce ne sont pas moins de 600 visiteurs qu’elle accueille par mois. L’équipe reste à dispo-sition pour le visiteur curieux, le professionnel ou le jeune public, du mercredi au samedi, de 14 H à 19 H.

Delko s’auto-finance depuis 2007. Des subventions ont été attribué par le festival Cultures Electroni {K} pour le montage des expositions de David Renault (2008), Samuel François (2009) et Pierre Vanni (2010).

Delko débute en 2007 grâce à l’asso-ciation de deux graphistes.

Très vite, elle évolue pour devenirune double structure. D’une part le Studio Delko, qui s’attache à développer un travail graphique atypique et personnel. D’autre part, la Galerie Delko qui propose un espace d’exposition et de diffusion pour la création contemporaine.

Depuis janvier 2011, le lieu vit de nouvelles problématiques et s’ouvre à différents domaines. Sa démarche est directement ancrée dans la dynamique de l’Art Actuel.La ville de Rennes et la région Bretagne disposent de structures fortes et identifiées, notamment à travers des programmes de diffusion,d’aides à la création, de résidences,de publications. La Galerie Delko souhaite, quant à elle, soutenir la jeune création française et européenne, grâce à l’exposition, ladiffusion et l’édition.

En quelques mots, elle se destine à un soutien artistique mais aussi théorique par une recherche perma-nente sur les modes d’exposition.

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Expositions

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Poch, StakRCF1, HNT

Samedi 19 mars - samedi 10 mai 2008

www.patrice-poch.com

www.olivierkostathefaine.com

romeocharliefoxtrot.blogspot.com

www.aventuresextraordinaires.fr

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1988 - 200820 ans de graffiti

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Né en 1979 à Rennes, vit et travaille à Rennes.

Samedi 24 octobre - samedi 21 novembre 2008

Dans le cadre du festival Cultures Electroni[k].

www.signalfantome.eu

DavidRenault

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I SOUNDGRAFFITI

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Depuis 2001, David Renault expéri-mente une forme de musique élec-tronique nomade en situation qu’il nomme « graffiti sonore ».Ses recherches artistiques l’ont amené à s’associer à Cyril Bernier, un ingénieur en électronique égale-ment musicien pour perfectionner ses outils de diffusion. Ainsi, des premières interventions où il utilisait des dispositifs brico-lés et complexes (basés sur de la récupération de matériel Hi-Fi), il développe aujourd’hui une gamme de prototypes, modules sonores compacts designés (intégrant enregistreur multipistes et haut-parleur) et prêts à l’emploi pour tout utilisa-teur souhaitant « sampler le réel » et le rediffuser en boucle obsé-dante dans un contexte urbain. En parallèle, il développe NomadIC, un projet de label dédié à cette pratique sonore et nomade.

NomadIC (Nomad Integrated Circuits) est un label-concept de musique électronique qui explore les multiples relations entre l’art, le son, l’architecture et la techno-logie dans une perspective nomade.Dans ce cadre, il s’agit d’ana-lyser les transformations liées aux nouvelles pratiques, scènes, médias, réseaux, outils, formats de données ayant cours dans les musiques électroniques.

DavidRenault

Les recherches du label ont pour objet de concevoir, produire et développer des modules sonores numériques jetables et recyclables, qui utilisent des circuits intégrés comme dispositifs autonomes de stoc-kage de données afin d’émettre un signal sonore en boucle.Abandonnés dans l’espace public les fichiers audio, dispositifs et autres modules, sont compris comme autant de sorties du label NomadIC.

Territoire privilégié des formes d’art public et de communication, l’environnement architectural devient un espace concret pour les données audio ; il est un support médiatique physique investi pour ses qualités matérielles et accous-tiques propres qui abrite tempo-rairement une musique électronique minimaliste, polymorphe et fluc-tuante assimilable à une forme de graffiti sonore.

