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Lorsque l’on parle de « changement », il est effectivement nĂ©cessaire de prĂ©ciser ce dont on parle exactement. DerriĂšre ce mot peut se regrouper une multitude de situations diffĂ©rentes. Chaque « changement » a ses particularitĂ©s propres. On peut se trouver aux prises avec une Ă©volution d’ordre pratique (nouvel outil informatique, nouveau process
) ou avec un changement trĂšs profond tel qu’une Ă©volution culturelle. Le changement peut concerner tantĂŽt quelques employĂ©s, tantĂŽt des milliers de personnes. Il peut se produire de façon abrupte ou se construire Ă  long terme, ĂȘtre imposĂ© ou co-construit
 Mais le changement en soi n’est pas un phĂ©nomĂšne rĂ©cent ! L’Histoire de l’humanitĂ© est faite de changements, souvent de trĂšs grande ampleur. Ce qui est caractĂ©ristique de notre Ă©poque, c’est l’environnement particuliĂšrement mouvant et rapide dans lequel naviguent les entreprises. Dans un tel contexte, le changement peut s’opĂ©rer soit de façon rĂ©active suite Ă  une Ă©volution environnementale soit de façon anticipative. Dans tous les cas il s’agit d’une dĂ©marche probabiliste, rien n’étant moins certain que le point d’arrivĂ©e. SOMMAIRE : ■ Le changement P 1-3 ■ Agenda / Estivales P 4 Eric Debois, coach certiïŹĂ© (PCC-ICF), formateur et consultant au CFIP dans les domaines du leadership et de la gestion du changement. Le changement et ses rĂ©alitĂ©s Interview d’Eric Debois Contact avril - mai 2016 - n°121 Bimestriel Avril - Mai 2016 P 302062 Centre pour la formation et l’intervention psychosociologiques asbl Avenue Louis Gribaumont 153 ■ 1200 Bruxelles (Belgique) TĂ©lĂ©phone : +32 (0)2 770 50 48 ■ Fax : +32 (0)2 772 67 84 ■ secretariat@cïŹp.be ■ Formation ■ Conseil ■ Coaching ■ ■ ■ www.cïŹp.be 1 Le changement est un terme de plus en plus usitĂ© pour parler du contexte actuel des entreprises. Que dĂ©signe-t-on lorsqu’on parle de « changement » ?

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Lorsque l’on parle de « changement », il est effectivement nĂ©cessaire de prĂ©ciser ce dont on parle exactement. DerriĂšre ce mot peut se regrouper une multitude de situations diffĂ©rentes. Chaque « changement » a ses particularitĂ©s propres. On peut se trouver aux prises avec une Ă©volution d’ordre pratique (nouvel outil informatique, nouveau process
) ou avec un changement trĂšs profond tel qu’une Ă©volution culturelle. Le changement peut concerner tantĂŽt quelques employĂ©s, tantĂŽt des milliers de personnes. Il peut se produire de façon abrupte ou se construire Ă  long terme, ĂȘtre imposĂ© ou co-construit


Mais le changement en soi n’est pas un phĂ©nomĂšne rĂ©cent ! L’Histoire de l’humanitĂ© est faite de changements, souvent de trĂšs grande ampleur. Ce qui est caractĂ©ristique de notre Ă©poque, c’est

l’environnement particuliĂšrement mouvant et rapide dans lequel naviguent les entreprises. Dans un tel contexte, le changement peut s’opĂ©rer soit de façon rĂ©active suite Ă  une Ă©volution environnementale soit de façon anticipative. Dans tous les cas il s’agit d’une dĂ©marche probabiliste, rien n’étant moins certain que le point d’arrivĂ©e.

SOMMAIRE :■ Le changement

P 1-3■ Agenda /

Estivales P 4

Eric Debois, coach certifié (PCC-ICF), formateur et consultant au CFIP dans les domaines du leadership et de la gestion du changement.

Le changement et ses rĂ©alitĂ©s Interview d’Eric Debois

Contactavril - mai 2016 - n°121

BimestrielAvril - Mai 2016

P 302062

Centre pour la formation et l’intervention psychosociologiques asbl

Avenue Louis Gribaumont 153 ■ 1200 Bruxelles (Belgique)

TĂ©lĂ©phone : +32 (0)2 770 50 48 ■ Fax : +32 (0)2 772 67 84 ■ [email protected]

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Le changement est un terme de plus en plus usité pour parler du contexte actuel des entreprises.