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Né en 1977 à Pompey, vit et travaille à Hettange-Grande.

Samedi 24 octobre - samedi 21 novembre 2009

Avec la participation de Guillaume Antzenberger.

Dans le cadre du festival Cultures Electroni[k].

www.samuelfrancois.com

SamuelFrançois

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BrechtVandenbroucke

Né en 1986 en Belgique, vit et travaille à Gand.

Samedi 9 janvier - vendredi 19 février 2010

brechtvandenbroucke.blogspot.com

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Né en 1985 à Rennes, vit et travaille à Bruxelles.

Samedi 20 février - vendredi 23 avril 2010

www.valeriangoalec.com

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Une maison

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Né en 1972 à Paris, vit et travaille à Rennes.

Samedi 5 juin - jeudi 9 septembre 2010

www.patrice-poch.com

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Née en 1978, vit et travaille à Hettange-Grande. Samedi 11 septembre - mardi 5 octobre 2010

www.clairedecet.com

ClaireDecet

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ClaireDecet

La forme académique que prend le travail de Claire Decet semble renouer avec un certain classicisme. Nature morte, étude de paysage, ou encore cabinet de curiosité compo-sent son répertoire. En accord avec la grande tradition de ces thèmes fondateurs de l’histoire de l’art, sa pratique, lente et laborieuse rend au temps sa force de cohésion dans l’élaboration de l’oeuvre. C’est une tranquille opposition au rythme effréné du monde actuel dont l’emballement mène à la déconnection de la réalité. Réalité oblitérée ou la racine d’une forme contemporaine de l’angoisse.L’inquiétude est là, et s’accom-pagne d’une prise de conscience. Si l’humain est au centre des pertur-bations c’est qu’il en est l’ac-teur aveugle, et subit les effets secondaires de son exploitation à outrance des ressources et de sa volonté de maîtrise intégrale de la nature. Il jouit d’un pouvoir à la fois destructeur et créateur.Observatrice méticuleuse de ces phénomènes, Claire Decet pose un regard sur ces questions. Elle nous révèle la troublante beauté cachée dans la noirceur apparente. Créa-tures hybrides et fantastiques, paysages de centrale nucléaire, végétations abandonnées... ses sujets sont traités avec une mélanco-lie toute particulière. Ses oeuvres colorées, soignées et d’apparence lisse dévoilent toute la fragilité de nos sociétés.

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PierreVanni

Né en 1983 à Toulouse, vit et travaille à Paris.

Jeudi 7 octobre - samedi 27 novembre 2010

Dans le cadre du festival Cultures Electroni[k].

pierrevanni.tumblr.com

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RuinesChapitre 1 : Chiasme

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PierreVanni

Pierre Vanni est graphiste depuis 2007. Formé aux nouvelles techno-logies, il cherche à travers ses expérimentations plastiques et ses projets professionnels à réinves-tir autrement les technologies de l’image de synthèse, notamment en conjuguant une phase de conception numérique avec des moyens de mise en œuvre fragiles. Le fil d’Ariane de sa pratique pourrait se résumer à la volonté d’entretenir un rapport de communication plus intime avec le public par le biais de projets tan-gibles, sculpturaux, fragiles, loin des standards de création graphique parfois usés par les logiciels de CAO.

Pour cette exposition, il présente le premier chapitre d’un questionne-ment graphique et textuel autour du statut actuel de la ruine et de ses représentations.

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Né en 1985 à Quimperlé, vit et tra-vaille à Strasbourg.

Samedi 4 décembre 2010 - samedi 22 jan-vier 2011

« Ne pas juger un livre à sa couverture »15 x 22 cm, 116 pages, noir et blanc, édition Delko, 2010

www.vincentbroquaire.com

VincentBroquaire

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Notre pain quotidien

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Estelle B. CariouValérian GoalecDavid Coquelin

Estelle B. Cariou - Née en 1985 à Loctudy, vit et travaille à Rennes.

Valérian Goalec - Né en 1985 à Rennes, vit et travaille à Bruxelles.

David Coquelin - Né en 1983, vit et travaille à Rennes.

Samedi 29 janvier - samedi 12 mars 2011

Textes écrits par le collectifDIS/PARERE.

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Addition

infinités d’autres, mais il contient en substance celle, commune, de l’ovale du ballon de rugby. Ce simple fragment multiplié par huit permet donc à une nouvelle forme d’émerger.

En déconstruisant un objet, David Coquelin invite ici à constater les formes qui gisent en lui et qui lui permettent de se constituer dans sa singularité. C’est donc du fruit d’une addition, d’une multiplicité de formes enchevêtrées que naissent les objets. Ce postulat fait écho à la philosophie de Platon qui soutenait, dans le Timée, que les ultimes com-posantes du monde sont des corps aux formes régulières – ce qui fera écho jusqu’au 16ème siècle, aux pratiques d’apprentissage par la géométrie.Tentant de trouver la source de ce qui constitue le plus essentiel de notre représentation – des formes accumu-lées -, David Coquelin structure cette pièce autour d’un centre qui permet à l’ovale de se constituer.

Il est donc à observer, ici, ce centre, invisible, qui permet néan-moins aux éléments de se rassembler, de se joindre entre eux. Dans un prin-cipe cosmogonique, tentant de rallier la base des éléments, on se retrouve ici à observer le centre autour duquel tout gravite et prend forme. 1/8 nous place donc devant des formes en for-mation ; des formes qui agiraient tel des processus ; des formes dont le symptôme serait de s’originer, et d’originer perpétuellement.

Platon, Le Timée, (Le politique, Philèbe, Timée, Critias), Auguste Diès, Albert Rivaud (trad. grec ancien), Ed. Gallimard, Paris, 1992. Georges Didi-Huberman, Ce que nous voyons, ce qui nous regarde, Ed. Minuit, Paris, 1992.

Valérian Goalec, Objets Empan, 2011, terre cuite, dimensions variables.

En italien le terme disegno désigne à la fois le dessin et le dessein ; l’ob-jet et son volume en devenir ; l’objet et l’objectif qui lui est assigné. Les empans sont issus d’une similaire approche tautologique ; l’utilisa-tion, la préhension de l’objet sont déterminés par leurs traces ; l’uti-lisation est définie par la forme, de manière plus essentielle, le prime dessin.

Il s’agit alors d’interroger à l’aide de volumes, synthèses des standards de contenants universels, les carac-téristiques de la saisie d’un objet. Actions aussi physiques que mentales, la préhension puis la manipulation, révèlent la main comme agile et intel-ligente.

En relation avec tout le corps elle élabore un cheminement, l’examen d’un objet pour le traduire à son échelle (humaine) et le définir comme pratique et utilisable. En cela l’utilité des empans n’est que de faire parvenir le corps, la main à ces réflexions – révéler l’objet, mais surtout le mou-vement qu’il suscite à la main, puis au corps. L’ergonomie développée n’a pour but que de pousser à une saisie discursive ; la forme agissant comme un élément séducteur pour la main se mue, par son caractère haptique, en une réflexion plus large sur la pré-hension de l’objet et de son environ-nement.

David Coquelin, 1/8, 2010, cadre 30 x 40 cm.