Que dĂ©signe-t-on lorsqu’on parle de « changement » ?

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“ Certaines personnes s’adaptent plus vite aux changements que d’autres. Comment concilier / avancer avec tout le monde en mĂȘme temps ? ”

“ Les personnes qui adoptent rapidement le changement ont elles un rîle particulier à jouer ? ”

“ Comment empĂȘcher aprĂšs un changement qu’une personne n’entraĂźne toute une Ă©quipe dans une vision nĂ©gative et pessimiste ? ”

« Ceux qui s’opposent au Changement ne sont ni opposĂ©s Ă  leur entreprise, ni idiots. »

Devant un changement, une personne n’est pas l’autre. Il y aura toujours des personnes qui adopteront plus facilement et rapidement le changement, parfois en le vivant comme un nouveau dĂ©fi/challenge personnel, et d’autres qui auront nettement plus de difficultĂ©s. D’autres encore feront preuve d’une rĂ©sistance farouche.

Je pense que toute opposition au changement doit ĂȘtre Ă©coutĂ©e. C’est primordial. Peut-ĂȘtre les rĂ©fractaires ont-ils dĂ©celĂ© des failles ou des facteurs de risques qui mĂ©ritent de tirer la sonnette d’alarme
 Prendre en compte leurs arguments sera toujours riche d’enseignements. Les dirigeants ou acteurs du changement ne peuvent pas toujours avoir pensĂ© Ă  tout, de la meilleure façon. Au-delĂ  de ça, rappelons que la rĂ©sistance au changement est naturelle, et peut mĂȘme ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un mĂ©canisme sain en soi : il s’agit d’un mĂ©canisme naturel de protection, voire de survie du groupe. Ceux qui s’opposent au changement ne sont ni opposĂ©s Ă  leur entreprise, ni idiots.

Tout changement a toujours sa « phase de transition », durant laquelle l’entreprise doit comprendre et accepter que les personnes Ă©voluent et avancent Ă  des rythmes diffĂ©rents. J’ai l’intime conviction que, pour ĂȘtre une rĂ©ussite, le changement doit toujours se faire dans le respect de ceux qui ont le plus de difficultĂ©s Ă  le vivre. C’est cette dĂ©marche Ă  la fois dynamique et respectueuse qui, Ă  mon sens, leur permettra d’explorer et de s’approprier le nouveau paradigme.

Oui. IdĂ©alement, l’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur ces personnes pour arriver Ă  encourager et convaincre les rĂ©ticents. Car les personnes qui s’approprient plus facilement le changement peuvent montrer (au travers de leurs attitudes, comportements, propos, rĂ©alisations 
) que celui-ci est possible et crĂ©e de la valeur, tant pour l’entreprise que pour ses membres. Leur vĂ©cu positif donnera alors progressivement du sens Ă  la transformation que vit l’entreprise. Et j’insiste vraiment sur la question du sens. Il est nĂ©cessaire que les membres de l’entreprise puissent donner du sens au changement, que celui-ci soit perçu comme lĂ©gitime, qu’il soit structurĂ© et que tous en soient acteurs.

L’implication prĂ©coce des managers est Ă©galement un atout majeur : ceux-ci aussi auront besoin de temps pour s’approprier le changement, en ĂȘtre pleinement acteurs, et ensuite pouvoir accompagner leurs Ă©quipes de façon pertinente.

On doit accepter que certains vivent un temps dans la nostalgie du passĂ©. Il est alors utile, d’une part, de souligner Ă  la personne que son concours est nĂ©cessaire pour la rĂ©ussite du changement en reprĂ©cisant ce qui est attendu d’elle, et d’autre part, de l’écouter et dialoguer ouvertement avec elle afin de l’aider Ă  donner du sens Ă  la nouvelle situation.

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(1) La mĂ©thode « SWOT » ou les « 6 chapeaux de BONO » peuvent ĂȘtre trĂšs utiles sur ce plan.

Il est aussi utile d’objectiver le changement en mettant en Ă©vidence ce que celui-ci contient de factuel et vĂ©hicule de positif, de nĂ©gatif, d’émotionnel, ainsi que les opportunitĂ©s qui en dĂ©coulent 1. Cela permet d’apprĂ©hender le changement de façon adulte et, partant, d’éviter des discours infantilisants.