Suivant une équation mathématique simple, 1/8 propose d’étudier ce dont les objets se constituent. L’objet ici en question est un ballon de rugby divisé en huit morceaux, dont un hui-tième est présenté. Seul, il n’est rien d’autre qu’une forme parmi des

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Estelle B. CariouValérian GoalecDavid Coquelin

Estelle B. Cariou, Idée fixe, 2011, acrylique sur bois, 330 x 220 cm

Se référant à une histoire de l’art, que signifie peindre aujourd’hui ? Il semble difficile, voire périlleux d’y apporter une réponse, le sens de ce verbe étant déterminé en fonction de la pratique de chaque artiste. Ayant suivi une formation de peintre en lettres et une formation à l’École des Beaux Arts de Rennes, Estelle B. Cariou nous donne des éléments de réponse à partir de différentes motiva-tions. Sa pratique s’est transformée et a évolué : la finesse et la pré-cision du peintre en lettres laisse place avec Idée fixe, toile monumen-tale, à une peinture rythmée qui se déploie sur la toile grâce aux gestes obsessionnels et répétitifs réalisés au couteau.

Il s’agit d’une œuvre in situ, réa-lisée en dehors de l’atelier et qui porte en elle un caractère unique et éphémère. Le visiteur est ainsi impli-qué dans une relation directe et immé-diate à la réalité de l’œuvre. Cette technique permet une itération, un cheminement qui permet au motif de se croiser de manière régulière. Ainsi, la persistance du geste rythmé par le couteau qui étale cette matière, un bleu primaire, renforce l’idée fixe de la mer, espace mental qui permet une projection infinie. La mer contient en elle une contradiction : elle est un espace de projection, d’ouverture sur un ailleurs ; et par opposition est inscrite en elle la possibilité d’un repli sur soi, d’une solitude et d’un égoïsme. Cette relation particu-lière à l’œuvre instaurée par Estelle B. Cariou invoque la notion d’isole- ment, d’une résignation mélanco-lique qui est en lien direct avec cet ailleurs.

Le tissage de la peinture bleue pri-maire instaure un lien fort entre l’artiste et l’œuvre par l’expression d’un geste qui induit un tempo, un

David Coquelin, Ligne Jaune, 2011, PVC, bois, dimensions variables.

Dernière pièce à explorer l’origina-tion des formes, Ligne Jaune consiste en deux bandes de couleurs différentes apposées l’une à l’autre.

Ernst Gombrich résume, « la forme se construit de rapports de cou-leurs, par oppositions de pigments, par contraste ». David Coquelin, en démontrant ce principe simple de la perception, n’a ici pour autre but que de démontrer comment les formes s’émancipent les unes des autres. Plus que de constater leurs différences, il est à voir ici deux formes qui tentent de conquérir leurs identités propres. Ici, un trait plus long que l’autre est pour signifier son autonomie, sa mise à distance vis à vis de l’autre.

Si les deux formes se distinguent l’une de l’autre par jeu de contraste, leur point de jonction, la frontière qu’il définit, laisse surgir une autre ligne. Invisible à l’œil, elle est la limite entre les deux formes, et si la perception peine à l’attribuer à une forme plutôt qu’à l’autre, cette ligne invisible existe bien, diaphane et comme fantomatique dans les vues de l’esprit. Se la figurer clairement est impossible, mais l’on ne peut nier son existence – son « être là » dans l’immanence. La ligne jaune qui se poursuit et l’emporte sur la bleue, emporte avec elle ce trait fantoma-tique qui se mue de l’invisible au jaune. La ligne invisible se fait donc approprier, avaler par la jaune et, se coulant dans le pigment, perd son existence. Cette ligne qui était pour établir un repère, une démarcation, finit donc par confondre et pertur-ber, si la raison se penche dessus, la perception et ses sens, les formes et leurs contours.Au fond, nous ne pouvons affirmer l’avoir jamais vu.

Ernst Gombrich, Ibid

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rythme inflexible qui renvoie à une progression métronomique permettant d’atteindre, peu à peu, une cadence demandée, qui inscrirait sa technique dans une dialectique, vaine, de la perfection. Ainsi, la démarche porte en elle un caractère performatif. Le geste du tissage de la toile d’Estelle B. Cariou se réfère à une dimension pélagique, il n’est pas sans rappeler celui des marins qui tissent leurs filets. L’œuvre est donc un écho direct et nostalgique à ses racines, par les traces de peinture bleues en relief qui font écho aux paysages marins, ainsi qu’à une gestuelle répétitive et millénaire. Idée fixe affirme une perception de la réalité qui se mani-feste au travers du pictural par un acte performatif qui donne à voir des traces, des stigmates sur la toile. Maurice Merleau-Ponty fait écho à ce rapport au réel dans L’Œil et l’Esprit lorsqu’il nous explique qu’on ne peut simplement pas limiter le visible à des usages précis. Il évoque l’œil comme «ce qui a été ému par un cer-tain impact du monde et le resti-tue au visible par les traces de la main». Merleau- Ponty va plus loin en appuyant l’idée d’un œil qui habite-rait (la toile), comme l’homme habite sa maison. Ainsi, l’œuvre Idée fixe instaure une aura qui est en résonance directe avec le lieu et qui questionne notre rapport au réel.

Maurice Merleau-Ponty, L’ Œil et l’Esprit, Ed. Gallimard, Paris, 1964

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Né en 1983 à Gorzow Wielkopolski, vit et travaille en Pologne.

Samedi 19 mars - mardi 3 mai 2011

Textes écrits par Marika Zamojska.

www.piotrlakomy.com

PiotrŁakomy

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Temporaire Capuche / Temporary Hood

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Le transfert des objets ou de l’expé-rience acquise pendant leurs obser-vations dans le domaine de l’art, qu’elle soit littérale ou imita-tive, risque de les priver de leurs sens originels, perdus au cours du processus de transfert. Ce qui est parfaitement exprimé par le terme anglais : lost in translation. Dans la langue polonaise il y a une autre expression: entre les mots (Miedzy słowami) qui toutefois désigne non seulement la perte de sens, mais aussi un sens voilé, disponible uniquement aux traducteurs initiés.

Piotr Łakomy diplômé de la Faculté d’Art de l’Université de Zielona Góra en Pologne. Il s’investi dans une peinture interprétée, des actions au sein de l’espace public, des installations à partir d’objets du quotidien (trouvés) et dans des travaux curatoriaux : DUST SNOW (Winter Sculpture Park), Poznań, en Pologne ; Dust Show (Actions in Public Space) Amager Strandpark, Copenhague, au Danemark. Il colla-bore avec les éditeurs Bunk Edition et Morava Books.

Tymczasowy Kaptur / Temporary HoodTemporaire CapucheMiędzy słowami / Lost in translation Traduction infidèle

La traduction ou le transfert de sens (en polonais, anglais et français) du titre de l’exposition de Piotr Łakomy semblent identiques au mode de travail de l’artiste. Dans ses projets, Łakomy se concentre sur les objets que nous pouvons rencontrer dans le paysage urbain : barrières improvisées érigées spontanément, clôtures et garde-fous protégeants chantiers, travaux routiers ou parkings non autorisés ; ces protec-tions sont faites intentionnelle-ment, dans un objectif précis et le plus souvent soumises à l’altérité du matériaux (trouvé).

Aussi l’artiste intervient direc-tement avec son environnement. Sa sphère de référence inclus des vêtements, des appareils ménagers, le monde divers et varié de l’arrière-cour et de la rue, ainsi que l’environnement de la galerie. En Łakomy, le processus topogra-phique (se familiariser avec) du quartier peut prendre deux direc-tions. Il peut imiter et repro-duire des formes/objets préala-blement identifiés dans leur milieu naturel ou recréer les intentions et les manières de penser de leurs « auteurs ».

Ce qui est récurrent dans l’art de Łakomy c’est la question du contexte ; ici, le contexte c’est la galerie, celle qui crée une œuvre d’art. Dans la majorité des cas, des objets dépouillés de leur fonction naturelle (qui existent dans la réalité en dehors de la galerie) deviennent des sculptures et instal-lations. Auparavant anonymes, ils acquièrent désormais un titre et sous-titre qui les ennoblit.