Si le changement est mal vĂ©cu car a Ă©tĂ© assimilĂ© Ă  des dĂ©parts ou des licenciements, il sera d’autant plus nĂ©cessaire d’ĂȘtre authentique et d’éviter les discours inutiles. Le geste constructif aidera sans doute plus que le verbe. Il faudra accepter et respecter que pendant un temps, certains soient rĂ©servĂ©s, voire distants. L’important sera de recrĂ©er la confiance par des actes concrets.

La planification devra ĂȘtre rigoureuse, tout en acceptant les alĂ©as inhĂ©rents Ă  toute stratĂ©gie.

J’ai trop souvent vu ce que j’appelle des « pompiers-pyromanes » ou bien des gens jouer aux apprentis sorciers. Il est impensable d’opĂ©rer des changements structurels ou certaines Ă©volutions dans les pratiques managĂ©riales sans visibilitĂ© suffisante sur leurs rĂ©sultats Ă  long terme, qu’ils soient bons ou mauvais. Je pense Ă  des exemples tels que l’aplatissement des pyramides hiĂ©rarchiques, la disparition de l’autoritĂ© statutaire au profit d’une autoritĂ© uniquement fonctionnelle, la pratique systĂ©matique et imposĂ©e du 360°, la multiplicitĂ© des projets transversaux souvent peu structurĂ©s, etc.

Je n’aurai de cesse de conseiller et prĂŽner les analyses prospectives prĂ©alables et une gestion prĂ©ven-tive des risques.

Les changements qui im-pactent ou remettent en questions certains aspects de la culture organisationnelle seront toujours dĂ©licats. Les personnes devront se rĂ©approprier une culture qui ne leur correspondra peut-ĂȘtre plus ou moins... Cela sera toujours difficile, car touchant aux valeurs et Ă  l’identitĂ© professionnelle des personnes.

De plus, on ne « dĂ©crĂšte » pas un changement culturel. Le changement peut s’opĂ©rer progressivement Ă  la fois par des actes concrets et par le dialogue. Il faudra faire preuve d’empathie, tout en pilotant avec conviction. Les membres de l’entreprise auront besoin de temps pour donner du sens Ă  la nouvelle situation et s’identifier Ă  elle.

“ Peut-on imaginer qu’une entreprise fasse « marche arriĂšre » par rapport Ă  un changement qui n’aurait plus sa raison d’ĂȘtre ou serait qualifiĂ© d’échec ? Comment dĂšs lors rĂ©installer les effectifs dans la situation initiale, sans que la crĂ©dibilitĂ© de l’entreprise ne soit trop Ă©cornĂ©e ? ”

“ L’évaluation et l’anticipation ? ”

“ Quel est ou quels sont les changements les plus dĂ©licats Ă  opĂ©rer ?”

« des analyses environnementales internes (aveC étude des aCteurs et de leurs enjeux) et externes sont des étapes inContournables. »

Ce genre de situation sera toujours trĂšs difficile Ă  gĂ©rer. L’entreprise devra expliciter les raisons de ces coups de gouvernail et dialoguer. Si l’explication vient du contexte environnemental, il sera sans doute plus aisĂ© de lĂ©gitimer cette situation et d’aider les membres de l’entreprise Ă  se remotiver et se rĂ©-impliquer. Par contre si cela est surtout dĂ» Ă  des erreurs de management, la tĂąche sera plus ardue. On voit lĂ  toute l’importance de l’évaluation et de l’anticipation.

MĂȘme si « le changement devient la constante » pourrait-on dire, la conduite du changement n’a rien d’anodin ! Elle nĂ©cessite questionnements, analyses et dĂ©cisions pertinentes de la part des pilotes. Ceux-ci doivent rĂ©pondre Ă  des questions-clĂ©s, comme celles de l’utilitĂ©, de la nĂ©cessitĂ©, de la pertinence et de la faisabilitĂ© du changement, de quelque nature qu’il soit. Des analyses environnementales internes (avec Ă©tude des acteurs et de leurs enjeux) et externes sont des Ă©tapes incontournables. Les impacts possibles devront ĂȘtre, si pas identifiĂ©s, Ă  tout-le-moins estimĂ©s. Les bĂ©nĂ©fices attendus devront ĂȘtre mis en regard des moyens nĂ©cessaires pour aboutir et des risques encourus.

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