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Né en 1987 en Angleterre, vit et travaille à Berlin.

Samedi 7 mai - samedi 18 juin 2011

www.upper-cut.net

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MartinCole

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La culture visuelle actuelle est diffusée à travers de nombreux sup-ports. Martin Cole réagit à cette sphère immense qu’il épluche et réu-tilise. Après la collecte d’images, de logos ou de scriptes visuels, il élabore à l’aide de relations sen-sibles un nouveau langage, en les réassemblant. Son intervention modi-fie alors leur origine, leur connota-tion ou leur message initial. Cette reformulation nécessite patience et minutie contrastant avec son esthé-tique des années 90, bon marché, que le gif animé active parfois. Par l’utilisation de logiciels de gra-phisme il déplace la fonction com-municative explicite que construit normalement un graphiste. Il opère des détours qui ne permettent plus d’identifier un message unique. Alors la multiplicité des discours laisse le récepteur-spectateur visualiser la manipulation.

Il est libre de l’observer et d’y projeter sa propre perception. Car Martin Cole n’a pas la prétention d’être un livreur de message, sinonun assembleur de perceptions.L’ordinateur comme outil, son tra-vail reste impalpable, il existe toujours une distance entre le spec-tateur ou l’artiste et l’oeuvre. Lablack room tente de reformuler l’abstraction de la vaste sphère de référence (matrice internet). Les télévisions sont alors des supportsde présentations et non de diffu-sions. Le message est à sens unique et se dirige directement vers le spectateur.

Cette installation scénographique permet de réfléchir, en parallèle au travail de Martin Cole, sur l’espace d’exposition ; son annulation par la réalisation d’un espace abstrait pourtant physiquement présent et limité (télévisions).

Plus spécifiquement, pour sa pre-mière exposition solo Martin Cole choisit ici de se concentrer sur l’adolescence. Cette période de recherche, de collecte d’images et de construction de son langage (cor-porel, visuel, gustatif, etc...). Une métaphore de son processus de travail.

MartinCole

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Né en 1986, vit et travaille à Paris. Vendredi 24 juin - samedi 3 septembre 2011

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Vaisselleet prunelle

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«Il avait espéré l’accord de la Foi et de la Raison.Bouvard lui fit lire ce passage de Louis Hervieu : «Pour connaître l’abîme qui les sépare, opposez leurs axiomes : «La Raison vous dit : Le tout enferme la partie ; et la Foi vous répond par la substantiation. Jésus communiant avec ses apôtres, avait son corps dans sa main, et sa tête dans sa bouche.»

Gustave Flaubert - 1821-1880 - Bouvard et Pécuchet - 1881

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Née en 1986, vit et travaille à Strasbourg.

Samedi 17 septembre - samedi 8 octobre 2011

Textes et commissariat : Collectif DIS/PARERE

JudithDeschamps

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In Reflexion

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Ce n’est pas la première fois que Judith Deschamps organise une expo-sition. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’essaye à ce format, qu’elle confronte son travail à l’ascèse et la péremption de la galerie. C’est toutefois la première fois que le travail de cette jeune artiste est présenté en Bretagne.

Judith Deschamps dont le travail s’axe sur les notions de double, de réitération et donc en un sens de retour, trouve son matériau de base dans l’aura1 telle que définie par le penseur allemand Walter Benjamin. L’aura d’un objet est le rayonnement authentique et original qu’il émet ; ce qui lui permet de se singulari-ser. Cette authenticité est toute en-tière contenue dans le hic et nunc (l’ici et le maintenant) de l’objet en question. Théoriquement, l’aura d’un objet n’est pas reproductible, on ne peut reproduire l’hapax du hic et nunc, les multiples particulari-tés d’un instant privilégié. C’est pourtant toute l’entreprise de Judith Deschamps ; de localiser l’ici et le maintenant, afin de procéder à un re-tour sur un objet, autrement dit, un retour sur l’aura même.

En ce sens, son travail consiste à se situer au sein d’identités parti-culières, puis de les démettre, les confondre, les absoudre. Judith Des-champs créée des doubles, des dou-blons, des épigones ; en cela elle tente de débusquer, puis de repré-senter les zones identiques de chaque individualité. Elle compromet les singularités de différentes identités par ce qu’elles peuvent avoir d’iden-tique ; elle tente de montrer ce que l’aura a, paradoxalement, de repro-ductible.

Clément Rosset, postule que « le pré-sent serait par trop inquiétant s’il n’était qu’immédiat et premier : il n’est abordable que par le biais de la représentation »2. C’est pour lut-ter contre un présent terrible car immanent, inconcevable et impossible à penser que Rosset soutient que la réalité ne fonctionne qu’avec une seconde fois. Judith Deschamps en réitérant des situations permet donc de re-fixer le présent, se l’appro-prier et d’ainsi dévoiler la cruau-té de l’unique. Elle construit une norme, une identité en transformant une situation unique en un code in-telligible et connu de tous, car déjà itéré.

Le présent en soit est donc une instance cruelle, mais au lieu de l’adoucir en le reconsidérant, Judith Deschamps, par ce procédé même, re-double son potentiel de cruauté. Sans ajout ni fioriture, elle rejoue crû-ment le présent. Mais cette reprise est d’autant plus cruelle qu’elle met face à des situations faussement ju-melles. L’impossibilité de la repro-duction de l’aura, de son hic et nunc font des réinterprétations de Judith Deschamps de simples apparitions. Le constat qu’elle tente d’établir en rejouant des objets ne permet non pas la re-création, mais la simple création d’un présent certes très si-milaire, mais toujours neuf. Autre-ment dit, Judith Deschamps ne fait que constater qu’on ne pourra jamais revenir, retourner sur soi ou une si-tuation. Elle nous fait constater un réel terrible, parce qu’unique, mal-gré ses déclinaisons et ses tenta-tives de retour et de réitération. La reproduction, chez Judith Deschamps, en cela, n’est qu’un leurre qui ne permet jamais au présent, au réel de s’apaiser.

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Enfin, la fiche de salle est un objet dont la portée scientifique permet de saisir les enjeux théoriques d’une exposition. Elle a pour objectif de la définir.

Ces éléments permettent de fournir une définition de la définition d’une exposition. Ce caractère tautologique conduit irrémédiablement à récuser la notion d’aura, et inversement. L’au-ra induit l’idée d’un au-delà, elle brise une ordonnance. Elle risquerait ainsi de surgir, dans l’exposition In Reflection, et de constituer une menace pour sa matière même.

1 - Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (ed. 1939), Gallimard, Paris, 20082 - Clément Rosset, Le réel et son double, Gallimard, Paris, 1993, p. 633 - http://fr.wikipedia.org/wiki/Audioguide»http://fr.wikipedia.org/wiki/Audioguide, dernière consultation le 16/09/20114 - http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9diation_culturelle»http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9diation_culturelle

De la même manière que nous tentons de construire des doubles afin de nous rassurer du présent unique, les ins-titutions d’art développent des ty-pologies qui permettent de s’appro-prier et de comprendre les objets d’art (pour ne pas inquiéter nos ha-bitudes). Le principe de l’exposition répond donc à des normes qui se ma-térialisent par des outils concrets.« L’audioguide est un système, tra-ditionnellement loué par les exploi-tants d’un site touristique, pour permettre à leurs clients d’en faire la visite guidée grâce à un baladeur audio délivrant le commentaire dans un casque, comme le ferait un guide culturel »3. Le dossier de presse est un objet fréquemment disposé dans les espaces d’exposition d’art contempo-rain. Il a une visée didactique, et permet au visiteur de consulter des articles de presse sur le ou les ar-tistes. Il est composé de coupures de presse classées selon différents critères : chronologiques, linguis-tiques, aléatoires...

De nombreuses institutions présen-tent sur leurs sites internet des vidéo-portraits d’artistes. Les ar-tistes y apparaissent habituellement dans un espace d’exposition, tenant un discours sur leur pratique et sur le projet d’exposition proposé dans l’institution qui les accueille. Ces objets ont souvent une finalité pu-blicitaire. « La notion de médiation culturelle désigne, en sciences de l’information et de la communica-tion, l’espace de relations entre des publics et des expressions ar-tistiques »4.

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13 octobre 2011

En raison d’une volonté de change-ment explosive de la part du direc-teur de la galerie, Delko vous in-forme de son impossibilité à assumer les expositions à venir. La galerie cherche en urgence un autre lieu et un autre nom pour reprendre différem-ment ses fonctions. Elle déménagera le 13 octobre 2011, et nous vous in-formerons dès que nous le pourrons de sa nouvelle transformation. Ce chan-gement n’implique en aucun cas l’ac-tivité du studio graphique, celle-ci n’étant pas rattachée à la galerie.

Au plaisir de vous retrouver bien-tôt, autrement.

David Coquelin, de la galerie Delko (mai 2007 - octobre 2011)

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Remerciements

Guillaume Antzenberger, Arina, Jean-Baptiste Bara, Vivien Bertin, Maella Bescond, Antoine Bélékian, Laure Boer, Karima Boudou, Fabrice Bouvais, Ghislain Bouvier, Greg Bréhin, Vincent Broquaire, Charles Busienne, Célia, Quentin Chambry, Florent Chamiot-Poncet, Cédric Charron, Timothée Chesnin, Clark Magazine, Fregant Cloarec, Julien Coudreuse et Kostar, Martin Cole, Marie-Paule Coquelin, Philippe Coquelin, Nicolas Coquelin, Lucia Cervantes, Romaric Dabin, Camille Debons, Claire Decet, Camille Delalande, Antoine Denis, Dang Khoa Chau, Thomas Dellys, Judith Deschamps, Yves Drillet et Hônnete, École des Beaux-Arts de Rennes, Camille Fillion, Bertrand Flanet, Lionel Fradet, Samuel Francois, Gangpol, Pierre-Yves Gautrais, Valérian Goalec, Joséphine Gravis, Grolsch, Marie Groneau, Guillaumit, Patrice Guinche, Philippe Hallais, HNT, Damien Huon, Jean Jullien, Jérémie Kerlau, Olivier Kosta-Théfaine, Adeline Lacombe, Piotr Lakomy, Fabien Landry, Tremeur Le Calvez, Etienne Lechevallier, Ismaël Lefeuvre, Laurette Le Gall, Guillaume Le Goff, Vincent Le Hen et RCR, Antoine Le Toumelin, Anne-Pauline Mabire, Joëlle Marty, Nina Marty, Géraldine Masson, François Matthieu, David Monteiro, Jodène Morand, Anaïck Moriceau, Mist, Gaetan Nael et Cultures Electroni {k}, Aurélie Noury, Nicolas Ould-Ali, Abel Nunez Alonso, Gregory Parsy, Baptiste Péron, Nicolas Peuch, Yann-Claude Philippot, Lucie Pindat, Patrice Poch, Nicolas Prioux, Pierre Quéré, Gildas Raffenel, RCF1, Marion Raout, Christina Rius, Michael Rouah, Rock, Johnny Ryan, Mathieu Renard, David Renault, Bartholomé Sansom, Tanguy Sénéchal, Agathe Tarillon, Iris Silva, Clement Speights, Florent Texier, Chloé Thomas, Matthieu Tremblin, Brecht Vandenbroucke, Pierre Vanni, Lionel Vivier, Claudia Weidenbeck…

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